Seul, j’ai cette faveur, parmi tous les mortels ; je suis avec toi ; j’échange avec toi des paroles ; je puis ouïr ta voix ; mais je n’aperçois pas ton visage.
Si vous longez la mer du Nord depuis l’Escaut jusqu’au Jutland, vous vous apercevrez d’abord que le trait marquant du pays est le manque de pente ; marécages, landes et bas-fonds : les fleuves, péniblement, se traînent, enflés et inertes, avec de longues ondulations noirâtres ; leur eau extravasée suinte à travers la rive, et reparaît au-delà en flaques dormantes. […] Ils roulèrent ainsi jusqu’à ce que Beowulf aperçut près de lui, parmi les armes, une lame fortunée dans la victoire, — une vieille épée gigantesque, — fidèle de tranchant, — bonne et prête à servir, — ouvrage des géants. — Il la saisit par la poignée, — le guerrier des Scyldings ; — violent et terrible, tournoyait le glaive. — Désespérant de sa vie, — il frappa furieusement ; — il l’atteignit rudement — à l’endroit du col ; — il brisa les anneaux de l’échine, — la lame pénétra à travers toute la chair maudite. — Elle s’affaissa sur le sol, — l’épée était sanglante. — L’homme se réjouit dans son œuvre. — La lumière entra. — Il y avait une clarté dans la salle, comme lorsque du ciel, — luit doucement — la lampe du firmament. » Alors il vit Grendel mort dans un coin de la salle, et quatre de ses compagnons, ayant soulevé avec peine la tête monstrueuse, la portèrent par les cheveux jusqu’à la maison du roi.C’est là sa première œuvre, et le reste de sa vie est pareil : lorsqu’il eut régné cinquante ans dans sa terre, un dragon dont on avait dérobé le trésor sortit de la colline et vint brûler les hommes et les maisons de l’île « avec des vagues de feu. » Alors le refuge des comtes — commanda qu’on lui fît — « un bouclier bigarré — tout de fer », sachant bien qu’un bouclier en bois de tilleul ne suffirait pas contre la flamme. « Le prince des anneaux — était trop fier — pour chercher la grande bête volante — avec une troupe, — avec beaucoup d’hommes. — Il ne craignait pas pour lui-même cette bataille. — Il ne faisait point cas — de l’inimitié du ver, — de son labeur, ni de sa valeur. » Et cependant il était triste et allait contre sa volonté, car « sa destinée était proche. » Il vit une caverne, « un enfoncement sous la terre — près de la vague de l’Océan, — près du clapotement de l’eau, — qui au dedans était pleine — d’ornements en relief et de bracelets. — Il s’assit sur le promontoire, — le roi rude à la guerre, — et dit adieu — aux compagnons de son foyer » ; car, quoique vieux, il voulait s’exposer pour eux, « être le gardien de son peuple. » Il cria, et le dragon vint jetant du feu ; la lame ne mordit point sur son corps, et le roi fut enveloppé dans la flamme.
Mais il suffit de parcourir ses notes sur Zola pour s’apercevoir qu’il n’y a rien distingué. Quelle accumulation de petits faits, de racontars sans portée dont il n’a su tirer nul développement, nulle grande idée, nul aperçu subtil ou ingénieux.
J’ai beau tourner les yeux vers le passé, je ne l’aperçois qu’à travers la fumée de la houille, condensée en nuées épaisses dans le ciel ; j’ai beau tendre l’oreille aux premiers chants de la poésie humaine, les seuls qui méritent d’être écoutés, je les entends à peine, grâce aux clameurs barbares du Pandémonium industriel. […] Les aperçus ingénieux, les formes nouvelles, les conceptions individuelles qui demandent à la pensée comme un labeur quelconque, sont autant de vices intellectuels que nous stigmatisons volontiers, et d’une façon unanime, du nom injurieux d’excentricités, c’est-à-dire de monstrueuses échappées hors de l’orbite connue, fatale.
Mais, dans le catholicisme, — à quelque monstrueux abus que la doctrine des indulgences et des œuvres ait pu donner lieu quelquefois, — il suffit de la ramener à son premier principe pour en apercevoir clairement la fécondité sociale. […] Mais quand il se fut aperçu qu’en somme les conclusions de ses Origines du christianisme ressemblaient beaucoup à celles de Voltaire, il changea d’opinion, ce qui fait honneur à sa loyauté, et dans son Histoire d’Israël on vit le mépris d’autrefois se changer en une émulation d’assez basses plaisanteries, qui fait moins d’honneur à son goût.
D’autant qu’il s’est aperçu, par la vente croissante de ses livres, qu’il ne s’agissait pour l’emporter sur ses rivaux que de tremper sa plume dans autre chose que de l’encre. […] En ce qui regarde les mœurs des diverses classes de la société, a-t-il donné des aperçus nouveaux ?
Un double travail de la conscience et de la subconscience a lieu, dont tout l’effort est de réaliser l’œuvre aperçue ainsi dans l’absolu, comme en un éclair. […] Ces études et les aperçus de M.
Il avait trop de dilettantisme pour apercevoir la vigueur masculine de cet esprit énergique et ardent. […] En allant ainsi, il avait l’air de quelqu’un qui suit un sentier familier, bien qu’aucun sentier ne fût marqué, jusqu’à ce que la lumière lunaire fût entièrement éteinte par le toit serré du feuillage ; et cependant aucun homme n’était capable d’aller par là malgré l’obscurité, sans s’apercevoir qu’il avait au-dessus de lui une voûte verte. […] Et même il ne se décida à sortir de l’anonymat, à se montrer dans le rôle franchement accepté d’écrivain en vers, que quand il s’aperçut que « Comment nous avons battu le favori » était dans la bouche de tous. […] » Quand la société s’aperçoit que vous la prenez pour une bande d’oies, elle se venge en sifflant à grand bruit derrière votre dos. » Pour des descriptions de paysage et d’art, nous les trouvons naturellement en grand nombre, et il est impossible de méconnaître la touche d’Ouida dans ce qui suit : » C’était un vieux palais, haut, spacieux, magnifique et morne. […] On s’apercevait d’un district à l’autre ; « on entendait dans l’un les chiens et les coqs de l’autre », et pourtant les gens vieillissaient et mouraient sans jamais échanger de visites.