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333. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

Il n’est pas naturel que la faim ne force pas tous ces animaux à sortir.

334. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 22, quelques remarques sur la poësie pastorale et sur les bergers des églogues » pp. 171-178

L’essence des poëmes bucoliques consiste à emprunter des prez, des bois, des arbres, des animaux ; en un mot de tous les objets qui parent nos campagnes, les métaphores, les comparaisons et les autres figures dont le stile de ces poëmes est specialement formé.

335. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 50, de la sculpture, du talent qu’elle demande, et de l’art des bas-reliefs » pp. 492-498

Ainsi le vol de l’hirondelle qui rase la terre, sera pour le poëte un vol timide, quoique ce vol soit très-hardi pour Borelli et pour les autres sçavans, qui ont étudié les mouvemens des animaux.

336. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Dans ce paradis futur, vous faites rentrer les animaux inoffensifs exclus si longtemps de notre société barbare, et victimes de nos habitudes sanguinaires. […] Nous disons qu’une plante est laide quand elle est mal venue, qu’un animal est laid quand il reste chétif dans son développement. […] Il aime la nature et comprend la grâce, l’éclat extérieur, la physionomie, l’apparence modeste ou comique, le détail enfin qui rachète jusqu’à un certain point chez certains animaux l’infériorité du type comparé à d’autres types. […] Alors, vous comprendrez que les restes humains ne devraient pas subir, comme ceux des animaux inutiles, cette opération lente de la destruction par le ver de la tombe. […] Dans le columbarium, point de corruption, point d’animaux carnassiers attirés par l’odeur de la chair.

337. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Mais la différence qu’il y a entre ces modernes, ceux même qui sont plus exclusivement et plus uniquement fabulistes que La Fontaine, et les anciens trouvères, c’est que ceux-ci se complaisent beaucoup plus aux détails domestiques et familiers, à tout ce qui est du monde et des mœurs des animaux, et qu’ils ne craignent ni de déroger, ni d’ennuyer en y insistant. […] Le sujet est la révolte de Renart contre Noble, le roi des animaux, honnête homme qui a des faiblesses et qui a le tort de pactiser en fin de compte avec Renart.

338. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Au second chapitre de la Genèse, il est dit d’Adam « que le Seigneur Dieu ayant formé de la terre tous les animaux terrestres et tous les oiseaux du ciel, il les amena devant Adam, afin de voir comment il les appellerait : et le nom qu’Adam donna à chacun des animaux est son nom véritable. » Mais cette langue primitive d’Adam est perdue ; et puis il s’agit ici de nommer les pareils d’Adam, ou, pour ne pas sortir de notre ton et de notre sujet, il s’agit de trouver une juste nomenclature à des esprits et des talents humains, matière essentiellement ondoyante et flottante, diversité et complication infinie.

339. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Il est vrai que l’auteur, au lieu de faire Mâtho doucereux, s’est appliqué à garder à son amour un caractère animal et un peu féroce. […] Un nuage de poussière brune, perpendiculairement étalé, accourait en tourbillonnant ; les palmiers se courbaient, le ciel disparaissait, on entendait rebondir des pierres sur la croupe des animaux ; et le Gaulois, les lèvres collées contre les trous de sa tente, râlait d’épuisement et de mélancolie.

340. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

Madame Victoire consulta un évêque… Celui-ci répondit qu’en un semblable doute, après avoir fait cuire l’oiseau, il fallait le piquer sur un plat d’argent très froid, que, si le jus de l’animal se figeait dans l’espace d’un quart d’heure, l’animal était réputé gras  Madame Victoire fit aussitôt faire l’épreuve ; ce jus ne figea point.

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