Dans une auto-observation rédigée en anglais, qui me fut remise il y a quelques années, je trouve l’épithète shadowy appliquée à l’ensemble du phénomène ; on ajoute que le phénomène se présente plus tard, quand on se le remémore, comme the half forgotten relic of a dream.
« Je crois, dit l’éloquent professeur anglais Tyndall, défendant contre le reproche de matérialisme les physiologistes qui cherchent les correspondances entre les phénomènes intellectuels et les opérations du cerveau, je crois que tous les grands penseurs qui ont étudié ce sujet sont prêts à admettre l’hypothèse suivante : que tout acte de conscience, que ce soit dans le domaine des sens, de la pensée ou de l’émotion, correspond à un certain état moléculaire défini du cerveau, que ce rapport du physique à la conscience existe invariablement, de telle sorte qu’étant donné l’état du cerveau, en pourrait en déduire la pensée ou le sentiment correspondant, ou qu’étant donné la pensée ou le sentiment, on pourrait en déduire l’état du cerveau ; mais je ne crois pas que l’esprit humain, restant constitué tel qu’il est aujourd’hui, puisse aller au-delà.
Histoire de la littérature anglaise, Préface.
« L’admirable constitution anglaise » (textuel — Mémoire à l’empereur de Russie, 1807), l’admirable constitution anglaise, j’en conseille l’esprit aux souverains pour s’en faire comme une conscience ; je ne les y soumets pas. […] Comme de Maistre le dit cent fois : « le catholicisme, c’est l’unité. » Il faut que l’Anglais voie dans le Français un animal d’une autre espèce qu’il ne songe qu’à tuer, pour que la loi du meurtre, s’étendant depuis le dernier zoophyte jusqu’à l’animal supérieur, ne s’arrête pas à l’homme ; mais il faut aussi qu’à certains moments d’une manière claire, à tous les moments d’une manière confuse, le Français voie en l’Anglais un frère. […] On ne peut pas savoir si, à y séjourner plus longtemps, elle n’eût pas désiré d’en sortir. » — Je suis à peu près de l’avis du critique anglais ou américain que je suppose. — Et encore je ferai remarquer que Mme de Staël n’a pas été si aveuglée par toutes les raisons que, d’après lui, elle avait de l’être. […] On peut faire une exception, et bien légère, pour la littérature dramatique, et encore Shakespeare est bien moins applaudi du peuple anglais que telle traduction d’un de nos drames les plus misérables. Et, chez nous, Corneille remue la foule avec ses Romains autant que Shakespeare en Angleterre avec ses Anglais, ni plus ni moins.
Nous savons bien aujourd’hui que ce roman de l’univers est aussi décevant que les autres, mais alors les livres de Darwin étaient notre bible ; les louanges magnifiques par lesquelles Lucrèce célèbre le divin Épicure nous paraissaient à peine suffisantes pour glorifier le naturaliste Anglais. […] Elle n’a pas dans ses chansons un seul mot amer contre l’Allemand ou l’Anglais.
Clindor, représentant théagène, seigneur anglais. […] C’est le contraire du théâtre anglais et du théâtre espagnol. […] Assurément le génie et le goût français n’eussent toujours pas été les mêmes que le génie anglais ou le génie espagnol ; mais, précisément en restant français, notre théâtre aurait eu ses éclosions et ses floraisons naturelles ; il eût porté ses propres fruits ; il eût été tout à fait neuf, au lieu de ne l’être qu’au second degré, ou au troisième, timidement, et seulement dans les limites autorisées par l’abbé d’Aubignac, ou par M.
En ce même point de l’espace où Fontenelle cause avec une grande dame, au milieu d’un parc, la Normandie va passer, puis une grande nappe d’eau, puis des Anglais qui causent politique, puis une mer immense, puis des Iroquois, puis la Terre de Jesso ; et voilà cent aspects divers : ici ce sont des chapeaux, là des turbans, et puis des têtes chevelues, et puis des têtes rases ; et tantôt des villes à clocher, tantôt des villes à longues aiguilles qui ont des croissants, et des villes à tours de porcelaine, et de grands pays qui ne montrent que des cabanes… Elle est charmante cette page. […] On peut citer, de la Henriade, une jolie définition, et élogieuse, du gouvernement parlementaire anglais ; mais s’il faut prendre la Henriade pour autorité en matière politique, on y trouve aussi cette jolie épigramme contre le gouvernement par les assemblées : De mille députés l’éloquence stérile Y fit de nos abus un détail inutile : Car de tant de conseils l’effet le plus commun, Est de voir tous nos maux sans en soulager un.
Certes, il a répondu aussi directement que l’illustre Anglais à l’appel du premier Consul, dans ce chemin des grandes découvertes : il a rempli en 1820 sa belle part du programme de Napoléon.