Nos moralistes, nos sermonnaires, ont exercé plus d’une fois son analyse.
Un tel livre échappe à l’analyse.
Cette indifférence a été favorisée par le progrès de l’analyse et de la critique, qui ont montré l’erreur au sein de toute vérité, la vérité mêlée encore à toute erreur : si rien n’est absolument, éternellement vrai ou faux, bon ou mauvais, si rien de ce que nous voyons n’est tel que nous le voyons, si même rien peut-être n’est, à quoi bon se peiner pour chercher le vrai, pour l’exprimer ?
Sincère, il n’attend pas que l’analyse des critiques s’applique à ses œuvres et les définisse, il en fait lui-même la louange.
On peut opérer dans l’espace comme dans le temps cette analyse qualitative et quantitative.
Quant aux principes sur lesquels elle s’appuie… pour clouer, — cette Critique, qui n’est, telle que nous la concevons, ni la Description, ni l’Analyse, ni la Nomenclature, ni la Sensation morbide ou bien portante, innocente ou dépravée, ni la Conscience de l’homme de goût, c’est-à-dire le plus souvent la conscience du sentiment des autres, toutes choses qu’on nous a données successivement pour la Critique, elle les exposera certainement dans leur généralité la plus précise, mais lorsque l’auteur des Œuvres et des Hommes arrivera à cette partie de son Inventaire intellectuel, intitulée : Les Juges jugés ou la Critique de la critique… Seulement d’ici-là, sans les formuler, ces principes auront rayonné assez dru dans tout ce qu’il aura écrit, pour qu’on ne puisse pas s’y tromper.
Magnin au sujet de cet agréable et singulier roman, parce qu’il s’en était fait un point d’honneur et presque une gageure d’amour-propre : il la gagna, et ses trois articles, relus aujourd’hui, nous semblent un chef-d’œuvre d’analyse. […] Pour apprécier la finesse et l’utilité de ses travaux en ce genre, il faut avoir lu, il faut avoir eu besoin de lire (quand on a été professeur et obligé soi-même de traiter les mêmes sujets) la série de ses articles sur l’ancien théâtre français dans le Journal des Savants de 1846 et de 1858, les analyses détaillées et spirituelles qu’il donne des anciens jeux, des anciennes farces, sa discussion raffinée sur la principale et la reine de toutes, la farce de Patelin (1855-1856). […] Magnin se complaît et se délecte aux analyses, à celle de la farce du Cuvier et de bien d’autres ; il triomphe dans Patelin, et s’attache un peu trop, je crois, à le vieillir.
Victorin Fabre est exactement sorti du xviiie siècle ; il en a les convictions (en tant que déisme), l’inspiration politique, les habitudes d’analyse, les procédés d’écrire laborieux, fermes et raisonnés. […] Il s’applique, il analyse ; rien de vague, d’effleuré d’abord, rien dont il ne veuille scrupuleusement se rendre compte. […] Des trois premières années, on n’a qu’un discours d’ouverture de 1824, imprimé ; vers 1826-1827, d’ingénieuses et transparentes analyses dans le Globe par M.