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1438. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Ajoutons que cette humeur orgueilleuse lui inspire parfois des actes très dignes et dont on ne saurait trop le féliciter. […] (Un autre de ses recueils, les Yeux, justifie ces craintes et renferme de fâcheuses obscurités)… Ajoutons que M.  […] Or, qu’ajoutent ces deux vers à ceux qui précèdent ? […] Il ajouta quelques pièces au répertoire de Clara Gazul. […] On ajoute à l’histoire un trait charmant.

1439. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

On cherche des compliments à ajouter à ceux de Monseigneur. […] Faut-il ajouter encore un certain manque de suite dans les démarches de son esprit ? […] Elle est faite d’un fond de dignité où s’ajoute beaucoup d’adresse et de prudence : il n’est pas défendu d’être habile. […] À cela s’ajoute, chez M.  […] Ajoutez-y ce qu’ils comportent naturellement.

1440. (1887) Essais sur l’école romantique

Ajoutez que M.  […] Mais ces personnes, fort éclairées et d’un suffrage très précieux, tout en admirant profondément M. de Lamartine, disent qu’il lui serait facile d’ajouter à la gloire d’être un grand poète, celle d’être un poète parfait. […] Dans la plupart des romans français, on trouve pareillement un assez grand nombre de vérités précieuses, mais presque toujours gâtées et affaiblies par les développements que la mode et la fantaisie du jour y ont ajoutés. […] Ajoutez à cela le péril physique de ne pas être de l’avis des admirateurs, à certaines pièces. […] Il y a la manière commune, qui est lorsque l’esprit et le corps finissent ensemble, et que l’écrivain subit le sort de tous ; il y a ensuite la manière morale, qui est lorsque l’esprit finit avant le corps, soit par une stérilité soudaine, soit par une fécondité sans progrès, où l’auteur perd de sa gloire en proportion de ce qu’il ajoute à son bagage.

1441. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Serai-je trop sévère pour Fénelon si j’ajoute que cette inquiétude de tous les mouvements de la liberté humaine, ces prodigieuses inventions de moyens préventifs, pourraient presque faire douter de sa charité comme chrétien et de sa tolérance comme philosophe ? […] « La crainte d’être cause pour autrui d’un oubli de la charité, ajoute Saint-Simon, et de provoquer à la médisance, l’empêchait d’interroger personne sur les autres, et de tourner à la connaissance des hommes cette lampe dont il se servait si soigneusement pour éclairer tous les replis de son cœur et de sa conscience. […] A la charité chrétienne il ajouta l’amour de l’humanité, cette passion sublime qui devait échauffer tous les écrits du dix-huitième siècle. […] Ce n’est qu’une difficulté de plus ajoutée à toutes celles qu’il veut résoudre. […] Écrivant le Télémaque dans le temps qu’il était le plus comblé par le roi : « Il eût été, écrit-il au Père le Tellier, non seulement l’homme le plus ingrat, mais encore le plus insensé, d’y vouloir faire des portraits satiriques et insolents. — Il est vrai, ajoute-t-il, que j’ai mis dans ces aventures toutes les vérités nécessaires pour le gouvernement, et tous les défauts qu’on peut avoir dans la puissance souveraine ; mais je n’en ai marqué aucun avec une affectation qui tende à aucun portrait ni caractère. » Nul n’a le droit de ne pas croire Fénelon sur parole.

1442. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Il ajoute que plus tard, à Saint-Quentin, il payait sa pension, où il était très bien nourri, quarante-cinq francs par mois, et que cette pension, à l’heure présente, est de quatre-vingts francs, sans que le traitement de ceux qui y mangent, ait augmenté d’un sou. […] qui s’élèvent, il ajoute : « Oui, je n’ai mis à peindre qu’une ou deux matinées mais la toile a été peinte avec l’expérience de toute ma vie !  […] Je ne sais plus qui ajoute, comme trait du caractère décoratif de l’homme, qu’il avait fait jeter sur le pied de son lit un manteau d’officier, s’ensevelissant d’avance dans son ancien uniforme. […] -S. — Et ainsi que vous l’avez ajouté à la plume sur votre carte de visite : chevalier de la Légion d’honneur. » * * * Une excursion à Thiers en compagnie de mon jeune et charmant compagnon d’eau, Maurice Pottecher. […] Le raisin, ajoutait-il, était si abondant qu’il y aurait, cette année, la récolte de la moyenne de quatre années.

1443. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

L’idéal, ainsi que l’ajoute Amiel, est la voix qui dit « Non !  […] tu n’es pas encore achevé, tu n’es pas complet, tu n’es pas parfait, tu n’es pas le dernier terme de ta propre évolution ; — mais, ajouterons-nous, il faut aussi que le réel ne puisse refuser son assentiment à l’idéal même et lui dire : — Non, je ne te connais pas ; non, car tu m’es indifférent, m’étant étranger ; non, car tu es faux. […] Zola veut opposer, nous dit-il, le « ventre » au « cerveau », ajoutons : « au cœur » ; il a fait dans plusieurs de ses œuvres une véritable épopée, et cette épopée s’est trouvée être celle du « ventre ». […] Ajoutons que les émotions passées se présentent à nous dans une sorte de lointain, un peu indistinctes, fondues les unes avec les autres ; elles sont ainsi plus faibles et fortes tout plus ensemble, parce qu’elles entrent l’une dans l’autre sans qu’on puisse les séparer ; nous jouissons donc à leur égard d’une plus grande liberté, parce que, indistinctes comme elles sont, nous pouvons plus facilement les modifier, les retoucher, jouer avec elles. […] Dans le célèbre duo d’amour qui a servi de modèle à tous ceux de la littérature contemporaine, on retrouve l’accent chaud et passionné du Cantique des cantiques, et on pressent cette tendresse qui deviendra douloureuse chez Musset : « Lorsque je suis fatigué, ta vue me délasse… Quelque chose de toi que je ne puis te dire reste pour moi dans l’air où tu passes, sur l’herbe où tu t’assieds… Si je te touche seulement du bout du doigt, tout mon corps frémit de plaisir… Dis-moi par quel charme tu as pu m’enchanter. » A cette poésie s’ajoutent des traits d’observation psychologique : « Ô mon frère, je prie Dieu tous les jours pour ma mère, pour la tienne, pour toi ; mais, quand je prononce ton nom, il me semble que ma dévotion augmente. » Tout cela encadré dans des détails de réelle familiarité : « — Pourquoi vas-tu si loin et si haut me chercher des fruits et des fleurs ?

1444. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Dans les passages où Xénophon nous parle de l’oracle intérieur que s’attribuait son maître, il semble n’avoir rien ajouté à ce qu’il croyait la vérité ; mais le sérieux constant de cet esprit positif et borné permet de supposer qu’il n’a pas su distinguer dans les allusions de Socrate ce qu’il y avait de sincère et ce qu’il y avait de feint, la part du témoignage et celle de l’allégorie ; et cette distinction que Xénophon, d’ailleurs crédule et superstitieux, n’a pas su faire, Platon, idéaliste et poète, l’a volontairement dédaignée ; Platon, lui, a si bien compris l’ironie socratique qu’il l’a élevée à la hauteur d’un procédé littéraire ; il a renchéri sur Socrate ; il a greffé son ironie sur celle du maître, les mythes que lui dictait son imagination sur les mythes de l’enseignement socratique ; ce que Socrate avait, divinisé, Platon s’est gardé de le ramener à des proportions humaines ; il se serait privé par là de ressources précieuses pour la partie artistique et inspirée de ses dialogues ; tout prouve d’ailleurs qu’il professait pour la vérité historique un dédain presque absolu ; il était d’avance de l’avis d’Aristote, que « la poésie est plus philosophique que l’histoire183 » ; le fait sensible et particulier n’est pour lui qu’un fragment insignifiant du non-être ; la légende de Socrate était plus vraie, sans doute, à ses yeux, que la vie de Socrate. Après avoir été dans l’Apologie un biographe exact et précis, il n’a pas craint, malgré son pieux respect pour la mémoire de Socrate, de commencer cette légende dans le Banquet, dans le Théétète, et ailleurs ; son imitateur, l’auteur du Théagès, y a ajouté quelques traits ; puis sont venus les auteurs inconnus184 auxquels Cicéron, Diogène Laërce et Plutarque ont emprunté des anecdotes aussi puériles que merveilleuses ; bientôt l’interprétation prend des allures alexandrines, et tout esprit critique a disparu des intelligences avant que le merveilleux socratique ait été l’objet d’une exégèse scientifique185. […] S’il insiste, à la fin, sur le caractère extérieur de la voix qu’il vient d’interpréter, c’est en des termes où la métaphore n’est pas douteuse : « Sache, mon ami, que je crois entendre ces choses, comme les Corybantes croient entendre les flûtes ; le son de ces discours retentit en moi […] et m’empêche d’en entendre aucun autre ; ainsi…, tout ce que tu me diras contre, tu le diras en vain. » Socrate symbolise par une feinte hallucination l’inébranlable conviction qui l’anime ; ce qu’il fait entendre à Criton par ce détour se dirait ainsi en langage exact : « Toutes ces raisons, je les conçois si fortement que je ne puis même arrêter mon esprit sur les objections que tu voudrais m’opposer. » La parole intérieure morale, avec son apparente extériorité, est un fait psychique naturel, fréquent surtout aux époques primitives ; la voix d’un dieu apparent ou caché en est l’imitation consacrée dans les ouvrages d’imagination (drame, épopée, roman) ; la prosopopée remplit le même office dans les ouvrages où l’écrivain parle en son nom propre ; le fait ne contenant qu’un précepte catégorique, sans motifs à l’appui, l’art de l’écrivain ajoute ces motifs et les développe en conservant au discours sa forme extérieure. […] Nous ajouterons même que le fait d’avoir remarqué en lui-même une voix, sans l’externer, sans la rattacher à un corps sonore, visible et tangible, fait de Socrate le premier observateur de la parole intérieure ; seulement la psychologie n’a pas profité de son observation, puisqu’il a vu là un fait théologique, au lieu d’un fait psychologique [cf. ch.  […] » Il avait pris l’habitude de dire tout bas les deux mots ajoutés, qui étaient pour lui ce qu’est le tremplin d’où s’élance le gymnasiarque sur le trapèze, et il retombait, avec l’inflexion juste, sur le « qu’il mourût ! 

1445. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Ajoutons — et c’est peut-être, au fond, la même chose — qu’il n’a pas cru à l’efficacité de l’action humaine. […] William James déclarait n’avoir jamais passé par des états mystiques ; mais il ajoutait que s’il en entendait parler par un homme qui les connût d’expérience, « quelque chose en lui faisait écho ». […] La rencontre, chez les mystiques, de cette expérience telle qu’on l’attendait, permettrait alors d’ajouter aux résultats acquis, tandis que ces résultats acquis feraient rejaillir sur l’expérience mystique quelque chose de leur propre objectivité. […] Et d’autre part l’expérience mystique, étudiée pour elle-même, nous fournit des indications capables de s’ajouter aux enseignements obtenus dans un tout autre domaine, par une tout autre méthode. […] Bref, il serait aisé d’ajouter quelques paragraphes à la Théodicée de Leibniz.

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