Personne ne sçait mieux qu’eux, tenir ferme ou se relâcher à propos dans les affaires, et l’on remarque encore jusques dans la populace de Rome, cet art d’insinuer de l’estime pour ses concitoïens, qui fut toujours une des premieres causes de la grande renommée d’une nation.
Marmont étant ce qu’il était : un satrape par-dessus un soudard, et tout cela chamarré d’idées modernes et de vieille civilisation sur toutes les coutures, et d’un autre côté les circonstances de 1814 ayant été ce qu’elles furent à l’heure où le caractère de cet homme s’effondra, nul historien de sens ne s’étonnera de cette honteuse affaire d’Essonnes, qui fut une si grande catastrophe.
car à cela se bornent toujours les promesses et les espérances des hommes qui n’ont d’autre principe politique que d’exclure les citoyens de toute intervention directe dans la gestion de leurs affaires. […] Si dans l’Église ou la magistrature quelques hommes s’occupaient également des lettres et des affaires, leur conduite ne se ressentait pas de cette double direction. […] Au lieu de produire un semblable effet, l’Encyclopédie se changea sur-le-champ en une affaire de parti. […] Ils ont un but direct, une intention marquée ; ils se présentent avec des armes dans la carrière ; ils offrent prise : on sait à qui l’on a affaire. […] Mais, peu après, le spectacle changea : le mouvement se communiqua de proche en proche, et chacun voulut se mêler aux affaires.
Daudet a choisie pour cadre à son dernier roman, et dont il a mêlé le mouvement de fabrication et d’affaires au développement de son intrigue. […] Mais enfin, les dimensions, non plus que le temps, ne font rien à l’affaire. […] S’ils n’ont d’ambition, en 1881, que de satisfaire les caprices de 1881, c’est leur affaire, nous n’avons rien à dire ; et c’est comme si nous n’avions rien dit. […] Leurs affaires ne sont pas les siennes ! […] « Il ne faut pas arranger pour soi seul les affaires de sa vie ».
C’est une affaire d’étiquette et de tailleur peut-être, affaire des plus importantes toutefois pour notre superbe délicatesse. […] Les livres suivants ont grand mérite encore et intérêt, comme nous le devons dire ; mais on s’y enfonce dans le terroir, et ce n’est pas notre affaire, à nous lecteurs toujours pressés et légers.
C’était se tirer d’affaire en habile homme. […] « Celle belle action serait toujours demeurée ignorée, si les gens d’affaires de Montesquieu n’eussent trouvé, après sa mort, une note écrite de sa main, indiquant qu’une somme de sept mille cinq cents francs avait été envoyée par lui à M. […] « Mais quel était ce système de tyrannie produit par des gens qui n’avaient obtenu le pouvoir politique et militaire que par la connaissance des affaires civiles, et qui, dans les circonstances de ce temps-là, avaient besoin, au dedans, de la lâcheté des citoyens pour qu’ils se laissassent gouverner, et de leur courage, au dehors, pour les défendre ?
Molière use de même du temps : le temps est réel dans le Misanthrope ; Alceste est pris en un état de crise qui ne doit pas durer, et une journée de la vie mondaine peut suffire aux affaires de la comédie. […] Ainsi dans la fameuse scène où Rafle rend compte à Turcaret des affaires dont il est chargé, le mot tant de fois cité, mot d’une naïveté comique et d’une portée effrayante : « Trop bon, trop bon ! […] pourquoi diable s’est-il donc mis dans les affaires !
Aucun de ces grands hommes ne fit d’ailleurs son unique affaire d’établir sa foi ; aucun n’eut à choisir entre ne pas croire et croire, entre le néant et la vie. […] Pascal le père en écrivit de vifs reproches à ce jésuite, et c’est dans cette lettre qu’il lui dit, en père du futur auteur des Provinciales : « Vous vous êtes exposé à ce qu’un jeune homme provoqué sans sujet se portât à repousser vos invectives en termes capables de vous causer un éternel repentir 48. » Pour les Pascal, comme pour les Arnauld, la guerre avec les jésuites était une affaire de famille. […] Pour peu qu’on le pousse, il va faire des ignominies de cette morale une affaire d’honneur ; et n’y a-t-il pas péril à offenser, dans la personne d’un de ses membres, une société qui permet de tuer pour une pomme ?