Il veut, au château, des fossés grands et réguliers, des ponts tournants ; il abat sans pitié les vieux arbres : « Vos arbres de Dodone seront mieux employés à ces embellissements qu’à chauffer la ville de Genève. » Cependant les gens d’affaires qui sont sur les lieux, le notaire M. […] Au moment où les gens d’affaires vont commencer cette reconnaissance, Voltaire coupe court et l’élude. […] Ces honneurs sont une grande affaire. […] Cette chétive affaire, qui vint couronner les autres, prit des proportions extrêmes par l’opiniâtreté de Voltaire et la mauvaise foi qu’il mit à défendre son dire. […] Pour en finir avec les impressions que fait naître cette affaire, je dirai que peut-être, à certains moments, le président fut un peu strict, et se montra plus juste que généreux.
. — Les affaires publiques ne regardaient que le roi. — Limites de l’opposition janséniste et parlementaire. […] Ses yeux ne se hasardaient guère au-delà, dans le territoire interdit et dangereux des choses d’État ; à peine s’il y coulait un regard furtif et rare ; les affaires publiques étaient « les affaires du roi ». — Point de fronde alors, sauf dans le barreau, satellite obligé du Parlement et entraîné dans son orbite. […] Changement dans la condition du bourgeois. — Il s’enrichit. — Il prête à l’État. — Danger de sa créance. — Il s’intéresse aux affaires publiques. […] Par cet accroissement de son action et par cet emprunt de capitaux, il devient le débiteur universel ; dès lors les affaires publiques ne sont plus seulement les affaires du roi. […] Il devient politique et, du même coup, il devient mécontent Car, on ne peut le nier, ces affaires où il est si fort intéressé sont mal conduites.
Ajoutons que si, au point de vue militaire et immédiat, la victoire de La Marsaille ne parut guère rien changer à l’état général des affaires, l’effet moral fut produit. […] Or, nous avons affaire ici à tout ce que l’Empereur a de meilleures et de plus vieilles troupes. […] Ce fut l’affaire de deux mois. […] Catinat a trouvé son maître ; c’est un bon général qui a affaire à un grand capitaine. […] Tessé est un chevalier de Grammont sérieux, et qui s’est appliqué aux grandes affaires. — Je crois que M. le maréchal Randon avait en effet donné son agrément à ce travail.
Gourville n’étant encore que maître d’hôtel du prince de Marcillac est un jour envoyé par lui à M. d’Émery, contrôleur général des finances, au sujet de quelque affaire. […] M. de Sillery et M. de La Mothe jetèrent les yeux sur huit personnes pour faire ce coup, tant officiers que cavaliers, de ceux-là mêmes que j’avais fait venir de Paris pour l’affaire de M. le coadjuteur. […] Dans cette négociation, comme dans toutes, il met en avant de cette gaieté naturelle et de cet esprit de plaisanterie qui sert à couvrir les affaires sérieuses et qui les rend plus faciles. […] Mais l’affaire manque, et Gourville parvient au camp de M. de Turenne sans coup férir. […] Tout lui est une occasion d’observations, d’affaires et de profits qu’il imagine pour les autres comme pour lui.
Le comte de Cobenzel, qui traitait avec Joseph des affaires d’Autriche, en était fort bien vu. […] Pour bien saisir l’affaire, il est indispensable d’entrer (rien que sur ce point) dans l’intrinsèque de la négociation. […] Il envoya le cardinal Caprara à Paris et passa à d’autres affaires. […] Ni les uns ni les autres ne parlèrent de cette affaire. […] « C’est ainsi que cette affaire a été conduite jusqu’à cette heure.
Cependant Beaumarchais allait avoir affaire à des adversaires plus dangereux que le pouvoir même. […] Dans toute cette affaire, Beaumarchais avait surtout cédé à la manie du siècle, à ce mouvement de chevalerie errante en faveur du sexe sensible et faible, et des pauvres victimes cloîtrées et opprimées. […] Ce besoin d’activité et d’entreprises qui survivait encore chez lui à tant de mécomptes, le fit s’engager en mars 1792 dans une affaire qui avait couleur de patriotisme et qui l’abreuva d’ennuis. […] Il sort, mais il va suivre au ministère l’affaire des fusils. […] ” » — C’est dans cet état de choses que Beaumarchais a la bonhomie de revenir de Londres et de se remettre aux mains de la Convention pour plaider cette affaire, et avoir raison de la dénonciation de Lecointre, dont il démontre surabondamment l’erreur et l’injustice.
Or, qui deviendrait chancelier de France avec des connaissances d’affaires de l’État pourrait, dans l’âge et les circonstances du règne, devenir premier ministre par la primauté que donne ce ministère. […] Il entend cette langue mauvaise dans le sens de l’éloquence et de l’élocution, qui ne répond pas au reste ; et comme c’est en partie affaire d’habitude, il convient que lui et son frère s’en tirent mieux que le reste de la famille. […] Il s’y montre lui-même par contrecoup mieux que partout ailleurs, et il plaide indirectement pour ses propres qualités et un peu aussi pour ses défauts ; continuant donc son monologue et ce parallèle secret entre son frère et lui : Qui prendra, dit-il, pour des affaires sérieuses son choix à la figure, aux airs importants, au discours spirituel, et au bon air dans la dépense et dans le maintien, fera toujours une mauvaise affaire ; ce n’est là que la superficie, et même la perfection de cette superficie a dû nécessairement prendre sur le fond, et être faite à ses dépens. […] Trois ans après, en mai 1744, le cardinal de Fleury étant mort, le roi nomma M. d’Argenson conseiller au conseil royal, à la condition qu’il quitterait les affaires du duc d’Orléans, car on ne peut servir deux maîtres. […] Ce n’est point par excès de sévérité qu’il pèche ; le Caton était fort tempéré en lui, et on a moins affaire ici à un censeur qu’à un spectateur.
Les affaires difficiles, et dont le succès a quelque chose ae fâcheux, laissent toujours beaucoup à raisonner, et la bonne conduite que l’on y tient est peu connue et peu pénétrée. […] L’affaire qui vient d’arriver à Suse est un bon témoignage. […] Vous en prêterez le serment quand le bien de mes affaires vous permettra de vous rendre auprès de moi. ». […] Je t’assure que c’est ma moindre inquiétude, et que je ne suis agité d’aucune attention ni réflexion là-dessus : je suis dans une douleur qui me perce le cœur, par rapport aux affaires du roi. […] Aussi, puis-je t’assurer que je ne suis point travaillé de tout ce qui se dit, mais bien de la dureté et de la difficulté des affaires dont je suis chargé. » La patience lui donna finalement raison.