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314. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Ainsi, à moins de résoudre le principe de contradiction dans l’expérience, il faut admettre que tous les jugemens analytiques sont aussi non empiriques à priori. […] Chose singulière, la philosophie sensualiste, qui admet que toutes nos connaissances dérivent de l’expérience, admet en même temps que tous nos jugemens sont soumis à la loi d’identité. […] Si l’on maintient au contraire que le principe d’identité n’est pas contingent, mais nécessaire, afin de pouvoir servir de fondement à la logique, le sensualisme est dans l’impuissance de concilier ce principe avec la psychologie, il ne peut tirer le nécessaire du contingent, il est forcé d’admettre dans ses développemens des élémens qu’il rejette à son point de départ. […] Est-il possible de faire un seul pas en géométrie si l’on n’admet que le même est le même, que le tout est plus grand que la partie ?

315. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Rien n’est admis par hasard dans un cerveau qui crée ; là toute image est l’objet d’un choix réfléchi. […] De grands docteurs les ont admis parmi les voix prophétiques de la venue de l’Homme-Dieu, et l’Église ne les a jamais exclus de la tradition antérieure au Christ. […] L’art moderne a plus d’expression et de pathétique poignant que l’art ancien, nous l’admettons. […] À n’admettre entre la poésie et la prose qu’une question de forme, qu’une distinction de langage, on doit comprendre qu’il y a là deux régions de l’âme, deux mondes différents. […] Le sens et l’inspiration personnels fournissent désormais la matière de l’œuvre ; et des principes, admis de tous, lui imposent le moule qui la condense et lui tracent souverainement ses contours et sa limite.

316. (1929) La société des grands esprits

On admettra même les applications à notre époque et à notre pays. […] On l’admet. […] C’est ce qu’admettait implicitement l’axiome de Protagoras. […] Rodin n’en admet pas. […] … » Car déjà les peuples civilisés n’admettent plus que la guerre juste et défensive.

317. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 390-393

Il n’appartient qu’au génie d’égaler le génie ; & la médiocrité ou le monstrueux sont ordinairement le partage de ceux qui, sans mission, veulent figurer sur la Scene, qui n’admet que les grands Maîtres.

318. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 445-448

Sa réputation a depuis longtemps engagé l’Académie Françoise à le recevoir au nombre de ses Membres, & nous l’avons vu, avec satisfaction, nous offrir, en qualité de Directeur, les hommages de cette Académie, la premiere fois que nous avons bien voulu l’admettre à nous les présenter, à l’occasion de notre avénement à la Couronne.

319. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 480-482

Pelisson n’étoit pas encore admis.

320. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Millet Francisque » p. 168

Est-ce pour servir de repoussoirs qu’ils envoient au comité, et que le comité les admet au sallon ?

321. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Sachons garder cette religion en nous, bien que désormais les profanes y soient de plus en plus admis pêle-mêle. […] La Bruyère, qui a dit ce beau mot : « Il y a un goût dans la pure amitié où ne peuvent atteindre ceux qui sont nés médiocres », ne paraît pas admettre cette formation prompte et soudaine du même sentiment : L’amour, dit-il, naît brusquement, sans autre réflexion, par tempérament ou par faiblesse : un trait de beauté nous fixe, nous détermine. […] Mme de Lambert, qui semble nier que l’amitié entre deux femmes soit possible, admet cet autre sentiment mixte entre deux personnes du sexe et le décrit d’une manière pleine de vérité ; c’est qu’elle l’avait éprouvé pour M. de Sacy, l’auteur du Traité de l’amitié.

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