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259. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Weill est un moraliste qui ne croit point à la supériorité de l’homme sur la femme : « Il faut qu’un homme soit bien sottement infatué de son sexe — dit-il, presque avec colère, — pour pouvoir admettre un instant (quoi ! […] que l’idéal de la femme résidât dans sa fidélité à un seul homme », loi sans texte, mais qu’en fille suffisamment instruite de ses devoirs physiologiques la fille de Weill admettra.

260. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Il connaît trop la force des choses admises, et qui est plus admis parmi les évidences indéniables que le génie de Gœthe ?

261. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Mais c’est que la célébrité, la scandaleuse célébrité du poète des Nuits et de l’auteur de Lélia, qui mêla un jour l’éclat des fautes à l’éclat du talent, fait malheureusement tout croire et tout admettre avant d’avoir rien discuté. […] pour notre compte, nous n’admettons pas que ce soit vrai dans la vie et dans le roman, qui doit être la peinture idéalisée de la vie, tant de sagesse et de perfection d’un côté, de l’autre tant de folie et tant de vice !

262. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Mais c’est que la célébrité, la scandaleuse célébrité du poëte des Nuits et de l’auteur de Lélia, qui mêla un jour l’éclat des fautes à l’éclat du talent, fait malheureusement tout croire et tout admettre avant d’avoir rien discuté ! […] III Non, pour notre compte, nous n’admettons pas que ce soit vrai dans la vie et dans le roman, qui doit être la peinture idéalisée de la vie, tant de sagesse et de perfection d’un côté, de l’autre, tant de folie et tant de vice !

263. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Platon n’admettait pas qu’on fût philosophe sans avoir été géomètre, mais la géométrie se passait dès lors de la philosophie. […] Si l’on admet, et les faits nous y contraignent, que les sciences particulières se détachent d’elle une à une dans la suite des temps, à des intervalles trés-variables ; si l’on accorde que cette rupture se produit naturellement par l’accumulation des faits, le travail incessant de l’analyse et la nécessité de se spécialiser ; si l’on remarque enfin que la psychologie, chez quelques contemporains, est déjà presque indépendante, que la morale voudrait l’être, et que la logique n’est qu’une partie de la psychologie, on entrevoit pour un avenir plus ou moins lointain la possibilité de scissions nouvelles, et d’un nouvel appauvrissement de la philosophie, en apparence au moins. […] Admettez que l’on dérobe à la vie quelques-uns de ses mystères et que la biologie trouve aussi son Newton. […] Or, à moins d’admettre l’opinion cartésienne des bêtes machines, qui n’a plus de partisan que je sache, il faut bien reconnaître que les animaux ont leurs sensations, leurs sentiments, leurs désirs, leurs plaisirs et leurs douleurs, leur caractère, tout comme nous ; qu’il y a là un ensemble de faits psychologiques qu’on n’a aucun droit de retrancher de la science. […] Les discussions entre ceux qui ne veulent admettre que l’observation intérieure, comme Jouffroy, et ceux qui ne reconnaissent que l’observation extérieure, comme Broussais, ressemblent à ces combats indécis après lesquels chacun s’attribue la victoire.

264. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Le matérialisme s’empresse d’admettre cette définition et il se borne à ajouter : — Ce qui est ainsi représenté, c’est un mouvement d’atomes tout matériels ; le mouvement est la seule cause de tous les changements dans le monde, la représentation interne n’en est que le miroir. — Et comment, en effet, une représentation pure agirait-elle ? […] En premier lieu, nous n’admettons aucun état de conscience réellement simple ; tout état de conscience est la résultante d’un ensemble prodigieux d’actions et de réactions entre nous et l’extérieur, et il a pour corrélatif la totalité des mouvements qui, à un moment donné, s’accomplissent dans le cerveau. […] Or, selon nous, on ne peut admettre que tout soit strictement objectif. […] La première se réduit au paralogisme suivant : il y a des changements qualitatifs inséparables de tout changement d’intensité, donc ces changements qualitatifs dispensent d’admettre comme réels les changements d’intensité. […] Mais une qualité qui admet du plus et du moins enveloppe des relations quantitatives, fussent-elles irréductibles à cette mesure subjective de la quantité qu’on nomme le nombre.

265. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Quant au geste d’élever et d’étendre les mains en se renversant en arrière, Darwin en cherche l’explication dans son « principe d’antithèse » selon lequel une passion provoque, par contraste, les mouvements opposés à ceux de la passion contraire ; mais il nous semble que l’explication la plus simple est d’admettre que ce geste a pour but de se mettre en garde contre l’objet étonnant comme contre l’objet effrayant. […] Le temps est déjà loin où les psychologues admettaient une « faculté expressive » et une « faculté interprétative ». […] L’explication est peu plausible, d’autant que les oreilles des lapins, qui n’en pensent pas si long, rougissent elles-mêmes sous l’influence de l’émotion, il est bien plus raisonnable d’admettre, avec Wundt, que toute émotion, excitant vivement le cœur, produit dans les vaisseaux de la tête une réaction due à l’accélération des battements cardiaques. […] D’après lui, l’énergie du sentiment, quelle qu’en soit la nature, se manifeste toujours par une énergie de mouvement : on danse de joie, dit Spencer, comme on piétine de colère ; on ne peut pas plus rester en place dans la détresse morale que dans l’exaltation délicieuse ; il y a des cris d’angoisse comme il y a des cris de volupté ; souvent les bruits que font les enfants au milieu de leurs jeux laissent les parents dans le doute si c’est le chagrin ou le plaisir qui en est la cause. — Soit, mais toutes ces manifestations d’activité ne se ressemblent que pour un spectateur lointain ou superficiel ; il est difficile d’admettre que le plaisir et la douleur, dès le début, se manifestent l’un comme l’autre par un même accroissement général d’activité. […] Pour ces raisons, nous admettons dans le corps vivant une solidarité des parties qui, mécanique par le dehors, est mentale et sociale par le dedans.

266. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Mais le psychologue ne saurait admettre que la liberté soit un fait de ce genre, évident par lui-même, simple et irréductible, comme la jouissance ou la souffrance. […] Admettre un indéterminisme quelconque, c’est admettre que certains actes, considérés sous tel rapport, ne sont pas déterminés par leurs antécédents et n’y ont pas leur complète raison ; sous ce rapport, ils constituent des « commencements absolus », des nouveautés absolues, que rien de ce qui les a précédés n’entraînait à sa suite. […] James, au contraire, on peut admettre qu’il y a dans toute volition « une variable indépendante, à savoir l’intensité ou la durée de notre effort d’attention à une idée » ; étant donnée cette variation d’intensité et de durée dans le maintien d’une idée, nous rendrons dominante et fixe une idée qui, sans cela, eût passé vite ou eût été faible, et les mouvements corporels suivront. « L’unique fonction de la volonté, avait déjà dit M.  […] — Certes répondrons-nous, on ne peut réaliser l’idée d’une indétermination absolue de la volonté, comme celle qu’admettent les partisans de la liberté d’indifférence et de la contingence complète ; nous aurions alors, en effet, la négation de tout rapport, notamment du rapport des conditions et raisons à leurs conséquences. « La liberté, dit M. 

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