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136. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Cette caserne éclatante qui s’appelle Rome, a-t-elle un instant sérieux de grandeur intrinsèque et qui vraiment lui appartienne N’est-elle pas tombée, comme elle s’est élevée, — par miracle ? […] Thierry n’y songe même pas dans cette Apocalypse de Rome, dont les Barbares ne sont pas absolument d’aveugles coopérateurs ! […] ), l’impulsion d’Attila, l’impulsion de tous ceux qui veulent brûler des Rome est toujours l’idée effroyable et naturelle d’un Communisme, éternel comme les passions de l’humanité, c’est toujours la pensée qui se cache perpétuellement dans les bas-fonds pour remonter aux surfaces de l’histoire ; qu’un jour arrive où chacun peut prendre tout ! […] Amédée Thierry, amoureux de la civilisation romaine pourrissante, comme un Barbare… qu’il n’est pas pourtant, et faisant je ne sais quel mérite surnaturel à Rome d’avoir été longtemps pour les peuples qui l’ont conquise, ce que cette méprisable Chine a été pour les Tartares, ses vainqueurs, — la maîtresse de ses maîtres. […] Aujourd’hui nous avons les idées sur Rome de M. 

137. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

La plupart d’entre eux avaient obtenu le grand prix de Rome, ou en étaient au moins jugés dignes. […] L’artiste en conçut la composition à Paris, et partit pour Rome où il l’exécuta. […] La statue de Rome est également reproduite d’après un monument original, et dans le bas-relief, représentant Rémus et Romulus allaités par la louve, le peintre s’est efforcé de figurer de la sculpture très-grossière, comme elle devait l’être quelque temps après la fondation de Rome. […] mon Dieu oui… Cela ne m’était pas arrivé depuis que j’ai quitté Rome… Oh ! […] Mais à cet instant même, le major de la division Latouche arrive à Rome, chargé par Mackau, ministre à Naples, de faire placer les armes.

138. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Rome. […] L’invective de Juvénal flamboie depuis deux mille ans, effrayant incendie de poésie qui brûle Rome en présence des siècles. […] La Putiphar mère du Joseph, c’est ce qu’on ne rencontre que dans Rome. […] Ce que Juvénal fait pour la Rome des césars, Dante le fait pour la Rome des papes ; mais Dante est justicier à un degré plus redoutable que Juvénal ; Juvénal fustige avec des lanières, Dante fouette avec des flammes ; Juvénal condamne, Dante damne. […] Rome est une grosse vieille repue ; est-ce santé ?

139. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

On l’a déjà dit, il ne peut y avoir de grande éloquence sans de grands intérêts ; et il faut convenir que pour célébrer la barrette donnée à un prélat d’Ostie ou de Faenza, ou pour louer un pape à son installation, il ne faut pas autant d’éloquence qu’il en fallait à César pour gouverner le sénat et le peuple de Rome. […] Cet artiste fameux était mort à Rome, et le pape voulait le faire enterrer avec la plus grande pompe, dans l’église de Saint-Pierre, qu’il avait contribué à embellir par son génie82 ; mais Florence, sa patrie, ne put consentir à le céder. […] Le souverain de Rome fut indigné : les Florentins soutinrent leurs droits avec courage. […] La jalousie des Florentins, qui a disputé sa cendre, n’a pu enlever ce monument à Rome ; et si sa patrie jouit de son tombeau, Rome, où il a exécuté la plupart de ses chefs-d’œuvre, jouit de son génie.

140. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Ces onze ou douze années d’Italie et de Rome durent avoir grande influence sur lui et sur ses habitudes d’esprit ; mais on peut dire qu’il y était bien préparé par la nature. […] Il n’y avait à cette époque en Europe que trois bibliothèques véritablement publiques, la Bodléenne à Oxford, l’Ambrosienne à Milan, et celle de la maison des Augustins ou l’Angélique, à Rome, tandis que dans l’ancienne Rome on en avait compté vingt-neuf selon les uns, trente-sept suivant les autres. […] Dans cette Rome des Barberins, Naudé put se croire d’abord transporté au règne de Léon X, d’un Léon X un peu affadi : son goût littéraire ne sentait peut-être pas assez la différence. […] Rappelé l’année suivante en France pour être bibliothécaire du Cardinal-ministre, il ne quitta Rome que comblé des bienfaits de son dernier patron. […] Parmi les ruses les plus permises, il faut mettre celle que raconte Rossi dans la lettre où il parle des acquisitions de Naudé à Rome en 1645.

141. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VI. Autres preuves tirées de la manière dont chaque forme de la société se combine avec la précédente. — Réfutation de Bodin » pp. 334-341

Le même Bodin qui veut conformément à son système, que la royauté romaine ait été monarchique, et qu’à l’expulsion des tyrans la liberté populaire ait été établie à Rome, ne voyant pas les faits répondre à ses principes, dit d’abord que Rome fut un état populaire gouverné par une aristocratie ; plus loin, vaincu par la force de la vérité, il avoue, sans chercher à pallier son inconséquence, que la constitution et le gouvernement de Rome étaient également aristocratiques.

142. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

On conçoit moins encore comment la cour de Rome, gardienne des mœurs, autorisait par trois brefs l’impression de telles jovialités. […] J’avais pris l’embarquement des troupes du général Mollière pour un commencement d’intervention à Rome. […] Bastide, en ce qui concerne l’affaire de Rome, une bonne intention, une bonne conduite de cette affaire et une bonne politique. […] À Rome, la république fut-elle proclamée ? […] Forbin-Janson, secrétaire d’ambassade à Rome.

143. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Le Clerc en Sicile ; mes préférences m’appellent à Rome, et j’y veux passer un mois. […] Gandar avait vu Milan, Venise ; il avait séjourné à Florence ; il était encore à Rome ; il y était en pleine contemplation du passé et sous le charme souverain du grand art sévère, se faisant presque un élève de l’École de Rome avant de l’être de celle d’Athènes, lorsque tout à coup la nouvelle de la révolution du 24 Février éclata comme un coup de tonnerre. […] Notre beau soleil m’a calmé ; j’ai parcouru les grandes ruines de Rome ; j’ai été voir reverdir les arbres, éclore les fleurs parmi les majestueux débris de cette reine du monde. […] Il était mûr pour Athènes, et revenu à Rome, ce ne fut que pour en repartir au plus vite (3 mai). […] Avec Jules II et Léon X, je passerai de Florence à Rome, où je m’occuperai moins des obscurs essais de la poésie que des chefs-d’œuvre des beaux-arts.

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