/ 2310
443. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Son Histoire du Peuple de Dieu, depuis son origine jusqu’à la naissance du Messie, in-12. […] La Vierge y dit, que c’est bien de l’honneur à elle d’être désignée Mere d’un Dieu : le Sauveur y fait assaut d’esprit avec la Samaritaine. […] Cependant il y auroit quelque chose à faire pour perfectionner ce livre, très-utile pour la connoissance d’une nation que le soufle de Dieu a répandue sur la face de la terre. […] Ignace se borna à demander à Dieu autant de vie, qu’il en falloit à ce misérable pour se confesser. […] Dieu, comment nous privez-vous de la gloire pour la donner à un Prêtre boiteux ?

444. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Qu’il est changé, grand Dieu ! […] À cette époque-là, tout le monde fut frappé, en lisant le très beau récit de Michelet (car il est très beau), de l’insistance curieuse et troublée avec laquelle l’historien s’arrêtait sur le secret qui devait rester entre la jeune fille et Dieu, sur le mystère humain du virginal Archange dont le sang de la femme n’a jamais, dit-on, terni la splendeur. […] Michelet, qui ne croyait pas aux prophètes comme nous les entendons, nous qui voyons un Dieu personnel derrière eux ; Michelet, le pur rationaliste, a eu l’impertinence de prophétiser comme un Mystique. […] La fraternité s’est retirée de ce monde à mesure que la Libre Pensée en retirait Dieu, et elle n’y rentrera qu’avec lui. […] Michelet, qui a la haute habitude historique pourtant, s’obstine à vouloir faire une histoire qui remplacera Dieu par la légende révolutionnaire, et des fêtes dramatiques comme à Athènes, et dans lesquelles on verra les Eschyle et les Sophocle de l’avenir jouer dans leurs propres drames, inspirés par les héroïsmes de l’avenir !

445. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

De Dieu, de la morale, on ne leur disait mot. […] Je vois Dieu. […] La foule à qui Rousseau a persuadé qu’elle est le seul souverain infaillible et impeccable, la foule se croira Dieu. […] Saint Augustin s’humilie devant Dieu, « Tu es grand, Seigneur, et infiniment digne d’être loué. » Et ce Dieu qu’il invoque en commençant, pour mieux s’assurer contre toutes les tentations de la fausse honte, il se met en sa présence à chaque aveu ; il le prend à témoin de l’exactitude de ses souvenirs. […] Parler de Dieu et de l’âme à ce siècle où, dans une foule qui n’y croyait plus guère que par respect humain, des esprits distingués faisaient profession d’athéisme, où Voltaire défendait Dieu comme une bonne institution de police, c’était une inspiration de génie et un acte d’homme de bien.

446. (1894) Textes critiques

Pour tous, les parents, avec moins d’efforts, confiants que Dieu les soutient. […] — Je suis loin, bien loin de ces génies, mais Dieu a peut-être mis quelque chose de leur cœur en moi ? […] Maldoror incarné un Dieu beau aussi sous le cuir sonore carton du rhinocéros. […] Et pour un laps de vie Dieu lui a cédé sa place de Synthèse. S’il ne marche pas sur la mer, comme l’autre Dieu, c’est que ça se verrait.

447. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Tournemine lui-même a laissés sous ce titre : Observations sur l’Histoire du peuple de Dieu. […] L’Histoire du peuple de Dieu porte, d’un bout à l’autre, sur eux. […] Nous verrons ces dominateurs du monde avouer, en périssant, que c’est Dieu qui les frappe. […] C’est à Dieu seul à décider de la préséance des saints : personne ne doit mettre le sien au-dessus de celui des autres. […] N’êtes-vous point effrayés d’introduire, dans l’église de Dieu, la doctrine de Pélage plutôt que d’abandonner les intérêts de Molina ?

448. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Depuis lors, il vécut tout aux soins de ses enfants et à Dieu, qu’il aima, dit Mme de Sévigné, comme il avait aimé ses maîtresses. […] La chaire ne réussit à courber les têtes que quand déjà les événements, ou plutôt la main même de Dieu, par les événements qu’elle dirige, les a frappées. […] La grandeur personnelle du prince, celle que tiraient de lui, non seulement la royauté d’alors, mais l’idée même du pouvoir suprême parmi les hommes, servirent à Bossuet à se former des images plus hautes de la grandeur de Dieu. Par les impressions qu’il recevait, comme par les comparaisons qu’il faisait du monde selon la gloire humaine, et du monde au regard de Dieu, il se nourrissait, pour ainsi parler, du sublime, qui fut comme le tour naturel de son esprit. […] Je parle du chef-d’œuvre qu’il composa pour le dauphin, la Connaissance de Dieu et de soi-même, titre qui définit si admirablement la philosophie ; car toute philosophie qui ne nous mène pas à la connaissance de Dieu par la considération de nous-mêmes n’est qu’une vaine et désolante spéculation.

449. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Dieu veuille que ce mois-ci finisse mieux qu’il a commencé !  […] — L’humanité à la place de Dieu ! […] Il pouvait se sauver peut-être en donnant cette obole au nom de Dieu ! […] Grand Dieu ! […] Mais, Dieu merci !

450. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Pour ce qui est du mal qui s’y rencontre ou s’y peut rencontrer, je laisse à Dieu seul le soin de les corriger ou de les réformer. […] En effet, toutes les ordures de la vie littéraire y sont ; et Dieu sait ce qu’elle était alors ! […] Il y montre que Dieu a fait tout pour le mieux, que l’homme est borné et ne doit pas juger Dieu, que nos passions et nos imperfections servent au bien général et aux desseins de la Providence, que le bonheur est dans la vertu et dans la soumission aux volontés divines. […] Salomon conte ici qu’il a vainement interrogé ses sages, qu’il a été malheureux également par l’amour refusé et par l’amour obtenu, que le pouvoir ne l’a point contenté, et il finit par se remettre aux mains de Dieu. […] En dépit de lui-même, il reste homme de salon et d’académie ; après avoir dit des douceurs aux dames, il en dit à la nature et déclame en périodes limées à propos de Dieu.

/ 2310