. — Il y reste, lui, trop étranger ; il les traite de haut en bas ou les ignore. […] Guizot, préoccupé des dangers dont toutes les communions chrétiennes et le christianisme lui-même sont menacés par le redoublement d’efforts et d’attaques de la philosophie, estime que l’heure est venue de se comporter comme on ferait « dans une place assiégée », quand l’étranger et l’ennemi est aux portes : il conseille, en conséquence, à toutes les communions chrétiennes de s’unir pour la défense commune, en mettant de côté leurs querelles et leurs différends.
Lefebvre a retenu l’esprit, les idées et les expressions de notre causerie ; il arrive rarement que nos vues soient aussi bien saisies par un étranger avec lequel nous nous entretenons pour la première fois. […] Il se fût récusé volontiers sur d’autres questions spéciales, tout intérieures et jusqu’alors étrangères à ses études, étant de ceux qui ne croient jamais assez bien savoir ce dont ils ont à juger.
Elles furent dès l’abord reconnues des étrangers et hautement témoignées par eux durant ses voyages. […] Il possédait ce qui a manqué bien longtemps à la plupart des Français de tout rang : il connaissait l’étranger, et il avait par devers lui des termes exacts de comparaison.
Arraché par le bruit des armes étrangères au silence des bois, aux ombrages profonds du Taygète et de l’Hémus, sous lesquels s’égarait son imagination riante et sensible, il eut un cri sublime de douleur auquel la France entière répondit comme un seul écho. […] Et d’abord, pourquoi ce nom éternel de Messéniennes là où il ne s’agit plus de déplorer une invasion étrangère ?
N’eût-il pas trouvé plus simple et plus conforme à sa nature de retirer tout d’abord la passion du milieu de ces embarras étrangers dans lesquels elle aurait pu se perdre comme dans le sable, en s’y versant ; de la faire rentrer en son lit pour n’en plus sortir, et de suivre solitaire le cours harmonieux de cette grande et belle élégie, dont Esther et Bérénice sont les plus limpides, les plus transparents réservoirs ? […] Les derniers sentiments exprimés dans cette pièce ne furent point étrangers à l’âme de Racine.
J’aurai rempli mon but, si j’ai donné quelque espoir de repos à l’âme agitée ; si, en ne méconnaissant aucune de ses peines, en avouant la terrible puissance des sentiments qui la gouvernent, en lui parlant sa langue, enfin, j’ai pu m’en faire écouter ; la passion repousse tous les conseils qui ne supposent pas la douloureuse connaissance d’elle-même, et vous dédaigne aisément comme appartenant à une autre nature : je le crois cependant, mon accent n’a pas dû lui paraître étranger ; c’est mon seul motif pour espérer qu’à travers tant de livres sur la morale, celui-ci peut encore être utile. […] Heureuse situation que celle de la toute-puissance, quand les obstacles n’existent plus au-dehors, quand la force est en soi-même, quand on peut faire le bien, sans qu’un motif étranger à la vertu vous anime, sans que le soupçon d’un tel motif puisse jamais vous approcher !
Peu de temps après son arrivée dans le château, la jeune femme avait appris que son mari n’avait désiré en elle qu’une concubine de plus, et que sa couche légitime devait être partagée par une femme étrangère, maîtresse absolue du château. […] M. de Montmorency prévoyait le jour où l’attachement de la cour, fière de l’estime universelle dont il jouissait, lui offrirait le ministère des affaires étrangères, que la considération de l’Europe l’engagerait à accepter pour être utile à la France. « Le premier acte ministériel que je signerai, ce sera la nomination de Lamartine au poste de ministre à l’étranger », disait-il souvent à ses amis et aux miens.
Après quoi le précepteur emmène son élève, et lui montre l’état du ciel qu’ils avaient également observé la veille au soir avant de se coucher ; il lui fait remarquer les différences de position, les changements des constellations et des astres, car chez Rabelais, l’astronome, celui qui avait publié des almanachs, n’est pas moins habile que le médecin, et il ne veut considérer comme étrangère aucune science, aucune connaissance humaine et naturelle. […] Son français sans doute, malgré les moqueries qu’il fait des latinisants et des grécisants d’alors, est encore bien rempli et comme farci des langues anciennes ; mais il l’est par une sorte de nourriture intérieure, sans que cela lui semble étranger, et tout, dans sa bouche, prend l’aisance du naturel, de la familiarité et du génie.