Il ne prenait que l’agrément chez les unes et chez les autres ; il était « chose légère », aimante, aimable, trop délicate et trop vive pour se salir dans le plaisir brutal ou pour se briser dans les émotions extrêmes. […] Il rit au milieu même de son émotion ; ses personnages plaisantent de leur propre infortune. […] Nul n’a parlé de l’amitié comme lui, avec une émotion si vraie et si intime. […] C’est parmi ces émotions qu’il faut le voir si on veut le connaître.
Il n’est permis qu’aux enfants de prendre le bois de Boulogne pour une forêt vierge et d’y ressentir les émotions des trappeurs de Cooper et de Gustave Aymard. […] Les lectures ainsi faites ont cet avantage, de nous fournir en quelque sorte des idées centrales autour desquelles se grouperont et se conserveront nos impressions fugitives, nos émotions d’un moment. […] Nous vivons au jour le jour : les événements passent sur nous, et les émotions s’effacent. […] Si l’on appelait ses lectures à l’aide de ses sentiments, si l’on se provoquait ainsi à la réflexion, si l’on essayait de dégager ses émotions de l’inconscience, de les accrocher pour ainsi dire à ses idées, les unes et les autres, enseignements du livre et leçons de la vie, subsisteraient longuement en nous et ne s’écouleraient pas sans cesse comme un monceau de sable ou comme l’eau d’un vase fendu.
Ce qu’il ne doit pas faire, c’est juger, ni dogmatiquement, à savoir d’après des principes, ni, non plus, impressionnellement, à savoir d’après les émotions qu’il a eues. […] A lui, ce qu’on demande, au contraire, c’est sa pensée sur un auteur ou sur un ouvrage, sa pensée, soit qu’elle soit faite de principes ou qu’elle le soit d’émotions ; ce qu’on lui demande, ce n’est pas une carte du pays, ce sont des impressions de voyage ; ce qu’on lui dit, c’est : « Vous vous êtes rencontré avec M. […] Si vous êtes plutôt et surtout ou même uniquement un homme de sentiment, de sensibilité, d’émotion, quelles émotions M.
Il a la jeunesse de l’émotion qui est éternelle. […] L’homme, sa personnalité libre, sa moralité, son intellectualité, partout où ces choses-là sont belles, il les sent avec un tressaillement profond, infaillible, qui ne se dément ni ne se blase jamais, et il les exprime avec une émotion presque géniale de vérité et quelquefois presque sainte. […] Or, ceux qui pensent cela froidement sont ordinairement des niais, mais lui, il est ému, et l’éloquence de son émotion le sauve de la niaiserie. […] Plus écrivain qu’il n’ait jamais été à aucune époque de sa vie, il n’en est pas moins resté ce qu’il était plus jeune ; il n’en a pas moins la vie dans le style et l’émotion qui est plus que la vie.
Le poète a ressenti profondément l’inquiétude et l’émotion de son temps. […] À coup sûr, l’émotion n’a pu monter si haut. […] Méritent-elles de survivre à l’heure rapide dont elles ont été l’émotion et l’entretien ? […] C’est l’art très heureux de l’auteur de mêler ainsi un rire franc aux émotions du récit. […] L’invraisemblance d’un grand nombre de détails et le hasard trop complaisant des événements que l’auteur tient dans sa main, n’empêchent pas l’émotion, tant les sources de cette émotion sont vives et pures.
Sainte-Beuve et y règne comme une veine continue, en même temps que les qualités morales et affectueuses du poëte y sont rendues avec relief, avec émotion. […] Ces discours académiques inspirent toujours un grand effroi, même aux hommes habitués à paraître ailleurs en public ; la quantité de femmes et de chapeaux roses qui émaillent l’auditoire ne nuit pas à ce genre d’émotion.
Il produisit de l’émotion dans le cercle charmant et distingué de l’Abbaye-aux-Bois, et Mme Récamier, qui avait été fort rigoureuse à Benjamin Constant vivant, crut devoir à sa mémoire de le justifier contre des vérités sévères. Le résultat de cette première émotion fut la Biographie de Benjamin Constant dans la Galerie des Contemporains illustres, par un Homme de rien.
Il est seulement une source d’émotions spéciales à la fois différentes des émotions de la vie et de celles de la philosophie ou de la morale.