/ 2211
415. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

Il a les bras étendus et la tête élevée au ciel. […] Ses parents penchés vers lui, lui tendent les bras d’un endroit élevé où ils sont placés.

416. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Ne voyez-vous pas ces hommes nés dans le siècle de l’incrédulité, et élevés dans l’absence de toute crainte religieuse ? […] La génération dont nous venons d’esquisser la peinture est celle qui forme actuellement le fond de la nation : d’autres générations se sont déjà élevées autour d’elle.

417. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Assurément, je ne demandais pas à Mme de Chandeneux les Scènes de la vie militaire que Balzac aurait élevées, lui, jusqu’au champ de bataille, jusqu’à l’Histoire, jusqu’à l’Épopée. […] Cette statue de Mme George Sand, érigée au Théâtre-Français, pendant que j’écrivais ce livre, doit indigner encore plus contre ceux qui l’ont élevée que contre elle.

418. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

C’était une idée assez simple pour que la manière dont elle serait développée fît toute sa valeur, car on sait bien — et les esprits les plus vulgaires autant que les esprits les plus élevés — que les révolutions, comme les bâtardises, ont des parentés naturelles, et qu’elles ne viennent pas sans un germe dans le régime qu’elles détruisent plus tard. […] Sa réputation, qui s’est élevée sous des souffles trop favorables, retombera d’elle-même, et l’on peut déjà calculer l’abaissement prochain de ce ballon.

419. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Élevée par des maîtres sceptiques, gouvernée longtemps par des hommes de juste milieu pour qui jamais la vérité ne fut qu’un jeu d’escarpolette, tourbillon d’individualités sans le ciment qui les relierait et leur donnerait la solidité d’un monde, la société moderne, privée du profond et sympathique intérêt des doctrines communes, n’a plus que le théâtre pour toute ressource. […] Tandis que la comédie de société ne paraît guère qu’une occupation innocente, un joli goût de gens bien élevés et d’instincts artistes, un passe-temps charmant pendant lequel on ne médit point du prochain, comme disent les badauds qu’on rencontre au fond de toutes les questions.

420. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Lord Byron, cet enfant terrible de génie, s’était fait jacobin pour faire pièce à la société élevée de son pays dont il était mécontent ; mais il n’a pas paru à Barot un jacobin assez solide. […] La littérature et les arts n’ont à se préoccuper que d’une chose, tout aussi importante d’ailleurs que l’émancipation de l’humanité : c’est de la beauté à exprimer, — à inventer ou à reproduire, — mais à exprimer dans des œuvres fortes et parfaites, si l’homme de lettres ou l’artiste peuvent atteindre jusque-là… La littérature et les arts sont désintéressés de tout, excepté de la beauté qu’ils expriment pour obéir à cette loi mystérieuse et absolue de l’humanité, qui veut de la beauté, pour le bonheur de son être, tout aussi énergiquement qu’elle veut des vêtements et du pain… Je parle, bien entendu, de l’humanité à son sommet, élevée à sa plus haute puissance ; je ne parle pas d’elle à l’époque de ses besoins inférieurs… Mais c’est le vice justement des libres penseurs, strangulés par la logique que leur a faite l’épouvantable matérialisme de ce temps, de ne voir jamais que les besoins les plus bas de l’humanité.

421. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

C’est un homme d’épée et de bonne maison, élevé dans cette idée, dont Montesquieu a fait un dogme : c’est que la monarchie est fondée sur l’honneur, comme les républiques sur la vertu, — ce qui est moins sûr, car cette vertu-là n’a pas encore remplacé l’honneur monarchique, sur lequel des républicains, sans vertu, vivent toujours ! […] Rien de plus ample et de plus élevé dans l’exposition des motifs, rien de plus généreux et de plus vigilant pour prévenir ce ravage du duel qui, depuis le xve  siècle surtout, trouait la société française à la poitrine, et finalement rien de plus nettement résolu, de plus terrible mais de plus justifié, que le châtiment.

422. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

C’est un livre d’observation mâle et perçante, et, avec la très nette supériorité qu’il atteste, beaucoup plus élevé et beaucoup plus vrai dans son élévation que les idées actuelles, qui, dans la guerre comme partout, d’ailleurs, ne sont plus que le matérialisme envahissant et triomphant sous lequel, dans un temps donné, tout doit immanquablement périr de ce qui est la force et la gloire de la vie ! […] C’est éternellement l’âme de l’homme élevée à sa plus haute puissance par la discipline, c’est le ciment romain de cette discipline qui fait des hommes d’indestructibles murs ; c’est la cohésion, la solidarité entre les soldats et les chefs, c’est l’ascendant moral dans l’impulsion, qui donne la certitude de vaincre !

/ 2211