Cuvier, se levant aussitôt, a répondu que l’Académie n’avait jamais fait autre chose que d’accueillir tous les génies, toutes les illustrations, et il a énuméré à l’appui nos grands écrivains académiciens, depuis Racine jusqu’à Buffon, en omettant, je ne sais pourquoi, Molière, Diderot et Jean-Jacques ; il a prétendu qu’aucun novateur de vrai talent, aucun nova leur raisonnable n’avait été exclu de l’Académie et qu’en nommant M. de Lamartine, c’était précisément l’alliance du goût et du génie, la juste mesure de la nouveautés de la correction qu’on avait voulu reconnaître et couronner.
C’est à ces deux dernières classes que nous répondons surtout.
Prenons une couleur, le jaune, par exemple : l’or est jaune, la soie est jaune, le souci est jaune, la bile est jaune, la lumière est jaune, la paille est jaune ; à combien d’autres fils ce fil ne répond-il pas ?
Lerminier n’est nullement tenu de répondre à une objection d’une telle exigence.
Pour répondre à cette question, il faut savoir comment cette France s’est faite, ou, ce qui vaut mieux encore, assister en spectateur à sa formation.
Ainsi parfois, on interroge, sachant très bien ce qu’on demande ; on doute, étant certain ; on interpelle son lecteur, sans avoir besoin qu’il réponde ; on fait des questions, pour faire soi-même les réponses ; on s’écrie, voulant affirmer ; on n’achève pas sa pensée, pour la faire mieux entendre ; on dit qu’on ne parlera pas d’une chose, et l’on en parle.
De l’emploi des figures et de la condition qui les rend légitimes : la nécessité Si l’on me demandait de marquer quand doivent s’employer les figures, pour toute règle je répondrais volontiers : Jamais.
Vigny écrivait dans le Mont des Oliviers : « Si le ciel est muet, aveugle et sourd au cri des créatures… Le juste opposera le dédain à l’absence, Et ne répondra plus que par un froid silence Au silence éternel de la Divinité.
Je comprendrais la raison de cet ostracisme si l’œuvre qu’il avait donnée, au début, n’avait pas répondu à l’opinion qu’on se fit de sa réforme.
Il faut lui rendre cette justice qu’il ne s’attaque qu’à des puissants du jour, qualifiés pour lui répondre par la plume ou par l’épée, et qu’on le trouve toujours du côté des opprimés, des affamés de justice et de vérité.
je vous assure que voici ce qu’on m’a répondu : il était taupier ; il se faisait payer cinq sous par taupe qu’il prenait.
Je ne lui répondis jamais.
Seigneur, répondrai-je, j’ai vu un coup d’État !
Montmaur lui répond, Que vous dégénérez !
« J’aime mieux, leur répondit-il, être le premier des poëtes Toscans, que de me voir dans un rang inférieur entre les poëtes Latins. » C’est ce que pensa de bonne heure notre célèbre Racine, qui, dit-on, eût pu effacer, s’il avoit voulu, les Rapin & les Commire ; & c’est aussi ce qu’auroit dû se dire le fameux cardinal de Polignac.
Il falloit que l’élévation de leur discours répondît à la dignité du sujet : aussi leur éloquence est-elle véhémente & passionnée.
On m’a adressé, à l’occasion de ces études, quelques observations judicieuses auxquelles je crois devoir répondre, pour bien faire comprendre l’esprit et l’objet de ce travail.
Je réponds franchement qu’au lieu de me le reprocher on aurait dû m’en louer.
Nous savons que le siècle appelle cela le fanatisme ; nous pourrions lui répondre par ces paroles de Rousseau : « Le fanatisme, quoique sanguinaire et cruel 49, est pourtant une passion grande et forte, qui élève le cœur de l’homme et qui lui fait mépriser la mort ; qui lui donne un ressort prodigieux, et qu’il ne faut que mieux diriger pour en tirer les plus sublimes vertus ; au lieu que l’irréligion, et en général l’esprit raisonneur et philosophique, attache à la vie, effémine, avilit les âmes, concentre toutes les passions dans la bassesse de l’intérêt particulier, dans l’abjection du moi humain, et sape ainsi à petit bruit les vrais fondements de toute société : car ce que les intérêts particuliers ont de commun est si peu de chose, qu’il ne balancera jamais ce qu’ils ont d’opposé50. » Mais ce n’est pas encore là la question : il ne s’agit à présent que d’effets dramatiques.
Il a quatre laquais, et je n’en ai qu’un ; cela est visible, il n’y a qu’à compter : c’est à moi à céder, et je suis un sot si je le conteste. » Cela répond à des volumes de sophismes.
C’est ainsi que Scipion L’émilien avoit reconnu le génie de Marius, quand il répondit à ceux qui lui demandoient quel homme séroit capable de commander les armées de la republique, si l’on venoit à le perdre : que c’étoit Marius.
Mais répondons plus sérieusement.
Mais le public qui va voir ces farces durant la nouveauté, vous répondra lui-même qu’il n’en est pas la duppe, et qu’il connoît le peu de valeur de ce comique des halles.
Uzanne qui nous oppose les arguments que nous lui servons et imagine de nous répondre ce que nous avons déjà dit nous-même !
ce n’est point avec un esprit naturellement et exclusivement propre à l’analysent des doctrines philosophiques sans nouveauté et auxquelles on a deux cents fois répondu, qu’on peut faire sortir de sa tête une synthèse de la force d’une religion, progressive ou non progressive.
Le livre de Léon Bloy, que les ennemis de l’Église traiteront de mystique pour l’insulter et pour n’y pas répondre, — comme si le mysticisme n’était pas la dernière lueur que Dieu permette à l’homme d’allumer au foyer de son amour pour pénétrer le mystère de sa Providence, — ce livre, creusé plus avant que l’histoire du comte Roselly de Lorgues dans les entrailles de la réalité divine, est encore plus la glorification de l’Église que la glorification de Christophe Colomb.
On se rappelle qu’il répondit : « Nous ne pouvons pas tous servir la patrie de la même façon.
Ses fils, ces brillants et dissolus Conti, qui devaient répondre si étrangement à son vœu et aux espérances de leur éducation première, lui firent élever un monument dans l’église Saint-André-des-Arcs avec cette épitaphe où il n’y avait que la vérité : À la gloire de Dieu, et à l’éternelle mémoire d’Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti, qui, détrompée du monde dès l’âge de dix-neuf ans, vendit toutes ses pierreries pour nourrir, durant la famine de 1662, les pauvres de Berri, de Champagne et de Picardie ; pratiqua toutes les austérités que sa santé put souffrir ; demeura veuve à l’âge de vingt-neuf ans, consacra le reste de sa vie à élever en princes chrétiens les princes ses enfants, et à maintenir les lois temporelles et ecclésiastiques dans ses terres ; se réduisit à une dépense très modeste, restitua tous les biens dont l’acquisition lui était suspecte jusqu’à la somme de huit cent mille livres ; distribua toute son épargne aux pauvres dans ses terres et dans toutes les parties du monde, et passa soudainement à l’éternité, après seize ans de persévérance, le 4 février 1672, âgée de trente-cinq ans. […] Voici du moins la version très authentique de Mlle Des Houlières, répondant là-dessus à une question que lui adressait Brossette. […] Je ne sais pas ce que penseront vos clients, mais, pour moi, si j’avais actuellement une affaire à moi entre vos mains, j’aimerais mieux perdre mon procès que de vous y voir travailler. — Ménagez-vous, mon voisin, je vous en conjure, et ne me répondez pas, mais aimez-moi et croyez-moi, etc.
Et je me réponds : Le premier et l’infaillible législateur, c’est celui qui a fait l’homme ; c’est celui qui, en faisant l’homme, a mis en germe dans l’âme de sa créature ces lois, non écrites, mais vivantes, consonances divines de la nature intellectuelle de l’homme avec la nature de Dieu, consonances qui font que, quand le Verbe extérieur, la loi parlée se fait entendre, à mesure que l’homme a besoin de loi pour fonder et perfectionner sa société civile, la conscience de tout homme, comme un instrument monté au diapason divin, se dit involontairement : C’est Juste ; c’est Dieu qui parle en nous par la consonance de notre esprit avec sa loi ! […] Mais, répondrons-nous aux sophistes, indépendamment de ce que cette volonté, supposée unanime, n’est jamais unanime, qu’il y a toujours majorité et minorité, et que la supposition d’une volonté unanime, là où il y a majorité et minorité, est toujours la tyrannie de la volonté la plus nombreuse sur la volonté la moins nombreuse ; Indépendamment encore de ce que le moyen de constater cette majorité n’existe pas, ou n’existe que fictivement ; Indépendamment enfin de ce que le droit de vouloir, en cette matière si ardue et si métaphysique de législation, suppose la capacité réelle de vouloir et même de comprendre, capacité qui n’existe pas au même degré dans les citoyens ; Indépendamment de ce que ce droit de vouloir, juste en matière sociale, suppose un désintéressement égal à la capacité dans le législateur, et que ce désintéressement n’existe pas dans celui dont la volonté intéressée va faire la loi ; Indépendamment de tout cela, disons-nous, si la souveraineté n’était que la volonté générale, cette volonté générale, modifiée tous les jours et à toute heure par les nouveaux venus à la vie et par les partants pour la mort, nécessiterait donc tous les jours et à toute seconde de leur existence une nouvelle constatation de la volonté générale, tellement que cette souveraineté, à peine proclamée, cesserait aussitôt d’être ; que la souveraineté recommencerait et cesserait d’être en même temps, à tous les clignements d’yeux des hommes associés, et qu’en étant toujours en problème la souveraineté cesserait toujours d’être en réalité ? […] Vérité ou sophisme, il n’y avait rien à répondre au premier aperçu à cet axiome, du moment qu’on admettait pour convenu cet autre axiome très contestable : L’homme est égal à l’homme devant le champ ; l’enfant plus avancé en âge et en force est égal à l’enfant nouveau venu, dénué d’années, de force, d’éducation, d’expérience de la vie ; l’enfant du sexe faible et subordonné par son sexe même est égal à l’enfant du sexe fort, viril et capable de défendre l’héritage de tous dans le sien ; l’enfant inintelligent est égal à l’enfant doué des facultés de l’esprit et du cœur, privilégié par ces dons de la nature ; l’enfant vicieux, ingrat, rebelle, oisif, déréglé, est égal au fils tendre, respectueux, obéissant, actif, premier sujet du père, premier serviteur de la maison, etc., etc.
Le cygne y est mis en opposition avec l’aigle, l’un comme l’emblème de l’existence contemplative, l’autre comme l’image de l’existence active : le rhythme du vers change quand le cygne parle et quand l’aigle lui répond, et les chants de tous les deux sont pourtant renfermés dans la même stance que la rime réunit : les véritables beautés de l’harmonie se trouvent aussi dans cette pièce, non l’harmonie mais la musique intérieure de l’âme. […] tu ne réponds point à mes embrassements ? […] Que répondraient la mer et les étoiles aux vanités étroites de chaque homme pour chaque jour ?
En vérité, un reproche semblable est si insensé, qu’il nous en coûte d’y répondre. […] Gustave Planche Victor Hugo dont le nom avait si rapidement grandi sous la Restauration, mais dont les Orientales avaient montré l’alliance malheureuse d’une habileté consommée et d’une pensée presque insaisissable, tant elle tenait peu de place dans les vers du poète, a répondu victorieusement à ce reproche, hélas ! […] Tes tabulaires blocs sont récifs ou tombeaux ; La vague expiatoire y meurtrit ses agnelles ; Sa voix seule répond à l’écho que tu hèles, Ô mer, tes algues sont des bronzes en lambeaux.
C’est d’ailleurs à la même tendance d’esprit que répondent les mystères du moyen âge et la tragédie moderne. […] Les soties que jouaient les Enfants sans souci répondaient à un autre besoin d’où est née la comédie. […] » A cette invitation de Corneille il a été répondu par le drame bourgeois, dont nous verrons au dix-huitième siècle la triste fortune.
A ce besoin répond la Peinture. […] … » lui répond alors le captif, et saisissant vivement sa lyre, il entonne un chant où il lui promet de toujours vanter ses attraits, mais où il ajoute qu’il est altéré du désir » de revoir les Cieux », et la verdure des prés … d’entendre le ramage des oiseaux, et « les cloches des églises … » Ce chant d’une énergie mâle, reproduit la mélodie de l’ouverture ; les paroles qui s’y appliquent sont à la louange de Vénus. […] Le Ciel me sourit … la Nature me répond … et mon cœur crie hautement : Vers Elle !
La comédie est défendue ; mais, répond le Théatin, c’est précisément donner en preuve l’état de la question. […] On lui a répondu que, de quelques cas particuliers, il ne pouvoit pas tirer une preuve générale en faveur de son sentiment. […] On étoit étonné de voir M. d’Alembert ne pas répondre à la satyre éloquente à laquelle il avoit donné sujet ; mais enfin il rompit le silence & défendit son opinion.
Pour parler pertinemment de ces deux mille pages, rudes à traverser, nous vous en répondons ! […] Mais, dans ce siècle-là, je sais pourtant ce qu’il aurait été… Avec le bon sens armé dont Dieu l’avait doué, et dont, pour l’avoir faussé et employé à mal, il doit répondre devant Dieu un peu plus terriblement que devant la Critique ; avec son amour de l’idée et la placidité du cours de son sang dans les veines, il serait monté sans effort vers les idées chrétiennes autour desquelles gravitaient alors tous les esprits et tous les cœurs justes. […] Le Christianisme seul, dans le cours des siècles, a répondu aux épouvantes des législations en donnant à la femme sa place juste dans l’organisation du monde.
Rendons justice au matérialisme contemporain ; il ne se refuse à reconnaître aucun des faits qu’atteste l’expérience, soit externe, soit interne ; il admet toutes les propriétés caractéristiques qui distinguent les divers règnes de la nature ; il ne nie aucun des phénomènes de conscience proprement dits, c’est-à-dire aucun des sentiments qui répondent chez l’homme aux mots d’individualité, de personne, de moi, comme le sentiment de l’unité, le sentiment de l’identité, le sentiment de la liberté, le sentiment de la responsabilité. […] Toute théologie ne répond au sentiment religieux qu’autant que son Dieu possède la nature et les attributs qui permettent de « le connaître, de l’aimer, de le servir », pour emprunter les mots du catéchisme. […] Partout et toujours la vraie divinité, nous disons celle qui répond au sentiment religieux, est sortie du sanctuaire de la conscience humaine, plus ou moins pure, noble, adorable, selon les progrès de cette conscience.
» Mais le ciel reste noir, et Dieu ne répond pas. […] » Le vent seul répondit à sa voix. […] L’Amour céleste répond à l’appel désespéré de l’amour humain. […] Nous ne pouvons pas répondre de faire le nôtre avec le même sérieux. […] Quant à l’égoïsme, si on m’en accuse, je laisserai répondre ma vie tout entière. » Ne dirait-on pas que Béranger répond ici à ses critiques futurs, et sa réponse n’est-elle pas péremptoire ?
Il répond à son ami Huber Saladin qui s’était plaint, un jour, que la Suisse lui fût une trop petite patrie : Adore ton pays et ne l’arpente pas. […] Et n’est-ce point la faute de Jocelyn si, plus tard, Laurence tourne mal Je répondrai sans hésitation : — Laurence n’avait qu’à bien tourner. […] Et il répond : Mystère, ô saint rapport du Créateur à moi ! […] » Lamartine répond comme il peut, ni mieux ni plus mal que ceux qui ont répondu avant lui. […] … Ici encore, Lamartine répond ce qu’il peut.
Le mot étirement est heureux, séduisant ; mais à relire telle épopée, on n’arrive pas à concevoir ce procédé, ni pour le fond ni pour la forme ; considéré de plus près, il ne répond ni à la psychologie ni à l’esthétique. […] Les lois ne font que consacrer une étape dans l’évolution des mœurs ; jamais un arrêt du Parlement n’aurait mis fin aux mistères, si ceux-ci avaient encore répondu à un besoin de l’esprit général (on l’a bien vu au xviiie siècle dans la guerre des théâtres) ; de fait, les mistères végéteront, malgré la loi, pendant une cinquantaine d’années, et s’ils meurent, c’est d’épuisement, de mort naturelle. […] En se plaçant à un point de vue plus abstrait, on pourrait parler de l’ère de la raison universelle ; ce principe, contenu déjà dans la Renaissance italienne, ne trouve sa pleine réalisation qu’en France ; c’est qu’il répond merveilleusement à l’esprit de la race ; « race logicienne…, positive et réaliste…, race de bon sens, les idées la mènent…, plus raisonnable que morale…, elle a le plus vif sentiment de l’unité » (Lanson). […] Répondre oui, c’est lui faire peut-être trop d’honneur. […] », que nous retrouverons, sous une autre forme, à propos de la littérature italienne, et auxquels je répondrai dans mes conclusions.
Tel est le questionnaire auquel devait répondre le second volume du Régime moderne. […] Au cinquième volume, les bonapartistes répondirent par des cris de douleur et de rage. […] » Il n’a pas daigné répondre. […] répondit-elle. […] Claude Bernard y répond en peu de mots.
Renan répondre : « Pourquoi non ? […] … — A cette question, le dix-huitième siècle répondait par l’affirmative. […] Berthelot qui lui répondent. […] — Le titre même de cet ouvrage me permet de répondre seulement à la troisième, qui intéresse le psychologue. […] La critique historique a seule qualité pour répondre.
La foi et la révélation lui répondent : « Je vois Dieu, je sens sa volonté et sa vérité ; il est ici présent ; voici le dogme de son Église ; je crois et je ne discute point. […] On répondit aux faits évidents la main sur son cœur, en disant : « Mon cœur m’empêche de vous croire ». […] Mais on peut répondre que tous les hommes ne mènent pas cette vie et n’ont pas cet esprit. […] Contre de tels cris, nulle parole ne vaut ; des actions seules, la vraie vengeance, le poison, répondront. […] Ils s’adressèrent à Van-Buren, président des États-Unis, qui leur répondit : « Votre cause est juste ; mais je ne puis rien faire pour vous.
Si on découvre sa demeure et qu’on l’interroge, il répond par une parabole dont chaque mot semble scandé sur l’enclume, et, pour conclure, il donne un grand coup du marteau lourd. […] Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. […] » Peu des questionnés répondirent ; il y eut deux tiers d’abstentions motivées par la tournure saugrenue d’un tel ultimatum. […] Si l’on demandait tout au même poète, lequel répondrait ? […] J’ai lu tout cela dans le texte et dans les silences du dialogue, car lorsque, ce qui arrive, une œuvre d’art est le développement d’une idée, les interlignes mêmes répondent à ceux qui savent les interroger.
Ainsi sur tous les points : voilà ce que le Kalender ou l’homme blasé oppose à Aladin, l’homme d’espérance et de désir ; voilà comment se répondent l’un à l’autre les deux âges de la vie. […] » — « L’un et l’autre, répondit le Kalender, et la plupart ne sont ni l’un ni l’autre ; une des grandes sources d’erreurs, c’est de se conduire avec eux comme s’ils étaient constants et conséquents… Nous sommes mobiles, et nous jugeons des êtres mobiles… !
Il me fit quelques questions auxquelles je répondis de mon mieux selon les faibles connaissances que j’avais ; il fut content néanmoins, et dans peu de jours on m’ouvrit toutes les portes que je pouvais désirer. […] [NdA] Ce serait à croire, si les dates permettaient de le supposer, qu’en répondant ainsi à son père, Saint-Martin faisait allusion à un événement très présent en Touraine, à la situation de M. de Choiseul exilé à son château de Chanteloup à la porte d’Amboise : mais il fit cette réponse plusieurs années auparavant, et pour se rendre si bien compte des temps divers d’une carrière ministérielle, il lui suffisait des disgrâces récentes et des exils de M. de Machault, de M. d’Argenson et du cardinal de Bernis.
Malgré cela on me laissa lire jusqu’au bout, et le professeur ne me répondit que par des assertions et des raisons collatérales, de manière que mes trois observations restent encore dans leur entier, et je puis dire qu’il s’y trouve des bases neuves que je n’aurais pas eues sans cette circonstance. […] Saint-Martin répondit par une Lettre qui est une pièce importante, et qui aurait pu porter pour épigraphe cette pensée de lui : J’ai vu la marche des docteurs philosophiques sur la terre, j’ai vu que, par leurs incommensurables divagations lorsqu’ils discutaient, ils éloignaient tellement la vérité, qu’ils ne se doutaient seulement plus de sa présence ; et, après l’avoir ainsi chassée, ils la condamnaient par défaut.
J’ignorais ce que je sentais, mais cette voix se faisait entendre à chaque occasion ; je sentais un ver rongeur quand j’avais eu soupçon de honte, et je ne me consolais pas quand je n’avais rien de bon à répondre à ce soupçon. […] Ce qui est plus curieux pour nous, et ce qui d’ailleurs répond bien à l’idée qu’on doit se faire du philosophe et du solitaire de Segrès, c’est cette page qui est tout à fait d’un disciple de l’abbé de Saint-Pierre : Je ne connais aujourd’hui qu’un bon roi en Europe et un bon gouverneur en France, c’est le roi Stanislas, comme souverain de la Lorraine, et mon ami et voisin M. de Vertillac, gouverneur de la petite ville de Dourdan.
À ceux qui s’obstinaient à les opposer, à les mettre en parallèle comme cela se pratique vulgairement pour le plus grand plaisir de la médiocrité, à préférer et à sacrifier l’un à l’autre, Gœthe impatienté répondit un jour : « Qu’avez-vous tant à vous disputer pour savoir qui est le plus grand de Schiller ou de moi ? […] Je lui répondis que j’en avais bien écrit quelques-unes, mais que je manquais du calme nécessaire.
» — « Non, Monsieur, répondit en souriant le professeur imberbe, c’est un de mes élèves qui l’a remporté, et moi je dois avoir l’honneur de parler demain après vous à la distribution des prix du collège Charlemagne. » (Avant de revenir à Louis-le-Grand, il avait passé en effet une année à faire la rhétorique à Charlemagne.) — Comme maître de conférences à l’École normale, M. […] À cela je réponds, car la thèse de M.
Les autres qualités qui élèvent au sublime sont des dons de la nature et de l’expérience. » « Je répondis que j’acceptais l’augure, et que je profiterais de ses leçons ; il m’embrassa une seconde fois, et je rentrai dans mon rang. » Il y rentrait pour en sortir bientôt par ses hauts faits8. […] Le maréchal, la rassurant avec quelque ironie, lui répondait qu’on l’avait vu à Paris, qu’il en était reparti le lendemain, à ce qu’on disait : « Ce qu’il y a de certain est qu’il n’est point mort, comme vous le croyez.
On dit à la dauphine que la première, Madame Henriette, était assez sérieuse, et que Madame Adélaïde était fort gaie ; elle répondit : « Je prendrai donc conseil de Madame Henriette, et je me divertirai avec Madame Adélaïde. » Un tel mot, malgré les quelques incorrections de langage qui lui échappaient, la naturalisa Française du premier jour. […] » — « La lecture », disait l’abbé. — « Oui, répliquait drôlement Mme Favart, nous disons notre bréviaire : allons, l’abbé, il est tard, il faut se lever ; continuez. » Et l’abbé de continuer, et elle de répondre amen.
Les efforts n’étaient pas en proportion avec les résultats, et l’honneur qui en revenait ne répondait pas aux difficultés de la tâche Franceschi écrivait de Valladolid, le 28 novembre 1808, au général Mathieu Dumas : « Mon cher père, me voici avec le maréchal duc de Dantzick ; vous remarquerez qu’en quatre mois j’ai commandé les avant-gardes des maréchaux Ney, Victor, Soult, Bessières et Lefebvre. […] Le médecin, le visitant l’avant-veille de sa mort, eut l’imprudence de dire en espagnol à l’aide de camp Bernard, assez haut pour être entendu : « Il est perdu : déjà les extrémités sont mortes. » Le général avait saisi les fatales paroles, et, avec le sourire le plus doux et le plus gracieux, il répondit au médecin par le vieil adage du pays : « Asi s’accavi la cuenta !
Il faut, en effet, pour arriver à elles, pour prétendre à les ravir et à être nommé d’elles leur bienfaiteur, joindre à un fonds aussi précieux, aussi excellent que celui de l’Homme de Désir, une expression peinte aux yeux sans énigme, la forme à la fois intelligente et enchanteresse, la beauté rayonnante, idéale, mais suffisamment humaine, l’image simple et parlante comme l’employaient Virgile et Fénelon, de ces images dont la nature est semée, et qui répondent à nos secrètes empreintes ; il faut être un homme du milieu de ce monde, avoir peut-être moins purement vécu que le théosophe, sans que pourtant le sentiment du Saint se soit jamais affaibli au cœur ; il faut enfin croire en soi et oser, ne pas être humble de l’humilité contrite des solitaires, et aimer un peu la gloire comme l’aimaient ces poëtes chrétiens qu’on couronnait au Capitole. […] À l’ami qui l’interroge avec une curieuse tendresse, il répond : Et tu veux aujourd’hui qu’ouvrant mon cœur au tien, Je renoue en ces vers notre intime entretien ; Tu demandes de moi les haltes de ma vie ?
Elle n’aurait qu’à répondre pour toute explication : « Je suis esprit, et rien de ce qui tient aux choses de l’esprit ne me paraît étranger. » Villon était enfant de Paris, et né vers la place Maubert, je pense. […] Scribe donnait seul son premier opéra-comique, la Chambre à coucher ; mais, de ce côté, la suite ne répondit pas aussitôt à cet heureux début.
S’il n’a pas raison, je le crois bien, dans toutes ses revendications, il y a lieu du moins qu’un lui réponde : on a désormais à compter et probablement à transiger sur plus d’un point avec lui. […] Assez d’honnêtes gens dans ces doctes matières s’en scandaliseraient volontiers, et pour cause ; ce serait le cas de leur répondre avec le poëte : « Ah !
La foule y répondait par des insultes. […] leur répondit la princesse. — On s’en occupera plus tard.”
— Que ce sont trop de chefs-d’œuvre, répondis-je. […] Celle-ci crut devoir, en tête de la seconde édition de son ouvrage, répondre quelques mots à cette critique légère et cavalière qui prétendait trancher toute la question de la perfectibilité par les vers du Mondain.
Et même quand l’objet observé est pour toujours arrêté dans ses formes, il suffit que l’esprit où il se reflète soit muable et divers pour qu’il nous soit impossible de répondre d’autre chose que de notre impression du moment. […] Et je lui réponds : — Dieu vous bénisse, Jeanne, vous et votre mari, dans votre postérité la plus reculée !
Les socialistes réprouvent les consommations de luxe comme égoïstes, improductives, aristocratiques, comme répondant à des soucis d’orgueil nobiliaire. […] Ces valeurs seules valent qui sont demandées, qui plaisent à la généralité, qui, par suite, sont déjà banalisées, qui sont cotées à la Bourse, qui répondent à des besoins très répandus ou susceptibles de se répandre largement.
Or il arriva que l’Art Parnassien, en 1885, ne répondait plus guère aux aspirations secrètes de la jeunesse littéraire d’alors, de celle qui résistait d’instinct au naturalisme et était impatiente d’y opposer quelque chose de nouveau. […] Gustave Kahn à ses Palais Nomades ajoutait ses Chansons d’amant et répondait aux improvisations brillantes de M.
Il n’a pas les données nécessaires pour répondre aux questions qu’il s’adresse ; qu’importe ? […] Cette science primitive n’est que le pourquoi répété de l’enfance, à la seule différence que l’enfant trouve chez nous une personne réfléchie pour répondre à sa question, tandis que là c’est l’enfant lui-même qui fait sa réponse avec la même naïveté.
Ils ont fait observer que Voltaire77 a répondu par avance à ceux qui ont faussé, en la tirant hors de l’histoire naturelle, la pensée de Darwin. « Tous les animaux, écrivait le philosophe du xviiie siècle, sont perpétuellement en guerre ; chaque espèce est née pour en dévorer une autre. […] Les tempêtes sociales rendent difficile, sinon impossible, le paisible exercice de la liberté ; mais la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen avait posé ce principe, base de la législation future : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Ce droit, solennellement proclamé, n’en fut pas moins étranglé par l’Empire.
M. de Broglie reçut cette communication qui lui fut faite par les ambassadeurs des trois cours, et par chacun sur un ton un peu différent ; il y répondit en des termes parfaitement assortis : De même, disait-il dans sa circulaire destinée à informer nos agents du dehors, de même que j’avais parlé à M. de Hügel (chargé d’affaires d’Autriche) un langage roide et haut, je me suis montré bienveillant et amical à l’égard de la Prusse, un peu dédaigneux envers le cabinet de Saint-Pétersbourg. […] Je réponds : Non.
Les portraits qu’on a d’elle dans sa jeunesse répondent bien à l’idée qu’ont donnée de sa beauté Saint-Simon, l’abbé de Choisy et Mme de Coulanges. […] Et pourtant cette même Mlle de Fontanges, cette beauté si vaine et si sotte, donna un jour une leçon à Mme de Maintenon, qui l’exhortait avec sa rectitude sèche à se guérir d’une passion qui ne pouvait faire son bonheur : « Vous me parlez, lui répondit-elle, de quitter une passion comme on parle de quitter un habit. » Cette fille sans esprit était dans ce moment éclairée par son cœur.
Hégésippe Moreau a eu ce bonheur au milieu de toutes ses infortunes, et aujourd’hui, si l’on interroge sur le compte du poète celle qu’il appelait alors sa sœur, elle répond en nous montrant au fond de son souvenir ce Moreau de seize ans, « de l’âme la plus délicate et la plus noble, d’une sensibilité exquise, ayant des larmes pour toutes les émotions pieuses et pures ». […] ma poésie est mûre, le public répondit peu.
C’était une des prétentions de Mlle de Scudéry, de connaître à ce point et de si bien décrire les mouvements les plus secrets de l’amour sans les avoir guère autrement sentis que par la réflexion, et elle y réussit souvent, en effet, dans tout ce qui est délicatesse et finesse, dans tout ce qui n’est pas la flamme même. « Vous expliquez cela si admirablement, pourrait-on lui dire avec un personnage de ses dialogues, que quand vous n’auriez fait autre chose toute votre vie que d’avoir de l’amour, vous n’en parleriez pas mieux. » — « Si je n’en ai eu, nous répondrait-elle en nous faisant son plus beau sourire, j’ai des amies qui en ont eu pour moi et qui m’ont appris à en parler. » Voilà de l’esprit pourtant, et Mlle de Scudéry en avait beaucoup. […] Si donc il fallait conclure et répondre à la question posée au début, je rattacherais désormais au nom de Mlle de Scudéry l’idée, non pas du ridicule, mais plutôt de l’estime, d’une estime très sérieuse, et point du tout l’idée de l’attrait ou de la grâce.
Littérairement, ces deux mémoires réunies sont la condition d’un talent original ; isolée, la première est représentative de ces hommes qui ont vu, senti, pensé et qui ne peuvent cependant se traduire clairement ; la seconde répond à ce qu’on appelle vulgairement la « mémoire » en style pédagogique ; elle ne peut produire qu’un talent purement oratoire ou abstrait, nécessairement limité, superficiel et sans vie . […] Cette méthode est difficile à concilier avec la sensibilité esthétique, et nul, qui aime l’art, ne peut répondre qu’il n’en déviera jamais, l’ayant adoptée : on en laisse le choix aux volontés, selon leurs tendances.
Calcraft, le bourreau » : — « Il y a des localités dans ce pays éclairé où, si vous prononcez le nom de Shakespeare, on vous répondra : « Je ne sais pas quel peut être ce Shakespeare autour duquel vous faites tout ce bruit, mais je parie que Hammer Lane de Birmingham se battra avec lui pour cinq livres. » Mais on ne se trompe pas sur Calcraft. » (Daily-Telegraph, 13 janvier 1864.) […] — Oui, répondis-je. — Il répliqua : Et moi aussi.
« Quand on signale une beauté de lui à un auteur, il répond : “À qui le dites-vous ?” et quand on lui signale une faute, il répond : “Vous n’y entendez rien, puisque vous n’êtes pas du métier” Et après tout, il a peut-être raison. » Émile Faguet, Menus propos sur la critique, 1903.
En un mot cette Grammaire, quoique semée de quantité d’observations utiles, ne répondit nullement à l’espérance que le public en avoit conçu. […] Gardez-vous en bien, mon pere, lui répondit Despreaux ; ce seroit alors qu’ils auroient raison de dire que vous n’avez pas entendu le sens de votre original, qui ne prêche par-tout que le pardon des ennemis.
Avant de laisser cela, monsieur le philosophe, il faut répondre à votre compliment. […] Or si un grand prince, une grande princesse commandait à M. de Voltaire un ouvrage et que l’exécution ne répondît ni au nom de l’auteur ni au nom auguste qui l’aurait ordonné, ne croyez-vous pas qu’il serait bien naturel à moi de chercher les moyens de me dispenser de déférer cet ouvrage à celui à qui il est destiné ?
Josué lui-même, interrogé sur la question astronomique, aurait simplement répondu : « Je ne suis pas un berger chaldéen. […] Du temps de Balzac, on lui a craché cette accusation facile et hypocrite d’immoralité, et il y a répondu, dans l’immortelle préface de la Comédie humaine, de manière à faire taire tous ces susurrements de reptiles.
Ce n’est pas un caricaturiste citoyen de l’univers ; et, si l’on me répond qu’un caricaturiste ne peut jamais être cela, je dirai qu’il peut l’être plus ou moins. […] dit-il, il fait le mort pour ne pas répondre à la Justice !
» demande celui-ci ; et l’abbé répond : « Où vous voudrez… Vivre ! […] Or, le prêtre, hors nature et hors pensée, répond admirablement à cet idéal.
— À quoi il faut répondre qu’il manque justement à la société hindoue de posséder ces puissants multiplicateurs des contacts sociaux qui sont les villes. […] Que l’expansion des idées égalitaires réponde à cette concentration de la population, cela paraît hors de conteste.
Paul Bourget répondrait sans doute par de fort bonnes raisons. […] non, répondit-elle, avec un peu de vivacité et de confusion. […] Pierre Loti a répondu : « Oh ! […] — Il est monté trop haut”, me répondait-on. […] Il lui répondit.
» répondent, d’une voix presque inquiétante, les trois juges : Gyp, Lavedan, Donnay. […] … Soit, répond M. […] Paul Hervieu n’aura pas trop de toute sa subtilité inventive pour répondre à ces objections. […] » Une autre voix répondait : « Ogive ! […] Il sait les affinités mystérieuses par où la nature éternelle répond à notre cœur fragile.
Il y a une profonde et consolante vérité à nous présenter ainsi le peuple comme certain de lui-même, sentant sa vigueur croissante et son avénement prochain ; à lui faire donner une sévère leçon au poëte qui trop souvent en nos jours, lui qui devrait diriger, s’égare, s’exaspère, n’entend que la voix de l’orgueil blessé, au lieu de répondre d’une lyre sympathique à l’appel fraternel des hommes, et farouche, inutile, manquant de foi au lendemain, s’enfuit comme Salvator dans les montagnes84.
Il serait pourtant téméraire d’affirmer que la face des choses n’eût pas pu devenir différente ; mais ce qu’il y a de certain, c’est que la Révolution, avec les causes qui l’ont amenée et les passions qu’elle a employées ou soulevées, devait avoir cette marche et cette issue. » Sans doute, répondrai-je, cette marche, dans son ensemble, a dû être à peu près ce qu’elle a été, cette issue a dû être possible, et j’avouerai même qu’elle était fort probable.
Qu’on essaie pourtant de traduire, et l’on sentira confusément qu’il y a, malgré la difficulté extrême de les saisir, bien des tours français répondant à ceux de l’historien latin, et que la traduction d’une phrase de Cicéron ou de Tite-Live, si elle est plus facile à commencer, est aussi plus difficile à finir.
Nous espérons que le général ne tardera pas à répondre lui-même, et nous souhaitons vivement qu’il le fasse avec succès.
Mickiewicz et en les retournant en un sens plus général, la France réelle, celle qui a tant aimé la Pologne, qui a tant saigné pour elle, la France qui a vaincu aux trois jours, et qu’on a liée par surprise, et qui souffre et qui attend, cette France dont nos gouvernants enhardis s’accoutument à nier l’existence, croyant l’avoir confisquée dans leurs petites Sibéries, cette France ne pourrait-elle pas répondre au poète : « Oh !
Protogènes élevant la voix, lui répondit : « Comment un ennemi de l’empereur se permet-il de m’adresser un compliment ?
Toutes les fois que le cours des idées ramène à réfléchir sur la destinée de l’homme, la révolution nous apparaît ; vainement on transporte son esprit sur les rives lointaines des temps qui sont écoulés, vainement on veut saisir les événements passés et les ouvrages durables sous l’éternel rapport des combinaisons abstraites ; si dans ces régions métaphysiques un mot répond à quelques souvenirs, les émotions de l’âme reprennent tout leur empire.
Ensuite elle peut servir pour rendre compte de n’importe quelle dérogation au principe de Mayer ; elle répond d’avance non seulement à l’objection de Curie, mais à toutes les objections que les expérimentateurs futurs pourraient accumuler.
« Monsieur, « Vous vous emparez d’une phrase dans une lettre qui était destinée à répondre à un ordre particulier d’arguments, mais vous ne me la renvoyez pas telle que je l’ai écrite : je n’ai pu dire en effet et je n’ai point dit : “Nul homme sérieux et sensé ne peut croire désormais, etc.”
Si belle que soit par ses proportions la colonnade du Louvre, il est impossible de ne pas sentir qu’elle répond pourtant à des besoins nés sous un autre ciel et qu’elle n’aura pas ici mission de satisfaire.
Simonide, mécontent de la somme, répondit : Moi, faire des vers pour des animaux qui sont des demi-baudets !
Répondez-lui de ma part que toutes ses figures lui crient qu’il en a menti.
D’ailleurs je répondrai à l’objection, que Plaute et Terence ont pû se tromper.
Ils répondront qu’ils ne virent jamais ces mathematiciens redresser les pilotes sur l’estime, ailleurs que dans les rélations que ces premiers font imprimer, et ils allegueront le mot du lion de la fable à qui l’on faisoit remarquer un bas-relief où un homme terrassoit un lion ; que les lions n’ont point de sculpteurs.
Quelques endroits des opera nouveaux où le poëte fait adresser la parole au choeur par un principal personnage à qui le choeur répond quelques mots, ont plû beaucoup, quoique les acteurs du choeur ne déclamassent point.
Comme on n’apporte aucune preuve de ce démenti, on ne peut qu’admirer cette intrépidité ; et, comme nous n’avons pas attendu les lumières de certains critiques pour savoir ce que c’est qu’un style abstrait, nous répondions tout simplement que « la plupart des styles qu’on appelle concrets sont réellement abstraits ».
C’est le peintre de paysages qui a été aperçu d’abord, — qui a été goûté, vanté, et qui peut être considéré comme l’occasion de la gloire des deux autres, répondant moins aux préoccupations de l’époque et plus difficiles à apprécier.
C’est là une erreur et une crainte auxquelles la réputation de Burns, qui ne s’est pas bornée à l’Écosse, a suffisamment répondu.
Épée, on peut sur toi reposer ses amours : Car, sanglante et ternie, un éclair à ta pointe, Pour répondre au regard, se redresse toujours.
… II Cette question, que la balbutie de L’Illustre Docteur Mathéus avait laissée pendante, ces deux volumes-ci y répondent, selon nous, très nettement.
À l’égard des jugements que, dans le cours de cet essai, nous porterons sur certains hommes, s’il y en a qui puissent déplaire, nous ne répondrons qu’un mot ; nous croyons avoir été justes ; la justice est le premier de nos sentiments, elle sera le dernier.
Il répondra qu’il est, au contraire, passionnément épris de certitude. […] répond le barnabite. […] Mais Évariste répond à sa mère qu’il dénoncerait sa sœur s’il savait où la trouver. […] À vrai dire, il n’est pas sûr que notre ravissement ait exactement répondu au dessein de M. […] Mon père, répond-elle, en effet, voici l’heure.
L’Europe n’a guère soupçonné le faible écho qui répondit là-bas à son cri de lassitude sociale. […] — On laissait au lecteur le soin de répondre. […] lui répond son jeune fils, ami et disciple du terrible étudiant en médecine. […] répondit-elle sur le même ton, sans lever les yeux vers moi. […] — Oui, répondis-je, assez intrigué par cette question.
Le portrait de Giotto est là pour te répondre. […] Le chantre d’Énée répond selon saint Thomas. […] Vous ne répondez pas tout à fait à ma proposition. […] À cette prière, Béatrice répond par un sourire ; puis elle relève les yeux vers l’éternel foyer de tout amour. […] Demande-t-il au cœur d’une femme le dernier mot de la vie, ce sont des larmes encore qui lui répondent.
Si l’on manque à leur répondre, on est conduit dans une prison d’où l’on a beaucoup de peine à se tirer. […] Barrès répond qu’il n’a pas dit cela. […] Faguet répond que dans l’Art poétique Boileau n’a nommé aucun de ses contemporains. […] Que faire de mieux pour se garer d’un tyran fantasque et sanguinaire que de lui « répondre en Normand » ? […] Il répondra peut-être que concevoir n’est pas comprendre.
A Madame de Staël lui demandant quelle sorte de femme il préférait, Napoléon répondit : Celle qui fait le plus d’enfants. […] Au jeune homme qui s’ennuie et qui veut l’action : Qu’est-ce, répond-il, qu’agir ? […] A qui estime son art inexistant, il répond en acceptant le reproche et en souriant. […] Parfois il voyait l’avenir avec une tristesse et un dégoût effarés, et sa vision répondait, plus inquiète, à celle que Jules Lemaître esquisse dans sa préface des Vieux Livres. […] Mais plus souvent, dans la prose comme dans les vers de Mallarmé, aux images de mouvement qui lui sont familières, répondent les métaphores mobiles, rapides, souplement piquées.
Quand on songe à la gravité de cette objection et quand on voit la façon magistrale dont Freud y répond, on ressent une impression de confiance à la fois pour l’honnêteté et pour la force de son esprit. […] Mais cette expression découragée ne répond pas tout à fait au parti définitif qu’il va adopter. […] Et comme Jaloux l’a remarqué, ils répondent par un scepticisme radical à l’idée qu’il peut y avoir des « coups de foudre » vraiment sincères. […] Il faut d’abord vous faire l’idée de quelqu’un d’extrêmement inégal à la vie, d’absolument incapable de répondre à ses provocations. […] Et sans doute si le cocher l’avait interrompu en lui disant : « Cette dame est là », il eût répondu : « Ah !
Je ne rougis point de m’entretenir de niveau avec eux, de leur demander raison de leurs actes, et ces grands hommes ne dédaignent pas de me répondre avec leur indulgente bonté. […] Il appelle vainement l’Italie à l’indépendance sous le drapeau napolitain ; l’Italie ne répond que par l’inertie et le doute. […] Naples, foyer du carbonarisme aristocratique et militaire, répondit sans le comprendre au cri de l’armée ; cette armée marcha sur Naples et présenta à la pointe des baïonnettes la constitution espagnole au vieux roi Ferdinand.
Il répondit encore clairement aux questions faites à voix basse par les membres de la famille réunis avec sollicitude autour de son lit, et surtout de sa chère nièce l’épouse du ministre de Bülow et de son neveu le général de Hedemann, enfin de son fidèle serviteur Seiffert… Alors il se tut et ferma les yeux, sans souffrance, le 6 mai, à deux heures et demie de l’après-midi, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans, sept mois et quelques jours. » III « Tout Berlin ressentit, à la nouvelle de cette mort, la même émotion que si l’on avait perdu le père le plus chéri. […] ” ai-je repris. — “Sans doute, a répondu Humboldt ; je suis là-dessus aussi ignorant que qui que ce soit.” […] L’état imparfait des sciences auxiliaires dans lesquelles il devait puiser ne pouvait pas répondre à la grandeur de l’entreprise.
Excusez un étranger, répondit le militaire, auquel l’aspect agréable de votre jardin a peut-être fait commettre une indiscrétion, mais qui ne veut nullement vous troubler. N’avancez pas, répondit l’habitant de la tour en lui faisant signe de la main, n’avancez pas ; vous êtes auprès d’un malheureux attaqué de la lèpre. […] lui répondit Virieu : l’homme qui écrit cela n’est ni un écrivain, ni un poète ; c’est un traducteur de Dieu !
Comment donc s’étonner qu’après avoir demandé l’explication de ce mystère à deux ordres de vérités, dont l’un est à peine aussi sûr que l’instinct populaire, et dont l’autre offre de répondre à tout, il se soit attaché au dernier ? […] Il voulut leur répondre. […] Une autre fois, l’interlocuteur affecte d’être troublé de l’excès des propositions du père : « Je vois, dit-il, que par là tout sera permis ; rien n’en échappera. » A quoi le père répond : « Vous allez toujours d’une extrémité à l’autre ; corrigez-vous de cela. » Ailleurs, si c’est l’insuffisance ou le peu de solidité des preuves qui laisse du doute à l’interlocuteur : « Vous me faites tort, dit le père ; je n’avance rien que je ne prouve. » Et il accumule les autorités, c’est-à-dire les chefs d’accusation contre la compagnie.
Corneille, en répondant aux observations sur le Cid par Cinna, Horace, Polyeucte, prouva qu’il ne les avait point dédaignées. […] A ceux qui prétendaient qu’il n’en subsisterait rien après vingt-cinq ans, il répondait par ces belles paroles : « Je ne demeure pas d’accord que l’utilité de ces remarques soit bornée sur un si petit espace de temps, non seulement parce qu’il n’y a nulle proportion entre ce qui change et ce qui demeure dans le cours de vingt-cinq ou trente années, le changement n’arrivant pas à la millième partie de ce qui demeure ; mais à cause que je pose des principes qui n’auront pas moins de durée que notre langue et notre empire. […] On jugea qu’il fallait répondre au père Sesmaisons, et l’on en chargea Arnauld.
La société, étant la plus forte, pourrait lui répondre très brièvement si elle lui parlait avec la même franchise ; « Ce que tu dis est vrai ; seulement je n’ai pas à en tenir compte. […] Non, répond-on. […] La complexité de la vie de l’âme sociale répond à la complexité de sa nature.
La nature leur parlait plus qu’à nous, ou plutôt ils retrouvaient en eux-mêmes un écho secret qui répondait à toutes ces voix du dehors, et les rendait en articulations, en paroles. […] On dirait un de ces chœurs de musique dialoguée, où tantôt un seul, tantôt plusieurs s’alternent et se répondent. […] Celui qui l’a fait si doctement vous répondra : « Analyser les œuvres de la pensée humaine, en assignant à chacune son caractère essentiel, découvrir les analogies qui les rapprochent les unes des autres et chercher la raison de ces analogies dans la nature même de l’intelligence, qui, sans rien perdre de son unité indivisible, se multiplie par les productions si variées de la science et de l’art, tel est le problème que le génie des philosophes de tous les temps s’est attaché à résoudre depuis le jour où la Grèce a donné à l’homme les deux puissants leviers de l’analyse et de l’observation 106. » L’érudition ne vaut que par là.
Il est plus difficile de répondre, si l’on recherche ce qu’elle sera. […] Si vous demandez à la physique, à l’astronomie, à la chimie, à l’anthropologie quel est leur objet, elles ne seront pas embarrassées de répondre. […] Nous répondons que cette question n’a point de sens et qu’autant vaudrait la poser à propos de la physique expérimentale.
Terre, élève ta voix ; cieux, répondez ; abîmes, Noir séjour où la Mort entasse ses victimes, Ne formez qu’un soupir ! […] … Jamais bouche mortelle ne porta au Créateur un défi si audacieux de répondre ; jamais homme, peut-être, après Job, ne sentit l’ingratitude et l’horreur de ce don forcé de la vie plus que moi ! […] … ………………………………………………………… ………………………………………………………… IX Mais son esprit en moi répondit : « Fils du doute, « Dis donc à l’Océan d’apparaître à la goutte !
Je frémis de joie et de stupeur, et ne trouvai rien à répondre. […] Avant de répondre à ces questions, rappelons-nous les moments où, à notre époque, la belle passion des lettres fut manifeste. […] Répondez, prévenu !
On y rencontre quelques-uns de ces grands traits dignes des beaux jours de l’éloquence françoise ; mais le style ne répond pas toujours à cette élévation. […] Notre Orateur lui répondit : On voit bien, Monsieur, que vous n’êtes pas de ceux qui s’écoutent avec complaisance. […] Son pere lui répondit avec autant de finesse que de goût : Le défaut de votre ouvrage est d’être trop beau ; il seroit moins beau si vous le retouchiez encore.
Mais à cette question nous avons déjà répondu implicitement. […] Vivre, c’est n’accepter des objets que l’impression utile pour y répondre par des réactions appropriées : les autres impressions doivent s’obscurcir ou ne nous arriver que confusément. […] Le bon sens veut qu’on laisse tous ses souvenirs dans le rang ; le souvenir approprié répondra alors chaque fois à l’appel de la situation présente et ne servira qu’à l’interpréter.
Si la psychologie réclame contre une telle usurpation, la physiologie lui répond : Taisez-vous, vous n’êtes pas une science, et la science seule est juge en ceci comme en tout le reste. […] Maine de Biran répond au livre des Rapports du physique et du moral en distinguant deux vies, deux âmes, deux hommes, la vie, l’âme propres à l’homme animal, et la vie, l’âme propres à l’homme vraiment humain, dont l’attribut est la volonté. […] Ainsi se passent les choses dans l’organisme de l’être vivant, de l’homme en particulier, comme dans le système du monde, si bien que le physiologiste matérialiste pourrait répondre à propos de l’âme comme Laplace à propos de Dieu : « Je n’ai pas besoin de cette hypothèse, la loi de la gravitation universelle suffit à tout. » Mais voici où l’expérience scientifique elle-même arrête le matérialisme.
À ce besoin répond la Peinture. […] Le mot est une image : à chaque mot doit répondre une image, une notion nette, unique. […] répond M. […] C’est à cette question que doivent répondre les sciences politiques. […] me répondit mon ami, n’y voyez point malice !
. — “C’est peu, me répondit M. de Humboldt, c’est peu de la voir au retour ; il faut la voir plus tôt pour mieux comprendre Byzance et l’Asie. […] « Ulysse répondait : “Ithaque est escarpée, mais elle nourrit une brave jeunesse. […] Et puis, ne sens-tu pas qu’un voyageur, longtemps absent et longtemps seul, retrouve avec une joie d’enfant un langage qui répond aux secrètes émotions de son cœur ? […] Des merveilles d’Olympie il reste bien peu de traces ; les alluvions du Gladée et de l’Alphée ont couvert sous vingt pieds de terre l’hippodrome, le bois sacré de l’Altis, les sculptures d’Alcamène dont Pausanias a parlé ; c’est à peine si les architectes de la Commission de Morée ont découvert par leurs fouilles la base de quelques colonnes, seul reste de ce majestueux temple de Jupiter, plus grand et plus vénéré que le Parthénon : et cependant aucun lieu ne répond plus fidèlement à l’idée qui s’attache à son nom ; aucun paysage n’est plus harmonieux dans ses lignes, plus doux aux regards ; ces plaines fécondes, ces eaux paisibles, ces collines verdoyantes écartent l’idée de la souffrance, de la haine, du sang versé ; la joie et la paix y respirent ; c’est là que des peuples de frères doivent se réunir pour oublier leurs querelles et jurer de s’aimer toujours. » Il ne se peut de plus beau commentaire littéraire ; Gandar s’y complaisait et aurait eu peu à faire pour y exceller.
« — Chère épouse, répond Hector, toutes ces pensées étaient aussi en moi, mais j’aurais trop à rougir devant les Troyens et les femmes troyennes si je me retirais du combat comme un lâche. …… Oui, je le pressens au fond de mon cœur, un jour se lèvera où la ville sacrée d’Ilion, et Priam, et le peuple courageux de Priam périront ensemble ! […] À ce grand nom, du Pinde à l’Hellespont, Les airs, les cieux, les flots, la terre, tout répond. […] Le plus apprivoisé de ces coursiers, Xante, répond à son maître par un mouvement de tête qui répand sa crinière, en signe de deuil, sur le collier, sur le joug et jusqu’à terre. […] Achille, implacable, lui répond en forcené de vengeance qu’il voudrait le dévorer lui-même.
On n’y répondit jamais. […] Les châtiments répondent aux escapades. […] lui répondit l’Anglais, pas tant que moâ ! […] Vous dites que vous les aimez aussi et il vous répond : « Oh ! […] Émile Faguet a répondu aimablement et fortement à cet article.
Immolé pour la justice et la civilisation, ses accents répondront toujours à quelque fibre immortelle.
Ce n’est pas la première fois, en France, que la Sorbonne répond respectueusement au Vatican.
Que si l’auteur à tout cela répond que de telles discussions sont plutôt l’affaire du critique que du voyageur, j’y consens, et j’en viens à examiner ce qu’il a fait plutôt que ce qu’il aurait pu faire.
Lorsque les dieux voyageurs demandent à Philémon, dans les Métamorphoses d’Ovide, ce que Baucis et lui souhaitent de la faveur du ciel, Philémon lui répond : Poscimus, et quoniam concordes egimus annos, Auferat hora duos eadem ; nec conjugis unquam Busta mea videam ; neu sim tumulandus ab illa.
Là-bas ils auraient des enfants encore, leur jeunesse en répondait ; ils n’auraient point à se dire : « Nourrirons-nous celui qui viendra ?
À nous deux nous répondrons mieux aux nécessités des deux langues… Ne vous étonnez pas de la simplicité antique et presque triviale du début : il chante pour le village avec accompagnement de la flûte au lieu de la lyre.
J’entends Prévost me répondre : — Vous me cherchez une mauvaise querelle.
…………………………………………………… Avec le bruit d’un vol d’oiseaux de nuit qui passe Ses manches blanches font vaguement par l’espace Des gestes fous auxquels personne ne répond.
En d’autres termes, un peuple n’adopte des façons de sentir et de penser étrangères que si elles répondent à des aspirations qui existent déjà chez lui.
Elle lui répondit la lettre suivante, le 15 novembre : « Ne vous alarmez pas de ma dévotion, mon pauvre abbé ; rassurez l’hôtel de Richelieu ; on n’oublie pas dans la solitude des amis à qui l’on en doit tous les agréments.
Elle répondit des douceurs, des louanges. » On a beaucoup vanté l’esprit de madame de Montespan.
Nous questionnons, au Futur de répondre.
Un rieur, entendant dire que le portrait étoit si ressemblant, qu’il ne lui manquoit que la parole, répondit : Ce n’est point un défaut du peintre, c’est une des propriétés de son original.
« Je suis, lui répondit-il, comme le mari d’une coquette, dont tout le monde jouit excepté lui. » Enfin, l’abbé Desfontaines mourut à Paris, au mois de décembre 1745.
Que va-t-il répondre à son épouse ?
On ne montre pas comment un pareil style est beau ; et si quelqu’un le critiquait, on ne saurait que répondre.
Un inconvénient des grandes facultés de médecine dans les capitales, et surtout pour les principaux personnages de la société, c’est l’assujettissement du médecin à une certaine pratique ou routine de faculté, sous peine de risquer sa réputation et sa fortune ; s’il s’en écarte et que le succès ne réponde pas à son attente, il est perdu ; s’il réussit, que lui en revientil ?
Je le laissai dire, mais tout bas je lui répondais, au dedans de moi-même : oui, quand on est un pauvre diable comme toi, quand on ne se peint que des images triviales ; mais quand on a de la verve, des concepts rares, une manière d’appercevoir et de sentir originale et forte, le grand tourment est de trouver l’expression singulière, individuelle, unique, qui caractérise, qui distingue, qui attache et qui frappe.
Qui nous répondra que tel vers qui nous enchante, ou tel autre qui nous laisse froids, ne fit pas sur les Romains un effet tout contraire ?
Mais le temps a montré aux esprits les plus superficiels ou les plus aveuglés que les institutions de l’Empereur répondaient aux besoins compris de la France et à ce qu’il y a de moins transitoire chez un peuple, — ses nécessités et ses instincts.
Madame de Sévigné s’y est trompée, mais la pauvre sœur Louise de la Miséricorde, interrogée, aurait répondu, du fond de ses Carmélites de Chaillot, que les passions qui souffrent ont d’autres accents dans les maisons du Seigneur… Madame de Sévigné, le xviiie siècle, Saint-Simon, et plus tard Duclos, toute la terre enfin, ont été dupes de quelque mystification inconnue.
N’est-ce pas enfin le premier coup de sifflet qui ait retenti distinctement contre l’enthousiasme de la guerre, la charité chrétienne et armée de la chevalerie, le dévouement, le culte de la femme, la poésie de toutes les exaltations, la défense de toutes les faiblesses, le premier coup de sifflet auquel Voltaire, dans Candide, allait, un siècle plus tard, répondre par un autre tellement aigu qu’il ne peut plus être surpassé ?
II Et, d’ailleurs, y a-t-il ici un autre Philippe que les individualistes, auxquels Dupont-White répond uniquement dans son livre et qu’il n’éborgne pas ; car, pour éborgner quelqu’un, il faut de nécessité qu’il ait les deux yeux.
Delacroix n’est pas un peintre, mais un journaliste ; c’est du moins ce qui a été répondu à un de nos amis, qui s’était chargé de leur demander une petite explication à ce sujet.
Nous lui imputons d’avoir violé son vœu de couronnement, et on nous répond qu’il a gardé son vœu de mariage ! […] Vous répondez non ; Macaulay répond oui. […] Le lieutenant Lindsay répondit que les soldats venaient en amis et ne demandaient que des logements. […] — Il faut faire ce qu’on nous commande, répondit une autre voix ; s’il y a là quelque chose de mal, c’est l’affaire de nos officiers. » — John Macdonald fut si inquiet qu’un peu après minuit il alla au quartier de Glenlyon.
Nous sommes aujourd’hui moins accommodants que cet Eudoxe ; mais nous sommes moins tranquilles, plus inquiets, plus passionnés que ce Philalèthe ; et c’est justement parce que nous aimons le vrai que nous sommes plus passionnés ; je n’ai point voulu arrêter par des réflexions ou par des commentaires un texte aussi exubérant, aussi plein, aussi fervent ; je me rends bien compte qu’un texte aussi plein dépasse de partout ce que nous voulons lui demander aujourd’hui ; que de lui-même il répond à toutes sortes d’immenses questions que nous ne voulons point lui poser aujourd’hui ; et je suis un peu confus de retenir si peu d’un texte aussi vaste ; c’est justement ce que je disais quand je disais que tout le monde moderne est dans Renan ; on ne peut ouvrir du Renan sans qu’il en sorte une immensité de monde moderne ; et si le Pourana de jeunesse était vraiment le Pourana de la jeunesse du monde moderne, le testament de vieillesse est aussi le testament de toute la vieillesse de tout le monde moderne ; je me rends bien compte qu’ayant à traiter toutes les autres immenses questions qu’a soulevées le monde moderne c’est au même texte qu’il nous faudrait remonter encore ; et c’est le même texte qu’il nous faudrait citer encore, tout au long ; nous le citerions, inlassablement : nous l’avons cité aujourd’hui, tout au long, sans l’interrompre, et sans le troubler de commentaires, parce que s’il porte en même temps sur une infinité d’autres immenses questions, il porte aussi, tout entier et à plein, sur la grosse question qui s’est soulevée devant nous ; et sur cette question nous ne l’avons pas interrompu, parce qu’il est décisif, pourvu qu’on l’entende, et sans même qu’on l’interprète ; il est formellement un texte de métaphysique, et j’irai jusqu’à dire qu’il est un texte de théologie. […] De la réalité nous avons reçu trop de rudes avertissements ; au moment même où j’écris, l’humanité, qui se croyait civilisée, au moins quelque peu, est jetée en proie à l’une des guerres les plus énormes, et les plus écrasantes, qu’elle ait jamais peut-être soutenues ; deux peuples se sont affrontés, avec un fanatisme de rage dont il ne faut pas dire seulement qu’il est barbare, qu’il fait un retour à la barbarie, mais dont il faut avouer ceci, qu’il paraît prouver que l’humanité n’a rien gagné peut-être, depuis le commencement des cultures, si vraiment la même ancienne barbarie peut reparaître au moment qu’on s’y attend le moins, toute pareille, toute ancienne, toute la même, admirablement conservée, seule sincère peut-être, seule naturelle et spontanée sous les perfectionnements superficiels de ces cultures ; les arrachements que l’homme a laissés dans le règne animal, poussant d’étranges pousses, nous réservent peut-être d’incalculables surprises ; et sans courir au bout du monde, parmi nos Français mêmes, quels rudes avertissements n’avons-nous pas reçus, et en quelques années ; qui prévoyait qu’en pleine France toute la haine et toute la barbarie des anciennes guerres civiles religieuses en pleine période moderne serait sur le point d’exercer les mêmes anciens ravages ; derechef qui prévoyait, qui pouvait prévoir inversement que les mêmes hommes, qui alors combattaient l’injustice d’État, seraient exactement les mêmes qui, à peine victorieux, exerceraient pour leur compte cette même injustice ; qui pouvait prévoir, et cette irruption de barbarie, et ce retournement de servitude ; qui pouvait prévoir qu’un grand tribun, en moins de quatre ans, deviendrait un épais affabulateur, et que des plus hautes revendications de la justice il tomberait aux plus basses pratiques de la démagogie ; qui pouvait prévoir que de tant de mal il sortirait tant de bien, et de tant de bien, tant de mal ; de tant d’indifférence tant de crise, et de tant de crise tant d’indifférence ; qui aujourd’hui répondrait de l’humanité, qui répondrait d’un peuple, qui répondrait d’un homme. Qui répondra de demain ; comme dit ce gigantesque Hugo, si éternel toutes les fois qu’il n’essaie pas d’avoir une idée à lui : Non, si puissant qu’on soit, non, qu’on rie ou qu’on pleure Nul ne te fait parler, nul ne peut avant l’heure Ouvrir ta froide main, Ô fantôme muet, ô notre ombre, ô notre hôte, Spectre toujours masqué qui nous suit côte à côte, Et qu’on nomme demain !
Il eût répondu : « Je ne comprends pas. […] Elle ne répond jamais avec une entière spontanéité ; sa réponse est apprêtée. […] » Il répond : « C’est beau, si c’est moral. » Devant les mêmes objets on demande à Renan : « Est-ce moral ? […] — Parfaitement, répondrai-je, ce sujet peut être très curieux et même grand. […] France répond à son titre et est exactement ce qu’il doit être.
Ollé-Laprune, renouvelée sans cesse par les sacrements, ce mystère de l’amour divin pénétrant le monde sensible pour répondre infatigablement à l’appel de la misère humaine, le jeune homme de cette lettre l’ignore. […] Puis elle m’offre, en y répondant, l’occasion de préciser quelques idées auxquelles je ne suis pas seul à attacher de l’importance. […] Sur ces trois exemples, comme sur celui de Pasteur et de Guizot, je pourrais vous répondre aussi que le talent, quand il est d’un certain degré, échappe aux lois générales. […] Nous n’avons guère de documents pour répondre pour la Russie, quoique les noms des hommes dirigeants de cet empire nous prouvent que son personnel supérieur continue bien à se recruter par voie de familles. […] Je voudrais compter goutte par goutte toute l’eau qui en est tombée, tandis que nous étions assis qu’elle parlait et que je lui répondais.
De cette parole, je fus tout réjoui, et répondis : Grand merci. […] Auguste ne goûta pas ces ambiguïtés, et répondit par un refus. […] Le sénat répondit en votant des arcs de triomphe et des actions de grâces aux dieux. […] Tout lui plaît ; tout répond à sa nature, et l’étonne sans le heurter. […] Milton y répondit par une diatribe injurieuse.
Le moins possible, peut-on répondre. […] Ces perspectives différentes répondent toutes à la réalité. […] Nous croyons que d’une manière générale l’œuvre dramatique de Saint-Saëns n’est pas destinée à survivre, parce que le genre ne répondait pas à sa nature. […] Le questionné ne manquait jamais de répondre par un grand flux de gestes et paroles de surprise, d’acquiescement, de promesse. […] J’oserais répondre que son développement eût été grand.
Je changeai mes écussons et j’allai répondre à sa place. […] À la fin de l’appel, j’interrogeai quelques-uns de ceux qui avaient répondu « Présent ! […] » lui fut-il répondu. […] Aussitôt, il répondit à son ancien élève pour le féliciter d’avoir été appelé à ce rang de secrétaire du Grammaire Club ; il lui donnait, comme ce dernier l’en avait prié, quelques clartés complémentaires sur le président. […] Les aigles, les drapeaux, les médailles, ces symboles guerriers, il les enterrera devant plus de vingt mille de ces anciens combattants qui répondent à son appel chaque fois qu’il doit parler et qu’il veut les prendre.
Il appartenait à la France de répondre la première à ce cri funèbre, qui doit retentir dans toutes les grandes âmes. […] On réfutera, en lui répondant, quelques autres écrivains du même parti, qui ont mis plus de méthode dans leurs raisonnements, mais qui n’ont guère mieux prouvé ce qu’ils voulaient établir. […] Parmi ces critiques, il est sans doute quelques hommes vraiment pieux et de bonne foi : c’est à eux surtout qu’il faut répondre. […] L’esprit n’y a pas combiné tant d’effets, et multiplié tant de pensées ; mais le ton en est plus vrai, la marche plus heureuse, et la variété du style y répond mieux à celle des sujets. […] Les éloges de tout un peuple répondaient à ceux de l’orateur ; et par combien de spectacles l’orateur lui-même était enflammé !
Il exigea d’abord le nom des conférenciers ; puis il mit, comme condition, que le sujet choisi pour chaque conférence serait approuvé par le Ministre compétent ; enfin, il répondit qu’il accordait à MM. […] Deschanel vint ensuite, et répondit à M. […] » il répond en tremblant que c’est un vêtement qu’il a pris pour se mettre à couvert de la pluie. […] » et que Sganarelle lui répond : « Eh oui, sa qualité ! […] La comédie répond si bien à notre humeur ; elle naît si naturellement de nos habitudes d’esprit et du jeu spontané de nos facultés, qu’elle est chez nous de toutes les époques.
Le corps de l’homme répond de la dette, non sa terre, car la terre est inséparable de la famille. […] La gens entière répond de la dette d’un de ses membres ; elle rachète le prisonnier ; elle paye l’amende du condamné. […] Chacune de ces deux opinions contient une part de vérité, mais aucune d’elles ne répond à toute la série de faits, de lois, d’usages, que nous venons d’énumérer. […] La petitesse de cette société primitive répondait bien à la petitesse de l’idée qu’on s’était faite de la divinité. […] et l’autre devait répondre : Spondeo.
Quant à la Litterature, nous osons répondre qu’elle a eu peu de critiques supérieurs, & moins encore qui ayent excellé en différentes parties. […] mais dans l’espérance qu’on se donnera la peine de leur répondre, & qu’on les tirera de l’obscurité où leurs propres ouvrages les auroient laissés toute leur vie. […] n’est-on pas fondé à répondre, ni l’un ni l’autre ? […] Demandez à Virgile quel étoit le droit des Romains sur le reste des hommes, il vous répond hardiment, Parcere subjectis, & debellare superbos. […] Dans le régiment de Champagne, un officier demande, pour un coup de-main, douze hommes de bonne volonté : tout le corps reste immobile, & personne ne répond.
Le xviiie siècle a répondu : à tous les deux. […] Le manichéen répond : « Je la résous en disant : il existe une contrariété. […] — Usbeck va-t-il répondre par les arguments de Goethe : Qu’importe ? […] Je le crois ; mais je ne réponds de rien. […] mon Dieu, répond Voltaire, c’est que vous n’avez rien vu.
Ballanche, l’Essai, en même temps qu’il répondait aux difficultés politiques du moment, devait servir comme de prolégomènes au poëme d’Orphée déjà conçu en 1816. […] Ballanche a magnifiquement et pieusement répondu à la lettre de l’illustre contradicteur, lorsque apprenant sa mort, il ouvre la troisième partie des Prolégomènes par cette sorte d’hymne funéraire : « L’homme des doctrines anciennes, le prophète du passé vient de mourir…. […] Dans l’Homme sans nom et dans l’Élégie, il règne une grande préoccupation des catastrophes du 20 mars et du 13 février ; l’immolation de Louis XVI, le retour de l’île d’Elbe, l’assassinat du duc de Berry se répondaient à distance comme un triple tonnerre : il se fit alors en M.
Avant de répondre, il ne se dissimule pas combien il lui sera plus difficile de convaincre aussi victorieusement ses lecteurs que ses auditeurs quand il parlait au public. […] « Je dois maintenant répondre à ce que vous avez dit. […] « Non, pas ainsi, mon fils, me répondit-il : tant que Dieu, dont tout ce que tu vois est le temple, ne t’aura pas délivré de ta prison corporelle, tu ne peux avoir accès dans ces demeures.
Il devint saint en s’exerçant et en vieillissant, mais ses pensées répondaient toutes et toujours à la magnanimité de son âme ; rien de ce qui était petit n’allait à ses proportions. […] Plût à Dieu que leur vie eût répondu à leur science ! […] Il y en a de deux espèces, me répondis-je bientôt : l’une morte et l’autre vivante ; l’une qui disserte et ne conclut pas, l’autre qui conclut sans disserter ; l’une qui dit oui et non, l’autre qui dit : Je n’en sais rien, mais je consulte mon cœur ignorant, et j’affirme sur la parole muette de ma conscience.
» Ses compagnons épars, groupés sur le navire, Ne parlent point entre eux de foi ni de martyre, Ni des prodiges saints par la croix opérés, Ni des péchés remis dans les lieux consacrés, D’un plus fier évangile apôtres plus farouches, Des mots retentissants résonnent sur leurs bouches : Gloire, honneur, liberté, grandeur, droits des humains, Mort aux tyrans sacrés égorgés par leurs mains, Mépris des préjugés sous qui rampe la terre, Secours aux opprimés, vengeance, et surtout guerre ; Ils vont, suivant partout l’errante Liberté, Répondre en Orient au cri qu’elle a jeté ; Briser les fers usés que la Grèce assoupie Agite, en s’éveillant, sur une race impie ; Et voir dans ses sillons, inondés de leur sang, Sortir d’un peuple mort un peuple renaissant. […] XXXIX On a donné, dans quelques écrits récemment publiés en Italie, de fausses interprétations d’un passage du cinquième chant du poème de Childe Harold, interprétations dont l’auteur a été profondément affligé, et auxquelles on croit convenable de répondre. […] Fidèle à ce principe, M. de Lamartine n’a jamais répondu aux critiques littéraires que par le silence ; mais il repousse avec raison des opinions et des sentiments que l’erreur seule peut lui imputer.
Ce n’est pas trop d’une série de questions entrecroisées pour saisir à toute époque la tendance maîtresse (sans compter les autres) qu’avait l’éducation dans les divers organes qui ont eu mission de répondre à ce besoin social. […] Ils sont capables de répondre : Nous sommes citoyens romains. […] Sans doute les œuvres ne répondaient pas toujours à ces superbes déclarations.
Et cet homme était cependant celui qui, après sa condamnation à mort, interrogé par le docteur Pariset, lui demandant ce qu’il voulait, avait répondu : « Un gigot et une femme ! […] moi, toujours, répond Gautier, c’est l’homme avec lequel on a tapé sur mes admirations… c’est la mâchoire d’âne dont on s’est servi pour assommer Hugo. […] — a-t-il répondu d’une voix douce, éteinte, dolente et humble, — mais c’est mon poignet qui me fait mal !
Mais la troisième Norne, dont le regard perce l’avenir, répond : Hélas ! […] Buvant avec son lait la terreur qui l’enivre, A son côté gisant livide et sans abri, La foudre a répondu seule à mon premier cri ; Celui qui m’engendra m’a reproché de vivre, Celle qui m’a conçu ne m’a jamais souri. […] Edmond Clay, si elle n’est sanctifiée par la sagesse, est en effet chose vile ; et, si les parents n’avaient d’autre titre que celui-là au respect de leurs enfants, c’est au mépris de leurs enfants qu’ils auraient logiquement droit. » — Mais, répondrons-nous, les autres titres au respect et à l’affection ne manquent pas, sans qu’on ait besoin de les demander à « la sagesse » ; il n’y a rien de méprisable dans l’amour même qui unit deux êtres, et qui a en vue de perpétuer dans un autre être toutes les qualités supérieures de la race humaine.
La complaisance et la flatterie répondraient en vain : Non ; l’impartialité en convient. […] Nous le ferons ailleurs ; mais nous penchons, contre nos instincts mêmes, à répondre que ce fut un bien. […] une voix qu’on écoute en silence, à laquelle nul ne répond que par une inclination de front ou par des larmes dans les yeux, applaudissements muets de l’âme !
Il se tient au courant de tous ses pas et démarches ; il regrette de le voir se détourner de ses travaux herculéens pour répondre aux critiques du jour : Si ce grand héros de la république des lettres allait son grand chemin, dit-il, sans se détourner pour ces petits docteurs ; s’il faisait comme la lune, qui ne s’arrête point pour les petits chiens qui l’aboient, nous pourrions jouir de ses plus grands travaux, qui nous feraient plus de bien que toutes ces menues controverses ; sans faire tant de petits livrets, il nous obligerait fort de nous donner son grand Pline. […] Spon l’a questionné au sujet des vaisseaux lymphatiques dont on s’occupait alors (1656) : Pour leurs vaisseaux lymphatiques, répond-il, je n’en dis mot : je n’y connais rien et ne m’en soucie point ; ad majora et ad meliora propero ; tous ces messieurs-là sont trop curieux de telles nouveautés.
Lui-même le disait à Béranger dans l’épanchement de ses confidences : « Il y en a qui naissent avec une plaie au cœur. » À quoi le malin répondait : « En êtes-vous bien sûr ? […] » — Et pendant un voyage, pour subvenir aux frais : « Je te prie de me céder 30 intentions de messes ; réponds-moi là-dessus avant mon départ pour Turin. » Le piquant est que la lettre où il dit cela est datée de Genève, 23 avril 1824.
C’est pour répondre à Saint-Évremond, qu’elle ne nomme pas, et non pas à La Rochefoucauld, que M. Cousin croit reconnaître à travers le papier de Mme de Sablé ; c’est pour répondre à Saint-Évremond qu’elle composa cet écrit sur l’Amitié, écrit perdu pendant longtemps, et retrouvé et publié par M.
A ces reproches plus ou moins fondés, à ces dégoûts ou à ces dédains, trop souvent justifiables, M. de Balzac n’a répondu que par une confiance croissante en son imagination et une exubérance d’œuvres dont quelques-unes ont trouvé grâce aux yeux de tous, et ont mérité de triompher. […] Après la première représentation du Déserteur, il reçut des suppliques de toutes les belles dames sensibles de Paris, qui réclamaient la grâce de l’intéressant malheureux : « J’en suis bien fâché, répondait-il de son ton d’oracle, je suis et je serai inflexible ; il faut qu’on lui casse la tête. » Ce dénoûment était en effet nécessaire à la moralité qu’il voulait qu’on en tirât.
Sue nous répondra qu’heureusement pour lui et pour son sujet, Jean Cavalier n’est qu’un partisan et un révolté dans le règne de Louis XIV, que la scène se passe hors du cercle et de la sphère harmonieuse, que c’en est un épisode irrégulier, une infraction sanglante et cruelle, qu’ainsi donc les difficultés s’éludent. […] En vain l’auteur semble le croire corrigé vers la fin, dans sa vie heureuse avec Marie ; le temps seul lui a manqué pour rompre encore ; un an ou deux de plus, et je réponds qu’Arthur aurait traité cette Marie comme il avait traité Catherine, Marguerite et Hélène.
Les estampes431 représentent dans une chaumière délabrée deux enfants, l’un de cinq ans, l’autre de trois, auprès de leur grand’mère infirme, l’un lui soulevant la tête, l’autre lui donnant à boire ; le père et la mère qui rentrent voient ce spectacle touchant, et « ces bonnes gens se trouvent alors si heureux d’avoir de tels enfants qu’ils oublient qu’ils sont pauvres » « Ô mon père432, s’écrie un jeune pâtre des Pyrénées, recevez ce chien fidèle qui m’obéit depuis sept ans ; qu’à l’avenir il vous suive et vous défende ; il ne m’aura jamais plus utilement servi. » — Il serait trop long de suivre dans la littérature de la fin du siècle, depuis Marmontel jusqu’à Bernardin de Saint-Pierre, depuis Florian jusqu’à Berquin et Bitaubé, la répétition interminable de ces douceurs et de ces fadeurs L’illusion gagne jusqu’aux hommes d’État. « Sire, dit Turgot en présentant au roi un plan d’éducation politique433, j’ose vous répondre que dans dix ans votre nation ne sera plus reconnaissable, et que, par les lumières, les bonnes mœurs, par le zèle éclairé pour votre service et pour celui de la patrie, elle sera au-dessus des autres peuples. Les enfants qui ont actuellement dix ans se trouveront alors des hommes préparés pour l’État, affectionnés à leur pays, soumis, non par crainte, mais par raison, à l’autorité, secourables envers leurs concitoyens, accoutumés à reconnaître et à respecter la justice. » — Au mois de janvier 1789434, Necker, à qui M. de Bouillé montrait le danger imminent et les entreprises immanquables du Tiers, « répondait froidement et en levant les yeux au ciel qu’il fallait bien compter sur les vertus morales des hommes » Au fond, quand on voulait se représenter la fondation d’une société humaine, on imaginait vaguement une scène demi-bucolique, demi-théâtrale, à peu près semblable à celle qu’on voyait sur le frontispice des livres illustrés de morale et de politique.
« M’abandonnant donc à ma passion, je cherchai, par tous les moyens possibles, à découvrir si les charmes de sa conversation répondaient à ceux de sa figure ; et alors je trouvai un assemblage de qualités si extraordinaires, qu’il était difficile de dire si les grâces de son esprit l’emportaient sur celles de sa personne. […] — Je lui répondis : Je ne sais s’il est des trésors plus précieux, un bonheur plus doux et plus touchant que celui qu’on goûte ici, loin des discordes civiles.
Les théories de l’« Art poétique » L’Art poétique répondit aux doutes de ceux qui avaient pu hésiter sur le but des Satires : Boileau y exposait toute sa doctrine, ramassée en un corps de préceptes. […] Et il répond par un des mots vraiment profonds qu’il ait jamais écrits : « Ce n’est point, comme se le persuadent les ignorants, une pensée que personne n’a jamais eue ni dû avoir : c’est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le monde et que quelqu’un s’avise le premier d’exprimer. » Les grandes découvertes de la science sont des pensées qui devaient venir à tout le monde, et qui ne viennent qu’à quelques-uns.
C’est comme les charges, qui sont au Louvre, du rapin Michel-Ange… » Je répondrai alors qu’il est singulièrement malaisé de distinguer Hugo parodiste de Hugo sérieux, celui qui s’amuse de celui qui ne s’amuse pas ; et que, souvent, quand il ne s’amuse pas, il nous amuse trop ; et quand il s’amuse, il ne nous amuse pas assez… Le culte de mon ami pour Hugo le rend tout à fait injuste à l’endroit des honnêtes gens à qui le grand poète à légué sa malle. […] — Pourtant, répondrez-vous, il faut distinguer dans l’œuvre de Hugo.
Autant de questions que Voltaire s’est posées, et auxquelles il répond. […] Le chapitre répond à ces questions.
Plusieurs articles sont remplis de déclamations, paradoxes, idées hasardées, dont le contraire est souvent vrai ; phrases ampoulées, exclamations qu’on sifflerait dans une académie de province, etc. » A quoi d’Alembert répond : « Vous avez bien raison de dire qu’on a employé trop de manœuvres à cet ouvrage… C’est un habit d’arlequin, où il y a quelques morceaux de bonne étoffe et trop de haillons. » Nous le pensions bien ; mais il nous plaît que ce soient les encyclopédistes qui le disent. […] Son fils lui écrivait de Paris qu’il venait d’acheter l’Encyclopédie : « Asseyez-vous sur l’Encyclopédie, répond le père, pour lire les Études de la nature. » § IV.
Molière se charge de répondre par la bouche de son Don Juan : « L’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. […] Elles ont tour à tour leur raison d’être et leur utilité ; elles répondent à des besoins changeants.
Nous faisons cette question sérieusement ; nous la faisons pour qu’on y réponde ; nous la faisons aux criminalistes, et non aux lettrés bavards. […] et que, dans le cas où le jury répondrait : L’accusé a agi par passion, il n’y ait pas condamnation à mort.
Philippe II, le père, répond : C’est que, l’infant étant mort de sa belle mort, le cercueil préparé ne s’est point trouvé assez long, et l’on a dû couper la tête. […] Admirez la nature qui d’un peu de boue et d’oxyde fait cette charmante pierre verte. — J’admire bien plus les hommes, répondit Jérôme Bonaparte, qui font de cette pierre une écritoire.
Pour répondre à cette question, citons encore M. […] Si vous dites que l’abondance des produits nuira à leur qualité, on vous répondra que s’il faut vendre beaucoup pour s’enrichir, il faut produire du bon pour vendre beaucoup ; ainsi l’intérêt des auteurs est le garant de leur travail, le public en reste le juge.
L’ingratitude des frères pour leur sauveur et le meurtre répondant au bienfait. […] Ainsi, dans « Les 6 compagnons », la femme d’un roi haoussa répond aux propositions d’un soupirant par l’envoi d’un os, de feuilles de tôro et d’une poignée d’herbes.
Junon lui répond : « Il s’agit de se résigner. […] Un charretier implore Jupiter, et Jupiter lui répond qu’il veut qu’on se remue ; il veut d’abord que l’on travaille, et ensuite il récompense le travail s’il lui plaît, mais avant tout : « Aide-toi, le ciel t’aidera. » De même — car c’est encore l’éloge du travail à un certain égard — la charmante fable de le Lièvre et la Tortue, qui veut dire, non pas précisément qu’il faut travailler continuellement et comme d’arrache-pied, mais qu’il faut organiser son travail d’une façon sérieuse et méthodique : Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
J’ai, répondit l’Italien, les mêmes plaintes à me faire à moi-même au sujet de la poésie française ; je crois savoir assez bien votre langue ; j’ai beaucoup lu vos poètes ; cependant les vers de Chapelain, de Brébeuf, de Racine, de Rousseau, de Voltaire, tout cela est égal à mon oreille, elle n’y sent que de la prose rimée. […] Le lecteur peut dire alors comme ce philosophe, à qui on voulait présenter un jeune homme qui savait tout Cicéron par cœur ; il répondit, j’ai le livre.
C’est là que ma conscience philosophique a trouvé le repos ; et, au moins, je puis affirmer, autant qu’un homme peut répondre de ses vertus, que mon esprit jouit maintenant d’une plus abondante impartialité. […] Demandez à tout bon Français qui lit tous les jours son journal dans son estaminet ce qu’il entend par progrès, il répondra que c’est la vapeur, l’électricité et l’éclairage au gaz, miracles inconnus aux Romains, et que ces découvertes témoignent pleinement de notre supériorité sur les anciens ; tant il s’est fait de ténèbres dans ce malheureux cerveau et tant les choses de l’ordre matériel et de l’ordre spirituel s’y sont si bizarrement confondues !
Pour répondre à la question, demandons-nous quels sont les êtres conscients et jusqu’où le domaine de la conscience s’étend dans la nature. […] Bref, de haut en bas de la vie animale nous voyons s’exercer, quoique sous une forme de plus en plus vague à mesure que nous descendons davantage, la faculté de choisir, c’est-à-dire de répondre à une excitation déterminée par des mouvements plus ou moins imprévus.
En répondant à cette question, nous complétions la démonstration de notre thèse. […] Mais à cette question répond notre analyse de la perception concrète : cette perception, synthèse vivante de la perception pure et de la mémoire pure, résume nécessairement dans son apparente simplicité une multiplicité énorme de moments.
Elles sont éparses ailleurs, et jusque dans le récit historique, témoin, au chapitre xxxii du Deutéronome, ce chant de Moïse où Dieu semble plaider contre son peuple, l’accuser, lui répondre, entre la vive expression des images présentes et la vue prophétique d’un avenir non moins éclatant aux yeux. […] « Tous répondent, et ils te disent : Toi aussi, tu es blessé comme nous ; tu es devenu semblable à nous.
À prendre la définition dans son sens principal, l’effet du drame y répond.
Je réponds, dans les termes d’un bon juge, que toute assemblée publique où les bienséances sont observées est une école utile… Il continue dans ce sens cette apologie des cafés.
On dit que Diderot, ayant un jour entendu vanter la campagne, se hâta d’aller vers le gouverneur de Meudon, qu’il connaissait, et retint une chambre au château ; mais voilà tout ce qu’il en fit ; il laissait passer les étés sans y aller, et comme Delille, sachant cela, lui demanda le logement pour quelques semaines : « Mon cher abbé, lui répondit Diderot, nous avons tous notre chimère, que nous plaçons loin de nous et que nous promenons à notre horizon ; si nous y mettons la main, elle se porte ailleurs ; je ne vais pas à Meudon, mais je me dis chaque jour : J’irai demain.
Son Introduction contient, sur le principe de la souveraineté du peuple, une discussion simple et lumineuse qui répond à bien des objections déclamatoires.
Je pourrais bien le clore, comme j’ai fait pour d’autres, par une sorte de préface en Post-scriptum ; je devrais peut-être répondre à quelques critiques, à des attaques même (car j’en ai essuyé de violentes et vraiment d’injustes) ; mais j’aime mieux tirer de mon tiroir quelques-unes de ces pensées familières que je n’écris guère que pour moi.
lui répondit : Non, Sire, c’est une révolution !
C’est lui qui, dans une vive discussion sur l’entreprise d’Égypte, répond à Bonaparte, qui prononce le mot de démission : « Je suis loin de vouloir qu’on vous la donne ; mais si vous l’offrez, je suis d’avis qu’on l’accepte. » Enfin, s’il succombe lui-même au 30 prairial, si les Conseils, prenant la revanche du 18 fructidor, l’expulsent par violence d’un poste où il défend intrépidement une Constitution dont on ne veut plus, ce n’est pas à la peur ni aux prières qu’il cède, c’est à la conviction de son impuissance, au vœu trop manifeste de ses concitoyens, et, en se retirant, pauvre, à pied, dans sa petite maison d’Andilly, il emporte avec lui la dignité et la force du Directoire.
Ils me disaient : — Tu vieilliras ; — et je répondais en moi-même : — Ses ans passeront avec les miens. — Vous mourrez tous deux ; — et je disais : — Si mon amie meurt avant moi, je la pleurerai et je serai heureux en la pleurant.
Il ne recevait pas assez puissamment la secousse de ce sol enflammé, qu’il faut être de la patrie pour sentir, de cette mère-terre qui ne trompait pas Mirabeau et lui répondait sourdement, comme à Antée.
Je crois que l’artiste ne peut trouver dans la nature tous ses types, mais que les plus remarquables lui sont révélés dans son âme comme la symbolique innée d’idées, et au même instant. » Et il ajoute avec justesse que Decamps a le droit de répondre au critique qu’il a été, en peignant, fidèle à la vérité fantastique, à l’intention d’un rêve, à la vision nocturne de ces figures sombres courant sur un fond clair.
Un tel dogme achevait de nous révéler à nous-mêmes notre pensée, et répondait à la prédisposition de notre intelligence, à tous les désirs de notre cœur.
Sainte-Beuve ; j’ai répondu que je n’en savais vraiment rien, et qu’il me suffisait de savoir que par son indépendance vis-à-vis de tout système, par la finesse de son goût et de sa psychologie, M.
Dédaignant les turpitudes de la politique, il a négligé d’informer ses lecteurs du nom de ceux de nos honorables qui ont volé des suffrages lors du vote des crédits du Tonkin ; méprisant profondément le bourgeoisisme à l’esprit borné dont les élucubrations défrayent une trop grande partie de la presse, il a dédaigné de répondre aux insultes dont on l’a abreuvé dès le premier numéro.
Ne peut-on répondre que les qualités de Montaigne, en se distribuant entre La Bruyère, La Fontaine, Montesquieu et d’autres, ont acquis chacune un développement qu’elles n’auraient pas eu en lui ?
Il a écrit encore contre les Spectacles, & ses argumens n’ont point été réfutés par ceux qui ont osé lui répondre.
lui répondit le suisse, tu en parles bien à ton aise.
Il répond à cette question que ces deux tons sont propres à l’expression des passions emportées des hommes d’un grand courage, ou des heros qui font ordinairement les premiers rolles dans les tragedies, au lieu que les acteurs qui composent le choeur sont supposez être des hommes d’une condition ordinaire, et dont les passions ne doivent point avoir sur la scene le même caractere que celles des heros.
Ces musiciens m’ont répondu que la chose étoit possible, et même qu’on pouvoit écrire la déclamation en notes en se servant de la gamme de notre musique, pourvu qu’on ne donnât aux notes que la moitié de l’intonation ordinaire.
On me répond, des yeux du moins et de la mine, car nous sommes un peuple poli : « Oh !
En général, chacun sait cela, presque toutes les métaphores employées par les grands écrivains sont des métaphores qui se suivent, c’est-à-dire dont les développements répondent à l’image initiale.
Mais un juge plus fort que Boileau avait répondu : « Oui !
répondait M.
et si on lui demande comment, déjà vieux, et n’ayant plus que peu de temps à passer sur la terre, cependant, par un lâche amour pour la vie, il a pu se résoudre à traîner les restes d’une vieillesse si honteuse, après avoir enfreint les lois de son pays, que répondra-t-il ?
Dans ce passage de Tacite : corrumpere et corrumpi seculum vocant , corrompre et être corrompu, voilà ce qui s’appelle le train du siècle, seculum répond à peu près à secta.
« En avant de toutes les voix sonnera, comme un clairon, la voix de Nicétas célébrant le Christ ; et, sur la mer, répondra David et sa harpe221. » C’étaient les Argonautes et l’Orphée de ces temps nouveaux.
Croyez bien qu’au fond il n’y eut rien de réellement vulgaire dans la vie de notre La Fontaine ; son œuvre en répond. […] À quoi Charles Perrault répondit « vertement », d’après M. […] Maurras écrit : « Boileau n’aurait peut-être pas répondu de même à un autre que Louis XIV. […] Je réponds que cela se sent même à travers la traduction. […] On a presque envie de lui répondre : « Parlez pour vous !
Que de choses M. de Banville aurait à répondre ! […] Prométhée refuse de répondre, défie et menace. […] Que si les barbares de l’Occident ont embrassé le christianisme avec tant de ferveur, c’est sans doute qu’il répondait à quelque besoin de leur âme grossière et rêveuse. […] Je n’oserais en répondre. » De même, il reconnaît la supériorité de Dickens, mais dans un genre « évidemment inférieur » (ce genre est le roman réaliste sentimental). […] Il est évident qu’il n’y a pas grand ‘chose à lui répondre et que c’est une affaire d’appréciation personnelle.
Il appela, aucune voix ne répondit. […] — C’est pas de l’argent que je demande, répondit le brigadier, c’est la croix que je voudrais. […] tu le vois, répond la chose… Je suis le provincial. […] … me répondit mon interlocuteur… C’est celui qui crie le plus fort… Et comme celui qui crie le plus fort est généralement M. […] Il en eut de la stupéfaction et de la tristesse, et dédaigna de répondre.
Elle ne se borne pas à prendre de nouveaux éléments dans les perceptions qui se présentent ; elle crée ces éléments en transformant ces perceptions, comme un nerf optique répond à une excitation mécanique par une sensation lumineuse, et elle crée en même temps le nouveau phénomène, la forme concrète qui est une incarnation d’elle-même. […] Au lieu du Séraphin, c’est l’ange de la mort qui répondra puisque David a timidement insinué qu’il ne serait pas fâché de ne pas mourir. […] Elle ressemblera trop, pour être fort originale, à beaucoup d’autres réponses du même genre que nous aurons déjà trouvées pour répondre à des problèmes analogues, tout en étant différente d’elles. […] Berlioz, furieux contre miss Smithson qui ne répondait pas assez vite à son amour, épris lui-même d’une autre, compose sa Symphonie fantastique et s’imagine y mettre l’expression de sa haine et de son mépris pour elle. […] C’est à cela que répond l’activité indépendante des éléments, et c’est ce que réalise la rêverie voulue de M. de Curel.
Je réponds, comme ferait M. de la Palisse : le bon, c’est ce qui n’est pas mauvais ; le beau, ce qui est le contraire du laid ; le vrai, ce qui n’est pas faux. […] » Nul ne sait qui lui répondit : « Passe ! […] À mesure que le poète s’élève, il entend moins les cris de la terre, et songe moins à y répondre. […] Or, à un mouvement de hausse en province répond simultanément un mouvement de baisse à Paris. […] C’est seulement de cette manière que j’entendrais répondre, s’il y avait lieu.
Redoublant de travail pour répondre à l’attente du public, il fil paraître le Génie du Christianisme en 1802. […] Ainsi que bien d’autres, il a interrogé le monde, mais le monde lui a répondu, comme à tous ceux qui savent lui dicter les réponses. […] Si l’on s’avise de demander ce qui manque à cette magnifique Mort de Socrate de Lamartine pour laisser une impression profonde, on peut répondre que c’est cela. […] Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse, Répondre à l’envieux dont la bouche me nuit. […] Il répond au même besoin de l’esprit humain.
je réponds : C’est ce que je fais4. » Il ne croyait dire, et il ne disait en effet qu’un lieu commun, le critique qui, à propos du Précis de la science de l’histoire de J. […] Ceux qui se sont posé cette question ont répondu vaguement : « Des qualités plutôt morales qu’intellectuelles, la patience, la probité de l’esprit… ». […] Mais il ne s’agit pas de les reconstituer toutes, il suffit de répondre à une seule question : si l’auteur a opéré correctement ou non ? […] L’auteur, en formulant une affirmation n’a-t-il pas été amené à la déformer à son insu parce qu’il répondait à une question ? […] Pour construire ces formules on devra revenir au questionnaire de groupement, répondre à chacune des questions, puis rapprocher les réponses.
Villemain avait beau jeu pour répondre au récipiendaire. […] Mais dans ce ballet périlleux les costumes répondent à l’habileté des virtuoses. […] Barrett refuse de répondre pour lui. […] Les livres seraient vainement consultés et ne répondraient pas à nos questions. […] Il n’a pas d’armes, répondra-t-on ; mais Fabiano serait-il d’aventure le premier poltron désarmé et percé de son épée ?
* * * — Se trouver en hiver, dans un endroit ami, entre des murs familiers, au milieu de choses habituées au toucher distrait de vos doigts, sur un fauteuil fait à votre corps, dans la lumière voilée de la lampe, près de la chaleur apaisée d’une cheminée qui a brûlé tout le jour, et causer là, à l’heure où l’esprit échappe au travail et se sauve de la journée ; causer avec des personnes sympathiques, avec des hommes, des femmes souriant à ce que vous dites ; se livrer et se détendre ; écouter et répondre ; donner son attention aux autres ou la leur prendre ; les confesser ou se raconter ; toucher à tout ce qu’atteint la parole ; s’amuser du jour présent, juger le journal, remuer le passé, comme si l’on tisonnait l’histoire, faire jaillir au frottement de la contradiction adoucie d’un : Mon cher, l’étincelle, la flamme ou le rire des mots ; laisser gaminer un paradoxe, jouer sa raison, courir sa cervelle ; regarder se mêler ou se séparer, sous la discussion, le courant des natures et des tempéraments ; voir ses paroles passer sur l’expression des visages, et surprendre le nez en l’air d’une faiseuse de tapisserie, sentir son pouls s’élever comme sous une petite fièvre et l’animation légère d’un bien-être capiteux ; s’échapper de soi, s’abandonner, se répandre dans ce qu’on a de spirituel, de convaincu, de tendre, de caressant ou d’indigné ; avoir la sensation de cette communication électrique qui fait passer votre idée dans les idées, qui vous écoutent ; jouir des sympathies qui paraissent s’enlacer à vos paroles et pressent vos pensées, comme avec la chaleur d’une poignée de main ; s’épanouir dans cette expansion de tous, et devant cette ouverture du fond de chacun ; goûter ce plaisir enivrant de la fusion et de la mêlée des âmes dans la communion des esprits : la conversation, — c’est un des meilleurs bonheurs de la vie, le seul peut-être qui la fasse tout à fait oublier, qui suspende le temps et les heures de la nuit avec son charme pur et passionnant ! […] On n’a pas assez de temps dans notre métier pour répondre aux paradoxes, quand ils sont trop bêtes. […] » répondait le très illustre juif. […] Je commence à répondre que c’est bien singulier, qu’à une table où on admet la discussion de toute chose au monde, je n’aie pas le droit de dire mon opinion sur Homère.
* * * — L’homme de la Morgue répondait à quelqu’un lui parlant de l’émotion qu’il devait ressentir aux sinistres reconnaissances des cadavres : « Oh ! […] Il nous répondait que sa vocation n’était pas venue de son musée natal, mais qu’elle lui était venue des ruisseaux de sa province, de ces ruisseaux pas très grands, larges comme la table, à l’eau très courante, et cependant paraissant immobile, avec l’ondulation verte de toutes sortes d’herbes, sur le fond gris, où il y a des cailloux jaunes. […] Il mangeait même la salade avec les doigts, et quand on lui disait que ce n’était pas propre, il répondait : « De mon temps, si nous ne l’avions pas fait, nous aurions été grondés, on nous aurait dit que nous avions les mains sales ! […] répond-il, avec une note colère dans la voix, je n’ai plus de médecins, ils m’ont abandonné !
… L’un de nous, fermier, dit : « — Au sommet du coteau C’est Lucas, le berger gardien de mon troupeau ; Dont le feu de sarment pétille. » Un marguillier répond : « — Voisin, sans vous fâcher, C’est la lune qui frappe, au faîte du clocher, Notre coq perché sur l’aiguille. » Le maire de l’endroit poursuit : « — C’est un brûlot ; C’est un brandon d’émeute, un signal de complot.
Les peintures que faisaient à ce sujet les prédicateurs saint-simoniens étaient sans doute excessives et ne tenaient nul compte de beaucoup des adoucissements de la réalité ; mais sur certains points, le trait n’était que juste, et bien des cœurs jusque-là muets et contenus y répondirent avec tressaillement.
Les œuvres, seul instrument légitime de cette dictature effective à la fois et modeste, n’ont pas répondu à la grande attente.
Elle n’a pas seulement cette primeur de beauté ; si je me presse pour dire tout mon vœu, ses sentiments par leur naïveté répondent à la modestie et à la rougeur de l’apparence.
Toutefois, dans le développement de l’humanité, il a su voir la philosophie répondant à tous les doutes, résolvant toutes les questions contenues dans le grand problème de la destinée de l’homme, apaisant les tourments excités dans son cœur par l’incertitude sur son passé et son avenir.
Le moment où, écrivant au roi pour son compte, elle laisse reconnaître au duc son écriture, et répond à ses étonnements, sans cesser d’écrire, par ce brusque : Vous ne devinez pas !
Un enfant désiré de la France vient de naître ; une paix qui doit être glorieuse, pour répondre à une si noble guerre, vient couronner tous les souhaits et ouvrir une ère illimitée d’espérances.
Je réponds à cette objection que les images et les pensées les plus habituelles, dans Ossian, sont celles qui rappellent la brièveté de la vie, le respect pour les morts, l’illustration de leur mémoire, le culte de ceux qui restent envers ceux qui ne sont plus.
Mais, pour l’appliquer, il faut savoir quels changements dans les effets répondent à tels changements dans les causes, mesurer la valeur de chaque donnée, afin de faire varier le produit selon que varieront les facteurs.
La théologie de Calvin repoussant le lourd appareil de la scolastique prend, pour la première fois181, une base d’argumentation dans la nature, dans les faits, dans l’expérience enfin : elle étudie l’homme, elle lui applique le dogme, elle tire de son état, de ses besoins la démonstration de la religion, qui rend compte de cet état, et répond à ces besoins.
» Cependant, à cette objection rigide qui surgit devant tous les chercheurs en quête de leur foi, il faut répondre, car les mélodies intérieures ont de trop pures inflexions !
« En ce cas, je suis mort, répondit le pauvre malade, car c’est moi qui suis Arlequin. » La différence qui existait entre le bouffon à la ville et le bouffon au théâtre est curieusement caractérisée dans une anecdote relative au fameux Santeul, le fantasque chanoine de Saint-Victor.
Il sait la valeur du mot Progrès, et quand Barrès, député, parle de l’avènement d’une République honnête, il lui répond, sur l’air de Cadet-Roussel : Ah !
Mon domestique vous accompagnera. » Avant qu’elle eût pu répondre, il avait mis son chapeau et descendait le sentier, en chancelant.
Il répondit au moine bénédictin, « Ne précipitons rien : la chose dont vous me parlez est de grande conséquence.
Il s’était joué lui-même sur cette incommodité dans la cinquième Scène du second Acte de L’Avare, lorsque Harpagon dit à Frosine « Je n’ai pas de grandes Incommodités Dieu merci, il n’y a que ma fluxion qui me prend de temps en temps » ; À quoi Frosine répond, « Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser. » Cependant c’est cette toux qui a abrégé sa vie de plus de vingt ans.
Il laisse à l’ignorant trop de choses à répondre.
et qu’il osât répondre franchement, il dirait : C’est mon ennemi on c’est mon licteur101 .
L’historien de Grimod de la Reynière, le poète des Petites blanchisseuses, écouta sans doute plus sa pensée que la curiosité qu’il avait fait naître, et il se mit à nous dire des vers qui n’étaient pas ceux, je vous en réponds !
C’est bien l’idée commune et moderne « des institutions », cette Poétique politique inventée pour se passer de grands hommes et à laquelle l’Histoire répond par tous les siens, car il n’y a pas d’autres créateurs de prospérités publiques que quelques grandes âmes isolées, et jamais ce que l’orgueil humain appelle si plaisamment « des institutions » n’a été autre chose que la petite monnaie de ces grands hommes nécessaires, disparus !
La langue gauloise du seizième siècle répond si parfaitement et si exactement à la langue grecque du temps d’Hérodote, qu’il est impossible même de supposer une traduction d’un autre temps qui puisse l’emporter sur une traduction à cette date.
» — Richelieu saisit aussitôt le bougeoir que portait un page, et, précédant le roi : « Sire, — répondit-il avec l’aplomb d’un homme invulnérable, — je ne puis marcher devant Votre Majesté qu’en remplissant les fonctions de ses moindres serviteurs. » Ximénès, le sévère Ximénès, n’avait rien de ce sang-froid et de cette souplesse dans la flatterie, de ce respect qui caressait en se courbant.
L’Orléanisme ne se sentait pas en mesure de répondre à l’accablant récit que Crétineau fait de ses fautes et de ses indignités.
Jules Simon, qui a lu beaucoup et cité beaucoup Pascal dans ses notes, ne se rejette pas, comme Pascal, de désespoir, devant cet abîme du scepticisme qui gronde, mais qui ne répond pas, au Dieu positif de la Révélation et de l’Église.
Martin, cet arpenteur exact de l’âme et de ses devoirs, prononce que le christianisme a dépassé la puissance de l’homme, en lui ordonnant de faire le bien à ses ennemis et de répondre aux offenses par des bienfaits.
L’individualisme, qui veut se sauver du moins jusqu’à la mort, intervient avec ses fantômes et, resté muet, s’il peut l’être, le chrétien prend à sa charge une partie des malheurs du temps et il en répond devant Dieu !
Les hommes qui ne croient pas que le progrès puisse se produire autrement que dans un sens unique, répondront peut-être par la phrase courante qui dispense, en France, d’une raison : qu’avec de telles idées on veut recommencer le passé.
Le livre de Martin Doisy, qui, de tous les ouvrages soumis au jugement de l’Académie, répondait seul sans réplique aux prétentions de l’Économie, fille de la Philosophie, par le tableau de tous les biens réels et possibles faits au monde par l’économie, fille de la charité, n’a été l’objet que d’une mention honorable.
Mais il répondra par l’histoire.
Et les livres qu’il a laissés l’attestent, ces livres qui vont répondre à ceux qui ont fait de Gérard de Nerval ce que réellement il n’était pas.
Rien ne pouvant répondre à cette âme lassée Dont les ennuis par nulle autre ne sont soufferts, Je fléchis sous le poids de ma propre pensée.
Frédéric Mistral a répondu au nom du provençal, dans ces malheureuses notes qui m’ont un peu dépoétisé sa personne, mais ce qu’il a dit ne modifiera pas l’opinion ; et comme il ne faut, dans notre heureux pays, qu’un lieu commun pour empêcher la vérité et la raison de faire leur chemin, il est bien probable qu’une telle impertinence barrera plus ou moins longtemps le passage à une œuvre digne par elle-même d’aller très-haut.
Tout a croulé de ce livre frappé dans la seule beauté qu’il pût avoir ; et lorsque je me suis demandé l’explication de cette bévue esthétique dans un homme dont j’affirme aujourd’hui le talent comme écrivain et comme observateur, il a bien fallu me répondre par le réaliste, le réaliste qui se détourne systématiquement de l’idéal !
Cependant les plus complexes ont leur côté juridique, que l’on peut aspirer à mettre en lumière. » Onze jurisconsultes de Hollande, de Russie, d’Allemagne, de la République Argentine, des États-Unis, de Belgique, d’Écosse, d’Italie et de Suisse répondirent à son appel et se réunirent à Gand la même année ; ce fut la première session.
En cela la langue grecque répond à la langue latine : ἄρα, vœu, action de dévouer veut dire aussi noxa, la personne ou la chose coupable, et de plus diræ, les Furies.
Ce droit répondrait tout à fait au jus quiritium Romanorum, que nous avons prouvé avoir été le droit naturel commun à toutes les nations héroïques.
Comme la contemplation de la nature est une des choses qui répondent le mieux à cette paix de l’âme et à ce ton moyen de la poésie, nul doute qu’elle n’eût souvent place dans les vers d’Aleman.
Littré l’a retrouvée, et il la rend à son tour, en y joignant la connaissance plus précise qui caractérise les modernes : « On prétend, dit-il, que Virgile, interrogé sur les choses qui ne causent jamais ni dégoût ni satiété, répondit qu’on se lassait de tout, excepté de comprendre (præter intelligere). […] » Le traducteur-éditeur a suffi à cette tâche considérable, et le monument qu’il a mis vingt-cinq ans à préparer et à produire répond pour lui (1839-1862). […] Enfin, s’il est des disciples (et c’est le plus grand nombre) qui compromettent par leurs excès ou leurs faiblesses les maîtres qu’ils adoptent, il en est d’autres qui les garantissent au contraire par leur autorité et leur vertu, et qui répondent d’eux, en quelque sorte, auprès de ceux qui n’en sont pas les juges directs et immédiats.
Cette classification naturelle, qui répond à des diver-silés fondamentales, et que Génin a eu la légèreté de railler, a servi de base, quinze ans plus tard, aux travaux si précis et si solides de M. […] L’article manque en latin, et c’est certainement une imperfection réelle ; mais il existe dans les langues romanes, chez qui c’est certainement aussi un perfectionnement. » Vous savez, messieurs, qu’à l’époque la plus brillante et la plus pure de la langue latine, Auguste était tellement préoccupé de la clarté et de la précision qu’il sentait bien que cette noble langue n’avait pas au même degré que la dignité ou la grâce, qu’il n’hésitait pas à ajouter des prépositions aux verbes, à répéter les conjonctions : « Præcipuamque curam duxit, sensum animi quam apertissime exprimere : quod quo facilius efficeret, aut necubi lectorem vel auditorem obturbaret ac moraretur, neque proepositiones verbis addere, neque conjunctioncs sœpius iterare dubitavit, quoe detractae afferunt aliquid obscuritatis, etsi gratiam augent34. » Les langues romanes, le vieux français en particulier, tout en défigurant à tant d’égards et en étant si prodigieusement loin de valoir la langue d’Auguste, s’acheminaient du moins à répondre, en fait de clarté et de précision, à la grande préoccupation d’Auguste. […] Aussi Chapelain lui répondit-il, non sans esprit, qu’il était un ingrat et que l’envie ne lui avait pris à lui-même de jeter les yeux sur ce bouquin que pour y observer un peu le langage et le style de nos ancêtres : « Et je m’y déterminai principalement, ajouta-t-il, par l’espérance que j’eus d’y rencontrer un fonds d’importance pour le traité des Origines de notre langue que ce dédaigneux a entrepris. » (De la Lecture des vieux romans, par Chapelain, dans la Continuatum des Mémoires de Sallengre, t.
Buchez, lui répondit que, lisant une partition écrite, « il entendait comme dans son oreille », non seulement les accords et leur succession, mais encore le timbre des instruments. […] « Celui-ci me répondit que j’avais tort, qu’il y avait parmi eux de très honnêtes gens et même des personnes d’un rang élevé, et il me cita le ministre de la guerre lui-même. […] Ces voix lui répondaient à ses questions mentales comme une deuxième personne, mais toujours dans le sens de ses désirs. » « Nous considérons les phénomènes de l’imagination comme étant une des fonctions des appareils sensitifs internes et qui diffère des autres seulement par l’intensité. » 26.
Mes livres, ce sont des gens de tous les pays et de tous les siècles : distingués à la guerre, dans la robe et dans les lettres ; aisés à vivre, toujours à mes ordres ; je les fais venir quand je veux, et je les renvoie de même ; ils n’ont jamais d’humeur et répondent à toutes mes questions. […] Si j’aperçois une petite fente dans les murs nouveaux, je gronde les maçons ; ils me répondent que tout l’art des hommes ne saurait rendre l’argile plus solide, qu’il n’est pas surprenant que des fondements récents se tassent un peu, que les mains mortelles ne peuvent construire rien de durable ; enfin, que ma maison durera encore plus que moi et mes neveux. […] » Écoutez encore : « Si un doux gazouillement d’oiseaux, si un suave froissement de vertes feuilles à la brise d’automne, de l’été, si un sourd murmure d’ondes limpides je viens à entendre sur une rive fraîche et fleurie, « Dans quelque lieu que je me repose pensif d’amour pour écrire d’elle, celle que le ciel nous fit voir et que la terre aujourd’hui nous dérobe, je la vois et je l’entends ; car, encore vivante, de si loin elle répond intérieurement à mes soupirs.
Je sortis immédiatement derrière elle ; je n’eus cependant pas le courage de lui parler, je me bornai à la saluer ; elle me répondit par un léger signe de tête. » IX À une seconde réunion dans la même maison, les deux cousins de Gretchen prièrent Goethe d’écrire des vers amoureux au nom d’une jeune fille à un jeune homme qu’ils voulaient tromper par cette feinte déclaration d’amour. […] Au moment où Faust va lui répondre, un de ses élèves, Wagner, apprenti prédicateur, entre pour le consulter sur l’éloquence. […] Méphistophélès revêt la robe et la figure du docteur ; il reçoit l’étudiant ; il répond à ses questions sur la logique, la métaphysique, la jurisprudence, la médecine, en embrouillant tellement la tête du jeune homme de définitions scolastiques et absurdes que Pascal lui-même ne démontrerait pas mieux le néant emphatique de l’esprit humain et la vanité sonore de ce que nous appelons savoir.
. — Peu importe, répond Rousseau, pourvu qu’il ne soit point dur. […] Au fort de son enthousiasme, le père la prendra à part, et lui dira : « Élevez ma fille à ma fantaisie, et ce que vous voyez est à vous. » Et si l’enfant, un jour, répond mal à ses soins, la gouvernante, s’attendrissant, lui dira : « C’en est donc fait, vous m’ôtez le pain de ma vieillesse ! […] « Je vous avoue, répond-il à une dame qui lui en avait écrit, que votre Cassius m’a tout à fait l’air d’un ambitieux embarrassé de sa femme, qui veut couvrir du masque de Théroïsme son inconstance et ses projets agrandissement103. » On ne peut mieux toucher : c’est ce qui s’appelle reconnaître les siens.
Le Dieu de Job, ne répondant à l’homme que par des coups de tonnerre, est très poétique, mais nullement épique. […] Comme les philosophies, les religions répondent aux besoins spéculatifs de l’humanité. […] On peut s’adresser sur la résurrection, sur les miracles évangéliques, sur le caractère de Jésus et des apôtres, une foule de questions auxquelles il est impossible de répondre, en jugeant le premier siècle d’après le nôtre.
Sieglinde dit à Siegmund : « Montre-moi tes blessures » ; il répond : « Gering sind sie, der Rede nicht werth » (12) (Elles sont insignifiantes, ne valant pas qu’on en parle). […] Et. comme cette occupation offrait des difficultés assez sérieuses, on y a sacrifié la suite logique des mots… on a complètement dénaturé le sens du poème… les accents de la phrase parlée ne répondent plus à ceux de la musique. […] Comprise de cette façon, l’œuvre dramatique présentera à l’étude une coïncidence, un conflit de motifs visuels et auditifs se complétant, se superposant et se répondant d’une façon constante.
Athènes répondit comme Pallas elle-même aurait répondu, d’aussi haut que si elle eût parlé du fronton d’un temple, avec un accent irrévocable et des mots pareils à ceux qu’on lit sur les marbres. […] » lui demanda Léotychidès. — « Hégésistratos », répondit l’homme de Samos. — « Chef d’armée ». — L’oreille grecque était sensible à ces jeux de noms et de double sens, comme à des conseils indirects donnés par les dieux.
À quoi je réponds : « Vous croyez, vous croyez, Taine, seulement il y a une terrible objection à votre thèse. […] 9 juin À cent pas de moi, bruit vaguement la vanne du moulin ; dans le bois dont les feuilles trempent dans l’eau, des oiseaux chantent, et sur l’autre bord, ainsi que des musiciens se répondant des deux rives, d’autres oiseaux crient parmi les roseaux, croisant leurs hampes frissonnantes. […] Le garçon lui répond : « C’est M. de Musset », avec un visage tout émerillonné.
Quand on l’interrogeait sur le mystère, il répondait : Aimez-vous les uns les autres. […] Comme Jean, mi-parti de vie et d’éternité, il semble qu’il a une moitié de sa pensée sur la terre et une moitié dans l’Ignoré, et l’on dirait, par instants, qu’un de ses versets répond à l’autre par-dessus la muraille obscure du tombeau. […] On pourrait presque répondre : c’est la Terre.
Fiorentino a le droit de répondre : « Me voilà ! […] Alors il s’écriait, dans une discussion philosophique : « Ce n’est point par des arguments, c’est par le couteau qu’il faut répondre à ces stupidités ! […] C’est encore un vers du Dante qui répond : Esser conviene Amor sementa in voi d’ogni virtute .
— C’est, répond Cousin, lorsque l’infini a été épuisé dans toutes les directions. — L’infini qui s’épuise, et qui s’épuise dans toutes les directions, quelle contradiction dans les termes ! […] Un bouc donnait à Lemnos une telle quantité de lait qu’on en faisait des fromages : « Signe de prospérité », répond l’oracle interrogé. […] Aussi ce serait une vraie puérilité que de reculer devant l’observation des êtres les plus infimes, car dans toutes les œuvres de la nature il y a toujours place pour l’admiration, et l’on peut toujours leur appliquer le mot qu’on prête à Héraclite, répondant à des étrangers qui venaient le voir et s’entretenir avec lui.
Mais Mme Georgette Leblanc répondra sans doute que, comme Jean-Jacques Rousseau le pensait pour les hommes, « toutes les femmes sont nées naturellement bonnes », que les conventions seules les ont habituées à de la méfiance ou à de l’envie, et qu’une tendresse continue doit faire renaître tous les bons instincts qui sommeillent en elles. Elle répondra aussi que le fait d’être sans caractère constitue un « caractère » spécial, et que tous les personnages sont intéressants lorsqu’ils dégagent de la beauté. […] Son audace, sa franchise et peut-être aussi son orgueil, lui valurent de nombreux ennemis, mais il faut reconnaître que le chef des naturistes répondit chaque fois aux attaques par de nouvelles œuvres, et il faut louer cet écrivain tenace et laborieux.
Pour répondre à cette question, il suffira à chacun de passer en revue les diverses formes que l’idée de nombre a prises pour lui depuis son enfance. […] Pour évaluer rétrospectivement le nombre des coups sonnés, j’ai essayé de reconstituer cette phrase par la pensée ; mon imagination a frappé un coup, puis deux, puis trois, et tant qu’elle n’est pas arrivée au nombre exact quatre, la sensibilité, consultée, a répondu que l’effet total différait qualitativement. […] En un certain sens, nous les avons adoptées sans raison, car ce qui en fait le prix à nos yeux, c’est que leur nuance répond à la coloration commune de toutes nos autres idées, c’est que nous y avons vu, dès l’abord, quelque chose de nous.
Dans la conception ni dans le vocabulaire de ce petit livre daté de 1892, rien qui réponde à l’idée qu’on se fait trop justement des extravagances symbolistes. […] C’est victorieusement répondre aux plaisants qui l’accusent de ne prendre intérêt qu’aux gens qui ont au moins cinquante mille livres de revenu. On voit bien dans l’Étape un fils de banquier et un jeune aristocrate qui répondent à cette condition. […] — Rien, rien » répondait l’Empereur, en se penchant encore sur les cartes. […] « Supportons-nous les uns les autres », insinue l’auteur des « Deux Écoles ». « Soyons durs », répondent les auteurs des « Deux Vies ».
Ils peuvent répondre de leur bonne intention, non du bien général qui doit sortir de leurs démarches. — La loi ? […] « — Oui, mais pas une tête poudrée », répondait-il. — C’est que les émigrés, il les connaît. […] Et voici ce qu’il a répondu. […] Elle répondrait sans doute : c’est que j’ai besoin de bonheur. […] La prise, cette fois, fut heureuse, et elle trouva qui lui répondît.
» Et Péguy répondait : « Moi, si c’était la guerre, je continuerais à faire les Cahiers. » Évidemment Péguy, en ce qui le concernait, n’était pas prophète ; quand il y eut la guerre, le lieutenant Péguy quitta les Cahiers, et se fit bravement tuer. […] » Dumanet avait répondu : « C’est où il y a des zouaves. » Un roman, en français, c’est où il y a de l’amour. […] On voudra bien trouver naturel que je réponde ici à cet appel d’air. […] L’auteur refuse de répondre, ou plutôt il est placé et il nous place à un point où le même texte — la vie — peut se lire indifféremment dans les deux langues. […] Le sens allégorique répond aux incidents du voyage et aux lieux traversés, exactement et trait pour trait, comme la ligne de la mer à celle de ses rivages.
Ducis avait trouvé là aussi, entre le voyage de Volney et l’expédition d’Égypte, après Bernardin de Saint-Pierre et avant Chateaubriand, un ton, une couleur intermédiaire, et qui répondait à bien des aspirations vagues. […] A cela je réponds que Celui qui nourrit les oiseaux saura bien aussi venir à mon aide. » Il refuse tout désormais, il échappe à tous les honneurs qui voudraient lui pleuvoir sur la tête ; il ne veut pas plus du prix décennal que de tout le reste, bien décidé, dit-il, à n’être rien, à ne recevoir rien, à ne s’embarrasser de rien, que d’achever paisiblement sa carrière « dans la douce indépendance de son âme et dans le plaisir de commercer jusqu’à la fin avec les chastes Muses. » Un tel sentiment pleinement embrassé et franchement pratiqué est certes des plus beaux ; mais qu’on n’aille pas dire avec M. de Sèze, son successeur à l’Académie, que Ducis par ses refus réitérés s’exposait « à des périls de tout genre. » M. de Sèze qui s’y connaissait pourtant, en fait de périls, exagère ici fort gratuitement et par esprit de parti.
Vos théories de société répondent aux corps, les nôtres répondent à l’âme de la société.
Cela veut dire simplement que l’ironie semble une attitude générale de l’homme, qui, convenablement prise, répond assez bien à la nature générale du monde et des sociétés. […] Et l’âme individuelle répondra en invoquant l’hostilité forcée de tous contre chacun, l’isolement réel de chaque moi.
Oui, à l’aide d’un harmonieux compromis, suscitant une phase exacte du théâtre, laquelle répond, comme par surprise, à la disposition de sa race ! […] Le public n’existe pas consciemment à Bayreuth ; tout ce qui en moi est susceptible de répondre à l’appel de ce drame vivant, se mêla intimement à ce drame, vit de sa vie.
Comme nous disons grue un oiseau et une machine, les Grecs appelaient [mot en caractères grecs] l’oiseau et la « gloire »145, et, [mot en caractères grecs] notre machine vulgaire à lever les fardeaux ; les Allemands appellent l’oiseau kranich et la machine, krahn ; les Polonais disent zorav (grue), dans les deux sens ; notre chevron, petite chèvre, répond au capreolus des Latins ; les Portugais, pour chevron disent asna (ânesse) ; notre poutre 146, notre poutrelle, notre chevalet, notre poulain correspondent à equleus et le chevalet est [mot en caractères grecs] en grec moderne ; horse en anglais veut dire cheval et chevalet ; les Allemands et les Danois disent un bouc (bœck, buk), les Flamands et les Hollandais, un âne (ezel), ce qui correspond à notre bourriquet ; le Portugais a potro au sens de poulain et de chevalet. […] Ces appellations répondent au besoin de transférer les noms d’un animal à l’autre, le plus souvent d’un gros à un petit.
Pourquoi ne pas répondre aux objections catholiques ? […] Si je demande comment il se fait qu’un enfant innocent hérite des infirmités d’un père coupable, comment croire que l’on répond à cette question en transportant à l’origine de l’humanité ce fait lui-même qui me remplit de pitié et d’horreur ?
Dans la Grande-Bretagne, au contraire, Henri VIII, insurgé contre l’Église, ne s’adressa point à l’intelligence, et ce ne fut point un sentiment public, mais l’abaissement public qui lui répondit. […] Du reste, les faits ont répondu suffisamment d’eux-mêmes.
On sentait qu’il avait fallu toute une race de preux pour produire cette combinaison de traits purs et nobles, toutes ces grâces quasi royales qui se trahissaient lentement, comme celles du cygne jouant au soleil avec une langueur majestueuse. » Quoi qu’il en soit de l’explication dont je ne suis pas garant, la beauté fine et aristocratique de Valentine, qui ne répond point, dans le premier instant, au type rêvé de Bénédict, le gagne peu à peu, et la pauvre Athénaïs, déjà si compromise dans son cœur, lui semble une bourgeoise plus frelatée que jamais.
Et pour répondre d’abord aux timorés qui vous diront avec Boileau qu’ils fuient un effronté qui prêche la pudeur, nous maintenons qu’il est dans la société actuelle, et derrière le vernis fragile de nos mœurs, des vices, des désordres, une corruption radicale qu’on peut ignorer à toute force, et, par là même, éluder avec bon goût dans la satire littéraire, mais qui, du moment qu’on y pénètre et qu’on les remue, salissent inévitablement le vers comme la plaie hideuse qu’il sonde salit le doigt de l’opérateur.
Il n’y a que vingt vers ; mais ils sont parfaits de naturel et de mélodie : on dirait le doux et mélancolique regard par lequel l’homme qui a souffert répond aux caresses d’un enfant.
L’homme calomnié répond par ses actions à l’univers ; il peut dire : Ma vie est un témoin qu’il faut entendre aussi.
On croit être bref quand on dit : « J’arrivai à la maison ; j’appelai le portier ; il me répondit ; je demandai après son maître ; il me dit qu’il était sorti.
» il se détourne avec horreur ; et quand la brave femme fait la même tentative auprès de l’accouchée, celle-ci « répond par un geste de suprême lassitude et se détourne ».
Tant pis si aucun des partis ne répond à mes aspirations.
L’école chrétienne, peut-être du vivant même de son fondateur, chercha a prouver que Jésus répondait parfaitement à tout ce que les prophètes avaient prédit du Messie 732.
Elle me répondit : Il est ici qui fait des relations épouvantables dans lesquelles il mêle madame de Montausier.
toujours et toujours des amours : mais les bêtes même n’ont qu’un temps pour cela ; elle répondit : C’est que ce sont des bêtes.
. — Nous avons déjà répondu qu’on ne peut pas établir un rapport entre un terme donné à la conscience et un autre qui ne l’est pas.
répond-il spirituellement.
Il seyait à cette pure femme de n’être vue que dans le jour respectueux du souvenir de quelque grande amitié qui répondait pour elle, comme celle de Joseph de Maistre, par exemple, ou dans la lumière, émue et rougissante, dont les quelques gouttes tremblent d’une manière si charmante, dans ce peu de pages qu’elle nous a laissées.
Un écrivain sérieux aurait d’abord examiné ce qu’il y a de semblable et de différent entre Paris, ce caravansérail du monde et de la province, ce home de la France, — comme diraient les Anglais, — entre Paris, le vaste déversoir de toutes les vagues sociales qui viennent s’y engloutir avec leurs impuretés et leurs écumes, et la province, cette multitude de baies où le flot se circonscrit et séjourne ; — Paris, patrie anonyme de tous les hommes qui ont brisé le lien de la famille et qui ont quitté la province pour en éviter le regard qui tombait de trop près sur eux, et la province, cette vraie patrie de la famille française qui en garde plus austèrement l’honneur et les traditions ; — entre Paris enfin, spirituel, mobile, éloquent, au cœur un peu trop tendre aux révolutions, qui s’habille, babille, se déshabille et brille… de cet éclat de strass qui exagère les feux du diamant, et la province, perle sans rayon, mais d’un bon sens si tranquille et pourtant d’une action si puissante quand il s’agit de dire des mots décisifs, la province, qui a toujours répondu par des empires — parfaitement français — aux républiques parisiennes.
pas en évoquant ce livre qu’on pourrait y répondre.
Pour avoir fait des encyclopédistes, et de toute la cuistrerie philosophique à la suite, les ennemis implacables qui se sont rués sur lui, comme la meute enragée des chiens de Diane sur Actéon, il y a dû avoir sous la plume de Fréron autre chose que ces placides citations faites par M. de Barthélemy… Admettons, si l’on veut, que cet esprit très haut eut le calme des choses très hautes, — des choses placées dans le voisinage du ciel, — admettons que ce sagittaire pour la Vérité contre l’erreur n’étendit jamais de poison sur la pointe de ses flèches, toujours est-il qu’il n’aurait pas produit de ces colères, de ces haines et de ces ressentiments personnels, s’il n’avait pas meurtri davantage les personnalités vaniteuses auxquelles il répondait en sa qualité de critique.
Sans daigner répondre à ces reproches d’immoralité et de tyrannie, faits par les hautes moralités du xviiie siècle à une mesure qui eut l’assentiment d’hommes comme Le Tellier, Bossuet et Grotius, le plus vénéré des protestants, il eût examiné seulement, la tête dans le xviie siècle, si la mesure de Louis XIV avait cette convenance du moment et cette prévoyance de l’avenir qui donnent à tout pouvoir, eût-il échoué, un bill d’amnistie devant l’Histoire.
… Ne nous répondons pas, ne cherchons pas, ne nous souvenons pas, par pitié et par respect pour elles !
… Que, si une favorite d’une autre époque, la Léonora Galigaï, la magicienne de Florence, accusée de philtres et de charmes pour expliquer son inexplicable puissance sur Marie de Médicis, répondait que toute sa sorcellerie était l’influence d’une âme forte sur une âme faible, on aurait pu se demander plus tard quelle devait donc être celle d’une femme sur un homme dans toute la maturité de son âme et de son génie, sur un homme qui était le roi du bon sens, de la convenance, de la fierté et de l’ennui, sur un Louis XIV de quarante-cinq ans ?
C’est en regard du Pape idéal, mendiant, vagabond et besacier, qu’il convenait de montrer les Papes réels… Quand cette histoire de M. de L’Épinois parut, il y a quelques années, peu de critiques s’en occupèrent, et peut-être parce qu’elle répondait trop bien aux malheureuses idées contemporaines !
Écoutons-le et répondons-lui : « En relisant cet opuscule, — nous dit-il, — perpétré, il y a quinze ans, j’éprouve le remords d’avoir été trop dur envers les Grecs et les Romains. » (Mais le remords aurait dû détruire le livre, et ne pas le publier en le dégradant !)
… » Horace Walpole nous raconte bien qu’elle aurait voulu être dévote, et on aurait pu lui répondre, comme le grand Condé à cette femme qui disait que, si elle était homme, elle voudrait mourir d’un coup de canon : « Pardieu !
Mais s’il se moquait, l’ont-ils vu, les académiciens qui voulaient le faire académicien comme eux, qui voulaient lui couper la queue et auxquels il ne disait pas, renard plus fin que l’autre : « Tournez-vous et l’on vous répondra. » Il se contentait de les regarder.
ce qu’ils firent, M. le docteur Tessier s’est donné la mission de nous l’apprendre, en leur répondant.
Nous voudrions poser la question à qui aurait autorité pour y répondre, mais nous ne la résolvons pas.
et l’on vous répondra.
Vous ne vous répondrez peut-être pas, mais vous aurez constaté le phénomène dans cette humanité qui doit mourir, mais qui, en attendant qu’elle meure, goûte un charme amer dans le spectacle de sa misère, et trouve dans la contemplation d’un vieux pauvre ou d’une vieille pauvresse la plus longue de ses rêveries… Cette fascination de la pauvreté qui agit sur nous tous, pas de doute que Benoît Labre ne l’ait ressentie ; mais si vous ajoutez à cette poésie naturelle la poésie de l’amour de Dieu, du Dieu né dans l’étable de Bethléem et qui a enseigné le renoncement aux joies matérielles de la vie, vous aurez une vie très particulière et très belle, et qui, même sans la foi chrétienne qui seule peut l’expliquer, doit couper le rire sur les lèvres superficielles et sottes des moqueurs.
Si jamais elle avait été là, l’écrivain anglais auquel nous répondons aurait eu certainement raison d’écrire « qu’il fallait que l’Église anglicane imitât l’Église romaine ».
C’est ainsi que, dans quelques pièces, si l’idée de Dieu se lève tout à coup au milieu de tous ces vers de voluptueux, comme, par exemple, dans ses Victimes, ce n’est pas notre Dieu à nous, c’est celui des lâches rêveurs qui demandent un paradis sur la terre, et auquel le poète crie : Et suspends le travail du mal et du malheur ; Fais qu’à la loi d’amour l’humanité réponde !
« Je n’ai que trente-cinq ans et pas un cheveu blanc », disait un homme amoureux à une femme trop aimée. « Vous avez l’air d’en avoir », lui répondit-elle.
C’est la poésie de Lamartine qui sauve la politique de Lamartine, de cet homme qui répondit un jour, quand il fut nommé député, à ceux qui lui demandaient où il siégerait, lui, Lamartine, dans un Parlement d’imbéciles ou d’esprits plus bas que leur ventre : « Je siégerai dans le plafond !
Si on leur objecte la difficulté, ils répondent par l’exemple de Henri IV, qui, affermi sur le trône, suivit ce plan, et le suivit avec succès.
Tel est le fond du tableau que nous présente l’orateur ; il peint en même temps la jeune duchesse de Bourgogne, adorée de la cour, et dont les vertus aimables mêlaient quelque chose de plus tendre aux vertus austères et fortes de son époux ; il la peint frappée comme lui, expirante avec lui, sentant et le trône et la vie, et le monde qui lui échappaient, et répondant à ceux qui l’appelaient princesse : Oui, princesse aujourd’hui, demain rien, et dans deux jours oubliée.
Le chancelier hésite et le combat ; le cardinal répond : Il faut que de Thou meure.
C’est à ces questions que nous voulons répondre. […] Il a autour de lui, sous sa juridiction, des livres vivants, et qui répondent à toute heure. […] Philippe de Ségur, en répondant au récipiendaire, semble avoir essayé de décourager tous les panégyristes. […] Delavigne répondent parfaitement à l’opinion générale de la bourgeoisie. […] Ce qu’il veut et ce qu’il aime, c’est une multitude obéissante et empressée, qui ne réponde jamais que par un sourire d’admiration.
La poursuite alors devient inutile : trop de distance les sépare… Les autres Bédouins reprochent à Giabal d’être lui-même la cause de la perte de sa jument. — « J’aime mieux la perdre, répond-il, que de ternir sa réputation ! […] Réponds seulement à mes questions. […] Je n’oserais ajouter que même, pour la plupart, ils parlent faux : car ils pourraient nous répondre que c’est nous, et que chaque peuple a sa cantilène, et qu’ainsi le veut la Physiologie, ma déesse. […] Un jour on demandait au chanteur Geraldi ce qu’il pensait de Jenny Lind. — « C’est un talent blond », répondit-il. […] Comme Rembrandt, les Teniers, Gérard Dow, répondent bien à Ruysdael, à Hobbema, à Paul Potter et à Albert Cuyp !
C’était l’acte loyal d’un frère répondant à une mauvaise action. […] « Mourir pour mourir, répond-il, je préfère rester ici. » Et il demeure. […] oui, répondit-elle. […] Nous répondons sans hésiter : Non. […] Nous répondrons que nul ne l’a à un degré supérieur.
Nous répondrons qu’il y a ici une multitude de différences et de degrés, que l’instinct est plus ou moins conscient dans certains cas, inconscient dans d’autres. […] Les philosophes répondront que l’action s’accomplit dans un monde ordonné, que cet ordre est déjà de la pensée, et que nous commettons une pétition de principe en expliquant l’intelligence par l’action, qui la présuppose. […] Or, pour répondre à cette question, point n’est besoin d’opter pour un système de philosophie. […] Si la conscience qui sommeille en lui se réveillait, s’il s’intériorisait en connaissance au lieu de s’extérioriser en action, si nous savions l’interroger et s’il pouvait répondre, il nous livrerait les secrets les plus intimes de la vie. […] Quand on voit, dans un corps vivant, des milliers de cellules travailler ensemble à un but commun, se partager la tâche, vivre chacune pour soi en même temps que pour les autres, se conserver, se nourrir, se reproduire, répondre aux menaces de danger par des réactions défensives appropriées, comment ne pas penser à autant d’instincts ?
Avec les yeux et avec l’esprit, répondrons-nous pour faire bref. […] Récéjac dont j’ai mis si souvent à contribution le beau livre sur le mysticisme va nous répondre : « Le symbole n’est ni une image directe, ni un groupe logique d’images : il ne représente pas, mais plutôt il suggère. […] » répond : — Sainte Marie ! […] Si, vous promenant avec Mithouard dans le Mantois, vous demandez votre chemin au paysan, au moment où la route fait un coude, il vous répondra : tout droit. […] À ceux-ci qui cultivent leur ignorance comme le principe même de leur personnalité, on a vite fait de répondre que connaître les lois de son art n’a jamais nui à aucun artiste.
Cette objection a quelque valeur ; mais la nature y a suffisamment répondu en donnant aux arbres une forte tendance à porter des fleurs unisexuelles. […] Lamarck, qui admettait chez tous les êtres organisés une tendance naturelle à progresser, semble avoir si bien compris le poids de cette objection qu’il a dû, pour y répondre, supposer que de nouveaux êtres d’ordre inférieur se formaient continuellement par voie de génération spontanée. […] Parmi ses objections, quelques-unes me semblent de peu d’importance ; d’autres proviennent de malentendus ; et j’ai répondu incidemment, en divers passages de cet ouvrage, à celles qui m’ont paru avoir quelque valeur. […] Ceci répond suffisamment à certains critiques français qui ont confondu la question de l’origine des formes spécifiques par voie de modifications successives avec celle des générations spontanées.
Les injures des uns répondent au ressentiment des autres. […] lui répondit Moréas en frisant sa moustache bleuek. […] — Et si ta mère s’était trouvée parmi les pauvres révoltés, réponds, Jacques, tu aurais tué ta mère ? […] Celle-ci répond à la volonté d’Arcos de trouver un moyen pour l’artiste de subsister sans aliéner son art.
— Je les suis, se répond-il, mais je m’accorde à moi-même de trouver à mon tour du nouveau, et de changer et de laisser ce qui n’est point à ma guise.
Les affections modifient toutes nos opinions sur tous les sujets : l’on aime tels ouvrages parce qu’ils répondent à des douleurs, à des souvenirs qui disposent de nous-mêmes à notre insu ; l’on admire avant tout certains écrits, parce que seuls ils ont ému toutes les puissances morales de notre être.
« … Il ne daigne pas répondre depuis plus de trois mois à des lettres où, lui peignant ma misère, je lui demande une légère avance, pour me vêtir, sur une pension de trois mille francs, réduite par lui à deux mille quatre cents francs, avance dont il peut se rembourser par ses mains, aux mois de printemps que je passerai à Grenoble.
Demain j’y retournerai. » La phrase a trop servi, et maintenant la jeune femme répond à son seigneur inquiet de ses yeux fatigués : « Je n’ai pas cessé de courir de Faguet à la Sorbonne, à du Bled chez la duchesse, et à Vanor chez Bodinier, sans trouver la nuance d’âme que je cherchais ; je recommencerai demain. » Je remercie les auditrices, loyales celles-là ou momentanément inoccupées, qui aujourd’hui sont venues en personne entendre moquer leur prétendu passe-temps favori.
Ce sel tant vanté de la Grèce En faisait l’assaisonnement ; Et malgré la froide vieillesse, * Son esprit léger et charmant, Eut de la brillante jeunesse Tout l’éclat et tout l’enjouement. » Vigneul de Marville en parle ainsi : « Elle écoutait avec une attention qui débrouillait toutes choses, et répondait encore plus aux pensées qu’aux paroles de ceux qui l’interrogeaient.
Il vaut mieux , répondit-il à celui qui lui annonça l’incendie de sa Bibliotheque, il vaut mieux que le feu ait pris à mes livres, qu’à la chaumiere d’un pauvre Laboureur .
Quoi qu’il n’ait jamais répondu à ces invectives affreuses, répandues sous le nom de calotes, on se prévaut de ce qu’en d’autres occasions, il ne prit pas également sur lui-même.
« Ce qui me fait le plus craindre, écrivoit le président Bouhier à son adversaire, c’est le parallèle de votre excellence traduction de Virgile, dont vous venez de nous donner quelques échantillons, avec ma foible poësie. » Celui-ci répondit à ces choses obligeantes par d’autres aussi flatteuses pour le président.
Sans doute personne ne peut répondre de l’avenir : il pourrait se faire que la crise protestante à laquelle nous assistons ne soit qu’un des symptômes de la dissolution des croyances, un acheminement au scepticisme, au positivisme, à l’athéisme ; mais il me semble que cela ne peut être solidement soutenu que par ceux qui nient la vérité intrinsèque de toute religion.
X C’est criminel, en effet, gratuitement criminel, car il est toujours aisé de se tenir tranquille et de se taire, — de laisser passer, sans y répondre, une thèse vraie dans sa ferme généralité ; il est toujours aisé de vivre dans un sort honnête et obscur, ou même éclatant, si on a vraiment du mérite et si on est taillé pour la gloire, sans que l’impudence d’une révélation sinistre vienne tout à coup répandre une vile lumière autour de soi.
Pour prouver qu’il n’y en avait pas, on prendra les Satires de Boileau, et on y répondra par des biographies.
Ce livre, dans lequel l’auteur a développé la nécessité de l’intervention des évêques dans les temps processifs de notre histoire, temps qui furent périodiques à travers les crises et surtout les changements de race, ce livre a répondu nettement une fois de plus à l’imbécile accusation d’usurpation cléricale que les ennemis de l’Église n’ont pas cessé de faire entendre, et de faire croire, qui plus est.
L’auteur du Sixte-Quint et Henri IV, qui fait de la critique ici plus qu’il n’écrit l’histoire, ou, pour parler avec plus de précision, qui fait de l’histoire contre de l’histoire et répond personnellement à Poirson et à Michel ; l’auteur du Sixte-Quint, ancien rédacteur de l’Univers, n’a dans son livre ni flammes, ni dureté, ni morsure, ni amertume ulcérée… Il est doux comme un condamné à mort ; car il en est un au fond de sa pensée.
Est-ce que, sans remonter les cent cinquante dernières années et en restant parmi les contemporains que nous avons coudoyés : Mezzofanti, Ventura, Lacordaire11, Gratry, Balmès, Rohrbacher, ne répondent pas, comme un tonnerre, à Michelet ?
Le livre de M. d’Héricault a répondu… Il suffisait bien pour faire rentrer dans le ventre de Hugo son épouvantable espérance.
… Mais qu’on réponde comme on voudra, il n’en restera pas moins vrai et acquis à l’Histoire, que ce fut de la basse aristocratie de quelques vanités petites et jalouses que sortit cette sublime démocratie américaine avec l’exemple de laquelle, depuis qu’elle a été fondée, on cherche à faire propagande de république contre les monarchies, dans tout l’univers !
Seulement, nous voulons rappeler, nous, que le « grand citoyen » de Littré ne fut jamais, en toute rencontre, que le fils de boutiquier enragé qui répondait un jour au général d’Albignac, son chef à l’École Militaire, lequel le renvoyait pour cause d’insubordination à l’aune de son père : « Général, si je retourne à l’aune de mon père, ce n’est pas pour mesurer de la toile que je la reprendrai !
En voyant s’éteindre, elles et leur langage, des femmes comme la marquise de Créqui et les sociétés auxquelles ces femmes appartenaient, l’auteur, trop attique lui-même pour définir l’atticisme, s’est demandé si l’atticisme, cette chose ineffable, mais facile à sentir et qui n’a de grec que le nom, mourait et disparaissait avec elles, et il s’est répondu que tout le temps « qu’il y aura partout une femme spirituelle douée de charme, à côté de l’aïeule souriante et qui n’invoque pas à tout propos son expérience, — (pourquoi pas ?)
… Champfleury s’est beaucoup débattu pour répondre à ceux qui prétendent qu’Hoffmann n’a pas le sens humain, et, par une confusion que nous voulons bien croire sincère, le dévoué raisonneur a cité les lettres plus ou moins sentimentales de l’auteur allemand à ses amis, comme s’il s’agissait de la moralité de la vie et non pas de la nature du talent !
C’est par le sentiment, même quand il est inexprimé, de cette poésie terrible, plus que par sa roulette, plus que par un pamphlet toujours populaire, plus que par tout ce qu’il a fait jamais, qu’il est resté le dominateur des esprits, et même de ceux qui lui sont rebelles : car on a répondu, bien ou mal, à toutes ses raisons, et, malgré l’accablante expression de son génie, l’intelligence humaine n’est pas vaincue, mais ses sentiments emportent tout, et ceux-là qu’il n’a pu convaincre de ce qu’il croit, il les a emportés par la beauté de ce qu’il écrit, et ils conviennent qu’ils sont emportés !
Flourens, quoi qu’il y soit aussi, qu’un historiographe d’académie, qu’un tabellion d’éloges officiels, dont l’original reste au greffe et dont la minute est donnée à la postérité, qui aimera à la lire pour la façon dont elle est libellée, je vous en réponds !
On l’y laisserait sans lui répondre, et même on ne l’entendrait pas.
Audin, lui, pourrait se vanter d’avoir fait une Vie complète de Calvin, à laquelle tous les partisans de Calvin sont tenus maintenant de répondre.
Les mille questions grosses de rêveries qui viennent à l’esprit sur ces êtres deux fois mystérieux qui sont en même temps poètes et femmes, on ne les fera donc point parce qu’on n’y répondrait pas.
II Elle ne l’augmentera pas, car c’est impossible, mais elle répondra noblement aux besoins impérieux de cette popularité sans exemple que La Fontaine doit à ses Fables.
… Je n’ose me répondre, avec cette Maison de Penarvan sous les yeux.
Paul Féval, que j’appelle la clef des cœurs par l’ironie, répondit à l’envoi de l’Antoine Quérard, que lui avait adressé M.
Or, ces gens-là, que suppose Feydeau pour avoir le plaisir de leur répondre, sont évidemment des cuistres de moralité, faciles à découdre sans qu’on soit pour cela, en fait de raisonnements vainqueurs, un sanglier d’Érymanthe ; mais la question n’en reste pas moins tout entière de la moralité dans l’art, lequel n’atteint réellement son but idéal et suprême qu’à la condition d’étre moral dans l’effet ou l’émotion qu’il produit, — ce qui, par parenthèse, est précisément le contraire de l’effet produit par les livres de Feydeau.
Il répond : « Ils ont marché, je marcherai ».
Toute la fin respire le charme de l’amitié, et porte l’impression de cette mélancolie douce et tendre, qui quelquefois accompagne le génie, et qu’on retrouve en soi-même avec plaisir, soit dans ces moments, qui ne sont que trop communs, où l’on a à se plaindre de l’injustice des hommes ; soit lorsque blessée dans l’intérêt le plus cher, celui de l’amitié ou de l’amour, l’âme fuit dans la solitude pour aller vivre et converser avec elle-même ; soit quand la maladie et la langueur attaquant des organes faibles et délicats, mettent une espèce de voile entre nous et la nature ; ou lorsqu’après avoir perdu des personnes que l’on aimait, plein de la tendre émotion de sa douleur, on jette un regard languissant sur le monde, qui nous paraît alors désert, parce que, pour l’âme sensible, il n’y a d’êtres vivants que ceux qui lui répondent.
Hâtez-vous de répondre à ces sophismes d’une science intéressée que le fait, invoqué à défaut du droit, est inexact et trompeur.
Ce fut alors que les progrès répondirent aux encouragemens. […] Une terre inculte ne répond pas toujours aux premiers soins du cultivateur. […] Votre vernis, trop faible, répond mal à la vivacité de mes couleurs. […] Un sujet aussi heureux promettoit beaucoup ; malheureusement les talens du Poëte répondaient mal au sujet. […] Les caracteres de ce Drame sont élevés, soutenus, & le style répond aux caracteres.
Il semble qu’on les ait rencontrés dans l’existence comme des personnages réels, que vous leur avez parlé et qu’ils vous ont répondu. […] Une fois, sommé par nous d’établir le compte en chiffres, il répondit à l’objection qu’il restait encore trente mille francs à employer : « Eh bien ! […] répondit Balzac. […] — Je suis plus pauvre que jamais, répondait-il en prenant un air humble et papelard ; rien de tout cela n’est à moi. […] Si vous interrogez les habitants de Fontainebleau, ils vous répondront que Denecourt est un bourgeois un peu singulier qui aime à se promener dans la forêt.
L’enlèvement du duc d’Enghien et le meurtre de ce malheureux et innocent jeune homme répondent par un crime réel à ces crimes supposés de M. […] Que M. de Talleyrand ait été interrogé par le premier consul pour savoir si l’enlèvement d’une poignée de conspirateurs inconnus sur le territoire de Bade, à quelques pas de la frontière française, entraînerait une guerre générale de la Russie, de la Prusse, de l’Autriche contre la France, et que le ministre des affaires étrangères ait répondu au premier consul qu’un si grand incendie ne serait pas allumé par une si faible étincelle, voilà le vraisemblable, et, selon toute apparence, voilà le vrai. […] me dit un jour M. de Talleyrand. — Non, mon prince, répondis-je ; vous savez que je ne veux pas servir deux maîtres, et que je ne vais point à la cour du nouveau roi tout en faisant des vœux pour que son gouvernement résiste à cet entraînement posthume qui porte le parti napoléonien aux champs de bataille. — Eh bien, reprit-il, priez la Providence de conserver M.
Je ne répondrais pas même qu’à l’avènement de Louis XVIII ramenant la paix nécessaire et présentant la liberté future à la nation, un soupir involontaire d’humanité et de bonne espérance ne se soit échappé de la poitrine du poète citoyen. […] « Faites-moi des échos tant que vous pourrez et tant que vous voudrez », leur répondit-il ; « quant à moi, je ne chante qu’à mon heure et qu’à mon goût. […] J’ai manqué ma vocation ; j’aurais été un grand financier. » — Je le crois, lui répondis-je, et surtout un très grand politique.
Nous serions embarrassé pour répondre, si nous devions fournir un moyen de recherche applicable automatiquement. […] Mais puisqu’au fond de nos conclusions il y avait une distinction radicale entre la société close et la société ouverte, puisque les tendances de la société close nous ont paru subsister, indéracinables, dans la société qui s’ouvre, puisque tous ces instincts de discipline convergeaient primitivement vers l’instinct de guerre, nous devons nous demander dans quelle mesure l’instinct originel pourra être réprimé ou tourné, et répondre par quelques considérations additionnelles à une question qui se pose à nous tout naturellement. […] On répondra qu’il y a des machines agricoles, et que l’usage en est maintenant fort répandu.
Elle se présente à lui comme la fille d’Otrée, roi opulent de toute la Phrygie, et comme une fiancée qui lui est destinée : « C’est une femme troyenne qui a été ma nourrice, lui dit-elle par un ingénieux mensonge, et elle m’a appris, tout enfant, à bien parler ta langue. » Anchise, au premier regard, est pris du désir, et il lui répond : « S’il est bien vrai que tu sois une mortelle, que tu aies une femme pour mère, et qu’Otrée soit ton illustre père, comme tu le dis, si tu viens à moi par l’ordre de l’immortel messager, Mercure, et si tu dois être à jamais appelée du nom de mon épouse ; dans ce cas, nul des mortels ni des Dieux ne saurait m’empêcher ici de te parler d’amour à l’instant même ; non, quand Apollon, le grand archer en personne, au-devant de moi, me lancerait de son arc d’argent ses flèches gémissantes, même à ce prix, je voudrais, ô femme pareille aux déesses, toucher du pied ta couche, dussé-je n’en sortir que pour être plongé dans la demeure sombre de Pluton ! […] On sait que Laïs ayant demandé dix mille drachmes à Démosthène pour une nuit, celui-ci répondit qu’il n’achetait pas si cher un repentir.
» elle se contentait, après les premiers mots, de faire un geste vers Empeytas qui répondait : « Je vous expliquerai cela ; » et le vent de l’inspiration tournait, et de l’explication il n’en était jamais question davantage. […] On rapporte (et c’était déjà dans ces années de conversion) qu’un homme distingué qui venait souvent chez elle, épris des charmes de sa fille qui lui ressemblait avec jeunesse, s’ouvrit et parla à la mère, un jour, de l’émotion qu’il découvrait en lui depuis quelque temps, des espérances qu’il n’osait former ; et Mme de Krüdner, à ce discours assez long et assez embarrassé, avait tantôt répondu oui et tantôt gardé le silence ; mais tout d’un coup, à la fin, quand le nom de sa fille fut prononcé, elle s’évanouit : elle avait cru qu’il s’était agi d’elle-même. — Au reste, pour bien entendre, selon la mesure qui convient, ce reste de facilité romanesque chez Mme de Krüdner au début de sa conversion, et aussi la décence toujours conservée au milieu de ses inconséquences du monde, il faut ne pas oublier ce mélange particulier en elle de la légèreté et de la pureté livonienne qui explique tout.
Cousin lui-même, bien que plus rapproché du journal par son âge et par ses amis, s’en séparait crûment dans la conversation ; il ne répondait pas de ses disciples, il censurait leur marche, et savait marquer plus d’un défaut avec quelque trait de cette verve incomparable qu’on lui pardonne toujours, et que le Globe ne lui paya jamais qu’en respects. […] Dans des observations qui suivent, on répond fort bien à ce gentilhomme flamand, un peu puriste, que, s’il est bon de bannir de la conversation et des écrits ces mots aventuriers dont parle La Bruyère, qui font fortune quelque temps, il ne faut pas exclure les expressions que le besoin introduit ; et à propos de distingué tout court qui choquait alors beaucoup de gens et que beaucoup d’autres se permettaient, on le justifie par d’assez bonnes raisons : « On parle d’un peintre et on dit que c’est un homme distingué : on sait bien que ce doit être par ses tableaux ; pourquoi sera-t-on obligé de l’ajouter ?
Cette curiosité et cet enthousiasme le chatouillaient agréablement ; il ne se lassait pas de répondre aux questions ; il demandait que le commentaire fût « une imperceptible apologie ». […] Interrogé sur son état, il répondit par un vers de Malherbe : Je suis vaincu du temps, je cède à ses outrages.
Sully Prudhomme a répondu par avance ; il a fait comme ce philosophe antique devant qui l’on niait le mouvement : il a marché. […] Il faut toutefois reconnaître que ces êtres aimables ou terribles répondaient à une interprétation singulièrement mesquine de l’univers.
Dans le roman, les imaginations passionnées de George Sand répondent, à travers deux siècles, aux tendres rêveries d’Honoré d’Urfé, et le naturalisme de Flaubert et de Zola répète la réaction réaliste de Sorel et de Scarron. […] … Celui-ci se relève pour continuer, intarissable et subtil, à commenter les vers de Baudelaire : Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
» répondait le parterre. « Attendez donc, s’il vous plaît. » Sur quoi, le More allait, dans la coulisse, se munir de la vessie à sang de boeuf, qu’il devait écraser sur la poitrine d’Hédelmone au moment voulu. […] Qu’ils parlent, si bon leur semble ; on leur répondra.
S’appuyant sur la science, d’une Métaphysique à une Éthique va sa « Philosophie évolutive » d’où l’Œuvre entière découlera répondant à son concept, que : « toute œuvre poétique n’a de valeur eue si elle se prolonge en suggestion des lois qui ordonnent et unissent l’être total du monde, évoluant selon de mêmes rythmes ». […] Mais aussi, qui peut n’exister pas, s’il est utile de passer sous silence la dite mesure, — ou, tout à l’heure qui en insistant marquera des temps, de toute l’intensité du son se répondant en puissances de suggestion.
Il demanda qui c’était, on lui répondit : « Mme Récamier. » * * * — Dans la maison en face la mienne, il me semble m’apercevoir qu’une femme regarde, regarde sans cesse du côté de nos fenêtres. […] Il nous répondait qu’il y avait bien songé, qu’il ne cherchait qu’à faire des études d’après nature, qu’il n’y avait que cela de bon, qu’il lui arrivait de dessiner souvent dans les rues, qu’il avait même proposé à L’Illustration de prendre une page, pour lui faire des scènes parisiennes, comme celles dont nous lui parlions, mais qu’on était si peu intelligent dans cette boutique, qu’on n’avait pas voulu.
Préface de la première édition (1860) « Je dis en effet ce que je dis, et nullement ce qu’on assure que j’ai voulu dire, et je réponds encore moins de ce qu’on me fait dire, et que je ne dis point. » La Bruyère 4. […] — Quelquefois, comme ça », répond l’ouvrier.
Un mendiant, auquel le poète demande comment il s’appelle, répond : Je me nomme le pauvre. […] Il nous semble que l’on peut répondre par l’affirmative à une question ainsi précisée.
Je dis qu’ils ne sont pas d’accord sur la durée du voyage si Pierre affirme que Paul est resté absent un temps déterminé, qu’il a mesuré en A, Paul lui répondra qu’il est bien certain d’être resté moins longtemps en voyage, parce qu’il a lui-même mesuré la durée de son voyage avec une unité de temps définie de la même manière, et l’a trouvée plus courte. […] Une des formules de Lorentz donne la réponse : l’horloge du point M marque 2 h. » « Je réponds : Paul est incapable de lire quoi que ce soit ; car, en tant que se mouvant, selon vous, par rapport à Pierre immobile, en tant que référé à Pierre que vous avez supposé référant, il n’est plus qu’une image vide, une représentation.
Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Je ne répondrais pas que, dans un congrès européen où tous les esprits des diverses nations et des diverses littératures seraient représentés, la définition de l’esprit français par M.
J’ai plus de cinquante-cinq ans, je suis censé très grave aux yeux de quelques-uns ; je viens de terminer un gros livre à demi théologique et d’analyse morale sur Port-Poyal et les Solitaires ; je suis professeur dans une école supérieure et, comme tel, investi de la confiance d’un ministre ami64, à laquelle j’ai à cœur de répondre dignement, et que je tiens à honneur de justifier.
Molé en avait écrit en ce sens, lui répondit à tête reposée, et sa lettre, qui ne visait qu’à excuser leur ami commun et à chercher à sa conduite des raisons atténuantes, est devenue sous cette plume ingénieuse et subtile le portrait le plus merveilleux, le plus achevé, du moral de Chateaubriand à toutes les époques.
Le vieux et brave Friant, ce modèle des divisionnaires dans la main de l’Empereur, en avait, jugé avec son coup d’œil exercé : « Sire, nous ne « viendrons jamais à bout de ces gens-là, si vous ne les « prenez à revers, au moyen de l’un des corps dont « vous disposez. » — « Sois tranquille », lui répondit Napoléon ; « j’ai ordonné ce mouvement trois fois, et « je vais l’ordonner une quatrième. » C’était le corps de d’Erlon que Napoléon avait demandé à Ney dès trois heures un quart ; un ordre rédigé par le maréchal.
Dans notre France surtout, de ce côté-ci de la Loire, au sein des provinces centrales et passablement prosaïques de Picardie, Berry et Champagne, il n’y eut guère, à aucune époque, de poésie populaire proprement dite, de poésie vivante et chantée ; seulement la malice des fabliaux circula ; la moquerie, la jovialité de certains mystères, répondirent au bon sens railleur et matois des populations.
Si ce volume, qui ne doit pas contenir moins de six mille vers, tombait aux mains de lecteurs qui aiment peu les vers, et ceux d’amour en particulier ; si, d’après la façon austère et assez farouche qui essaye de s’introduire, on se mettait aussitôt à morigéner l’auteur sur cet emploi de sa vie et de ses heures, à lui demander compte, au nom de l’humanité entière, des huit ou dix ans de passion et de souffrance personnelle que résument ces poëmes, et à lui reprocher tout ce qu’il n’a pas fait, durant ce temps, en philosophie sociale, en polémique quotidienne, en projets de révolution ou de révélation future, l’auteur aurait à répondre d’un mot : qu’attaché sincèrement à la cause nationale, à celle des peuples immolés, il l’a servie sans doute bien moins qu’il ne l’aurait voulu ; que des études diverses, des passions impérieuses, l’ont jeté et tenu en dehors de ce grand travail où la majorité des esprits actifs se pousse aujourd’hui ; qu’il s’est borné d’abord à des chants pour l’Italie, pour la Grèce ; mais qu’enfin, grâce à ces passions mêmes qu’on accuse d’égoïsme, et puisant de la force dans ses douleurs, en un moment où tant de voix parlaient et pleuraient pour la Pologne, lui, il y est allé ; qu’il s’y est battu et fait distinguer par son courage ; que, s’il n’y a pas trouvé la mort, la faute n’en est pas à lui ; qu’ainsi donc il a payé une portion de sa dette à la cause de tous, assez du moins pour ne pas être chicané sur l’utilité ou l’inutilité sociale de ses vers.
Lorsqu’il fut sorti de la caverne après avoir crevé l’œil unique du cyclope, celui-ci répondait à ceux qui, accourus à ses cris, lui demandaient de qui il avait tant à se plaindre, — de Oύτις ; (de Personne).
Cependant si, au lieu de faire abstraction de mes sens extérieurs, pour ne me servir que de mes sens intérieurs ; si, ouvrant les yeux et remuant la main, je me vois et je me touche dans toutes les régions de mon corps, depuis les cheveux de ma tête jusqu’aux ongles de mon pied, je sens très bien alors que partout sous mon doigt qui se promène, le moi s’éveille et répond ; et si je pouvais atteindre au-delà de la surface cutanée aux organes eux-mêmes, le moi s’y ferait également sentir par une sensation distincte, comme il arrive d’ailleurs en mainte circonstance, lorsque la digestion s’exécute péniblement, lorsqu’un calcul se forme dans le rein, lorsqu’un tubercule se développe dans le poumon.
Sans prendre une part directe aux affaires de l’État de Virginie, l’illustre législateur eut l’occasion plus d’une fois de répondre aux avis confidentiels qu’on réclamait de son expérience.
Carrel, ne varient pas plus que son talent, nous répondent qu’il saura les remplir.
Oui, nous sommes encore et nous resterons, je l’espère, quelque chose de tout cela ; à ceux qui pensent que notre jeunesse est en train de se faire doctrinaire, à ceux qui craignent que la future République n’affecte trop un jour le goût américain, nous répondrons par ce carnaval de 1833.
et que tous ceux qui ont eu à leur jour une part de la responsabilité politique et de ses fièvres veuillent bien répondre sans y mêler d’arrière-pensée : est-il rien de plus difficile et qui exige une trempe, une vocation plus particulière ?
Pour que l’état politique et philosophique d’un pays réponde à l’intention de la nature, il faut que le lot de la médiocrité, dans ce pays, soit le meilleur de tous ; les hommes supérieurs, dans tous les genres, doivent être des hommes consacrés et sacrifiés même au bien général de l’espèce humaine.
Il ne répond pas aux objections par des coups de tonnerre.
. — Couci couça », répond un plaisant du parterre, et ce mot, que l’oreille seule suggère, se trouve être un jugement sur la pièce, et la tue.
Le dernier chapitre du livre ne répond déjà plus tout à fait à la situation présente : je me suis contenté d’y ajouter quelques notes indispensables.
Comment en un plomb vil for pur s’est-il changé Le plus triste, c’est que cette transformation n’est peut-être point un si grand mystère, Méphistophélès, à qui Faust fait des phrases, lui répond tranquillement : Un plaisir surnaturel !
« À partir de dix heures, écrit quelque part Jean Carrère, une fumée épaisse, régulière et progressive comme, depuis, je n’ai vu la pareille qu’en escaladant les flancs du Vésuve, montait des tables, se gonflait au plafond en lourds nuages et sortait par les soupiraux avec la lenteur d’une chose éternelle. » Répondant au vœu général, quelques assistants de bonne volonté, voisins du mur, manœuvrent les poulies des vasistas qui résistent, pour laisser pénétrer l’air, et l’on feint de croire que l’on se trouve mieux.
Le tendre et clairvoyant Virgile semble répondre, comme par un écho secret, au second Isaïe ; la naissance d’un enfant le jette dans des rêves de palingénésie universelle 96.
Tout ce qui est fait pour réussir doit répondre à ces deux besoins ; car le monde veut à la fois changer et durer.
» Simon répondit : « À qui irions-nous, Seigneur ?
Mais cet élément original qui n’a de communauté de nature avec aucune chose répondant à nos noms, et auquel nous ne pouvons donner aucun nom que le sien, sans impliquer quelque théorie fausse ou chancelante, c’est le Moi.
Un jour, aux Lénéennes, un homme, un inconnu, « quelqu’un », dit le Scholiaste, — είς τις — élu mystérieux de Melpomène, pris aux cheveux par elle, comme Achille le fut par Pallas, Habacuc par l’Ange, s’élance sur la table du sacrifice, converse avec le Chœur, lui parle, lui répond.
Je crois l’entendre d’ici me répondre que cette pente où l’on va est une loi fatale pour toute littérature qui a beaucoup duré et qui a eu déjà plusieurs siècles de floraison et de renaissance ; qu'en attendant il faut tirer de chaque âge le meilleur parti possible, lui demander l’œuvre à laquelle il est le plus propre, et que, d’ailleurs, nous n’en serons pas de sitôt pour cela à l’école de Byzance, que nous n’en sommes qu’à celle d’Alexandrie.
» On lui répond en chœur : « C’est notre caissier !
L’article répondait à une chronique signée Le Masque de Fer, « Échos.
» Et Voltaire répond : « Sans doute ; c’est-à-dire qu’il y a du plaisir à n’avoir point du plaisir. » Nous connaissons tous, critiques à nos heures, ce plaisir subtil qui consiste à dire hautement qu’on n’en a pas eu, qu’on n’a pas été « pris », qu’on a gardé intacte sa personnalité.
Ils chargèrent de cette occupation le célèbre la Monnoye, qui leur répondit : Laissons en paix monsieur Ménage ; C’étoit un trop bon personnage Pour n’être pas de ses amis.
Tels sont les doutes que nous éprouvions en relisant dans une nouvelle édition améliorée cette œuvre sérieuse et forte, qui nous agrée par un endroit, nous refroidit par un autre, où les jugements, toujours solidement motivés, ne répondent pas toujours à nos propres impressions.
les plus habiles lui répondent qu’ils n’en savent rien ; qu’en ceci chaque comédien est resté le maître de se montrer tout à fait comme un grand seigneur qui fronde, et de très haut, les vices de l’espèce humaine, ou tout à fait comme un philosophe qui s’en attriste.
Mais on a répondu très ingénieusement et très solidement à la fois, que pour classer des idées, il fallait premièrement en avoir ; que prétendre arranger l’entendement d’un enfant, c’était vouloir arranger une chambre vide.
On trouvera mon système plus spécieux que solide ; on pourra l’attribuer à mon enthousiasme pour un art auquel je dois l’honneur de siéger parmi vous ; mais je rappellerai l’hypothèse dans laquelle je me suis placé ; et je répondrai d’ailleurs que l’histoire de certains peuples de l’antiquité repose sur des traditions bien plus incertaines et sur des conjectures bien moins vraisemblables.
On lui faisait observer qu’il avait répété plusieurs fois ce mot : « Vous avez raison, répondit-il, j’aurais dû dire, pour varier, d’Étéocle et de Polynice. » Ses sarcasmes étaient autant de crimes qui étaient notés, dénoncés, et dont on se promettait dès lors de lui faire porter la peine.
Nous aurions voulu qu’on eût répondu une fois pour toutes aux esprits les plus forts, les plus imposants, qui ont regardé sans rire ce pays qui semble exciter je ne sais quelle méprisante gaîté, et qu’on eût renversé, par exemple, pour ne plus le voir jamais debout, ce jugement terrible d’un de ces grands esprits qui ont, dans les choses de l’histoire, l’infaillibilité de leurs instincts : « Quand on m’aura montré des sociétés aussi fortes que la judaïque et que la chrétienne (si c’est la chinoise, montrez-le !)
On y a répondu !
Que Tocqueville voie le caractère essentiel de la Révolution française dans le changement administratif, qu’il phrase tant qu’il pourra sur la taille, la corvée, l’exemption d’impôts pour les nobles et la liberté politique, si chère à son cœur, il ne nous donne que les anciennes vues de détail de l’école philosophique et physiocratique dont il est le disciple attardé, et il répond à la question par la question même.
Pendant que nous parlions de l’idolâtrie au théâtre et que nous dénoncions l’histrionisme comme un des signes de la fin des temps pour les peuples, les mœurs publiques nous répondaient.
Le livre qu’il a laissé derrière lui est d’une généralité de portée qui passe bien au-dessus de toutes les spécialités du noble métier qu’il enseigne, et répond, par le démenti le moins cruellement, mais le plus positivement donné, à toutes les idées badaudes et lâches qui règnent actuellement sur le monde dégradé… III Jamais, il faut le reconnaître, homme d’action, et d’action brutale aux yeux de l’universel préjugé, n’a plus magnifiquement glorifié la spiritualité de la guerre que l’intelligent et profond soldat auquel nous avons affaire.
Elle pourra continuer de se faire les questions que Guizot s’est lui-même posées, sans pouvoir y répondre, sur ce qui met en branle le génie puissant de Shakespeare et fut ce que Newton appelait, avec une familiarité presque sublime, « le coup de pied de Dieu ».
Le stoïcien avait traversé toute la vie dans le respect historique et social des institutions et des idées chrétiennes, mais sans aller plus loin du côté du ciel, et il retrouva peut-être, à l’heure de mourir, sur son âme, la bénédiction paternelle du mendiant qui avait répondu de lui devant Dieu.
Par-là, il aurait répondu péremptoirement aux hommes de cette école historique qui n’était que philosophique et révolutionnaire, et qui cherchèrent, au xviiie siècle, par exemple, à établir des parentés républicaines, entre nous et Rome, et il leur aurait démontré que si nous tenons autant à Rome que nous tenons peu à la Grèce, ce n’est pas, certes !
Il est vrai que, sous le dernier des Stuarts, cette théorie, qui saignait encore du coup de hache qui avait fait tomber la tête de Charles Ier, fut définitivement mise en pièces, mais elle n’était pas tombée du ciel comme un bouclier salien, et, pour qu’elle se fût si souverainement posée, il fallait qu’elle répondît à des sentiments publics, à des idées qui avaient cours.
On peut l’affirmer avec sécurité, tout le temps qu’il n’y aura pas pour l’éternelle et péremptoire instruction des générations un Mémorial de Yuste comme il y a un Mémorial de Sainte-Hélène (et il paraît que cette grande confession à la Postérité qui tente les âmes les plus fortes, en fait de grands hommes, et qui avait aussi tenté Charles-Quint, n’existe plus), on n’aura le mot des questions que soulève ce mystère à demi voilé qui s’appelle le Charles-Quint de Yuste dans l’histoire, qu’en le demandant à l’Espagne, après l’avoir demandé à lui-même, car lui seul, il ne répond pas !
S’efforcera-t-on d’y répondre ?
» Qu’ont-ils à répondre, les rayons ?
Il le couvre de sa dignité personnelle, — de sa propre autorité morale, — et un prêtre, et un bon prêtre comme l’abbé Maynard, doit en avoir une immense… Il ne se ravale pas et ne ravale pas l’homme dont il a écrit la vie parce qu’il l’admire ; il ne le justifie pas des calomnies (qu’on ne fait d’ailleurs pas cesser en y répondant) ; il dédaigne les accusations des partis, dont tout homme d’action est victime dans ce monde infâme, et qui, pour les fortes épaules, sont toujours faciles à porter.
Ce que nous avons voulu, nous, simplement indiquer, c’est qu’il y avait dans ce livre posthume des qualités et un accent qu’on ne connaissait pas à Lamennais, et qui le faisait différer de lui-même, tout en y ajoutant… La Correspondance de Lamennais répondra, pour les réfuter, à deux idées communes : la première, que cet ardent tribun de l’Église d’abord et ensuite de la démocratie, traité dernièrement encore de pessimiste, de malade et de furieux, par quelqu’un qui se porte très bien probablement, eut une âme ambitieuse et ulcérée ; et la seconde, que l’esprit, cette chose svelte, retroussée, légère, n’entrait pour rien dans la composition de son talent surchargé, grandiose et pompeux.
À toutes les déclarations d’amour et de désespoir de sa malheureuse maîtresse abandonnée, il répondit par : administration et gouvernement.
En philosophie, une bonne distinction a quelquefois l’importance d’une découverte ; mais ici il y a plus qu’une distinction, il y a une systématisation tout entière, avec laquelle on répondra désormais au Rationalisme sur cette question de la Raison, qu’il a si cruellement et si machiavéliquement troublée en la séparant de la Foi.
Un prêtre d’ailleurs, et nous sommes heureux d’avoir à nous couvrir de l’autorité d’un prêtre, a répondu déjà à cette théorie du R.
C’est la seule explication qu’on puisse donner de ce triste phénomène : un homme si bien doué, produisant un système qui répond si peu aux ambitions de sa pensée !
Ribot : « Il faut être complètement aveugle, ou entièrement chloroformé par la puanteur judaïque (Schopenhauer déteste les juifs, comme les hommes du théisme qui a précédé le Christianisme sur la terre), pour ne pas voir qu’au fond l’animal est la même chose que nous et qu’il n’en diffère que par accident. » Ailleurs, il se demande ce « que serait l’homme, si la nature, pour faire le dernier pas qui conduit à lui, était partie du chien ou de l’éléphant », — et il se répond sans sourciller (pourquoi sourcillerait-il ?)
Les Conférences de Notre-Dame de Paris sont un magnifique traité de dogme et de morale dressé contre la philosophie du xixe siècle, et répondant à ses erreurs.
Comment y répond-elle aujourd’hui ?
Il répond à la question par la question.
Mais on sait moins qu’à huit ans, prisonnier avec les compagnons de son père, il ne pleura pas pour sa prison mais pour la petite épée qu’on lui ôta, et que, menacé du bûcher, le stoïque bambin répondit que « l’horreur de la messe lui ôtait l’horreur du feu ».
Voilà tout le livre et la question qu’il pose, mais à laquelle il n’a malheureusement pas répondu.
Assurément, l’aristocrate de sentiment et de sensation à qui j’avais affaire ne nous donnerait pas quelque crime grossier accompli sur une femme commune, et auquel elle répondrait par quelque vengeance physiquement féroce ou bassement perfide, comme on nous en donne tant dans les livres sensuels et matériels dont, à cette heure, nous nous repaissons.
Seulement ici, disons-le bien, une vocation réelle se dessine : rendre la réclame lisible aux bourgeois qui s’ennuient et forcer l’art à répondre docilement au coup de sonnette du comptoir et au judas du marchand !
… C’est là une question à laquelle, seul, il répondrait, et, du reste, qu’importe ?
C’est ce que rappelait spirituellement le célèbre mathématicien Poinsot : « Si quelqu’un me demandait de définir le temps, je lui répondrais : “Savez-vous de quoi vous parlez ?” […] Une classification, en physiologie générale, doit répondre aux phénomènes de la vie, indépendamment de la complication morphologique des êtres, et doit se fonder uniquement sur les propriétés universelles de la matière vivante, abstraction faite des moules spécifiques dans lesquels elle est entrée. […] Toutefois, nous pensons que ces vues théoriques qui reposent sur des résultats évidents et incontestables ne répondent pas à la véritable conception physiologique des phénomènes. […] On a répondu affirmativement à cette question.
« Non, lui répond justement Sainte-Beuve, non, en littérature, on ne voudrait point ne pas être soi… on voudrait bien s’approprier certaines qualités d’un autre… mais en restant toujours soi. » Et tout à coup un adoucissement se fait dans sa voix… et il reconnaît à Hugo un grand don d’initiation : « Oui, c’est lui qui m’a enseigné à faire des vers. […] je te comprends, toi, tu es un créateur, tu es un génésiaque, et te voilà en train de fabriquer, là, tes petites genèses… » À quoi Crémieux un peu interloqué répond : « Eh bien ! […] Je l’ai rassuré en lui disant : « J’en réponds ! […] » On répond : « À Cognard.
Grand qui signifie grand-seigneur, a une signification plus étendue & plus incertaine ; nous donnons ce titre au sultan des Turcs, qui prend celui de padisha, auquel grand-seigneur ne répond point. […] Le renard qui interrogé par le lion sur l’odeur qui exhale de son palais, lui répond qu’il est enrhûmé, est un courtisan habile. […] Sum, envoyé de Pologne, de ne point recevoir le roi Stanislas, lui répondit : dites à votre maître que la France a toûjours été l’asyle des rois. […] Nul n’auroit répondu, nous adorons des images, des idoles. […] Il n’y a que le cas où les statues rendoient des oracles, qui ait pu faire penser que ces statues avoient en elles quelque chose de divin ; mais certainement l’opinion regnante étoit que les dieux avoient choisi certains autels, certains simulacres, pour y venir résider quelquefois, pour y donner audience aux hommes, pour leur répondre.
Mme de Staël lui répond : « Ne voyez-vous pas le danger de la France ? […] L’Empereur répond, encore une fois, à sa manière : par le bulletin de victoire d’Austerlitz. […] Il serait aisé de répondre à M. […] Tous deux répondaient à des besoins réels et tous deux avaient des racines dans la nature de l’esprit. […] Cette question il se l’est posée à lui-même et il y a répondu plus d’une fois, sans jamais varier, et de la façon la plus catégorique.
Nous avons un moyen aisé d’y répondre avec quelque précision. […] L’expression ne surprend personne, attendu qu’elle répond à une conception généralement acceptée. […] Il répond « à ce besoin de commérage qui est, ainsi que nul n’en ignore, un des instincts primordiaux de notre nature. […] À son mari, qui demande si elle a aimé Pelléas, elle répond : « Je l’ai aimé. » Elle est douce. […] À toutes ces questions il nous est enfin permis de répondre avec certitude.
La fumée qui s’échappe de la soupière répond par la perfection d’imitation au jeu de scène qui ouvre le repas et sur lequel l’attention du spectateur est appelée et maintenue pendant un certain temps. […] On en a vu des exemples, et jamais l’effet n’a répondu à l’attente. […] Ce sont donc, dans ce cas, ces types généraux et invariablement fixés dont le théâtre nous doit la représentation fidèle, puisque eux seuls répondent aux formes que le temps a imposées à nos idées. […] Mais alors il ne faut pas que la mise en scène s’attarde à remuer d’énormes machines ; il faut qu’elle se fasse alerte et quelque peu féerique pour répondre aux coups d’aile de l’imagination poétique. […] On voit donc combien l’effet général du décor répond mieux à l’idée poétique que les effets particuliers d’une mise en scène plus naturaliste.
On lui a montré d’autres enfants en lui disant bébé ; on l’a appelée elle-même de ce nom ; à présent, elle y répond. […] Je réponds décidément non.
La jeune fille fut longtemps sans répondre ni à moi ni à sa tante ; elle tenait sa tête entre ses mains et se cachait les yeux avec les belles tresses coupées de ses cheveux d’or, qui dégouttaient de ses larmes. […] — Oui, dis hardiment tout, répondit la mère ; il n’y a point de honte à s’aimer quand on s’aime honnêtement comme toi et lui.
Il va sans dire qu’on ne nie pas l’existence de chants lyriques : épopée et lyrisme répondent à deux besoins de l’âme humaine : mais l’épopée vient des narrations épiques. […] De bonne heure s’était ébauchée l’organisation des cycles qui répond à un besoin naturel de l’esprit humain.
Il écrit en 1840 le mémoire sur la Propriété, pour répondre à une question de l’Académie de Besançon. […] Manuel (1773-1827), répondant à Chateaubriand sur la guerre d’Espagne, avait paru faire l’apologie de la condamnation de Louis XVI.
» Elle répond : « Il ne m’attire ni ne m’effraye plus. […] À quoi il est aisé de répondre que ce que ces auteurs perdent d’un côté à être traduits, ils le regagnent d’un autre, et avec usure.
Au mot du prince d’Aurec : « Il y a la manière », répond le mot de Mme Blandain : « Vous vous croyez des Grammont-Caderousse ». […] Or, le premier parmi les politiques de son éducation et de son monde, il a proclamé qu’il n’y a plus de centre gauche ; qu’il ne faut plus qu’il y en ait, non plus que de parti radical ; que cela ne répond plus à rien ; et que ce qu’il faut fonder, c’est un grand parti national, un large torysme, généreux, humain, hardi aux réformes, — en face du socialisme révolutionnaire.
Quant à votre question sur le progrès et la décadence, je ne puis y répondre. […] », Balzac — me semble-t-il — a déjà répondu, il y a soixante et dix ans, — à une époque où la question se posait déjà avec la même acuité.
Mais l’analogie ne peut s’établir directement entre l’attitude et l’harmonie, car à la Ligne c’est le Rythme qui répond ; cependant certains caractères communs les rapprochent. […] Stéphane Mallarmé et, si je le compare à des poètes de sa génération, il me paraît certes dépassé par la richesse aux cent voix qui se répondent dans les Fastes de M.
Aux instances d’Orosmane elle ne sait que répondre ; elle demande que le mariage soit différé et elle s’enfuit. […] Il y répondit en vingt-deux jours.
répondrai-je, c’est lui qui est, et tout le reste qui paraît être. […] Autrefois tu m’écoutais ; j’espérais voir quelque jour ton visage ; car je t’entendais répondre à ma voix.
Le sentiment le plus abstrait du devoir », me répondit-il. […] Il ne faut nullement répondre, ni faire semblant d’entendre ce que l’ennemi dit.
Bedloe, on se rappelle de quelle façon équivoque celui-ci, ayant raconté que dans une vision opiacée il s’était vu tomber mort, refusa de répondre quand on lui fit remarquer qu’il venait de prouver l’inanité de son hallucination. […] Une vision en plein Océan polaire après d’étranges aventures dans une île inconnue, une maison qui s’abîme singulièrement par une tempête, la résurrection d’un cataleptique, des ressemblances bizarres, une ombre sur une porte, un corbeau qui répond merveilleusement juste ; en ces faibles atteintes au vraisemblable, consiste tout le fantastique mesuré de Poe, qu’atténue encore une science exacte des transitions, du milieu et du moment propices.
Elle lui répondait par de petites tapes sur l’épaule… Il lui découvrait une beauté toute nouvelle, qui n’était peut-être que le reflet des choses ambiantes, à moins que leurs virtualités secrètes ne l’eussent fait s’épanouir. » Les virtualités secrètes ! […] Et, du reste, il était à son aise pour se montrer tel dans le sujet qu’il a choisi, et ce serait là ce qu’il répondrait si on lui faisait un reproche.
Les dandys les plus célèbres de l’Angleterre, de 1794 à 1815, se lèvent pour répondre. […] Faute capitale, car toute l’édition, si bien faite qu’elle soit d’ailleurs ultérieurement, en répondra sur sa tête, c’est-à-dire sur son succès !
en me laissant l’idée (arrive jusqu’ici, je puis dire la certitude) qu’il n’entendrait guère me répondre, ce dont en effet tout son esprit le laisse peu capable.
Gonod a jugé à propos de répondre à ces pauvretés qui ont fait orage dans le pays ; nous ne savions pas que l’Auvergne fût si loin de Paris encore.
Afin qu’ici tout se réponde, Fit les cieux pour briller sur l’onde, L’onde pour réfléchir les cieux.
Les sentiments qui ne réveillent dans la pensée aucune idée morale aucune réflexion générale, sont probablement des sentiments affectés qui ne répondent à rien de vrai dans aucun genre.
Boileau ne répondit particulièrement à aucun des pamphlets qu’on fit contre lui.
Qui croirait qu’on attendra encore près d’un demi-siècle pour que Lamartine, Hugo, Musset répondent à cette voix ?
Mais en répondant à l’appel de Sainte-Beuve, il retint de la forte discipline de Benoist une méthode impersonnelle et rigoureuse, le respect des textes et des faits, l’habitude de l’enquête patiente et scrupuleuse, la défiance de l’esprit brillant et de l’esprit de système.
— Non, répondait-il simplement, j’en ai remis.
. — Les individualistes répondent à cela que le pouvoir de l’homme sur la nature n’est pas tout et que le développement scientifique et industriel peut aller de pair pour beaucoup d’hommes avec un asservissement croissant des volontés et des caractères : que la solidarité accrue ne s’accompagne pas nécessairement d’un accroissement du sentiment de puissance de l’individu, mais au contraire, du sentiment de sa dépendance.
Si l’on se pose cette question, on répondra ordinairement : on sait bien que c’est B qui est la cause de C, puisqu’on voit toujours B se produire avant C.
Le poète eût pu répondre : « Je n’ai rien. » La misère des lieux plaidait assez pour lui, mais c’était un honnête homme.
Un mémoire sur l’Étude du grec au Moyen Âge, que j’avais commencé pour répondre à une question de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, absorbait toutes mes pensées.
Sans insister sur les précautions qu’il convient de prendre, disons que la formule cherchée, pour être complète et féconde, doit répondre à cette définition 16 : « L’analyse d’un caractère, si elle est bien faite, donne un air de nécessité à tous les actes d’un homme. » § 3. — On inaugure en ce moment en France un troisième procédé d’étude qui consiste à déterminer directement les facultés, les habitudes, les particularités d’un individu.
Le mode d’exposition est également net, lucide, simple, peut-être simple à l’excès, ce qui est bien près de l’inexactitude ; car, quoique la clarté et la simplicité soient des qualités éminemment philosophiques, quand on voit un auteur répondre à une question complexe par une formule nette, prétendre embrasser tous les phénomènes et éclaircir toutes les obscurités, il y a sagesse à se méfier de quelques erreurs.
« De ce que j’ai fait une faute, ce n’est pas une raison de les commettre toutes », répondait Mme de Montespan à quelqu’un qui s’étonnait de la voir faire maigre en carême.
Nous répondons : Construire le peuple.
Tout comme un autre, répond-il.
Ils répondront que l’énergie d’une phrase et l’effet d’une figure tiennent si bien, pour ainsi dire, aux mots de la langue dans laquelle on a inventé et composé, qu’ils ne sçauroient eux-mêmes se traduire à leur gré, ni donner le tour original à leurs propres pensées, en les mettant de françois en latin, encore moins quand ils les mettent de latin en françois.
Vitruve en nous disant que tous ces vases devoient être de tons differens, nous dit assez que l’ouverture et leurs autres dimensions ne doivent pas être les mêmes, et comme ces vases étoient encore placez à une distance differente des acteurs, il falloit bien qu’ils fussent des échos plus ou moins faciles à ébranler afin de répondre uniformement.
Et si vous me dites qu’à faire ainsi, l’on finit par dénaturer le poète, l’on finit par ne plus chercher en lui que le musicien et par ne plus le trouver poète quand il ne fait plus de la musique ; je vous répondrai que, quand on commence à sentir cela, on doit faire taire l’orchestre comme on éteint une lampe ; qu’on doit cesser de lire tout haut et recommencer à lire tout bas et que, de même que pour saisir l’idée et s’en pénétrer on doit d’abord lire tout bas, de même, après avoir assez longtemps lu tout haut, on doit revenir à la lecture intime pour retrouver devant soi l’homme qui pense.
Elles sont heureuses d’avoir à répondre à ces vieilles bêtises traditionnelles qui ne font pas que de courir les rues, mais qui y bâtissent des maisons… Pour elles, c’est l’occasion de thèses faciles et infinies dans lesquelles elles frétillent comme le poisson dans l’eau.
Les siens, d’une extrême ténuité, ne répondaient pas à sa forte charpente.
» répondit-il, et c’est là un mot beau et vrai, car c’est là qu’avec sa nature de poète il devait siéger.
Louis Teste, qui se demande pourquoi, ne répond pas à cette question.
Il a donc accepté cette diminution historique de Colomb par M. de Humboldt, mais pour y répondre.
Ce sont des faits corrélatifs, quoiqu’ils ne soient pas du même ordre, et quand il parlera du Christianisme avec plus de légèreté qu’il ne comporte, c’est toujours par le fait de la corruption romaine, qui ne pouvait être vaincue que par quelque chose de supérieur à l’humanité, qu’on lui répondra.
., et, le respect que j’ai pour Goethe ne m’empêchera point de le citer, vous savez avec quelle fatuité béatifiée Trissotin y répond par son : « Oh !
Nous lui demanderons, enfin, s’il y a un christianisme transcendant, supérieur ; un christianisme de l’avenir, qui réalisera en ce monde une société parfaite, ainsi que l’ont cru tous les hérétiques, tous les illuminés et tous les utopistes de la terre ; et, s’il nous répond qu’il n’y en a pas, nous lui demanderons alors pourquoi le livre de M. l’abbé Mitraud ?
L’ensemble chez eux n’est jamais harmonique, et si nous ne cachons pas notre admiration devant certains fragments, nous sommes contraints de reconnaître que l’œuvre n’est pas essentiellement nouvelle, qu’elle ne répond pas à notre conception de l’art d’aujourd’hui.
Près de 10 000 exemplaires de cet ouvrage, vendus en deux ans, m’ont prouvé que mes efforts répondaient à l’attente du public. […] Vantez-leur Rousseau, Montesquieu, Chateaubriand, l’Émile, la Vie de Rancé, ils répondent dédaigneusement, faute d’avoir lu, et ils aiment mieux garder leur fausse opinion que d’avouer qu’ils n’ont pas le droit d’en avoir. […] Et c’est ce que répondait Musset, qui a largement imité Byron : On m’a dit l’an dernier que j’imitais Byron… Vous ne savez donc pas qu’il imitait Pulci ? […] Que répondrons-nous à ce justicier foudroyant, apparu sur les nuées avec la rapidité, la soudaineté, la violence de l’éclair ? […] Chaque antithèse répond ici à un fait d’histoire.
Oui, répond M. de Lamartine. […] Nous croirions gaspiller notre temps et nos paroles, en répondant aux clameurs de quelques esprits chagrins. […] Aux premières interrogations qui voudraient attiédir et rasséréner ses pensées, il répond par le dédain et la colère. […] Après une confidence entière et sans réserve de sa passion, Ralph emporte dans ses bras Indiana, qui n’a répondu que par des prières à son nouvel amant. […] Aux questions pressantes de Sténio, elle répond d’abord par un silence indulgent et réservé.
Que lui répond Crishna ? […] À cela on a répondu, on répond encore que c’est du sein des faits qu’on tirera leurs lois. […] J’irai plus loin ; et à ce mysticisme pusillanime je répondrai du haut de l’orthodoxie chrétienne. […] Je répondrai : Nie-t-il qu’il nie ? […] L’étude de l’histoire est donc une étude essentiellement philosophique. » Nous ne savons pas ce que, dans ses principes, Malebranche eût pu répondre à cela.
24 Que répondra Andromaque ? […] Pyrrhus éclate, il menace : Le fils me répondra des mépris de sa mère. […] Ils vous répondront d’abord qu’ils ne connaissent pas cette particularité de l’histoire d’Andromaque ; ensuite qu’une mère, Andromaque ou toute autre, n’en peut trop dire pour sauver son enfant et que Racine ne lui fait dire que ce qu’il a lu lui-même dans le cœur maternel.
Pendant la quinzaine, le patron lui avait fait avoir à crédit en répondant pour lui, il se gorgeait bien ; quant à sa femme et à ses enfants, il ne s’en occupait pas. […] Zola répondit-il alors aux sollicifations de M. […] Le moment est venu où il répondait aux exigences de l’esprit : alors, il a régné sur la scène littéraire.
Je trouve très beau à notre Balzac, rencontré, pendant les trois jours de juin sur les ponts où il pleuvait des balles, par un ami qui lui reprochait de n’être pas préoccupé des malheurs publics et de la Révolution, de répondre comme il répondit : « Mon cher, je fais en ce moment une chose plus difficile qu’une révolution, c’est le mariage de M. de Vandenesse avec mademoiselle de Mort-sauf », Seulement, pour revenir à Gœthe, son rêve, à lui, ne fut jamais une absorption. […] Il suffit de parcourir Newton pour lui répondre et pour l’anéantir !
» la première répond par une étude méthodique, la seconde au moyen de l’inspiration qui ne trompe pas, puisque les sentiments exprimés par l’artiste dans un poème sont l’équivalent conscient de la cause qui les a produits, la représentation psychologique de la réalité intérieure des choses, leur vraie réalisation dans la conscience, selon l’expression anglaise de M. […] Jamais, pensons-nous, nous ne pourrons gravir le pic d’une âme, plonger dans les précipices de la conscience, soutenir l’éclat des firmaments éternels que bleutent les neiges immaculées de l’être. « Mais si, mais si », nous répond le poète, et nous le surprenons en train de souffler sur notre vie morose son souffle inspiré. […] « En vérité, si l’on voulait bien y réfléchir, puisqu’on loue les parnassiens d’avoir créé pour eux un vers nouveau, qui n’est pas le vers romantique, et les romantiques, encore davantage, d’avoir émancipé le vers classique des entraves que lui avaient forgées les Malherbe et les Boileau, n’est-il pas plaisant qu’on dispute aux symbolistes le droit de chercher à leur tour un nouveau vers, dont la complexité, l’harmonie savante et la fluidité réponde à l’idée qu’ils se font de la poésie même. » Brunetière.
Le langage métaphorique est incompatible avec une pensée nette et sûre d’elle-même ; car alors, la pensée suscitant un signe pour s’exprimer d’une manière adéquate, le signe qui répond à son appel ne vient pas sans des idées différentes qui se confondent avec elle et troublent sa limpidité par un mélange hétérogène [ch. […] Seulement, ce qu’on appelle aujourd’hui l’écriture ne répond pas au même besoin qui a fait naître dans les temps préhistoriques les premiers essais d’idéographie : aux origines, l’écriture et les arts du dessin se confondent ; l’écriture phonétique n’est pas un développement, mais une déviation, de l’écriture primitive ; elle est une adaptation de l’idéographie, devenue symbolique, au langage audible, adaptation destinée à faire durer et à répandre au loin l’élite des pensées exprimées par la parole. […] Et ce n’est pas sans raison que cette maxime est invoquée par Horace à propos du drame : aux époques primitives, quand les hommes se contentaient pour la vie pratique du langage audible, l’épopée, poème purement audible, était aussi la seule poésie ; dès qu’on l’a pu, l’écriture idéographique et les arts du dessin furent inventés, puis, bientôt après, le drame, sorte d’épopée visible et vivante qui est au poème épique ce qu’un dessin explicatif est à la parole ; comme il répond à un besoin réel et spécial de l’âme humaine, le drame remplit mal sa mission si, par des récits trop longs et trop fréquents, il retourne aux formes de l’épopée279 ; telle est spécialement l’idée qu’Horace voulait exprimer ; mais sa maxime avait une portée plus haute : le drame sans action, comme l’écriture en train de devenir phonétique, est un mode d’expression détourné de son but et qui perd sa raison d’être originelle. […] Souvent, dans la société, un bon mot éveille un rire général ; un des assistants reste impassible ; le silence rétabli, il se met à rire à son tour ; on se moque de lui ; « J’étais distrait, répond-il ; mon esprit était ailleurs. » La succession de faits que nous venons de décrire s’est produite dans son esprit ; le rire de ses compagnons l’a invité à se remémorer la phrase qu’il avait entendue sans l’écouter, et alors seulement il l’a comprise [ch.
Mais lui, au contraire, avec élasticité rebondit, répondit en contestant le d de merdre, car, affirmait-il, une métamorphose de voyelle ne pouvait décider aussi aisément d’une métamorphose de consonne, surtout si, entre la voyelle et la consonne en question, une autre consonne mettait sa barrière. […] Ici, l’auteur, volontiers, s’attendrirait de n’avoir pas mieux été touché, de n’avoir pas, clavecin selon Diderot, répondu justement à des airs justes, donc collaboré à du mieux. […] Quand on lui demanda son avis sur le surréalisme, le poète ambassadeur (parce qu’il avait affaire à des vivants qu’il ne pouvait embigoter malgré eux) répondit par une grossièreté. […] Je m’appliquai, fis de gigantesques progrès, et peut-être, serais-je devenu une sorte de Paderewskyab, si l’imprudente n’avait répondu à ma famille qui la félicitait : mais ce petit est une oreille… Une oreille ; était-ce donc de ma seule oreille que je l’adorais, moi qui rêvais d’un monde baigné dans la lumière de son satin chair. […] Aux soigneurs et philanthropes, amateurs et professionnels des Etats capitalistes, je demande : Pourquoi accorder et raccorder ce clavecin sensible, comment s’étonner qu’il ne réponde pas juste, s’il continue d’être touché, pincé injustement.
répondit d’Aurevilly. […] Non, répond M. […] À qui estimerait trop facile sa bravoure d’aujourd’hui, je répondrais qu’il a nargué la Commune. […] — Non, répondis-je, pas beaucoup plus que le nœud de leur perruque. […] Elle me répondit par une romance vieillotte et gentille, fredonnée d’une voix sans timbre.
À cette évolution de la critique répond une évolution parallèle de l’histoire, ou plutôt les deux n’en sont qu’une, si l’espace et le temps, comme Kant vient de le démontrer, ne font ensemble qu’une seule et même catégorie de la raison pure. […] Et ne fallait-il pas enfin qu’en prose comme en vers, à la liberté du choix des mots répondît la liberté du tour ? […] Sainte-Beuve, Portraits contemporains, 1834]. — L’Encyclique Singulari nos… 1834, et la condamnation de Lamennais. — Il y répond par la publication du livre sur Les Affaires de Rome, 1836, — qui clôt la première série de son œuvre et la première partie de sa vie. […] — Sa loyauté lui répond que non ; — et à son insu voilà la considération « morale » qui rentre dans la critique ; — pour y devenir tout à fait prépondérante, dans les derniers volumes de ses Origines, 1890-1892. — Il se retrouve ainsi au même endroit du cercle ; — et il a employé quarante ans d’un labeur ininterrompu, — à ramener ce qu’il avait le plus cruellement raillé dans l’éclectisme ; — c’est-à-dire la subordination de la critique et de l’histoire à la morale. […] Moreau, Le Code civil et le théâtre contemporain] ; — et de plaider notamment la cause de la recherche de la paternité, celle du divorce, et l’égalité romantique de l’homme et de la femme dans la faute ou dans l’adultère. — Les « Préfaces » du Théâtre complet [édition de 1866-1870] ; — et qu’il faut faire attention qu’étant postérieures de dix ans aux pièces qu’elles précèdent, — elles répondent à l’idée nouvelle que l’auteur des Idées de madame Aubray se fait de son art.
— Va pour shakespearien, répondit l’artiste, en se demandant par quelle subtile nuance d’expression le modèle allait exprimer la différence. […] — Jakey Einstein, lui répondit-on. […] Ce à quoi le perdant, sûr de savoir se défendre, répondit d’un ton bourru : — Bah ! […] Et, comme l’écho, il ne répond que quand on l’appelle. […] — Je me promène, répondit le Principe Vital, sans s’arrêter, car toutes les activités sont incapables de repos.
La France crut que son poëte avait enfin répondu pour elle à ce défi de produire un poëme épique dont on l’humiliait tous les jours. […] Le génie a toujours tort de répondre à l’envie ; il a son refuge dans son élévation, et il ne faut pas qu’il en descende ; lors même qu’il se défendrait par un coup de foudre, la foudre s’éteindrait dans la boue.
A cette question la révélation seule répond. […] Mais il n’y a rien peut-être de plus étonnant dans les Pensées que le fameux morceau des Deux Infinis 347, qui me paraît répondre à la première partie de son plan.
L’existence révélée par la pensée plus sûrement que par la vie physique ; la raison juge du vrai et du faux ; l’évidence, signe infaillible du vrai ; l’âme vivant d’une vie à part, et concevant spontanément l’idée de l’infini ; Dieu, se révélant comme l’objet qui répond à cette idée : que peut revendiquer le philosophe, dans ces vérités capitales, qui n’appartienne également au poète, au moraliste, à l’historien ? […] dit-il au plus illustre de ses contradicteurs, Gassendi, qui lui répond : Ô idée !
Adolphe Jullienq sait répondre à un sentiment bien français en plaignant les acteurs qui étaient sous le joug de Richard Wagner25. — Cet excès bienheureux du maître servira de leçon aux dramatistes futurs. — Pouvait-il, d’ailleurs, tolérer qu’un acteur jouât d’une autre façon que celle qu’il avait indiquée ? […] Une sorte de douleur source l’a envahi, la souffrance de son ignorance, et il secoue la tête tristement pour répondre aux questions de Gurnemanz.
On lui demande ce qu’il voit : « Je vois, répond-il, un orage furieux du côté d’Ostie. » — L’orage accourt en effet subit, écrasant, avec Claude averti, les centurions en armes, les chars qui roulent, les messagers qui se pressent, les chaînes préparées, les ordres de mort. […] répond comme un écho de barbarisme infernal au Saboë !
Il faut en finir d’un seul coup avec cette mauvaise plaisanterie qui nous répond exil quand nous parlons littérature. […] Certes, nous n’abaisserons ni la métaphysique, ni la logique, ni le sens commun, ni la langue française jusqu’à répondre à ces insanités ténébreuses.
MM. de Goncourt ne connaissent que la superficialité des choses catholiques, et, comme la plupart des écrivains de ce temps, ils se donnent des airs furieusement docteurs, quand ils ne seraient pas de force à répondre aux questions d’un catéchisme de persévérance. […] Qui a répondu à cette question, en présence de cette Faustin telle qu’elle est ici, sans trait distinctif, sans personnalité reconnaissable, sans que rien n’agrafe le souvenir et nous rappelle nettement quelqu’un ?
Une telle opinion, si elle était respectée et pouvait triompher, ne serait, du reste, que la confirmation volontaire et éternisée de l’immense faute commise par un clergé qui avait des ordres savants à son service, et même des hommes de génie, et qui n’a jamais songé à répondre péremptoirement et carrément, une fois pour toutes, aux effroyables calomnies qui n’entamaient pas que la personnalité d’un seul pape, mais, aux yeux du monde, jusqu’à la papauté elle-même ! […] Mais Victor Hugo, qui doit tenir à son scélérat d’Alexandre VI et à toutes ses petites exploitations dramatiques, Hugo y répondra-t-il ?
Le duc de Mayenne, lorsque Villeroi lui en parla bientôt dans un sentiment de reproche, répondit par toutes sortes d’excuses, et conclut en ces termes qui peignent au vrai sa situation comme chef de parti, « qu’il priait ses amis de plaindre plutôt sa condition et lui aider à conduire ses affaires à bon port, que de s’offenser de ses actions, étant toutes forcées comme elles étaient ».
Quand il faut traduire et trouver en français le mot propre pour répondre au mot latin, alors cette richesse et cette facilité apparentes deviennent la torture du traducteur.
. — Et cependant (car je suis l’homme des doutes et des repentirs), tout en reconnaissant, surtout quand je considère certains disciples, que cette conception théocratique, telle que l’a présentée de Maistre, est en effet comme une armure du Moyen Âge qu’on va prendre à volonté, dans un vestiaire ou dans un musée et qu’on revêt extérieurement sans que cela modifie en rien le fond, je me demande, quand je considère d’autres disciples, s’il n’y avait pas un côté mystique en lui, plus intérieur, et répondant aux sources secrètes de l’intelligence et de l’âme.
Le Souvenir serait une vraie élégie si la fin répondait au commencement ; mais l’expression abstraite gâte l’effet : il y manque l’image.
On se plaint, et depuis assez de temps, qu’il ne s’élève point dans le champ de l’imagination et de l’invention proprement dite d’œuvre nouvelle, de talent nouveau du premier ordre, qui prenne aussitôt son rang et se fasse reconnaître à des signes éclatants, incontestables ; on ne saurait faire entendre cette plainte dans le monde de l’érudition et de la critique ; elle serait injuste, et l’on aurait à l’instant à vous répondre en vous citant des noms qui se sont produits depuis ces dix ou douze dernières années et qui ont acquis dès leur début une célébrité véritable.
Il n’hésite pas, il ne daigne pas discuter, il n’en fait ni une ni deux, il tranche ; et je suis sûr que s’il avait entendu élever un doute à ce sujet, il aurait été homme à répondre avec l’éclair dans les yeux que, vraie ou fausse en réalité, la tradition n’en était pas moins vraie, et dans un sens supérieur au réel : il y a de ces tours de force de l’éloquence.
Nous lui répondions qu’il exagérait sans doute un peu, et qu’il n’y avait peut-être pas lieu d’être si fort en garde.
On a fort discuté sur ce que pouvait être cette préparation appliquée à une statue ; sans prétendre l’assimiler exactement à l’office et aux soins d’éditeur, j’aime à croire, sur la foi de toute l’antiquité, qu’Homère également, si on pouvait l’interroger, répondrait : « De toutes mes Iliades, il en est une que je préfère, c’est celle à laquelle Aristarque a mis la main. » A moins de redevenir grammairien, c’est bien à elle, en effet, que l’homme de goût peut se confier et se tenir.
Sans doute quand vous vous adressez à quelques individus réunis par le lien d’un intérêt commun, ou d’une crainte commune, aucun talent ne peut agir sur eux ; ils ont depuis longtemps tari dans leurs cœurs la source naturelle qui peut sortir du rocher même à la voix d’un prophète divin ; mais quand vous êtes entourés d’une multitude qui contient tous les éléments divers, les hommes impartiaux, les hommes sensibles, les hommes faibles qui se rassurent à côté des hommes forts ; si vous parlez à la nature humaine, elle vous répondra ; si vous savez donner cette commotion électrique dont l’être moral contient aussi le principe, ne craignez plus ni le sang-froid de l’insouciant, ni la moquerie du perfide, ni le calcul de l’égoïste, ni l’amour-propre de l’envieux ; toute cette multitude est à vous.
Dans une démocratie, il faut qu’il devance le vœu populaire, qu’il lui obéisse en répondant de l’événement ; qu’il joue chaque jour toute sa destinée, et n’espère rien de la veille pour le lendemain.
. — Cléon est encore à cet égard un bien plus brillant spectacle ; toutes les prétentions à la fois sont entrées dans son âme ; il est laid, il se croit aimé, son livre tombe, c’est par une cabale qui l’honore, on l’oublie, il pense qu’on le persécute ; il n’attend pas que vous l’ayez loué, il vous dit ce que vous devez penser ; il vous parle de lui sans que vous l’interrogiez, il ne vous écoute pas si vous lui répondez, il aime mieux s’entendre, car vous ne pouvez jamais égaler ce qu’il va dire de lui-même.
La définition nous répond.
Un jour même, il salua son fils sans le reconnaître ; quelqu’un s’en étonna ; il répondit « qu’il croyait en effet avoir vu ce jeune homme quelque part ».
Qui aurait soutenu naguère que les Grecs appliquaient des couleurs vives sur certaines parties de leurs statues et de leurs temples, on eût ri de son absurde croyance : on lui eût répondu qu’évidemment ce badigeonnage était indigne du sentiment esthétique de ce peuple d’artistes, qu’ils ne pouvaient pas gâter ainsi la pure blancheur du marbre, si simplement belle : cela était évident alors, et pourtant c’était faux ; et les faits sont venus depuis témoigner en faveur de la polychromie.
Je ne répondrais pas qu’en flétrissant ces perversions il défende à son imagination de s’y attarder quelque peu, ni qu’il n’éprouve point une sorte de plaisir obscur à prolonger, sur ces objets, sa colère ou sa raillerie (nous sommes faibles) ; mais il a trop souvent commenté le Naturam sequere, et cette antique devise est trop évidemment la sienne, pour qu’on puisse douter de la sincérité de ses vertueuses indignations.
Je perçois chez eux des séries de pensées, d’attitudes, de gestes ; mais, quand ils me parlent, ce n’est point une personne qui me répond, c’est quelque merveilleux automate.
Nous pouvons leur répondre : Victor Hugo et Théophile Gautier… Théophile Gautier a continué, d’un côté, la grande école de la mélancolie, créée par Chateaubriand.
Le Forgeron hait le Forgeron, la faim lui dicte son inimitié ; mais vous qui pretendez à la gloire, imiterez-vous l’homme venal dont l’ame répond à la bassesse de son état ?
Un livre n’a de succès que quand il répond à la pensée secrète de tous ; un auteur ne détruit pas de croyances ; si elles tombent en apparence sous ses coups, c’est qu’elles étaient déjà bien ébranlées.
Impossible, d’un autre côté, de trouver près de Tell-Hum une fontaine répondant à ce que dit Josèphe (B.
Quand on l’interrogeait sur le temps de son avènement, il refusait toujours de répondre ; une fois même il déclare que la date de ce grand jour n’est connue que du Père, qui ne l’a révélée ni aux anges ni au Fils 791.
leur fut-il répondu ; toute cette foule, qui ne connaît pas la Loi, est une canaille maudite 967. » Jésus restait ainsi à Jérusalem un provincial admiré des provinciaux comme lui, mais repoussé par toute l’aristocratie de la nation.
. — « Oui, mon oncle », répond sèchement Jacques Vignot, et la toile tombe sur cette méchante épigramme.
Fénélon est scandalisé de la proposition ; &, révolté de cet air d’empire, il répond qu’on ne verra jamais son nom au bas d’un libèle .
Galien lui répondait : « Je ne partage pas votre avis, car d’après cette règle les ânes, étant des animaux brutes et stupides, devraient avoir un cerveau tout à fait uni, tandis qu’ils ont beaucoup de circonvolutions. » Leuret de son côté, tout en reconnaissant la valeur du critérium proposé par Desmoulins, montre qu’il n’est pas rigoureusement significatif.
Le comment de cette action reste un mystère ; l’action est certaine et répond au besoin de l’âme.
aurais-je répondu ; c’est celle-ci.
Quand Descartes parlait de la réciprocité du mouvement 11, ce n’est pas sans raison que Morus lui répondait : « Si je suis assis tranquille, et qu’un autre, s’éloignant de mille pas, soit rouge de fatigue, c’est bien lui qui se meut et c’est moi qui me repose » 12.
Nous avons déjà répondu à la question implicitement ; il ne sera pas inutile cependant de la soumettre à un nouvel examen.
Il ne suffit pas pour cela de la sévérité de son dialogue avec Alcée, tel que le cite Aristote69 : « Je veux », disait le hardi poëte, « te dire quelque chose ; mais la pudeur m’empêche. » Et Sapho de répondre : « Si tu avais le désir de choses nobles et belles, ni ta langue ne serait liée de peur de dire le mal, ni la pudeur ne retiendrait tes regards ; mais tu parlerais librement de ce qui est légitime. » Rien de mieux raisonné, sans doute ; mais tant d’autres témoignages nous la montrent différente !
Vous vivrez dans mon cœur. » On lui répondit par des applaudissements et la foule se précipita sur ses pas. […] En un mot le romantisme, à chaque époque, est la littérature de cette époque, et le classicisme, c’est la littérature de l’époque précédente, qui a été romantique en son temps, mais qui ne l’est plus parce qu’elle ne répond plus aux mœurs et croyances du moment actuel. […] Tocqueville, qui connaît l’objection, ou la prévoit, ou est capable de la faire lui-même, nous répond par l’exemple du Languedoc, pays d’État, c’est-à-dire administrativement autonome, sous l’ancien régime. […] C’est un rêve de perfection, de bonté, de beauté qui ne répond à rien dans la nature et qui dans l’homme ne répond qu’à certaines facultés d’imagination et d’exaltation dont il y a lieu qu’il se défie, puisque dans la vie pratique elles lui sont toujours funestes. […] Conformément à l’idéalisme d’un genre particulier que j’ai signalé chez lui, Proudhon pourrait répondre que cela ne fait rien ; qu’encore que la plupart des hommes soient des malades, la santé n’en est pas moins l’état naturel de l’homme ; qu’encore que toute la nature ne soit qu’injustice, la justice n’en est pas moins la loi ; et à ces intrépidités d’affirmation il y a peu de chose à répondre ; mais il va plus loin : il affirme que l’égalité existe même dans la nature, et que la nature nous la montre comme notre cœur nous la fait aimer et comme notre esprit nous la fait concevoir.
… On frissonne à la pensée qu’il faudra répondre à cette question-là ! […] Et celui-ci s’enthousiasme, crie au miracle et hâtivement répond au poète qu’il l’attend : il le recevra, l’hébergera chez lui, l’installera dans la gloire qu’il mérite. […] Cette forme, infiniment souple et docile aux intentions les plus variées du poète, pouvait seule répondre à son vœu d’une expression adéquate à la complexe spontanéité des sentiments. […] Paul Bourde, ayant publié dans ce journal un article assez étendu sur « les Poètes Décadents », Jean Moréas répondit dans xixe siècle du 11 août 1885. […] Il répond que, suivant le témoignage même de La Bruyère, certains mots tels que chaleureux, valeureux, jovial, courtois, frappés d’ostracisme alors, ont été ensuite réintroduits par des écrivains dans le langage courant.
Je parlais très vite à Cros de mon admiration pour Mallarmé, il répondit : « C’est un Baudelaire cassé en morceaux, qui n’a jamais pu se recoller » ; je lui parlais de Verlaine, disparu, évanoui, et de Rimbaud. […] Mallarmé m’avait dit quand je lui avais conté l’apparition prochaine de la revue, et son nom : « C’est le dernier titre que je choisirais » je répondis « et moi donc, mais je pense bien le faire oublier », nous y avons réussi. […] Concurremment à la publication de La Vogue ou un peu après, diverses plaquettes paraissaient dont le but était de répondre à des attaques de juges sévères, ou de fournir quelques explications, car il arrivait que nous en sentions l’opportunité. […] Stéphane Mallarmé, lui, n’a jamais méprisé personne ; quant à lui-même il fut parfois peu compris et on le disait : un certain moment on entreprit des traductions en prose vulgaire de ses sonnets, et si cela ne répondait à aucun besoin, cela répondait à de nombreuses demandes ; on avait dit logogriphe, un journaliste qui rédigeait les passe-temps et jeux d’adresse, simplifia ; ce fut rébus. […] » on lui répond que c’est par ordre et que ce que l’on fait est bien fait probablement, puisqu’il en est ainsi ordonné.
Il la vit à Londres, au mois de décembre 1840, neuf ans après avoir répondu à sa première épître. […] … — Sire, répondit le bon romancier, c’est bien à moi à remercier l’Empereur qui a bien voulu me répondre et me rassurer, car je craignais d’être sorti de la réserve qui convient. […] Carnot, très ému, lui prit les mains, et, les étreignant affectueusement : « Je me félicite de votre retour, répondit-il. […] répondit le duc. […] L’auteur des Morts qui parlent est obligé, pour répondre à son titre, d’imaginer des héros de roman, capables de contenir en eux une grande quantité de morts et, pour ainsi dire, de résumer des races.
Dans sa candeur il se croyait garanti par le règlement du doctorat qui déclare que la Faculté ne répond pas des opinions des candidats, et par le bon accueil fait à la thèse fort hardie, dans le sens théocratique, de M. […] Il ne répondit aux objections que par des œuvres nouvelles. […] Aux spiritualistes étroits qui donnent à l’homme seul le droit à l’âme et condamnent le reste au néant, aux matérialistes qui, en niant l’âme, nient la vie elle-même, il répond en montrant la vie, et avec la vie l’âme, répandues dans toute la nature à des degrés différents et sous des formes diverses. […] Comment la Bible juive et chrétienne, issue d’un seul peuple, pourrait-elle répondre aux besoins de l’humanité ? […] Les puissances de l’âme et de la volonté ne se rencontrent guère chez ceux qui se prodiguent. » Sa discipline intellectuelle répondait à cette régularité de vie.
Je répondis à son agent que j’avais étudié les lois de la nature, mais que j’ignorais celles de la politique. […] Je lui répondis donc: « Oui, voilà les montagnes où demeurait votre chère Virginie, et voilà le portrait que vous lui aviez donné, et qu’en mourant elle portait sur son cœur, dont les derniers mouvements ont encore été pour vous. » Je présentai alors à Paul le petit portrait qu’il avait donné à Virginie au bord de la fontaine des cocotiers. […] Mais ce que je trouve encore de plus étrange, c’est que madame de la Tour a fait, cette même nuit, un songe accompagné des mêmes circonstances. » Je lui répondis: « Mon amie, je crois que rien n’arrive dans le monde sans la permission de Dieu.
Elle répond : « Les aromates, qué que c’est que çà ? […] Une jeune fille qui répond au nom heureux d’Anatole déclare que « c’est gentil d’être pauvre ». […] Aussi la jeune fille répond-elle à son père : Avec tous ses pareils, votre monsieur Raymond, Cette homme si charmant, ce fiancé modèle, Avait sournoisement déserté le salon, Et, préférant au sexe, ainsi qu’on nous appelle, Du tabac empesté l’arome dégoûtant, Ils étaient tous allés, ô rare politesse ! […] Elle suppose une objection et elle y répond : « Alors vous faites du mariage un marché ! […] « Il ne répondit que par un doux sourire, me faisant remarquer qu’elle était taillée comme une plume à écrire. » Ailleurs Hermès lui-même rappelle l’événement : « L’esprit mystérieux a pris et taillé une plume de ses ailes bleues, et la lui a donnée pour écrire. » Certes ma plume de fer n’est pas sans courage.
Il n’a pas encore tout donné, j’en réponds, quoiqu’il ait empoisonné la terre. […] Aux expulsions variées dont la gratifient les gouvernements modernes, elle répond par l’ablation immédiate de tout ce qui peut rester en elle de généreux et d’intellectuel. […] Il serait puéril de répondre qu’une aussi mortifiante servitude n’a pas le droit d’exister. […] Cette magnifique ambition d’entrer dans les âmes, — comme Empédocle se précipita dans son volcan, — pour les explorer dans leurs plus incandescentes profondeurs, au hasard d’en être consumé cette impatience sublime de la vérité qui darde les cœurs puissants et les emporte sur tous les gouffres, celui-là ne l’a jamais connue, je vous en réponds. […] et si on le consultait, il répondrait auguralement que ces choses méritent un profond respect.
C’est même sous cette forme que Baudelaire a conçu l’amour, sa madone répondant à sa notion de paradis et sa négresse à sa notion de péché. […] Mais, en 1847, ce tableau ne répond plus à la nature qu’il rêve et au pays sur lequel il compte pour lui fournir une spécialité de peintre. […] Dans la demi-conscience de son état d’exaltation, qu’il sait trop visible, il se sauve sans répondre. […] Il faudrait avoir pour s’en indigner, pour répondre à l’intolérance par l’intolérance, un estomac de papier et des nerfs susceptibles. […] Tout se tourne chez lui en un mysticisme métaphysique, nous fait comprendre la coupe vraie à laquelle répond le terme double, en apparence si arbitrairement forgé, d’indo-germanique.
Des propositions équivalentes se répondent et se font contrepoids comme les ailes d’un bâtiment pompeux ou comme ses avant-corps ( l’un qui tient un miroir, l’autre qui s’y voit nue, la solitude assise et le passé qui rôde ) et leur correspondance rigoureuse s’atténue souvent jusqu’à n’être plus qu’un grand balancement harmonieux. […] Ils ne répondent plus : ils méprisent. […] — Ce sont ceux qui m’intéressent, répondent-ils à bon droit. […] — Il s’y trouve, répond l’auteur outragé, et c’est vous qui ne l’y reconnaissez point. […] Pour répondre à la promesse des titres, les comédies se déroulent dans une atmosphère, sinon d’amour, du moins de sensualité impudique, qui agit violemment sur les nerfs.
» On voit que le cœur seul, le cœur inquiet et brisé en deux parts, parle dans cette invocation touchante à la planche fragile qui répond à Horace de son ami. […] ses débris l’écraseront sans l’intimider, etc., etc. » Il s’élève dans cette ode stoïque et vertueuse à la hauteur d’Orphée ; l’expression répond à l’âme, le style est d’airain, il brave la foudre.
Il leur répondit par six Avertissements et par une Défense. […] Dans les controverses, dans les expositions de faits, dans les discussions critiques, il a une brièveté, une rapidité, une négligence même, qui répondent bien peu à la définition banale de son style, qui passe pour uniformément sublime et pompeux.
Leur désordre répond à celui de la réalité. […] Nous répondrons simplement : Ces fantaisies sont curieuses et font, plaisir à ceux qui les aiment.
Ainsi répondent les jeunes amours aux séniles grimaces. […] Les trompettes répondent aux trompettes ; les costumes chatoient ; les bannières des corporations se déroulent à la brise ; les eaux jaunes de la Pegnitz reflètent des pavoisements omnicolores.
Ses lèvres articulaient à peine un léger et imperceptible mouvement ; mais ses yeux tour à tour baissés sur la page ou levés vers le ciel, la pâleur et la rougeur alternative de ses joues, ses mains qui se joignaient quelquefois en déposant pour un moment le livre sur ses genoux, l’émotion qui gonflait sa poitrine et qui se révélait à moi par une respiration plus forte qu’à l’ordinaire, tout me faisait conclure, dans mon intelligence enfantine, qu’elle disait à ce livre ou que ce livre lui disait des choses inentendues de moi, mais bien intéressantes, puisqu’elle, habituellement si indulgente à nos jeux et si gracieuse à nous répondre, me faisait signe de ne pas interrompre l’entretien silencieux ! […] « Le soleil monte de plus en plus ; il atteint déjà la cime du clocher, dont il fait briller la plus haute pierre comme un charbon ; la cloche, ébranlée par la corde à laquelle se suspendent les petits enfants au signal du sonneur, répond à ce premier rayon de soleil par un tintement de joie qui fait tressaillir et envoler les colombes et les moineaux de tous les toits.
Je ne puis répondre à ces questions et résoudre ces difficultés qu’en supposant que les documents géologiques sont beaucoup plus incomplets que la plupart des géologues ne le pensent. […] Aucun de ceux qui, dans l’état présent de la science, croient à la création d’un petit nombre de formes primitives ou même d’une forme vivante quelconque, ne peut répondre à ces questions.
L’explication que lui donna Montluc, si elle se trouvait dans une histoire ancienne, serait célèbre, et nous la saurions dès l’enfance : Alors, je lui répondis (au roi) que c’était une chose que j’avais trouvée facile ; et comme je le vis affectionné à la vouloir entendre, connaissant qu’il prenait plaisir d’en ouïr conter, je lui dis que je m’en étais allé un samedi au marché, et qu’en présence de tout le monde j’avais acheté un sac et une petite corde pour lier la bouche d’icelui, ensemble un fagot, ayant pris et chargé tout cela sur le col à la vue d’un chacun ; et comme je fus à ma chambre, je demandai du feu pour allumer le fagot, et après je pris le sac, et là j’y mis dedans toute mon ambition, toute mon avarice, mes haines particulières, ma paillardise, ma gourmandise, ma paresse, ma partialité, mon envie et mes particularités, et toutes mes humeurs de Gascogne, bref tout ce que je pus penser qui me pourrait nuire, à considérer tout ce qu’il me fallait faire pour son service ; puis après je liai fort la bouche du sac avec la corde, afin que rien n’en sortît, et mis tout cela dans le feu ; et alors je me trouvai net de toutes choses qui me pouvaient empêcher en tout ce qu’il fallait que je fisse pour le service de Sa Majesté.
Le roi d’Angleterre lui ayant envoyé faire des compliments sur la mort de Louvois, il répondit à celui qui venait de sa part : « Monsieur, dites au roi d’Angleterre que j’ai perdu un bon ministre, mais que ses affaires et les miennes n’en iront pas plus mal pour cela. » Vraies paroles et vrai sentiment de roi !
Cette mauvaise fortune, et cette extrême délicatesse morale qu’il y conserve, le rendent un peu susceptible dans ses rapports avec Saint-Vincens ; et lorsque celui-ci, qui paraît encore plus aimé de Vauvenargues qu’il ne l’aime, et qui est assez irrégulier dans ses lettres, tarde un peu trop à lui répondre, Vauvenargues s’alarme, il suppose que le souvenir de l’argent prêté entre pour quelque chose dans ce ralentissement, que son ami en a besoin peut-être et n’ose le lui dire ; il se plaint, il offre de s’acquitter, et il a ensuite à se justifier envers son ami qui a cru voir de l’aigreur dans la chaleur de ses reproches : Je te supplie, du moins, de croire qu’en t’offrant, comme j’ai fait, de m’acquitter avec toi, je n’ai jamais été fâché un seul moment de te devoir.
Il voudrait l’amener à Dieu, l’enchaîner par quelque promesse formelle, par quelque vœu préservatif : il n’ose pas tout à fait lui proposer de porter sous sa robe de bal (comme Mme de Longueville) un petit cilice ; mais, s’il osait, je ne répondrais pas qu’il ne le fît.
Joubert se rendait compte mieux que personne de la responsabilité d’un chef de troupe, et dans un de ses purs d’inquiétude il la résumait ainsi : À chaque heure répondre de la vie de plusieurs milliers d’hommes ; hasarder à propos la vie de ses soldats pour la leur sauver ; ne négliger aucune précaution pour se défendre des embuscades et des surprises de nuit ; voir dans cette lutte continuelle succomber ses amis, ses connaissances, par les blessures ou les maladies : il y a là de quoi tourmenter un homme.
Et le ministre qui veut lui répondre (M.
. — « À ravir », répond la suivante
Louvois, qui donna bientôt à plein collier dans cette méthode, trouva d’abord que le zèle de Foucault allait trop loin, et à la proposition que nous venons de voir faire à l’intendant, il répondit en ternes secs : A Fontainebleau, le 7 août 1681.
Pourquoi ne répondait-il pas à l’appel et ne paraissait-il pas au rendez-vous que lui assignait la voix générale, celle de la curiosité à la fois et de la bienveillance ?
Il y a bien les Académies, l’Académie des Sciences, et en particulier celle des Sciences morales et politiques, laquelle au premier abord semblerait répondre à l’objet et au vœu de M.
(c’est-à-dire, Louis de Bourbon) »36 A quoi le maréchal de Saxe répondit : « A Bruxelles, 10 avril 1747.
« De bonne heure j’ai demandé aux hommes quelle loi il fallait suivre ; quelle félicité on pouvait attendre au milieu d’eux, et à quelle perfection les avaient conduits quarante siècles de travaux : ce qu’ils me répondirent me parut étrange ; ne sachant que penser de tout le mouvement qu’ils se donnent, j’aime mieux livrer mes jours au silence et achever dans une retraite ignorée le songe incompréhensible.
Mais Saladin, grêle et fin, et faisant déjà le vaincu, n’a pris qu’un coussin de soie rempli de duvet, et a demandé à Richard si avec sa grande épée il le pourrait pourfendre : — Non, certainement, répondit le roi ; nulle épée, fût-ce l’Excalibar du roi Arthur, ne pourrait fendre ce qui n’oppose aucune résistance. — Et lui, Saladin, d’un coup habile de son cimeterre qui ressemble à une faucille dorée, a déjà divisé le coussin sans presque faire semblant.
Il y a dans La Fontaine assez de quoi répondre à cette origine420 : par toute une partie de son humeur et de son génie, il plonge en quelque sorte dans le sol natal, et l’on saisit en lui le goût du terroir champenois.
A cette question difficile, on peut répondre, en regardant le trait apparent et commun des œuvres romantiques : le romantisme est une littérature où domine le lyrisme.
Les explorations ultérieures pouvaient seules répondre.
Les disciples de Jésus nous apprennent, en effet, que le crime reproché à leur maître était la « séduction 1102 », et, à part quelques minuties, fruit de l’imagination rabbinique, le récit des évangiles répond trait pour trait à la procédure décrite par le Talmud.
De la sorte, surgissent une quantité de questions qu’on doit se poser et auxquelles peut répondre l’examen d’une œuvre littéraire.
Je veux courir le monde, Y chercher pour mon cœur un cœur qui me réponde, Je ne veux plus devant ta beauté m’humilier. » Vénus a bien compris : elle a baissé la tête ; Aux douleurs des adieux, pensive, elle s’apprête : Une dernière fois elle lève les yeux.
Je suis donc à l’aise pour dire qu’il y a dans les poèmes de Rolla et de Namouna une bonne moitié qui ne répond pas à l’autre.
À l’une de ces avances, vraies ou fausses, qui lui furent faites, il répondit « qu’il était très incapable du ministère pour toutes sortes de raisons, et qu’il n’était pas même de la dignité de la reine d’y élever un homme encore tout chaud et tout fumant, pour ainsi parler, de la faction ».
Mais, en admettant ce doute universel des philosophes, il ne s’effraie pas de cet état ; il le décrit avec lenteur, presque avec complaisance ; il n’est ni pressé, ni impatient, ni souffrant comme Pascal ; il n’est pas ce que Pascal dans sa recherche nous paraît tout d’abord, ce voyageur égaré qui aspire au gîte, qui, perdu sans guide dans une forêt obscure, fait mainte fois fausse route, va, revient sur ses pas, se décourage, s’assied au carrefour de la forêt, pousse des cris sans que nul lui réponde, se remet en marche avec frénésie et douleur, s’égare encore, se jette à terre et veut mourir, et n’arrive enfin qu’après avoir passé par toutes les transes et avoir poussé sa sueur de sang.
Walckenaer répondait (27 août 1845) : « Ma distraction d’avoir laissé imprimer que les Rochers étaient à un quart de lieue de Vitré est d’autant plus étrange, que, dans la première partie (t.
Il répondit à un de ses confrères qui lui faisoit le compliment le plus flatteur sur ce qu’il venoit de prêcher admirablement selon sa coutume : Eh !
Il n’est pas d’expression pittoresque qui puisse articuler, pour ainsi dire, les paroles du vieil Horace, quand il répond à celui qui lui demandoit ce que son fils pouvoit faire seul contre trois combattans : qu’il mourût.
Je suis cet habitant solitaire de la vallée, et j’écris mon journal pour être prêt à répondre si jamais je suis interrogé.
. — On aurait pu lui répondre : Pardon, il y a une troisième manière d’être panthéiste, celle de Schelling et d’Hégel ; car ils repoussent avec autant de mépris que vous celle que vous venez de citer.
Mais ne peut-on pas répondre que ces sortes d’ouvrages étant moins des monuments historiques, que des tableaux faits pour réveiller les grandes idées ou de grands sentiments, il ne suffit pas de raconter à l’esprit, il faut, si l’on peut, parler à l’âme et l’intéresser fortement ?
La rudesse des tons y répondait sans doute à l’austérité du culte ; et c’est la remarque curieuse d’un ancien annaliste romain, que, dans ces chants religieux, Vénus n’était nommée nulle part.
À ceux-ci l’on a répondu : « Le domaine de la nature était ouvert tout entier à ces candides génies de la première antiquité, qui puisaient partout leurs images et leurs similitudes sans être inquiétés par ce que nous appelons le bon goût14. » À ceux-là l’on répondra que, si Homère embrasse toute la réalité de son temps, il s’élève au-dessus d’elle par les fictions merveilleuses auxquelles il donne la vie, par la représentation typique des sentiments les plus généraux, par une sérénité et une largeur dont la nature peut bien donner l’idée, mais non le modèle. […] « Madame ma mère, répond-il. — Après elle ? […] Les discrètes nuances et les tons criards se mélangent sans cesse, la trivialité s’étale, le sensualisme grossier se gaudit impudemment : à la crudité des peintures qui représentent la chair épanouie ou torturée répond la crudité des mots qui peignent les jouissances ou les tourments. […] Ou sait comme il répond à la lingère, Mme Dutour, qui débat un prix avec lui : « Eh bien, qu’est-ce que me vient conter cette chiffonnière ? […] » À ce cri d’espérance et de courage répond l’insignifiant et banal « Faites donc attention, messieurs, vous m’écrasez !
J’ose répondre franchement que non. […] « Elle est plus cruelle que la barbarie », répond France, par la bouche de M. […] » répond encore France, « n’est qu’une entreprise désespérée de nos semblables contre l’ordre universel qui est la lutte, le carnage et l’aveugle jeu des forces contraires. » Le déterminisme total s’achève dans le nihilisme. […] Tu l’avais oublié lorsque tu poursuivis ton destin individuel. » Quelle vigueur dans cette physionomie du chef de famille, et quelle richesse de personnalité encore dans sa fille, cette Marguerite Roquevillard qui répond si simplement quand son père la consulte sur la vente du domaine : « Sauvez Maurice. […] Il commentait les détails de style de ces deux auteurs, ses préférés, avec une précision qui prouvait une connaissance supérieure de la langue, comme il avait tout à l’heure prouvé, en répondant à Brochard, une étonnante érudition philosophique.
Ils ne répondent plus à ma sonnette. […] Ce colonel donne de l’argent et des gâteaux à tous les enfants, de l’argent et des cachemires à toutes les cousines, de l’argent et de bonnes paroles à tous les domestiques, et ces gens ne lui répondent que par de la froideur et des grossièretés. […] Outragé par sa maîtresse, malade d’une blessure qu’il a reçue aux côtés de son maître, accusé d’ingratitude et de lâcheté, sa justification dans sa main, il persiste à se taire. « Quand le combat fut fini dans son âme, un rayon de pure joie la remplit, et, avec des larmes de reconnaissance, il remercia Dieu du parti qu’il lui avait donné la force d’embrasser. » Plus tard, amoureux d’une autre femme, certain de ne pouvoir l’épouser si sa naissance reste tachée aux yeux du monde, acquitté envers sa bienfaitrice dont il a sauvé le fils, supplié par elle de reprendre le nom qui lui appartient, il sourit doucement et lui répond de sa voix grave : « La chose a été réglée, il y a douze ans, auprès du lit de mon cher lord.
Mais la conscience, à force de me répondre : Moi, m’a fait rougir de ma faiblesse, et depuis longtemps je ne suis pas tenté de me plaindre. […] Je lui répondis : Monsieur le Comte, permettez-moi de marcher à reculons pour lui jeter le manteau ; je ne veux pas commettre le crime de Cham.
Tircis répond : Alors ne pense pas que j’épouse un visage : Je règle mes désirs suivant mon intérêt. […] Boileau, le plus impatient de tous, mais aussi le plus sûr que Molière avait de quoi répondre, l’en pressait vivement, l’inquiétant sur la solidité de ses premières peintures, pour l’exciter à se surpasser.
Il se trouva en contact avec une situation dramatique qui, du moins, ne contenait point cette frivolité, tant haïe, et qui, aussi, par le triomphe de la fidélité féminine, répondait bien au dogme principal du Maître sur l’Humanité. […] Ce serait assurément la seule forme artistique répondant à ce génie allemand si fortement individualisé en notre grand Beethoven, ce créateur d’une si générale humanité, et cependant si original ; ce serait cette forme nouvelle de l’art qu’avait, jadis, le monde ancien, et qui manque, jusque maintenant, au Monde nouveau.
« Il est mieux que cela, a-t-il répondu, il est un apôtre ! […] Il m’a répondu qu’il l’avait tenté plusieurs fois, qu’il n’avait pas réussi, enfin qu’il n’avait jamais été satisfait de ce qu’il avait fait.
À des fonctions diverses répondent maintenant des habitudes nouvelles, et, de ces habitudes, s’engendrent des genres littéraires nouveaux. […] — Impossibilité de répondre à la question ; — et si cette impossibilité ne jette pas quelque doute sur la prétendue « continuité » de l’évolution dramatique au Moyen Âge. — Qu’en tout cas les deux pièces qui nous restent du xiiie siècle [le Jeu de saint Nicolas, de Jean Bodel, et le Miracle de Théophile, de Rutebeuf] ne rétablissent pas la continuité ; — non plus que les Miracles de Notre-Dame ; — lesquels n’ont avec les Mystères qu’un rapport éloigné.
Il demandait à quelques cultivateurs de la Floride pourquoi tous leurs Cochons étaient noirs ; ils lui répondirent que ces animaux mangeaient de la racine teinte (Lachnanthes) qui colore leurs os en rouge et qui fait tomber les sabots de toutes les variétés, sauf des noirs. […] « C’est, dit-il, la baguette magique au moyen de laquelle il appelle à la vie quelque forme qu’il lui plaise. » Lord Somerville écrit au sujet de ce que les éleveurs ont fait à l’égard des Moutons : « Il semblerait qu’ils aient esquissé une forme parfaite, et qu’ils lui aient ensuite donné l’existence. » L’habile éleveur, sir John Sebright, avait coutume de dire des Pigeons « qu’il répondait de produire quelque plumage que ce fût en trois ans ; mais qu’il lui en fallait six pour obtenir la tête et le bec. » En Saxe, l’importance du principe de sélection à l’égard des Moutons mérinos est si pleinement reconnue, que certains individus s’en sont fait un métier.
On parle du livre que celui-ci vient de faire paraître ; il en demande son avis à l’officier, qui lui répond d’abord : « Je ne suis guère en état d’en juger ; ce n’est pas un livre fait pour moi, je suis trop vieux », donnant à entendre qu’en vieillissant, le goût, comme le palais, devient plus difficile.
Si vous vouliez octroyer que mon fils demeurât dans le pays en ma place pour le garder et gouverner, je prendrais maintenant la croix et irais avec vous vivre ou mourir, selon ce que Dieu m’aura destiné. » À ces nobles paroles du vieillard un grand cri s’éleva et l’acclamation publique répondit.
. — Un jour qu’il y avait eu une indiscrétion commise sur quelque matière d’État, il prenait Jeannin par la main, en disant aux autres membres du Conseil : « Messieurs, c’est à vous de vous examiner ; pour moi, je réponds du bonhomme. » La carrière du président Jeannin semble remplie et comblée dans sa mesure, et pourtant il resterait encore tout un chapitre à y ajouter.
M. de Bausset se l’est demandé et y a répondu autant qu’il l’a pu, en des termes bien généraux : La nature, dit-il, l’avait doué de la figure la plus noble ; le feu de son esprit brillait dans ses regards ; les traits de son génie perçaient dans tous ses discours.
Il rassemblait donc toutes les objections quand il répondait à son ami qui le sollicitait tendrement sur ce point sensible, et il se contentait de rendre hommage à une condition morale qu’il appréciait si bien, et dont les douceurs, s’il avait pu s’y engager, dont les chagrins même eussent sans doute contribué à le sauver : Combien je me rappelle, disait-il à M.
Il est très vrai que ces notes, prises sur quantité de faits et de points de régularité et d’étiquette, pouvaient lui être utiles, à lui courtisan, pour être prêt à répondre à tout, pour être bien informé sur tout ; mais je crois qu’il entrait aussi dans ce projet, exécuté d’une manière si constante et si suivie, de cette pensée plus longue et plus honorable d’être utile un jour à la postérité par une multitude d’informations qui aideraient à connaître la Cour et le monarque : et en cela il ne s’est point si fort trompé.
Dans cette vie d’amitié, de silence, de gracieuse causerie, elle a des soupirs, des velléités d’au-delà : Marie (l’amie chez qui elle était) fait de la musique dans le salon sous mes pieds, et je sens quelque chose qui lui répond dans ma tête.
On a voulu m’engager à répondre, mais je n’ai jamais fait attention à ces glapissements de la meute journaliste… On sent à ces derniers mots la hauteur de dédain propre à Schlegel.
Parlant quelque part du jeu de tarots, que la princesse Marie aimait beaucoup, dont elle avait renouvelé et diversifié les règles (et elle avait même chargé Marolles de les rédiger et de les faire imprimer), le bon abbé remarque que c’est presque le seul jeu auquel il se soit plu, bien qu’il ne fût heureux ni à celui-là ni à aucun autre : « Mais depuis que l’exaltation de cette princesse, ajoute-t-il, m’a privé du bonheur de la voir, ni je n’ai plus aimé ce jeu, ni je ne me suis plus soucié de voir le grand monde, et je me suis contenté de mes livres et de recevoir quelques visites de peu de mes amis. » À l’arrivée des ambassadeurs polonais envoyés pour demander la princesse en mariage, et dès leur première visite confidentielle à l’hôtel de Nevers, ce fut Marolles qui les alla recevoir au bas du degré et leur fit en latin un compliment, auquel ils répondirent dans la même langue.
Je lui disais quelquefois : Voulez-vous bien me répondre ?
C’est le goût du pays, et on s’y fait généralement, comme il y a des pays où tous les mets qu’on mange sont apprêtés avec du sucre, et on les y trouve bons… Non seulement leurs discours ordinaires ont quelque chose de flatteur, qui fait de la peine à un homme modeste et sensé, à tout homme qui n’est point fait à ce langage et qui ignore la manière de repousser les louanges, ou d’y répondre en les faisant retomber sur ceux qui les donnent ; mais même leurs discours prémédités sont le plus souvent consacrés à la louange, comme ce qu’il y a de plus conforme au génie de la nationl.
Dès à présent, et comme on n’a pas tout à fait oublié d’ailleurs ce qui s’est passé ensuite, on est en mesure, ce me semble, de répondre à la première question que je me suis posée : Quelle idée peut-on se former, d’après cette seule lecture, du régime politique que l’ouvrage est destiné à justifier ou même à glorifier ?
Il commence par nous décrire, avec un soin dont je lui sais gré, la situation des ateliers où entra, le jeune Étienne ; il nous donne l’état des lieux : c’est dans le Louvre, dans la partie qui répond à la moitié nord de la grande colonnade et à la moitié de la façade en retour du côté de la rue de Rivoli, qu’étaient les ateliers et logements accordés aux artistes.
Thiers répondit tout naturellement que c’était là pour lui un bien redoutable voisinage ; et M.
. — Eckermann, selon son usage, reprenant la pensée de Goethe au point où elle s’arrêtait, et la lui renvoyant avec de légères variantes, lui répondit (toujours pendant ce même dîner) : « La mesure dans laquelle se renferme l’œuvre entière m’a paru excellente ; c’est à peine si on rencontre une allusion à des objets étrangers qui nous feraient sortir de cet heureux cercle.
Beulé a comme répondu à cet appel que je faisais à sa générosité et à son goût : dès le mois suivant, à propos d’un livre sur les Antiquités mexicaines dont l’Introduction était due à M.
Les curieux pourraient chercher dans le Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poésie présentées à l’Académie française… une page du discours de M. de La Chapelle, directeur de l’Académie, répondant à M. de Valincour, qui venait y prendre séance à la place de Racine, le 27 juin 1699.
La jeunesse ne dissimule rien : je ne lui cachai pas tout le mépris que j’avais pour lui, et il ne l’oublia pas, d’autant plus que, sans lui répondre jamais, je lui donnais quelquefois en passant des marques de ce mépris qui était en moi un sentiment vrai. » Il y a des instincts de race : pourquoi cet écolier de philosophie méprisait-il Fréron ?
Comme il est sourdaud et qu’il ne pouvait prendre plaisir, avec toute la nombreuse et belle assemblée, à écouter le répondant qui se fit admirer, il se dédommageait en parlant d’une chose qui lui tient fort au cœur : car ce silence lui paraît très-malhonnête et très-offensant, et s’il n’était aussi occupé qu’il l’est d’un déménagement (car il quitte le logis du cloître Notre-Dame où il était près le Puits, pour un autre qui a vue sur le jardin du Terrain), il aurait déjà produit quelque chose de vif : car il n’est pas aussi mort à lui-même sur pareil cas qu’on a sujet de croire que l’aurait été M.
Il sut répondre à propos, avec vérité, et sans sacrifier les absents.
Si maintenant l’on m’objecte que cette théorie conjecturale serait admissible peut-être si Racine n’avait pas fait Athalie, mais qu’Athalie seule répond victorieusement à tout et révèle dans le poëte un génie essentiellement dramatique, je répliquerai à mon tour qu’en admirant beaucoup Athalie, je ne lui reconnais point tant de portée ; que la quantité d’élévation, d’énergie et de sublime qui s’y trouve ne me paraît pas du tout dépasser ce qu’il en faut pour réussir dans le haut lyrique, dans la grande poésie religieuse, dans l’hymne, et qu’à mon gré cette magnifique tragédie atteste seulement chez Racine des qualités fortes et puissantes qui couronnaient dignement sa tendresse habituelle.
En peignant les jouissances de l’étude et de la philosophie, je n’ai pas prétendu prouver que la vie solitaire soit celle qu’on doit toujours préférer : elle n’est nécessaire qu’à ceux qui ne peuvent pas se répondre d’échapper à l’ascendant des passions au milieu du monde ; car on n’est pas malheureux en remplissant les emplois publics, si l’on n’y veut obtenir que le témoignage de sa conscience ; on n’est pas malheureux dans la carrière des lettres, si l’on ne pense qu’au plaisir d’exprimer ses pensées, et qu’à l’espoir de les rendre utiles ; on n’est pas malheureux dans les relations particulières, si l’on se contente de la jouissance intime du bien qu’on a pu faire, sans désirer la reconnaissance qu’il mérite ; et dans le sentiment même, si n’attendant pas des hommes la céleste faculté d’un attachement sans bornes, on aime à se dévouer sans avoir aucun but que le plaisir du dévouement même.
. — Vous pourrez répondre que bien des déductions de la science ont ce caractère d’empirisme ; telle est celle par laquelle on affirme qu’un courant électrique circulant dans une direction donnée fera dévier l’aiguille aimantée dans une direction définie.
De là ces odes pindariques avec leur monotone succession de strophes, d’antistrophes et d’épodes : division qui ne répond à rien pour nous, puisque, même chantées comme il le voulait, les odes de Ronsard ne règlent pas leur mouvement sur les évolutions d’un chœur.
Leur héroïsme romanesque répond à un besoin impérieux d’effort et d’action.
Le fils répond : — Moi, dans la menuiserie.
Comme Rousseau lui expédiait son second Discours (contre le progrès et la civilisation), Voltaire lui répondait : « On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre bêtes. » L’éloge serait exagéré si on le copiait à l’adresse de M.
Il ne se cachait pas de cette admiration, même à l’époque de la guerre des Boers, et à ceux qui s’étonnaient, dans le Paris anglophobe et chauvin, de le voir afficher ses préférences pour nos voisins d’outre-Manche, il répondait imperturbablement : « Ils ont Shakespeare !
Le créateur du feuilleton au Journal des débats, Geoffroy, répondit une fois avec raison et fierté à l’un de ses adversaires : Ce n’est pas une petite affaire d’amuser le public trois ou quatre fois la semaine ; d’avoir de l’esprit à volonté, tous les jours, et sur toutes sortes de sujets ; de traiter les plus sérieux d’un ton badin, et de glisser toujours un peu de sérieux dans les plus frivoles, de renouveler sans cesse un fonds usé, de faire quelque chose de rien… Je suis loin de me flatter d’avoir rempli toutes ces conditions ; je vois ce qu’il eût fallu faire, sans avoir la consolation de penser que je l’ai fait ; mais enfin, comme tout cela est fort difficile, n’avais-je pas droit à quelque indulgence ?
s’écriait-il, allons, madame, écrivez qu’on vous renvoie l’original et les copies. » La pauvre femme ne comprenait pas bien et ne savait que répondre. — « Eh !
Un homme d’esprit me la propose aujourd’hui, et je veux essayer sinon de la résoudre, du moins de l’examiner et de l’agiter devant nos lecteurs, ne fût-ce que pour les engager eux-mêmes à y répondre et pour éclaircir là-dessus, si je puis, leur idée et la mienne.
Une petite fille distribuait des gros sous à des camarades de son âge : « Tu n’en auras plus pour toi », disaient celles-ci, mais la petite prodigue, pour répondre à l’argument, montrait son jardin et, entre une touffe de résédas et une bouture de géranium, désignait une place où elle avait semé des gros sous pour en avoir un pied.
Huysmans s’est détourné de copier la réalité, qui ne répondait point à ses exigences sensuelles, et s’est fabriqué dans A Rebours, des objets de perception inventés et parfaits.
Les écrits posthumes de Biran et d’Ampère ne semblent guère répondre aux interrogations anxieuses du temps présent.
Le duc lui répond : Ce jour, qui semble si funeste, Des feux de la discorde éteindra ce qui reste.
C’est pourquoi nous voudrions profiter de cette seconde édition pour ajouter quelques explications à toutes celles que nous avons déjà données, répondre à certaines critiques et apporter sur certains points des précisions nouvelles.
Tous tant que nous sommes, nous répudierons avec un sentiment que, par politesse, je veux bien ne qualifier que d’inexprimable, cette affectation de simplesse et de bonhomie ; cette bergerie de l’art pour l’art, cette papelardise de Sainte Nitouche littéraire, et tous, nous poserons cette question à laquelle il est impossible de répondre : Est-ce donc que Mme Sand est dans la cour de Ponce-Pilate pour se renier si bravement ainsi, et pour dire d’elle-même : « Je ne connais pas cette femme-là ?
Je répondrai : En êtes-vous bien sûrs !
Ni Pope lui-même, ni Addison, plus patriote, mais bien moins poëte, ne répondaient à la première pensée de Gray, et ne pouvaient figurer parmi ces inflexibles vengeurs du droit et de la vérité, dont le barde mourant aurait espéré le retour. » À dire vrai, les martyrs immolés par Édouard, tels du moins que la tradition nous les vante, ne furent pas remplacés dans leur mission de patriotisme lyrique.
répondit-il ; nous n’avons pas d’ordres. […] J’y répondis par l’envoi immédiat de la mienne. […] A qui lui opposait, soit les difficultés de législation, soit celles d’exécution, il répondait invariablement par ces deux mots : « Pourquoi pas ? […] Que sur ce qu’on racontait du faible du poète pour ses ouvrages, Royer-Collard ait mis quelque malice à lui insinuer qu’il en pratiquait volontiers d’autres, je n’en répondrais pas. […] Pasteur, rencontrant cette doctrine comme une objection provocante contre ses travaux sur les ferments, y avait répondu en instituant des expériences sur les poussières de l’air.
1912 Villiers de l’Isle-Adam On élèvera, un jour ou l’autre, à Paris, un monument à Villiers de l’Isle-Adam, et il est à souhaiter que le public lettré réponde à cet appel. […] Interrogé sur ce coq, Nerval répondait en vouloir faire offrande à Esculape. […] N’est-ce point satisfaire une curiosité légitime de la postérité en même temps que répondre à un sentiment de sa reconnaissance ? […] Je m’inclinai et je lui répondis par le mot « Cavagnol ». […] Il leur ordonne de répondre à notre besoin de symétrie et de régularité.
Je vais vous répondre, non pas en théologien, mais en enfant, car l’enfant en sait autant que le théologien sur ce que personne ne peut savoir. […] On me répondrait que la musique passe et que la peinture demeure, que la musique est un instant et que la peinture est une éternité, et je ne saurais plus que dire.
Trouvez bon que je dépose quelques vers à votre porte ; depuis longtemps vous avez fait une paix généreuse avec l’ombre qui me les a inspirés. » — « Monsieur, répondait Chateaubriand, je ne crois point à moi, je ne crois qu’en Bonaparte ! […] — « Je pense, répondit-elle, qu’à l’exception de quelques couleurs trop chaudes dans certaines parties descriptives de ce vaste tableau d’histoire, c’est le livre le plus utile qui ait encore paru pour préparer le jugement dernier des choses et des hommes de la Révolution ; car c’est le livre où il y a le plus de justice pour les oppresseurs et le plus de pitié pour les victimes. » Et comme le groupe des hommes d’État debout auprès de la cheminée s’étonnait en affectant de s’indigner contre ce jugement de faveur sur ce livre, madame Récamier reprit la parole, seule contre ses amis, et me défendit avec une chaleur de discussion et une intrépidité d’amitié qui attestaient en elle autant d’impartialité que d’énergie dans le jugement.
. — Et si on lui en demande la raison : « C’est, répondit-il que le riche qui pèche plus que le pauvre, a bien plus besoin de mon assistance au dernier moment. » Ici Jean de Meung, dans une digression dont il ne songe pas à s’excuser, se sert de Faux-Semblant lui-même, qui n’est que le type de l’ordre fameux des moines mendiants, pour attaquer cet ordre, dont la querelle avec l’Université est un des plus curieux épisodes du règne de saint Louis. […] Je lui en fais un mérite particulier, parce qu’à chacun des nouveaux personnages qu’il introduit sur la scène, répond ou quelque sentiment vrai omis par ses prédécesseurs, ou quelque nuance mieux observée, ou une gradation plus exacte.
La découverte d’un nouveau langage », dit Wagner. « était une nécessité métaphysique de notre époque… le développement moderne de la musique a répondu à an besoin profondément senti de l’humanité… (VII, 149). […] Nous répondrons oui, après avoir étudié les œuvres théoriques de Wagner ; mais nous devons exposer comment Schopenhauer et Wagner comprenaient le Christianisme.
Et ce qui était bien plus grave, ce qui paralysait Wagner complètement, c’était — sans aucun doute — que ces deux projets, ainsi que toute son Esquisse de drame, ne répondaient aucunement à l’idéal qu’il venait de dresser, précisément en 1850-1851, dans ses deux écrits : l’Œuvre d’art de l’avenir et Opéra et drame. […] Nous le voyons, par exemple, jeter sur le papier — quand on le lui demande — des thèmes musicaux qui n’acquièrent leur plein développement qu’un quart de siècle plus tard, lorsque les circonstances lui permettent de faire la partition. — Je crois que pour Wagner le poème était — pour ainsi dire — une chose bien plus fortuite que la musique ; celle-ci, au contraire, était nécessaire, elle ne pouvait être autrement, elle répondait à un ordre de vérité plus vague dans un certain sens et pour lequel la fable dramatique pouvait en conséquence varier, mais de vérité plus profonde dans sa généralité, plus certaine, plus absolue.
En pleine lutte, m’apportant l’aide de leur talent et de leur âme ardente, ils répondaient aux attaques : « Sait-on si l’école poétique qui tuera la bêtise idéaliste et sa reviviscence symbolique ne sortira pas de M. […] C’est à quoi répondent les périodes de décadence dans la nature et les êtres.
» Il répondait, ce gigantesque imbécile, à un monsieur qui lui disait : « Qu’est-ce que ça vous fait, au fond, le retour du comte de Chambord ? […] J’ai voulu lui rappeler le petit jeunet, si blond, mais elle a fait semblant de chercher dans ses souvenirs, sans le retrouver. » Lundi 14 décembre J’avais fait demander, indirectement, au duc d’Aumale la permission d’étudier pour mon Catalogue de Watteau, les « Singeries » de Chantilly, le duc m’a répondu par une invitation à déjeuner, et ce matin, je suis à sa table, au milieu de seize personnes que je ne connais pas du tout.
Le père entendit cette conversation &, quand elle fut finie, il appella sa fille & lui demanda si elle se sentoit du goût pour l’étude : elle répondit qu’oui. […] les Contes, sans doute, répondit à cette femme une de ses amies : un roman bien écrit, ajouta-t-elle, peut être d’une grande utilité.
Filiger La banalité de la mode étant à qui parle d’art de répondre qu’il vaut mieux vivre (ce qui serait peut-être admirable si compris, mais tel quel, sans plus de conscience, gratté de la table de Faust, se redit depuis bien longtemps), il est permis, nos serfs pouvant suffisamment cette chose, d’exister dès maintenant en l’éternité, d’en faire de notre mieux provision, et de la regarder chez ceux qui l’ont su mettre en cage surtout discolore de la nôtre. […] A laquelle l’auteur de la note visée répond : Que pensez-vous de « ces petites mains en forme de cuiller ?
Ils oublient qu’un fils de vendéen, M. de Rochejacquelein, enrôlé dans le Sénat du second Empire, répondit cavalièrement à de semblables reproches : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais. » Le poète, incapable de ce dédain aristocratique, ne lança jamais au parti qu’il désertait cette impertinente excuse : mais il voulut expliquer aux républicains pourquoi il avait été royaliste. […] Il publia pour répondre aux engouements du public et pour satisfaire ses goûts, des études sur le théâtre Espagnol, une édition du Romancero, une brochure sur le Guano, sa valeur comme engrais, un guide perpétuel de Paris : Tout Paris pour 12 sous, un mémoire sur la période de Disette, qui menace la France, une Histoire de France illustrée ; il composa un vaudeville en collaboration avec Romieu ; il étudia L’Afrique au point de vue agricole, créa le Journal du Soir, inventa les publications illustrées, par livraison, etc.
» — « Oui », répondis-je, « dans les sociétés d’hommes un exécuteur est nécessaire à la justice ; il faut un bourreau, peut-être, quoique je n’en sois pas parfaitement convaincu, mais il ne faut pas être le bourreau. » Le satiriste sanglant est le bourreau des renommées ; il jette au charnier les noms dépecés de ses ennemis littéraires ou de ses ennemis politiques. […] ……………………………………………………… On le presse de produire encore ; il répond ……………………………………………………… Cependant tout décroît, et moi-même, à qui l’âge D’aucune ride encor n’a flétri le visage, Déjà moins plein de feu, pour animer ma voix J’ai besoin du silence et de l’ombre des bois.
Mais, pour répondre à cette objection, il suffit de citer les Manchots de la mer du Sud qui ont justement les membres antérieurs dans cet état intermédiaire, où ils ne sont « ni de véritables bras, ni de véritables ailes. » Cependant ces oiseaux maintiennent victorieusement leur place dans la bataille de la vie ; car ils existent en grand nombre et sous beaucoup de formes spécifiques diverses. […] C’est une question à laquelle je ne saurais complétement répondre.
Elle croit avoir répondu à tout quand elle a parlé de bigoterie et de papisme (ces mots essentiellement de fabrique anglaise), comme au temps de lord Bolingbroke. […] Il faut leur répondre : Bibliographe comme M.
il répondit : « Nous sommes trois frères, adorateurs de la vérité et de la justice : le premier la prêche, le second l’écrit, et moi je la soutiendrai jusqu’au dernier soupir. » Le nom de Mézeray était celui d’un canton, d’un réage, selon l’expression du pays, où la famille Eudes possédait quelque pièce de terre26.
Daru, dans le premier moment, répondant peu et ne paraissant pas entendre : « Comte Daru, lui dit Louis XVIII, puisque vous n’entendez plus Horace, je vais vous le traduire en beaux vers français. » Et avec toute sa coquetterie royale, il se mit à réciter à l’auteur le passage de sa traduction même.
Il voudrait le voir s’émanciper enfin, ne plus être soumis toujours ni docile à l’excès et subordonné ; il l’excite à prendre sur lui et à user de toute l’étendue des pouvoirs qu’il a en main, pour le bien du service : « Un prince sérieux, accoutumé à l’application, qui s’est donné à la vertu depuis longtemps, et qui achève sa troisième campagne à l’âge de vingt-sept ans commencés, ne peut être regardé comme étant trop jeune pour décider. » Le duc de Bourgogne lui répond avec calme, avec douceur, peut-être même avec raison sur certains détails, mais sans entrer dans l’esprit du conseil qui lui est donné ; et, quand il a tout expliqué et froidement, un scrupule d’un autre genre le prend, et il dit à Fénelon dans une espèce de post-scriptum : « Je me sers de cette occasion pour vous demander si vous ne croyez pas qu’il soit absolument mal de loger dans une abbaye de filles : c’est le cas où je me trouve.
J’ai vu des savants positifs, des observateurs de mérite, mais d’un horizon un peu restreint et rabaissé, qui, lorsqu’ils étaient interrogés sur Buffon, répondaient à peine ; et l’un d’eux me dit un jour : « Il y a encore Bernardin de Saint-Pierre qui a fait de beaux tableaux dans ce genre-là. » Évidemment ces savants de métier, ne trouvant pas chez Buffon le détail précis d’observation qu’ils prisent avant tout, y voyant du général ou du vague (ce qu’ils confondent), y ayant noté des erreurs, n’appréciant point d’ailleurs l’élévation et la nouveauté première de quelques-unes de ses conceptions lumineuses et de ses perspectives, lui rendent le dédain qu’il a eu pour leurs devanciers de même race ; ils exercent sur lui la revanche du naturaliste positif, de l’anatomiste, de l’observateur au microscope, sur l’homme de talent qui les a trop tenus à distance ; ils sont fiers d’être aujourd’hui plus avancés que lui, et, en le rapprochant si fort de Bernardin de Saint-Pierre qu’ils lisent très peu, ils le relèguent parmi les littérateurs purs, oubliant que Buffon a été un génie scientifiquement éducable, ce que Bernardin de Saint-Pierre ne fut jamais.
À côté de ces mots du texte imprimé (p. 609) : « Dieu, répondez-vous, vous a fait libre.
et il va s’appliquer à y répondre : Mortels grossiers et charnels, nous entendons tout corporellement ; nous voulons toujours des images et des formes matérielles.
C’est tout en vaquant à cette charge publique de prédication que l’auteur trouva le temps de répondre, dans une seconde édition (1593), aux critiques que les Protestants avaient faites de son livre.
— Oui, Sire, répondit Mathieu Dumas, j’étais et suis encore de ceux-là.
La seule nature distinguée et rêveuse qui s’y trouvera jetée, et qui aspire à un monde d’au-delà, y sera comme dépaysée, étouffée ; à force d’y souffrir, de ne pas trouver qui lui réponde, elle s’altérera, elle se dépravera, et, poursuivant le faux rêve et le charme absent, elle arrivera de degré en degré à la perdition et à la ruine.
Il garde dans ses récits des habitudes de rapporteur et s’y complaît ; après avoir résumé ce que disent les uns, il oppose ce que répondent les autres. « Jamais, dit-il d’une des séances du Parlement, je n’ai ouï de délibération plus sérieuse et plus belle, y ayant quantité de raisons de part et d’autre. » Il ne nous donne son avis et ne conclut qu’à la fin, après avoir balancé les opinions contraires : ce sont là des garanties d’impartialité.
Attaqué avec tant de mauvaise foi et de violence, La Bruyère crut devoir répondre en faisant précéder son Discours, à l’impression, d’une Préface excellente, bien qu’un peu longue.
Outragé dans tes vœux, par ton espoir trahi, Un soir, cherchant en vain une forme envolée, L’écho te répondra du fond de la vallée : Séparons-nous ; cueillez les roses de l’oubli.
» — « Je désire m’occuper de Mme de Staël, répondis-je alors, parce qu’il me semble que je la sens et la comprends autant que personne ; et bien que sorti de terre à un tout autre endroit et d’une tout autre génération qu’elle, un sentiment d’admiration me dit, ainsi qu’à ceux de mon âge, qu’elle nous appartient à tous. » Depuis des années, j’éprouve un regret fréquent à son sujet.
Le roi et feu Monsieur aimaient beaucoup les œufs durs. » Fagon nous donne l’aperçu d’un souper du roi déjà vieux (1709), qui répond bien à un tel dîner ; il est vrai que cela avait toutes les peines du monde à passer : « La variété, dit-il, des différentes choses qu’il mêle le soir à son souper avec beaucoup de viandes et de potages, et entre autres les salades de concombres, celles de laitues, celles de petites herbes, toutes ensemble assaisonnées comme elles le sont de poivre, sel, et très fort vinaigre en quantité, et beaucoup de fromage par-dessus, font une fermentation dans son estomac, etc. » Si tel était un souper ou un dîner ordinaire de Louis XIV, il est curieux de voir quelles étaient ses diètes, quand on le mettait au régime ; par exemple (1708) : « Le roi, fatigué et abattu, fut contraint de manger gras le vendredi, et voulut bien qu’on ne lui servit à dîner que des croûtes, un potage aux pigeons, et trois poulets rôtis ; le soir, du bouillon pour y mettre du pain, et point de viandes… Le lendemain, il fut servi comme le jour précédent, les croûtes, un potage avec une volaille, et trois poulets rôtis, dont il mangea, comme le vendredi, quatre ailes, les blancs et une cuisse !
Aujourd’hui je voudrais non pas du tout répondre à deux articles qui ont paru, il y a une quinzaine, dans les Débats, mais en parler et exprimer à cette occasion quelques idées qu’ils m’ont suggérées à mon tour.
À la question qui lui est faite, s’il n’est pas réellement le Messie saint Jean répond : Non suis, je ne suis pas Christus, Mais dessous lui je m’humilie.
Il avait charge de convertir les gens bon gré, mal-gré, et de justifier ce mot du roi répondant à M. de Croissy qui le proposait vers ce temps pour l’ambassade de Constantinople : « Il sera plus utile à mon service, dans la conjoncture des affaires de la religion, en France qu’à Constantinople. » II.
C’est ainsi qu’au temps où se composait la Nouvelle Héloïse, lui parlant du prochain mariage d’une jeune fille, il la montrait dans sa pudeur, se désolant à l’approche d’un époux : « C’est, disait-il, une eau pure qui commence à se troubler au premier souffle du vent. » Et il ajoutait, comme pour le piquer au jeu : « Dites de belles choses là-dessus. » Rousseau, en effet, répondant à l’appel, s’emparait de cette pensée et de cette image virginale, et l’employait dans la Nouvelle Héloïse à l’occasion du mariage de Claire (deuxième partie, lettre XV) : « Et, en vérité, elle est si belle, disait-il, que j’aurais cru la gâter en y changeant autre chose que quelques termes. » Il aurait même mieux fait de n’y pas changer un seul mot.
Le signal de l’auberge répondait au mien.
Je me rappelle qu’en 1831, vers le temps où parut sa gracieuse idylle de Marie, comme je le visitais en compagnie d’un ami, directeur d’un journal, nous le trouvâmes au lit, dans une assez pauvre chambre d’hôtel où il logeait, et assez mécontent du sort ; nous l’engageâmes à travailler et à se joindre à nous pour quelques articles littéraires : à quoi il nous répondit d’un ton sec : « Non, je veux que ma carte de visite reste pure. » Ce qui, je dois le dire, nous parut légèrement impertinent, à nous qui alors étions jusqu’au cou dans la prose.
» aurait demandé malignement la marquise dans le jeu qui se jouait, et chacun de répondre : « Le lierre. » Tous les regards se seraient portés alors sur Mme de Motteville qui avait du lierre dans ses cheveux.
demandait-il et demandait-on de toutes parts dans le public : « On l’a arrêté, répondit-on de guerre lasse et pour unique raison, parce que si l’on se fût borné à suspendre ou à supprimer son journal, il eût exécuté ce qu’il avait annoncé ; il eût protesté, ne fût-ce que sur le plus petit carré de papier.
Les savants cherchent, observent, conçoivent, conjecturent, induisent ; le chrétien tranche, et, en vertu du livre révélé, il répond que Dieu un jour a créé la terre, et puis l’homme.
Sur deux ou trois points plus généraux et historiques, il y aurait intérêt à le faire, même à notre point de vue de littérateur, et je ne réponds pas que je ne serai point tenté d’y revenir.
Je ne répondrais même pas que ce dégoûté de Suard ne préférât de beaucoup les justes récits, les descriptions calmes et tempérées de Malouet, sinon à celles de Bernardin de Saint-Pierre, du moins aux pages fulgurantes du peintre d’Atala.
Depuis j’ai encore écrit sur La Fontaine quelques pages qui se trouvent au tome VII des Causeries du Lundi, et j’ai essayé d’y répondre aux dédains que M. de Lamartine avait prodigués à ce charmant poëte.
, I, 31 : « Ceux qui croient répondre par les causes finales ne font pas attention qu’ils prennent l’effet pour la cause.
. — Le même enfant entend sa mère qui lui dit : « Tu balances trop ta tête ; ta tête va frapper la table. » Il répond d’un air curieux et surpris : « Ta tête va frapper la table ?
En réalité Perrault, vite oublié, compta plus de disciples que Despréaux : sa thèse du progrès continu répondait bien aux idées philosophiques qui étaient alors en vogue, en même temps qu’à la légèreté présomptueuse d’une société, qui, donnant les limites de sa raison pour limites à la raison, ne voyait que barbarie, inconvenance et fausseté en dehors de la conformité aux goûts, aux bienséances et aux modes de Paris.
Ces deux existences, la dernière surtout, répondent mieux que celle de Gil Blas aux conditions de la vie réelle, et par conséquent à celles du roman réaliste.
Le Journal de Paris relevait vertement cc mélange de charité et de réclame : Beaumarchais répondait, et derrière le gazetier il atteignait le comte de Provence, frère du roi.
On dirait que l’esprit français a été touché, et qu’il répond.
Paul Souday qui n’a point accoutumé de se perdre dans les nuages répond avec tranquillité à ceux que hante la peur d’être mystifiés : « On peut admirer Mallarmé » et ce matin même (1920), M.
Si elle paraît soulever des objections contre les dogmes reçus, ce n’est pas à la science, c’est aux dogmes reçus à se mettre en garde et à répondre aux objections.
Voltaire ne répondit pas sur-le-champ ; mais sa réponse vint plus tard sous une forme inattendue.
Toujours est-il certain que ces vers ne peuvent être appliqués à personne de l’ancien l’hôtel de Rambouillet, puisque l’hôtel de Rambouillet n’existait plus à l’époque où a paru Phèdre, puisque ce ne sont point les personnes de l’hôtel de Rambouillet que Molière a diffamées d’un coup de son art, puisqu’enfin toutes les personnes qui avaient eu jadis des relations avec l’hôtel de Rambouillet, telles que la duchesse de Longueville et sa société, étaient toutes hautement pour la Phèdre de Racine, contre cette de Pradon, étaient toutes du parti du prince de Condé protecteur de Racine et de Boileau, contre les Nevers et les Mancini protecteurs et protectrices de Pradon, et goûtaient fort le sonnet qui, répondant à celui de madame Deshoulières, sur les mêmes rimes, reportait sur Hortense Mancini cette espèce de difformité que madame Deshoulières avait reprochée à l’Aricie de Racine129.
» Après un très court instant de réflexion, Pariset répondit : « Oui, certainement, monseigneur. » Et c’est ainsi qu’il se trouva lancé dans ses divers voyages, d’abord à Cadix, puis à Barcelone, puis finalement en Orient, et engagé, par suite, dans cette polémique qui fit tant de bruit, sur la question de contagion.
Voici quelques lettres nouvelles du poète Chaulieu qu’on vient de publier : elles n’ajouteront pas beaucoup à sa réputation et ne répondent pas tout à fait à l’idée que son renom d’amabilité réveille.
Très avenante, très séduisante quand elle le voulait, connaissant le fort et le faible d’un chacun, et habile à jeter ses filets sur vous, elle devenait froide et indifférente dès que vous ne répondiez pas sur le même ton à sa démonstration expansive.
Placé sur le devant du navire, il lui tend les bras, et mille cris de joie ont répondu à ce signe de tendresse.
» À quoi le jeune Portalis répond avec le bon sens du cœur, et qui lui donne le bonheur de l’expression : « M.
Le jeune séminariste, mis en présence du monument inconnu, ne put que répondre : « Attendons. » Ces deux jeunes gens, compatriotes et dès lors adversaires, ne se sont jamais revus depuis ; mais l’abbé Gerbet et Jouffroy, en se combattant l’un l’autre plume en main, n’ont cessé de le faire dans les termes de la controverse la plus digne, et Jouffroy, dont le cœur, sous cette parole absolue, était si bon, ne parlait, s’il m’en souvient, de l’abbé Gerbet qu’avec les sentiments d’une affectueuse estime.
— C’est que ça se vend, répond La Beaumelle.
Je sens bien qu’en fin de compte il faudra faire une prosodie, mais ne sera-ce point plutôt pour répondre à des objections, pour convaincre des adversaires, pour la propagande pour ainsi dire !
C’est précisément le contraire, répondra immédiatement l’homme de notre époque.
Mais qui peut répondre de cette tête que l’imagination a si vite enivrée ?
Ces trois romans ne sont rien moins que la mort de Gilbert, la mort de Chatterton et la mort d’André Chénier, répondant toutes les trois à la pensée du romancier, qui est l’hostilité éternelle de tout gouvernement contre les poètes, et représentant vis-à-vis de ces morts illustres, dont ils furent les bourreaux, l’action des trois formes de gouvernements qui dominent le monde et l’enserrent : le Gouvernement Absolu, le Gouvernement Représentatif, et le Gouvernement Républicain.
Car, il n’y a pas à se le dissimuler, toute l’architecture de l’édifice, dans son ensemble comme dans ses détails, est du plus navrant effet, du plus détestable style jésuite, de ce style sans caractère, sans grandeur, sans intimité, qui répond si étroitement aux aspirations catholiques d’aujourd’hui.
Vous êtes prompt en besogne ; au besoin, vous pourriez répondre à ces bonnes gens qui arrêtent un homme sur le trottoir, le priant de leur expliquer, au pied levé, ce qu’il pense de Dieu, du monde, de l’âme et du reste.
Il faut plaindre les premiers et mépriser les seconds et ne leur rien répondre, sinon ceci : qu’il y a deux littératures et qu’ils font partie de l’autre. […] Il faut, pour répondre, trouver des idées qui aient pu se joindre également dans les cerveaux français et dans les cerveaux anglais, ou une vérité alors incontestablement admise par toute la chrétienté. […] Par une œuvre où presque plus rien ne s’aperçoit des méthodes antérieures, qui ne se rattache pas immédiatement à quelque chose de connu et de déjà compris, les gardiens de l’art se sentent menacés ; ils répondent à la provocation chacun selon leur tempérament. […] Mais, répond M. […] Jetez-moi bas une vingtaine de réputations et la vôtre grandira infailliblement… » Sans doute, si le coup est vraiment un « coup d’éclat », mais qui oserait en répondre ?
Sa modestie subit le plus grand assaut en obtenant le plus grand triomphe que puisse rêver un savant : le jésuite Papebrock, dont il ruinait toutes les idées dans sa Diplomatique, déclara qu’il n’avait rien à répondre, et que les principes de son adversaire étaient inébranlables. […] Quand on lui remontrait que son âge, sa santé, ses services lui permettaient d’acheter quelques petits adoucissements, comme une cellule plus commode : « Tout cela, répondait-il, ce sont les subtilités de l’amour-propre. » Il tomba un 1er décembre, tandis qu’il allait à Chelles, à pied, sans compagnon. […] On blâmait son faste, on lui prêchait la modération ; il répondait par la cherté de la vie, par l’honneur des Farnèse. […] La tête doit loger six lobes de cerveau et deux de cervelet ; sa figure doit donc répondre à cette destination. […] Cette ironie acérée, cet esprit qui avait autant de miroitement que d’éclat réel, ces dialogues pressés et vifs, ce style prodigieusement savant, tout en effets, où les mots prenaient un relief saisissant, cet art d’exprimer les caractères dans les particularités physiques, paraissaient répondre à toutes les conditions de la bonne comédie : le livre de La Bruyère était un répertoire inépuisable de mots et de types comiques.
Elle répondit qu’elle voulait avec le feu brûler le paradis et avec l’eau éteindre l’enfer. — Et pourquoi donc ? […] Il est inutile d’essayer de répondre autrement qu’en poursuivant dans un esprit philosophique le travail que j’ai entrepris, dont l’idée principale est de nulle valeur si la critique traditionnelle et autoritaire a raison, mais dont les résultats pourront seuls faire voir que cette critique est fausse et que la thèse est juste, qui fait dépendre aussi le succès et la gloire elle-même de certaines circonstances extérieures à l’œuvre. […] Répondre d’avance à un état futur de l’imagination française, c’était quelque chose d’autrement rare et beau que de satisfaire la fantaisie et d’exprimer les sentiments de la société contemporaine. […] Dites que vos classements sont commodes, que vous ne pouvez pas vous en passer : d’accord ; mais reconnaissez qu’ils sont factices et n’allez pas croire qu’ils répondent à la valeur réelle et relative des choses. […] « : Est-ce que je sais, répondait-il avec humeur, quelle idée j’ai exprimée dans mon Faust ?
À son appel répondent de tous côtés des clameurs de reconnaissance. […] Des échos infinis leur répondront. […] Voici quelques-unes des innombrables questions auxquelles doit répondre le vrai critique. […] » répondit-il. […] Après la préface si nette, explicative et forte je réponds : oui.
Il avait souvent répondu à son saint frère qui essayait de lui faire peur sur ses propos d’incrédulité, que cela ne l’effrayait guère, et qu’ils iraient tous deux en paradis, « l’un portant l’autre ».
Ainsi, dans le sermon Sur l’hypocrisie, on a le Tartuffe de Molière blâmé et dénoncé au point de vue de la chaire ; dans le sermon de L’Impureté, l’un des plus riches et des plus complets pour la science morale, sermon qui choqua et souleva une partie de la Cour, je ne répondrais pas qu’à un certain endroit il ne fût question des Contes de La Fontaine69 ; il y est certainement question des scandales que produisit l’affaire dite des poisons, où tant de personnes considérables furent impliquées (1680).
Il y a des époques d’artistes, il en est d’autres qui ne produisent que des gens d’esprit, d’infiniment d’esprit si vous voulez. » Beyle répondait à cette théorie désespérante dans une lettre insérée au Globe le 31 mars 1825 : Pour être artiste après les La Harpe, il faut un courage de fer.
Je sais bien que Socrate, en son temps, se détournait des sophistes, des prétendus sages qui raisonnaient à perte de vue sur le principe des choses, sur les vents, les eaux, les saisons ; Socrate avait raison de se passer de la mauvaise physique de son temps, de ses hypothèses ambitieuses et prématurées, pour ne s’occuper que de l’homme intérieur et lui prêcher le fameux « Connais-toi toi-même ». « C’est une grande simplesse, a dit Montaigne tout socratique en ce point, d’apprendre à nos enfants “Quid moveant Pisces…”, la science des astres et le mouvement de la huitième sphère, avant les leurs propres. » À cela je répondrai encore que Montaigne n’avait pas tort de préférer de beaucoup l’étude morale à celle d’une astronomie compliquée et en partie fausse.
Je me souviens à son occasion que j’entendais dire souvent à feu Mme de Staal : « Je suis charmée de faire de nouvelles connaissances ; j’espère toujours qu’elles vaudront mieux que les anciennes : je suis du moins certaine qu’elles ne pourront être pires. » — À quoi Mme de Choiseul répondait, comme si on lui eût présenté du poison : « Votre citation de Mme de Staal me fait horreur.
Tous les bruits qui s’élèvent dans le lointain de la campagne arrivent à l’oreille à la faveur de ce silence : ce sont des chants de laboureurs, des voix d’enfants, des piaulements et des refrains d’animaux, et de temps à autre un chien qui aboie je ne sais où, et des coqs qui se répondent comme des sentinelles.
» Ce mot proféré par Louis XIV, au plus beau moment de sa jeunesse et dans la plus grande ivresse de la conquête, me paraît répondre dignement à un autre mot prononcé par lui au moment le plus triste et le plus critique de son règne, sous le coup des plus grands désastres.
Quand on se plaignait à lui de ce qu’il conduisait souvent la troupe par chemins divers et contrées, revenant souvent bien près d’où il était parti (ce qu’il faisait, ou recevant l’avertissement de quelque chose digne de voir, ou changeant d’avis selon les occasions), il répondait qu’il n’allait quant à lui en nul lieu que là où il se trouvait, et qu’il ne pouvait faillir ni tordre sa voie, n’ayant nul projet que de se promener par des lieux inconnus ; et, pourvu qu’on ne le vît pas retomber sur même voie et revoir deux fois même lieu, qu’il ne faisait nulle faute à son dessein.
Le dénouement de la métamorphose d’Apulée ne répond pas tout à fait à ce qui précède.
On se souvient encore des acclamations qui accompagnèrent la promulgation de cet acte éminent en sociabilité autant que hardi de la part de celui qui osa le tenter : acclamations qui, interprètes sincères de l’opinion publique, étouffèrent les cris des mécontents et les fureurs concenirées que le rétablissement de la religion fit naître dans quelques cœurs. » La suite, on le sait trop, répondit mal à de si heureux débuts, et sans même que les événements politiques survenus peu après en Italie eussent besoin d’y mêler leur complication, il y avait dans la seule situation intérieure bien des germes de difficultés futures.
Il est tout cela à la fois, parce que tout cela se trouve dans la nature ; il est universel, parce qu’elle l’est aussi, parce qu’elle contient tout, et si son exécution, toujours facile et heureuse comme son imagination, répondait par la simplicité et le naturel à la vérité de ses conceptions, il ne laisserait rien à désirer. » M.
Un père me disait un jour, en voyant son fils pâlir dès l’âge de douze ans sur les vieux livres, non pour les lire et en tirer des pensées, mais pour en admirer les vignettes, les fermoirs, les reliures (et le fils est devenu depuis un bibliophile féroce) : « Au moins il a un noble goût. » Un galant marquis, âme ardente, qui avait connu toutes les passions, chasse, amour, cavalcades effrénées, et qui finissait par les livres, répondait à quelqu’un qui s’en étonnait : « Après tout, c’est encore moins ruineux que les femmes, les chevaux et les chiens. » Ainsi il peut être utile en même temps qu’il est honorable à un jeune homme de s’adonner aux curiosités des livres, et c’est rassurant pour les siens de le voir commencer par là ; mais alors pourquoi ne pas s’en tenir au simple goût d’amateur ?
Que ce soit agréable ou non à lire, ce n’est pas la question ; que l’effet de ces nouveaux passages doive être très favorable et ajouter en bien à l’idée qu’on a pu se faire de Mme Roland, surtout pour l’agrément, pour la grâce, je n’en réponds pas du tout ; mais c’est très remarquable et infiniment curieux.
Au roi de Wurtemberg, qui ne se souciait pas d’avoir Vandamme pour commander le corps wurtemburgeois, et qui demandait un autre chef pour ses troupes dans la campagne qui allait s’ouvrir, Napoléon répondait le 31 mars 1809 : « J’ai reçu la lettre de Votre Majesté.
Ils sont bien des hommes de la fin du xviiie siècle en cela ; mais ils sont tout à fait des artistes du xixe par les touches successives du tableau et les nuances à l’infini : « Se trouver, en hiver, dans un endroit ami, entre des murs familiers, au milieu de choses habituées au toucher distrait de vos doigts, sur un fauteuil fait à votre corps, dans la lumière voilée de la lampe, près de la chaleur apaisée d’une cheminée qui a brûlé tout le jour, et causer là à l’heure où l’esprit échappe au travail et se sauve de la journée ; causer avec des personnes sympathiques, avec des hommes, des femmes souriant à ce que vous dites ; se livrer et se détendre ; écouter et répondre ; donner son attention aux autres ou la leur prendre ; les confesser ou se raconter ; toucher à tout ce qu’atteint la parole ; s’amuser du jour, juger le journal, remuer le passé comme si l’on tisonnait l’histoire ; faire jaillir, au frottement de la contradiction adoucie d’un : Mon cher, l’étincelle, la flamme, ou le rire des mots ; laisser gaminer un paradoxe, jouer sa raison, courir sa cervelle ; regarder se mêler ou se séparer, sous la discussion, le courant des natures et des tempéraments ; voir ses paroles passer sur l’expression des visages, et surprendre le nez en l’air d’une faiseuse de tapisserie ; sentir son pouls s’élever comme sous une petite fièvre et l’animation légère d’un bien-être capiteux ; s’échapper de soi, s’abandonner, se répandre dans ce qu’on a de spirituel, de convaincu, de tendre, de caressant ou d’indigné ; jouir de cette communication électrique qui fait passer votre idée dans les idées qui vous écoutent ; jouir des sympathies qui paraissent s’enlacer à vos paroles et pressent vos pensées comme avec la chaleur d’une poignée de main : s’épanouir dans cette expansion de tous et devant cette ouverture du fond de chacun ; goûter ce plaisir enivrant de la fusion et de la mêlée des âmes, dans la communion des esprits : la conversation, — c’est un des meilleurs bonheurs de la vie, le seul peut-être qui la fasse tout à fait oublier, qui suspende le temps et les heures de la nuit avec son charme pur et passionnant.
Hier encore (mai 1868), il m’insultait sans nécessité, sans motif suffisant129 ; il ne se disait pas que j’étais son confrère, que je l’avais toujours salué et respecté en public ; que j’avais allumé le premier un cierge à sa chapelle de sainte Élisabeth ; que je l’avais célébré orateur dans le Constitutionnel, journal habituel des voltairiens ; que, si hautain et aristocratique de nature qu’on soit, un peu de sympathie envers les bonnes gens d’une autre étoffe que nous n’est jamais un tort ; que si, depuis quelques années, il est éprouvé, je le suis aussi, et que cela peut-être devait faire un lien ; que là où la Providence a jugé à propos de le frapper douloureusement, la nature aussi m’a affligé presque de la même manière ; que nous sommes à quelque degré compagnons de maux… Mais M. de Montalembert répondra qu’il sévit au nom des principes. — Les principes, soit ; mais à la condition qu’ils ne se séparent jamais de l’humanité !
Elle aime à se promener aux rayons de la belle maîtresse d’Endymion, à passer deux heures seule avec les hamadryades ; ses arbres sont décorés d’inscriptions et d’ingénieuses devises, comme dans les paysages du Pastor fido et de l’Aminta : « Bella cosa far niente, dit un de mes arbres ; l’autre lui répond : Amor odit inertes ; on ne sait auquel entendre. » — Et ailleurs : « Pour nos sentences, elles ne sont point défigurées ; je les visite souvent : elles sont même augmentées, et deux arbres voisins disent quelquefois les deux contraires : La lontananza ogni gran piaga salda, et Piaga d’amor non si sana mai.
À Mende37, l’évêque, seigneur suzerain du Gévaudan depuis le onzième siècle, choisit les conseils, les juges ordinaires et d’appel, les commissaires et syndics du pays », dispose de toutes les places « municipales et judiciaires », et, prié de venir à l’assemblée des trois ordres de la province, « répond que sa place, ses possessions et son rang le mettant au-dessus de tous les particuliers de son diocèse, il ne peut être présidé par personne, qu’étant seigneur suzerain de toutes les terres et particulièrement des baronnies, il ne peut céder le pas à ses vassaux et arrière-vassaux », bref qu’il est roi ou peu s’en faut dans sa province.
Une âme sensible est celle qui comprend les occasions où elle doit sentir, et qui produit avec le plus de vivacité possible toutes les actions extérieures qui répondent à ces occasions de sentir.
Hugo s’est obstiné pourtant dans cette tentative : c’est qu’elle répond à la constitution intime de son génie.
La conscience est inviolable : l’homme a le droit de n’être méprisable que devant soi Mais, au contraire, répond l’orateur, la conscience a besoin de s’épancher : De tous les secrets que nous portons dans le vase trop fragile de notre cœur, aucun ne nous fatigue comme le secret du péché et des peines qu’il enfante.
Je demandais à une d’elles : « Moi, je ne sais rien ; mais vous qui savez, voyons, l’Aventure de Saint-Alais, par exemple, est-ce que c’est cela, le monde Mais pas du tout, me fut-il répondu.
« Mais monseigneur, qui était très sévère et qui avait un grand nez, répondit : « Jamais !
Toutes les parties de l’objet spirituel que l’artiste contemple maintenant se produisent, non pas abstraites, mais sous la forme même des parties similaires de l’image, comme autant d’emblèmes harmonieux qui se répondent entre eux et au tout.
« Ni Hobbes, ni Rousseau, dit-il, ne paraissent avoir aperçu tout ce qu’il y a de contradictoire à admettre que l’individu soit lui-même l’auteur d’une machine qui a pour rôle essentiel de le dominer et de le contraindre107. » — S’il y a contradiction, répondrons-nous, cette contradiction est dans notre constitution mentale elle-même ; dans la dualité de notre être et dans l’antagonisme qui met aux prises en nous deux âmes opposées : l’âme sociale et l’âme individuelle.
Ces idées couraient le monde et pénétraient jusqu’à Rome, où elles inspiraient un cycle de poêmes prophétiques, dont les idées fondamentales étaient la division de l’histoire de l’humanité en périodes, la succession des dieux répondant à ces périodes, un complet renouvellement du monde, et l’avénement final d’un âge d’or 147.
Le philosophe absolu a beau vous dire : « En histoire, j’aime les grandes routes, je ne crois qu’aux grandes routes. » Le bon sens répond : « Ces grandes routes, c’est l’historien le plus souvent qui les fait.
La petite Marie répond à tout avec modestie et raison, avec ce tact du cœur qui chez les femmes enseigne toutes les délicatesses : Moi, à votre place, dit-elle, j’aurais emmené l’aîné.
Et pourtant, malgré l’affectation générale du style, qui répond à celle du caractère, malgré une recherche de fausse simplicité, malgré l’abus du néologisme, malgré tout ce qui me déplaît dans cette œuvre, je retrouve à chaque instant des beautés de forme grandes, simples, fraîches, de certaines pages qui sont du plus grand maître de ce siècle, et qu’aucun de nous, freluquets formés à son école, ne pourrions jamais écrire en faisant de notre mieux.
j’espère bien que vous n’allez pas souffler mot sur… » Il la tranquillisa d’un sourire, et répondit que ses Mémoires ne parleraient pas de toutes ces choses.
Même lorsque le résultat ne répond pas à l’attention qu’il a paru y donner, il en reste au lecteur l’impression d’avoir été ému.
En lui répondant par quelques conseils littéraires, en le redressant et en l’éclairant doucement sur quelques points, il ne parle tout d’abord à ce jeune officier de vingt-huit ans que comme à un égal, à un ami, à l’un de ceux qui sont à la tête du petit nombre des juges.
contre les scélérats, répondit Frédéric, j’ai le bourreau, et c’est bien assez. » Non, ce n’est pas assez ; quand on n’a que le bourreau seul, il ne suffit pas.
Mme Scarron pourtant fit le discernement de ce qui s’y mêlait d’équivoque et dégagea le point précis avec justesse : « Si ces enfants sont au roi, répondit-elle aux avances, je le veux bien ; je ne me chargerais pas sans scrupule de ceux de Mme de Montespan ; ainsi il faut que le roi me l’ordonne ; voilà mon dernier mot. » Le roi ordonna, et Mme Scarron devint gouvernante des enfants mystérieux.
Non, répond de Hartmann, reprenant une théorie exposée autrefois par Wundt45 ; le plaisir et la douleur, en eux-mêmes, peuvent bien présenter divers degrés de force, mais aucune différence de qualité.
. — Ce processus est, selon nous, celui qui répond à l’appétition, à l’intérêt, au désir du moment.
Et comme je lui dis que ces colloques doivent l’ennuyer il me répond que non, et que c’est très curieux, ce que l’on tire parfois de ces gens sans instruction, et dont la tête sans cesse travaille dans la solitude et le recueillement.
Si vous essayiez d’insinuer à Pythagore qu’il est peu probable qu’il ait été blessé au siège de Troie, lui Pythagore, par Ménélas, deux cent sept ans avant sa naissance, il vous répondrait que le fait est incontestable, et que la preuve, c’est qu’il vous reconnaît parfaitement, pour l’avoir déjà vu, le bouclier de Ménélas suspendu sous la statue d’Apollon, à Branchide, quoique tout pourri, hors la face d’ivoire ; qu’au siège de Troie il s’appelait Euphorbe, et qu’avant d’être Euphorbe il était Æthalide, fils de Mercure, et qu’après avoir été Euphorbe il avait été Hermotime, puis Pyrrhus, pêcheur de Délos, puis Pythagore, que tout cela est évident et clair, aussi clair qu’il est clair qu’il a été présent le même jour et à la même minute à Métaponte et à Crotone, aussi évident qu’il est évident qu’en écrivant avec du sang sur un miroir exposé à la lune, on voit dans la lune ce qu’on a écrit sur le miroir ; et qu’enfin, lui, il est Pythagore, logé à Métaponte rue des Muses, l’auteur de la table de multiplication et du carré de l’hypoténuse, le plus grand des mathématiciens, le père de la science exacte, et que vous, vous êtes un imbécile.
Baudelaire connut l’œuvre wagnérienne, l’illustra de belles pages, et Mendès très longtemps orna le wagnérisme. » On répondra que Baudelaire en 1862 — date de sa connaissance du Tannhauser et de son étude critique — était âgé de quarante ans, fatigué de son bel effort, qu’il pouvait éprouver des plaisirs esthétiques nouveaux, et les traduire, admirablement, sans que cela l’induisît à modifier une formule de vers qui était déjà une conquête sur le passé ; et si la même raison ne peut valoir pour Mendès, quoi d’étonnant à ce que celui-ci soit, car son éducation poétique, quoique moins avancée, était déjà faite, resté fidèle à un idéal technique, dont il ne pouvait encore percevoir la caducité, puisqu’elle n’existait pas encore, et qui lui laissait toute la place pour ses réalisations encore neuves.
Le quatrième but répond à ses instincts de vanité : c’est la conquête de la considération131.
— Mon cher, répondit l’autre, il ne faut donner aucune prise à la critique.
Ils craindraient, disent-ils, d’être moins aimés. » Et elle ajoute comme une objection renversante : « Ombre d’Héloïse, levez-vous et répondez-leur !
Or, les hommes qui écrivent n’ont, littérairement, que leur vanité pour répondre de leurs erreurs, et voilà comme nous arrivons forcément à la critique personnelle.
Elle fit respecter l’innocence des enfants dont elle était chargée, réfréna les désirs du roi, l’épousa en secret, n’en parla jamais, ne revendiqua aucun des privilèges de sa fonction, acheta et sauva des patrimoines de protestants indemnisés, ne répondit point aux calomnies, et, à la mort du roi, baissa ses coiffes qu’elle n’avait jamais beaucoup relevées, et s’en alla mourir à Saint-Cyr.
C’est Henri de Latouche, l’auteur de Fragoletta, qui nous a raconté dans ses œuvres l’histoire de ces yeux étonnants, et cette histoire est belle comme un poème, — un poème au fond duquel il y a des larmes… Latouche dit qu’elle était très triste, cette jeune fille qui répondait : Napoléon Empereur à tous les sentiments de la vie !
Nonobstant cette nécessité, cependant, quand on fait un livre sur la question d’infaillibilité, de mêler, dans une mesure inévitable, la philosophie à l’histoire, il n’en est pas moins vrai que cette question immense est assez spacieuse pour les deux genres de génie : le génie des faits et le génie des idées, et qu’elle répond aux deux plus grandes inclinations de la pensée.
C’est toujours et déjà la tactique de ce singulier philosophe parmi les philosophes, qui répondait aux prétentions et aux insolences de la métaphysique avec de l’histoire, Joseph de Maistre est, en effet, un génie historique par excellence.
Il faut que les paroles répondent à un besoin.
Il faudrait un traité dogmatique pour répondre.
Mais lisons-les en naturalistes, amateurs de faits ; voici ce que nous répondrons : « La sensibilité s’épanouit. » Nous n’entendons pas cela.
Nous sommes tentés de répondre que non, car qu’est-ce qui le rendrait plus froid ? […] Nous pouvons maintenant répondre à la question primitive et savoir lequel des deux, du froid et de la rosée, est la cause de l’autre. […] Sur ce dernier article, le développement des théorèmes répondra ; si l’une répugne à l’autre, comme la forme carrée répugne au cercle, au bout de quelques déductions on démêlera dans le composé mental que forme leur assemblage une contradiction interne pareille à celle que tout de suite on découvre dans la notion d’un cercle carré.
Ainsi, dans un mystère, Amis, qui est lépreux, demande tranquillement à son ami Amille de tuer ses deux fils pour le guérir de la lèpre, et Amille répond plus tranquillement encore90. […] Quand Tibert le Chat, par son conseil, s’est pendu à la corde de la cloche en voulant sonner, il développe l’ironie, il la goûte et la savoure : il a l’air de s’impatienter contre le pauvre sot qu’il a pris au lacs, l’appelle orgueilleux, se plaint de ce que l’autre ne lui répond pas, de ce qu’il veut monter aux nues, et aller retrouver les saints. […] Arthur le hardi tanneur, « avec son bâton de huit pieds et demi, qui aurait abattu un veau », combat contre Robin deux heures durant ; le sang coule, ils se sont fendu la tête, ils sont « comme des sangliers à la chasse. » Robin enchanté lui dit que dorénavant il peut passer sans payer dans la forêt. « Grand merci pour rien, répond l’autre, j’ai gagné mon passage — et j’en rends grâce à mon bâton, non à toi. » — Qui es-tu donc ?
« Je n’ai plus qu’une dizaine de pages à écrire, mais j’ai toutes mes chutes de phrases. » À quoi l’auteur d’Albertus répondait par cette réflexion : « Il a déjà la musique des fins de phrases qu’il n’a pas encore faites ! […] Il arriva ainsi à des productions qui ne répondaient à aucun besoin immédiat et général de ses contemporains, et ses doctrines d’esthéticien et de voluptueux, mélange d’hellénisme et d’orientalisme, demeurèrent presque partout sans écho ; elles parurent bizarres et immorales à quelques-uns, inintelligibles et vides aux autres. […] Edmond de Goncourt répond implicitement à la thèse soutenue par Théophile Gautier, et qu’il essaye d’établir entre les évolutions de son âme et de l’âme de son frère un parallélisme tellement absolu qu’elles arrivent à se confondre en une sorte d’unité. […] De courts fragments qui visent à la splendeur immobile du marbre ne constituent pas une preuve ; quant au reste, il suffit de rappeler les quelques passages déjà cités au cours de ce travail pour qualifier un argument né chez presque tous d’un défaut d’éducation artistique et pour nous dispenser d’y répondre. […] Le beau, comme la religion, comme la morale, comme la justice, comme toutes les idées, n’a ni son origine ni sa place dans l’ordre de la nature, et il n’existe que par une conception du génie humain pour répondre à certaines exigences de notre activité sensitive et intellectuelle.
À ces deux questions simultanées et contraires il doit répondre par son travail d’abord, ensuite par son repos. […] Je comprends comment il faut y répondre. […] Quel que soit l’objet qui vienne à la toucher, c’est par plusieurs mouvements qu’elle s’y accommode ; elle se dispose vers lui multiple ; elle lui répond avec diversité. […] Il répond de partout comme le cristal, et sans en avoir l’uniformité. […] — Une idée ne m’est rien tant qu’elle est seule, tant qu’elle ignore que beaucoup d’autres, partout dispersées, en silence lui répondent, la restreignent et, pourrait-on dire, la « rattrapent ».
Mais ceux-ci, pénétrés d’une crainte respectueuse pour Jupiter et les lois de la cité, restent froids, et lui répondent gravement : Des morts qui nous sont chers le culte est respectable ; Mais de nos rois le sceptre est digne aussi d’honneurs. […] Cependant, il conserve jusqu’à la fin la foi la plus naïve et la plus sérieuse en sa mission239, et lorsqu’un ecclésiastique ose en sa présence douter et médire des chevaliers errants, le visage enflammé de colère et tremblant des pieds à la tête, don Quichotte lui répond ainsi : « Est-ce, par hasard, une vaine occupation, est-ce un temps mal employé que celui que l’on consacre à courir le monde, non point pour en chercher les douceurs, mais bien les épines ?
. — Sire, lui répondit-elle, je me trouvais avec Votre Majesté en Égypte. — Et que faisiez-vous en Égypte ? […] Il lui transmit son message, et Masséna, se levant, lui répondit avec un accent extraordinaire : “Allez dire à l’Empereur que je tiendrai deux heures, six, vingt-quatre s’il le faut, tant que cela sera nécessaire au salut de l’armée.”
Et vos enfants au loin épars sur la pelouse, Et votre époux absent et sorti pour rêver, J’entre pourtant ; et Vous, belle et sans vous lever, Me dites de m’asseoir ; nous causons ; je commence À vous ouvrir mon cœur, ma nuit, mon vide immense, Ma jeunesse déjà dévorée à moitié, Et vous me répondez par des mots d’amitié ; Puis revenant à vous, Vous si noble et si pure, Vous que, dès le berceau, l’amoureuse nature Dans ses secrets desseins avait formée exprès Plus fraîche que la vigne au bord d’un antre frais, Douce comme un parfum et comme une harmonie ; Fleur qui deviez fleurir sous les pas du génie ; Nous parlons de vous-même, et du bonheur humain, Comme une ombre, d’en haut, couvrant votre chemin De vos enfants bénis que la joie environne, De l’époux votre orgueil, votre illustre couronne ; Et quand vous avez bien de vos félicités Épuisé le récit, alors vous ajoutez Triste, et tournant au ciel votre noire prunelle : « Hélas ! […] Et en acceptant même sur son compte les quelques anecdotes assez suspectes que les anciens biographes ou grammairiens nous ont transmises, et qui intéressent ses mœurs, on y trouverait encore ce qui répond bien à l’idée qu’on a de lui et ce qui le distingue à cet égard de son ami Horace, de la retenue jusque dans la vivacité du désir, quelque chose de sérieux, de profond et de discret dans la tendresse.
La divine, miraculeuse épée, vue ou nommée, produit en l’âme de Wofan ou de Siegfried une impression spéciale, grande ; à cette impression, toute psychique, répond le motif musical. […] Puis, après la révolution, jusqu’en 1880, des écrits de fond répondent à trois questions : la nature de l’œuvre d’art idéale, les conditions idéales de sa représentation, son public.
Tout ce que vous venez d’alleguer, me répondra-t-on, ne prouve point que sous les Antonins et sous leurs successeurs, les grecs n’eussent pas autant de génie qu’en avoient Phidias et Praxitéle, mais leurs artisans avoient dégeneré, parce que les romains avoient transporté à Rome les chef-d’oeuvres des grands maîtres, et qu’ils avoient ainsi dépoüillé la Grece des objets les plus capables de former le goût et d’exciter l’émulation des jeunes ouvriers. […] Cependant Mummius en recommandant le soin de cet amas précieux à ceux ausquels il le confioit, les menaça très-sérieusement, si les statuës, les tableaux et les choses dont il les chargeoit de répondre venoient à se perdre, qu’il en feroit faire d’autres à leurs dépens.
Par la hardiesse de son esprit, qui n’a peur de rien, et par la nature de son sujet, qui renferme tout ce qui peut effrayer des esprits moins fermes, — car il ne s’agit de rien moins, ici, sous tous ces noms de Monarchie de Juillet, de République et d’Empire, que de s’interroger et de se répondre sur la destinée du pouvoir dans les sociétés de ce temps, et aussi de recueillir la haine, l’indomptable haine des partis qu’on démasque et qu’on déshonore, — Cassagnac était digne d’écrire cette terrible histoire, et elle, à son tour, était digne de lui. […] Ils laisseront parler sans lui répondre ce diable de savant qui débute tard, mais qui a trente ans de calorique accumulé à son service, et passer sur leur poil hérissé, avec une patience de Job, mais plus muette, cette tempête philologique qui souffle sur eux du fond du livre de Granier de Cassagnac.
Seul, l’auteur pourrait répondre à cette question, et révéler le mystère d’une composition qui, comme toute composition, a son mystère, et où deux histoires vraies peuvent s’entrelacer et se fondre, comme dans beaucoup de romans et de poèmes, pour n’en faire qu’une, sans que l’on sache bien où l’une de ces histoires finit et où l’autre commence. […] crurent l’étouffer en n’en parlant pas… Nul ne souffla pour y répondre, et depuis ce temps-là nul non plus n’a soufflé, et le livre de Crétineau est resté là, dans la littérature du temps, comme une pierre aux angles aiguisés et formidables, attendant vainement toujours la tête osée qui s’y cognera, — pour la briser.
Il commence à servir, comme le plus simple soldat, parmi l’infanterie, ce qui n’était pas ordinaire alors aux gentilshommes : à ceux qui l’en voulaient divertir, il répondait qu’il avait à cœur d’apprendre le métier des armes dès ses premiers commencements.
Il a senti depuis cette lacune, et, dans un Supplément à ses brochures qui n’a pas été encore imprimé, il cherche à répondre à l’objection.
À cette demande d’un chapitre additionnel à l’usage des rois qui n’ont pas assez de caractère pour l’être, Frédéric répondit : L’article que vous désirez, que je devrais ajouter à ma petite brochure, j’en ai commis le soin à Prométhée ; il est le seul qui puisse le fournir : mes facultés ne s’étendent pas aussi loin.
Elle ne voulut pas laisser dans le doute un seul instant ses amis, et elle leur en fit part en leur écrivant : « Je comprends par le commencement de votre lettre, lui répondait sur ce point Jean-Jacques (13 octobre 1758), que vous voilà tout à fait dans la dévotion.
Il s’est attaché quelque part à réfuter une définition que Cabanis a donnée du bonheur : « Le bonheur, dit Cabanis, consiste dans le libre exercice des facultés, dans le sentiment de la force et de l’aisance avec lesquelles on les met en action. » — « À cette condition, répond Maine de Biran, il n’est guère d’homme moins heureux que moi.
De là grand effroi, grande rumeur par toute la maison ; M. d’Aube, réveillé, donne des ordres, gronde son oncle, et, quand tout est fini, il gronde encore ; enfin il revient si souvent à la charge, fait tant de questions, tant de raisonnements et de démonstrations à propos de cette robe de chambre, que Fontenelle, presque impatienté, lui répond : « Je vous promets que si je mets une autre fois le feu à la maison, ce sera autrement. »
— M. de Falloux, dans le récit qu’il nous a donné de la jeunesse de Mme Swetchine, élude la principale de ces questions ; ne trouvant chez lui aucun indice précis, aucune explication satisfaisante, j’ai pourtant voulu savoir, j’ai interrogé, et il m’a été répondu : « Mme Swetchine a eu un orage de jeunesse : elle avait inspiré une grande passion au comte de Strogonof, un des hommes les plus aimablesde la Russie, et elle l’avait ressentie elle-même. » On ne s’en douterait pas en lisant M. de Falloux.
» — « Mais je lui tendis, sans répondre, la page que je venais d’écrire. » II.
Le jeune homme se plaignait d’être timide, de ne savoir où placer son mot en conversation ; Collé lui répond : « Suivez et commentez, pour ainsi dire, les idées des personnes avec lesquelles vous causez, vous serez sûr de réussir.
L’image de ma bonne mère, de toute ma famille, de mes bonheurs d’enfance, me sera toujours présente en même temps que vos conseils seront toujours devant mes yeux ; — j’arriverai sans expérience dans un pays nouveau qui m’a adoptée sur votre nom, je tremble à l’idée que je ne répondrai pas à l’attente ; le peu que je pourrai valoir, c’est à vous que je le devrai ; mais maintenant je sens que je n’ai pas assez profité de vos leçons si tendres : que vos bontés me suivent, je vous en conjure !
Je le dis tout d’abord, ils sont peu agréables à lire, quoique très essentiels pour la connaissance intime et profonde de La Mennais, ils n’offrent à première vue rien qui flatte, rien qui réponde aux désirs de l’imagination.
Beaucoup d’hommes du Nord (car Oberman a un sentiment admirable de la nature, de celle du Nord en particulier) ont répondu avec transport à la lecture du livre de M. de Sénancour ; Oberman vit dans les Alpes, et la nature alpestre, comme l’a dit M.
Il faudrait souvent s’oublier soi-même et sa part d’illusions d’autrefois ; ne pas en vouloir aux autres d’avoir, en mainte occasion, déçu nos rêves, desquels, après tout, ils ne répondaient pas ; tâcher de les considérer, non plus avec un rayon de soleil dans le regard, non pas tout à fait avec le sourcil trop gris d’un Johnson ; ne jamais substituer l’humeur au coloris ; voir enfin, s’il est possible, les œuvres et les hommes sous le jour où nous les offre ce moment présent, déjà prolongé.
L’historien véridique de Mlle de Liron pourrait répondre comme Mlle de Launay disait d’une de ses inclinations non durables : « Je l’aurais supprimée si j’écrivais un roman.
Deux jours après, prenant sa bonne sous le bras, elle s’achemine, elle entre dans l’allée du cordonnier et monte en tremblant, comme par les degrés d’un temple ; mais ce fut Thérèse qui ouvrit et qui répondit non à toutes les questions, en tenant toujours la main à la serrure.
Racine lui écrivait du camp près de Namur : « La vérité est que notre tranchée est quelque chose de prodigieux, embrassant à la fois plusieurs montagnes et plusieurs vallées avec une infinité de tours et de retours, autant presque qu’il y a de rues à Paris. » Boileau répondait d’Auteuil, en parlant de la Satire des Femmes qui l’occupait alors : « C’est un ouvrage qui me tue par la multitude des transitions, qui sont, à mon sens, le plus difficile chef-d’œuvre de la poésie. » Boileau faisait le vers à la Vauban ; les transitions valent les circonvallations ; la grande guerre n’était pas encore inventée.
Je ne sais si la gloire même, seule pompe de la vie que l’esprit philosophique puisse honorer, je ne sais si le tableau de la gloire même remuerait aussi puissamment des spectateurs républicains, que la peinture des émotions qui répondent à tout notre être par leur analogie avec la nature humaine.
Travailler, répondent ceux qui n’entendent rien au cœur de l’homme.
Aux signaux qu’on lui adressait de la jetée elle répondit en agitant son mouchoir à plusieurs reprises, puis retomba dans son immobilité sculpturale.
Écoutez ces fermes paroles : « … Les plus grands en politique sont ceux qui répondent le mieux à la pensée inconsciente ou réfléchie de leurs concitoyens.
Les académies, surtout les académies à travaux communs, telles que l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, répondent au besoin que je signale ; mais, pour qu’elles y satisfassent tout à fait, il faudrait leur faire subir de profondes transformations.
À toutes les propositions de fonctions rémunérées qui lui furent faites dans l’esprit le plus libéral, Littré répondit par un refus.
. — Si on leur eût demandé quel garant ils avaient de la justesse de leurs arrêts (car forcément ils en rendaient quand même, et souvent de très durs), ils n’auraient pu que répondre comme la Médée de Corneille : Moi, Moi, dis-je, et c’est assez.
Que répondre à un tel aveu ?
» Mais il répond hardiment et comme il sied à une nature généreuse.
En effet, plus d’une fois, durant l’exercice de sa rédaction courageuse, Mallet avait vu sa maison, rue de Tournon66, envahie, et avait été forcé de répondre aux avertissements plus ou moins officieux des zélés de la section du Luxembourg.
Il sera toujours difficile de répondre à ce genre de plaisanterie, et même de n’y pas prendre part, lorsqu’on relit de sang-froid les odes, même célèbres, des modernes, où il entre tant d’emphase, de grands mots, d’images fastueuses, eu disproportion avec la réalité, et où il faut, pour se mettre au ton, imiter tout d’abord, en les récitant, ce qu’on a appelé le mugissement lyrique.
À toutes ses plaintes, « on lui répondit, nous dit Mme de Motteville, que ma mère était demi-Espagnole, qu’elle avait beaucoup d’esprit, que déjà je parlais espagnol, et que je pouvais lui ressembler. » Mme Bertaut emmena donc sa fille, âgée de dix ans, en Normandie, où elle acheva de l’élever avec soin.
Mais je te répondrai, moi : Ne forçons point notre talent ; c’est La Fontaine qui l’a dit.
Il vengeait encore les négociants et leur finesse de coup d’œil supérieure à la théorie, dans un mémoire écrit au nom de la même Compagnie, et par lequel il répondait à un écrit de l’abbé Morellet (1769).
Ce qu’on peut répondre à Rivarol, c’est que lui-même, quelques années après, éclairé par l’esprit encore plus que par le cœur, il prenait soin de se réfuter en rendant hommage à son tour aux doctrines religieuses et conservatrices.
De même, la crudité d’expression qui caractérise l’art contemporain répond à un certain état social caractérisé par l’avènement des connaissances positives où chacun est si fier de ce savoir naissant, qu’il l’étalé, veut le mot le plus tranchant et le plus violent, la définition précise en même temps que la vision brutale des objets44.
Tu me répondras que si ma passion était plus forte, ma conscience se tairait.
Le père répondit : — Je regarderai l’Océan.
Lorsque je dis à Cochin : cette terrasse ne serait pas plus chaude quand Loutherbourg ou quelque autre paysagiste de profession l’aurait faite… il me répond : il est vrai, mais c’est tant pis… ami Cochin, vous pouvez avoir raison, mais je ne vous entends pas.
Par un contraste inexplicable, il a choisi Hegel, le triste Hegel et son monstrueux prosaïsme, — Hegel l’antipoète, l’antechrist de toute poésie, qui a osé écrire que « la nature n’est rien en soi, qu’il n’y a rien de réel en elle que le mouvement de l’idée », et qui, répliquant à Kant préoccupé d’un soleil central pour les étoiles que l’astronomie devait un jour découvrir, ne craignit pas de répondre : « Il n’y a point de raison dans les rapports des étoiles entre elles ; elles appartiennent à la répulsion formelle.
Je ne sais pas ce qu’en diront les voltairiens du Siècle, mais ils peuvent se cotiser tous et prendre dix ans pour répondre à Hello, ils n’effaceront pas, à eux tous, ce qu’il a écrit de Voltaire.
C’est par elle que nous nous insérons dans la réalité, que nous nous y adaptons, que nous répondons aux sollicitations des circonstances par des actions appropriées.
» Il me répondit alors : « Ô créatures insensées !
Et, comme on se moque de lui, et qu’on lui dit que cette recherche de l’argent dans l’eau coûte beaucoup plus cher que l’argent perdu, il répond que l’argent dans la rivière ne profite à personne, tandis que l’argent donné pour le retrouver profite à des gens. […] La femme qui était la reine du lac Biwa lui répondait que, depuis des années ses enfants étaient mangés par un scolopendre géant. […] Et depuis il m’a fallu réunir des conseils d’amis et de famille ; enfin j’ai trouvé un répondant (quelqu’un qui a pris la responsabilité de le surveiller). […] Quand vous viendrez, ne demandez pas Hokousaï, on ne saurait pas vous répondre, demandez le prêtre qui dessine et qui est emménagé récemment dans le bâtiment au propriétaire Gorobei, dans la cour du Temple Mei-ô-in, au milieu du buisson (petit bois d’Asakousa). […] Je lui ai répondu que le meilleur moyen était un jeu qui consistait de chercher à former les dessins d’après les lettres, et j’ai pris mon pinceau, et lui ai montré comment on peut facilement dessiner.