Ce soldat, qui semblait marqué d’avance pour faire cabrer son cheval et agiter son panache aux premiers rangs du cortège impérial, cet obstiné combattant qui tira les derniers coups de fusil de l’empire, après avoir, vingt-trois ans auparavant, tiré les premiers coups de canon de la République, n’a vu Bonaparte qu’une fois dans sa vie, à la dérobée, dans la fumée et le brouhaha du siège de Toulon Tandis que le triomphe inouï des armées françaises emplissait de salves et de fanfares les capitales de l’Europe, il mangeait du pain noir, buvait de l’eau et végétait, avec un grand nombre de prisonniers et de rats, dans le rouff d’un ponton anglais. […] Liniers, qui était très populaire, et qui aurait pu se tirer d’affaire en prenant la direction du mouvement insurrectionnel, crut devoir, par scrupule chevaleresque, se déclarer pour le gouvernement légal, dont il n’avait pourtant pas à se louer. […] Je me demande si nos effroyables malchances sont suffisamment compensées par les jolis effets que les artistes savent en tirer. […] ouïs aux nues haut et nues où Tirent-ils d’aile immense qui vire… et quand vide, et vers les grands pétales dans l’air plus aride — (Et en le lourd venir grandi lent stridule, et Titille qui n’alentisse d’air qui dure, et ! […] Le sergent, égosillé, ne tirait plus de sa gorge que des sons rauques et s’embrouillait dans sa théorie.
Les notes détaillées qu’il a prises sur les propos de Flaubert montrent à quel degré le préoccupa cet esprit très différent du sien. « C’est de la littérature dégénérée », disait-il, « tirée hors de son domaine, traînée de force dans celui de la science et des arts du dessin. » Il n’en admirait pas moins Madame Bovary. […] Il en tire une philosophie, mais d’une utilité immédiate, et qui n’est pas très loin de celle de Candide, tant le célèbre : « Cultive ton jardin » représente le fond même de notre race. « Le train régulier des classes, les appels de la cloche, toutes les portions automatiques de la vie lui semblaient maintenant commodes, après lui avoir été insupportables. […] À nous d’en tirer le meilleur parti possible… » Et encore : « Nous ne vivons qu’une fois. […] Pas un détail du drame pathologique qui se joue devant lui, dont il n’essaie de se figurer exactement la nature et l’intensité, avec cette soumission absolue au fait que formule l’axiome célèbre : « Il n’y a pas de maladies ; il n’y a que des malades. » Lui non plus, le clinicien, n’admet pas que l’on tire d’un cas particulier une loi générale. […] Mais si l’écrivain, dramaturge ou romancier, ne peut pas tirer, de caractères et d’événements particuliers, une conclusion qui ait la rigueur d’une loi, lui est-il interdit de réfléchir sur ces événements et ces caractères ?
il y a presque de la malice à indiquer ainsi à la critique le parti qu’elle pouvait tirer des circonstances, quand on songe à ce qu’elle en a fait. […] Mais enfin, une fois cette donnée admise, et une imagination puissante se chargeant d’en tirer parti, il semble que nous allons en voir sortir des effets gigantesques à faire pâlir tous les Monte-Christo et tous les Gérolstein de l’avenir. […] Des lettres inédites de Voltaire au ministre Moultou ; et, pour que rien ne manqua à l’enseignement qu’on peut tirer de cet épisode, M. […] Les demi-philosophes disent : Saint Thomas est un sot, Bossuet est de mauvaise foi, donc il n’y a point de Dieu. — Il faut dire, au contraire : donc il y a un Dieu qui nous apprendra un jour ce que Thomas d’Aquin ne savait point et ce que Bossuet ne disait pas… L’affaire des Calas prend le meilleur train qu’il soit possible : je me flatte toujours qu’on tirera un très grand parti de cette horrible aventure. […] Gaberel, et n’en est pas le côté le moins piquant ; seulement notre opinion sur ce point n’est pas tout à fait la sienne : il croit que tout consistait pour Voltaire à tirer un merveilleux parti de la confusion qu’il affectait de faire entre la loi de l’Évangile et les erreurs ou les crimes que les passions humaines ont, depuis des siècles, cherché à vêtir du manteau de cette religion.
. — Des quatre volumes de Lassay, il me semble qu’on en pourrait tirer un qui ne serait pas désagréable, et qui le classerait à quelque distance, et un cran plus bas, entre les Caylus et les Aïssé.
Qu’a donc fait ce simple curé, qui le tire du pair d’avec ses humbles confrères les desservants ?
Il faudrait développer et ces raisons, et beaucoup d’autres encore, exceptant de part et d’autre celles qu’on croit tirer du droit pour ou contre ; car le droit en politique, c’est ce qui conduit le plus sûrement au bonheur général ; mais l’on doit exposer sincèrement tous les moyens de ses adversaires quand on les combat de bonne foi.
On l’assujettit s’il est bon et facile ; on l’aigrit et l’on l’irrite s’il est méchant… Il est tenu dans la misère, dans l’abjection, par des hommes qui ne sont rien moins qu’inhumains, mais dont le préjugé, surtout dans la noblesse, est qu’il n’est pas de même espèce que nous… Le propriétaire tire tout ce qu’il peut et, dans tous les cas, le regardant lui et ses bœufs comme bêtes domestiques, il les charge de voitures et s’en sert dans tous les temps pour tous voyages, charrois, transports.
Dans cette matière, les hommes du moyen âge mettaient à part deux groupes : les poèmes tirés de l’antiquité, qu’ils vénéraient pour leur origine, comme dépositaires d’une profonde sagesse, et les poèmes celtiques, dont la brillante « vanité » les amusait.
Et notre poète a le droit en vérité d’ouvrir le ciel à ceux qui vécurent en ce monde selon son commandement : malgré le cynisme de son langage et parfois de ses idées, il prêche une haute et sévère morale ; il a su tirer toutes les vertus de son naturalisme.
Montaigne vu dans son livre Ne nous arrêtons pas plus longtemps aux mots : Montaigne voulait qu’un livre tirât tout son prix des choses.
L’idée générale du livre est de soumettre la politique à la morale chrétienne : il faut reconnaître qu’il n’y avait pas d’autre façon de montrer les choses à un enfant destiné à régner ; l’essentiel était qu’il tirât de ses études une bonne règle de conduite.
Adolphe Retté, mais avec plus de simplicité et une personnalité très distincte, il étonne et captive par l’invention qui de strophe en strophe se renouvelle ; plus que personne il tire tout de son propre fonds et son vers est un vers de Griffin avant d’être un beau vers.
Je sais bien qu’il est aisé de s’en tirer et que, si les faits ne se vérifient pas, on l’expliquera aisément en disant que les objets extérieurs ont bougé.
Tous les poètes qui voulaient trancher par une intransigeance individualiste, et ne rien tirer que de leur propre fonds, vivent sur une substance commune et présentent un air de famille.
Il a eu cependant de grandes difficultés pour s’y faire admettre et ne s’en est tiré qu’en produisant un certificat d’études domestiques, malgré la répugnance que lui inspirait ce moyen obreptice.
Lélio, hors de lui, tire son épée.
Un emprunt prélevé sur la dot de la femme la tirerait du naufrage ; mais madame Fourchambault défend énergiquement cette dot lucrative de huit cent mille francs qui lui a rapporté le revenu d’un capital de deux ou trois millions, en vingt années de ménage.
« Le plus grand péril des démocraties, c’est l’affaiblissement et la ruine de l’individualité humaine. » D’où il tire cette règle pratique : « Tout ce qui relève l’individu est sain. » Sa morale était conforme à sa politique : c’était la morale stoïcienne, la morale de l’effort et de la volonté.
Or suivre le sens commun, c’est se répéter soi-même et répéter autrui ; suivre le bon sens, c’est tirer de principes connus des conséquences simples, évidentes.
Par contre, il est des thèmes dont il ne semble pas que la littérature indigène ait tiré parti.
C’est elle qui a développé en moi ces sentiments dont je tire orgueil, sans pouvoir dire pourquoi.
De ce que j’aime mon foyer, parce que toutes les racines de mon être primitif y sont attachées, parce que j’en ai tiré l’origine de ma vie, il ne s’ensuit pas nécessairement que je n’aime pas les autres foyers.
Au chapitre III des Machabées on empruntait ces mots : « Les nations tiraient du livre de la loi l’idée de leurs idoles. » Et Plutarque ayant rappelé l’usage consacré de l’exclamation ἐλελεῦ !
Même caractère devait s’attacher presque toujours à ces pièces qu’Eschyle se vantait d’avoir tirées de l’Iliade et taillées dans le marbre d’Homère.
Leur principal argument était tiré de l’oubli au réveil ; mais cet oubli, — qui d’ailleurs n’est pas constant et peut être artificiellement empêché, — ne prouve nullement qu’il n’y ait eu aucun état mental pendant le sommeil hypnotique, pas plus qu’il ne prouve la complète absence de rêves pendant le sommeil ordinaire. […] Nous accomplissons d’une manière machinale bien des mouvements (comme de tourner la page d’un livre) dont nous avons une conscience faible au moment même où nous les accomplissons, mais dont nous ne nous souvenons plus un instant après, parce que cette conscience n’a été en rien tirée à part du reste : nous n’avons pas pris conscience de notre conscience même.
— C’est de la rousse… un sergent de ville qui a voulu m’arrêter… Mais, trop bête… Je lui ai tiré mes craquenots… Eh bien ! […] Il ne dessine plus, il ne s’occupe plus de rien, amusé seulement par quelque brochure, quelque livre ingénu de 1830, qu’il tire des fouilles de son grenier, et, au sujet duquel, il invente toutes sortes de choses amusantes.
Je ne doute point que le premier président ne voulût savoir tenir un fleuret et tirer des armes mieux que Motet, et l’abbesse de Chelles, mieux danser que la Guimard. […] Allons, tirons-nous vite cette dernière épine du pied et qu’il n’en soit plus question.
Il omet de compenser par un rentrant la saillie du côté opposé ; le bras que dans le Bain Turc cette femme arrondit au-dessus de sa tête ne tire pas sa poitrine ni son ventre, ne les oblige pas à s’effacer et la tête renversée d’Angélique, qui fait se gonfler son cou, cependant laisse sa gorge emmenée par le geste contraire de ses longs bras captifs. […] Il ne comprend pas le sens de la mort de Cébès. — Cébès meurt de son inquiétude, mais dans cette inquiétude il trouve la certitude et la paix ; il a si fort et si longtemps tiré sur ses chaînes terrestres qu’il obtient enfin le détachement suprême, l’attraction délicieuse, le ravissement en Dieu. — Tête d’Or assiste, désolé et révolté, à sa béatitude et ne devine rien. […] Je suis tiré hors de moi-même ; tout ce qu’il y a de serré en moi se délie. […] La coordination des paragraphes vient de la réciprocité des idées et des émotions qui s’accrochent et se tirent mutuellement en secret. […] Chacune, dès qu’on la touche, tire toutes les autres, on ne sait pas comment ; c’est un jeu délicat de liaisons réciproques, c’est la relation, au sens propre du mot : Et la relation ?
» tous ses souvenirs du temps où Odette était éprise de lui, et qu’il avait réussi jusqu’à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d’amour qu’ils crurent revenu, s’étaient réveillés, et à tire d’aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur. […] Je voudrais aujourd’hui remonter aux principes que nous avons posés l’autre jour en commençant pour en tirer de nouvelles conséquences. […] » tous ses souvenirs du temps où Odette était éprise de lui, et qu’il avait réussi jusqu’à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d’amour qu’ils crurent revenu, s’étaient réveillés, et à tire d’aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur. […] [Tiré à part : Monaco, Société de conférences, 1924.
Une fois la Grèce soumise, on voit paraître le Grec dilettante, sophiste, rhéteur, scribe, critique, philosophe à gages ; puis le Graeculus de la domination romaine, parasite, bouffon, entremetteur, toujours dispos, alerte, commode, protée complaisant, qui fait tous les métiers, s’accommode à tous les caractères, se tire de tous les mauvais pas, d’une dextérité infinie, premier ancêtre des Scapins, des Mascarilles et de tous les ingénieux drôles qui, n’ayant eu que leur esprit pour héritage, s’en servent pour vivre aux dépens d’autrui. — Revenons vers leur belle époque et considérons leur grande œuvre, celle qui les recommande le plus aux sympathies et à l’admiration du genre humain ; c’est la science, et, s’ils l’Ont faite, c’est en vertu du même instinct et des mêmes besoins. […] Dès cinq ans, on instruit les garçons dans la pyrrhique, pantomime de combattants armés qui imitent tous les mouvements de la défense et de l’attaque, toutes les attitudes que l’on prend et tous les gestes que l’on fait pour frapper, parer, reculer, sauter, se courber, tirer de l’arc, lancer la pique. […] Quand il la salue au retour, ce n’est point par une convenance poétique, comme Tancréde ; il n’éprouve pas seulement, comme un moderne, le plaisir de retrouver des objets familiers et de rentrer chez soi ; sa plage, ses montagnes, l’enceinte murée qui enclôt son peuple, la voie où des tombeaux gardent les os et les mânes des héros fondateurs, tout ce qui l’entoure est pour lui une sorte de temple. « Àrgos, et vous, dieux indigènes, dit Agamemnon, c’est vous que je dois saluer d’abord, vous qui avez été les auxiliaires de mon retour et de la vengeance que j’ai tirée de la ville de Priam. » Plus on regarde de près, plus on trouve leur sentiment sérieux, leur religion justifiable, leur culte bien fondé ; et ce n’est que plus tard, aux époques de frivolité et de décadence, qu’ils sont devenus idolâtres. « Si nous représentons les dieux sous des figures humaines, disaient-ils, c’est qu’il n’y a pas de forme plus belle. » Mais, par-delà la forme expressive, ils voyaient flotter comme en un rêve les puissances générales qui gouvernent l’âme et l’univers.
Sa société était celle des savants de Genève où les femmes sont fort mêlées : « Malgré tous nos malheurs, disait-il, c’est encore à Genève, je crois, qu’on trouve le plus d’esprit chez tout le monde, et comme marchandise commune. » Ailleurs, à Coppet, à Paris, à Florence, Sismondi devait faire des frais : à Genève il s’en tirait avec son esprit de tous les jours.
Vous, public, vous croyez peut-être sur la foi des journaux que tels et tels académiciens sont en guerre, à couteaux tirés, et vous êtes tout étonné, si vous passez par hasard dans la cour de l’Institut, un jeudi à quatre heures et demie, de voir ces mêmes hommes sortir ensemble, presque bras dessus dessous, et causer familièrement, amicalement.
Essayerai-je de montrer le parti qu’on peut tirer de la condition la plus misérable ?
Souvent même, devenu exigeant avec l’estimable biographe qui ne tire de son trésor que ce qui se rapporte assez directement au récit, le lecteur voudrait plus d’excursions, plus de prodigalités de citations et d’extraits ; ou plutôt il voudrait tout, il lui faudrait toutes ces familiarités et ces divagations de correspondance.
Mais les temps sont autres, les devoirs ont changé, les applications directes qu’on prétendrait tirer seraient trompeuses.
Il y a plaisir en tout temps à ces sortes d’études secrètes, et il y aura toujours place pour les productions qu’un sentiment vif et pur en saura tirer.
Mais, quand on écrit un livre et qu’on vit de sa plume, on n’a guère qu’une ressource pour en tirer un juste tribut : c’est de le faire passer auparavant et de l’essayer dans quelque journal, dans quelque recueil périodique.
si tu m’avais donné une femme selon mes désirs ; si, comme à notre premier père, tu m’eusses amené par la main une Ève tirée de moi-même… Beauté céleste !
Il y a bientôt deux siècles que la maturité dure ; et s’il était vrai qu’à force d’entraves, on la pût rendre moins productive, il n’y aurait encore aucune conséquence à tirer de l’interruption ou de l’infréquence de ses triomphes.
Émile Baumann Voici deux ou trois indications dont vous pourriez tirer profit.
Emmanuel Chabrier a tiré un admirable parti de ces situations si franches et si claires.
Elle est le plus souvent plongée dans un profond sommeil dont la tire violemment Wotan au troisième acte de Siegfried.
Flaubert a-t-il tirées de cette horrible histoire ?
Je ne tirerai qu’une conséquence purement relative à la littérature et au goût.
Le poète créateur est proprement un voyant, qui voit comme réel le possible, parfois même l’invraisemblable. « Les mystérieuses rencontres avec l’invraisemblable que, pour nous tirer d’affaire, nous sont appelons hallucinations, dans la nature.
Ils sont atteints par les maladies, par la vieillesse et par la mort, mais ils ne sont pas atteints par ce détraquement d’un esprit, d’une cervelle que nous avons trop tenaillée, que nous avons trop exploitée, que nous avons trop tirée dans tous les sens… Donc La Fontaine savait que les animaux, non seulement étaient nos frères inférieurs pour lesquels nous devrions nous montrer généreux, mais encore des êtres qui pourraient, au besoin, nous apprendre quelque chose, et c’est précisément pour cela qu’il a fait ses Fables, dont nous aurons bientôt le plaisir de nous entretenir.
Ils ont peut-être trouvé une souris ou deux qu’ils avaient estropiées en déblayant le trou d’en bas, et ils ont conclu, avec une imagination qui leur fait honneur, qui leur fait d’autant plus d’honneur que La Fontaine l’a trouvée charmante et en a tiré une fable, ils ont conclu que le hibou avait établi une étable de souris au bas de son château.
Et, en effet, même parmi ceux qui plongèrent avec la sensualité la plus brûlante ou la corruption la plus froidement réfléchie en cet étrange livre, où Michelet a fait de l’amour dans la femme quelque chose d’inférieur à ce que Cabanis faisait, dans la cerveau de l’homme, de la pensée, personne n’a jamais songé, que je sache, à conclure au philosophique la vérité des idées d’un homme, de nature fort peu philosophe, qui, pour avoir regardé, par hasard ou par curiosité, sur une table de dissection, a voulu substituer à la spiritualité humaine et à son mystère de basses origines matérielles, et tirer de l’obscène même le sentimental !
Ce n’est pas la masse, c’est un individu qui crée le Parthénon, la Divine Comédie, et la Marseillaise ; c’est un individu qui trouve la formule d’un monde nouveau, formule absolument vraie pour lui qui l’a tirée de ses entrailles, et suffisamment vraie pour plusieurs générations ; et c’est un autre individu qui brise la formule vieillie, pour délivrer son âme et celle de ses frères de douleur.
Tels sont, par exemple, ces graves accents redits par saint Justin, et qu’Eusèbe, avec quelques variantes, tirait des livres du Juif Aristobule adressés au second Ptolémée : « Je parlerai pour ceux qui ont le droit d’entendre150.
. — Jusqu’ici, nulle idée de la distance et de la position des objets, sauf lorsqu’une induction tirée du toucher les situe tout contre l’œil. […] « Gaspard Hauser donne les détails suivants sur ce qu’il éprouva lorsque, pour la première fois, il fut tiré de la prison obscure où il avait passé seul toute sa vie. — Toutes les fois qu’il regardait, à travers la fenêtre, les objets du dehors, la rue, un jardin, etc., il lui semblait qu’il y avait, tout contre ses yeux, un volet couvert de couleurs confuses de toute espèce et sur lequel il ne pouvait reconnaître ni distinguer rien de déterminé et d’individuel.
. — On peut toujours l’en tirer par analyse. — Exemple, la démonstration des axiomes. — Autres exemples. — Théorème de l’égalité des côtés opposés du parallélogramme. — Emboîtement des intermédiaires. — En quoi consistent le talent et le travail du géomètre. — Marche qu’il suit dans ses constructions. — Les composés plus complexes ont des facteurs plus simples. — Les propriétés de ces facteurs plus simples sont les intermédiaires par lesquels les composés plus complexes se relient leurs propriétés. — Le dernier intermédiaire est toujours une propriété des facteurs primitifs. — Cette propriété est la dernière raison de la loi mathématique. — Rôle des axiomes. — Ils énoncent les propriétés des facteurs ou éléments primitifs qui sont les plus généraux et les plus simples de tous. — L’analyse doit donc porter sur les éléments primitifs. — Éléments primitifs de la ligne. — Découverte d’un caractère commun à tous les éléments ou points d’une ligne. — Définition d’une ligne par le rapport constant de ses coordonnées. — La géométrie analytique. — Éléments primitifs d’une grandeur. — Le calcul infinitésimal. — Dans toute loi énoncée par une science de construction, — la dernière raison de la loi est un caractère général inclus dans les éléments de la première donnée de la loi. […] Du caractère exprimé par une équation, on tire toutes les propriétés de la ligne ; en d’autres termes, on trouve, pour rattacher à la ligne ses propriétés, un intermédiaire, une raison, un parce que inclus dans l’équation qui est sa définition.
C’est un Ramsès, le fils de celui dont le nom a fait le tour du monde par les exploits de son bras , dont les victoires sculptées ornent les murs d’Ibsamboul, de Louqsor, du Ramasseum, et pendant que mon esprit est à sa glorieuse campagne contre les peuples de l’Asie occidentale, où, séparé de son armée, et attaqué par un corps de 2 500 chars, il n’échappe à la mort que par des prodiges de valeur, une voix de ventriloque, une voix comique de Bridoux, parlant avec un gardien de la permutation d’un camarade dans une brigade du Nord, me tire de ma rêvasserie, presque colère, et me chasse plus loin. […] En effet, Maupassant parlait d’une visite faite par lui à l’amiral Duperré, sur l’escadre de la Méditerranée, et d’un nombre de coups de canon à la mélinite, tirés en son nom et pour son plaisir, coups de canon allant à des centaines de mille francs, si bien que Popelin ne pouvait s’empêcher de lui faire remarquer l’énormité de la somme.
Mais Taine, lui, tire de ses observations une loi sur l’impuissance littéraire naturelle, instinctive, du peuple belge8. […] Qu’on en juge : Le peuple a vu passer des hommes énergiques, Au masque impérieux, chargé de volonté, Parlant haut dans leur force et dans leur majesté Pour tirer du sommeil les races léthargiques. […] Vigoureuse et vaillante, la sève jaillit, une autre religion est née, celle des hommes et de l’univers : Celui qui me lira dans les siècles, un soir, Troublant mes vers, sous leur sommeil ou sous leur cendre, Et ranimant leur sens lointain pour mieux comprendre Comment ceux d’aujourd’hui s’étaient armés d’espoir ; Qu’il sache avec quel violent élan, ma joie S’est à travers les cris, les révoltes, les pleurs, Ruée au combat fier et mâle des douleurs, Pour en tirer l’amour, comme on conquiert sa proie. […] Ce dernier ouvrage dont le chapitre I traite de « la naissance du drame liturgique » se termine par une étude sur « l’esthétique des symbolistes » en passant par François Villon, Joachim du Bellay, Jean-Jacques Rousseau, Eugène Fromentin, tous envisagés sous un jour spécial et nouveau, avec une tendance très accentuée à juger de haut, à tirer, le plus souvent possible, une loi générale d’un groupement de faits particuliers.
elle ne sait pas tout, mais elle voit qu’une peine affreuse me consume ; elle m’a gardé trois heures pour me consoler ; elle me disait de prier pour ceux qui me faisaient souffrir, d’offrir mes souffrances en expiation pour eux, s’ils en avaient besoin. » Et ailleurs : « … Je suis une lyre que l’orage brise, mais qui, en se brisant, retentit de l’harmonie que vous êtes destinée à écouter… Je suis destiné à vous éclairer en me consumant… Je voudrais croire, et j’essaie de prier… » Par malheur pour Benjamin Constant, ces élans qui se ranimaient près de Mme de Krüdner, et qui étaient au comble pendant la durée du Pater qu’il récitait avec elle, ne se soutinrent pas, et il retomba bientôt au morcellement, à l’ironie, au dégoût des choses, d’où ne le tiraient plus que par assauts ses nobles passions de citoyen213.
Ses économies d’ailleurs tiraient à leur fin.
La paille et le foin débordent çà et là des lucarnes pleines de fourrages ; les portes des étables, des fenils, des basses-cours, s’ouvrent sur le gazon autour du puits ; à côté de la porte des maîtres, les chars de récoltes se chargent et se déchargent sous les fenêtres des chambres hautes ; des sacs d’orge, de blé, de pommes de terre, se tassent sur les marches en spirale du large escalier aux dalles usées par les souliers ferrés des laboureurs ; les vaches paissent sous les groupes de vieux arbres écorcés dans les vergers ; on voit les jardiniers, les bergers, les jeunes vachères, tirer les seaux du puits, emporter les arrosoirs, accoupler leurs bœufs, traire leurs vaches dans la cour qui sert de pelouse à l’habitation ; on y est en pleine rusticité, comme en pleine nature.
Tu ne porteras jamais un pareil message ; à la loterie de la gloire, ce sont les enfants qui tirent les bons lots.
Je me souviens du jour et de l’heure où le ministre de la maison d’Orléans tira le rideau qui voilait cette négociation et cette alliance, et où le pays jeta un cri d’admiration irréfléchie à l’aspect de ce chef-d’œuvre.
Il est évident qu’il se cherche et s’examine, en effet, dans ce livre du doute ; mais les plus belles pages du Génie du Christianisme sont tirées de ce livre.
La plupart tirent de leur poche et versent sur le comptoir un à un des sous qui sentent la mer.
L’on ne peut mieux exprimer que toute origine de langages a été, sous l’empire des sentiments, phonétique : tandis que les langues et les musiques d’Extrême-Orient apportent l’exemple tout pur à sa dernière et précieuse remarque, — et, dirons-nous pour les avoir pratiqués, particulièrement la musique et les idiomes où si sensitivement demeurent unis le sens et les sons, malaïo-Javanais… Mais le principe entendu, n’est-il point d’intuitions partielles, médiatrices des déductions que nous en tirons pour tout à l’heure nouer les solides et naturels rapports de la Pensée et de la Parole-instrumentale ?
Ses regards se croisaient sur le bois qu’il dessinait… puis c’étaient des douleurs soudaines, comme si on lui tirait des coups de fusil à travers la tête.
Hugo s’en tire par des mots.
Il était né de lui-même, fils de ses œuvres, comme on a dit plus tard ; écrivain de sentiment, il tirait tout de son propre cœur.
Les meilleurs poètes conçurent leurs épisodes de la sorte, et les tirèrent d’une même action ; pratique si généralement établie du temps d’Aristote, qu’il en a fait une règle : en sorte qu’on nommait simplement tragédies, les pièces où l’unité de ces épisodes était observée, et tragédies épisodiques, celles où elle était négligée.
Fanny, comme Dorine, a été convertie avec le mouchoir de Tartuffe ; mais savez-vous de quelle poche il était tiré ?
C’est la seule façon de s’en tirer ».
Mais tirons d’erreur, une fois pour toutes, les personnes à qui l’on persuada, sans doute pour exalter une lumineuse renommée, mais aussi pour abaisser de plus éclatantes gloires, qu’Alfred de Vigny apparut le premier en date parmi les rénovateurs du théâtre français. […] Que vous êtes à plaindre, vous tous qui tirez vanité du dénigrement, du bafouement, si faciles ; qui croyez prendre plaisir à la recherche de la tare dans le beau ou dans le bien, à la découverte de la plaie dans la santé, petits Américs-Vespuces de petits îlots de guano dans les Amériques d’azur, — hélas ! […] Elle paraissait n’accorder aucune attention, — ce qui était naturel puisqu’elle était une pierre, — aux mouvements de l’eau bleue et verte, à la beauté des végétations sous-marines accrochées aux rocs comme des fleurs noyées ; rien ne la tirait de son apparente inertie. […] n’a point le droit de le rendre responsable des fautes, c’est-à-dire des basses promiscuités, des misères, dont elle ne le tira point. […] Des amitiés peu nombreuses, un amour, — un seul amour, — le tiraient vers la réalité actuelle, l’y voulaient intéresser.
Donc la seule règle que l’homme puisse donner à la femme doit être tirée de l’amour. […] Ce que j’ai aimé, je l’ai tiré du monde, et j’ai dit : « Là est tout mon amour, toute mon espérance, toute ma vie » ; et voilà que la douleur et la mort me flétrissent ce que j’avais voulu sauver du naufrage universel de mes idées et de mes sentiments ; et le monde tout entier n’est plus pour moi qu’un désert, et ces sphères infinies qui remplissent l’espace sont le néant pour moi, et cette marche éternelle du temps est pour moi le désespoir ; et je ne peux fixer mes regards ni sur le passé, ni sur le présent, ni sur l’avenir.
Vous tirerez de là, si bon vous semble, des conclusions non seulement sur les abeilles et leurs ruches, mais sur tous les insectes, et peut-être aussi sur tous les animaux.” » Je n’insiste pas aujourd’hui sur ce que ce programme aujourd’hui nous paraît présenter d’ambitieux, de présomptueux, de peu scientifique même ; quelque jour nous nous demanderons s’il est permis d’assimiler ainsi les sciences historiques aux sciences naturelles, de les référer ainsi aux sciences plus abstraites, chimiques, physiques, mathématiques ; aujourd’hui je ne veux qu’examiner la forme même du connaissement, le parcours, le tracé, ce commencement le plus étranger, le plus éloigné, cet acheminement, ce détour, ce circuit le plus long, le plus excentrique, le plus circonférentiel, et du programme je passe au livre même, au livre glorieux, au livre exemple, au livre type ; on y verra, première partie, l’artiste, chapitre premier, l’esprit gaulois, que c’est très délibérément que l’auteur prend le chemin le plus long ; l’acheminement le plus long, le mot n’est pas de moi, mais de lui : « Je voudrais, pour parler de La Fontaine, faire comme lui quand il allait à l’Académie, “prendre le plus long”. […] Si le tireur dont nous parlions hier tire depuis l’éternité, il a déjà dû atteindre le but.
Ainsi, dans le vieux nom aryen du cheval (asva en sanscrit, equus en latin, ἵππος en grec, ehu en vieux saxon), nous ne découvrons rien qui rappelle le hennissement d’un cheval, mais nous découvrons le concept de rapidité incorporé dans la racine ak, signifiant être aigu, être rapide, d’où nous ayons aussi tiré des noms pour désigner la promptitude intellectuelle, par exemple acutus.
Sans savoir si l’édifice était vide ou encore habité par quelques vieillards laissés par charité dans la maison pour y sonner, par souvenir, l’heure des anciens offices, je tirai moi-même, timidement, la petite chaînette de fer qui pendait contre le mur de la porte : la cloche intérieure tinta avec mille échos dans les corridors.
N’est-ce pas pour l’amour de moi que tu as saisi le tromblon à la muraille et tiré ce mauvais coup pour venger mon sang sur ces brigands ?
répliquai-je, « il ne s’agit pas de ce que je veux, mais de ce que je pense. » J’ignore si cette réponse lui a été rapportée, mais je suis bien sûre du moins que, s’il l’a sue, il n’y a attaché aucun sens ; car il ne croit à la sincérité des opinions de personne, il considère la morale en tout genre comme une formule qui ne tire pas plus à conséquence que la fin d’une lettre ; et, de même qu’après avoir assuré quelqu’un qu’on est son très-humble serviteur, il ne s’ensuit pas qu’il puisse rien exiger de vous, ainsi Bonaparte croit que lorsque quelqu’un dit qu’il aime la liberté, qu’il croit en Dieu, qu’il préfère sa conscience à son intérêt, c’est un homme qui se conforme à l’usage, qui suit la manière reçue pour expliquer ses prétentions ambitieuses ou ses calculs égoïstes.
« Giorgio, disait-il un jour avec enjouement à son ami Vasari, à l’époque où il remplissait déjà l’Italie de son nom et de ses œuvres, si j’ai eu quelque grandeur et quelque bonheur dans le génie, cela m’est venu d’être né dans la pauvreté et dans l’élasticité de votre air des collines d’Arezzo ; et c’est ainsi que je tirai, pour ainsi dire, du lait de ma nourrice, à Settignano, le ciseau et le maillet avec lesquels je fais mes figures. » III La famille de Ludovico Buonarroti devenue plus nombreuse avec les années, par la fécondité de sa femme, le père de Michel-Ange, pour élever ses fils, fut obligé de les mettre en apprentissage dans les manufactures de laine et de soie de Florence, qu’on appelait en Toscane les Arts, et qui, dans un pays gouverné par des artisans devenus princes, ne dérogeaient point à la noblesse des familles.
Bref, la République, pour se tirer galamment d’affaire, n’eut qu’à dire à son hôte : « Sire, je vous présente mes aïeux ; et, ce que vous pouvez voir en moi-même d’agréable et d’élégant, c’est à eux que je le dois. » Il me semble donc que, pendant ces heures uniques, nul, même parmi le peuple ombrageux des faubourgs, ne put haïr complètement ce passé de la France, qui venait si gracieusement à notre aide.
Il ne sait pas rendre de monnaie ; veut-il riposter, il tire de sa poche de l’or et pas de sous.
L’immense travail auquel je me livrais m’empêchait de tirer les conséquences ; ma conférence d’hébreu m’absorbait ; j’étais comme un homme dont la respiration est suspendue.