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807. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

On a remarqué souvent que rien n’est plus malaisé au théâtre que de montrer le parfait contentement : les scènes de désir contrarié, de passion désespérée, abondent, et les talents médiocres y réussissent sans trop de peine.

808. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

Enfin au xixe  siècle, après la reprise du sentiment religieux et du sens artistique qui produit l’explosion romantique, voici que jusqu’à une date très rapprochée de nous, l’esprit critique et expérimental devient le principal ressort de l’âme française, et se traduit littérairement par l’abondante floraison du roman et du théâtre réalistes, par l’étonnant développement de l’histoire et de la critique, par un effort enfin universel et sensible pour soumettre l’inspiration de l’écrivain aux lois de la méthode scientifique.

809. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

Goût de l’amour dès l’enfance, avant même de se douter de ce qu’est l’amour ; sentiment un peu sanglotant de la nature ; aspiration à se dévouer sans relâche, avec un secret contentement de souffrir pour son dévouement ; félicité de la meurtrissure sentimentale, optimisme extraordinairement vivace, abrité du scepticisme comme par une ouate de mélancolie douce… Ajoutez à ces dons naturels la vie la plus romanesque, romanesque jusqu’à l’invraisemblable, une gageure du destin tenue et gagnée contre les caprices de l’imagination : l’héritage sacrifié à la foi religieuse, les voyages tragiques, la guerre, la tempête, la séduction, l’abandon, le théâtre avec le succès d’abord, et bientôt la perte de la voix, la misère, la mort de l’enfant adoré, de quoi défrayer vingt romans conçus avec quelque économie.

810. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

On espérait mieux que de coucher sur le champ de bataille, on attendait la suite de l’élan, on espérait de la belle vie infusée au livre, au théâtre, bouleversant les caducités de l’art.

811. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

C’est à ce point que « les sens n’ont pas une seule place dans le théâtre de Racine » (!) […] Le sens du passage est celui-ci : « Les Espagnols, au théâtre, renferment en un jour des années entières. […] Le théâtre se renouvelle entre ses mains. […] C’est quand il arrive et au théâtre et à ces recueils que M.  […] Le soir il était au théâtre, à l’Ambigu, où je le vis pour la dernière fois.

812. (1890) Nouvelles questions de critique

Roman et théâtre, théâtre et roman, n’est-ce pas aujourd’hui toute la littérature ? […] Je dis seulement qu’aux environs de 1850, et dans le même temps que le théâtre et le roman s’efforçaient de nous persuader que l’imitation de la vie suffit à la gloire de l’artiste, les peintres l’ont fait voir aux yeux. […] « Il y a, dans notre siècle, deux dates capitales pour l’histoire du théâtre, dit à ce propos M.  […] Grâce à lui, ce que le théâtre avait commencé, le roman l’acheva. […] Taine ; ou, si l’on veut encore, je doute qu’on eût compris, presque aussitôt leur apparition, où tendaient le théâtre de M. 

813. (1901) Figures et caractères

Au théâtre, une parodie involontaire grimaçait au masque ridé d’une Melpomène anémique. […] Il élargit le roman, renouvelle le théâtre. […] Si le théâtre de Beaumarchais n’a qu’une pièce, il n’a aussi, à vrai dire, qu’un seul personnage. […] Son théâtre, universel, a pour scène l’univers. […] L’une y occupa un théâtre, l’autre un hangar.

814. (1914) Une année de critique

Alfred Capus au moins autant que ses comédies, je ne crois pas que ce soit seulement par un effet de ma préférence naturelle pour le livre au détriment du théâtre. […] Les causeries entre jeunes gens dans un couloir de théâtre ou au cabaret du village, les entretiens surpris dans la rue, la conversation des dîners, témoignent de cet état d’esprit. […] Les uns sont poètes, d’autres romanciers, d’autres critiques ; quelques-uns enfin travaillent pour le théâtre. […] Il convient d’abandonner au théâtre ces préciosités à rebours. […] Cette maladie passagère nous valut le théâtre « rosse » et plusieurs autres horreurs.

815. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

* * * — Les fautes que les hommes d’État font sur le théâtre de la politique, ils les feraient comme hommes, en famille ou dans la société, qu’on les enfermerait. […] * * * — La musique au théâtre, au concert, ne me touche pas, je ne la sens un peu qu’avec le plein air et l’imprévu du hasard. […] * * * — Un chalet d’opéra-comique et de vaudeville, sur le balcon duquel on s’attend toujours à voir des groupes chanter une ronde, comme au théâtre, en levant au ciel des flûtes de Champagne ; un jardin qui n’est presque qu’une salle à manger en treillage, avec des médaillons de célébrités en terre cuite, fouillés par Garrier-Belleuse : c’est le chalet de l’administrateur des eaux, C…, une maison dont on tourne sans cesse le bouton de cuivre, maison toujours mangeante, chantante, recueillant au passage toutes les notoriétés, et toutes les voix jeunes et vieilles : hier les frères Lionnet, aujourd’hui le vieux Tamburini ! […] Tout dans la main : les eaux, les bains, l’exploitation de toutes les sources du Casino, le théâtre, les concerts, l’imprimerie et le journal, et un monde d’ouvriers, depuis les maçons jusqu’aux cartonniers des boîtes de pastilles, un monde de six cents manœuvres, hommes et femmes. […] On dresse la table dans le jardin : ce qui donne toujours à un dîner l’air d’un dîner de théâtre.

816. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Supposez dix ans de Convention, une invasion tartare de Souvarof, un changement de religion, une subversion générale de la société, un nivellement communiste de la propriété en Europe, et soyez sûrs qu’en vingt ans il n’y aurait plus ni poésie, ni théâtre, ni littérature, ni langue lettrée en France. […] Histoire, poésie, philosophie, romans, théâtres, journaux, libelles : c’était un véritable pillage de l’esprit humain. […] Le monde pour moi c’étaient les livres, la rue, les théâtres et quelques amis qui n’avaient comme moi que le ciel et le pavé à eux, dans leur pays. […] Il semblait toujours avoir des planches sous les pieds ; la nature pour lui était un théâtre ; la mort même, comme on le voit dans ses Mémoires, ne fut qu’un rideau tiré sur la pièce ; mais c’était une grande sensibilité littéraire, et le plus grand style qu’un homme puisse avoir en dehors du naturel, le génie des ignorants. […] Ses mains étaient d’une extrême blancheur et de la forme délicate qui indique (selon ses propres idées) la naissance aristocratique. » Beyle écrit de lui : « Je rencontrai lord Byron au théâtre de la Scala, en 1816.

817. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Après les épanchements lyriques et les confidences qui avaient resserré l’union des poëtes, après les feux des Orientales, entremêlés du trépas de Madame de Soubise et des jeux de la Frégate la Sérieuse, les plus forts songèrent au théâtre, à cette arène où la poésie peut arriver au public face à face, en le prenant par ses sensations, en le domptant. […] — Ce ne sera pas un échange, car je vous devrais trop de retour. — Notre pauvre Victor, que fait-il dans ce théâtre ? […] Sait-il et savez-vous que les baladins de l’Académie et des théâtres font des parades sur nous ?

818. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

X C’est le soir ; nous sommes dans la capitale du monde occidental ; le Colisée, théâtre bâti par Vespasien à la mesure du peuple-roi et bourreau de l’univers alors connu, s’élève à des centaines de pieds au-dessus des édifices publics et des palais des citoyens de Rome. […] Une ellipse colossale dessine à l’œil ce théâtre. […] Une neige tombée en abondance la nuit précédente en faisait ressortir les gigantesques lignes sur l’horizon ; un ciel bleu, découpé par ses jours, éclatait dans l’intérieur ; il était absorbé dans l’admiration muette, cherchant comment il dresserait dans le ciel le théâtre de la grandeur du Dieu des chrétiens.

819. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Je sais bien que l’emphase espagnole régnait au théâtre et parmi tout un monde de beaux esprits ; mais la veine française directe se maintenait distincte. […] Je ne parle ni des cannes, ni des tabatières, qui peuvent avoir leur mérite, ni des coiffures ou perruques, ces parties intégrantes du costume ; mais les plus futiles objets, billets de théâtre, billets de faire-part, boutons de veste, etc., tout peut devenir matière à cette sorte d’avarice doublée d’amour-propre, et qui finit par être un tic, la Collection.

820. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Les luttes et les guerres parlementaires, vaste théâtre d’éloquence, ont de plus en plus occupé et passionné celui-là. […] Ce qui éclate aux yeux, c’est qu’il a déjà réveillé bien des haines ; il a produit de ces violents effets de répulsion que les excès de ce genre ont suscités de tout temps en France ; il vient de provoquer au théâtre un type vengeur et populaire qui s’est répété et représenté sur toutes les scènes des villes de province, et jusque dans des granges où la comédie ne s’était pas jouée depuis des années95.

821. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Elle s’était de tout temps beaucoup occupée de théâtre, et plusieurs de ses pièces, soit à l’Opéra-Comique, soit au Théâtre-Français, furent représentées avec un certain succès. […] Le monde était pour elle un théâtre et comme un champ d’honneur dont elle ne pouvait se séparer ; elle était infatigable à causer, à veiller, à vouloir vivre.

822. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Elle a pourtant le mérite d’avoir présidé à de belles œuvres serrées, à de nobles tragédies ; elle suggère, par son existence, l’idée d’une étude de crise morale, sans péripéties, à beaux plis simples, brève, serrée comme la nature ; elle peut fournir au théâtre aussi bien que l’esthétique diverse et variée du drame. […] Je veux bien que l’auditeur bercé par un grand discours en vers, surtout déclamé au théâtre par des gens qui disent mal, se raccroche aux rimes, pour distinguer si l’on entend des vers ou de la prose, et c’est vrai pour le vers pseudo-classique.

823. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

. — La Bohême sans dignité dans sa conduite et sans hauteur dans ses idées ; — la Bohême soupant tous les soirs, et ne se levant du souper, si elle se lève, qu’ivre et chancelante ; écrivant à la hâte de petits articles pour de petits journaux malsains, sur les genoux d’une danseuse, et invoquant la chaste muse dans les coulisses des théâtres ; faisant de l’art un moyen comme la première en fait un piédestal ; n’ayant pas de maîtresses (toujours comme la première), mais des intrigues d’une nuit, dont elle est souvent lasse avant que le matin soit venu. […] Bien des gens n’apercevront pas, derrière cette insouciance des dehors, la dignité intérieure ; bien des gens ne sauront pas voir, dans les mystificateurs du café Momus, cette vivacité et cet imprévu de l’esprit qui feront plus tard l’originalité de l’œuvre de l’artiste. — Le chef de bureau décoré qui économise sur les robes de sa femme et l’éducation de ses enfants pour entretenir discrètement une drôlesse à un petit théâtre, le magistrat cravaté de blanc qui vit en concubinage réglé avec sa cuisinière, crieront au scandale !

824. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Je sais bien que dans le cas particulier de l’auteur des Névroses et de l’auteur des Blasphèmes, la Critique avait une espèce de mauvaise raison pour les accuser ou les soupçonner d’histrionisme dans leurs vers, et c’était, pour tous les deux, l’exhibition de leurs personnes, l’un dans les salons de Paris, et l’autre, résolument acteur, sur un théâtre, devant le public des théâtres.

825. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Elle n’y prenait pas une place à part ; elle n’avait pas su attacher aux traditions religieuses et aux fêtes nationales quelques empreintes immortelles d’imagination et d’art, ; elle n’était pas entrée dans la vie des Romains, moins poétique et moins libre que celle des Grecs : et, si elle s’était mêlée parfois à ces œuvres artificielles du théâtre que Rome victorieuse chercha comme une distraction, elle n’avait eu, sous cette forme, qu’un rôle secondaire, dont le cadre même devenait difficile et rare sous le pouvoir absolu d’Auguste. […] Les rudes imitations ou les élans patriotiques des vieux poëtes de la tragédie romaine ne retentiront plus au théâtre, ne plairont plus aux esprits élégants et seront comptés parmi les admirations surannées qu’on reprochait à Cicéron en fait de poésie.

826. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

C'est la poésie des recueils sur le théâtre ; » voulant faire entendre que le succès de Lucrèce est d’avoir fait connaître à tous sur la scène, en fait de beautés de style, ce qui auparavant s’imprimait un peu à la sourdine et n’était lu que des gens du métier.

827. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

« Il fallait à la fois, dit l’historien, mettre la population debout, la pourvoir d’armes, et fournir, par une nouvelle mesure financière, à la dépense de ce grand déplacement ; il fallait mettre en rapport le papier-monnaie avec le prix des subsistances et des denrées ; il fallait disposer les armées, les généraux, convenablement à chaque théâtre de la guerre, et enfin satisfaire la colère révolutionnaire par de grandes et terribles exécutions. » De là, d’abord, la levée en masse, la mise en disponibilité de la population entière, et cet inépuisable fond d’armée nationale, dans laquelle se recrutaient les autres ; armée majestueuse, solennelle, échelonnée par rang d’âge et mise en ordre de bataille par générations.

828. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

J’admire et je vénère le talent d’un illustre poète, je crois aux grandes qualités de son cœur ; mais le cœur humain est là aussi, et je me risquerai à dire qu’une pièce de théâtre qui lui fera motiver au crayon un si chaleureux bravo, sera celle qui n’inquiétera jamais sa gloire.

829. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Choses d’autrefois »

Et c’était un gai couvent, largement ouvert aux bruits du monde, avec une salle de théâtre au bout de l’antique jardin à marronniers et à charmilles.

830. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Heredia, José Maria de (1842-1905) »

Les sociétés savantes des départements lui ont fourni, plusieurs fois, des motifs de poésie : souvent une planche d’archéologie entrevue dans une bibliothèque, un pan de mur, une statue cassée qui git dans l’herbe, un fragment de stèle, une guirlande de palmettes qui court sur une frise, se fixent dans son esprit, l’accompagnent partout, à pied et à cheval, en voiture et en omnibus, au théâtre et dans le monde.

831. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Maeterlinck lui-même au sujet du théâtre d’Ibsen (Figaro, 2 avril 1894), on y reconnaît « je ne sais quelle présence, quelle puissance ou quel dieu qui vit avec moi dans ma chambre… quelque chose de la vie rattachée à ses sources et à ses mystères par des liens que je n’ai l’occasion ni la force d’apercevoir tous les jours ».

832. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Pol-Roux (1861-1940) »

Henri Degron Tout net, il me plaît d’affirmer la Beauté grande de cette œuvre, qui est la manifestation dramatique (théâtre idéaliste) la plus importante de ces quinze dernières années.

833. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Virgile, et Bavius, Mœvius, Bathille, &c. &c. » pp. 53-62

Il paroît un jour au théâtre, comme on venoit d’y réciter quelques-uns de ses vers : tout le monde alors se lève avec des acclamations redoublées, honneur qu’on ne rendoit qu’à César.

834. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau et M. de Voltaire. » pp. 47-58

De toutes les gloires celle du théâtre est une des plus flatteuses.

835. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

Selon Aristote, on se purge de la peur et de la pitié en les éprouvant, au théâtre, pour les malheurs de héros imaginaires, grâce à quoi elles ne demeurent pas en nous pour nous assombrir.

836. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre II. Quelques traditions sur Pindare. »

Il oubliait toute la poésie lyrique du théâtre d’Athènes.

837. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Ici prix est réservé à la meilleure pièce qui aura été représentée dans l’année sur le théâtre de Louis XIV. Tel prix est réservé à la moins mauvaise pièce qui aura été représentée dans l’année sur le théâtre de. […] Il a dépensé sa jeunesse en intrigues mondaines et féminines sur le petit théâtre de villes de province. […] Bref, il quitta le théâtre et la littérature sans esprit de retour. […] Jamais n’aller dans le monde, jamais n’aller au théâtre.

838. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Ce ne sont assurément pas des prosateurs ou des poètes de bien large envergure : mais enfin ils font la loi au théâtre, et leur genre, à titre de manifestation psychologique, mériterait jusqu’à un certain point de fixer l’attention. […] Le théâtre agonise en tant que forme d’art, et, comme les exigences matérielles lui imposent désormais le succès immédiat et continu, il est vraisemblable que sa résurrection demeurera indéfiniment ajournée. […] L’art, les tableaux, le théâtre, les livres, les voyages même ne m’amusent plus : ce ne sont pour moi que des motifs d’un travail fastidieux, car il est toujours à recommencer. […] Il s’accoutuma à planer hors des réalités tangibles, hors de l’humanité et du théâtre de son existence, hors de la vie toujours agissante et mobile. […] Scribe et son école avaient pratiqué une théorie semblable en matière de théâtre.

839. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

. — Le Théâtre des autres Alexandre Dumas a publié sous ce titre : le Théâtre des autres, un nouveau volume qui fait partie de son théâtre complet avec préfaces inédites. […] Pour moi, après l’accueil fait à l’Ami des Femmes, j’avais juré de ne plus faire de théâtre, serment de joueur que je devais refaire et auquel je devais manquer encore bien des fois. […] Ni lui ni moi ne paraîtrions au théâtre pendant les répétitions, et les comédiens du Gymnase eux-mêmes ne devaient pas savoir la vérité. […] Durantin un sujet vrai et original, mais qui, dans la réalité, n’avait pas eu la solution définitive qu’on exige au théâtre, après une situation aussi tendue que celle-là. […] C’est presque du théâtre tant les traits sont nets, les personnages mis en relief.

840. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

— les Contemporains et les Impressions de théâtre. […] C’est le feuilletoniste, le critique de théâtre, le salonnier qui subvient aux nécessités de l’existence quotidienne. […] « C’est un art si abject, le théâtre, si grossier ! […] Ce sont les gens avec qui nous causions, tout à l’heure, qui sont là, dans le théâtre, auprès de nous. […] Les trois cents représentations, la foule faisant queue à la porte du théâtre, la frénésie des applaudissements, c’est la vogue.

841. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

On remarquera peut-être aussi que je n’ai point parlé du théâtre. […] On y est sur le théâtre. […] La conduite de Lamartine fut très louée, la clameur cessa, et il fut même applaudi la première fois qu’il parut au théâtre. […] En 1886 on en a donné deux, le Théâtre en Liberté, et la Fin de Satan, qui n’ont rien ôté à sa gloire. […] Il y en a dans Arioste, dans Shakespeare, dans les gracieux du théâtre espagnol.

842. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

À côté d’Hamlet, de Richard III, d’Othello, de Macbeth, traduits en ces six volumes, auxquels l’imagination et la curiosité vont d’abord et qui sont le plus beau bleu du ciel de Shakespeare, il s’y trouve des pièces de théâtre moins radieuses, qui suffiraient cependant à la gloire d’un homme qui ne serait pas Shakespeare, et avec les difficultés desquelles François Hugo s’est noblement colleté… Le mérite du traducteur, qui est un mérite volontaire, continu, modeste, courageux, une vertu encore plus qu’un talent, a été le sien, et pourquoi ne pas le dire ? […] Et enfin, répandant sur tout le drame les reflets de sa pénétrante sagesse et de sa plus touchante pitié, et y éteignant toute cette vie qui y pétille et brûle pour la rendre plus douce à la Mort, — à la Mort qui va venir tout à l’heure, — il y a un des personnages les plus délicieusement nuancés de tout le théâtre de Shakespeare, le frère Laurence, l’aimable prêtre, la bonté de Dieu dans un homme, ce rôle savamment composé que s’était réservé Shakespeare, quand il jouait, ce délicat Shakespeare, ce grand acteur exquis, à la voix de médium veloutée et à la physionomie « purement humaine », comme l’a très bien remarqué Tieck ; — car rien d’animal ou d’inférieur ne pourrait tacher, même une minute, en y passant, la calme splendeur de l’angle facial de Shakespeare ! […] Dieu sait si j’aime et si je respecte ce grand Shakespeare, et mes lecteurs savent aussi si je nie les rapports de la moralité et du génie, et si ce n’est pas au contraire presque une poétique pour moi que la nécessité de tenir compte de leur union dans toute œuvre d’art et de littérature Dieu et mes lecteurs savent si j’ai jamais distrait la beauté morale de la vérité esthétique ; si, par ce côté-là comme par l’autre, Shakespeare, dans ses pièces de théâtre (uniquement dans ses pièces de théâtre, il est vrai), n’est pas à mes yeux le plus grand des artistes, Le plus grand, parce qu’il en est le plus pur !

843. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

La lecture du théâtre de Shakespeare, qu’on traduisait alors, donna au président l’idée d’un Nouveau Théâtre français, et de pièces historiques où se retraceraient en dialogues animés les principaux événements de nos annales : c’était une idée, et le président n’en manquait pas.

844. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

N’oubliez point, si vous le pouvez, d’amener quelqu’un d’aimable avec vous ; si vous pouviez trouver quatre bons acteurs, deux hommes et deux femmes, ce serait une acquisition fort utile pour notre théâtre, qui est, en vérité, dans la misère de bons sujets. […] Si vous pouviez trouver quatre bons acteurs, deux hommes et deux femmes, ce serait une acquisition fort utile pour notre théâtre, qui est, en vérité, dans une grande indigence de bons sujets.

845. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Imaginez l’émotion et le coup de théâtre. […] C’est dans la Correspondance de Garrick, publiée en Angleterre, dans une lettre qui lui vient de France, que je lis les observations bien fines, et d’un bien grand sens, d’une femme de mérite, connue par ses succès au théâtre et dans les lettres, Mme Riccoboni ; ces réflexions qu’elle adressait à Garrick trouveront accès, j’en suis sûr, auprès de tous les bons esprits, des cœurs doux, indulgents et modestes : « La rupture de M. 

846. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Les péripéties émouvantes et rapides se succédèrent comme dans une pièce de théâtre. […] Ce fut un coup de théâtre pour l’assemblée.

847. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Les tentatives passionnées du théâtre faisaient seules diversion à ces études intimes et délicieuses du moderne Musée. […] Mérimée, et pour mieux distinguer un talent contemporain qu’on n’a pas eu encore l’occasion d’analyser avec plus de détail, on citera ici un passage du Globe (janvier 1831) ; il y faut faire la part de la phraséologie légèrement saint-simonienne : « En relisant le Théâtre de Clara Gazul, toutes les autres productions de l’auteur me sont revenues à l’esprit, et je me suis confirmé dans l’idée que c’était l’un des artistes les plus originaux et les plus caractéristiques de cette époque souverainement individuelle.

848. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Caliste, qui avait gardé ce nom pour avoir débuté au théâtre dans The fair Penitent, vendue par une mère cupide à un lord, était promptement revenue au repentir, et à une vie aussi relevée par les talents et la grâce qu’irréprochable par la décence. […] Les amants que chaque femme prend et laisse à la file ; les fureurs au théâtre pour ou contre la Lemaure et la Pelissier ; le duc d’Épernon, qui, par manie de chirurgie, va trépanant à droite et à gauche, et tue les gens pour passer son caprice d’opérateur ; la mode soudaine des découpures, comme plus tard celle du parfilage, mais poussée au point de découper des estampes qui coûtent jusqu’à 100 livres la pièce : « Si cela continue, ils découperont des Raphaël ; » la manière dont on accueille les bruits de guerre : « On parle de guerre ; nos cavaliers la souhaitent beaucoup, et nos dames s’en affligent médiocrement ; il y a longtemps qu’elles n’ont goûté l’assaisonnement des craintes et des plaisirs des campagnes : elles désirent de voir comme elles seront affligées de l’absence de leurs amants ; » on entend tous ces récits fidèles, on assiste à cette décomposition du grand règne, à ce gaspillage des sentiments, de l’honneur et de la fortune publique ; on s’écrie avec la généreuse Mlle Aïssé : « A propos, il y a une vilaine affaire qui fait dresser les cheveux à la tête ; elle est trop infâme pour l’écrire ; mais tout ce qui arrive dans cette monarchie annonce bien sa destruction.

849. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Elle raconte et confesse, en fort bon style didactique, ses propres luttes épineuses sur l’article de la vanité : « Voilà, ma bonne amie, une peinture ingénue des révolutions dont mon cœur fut le théâtre !  […] Parmi ces prétendants il y en avait de toutes sortes, de toutes professions, depuis le commerçant de diamants jusqu’au médecin et à l’académicien, jusqu’à l’épicier et au limonadier, puisqu’il faut le dire, et la moqueuse jeune fille se disait que, si elle représentait dans un tableau cette suite plus ou moins amoureuse, chacun avec les attributs de sa profession, comme sont les Turcs de théâtre en certaine cérémonie célèbre, cela ferait une singulière bigarrure.

850. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Et l’on s’étonne que le cruel début de Cruelle énigme, et l’adorable récit de la rencontre des amants à Folkestone, ou le puissant tableau du duel des deux sexes dans l’amour, d’après le théâtre de Dumas fils, soient partis de la même main. […] En réalité, il y a autant de manières d’entendre la critique que le roman, le théâtre ou la poésie : la personnalité de l’écrivain peut donc s’y marquer aussi fortement, quand il en a une.

851. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

Que d’efforts n’a-t-il pas fallu, depuis le jour où Voltaire risquait dans Zaïre une pâle réminiscence de la jalousie d’Othello, pour que le grand dramaturge anglais forçât les portes de nos théâtres ! […] Et, par un phénomène inverse, nos dilettantes blasés ont salué naguère de cris de joie le souffle tonique et ragaillardissant qui s’élevait du théâtre d’Ibsen.

852. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Ainsi va la Fortune à la guerre comme dans la politique, comme partout en ce monde agité, théâtre changeant, où le bonheur et le malheur s’enchaînent, se succèdent, s’effacent, ne laissant, après une longue suite de sensations contraires, que néant et misère ! […] Thiers, que les lettres françaises contribuassent à la splendeur de cette réunion, et prescrivit à l’administration des théâtres d’envoyer à Erfurt les premiers acteurs français, et le premier de tous, Talma, pour y représenter Cinna, Andromaque, Mahomet, Œdipe.

853. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Mais ce mépris, je l’avoue, se change en une profonde indignation quand je crois m’apercevoir qu’un certain étalage de sensibilité n’est qu’un jeu de théâtre. […] Elle brusquait la conclusion à plaisir, et substituait à une vraie solution politique un dénouement de théâtre.

854. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Quand il se décida à se transporter à Paris avec sa famille, vers 1783 ou 1784, Mallet avait près de trente-cinq ans ; il était mûr, et il arrivait sur le grand théâtre avec toutes les qualités et dans les dispositions les plus propres pour le bien juger. […] En arrivant sur le grand théâtre de Paris, il trouva une nation en masse pleine d’illusions, et surtout enivrée dans la personne de ses conducteurs ; une nation en proie aux théories illimitées et à toutes les espérances.

855. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

. — Les cabinets des rois, dit-elle encore, sont des théâtres où se jouent continuellement des pièces qui occupent tout le monde ; il y en a qui sont simplement comiques ; il y en a aussi de tragiques dont les plus grands événements sont toujours causés par des bagatelles. […] Parlant du vieux maréchal de Bassompierre que raillaient les jeunes gens, elle dira, après avoir loué sa générosité, sa magnificence et ses galantes manières : « Les restes du maréchal de Bassompierre valaient mieux que la jeunesse de quelques-uns des plus polis de ce temps-là (1646). » Elle aimait, dans les pièces de Corneille, surtout la morale élevée et les nobles sentiments qui avaient épuré le théâtre.

856. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Les voilà donc tous trois sur le pavé de Paris, « moi, sans autorisation régulière, dit Marmont, Junot attaché comme aide de camp à un général qu’on ne voulait pas reconnaître, et Bonaparte, sans emploi, logés tous trois Hôtel de la Liberté, rue des Fossés-Montmartre, passant la vie au Palais-Royal et au théâtre, sans argent et sans avenir ». […] En prenant ce commandement des mains de Masséna, il ne se fait aucune illusion sur les difficultés de la tâche et sur la nature des moyens ; après quelques considérations sur le pays, théâtre de la guerre, il en vient au moral et au matériel des troupes : De la misère, dit-il, de l’indiscipline, du mépris de l’autorité, un mécontentement universel, et un désir immodéré de rentrer en France de la part des généraux ; une artillerie détruite en entier, et point de munitions ; une cavalerie réduite à peu de chose, et ce peu dans le plus mauvais état ; l’infanterie diminuée de près de la moitié : tel était tout à la fois le pays dans lequel je devais agir, et l’instrument dont il m’était donné de me servir.

857. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Nous allons représenter l’Œdipe de Voltaire, dans lequel je ferai le héros de théâtre ; j’ai choisi le rôle de Philoctète ; il faut bien se contenter de quelque chose… M. de Suhm, qui l’a compris, et qui lit, à travers cette indifférence soi-disant philosophique, le regret et le tourment d’une âme amoureuse des grandes choses, lui va toucher la fibre secrète et le rassure en lui disant : La réflexion que vous faites, Monseigneur, sur le bonheur qu’il y a à venir à propos dans le monde est des plus justes, et serait très propre à consoler le héros (le prince d’Anhalt) dont Votre Altesse Royale a une si haute opinion, si à ses qualités guerrières il savait joindre votre philosophie, Monseigneur. […] Je suis bien aise de vous donner encore ce témoignage consolant avant de descendre du théâtre de ce monde, où vous avez joué le rôle d’un parfaitement honnête homme, qui est bien le plus glorieux pour les mortels.

858. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Il dit encore en parlant de madame de Longueville : « Il ne faut pas s’attendre ici à une piété de théâtre, grandement et délicatement représentée.

859. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

Les chœurs d’Œdipe lus à Colone ; et ceux d’Ion à Delphes ; les odes de Pindare étudiées en présence des lieux célébrés ; un grand historien suivi pied à pied sur le théâtre des guerres qu’il raconte ; l’Arcadie parcourue, Xénophon en main, à la suite d’Épaminondas victorieux, ce seraient là des études parlantes qui résoudraient, j’en réponds, plus d’une difficulté géographique ou autre, née dans le cabinet.

860. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

A ne prendre même au surplus ces notices, — ces esquisses que comme de purs témoins d’une époque, elles ont encore leur importance, en ce sens qu’elles ravivent, dans le monde de la littérature et du théâtre, certains épisodes autrefois bruyants, et qui n’ont pas cessé d’être piquants.

861. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. Lettres philosophiques adressées à un Berlinois »

Lerminier passe outre ; renouant étroitement avec la philosophie du xviiie  siècle et avec la Révolution française, seules origines fécondes et génératrices pour notre âge, il se pose en plein les problèmes sociaux qui, voilés durant quinze ans d’un rideau fleurdelisé de théâtre, ont été de nouveau démasqués par les trois jours.

862. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

Mystifications, le Théâtre de Clara Gazul, la Guzla, la Vénus d’Ille, Lokis, etc.Autre plaisir.

863. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « George Sand. »

Les Contemporains, I, et Impressions de théâtre, I.

864. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mallarmé, Stéphane (1842-1898) »

ses théories sur le théâtre suprême, sur l’union de l’art et de la morale, tout cela rayonne dans ses écrits d’une telle irradiation, que je ne saurais sans altération vous en parler.

865. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre X. Zola embêté par les jeunes » pp. 136-144

Pendant un quart de siècle, quelques écrivains laborieux et artistes ont fait, pour le roman, pour le théâtre, pour la langue française, de braves efforts et de réelles conquêtes.

866. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »

Le roman n’est autre chose que le drame développé en dehors des proportions du théâtre, tantôt par la pensée, tantôt par le cœur.

867. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

De tous les genres, le théâtre nous paraît celui qui s’est le plus abaissé parce qu’il est celui que l’argent a le plus rapidement vaincu.

868. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lépicié » pp. 275-278

Sur un plan plus enfoncé, et correspondant au persécuteur terrassé, vu de face, un soldat sur son cheval ; le cheval tranquille est plus brave que l’homme qui est fort effrayé, mais à la vérité d’un faux effroi, d’un effroi de théâtre ; ce gros soldat joue la parade.

869. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Dessins du temps et des époques qui ont suivi, gravures noires, gravures coloriées, portraits, éclaircissements sur la géographie et le costume de la guerre en 1430, théâtre des événements, histoire littéraire où l’on passe en revue les livres et les poèmes inspirés par Jeanne d’Arc, tout est là de ce qui se rattache à sa gloire, depuis le mystère du siège d’Orléans jusqu’au drame de Jules Barbier et de Gounod.

870. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Sand ; Octave Feuillet »

Des réimpressions d’œuvres anciennes — comme, par exemple, le Théâtre complet d’Alexandre Dumas, qui se met en mesure avec la postérité parce qu’il se sent fini pour le temps présent, — ne sont pas des livres de 1863, quoiqu’elles en portent le millésime.

871. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

. — Un pensum dialogué en vers toscans, voilà le vrai nom que l’Italie laissera à son prétentieux poète dramatique, jusqu’à ce qu’on n’en parle plus, quand l’Italie aura son théâtre sérieux, après la fédération nationale des Italiens modernes ? […] Il a traduit en vers une tragédie de chaque auteur grec, les Perses d’Eschyle, Philoctète de Sophocle, Alceste d’Euripide, et il a fait une Alceste à son imitation, ainsi qu’une tragi-mélodie d’Abel, qui est moitié tragédie et moitié pour chanter, afin de donner aux Italiens le goût de la tragédie : ce seront les premières choses que je ferai imprimer pour finir son théâtre. […] Rien n’empêche aujourd’hui l’Italie, qui a Dante, Arioste, le Tasse et Pétrarque pour ses poètes immortels, d’élever à sa gloire nationale un théâtre qu’elle n’a jamais eu !

872. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Combien de fois n’a-t-on pas dit que le rire du spectateur, au théâtre, est d’autant plus large que la salle est plus pleine ; Combien de fois n’a-t-on pas fait remarquer, d’autre part, que beaucoup d’effets comiques sont intraduisibles d’une langue dans une autre, relatifs par conséquent aux mœurs et aux idées d’une société particulière ? […] Les exemples en abondent au théâtre. […] Cueillons-en un ou deux exemples dans le théâtre de Labiche, où ils abondent.

873. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Son champ est d’autant mieux cultivé qu’il est plus restreint : théâtres, modes, inventions nouvelles, mœurs, politique de salon, rien n’échappe au vicomte de Launay. […] Il y a soixante ans environ, le jeune Campbell, alors âgé de vingt ans, arrivait à Londres sans fortune, sans grandes connaissances littéraires, et trouvait pourtant moyen de se faire attacher à un journal en qualité de critique des théâtres. […] Un ministre peut fort bien retirer sa licence à un débitant de boissons, ou son privilège à un théâtre de funambules, et pourtant je ne sache pas que les cabaretiers et les saltimbanques aient jamais été qualifiés de fonctionnaires publics. […] Théâtre. […] Pourtant ni l’esprit ni le gros sel ne manquent dans ce théâtre, qu’aucun public ne pourrait tolérer de nos jours, et, sous ce rapport, Voltaire n’a rien eu à ajouter, même à ce pauvre Van Brugh.

874. (1923) Nouvelles études et autres figures

C’est à peine au théâtre si, de temps en temps, l’oreille est heurtée. […] C’est le cas de tous les héros de comédies-ballets de Molière, uniques dans notre théâtre. […] Il sait fort bien que nous n’allons au théâtre que pour nous divertir. […] Les Pères possédaient trois théâtres : autant que de chapelles. […] Mais les premières traductions du théâtre allemand déconcertèrent ou choquèrent.

875. (1774) Correspondance générale

Rien à lui comparer au théâtre, ni dans Racine, ni dans Corneille. […] Si cela est vrai, combien il y a sur nos théâtres de choses détestables, et qui passent pour sublimes ! […] Je crois, monsieur, qu’elle pourrait réussir sur votre théâtre, si vous aviez la bonté de la traduire et de l’accommoder à votre scène. […] Puissent les littérateurs qui se livreront au théâtre vous devoir leur indépendance ! […] Il n’est donc pas sans intérêt de connaître l’origine d’une pièce de théâtre qui a fait tant de bruit.

876. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Il y a des coups de théâtre, et qu’il faut amener prestement. […] Certes, il aime sa liberté ; or, aucun genre littéraire n’est plus contraint que le théâtre : mais lui, les contraintes du théâtre, il les néglige. […] … » Voilà l’âme du théâtre de Musset. […] Ce théâtre est un rêve pensif. […] En outre, il l’a convaincue de renoncer au théâtre.

877. (1902) La poésie nouvelle

‌ Littérature, Poésie, Théâtre, Musique, Peinture, Sculpture, Philosophie, Histoire, Sociologie, Sciences, Voyages, Bibliophilie, Sciences occultes, Critique, Littératures étrangères, Portraits, Dessins et Vignettes originaux‌ Épilogues (actualité) : Remy de Gourmont.‌ […] Les Théâtres : A. […] Le théâtre, par exemple, et le roman. […] Si l’on comprend cela, on se mettra dans la disposition d’esprit qu’il faut pour suivre la pensée du poète, telle qu’avec une intensité merveilleuse elle se développe dans un poème comme celui-ci : Sous le faix du jour expectant, du jour en vain vacillant, les douleurs seules devant le foyer rougeâtre ‌ et les fables de la nuit, les fables du théâtre monocorde du jour expectant…‌ Ah ! […] …‌ Dans un sonnet, où l’influence de Mallarmé n’est pas douteuse, il semble s’être épris, ainsi que l’auteur d’Hérodiade, des mots pour eux-mêmes, indépendamment de leur signification commune et au mépris de la syntaxe habituelle : ‌ En son orgueil opiniâtre, ‌ Que d’un spectre d’or se parât, ‌ Que dans un habit d’apparat Il eût des poses de théâtres…‌ Mais cette manière n’est pas fréquente dans les Cantilènes.

878. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Celles-ci sont à la fois des décors de théâtre et des chambres de débarras, des boutiques de brocanteurs et des musées. […] Expositions artistiques, concerts, théâtre et livres, fussent-ils si extraordinaires, ne suffisent toutefois pas aux besoins esthétiques de la société élégante. […] Au théâtre, on installe un vaporisateur qui souffle des parfums sur les spectateurs. […] Dans chaque coupure, chaque acte, chaque scène, de quelque nom qu’on veuille nommer la chose, domine une autre voyelle ; à chacune, le théâtre est illuminé d’une lumière différente ; à chacune, l’orchestre joue un morceau d’un autre mode, et le vaporisateur envoie un autre parfum. […] Sur ce modèle est travaillé aussi The masque of queen Bersabe, qui imite, avec ses indications de jeux de scène en latin et son style de théâtre de marionnettes, un « miracle » du moyen âge, et qui est devenu de son côté le modèle de beaucoup de poèmes français où l’on ne fait plus que balbutier et bégayer, et où, comme dans une chambre d’enfants, on rampe en quelque sorte sur quatre pattes.

879. (1933) De mon temps…

A ces infériorités s’ajoutait celle de n’avoir pas le goût du théâtre, aussi m’acquittai-je assez mal d’un emploi que Catulle Mendès remplissait brillamment au Journal. […] Jules Lemaître, dans son feuilleton des Débats constata que mes vers ne manquaient pas d’une certaine valeur, mais que c’était là du singulier théâtre ! […] Le lendemain les souverains assistèrent à la représentation donnée au théâtre de la Monnaie de l’Hélène de Sparte, de Verhaeren, et, le surlendemain, un dîner réunit au Palais Royal quelques-uns des promoteurs de cette commémoration. […] Il essaya une fois d’en transporter un épisode sur la scène, et il fît jouer au Théâtre Antoine une comédie dramatique : Le Meilleur parti. […] Le théâtre de l’Œuvre s’était chargé de la présentation et Gémier avait accepté de tenir le rôle d’Ubu.

880. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

À la fin du xviie  siècle et dans le xviiie , la Comédie-Française s’opposait tant qu’elle pouvait aux théâtres de la Foire, et leur fermait de temps en temps la bouche, de peur de concurrence. L’Académie royale de musique s’opposait aux Italiens et aux théâtres chantants, ou du moins avait sur eux la haute main.

881. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Je n’ai rien vu de plus grand au théâtre que le caractère de Caton. […] Ce n’est donc que quand le cours complet d’études tire sur sa fin, et que l’élève a appris ou passé en revue l’histoire, le théâtre et la littérature nationale, certains arts mécaniques, la logique, la physique, même la métaphysique, que le précepteur se dit : Mon disciple parle excellemment sa langue naturelle ; sa mémoire est ornée de tous nos meilleurs ouvrages, soit de prose, soit de poésie : cela est bon, mais cela ne lui suffit pas, nous allons apprendre la langue latine.

882. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

que les personnages du théâtre grec sont différents ! […] A l’intérêt que le roman et le théâtre avaient jeté sur l’infortuné don Carlos, à cet amour partagé qui aurait fait deux victimes, à cet enthousiasme de philosophie et de liberté dont le prince espagnol aurait été le complice et le martyr, est substitué, d’après des pièces authentiques, le récit d’une longue démence et d’une maladie terminée par la mort.

883. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Les œuvres et productions de l’esprit, quand elles n’éclatent point au théâtre par de grandes et vivantes créations, quand elles se tiennent plus près de la pensée et dans les régions intermédiaires, sont d’une appréciation infiniment plus discrète et plus voilée, plus incertaine et plus douteuse aussi dans ses nuances, et elles exigent, pour être senties convenablement, des esprits plus avertis de longue main et plus préparés. […] Est-ce que cela a nui à la pleine intelligence de son génie, de mieux connaître toute la littérature et le théâtre de son temps, ce mélange de subtilités et de violences, et de pouvoir le comparer avec les autres auteurs de cette forte couvée dramatique dont il est l’aigle et le roi ?

884. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

La Défense et Illustration est dédiée au cardinal Du Bellay, et la dédicace commence en ces termes pompeux : « Vu le personnage que tu joues au spectacle de toute l’Europe, voire de tout le monde, en ce grand théâtre romain, vu tant d’affaires et tels que seul quasi tu soutiens ; ô l’honneur du sacré Collège ! […] La verve satirique de certains détails de la seconde partie, l’audace philosophique de quelques conceptions surajoutées à l’idée première, contribuèrent à répandre ce poème, et, comme la popularité en fut énorme, disproportionnée, toute la poésie se jeta sur cette nouveauté, qui atteignit même le théâtre en y créant le genre insipide des moralités et soties.

885. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Lebrun, il écrivait : « En général, une chose nous a frappé dans les compositions de cette jeunesse qui se presse maintenant sur nos théâtres ; ils en sont encore à se contenter facilement d’eux-mêmes ; ils perdent à ramasser des couronnes un temps qu’ils devraient consacrer à de courageuses méditations ; ils réussissent, mais leurs rivaux sortent joyeux de leurs triomphes. […] qu’il y ait eu des regrets de notre part, hommes de poésie discrète et d’intimité, à voir le plus entouré de nos amis nous échapper dans le bruit et la poussière des théâtres, on le concevra sans peine : notre poésie aime le choix, et toute amitié est jalouse.

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