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1359. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Le christianisme doit établir la liberté contre sa propre personne, et il n’est même le christianisme vrai qu’à ce prix. […] Il écrit comme on écrit dans cette maison-là, avec la gravité pesante, grise et uniforme qui n’y distingue personne.

1360. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

En un mot, si l’on voulait expliquer pourquoi nos sociétés occidentales sont devenues à la fois très unifiées et très compliquées, très hétérogènes et très homogènes, très denses et très étendues, c’est toutes les espèces de transformations qu’y ont subies les âmes et les corps, les choses et les personnes, la nature et l’humanité qu’il faudrait énumérer ; et il ne suffirait nullement de dire que les hommes y ont voulu vivre en égaux. […] Et c’est pourquoi la connaissance des formes sociales qui concourent au progrès de l’égalitarisme n’interdit à personne de faire effort pour l’enrayer.

1361. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

Personne, devant la lumière, n’a la même fermeté dans le mal. […] C’est le spectateur et le juge de tout ce que conçoit l’âme humaine : personne ne trompe ce témoin. » L’hymne du soir, pour demander une nuit paisible, l’éloignement des songes et la pureté de l’âme, n’est pas d’un tour moins naturel.

1362. (1923) Nouvelles études et autres figures

Cet Ali déconcerta les premiers commentateurs de la Divine Comédie : personne n’en avait entendu parler. […] Et personne ne dit qu’il avait la Somme des Péchés du P.  […] Les inégalités sociales s’y marquaient : elles ne choquaient personne. […] Il ne s’en préoccupait pas plus que de les intéresser à sa personne. […] Personne ne parla plus de la fermer.

1363. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

C’est un homme religieux, de vie sainte ; ses paroles sont rares et circonspectes ; il ne parle que quand des évêques et des personnes religieuses le lui demandent. […] Personne n’a contrôlé ces indications confuses. […] L’éditeur des Assises ne fait aucune remarque sur ce nom, et ne le mentionne pas à la table ; aussi n’avait-il attiré l’attention de personne. […] « Une personne. » 217. […] « Mal ne peut arriver à personne. » 242.

1364. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Pour lui, ce mot de personne traduit une illusion que la Science a dissipée à jamais. […] Il est un individu, il est une famille, il est une personne. […] La quantité des personnes ainsi mises hors la loi l’atteste, le Terroriste a déjà perdu le sens du fait social. […] Des collisions renouvelées chaque jour, des attentats contre les personnes, des incendies. […] Personne n’est riche pour soi tout seul.

1365. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « epigraph »

On disputera fort et ferme de part et d’autre, sans que personne se rende.

1366. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

On a raison dans le monde de ne pas croire les gens sur leur parole, parce qu’alors il y a une personne et des discours ; ce n’est pas de même au théatre, ce sont les discours qui constituent la personne, et il n’y a rien à distinguer. […] S’ils avoient tenu de pareils discours par prudence, ils ne les auroient pas tenus de cet air et de ce ton qui subjugue l’imagination des hommes ; et c’étoit l’yvresse de la confiance qui mettoit dans toute leur personne cette chaleur nécessaire au succès. […] Enfin, monsieur, quoique j’aime les vers autant que personne, je suis pourtant bien-aise de les connoître pour ce qu’ils sont. […] Au lieu de prendre ma pensée, je prétens, à ce que vous dites, qu’une scene de tragédie, réduite en prose, ne perd rien de sa force et de sa grace ; pour cela j’y réduits une scene de Mithridate ; et personne, ajoutez-vous, ne la peut lire. […] Que personne ne puisse lire la scene en question, le sentiment est bien exagéré : mais n’importe : plus il l’est, plus vous prouvez pour moi, contre votre intention : car ne s’ensuit-il pas de là que nous estimons beaucoup moins le sens que la versification ?

1367. (1914) Une année de critique

Mais il avait été, en qualité de lecteur, attaché à la personne d’Élisabeth de Bavière, impératrice d’Autriche. […] Il suffirait peut-être d’un mot, d’un geste, pour rompre la glace ; mais personne ne bougera, personne ne parlera. […] Mieux que personne, M.  […] Sa personne et son œuvre m’apparaissent comme un unique phénomène, très insolite et très précieux. […] Il s’effare, lui si fier de se sentir unique, devant ce mystère d’un seul être en deux personnes.

1368. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Sans doute, il ne faut être la dupe de personne, c’est le principe d’une sage critique ; mais il faut aussi garder une mesure. […] Elle était sans doute présente, comme on dit, de sa personne. […] C’est bien là le vrai Voltaire, imparfaite ébauche de sa personne peut-être, mais portrait vivant et parlant de ses œuvres. […] Personne d’ailleurs ne croit plus à rien. […] Car peu importent les critiques, peu importent même quelques pages vieillies, peu importe surtout la personne de Chateaubriand.

1369. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Pour combien de personnes Théophile Gautier est-il demeuré le romantique échevelé, incohérent, un peu puéril et ridicule de 1830 ? […] Personne n’a la satisfaction de l’entendre geindre. […] s’il ne se rattache à personne, a-t-il du moins un domaine qui lui soit propre ? […] Sauf Alfred de Vigny peut-être, personne avant lui n’avait eu la vision aussi intense de cette âme simple mais vivante de la bête ; personne n’avait parlé des amours, des rancunes, des terreurs, des mélancolies qui s’agitent ou qui sommeillent dans les cerveaux inférieurs. […] Deux mille personnes au moins !

1370. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Je savais qu’un grand nombre d’académiciens avaient certaines idées, non seulement contre mes œuvres, mais aussi contre ma personne. […] Je sais des personnes de la ville qui l’ont connu. […] Au lieu de sa personne je reçus une lettre de lui ; il était arrêté et me priait de l’aller voir à sa prison. […] Je ne prétends les imposer à personne : ce serait, de me part, une inconséquence très choquante. […] Mon entier dévouement aux grands intérêts publics dont je reçus charge ne fait doute pour personne.

1371. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Hervieu, et personne ne s’en plaindra. […] Chien-Rouge en personne, l’historique Florentin qui allait à leur rencontre. […] Regardez, personne ici… et là-bas, c’est plein, toujours plein ! […] Deux mille personnes au moins ! […] — Sire, le délire n’a paru qu’hier quelques instants avant votre arrivée auprès de M. le maréchal. » Personne n’osa démentir cette assertion.

1372. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 119

&, soit modestie, soit amour décidé pour la compilation, il n’a laissé à personne l’occasion de donner le sien.

1373. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Modeste est une jeune personne très avancée. […] Hormis cet homme égoïste, et cette femme au corps si beau, à l’âme si nulle, il n’y a personne dans ces poèmes. […] Alfred de Musset a plus que personne aujourd’hui cette faculté du vrai poète de s’attacher presqu’exclusivement à la nature de l’homme et de prendre en elle ses sujets. […] Il ne fera plus peur à personne, et cette perte sera grande dans le magasin déjà si appauvri des terreurs poétiques. […] Janin, en sceptique qu’il est, s’est-il consolé par la pensée que les arrêts d’un critique ne faisaient, en fin de compte, mourir personne… Je suis bien tenté d’être de cet avis-là.

1374. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

» Réjane m’apporte une grande photographie de sa personne sur son lit d’hôpital. […] Un moment avec Zola je cause de notre vie donnée aux lettres, donnée peut-être comme elle n’a été donnée par personne, à aucune époque, et nous nous avouons que nous avons été de vrais martyrs de la littérature, peut-être des foutues bêtes. […] Je fais un appel à toute personne de bonne foi, lui demandant si ce n’est pas absolument le contraire. […] Elle est restreinte cette société, car personne en littérature n’a été attaqué, insulté, injurié comme moi, — et si peu soutenu par ma société. […] Il n’a plus de relations avec personne, ni avec sa fille, ni avec son gendre, ni même avec les Charcot, et il paraît vouloir me faire entendre, que sa séparation date avec eux de la première de Germinie Lacerteux.

1375. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Préface »

Préface La vérité, que personne ne veut ou n’ose dire, je cherche, de mon vivant, à la dire un rien, en attendant que, vingt ans après ma mort, ce journal la dise tout entière.

1376. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Francisque Millet  »

Francisque Millet Je ne sais ce que c’est que le St Roch de Millet, ni moi ni personne.

1377. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Préface »

Mais plus tard, Elles y seront toutes… On n’oubliera personne.

1378. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roussel, Raymond (1877-1933) »

Gustave Kahn Le roman en vers n’avait plus guère tenté personne depuis l’Édel de Paul Bourget, et pas même Bourget lui-même ; d’ailleurs Édel, comme l’Olivier de François Coppée, est plutôt une nouvelle qu’un roman en vers.

1379. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article »

Aujourd'hui personne ne daigne la lire, parce que le défaut de véracité y est encore surpassé par celui d'un style diffus, inexact, & plein d'inutilités.

1380. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Ce propos de l’immense, de l’universelle conspiration des grandes personnes. […] On ne remplace personne. […] Personne ne sait que ça s’appelle Napoléon II. […] C’est un nom d’une personne, un nom de quelqu’un. […] — Paris n’appartient à personne.

1381. (1894) Critique de combat

Il ne gêne en somme personne, parce qu’il ne conclut à rien. […] La plupart des personnes présentes s’accordaient à approuver l’expédient ! […] Plus personne ! […] Cette tante était bonne personne. […] Point de raison générale à cela : c’est la faute des personnes.

1382. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Depuis longtemps les Cours d’amour en avaient établi la théorie en Provence. « Toute personne qui aime, disaient-elles, pâlit, à l’aspect de celle qu’il aime. —  Toute action de l’amant se termine par penser à ce qu’il aime. […] » Il va à l’endroit où il l’a vue pour la première fois, puis à un autre où il l’a entendue chanter ; « il n’y a point d’heure du jour ou de la nuit où il ne pense à elle. » Personne n’a depuis trouvé des paroles plus vraies et plus tendres ; voilà les charmantes « branches poétiques » qui avaient poussé à travers l’ignorance grossière et les parades pompeuses ; l’esprit humain au moyen âge avait fleuri du côté où il apercevait le jour. […] Tel est le portrait de la bourgeoise de Bath, veuve de cinq maris « sans plus202. » Personne, dans toute la paroisse, qui la devançât à l’offrande ; « s’il y en avait une, elle se mettait si fort en colère qu’elle en perdait toute charité. » Quelle langue ! […] C’est pour un instant, et par un élan isolé, qu’il est entré dans la grande observation et dans la véritable étude de l’homme ; il ne pouvait s’y tenir, il ne s’y est point assis, il n’y a fait qu’une promenade poétique, et personne ne l’y a suivi. […] — Que les attributs déterminent les personnes, et non pas la substance, c’est-à-dire la nature. —  Comment les propriétés peuvent être dans la nature de Dieu et ne pas la déterminer. —  Si les esprits créés sont locaux et circumscriptibles. —  Si Dieu peut savoir plus de choses qu’il n’en sait. » Voilà les idées qu’ils remuent ; quelle vérité en peut sortir ?

1383. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Dans l’exposé des théâtres de l’Empire, pendant l’année 1866, on trouve de secrètes félicitations et de transparents encouragements à Pipe-en-bois, à la justice duquel, on remet dans la personne du public, la police du goût. […] La prétendue immoralité de nos œuvres nous dessert auprès de l’hypocrisie du public, et la moralité de nos personnes nous rend suspects au pouvoir. […] Il faut le voir se faufiler à côté de lui à table ; applaudir d’un gros rire tout ce qu’il dit, le caresser pour ainsi dire de la servilité de son attention, et de toute son épaisse personne. […] Nefftzer raconte, ce soir, cette anecdote qu’il tient d’une personne qui dîna, après Sadowa, avec le roi de Prusse. […] Dans le jardinet, une cinquantaine de personnes de bric et de broc, trempées, mouillées sous la pluie et les parapluies, et, entre leurs jambes, la course effarée d’un lapin devenu complètement fou.

1384. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

* * * — Je crois que nous finirons par mourir avec l’idée que personne n’a lu un livre ni vu un tableau. […] Pauvre cadavre profané, si bien enterré et voilé, et qui devait si parfaitement se croire sûr du repos et du secret de l’inviolabilité éternelle, et que le hasard d’une fouille jetait là, comme une crevée de notre temps, sur une table d’amphithéâtre, sans que personne, autre que nous deux, en ressentît une profonde mélancolie. […] * * * — Le beau Louis XVI, est le beau Louis XV, le Louis XV de 1760, le Louis XV contemporain du Garde-Meuble, et personne ne l’a vu. […] Il ne mange pas, se lève deux ou trois fois pendant le dîner, demande qu’on ne fasse pas attention à lui, revient comme le revenant de sa maison, comme une ombre de vieillard qui ne veut déranger personne. […] si j’avais eu là, à l’hôpital, un maître, mais c’était Richerand, un charlatan… » Là-dessus le docteur Phillips, avec sa grosse tête dans les épaules, ses yeux saillants, sa personne ankylosée, se met à parler chirurgie, opérations, nous entretient de Roux, cet artiste du pansement qui tuait ses malades par la coquetterie de ses bandes.

1385. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

« Et si la femme, ainsi représentée dans son intérieur, sort de chez elle, regardez-la, sur cette merveilleuse planche : “La femme devant les trois crayons de Watteau, du Louvre”, regardez-la, une main sur une ombrelle, avec toute l’attention de sa séduisante et ondulante personne, penchée sur les immortels dessins de la vente d’Imécourt. […] Alors Daudet vient s’asseoir à côté de moi, et me parlant presque à l’oreille : — Je ne devrais pas vous dire ça, mais puisque Zola n’a pas gardé le secret auprès de Mme Charpentier, malgré l’engagement que nous avons pris de n’en parler à personne, je puis bien vous le dire. […] Et ici, en laissant ma personne de côté, il est bon de constater que jusqu’ici, les hommes du gouvernement ont donné de très haut, la croix aux hommes de lettres et aux artistes, et que c’est la première fois, qu’ils ont l’air de s’honorer de la croix donnée par eux, à l’un de nous. […] Finot ; le directeur de la Revue des Revues, un Polonais, qui me parle aimablement du succès de ma littérature dans les pays slaves, dans ces contrées, où se forment des réunions d’une trentaine de personnes, pour entendre la lecture d’un livre nouveau, et il m’apprend, à mon grand étonnement, que Charles Demailly est le roman de tous mes romans, qui a eu le plus grand succès là-bas. […] Il conte les écrasements qu’il a subis : ces conversations où l’on est placé entre deux personnes, qui se renouvellent toutes les cinq minutes : des conversations qui durent deux ou trois heures.

1386. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Personne peut-être en France n’avait déploré plus amèrement et plus prophétiquement que moi la révolution de 1830. […] Je m’étais absolument refusé à la confiance et à la faveur de M. de Polignac : j’aimais sa personne, je plaignais ses hallucinations, je voyais avec la certitude de l’évidence sa catastrophe. […] Ils sapent l’édifice que nous avons construit ensemble, et, quand ils auront réussi, il n’y aura plus de place pour personne. […] Vous vouliez user la royauté en sa personne, vous n’aviez pas besoin de temps pour cela : en un jour vous l’aviez descendue de sa base ! Vous n’aviez donc, vous et vos amis, puisque vous reculiez d’effroi, vous n’aviez qu’à couronner l’héritier légitime dans la personne d’un enfant sorti du trône et innocent du règne.

1387. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Chacun voudrait dire ce qui n’a pas encore été dit, dépeindre ce qui a passé sous silence ou qui n’a frappé les yeux de personne ou tout au moins inaugurer une forme suffisamment saisissante pour arrêter l’attention et frapper l’esprit. […] Personne auparavant nu la soupçonnait. […] C’est donc absolument en pure perte, et sans profit pour personne, que M.  […] A ce compte, les locomotives n’auraient plus personne pour les conduire. […] Il nous fait savoir que personne n’en veut manger, craignant, sans doute, d’y trouver la saveur des cadavres, que seuls les gamins s’en accommodent.

1388. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 503

Personne n’a peut-être plus écrit que lui, & plus inutilement.

1389. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 59

Personne avant lui n’avoit embrassé cette matiere.

1390. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 360

Ses Mémoires sont écrits sans ordre, & avec une negligence qui annonce plus l’aisance naturelle aux personnes de son rang, que de talent pour écrire.

1391. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Ce qui m’étonne profondément, c’est que cette personne s’appelle Sophie Arnould. […] Il y avait vingt personnes à table. […] Il s’en tient au développement fleuri de ces vérités générales qui n’étonnent ni qui n’offensent personne, mais qui n’éclairent personne non plus et qui ne pénètrent point dans les cœurs. […] Sa mort mystérieuse n’a fait de peine à personne. […] Pauline, en dépit de sa faute, était une personne bien élevée et qui avait des vertus.

1392. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Les personnes qui, par leur position sociale, auraient pu hâter et favoriser ses débuts, refusèrent toujours de s’employer pour lui. […] Est-ce que, par hasard, le traducteur et le critique ne seraient qu’une seule et même personne ? […] Peu de personnes, à Londres même, se souviennent de Falkland. […] et puis personne ne se défie de vous ; on ne va sur les brisées de personne ; tout le monde vous connaît et vous tolère, vous coudoie et vous accepte comme une idée inoffensive et paisible. […] Il ne permet à personne d’entamer ou de révoquer en doute l’idéale sublimité de son idole.

1393. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 206

Comme personne ne se doute peut-être dans quel genre il s’est exercé, nous apprendrons au Lecteur qu’il a fait des Traductions médiocres de plusieurs Ouvrages de Cicéron, & des Romans aussi médiocres que ses Traductions : le plus répandu de tous est l’Homme moral, faussement attribué à l’Abbé Prévôt, qui se seroit bien gardé d’en faire un pareil.

1394. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Hallé »

Je vois encore sur le livret une Fuite de la Vierge en Égypte ; personne ne saurait sans cela qu’elle est au Salon.

1395. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Le souffle de cette Histoire, dans toute son étendue, est le même, bien que dans les derniers volumes les réflexions, les regrets et les critiques s’y mêlent plus fréquemment : mais l’admiration, l’amour pour le héros, pour sa personne encore plus que pour son œuvre, subsiste. […] Thiers, au contraire, semble par moments s’être méfié davantage de sa plume, et il a redoublé, à l’égard des personnes, de précautions et de ménagements qui sont chez lui du meilleur, goût ; il y a mis proprement de la courtoisie ; mais le résultat, le fin mot est le même : l’impossibilité d’une durée pour ce premier essai de Restauration si mal conduit est également évidente.

1396. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Il a trouvé sa forme, qu’il n’emprunte à personne, dans ce genre sobre et fin de la notice littéraire. […] Soulary enfin, plus que personne : c’est proprement son coin et son domaine.

1397. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Indiana (1832) »

Indiana n’est pas seulement un livre de vogue ; son succès n’est pas en grande partie dû à une surprise longtemps ménagée, à une complaisante duperie du public, à l’appât d’un nom gonflé de faveur, aux amorces habiles d’un titre bizarre ou mystérieux, promené, six mois à l’avance, de l’élégant catalogue en vélin aux couvertures beurre frais des nouveaux chefs-d’œuvre : la veille du jour où Indiana a paru, personne ne s’en inquiétait par le monde ; d’insinuantes annonces n’avaient pas encore prévenu les amateurs de se hâter pour avoir, les premiers, un jugement à mettre en circulation ; la seconde édition n’était probablement pas toute satinée et brochée avant la première ; bref, Indiana a fait son premier pas naïvement, simplement, sous un nom d’auteur peu connu jusqu’ici et suspect même d’en cacher un autre moins connu encore. […] Il faut voir, dès la première scène du roman, ces trois personnes, ce petit monde, sans oublier le beau chien griffon Ophélia, par une pluvieuse soirée d’automne, dans le vaste salon du castel de Lagny.

1398. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »

À toutes les époques, sans doute, des personnes du sexe, nées la plupart dans des conditions de loisir où la culture de l’esprit est facile, avaient attiré l’attention par des romans, des lettres, des poésies, des livres d’éducation.  […] Ce Trenmor, qui représente la vertu et l’impassibilité finale après l’expiation, n’est pas un être à l’usage des hommes ; il ne console ni ne dirige personne.

1399. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

On nous croit malades, pestiférés : on fait défense à toute personne saine et bien pensante de nous lire ; à la bonne heure ! […] Quand une personne de principes et de croyance religieuse me parle contre un certain genre littéraire au nom de sa conscience, je m’incline et ne discute pas ; c’est de sa part un motif supérieur qui interdit un danger, un écueil ; il n’y a pas de comparaison à faire entre les avantages gracieux qu’on pourrait réclamer, et les inconvénients funestes qu’elle y croit voir.

1400. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

Ce serait du ministère même de la maison de l’empereur, et, s’il était possible, de la personne même du prince, que relèverait l’institution littéraire. […] que d’étranges jugements de choses et de personnes, qu’on est étonné plus tard d’avoir proférés !

1401. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

La véritable personne de goût, c’est cet homme poli ou mieux encore cette femme aimable, qui se sert de son intelligence sans savoir comment, de même qu’elle respire sans y penser. […] On disputera fort et ferme de part et d’autre, sans que personne se rende… La comédie ne peut pas mieux finir, et nous ferons bien d’en demeurer là.

1402. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Ici Calvin n’a personne devant lui ; il a ouvert la voie le premier, et ce qu’il y a de solide et pénétrante psychologie dans la théologie de Pascal et de Bossuet, c’est lui qui le premier a enseigné à l’y mettre. […] Personne, ni même Calvin, n’aurait pu en 1540 écrire de ce style en français, sans s’assurer le secours du latin.

1403. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Régnier, Henri de (1864-1936) »

Pierre Quillard D’aucuns attentifs seulement aux apparences extérieures de l’art ont affecté de ne voir en M. de Régnier qu’un très fastueux arrangeur de décors et lui ont reproché, non sans acrimonie, de se plaire aux personnes et aux paysages fabuleux ou héraldiques ; on lui a objecté les chevaliers, les licornes, les satyres et les sirènes, l’or des armures, la pourpre des simarres et les pierreries inquiétantes du lapidaire. Presque personne n’eut l’élémentaire bonne foi de reconnaître que son talent est beaucoup moins simple que ne l’ont déclaré des critiques ineptes ou malveillants.

1404. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

Alors il semble qu’on découvre ce qu’auparavant personne n’avait aperçu ; on voudrait dire comme Parsifal : « Nie sah ich, nie träumte mir was jetzt ich schau, und was mit Bangen mich erfüllt ». — Cela est exact en ce sens qu’on voit les choses sous une clarté particulière et par conséquent nouvelle, et si l’on est poète, si l’on ressent ce besoin d’expansion dans les formes dont je parlais à l’instant, il semble que la bouche s’ouvre d’elle-même pour crier ce que l’on sait et annoncer au monde son nouvel Évangile. […] Hélas jamais ne les atteignit personne.

1405. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

De part et d’autre, les mêmes ressorts furent mis en jeu : les rapts, les captivités, les retours imprévus, les travestissements, les méprises produites par deux Ménechmes frère et sœur, les substitutions de personnes, les reconnaissances finales, les breuvages soporifiques, etc., étaient le fond commun dont abusaient à l’envi les auteurs et les acteurs. […] Par l’amour que je porte à ma pauvre âme, je vous dis en vérité que j’ai cherché dans toute la ville, et n’ai trouvé personne qui pût vous convenir.

1406. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Nous avons remarqué précédemment que le Convitato di pietra fit très probablement plus d’un emprunt au Dom Juan de Molière qui avait fait sur la scène une courte apparition, car tandis que Molière était contraint de retirer son œuvre du théâtre, les Italiens continuaient de jouer impunément leur parade qui ne scandalisait personne ; ce qu’on jugeait condamnable le mardi cessait de l’être le mercredi, et Arlequin, voyant son maître s’engouffrer dans la flamme infernale, pouvait s’écrier : « Mes gages ! […] Une foule extraordinaire de toutes sortes de personnes accompagna son corps jusques dans l’église de Saint-Eustache, où il fut inhumé avec une grande pompe, le huitième décembre 1694. » Arlequin enterré derrière le chœur, vis-à-vis la chapelle de la Vierge ; Scaramouche inhumé dans l’église Saint-Eustache en grande pompe ; on ne peut s’empêcher, en lisant ces mots, de songer au convoi de Molière, qui n’avait pas eu le temps de renoncer au théâtre, et qui fut conduit silencieusement, à neuf heures du soir, tout droit au petit cimetière de Saint-Joseph : contraste pénible et sujet d’immortel regret.

1407. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

Il protège les biens plutôt que les personnes. […] Le parquet est saisi d’une affaire de mœurs où de nombreuses personnes sont impliquées.

1408. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Quels Philosophes, a-t-on dit, que ceux qui demandent grace à tout le monde, & n’en font à personne ! […] Instruits à fond de leurs sentimens & de leurs manœuvres, nous les voyons déjà se déchaîner contre nous dans les Sociétés, ne rien épargner pour décrier notre travail, notre personne, nos mœurs : nous entendons déjà les noms de Polisson, de Méchant, de Fripon, de Scélérat, de Monstre, &c.

1409. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Otsouka, reconnut que c’était une écritoire du xviie  siècle — personne au monde n’ayant un soupçon de la main illustre qui avait fabriqué cette curiosité. […] Mitfort ; on comprend la curiosité que j’éprouvai même à faire connaissance avec la personne de mon artiste-héros, par un portrait, une figuration, une représentation quelconque.

1410. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Elle mérita plus que personne, parmi les remueuses de plumes de son temps, ce nom de bas-bleu dont l’Angleterre, la première, a chaussé ses femmes-auteurs, et que la France, qui aime l’uniforme, n’a pas manqué d’adopter pour les siennes. […] Elle écrivit ces feuilletons charmants du vicomte de Launay, chef-d’œuvre de la légèreté féminine, qui est pour le dix-neuvième siècle ce que les lettres de Mme de Sévigné sont pour le dix-septième, mais Mme Sophie Gay n’eut pas un pareil bonheur… Mme Sophie Gay, qui a fait une montagne de romans que je ne conseillerai à, personne de gravir, et dans lesquels je retrouve, ensemble ou tour à tour, les influences, déteintes ou mélangées, de Picard, de Droz, de Sénancourt, et surtout de Mme de Genlis, non pour la raison, que Mme de Genlis avait, mais pour l’agrément, que Mme de Genlis n’avait pas, Mme Sophie Gay a, comme sa fille, voulu une fois faire son livre de femme, — un livre dans lequel la prétention virile et l’imitation des littérateurs de son temps qui avaient eu du succès, — ces deux choses qui constituent le bas-bleuisme, — pouvaient n’être absolument pour rien, et ce livre, dont le titre frappe au milieu des autres titres de ses œuvres (la Physiologie du Ridicule), prouve au contraire combien chez Mme Gay, le bas-bleu avait rongé la femme, et combien elle était peu propre à traiter un sujet qui demandait plus qu’aucun autre les qualités naturelles à la femme, c’est-à-dire de la grâce sincère et, à force de finesse de la profondeur.

1411. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

L’action diplomatique, quand elle est réelle et effective, tient si intimement à la personne, au corps qui parle au corps, — comme dirait Buffon ; elle tient tellement à des séductions subtiles et relatives et à d’inexprimables manières, que celui qui l’a exercée n’est pas capable de la raconter. […] Mais, malgré son mérite et peut-être à cause de son mérite, le livre était resté aristocratiquement inconnu… Et il en serait de même de la personne de son auteur sans la publication du comte Adhémar d’Antioche, qui a la prétention de le faire connaître.

1412. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

Dans cette vie de feuilletoniste dramatique qui lui a fait une gloire qu’avant lui le feuilleton n’avait faite à personne, il a toujours été moins un critique qu’un raconteur et un commentateur des plus éloquents. […] Cette puissance du retrouvé et du rendu dans la peinture historique, personne parmi les écrivains modernes ne la possède à un plus haut degré que Saint Victor, si ce n’est Michelet.

1413. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

L’esprit oriental n’est pas très compliqué… Mais faire l’Anglais, c’est-à-dire entrer, tout botté, dans l’originalité du peuple le plus original, le plus profond, le plus insulaire d’esprit, d’impression, de jugement, qui ait jamais existé ; pénétrer, pour se les assimiler un instant, dans les manières de sentir et d’exprimer d’une nation qui a jusqu’à une gaîté à elle, — laquelle ne ressemble à la gaîté de personne et dont le nom même est intraduisible, et reste, dans toutes les langues, de l’humour, — c’est là une chose qui demandait plus qu’une prodigieuse souplesse de talent. […] tandis que celui-ci nous divertit sans qu’il soit jamais pour rien de sa personne que de son esprit dans le divertissement qu’il nous a donné.

1414. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

… Ce qu’il y a de personnel et d’intime dans cette Correspondance donnera-t-il une idée complète d’un esprit qui était surtout une personne ? […] L’abbé Galiani démontrait, en effet, par la petitesse de sa personne, que l’esprit n’a pas besoin d’espace comme la matière, et que toutes ses puissances accumulées peuvent tenir dans une imperceptibilité… Et c’est bien là la beauté de l’esprit, sa force et sa gloire !

1415. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

Je ne conseillerai jamais à personne de se passer autour du cou ces jougs dangereux, car ils deviennent une cangue pour le talent qui l’ose ! […] Maurice Bouchor a pu mettre le pied sur le tombeau de Faust, mais que ce soit pour s’élancer plus haut, — dans quelque conception hardie et nouvelle, qui nous prouve qu’il a poitrine d’aigle et qu’il peut respirer à l’aise dans un éther où personne n’a encore respiré !

1416. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Mais en vers, on ne trouve personne. […] La première rêverie d’Eloa, qui sent s’éveiller sa pitié dans le paradis, quand on lui parle de cet Ange absent, parce qu’il est tombé et qu’on lui apprend            Qu’à présent il est sans diadème, Qu’il gémit, qu’il est seul, que personne ne l’aime !

1417. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Quand donc elle trouve sur son chemin, comme aujourd’hui, un livre qui sort par le relief, le mordant, la qualité, la solidité, le brochage vrai, la correction experte de la triste production contemporaine, elle en donne acte, avant de passer outre, à l’éditeur qui se permet cette nouveauté, ne dût-il être imité par personne dans ce temps d’extinction générale, de bon marché et d’égalité dans la misère ! […] La sienne, à lui, est, obscure et secrète comme un chiffre qui n’a point de clef ; trente personnes peut-être dans Paris ont le sens de cette gaîté logogriphique, mais, à partir de la banlieue, tous les hommes d’esprit de la terre peuvent se mettre à plusieurs pour comprendre, ils ne seront pas plus heureux que les bourgeois de Hambourg qui se cotisaient pour entendre les mots de Rivarol !

1418. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

C’est un sentimental et un sentimental discret, et si discret qu’il oublie de mettre son nom à son épitaphe, car c’est son épitaphe que celle-ci, qui n’est celle de personne dans son recueil, et dans laquelle on rencontre de ces traits, révélation d’une muette destinée : Arrête-toi, passant. […] Théophile Gautier ne ferait pas, s’il pouvait saigner, ni personne de cette école qui voudrait dorer l’or et blanchir le lis, et qui laisserait tout ce vermillon couler avec faste, tandis que le poète, en M. de Châtillon, a la pudeur d’essuyer sa blessure et ne tache plus les choses qu’il touche que du rose d’un sang épuisé, qui fait bien plus de mal à voir que s’il était couleur de pourpre !

1419. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Jamais personne n’a eu, comme Heine, de ces façons spirituelles, imagées, poétiques, cavalières et impertinentes d’entrer dans la philosophie et… d’en sortir ! […] L’Allemagne n’a présentement personne qui puisse faire oublier son dernier enfant, et ce n’est, certes !

1420. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

La jeunesse a des admirations qui, — tout le temps qu’elle dure, — ont le charme de sa faiblesse, car, excepté les grands génies originaux qui n’imitent personne, chacun part d’un autre pour arriver… enfin à soi. […] Monde, personnes, choses, faits, inventions, tout cela, dans son roman, est, il faut bien le dire, sans intérêt pour l’imagination difficile, la seule qu’il faille invoquer en fait d’art ou de littérature, et on n’a point une seule fois à dire, pendant la lecture qu’on en fait : « Voilà qui est beau », mais au plus : « Voilà qui est exact », et encore de la plus facile des exactitudes.

1421. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Auguste commença à protéger les fidéicommis, qui auparavant ne passaient aux personnes incapables d’hériter que grâce à la délicatesse des héritiers grevés ; il fit tant pour les fidéicommis, qu’avant sa mort ils donnèrent le droit de contraindre les héritiers à les exécuter. […] Les démocraties sont bienveillantes pour les fils, les monarchies veulent que les pères soient occupés par l’amour de leurs enfants ; aussi les progrès de l’humanité ayant aboli le droit barbare des premiers pères de familles sur la personne de leurs fils, les Empereurs voulurent abolir aussi le droit qu’ils conservaient sur leurs acquêts, et introduisirent d’abord le peculium castrense, pour inviter les fils de famille au service militaire ; puis ils en étendirent les avantages au peculium quasi castrense, pour les inviter à entrer dans le service du palais ; enfin pour contenter les fils qui n’étaient ni soldats ni lettrés, ils introduisirent le peculium adventitium.

1422. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Par un effet du même esprit, toutes les personnes qui paraissaient au forum, étaient distinguées par des masques ou emblèmes particuliers (personæ). […] De même que les poètes guidés par leur art portèrent les personnages et les masques sur le théâtre, les fondateurs du droit, conduits par la nature, avaient dans des temps plus anciens, porté sur le forum les personnes (personas) et les emblèmes110. — Incapables de se créer par l’intelligence des formes abstraites, ils en imaginèrent de corporelles, et les supposèrent animées d’après leur propre nature.

1423. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Couturier, Claude (1858-1918) »

. — Le Lit de cette personne (1895).

1424. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fertiault, François (1814-1915) »

Sainte-Beuve Je ne ferai que passer devant vous, couple conjugal qui unissez vos deux voix ; qui, après avoir perdu un enfant, votre unique amour, l’avez pleuré dans un long sanglot, et qui, cette fois, inconsolés encore, mais dans un deuil apaisé, avez songé à lui en composant des chants gradués pour les divers âges, continuant ainsi en idée, d’une manière touchante, à vous occuper, dans la personne des autres, de celui qui n’a pas assez vécu pour nous.

1425. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Monnier, Marc (1827-1885) »

Eugène Ledrain Personne n’a le trait plus gaulois que M. 

1426. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 501

Elle est écrite avec une force de style peu ordinaire dans les personnes de son sexe, dont l’esprit est naturellement plus sensible & délicat que robuste & vigoureux.

1427. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 460

Les Contes Mogols, les Mille & une heure, les Mille & un quart d’heure, sont le fruit de sa plume facile, & plus attentive à consulter le goût des personnes frivoles & oisives, que l’utilité du Lecteur éclairé & judicieux.

1428. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 457

Un Auteur qui en avoit eu besoin autrefois, est plus croyable que personne sur les sentimens que la Religion, l’humanité & la politique prescrivent à l’égard des Disciples.

1429. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Invention des arguments, enchaînement des faits, conclusion des témoignages, élévation des pensées, puissance des raisonnements, harmonie des paroles, nouveauté et splendeur des images, conviction de l’esprit, pathétique du cœur, grâce et insinuation des exordes, force et foudre des péroraisons, beauté de la diction, majesté de la personne, dignité du geste, tout porta, en peu d’années, le jeune orateur au sommet de l’art et de la renommée. […] Je les ai nommés d’avance à plusieurs de nos premiers citoyens, et j’avais annoncé l’heure où ils se présenteraient…………… « Peux-tu, Catilina, jouir en paix de la lumière qui nous éclaire, de l’air que nous respirons, lorsque tu sais qu’il n’est personne ici qui ignore que, la veille des calendes de janvier, le dernier jour du consulat de Lépidus et de Tullus, tu te trouvas sur la place des Comices, armé d’un poignard ? […] Si personne, avant toi, n’essuya jamais un tel affront, pourquoi attendre que la voix du sénat prononce le flétrissant arrêt si fortement exprimé par son silence ? […] Se croyant sûr de l’appui de Pompée, il poursuit les démagogues jusque dans la personne de Clodius. […] Sans doute personne n’eut plus que moi le droit de haïr Clodius ; mais c’était l’ennemi commun, et ma haine personnelle pouvait à peine égaler l’horreur qu’il inspirait à tous.

1430. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Gluck écrivait déjà : « La musique doit ajouter à la poésie ce que l’heureux accord de la lumière et des ombres, la vivacité des couleurs ajoutent à la correction et à la bonne tenue du dessin, en animant les figures sans en altérer les contours. » Seulement pour que l’accord et l’équilibre, difficiles à établir et faciles à déranger, se maintiennent, peut-être faut-il qu’il y ait fusion du poète et du musicien en une seule et même personne, et qu’en sus l’artiste doublement doué ait une égale maîtrise dans l’un et l’autre art. […] S’ils ne reviennent que rarement au pinceau après l’avoir quitté, ils retournent avec prédilection aux tableaux des autres ; ils ont contribué autant que personne à mettre ou à remettre en vogue l’art du xviiie  siècle français et celui du Japon. […] Plus nerveux que Gautier, ils ajoutent à la vision nette des choses et des gens la sensation aiguë que donne tel aspect fugitif d’une personne ou d’un site. […] Nous félicitons un habile homme de savoir tirer son épingle du jeu, et beaucoup de personnes ignorent qu’elles font là un emprunt à un jeu de petites filles. […] M. de Talleyrand disait un jour à des personnes que Napoléon Ier avait invitées à une représentation théâtrale : « Messieurs, l’Empereur entend qu’on s’amuse. » — L’Empereur entendait aussi qu’on fût inspiré pour chanter ses exploits ; mais le génie, assez indocile de sa nature, ne répondait pas toujours à l’appel.

1431. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Il ne faut jamais dans le monde défendre un ami, c’est le moyen de faire achever un blessé… On jette bien vite une autre personne en pâture à la conversation. » 14 février Il y a de monstrueuses fortunes de la banque, où la femme fait quotidiennement la charité, du déjeuner à l’heure du Bois. […] Elle était moitié heureuse de sa toilette, comme un enfant, moitié confuse, comme une personne qui se sentirait à peu près nue. […] Il est forcé de leur crier : « Que personne ne bouge ! […] * * * — Peindre dans un roman la blessure que fait à un homme amoureux, la danse de la femme qu’il aime, et plus que la danse et son enlacement, la transfiguration presque courtisanesque, que la sauterie apporte à cette femme, soudainement sortie de son humeur raisonnable, de son caractère tranquille, du sage apaisement de son honnête personne. […] Il nous apparaît, pour la première fois, comme quelqu’un vers lequel nous voyons s’approcher la mort, et nos yeux s’attachent involontairement à lui, comme à une personne aimée qu’on va perdre et dont on veut garder le souvenir.

1432. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Et personne de ceux qui viennent ici, ne s’aperçoit que cette maison est la plus inconfortable de Paris. […] Et Rops est vraiment éloquent, en peignant la cruauté d’aspect de la femme contemporaine, son regard d’acier, et son mauvais vouloir contre l’homme, non caché, non dissimulé, mais montré ostensiblement sur toute sa personne. […] Il me dit que c’est la plus étonnante créature du monde, un cerveau merveilleux, mais un cerveau qui serait, selon son expression, dans une assiette, n’ayant aucune corrélation avec sa personne, sa conduite, son état et son esprit dans la vie, la laissant « enfantine et dinde au possible ». […] Une lettre de Mme de Tourbet, que nous ouvrons ce matin, nous apprend que, pendant que la propriétaire nous vendait sa maison, elle était vendue par Girardin et Baroche à une autre personne. […] Sa verve, encouragée par l’agrément du milieu et des personnes, l’épanouissement de ce fonds de courtisan du xvie  siècle qui en lui, sous la caresse de ce qu’il appelle si délicatement l’amitié voluptueuse de la princesse, s’est déboutonné en une énorme éloquence.

1433. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Le royalisme de Hugo n’était que de la piété filiale et l’on sait que personne, mieux que lui, ne mérita l’épitaphe de bon fils, bon mari, bon père. […] Hugo devait donc épouser la haine de sa mère pour Napoléon, que partageaient son mari et ses amis, en même temps qu’il endossait ses opinions royalistes, Mais il fut réfractaire à toute influence, personne ne put lui imposer ses sentiments, ni père ni mère, ni oncle, ni amis : Napoléon et son extraordinaire fortune emplissaient sa tête ; « son image sans cesse ébranlait sa pensée ». […] Déçu dans ses ambitions personnelles, il s’attaque furibondement aux personnes, aux Rouher, aux Maupas, aux Troplong, qui culbutèrent ses projets : il les prend à bras le corps, les couvre de crachats, les mord, les frappe, les terrasse, les piétine avec une fureur épileptique. […] Personne n’accusera ces hommes d’État de pactiser avec les socialistes et les ennemis de la propriété. […] Ils s’étonneront avec Chateaubriand « qu’il y ait des hommes, qui après avoir prêté serment à la République une et indivisible, au Directoire en cinq personnes, au Consulat en trois, à l’Empire en une seule, à la première Restauration, à l’acte additionnel, à la seconde Restauration, ont encore quelque chose à prêter à Louis-Philippe ».

1434. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Mais personne ne se demande, qu’est-ce que cela signifie. […] Et voilà ce qu’on apelle l’entrevue de trois personnes liées par les rapports les plus doux, les plus violents, les plus sacrés de la vie. […] Par la beauté des formes, par la volupté de la position, par les charmes de toute la personne. […] Rare et sublime effort d’une imaginative qui ne le cède en rien à personne qui vive. […] Pour moi, les jambes me rentrent dans le corps : passons sous la galerie d’Apollon, où il n’y a personne ; nous nous reposerons là tout à notre aise, et je vous confierai quelques idées qui me sont venues sur une question assez importante.

1435. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Mais on prouve simplement ainsi qu’il est impossible de construire a priori le mouvement avec des immobilités, ce qui n’a jamais fait de doute pour personne. […] Mais qu’il y ait un mouvement réel, personne ne peut le contester sérieusement : sinon, rien ne changerait dans l’univers, et surtout on ne voit pas ce que signifierait la conscience que nous avons de nos propres mouvements. […] Ils ne peuvent se satisfaire qu’à la condition de se tailler dans cette continuité un corps, puis d’y délimiter d’autres corps avec lesquels celui-ci entrera en relation comme avec des personnes. […] À vrai dire, personne ne se représente autrement le rapport de la quantité à la qualité. […] Ne nous arrive-t-il pas de percevoir en nous, pendant notre sommeil, deux personnes Contemporaines et distinctes dont l’une dort quelques minutes tandis que le rêve de l’autre occupe des jours et des semaines ?

1436. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Ce naturel, il l’avait de son vivant dans sa personne : aujourd’hui il ne semble pas toujours l’avoir dans son style qui n’est que de la conversation écrite, ni dans ses lettres même ou dans les mots qu’on cite de lui, dans ce qui ne vit plus. […] Nous qui cherchons partout matière à l’histoire des mœurs et à la distinction des caractères, notons bien le point de séparation que, mieux que personne, il nous aide à observer et à définir. […] « Tout cela est très joli, disait-il des incrédulités fanfaronnes, quand on n’entend pas la cloche des agonisants. » Personne n’a mieux parlé que lui du principe de l’irréligion chez Voltaire, « de ce désir d’être neuf, piquant et cité, de rire et de faire rire, d’être ce qu’on appelait alors un écrivain hardi », toutes choses qui, selon lui, avaient plus animé Voltaire qu’aucune conviction positive.

1437. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

M. de Bausset a remarqué au contraire, comme une espèce de singularité, qu’il ne vint à l’idée de personne alors de prendre Bossuet et Bourdaloue pour sujet de parallèle, et de balancer leur mérite et leur génie, comme on le faisait si souvent pour Corneille et pour Racine ; ou du moins, si on les compara, ce ne fut que très peu. […] Il poussera encore plus loin ses conquêtes : il abattra aux pieds du Sauveur la majesté des faisceaux romains en la personne d’un proconsul, et il fera trembler dans leurs tribunaux les juges devant lesquels on le cite. […] Et sur cet homme petit en soi et honteux de sa petitesse, qui travaille à s’accroître, à se multiplier, qui s’imagine qu’il incorpore tout ce qu’il amasse et ce qu’il acquiert : Tant de fois comte, tant de fois seigneur, possesseur de tant de richesses, maître de tant de personnes, ministre de tant de conseils, et ainsi du reste : toutefois, qu’il se multiplie tant qu’il lui plaira, il ne faut toujours pour l’abattre qu’une seule mort… Dans cet accroissement infini que notre vanité s’imagine, il ne s’avise jamais de se mesurer à son cercueil, qui seul néanmoins le mesure au juste.

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