S’enfoncer et se confiner du premier coup dans le norrain pour un homme qui vivait chez Mme Récamier et dans la pure lumière des vifs esprits de Paris, c’eût été dur, et je ne dis pas qu’Ampère, avec cette facilité multiple dont il disposait, ait eu tort de passer ailleurs. […] Ce Mexique d’Ampère, à sa date, avait sa nouveauté : il était observé dans ses mœurs avec justesse, avec ironie dans son gouvernement et sa politique, avec érudition et lumière dans ses antiquités, et il offrit à l’auteur le prétexte d’une prophétie ou d’une utopie grandiose sur l’avenir réservé à l’isthme de Panama.
Ainsi, n’y aurait-il même que la perte d’une seule grande œuvre ancienne à déplorer, nous devrions regretter de ne pas avoir conservé toutes les autres, qui nous seraient indifférentes, mais parmi lesquelles se trouverait celle qui aurait apporté un peu de lumière et de pensée à notre triste et déplorable civilisation. […] La guerre mondiale, par exemple, apparaîtrait sous une lumière différente si demain les papiers intimes, écrits et abandonnés à leur mort par les acteurs du grand drame, sortaient des archives de famille où ils sont enfouis.
mon Dieu oui, monsieur, c’est la première fois que je viens au bal ; aussi je suis bien troublée ; ce bruit, ces lumières… — Madame est seule ? […] C’est en vain que l’on voyait quotidiennement faire la roue autour d’elle l’armée entière des rôdeurs de coulisses, espèces de papillons-paons que la lumière des quinquets attire particulièrement de sept heures à minuit. […] Pour lui, l’homme célèbre joue le rôle d’un bec de gaz et lui prête sa lumière. […] Un spectacle bien cher à tous ceux dont le tempérament est fait avec une rognure de Gargantua, c’est le luxe apéritif des tavernes et la mise en scène pleine de séductions de leur étalage extérieur où, sous la blanche lumière du gaz, se rassemblent toutes les variétés connues du règne animal. — Les publics-houses de Hay-Market et de Piccadilly sont de préférence ceux où l’on va souper au retour du Wauxhall, de Cremorn et du Casino.
Le passé La romanisation Au cours de recherches antérieures sur les événements religieux du xvie siècle, un trait de lumière jaillit pour nous, très fortuitement, des feuillets d’un banal atlas géographique. […] Aussi clairement qu’on voit naître et s’épanouir une âme romaine dans l’individu gaulois, pareillement se découvre le développement de l’esprit impérial au sein de la primitive communauté chrétienne composée d’humbles gens, plébéiens, esclaves et miséreux : découverte qui monde d’un large rayon de lumière tout le futur. […] » De là jaillit une certaine lumière sur le fond permanent de notre histoire. […] Je veux parler de ceux-là qui fondent sur le temps et sur ce qu’on appelle le « progrès des lumières » un espoir absolu.
[…] Si j’expose à ses yeux l’objet le plus charmant, Il le regarde en juge et non pas en amant ; Et si j’offre à ses feux quelque illustre matière, À son peu de chaleur il joint trop de lumière ; Il examine trop les lois de sa prison, Et veut joindre à l’amour un peu trop de raison.
L’auteur énonce, sur l’état arriéré des armées, sur leur transformation nécessaire, des idées miséricordieuses et équitables, les vues d’un philosophe militaire qui a profité de toutes les lumières de son temps et qui s’est souvenu de Catinat.
» Elle a une modique pension qu’elle touchait d’abord avec une sorte de pudeur ; elle s’en confesse et s’en humilie : « (26 octobre 1847)… Il y a deux jours enfin, j’ai reçu le trimestre qui me semblait autrefois si pénible à recevoir, par des fiertés longtemps invincibles, et que j’ai vu arriver depuis d’autres temps comme si le Ciel s’ouvrait sur notre infortune… « Ne nous laissons pas abattre pourtant, il faut moins pour se résigner à l’indigence quand on sent avec passion la vue du soleil, des arbres, de la douce lumière, et la croyance profonde de revoir les aimés que l’on pleure… « En ce moment, je n’obtiendrais pas vingt francs d’un volume : la musique, la politique, le commerce, l’effroyable misère et l’effroyable luxe absorbent tout… « Mon bon mari te demande de prier pour lui au nom des pontons d’Écosse.
. — Vers la même époque, on voyait son attention se fixer sur le dos d’un fauteuil d’une couleur vive et tranchée, sur un rideau, sur le jour qui venait par la fenêtre, sur la lumière d’une lampe.
. — Ô pays désert et désolé du Nord, vous ne verrez jamais l’éclat de cette brillante lumière !
On dit qu’elle éblouissait tous les pèlerins, qui s’arrêtaient exprès pour lui demander une gorgée d’eau dans sa cruche. « Si les anges habitaient encore les hauts lieux, disaient-ils entre eux, en s’éloignant et en se retournant pour la regarder encore, nous dirions que ce n’est pas une fille de l’homme, mais une créature de lumière. » J’étais tout réjoui quand la mère de Hyeronimo, qui l’aimait comme sa fille, me rapportait ce qu’elle avait entendu ainsi de la bouche des passants.
Partout où une telle épouse porte la lumière, elle attire le regard du public ; son mari et sa famille deviennent visibles aux yeux importuns qu’ils voudraient en vain éviter.
Il a la foi et la charité : vraies sources de toute éloquence, dès que les lumières ne sont pas trop courtes.
Et qu’avons-nous à nous mêler de ces affaires de cœur, sur lesquelles les lumières nous font presque absolument défaut ?
Il a gardé une âme aussi neuve que celle d’Adam ouvrant les yeux à la lumière.
Chaque ligne de Mme de Staël est une lumière qui pénètre mon ignorance d’admiration et toujours d’attendrissement.
Enfant et adolescent (il le contait lui-même volontiers), il était comme ivre d’être au monde, de voir la lumière, et de sentir.
Le génie qui dépense ainsi ses forces peut répandre des lumières et des beautés sur tous les sujets ; mais il n’excelle en aucun, et j’ai bien peur qu’il ne soit ni assez physicien dans ses mémoires de physique, ni assez poète dans ses tragédies.
Et j’ai vu ton temple s’écrouler pierre à pierre, et le sanctuaire n’a plus d’écho, et, au lieu d’un autel paré de lumières et de fleurs, j’ai vu se dresser devant moi un autel d’airain, contre lequel va se briser la prière, sévère, nu, sans images, sans tabernacle, ensanglanté par la fatalité.
Ses yeux ont des rayons de lumière qui pénètrent jusqu’aux pensées et jusqu’aux secrets des cœurs.
Qu’en même temps, les autres savants, avant de se livrer à leurs spécialités respectives, soient rendus aptes désormais, par une éducation portant sur l’ensemble des connaissances positives, à profiter immédiatement des lumières répandues par ces savants voués à l’étude des généralités, et réciproquement : à rectifier leurs résultats, état de choses dont les savants actuels se rapprochent visiblement de jour en jour.
Il proclamerait sans doute hautement, que les rayons presqu’éteints du dernier siècle ne peuvent pas être la lumière d’un nouvel âge ; il n’hésiterait pas, dans l’intérêt de l’art et de sa propre gloire, à se séparer de la mort pour s’attacher à la vie, et tout en éclairant les poètes de cette nouvelle école sur leurs défauts et leurs dangers, il les vengerait, par l’autorité de sa parole, des outrages de l’ignorance ou du pédantisme scholastique.
Dans les lois, le vrai est une lumière certaine dont nous éclaire la raison naturelle.
Ce qui surprend, car l’antijésuitisme à la Homais qu’on lui prête semble, au contraire, inséparable du zèle pour la science laïque, pour l’instruction des femmes et pour la « diffusion des lumières »… M. […] Et j’ai la coupe ciselée par Vulcain. » « Prends-moi, dit Apollon ; j’apporte la lumière aux hommes, je tue les dragons et les hydres avec mes flèches d’or.
La scène, vive, pittoresque, bien composée, en bonne lumière et en plein relief, tout à fait dans la manière de Saint-Simon, est excellente et fait grand honneur à l’auteur. […] les chanoines ont ajouté en propres termes dans un imprimé que j’ai lu, « que la lumière favorisera le vol des bourses, les insultes de toute espèce, que l’illumination donnera aux libertins plus de facilité à sortir tous les soirs, que déjà il est remarquable que ce commerce a surtout lieu au clair de la lune, en sorte qu’il est bien évident que la lumière favorise le crime et la débauche et est plus nuisible qu’utile à la sûreté publique. » De là ne suit-il pas qu’on devrait aussi supprimer la lune ? […] C’est de voir qu’au xviiie siècle, les gens de votre robe sont aussi ennemis de la lumière au physique qu’au moral. » Oyez encore ceci dans le genre noble. […] Léon Séché d’avoir remis ces huit semaines en lumière.
Mais si le sentiment doit être éclairé par les lumières de la raison, la raison à son tour doit être guidée par l’expérience. » J’ai donné toute cette page, parce qu’elle est de la plus grande importance. […] C’étaient des peintres, des sculpteurs, des musiciens, qui poursuivaient avant tout le son, la forme, la lumière. […] Émile Augier, des drames et des comédies en vers, avaient le grand mérite de procéder de notre théâtre classique ; c’était la même simplicité d’intrigue, comme dans Philiberte, par exemple, où l’histoire d’une laide, qui devient charmante et que tout le monde courtise, suffit à emplir trois actes, sans la moindre complication ; c’était aussi toute la lumière jetée sur les personnages, une bonhomie puissante, le train paisible et fort des pièces se nouant et se dénouant par la seule action des sentiments. […] On veut que ce soit un style tout différent de la conversation parlée, plus sonore, plus nerveux, écrit d’une quinte plus haut, taillé à facettes, sans doute pour y faire scintiller les lumières des lustrés. […] J’ai eu beau répéter que j’étais simplement un greffier dressant le procès-verbal du mouvement des esprits, j’ai eu beau crier bien haut qu’il n’y avait pas d’école, que je n’étais pas un chef, que j’avais horreur de toute révélation et de tout pontificat, les plaisanteries n’en continuent pas moins, la confusion reste complète, la lumière ne se fait pas sur mon compte, ni sur mon véritable rôle.
On n’y peut point vivre nonchalamment étendu sous la belle lumière, dans l’air tiède et clair, les yeux occupés par les nobles formes et l’heureuse sérénité du paysage. […] Nulle grande œuvre poétique ou religieuse ne les manifeste à la lumière.
« Comme la lune éclatante surpasse les étoiles, lorsque sa lumière sort resplendissante des nuages, ainsi elle surpassait les autres femmes. […] Kriemhilt la très-belle éveilla ses femmes ; elle ordonna qu’on lui apportât ses vêtements et de la lumière.
Modeste Mignon a paru dans les Débats, comme chacun sait et, dès son apparition, la mauvaise fortune s’est acharnée à ce malheureux livre, très froidement accueilli par les abonnés ; il fut interrompu pendant longtemps, et on l’avait presque oublié quand il revint à la lumière ; tout ce qu’il y a de points noirs dans le talent si étincelant d’ailleurs du romancier, avait été mis à contribution pour former cet ouvrage. […] Le ciel est généralement comme un métal dans la fournaise ; la lumière, poussiéreuse ; les terrains sont d’un ton chaud et cru, composés de marnes verdâtres et de tufs d’un blanc éclatant.
Car ce fut la chance heureuse du feuilleton de rencontrer mademoiselle Mars à son apogée, et mademoiselle Rachel à son aurore ; il arriva, juste à l’heure où la comédie était vivante encore, où la tragédie expirée allait renaître, et dans cette ombre éclairée et dans cette lumière douteuse, il sut entourer de ses hommages et de ses louanges la grande actrice vieillissante ; il sut entourer de ses encouragements et de ses conseils la jeune tragédienne encore ignorée et qui s’ignorait elle-même ! Il pressentit que mademoiselle Mars se pouvait rebuter au moindre obstacle à sa gloire, et il lui fit la route aussi facile qu’elle était glorieuse ; il comprit aussi que la louange sans retenue était un péril à mademoiselle Rachel en pleine lumière ; à sa louange, il mêla bientôt quelques rudes et sincères conseils. […] Non, la critique n’a pas la prétention de tout voir, de tout savoir, de tout revoir, de tout arranger, de tout corriger, de carreler et de décarreler toutes les pièces de chaque maison Elle se contente à moins de frais ; elle se contente d’écraser, d’un mot, certaines hontes qui surgissent de temps à autre au milieu du labeur littéraire ; elle se contente d’éclairer de quelque lumière inespérée, certaines beautés très rares et très charmantes qui tout de suite attirent l’attention, la reconnaissance et les respects de ce petit nombre d’honnêtes gens que le poète appelle un public.
À partir de ce moment, elle marcha, sans se plus détourner jamais, dans les routes de la piété pratique et de la charité ; il ne s’agissait plus que du degré, selon qu’elle croissait en lumières.
À cela près, nous ne connaissons pas un recueil de dépêches mieux senti, mieux écrit, présentant au lecteur sérieux, dans un meilleur style, plus de lumière et plus d’agrément.
Il se surpassa lui-même en jouant avec son génie ; on sent en lisant l’Aminta que tous ces vers inondés de lumière, de sérénité et de passion, furent écrits pour l’oreille, pour le cœur, et sous les regards d’intelligence d’une amante chaste, muette, mais adorée.
Il est vrai qu’il ajoute ce correctif précieux, oublié ou dédaigné par Chateaubriand : “Mais ses yeux avaient une lumière, ses cheveux cendrés une teinte, sa bouche un accueil, toute sa physionomie une intelligence et une grâce d’expression qui faisaient souvenir, si elles ne faisaient plus admirer.
Mais l’amour et la poésie même, selon Brantôme, étaient impuissants à reproduire à cette période encore croissante de sa vie une beauté qui était dans la forme moins encore que dans le charme ; la jeunesse, le cœur, le génie, la passion qui couvait encore sous la sereine mélancolie des adieux ; la taille élevée et svelte, les mouvements harmonieux de la démarche, le cou arrondi et flexible, l’ovale du visage, le feu du regard, la grâce des lèvres, la blancheur germanique du teint, le blond cendré de la chevelure, la lumière qu’elle répandait partout où elle apparaissait, la nuit, le vide, le désert qu’elle laissait où elle n’était plus, l’attrait semblable au sortilége qui émanait d’elle à son insu et qui créait vers elle comme un courant des yeux, des désirs, des âmes, enfin le timbre de sa voix qui résonnait à jamais dans l’oreille une fois qu’on l’avait entendu, et ce génie naturel d’éloquence douce et de poésie rêveuse qui accomplissait avant le temps cette Cléopâtre de l’Écosse sous les traits épars des portraits que la poésie, la peinture, la sculpture, la prose sévère elle-même nous ont laissés d’elle ; tous ces portraits respirent l’amour autant que l’art ; on sent que le copiste tremble d’émotion, comme Ronsard en peignant ; un des contemporains achève tous ces portraits par un mot naïf qui exprime ce rajeunissement par l’enthousiasme qu’elle produisait sur tous ceux qui la voyaient : « Il n’y avoit point de vieillards devant elle, écrit-il : elle vivifioit jusqu’à la mort. » VI Un cortége de regrets plus que d’honneur la conduisit jusqu’au vaisseau qui allait l’emporter en Écosse.
Cette petite lampe fut la dernière lumière de Marie dans sa prison, et comme le crépuscule de sa tombe : humble meuble tragique par les souvenirs qu’il rappelait !
C’était de l’amour et de la religion, des pressentiments de la vie future délicieux et tristes comme elle, des extases et des découragemens, des horizons de lumière et des abîmes de ténèbres, de la joie et des larmes, de l’avenir et du désespoir !
Ne cherchez pas une autre cause de l’incertitude et des obscurités soudaines de la langue de Corneille, après cette lumière, cette force, cette netteté, ce feu divin des belles scènes.
Comme si les vers de Racine les plus pleins de lumière n’étaient pas aussi les plus mystérieux.
Et là-dessus, Mme Daudet nous lit un poétique morceau de prose, sur l’entrée de l’aube matinale dans la gaze rose des robes, dans le gouffre d’azur des glaces, dans la rouge lumière pâlissante de la fin d’un bal.
Si cette pièce singulière, que ses enthousiastes veulent faire envisager comme une nouvelle lumière apportée aux hommes qui se piquent de penser, est écrite en quelques endroits d’une manière forte, sublime & pathétique, elle est froide dans tout le reste.
pour qui voit à travers les mots leur lumière, jamais il ne fut livre où l’idée catholique ait été plus réellement visée et atteinte.
Mais supposez un original qui s’habille aujourd’hui à la mode d’autrefois : notre attention est appelée alors sur le costume, nous le distinguons absolument de la personne, nous disons que la personne se déguise (comme si tout vêtement ne déguisait pas), et le côté risible de la mode passe de l’ombre à la lumière.
Observez encore que, pour Corneille en personne, il ne semble pas que sa pièce ait été le trait de lumière, l’indication neuve et féconde qu’avait été le Cid, et, que, lorsqu’il aura donné la Suite du Menteur, devant écrire cependant plus de vingt ans ou vingt-cinq ans encore, on ne le verra plus revenir à la comédie24. […] III Le drame est humain, d’abord, largement et profondément humain, quand ce ne serait que pour l’art avec lequel Racine y a comme effacé tout ce que le génie déclamatoire de Corneille avait mis d’horreur en lumière dans son Pertharite. […] En premier lieu, c’est une sorte de comédie où, comme dans la tragédie de Racine, les situations sont subordonnées aux caractères, dont elles n’ont pour objet que de mettre en relief ou en lumière les différents aspects : le Misanthrope, l’Avare, Tartufe. […] Moins intéressantes, il est vrai, que ses filles, les pièces de Dancourt ne sont pas moins curieuses ; et je n’ai pas le temps ici de vous en parler longuement, mais les titres, à eux seuls, en sont, si je ne me trompe, comme un trait de lumière. […] Un mortel, fier et courageux, enveloppé de deuil, s’avance avec intrépidité, ramasse le poignard, et s’écrie : « Muse, ranime-toi, je vais te rendre ta splendeur. » La Terreur entendit sa voix et parut sur la scène : « Tu me rappelles à la lumière, et ton génie me donne un nouvel être », dit-elle avec transport.
Outre la requête au Parlement contre les professeurs qui ne font pas de cours, le journal de Félix nous offre un trait qui met bien en lumière l’ardeur de ces étudiants à s’instruire. […] Or c’est à quoi Montchrétien, qui du reste, n’est pas médiocre, est éminemment propre, et je veux profiter de l’occasion qu’il m’offre de remettre en lumière une période trop souvent négligée de notre histoire littéraire. […] Hanotaux met bien en lumière cette domination de l’intelligence et de la volonté dans Richelieu. […] Les papiers de Montesquieu iront rejoindre le corps de ses œuvres, et ce formidable inédit, par la vertu magique de l’impression, se dégonflera, se déposera au bas des chefs-d’œuvre qui émergeront en pleine lumière. […] On pressent que ce qui a fait la grande force, la grande supériorité des purs classiques, la connaissance de l’homme intérieur, va s’amoindrir et se perdre, et qu’un art nouveau va naître, autant occupé des corps, des physionomies, des costumes, des mobiliers, des paysages et de tout ce qui est ton, lumière ou couleur, que l’art classique l’était des âmes, des nuances de sentiments et des enchaînements de pensées.
Il éprouva successivement tous ses amis, et son père, et sa vieille mère ; et il ne trouva que sa femme qui voulût mourir pour lui et renoncer à la lumière. […] Tous ces sentiments cachés, fils non encore redressés de l’instinct, qui s’agitent au plus profond de nous, que nous taisons soigneusement et que nous ne nous avouons pas toujours à nous-mêmes, Euripide les saisit et les tire à la lumière. […] Non pas seulement parce qu’elle est écrite dans le dialecte d’Avignon, mais provençale par l’âme, par le son, par la lumière, par la couleur, par le geste, par je ne sais quelle allégresse de tutu-panpan et quel emportement de farandole, par je ne sais quels miroitements évoqués, à chaque hémistiche, de mer toute bleue, de toits plats et rouges, de terrasses d’une blancheur blessante, ni quels clapotements, à travers les rimes, des tentes multicolores de la Canebière, l’été, à trois heures de l’après-midi… Une amoureuse préface nous rappelle ce que fut la reine Jeanne. […] Et alors, au moment même où le drame s’assombrit, au moment où il semble que les personnages aient le plus de choses à nous dire… tout à coup le poète est repris par la griserie de la lumière, par le plaisir d’enchaîner sans effort des mots éclatants ou gracieux, et zou ! […] Après que son âme d’homme de lettres a tout dit, Paul va chercher une lampe dans la chambre d’à côté, et, cette lumière chassant les esprits de la nuit, il retrouve son âme de bon garçon.
Suard, ait pu écrire : C’est à ce moment même qu’une voix qui n’était pas jeune et qui était pourtant tout à fait inconnue, s’éleva, non du fond des déserts et des forêts, mais du sein même de ces sociétés, de ces académies et de cette philosophie où tant de lumières faisaient naître et nourrissaient tant d’espérances… Et, au nom de la vérité, c’est une accusation qu’elle intente, devant le genre humain, contre les lettres, les arts, les sciences et la société même… Et ce n’est pas, comme on le dit, le scandale qui fut général, c’est l’admiration et une sorte de terreur qui furent presque universelles. […] Maintenant qu’elle réfléchit et qu’elle a trouvé sa lumière, ce secret lui pèse cruellement. […] Et ainsi, après cent cinquante pages de lumière presque pure, de raison émue et, somme toute, de vérité humaine, nous rentrons dans la chimère, et dans la plus désobligeante. […] Mais l’idée essentielle, originale et absurde de l’Émile se plie si mal à la pratique, que Jean-Jacques, consulté par des mères, des abbés précepteurs, même des princes, fait ce qu’il avait déjà fait à propos du Discours sur les sciences et du Discours sur l’inégalité : il avoue sa propre outrances ou bien il l’atténue, ou même il se contredit. — A madame de T… (6 avril 1771) il conseille nettement d’éloigner et de mettre en pension un enfant indisciplinable, et ne se soucie nullement de laisser faire la nature chez ce jeune vaurien. — A l’abbé M… (28 février 1770) il écrit (et je ne sais trop s’il n’y met pas une ironie sourde de pince-sans-rire, bien que ce sentiment lui soit, en général, très étranger) : S’il est vrai que vous ayez adopté le plan que j’ai tâché de tracer dans l’Émile, j’admire votre courage : car vous avez trop de lumières pour ne pas voir que, dans un pareil système, il faut tout ou rien, et qu’il vaudrait cent fois mieux reprendre le train des éducations ordinaires et faire un petit talon rouge que de suivre à demi celle-là pour ne faire qu’un homme manqué… Vous ne pouvez ignorer quelle tâche immense vous vous donnez : vous voilà, pendant dix ans au moins, nul pour vous-même, et livré tout entier avec toutes vos facultés à votre élève ; vigilance, patience, fermeté, voilà surtout trois qualités sur lesquelles vous ne sauriez vous relâcher un seul instant sans risquer de tout perdre ; oui, de tout perdre, entièrement tout : un moment d’impatience, de négligence ou d’oubli peut vous ôter le fruit de dix ans de travaux, sans qu’il vous en reste rien du tout, pas même la possibilité de le recouvrer par le travail de dix autres. […] Ma lumière, ici, c’est la conscience.
… » De Mme Dorval elle disait : « Sans avoir étudié plus consciencieusement son art, elle a peut-être reçu des lumières plus vives ; son esprit est peut-être plus souple en même temps que sa taille et ses traits. […] Je veux l’extinction des cohortes guerrières Et je veux, d’un désir ardent, passionné, La grande liberté de toutes les lumières Au vieux monde enchaîné. […] Il était à Lausanne, il parlait Bible, il parlait Dieu ; il a voulu en parler éloquemment, il a violenté sa nature et il a dit : « Cette unité, cette omnipotence du personnage éternel, bien loin de réduire le drame à l’hymne continu, devient l’action dramatique elle-même et, en planant sur tous, elle se manifeste à tous, se distribue et se réfléchit en eux selon les caractères propres à chacun : elle reluit en rayons pleins et directs dans la face du grand prêtre, en aube rougissante au front du royal enfant, en rayons affaiblis et souvent noyés de larmes dans les yeux de Josabeth ; elle se brise en éclairs effarés au front d’Athalie, en lueurs bassement haineuses et lividement féroces au sourcil de Mathan ; elle tombe en lumière droite, pure, mais sans rayon, au cimier sans aigrette d’Abner… » Du reste, sans plus nous arrêter à cette idée, plutôt ambitieuse que fausse, de Dieu personnage « unique » ou « principal » d’Athalie, l’hommage rendu par Sainte-Beuve à Athalie dans Port-Royal est juste autant que magnifique. […] Le jeu en est bien aléatoire… Non, elle chante un hymne impudique, la source Menteuse, qui promet à des sens apaisés Le renouveau d’un demi-siècle de baisers… Et puisque dans l’Erèbe on s’appartient encore, Si l’on fut cinquante ans fidèles, couchons-nous Côte à côte, les pieds joints, les mains aux genoux, Les yeux tournés vers la lumière orientale, Et rentrons au limon de la terre natale. […] qui, sans s’être prosternés dans la poussière sacrée des chemins d’Athènes, sans avoir vu, dans la lumière pourpre des soirs, passer les grandes ombres dont le défilé solennel anime les cimes de l’Hymette et les plaines de la mer de Salamine, sans avoir vu cette terre d’Hellas où les Dieux, les Dieux éternels vivent encore, vivent à jamais dans leur gloire et dans leur beauté, sans être sortis de la boue de leur ville ténébreuse, se sont permis de peindre les héros, se sont permis de faire parler les filles de Sparte et d’Argos, se sont permis de corriger Euripide et d’apprendre à vivre à Sophocle !
Il nous suffit que le vrai Dieu, le Dieu Soleil Répande sur la terre rude en tous les âges La lumière des faulx parmi les champs vermeils, Dicte aux hommes futurs la loi des labourages, Sous les vignes tordues accroche des raisins, Mette des cris d’agneaux au fond des bergeries, Fasse monter les blés et tourner les moulins, Et luire les pains clairs dans les boulangeries… Je pense que de pareils poèmes méritent la plus belle fortune. […] Un jeu de lumière sur la surface quasi saignante d’un toit de tuiles, le spectacle d’un paysage vaporeux qui se noie peu à peu dans des lointains crépusculaires, tout cela le fait défaillir, le tient en extase tout un jour.
Sa gloire se mêle désormais à la leur, et sa disparition laisse vide un espace de lumière qu’elle remplissait de la haute clarté de son génie. […] Ce qui l’intéresse, c’est moins le jeu des lignes et des plans que telle particularité de la lumière ou de la couleur.
Mais qui ne voit que le plein du sens de cette formule, et non seulement le plein mais l’extrême rigueur et exactitude, qui ne voit que cette formule n’est vidée de tout son contenu, qui ne voit que le plein du contenu de cette formule n’apparaît, (et par conséquent n’est apparu dans l’histoire du monde), que pour celui qui est éclairé des lumières de la pensée bergsonienne. […] Et il y a plus d’élancement dans la nef, mais il y a plus d’ombre dans les bas-côtés et comme un silence de la lumière même. Quand la lumière même se tait, c’est cela l’ombre. […] Il y a un pathétique de la pensée et il y a une lumière et une clarté du cœur. […] Un commutateur peut verser des nappes de lumière ou des nappes d’ombre.
Ce n’est pas à l’oreille, c’est à la raison qu’il s’adresse ; et si telle forme du discours lui paraît porter dans les esprits avec plus de force la lumière et la conviction, fût-elle moins harmonieuse, il ne balancera pas à la préférer. […] « Toutes pointes, toutes imaginations qui sentent plus la chaleur d’Afrique ou d’Espagne que la lumière de Grèce ou d’Italie. » Sans doute, il y a dans Sénèque des jeux de mots, des concetti, des pointes qui me blessent autant que Saint-Évremond ; des imaginations ouvertes, dont il faut moins accuser le manque de génie que l’enthousiasme du stoïcisme, et que je voudrais, non supprimer, mais adoucir. […] 10° « L’âme de l’auteur vaut encore mieux que sa plume…368 » Nous le connaissons assez pour assurer que, si, par hasard, il a lu ces lignes, il en a remercié le censeur ; que, si celui-ci avait débuté par cet aveu, l’homme eût abandonné l’écrivain à sa discrétion, et qu’il souhaite que l’aristarque, s’il est ecclésiastique, mérite un jour qu’on dise de lui, depuis le sanctuaire jusqu’aux coulisses de l’Opéra, qu’il est encore plus estimable par ses vertus que par ses lumières, et que, s’il n’est pas tout à fait un sublime journaliste, il est du moins un prêtre fort édifiant.
Il vient un jour où les vérités bafouées s’affirment par des coups de tonnerre41. » — « J’étais une enfant alors, dit une femme coupable, je ne comprenais pas… et aujourd’hui la lumière vient trop tard42. » — C’est pourquoi on ne doit pas braver l’opinion : personne n’a le droit de se mettre en dehors des lois établies, personne n’étant au-dessus d’elles. […] C’est dans la solitude d’un moulin enguirlandé de vignes sauvages et de romarins qu’ont été écrites ces nouvelles toutes chaudes de lumière provençale. […] Il en a d’abord reproduit le décor dans sa couleur vraie et son dessin exact ; il en a montré le clair paysage aux horizons étroits et gracieux, égayé d’air pur, parfumé de lavande, vibrant de lumière : il a dit la poésie d’une nature pauvre et maigre. […] Dans les brumes de Paris, dans l’éclaboussement de sa boue, de ses tristesses, j’ai peut-être perdu le goût et la faculté de rire ; mais à lire Tartarin, on s’aperçoit qu’il restait en moi un fond de gaieté brusquement épanoui à la belle lumière de là-bas128. » Ce n’est pas seulement à lire Tartarin qu’on s’aperçoit de ce tour d’esprit naturellement railleur, qui est celui de M. […] Sévères à l’excès, injustes presque toujours, elles signalent du moins et mettent en sa pleine lumière un fait nouveau.
Je n’ai jamais compris que cet amoureux de soleil et de lumière ne soit pas allé plus souvent revoir son pays natal, au lieu de passer ses vacances à Chambrosay, devant les pelouses bien peignées d’un grisâtre château du Nord. […] Il eut ce don, qui manque à la plupart des hommes : il fut bon. « La bonté, a dit son frère, c’est la lumière qui le guide, cette bonté souveraine et guérissante. […] Il fallait entendre de quel ton le maître disait : « Le poète fait ceci… Le poète a le droit… Le poète se moque… » On admirait sa fière allocution à l’empereur de Russie : « Car le poète seul peut tutoyer les rois. » Les débutants allaient demander à Heredia des lumières sur leur vocation et des conseils sur leur métier. […] — Oui, répondait-il, en fronçant les sourcils et en fermant les yeux, comme en rêve… Oui, sans doute, Fénelon n’est pas un artiste… Ses descriptions ne sont pas bonnes… Mais néanmoins… néanmoins… La lumière, l’unité, la simplicité antiques… il a senti cela… » Et ses doigts, accompagnant sa pensée, semblaient tâtonner, se promener autour de ce Fénelon invisible, qui, en effet, malgré tout, a compris l’âme antique. […] Un déjeuner de deux cents couverts fut servi sur la Place, sorte de terrasse dominant du haut des montagnes la mer fourmillante de lumière.
L’état subconscient est l’état de cérébration automatique, en pleine liberté, l’activité intellectuelle évoluant à la limite de la conscience, un peu au-dessous, hors de ses atteintes ; la pensée subconsciente peut demeurer à jamais inconnue, et elle peut, soit au moment précis où cesse l’automatisme, soit plus tard, et même après plusieurs années, surgir à la lumière. […] Les uns s’en vont vers le passé, où il y a du moins des lumières ; les autres se tournent, éternels ébahis, vers l’avenir, ce ciel ironique. […] Nouveaux Dioscures, nous vivrons chacun notre jour, nos nuits ne seront que de périodiques instants et nous y jouirons des magnifiques alternatives de la lumière et de l’ombre : … Fratrem Pollux alterna morte redemit 85. […] Après la disparition du prophète de la lumière, l’Angleterre est revenue avec délices à ses joies sombres et closes.
Je prends au hasard les premiers que je rencontre : Louville, ce gentilhomme attaché au duc d’Anjou, au futur roi d’Espagne, et qui aura bientôt un rôle politique, — Saint-Simon se sert de lui tout d’abord pour faire sa demande d’une entrevue à M. de Beauvilliers ; il raconte ce qu’est Louville, et il ajoute tout courant : « Louville étoit d’ailleurs homme d’infiniment d’esprit, et qui avec une imagination qui le rendoit toujours neuf et de la plus excellente compagnie, avoit toute la lumière et le sens des grandes affaires, et des plus solides, et des meilleurs conseils. » Louville reviendra mainte fois dans les Mémoires ; lui-même il a laissé les siens : vous pouvez les lire si vous en avez le temps ; mais, en attendant, on a sur l’homme et sur sa nuance distinctive et neuve les choses dites, les choses essentielles et fines, et comme personne autre n’aurait su nous les dire. — M. de Luxembourg a été un adversaire de Saint-Simon ; il a été sa partie devant le Parlement, après avoir été son général à l’armée ; il a été l’objet de sa première grande colère, de sa première levée de boucliers comme duc et pair.
Pourquoi, me disais-je, la lumière me fut-elle accordée ?
Dans un temps d’ignorance on n’a aucun doute, même lorsqu’on fait les plus grands maux ; dans un temps de lumière, on tremble encore lorsqu’on fait les plus grands biens.
Molière les indique avec précision, d’une main légère, mais il projette toute la lumière sur les caractères eux-mêmes, qui sont plaisants.
Ce fut là pour moi un trait de lumière.
Préface (1879)29 Sur une grande table à modèle, aux deux bouts de laquelle, du matin à la tombée du jour, mon frère et moi faisions de l’aquarelle dans un obscur entresol de la rue Saint-Georges, un soir de l’automne de l’année 1850, en ces heures où la lumière de la lampe met fin aux lavis de couleur, — poussés je ne sais par quelle inspiration, nous nous mettions à écrire ensemble un vaudeville avec un pinceau trempé dans de l’encre de Chine.
« Enfin, le soleil écarte là-bas, du côté du Mont-Blanc, d’épais rideaux de brouillards ou de nuages ; l’astre s’en dégage peu à peu comme un navire en feu qui bondit sur les vagues en les colorant de son incendie ; ses premières lueurs, qui le devancent, teignent les hautes collines d’une traînée de lumière rose ; cette lueur ressemble aux reflets que la gueule du four, où pétillent le buis et le sarment enflammés, jette sur les visages des femmes qui font le pain.
La lumière elle-même est malade, et l’homme en la regardant ne voit que des ombres ; il y a des taches non plus seulement sur le soleil, il y a des taches sur Dieu !
En un mot, des générations jeunes, si elles avaient eu le temps de grandir sous un régime honnêtement directorial ou modérément consulaire, auraient pu développer en elles cette inspiration renouvelée, poétique, sentimentale, et pourtant d’accord avec les résultats de la philosophie et des lumières modernes, tandis qu’il n’y a eu de mouvement littéraire qu’à l’aide d’une réaction catholique, monarchique et chevaleresque, qui a scindé de nobles facultés dans la pensée moderne : le divorce n’a pas cessé encore. […] Janus ici lui-même apparaît mutilé ; Son front vers l’avenir n’a forme ni lumière, L’autre front seul regarde un passé désolé.
Le muet, en se retournant, vit des lumières briller et des ombres circuler derrière les fenêtres. […] D’un côté de l’horizon, à l’endroit où le soleil venait de se coucher, un coin du ciel était encore blanchi et empourpré par un dernier reflet de la lumière du jour ; de l’autre, il était déjà voilé par une ombre grisâtre.
C’est pourquoi il aurait laissé libre cours à ses mots et à ses images ; il a tout mis dans son texte, même le décor, la lumière, l’accompagnement musical, les bruits de scène. […] Quelques éléments de décors significatifs, la lumière bien ménagée, une discrète intervention de la musique contribueront à l’atmosphère rayonnant du texte et du jeu.
Nous a-t-on muré dans cet art dramatique actuel, si étroit, pareil à un caveau où manquent l’air et la lumière ? […] C’est ainsi que l’art marche avec l’humanité, en est le langage même, va où elle va, tend comme elle à la lumière et à la vérité, sans pour cela que l’effort du créateur puisse être jugé plus ou moins grand, soit qu’il se produise au début soit qu’il se produise à la fin d’une littérature. […] Le mécanisme est bien simple : vous voulez, par exemple, parler de Mirabeau ; eh bien, vous ne dites pas du tout ce que vous pensez de Mirabeau, vous auteur dramatique, parce que le public se moque absolument de ce que vous pensez, des vérités que vous avez acquises, de la lumière que vous pouvez faire ; ce qu’il faut que vous disiez, c’est ce que le public pense lui-même, de façon à ce que vous ne blessiez pas ses opinions toutes faites et qu’il puisse vous applaudir.
La doctrine évolutionniste est une lumière dans les sciences naturelles, parce que là on dispose ; d’un nombre très honnête de milliers de siècles. […] Le propos délibéré de mettre une doctrine morale en lumière est, d’expérience faite, le moyen (un des moyens, car il y en a d’autres) de ne pas bien faire une œuvre dramatique, non plus, d’ailleurs, qu’aucune autre œuvre littéraire. […] Couat l’a faite avec une abondance merveilleuse — admirablement portée et maniée, du reste — de renseignements, avec une sûreté d’analyse qui, souvent, m’a étonné et ravi, avec une clarté d’exposition et une bonne ordonnance qui met la lumière pleine dans les questions les plus délicates et considérées jusqu’à présent comme les plus inextricables. […] Martinenche a consacré à sa Comedia espagnole et à son influence sur la tragédie et la comédie française un excellent livre qui jette une vive lumière sur notre histoire littéraire dramatique de 1630 à 1660 et qui complète fort heureusement les belles études de M. […] Bientôt de Jézabel la fille meurtrière, Instruite que Joas voit encor la lumière, Dans l’horreur du tombeau voudra le replonger : Déjà, sans le connaître, elle veut l’égorger.
Nous allons chercher bien loin dans le passé des figures de capitaines à remettre en lumière et en honneur ; n’oublions pas et tâchons de fixer sous leur éclair celles qui passent et brillent à nos yeux dans le présent.
. — Dans cette chaîne immense, chaque classe d’événements internes, sensations, perceptions, émotions, chaque espèce de perceptions, de sensations et d’émotions a son image associée avec celle de ses conditions et de ses effets internes et externes ; et cela forme une infinité de couples nouveaux, dont les deux anneaux se tirent l’un l’autre à la lumière ; en sorte que nous ne pouvons pas imaginer telle douleur, sans en imaginer la condition qui est telle lésion nerveuse, et sans en imaginer l’effet qui est telle contraction ou telle plainte. — Maintenant, par une suggestion forcée, lorsqu’un corps extérieur nous présente les conditions et les effets du nôtre, le groupe de sensations qui le représente évoque en nous un groupe d’images analogues à celles par lesquelles nous nous représentons nos propres événements ; ce qui fait un dernier composé, le plus vaste de tous, puisqu’il comprend un corps et une âme, avec toutes leurs attaches mutuelles et toutes les attaches qui soudent leurs événements aux événements d’autrui. — Ainsi, dans notre esprit, tout composé est couple : couple d’une sensation et d’une image ; couple d’une sensation et d’un groupe ou de plusieurs groupes d’images ; couples plus compliqués dans lesquels une sensation, jointe à son cortège d’images, contredit une représentation ou groupe d’images ; couples encore plus vastes dans lesquels une sensation, présente, avec son cortège d’images, refoule dans le passé les images abréviatives d’un grand fragment de notre vie ; couples les plus compréhensifs de tous, où, par des abréviations encore plus sommaires, la sensation et les images qui nous représentent toutes les propriétés d’un corps évoquent le groupe d’images qui nous représentent toutes les propriétés d’une âme.
Le jour, ces collines semblent arides et calcinées par le soleil romain ; le soir, le jeu de l’ombre qui grandit et de la lumière qui se retire les revêt d’une apparence de fertilité qui caresse agréablement le regard ; on dirait aussi qu’elles se meuvent dans le lointain bleuâtre de l’horizon comme des vagues sombres de la haute mer au souffle d’un vent du soir.
Ces phares vivants doivent être eux-mêmes pleins de lumières acquises par l’étude et la vertu : c’est là l’autorité de leur mission.
Quoiqu’ils ne disent rien qui ne soit dans leur situation, et qu’ils ne se piquent pas d’impartialité en plaidant leur cause, ils ne peuvent parler pour eux, en gens d’esprit qu’ils sont, sans répandre çà et là des lumières et des vérités d’expérience, qui nous apprennent à les juger et à lire en nous et chez les autres.
Les lumières croissantes que l’homme acquiert sur le monde et sur lui-même sont propres à le persuader de plus en plus de la nécessaire subordination de l’intelligence à la sociabilité.
Notre littérature de la Révolution permet de les voir en pleine lumière.
Mais celui qui en l’Incarnation chrétienne fit la Révélation et le Mystère, voulut qu’à intervalles une plus grande lumière illuminât sa parole ; et il permit des prophètes et des apôtres.
Lundi 8 novembre Ces jours-ci, j’ai eu vraiment une jouissance d’esprit et de cœur, à me plonger dans un paquet de lettres de mon frère, retrouvé chez Louis Passy, un paquet de lettres de sa jeunesse, et qui me remontrent, en pleine lumière, des morceaux de notre vie, à demi effacés, et comme sortant tout à coup du brouillard, qu’apportent les années aux souvenirs d’un vieux passé.
Nous la voyons, nous la palpons, nous la foulons sous nos pieds sous forme de terre, nous la contemplons sur nos têtes sous forme d’air, de lumière, de feu, d’astres, de firmament.
En cas de variation, il est très difficile d’estimer ce qui provient de l’action directe de la chaleur, de l’humidité, de la lumière, de la nourriture, etc., etc.
La physique expérimentale est une imitation en petit des grands phénomènes de la nature, un essai de ses principaux agents, l’air, l’eau, la terre, le feu, la lumière, les solides, les fluides, le mouvement.