/ 1798
640. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Formé par huit siècles de pouvoir absolu, c’est d’après les principes du droit divin qu’il foudroyait les ennemis de la liberté. […] D’après une doctrine chère à M.  […] Napoléon a, d’après M.  […] D’après M.  […] D’après M. 

641. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Depuis plus de vingt années, il le tenait au courant, inscrivant les naissances et les morts, les mariages, les faits de famille importants, indiquant en notes brèves les cas, et les expliquant d’après sa théorie désespérante de l’hérédité. […] Leur unique désir a été d’être vrais et de donner plutôt au public des études sincèrement faites d’après nature, que des tableaux composés suivant les règles qui se sont établies. […] Or, le tort du roman moderne est de ne voir que l’exception et de généraliser d’après elle ; qu’il soit bien convenu que l’héroïne de M.  […] Émile Mas, très typiques d’expression et de facture, et tous croqués d’après nature. […] La mort de Liniers, victime du mouvement libéral, est racontée d’après des documents authentiques et clôt ce volume d’une partie d’histoire si intéressante et pourtant négligée jusqu’à ce jour.

642. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

C’est qu’un écrivain porte en lui cette conception de la vie d’après laquelle il trace l’image qu’il en met ensuite dans ses livres. […] Mais la critique est, d’après M.  […] C’est aussi celui sur lequel on insiste davantage d’après la théorie de l’évolution. « Parmi les modificateurs des genres, écrit M.  […] D’après eux, le critique peut seulement exprimer une préférence personnelle. […] Mais la vie, d’après l’épreuve qu’elles en font, doit leur paraître assez bizarre et insuffisamment compréhensible, si elles y réfléchissent.

643. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Enfin, il est positif que le ministère a envoyé des agents aux représentations, pour étudier la salle, et se rendre compte, si d’après les dispositions du public, on pouvait supprimer la pièce. […] Oui, oui, c’est indéniable, les auteurs dramatiques de tous les pays depuis les plus renommés dans les anciens jusqu’à Sardou, manquent d’imagination et créent d’après les autres. […] La collection serait gardée, tu n’en doutes pas, jusqu’à ma mort et après moi elle serait vendue d’après un catalogue très bien fait. […] C’était une petite académie d’après un modèle affectionné par Regnault, un modèle à l’anatomie nerveuse, à la tête de mulâtre, et dont le corps artistique lui donnait une espèce d’enfièvrement dans le travail, un enfièvrement tel, me disait-il, qu’il sortait tout en sueur de ces séances du soir, pendant lesquelles avait lieu le concours. […] C’est un espèce de Chemin de la Croix, en plus de cent cinquante pastels, exécutés de la manière la plus exacte, d’après les indications des religieux du pays, et vous donnant ainsi que des photographies, les petits sentiers d’oliviers où a dû passer le Christ, avec là-dedans, des bonshommes indiqués dans les Évangiles, de telle profession, de telle localité, retrouvés dans le type général des gens de ce temps-ci de la même profession, et de la même localité, où le peintre s’est transporté.

644. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Sa mélancolie n’a, d’ailleurs, rien d’amer ; elle est un plaisir plutôt qu’une peine ; elle est même, d’après lui, une volupté. […] D’après le René du roman, le désenchantement chez lui n’aurait pas attendu l’expérience. […] Il ne reste qu’à rechercher si ce personnage est un être fictif ou s’il a été copié d’après nature. […] Jay rétablissait la vérité sur Joseph Delorme d’après des renseignements fournis par un prétendu frère de celui-ci. […] Toujours est-il que l’Anglais mélancolique dont nous parle Chateaubriand est peint d’après nature et porte bien sa date.

645. (1927) Des romantiques à nous

Il juge les hommes publics d’après un idéal héroïque et chevaleresque. […] Mais, d’après l’idée que nous donnent d’eux-mêmes généralement (je fais quelques exceptions) les détracteurs du critique sur ce chapitre, cette question pourrait bien un peu passer leur portée. […] Elle ne vaut pas moins pour reconstituer, d’après des indices extérieurs dont pas un d’ailleurs ne doit être négligé, une réalité qui se cache, que pour composer du fictif. […] Boris Godounow est une sorte de fresque historique, façonnée par Moussorgsky d’après un poème célèbre de Pouchkine, et qu’anime l’intérêt d’une sombre tragédie. […] Ce fut pour lui une révélation étonnante* Il devint, d’après le conseil du sage, l’homme d’un seul livre.

646. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

À douze ans, il avait composé une tragédie d’après l’Iliade, et une ode sur la solitude. […] C’était le costume du temps, il fallait bien l’endosser. « La demande des élégances, dit le brave Samuel Johnson dans son style commercial et académique, était si fort accrue, que la pure nature ne pouvait être supportée plus longtemps. » La bonne compagnie et les lettrés faisaient un petit monde à part, qui s’était formé et raffiné d’après les mœurs et les idées de la France. […] Maintenant qu’il est à terre, les critiques le ramassent, le pendent à la vue de tous dans leur musée de curiosités antiques, le secouent et tâchent de conjecturer d’après lui les sentiments des beaux seigneurs et des beaux parleurs qui le portaient. […] Voici, par exemple, Mathew Prior ; au premier regard il semble qu’il ait toutes les qualités requises pour le bien porter : il a été ambassadeur en France, il écrit de jolis impromptus français ; il tourne aisément de petits poëmes badins sur un dîner, sur une dame ; il est galant, homme de société, aimable conteur, épicurien, sceptique même, à la façon des courtisans de Charles II, c’est-à-dire jusques et y compris la coquinerie politique ; bref, c’est un mondain accompli dans son genre, ayant le style correct et coulant, maître du vers leste et du vers noble, et qui manie, d’après Bossu et Boileau, les pantins mythologiques.

647. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

— Oui, comme prince, lui dis-je, mais non comme artiste ; car vous devriez avoir confiance en moi, d’après la tête de bronze que j’ai faite, d’après le Ganymède que j’ai restauré, et qui m’a donné plus de peine que si je l’avais fait à neuf, et d’après cette statue de Méduse, qui est devant vos yeux, et qui est un ouvrage sans exemple. […] Il parlait d’après Bandinello, qui lui cita pour exemple le Christ et le saint Thomas de bronze d’André Verrochio ; le beau David du divin Michel-Ange, qui n’était parfait que par devant.

648. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Cette question semble d’abord être décidée par la loi macédonienne, d’après laquelle aucune peine ne pouvait être infligée à un accusé sans que son procès lui eût été fait dans une assemblée de Macédoniens ; mais cette loi n’était point applicable à Callisthène. […] On voit ici, d’après les paroles mêmes d’Alexandre plaidant sa propre cause devant l’assemblée des Macédoniens de son camp, que le gouvernement représentatif de Macédoine subsistait encore en Asie dans l’armée, et que les procès même d’État étaient jugés avec publicité et liberté par le tribunal populaire ou militaire. […] C’est d’après le même principe que certaines législations, comme celle de Locres, interdisent de vendre son bien, à moins de malheur parfaitement constaté, ou qu’elles prescrivent encore de maintenir les lots primitifs. […] Il les analyse comme nous le faisons aujourd’hui, il étudie les principes d’après lesquels on doit donner la souveraineté à un, ou à plusieurs, ou à tous les citoyens.

649. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

“C’est d’après eux, dit un homme d’esprit, qu’on regarde comme le modèle des bons Princes, un homme à qui les crimes les plus atroces n’ont jamais rien coûté. […] On juge Auguste d’après leurs vers admirables qu’on lit tous les jours, & comme ils sont pleins de ses éloges, ils sont oublier les horreurs de sa vie, conservées par des histoires qu’on lit rarement. […] Sans parler des anciennes versions, nous en avons eu un grand nombre de nouvelles que j’examinerai en partie d’après l’Abbé des Fontaines. […] C’est d’après elle que les gens du monde ont jugé Juvenal ; mais que le Satyrique roman est lâche dans cette version !

650. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Le spectacle, que nous ne laisserons qu’entrevoir d’après lui sans l’étaler tout entier, est affligeant ; mais il renferme quelques leçons sévères que l’histoire a déjà tirées ; il fait pénétrer dans les causes profondes de ruine de l’ancienne monarchie ; il fait sentir à quel point les plus nobles nations, et la nôtre en particulier, dépendent, dans l’esprit qui les anime et jusque dans leur ressort intérieur, des gouvernements qui les régissent et des hommes qui sont à leur tête. […] [NdA] Saint-Médard, d’après les propres chiffres de Bernis, rapportait 30 000 livres de rentes net ; Trois-Fontaines lui rapportait 50 000 livres net.

651. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Son gentilhomme de campagne, il ne va pas le demander aux anciens ; il l’a sous les yeux, et il le décrit d’après nature : Il laboure le champ que labourait son père : Il ne s’informe point de ce qu’on délibère Dans ces graves Conseils d’affaires accablés ; Il voit sans intérêt la mer grosse d’orages, Et n’observe des vents les sinistres présages Que pour le soin qu’il a du salut de ses blés. […] Instruction de F. de Malherbe à son fils, publiée pour la première fois en entier d’après le manuscrit de la bibliothèque d’Aix, par M. de Chennevières (1846). — M. 

652. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Il commença à se former et à s’émanciper en suivant les cours de l’École centrale, institution fondée en 1795 par une loi de la Convention, et, en grande partie, d’après le plan de M.  […] Ainsi, d’après cette vue, Sophocle, Euripide, Corneille et Racine, tous les grands écrivains, en leur temps, auraient été aussi romantiques que Shakespeare l’était à l’heure où il parut : ce n’est que depuis qu’on a prétendu régler sur leur patron les productions dramatiques nouvelles, qu’ils seraient devenus classiques, ou plutôt « ce sont les gens qui les copient au lieu d’ouvrir les yeux et d’imiter la nature, qui sont classiques en réalité ».

653. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Ordinairement il intitule ses chants d’après le morceau de début ou le tableau principal qui les décore : ainsi un des chants s’intitule Le Jardin ; un autre Le Soir d’hiver, un autre Promenade d’un matin d’hiver, un autre Promenade d’hiver à midi ; mais le second chant a pour titre Le Cadran, quoiqu’il n’y soit point question d’une telle chose ; c’est un titre mystique et symbolique, comme qui dirait les signes des temps. […] … Ce chant, pour justifier son titre, traite des fleurs, des travaux du jardinage : « Qui aime un jardin aime aussi une serre. » Il y a des préceptes tout particuliers sur l’art d’élever les courges ; le poète y parle d’après sa propre expérience, et comme quelqu’un qui a mis la main à la bêche et à la terre.

654. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Tant de talents soutenus ou plutôt rendus utiles par des qualités plus précieuses encore, par la douceur de vos mœurs, par la sûreté de votre commerce, par la conciliation que vous apportez aux affaires, par la pénétration aussi vive que réfléchie dont vous les démêlez, par l’attention que vous avez et qui est si nécessaire, en persuadant les autres, de leur laisser croire que vous ne pensez que d’après eux ; enfin par tout ce qui réconcilie les hommes de mérite avec ceux qui pourraient en être jaloux : voilà ce qui fait souhaiter de vous avoir pour confrère, et, si j’ose parler de moi, voilà ce qui rend votre amitié si désirable. […] C’est sans doute à une faute de ce genre qu’il faut attribuer cet étrange passage sur l’abbé de Bernis à ses débuts, « qui continuait, dit-on (p. 209), à faire des vers quelquefois obscènes, et toujours trop abondants… » Je suis persuadé, d’après le courant de la phrase et du sens, qu’au lieu de ce vilain mot, que ne justifient point les poésies légères de l’abbé de Bernis, il faut lire un tout autre mot plus simple, et par exemple : « Des vers quelquefois agréables, et toujours trop abondants. » Dans l’histoire des troubles du Parlement, il y a un exil et un retour qui sont racontés par le président avec assez d’intérêt.

655. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Il aimait la vérité quand elle lui était favorable, et la révérait quand même elle lui était contraire… Il m’est arrivé souvent de l’entendre parler de l’ambition déréglée de ces écrivains qui se proposaient pour fruit de leurs veilles l’approbation universelle… En le louant ainsi de cette facilité à écouter la critique, Costar se mettait peu en devoir de le suivre : car l’instant d’après il reprenait en détail toutes les objections de Girac, il se faisait fort de les réfuter une à une, et de maintenir Voiture sans tache d’un bout à l’autre et, pour ainsi dire, impeccable. […] [NdA] C’est-à-dire, d’après l’étymologie, dans le sens de savoureusement, en fin gourmet.

656. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Les deux derniers volumes qu’on vient de publier nous font mieux connaître l’abbé Le Dieu en lui-même, dans son fonds de nature, et l’on doit rétracter les éloges qu’on avait été trop prompt à lui donner d’après les premiers dehors et les commencements. […] L’année d’après nous lisons cet article, qui complète les précédents : Ce samedi 24 (juillet 1706), cet agent (l’agent des Bossuet, Cornuau) m’a envoyé le missel de Meaux, en maroquin, de feu M. de Meaux, que j’avais demandé à l’abbé Bossuet dès Paris, et qu’il ne m’avait accordé qu’à son corps défendant ; mais enfin je le tiens : il faut tirer ce qu’on peut de mauvaise paye.

657. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

D’après mon expérience, que je ne prétends point donner pour preuve de la vérité, je serais donc disposé à conclure que l’état de nos corps, ou un certain mécanisme de notre être que nous ne dirigeons pas, détermine la somme de nos moments heureux ou malheureux ; que nos opinions sont toujours dominées par cet état, et que généralement toutes les affections que l’on regarde vulgairement comme des causes du bonheur ne sont, ainsi que le bonheur même, que des effets de l’organisation. […] Malheur à qui ne se conduit pas d’après un idéal !

658. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

On a noté, d’après les Mémoires de Perrault, le moment où les séances de l’Académie devinrent publiques pour le beau monde, pour la fleur des courtisans, dans la salle du Louvre ; ce fut Fléchier qui inaugura le compliment ou discours de réception débité solennellement devant un cercle choisi (1673). […] Les discours ou morceaux d’éloquence à couronner chaque année n’étaient d’abord, d’après la fondation première de Balzac, que des sermons moraux, de vrais sermons sur un texte donné de l’Écriture, et le discours qui avait le prix ne paraissait qu’avec l’approbation de deux docteurs de Sorbonne.

659. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

On a dit qu’il était très-aimable dans l’intimité, et je le crois volontiers ; mais, d’après les échantillons mêmes qu’on donne de sa conversation et des ingrédients qu’il y faisait entrer, j’y trouve tout un train de bons mots, anecdotes et historiettes, accusant ce tour d’esprit un peu futile dont le dix-huitième siècle ne se payait qu’en de certains moments. […] On se le demande encore, lorsqu’en 1759 on voit Gresset, sans nécessité, sans prétexte, s’aviser de publier une Lettre sur la Comédie, dans laquelle il déclare à tous son projet de renoncer au théâtre par scrupule de conscience, et d’après la décision qu’il en a reçue de l’évêque d’Amiens : « Je profite de cette occasion, y disait-il, pour rétracter aussi solennellement tout ce que j’ai pu écrire d’un ton peu réfléchi dans les bagatelles rimées dont on a multiplié les éditions, sans que j’aie jamais été dans la confidence d’aucune. » Ces sentiments sont respectables, même dans leur excès ; mais à quoi bon les proclamer ?

660. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Ce n’est ni la pieuse et sublime mélancolie du Penseroso s’égarant de nuit, tout en larmes, sous les cloîtres gothiques et les arceaux solitaires ; ni une charge vigoureuse dans le ton de Regnier sur les orgies nocturnes, les allées obscures et les escaliers en limaçon de la Cité ; ni une douce et onctueuse poésie de famille et de coin du feu, comme en ont su faire La Fontaine et Ducis ; c’est Damon, ce grand auteur, qui fait ses adieux à la ville, d’après Juvénal ; c’est une autre satire sur les embarras des rues de Paris ; c’est encore une raillerie fine et saine des mauvais rimeurs qui fourmillaient alors et avaient usurpé une grande réputation à la ville et à la cour. […] Cizeron-Rival, d’après Brossette, Récréations littéraires.

661. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

« Il paraît donc impossible de raisonner d’après une donnée certaine sur la nature de l’infortune. […] Nous supportons l’adversité non d’après tel ou tel principe, mais selon notre éducation, nos goûts, notre caractère, et surtout notre génie.

662. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »

D’après eux, les mortels ne possédaient pas le feu avant le Titan ; c’est lui qui le ravit au soleil et leur en fit don. […] Le supplice de Prométhée, d’après le décret de Zeus, devait durer trente mille ans.

663. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Les Danaïdes, d’après une tradition, avaient été purifiées de leur crime par Hermès et par Athéné ; une fable plus sévère le leur fit plus tard expier aux Enfers. […] Le sacrement hospitalier n’avait son effet qu’accompli d’après certaines règles aussi strictes que celles des initiations.

664. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Étonnez-vous donc que la jeunesse, qui se trouve face à face avec elle dès son entrée dans le monde, compose ses traits et son âme d’après ce morne fantôme qu’il s’agit de vaincre. […] Donc, elle présente sa note à Pommeau, et, sur les remontrances du bonhomme que le total épouvante, madame Chariot lui démontre comme quoi, d’après son mobilier, le train de sa maison et les toilettes de sa femme, il dépense, lui, Pommeau, premier clerc à six mille francs chez maître Hullin, trente mille livres au moins par année.

665. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Comme caractère et comme homme, il semble avoir eu plus de qualités réelles et positives qu’aimables ; mais gardons-nous de le juger d’après Rousseau. […] Parison n’a voulu avouer, si ce n’est peut-être à quelques amis, qu’il fût l’éditeur de ces singuliers mémoires ; mais, aujourd’hui qu’il n’est plus, nous devons le nommer, en ajoutant que c’est par notre conseil et d’après nos indications qu’il a fait subir au manuscrit les retranchements indiqués ci-dessus.

666. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

J’avais en une journée cent physionomies diverses, selon la chose dont j’étais affecté : j’étais serein, triste, rêveur, tendre, violent, passionné, enthousiaste ; mais je ne fus jamais tel que vous me voyez là… » Et il ajoute, car il nous importe dès l’abord de le bien voir : « J’avais un grand front, des yeux très vifs, d’assez grands traits, la tête tout à fait d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait de bien près à la bêtise, à la rusticité des anciens temps. » Représentons-nous donc Diderot tel qu’il était en effet, selon le témoignage unanime de tous ses contemporains, et non tel que l’ont fait les artistes ses amis, Michel Van Loo et Greuze, qui l’ont plus ou moins manqué, à ce point que la gravure d’après ce dernier le faisait ressembler à Marmontel : « Son front large, découvert et mollement arrondi, portait, nous dit Meister, l’empreinte imposante d’un esprit vaste, lumineux et fécond. » On ajoute que Lavater crut y reconnaître des traces d’un caractère timide, peu entreprenant ; et il y a lieu de remarquer en effet qu’avec l’esprit hardi, Diderot avait le ressort de conduite et d’action un peu faible. […] À propos d’un saint Benoît mourant et recevant le viatique, par Deshays, il fait voir que si l’artiste avait montré le saint un peu plus proche de sa fin, « les bras un peu étendus, la tête renversée en arrière, avec la mort sur les lèvres et l’extase sur le visage », en raison de cette seule circonstance changée dans l’expression de la principale figure, il aurait fallu changer par suite toutes les physionomies, y marquer plus de commisération, y répandre plus d’onction attendrie : « Voilà un morceau de peinture, ajoute-t-il, d’après lequel on ferait toucher à l’œil à de jeunes élèves, qu’en altérant une seule circonstance on altère toutes les autres, ou bien la vérité disparaît.

667. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Parlant de ce qu’aurait pu faire le poète Le Brun, son prédécesseur, s’il avait assez vécu pour tenter en vers l’apothéose de Napoléon, Raynouard ajoutait : Le chantre de Napoléon l’aurait représenté d’après l’histoire, grand au-dessus des rois, tel qu’Homère, d’après la fable, a représenté Jupiter grand au-dessus des dieux ; gouvernant l’univers par l’autorité de sa pensée, toujours prêt à saisir de sa main toute-puissante l’une des extrémités de la chaîne des destins, si tous ses ennemis ensemble osaient s’attacher à l’autre, et toujours certain de les entraîner tous.

668. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

C’est plaisir pour nous d’aborder et d’étudier le grand homme d’après ces documents nouveaux et complets qui nous le montrent à ses origines et à tous les degrés de sa fortune. […] La reine, d’après les conseils énergiques qui lui sont donnés, et voyant les intrigues croissantes du prince de Condé et de ses alliés les Bouillon, les Vendôme et les Nevers, qui, sous prétexte de s’élever contre le maréchal d’Ancre, vont à conspirer contre elle-même et contre son fils, jusqu’à songer à le détrôner peut-être, se décide à faire arrêter le prince de Condé au Louvre.

669. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »

C’est en partie d’après cette esthétique que sont écrits les Martyrs, cette œuvre tant admirée par Flaubert et vieillie un peu vite. […] On peut même ajouter que, d’après les données actuelles de la science, le conscient n’est pas tout et est souvent superficiel ; aussi l’inconscient doit-il être présent et se laisser sentir dans l’œuvre d’art partout où il existe dans la réalité, si l’on veut donner l’impression de la vie.

670. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

. — D’après la définition que nous venons de donner de la critique scientifique, il faudra pour pouvoir conclure d’une œuvre d’art à certaines âmes dont elle est le signe en vertu de certaines relations qu’il nous reste à indiquer plus loin, il faudra commencer par analyser le livre, le tableau ou la symphonie à interpréter. […] Spencer, d’après laquelle les plaisirs sont des sentiments modérés, et les douleurs des sentiments extrêmes, on apercevra aussitôt la raison pour laquelle les œuvres les plus émouvantes et les plus estimées expriment des spectacles ou des idées tristes.

671. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Les uns disent : il faut peindre noble ; les autres, il faut peindre en plein air, il faut peindre clair, il faut peindre d’après nature ; et voilà Claude Lantier qui se met à proférer des malédictions contre les artistes sans aveu, qui fabriquent leurs tableaux dans le « jour de cave » d’un atelier. Il est oiseux de demander si Rembrandt peint en plein air, s’il peint clair, et d’après nature, ses anges et son Bon Samaritain.

672. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

En 1593, pendant que les jésuites obtenaient du pape la permission expresse de faire peindre « les tourments et supplices de l’enfer » sur les murs de « la chambre de méditation » du collège de Clermont, où l’on enfermait souvent un pauvre adolescent qui devait, l’année d’après, rendre fameux le nom de Jean Châtel, il fit la Sauvage apprivoisée. […] C’est d’après ce buste qu’ont été faits tous les portraits de Shakespeare qu’on voit aujourd’hui.

673. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

On peut la construire d’abord d’après une loi philosophique pure, ainsi que j’ai commencé à le faire, puis d’après la loi artistique de création.

674. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre I. La demi-relativité »

Calculons en effet, d’après la cinématique habituelle, la durée de chacun des doubles trajets. […] Nous montrerons en effet tout à l’heure comment, d’après Einstein, on peut faire de S un système quelconque, provisoirement immobilisé par la pensée, et comment il faudra alors attribuer à S′, considéré du point de vue de S, les mêmes déformations temporelles et spatiales que Pierre attribuait au système de Paul.

675. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

., où se trouvent rapportées les anecdotes, les scènes que, d’après d’autres sources, devait raconter l’auteur, sont au moins suspects.

676. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

de Salvandy a été le premier à accueillir, à mettre en avant, et qui semblerait presque en voie d’exécution, si l’on en jugeait d’après les démarches préliminaires.

677. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54

Sophocle et Euripide furent éminemment romantiques ; ils donnèrent, aux Grecs rassemblés au théâtre d’Athènes, les tragédies qui, d’après les habitudes morales de ce peuple » sa religion, ses préjugés sur ce qui fait la dignité de l’homme, devaient lui procurer le plus grand plaisir possible.

678. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

Quand nous buvons, ou que nous marchons, ou que nous nous servons pour quelque effet de quelqu’un de nos membres, nous prévoyons, d’après un fait perçu, un fait que nous ne percevons pas encore ; les animaux font de même : à la couleur et à l’odeur d’un objet, ils le mangent ou le laissent. — Dans tous ces cas, une expérience présente suggère l’idée d’une autre expérience possible ; nous faisons la première et nous imaginons la seconde ; l’aperception d’un événement, objet ou caractère éveille la conception d’un autre événement, objet ou caractère.

679. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VI. De l’emploi des figures et de la condition qui les rend légitimes : la nécessité »

Le défi de Rodrigue, dans son exagération insensée, n’est que la traduction dramatique de ce que Corneille écrit ailleurs d’après l’Imitation de Jésus-Christ : Rien ne pèse à l’amour, rien ne peut l’arrêter ; Il n’est point de travaux qu’il daigne supputer ; Il veut plus que sa force ; et quoi qui se présente, L’impossibilité jamais ne l’épouvante : Le zèle qui l’emporte au bien qu’il s’est promis Lui montre tout possible, et lui peint tout permis.

680. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 39-51

Cet esprit, malgré l’appareil de réflexion & de dignité qu’il s’efforce de se donner, n’a jamais pu se débarrasser d’un je ne sais quel air de petitesse qui en décrédite les créations ; ces connoissances, pour être annoncées d’une maniere affectée & présomptueuse, tombent inévitablement dans les disgraces attachées â l’ignorance & au pédantisme ; ce talent, pour n’avoir pas été sagement cultivé, pour afficher trop de confiance, décele continuellement sa foiblesse, & révolte plus qu’il n’attache ; en deux mots, on peut, d’après l’expression de son premier Maître, M. de Voltaire, comparer l’esprit de M. de la Harpe, à un four qui ne cuit point.

681. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre II. Bovarysme essentiel de l’être et de l’Humanité »

Qu’importe, en effet, l’exploitation de l’individu par le Génie de l’Espèce ou par le Génie de la Connaissance, si le moi individuel n’est qu’une apparence inconsistante, le point où, à quelque moment de la durée, se fixent, en un équilibre instable, des forces multiples, complexes et insaisissables, qui l’instant d’après, sous une même étiquette, auront formé des combinaisons nouvelles ?

682. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Il était d’ailleurs bien inutile, puisque, d’après Viollet-Leduc, il a un exact correspondant en vrai français, bretèche 77.

683. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean de Meun, et les femmes de la cour de Philippe-le-Bel. » pp. 95-104

L’envie de plaire à sa maîtresse l’inspira comme Ovide, & le fit chanter d’après lui.

684. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XI »

Racine, Boileau, Bossuet et Fénelon nous apprendront à corriger, à limer, à arrondir nos phrases… Leurs nombreuses ratures mêmes nous enseigneront quelque chose de l’art dont ils ont revêtu leur génie…37 » On pourrait, dit Mme de Staël, composer un traité sur le style d’après les manuscrits des grands écrivains…38 » Il serait quelquefois à désirer, dit Chénier, que nous eussions les brouillons des grands poètes, pour voir par combien d’échelons ils ont passé39.

685. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — III »

Renan (d’après M.

686. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Walpole, bon observateur, ne s’y est pas trompé. « D’après ce que je vous ai dit de leurs opinions religieuses ou plutôt irréligieuses, ne concluez pas, écrit-il, que les personnes de qualité, les hommes du moins, soient athées. […] Collé, Journal, III, 437 (1770) : « Les femmes ont tellement pris le dessus chez les Français, elles les ont tellement subjugués, qu’ils ne pensent et ne sentent plus que d’après elles. » 535. […] Aubertin, 484 (d’après Bachaumont).

687. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

« Si notre âme n’est qu’une matière subtile, mise en mouvement par d’autres éléments plus ou moins grossiers, auprès desquels même elle a le désavantage d’être passive ; si nos impressions et nos souvenirs ne sont que les vibrations prolongées d’un instrument dont le hasard a joué, il n’y a que des fibres dans notre cerveau, que des forces physiques dans le monde, et tout peut s’expliquer d’après les lois qui les régissent. […] « Si le calcul doit présider à tout, les actions des hommes seront jugées d’après le succès : l’homme dont les bons sentiments ont causé le malheur, sera justement blâmé ; l’homme pervers mais habile sera justement applaudi. […] « C’est manquer, dit-elle, tout à fait de respect à la Providence, que de nous supposer en proie à ces fantômes qu’on appelle les événements : leur réalité consiste dans ce qu’ils produisent sur l’âme, et il y a une égalité parfaite entre toutes les situations et toutes les destinées, non pas vues extérieurement, mais jugées d’après leur influence sur le perfectionnement religieux.

688. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Les Arabes, d’après Hérodote, avaient un Bacchus nommé Orotal, et ils prétendaient se couper les cheveux comme le dieu lui-même, c’est-à-dire en rond et en se rasant les deux tempes. […] Non content d’avoir détrôné Pluton, Bacchus lui prend sa sombre et douce Perséphone, oubliant qu’il est son fils, d’après le mythe même qui l’a fait roi du Tartare. […] Ce qu’était l’esprit de ces Mystères dépravés, contenu en Grèce par la douceur des mœurs, on peut en juger d’après l’affreux scandale qui éclata à Rome, au deuxième siècle avant Jésus-Christ.

689. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

C’est parodies que de copier, d’après quelque poëte connu, un ou plusieurs vers ; soit en n’y changeant rien ou en y faisant quelque léger changement, mais toujours en les présentant de manière qu’il en résulte un tout autre sens que celui de l’original. […] « Vous avez admiré, dit-il, vous avez pleuré au tragique : n’espérez pas, en revoyant le tragique après avoir vu la parodie, être ému comme vous l’avez été. » Vous ne retrouverez plus les beaux endroits ; vous les confondrez avec les plus repréhensibles ; vous jugerez d’une pièce entière d’après un bon mot, d’après une saillie heureuse ; la vertu sera représentée à vos yeux sous le masque d’un pédant ou d’un hypocrite : il aura été d’autant plus facile de la couvrir de ridicule, que rien n’y prête comme le sublime, comme les grands sentimens de la tragédie qu’on charge toujours, & qui, pour peu qu’on les charge encore, deviennent gigantesques ou puériles.

690. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

« Le Brun tentait l’œuvre d’après Buffon ; Fontanes, dans sa première jeunesse, s’y essayait sérieusement, comme l’attestent deux fragments dont l’un surtout est d’une réelle beauté. […] En elles-mêmes et d’après leur nature, la poésie et la science, de même que la philosophie, ne sauraient être séparées. […] Or nous ignorons si en dehors de l’homme il y a d’autres êtres semblables à lui, pensant d’après les mêmes lois, ou des réalités soumises aux conditions qu’il est forcé de concevoir.

691. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Cousin, d’après la rédaction d’un auditeur24. […] Aimez ce qui est bien ; sentez ce qui est grand et jugez d’après votre émotion. […] Ces leçons furent publiées pour la première fois d’après les rédactions des élèves, par M. 

692. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

D’après M.  […] Rubio place en avril 1622, d’après le témoignage du poète et les données approximatives fournies par les registres de sa paroisse, il vécut dans l’obscurité de son village. […] C’est, d’après lui, l’œuvre de quelque moine obscur dont des investigations futures nous révéleront peut-être un jour le nom. […] un Enfant-Jésus qui, d’après certaines âmes ridicules, serait soupçonné capable de faire des miracles, d’arrêter le cours d’une vengeance ! […] N’y avait-il pas lieu de refaire, d’après ces histoires fragmentaires, d’après aussi les publications allemandes et anglaises, l’histoire générale de la littérature anglaise ?

693. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

D’après les données de la physiologie, la langue rythmée du vers, qui a pour but d’exprimer avant tout des émotions, a elle-même l’émotion pour cause première. […] Nous allons rechercher quels sont, d’après V.  […] Hanslick, d’après laquelle la musique serait essentiellement « inexpressive », et aussi cette affirmation étrange de M.  […] D’après M.  […] Tout ce qu’on peut dire de ces vers, c’est qu’ils valent bien ceux des poètes que nous avons cités plus haut, ils sont d’ailleurs construits d’après les mêmes principes.

694. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Sue, comme d’après le témoignage du marquis de La Fare, Latréaumont n’a jamais nourri de principes républicains. […] Je pense donc que le personnage de Louis de Rohan est conçu d’après une donnée fausse. […] L’auteur a pris la peine de transcrire, d’après les pièces du procès, tous les cris poussés par chacun des patients pendant les épreuves successives de la torture. […] Dès qu’il a décidé le nombre et la nature des épisodes qu’il admettra, il les coordonne et les met en bataille d’après une logique inflexible. […] Il ne faut donc pas songer à estimer le langage de Richard III ou de Roméo, d’Hamlet ou du roi Lear, d’après le langage d’Œdipe ou d’Antigone, d’Ajax ou de Philoctète.

695. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Et tout en déclarant que l’Église ne dispose plus de rien ni de personne, — ce qui est tout près d’être vrai, — il demande cependant qu’on interrompe la construction de l’Église du Sacré-Cœur, qui d’après lui, est un monument de guerre civile. […] Plus tard je suis devenu amoureux exclusif de la réalité et du d’après nature. […] Sous la treille de houblon où nous étions assis, il y a eu une belle causerie sur le théâtre, où l’on a dit que les deux grands théâtres humains, étaient ceux de Shakespeare et de Molière, et que, peut-être, ils devaient leurs qualités, à ce que les auteurs étaient des acteurs, habitués à faire du théâtre debout, et dont les pièces étaient faites d’après la mise en scène. […] Dimanche 18 octobre Dépêche de Daudet m’annonçant que Porel l’a chargé de me dire, que la Renée Mauperin, faite par Céard, d’après mon roman, était reçue. […] Déjà à propos d’une note dans : Idées et sensations, d’une note prise l’hiver, d’après nature, dans le parc du comte d’Osmoy, où nous parlions de la lisière de ce parc, « toute gazouillante et rossignolante du sautillant bonsoir des oiseaux au soleil » il nous accusait d’avoir peuplé les bois de France de rossignols, au mois de janvier.

696. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

C’est d’après eux que M. […] Il avouoit bonnement qu’il écrivoit d’après ceux qui avoient compilé avant lui, mais il aimoit la vérité & la disoit avec une énergie qui lui sur quelquefois funeste. […] Pour les regnes suivans on ne peut se dispenser de lire les Mémoires dont nous allons donner le titre d’après l’Abbé Lenglet du Fresnoi. […] Hume réunit la précision & la clarté, la profondeur & l’élégance ; il peint d’après nature sans que l’art se découvre dans ses tableaux. […] Rassembler sous un seul point de vue & comme dans un même tableau ce que l’origine, les accroissemens, les prospérités & les disgraces d’un peuple offrent de plus curieux ; développer le systême de sa politique & de sa religion ; donner une idée de sa puissance & de son industrie ; ajouter à ces différentes notions le portrait de ses mœurs, la description de ses usages, le détail de ses occupations, & l’histoire de sa vie privée, voilà, d’après M.

697. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Sheridan : on fit un règlement d’après lequel personne désormais ne pouvait être admis dans les coulisses. » Ce récit est bien d’une Anglaise ; une Française ne l’écrirait jamais ainsi. […] D’après le Dictionnaire universel des Contemporains, M.  […] Proudhon, d’après le Dictionnaire des Contemporains, est l’aîné des cinq enfants d’un tonnelier. […] « Claude Lorrain passait des journées entières dans la campagne de Rome, sans peindre, sans dessiner d’après nature. […] J’imagine, d’après ce qu’on nous rapporte, que la musique lacédémonienne était une sorte de musique protestante.

698. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Grasset, et d’après la norme que la nature spéciale de l’œuvre d’art impose. […] Construire, par exemple, une société a priori géométriquement d’après des axiomes abstraits, c’est se condamner à un avortement certain. […] Barrès sur sa génération et celle d’après. […] Il l’a guérie en lui par une autre méthode, que pratique avec lui et d’après lui un autre groupe de jeunes gens. […] Celui qui l’a employée le premier et son rival allemand ont simplement été des écrivains très véridiques et qui ont travaillé d’après nature.

699. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Voici ce récit, refait par Duclos d’après Saint-Simon : Sire, lui dit-elle, je ne vous trouve pas aussi bon visage qu’hier, vous avez l’air triste : je crois qu’on vous donne du chagrin […] Duclos historien n’a qu’un procédé, il n’est qu’un abréviateur ; il l’est avec trait, je l’ai dit, quand il a affaire à l’abbé Le Grand ; il l’est avec un certain goût et avec un adoucissement relatif quand il a affaire à Saint-Simon ; dans l’un et dans l’autre cas pourtant, il n’a pas toutes les qualités de son office secondaire, et il ne porte au suprême degré ni les soins délicats du narrateur, ni même les scrupules du peintre qui dessine d’après un autre, et de l’écrivain qui observe les tons : il va au plus gros, au plus pressé, à ce qui lui paraît suffire ; c’est un homme sensé, expéditif et concis, et qui se contente raisonnablement ; il a de la vigueur naturelle et de la fermeté sans profondeur ; nulle part il ne marche seul dans un sujet, et jamais il ne livre avec toutes les forces de sa méditation et de son talent une de ces grandes batailles qui honorent ceux qui les engagent, et qui illustrent ceux qui les gagnent.

700. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

D’après ce principe et sur son conseil, on supprima les supplices, dont il avait fait ralentir l’usage dès son arrivée en Languedoc. […] D’après ce qu’on voit de ces lettres, il n’est donc pas exact de dire avec Saint-Simon « que Villars mit aux gens le marché à la main, et répondit tout net que le roi était le maître de lui ôter le commandement de l’armée du Rhin, le maître de l’employer ou de ne l’employer pas, etc. » Villars répondit avec respect, en homme sensé et ferme, et comme un général qui ne veut pas se placer dans une position fausse dont il prévoit à l’avance les inconvénients.

701. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Sa première poésie fut une traduction ou imitation de Hèro et Lèandre, le poème de Musée ; une autre de ses pièces de vers avait pour sujet Calirhoè offrant sa virginité au fleuve Scamandre, d’après un tableau de Lancrenon. Il entreprit aussi en vers de dix pieds un poème de l’Enlèvement d’Hèlene d’après celui de Coluthus48 ; il y en avait deux chants et demi de faits, lorsque, son goût ayant mûri d’un degré, il les jeta au feu.

702. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Le rôle que le peuple romain a tenu dans l’art, l’esprit qu’il a porté dans ses bâtisses et ses monuments, tel que nous l’avons défini d’après M.  […] nous le savons de reste, les choses humaines, dès qu’elles ont atteint une certaine hauteur, retombent assez vite, s’embrouillent et se gâtent assez tôt : et sans sortir du domaine de l’architecture, cette Notre-Dame de Paris dont la façade s’était élevée en moins de quinze ans avec une célérité prodigieuse, œuvre d’un maître dont on a oublié de nous transmettre le nom, ne fut pas même terminée d’après le plan primitif : il manqua toujours les deux flèches au front des deux tours, d’où elles se seraient élancées, également aériennes et légères, mais variées sans doute dans leur dentelure et dissemblables entre elles sur leur double base.

703. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

C’est ainsi qu’il eut à répondre, dès 1815, au général Sarrazin, « de triste mémoire », lequel, jugeant des autres d’après lui-même, avait supposé que Jomini avait fourni au maréchal Blucher des plans faits pour compromettre l’armée qu’il venait de quitter. […] — Et ici je n’indiquerai que l’indispensable, mais je le ferai d’après les guides les plus sûrs. — Jomini s’efforça de prouver la fausseté du système qui prévalait encore, et qui consistait à placer un réseau de forteresses sur les frontières comme autant de boucliers destinés à repousser une invasion de l’ennemi.

704. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

L’effet que produisit sur le poëte ce déchaînement de la critique fut tel qu’on peut le conclure d’après le caractère de son talent et de son esprit. […] Auguste, Pompée et autres ont dû étudier la dialectique à Salamanque, et lire Aristote d’après les Arabes.

705. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale 57 Ce doit être une chose agréable que d’être prince, non pas roi ou empereur (ceux-là ont de trop lourdes servitudes, s’ils ont peut-être des joies d’orgueil plus intenses), mais grand seigneur porteur d’un grand nom historique, prince en retraite dans une démocratie et, si vous voulez, vaguement prétendant. […] Mais mon embarras est grand, car j’ai sous les yeux une autre étude sur la bataille de Rocroy, écrite aussi par un homme du métier et d’après des documents authentiques, et j’y lis cette description d’un autre mouvement non moins décisif : … Mais, au moment où la situation était le plus critique, où le duc d’Anguien se démenait sur place contre l’infanterie wallonne (cela, c’est le mouvement de tout à l’heure), où la droite ennemie, dirigée par Melo, s’apprêtait pour un dernier effort, il se produisit dans les derniers rangs une oscillation étrange, suivie d’une vaste clameur, d’un cri général de Sauve qui peut !

706. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

En publiant à la suite de cette traduction ce qu’il y ajoutait de son fonds, d’après des modèles pris dans sa nation, il faisait voir, par la comparaison, que notre littérature était mûre pour ce genre d’écrits. […] Et non en 1646 ; à Paris et non à Dourdan, comme je l’avais dit, d’après l’opinion commune, dans les premières éditions.

707. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Or, d’après les considérations exposées dans le paragraphe précédent, nous n’avons pu le reconnaître que par les mouvements de l’œil et les observations auxquelles ils ont donné lieu. […] Si alors nous formons une nouvelle coupure C″ avec toutes celles des sensations de la coupure C′ qui sont accompagnées d’une certaine sensation de convergence, d’après la loi précédente, elles seront toutes indiscernables et pourront être regardées comme identiques ; donc C″ ne sera pas un continu et aura 0 dimension ; et comme C″ divise C′ il en résultera que C′ en a une, C deux et que l’espace visuel total en a trois.

708. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre X. La Science est-elle artificielle ? »

3° L’éclipse a eu lieu à l’heure que l’on peut déduire des tables construites d’après les lois de Newton, dit-il encore. […] C’est parce que j’admets une loi d’après laquelle toutes les fois que tel effet mécanique se produira, tel effet chimique se produira de son côté.

709. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Elle aboutira à la distinction de divers groupes formés d’après la ressemblance de leurs éléments composants. […] L’épopée se construit d’après une recette qui dose savamment les descriptions et le merveilleux, et le législateur du Parnasse réduit Vénus et Neptune à l’état de froides abstractions.

710. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

On ne le sent pas peint d’après nature, mais fabriqué, de pièces et de morceaux, d’après des pamphlets surannés.

711. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

D’après les deux mots qu’il laisse échapper à regret sur Gil Blas, Voltaire ne paraît pas se douter qu’il sera infiniment plus glorieux bientôt d’avoir fait ce roman-là que le poème de La Henriade. […] Depping, dans un article du journal Le Temps (numéro du 29 décembre 1835), a donné, d’après un auteur anglais, quelques détails nouveaux sur Lesage.

712. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Opposant l’édition des Pensées de Pascal, d’après Condorcet, à celle que donnèrent, dans le temps, les amis de Pascal lui-même, M.  […] Condorcet, je l’ai noté d’après tous ses amis, avait un fonds de bonté naturelle ; il avait de la sensibilité, et même une sensibilité toute physique.

713. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Ce petit écrit, qui parut pour la première fois en 1680, du vivant même de Mme de La Vallière, a été souvent réimprimé depuis : mais nous avertissons les lecteurs qui croient le connaître d’après l’édition donnée par Mme de Genlis, et en général d’après les dernières éditions, que le style en a été continuellement altéré, affaibli, et qu’ils n’ont pas entre les mains la pure et vraie confession de Mme de La Vallière.

714. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Lebrun, ou écrites d’après ses conseils, une pièce notamment en l’honneur de La Fayette, après son voyage triomphal d’Amérique. […] Ne l’ayant pas rencontré, il fit un tour de promenade dans la place et écrivit au crayon les vers suivants sur sa carte, qu’il vint remettre l’instant d’après ; Si tu voyais une anémone, Languissante et près de périr, Te demander, comme une aumône, Une goutte d’eau pour fleurir ; Si tu voyais une hirondelle, Un jour d’hiver, te supplier, À ta vitre battre de l’aile, Demander place à ton foyer ; L’hirondelle aurait sa retraite, L’anémone, sa goutte d’eau : Pour toi que ne suis-je, ô Poète, Ou l’humble fleur ou l’humble oiseau !

715. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Mais, d’après ces seuls traits, on fait plus qu’entrevoir l’idéal qu’elle n’était pas fâchée de présenter de sa beauté, ou, si vous voulez, le correctif de sa laideur. […] Dans ce portrait et cette histoire de Sapho, qui se lit vers la fin du Grand Cyrus, elle marque à quel point elle en était pénétrée, et elle y apporte plus de nuances et de tact que de loin, d’après sa réputation, on ne lui en suppose.

716. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Ce sont là de ravissantes pensées et rendues d’après nature. […] Mais ces défauts se rachètent ici plus aisément qu’ailleurs : le sujet l’inspire ; c’est élevé, c’est ingénieux ; et quand elle en vient à la considération du mariage dans la vieillesse, à ce dernier but de consolation et quelquefois encore de bonheur dans cet âge déshérité, elle a de belles et fortes paroles : « Le bonheur ou le malheur de la vieillesse n’est souvent que l’extrait de notre vie passée. » Et montrant, d’après son expérience de cœur et son idéal, le dernier bonheur de deux époux Qui s’aiment jusqu’au bout malgré l’effort des ans, elle nous trace l’image et nous livre le secret de sa propre destinée ; il faut lire toute cette page vraiment charmante : Deux époux attachés l’un à l’autre marquent les époques de leur longue vie par des gages de vertus et d’affections mutuelles ; ils se fortifient du temps passé, et s’en font un rempart contre les attaques du temps présent.

717. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Des copies que nous possédions, nous rencontrions des extraits, publiés d’après les originaux, dans les catalogues de vente de lettres du 3 février et du 14 mai 1845, du 16 avril 1849, du 10 mars 1847, du 2 mars 1854. […] Seulement, alors je croyais à une suite autographe des Mémoires, peut-être perdue, peut-être enfouie dans quelque collection inconnue ; à l’heure présente je n’y crois plus guère ; je suis presque convaincu que la paresseuse artiste, que l’écriture n’amusait pas, s’est arrêtée à la quatorzième page, et que les mémoires manuscrits que j’ai entre les mains, — sauf le commencement, — par un certain Talbot, sur la commande de Loiseau, n’ont pas été rédigés, dis-je, sur un brouillon de la chanteuse, mais bien d’après ses confidences et ses conversations.

718. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Et le Grec Athanasiadis est pris par Zola, pour un personnage crayonné d’après nature. […] * * * — Gérôme parlait, ce soir, de Meissonier, peignant le grand Empereur, et s’assimilant tellement à son modèle, qu’il faisait des études d’après lui-même, revêtu de la redingote historique, et même à l’état de nature, persuadé qu’il était de la même taille, de la même conformation physique.

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