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707. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Je puis bien m’être mépris dans tous ces cas : mais je sais, indépendament de mes fautes, qu’il faut toujours se proportioner à sa matiere, et avoir le courage de ne briller qu’autant et comme elle le comporte. […] Et dans ce cas comment se conduira-t’il ? […] N’est-ce pas assez d’avoir à craindre un mauvais succès, malgré les peines qu’on se donne, sans attendre encore, dans le cas de la plus grande réussite, des brocards de théatre qui divertiront le public à nos dépens ? […] La reine lui avoüe qu’elle craint que son fils ne s’oppose à ce dessein ; à quoi il répond qu’il ne le sauroit croire ; mais qu’en cas de résistance, il sauroit bien se faire obéir. […] Franchement je ne le crains pas non plus, quoique le cas ne me paroisse pas absolument impossible.

708. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Oui, l’égalité est chose juste, mais seulement en cas de similitude. — Aussi bien, c’est là précisément votre erreur. […] Voilà pourquoi je tiens, dans l’un et l’autre cas, pour l’idée contraire. Et Bonald y tient dans tous les cas possibles, et multiplie les cas. […] Ce n’est point du tout le cas de Constant. […] Plus générale et plus déguisée, en ce cas, on court moins de risques à en user.

709. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Mais il avait à s’en plaindre, dira-t-on, et ici, comme en bien des cas, en peignant les hommes il obéit à des préventions haineuses et à une humeur méchante : je vais tout d’abord à l’objection. […] Que si on le veut absolument, on peut retrancher et supprimer en idée quelques-uns de ces portraits qui sont suspects, et où il entre visiblement de la haine ; le personnage du duc du Maine est dans ce cas. […] Mais, dans ce dernier cas, le peintre est trop intéressé et devient comme féroce : la mesure de l’art est dépassée. […] Un ou deux ans après, à l’occasion d’une quête que Saint-Simon ne voulut point laisser faire à la duchesse sa femme, ni aux autres duchesses, comme étant préjudiciable au rang des ducs vis-à-vis des princes, le roi se fâcha, et un orage gronda sur l’opiniâtre et le récalcitrant : « C’est une chose étrange, dit à ce propos Louis XIV, que depuis qu’il a quitté le service, M. de Saint-Simon ne songe qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde. » Saint-Simon averti se décida à demander au roi une audience particulière dans son cabinet ; il l’obtint, il s’expliqua, il crut avoir au moins en partie ramené le roi sur son compte, et les minutieux détails qu’il nous donne sur cette scène, et qui en font toucher au doigt chaque circonstance, montrent assez que pour lui l’inconvénient d’avoir été dans le cas de demander l’audience est bien compensé par le curieux plaisir d’y avoir observé de plus près le maître, et par cet autre plaisir inséparable du premier, de tout peindre et raconter.

710. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

En tout cas, la chute est peu graduée. […] Il y a dans leur cas plus de naturel et de franchise qu’on ne croit. […] Allons plus loin : dans presque tous les cas, si l’on essaye de substituer à la locution extraordinaire inventée par MM. de Goncourt une locution conforme aux habitudes de la langue, on reconnaîtra que celle qu’ils ont préférée est réellement plus expressive, contient quelque chose de plus. […] En ce cas, les stylistes seraient dans l’obligation de renchérir toujours sur leurs hardiesses et d’innover au moins tous les vingt ans.

711. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Il convient pourtant qu’il n’est pas inutile de l’être quelquefois ; car il faut avoir la tête bien grosse quand on a éprouvé une perte en un lieu pour ne pas y pourvoir lorsqu’on se retrouve exposé au même hasard ; c’est le cas de se faire sage par sa perte : « Mais je me suis bien trouvé, ajoute-t-il, de ne l’avoir pas été, et aime mieux m’être fait avisé aux dépens d’autrui qu’aux miens. » Pour un personnage tout d’action et si homme de main, il est à remarquer comme il aime les préceptes, les sentences, et à moraliser sur la guerre ; il le fait en un style vif, énergique, imaginatif, gai parfois et qui sourit : oh ! […] Dès le premier instant qu’il eut à commander à d’autres, dès qu’il eut à porter enseigne, dit-il, il voulut savoir ce qui est du devoir de celui qui commande, et se faire sage par l’exemple des fautes d’autrui : « Premièrement j’appris à me chasser du jeu, du vin et de l’avarice, connaissant bien que tous capitaines qui seraient de cette complexion n’étaient pas pour parvenir à être grands hommes. » Il développe ces trois chefs, et particulièrement, et avec une verve singulière, les inconvénients de l’avarice en un capitaine : « Car si vous vous laissez dominer à l’avarice, vous n’aurez jamais auprès de vous soldat qui vaille, car tous les bons hommes vous fuiront, disant que vous aimez plus un écu qu’un vaillant homme… » Il ne veut pas qu’un homme de guerre, pareil à un citadin ménager, songe toujours à l’avenir et à ce qu’il deviendra en cas de malheur ; le guerrier est enfant de l’État et du prince, et il pose en maxime « qu’à un homme de bien et vaillant, jamais rien ne manque. » — Après ces trois vices qui sont à éviter à tout prix, car ils sont ennemis de l’honneur, il en touche plus rapidement un quatrième dans lequel, sans raffiner sur les sentiments, il conseille du moins toute modération et sobriété : C’est l’amour des femmes : ne vous y engagez pas, cela est du tout contraire à un bon cœur.

712. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Telle n’est pas la doctrine de Bossuet, qui remontre dès le premier jour à l’Assemblée qu’elle a tout pouvoir de s’occuper des questions de doctrine, et qu’il est séant qu’elle le fasse ; que c’est l’usage, la tradition constante, « et que jamais les évêques ne se sont trouvés réunis pour quelque sujet que ce fût, pour la conservation des églises, pour le sacre des évêques leurs confrères, ou dans tout autre cas, qu’ils n’en aient pris occasion de traiter des affaires spirituelles de leur ministère, suivant les occurrences et les besoins présents », L’Assemblée, dès ce moment où Bossuet a parlé, et sous l’impression de cette grave remontrance, se trouve conduite, bon gré mal gré, à faire acte de concile, et tous les évêques, même ceux qui diffèrent avec lui d’opinion, lui accordent la louange d’avoir parlé comme un apôtre et un Père de l’Église. […] Il écrit au chancelier pour solliciter la grâce d’un pauvre berger qui a été homicide par malheur dans le cas d’une juste défense.

713. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Pourquoi ne pourrai-je pas me trouver dans le même cas ? […] Le malheur du jeune général que nous verrons sortir si brillamment victorieux, si intrépide et si habile dans les luttes prochaines où il n’était que lieutenant et en second, ce fut, à une certaine heure, d’avoir été poussé au premier rang, d’y être arrivé dans tous les cas trop tôt, et par le jeu des partis qui s’inquiètent peu de vous compromettre et de vous briser, pourvu que vous leur serviez d’instrument un seul jour.

714. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Cet homme si hardi, si remuant, qui peut-être avait raison et voyait juste dans le cas présent, convertit Joubert à ses vues dès les premiers entretiens. […] Cependant, tout en insistant auprès du général en chef en ce sens de la temporisation, les généraux divisionnaires l’assurèrent de leur zélé concours, quel que fût le parti auquel il s’arrêterait ; seulement il y avait hâte et urgence à en prendre unr, — ou celui de la retraite, très possible et le plus opportun —, ou celui d’une bataille à livrer ; mais, dans ce cas, serait-elle défensive ou offensive ?

715. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

S’il fait tant de cas de la parole, c’est qu’il ne se doute pas que c’est un phénomène physique, physiologique ; c’est qu’il croit que les sons du langage sont faits d’une substance immatérielle. […] Il ne faut, en tout cas, chercher dans ce fade volume aucune trace d’enjouement ni de sel ; il n’y a pas le plus petit mot pour rire, pas le plus petit grain de Voltaire.

716. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Pour l’homme, sans doute, on ne pourra jamais faire exactement comme pour les animaux ou pour les plantes ; l’homme moral est plus complexe ; il a ce qu’on nomme liberté et qui, dans tous les cas, suppose une grande mobilité de combinaisons possibles4. […] Dans les cas où elle ne se dérobe pas tout entière, on gagne beaucoup à l’observer.

717. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Il est accueilli en ami ; on lui propose toutes sortes de jeux, la danse, le chant, les dés, les cartes : il préfère le jeu de conversation, des demandes et réponses sur des cas d’amour, en un mot, faire assaut de bel esprit. […] Et en ce cas, le meilleur historien et célébrateur de Jeanne d’Arc se trouve être M. 

718. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Pourquoi semblé-je ignorer, quand réellement j’en fais cas, et les délicats et les sensibles, les Deltuf et les Paul Perret, et les terribles dans le réel, les Barbara ; et Mme Figuier, le peintre des mœurs languedociennes, le Longus ou le Bernardin de Saint-Pierre de la Camargue ; et Claude Vignon, un observateur parisien et fin des mœurs de province ? […] Le cas étant donné, combien une autre conclusion est possible, combien elle est plus vraisemblable et, en réalité, plus fréquente !

719. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Dans ces passe-temps et ces aménités oisives de plus d’une après-midi, je n’ai pas été sans reconnaître qu’il y avait bien quelques avantages, pour une culture perfectionnée de l’esprit, à ce régime des traductions en vers : un de ces avantages, c’était de remettre sans cesse la traduction elle-même en question, de comparer et de confronter les textes, la copie avec l’original, et, s’il y avait plusieurs traductions rivales, comme c’était le cas pour Virgile, de mettre aux prises ces traductions entre elles. […] se disait-il parlant à lui-même, c’est là, après tout, un cas bien rare ; résister ainsi à l’exemple, à l’entraînement de compagnons de plaisir, c’est ce qui s’appelle être maître de soi, c’est déjà tenir le gouvernail de sa vie. — Joignez à cela que le jeune homme si cher à son père était en même temps agréable à tous ; chacun chantait ses louanges et félicitait l’heureux Simon d’avoir un tel fils.

720. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Dans le cas présent il va se trouver engagé à continuer de représenter à Paris un souverain qui aura une autre inclination et inspiration politique que la sienne ; il va passer, même à Dresde et dans son pays, pour un partisan du système français, sans l’être pour cela devenu, et en ayant au cœur une politique toute différente. […] Une vénalité tempérée par de la modération et de la sagesse, une part faite à la corruption à laquelle on trace d’avance ses limites et que l’on subordonne à des intérêts supérieurs, on m’assure que c’est bien le vrai sur M. de Talleyrand ; M. de Senfft, qui est de cet avis, ne veut voir là qu’une simple tache, et il estime que M. de Talleyrand n’en gardera pas moins, pour de certaines résistances, « sa place glorieuse dans l’histoire. » Cela est possible ; mais c’est bien le cas de dire qu’il y a deux morales.

721. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Dans le premier cas, elles jugent et tranchent. […] Ce cas est rare aujourd’hui, mais il existe encore.

722. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Suprême injustice ; car le vrai coupable, en pareil cas, est l’instigateur ! […] Dans beaucoup d’autres cas, Luc semble avoir un sentiment éloigné des faits qui sont propres à la narration de Jean.

723. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Leurs sympathies vont à des hommes qui étaient dans la génération antérieure des isolés, des persécutés peut-être, des dédaignés en tout cas. […] Veut-on un cas plus restreint, plus aisé à suivre dans le détail ?

724. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

En tout cas, quand on est jeune, fût-on la distinction même, on glisse vite sur ces défauts à une première lecture ; on s’attache à ce qui plaît, à ce qui nous offre l’expression idéalisée la plus moderne de nos sentiments, de notre situation ou de notre désir. […] Dans aucun cas, elle ne saurait s’exprimer comme personne n’avait l’idée de s’exprimer à cette date.

725. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Ici, dans le cas présent, il est évident qu’il avait d’abord bien traduit : « Avez-vous donc vidé plus d’une coupe des eaux assoupissantes du Léthé ?  […] Je ne sais si vous y trouverez votre compte, mais, en cas de succès, le produit sera pour ma petite amie. » Le libraire, ajoute-t-on, plus incertain de la réussite que l’auteur, entreprit l’édition ; mais à peine l’eut-il exposée en vente, qu’elle fut enlevée, et qu’il fut obligé de réimprimer plusieurs fois ce livre qui lui valut cent mille francs et plus.

726. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

Ce travail consiste à faire des réponses aux différents mémoires qui sont adressés aux facultés, à celle de médecine par les malades et souvent par le gouvernement dans les cas d’épidémie, ou pour la police des hôpitaux et autres objets de la salubrité publique. […] Le tribunal, qui consulte ainsi la faculté (ou même les facultés de plusieurs universités sur le même procès), n’est pas obligé de suivre leur décision, il reste le maître de prononcer suivant ses principes et ses lumières ; mais dans les villes impériales, par exemple, où le magistrat est intéressé à convaincre ses sujets de la plus grande intégrité et impartialité dans l’administration de la justice, il s’en tient volontiers, et surtout dans les cas criminels, à la décision d’une faculté.

727. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Le très fécond Balzac, dont nous venons de citer cette magnifique appellation d’avare, choisissait les noms de ses personnages avec la plus scrupuleuse étude, surtout quand il voulait appliquer ces noms au roman lui-même ; et à part deux ou trois cas malheureux, on peut dire qu’il y a toujours magnifiquement réussi : que ce soit Z.  […] Mieux eût valu dans ce cas ajouter ou le Nouvel Hamlet comme Rousseau fit pour Julie ou la Nouvelle Héloïse.

728. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Quant à Boccace, il est, sinon un problème, du moins un cas particulièrement intéressant. […] L’explication est-elle à chercher à la fois dans le caractère italien, dans la vision plastique et passionnée, dans une sorte de compensation pour la pauvreté de l’épopée et du drame, et, en certains cas, dans une faiblesse de l’invention littéraire ?

729. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

En tout cas il y a là une ligne authentique de la psychologie française, peut-être plus importante que l’influence de Tracy, et dont la place dans l’œuvre complète de Stendhal est considérable. […] En tout cas, si nous la prenons comme une image, au même titre que la cristallisation, c’est une image commode, profonde et vraie.

730. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Mais, dans le cas présent, les principes républicains fournissaient plutôt un prétexte à ses goûts littéraires indépendants et à son amour de retraite studieuse qui l’emportait. […] Il voudrait faire comprendre aux détracteurs de la philosophie, à ceux qui sont amis du pouvoir nouveau (et il y en avait beaucoup dans ce cas), que peut-être ils vont contre leur but dans cette proscription un peu aveugle. […] Destinée peut-être dans l’origine aux stéréotypes d’Herhan, et n’y ayant pu être employée à cause de son étendue, elle passa, dans tous les cas, aux mains du savant libraire M. […] Nous ne saurions, dans tous les cas, rien trouver à citer de plus honorable et de plus significatif pour Fauriel que ce qu’a écrit de lui M. […] Il fait assez bon marché en Charlemagne des vues générales d’administration et de politique, et ne paraît l’apprécier, en définitive, que comme un grand caractère et une volonté énergique appliqués avec intelligence à des cas journaliers de gouvernement.

731. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — I »

A parler sérieusement, il n’est qu’un cas où le personnage vivant ait plein droit d’invoquer avec éclat et franchise l’attention publique sur l’intimité de ses pensées et de sa vie ; c’est quand ce personnage est public lui-même, que ses actes extérieurs sont dévolus à l’opinion, et qu’il les discute par-devant elle : ses mémoires ne sont rien alors qu’un plaidoyer qu’il lance dans les débats, et le procès se poursuit jusqu’à ce que vienne l’histoire.

732. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

Bien que le don de poésie soit de sa nature une chose essentiellement imprévue, et que ce souffle, comme celui de Dieu, aille où il lui plaît, on ne peut s’empêcher d’être surpris chaque fois qu’on voit ce talent se déceler tout d’un coup, et sortir de terre avec fraîcheur dans de certaines circonstances qui semblaient faites plutôt pour l’étouffer ; s’il n’y a pas lieu toujours de crier au miracle, ce n’est jamais le cas non plus de faire les inattentifs et les dédaigneux.

733. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vicaire, Gabriel (1848-1900) »

Il semble que, quand elle revient au logis du poète, elle pose sa cruche à côté d’un broc de clairet, un peu faible, mais savoureux, sentant fort son terroir, pas traître, sans ivresse profonde, sans bouquet complexe (en tout cas, c’est du vrai vin), que le poète a été chercher dans son cellier ; et il tend tour à tour à son lecteur le gobelet de vin et le verre d’eau.

734. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Théâtre français. » pp. 30-34

On le mène chez le curé, qui, instruit de sa conduite envers ses père et mère, trouve le cas trop grave pour en connaître, et le renvoie à l’évêque.

735. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Carle Vanloo  » pp. 117-119

Le peuple fait grand cas de cette idée du peintre.

736. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface »

C’est le cas du crime ; le tort qu’il fait à la société est annulé par la peine, si elle fonctionne régulièrement.

737. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

Tel était le cas pour Furetière, — Furetière, un homme de lettres énorme, qui a fatigué les mille voix de la renommée de son temps, et sur la mémoire duquel s’est assis un profond silence.

738. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

En tout cas, feuilleter du La Rochefoucauld, ce n’est jamais une manière de perdre son temps. […] Dans les deux cas, c’était infidélité à la patrie, c’était renier l’héritage des pères. […] Houssaye qu’il faut lire le cas Grouchy. Le cas Grouchy est un cas de conscience et le plus terrible peut-être qui puisse se poser devant l’esprit d’un militaire. […] Sur ce personnage en tout cas très curieux, M. 

739. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Taine, de Flaubert, étudier plusieurs cas de conflit entre la démocratie et la haute culture. […] Baudelaire est un des cas les plus réussis de ce travail particulier. […] Le pyrrhonisme, au sens usuel du mot, n’est pas davantage le cas de M.  […] L’une et l’autre philosophie manifeste une disposition personnelle, et vraisemblablement physiologique, qui pousse l’homme à renouveler plus volontiers, dans un cas ses malaises, dans l’autre cas ses jouissances. […] Tel fut le cas d’Henri Beyle.

740. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Le cas n’est pas définitivement élucidé. […] Ce n’est certes point le cas. […] Dans aucun cas, on n’accomplit une grande œuvre sans passion. […] C’est le cas de M.  […] Ces conceptions contraires ont pu se trouver également vraies selon les cas.

741. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

C’est le cas, par exemple, de plusieurs opuscules de La Mothe le Vayer et de Saint-Évremont. […] et, si nous avons des qualités qu’ils n’eurent pas, n’en ont-ils pas, eux aussi, que nous n’avons plus ; qu’il serait bon pourtant d’avoir ; et qu’en tout cas, pour mieux juger les nôtres, il est bon d’apprendre à sentir ? […] En cas qu’ils l’aient été, Homère, Platon, Démosthène, ne peuvent être égalés dans ces derniers siècles ; mais si nos arbres sont tout aussi grands que ceux d’autrefois, nous pouvons égaler Homère, Platon et Démosthène. […] C’était le cas de Chateaubriand, c’était celui de l’auteur de la Préface de Cromwell ; — et c’est ce qu’on peut appeler l’excès de l’individualisme en critique. […] Je serais heureux de le détromper, en ce cas, et de lui dire que, si nous respectons en lui le sémitisant, c’est de loin ; et que nous préférons le penseur, l’excitateur, le remueur d’idées.

742. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Si l’on excepte, en effet, quelques cas rares où la vivacité de la passion a forcé un moment le ton et dépassé la convenance, l’habitude est de vivre à l’Académie comme entre confrères et de ne s’aborder que par les surfaces polies. […] Sitôt que tel membre prenait la parole, tel autre membre la demandait immanquablement pour lui répondre et le contrecarrer, quel que fût le cas, souvent même avant de bien savoir de quoi il s’agissait et uniquement pour n’en pas perdre l’habitude. […] La plus haute impartialité en pareil cas serait d’un goût suprême, et je ne vois pas ce que le littérateur le plus exclusif trouverait à dire si la même Compagnie réunissait dans son sein, à titre d’orateurs, M. 

743. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Dans la Henriade, le Monarque François est toujours heureux ou au moment de l'être ; aussi est-on rarement dans le cas d'éprouver pour lui ces alternatives de crainte & d'espérance, ces intéressantes perplexités, qui font tour-à-tour partager les disgraces & goûter les triomphes. […] De là, ces transports d'estime & ces haines implacables contre tant d'Hommes de Lettres, qui, tour à tour, ont été comblés de ses éloges ou accablés de ses sarcasmes, selon le cas qu'ils ont paru faire de son mérite, ou selon l'opinion du Public sur le leur. […] Rousseau, il a insulté plus encore à ses disgraces qu'à ses erreurs, à cause de la supériorité de son éloquence, & du peu de cas qu'il a paru faire de la Philosophie & de ses Disciples.

744. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Ils sont là pour écouter, quelquefois pour répondre, et, de temps en temps, pour raconter la mort du héros, qui, dans ce cas, ne peut pas nous en instruire lui-même. […] Leur prêter des expressions relevées, c’eût été manquer à la vérité des caractères, et dans ce cas la noblesse du dialogue serait devenue une inconvenance. […] Dans les deux cas, le poëte reparaît, pour ainsi dire, en avant des personnages, et il y a une espèce de prologue ou de préface sous-entendue, qui nuit à la continuité de l’impression.

745. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Oui, sans doute ; mais inversement, les cas ne manquent point où, perdant sa fortune ou sa vie par sa faute, la catastrophe n’en est pas moins tragique12. […] Et peut-être, en ce cas, puisque l’occasion s’offre d’en dire deux mots, me demanderez-vous ce que je lais de la traduction de Lucrèce que l’on continue d’attribuer à Molière ? […] N’ai-je pas lu quelque part que Destouches en faisait le plus grand cas ? […] De même que, pour pouvoir peindre l’hypocrite, il vous faut la liberté de mettre sur ses lèvres le langage de la dévotion ; — je ne dis pas de la fausse, je dis de la vraie dévotion, car, dans le cas contraire, où serait l’hypocrisie ?  […] C’est souvent le cas de Le Sage, dans son Turcaret comme dans son Gil Blas.

746. (1910) Rousseau contre Molière

Il convient qu’Alceste est plus digne d’amour que lui et il se retire devant lui dans le cas où, dégagé de Célimène, il reviendrait à Eliante. […] Son cas est tout à fait celui du bourgeois gentilhomme ; mais plus grave. […] Cependant, s’il est analogue, le cas est un peu différent. […] Voilà en quoi le cas de Tartuffe est analogue au cas de Don Juan. […] , mais qu’encore (et c’est très vrai) il y a plus de chance qu’on l’adore dans le cas où on ne le connaît point.

747. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Tout retomberait, dans ce dernier cas, sur un anonyme que personne ne dénoncerait. […] Tel est le cas de Gilbert Mareuil, le héros du livre de M.  […] BRESSOL. — Pourtant, ça serait bien le cas, au contraire. […] En tout cas, voilà un fameux danger d’évité. […] Dans tous les cas, il ne me faut que-quinze jours, puis je pars pour le Mont-Dore.

748. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

C’est même peut-être le cas le plus fréquent. […] La mémoire, dans ce cas, continue. […] Dans les deux cas, (avec un nom propre), troisième personne du singulier (du parfait ou de l’imparfait) de l’indicatif. […] Dans tous ces cas, sous tous ces revêtements. […] Dans le premier cas on a, on obtient un couple clos.

749. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Notez bien que je ne le blâme pas d’avoir omis, d’avoir laissé de côté ce qui ne pourrait, dans aucun cas, souffrir l’impression ; mais je lui reproche (puisqu’il veut que je m’adresse directement à lui) d’avoir, là où il faisait porter son choix, modifié arbitrairement et dénaturé le ton.

750. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre II. Du sens et de la valeur des mots »

Le mot, dans ces trois cas, fait-il voir trois fois la même lampe à notre esprit ?

751. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Giraud, Albert (1848-1910) »

En tout cas, cela lui vaut de n’avoir aucun mauvais volume de vers à son actif.

752. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Avant-Propos. » pp. -

Ce seroit alors le cas d’appliquer le mot d’un auteur ancien.

753. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Restout » pp. 187-190

Si c’est là le rôle d’un souverain en pareil cas, les souverains sont de pauvres amoureux.

754. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

Mais pour ceux qui sont entre les deux extrêmes, et c’est le cas, je pense, de la plupart d’entre nous, le livre, ce petit meuble de l’intelligence, ce petit instrument à mettre en activité notre entendement, ce moteur de l’esprit qui vient au secours de notre paresse et plus souvent de notre insuffisance, et qui nous donne la délicieuse jouissance de croire que nous pensons, alors que nous ne pensons peut-être pas du tout, le livre est un ami précieux et bien cher.

755. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIII »

Si c’est le cas des grands maîtres, que sera-ce de nous ?

756. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVII »

»‌ Or, non seulement je ne le proscris pas, ce genre de phrases, mais j’ai déclaré formellement ceci, de peur qu’on ne se méprenne :‌ « Cela ne veut pas dire qu’on doive proscrire ces expressions, Il y a des cas où il les faut, où elles sont très belles et où rien ne peut les remplacer… On peut se permettre ces locations et on les trouve chez les meilleurs écrivains ; mais c’est la continuité qui crée la banalité et le caractère incolore du style. »‌ Pourquoi nos adversaires tronquent-ils toujours notre pensée et ne rapportent-ils que la moitié de nos opinions ?

757. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Remarque finale. Le Temps de la Relativité restreinte et l’Espace de la Relativité généralisée »

Mais, dans le cas actuel, la réflexion affermit notre conviction et finit même par la rendre inébranlable, parce qu’elle nous révèle dans les Temps de la Relativité restreinte — un seul d’entre eux excepté — des Temps sans durée, où des événements ne sauraient se succéder, ni des choses subsister, ni des êtres vieillir.

758. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Pour moi, le cas d’un poète, en cette société qui ne lui permet pas de vivre, c’est le cas d’un homme qui s’isole pour sculpter son propre tombeau. […] Dans tous les cas, ne croyez-vous pas qu’un Othello Touareg se révélerait le jour où l’un d’eux élu par la maîtresse pour partager sa couche, verrait un autre lui prendre sa place ? […] Dans tous les cas c’était pour rire, pour nous moquer d’une légion de confrères trop aimables, qui faisaient semblant de ne voir en nous que des « pornographes », des « vidangeurs », et autres aménités. […] La veule jeunesse, plus d’une fois, s’épuisait contre ; l’apprentissage, dans tous les cas, était fort long ; et puis, il y avait la comparaison désastreuse des maîtres. […] Deux de ses romans déjà, dans un style de belle race, ont confessé des dandysmes du cœur, des cas de conscience singuliers.

759. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Ce qu’il dépense de cris, de blasphèmes, de convulsions pourrait défrayer une ville prise d’assaut, et comme il arrive toujours en pareil cas, l’effet de tout ce bruit est nul ; le spectateur reste insensible. […] Suivant nous, il est assez indifférent qu’une œuvre d’art ait cette sorte de mérite qui ressort de l’érudition ; si elle est bonne littérairement, elle se passera de la science de l’antiquaire ; dans le cas contraire, rien ne peut la sauver. […] Dans de pareilles mœurs intellectuelles, il y avait peut-être de la grossièreté et comme un dernier vestige de la barbarie mourante ; à la grossièreté la force sert quelquefois de noyau, et ici c’était le cas. […] Janin vous a fait un article, vous l’avez lu, il vous a plu ou déplu, dans tous les cas il vous a produit une sensation quelconque, vous en avez pour votre argent et il serait de bien mauvaise grâce de venir encore réclamer autre chose. […] Êtes-vous sûr qu’il ne s’agisse pas uniquement de vous faire rire, et dans ce cas-là pourrez-vous bien avoir le courage de vous fâcher si fort ?

760. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

En tout cas, quelque forme qu’il adopte, son Rhône sera encore une grande œuvre, parce qu’il est une âme de grand poète. […] En tout cas, nul n’a raison qu’après le chef-d’œuvre et, pour ma part, je ne donne ma pensée qu’à seul titre de document personnel et, hélas ! […] À lui seul, il est incapable de donner au vers sa forme accomplie ; il lui faut absolument le concours de la rime, tout au moins de l’assonance, qui, en certains cas, peut fort bien remplacer la rime, même avec avantage. […] Je ne ferai même pas, en ce cas, d’exception pour mon maître Ronsard, le plus inspiré mais non le plus parfait, ni le plus poli de nos poètes. […] En tout cas, c’est un mérite de le tenter, et vous avez bien fait de le favoriser par votre consciencieuse enquête.

761. (1900) La culture des idées

Ainsi l’excès et l’absence de conscience psychologique se manifesteraient, en certains cas, par d’identiques phénomènes. […] Dans l’un ou l’autre cas, d’ailleurs, il y a intervention évidente des forces subconscientes. […] En tout cas, les deux images restent prêtes à divorcer ; le divorce règne en permanence dans le monde des idées, qui est le monde de l’amour libre. […] Il y a ou il n’y a pas désir et, hors les cas où il n’est que morbide, le désir se résout en acte. […] Ne faites jamais de critique littéraire, hormis le cas très particulier exposé dans mon septième paragraphe.

762. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Le cas se présente. […] La complexité, dans la composition d’un personnage, est, suivant les cas, trait de génie ou signe d’impuissance. […] Lorsque Montesquieu nous dit : « Dans tel cas… tout est perdu !  […] Il est des cas où il sait se vaincre. […] C’est le plus remarquable cas, non de colère blasphématrice contre la patrie, ce qui serait plus décent, mais d’indifférence à l’endroit du pays, qui se soit vu.

763. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

En tout cas, M.  […] En tout cas, dans sa bouche, il reste parfaitement logique. […] C’est le cas pour Philaminte. […] Mais il me semble que c’est pourtant le cas ici. […] Dans le premier cas, le mariage est bon ; dans le second, il est délicieux.

764. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Ce cas très particulier suffit. […] C’est considérer que le fait, social est une réalité, comme le fait physiologique, dans le cas de la médecine, ou le fait philologique, dans le cas de la grammaire. […] L’anarchie scolaire en est un des cas les plus significatifs. […] C’est le cas de rappeler la vieille comparaison qui assimile l’œuvre des écrivains à une tapisserie faite par derrière. […] Dans le Réquisitionnaire, et dès la sixième phrase, il a déjà appuyé le cas individuel de son héroïne sur un cas plus général : « En 1793, la conduite de Mme de Dey pouvait avoir les plus funestes résultats.

765. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Reprenons le cas de Chateaubriand, sur lequel Sainte-Beuve a tant insisté. […] C’est le cas, remarquez-le, pour Don Quichotte, pour Robinson, pour Des Grieux et pour sa Manon Lescaut. […] C’est ici le cas de rappeler l’adage classique sur le moi qui se pose en s’opposant. […] C’est le cas, dans un tout autre ordre d’idées, de cette correspondance d’Augustin Cochin, qui va de 1846 à 1872. […] Ce fut le cas du dix-huitième siècle.

766. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Voyant son canton stérile et ses colons paresseux, il les enrégimente, hommes, femmes, enfants, et, par les plus mauvais temps, lui-même à leur tête, avec ses vingt-sept blessures, le col soutenu par une pièce d’argent, il les fait travailler en les payant, défricher des terres qu’il leur donne à bail pour cent ans, enclore d’énormes murs et planter d’oliviers une montagne de roches. « Nul n’eût pu, sous aucun prétexte, se dispenser de travailler qu’il ne fût malade, et en ce cas secouru, ou occupé à travailler sur son propre bien, article sur lequel mon père ne se laissait pas tromper, et nul ne l’eût osé. » Ce sont là les derniers troncs de la vieille souche, noueux, sauvages, mais capables de fournir des abris. […] En nombre de cas, les paysans acquéreurs leur ont volontairement restitué leurs terres au prix d’achat  Autour de Paris, près de Romainville, après le terrible orage de 1788, on prodigue les aumônes ; « un homme fort riche distribue aussitôt pour son compte quarante mille francs aux malheureux qui l’entourent » ; pendant l’hiver, en Alsace, à Paris, tout le monde donne ; « devant chaque hôtel d’une famille connue brûle un vaste bûcher, où nuit et jour les pauvres viennent se chauffer »  En fait de charité, les moines qui résident et sont témoins de la misère publique restent fidèles à l’esprit de leur institut. […] En ce cas si fréquent, toute l’exigence et toute la rapacité de l’entrepreneur, décidé à gagner ou tout au moins à ne pas perdre, s’abattent sur les paysans : « C’est un loup ravissant, dit Renauldon, que l’on lâche sur la terre, qui en tire jusqu’aux derniers sous, accable les sujets, les réduit à la mendicité, fait déserter les cultivateurs, rend odieux le maître qui se trouve forcé de tolérer ses exactions, pour le faire jouir. » Imaginez, si vous pouvez, le mal que peut faire un usurier de campagne armé contre eux de droits si pesants ; c’est la seigneurie féodale aux mains d’Harpagon ou plutôt du père Grandet. […] En cas de permission, il doit laisser dans sa clôture un large espace vide et uni pour que la chasse puisse passer à son aise.

767. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

« Quant à la source du pouvoir que le grand homme exerce sur ses admirateurs, elle est assez manifeste, puisqu’il est méthodiquement acquis dans les cas les plus simples. […] Et sans doute cet effort de dissociation, de critique et d’investigation intellectuelle peut avoir dans certains cas des conséquences avantageuses pour la société. […] Ces idées ne sont, dans le meilleur cas, que l’expression de ce qu’il a voulu un moment. […] Il est douteux en tout cas que ce progrès intellectuel soit indéfini.

768. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Le trouvère, dans le cas présent, a du poète en lui, il a du talent et sait peindre. […] Dans tous les cas il y a eu bien des rapsodes avant cet Homère tardif ; on en peut voir la suite dans l’ouvrage de M. 

769. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

L’abbé Prévost a l’apologie persuasive : ici le cas était léger ; M. de Maurepas se laissa fléchir, et le fugitif, en retrouvant sa place auprès du prince de Conti, reprit sa même vie, ses mêmes sociétés faciles, et ses habitudes plus que jamais laborieuses. […] Randouin, préfet de l’Oise, en novembre 1852, ne dit rien sur cette circonstance qui, dans tous les cas, a dû être dissimulée ; on n’y voit rien non plus qui la contredise absolument ni qui l’exclue : L’an mil sept cent soixante-trois, le vendredi vingt-cinq du mois de novembre, dit l’Extrait mortuaire, a été trouvé au lieu dit la Croix de Courteuil, sur le territoire de cette paroisse, expirant et frappé d’un coup de sang, le corps de Dom Antoine-François Prévost, âgé de soixante-trois ans (il faut lire soixante-six), aumônier de S. 

770. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

Lorsque Fénelon, jeune, entendait les prédicateurs les plus célèbres de son temps, et Bourdaloue tout le premier, il n’était point entièrement satisfait ; il eût voulu en maint cas une manière de prêcher plus vive, plus courte, plus familière, plus nuancée ; il eût voulu qu’on ne pût en rien soupçonner que le discours qu’on écoutait était un discours écrit à l’avance, appris et retenu, mais qu’à de certaines inflexions, à de certaines marques involontaires et même à des négligences, on crût sentir que cela était dit de source et d’abondance de cœur, et que cette éloquence coulait de génie. […] L’expression toutefois est-elle aussi ferme et aussi exacte de tout point que l’aurait eue en pareil cas Pascal ou Bossuet ?

771. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Dans les notes qu’il ajoute à Dangeau, Saint-Simon ne prend pas toujours sa revanche, et il y a des cas où il abonde dans des petitesses sur lesquelles Dangeau avait glissé plus uniment. […] Ils n’ont pas eu de peine à montrer que Saint-Simon exagère, en les résumant, les défauts du personnage ; nos jeunes auteurs vont trop loin toutefois quand ils font de Saint-Simon un ennemi de Dangeau : on n’est pas ennemi de ceux dont on voit les ridicules, et le seul tort de Saint-Simon est de trop voir et d’être doué par la nature d’un organe qui est comme un verre grossissant, et d’une parole de feu irrésistible : de là tant de portraits ressemblants, outrés, vrais à les bien entendre, et en tout cas ineffaçables.

772. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Le maréchal, bien qu’il eût de l’amitié pour Villars et qu’un jour, qu’il le voyait en habit brodé d’or s’exposant sur une brèche, il s’échappa jusqu’à lui dire : « Jeune homme, si Dieu te laisse vivre, tu auras ma place plutôt que personne », ne fit point dans le cas présent ce qu’il désirait : « Et cela fut heureux pour le marquis de Villars, ajoutent les Mémoires ; car d’être demeuré dans cette brigade lui valut d’avoir la meilleure part à quatre actions considérables qui se passèrent dans le reste de cette campagne. » Ce petit désagrément, qui tourna si bien, servit dans la suite à le persuader tout à fait de sa bonne chance et le guérit pour toujours de demander ni même, à ce qu’il assure, de désirer d’être plutôt dans un corps que dans un autre. […] Louis XIV, dans son jugement de maître, le nota donc et le tint en réserve comme l’homme nécessaire et indiqué, pour le cas où il faudrait à tout prix agir et remonter par quelque action hardie le moral des Français.

773. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Il est manifeste qu’en les écrivant (à part un petit nombre de cas solennels qui tranchent sur le sans-gêne ordinaire), il n’avait aucune arrière-pensée de publicité non plus qu’aucune recherche d’agrément : il croyait n’écrire que pour l’ami à qui il s’adressait, sur ce qui l’occupait dans le moment, sur ses affaires, ses intérêts, ses affections. […] Lorsqu’on lui érigea de son vivant cette statue à laquelle il consentit sans l’avoir désirée, et qu’il aurait souhaité qu’on ne fît placer qu’après sa mort : « J’ai toujours pensé, écrivait-il à son vieil ami le président de Ruffey, qu’un homme sage doit plus craindre l’envie que faire cas de la gloire, et tout cela s’est fait sans qu’on m’ait consulté. » Cette statue, notez-le bien, lui fut érigée en manière de consolation et de dédommagement honorifique par ceux qui lui avaient fait un tort réel en obtenant sous main la survivance de sa charge d’intendant du Jardin du roi.

774. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Et encore, à propos des occasions prochaines de péché qu’il importe de s’interdire : « Il tenait que c’en était ordinairement une dangereuse d’aller à la comédie, au bal et autres semblables spectacles ; aussi ne s’y trouvait-il jamais depuis longtemps : sur quoi je comptais si fort, que quand j’avais à lui parler de quelque chose dont il m’avait fait l’honneur de me charger, je m’informais si, ce jour-là, il y avait comédie ou bal ; j’étais sûr, en ce cas, de le trouver dans son appartement. » Et ceci qui complète et qui achève : « L’on sait qu’il s’est répandu un bruit, mais bien fondé, l’année dernière (1714), que les comédiens, après la mort de Monseigneur, ayant demandé à notre prince l’honneur de sa protection, surtout pour obtenir du roi une seconde troupe, il leur répondit qu’ils ne devaient nullement compter sur sa protection, qu’il n’était pas en pouvoir d’empêcher leurs exercices, mais ne pouvait se dispenser de leur dire qu’il était indigne qu’il les fissent, particulièrement fêtes et dimanches. » Ce ne sont pas là des calomnies, ce sont des éloges20. […] Quand celui qui se trouve appelé à gouverner un pays comme la France en est à ces cas de conscience et à ces petitesses, ce n’est pas de lui qu’on peut attendre qu’il rétablira puissamment ni qu’il restaurera ce grand empire.

775. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Montesquieu, on le sait, faisait grand cas de Florus pour l’avoir beaucoup rencontré au sujet des Romains, et il avait retenu plus d’un trait de lui, grâce à cette forme épigrammatique et brillante que lui-même il affectionnait53. […] M. de La Chapelle s’empare de l’idée de Velleius et l’applique aux circonstances (page 177) : c’était le cas sur cette fin d’un grand siècle et le lendemain de la mort de Racine.

776. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Il ne faut pas que le secrétaire se presse et empiète sur son chef, qu’il devance d’une minute son moment, qu’il commence par en faire à sa tête et par se poser en personnage, sur un pied à lui, comme Chateaubriand prétendit faire à Rome avec le cardinal Fesch ; il ne faut pas qu’il laisse soupçonner ni percer, comme on l’a vu récemment chez un secrétaire revêtu d’un nom illustre (Bellune), une inclination politique différente de celle de son ministre : cela est élémentaire ; il faut qu’il vive en parfaite harmonie et ne fasse qu’un avec lui, qu’il s’efface soigneusement et qu’il s’éclipse, et en même temps toutefois qu’il se tienne tout prêt, le cas échéant, à le remplacer, à le suppléer, à faire même, s’il y a urgence, un pas décisif sans lui ; il peut, sous ce titre secondaire, être chargé par intérim de missions délicates et d’une haute importance. […] « La chose est douteuse ; en tout cas, ce n’était pas à M. 

777. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

Despréaux qui a demandé lui-même ‘a Sa Majesté le premier ce nouveau collègue, que ce silence paraît très-affecté : car l’inadvertance en tel cas ne peut aller naturellement si loin. […] Comme il est sourdaud et qu’il ne pouvait prendre plaisir, avec toute la nombreuse et belle assemblée, à écouter le répondant qui se fit admirer, il se dédommageait en parlant d’une chose qui lui tient fort au cœur : car ce silence lui paraît très-malhonnête et très-offensant, et s’il n’était aussi occupé qu’il l’est d’un déménagement (car il quitte le logis du cloître Notre-Dame où il était près le Puits, pour un autre qui a vue sur le jardin du Terrain), il aurait déjà produit quelque chose de vif : car il n’est pas aussi mort à lui-même sur pareil cas qu’on a sujet de croire que l’aurait été M. 

778. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

En tout cas, ici comme en beaucoup d’autres choses, il a son avis, et M.  […] Il nous faisait voir comment il disposait ces choix et mélanges d’articles, dans le cas où il ne serait plus là lui-même pour en surveiller l’édition.

779. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Deux événements étant liés, le second, comparé à d’autres semblables, a telle grandeur ; en ce cas, on dit que la force a telle grandeur. […] Or, en tout jugement, le verbe est énonce que l’attribut est un élément, un fragment, un extrait du sujet, inclus en lui, comme une portion dans un tout ; c’est là tout le sens et tout l’office du verbe être ; et il en est de même ici que dans les autres cas.

780. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

C’est le cas de Dalembert mathématicien illustre, esprit indépendant, au-dessus de l’ambition et de l’intérêt, ami de son repos jusqu’à l’égoïsme, et jusqu’à renoncer à l’expression publique de ses idées, excitant les autres sous main à se compromettre, et gardant lui-même un silence prudent : critique étroit, fermé à l’art, à la poésie, philosophe intolérant, affolé de haine contre la religion et les prêtres ; écrivain lourd et pâteux, sans tact, d’une inélégance innée, et d’une sécheresse qui se dissimule mal par l’emphase et la fausse noblesse. […] C’est le cas aussi de l’universel et médiocre Marmontel531, l’auteur de Bélisaire et des Incas, deux insipides romans qui, en attirant sur lui les rigueurs de la Sorbonne et du Parlement, en firent un moment le représentant de la philosophie.

781. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Brunetière qui veut que la poésie lyrique de notre siècle ne soit que l’éloquence de la chaire transformée… En tout cas, il y a ici dans les discours de l’ardent gredin une grâce, équivoque sans doute, mais qui ne laisse pas d’être enveloppante, et une flamme trouble, mais chaude. […] Ce deuxième cas est, selon moi, celui de Tartuffe, et c’est sans doute parce que, dans la pensée de Molière, l’imposture du personnage est complète, qu’il l’a nommé l’Imposteur.

782. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

On serait bien malheureux, en pareil cas, d’en être réduit à réclamer l’indulgence, car le public n’en a guère ; il veut avant tout son divertissement et son plaisir. […] Les secondes devaient être des filles de condition inférieure, mais honorable encore ; celles-ci ne pouvaient prétendre qu’aux charges moindres et secondaires, sauf le cas d’une dispense extraordinaire que se réservait d’octroyer la fondatrice.

783. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Ce serait ici le cas, si j’avais quelque compétence pour cela, de parler de lui comme physicien et de bien marquer sa place et, en quelque sorte, son niveau entre les grands noms. […] En pareil cas, il aimait à laisser à ses adversaires la responsabilité de l’acte par lequel on le frappait.

784. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Par un alliage aussi surprenant que celui, dans son art, du fantastique et du réel, en ses personnages il étudie à la fois, comme un virtuose variant un thème, les développements possibles de certains cas de fièvre spirituelle ; et, en même temps, il devine avec un réalisme génial toutes les forces insconscientes, ataviques et bestiales qui remuent le fond obscur des âmes balbutiantes. […] Enfin que l’on joigne à cette observation indirecte, un fait positif : la préface de cette merveilleuse nouvelle, Krothaïa où le romancier annonce explicitement qu’il va traiter un thème purement imaginaire ; que l’on observe qu’il le traite en effet avec le même semblant de réalisme que le cas de Raskolnikoff et avec la même prolixité dissertante, poussée ici encore à une exubérance qui altère le réel par excès.

785. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Pour les oisifs, à moins que le contraste n’en soit sublime, cas rare, je n’en veux point. […] Je ne sais où tu vas les prendre ; mais il n’y a pas moyen de s’y arrêter, quand on fait quelque cas de sa santé.

/ 2007