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1914. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Les Romains ne cherchaient donc point à se distinguer, comme les Grecs, par des systèmes extraordinaires, par d’inutiles sophismes, par un genre de vie bizarrement philosophique23. […] On commença à chercher alors les beautés que pouvaient offrir Sophocle, Eschyle et Thespis ; on essaya même de les imiter, et l’on y réussit.

1915. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VI. De la philosophie » pp. 513-542

Lorsque la génération qui a si cruellement souffert fera place à une génération qui ne cherchera plus à se venger des hommes sur les idées, il est impossible que l’esprit humain ne recommence pas à parcourir sa carrière philosophique. […] À force de chercher toujours des raisonnements dans le même sens, on ne voit plus les arguments qui les combattent ; l’irritation d’amour-propre que fait éprouver la contradiction exalte la passion, engage la vanité.

1916. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

Cherchons donc s’il n’est pas le fil dont toute notre trame mentale est tissée, et si le déroulement spontané qui le noue maille à maille n’aboutit pas à fabriquer le réseau entier de nos pensées et de nos passions  Sur cette idée, un esprit d’une précision et d’une lucidité incomparables, Condillac donne à presque toutes les grandes questions les réponses que le préjugé théologique renaissant et l’importation de la métaphysique allemande devaient discréditer chez nous au commencement du dix-neuvième siècle, mais que l’observation renouvelée, la pathologie mentale instituée et les vivisections multipliées viennent aujourd’hui ranimer, justifier et compléter346. […] I. « Descendu sur ce petit amas de boue et n’ayant pas plus de notion de l’homme que l’homme n’en a des habitants de Mars et de Jupiter, je débarque sur les côtes de l’océan dans le pays de la Cafrerie, et d’abord je me mets à chercher un homme.

1917. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Ce n’étaient pas les doctrines de Boileau, c’était le goût français, qu’on cherchait dans l’Art poétique : au temps où Voltaire était le plus grand poète de l’Europe, on demandait à Boileau le secret de faire des vers à la mode de la Henriade. […] Ce n’est pas de lui à coup sûr que relèvent ni la poésie coquette et fardée de Bernis et de Gentil-Bernard, issus de Benserade et de Mme Deshoulières, qui étaient eux-mêmes les héritiers de Voiture — ni tous ces descriptifs acharnés à inventorier toute la nature, vrais continuateurs des faux épiques que Boileau poursuit, et qui pourraient s’appliquer une bonne part des leçons qu’il adresse à ceux-ci — ni ces faiseurs d’odes philosophiques et de dissertations découpées en strophes, qui n’ont même pas le « beau désordre » dont parlait l’Art poétique — ni même les satiriques auteurs de comédies pincées, ou les philosophes prêchant leurs vagues tragédies — ni évidemment les inventeurs de tragédies en prose, de drames bourgeois et de comédies larmoyantes, qui dénaturent ou confondent les genres — ni enfin les anglomanes, qui, se détournant des anciens, vont chercher des modèles en Angleterre comme leurs grands-pères en Espagne ou en Italie.

1918. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Mais partout où l’on aime à s’arrêter, partout où l’on trouve une fine satire des sottises humaines, de chaudes peintures des mœurs du temps, soyez sûr que les sources de Gil Blas doivent se chercher dans la littérature française, et dans la société française. […] Lesage, Marivaux ont représenté des milieux : mais ils n’y ont cherché que l’homme, ils y ont relevé tous les indices caractéristiques d’une vie ou d’une société.

1919. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Je crains de n’avoir pas su rendre l’impression que ces livres font sur moi, et je crains aussi qu’on me reproche de n’avoir cherché à rendre que cette impression. […] et que ne cherchez-vous à lui assigner son rang dans la littérature contemporaine ? 

1920. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Comment des hommes à qui il reste quelques sentiments d’humanité peuvent-ils adopter ces maximes, en faire un préjugé, et chercher à légitimer par ces raisons les excès que la soif de l’or leur fait commettre95 ?  […] Cherchons donc l’homme en nous ; démêlons notre raison de notre humeur ; n’ayons pas la vanité de ce qui nous vient d’emprunt, mais sachons estimer ce que nous avons en propre ; tous ces conseils sont dans la maxime de Buffon.

1921. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Il pense « que c’est le fait de la faiblesse humaine que de chercher l’image et la forme de Dieu ». Métaphoriquement, on peut dire que le soleil est « le principal régulateur, la principale divinité de la nature » ; mais, en réalité, il ne faut pas chercher à Dieu une forme particulière, encore moins croire qu’il y en a un nombre infini.

1922. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

M. de Lamartine est un grand poète, Fontanes n’était qu’un poète distingué ; c’est le mot que M. de Lamartine aurait dû trouver s’il cherchait tant soit peu ses mots, et si sa plume n’était pas à la merci du premier qu’elle rencontre. […] Voici ce qui en résulte : Pour toute la partie positive et les textes des pièces politiques que d’ordinaire les historiens vont chercher dans les sources mêmes, qu’ils empruntent au Moniteur ou aux diverses publications, et dont ils ne font des extraits qu’après avoir lu le tout, M. de Lamartine s’est contenté de prendre ces extraits purement et simplement, tels qu’ils ont déjà été faits par M. 

1923. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Il avait cinquante ans et davantage ; je n’en avais que dix-neuf ; mais la disproportion de nos âges ne me faisait point de peur ; bien loin de cela, je le cherchais comme on cherche une maîtresse, et les moments que je passais auprès de lui ne me duraient guère plus qu’ils ne me durent auprès de vous (c’est à une dame que Patru adresse ce récit) ; il m’aimait comme un père aime son fils.

1924. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Il sort bientôt du cercle étroit que lui prescrit le dogme, pour entrer dans les régions immenses que lui ouvre l’opinion. » Le jeune homme, nourri dans la tradition et dans la pratique religieuse, paraît préoccupé des querelles et des dissensions théologiques qui agitaient encore à ce moment plusieurs classes de la société : « Un enthousiaste, dit-il spirituellement, ne cherche point dans les ouvrages divins ce qu’il faut croire, mais ce qu’il croit ; il n’y démêle point ce qui s’y trouve, mais ce qu’il y cherche… Les livres sacrés sont comme un pays où les hommes de tous les partis vont comme au pillage, où ils s’attaquent souvent avec les mêmes armes et livrent bien des combats d’où tous croient sortir également victorieux69. » On devine, à la manière dont il parle du « judicieux abbé Fleury », qu’il n’est disposé à donner dans aucun extrême en fait de doctrine ecclésiastique, de même qu’on le trouve très en garde contre les écrits de Rousseau.

1925. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Mirabeau, Pitt et Bonaparte, pour ne pas aller chercher loin les autorités, n’ont jamais eu d’autre secret que celui-là. […] Il est amené, à son corps défendant, à discuter les derniers discours de celui qu’il appelait en d’autre temps le chef sinistre de la Montagne : il y met toutes ses précautions et ses ressources d’analyse ; il cherche pour un moment à ôter à Robespierre sa férocité, pour ne lui laisser que la philanthropie : opération d’alchimie qui, certes, peut aussi s’appeler le grand œuvre.

1926. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Elle aimait avant tout ces sphères d’enchantement, ces îles Fortunées, mi-parties d’Uranie et de Calypso, et elle chercha à les retrouver, à les reproduire dans tous les lieux et sous toutes les formes, soit à sa cour de Nérac, soit dans les rochers d’Usson, soit même finalement dans ce beau jardin le long de la Seine où est aujourd’hui la rue des Petits-Augustins, et où elle tâchait de tromper la vieillesse. […] possédez la chose aimée. » C’était pour échapper au moins en idée à ce prompt désenchantement, à ce triste et rapide réveil, qu’elle prodiguait ainsi les expressions figurées, mythologiques, impossibles : elle cherchait à se faire un voile ; le cœur n’y était pour rien.

1927. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Phidias était entremetteur ; Socrate était apostat et voleur, décrocheur de manteaux ; Spinosa était renégat et cherchait à capter des testaments ; Dante était concussionnaire ; Michel-Ange recevait des coups de bâton de Jules II et s’en laissait apaiser par cinq cents écus ; d’Aubigné était un courtisan couchant dans la garde-robe du roi, de mauvaise humeur quand on ne le payait pas, et pour qui Henri IV était trop bon ; Diderot était libertin ; Voltaire était avare ; Milton était vénal ; il a reçu mille livres sterling pour son apologie en latin du régicide ; Defensio pro se, etc., etc., etc., — qui dit ces choses ? […] Le beau existe tellement par lui-même qu’il n’a, certes, nul besoin d’orgueil ; mais qu’importe, la médiocrité humaine étant donnée, il humilie en même temps qu’il enchante ; il semble que naturellement la beauté soit un vase à orgueil, on l’en suppose remplie, on cherche à se venger du plaisir qu’elle vous fait, et ce mot, superbe, finit par avoir deux sens, dont l’un met en défiance contre l’autre.

1928. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Dans les livres de philosophie, on va chercher des idées générales, dans les romans réalistes des observations, dans les romans idéalistes de beaux sentiments, dans les poètes tout cela et de plus des inventions de rythme, des trouvailles de mélodie, d’harmonie, toute une technique, qui ici, a autant d’importance que le fond ; et de cette technique on ne jouit, à cette technique on ne se plaît, à cette technique on ne se joue amoureusement, que si soi-même on s’en est mêlé, que si on s’y est essayé, que si l’on en a mesuré les difficultés, que si l’on y a atteint soi-même à quelques petits succès relatifs ; comme il n’y a que les musiciens qui comprennent la musique, et les autres, quand ils croient y entendre quelque chose, sont des snobs, il n’y a que les hommes qui ont été un peu versificateurs qui comprennent les poètes. […] Secondement, un peu à cause de ce qui précède, mais pour d’autres raisons qu’il faudrait chercher dans sa psychologie individuelle, c’est un homme que la littérature de son temps, quand il est sorti du collège, a peu intéressé.

1929. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Non pas tout à fait ; car le pococurante ne s’empêche point d’avoir du plaisir ; il va bel et bien en chercher où il peut en trouver. […] N’en doutez point, Martin, c’est toujours son plaisir qu’on cherche et c’est-à-dire une activité psychique conforme au caractère que l’on a.

1930. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Tous, ou presque tous, une fois au moins, ont cherché, dans cette source pure le secret du langage qu’ils allaient parler, depuis Aristote, qui a écrit deux poésies qui le classent parmi les grands poètes, jusqu’à Schelling, qui a publié un recueil de vers fort curieux sous le nom de Bonaventure. […] Besoin était donc d’y descendre, d’aller l’y chercher, de l’amener à la lumière, ce génie caché, et c’est ce qu’a fait Vigny.

1931. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Évitons avec soin les classifications rigides, mais ne sombrons pas pour cela dans l’anarchie d’un individualisme outrancier, qui serait la négation de toute science et de toute philosophie ; cherchons l’ordre, sans être les dupes de nos catégories ; efforçons-nous de concevoir à la fois les éléments essentiels, durables, et les combinaisons innombrables, toujours nouvelles, de ces éléments ; respectons l’infinie variété de l’analyse, mais aussi la simplicité de la synthèse ; ce sont deux faces de la vérité, qui se complètent et s’expliquent l’une l’autre. […] C’est là, chez les très grands, qu’il faut chercher un enseignement, au lieu de nier les lois en citant l’exemple des médiocres.

1932. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

De vues nouvelles, ne lui en demandez point, il n’en a pas ; bien plus, il n’en cherche point ; il aurait peur de quitter les opinions saines et de s’engloutir dans l’invention, qui est l’hérésie. […] J’exposerai simplement comment on doit les chercher ; il s’agit du moyen de découvrir, non de la découverte ; j’ose parler de la voie, et non du but.

1933. (1888) Portraits de maîtres

Son génie se chercha dans deux volumineux ouvrages, l’Essai sur les Révolutions et les Natchez. […] Ce n’est pas seulement une inspiration de poésie, c’est une tradition d’expérience et de sagesse que nous devons aller chercher sur ce tombeau. […] Le Docteur cherche à le guérir de cette fantaisie en lui racontant ces trois histoires de poètes méconnus par les trois gouvernements qui se partagent l’opinion et la monde. […] C’est dans le livre posthume d’Alfred de Vigny, les Destinées, qu’il faut aller chercher le dernier mot de son talent. […] Qui songerait, en effet, à chercher sur nos places ou nos boulevards Chateaubriand, Musset, Alfred de Vigny, Lamartine !

1934. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

L’idée, vous l’avez ; c’est l’expression que vous cherchez. […] Cette raison me suffit, et je n’en cherche point d’autres. […] C’est bien lui pourtant qui est venu me chercher. […] J’ai surtout cherché à dégager, dans cette analyse, la pensée de M.  […] Ou, s’il y a là autre chose encore que vanité et sottise, il vaut mieux ne pas chercher quoi.

1935. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

C’est, en effet, le premier terme qui vient à l’esprit quand on cherche à définir le talent de M.  […] Ainsi Mérimée allait chercher dans la Corse et dans l’Espagne le cadre de ses scènes les plus saisissantes. […] Sinon nous sommes obligés de chercher ce détail essentiel par la réflexion et nous risquons de nous tromper. […] La seconde raison doit être cherchée dans l’âme même de l’écrivain. […] L’orgueil et la curiosité, ces deux grands péchés intellectuels, les détournent de chercher la fin de leur tortures morales, et la sincérité de ces tortures n’est pourtant pas douteuse.

1936. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

L’idée donc me paraît excellente ; et je me figure très bien une personne, une femme élégante, qui fait son courrier dans son boudoir devant témoins, pendant qu’on jase autour d’elle, et qui ne serait pas fâchée de pouvoir se fixer sur l’exacte orthographe d’un mot, sans se lever toutefois et se déranger, sans déceler son doute, sans avoir recours même au plus portatif et au plus maniable des dictionnaires : elle n’a, maintenant, qu’à tourner d’une main négligente et comme par distraction son papier ; elle a l’air, tout au plus, de chercher le quantième du mois, et son œil est tombé précisément sur le mot qui faisait doute et qu’elle avait mal mis.

1937. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Sur le Louis XVI de M. Amédée Renée » pp. 339-344

Les quatorze ou quinze années du règne de Louis XVI, antérieures à la Révolution, seront toujours un sujet de méditation et d’étude pour ceux qui cherchent à se rendre compte de la manière dont les révolutions se forment, se préparent, et de ce qu’il faudrait faire pour les prévenir et les éviter.

1938. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

Voici une de ces remarques qui porte sur l’ensemble de mon œuvre critique : « J’ai beaucoup écrit, on écrira sur moi, on fera ma biographie, et les critiques chercheront à se rendre compte de mes ouvrages fort différents ; je veux leur épargner une partie de la peine et leur abréger la besogne, en expliquant ma vie littéraire telle que je l’ai entendue et pratiquée.

1939. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

elle tourbillonne autour de lui avec une rapidité si vertigineuse — et si aisée ; il la soutient, il la guide, dans un caprice de pas sans cesse rompus et entre-croisés, avec une si impeccable sûreté ; l’harmonie de leurs mouvements est si parfaite que, si vous espérez jamais voir une grâce plus précise unie à une force plus souple … inutile de chercher, vous ne trouverez pas.

1940. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Philosophie du costume contemporain On vient de publier les jugements de quelques personnes considérables sur le chapeau haut de forme. « Élargissons la question », si vous le voulez, et cherchons ce que vaut le costume contemporain.

1941. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Malaise moral. » pp. 176-183

On en a, depuis, cherché les raisons ; et, bien entendu, on en a supposé de vilaines.

1942. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moréas, Jean (1856-1910) »

Tandis que la plupart ont l’air de chercher des trésors dans une chambre obscure, Jean Moréas s’en va au soleil cueillir les fleurs des champs.

1943. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIX. Réflexions morales sur la maladie du journal » pp. 232-240

On cherche un bailleur riche, naïf ou vaniteux, qui paye le papier et l’imprimeur.

1944. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

L’on qui suit regarde le roi : « On (le roi) joue fort gaîment, quoique la belle garde sa chambre. » Le 30 septembre, madame de Sévigné écrit à sa fille : « Tout le monde croit que l’ami (le roi) n’a plus d’amour, et que Quanto (madame de Montespan) est embarrassée entre les conséquences qui suivraient le retour des faveurs, et le danger de n’en plus faire, crainte qu’on n’en cherche ailleurs.

1945. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre septième. Les sentiments attachés aux idées. Leurs rapports avec l’appétition et la motion »

On a cherché dans des raisonnements intellectuels à forme inconsciente la clef des plaisirs esthétiques, sympathiques, moraux, religieux ; il faut procéder plutôt en sens inverse.

1946. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »

Il ne s’agit en cette étude que de la beauté verbale et je dois me borner à chercher si le mot grain est moins beau que le mot décigramme, si l’extraordinaire kilo n’est pas une perpétuelle insulte au dictionnaire français43.

1947. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IX »

Si le mot se refuse à la naturalisation, il faut l’abandonner résolument, le traduire ou lui chercher un équivalent.

1948. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Joseph Scaliger, et Scioppius. » pp. 139-147

Le plus grand service qu’il ait rendu à la littérature, est d’avoir imaginé le premier une chronologie complette & méthodique, & d’avoir cherché des principes sûrs pour ranger l’histoire en un ordre exact & fondé sur des règles.

1949. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Cherchez l’article de César, vous trouverez Jean Cesarius, professeur à Cologne, & au lieu de Scipion, vous aurez six grandes pages sur Gerard Sciopius.

1950. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 20, de quelques circonstances qu’il faut observer en traitant des sujets tragiques » pp. 147-156

Mais ces poëtes avoient été élevez dans l’esprit republicain qui regnoit parmi les atheniens, et qui cherchoit toujours à rendre odieux le gouvernement d’un seul.

1951. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres » pp. 288-295

Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres Les gens du métier sont les seuls qui se fassent une étude de la lecture des poëtes.

1952. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Première partie. Les idées anciennes devenues inintelligibles » pp. 106-113

Parmi ces différentes sortes d’idées il est bien facile de reconnaître celles qui cherchent à s’introduire de force dans le monde, sans y être attendues, et celles qui ont fini de régner, mais dont on voudrait prolonger l’empire parmi les peuples.

1953. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

Les cléricaux, comme on dit maintenant, — puisque la littérature française parle belge et cherche ses mots dans le dictionnaire de Havin, qui les prend lui-même dans l’Indépendance, — les cléricaux se sont crus pourfendus, du ventre à la tête, par la plumette d’Augier !

1954. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre I. Définition des idées égalitaires »

En ce sens, l’uniformité n’est, dans le système des idées que nous cherchons à définir, qu’un moyen en vue de la proportionnalité.

1955. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

 —  On saisit tout d’abord le trait essentiel, le grand ressort du caractère de La Fayette, et lui-même il le met à nu ingénument : « Vous me demandez l’époque de mes premiers soupirs vers la gloire et la liberté ; je ne m’en rappelle aucune dans ma vie qui soit antérieure à mon enthousiasme pour les anecdotes glorieuses, à mes projets de courir le monde pour chercher de la réputation. […] « Ce n’est pas non plus dans les nobles régions de l’intérêt général qu’il faut chercher la politique de Bonaparte. […] On y distinguait surtout le besoin de chacun de ne chercher des secours que là où les souvenirs du passé trouveraient une sanction. […] Je suis encore plus loin de chercher à attaquer ses moyens de justification, et je me suis contenté d’admirer les pages éloquentes où il nous peint le règne de l’anarchie et de la Terreur. A Dieu ne plaise que je cherche à appuyer l’horrible accusation de complicité avec Robespierre, dont il est si justement indigné !

1956. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Quand il cherche un emplacement pour sa tente, il numérote les quatre conditions que l’endroit doit réunir. […] C’est à ce moment1036 que paraissent le Tatler, le Spectator, le Guardian, et tous ces essais agréables et sérieux qui, comme le roman, vont chercher le lecteur à domicile pour l’approvisionner de documents et le munir de conseils, qui, comme le roman, décrivent les mœurs, peignent les caractères et tâchent de corriger le public, qui enfin, comme le roman, tournent d’eux-mêmes à la fiction et au portrait. […] Cherchons dans les passions du pays des ennemis qui puissent l’assaillir, l’exercer et la roidir. […] Ce qu’il y cherche c’est la singularité et le scandale. […] est-ce qu’on ne peut pas chercher la vérité en dehors d’une Église établie ?

1957. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Le stoïcien l’exhorte à ne point chercher le bonheur en des objets qui sont hors de lui-même, et lui récite tout le chapitre d’Épictète : à ceux qui craignent la pauvreté. […] Macaulay tire la discussion de la région métaphysique ; il la ramène sur terre ; il la rend accessible à tous les esprits ; il prend ses preuves et ses exemples dans les faits les plus connus de la vie ordinaire ; il s’adresse au marchand, au bourgeois, à l’artiste, au savant, à tout le monde ; il attache la vérité qu’il démontre aux vérités familières et intimes que personne ne peut s’empêcher d’admettre, et qu’on croit avec toute la force de l’expérience et de l’habitude ; il emporte et maîtrise la croyance par des raisons si solides que ses adversaires lui sauront bon gré de les avoir convaincus ; et si par hasard quelques personnes, chez nous, avaient besoin d’une leçon de tolérance, c’est dans cet Essai qu’elles devraient la chercher. […] Il est impossible de ne pas le comprendre ; il aborde son sujet par toutes les faces, il le retourne de tous les côtés ; il semble qu’il s’occupe de tous les spectateurs, et songe à se faire entendre de chacun en particulier ; il calcule la portée de chaque esprit, et cherche, pour chacun d’eux, une forme d’exposition convenable ; il nous prend tous par la main et nous conduit tour à tour au but qu’il s’est marqué. […] Lorsqu’un sujet est obscur, il ne se contente pas d’une première explication, il en donne une seconde, puis une troisième ; il jette à profusion la lumière, il l’apporte de tous côtés, il va la chercher dans toutes les parties de l’histoire ; et ce qu’il y a de merveilleux, c’est qu’il n’est jamais long. […] Mille après mille, le voyageur cherche en vain des yeux la fumée d’une hutte, ou une forme humaine enveloppée dans un plaid ; il écoute en vain pour entendre les aboiements d’un chien de berger ou le bêlement d’un agneau.

1958. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Je cherche autour de moi une opinion qui soit désintéressée, je n’en trouve pas. […] » Toutefois Saint-Victor et Gautier envoient un garçon chercher, pour faire le quatorzième, le fils de Magny, un jeune collégien, devant lequel on raconte bientôt des choses énormes. […] Assez près de lui, il y avait un tout jeune officier autrichien blessé, qu’un vieillard, sans doute un domestique, une larme dans l’œil, cherchait à faire boire. […] « Enfin chez moi, s’écrie-t-il, ç’a été l’emmer…… de mon temps, qui m’a fait chercher une espèce de dépaysement. […] Quand vous décrivez du nu, ça lui paraît en quelque sorte de l’onanisme littéraire sous le prétexte de la ligne… Vous venez de le proclamer tout à l’heure, vous ne cherchez pas à mettre de la sensualité là-dedans.

1959. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

J’aspirais à la liberté et à la justice ; je n’aurais pas cherché ces filles du ciel dans la boue ; je n’aurais pas cru que Dieu me laissait le soin d’inventer la liberté et la justice. […] Mais, cherchez-les, ces merles blancs. […] Il en est ainsi de bien d’autres étrangers à qui la civilisation continentale donne des nausées et qui viennent chercher là une espèce d’illusion du passé qui les réconforte. […] Qu’il en cherche un autre. […] La banale mort de tant de poètes cherchait celui-là qui d’aventure, n’avait point la débilité de l’éphèbe antique périssant d’effroi au milieu des vagues flagitantes du Bosphore et il put résister aux dangereuses étreintes de la médiocrité.

1960. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [Note de l’auteur] » pp. 422-425

Les uns croient que c’est outrager les hommes que d’en faire une si terrible peinture, et que l’auteur n’en a pu prendre l’original qu’en lui-même, ils disent qu’il est dangereux de mettre, de telles pensées au jour, et qu’ayant si bien montré qu’on ne fait les bonnes actions que par de mauvais principes, la plupart du monde croira qu’il est inutile de chercher la vertu, puisqu’il est comme impossible d’en avoir si ce n’est en idée ; que c’est enfin renverser la morale, de faire voir que toutes les vertus qu’elle nous enseigne ne sont que des chimères, puisqu’elles n’ont que de mauvaises fins.

1961. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

Si, par hasard, des esprits oisifs et mécontents étaient venus à cette séance académique, où la plus belle société s’était donné rendez-vous, avec l’intention de chercher et d’applaudir quelques-uns de ces traits plus politiques que littéraires, sur lesquels on a trop compté en d’autres temps, ils auraient été désappointés.

1962. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Napoléon est un homme à la façon de César en effet, et qu’on doit louer comme tel ; mais il n’est pas comme Charlemagne, il ne cherche pas à éveiller le genre humain, à le rendre libre, juste, moral dans la belle acception du mot.

1963. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VII. De la propriété des termes. — Répétition des mots. — Synonymes. — Du langage noble »

Cherchez des noms pour nommer, des éloges pour louer les qualités des grands écrivains, d’un Bossuet, d’un Pascal, d’un La Fontaine, d’une Sévigné : vous ne trouverez rien qui soit plus juste, ni plus flatteur, que de dire de chaque tour, de chaque mot, qu’il est ce qu’il devait être, qu’il est nécessaire, qu’il est propre.

1964. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Un grand voyageur de commerce »

C’est un échauffement factice de reporter à demi lettré qui s’évertue à « chercher l’effet ».

1965. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

que ma gloire est loin de sa candide aurore,  Quand, sur le luth nouveau, le cœur novice encore Cherchait l’être naïf de son tourment secret !

1966. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les Zutistes » pp. 19-27

Il cherchait à se faire illusion en n’évoquant que des solidités fermes, des chairs de marbre et des muscles d’airain.

1967. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVI. Jésus au tombeau. »

Son corps avait-il été enlevé 1215, ou bien l’enthousiasme, toujours crédule, fit-il éclore après coup l’ensemble de récits par lesquels on chercha à établir la foi à la résurrection ?

1968. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

De ses amours sauvages avec les Démons du désert, naquit la race des Lamies et des Empuses, divinités cannibales qui cherchaient leurs proies parmi les vivants.

1969. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Il sera saisi d’une terreur d’autant plus étrange, qu’il n’en connaîtra pas l’objet ; il tremblera dans un cimetière où il aura gravé que la mort est un sommeil éternel ; et, en affectant de mépriser la puissance divine, il ira interroger la bohémienne, ou chercher ses destinées dans les bigarrures d’une carte.

1970. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre viii »

Et quand le nôtre cherche des formes d’harmonie avec Fourier, on de justice avec Proudhon, les Marxistes se rient de ce « verbiage utopique ».‌

1971. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VI. Autres preuves tirées de la manière dont chaque forme de la société se combine avec la précédente. — Réfutation de Bodin » pp. 334-341

Le même Bodin qui veut conformément à son système, que la royauté romaine ait été monarchique, et qu’à l’expulsion des tyrans la liberté populaire ait été établie à Rome, ne voyant pas les faits répondre à ses principes, dit d’abord que Rome fut un état populaire gouverné par une aristocratie ; plus loin, vaincu par la force de la vérité, il avoue, sans chercher à pallier son inconséquence, que la constitution et le gouvernement de Rome étaient également aristocratiques.

1972. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Mais en même temps gardons-nous bien de « chercher le symbole », puisque M.  […] Ne cherchez pas le sens de cette histoire. […] Cherchez et vous trouverez. » Je réponds : — Mais certainement nous, avons trouvé ! […] Ne peut-on aimer en dehors de ce qu’elle cherche (sans le dire) avec tant d’obstination ? […] Dupont, cherche une femme pour son fils Antonin, C’est ici que le mariage bourgeois apparaît dans toute sa beauté.

1973. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Si l’on cherchait à y surprendre les premières impressions, les premières émotions de l’homme public et de l’écrivain, on devrait y reconnaître surtout l’influence de Rousseau. […] Mais jusqu’à présent le de Maistre que nous cherchons et que nous admirons n’est point encore trouvé. […] Pour nous, madame, contentons-nous de savoir que tout a sa raison que nous connaîtrons un jour ; ne nous fatiguons point à chercher les pourquoi, même lorsqu’il serait possible de les entrevoir. […] Le problème qui consiste à chercher à cette Providence un signe distinct, un fanal terrestre, auquel on puisse la reconnaître pour s’y diriger, demeure tout entier pendant et nous écrase. […] C’est aux chrétiens plus ou moins séparés et pourtant fidèles encore à la hiérarchie, c’est aux catholiques gallicans, aux épiscopaux anglicans, aux Églises grecques photiennes, qu’il va chercher querelle directe et faire la leçon.

1974. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Ne cherchez dans Milton rien de pareil. […] Chez de si massifs raisonneurs, on ne cherchera point l’esprit. […] Que peut-on demander de plus à une nation si maniable et si ardente à chercher la connaissance ? […] Comme autrefois, il va chercher le sublime hors de ce bas monde, parce que ce qui est réel est petit et que ce qui est familier paraît plat. […] Dans l’une et dans l’autre, il cherche le sublime et inspire l’admiration, parce que le sublime est l’œuvre de la raison enthousiaste, et que l’admiration est l’enthousiasme de la raison.

1975. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Les personnages Un homme rentre chez lui le soir, cause avec ses amis, et s’amuse à leur peindre les gens qu’il a vus, les caractères qu’il a observés, les traits de moeurs qui l’ont frappé ; il ne cherche point ses idées, il les trouve : elles sont nées d’elles-mêmes, par la seule présence des objets. […] Le roi cherche un âne, et invite les courtisans à le trouver ; politique achevé, il est resté tyran et est devenu hypocrite. « Qui ne sait dissimuler ne sait régner. » Celui-ci sait régner, et de toutes les manières. […] D’ailleurs et foncièrement, la race n’est point religieuse, c’est-à-dire sérieuse et sujette aux alarmes de conscience, mais sceptique, railleuse, prompte à ramener les privilégiés à son niveau, à chercher l’homme sous le dignitaire, à croire que, pour tous comme pour elle, le grand objet de la vie est l’amusement ou le plaisir. […] L’animal bourgeois par excellence est la fourmi : sèche, discrète, prudente, active, ménagère, qui se remue, trotte, range, amasse et cherche encore sans autre but qu’amasser, sans autre plaisir qu’agir ; d’un esprit net, ferme et pratique, qui raisonne avec autant de précision qu’il calcule, railleur comme un homme d’affaires, incisif comme un avocat. […] J’avais franchi les monts qui bordent cet Etat, Et trottais comme un jeune rat Qui cherche à se donner carrière, Lorsque deux animaux ont arrêté mes yeux.

1976. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Quel besoin a celui que traite un parfait médecin d’aller chercher d’autres médecins par la ville ? […] Nous voilà descendus à la farce populaire ; quand on veut s’amuser à tout prix, on va comme ici chercher la gaieté jusque dans la gaudriole, même jusque dans la gravelure. […] On est capable, comme ici Chaucer, d’aller chercher dans la vieille forêt commune du moyen âge des histoires et des légendes, pour les replanter sur son terrain et leur faire donner une nouvelle pousse. […] Il cherche « si la colombe dans laquelle apparut le Saint-Esprit était un animal véritable ; si un corps glorifié peut occuper un seul et même lieu en même temps qu’un autre corps glorifié ; si dans l’état d’innocence tous les enfants auraient été mâles. » J’en passe sur les digestions du Christ, et d’autres bien plus intraduisibles222 ! […] Le lecteur fera bien d’aller chercher dans le texte la réponse à ces deux dernières questions.

1977. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Et si je vais chercher où se produit le plus fréquemment la bestialisation du type humain, c’est dans la fabrique et dans l’usine que je la trouverai plus qu’aux champs. […] M’est avis qu’ils cherchent une mauvaise querelle à l’auteur. […] Celui-ci, accablé du souci de sa mission, car il cherche à faire croire qu’il en a une, répond invariablement qu’il est plongé dans l’amertume parce qu’il n’est pas compris de ses contemporains. […] Il est de toute évidence que l’auteur de Germinal et de la Terre, à force de chercher des effets dans l’expression et l’image de l’ordure, a fini par s’y familiariser et y prendre goût. […] Les savants sont modestes intrépides travailleurs, ils cherchent, étudient et expérimentent par eux-mêmes j’appuie avec intention sur le mot parce que l’expérimentation rend circonspects ceux qui s’y livrent.

1978. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

On cherche sous son chevet le livre de la veille : c’étaient Elvire et Lamartine ; on trouve en place La Rochefoucauld. […] Le je ne sais quoi dont Retz cherchait l’explication en M. de La Rochefoucauld se réduit à ceci, autant que j’ose le préciser : c’est que sa vocation propre consistait à être observateur et écrivain. […] Ils disent qu’il est dangereux de mettre de telles pensées au jour, et qu’ayant si bien montré qu’on ne fait les bonnes actions que par de mauvais principes, la plupart du monde croira qu’il est inutile de chercher la vertu, puisqu’il est comme impossible d’en avoir si ce n’est en idée ; que c’est enfin renverser la morale, de faire voir que toutes les vertus qu’elle nous enseigne ne sont que des chimères, puisqu’elles n’ont que de mauvaises fins.

1979. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Qu’on cherche dans l’histoire des lettres à appliquer cette loi sévère aux hommes les plus honorés et qui, on avançant, ont conquis l’autorité la plus considérable comme organes du goût ou comme truchements spirituels de l’érudition, aux La Harpe, aux Daunou, aux Fontenelle, à Bayle lui-même ! […] En réalité pourtant, on a beau chercher à se le dissimuler, plus on s’éloigne des choses, et moins on en a connaissance, j’entends la connaissance intime et vive ; tous ces je ne sais quoi que les contemporains possédaient et qui composaient la vraie physionomie s’évanouissent ; on perd la tradition pour la lettre écrite. […] Bernard ne chercha pas moins querelle à notre ami, qui n’était coupable que d’avoir suivi, dans le partage des rôles, les données constamment transmises, et de s’y être joué, comme on fait en lieu sûr, avec quelque complaisance. — Mais qui nous prouve que Pithou a réellement écrit la harangue de d’Aubray, que Passerat et Nicolas Rapin ont fait les vers, que Florent Chrestien… ?

1980. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Ces impressions ont une influence remarquable sur nos résolutions, et nous cherchons comme instinctivement à nous mettre en rapport avec les circonstances qui, depuis longues années, ont pour nous un attrait particulier. […] Un jeune Asturien de dix-neuf ans, le plus jeune des passagers, mourut, et sa mort impressionna péniblement Humboldt à cause des circonstances qui avaient motivé le voyage ; le jeune homme allait chercher fortune, pour soutenir une mère chérie qui attendait son retour. […]   « Mon cher Varnhagen, « Vous qui ne craignez pas la douleur et la cherchez mentalement dans la profondeur des sentiments, recevez, dans ces moments pleins de tristesse, quelques mots de la part de cette affection que les deux frères vous ont vouée.

1981. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Toute ombre hors d’un territoire Se teinte itérativement A la lueur exhalatoire Des pétales de remuement… J’ai pris ces vers absolument au hasard dans l’un des petits recueils symbolistes, et j’ai eu la naïveté de chercher, un quart d’heure durant, ce qu’ils pouvaient bien vouloir dire. […] Mais pourtant il me semble que l’espèce de poésie vague, très naïve et très cherchée, que je m’efforçais de définir tout à l’heure, est un peu celle de l’auteur des Poèmes saturniens et de Sagesse dans ses meilleures pages. […] VI Comme je cherche dans M. 

1982. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

On chercherait en vain entre les directeurs et les élèves la cordialité ; c’est là une plante qui ne croit guère qu’en Bretagne ; mais les directeurs ont un certain esprit large et bon, qui plaît et convient parfaitement à l’état moral des jeunes gens tels qu’ils leur arrivent. […] C’était bien là ce que je cherchais, la conciliation d’un esprit hautement religieux avec l’esprit critique. […] Carbon fut peiné ; il vit combien ma situation allait devenir difficile et me promit de chercher pour moi une position tranquille et honnête.

1983. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

« Dans le monde, dit Mademoiselle, et les affectent de paraître fort retirées, quoiqu’elles cherchent fort le monde, ne bougeant de toutes les maisons de qualité où il va le plus d’honnêtes gens ; et cela même ne leur suivit pas, puisqu’elles vont dans celles où la marchandise est la plus mêlée et qui reçoivent toute sorte de gens sans distinction. […] On en chercherait vainement de pareils provenant de l’hôtel de Rambouillet. […] J’ai vainement cherché dans les écrits du temps l’occupation que les femmes de la haute société mêlaient à la conversation.

1984. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Dieu lisait tout cela comme je l’ai lu moi-même dans le cœur de cette excellente mère, mais le monde cherche à voir les vertus même du mauvais côté. […] Ainsi, quand je te vis, jeune et belle victime Qu’un génie éclatant choisit pour ton malheur, Je cherchai sur ton front le rayon qui t’anime,             Et je fermai mon cœur. […] Tout dans ce pays, tout est odieux pour moi ; Tout, jusqu’à ses beautés, m’inspire de l’effroi ; Jusqu’à son fleuve illustre, énigme dans sa course, Dont, depuis trois mille ans, on cherche en vain la source.

1985. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

(5) Enfin, dans l’état positif, l’esprit humain reconnaissant l’impossibilité d’obtenir des notions absolues, renonce à chercher l’origine et la destination de l’univers, et à connaître les causes intimes des phénomènes, pour s’attacher uniquement à découvrir, par l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation, leurs lois effectives, c’est-à-dire leurs relations invariables de succession et de similitude. […] La preuve manifeste de l’impossibilité d’obtenir de telles solutions, c’est que, toutes les fois qu’on a cherché à dire à ce sujet quelque chose de vraiment rationnel, les plus grands esprits n’ont pu que définir ces deux principes l’un par l’autre, en disant, pour l’attraction, qu’elle n’est autre chose qu’une pesanteur, universelle, et ensuite, pour la pesanteur qu’elle consiste simplement dans l’attraction terrestre. […] Aucun esprit juste ne cherche aujourd’hui à aller plus loin.

1986. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Le Pymandre, livre assez peu intelligible, attribué à Mercure, mais qui paraît avoir été composé dans les premiers siècles de l’Église, c’est-à-dire à une époque où une foule de traditions graduellement défigurées et affaiblies finissaient, et où l’on cherchait à les faire revivre en les rattachant au christianisme ; ce livre, qui contient, quoi qu’il en soit, les éléments de la philosophie hermétique, fait de la pensée et de la parole une émanation directe de Dieu. […] Si Condillac eût médité avec soin l’ouvrage du président de Brosses, dont nous avons parlé plus haut, il aurait pu parvenir à la solution qu’il cherchait, c’est-à-dire à la possibilité de l’invention du langage par l’homme, sans avoir besoin de recourir à la nécessité des signes arbitraires, parce qu’il aurait pris dans la forme même de l’instrument vocal toutes les données de son roman, qui aurait certainement beaucoup gagné en vraisemblance. […] Ce professeur s’exprimait ainsi, à l’occasion des paroles de Rousseau que nous venons de rapporter : « Il voulait découvrir les sources d’un grand fleuve, et il les a cherchées dans son embouchure : ce n’était pas le moyen de les trouver ; mais c’était le moyen de croire, comme on l’a cru des sources du Nil, qu’elles n’étaient pas sur la terre, mais dans le ciel. » J’accepte ces mots comme renfermant le sentiment de la vérité.

1987. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Monté sur ce courtaud et en assez méchant équipage, Rosny chercha alors à s’orienter à travers la plaine, lorsqu’il vit venir à lui un groupe d’ennemis au nombre de sept, dont l’un portait la cornette blanche et générale de M. de Mayenne. […] Un soir, fort tard, dans un de ses campements de la Beauce ou de l’Orléanais, il l’envoya chercher par un secrétaire ; Rosny trouva le roi déjà au lit ; on lui apporta un carreau sur lequel il se mit à genoux contre le lit du roi et près de son oreille.

1988. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Bien qu’il s’élève quelquefois contre la templomanie, il y mêle encore un peu trop d’autels, de statues et d’allégories selon le goût du temps ; mais il y a, dans les jolis dessins où il se joue, des plans et des devis tout naturels et pour toutes les fortunes : Je ne voudrais point, dit-il, faire venir l’ombre et l’eau dans mon jardin, que j’abandonnerais pour les chercher ailleurs. […] L’habitude de ce genre de beautés renouvelait ses jouissances au lieu de les diminuer, ce qui est le grand signe en toutes choses qu’on aime : « Je m’aperçois tous les jours de plus en plus, disait-il, qu’on ne se lasse pas du beau spectacle de la nature. » Pour conclure avec lui sur les jardins, sa morale pratique en ce genre est qu’il faut « en chercher et n’en pas faire », reconnaître et trouver les points de vue existants, les mouvements de terrain naturels, se contenter de les dégager, et non vouloir les créer à toute force ni les construire.

1989. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

L’assujettissement des études s’y réduisant presque à rien, il y continuait dans l’intervalle le cours de ses lectures toutes personnelles ; il s’essaya dès lors sur un sujet singulier et qui était prématuré non seulement pour lui, mais pour tous les hommes de son temps, sur le siècle de Sésostris ; il cherchait à y concilier, au moyen de suppositions d’ailleurs assez ingénieuses, les divers systèmes de chronologie. […] Il s’arrêtait aux difficultés de détail qui se présentaient, soit philologiques, soit historiques, cherchait à les résoudre, et il entra dès lors en correspondance avec plusieurs savants, Crevier à Paris, Breitinger à Zürich, Gesner à Göttingen ; il leur proposait ses doutes ou ses idées, et il eut le plaisir de voir plus d’une de ses conjectures accueillie.

1990. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Daru, j’ai cherché à me bien rendre compte et de la nature et du détail même de certaines de ses fonctions, soit dans leur partie obéissante et passive, de pure exactitude, soit dans leur portion mobile et indéterminée où l’exécution même demandait un degré d’initiative et des combinaisons qui se renouvelaient sans cesse : je voulais ensuite rendre à mes lecteurs, dans une page générale et pourtant précise, l’impression que j’aurais reçue de cette analyse première. […] Dans les années suivantes, les lettres de ses amis de l’Académie, ou de ceux qui n’étaient encore que de la réunion des dimanches, allaient chercher M. 

1991. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

On avait cherché à diminuer le nombre croissant des candidats aux carrières dites libérales, en n’admettant que les seuls d’entre eux vraiment capables ; les épreuves imposées étaient devenues plus sérieuses, plus difficiles : on faisait la barrière plus haute, pour que tous indifféremment ne pussent la franchir. […] Car c’est dans la nature, bien plus que dans les livres, qu’il faut chercher des inspirations pour un enseignement qui doit demeurer élémentaire, pratique et toujours approprié aux intelligences moyennes… À mesure que l’enseignement se fortifie, on peut donner aux exercices un caractère plus profitable ; poser aux élèves des problèmes numériques et en faire contrôler la solution de temps en temps… Par quelques exercices de ce genre, les jeunes gens apprennent bientôt à calculer, à peser, à mesurer, et on leur inspire le goût de l’expérience avec la confiance dans ses enseignements.

1992. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Une fois entré dans cette voie d’interprétation, le public ne s’arrêta plus, il chercha finesse à chaque phrase, et il prêta peut-être à l’honnête Marmontel plus de malice qu’il n’en avait eu d’abord. […] [NdA] Voici deux portraits, l’un de M. de Noyon et l’autre de l’abbé de Caumartin, que je tire d’un opuscule où l’on ne s’aviserait guère de les aller chercher, du Tombeau de Santeul, par l’abbé Faydit (1698).

1993. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

J’appuie ma gauche au mont Jura, ma droite aux Alpes, et j’ai le lac de Genève au-devant de mon camp, un beau château sur les limites de la France, l’ermitage des Délices au territoire de Genève, une bonne maison à Lausanne ; rampant ainsi d’une tanière dans l’autre, je me sauve des rois et des armées, soit combinées, soit non combinées… Dans une lettre à Tronchin de Lyon, du 13 décembre 1758, il explique encore plus à nu toute sa stratégie, et comment il cherche son assiette la plus sûre en se mettant à cheval sur trois pays (Genève, Berne, dont Lausanne était la sujette alors, et la France). […] Qu’on me le cherche !

1994. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Il subsistait, lui et sa nombreuse famille, des bienfaits et des gages du Roi ; il était son bibliothécaire ; dans ses peines et ses surcroîts d’embarras domestiques (et il avait une sœur qui lui en donna), il était obligé de solliciter par du Perron la faveur et l’appui du roi : « Tu sais, ô mon Dieu, s’écriait-il, que c’est bien à contrecœur que je m’y résous, de peur que le monde ne répande des bruits sur mon compte. » En effet, recevoir et demander toujours, et ne rien accorder jamais, est chose difficile : il y avait des moments où Casaubon avait peur de fléchir, et il se retrempait alors par la prière : « Ô mon Dieu, affermis-moi contre ceux qui, profitant de mes embarras et de mes ennuis de famille, cherchent à tenter mon âme et à me subtiliser ma foi. » Notez qu’il n’était qu’un demi-protestant, ou du moins un demi-réformé : ses conversations continuelles avec du Perron et ses lectures assidues des Pères grecs l’avaient conduit à ce résultat, où plus d’un de ses coreligionnaires de bonne foi est arrivé depuis. […] Ô souverain maître du monde, tu m’as donné, il est vrai, la volonté de diriger ma vie selon tes préceptes ; mais, au moment où je cherche ton propre vouloir, quelquefois je me sens incertain entre les variétés merveilleuses des opinions des hommes.

1995. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Un seul ami, à qui il s’ouvrit de son état moral, accourut, lui chercha, en toute hâte, une retraite qu’il trouva aux environs de Paris (à Fontenay-sous-Bois) ; et là, pendant des mois, Béranger seul, caché sous le nom de M.  […] « L’homme qui te parle ainsi, lui dit-il, n’a certes pas à se plaindre du public ; ce n’est pas un renard sans queue qui cherche à te dégoûter de celle que tu veux t’attacher au derrière pour faire courir les petits polissons après toi… Pardonne ces conseils à un vieil ami qui te parle avec expérience, et garde tes vers dans ton portefeuille.

1996. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Boileau, pendant un séjour aux eaux de Bourbon, où il cherchait à se guérir d’une extinction de voix, écrivait à Racine (9 août 1687) : « Je m’efforce de traîner ici ma misérable vie du mieux que je puis, avec un abbé très-honnête homme qui est trésorier d’une sainte chapelle, mon médecin et mon apothicaire : je passe le temps avec eux à peu près comme Don Quichotte le passait en un lugar de la Mancha, avec son curé, son barbier et le bachelier Samson Carrasco ; j’ai aussi une servante : il me manque une nièce ; mais de tous ces gens-là, celui qui joue le mieux son personnage, c’est moi qui suis presque aussi fou que lui… » Les poëtes français du grand siècle, en s’écrivant avec une bonhomie qui a certes bien son prix, n’ont aucune vue critique, aucun de ces aperçus littéraires qu’on serait tenté de leur demander. […] On est dans le calme plat et dans la curiosité pure ; on court risque, en reprenant ces vieux livres toujours jeunes, de raffiner, de renchérir par oisiveté, et d’y chercher véritablement midi à quatorze heures.

1997. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Le poète critique attribue même un peu trop à Homère quand, se souvenant à son sujet d’un mot d’Horace pour le réfuter, il dit que là où nous voyons une faute et une négligence, il n’y a peut-être qu’une ruse et un stratagème de l’art : « Ce n’est point Homère qui s’endort, comme on le croit, c’est nous qui rêvons. » Le beau rôle du vrai critique, Pope l’a défini et retracé en divers endroits pleins de noblesse et de feu, et que je rougis de n’offrir ici que dépolis et dévernis en quelque sorte, dépouillés de leur nette et juste élégance : « Un juge parfait lira chaque œuvre de talent avec le même esprit dans lequel l’auteur l’a composée : il embrassera le tout et ne cherchera pas à trouver de légères fautes là où la nature s’émeut, où le cœur est ravi et transporté : il ne perdra point, pour la sotte jouissance de dénigrer, le généreux plaisir d’être charmé par l’esprit. » Et ce beau portrait, l’idéal du genre, et que chaque critique de profession devrait avoir encadré dans son cabinet : « Mais où est-il Celui qui peut donner un conseil, toujours heureux d’instruire et jamais enorgueilli de son savoir ; que n’influencent ni la faveur ni la rancune ; qui ne se laisse point sottement prévenir, et ne va point tout droit en aveugle ; savant à la fois et bien élevé, et quoique bien, élevé, sincère ; modeste jusque dans sa hardiesse, et humainement sévère ; qui est capable de montrer librement à un ami ses fautes, et de louer avec plaisir le mérite d’un ennemi ; doué d’un goût exact et large à la fois, de la double connaissance des livres et des hommes ; d’un généreux commerce ; une âme exempte d’orgueil, et qui se plaît à louer, avec la raison de son côté ?  […] Taine nous entretenait l’autre jour27, — occupés, dis-je, à rechercher uniquement et scrupuleusement la vérité dans de vieux livres, dans des textes ingrats ou par des expériences difficiles ; des hommes qui voués à la culture de leur entendement, se sevrant de toute autre passion, attentifs aux lois générales du monde et de l’univers, et puisque dans cet univers la nature est vivante aussi bien que l’histoire, attentifs nécessairement dès lors à écouter et à étudier dans les parties par où elle se manifeste à eux la pensée et l’âme du monde ; des hommes qui sont stoïciens par le cœur, qui cherchent à pratiquer le bien, à faire et à penser le mieux et le plus exactement qu’ils peuvent, même sans l’attrait futur d’une récompense individuelle, mais qui se trouvent satisfaits et contents de se sentir en règle avec eux-mêmes, en accord et en harmonie avec l’ordre général, comme l’a si bien exprimé le divin Marc-Aurèle en son temps et comme le sentait Spinosa aussi ; — ces hommes-là, je vous le demande (et en dehors de tout symbole particulier, de toute profession de foi philosophique), convient-il donc de les flétrir au préalable d’une appellation odieuse, de les écarter à ce titre, ou du moins de ne les tolérer que comme on tolère et l’on amnistie par grâce des errants et des coupables reconnus ; n’ont-ils pas enfin gagné chez nous leur place et leur coin au soleil ; n’ont-ils pas droit, ô généreux Éclectiques que je me plais à comparer avec eux, vous dont tout le monde sait le parfait désintéressement moral habituel et la perpétuelle grandeur d’âme sous l’œil de Dieu, d’être traités au moins sur le même pied que vous et honorés à l’égal des vôtres pour la pureté de leur doctrine, pour la droiture de leurs intentions et l’innocence de leur vie ?

1998. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Elle se lève cent fois dans une nuit pour chercher sa chienne. […] Depuis le séjour de Metz, les choses paraissent bien changées, et le froid est aussi grand que jamais ; soit que les conversations trop vives et trop fréquentes de la reine avec M. le Dauphin en sa présence lui aient déplu ; soit que ce soit l’effet des sentiments qu’il avait pour elle depuis longtemps et que l’on avait cherché à entretenir et à augmenter ; soit enfin que la mauvaise humeur du roi en soit la seule cause : peut-être toutes ces raisons ensemble y contribuent-elles. » M. de Luynes ne soupçonne pas ou fait semblant d’oublier la vraie raison.

1999. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

La plus noble forme que revêt la vocation des voyages est assurément celle qui réunit l’instinct et la science, qui pousse des hommes jeunes à aller chercher, loin des douceurs aisées de la patrie, les fatigues, les périls de tout genre, non uniquement pour changer et pour voir, et pour raconter ensuite au courant de la plume ce qu’ils ont vu en touristes et en amateurs, mais pour étudier, pour connaître à fond des contrées et des civilisations lointaines, pour les décrire avec rigueur, pour accroître ainsi sur quelques points nouveaux et compléter l’histoire de la planète que nous habitons. […] Les habitants, au nombre de sept mille environ, sans compter la population flottante, sont de race berbère, c’est-à-dire autochtone, et non arabe ; ils sont ainsi parents des Touareg, mais civilisés, assis et d’humeur citadine, tandis que les autres sont restés obstinément nomades : « Comme les nomades Touâreg, les Ghadamésiens sont souvent sur les routes pour leurs affaires ; mais rencontre-t-on une ville, ces derniers saisissent, en vrais citadins, l’occasion qui leur est offerte d’aller chercher un abri sous un toit protecteur, tandis que les Touâreg semblent tenir à honneur de ne jamais accepter l’hospitalité dans l’enceinte d’une ville, dans l’intérieur d’une maison.

2000. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Un de nos généraux, disciple à la fois de Xénophon et de Virgile, M. de Fezensac, a une mémoire telle qu’il récitait au bivouac en Russie, aux officiers de son régiment, un sermon de Massillon qu’il avait retenu dès l’enfance ; et comme il racontait un jour l’anecdote dans un salon, on lui demanda s’il pourrait le réciter encore ; il assura qu’il le savait toujours par cœur : on alla immédiatement chercher le volume de Massillon dans la bibliothèque, et le guerrier lettré se mit à réciter cette prose harmonieuse, mais un peu flottante, sans faire une faute. […] C’est dans le texte infime, dans l’étude des tours, des idiotismes propres à l’improvisateur, de ses artifices, qu’il faut chercher la solution de la question que vous venez d’effleurer. » Ici nous rentrons dans les sentiments et les nuances du goût individuel, dans ce qu’il y a de moins transmissible et de moins démontrable.

2001. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

On cherche en vain le revers de la médaille ; on n’a rien du dessous de cartes. […] Or, cette idée, à première vue, ressemblait trop à une imagination de Saint-Simon pour ne pas lui être attribuée, et en effet le duc de Noailles, qui soufflait ce feu, donnait tout bas son cher confrère pour auteur et promoteur de ce singulier projet de salutation, de telle sorte que, parmi cette noblesse outrée, plus d’un aurait pu lui en chercher querelle et lui faire un mauvais parti.

2002. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Il répond de sa main au maréchal (26 novembre 1742) : « Le feu roi, mon bisaïeul, que je veux imiter autant qu’il me sera possible, m’a recommandé, en mourant, de prendre conseil en toutes choses et de chercher à connaître le meilleur pour le suivre toujours ; je serai donc ravi que vous m’en donniez : ainsi, je vous ouvre la bouche, comme le Pape aux cardinaux, et vous permets de me dire ce que votre zèle et votre attachement pour moi et mon royaume vous inspireront. […] Si le projet qu’il a indiqué après coup est bien exact et s’il paraît assez bien combiné, l’exécution en fut déplorable. » — Je cherche partout des témoignages à l’appui de mes réserves, car il est bien difficile d’oser mettre un peu de vérité dans ces articles que j’écris, et l’on aurait peine à croire à combien de suggestions et d’instances j’ai dû résister pour maintenir ce jugement modéré et un peu restrictif sur le maréchal de Noailles.

2003. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Il est au fond assez naturel que cette princesse qui, étant arrivée si jeune en France, a pris tout à fait le ton et les goûts de la nation, cherche et trouve du plaisir à la fréquentation de ce qu’on appelle dans ce pays-là bonne compagnie. […] Il avait établi son influence sur elle dans l’âge où les impressions sont le plus durables, et il était aisé de voir qu’il n’avait cherché qu’à se faire aimer de son élève et s’était très-peu occupé du soin de l’instruire.

2004. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Un de ses bras les tient, l’autre bras en implore ; Elle en presse à son sein, et son œil cherche encore. […] Je raconterai peut-être un jour cette séance qui n’a laissé de trace nulle part et qu’on chercherait vainement dans les procès-verbaux.

2005. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

— Casimir Delavigne aurait pu, pendant des années, se borner à cette réponse envers ceux qui auraient cherché querelle à ses premières œuvres dramatiques. […] On y peut remarquer une sorte de transition à sa seconde manière ; il cherche à s’y rapprocher de plus près de la nature, à prendre son point de départ dans la réalité : ainsi, dans le Miracle, il s’inspira de la vue d’un enfant mort, qu’il avait vu entouré de cierges et paré de ses beaux habits, au moment où un jeune frère, dans sa naïve ignorance, s’approchait du mort en lui offrant un jouet.

2006. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

Nous le ferons pour lui ; nous chercherons à dégager nettement toute sa conclusion et à découvrir ce qu’elle vaut. […] Fremy est si en peine de trouver et de poursuivre partout le madrigal, qu’il n’a pas craint d’en dénoncer un dans les vers qui terminent cette adorable pièce de la Jeune Captive : Ces chants, de ma prison témoins harmonieux, Feront à quelque amant des loisirs studieux Chercher quelle fut cette belle : La grâce décorait son front et ses discours, Et comme elles craindront de voir finir leurs jours Ceux qui les passeront près d’elle !

2007. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Marie-Joseph Chénier a écrit sur Mme de Souza, avec la précision élégante qui le caractérise, quelques lignes d’éloges applicables particulièrement à Eugène : « Ces jolis romans, dit-il, n’offrent pas, il est vrai, le développement des grandes passions ; on n’y doit pas chercher non plus l’étude approfondie des travers de l’espèce humaine ; on est sûr au moins d’y trouver partout des aperçus très-fins sur la société, des tableaux vrais et bien terminés, un style orné avec mesure, la correction d’un bon livre et l’aisance d’une conversation fleurie…, l’esprit qui ne dit rien de vulgaire, et le goût qui ne dit rien de trop. » Mais indépendamment de ces louanges générales, qui appartiennent à toute une classe de maîtres, il faut dire d’Eugène de Rothelin qu’il peint le côté d’un siècle, un côté brillant, chaste, poétique, qu’on n’était guère habitué à y reconnaître. […] Cherchez sur la figure de l’homme en place si votre fils n’a pas compromis son avancement ou sa fortune ; regardez sur le visage de ces femmes légères qui vont lui sourire, regardez si un amour trompeur ou malheureux ne l’entraîne pas !

2008. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

Le psychologue doit chercher si, en joignant telle sensation élémentaire avec une, deux, trois autres sensations élémentaires, en les rapprochant dans le temps, en leur donnant une durée plus longue ou plus courte, en leur communiquant une intensité moindre ou plus grande, il ne parvient pas à construire ces blocs de sensations que saisit la conscience brute et qui, irréductibles pour elle, ne diffèrent cependant que par la durée, la proximité, la grandeur et le nombre de leurs éléments. […] Par bonheur, les physiciens et les physiologistes, en poussant leurs recherches, ont avancé les nôtres, et leurs découvertes sur les ondulations et les nerfs nous permettent de trouver ce que nous cherchions. — Ce qui provoque la sensation de son, c’est l’ébranlement du nerf acoustique ordinairement excité par la vibration de l’air extérieur ; de plus, on remarque en fait qu’en choisissant des ébranlements tous exactement semblables on provoque des sensations de son toutes exactement semblables.

2009. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Entre la littérature de l’Inde et celle de la Chine, littératures qui ont précédé de bien des siècles la littérature grecque, il y a eu l’Égypte ; l’Égypte, grand mystère, grand arcane, grande éclipse aujourd’hui, civilisation, religion, politique, langue, livres dont nous ne savons rien ou presque rien, tant que les innombrables papyrus, ces momies de la pensée humaine aux bords du Nil, ne nous auront pas révélé leurs énigmes, que nos savants cherchent à déchiffrer depuis cinquante ans ! […] Elle chercha pour elle et pour son enfant un asile et un protecteur de porte en porte.

2010. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XI. L’antinomie sociologique » pp. 223-252

Par exemple, dans une situation dépendante, les uns ne chercheront nullement à manifester une volonté d’indépendance. […] Celles-ci paraissent bien être en effet une « machinerie », une combinaison de mensonges de groupe dont l’origine doit être cherchée en partie dans des mensonges individuels qui se sont propagés et généralisés dans le groupe ; en partie dans le besoin naturel qu’ont les hommes vivant en société de se fabriquer des mensonges sociaux et de se duper les uns les autres.

2011. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Il faut que tous soient heureux… Je supprime la série de ces Il faut, qui seraient mieux placés dans un de ces petits sermons philosophiques où ceux qui cherchent à imposer aux autres une foi qu’ils ne sont pas bien sûrs d’avoir eux-mêmes, s’échauffent en parlant, affirment sur tous les tons, et se font prophètes afin de tâcher d’être croyants. […] je vais chercher bien loin une femme que je ne connais pas, qu’on dit riche, qui est fière sans doute, qui croira me faire grand honneur en m’épousant avec mes trois enfants ; et voilà que j’ai tout près de moi une enfant simple, pauvre, mais riche des dons de Dieu, des qualités et des vertus naturelles, et qui serait un trésor dans ma maison et dans mon cœur. » Il faut que Germain, insensiblement, et avant la fin de ce court voyage, devienne amoureux de cette petite Marie qu’il n’avait jamais considérée jusque-là que comme une enfant.

2012. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Parlant de certaines familiarités et de certaines caresses que fait, selon lui, le Père céleste aux âmes redevenues petites et simples, Fénelon, par exemple, dira : « Il faut être enfant, ô mon Dieu, et jouer sur vos genoux pour les mériter. » Des théologiens ont cherché querelle à ces expressions et à d’autres pareilles, au point de vue de la doctrine ; un bon goût sévère suffirait pour les proscrire. […] Littérairement, on a beaucoup loué et cherché à définir Fénelon, mais nulle part, selon moi, avec une sensibilité d’expression plus heureuse et une plus touchante ressemblance que dans le passage suivant, où il s’agit autant de son style que de sa personne : « Ce qu’il faisait éprouver n’était pas des transports, mais une succession de sentiments paisibles et ineffables : il y avait dans son discours je ne sais quelle tranquille harmonie, je ne sais quelle douce lenteur, je ne sais quelle longueur de grâces qu’aucune expression ne peut rendre. » C’est Chactas qui dit cela dans Les Natchez.

2013. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Ce désir de gloire que nourrissait la jeune âme de Frédéric et qui cherchait encore son objet, lui faisait tourner naturellement ses regards vers la France. […] Laissons, au sujet de Frédéric, ces noms tant redits et qui veulent être injurieux ou flatteurs, ces noms trop contestables de l’empereur Julien et de Marc Aurèle ; n’allons pas, d’un autre côté, chercher le nom de Lucien, dont il n’offrirait que des parodies et des travestissements étranges ; et, si nous voulons le désigner classiquement, définissons-le dans ses meilleures parties un écrivain du plus grand caractère, dont la trempe n’est qu’à lui, mais qui, par l’habitude et le tour de la pensée, tient à la fois de Polybe, de Lucrèce et de Bayle.

2014. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Je laisse à de plus osés de mettre la main au feu pour des questions de ce genre : il me suffit, et il doit suffire à ceux qui cherchent avant tout le caractère du personnage, que Mme de Maintenon ait eu dans l’ensemble une ligne de conduite pleine de réserve et de convenance. […] L’esprit de Louis XIV, on le sait, était très juste : mais, en vieillissant, cet esprit était juste sans mouvement et sans invention, et seulement en quelque sorte pour les choses qui lui étaient soumises, et dans les termes où elles lui venaient sur la table du Conseil : il n’allait pas les chercher de lui-même au-delà.

2015. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — II. (Suite et fin.) » pp. 421-440

Ils devraient, ce me semble, laisser leurs disputes jusqu’à ce que la paix générale fût faite, et ensuite recommencer leurs guerres civiles, s’arracher leurs bonnets de la tête, s’ils en avaient envie ; mais présentement nous avons des choses plus sérieuses ; et, pour moi, j’ai si fort regardé ces deux partis avec indifférence, que je n’ai pas voulu presque en entendre parler, et je cherche toujours mes confesseurs exempts de haine ou d’amitié pour eux. […] Je conviendrai facilement avec vous qu’il ne faut chercher la stabilité qu’en Dieu.

2016. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260

Maintenant, j’accorderai volontiers que, dans toutes les occasions où il le put, Beaumarchais chercha à concilier son intérêt particulier avec l’intérêt public, à les confondre en quelque sorte pour en tirer du même coup profit, honneur, popularité. […] « Ce qui m’anime en tout objet, dit Beaumarchais, c’est l’utilité générale. » — « À chaque événement important, disait-il encore, la première idée qui m’occupe est de chercher sous quel rapport on pourrait le tourner au plus grand bien de mon pays. » Dans le courant de la guerre d’Amérique, il conçut plus d’une fois de telles idées et les mit en circulation avec bonheur ; comme, par exemple, le jour (1779) où, pour relever le courage des négociants et armateurs, il proposa au ministre de déclarer les protestants désormais admissibles dans les chambres de commerce, d’où ils étaient jusqu’alors exclus ; ou comme ce jour encore où, après la défaite navale de M. de Grasse (1782), il eut l’idée que chaque grande ville offrît au roi un vaisseau de ligne, portant le nom de la cité qui lui en ferait hommage.

2017. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Lamartine, dans sa prose, est revenu à ce dernier qui semble plus directement son maître ; il reprend volontiers ce même train des épithètes un peu molles et faciles : Chateaubriand les cherchait et les trouvait plus neuves. […] Voici une anecdote que je sais d’original et qui doit être d’une date un peu postérieure ; on y voit comme les belles dames cherchaient l’auteur de tant de pages charmantes et ne le trouvaient pas.

2018. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Fouqué, à chaque présent dont il sent l’intention, est attendri ; il ne sait comment reconnaître cette amitié qui, depuis plus de trente ans, le cherche et l’honore, mais qui se multiplie surtout depuis que lui n’est plus bon à rien et n’est plus propre à y répondre que par ses sentiments : « Ce qui vous distingue, Sire, des autres princes, c’est que vous faites tant de bien à un homme qui ne peut, par le moindre service, vous en témoigner sa reconnaissance. » Quand il le voit étonné d’être l’objet de tant de soins, Frédéric le rassure simplement et par des mots naturels, puisés dans la meilleure et commune humanité : « Vous vous étonnez que je vous aime : vous devriez plutôt vous étonner si je n’aimais pas un officier de réputation, honnête homme, et de plus mon ancien ami. » Quoique Frédéric n’ait que cinquante-quatre ans lorsque Fouqué en a soixante-huit, il se fait exprès vieillard comme lui ; très brisé lui-même par les fatigues, il se suppose du même âge que son vieux compagnon : J’attends ici tranquillement dans mon trou le retour du printemps (9 février 1766) ; cette saison-ci n’est pas faite pour notre âge. […] Les sentiments d’amitié dont Frédéric était si capable se trouvent épars encore dans beaucoup de ses correspondances ; ce n’est pourtant ni dans celle avec Algarotti, ni dans celle avec d’Argens, qu’il les faut chercher.

2019. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

» Ces orientaux donnaient, dans cette phrase, l’idéal de ce qu’ils cherchent chez la femme : un joli petit animal, qu’on enveloppe avec la caresse tombante d’une main. […] Puis affalé sur moi, et avec des coups de doigt sur ma poitrine, me faisant l’effet de coups de bouton de fleuret, il a cherché à me prouver, que personne, personne au monde n’avait été amoureux, comme il l’avait été une fois.

2020. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Maupassant vient nous chercher, en voiture, à la gare de Rouen, et nous voici reçus par Flaubert, en chapeau calabrais, en veste ronde, avec son gros derrière dans son pantalon à plis, et sa bonne tête affectueuse. […] Aujourd’hui il est entré chez moi, en disant : « C’est curieux maintenant, quand une affaire est faite avec un banquier, ce n’est pas fait avec son argent, mais avec l’argent d’un autre, qu’il se met à chercher… » Et le voilà, sauf le temps d’un rapide dîner, jusqu’à onze heures, toujours en marche, parlant de la puissance intelligentielle des gens qui ne savent ni lire ni écrire ; parlant de la virtualité des révolutionnaires espagnols, complètement détruite par les cabinets des restaurants de Paris, et qu’il compare aux sauvages, ne prenant des civilisés que l’eau-de-vie ; parlant du travail idéologiste des socialistes, complètement arrêté en 1848, par la bêtise des radicaux, dont toute la politique est rapetissée à manger du prêtre, etc., etc.

2021. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Il n’aime pas qu’on viole son domicile, qu’on fasse un lougan sur son terrain (Le chien de Dyinamissa, —Les coups de main du guinnârou), qu’on vienne chercher du bois dans ses futaies (Le feu des guina). […] Certains guinné protègent la faiblesse persécutée : les orphelines tourmentées par leurs marâtres, les frères victimes de mauvais frères, les sinamousso dont les autres co-épouses cherchent la perte, etc.

2022. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

De même, la femme cherche toujours à desservir ses co-épouses et même à les faire périr si cela lui est possible (v. […] Si l’association produit ses effets utiles quelquefois, c’est dans des contes où l’imagination cherche moins à serrer la réalité que dans les fables123 (au point de vue de l’action, sinon des personnages).

2023. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Enfin, nous devons aussi à Mme Stern un Essai sur la liberté dont les Esquisses morales ne sont qu’un corollaire : « Car, — dit-elle dans la préface de ses Esquisses, — elles sont l’effort d’un esprit consciencieux qui, pour rappeler une formule célèbre, a cherché de tout temps et ne cessera jamais de chercher la vérité par la liberté et la liberté par la vérité. » Or, ce qu’elle a trouvé, nous allons le voir.

2024. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Sa Muse est allée les chercher dans son propre cœur entr’ouvert, et elle les a tirés à la lumière d’une main aussi impitoyablement acharnée que celle du Romain qui tirait hors de lui ses entrailles. […] Les Solitaires ont auprès d’eux des têtes de mort, quand ils dorment, Voici un Rancé, sans la foi, qui a coupé la tête à l’idole matérielle de sa vie ; qui, comme Caligula, a cherché dedans ce qu’il aimait, et qui crie du néant de tout, en la regardant !

2025. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Ce sont toujours des êtres qu’ils cherchent. […] Il écrit a son père : « Je pense que vous ne serez pas mécontent de votre fils qui vous aime et a cherché à vous imiter. » Le Conseil de guerre l’acquitte, mais il est mis en non-activité.‌

2026. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Partout ailleurs nous ne faisons que deviner la force : ici nous apercevons la force ; partout ailleurs, quand deux faits s’accompagnent, nous n’observons que les deux faits et leur concours ; ici, par une exception merveilleuse, nous découvrons encore « ce je ne sais quoi qui s’applique aux corps, pour les mouvoir, les pousser, « les attirer20 », élément ou ingrédient particulier, vraiment « inexplicable ou ineffable, lorsqu’on veut chercher des exemples et des moyens d’explications hors du fait même de la conscience. » Il n’y a point d’autre vue semblable ; et quand vous concevez d’autres forces, c’est d’après la vôtre et sur ce modèle que vous en formez la notion. […] Avant de chercher si loin et avec tant de peine la nature de la force et l’origine de son idée, il fallait analyser le sens du mot qui l’exprime.

2027. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Égarée par l’amour, et poursuivie par l’intérêt et la vengeance, elle trouva une prison dans un pays où elle avait cherché un asile, et fut décapitée par la politique barbare de cette Elisabeth, qui n’était que son égale et n’avait pas le droit d’être son juge. […] Enfin, lorsque la mort, parmi nous, ouvre les tombeaux où reposent les cendres de nos rois, la foule des citoyens qu’une curiosité inquiète et sombre précipite sous ces voûtes, pour y voir à la fois les monuments de la grandeur et de la faiblesse humaine, à la lueur des flambeaux et des torches funèbres qui éclairent ces lieux, semble ne demander, ne chercher que Henri IV.

2028. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Mais de plus indiscrets ont voulu chercher plus avant ; et comme le héros du livre, Adolphe, est évidemment le portrait de Benjamin Constant lui-même, que celui-ci a bien eu l’éducation et la jeunesse qu’il donne à son personnage, qu’il a bien eu un père comme celui-là, d’apparence froide et sans confiance avec son fils, qu’il a bien réellement connu, dès son entrée dans le monde, une femme âgée, philosophe, telle qu’il nous la montre (Mme de Charrière), on a voulu le suivre plus loin et trouver, dans les tristes vicissitudes de la passion décrite, des traces et des preuves d’une de ses propres passions et de la plus orageuse.

2029. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

Il a envoyé ici un de ses anciens écuyers, M. de Locmaria, pour prendre la direction de la Quotidienne et chercher à remonter ce journal qui était le plus étroit et le plus bête, quoique loyal et honnête.

2030. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

En Allemagne, Goethe meurt le dernier de son siècle, après avoir vu passer presque tous les poètes nés avec lui ou de lui ; une ère différente, une ère de politique et de pratique sociale s’inaugure, et elle cherche encore ses hommes.

2031. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

En général, toute cette école de Lérins cherchait à concilier le plus d’intelligence et de liberté avec la grâce et la foi : Vincent de Lérins en est un des plus éloquents organes.

2032. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

L’indépendance républicaine doit donc chercher à imiter la correction des auteurs du siècle de Louis XIV, pour que les pensées utiles se propagent, et que les ouvrages philosophiques soient en même temps des ouvrages classiques en littérature.

2033. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XI. De l’ignorance de la langue. — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dispose. — Constructions insolites et néologismes »

« Quiconque veut se faire un style durable, disait très bien Joubert, ne doit en user qu’avec une extrême sobriété. » C’est dans la langue commune, héréditaire, vraiment nationale, langue de nos pères qui sera la langue de nos fils, dans cette partie immuable du vocabulaire que Pascal a transmise à Racine et que Voltaire a livrée à Chateaubriand, qu’il faut chercher les expressions qui rendent nos idées.

2034. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

Je m’ennuyais à Saint-Hilaire-le-Peyrou, parce que, comme je l’ai écrit, « un géant cherche en vain le sommeil dans un lit étroit, et un grand esprit le repos dans un milieu mesquin… Mais, quoique vous m’ayez fait plus grand que Daniel Darc, la comtesse Diane et M. 

2035. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les derniers rois »

Mon gendre, qui avait des talents pour les affaires, cherchait toutes les occasions de les appliquer.

2036. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

Ce fut un divertissement distingué que de chercher « le jeune homme de Marceline ».

2037. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »

Edmond Pilon Notre grand poète (Paul Verlaine) n’est plus ; avec présomption on va lui chercher, dans notre respect et notre admiration, quelqu’un digne de lui succéder.

2038. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Pol-Roux (1861-1940) »

Louis Lormel L’Univers est une catastrophe tranquille ; le poète démêle, cherche ce qui respire à peine sous les décombres et le ramène à la surface de la vie.

2039. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

On chercherait en vain un confident plus noble et plus doux des fautes du cœur et de l’esprit, un consolateur plus austère et plus tendre, un meilleur ami.

2040. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VII. L’Histoire de la Physique mathématique. »

Il ne reste plus qu’à chercher dans les différents cas quelle valeur il convient de donner à cet exposant afin de rendre compte de tous les faits.

2041. (1887) Discours et conférences « Discours à l’Association des étudiants »

Ne demandez jamais aucun mandat ; n’en refusez aucun ; ne déclinez pas la responsabilité ; mais ne la cherchez pas.

2042. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « I »

I Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la dislocation de l’Empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, dont quelques-unes, à certaines époques, ont cherché à exercer une hégémonie sur les autres, sans jamais y réussir d’une manière durable.

2043. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre II : Termes abstraits »

Le mot mouvement est abstrait de « mouvant. » Ce que nous avons donc à chercher, ce sont les sensations sur lesquelles nous nous fondons pour appeler un corps « mouvant » ; le mouvement étant simplement le mouvant, moins la connotation.

2044. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 124-134

Nous ne rougirions plus alors de voir subsister parmi nous ces rivalités malignes, ces basses jalousies, ces cabales iniques, qui avilissent les talens & révoltent l’honnêteté ; on verroit s’anéantir l’esprit particulier, qui n’admet que ce qu’il approuve, qui n’approuve que ce qui le flatte ; chaque Littérateur trouveroit des amis dans les compagnons de sa carriere, & le Génie indigent n’auroit pas besoin de chercher des protecteurs, en rampant.

2045. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Démosthéne, et Eschine. » pp. 42-52

Ce ne sont pas des fleurs, des graces, du brillant qu’il cherche à répandre comme son antagoniste.

2046. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’Empereur Néron, et les trois plus grands poëtes de son siècle, Lucain, Perse & Juvénal. » pp. 69-78

Ils cherchèrent à venger la mort de leur illustre confrère.

2047. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

Ce nom de sage, qu’il a reçu pour avoir cherché, dans tous ses écrits, à plier le génie Anglois à l’ordre, aux règles, aux convenances, il le mérita également par son caractère & sa bonne conduite.

2048. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre quatrième. »

Qu’il cherchât un meilleur asyle.

2049. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

C’est dans ces tombeaux où le néant a rassemblé ses merveilles, où la dépouille du singe insulte à la dépouille de l’homme ; c’est là qu’il faut chercher la raison de ce phénomène, un naturaliste athée : à force de se promener dans l’atmosphère des sépulcres, son âme a gagné la mort.

2050. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142

Un troisiéme est descendu dans une fosse aux lions pour en rapporter à sa dame le gand qu’elle n’y avoit jetté que pour l’envoïer chercher, et pour se faire un fort leger honneur au peril de la vie d’un homme dont l’entêtement meritoit du moins de la compassion.

2051. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416

Ils ont raison s’ils cherchent des loüanges plûtôt que des conseils utiles.

2052. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 7, que les genies sont limitez » pp. 67-77

Ces peintres flegmatiques ont donc eu la perseverance de chercher par un nombre infini de tentatives, souvent réïterées sans fruit, les teintes, les demi-teintes, enfin toutes les diminutions de couleurs necessaires pour dégrader la couleur des objets, et ils sont ainsi parvenus à peindre la lumiere même.

2053. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 18, qu’il faut attribuer la difference qui est entre l’air de differens païs, à la nature des émanations de la terre qui sont differentes en diverses regions » pp. 295-304

Il auroit ainsi la plus grande part aux variations dont vous allez chercher la cause dans le sein de la terre.

2054. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Conclusion »

On cherche donc, pour rendre compte des faits sociaux, des énergies capables de les produire.

2055. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

Il n’est pas impossible que Boileau, dans la lecture des Pradon, n’ait cherché des raisons d’admirer davantage Racine.

2056. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVI »

Certes, on doit chercher toujours à préciser sa vision, à la détailler nettement ; mais avant tout, faut-il posséder la primordiale faculté de voir. »‌ C’est bien notre avis.

2057. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Armand Baschet »

mais par un sentiment ou une absence de sentiment inexplicable, même à Baschet, qui a cherché à nous donner le mot de cet incroyable phénomène et qui, malgré tous ses efforts, ne l’a pas pu.

2058. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Léon Cladel »

Il se rattache à la grande famille sédentaire des Burns et des Walter Scott, qui n’eurent pas besoin de s’en aller loin de leur pays chercher des inspirations pour en avoir… « Mes paysans », dit-il.

2059. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

Cherchons donc à comprendre pourquoi M. 

2060. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Remarquons, soit dit sans scandale entre nous, qu’il s’imaginait hardiment qu’un ange envoyé par l’Éternel pour chercher la paix et le silence sur notre globe, et pensant que leur asile devait être l’enceinte des cloîtres, ne les y rencontrait pas, et pouvait ne trouver à leur place que la discorde dans les monastères. […] Est-ce durant le règne de la Régence qu’il crut nécessaire de chercher en des temps reculés le tableau des mauvaises mœurs ? […] Il peut en croire l’éloge que lui adresse un Français qui, par une certaine fierté nationale, très facile à s’expliquer, eût rougi, tout en l’admirant, de chercher sa présence dans Paris, et qui désire que sa louange sincère le suive à Pétersbourg. […] Autrement il n’est rien que le caprice de l’imagination n’introduisît dans un ouvrage à l’aide d’un léger artifice, ou d’une transition forcée : toutes les anecdotes du monde trouveraient leur place à côté du moindre fait ; et l’esprit du lecteur chercherait vainement, en partant d’un point, à quel autre point l’auteur eût dessein de le conduire. […] C’est là qu’il est nécessaire de chercher ses variétés, et non dans les innovations de l’arrangement des vers ; c’est là le mystère profond de la poésie auquel peu de versificateurs sont initiés, et que les plus doctes ne découvrent que très tard, après de fréquentes épreuves et de longues méditations.

2061. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Mais c’est au plus fort de la campagne contre les Jésuites qu’il faut chercher à surprendre l’opinion précise, s’il en eut jamais une, de Voltaire sur la liberté d’enseignement. […] Il ne faut pas oublier que les Jésuites ont été chassés de France beaucoup plus par les Parlements que par la Couronne : « L’esprit jésuitique a toujours cherché à tromper l’autorité royale pour en abuser ; l’esprit convulsionnaire s’élève contre l’autorité royale. […] Les Jésuites cherchent à se rendre indépendants de la hiérarchie, les Saints-Médardiens à la détruire ; les uns sont des serpents et les autres des ours ; mais tous peuvent devenir utiles : on fait de bon bouillon de vipère et les ours fournissent des manchons… Pour Dieu ! […] Mais où la chercher ? […] Les grands princes, à force d’acheter les troupes des plus petits, cherchent de tous côtés à payer des alliances, c’est-à-dire presque toujours à perdre leur argent.

2062. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

« Vouloir chercher à amoindrir la signification et le génie de Molière, parce qu’il aura mélangé des minéraux étrangers avec l’or de sa poésie, serait une entreprise bien hasardée. […] Pendant qu’il étouffait, puis râlait, on cherchait des prêtres. […] On a cherché dans les traits de M. de Montausier le portrait d’Alceste. […] « Je cherche dans Paris les statues de Corneille et de Molière, s’écriait Saint-Foix54. […] Vainement chercherait-on dans son œuvre une figure de la taille d’Hamlet, une vision de la valeur de La Tempête, une histoire d’amour du charme de Roméo et Juliette, un drame aussi poignant qu’Antoine et Cléopâtre.

2063. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Les chroniqueurs, Villehardouin, Joinville, Froissart, inventeurs de la prose, ont une aisance et une clarté dont nul n’approche et, par-dessus tout, un agrément, une grâce qu’ils ne cherchent point. […] Considérez donc ce Français, Normand, Angevin ou Manceau, qui dans sa cotte de maille bien fermée, avec son épée et sa lance, est venu chercher fortune en Angleterre. […] Robin a rêvé que deux yeomen le rossaient, il veut aller les chercher, et repousse avec colère Petit-Jean, qui s’offre pour aller en avant. « Combien de fois m’est-il arrivé d’envoyer mes hommes en avant,  — et rester moi-même en arrière !  — N’était la peur de faire éclater mon arc,  — Jean, je te casserais la tête. » Il va donc seul, et rencontre le robuste yeomen, Gui de Gisborne. « Quiconque n’eût été ni leur allié ni leur parent,  — eût eu un bien beau spectacle,  — de voir comment les deux yeomen arrivèrent l’un contre l’autre — avec leurs lames brunes et brillantes ; — de voir comment les deux yeomen se combattirent — deux heures d’un jour d’été. —  Et tout ce temps, ni Robin Hood, ni messire Guy,  — ne songèrent à fuir143. » Vous voyez que Guy le yeoman est aussi brave que Robin Hood : il est venu le chercher dans le bois, et tire de l’arc presque aussi bien que lui. […] Fluren cakes beth the schingles alle, Of cherche, cloister, boure, and halle.

2064. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Il avait ce qu’il voulait ; chercher à renverser, un tel gouvernement malgré le vœu évident du plus grand nombre eût été insensé. Ce qu’il y avait de plus sage était de tirer, du mal le meilleur parti possible, de faire comme les évêques du ve  siècle et du vie  siècle, qui, ne pouvant repousser les barbares, cherchaient à les éclairer. […] La liberté manquait, il est vrai ; la vie politique était des plus faibles ; mais cela ne blessait qu’une minorité d’un cinquième ou d’un sixième de la nation, et encore dans cette minorité faut-il distinguer un petit nombre d’hommes instruits, intelligents, vraiment libéraux, d’une foule peu réfléchie, animée de cet esprit séditieux qui a pour unique programme d’être toujours en opposition avec le gouvernement et de chercher à le renverser. […] Le parti catholique, par ses lieux communs erronés sur la prétendue décadence des nations protestantes, cherchait aussi à rallumer un feu presque éteint. […] J’ai été heureux de m’être rencontré, dans les vues qui suivent, avec quelques bons esprits qui cherchent en ce moment le remède à nos institutions si défectueuses.

2065. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

M. d’Aurevilly, d’ailleurs, dans une courte préface, fait lui-même bon marché de son œuvre ; il croit devoir lui chercher une excuse ! […] Où diable allez-vous chercher ces images qu’ils n’ont jamais vues ? […] Car l’inspiration littéraire est bien malade ; sous peine de mourir, elle doit se déplacer au plus vite et chercher un air plus pur. […] Féval cherche vainement à les faire parler, ils ne répondent point, rien ne sort de ce tête-à-tête laborieux qui a dû le fatiguer horriblement. […] Le lecteur prendra la peine de les chercher, s’il le veut bien.

2066. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

  Pourquoi chercherais-je à dissimuler que la pensée mère de ces Essais est une réflexion personnelle ? […] Ce n’est pas, comme la science, dans un avenir d’avance conquis par l’élan joyeux de la foi, c’est toujours dans le passé que l’art cherche, avec un regret mélancolique, le point culminant de sa perfection. […] Entre les deux se place la gloire littéraire, plus voisine du désintéressement scientifique quand l’écrivain cherche d’abord ce qui est vrai en soi ou utile aux hommes ; plus voisine, au contraire, de l’égoïsme artistique lorsqu’il se préoccupe de la forme au point que la matière cesse d’avoir à ses yeux un prix indépendant. […] Il faut trouver l’originalité et ne l’avoir point cherchée ; il faut être naturel et unique, simple et rare, toujours le même et nouveau, aisément accessible et inimitable, pareil à tout le monde et extraordinaire. […] En toute chose, l’homme instruit et sage est celui qui ne s’étonne de rien, et qui, de chaque événement ou phénomène dont le vulgaire s’émeut, cherche et trouve avec calme la raison suffisante.

2067. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Chérau puisse chercher légitimement à l’occuper. » Cette remarque de M.  […] Au bar, il trouve naturellement Drieu la Rochelle, la cigarette veule aux lèvres, qui cherche Maurras et Bernier pour leur expliquer ses hésitations contradictoires. […] Sainte-Beuve cherchera l’homme sous l’auteur, définira son tempérament, découvrira la famille d’esprit à laquelle il appartient. […] Tout est pour vous prétexte à exercer une vengeance dont nous cherchons en vain les causes. […] Il correspond avec Gandhi, avec Gorki ; à travers le monde, il cherche des hommes à sanctifier, des martyrs, des héros à donner en exemple.

2068. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Qu’importent les heures d’inquiétude où je me cherche sans me trouver ? […] Pas grand-chose ; des mânes errants qui cherchent à se réincarner. […] Ensuite, il porte ta marque, cela suffit pour qu’on lui cherche noise. […] Il cherche à m’amadouer… Que se passe-t-il donc ici ? […] J’ai envoyé des voitures les chercher : je pense que dans quelques minutes, ils vont arriver.

2069. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Elles y ont seulement quelque chose de plus franc, de moins mêlé de préciosité, de plus naturel, de moins cherché, de plus « trouvé », de plus net, si vous le voulez, et de plus définitif. […] Ce sont des portraits à plaisir, où vous ne cherchez point de ressemblance, et vous n’avez qu’à suivre les traits d’une imagination qui se donne l’essor. […] je m’en souviens, le jour que son courage Lui fit chercher Achille ou plutôt le trépas. […] De victimes moi-même à toute heure entourée, Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée. […] Elle allait donc chercher des directions nouvelles, et, en les cherchant, elle allait essayer, comme il arrive toujours, d’emprunter d’abord au roman lui-même quelques-uns des moyens qui le faisaient réussir.

2070. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Il faut que les autres n’aient pas le même besoin que moi ; car, si l’on cherche un cœur, on trouverait le mien. » Elle n’est pourtant pas toujours aussi plaintive ni aussi découragée qu’en ce moment ; mais, le matin même, sa mère a renvoyé une ancienne domestique qui les servait depuis dix ans, et la tristesse de l’aimable fille a débordé. […] m’a-t-elle dit ; que cherchez-vous ?  […] Vive, aimable, sensible, irréprochable dans sa conduite, Mme de Vaucourt ne cherche de jouissance que dans l’emploi généreux et bienfaisant d’une grande fortune : mais cette fortune, que lui ont laissée ses parents, est un peu mal acquise, elle le sait ; et, comme elle n’a aucun moyen de retrouver ceux aux dépens de qui ils l’ont faite, elle se contente de la bien dépenser. […] Déjà cette conversation me fait quelque bien ; mais j’étais au désespoir quand je vous voyais tout occupée de vous et d’un certain mérite que vous voulez avoir, et avec lequel vous laisseriez tranquillement souffrir tout le monde… » Ainsi encore, quand Émilie, sur l’aveu de Mme de Vaucourt que ses biens avaient été mal acquis, cherche à lui donner des scrupules, celle-ci, après une justification de son motif, ajoute en souriant : « Cependant, permettez-moi de vous dire que l’on pourrait vous chicaner à votre tour sur bien des choses que vous trouvez toutes simples, et cela parce qu’elles vous conviennent et que vos principes s’y sont pliés peu à peu. — Que voulez-vous dire ?

2071. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Cherchez plutôt le moyen de nous faire arriver à l’autre bord, de façon que nous amenions avec nous nos chevaux et nos bagages. […] « Vous, bons et vaillants chevaliers, demeurez au bord de l’eau, j’irai moi-même chercher le long du fleuve les bateliers qui nous passeront dans le pays de Gelpfrât. » Et le fort Hagene saisit son excellent bouclier. […] Il cherchait et recherchait les nautoniers. […] L’homme-lige du roi Gunther regarda par-dessus son épaule pour chercher un compagnon de guerre, qu’il trouva aussitôt.

2072. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Cherchons. […] Nous y cherchons les moyens, non de nous sanctifier, mais de nous pacifier ; non un cordial, mais un calmant, un népenthès ; non la rose rouge de l’amour divin, mais la fleur pâle du lotus, qui est la fleur d’oubli. […] Ce grand apôtre de l’observation directe a vécu très retiré, a peu communiqué, je crois, avec les hommes d’une autre classe que la sienne ; et ce grand amasseur de faits les a surtout cherchés dans les livres. […] Entre les ouvrages écrits, envisagés comme des faits dont il faut chercher la loi de succession, la grande joie de M. 

2073. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Cette première difficulté levée, c’est, selon nous, dans la nature de la sensibilité et de la volonté qu’on doit chercher les raisons les plus profondes de la conception de la durée ; c’est par son rapport à la sensibilité et à l’activité motrice que chaque représentation, chaque idée est une force psychique, et c’est parce qu’elle est une force en ce sens qu’elle peut, nous allons le voir, produire la conscience du temps. […] Presque tous les psychologues ont cherché à expliquer l’idée de temps par un simple jeu de représentations ; c’est pour cela qu’ils ont échoué ; il faut, avec Guyau, considérer l’appétition 126. […] — Il y est sous la forme de la force, de l’effort et, quand l’être commence à se rendre compte de ce qu’il veut, de l’intention ; mais alors, le temps est tout englobé dans la sensibilité et dans l’activité motrice, et par cela même il ne fait qu’un avec l’espace ; le futur, c’est ce qui est devant l’animal et qu’il cherche à prendre ; le passé, c’est ce qui est derrière et qu’il ne voit plus ; au lieu de fabriquer savamment de l’espace avec le temps, comme fait Spencer, il fabrique grossièrement le temps avec l’espace ; il ne connaît que le prius et le posterius de l’étendue. […] J’ai beau chercher dans ma conscience, je n’y puis voir le temps en lui-même, tout seul et comme un « objet ».

2074. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Mercredi dernier, Maupassant qui vient de louer un appartement avenue Victor-Hugo, me disait qu’il cherchait une chambre pour dormir, à cause du passage devant chez lui des omnibus et des camions. […] Le troisième acte est à chercher dans la prison pénitentiaire, mais sans la mort. […] Lavoix me disait, ce soir, s’être trouvé à Jérusalem, avec un placeur de vin, très voltairien, qu’un jour il rencontre dans la rue, tout bouleversé, tout extraordinaire, et qui interrogé par lui sur ce qu’il avait, lui répondit : « Je viens du tombeau du Christ, où je ne sais pas ce qui m’est arrivé, j’ai voulu dire une prière… je les avais oubliées… et je rentre à l’hôtel pour en apprendre une. » Lundi 27 octobre J’ai passé aujourd’hui toute la journée chez Lenoir, à chercher et à retrouver la ressemblance de mon frère, sur l’ébauche du médaillon, qu’il fait en découpure pour sa tombe. […] Et il me semble qu’un jour, en ce cimetière aux portes de la ville, où notre ami repose, quelque lecteur, encore sous l’hallucination attendrie et pieuse de sa lecture, cherchera distraitement aux alentours de la tombe de l’illustre écrivain, la pierre de Madame Bovary.

2075. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Examiner de près la réelle figure de cet homme illustre sans considération pour la foule respectueusement inclinée devant sa mémoire, c’est, à coup sûr, une audace dont je ne cherche pas à me dissimuler le péril. […] J’y ai toujours cherché, mais en vain, la précision, la couleur, la simplicité, la vie, c’est-à-dire ce qui constitue la saveur d’une langue, et je n’y ai trouvé, en échange qu’un pâle ressouvenir de la Bible. […] A la Révocation de l’édit de Nantes il répondit, le même mois, par l’édit de Postdam où il disait notamment :‌ « Comme les persécutions et les rigoureuses procédures qu’on exerce depuis quelque temps en France contre ceux de la religion réformée ont obligé plusieurs familles de sortir de ce royaume et de chercher à s’établir dans les pays étrangers, nous avons bien voulu, touché de la juste compassion que nous devons avoir pour ceux qui souffrent pour l’Évangile et pour la pureté de la foi que nous confessons avec eux, par le présent édit, signé de notre main, offrir aux dits Français une retraite sûre et libre dans toutes les terres et provinces de notre domination ; et leur déclarer en même temps de quels droits, franchises et avantages, nous prétendons les y faire jouir, pour les soulager, et pour subvenir en quelque manière aux calamités avec lesquelles la Providence divine a trouvé bon de frapper une partie si considérable de son église. »‌ La réponse à cet appel ne se fit pas longtemps attendre. […] « La Réforme, a-t-on écrit, n’aurait amené aucun trouble dans notre pays, si la noblesse ne s’était pas jointe aux libres esprits, qui cherchaient de nouvelles voies à la raison et a la science. » (H.

2076. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Mais nous n’y pourrons plus rien loger, ni des êtres ni des choses ; et il faudra chercher un autre moyen de ne pas vieillir. […] Ce qui a contribué à entretenir l’illusion, c’est que la théorie de la Relativité restreinte déclare précisément chercher pour les choses une représentation indépendante du système de référence 28. […] Mais le philosophe, qui veut savoir à quoi s’en tenir sur la nature du temps, qui se demande si la voie et le train ont ou n’ont pas le même Temps réel — c’est-à-dire le même temps vécu ou pouvant l’être — le philosophe devra constamment se rappeler qu’il n’a pas à choisir entre les deux systèmes : il mettra un observateur conscient dans l’un et dans l’autre et cherchera ce qu’est pour chacun d’eux le temps vécu. […] Nous ne cherchions pas, en effet, une représentation mathématique de l’univers : celle-ci doit naturellement être prise d’un point de vue et se conformer à des lois de perspective mathématique.

2077. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

………………………………… Pourquoi chercher si loin la gloire ? […] Laissons-le parler lui-même, nous ne saurions dire aussi bien que lui : Quand on a des affaires à traiter dans les cours étrangères, c’est la manière dont on les conduit, ces affaires, qui fixe l’attention et qui décide de l’estime qu’on a pour vous ; mais, lorsqu’on n’a rien à démêler avec une cour, on est alors jugé d’après le personnel ; ainsi, l’on a besoin d’une grande attention pour éviter la censure d’une infinité d’observateurs curieux et pénétrants qui cherchent à démêler votre caractère et vos principes, sans que vous puissiez jamais détourner leur attention.

2078. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Voilà mon sentiment : si ce n’est pas celui du roi, il faut chercher promptement un autre sujet avec qui je puisse me concerter. […] Avec cela, il continua d’y mêler sa chimère, laquelle consistait à rester dans le Conseil après avoir résigné son portefeuille à M. de Choiseul, à chercher à compléter le nouveau ministre et à se laisser compléter par lui : « Il peut se concerter avec moi, j’ai des choses qu’il n’a pas, il en a qui me manquent : tout cela ensemble ne peut produire qu’un bon effet. » Louis XV mécontent ne répondit pas sur cet article : il consentit à la démission de Bernis en faveur de M. de Choiseul par une lettre datée de Versailles (9 octobre 1758), qui commence ainsi : « Je suis fâché, monsieur l’abbé-comte, que les affaires dont je vous charge affectent votre santé au point de ne pouvoir plus soutenir le poids du travail… » Il y marquait nettement son système personnel en ces mots : « Je consens à regret que vous remettiez les Affaires étrangères entre les mains du duc de Choiseul, que je pense être le seul en ce moment qui y soit propre, ne voulant absolument pas changer le système que j’ai adopté, ni même qu’on m’en parle. » Choiseul n’avait plus qu’à arriver de Vienne.

2079. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Ce n’est pas non plus dans de pareilles vues qu’il faut chercher les motifs de l’opinion de M. l’abbé Sieyès, de M. de La Rochefoucauld et de plusieurs autres. […] [NdA] J’ai cherché le passage cité dans Hobbes ; j’en ai trouvé quelque chose dans le De Cive, section Imperium, chap. 

2080. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

Un vent contraire les obligea de s’arrêter ou même de rebrousser chemin, et de chercher abri dans une anse. […] Joinville avoue que, pour lui, en un tel moment, il aurait cherché en vain de quoi se confesser, il ne se souvenait d’aucun péché ; il se contente de faire le signe de la croix et s’agenouille devant un des Sarrasins qui tient une hache, en disant : « Ainsi mourut sainte Agnès. » Cependant un chevalier, son voisin, qui se souvient mieux de ses péchés, se met, faute de prêtre, à se confesser à lui Joinville, et celui-ci, après l’avoir entendu, prononce la formule : « Je vous absous de tel pouvoir comme Dieu m’a donné. » — « Mais quand je me levai de là. ajoute-t-il avec innocence, il ne me souvint plus jamais de chose qu’il m’eût dite ni racontée. » J’omets quantité d’anecdotes caractéristiques de cette croisade et qui sont devenues célèbres depuis Joinville.

2081. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Mais laissons pour un moment la plaisanterie française et cette facilité de badiner sur tout et de chercher finesse à tout. […] On l’a vu donner à ce prince mourant des larmes amères, en donner même à sa mémoire, le chercher dans ce superbe palais qu’il remplissait de l’éclat de sa personne et de ses vertus, dire souvent qu’il y manquait, et porter toujours depuis sa mort une plaie profonde, dont toute la gloire de son fils n’a pu lui ôter le sentiment.

2082. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

. — Mes amis et moi, dans cette étude déjà ancienne de Cowper, à laquelle j’aurais pu donner bien plus de développement, nous avons cherché à lutter d’exactitude et de fidélité de ton en présence de l’original 25. […] [NdA] Je cherchais bien loin.

2083. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Il y montre qu’il avait lu Bossuet et qu’il cherchait à l’imiter ; on y sent un écho, une répétition du cri déchirant : « Madame se meurt ! […] Mais la vraie oraison funèbre, la page immortelle (autant qu’une page humaine peut l’être), c’est cette lettre qu’on vient de lire, écrite dans l’effusion de la douleur par un roi qui ne veut être qu’un homme, un homme affligé, et avec des expressions non cherchées et naïves, dignes par leur tendresse de la jeune et aimable figure qui a disparu.

2084. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Voilà déjà trois générations, ce me semble, qui se succèdent et dans lesquelles un nombre assez considérable d’esprits partis de points de vue fort différents se sont fait de Voltaire une assez juste idée, mais une idée qui est restée dans la chambre entre quelques-uns et qui a toujours été remise en question par la jeunesse survenante ; car les jeunes gens, à leur insu, au moment où ils entrent activement dans la vie, cherchent plutôt dans les hommes célèbres du passé et dans les noms en vogue des prétextes à leurs propres passions ou à leurs systèmes, des véhicules à leurs trains d’idées et à leurs ardeurs : soit qu’ils les épousent et les exaltent, soit qu’ils les prennent à partie et les insultent, c’est eux-mêmes encore qu’ils voient à travers ; c’est leur propre idée qu’ils saluent et qu’ils préconisent, c’est l’idée contraire qu’ils rabaissent et qu’ils rudoient. […] J’ai essuyé de bien cruelles afflictions en ma vie ; le baume de Fier-à-bras que j’ai appliqué sur mes blessures a toujours été de chercher à m’égayer.

2085. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Il est vrai qu’on se fait une réputation et qu’elle impose au grand nombre, mais c’est l’acheter chèrement, et il est encore plus pénible de la soutenir ; et, quand il n’y aurait d’autre désagrément que de lire tous les mauvais livres qui s’impriment, afin d’en pouvoir raisonner, et d’entendre tous les jours de sottes discussions, ce serait encore trop pour moi… Il me serait fort agréable d’avoir de la réputation, si elle venait me chercher ; mais il est trop fatigant de courir après elle, et trop peu flatteur de l’atteindre, lorsqu’elle coûte tant de soins. […] [NdA] Les curieux peuvent aller chercher dans L’Ami des hommes (3e partie, chap. 8), une certaine comparaison qu’il fait de lui et de Montesquieu ; il ne s’y flatte pas.

2086. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Ils avaient d’abord été en bons termes ; mais Marolles, lui ayant demandé des avis sur sa traduction de Virgile, s’était choqué de ceux qu’il avait reçus, et, comme il ne pouvait se retenir sur tout ce qu’il avait dans l’esprit et que sa tête fuyait en quelque sorte, il s’était mis à harceler Chapelain de sa plume à la rencontre, à lui chercher noise sur une ancienne traduction de Guzman d’Alfarache que celui-ci avait faite dans sa jeunesse, et depuis il était entré (chose plus grave) dans la conspiration de La Ménardière et de Linières contre La Pucelle, jusqu’à être « le promoteur du libelle du premier et son correcteur d’imprimerie ». […] La Monnoye a cherché à expliquer comment un homme, après tout aussi instruit, avait pu commettre une telle balourdise, et comment il avait été conduit à prendre Moschus pour le titre d’une idylle dont L’Amour fugitif faisait partie.

2087. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Je cherche moins à le critiquer qu’à le définir : la définition pourra varier selon les moments. […] Bans l’un de ces remaniements ministériels auxquels il s’amuse à huis clos, on lit cet article, d’une attention touchante : « M. d’Argenson le cadet serait exclu pour toujours de toutes ces places. » C’est ainsi que, comme le loup qui rôde autour de la bergerie, il sonde de tous côtés le ministère par ses conjectures ; il s’y fraye une place, n’importe laquelle ; et, dans les moments où il espère le moins, il se croit assez important et assez dangereux aux cabales pour qu’on cherche à se débarrasser de lui : « On m’éloignera sans doute par des ambassades, et je m’y attends. » Ce Journal, monument d’une personnalité toute crue et naïve, et toute pavoisée d’honnêteté à ses propres yeux, ce singulier et bruyant soliloque d’un ambitieux sans le savoir, qui s’exalte in petto et se préconise, d’un vertueux qui grille d’envie que le pouvoir lui arrive et qui l’attend d’heure en heure pour faire, bon gré mal gré, le bonheur des hommes, est curieux pour le moraliste, non moins qu’instructif pour l’historien.

2088. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Ce n’est point par une prédilection sans motif sérieux et par pur caprice que je me suis souvent occupé des femmes distinguées du xviiie  siècle, et que j’ai cherché à revendiquer pour la littérature toutes celles qui y prêtaient à quelque titre, par leur réputation d’esprit, par la célébrité de leur salon ou la publication posthume de leur correspondance. […] Il fit observer qu’on excluait les protestants de tous les avantages dont jouissent les sujets d’un État ; qu’un protestant ne pouvait pas contracter de mariage valide ; que ses enfants étaient réputés illégitimes ; qu’il ne pouvait exercer aucun emploi ni dans l’épée, ni dans la robe, ni dans l’Église ; qu’il faut cependant que chaque homme ait une patrie, et que, s’il ne la trouve pas où il est né, il a droit d’en chercher une ailleurs : de là, la résolution qu’il avait formée dès l’âge de quinze ans, et qu’il avait exécutée quelques années après en passant en Angleterre.

2089. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Imaginez-vous que, depuis dix ans, je ne l’avais plus quitté, que nous passions nos journées ensemble : j’étais à côté de lui quand il travaillait, je l’exhortais à ne pas tant se fatiguer, mais c’était en vain : son ardeur pour l’étude et le travail augmentait tous les jours, et il cherchait à oublier les circonstances des temps en s’occupant continuellement. […] Elle avait des maximes pleines de sens : « Il y a un âge où il faut se contenter du bien sans chercher le mieux. » — « Le bonheur est comme chacun l’entend, il est relatif. » — « La santé et les affaires d’intérêt sont les deux bases du bonheur, il faut les soigner et les ménager. » Chez elle la passion était usée et éteinte il y avait beau jour.

2090. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Sismondi, sans copier personne, n’obéissant qu’à son instinct et à sa nature candide, ouverte aux impressions d’alentour, a trouvé ainsi et a fait entrer, dans ce premier ouvrage d’apparence tout agricole, ce qu’on n’irait certes pas y chercher. […] Son âme généreuse et fière appartenait à ces siècles de grandeur et de gloire que j’ai cherché à faire connaître.

2091. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Peste, guerre et famine, Montaigne, sans les chercher, en eut sa bonne part alors, durant ces six mois de calamité. […] La grandeur et la force de Montaigne (et il en a), il faut les chercher ailleurs et pu elles sont, dans les monuments de sa pensée et de son esprit.

2092. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Elle leur a dit que l’idée est légère et demande à être peu vêtue… Devais-je donc venir si loin du Louvre chercher cette importante exhortation de voir les choses par le côté simple, pour en obtenir la forme vraie et grande ?  […] Nous avons laissé le voyageur à la lisière du désert : il le cherchait encore, il l’appelait dans son âpre nudité ; il voulait le pays du bleu, le pays de l’éternel azur, le royaume du soleil ; il le voulait affronter dans sa saison la plus violente ; il l’aura.

2093. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Je cherche en moi s’il y a quelque chose que j’aie oublié de vous dire, je ne trouve rien. » C’est bien, mais c’est court36. […] Sir Henry Bulwer est un peu doux et poli dans ses appréciations, comme il sied à un Anglais qui a tant vécu dans la haute société française ; mais voici un de ses compatriotes qui est plus haut en couleur et plus mordant : ce jugement parut dans le Morning-Post, à l’époque de la mort de Talleyrand ; je crois qu’il ne déplaira pas à cause de quelques traits caractéristiques qu’on chercherait vainement ailleurs : « Lorsque Talleyrand, nous dit l’informateur anonyme, était ici engagé dans les protocoles, lui qui dormait peu, il avait coutume de mettre sur les dents ses plus jeunes collègues, et nous avons trop bien éprouvé qu’au temps de la quadruple alliance et en plus d’une autre occasion, ses yeux étaient ouverts tandis que lord Palmerston sommeillait.

2094. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Elle ne manquait pas d’esprit, ne médisait jamais, ne cherchait point à nuire à ses camarades ; enfin elle avait un cœur excellent et facile ; — jalouse pourtant… Voilà, bien cher monsieur Sainte-Beuve, tout ce que mon père peut retrouver dans ses souvenirs. […] Tu sais que nous avons eu les missionnaires, et le mauvais esprit de parti qui cherche toujours quelque prétexte pour faire du tapage s’est assemblé devant les églises pour crier : À bas les prêtres !

2095. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Ainsi, d’élans en élans, d’émotion en impiété, tout nous mène à la volupté enivrante de la nuit, au meurtre de l’époux, à la volupté encore, sur cette mer de Venise, où reparaissent voguant, pleins d’oubli, le meurtrier aimé et la belle adultère : Peut-être que le seuil du vieux palais Luigi Du pur sang de son maître était encor rougi ; Que tous les serviteurs, sur les draps funéraires, N’avaient pas achevé leurs dernières prières ; Peut-être qu’à l’entour des sinistres apprêts, Les prieurs, s’agitant comme de noirs cyprès, Et mêlant leurs soupirs aux cantiques des vierges, N’avaient pas sur la tombe encore éteint les cierges, Peut-être de la veille avait-on retrouvé Le cadavre perdu, le front sous un pavé ; Son chien pleurait sans doute et le cherchait encore : Mais, quand Dalti parla, Portia prit sa mandore, Mêlant sa douce voix, que la brise écartait, Au murmure moqueur du flot qui l’emportait… Les deux autres drames de ce volume, Don Paez et la Camargo, renfermaient des beautés du même ordre, mais moins soutenues, moins enchaînées, et dans un style trop bigarré d’enjambements, de trivialités et d’archaïsmes. […] L’âme, rayon du ciel, prisonnière invisible, Souffre dans son cachot de sanglantes douleurs ; Du fond de son exil elle cherche ses sœurs ; Et les pleurs et les chants sont les voix éternelles De ces filles de Dieu qui s’appellent entre elles.

2096. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Pour qui se complaît à ces ingénieuses et tendres lectures ; pour qui a jeté quelquefois un coup d’œil de regret, comme le nocher vers le rivage, vers la société dès longtemps fabuleuse des La Fayette et des Sévigné ; pour qui a pardonné beaucoup à Mme de Maintenon, en tenant ses lettres attachantes, si sensées et si unies ; pour qui aurait volontiers partagé en idée avec Mlle de Montpensier cette retraite chimérique et divertissante dont elle propose le tableau à Mme de Motteville, et dans laquelle il y aurait eu toutes sortes de solitaires honnêtes et toutes sortes de conversations permises, des bergers, des moutons, point d’amour, un jeu de mail, et à portée du lieu, en quelque forêt voisine, un couvent de carmélites selon la réforme de sainte Thérèse d’Avila ; pour qui, plus tard, accompagne d’un regard attendri Mlle de Launay, toute jeune fille et pauvre pensionnaire du couvent, au château antique et un peu triste de Silly, aimant le jeune comte, fils de la maison, et s’entretenant de ses dédains avec Mlle de Silly dans une allée du bois, le long d’une charmille, derrière laquelle il les entend ; pour qui s’est fait à la société plus grave de Mme de Lambert, et aux discours nourris de christianisme et d’antiquité qu’elle tient avec Sacy ; pour qui, tour à tour, a suivi Mlle Aïssé à Ablon, où elle sort dès le matin pour tirer aux oiseaux, puis Diderot chez d’Holbach au Granval, ou Jean-Jacques aux pieds de Mme d’Houdetot dans le bosquet ; pour quiconque enfin cherche contre le fracas et la pesanteur de nos jours un rafraîchissement, un refuge passager auprès de ces âmes aimantes et polies des anciennes générations dont le simple langage est déjà loin de nous, comme le genre de vie et de loisir ; pour celui-là, Mlle de Liron n’a qu’à se montrer ; elle est la bienvenue : on la comprendra, on l’aimera ; tout inattendu qu’est son caractère, tout irrégulières que sont ses démarches, tout provincial qu’est parfois son accent, et malgré l’impropriété de quelques locutions que la cour n’a pu polir (puisqu’il n’y a plus de cour), on sentira ce qu’elle vaut, on lui trouvera des sœurs. […] Elle, ses gens, tout ce qu’elle possède, j’en dispose comme elle, et plus qu’elle ; elle se renferme chez moi toute seule et se prive de voir ses amis ; elle me sert sans m’approuver ni me désapprouver, c’est-à-dire elle m’a offert son carrosse pour envoyer chercher le Père Boursault, etc… » Ce qui ne touche pas moins que les sentiments de piété tendre dont Mlle Aïssé présente l’édifiant modèle, c’est l’inconsolable douleur du chevalier à ses derniers moments.

2097. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Quelquefois je suis tentée de prendre une culotte et un chapeau, pour avoir la liberté de chercher et de voir le beau de tous les talents. […] La voilà donc écrivant au philosophe de la rue Plâtrière une belle lettre dans laquelle elle annonçait qu’elle irait elle-même chercher la réponse.

2098. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Nous ne chercherons pas non plus à instruire un procès régulier et à prononcer des conclusions définitives. […] Cherchons dans la vie privée de Boileau l’explication de ces irrégularités, et tirons-en quelques conséquences sur la qualité de son talent.

2099. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Il a tant de goût pour le mot propre qu’il va le chercher jusque dans dialectes de province. […] Quand on commence à embellir sa phrase, à chercher des alliances de mots, à mettre dans un sujet plus d’esprit, d’imagination et d’éloquence qu’il n’en peut porter, le mauvais goût arrive, et la littérature va déchoir.

2100. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Pour la première fois, la doctrine de la Providence directrice est rejetée de l’histoire, et la raison des faits est cherchée dans les faits mêmes, dans le rapport des antécédents et des conséquents. […] De là ce style à facettes, brillanté, enjolivé, que Buffon blâmait : de là ces comparaisons cherchées, ces pointes imprévues, qui faisaient dire à Mme du Deffand que cet Esprit des Lois était de l’esprit sur les lois.

2101. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Et il ne fait ni leur portrait ni leur biographie ; il n’analyse point leurs livres et n’étudie point leurs procédés ; il ne définit point l’impression que leurs livres lui ont donnée en tant qu’œuvres d’art : il cherche seulement à bien expliquer et décrire ceux de leurs états de conscience et celles de leur idées qu’il s’est le mieux appropriés par l’imitation et par la sympathie. […] Il s’agirait de chercher, pour employer ses propres expressions, « quelles façons de sentir et de goûter la vie il propose à de plus jeunes que lui » — ou à ceux de sa génération.

2102. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Une admirable histoire, racontée par Hérodote, montre à quel point les Grecs croyaient le droit des Suppliants sacré pour les dieux, — Pactyas, le Lydien, chef d’une révolte contre les Perses, s’était enfui devant leur armée, et il avait cherché un refuge chez les Cyméens. […] Danaos retourne en hâte vers la ville, pour y chercher du secours : ses filles essayent de le retenir : « Père !

2103. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

S’il est complice, il fait un métier plus honteux que la honte ; c’est au lazaret du dictionnaire qu’il faut chercher le nom qu’il mérite. […] Voici l’heure du Palais ; il cherche sa serviette et ne la trouve pas ; il crie, sonne, tempête ; puis, tout d’un coup, s’apaise, se ravise, et sort.

2104. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Je cherche vainement le sens de cet énigmatique personnage : il garde, dans son agitation, la physionomie immobile d’un masque courant et intriguant, à travers une foule. […] J’ai beau chercher, je ne trouve pas la moralité de ce moraliste.

2105. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Mais ce fut surtout dans le jeu terrible des batailles que ce génie extraordinaire l’allait chercher, et qu’il remettait en question coup sur coup les magnifiques résultats obtenus. […] Il cherche à frapper quelque grand coup comme à Ulm, et il n’aboutit qu’au combat brillant de Somosierra.

2106. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

N’ajoutez rien à mes injustices ; cherchez plutôt à l’en dédommager ; faites tomber sur moi tout son ressentiment, mais que vos bontés lui servent de dédommagement. […] Je cherche d’abord de la probité jusque dans mes plus faibles liaisons.

2107. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

« Le plaisir est aujourd’hui la dernière branche de votre éducation, lui écrit ce père indulgent ; il adoucira et polira vos manières, il vous poussera à chercher et enfin à acquérir les grâces. » Mais, sur ce dernier point, il se montre exigeant et sans quartier. […] Sans l’observation directe et l’expérience, ils seraient inutiles et même induiraient en erreur autant qu’une carte géographique pourrait le faire, si l’on voulait y chercher une connaissance complète des villes et des provinces.

2108. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Avec une intelligence qui se formait et s’étendait chaque jour, avec une aptitude d’esprit qui pouvait s’appliquer à bien des objets, mais sans aucun de ces talents et de ces dons impétueux qui se déclarent d’eux-mêmes, il cherchait son propre emploi ; et tâtonnait un peu sur sa direction. […] Malgré ces défauts que je ne cherche pas à dissimuler, et quoiqu’elle reste assez difficile à lire dans toute sa continuité pour les esprits qui ne sont pas très sérieux et attentifs, l’Histoire de M. 

2109. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Je ne l’ai point voulu chercher parmi les hommes, parce qu’il manque toujours à leur commerce je ne sais quelle douceur qu’on rencontre en celui des femmes ; et j’ai cru moins impossible de trouver dans une femme la plus forte et la plus saine raison des hommes, que dans un homme les charmes et les agréments naturels aux femmes. […] Ninon cherche à procurer au savant calviniste toutes les ressources dont elle dispose : « Il a trouvé ici de mes amis qui l’ont jugé digne des louanges que vous lui donnez.

2110. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Le cardinal de Tournon, l’ayant connu à Rome et apprécié pour ses qualités studieuses et morales, parla de lui à la Cour, lorsque le roi Henri II cherchait un précepteur pour ses deux fils, les ducs d’Orléans et d’Anjou (depuis Charles IX et Henri III), et Amyot fut choisi (1554). […] par l’aimable saint François de Sales, si on se l’imagine un seul moment jeune, non encore saint, helléniste et amoureux : Et sur le commencement du printemps, que la neige se fondoit, la terre se découvroit et l’herbe dessous poignoit ; les autres pasteurs menèrent leurs bètes aux champs : mais devant tous Daphnis et Chloé, comme ceux qui servoient à un bien plus grand pasteur ; et incontinent s’en coururent droit à la caverne des Nymphes, et de là au pin sous lequel étoit l’image de Pan, et puis dessous le chène où ils s’assirent en regardant paitre leurs troupeaux… puis allèrent chercher des fleurs, pour faire des chapeaux aux images (le bon Amyot, par piété, n’a osé dire : pour faire des couronnes aux dieux), mais elles ne faisoient encore que commencer à poindre par la douceur du petit béat de Zéphyre qui ouvroit la terre, et la chaleur du soleil qui les échauffoit. » Si vous croyez que ce petit béat de Zéphyre soit dans le grec, vous vous trompez fort ; c’est Amyot qui lui prête ainsi de cette gentillesse et de cette grâce d’ange, en revanche sans doute de ce qu’il n’a osé tout à côté appeler Pan et les Nymphes sauvages des dieux.

2111. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

De retour d’Allemagne à Genève, s’y étant marié, comme on a coutume de le faire de bonne heure dans son pays, Mallet cherchait une voie à ses goûts et à ses ardeurs d’étude et de polémique. […] Tous mes soins se portaient donc à présenter la vérité, mais sans la rendre effrayante ; de ce qui n’avait été qu’un tumulte, j’en faisais un tableau ; je cherchais et je saisissais, dans la confusion de ces bouleversements du sanctuaire des lois, les traits qui avaient un caractère et un intérêt pour l’imagination.

2112. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Un jour qu’il cherchait un mot, une acception pour son Lexique roman, un de ses jeunes travailleurs, qui était d’Abbeville, entra, et, entendant de quoi il était question, trouva le sens aussitôt. — « Ah ! […] Raynouard, en prenant Caton pour thème, n’y cherchait également qu’une occasion de protester contre les tyrans du jour, et d’appliquer, mais pour lui seul, quelques leçons de stoïcisme.

2113. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Necker, elle n’a plus de regret ; elle le voit souvent à Paris et à Saint-Ouen ; à première vue, elle le préfère à tous les encyclopédistes, économistes et autres ; elle l’étudie et cherche à se rendre compte par degrés de son originalité, de son genre et de sa mesure d’agrément : Ce M.  […] La sottise, selon lui, est comme ce premier vêtement de peau que Dieu fit à Adam et à Ève avant de les chasser du Paradis : « Cette robe de peau qui doit couvrir notre nudité, ce sont les erreurs agréables, c’est la douce confiance, c’est l’intrépide opinion de nous-mêmes ; dons heureux auxquels notre corruption a donné le nom de sottise, et que notre ingratitude cherche à méconnaître. » Et il énumère tous les trésors qui y sont renfermés.

2114. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Aussi cherche-t-il une arrière-pensée à cette curiosité. […] Quelqu’un qui cherchait aussi malin que soi.

2115. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

il faut chercher et trouver la raison de cela ! […] Nulle d’affaires, comme je l’ai dit plus haut, l’ambassade d’Espagne n’eut d’autre importance politique que des mariages entre des enfants, et sans ces stupéfiantes adorations à Dubois, qui jurent si cruellement avec le caractère connu de Saint-Simon, de cet homme qui semblait fait d’un seul morceau comme un bloc de granit volcanisé, il n’y aurait rien à y chercher… Le portrait du roi et de la reine d’Espagne, l’esquisse du grand portrait des Mémoires, ne fait point partie des dépêches de l’ambassadeur, et il est rejeté à la fin du volume.

2116. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Quant aux preuves à l’appui de l’opinion triomphante qu’ils proclament, c’est presque uniquement en Allemagne que les hommes du parti ultramontain vont les chercher, quoiqu’elles n’y soient pas plus qu’ailleurs. […] Son livre atteste des lectures immenses, une grande placidité de pensée, le sentiment de la dignité humaine ; mais des vues, du mouvement, nous en avons vainement cherché.

2117. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

« Car à peine obtenu, ce bonheur, si ardemment, si uniquement désiré, effraye l’âme de son insuffisance ; en vain elle s’épuise à y chercher ce qu’elle avait rêvé ; cette recherche même le flétrit et le décolore ; ce qu’il paraissait, il ne l’est point ; ce qu’il promettait, il ne le tient pas : tout le bonheur que la vie pouvait donner est venu, et le désir du bonheur n’est point éteint. […] Il n’y chercha point la règle, mais l’occupation de sa vie.

2118. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Cette prédominance exclusive du théâtre d’Athènes, à l’époque même où le drame ressemblait le plus au dithyrambe, explique assez comment Pindare, contemporain d’Eschyle, dut chercher une autre voie et s’abstenir du théâtre, malgré l’erreur du compilateur Suidas, qui, en dénombrant ses ouvrages, lui attribue dix-sept tragédies. […] Mais, si on pense que ce Darius invoqué par les Perses, que ce protecteur cherché dans le tombeau n’avait pu lui-même entamer la Grèce, qu’il avait vu l’élite de ses soldats dispersée à Marathon, qu’il n’avait enfin sur son insensé successeur que l’avantage d’un moindre désastre, quel devait être pour l’orgueil tout récent des vainqueurs de Salamine et de Mycale l’effet magique de cette conjuration dernière proférée par le désespoir de leurs ennemis vaincus !

2119. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

On se rappelle à Paris la malencontreuse journée où il essaya de répondre à Lamartine au moment de la grande défection de celui-ci : c’était, nous assuraient les témoins, un singulier et triste spectacle que, dans une situation où pourtant il y avait, rien qu’avec du bon sens, tant et de si bonnes choses à dire, de voir un orateur aussi habile, une langue aussi dorée et aussi fine que l’est Villemain, balbutier, chercher ses mots et ses raisons ; on aurait cru qu’il n’osait frapper par un reste de respect pour le génie littéraire ; que l’ombre de ce génie, un je ne sais quoi, le fantôme d’Elvire debout aux côtés du poëte et invisible pour d’autres que pour l’adversaire, fascinait son œil et enchaînait son bras.

2120. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Feuillet de Conches a cherché à prendre sa revanche en étendant de préférence ses dissertations et apologies sur les parties dernières de la Correspondance qui peuvent faire doute encore, tandis que c’étaient surtout les lettres de la première partie qu’il s’agissait de justifier, et de représenter dans des autographes sincères, s’il pouvait en exister de tels en regard de ceux que M. d’Hunolstein avait produits et qui ont été convaincus de fausseté.

2121. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « APPENDICE. — M. DE VIGNY, page 67. » pp. -542

Voici l’article sur Cinq-Mars, tiré du Globe, 8 juillet 1826 : Pendant que Richelieu, vainqueur des grands et des calvinistes au dedans du royaume, et de la maison d’Autriche au dehors, poursuivait tout ensemble, dans cette triple voie de l’organisation intérieure, de la religion et de la politique, les plans tour à tour conçus et ébauchés par Louis XI contre la féodalité, par François Ier contre la réforme, et par Henri IV contre la postérité de Charles-Quint, Louis XIII, indolent et mélancolique, renfermé dans ses maisons de plaisance, cherchait à tromper son ennui par des jeux puérils ; son goût le plus prononcé était d’élever et de dresser des oiseaux.

2122. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

Celle-ci pourtant n’est pas là à ce degré de pureté et de simplicité première qui constitue la perfection classique ; cette perfection sans trace d’effort et sans surcharge aucune, il faut la chercher sous le ciel d’Athènes, dans la beauté idéale et légère des temples, dans l’admirable et discret accord des lignes monumentales avec les lignes naturelles du paysage et des horizons.

2123. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. Lettres philosophiques adressées à un Berlinois »

Il ne faut pas chercher ici la rigueur d’un développement systématique : je cause en liberté, je n’enseigne pas.

2124. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Préface »

Mais c’est le seul moyen de ne pas construire à faux après avoir raisonné à vide, et je me promis que, pour moi du moins, si j’entreprenais un jour de chercher une opinion politique, ce ne serait qu’après avoir étudié la France.

2125. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

Pour rien, pour un bibelot d’étagère, il devient jaloux du passé de sa maîtresse, cherche un duel absurde et y est tué.

2126. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « George Sand. »

Il se peut que ses romans, mal compris, soient pour quelque chose dans les erreurs de Mme Bovary ; mais alors c’est aussi grâce à eux qu’il lui reste assez de noblesse d’âme pour chercher un refuge dans la mort.

2127. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Je voudrais, en effet, après avoir dit ce que nous a donné la littérature pendant la dernière année, chercher ce qu’elle nous donnera dans le cours de l’année qui commence.

2128. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « L’exposition Bodinier »

Mais cherchez pourquoi.

2129. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Kahn, Gustave (1859-1936) »

Cette petite école cherche donc la forme la plus capable de rendre les tâtonnements, les changements de résolutions, les subites décisions qui sont l’« entrclac » tracé actuellement par la plupart des cerveaux.

2130. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre X. Zola embêté par les jeunes » pp. 136-144

Ç’a toujours été le droit des artistes, parvenus, tard ou tôt, à la plus conforme expression de leur tempérament, de ne point chercher encore une orientation différente.

2131. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 312-324

Intrépides seulement lorsqu’il s’agit de débiter des maximes, ils n’ont pas rougi d’évoquer des Ombres, & de chercher, dans les tombeaux, un asyle contre l’indignation publique & les poursuites de l’Autorité.

2132. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Mais, cher Damon, loin de vous écouter, Quand follement vous cherchez à détruire Des nœuds sacrés ; quand je vous vois lutter Contre le jour qui peut seul vous conduire, Les plus beaux Vers ne peuvent me séduire, Et dans les miens je dois les réfuter.

2133. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre II. Bovarysme essentiel de l’être et de l’Humanité »

Se diviser à l’infini, associer selon les proportions les plus variées le sujet, avec l’objet, se faire l’acteur de toutes les aventures afin d’en être le spectateur, tel apparaît le vœu de l’être phénoménal, à la fois inventeur et deviner d’énigme, auteur des charades sans nombre dont il cherche et divulgue le sens.

2134. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Nous avons fait actrice, cantatrice, bienfaitrice, et nous reculons devant autrice 79, et nous allons chercher le même mot latin grossièrement anglicisé et orné, comme d’un anneau dans le nez, d’un grotesque th.

2135. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean de Meun, et les femmes de la cour de Philippe-le-Bel. » pp. 95-104

Les moines, si puissans du temps de le Meun, cherchèrent à le perdre.

2136. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Montmaur, avec tout le Parnasse Latin & François. » pp. 172-183

Des préaux a fait mention de lui : Tandis que Pelletier, crotté jusqu’à l’échine, S’en va chercher son pain de cuisine en cuisine, Sçavant en ce métier, si cher aux beaux-esprits, Dont Montmaur autrefois fit leçon dans Paris.

2137. (1867) Le cerveau et la pensée « Avant-propos »

Nous voyons un Paganini obtenir sur la corde unique d’un violon des effets qu’un artiste vulgaire chercherait en vain sur un instrument complet, fût-il l’œuvre du plus habile des luthiers ; nous voyons Duprez sans voix effacer par l’âme tous ses successeurs.

2138. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

Non-seulement il s’étudiait à inspirer à ses amis un respect profond pour les œuvres des grands hommes, mais il voulait toujours qu’au lieu de se rebuter des défauts d’une production médiocre, on cherchât dans un livre, dans une gravure, dans le plus faible et le plus pâle essai, une étincelle de vie….

2139. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

Comment se fait-il que notre prodigieux amour de la patrie aille toujours chercher ses mots dans un dictionnaire étranger ?

2140. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Et cette poule qui a mené ses poussins au milieu de la scène, et qui a cinq ou six petits comme la mère aux pieds de laquelle elle cherche sa vie, a six à sept enfants ; et cette petite fille qui leur jette du pain, et qui les nourrit.

2141. (1767) Salon de 1767 « De la manière » pp. 336-339

Si vous cherchez l’élégance, le svelte aux dépens de ce caractère, votre élégance sera fausse, vous serez maniéré.

2142. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 3, que l’impulsion du génie détermine à être peintre ou poëte, ceux qui l’ont apporté en naissant » pp. 25-34

C’est le génie de ces grands hommes qui les a été chercher, pour ainsi dire, dans la maison de leurs parens, afin de les conduire sur le Parnasse.

2143. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 24, objection contre la solidité des jugemens du public, et réponse à cette objection » pp. 354-365

C’est ainsi que les sçavans en histoire blâment Varillas, parce qu’il se trompe à chaque page, quand les lecteurs qui ne cherchent que de l’amusement dans un livre, le louent à cause de ses narrations amusantes et de l’agrément de son stile.

2144. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Faguet, ce sont précisément les grands écrivains qui, je ne dis pas toujours, mais assez souvent, n’ont pas besoin de se corriger et perdent à se corriger. » J’ai beau chercher, je l’avoue, je ne vois pas quels sont ces grands écrivains.

2145. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Alaux. La Religion progressive » pp. 391-400

D’un autre côté, en tant qu’invention, que système religieux, — et un système religieux est loin d’être une religion encore, — la Religion progressive, — même à nos yeux, à nous, catholiques, qui, comme ce grand siècle marcheur, ne cherchons pas la vérité sur toutes les routes, parce que nous savons où elle se tient, immobile et rayonnante !

2146. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Après lui avoir accordé — trop accordé — les dons étincelants de la verve, de l’expression, de l’improvisation inouïe et de la patience qui cherche l’idéal, plus étonnante encore, Wallon, ce malin terrible, refuse à Cousin la seule chose à laquelle Cousin ait prétendu toute sa vie, — il lui refuse d’être philosophe.

2147. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VII »

J’envie mon ami Emile Hinzelin, qui s’est donné le plaisir de chercher, dans cette petite ville des Ardennes, les premières traces de notre maître vénéré.

2148. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XV. De Tacite. D’un éloge qu’il prononça étant consul ; de son éloge historique d’Agricola. »

Il semble que Tacite, fatigué des émotions douloureuses et profondes que lui a données l’indignation du crime et le spectacle de la cour d’un tyran, cherche, pour écarter ces images, à se reposer sur les sentiments les plus doux de la nature : c’est la sensibilité d’un grand homme qui tout à la fois vous attendrit et vous élève.

2149. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre III. Trois espèces de jurisprudences, d’autorités, de raisons ; corollaires relatifs à la politique et au droit des Romains » pp. 299-308

Voilà pourquoi les hommes d’aujourd’hui sont portés naturellement à considérer les choses d’après les circonstances les plus particulières qui peuvent rapprocher les intérêts privés d’une justice égale ; c’est l’æquum bonum, l’intérêt égal, que cherche la troisième espèce de raison, la raison naturelle, æquitas naturalis chez les jurisconsultes.

2150. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

— Soyez certain, dit-il encore à propos de quelques manèges qu’il voit se pratiquer autour de lui, que cela ne me fera pas prendre un moment d’humeur ; mais je vous avoue que je voudrais que mon caractère pût se prêter à un peu de hauteur, qui, quand elle sera jointe avec de la sagesse et de la raison, fera toujours, je crois, un bon effet ici ; je sens que cette qualité me manque, mais je ne chercherai pourtant pas à affecter de l’avoir, parce que, ne l’ayant pas intérieurement, il serait impossible que je l’affectasse si bien que le naturel ne me trahît souvent ; et je pense, pour cette raison, qu’il ne faut jamais se proposer un système de conduite qui ne s’accorde pas avec le caractère qu’on a ; car, celui-ci venant à démentir le système comme il arrive toujours en ce cas, la conduite d’un homme ne paraît plus qu’une bigarrure tissu d’inégalités, ce qui est, je crois, fort préjudiciable à la réputation, et par conséquent aux affaires. […] N’y voyons nous-mêmes que ce qu’il y cherchait avant tout : c’était un écheveau facile qu’il se donnait à dévider chaque jour, ne sachant lequel de celui-là ou de l’autre serait le plus court ou le plus long. […] J’y cherche en vain une seule pièce qui soit un petit chef-d’œuvre et de tout point excellente.

2151. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Mme Roland, qui trouvait ce roman joli, et qui précisément y cherchait avec un secret plaisir les mœurs d’une classe qu’elle détestait, serait devenue pourpre, si elle avait lu le feuilleton de Mlle de Meulan, et aurait du coup été guérie. […] Un jour, peu après son retour de Plombières, où elle avait en vain cherché quelque soulagement, comme la conversation, près d’elle, s’était engagée et roulait depuis quelque temps sur la question de savoir si l’individualité persiste après la mort ou si l’âme s’absorbe dans le grand Être, elle sortit de son abattement déjà extrême, et, d’une voix par degrés raffermie, résumant les diverses opinions, elle conclut avec vivacité et certitude pour la persistance de l’âme individuelle au sein de Dieu100 Le 1er août 1827, au terme de sa lente maladie, à dix heures du matin, elle pria son mari de lui faire quelque bonne lecture ; il lui lut une lettre de Fénelon pour une personne malade, et, l’ayant finie, il passa à un sermon de Bossuet sur l’immortalité de l’âme : pendant qu’il lisait, elle expira. […] On l’y pouvait trouver un peu rude d’abord ; sa raison inquisitive, comme elle dit quelque part, cherchait le fond des sujets ; mais l’intérêt y gagnait, les idées naissaient en abondance, et, sans y viser, elle exerçait grande action autour d’elle.

2152. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Nous chercherons à la combattre, ainsi que toute la routine, partout où elle se trouvera. […] Claude Bernard, dont le nom a été invoqué dans cette discussion et qui s’est fait respecter des deux parts, dit un mot qui me paraît la règle la plus sage : « Quand je suis dans mon laboratoire, je commence par mettre à la porte le spiritualisme et le matérialisme ; je n’observe que des faits, je n’interroge que des expériences ; je ne cherche que les conditions scientifiques dans lesquelles se produit et se manifeste la vie. » Ce sont là des principes de conduite qui font renseignement scientifique irréprochable à tous les points de vue. […] Ce jeune homme, il est un croyant au contraire, soit qu’il s’éprenne de nobles fantômes, pour des idées plus grande que nature, soit que répugnant aux croyances proprement dites et ne voulant se fier qu’aux résultats de la science et de l’examen, il y adhère avec ferveur, avec désintéressement et sacrifice ; et que se privant même de tous les motifs extra-humains et surnaturels de récompense, il ne cherche la satisfaction que dans une sorte de stoïcisme un peu âpre et rigide qui est une manière de religion aussi.

2153. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Comment chercher une alliance politique organique dans une si vigilante inimitié ? […] Essayons d’en décomposer les éléments et d’en chercher une solution compatible avec le rétablissement de l’équilibre et avec le maintien de la paix en Europe. […] L’Italie cherchait les occasions de devenir libre et grande.

2154. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Avec quelque chose de superficiel et de frivole, ou tout au moins de moyen, la littérature prit au monde le goût d’une simplicité brillante, très cherchée et très aisée, qui imite le naturel et qui est parfois tout le contraire : il fut difficile de n’avoir pas d’esprit, et les plus grands seuls de nos écrivains y parvinrent. […] Si les femmes font un peu les renchéries, les hommes, après avoir poussé les beaux sentiments et cherché le fin du fin, ne haïssent pas de rire gros, comme des ruelles ils vont aux cabarets. […] C’est un contresens que d’y chercher, comme Cousin, la peinture du monde réel : ce sont des manuels de civilité, et lorsqu^il s’y trouve des portraits, le rude naturel en est systématiquement éliminé, et tout le tempérament qui résiste au dressage mondain.

2155. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

. — Aux gestes exagérés des bras, qu’il reprochait à l’instant aux acteurs, Wagner oppose des mouvements plus modérés : « Nous pensâmes, dit-il, qu’une simple élévation du bras ou un mouvement caractéristique de la main ou de la tête, suffirait à exprimer les émotions de l’acteur. » A cette immobilité contre nature du chanteur, à cette situation étrange où se trouvent les acteurs, dans les ensembles des opéras, a cette nécessité enfin de parler devant le public ou de se dérober aux trois-quarts à sa vue, Wagner remédie par une simple attitude, basée sur l’observation de la nature : « Nous tirâmes, dit-il, de la passion même du dialogue le changement de poses que nous cherchions : nous avions observé que les accents les plus pathétiques de la fin d’une phrase donnaient lieu naturellement à un mouvement de la part du chanteur. « En effet, la force de l’expression se porte toujours à la fin d’une phrase, et, même dans la conversation ordinaire, nous faisons involontairement un geste pour ponctuer en quelque sorte le sens de notre discours (tome X, 389 et sq.) « Ce mouvement fait faire à l’acteur un pas en avant et, en attendant la réponse, il tourne à demi le dos au public ; ce mouvement le montre en plein à son partenaire : celui-ci, en commençant sa réponse, fait aussi un pas en avant, et, sans être détourné du public, il se trouve face à face avec le premier. » Ce jeu de scène paraîtra bien simple et indigne d’explication à nos critiques qui n’y verront « qu’un truc » comme un autre. […] Dans les tableaux fixes, la lumière seule se modifie soit dans l’élévation du Gral au premier et au troisième, soit dans la radieuse intervention de la prairie. — Cette première distinction faite, cherchons les principaux traits qui constituent l’action des décors sur l’œil et pourquoi sont provoquées les impressions toutes premières et inconscientes. […] Un seul instant, quand il tombe évanoui, et quand elle court vers la source pour y chercher de l’eau, une sorte de douceur s’est répandue sur elle, mais ce n’est qu’un éclair : elle se détourne tristement devant le regard étonné de Gurnemanz.

2156. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

Je chercherai l’électuaire. […] Sans chercher l’oasis ni les Kiefs d’avenir. […] Le jeune ami du marié qui va chercher la mariée ; et la jeune amie de la mariée qui va chez le mari.

2157. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

I Quand ce livre de Proudhon parut1, des journaux, qui cherchent partout des publicités de ricochet, donnèrent des fragments de ce livre dont ils firent l’affaire en faisant la leur, mais ce fut tout. […] Bien peu, au milieu de tout cela, se donneront la peine d’aller chercher l’organisme d’une grande et forte théorie, qui aurait pu faire, en France, de Proudhon, ce que Hégel et Feuerbach sont en Allemagne, s’il n’avait pas été Proudhon et s’il y avait quelque chose de défini, d’exposé, de coordonné sous ces appareils d’école, de raisonnements, de vocables et de pédantismes, — s’il y avait enfin la moindre petite et honorable bête, sous ces énormes bricoles et caparaçons d’éléphant ! […] On cherche vainement dans son livre qui s’intitule : « La Justice dans la Révolution et dans l’Église », une définition qui soit nette et une théorie de la justice.

2158. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Nous le prendrons dans la fosse commune de l’erreur où il a roulé et nous chercherons ce que le poète — le poète uniquement — est devenu dans sa chute, et s’il est présentement quelque chose de plus que le Quasimodo de son génie. […] Pour cette raison, qui n’est pas la seule, du reste, il n’y a point à chercher dans le recueil actuel des effets nouveaux, des beautés patiemment obtenues par une étude sévère à soi-même, en deux mots, un Hugo inconnu dans le Hugo que nous connaissons. […] J’y ai cherché, selon l’indication du poète, le commencement d’un grand poëme qui doit s’achever, mais une composition pourtant, une composition intégrale, car, ainsi que le dit M. 

2159. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Le résultat cherché est donc atteint ». […] Moréas le protéique n’est plus même « roman » : il a rencontré Malherbe, et Racine « en qui nous devons chercher les règles du vers et le reste ». […] « Libre de ne la considérer que comme un pur poème, élevé avec des éléments scientifiques, à qui cherche avant tout de la poésie en un livre de vers. […] Il n’est de nouveau que la Science et la Vie, et s’il vous faut du Mystère, cherchez-en la dedans, et vous en trouverez ! […] Les Jeunes, hésitants, cherchent une Formule, neuve et féconde.

2160. (1929) Amiel ou la part du rêve

On ne cherchera pas ici une biographie complète et définitive. […] Il y éprouvait la tristesse d’un génie qui n’a plus de patrie, et qui, sous le voile abaissé de lourdes paupières, la cherche en lui-même ; la figure qui occupe le passage entre la nature et la pensée ; un vaincu de la vie active, un héros du monde intérieur. […] L’influence de Schelling, dans ces années quarante, était faible ; il ne faut pas plus la chercher sur Amiel que sur Secrétan, ou sur Félix Ravaisson, ce Français que le Vaudois avait rencontré en 1836 dans le cabinet du penseur. […] Vinet et Töpffer n’avaient ni cherché, ni cru sentir l’autre appel d’air, le grand, le dangereux, l’invincible, celui de Paris. […] Il n’alla pas chercher en France ou en Italie du soleil et des sursis, et, dans l’hiver genevois, il fit jusqu’au bout ses leçons.

2161. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

* * * * * À étudier les écrivains belges d’expression française de ces trente dernières années, leurs vies, leurs œuvres, on s’aperçoit que la plupart sont venus en France chercher la culture latine. […] Cette remarque s’applique particulièrement, sinon exclusivement, aux romanciers flamands ; ne cherchez point en leurs œuvres d’études de caractère, de complications sentimentales : leur psychologie reste courte, pour ne pas dire inexistante. […]        Et je t’adore, et je cherche en mon cœur        Des paroles qui soient,        Comme ta grâce et ta beauté divines. […] Dans Le Trésor des Humbles, livre de miséricorde et d’amour, Maeterlinck cherche encore sa loi morale. […] Tel le poète des Soirs, des Débâcles, des Flambeaux noirs, Maeterlinck subit, dans sa jeunesse, une crise religieuse : ses Serres chaudes, puis ses drames attestent le découragement d’une âme athée qui cherche vainement le salut.

2162. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

La convenance demande qu’on dise simplement à un laquais, donez des siéges, sans aler chercher le détour de lui dire ; voiturez-nous ici les comodités de la conversation. […] Ceux qui cherchent trop l’ornement dans le discours tombent souvent dans ce défaut, sans s’en apercevoir ; ils se savent bon gré d’une expression qui leur paroit brillante et qui leur a couté, et se persuadent que les autres en doivent être aussi satisfaits qu’ils le sont eux mêmes. […] L’euphémisme est une espèce d’allusion, avec cette diférence qu’on cherche à éviter les mots qui pouroient exciter quelque idée triste, dure, ou contraire à la bienséance. […] Ainsi dans les paraboles, dans les fables, dans les allégories, il y a d’abord un sens litéral : on dit, par exemple, qu’un loup et un agneau vinrent boire à un même ruisseau : que le loup aïant cherché querèle à l’agneau, il le dévora. […] Quand on a trouvé le signe éxact d’une idée, on n’en cherche pas un autre.

2163. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Le rêve d’être grand me brûlait de son feu D’incarner l’Idéal dans des œuvres sublimes, Et j’en venais chercher le secret sur tes bords, Noble fleuve, et parmi les ombres de tes morts, Dont ce dur Art a fait ses illustres victimes. […] En dépit des grands noms de Balzac et de George Sand, il est visible que, sous la monarchie de Juillet, le roman cherche sa voie. […] L’explication de nos malheurs d’il y a soixante ans, ne la cherchons pas ailleurs, et reconnaissons dans le romancier un historien des mœurs, d’autant plus significatif qu’il ne poursuit la démonstration d’aucune thèse. […] Étant donné le caractère de Guillaume II, il faut, semble-t-il, chercher la cause d’une pareille intempérance de langage dans sa névropathie foncière de dégénéré supérieur et reconnaître là une décharge, comme un exutoire d’une obsédante anxiété. […] Balzac, que l’on rencontre toujours quand on cherche à dégager les lois profondes de la vie sociale, écrivait, dans la préface de la Comédie humaine ces phrases que je ne me lasse pas de citer : « … La société ressemble à la nature.

2164. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Il faut regarder de plus près ce monde, et, sous les idées qui se développent, chercher les hommes qui vivent ; c’est le théâtre qui, par excellence, est le fruit original de la Renaissance anglaise, et c’est le théâtre qui, par excellence, rendra visibles les hommes de la Renaissance anglaise. […] Ce que les Grecs et les Latins, inventeurs de celui-ci, ont cherché en toutes choses, c’est l’agrément et l’ordre. […] VI Considérons les différents personnages que cet art si appliqué à la peinture des mœurs réelles, et si propre à la peinture de l’âme vivante, va chercher parmi les mœurs réelles et les âmes vivantes de son temps et de son pays. […] Ainsi conçu, l’amour devient une chose presque sainte : le spectateur n’a plus envie de faire le malin et de plaisanter ; elles songent non à leur bonheur, mais au bonheur de celui qu’elles aiment ; c’est le dévouement qu’elles cherchent, et non le plaisir. « On m’appela en hâte, dit Euphrasie à Philaster en lui contant son histoire87, pour vous entretenir ; jamais homme, —  soulevé tout d’un coup d’une hutte de berger jusqu’au trône, —  ne se trouva si grand dans ses pensées que moi. […] Après que vous fûtes parti, —  je rentrai dans mon cœur et je cherchai — ce qui le troublait ainsi ; hélas !

2165. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Je ne cherche pas, on le croira sans peine, à triompher de cette différence et de cette discorde intestine des deux frères, et je ne donnerai même pas la préférence au plus vertueux sur l’autre comme ministre. […] Pour moi, qui ne cherche que l’homme moral en lui et l’écrivain philosophe, je me bornerai à remarquer qu’il échoua dans cette carrière active.

2166. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Pelleport ne cherche pas à se donner dans son récit un enthousiasme qu’il n’a pas. […] Dès les premiers jours, dans une abbaye où l’on s’arrête et où se trouvent entassés un grand nombre de blessés et de malades, il entre avec quelques officiers du 18e pour y chercher les siens : Je les fis mettre sur les voitures des cantinières : ils périrent tous avant d’arriver à Smolensk.

2167. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

On ne saurait la chercher dans une forme de poésie qui lui aurait été propre : il n’a rien inventé en ce genre, et la ballade, dont il use si bien, florissait avant lui depuis plus d’un siècle. […] c’est toute sa réponse. — On a cherché quelle était au juste l’originalité de Villon dans cette charmante pièce qui, seule, suffirait à assurer son renom.

2168. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Ce déchet l’a radoucie au point de la rendre plutôt agréable, car elle a de l’esprit et de bonnes manières ; mais vous jureriez, à voir l’agitation de sa personne et les effrois qu’elle ne peut cacher, qu’elle a signé un pacte avec le malin et qu’elle s’attend à être citée dans la huitaine, à l’échéance. » La sagacité de Walpole, d’ordinaire si pénétrante, semble l’avoir ici trompé, et il prête à l’activité de Mme de Luxembourg et à son goût pour les plaisirs de la société un sens plus profond qu’il n’en faut probablement chercher. […] je ne voudrais pas encore une fois m’enfermer sans retour dans ces îles enchantées, dans ces cercles où tout l’homme ne saurait penser et vivre, où la femme elle-même n’était pas nécessairement plus aimable qu’on ne la rencontre, sans trop la chercher, en dehors de là : éternelle nature féminine qui recommence toujours, qui devine si tôt ce qui est bien, ce qui est mieux comme ce qui est pire, en même temps que ce qui est décent, et qui le rapprend sans enseigne et sans affiche à quiconque lui veut plaire ; devant qui la passion, la verve, la poésie, le naturel aujourd’hui avec tous ses risques et tous ses avantages peuvent oser plus que jamais se déployer !

2169. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Royer-Collard vivait à Paris au commencement de l’Empire dans un quartier central, du côté de la rue Montmartre (si je ne me trompe) ; sans être trop solitaire ni renfermé, il cherchait à se défendre des visites importunes. […] Enfin, si l’on avait demandé vers 1846, et sur des points très-différents de la sphère politique, quel était l’homme de France qui jouissait de plus de considération, on aurait de toutes parts répondu : « C’est le Chancelier. » Un doctrinaire éminent, et des plus réconciliés avec lui49, disait alors en très-bonne part : « Le Chancelier, c’est l’homme aux expédients, — non pas celui qui en cherche, mais celui qui en trouve. » Je n’aime pourtant pas ce mot d’expédients qui n’en dit pas assez pour caractériser cette capacité diverse et fertile, et l’ensemble d’une faculté judicieuse si remarquable et si rare à ce degré.

2170. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Que cherchez-vous donc chez lui, Souris friandes ? […] Dehèque serait venu à bout de la difficulté ; puis, à la rigueur, il eût pu reproduire la traduction latine de Visconti, que peu de personnes savent aller chercher à la fin de la Préface dit tome Vme de l’Anthologie de Bosch.

2171. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

. — Et pour en finir avec toutes ces prêcheries vertueuses sur Mme Favart et avec ceux qui seraient tentés de les renouveler, je mettrai ici la page de M. de Lauraguais, que peu de gens iraient chercher ailleurs et qui sent à pleine gorge son xviiie  siècle : il ne songe qu’à donner une preuve de la confusion d’idées de l’abbé de Voisenon, à la fois libertin indévot, scandaleux, et avec cela scrupuleux sur un seul point qui était de ne pas manquer à dire son bréviaire ; or voici ce dont M. de Lauraguais fut témoin comme bien d’autres et ce qu’il raconte : « Personne n’ignore que Favart, sa femme et l’abbé de Voisenon vivaient en famille, et furent pères de Gertrude, de l’Anglais à Bordeaux, sans compter d’autres enfants. Mais l’auteur de la Chercheuse d’esprit n’avait jamais cherché qu’à vivre ; il était cynique ; et, quoiqu’il eût du talent, il dédaignait toute espèce de réputation : c’était fort commode à l’abbé de Voisenon, qui précisément, enchanté par Mme Favart, était parvenu à l’ensorceler au point de lui faire adopter quelques-unes de ses idées et tous ses scrupules, de manière que, lorsqu’on était devenu familier dans la maison, voici le plaisir que Mme Favart vous procurait.

2172. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Il s’agissait pour le maréchal Soult, arrivé des premiers avec ses forces sur le plateau d’Austerlitz, de s’éclairer au loin sur sa droite, afin de s’assurer que les corps d’armée venus d’Italie sous les archiducs ne menaçaient pas le flanc de l’armée française et ne cherchaient pas à se réunir par la Hongrie avec le gros des Austro-Russes, On serait surpris de savoir avec quel petit nombre, avec quel chiffre réduit de sabres, mais d’autant plus mobiles, tous confiants, dociles à sa voix et aussi intelligents qu’impétueux, Franceschi s’acquitta de cette mission délicate et hardie. […] Lorsqu’on vint me chercher pour partir, lorsqu’il fallut me séparer de mon général, de mes compagnons d’infortune, leur faire mes adieux, les forces m’abandonnèrent ; je tombai dans les bras du général, je pressais son cœur contre le mien, je le baignais de mes larmes et je sentis couler les siennes : « Mon ami, me dit-il d’une voix émue, pars, va porter de mes nouvelles à mon Octavie, va travailler à me rendre à son amour. » Je m’éloignai de lui à ces mots et me sentis entraîné, comme malgré moi ; je descendis sans m’en apercevoir les marches de la tour ; je traversai les portes de l’Alhambra, et je me trouvai sous la croisée du général.

2173. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Comme on m’accordait en cette partie plus d’expérience et de lumières qu’aux députés étrangers à cette administration, on ne fut pas étonné des compliments de Barnave ; mais je compris ce qu’ils signifiaient, et je me prêtai volontiers à l’explication qu’il cherchait : il eut l’air, après la séance, de traiter particulièrement avec moi la même question, et nous restâmes seuls au comité. […] Je ne crois pas que la meilleure manière de servir la mémoire de Malouet soit d’exagérer ses mérites ni d’amplifier son influence, et encore moins de chercher auprès de lui une occasion banale de déclamer contre la Révolution ; mais il manquerait quelque chose à la connaissance de ces temps orageux, si on ne l’écoutait et si l’on ne tenait grand compte de son témoignage.

2174. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Il prend la tradition par où il peut, c’est là son côté faible ; il se raccroche à Jean Le Maire de Belges comme à un ancêtre ; il va le chercher à la frontière. […] À défaut du Roland devenu impossible, il y aurait eu moyen, j’imagine, d’aller choisir quelque grand fait, quelque épisode de nos chroniques nationales, de nos dernières guerres séculaires, comme les récits chevaleresques de Froissart en sont pleins ; quelque combat des Trente ; et, sans tant chercher, que n’est-on allé donner la main à la dernière chanson de geste de la seconde moitié du xive  siècle, à la chronique de Du Guesclin !

2175. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Mais, il faut le dire, avec toute l’estime qu’inspirent de semblables travaux, l’entière gloire littéraire d’une nation n’est pas là ; une certaine vie même, libre et hardie, chercha toujours aventure hors de ces enceintes : c’est dans le grand champ du dehors que l’imagination a toutes chances de se déployer. […] Les talents nouveaux et les jeunes espoirs n’ont plus trouvé de groupe déjà formé et expérimenté auquel ils se pussent vallier ; chacun a cherché fortune et a frayé sa voie au hasard ; plusieurs ont dérivé vers des systèmes tout à fait excentriques, les seuls pourtant qui offrissent quelque corps tant soit peu imposant de doctrine.

2176. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Tel, dans les portraits qu’il trace, se mire toujours un peu ; sous prétexte de peindre quelqu’un, c’est souvent un profil de lui-même qu’il cherche à saisir. […] C’est cette portion mobile qui a été ruinée du coup en juillet 1830 ; le je ne sais quoi de nouveau se cherche et ne s’est pas trouvé jusqu’ici.

2177. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

L’auteur cherche ainsi à introduire une sorte de pensée fixe et de loi dans ces perpétuelles et confuses révoltes du prétoire. Mais ce ne fut qu’en se rapprochant de l’Asie, en allant chercher dans l’Orient des exemples et des épouses, que les empereurs parvinrent à transporter ou à greffer quelque chose de la religion dynastique sur ce vieux tronc du patriciat romain.

2178. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

De bonne heure il avait pu voir la vie sous ses différents aspects ; il savait déjà le monde, et dans les lettres, dès qu’il y appliquerait son regard, il devait chercher de l’étendue et un libre horizon. […] Aujourd’hui que tout noble centre a disparu, et que la pensée, si elle veut être pure, cherche vainement un lieu désintéressé où se groupent avec charme et concert les activités diverses, ces souvenirs des foyers et comme des patries autrefois brillantes sont bien faits pour rappeler un moment le regard en arrière et le reposer.

2179. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

A force de voir Mme de Pontivy, de s’intéresser à ce mari en fuite, de chercher du moins à maintenir les biens, à force de visiter les gens du roi convoqués à l’Arsenal, et de rapporter son peu de succès à la cliente qu’il voulait servir, il l’aima, et ne put plus en douter un soir que son cœur, comme de lui-même, se trahit. […] Mme de Pontivy avait senti aussi s’agiter en elle quelque chose d’inconnu ; et quand elle fut seule et qu’elle en chercha le nom, et que celui d’amour vint à sa pensée, elle s’effraya et se jeta à genoux dans son oratoire en cachant sa face dans ses mains ; et le lendemain, dans la matinée, comme, sans se rendre compte, elle embrassait plus fréquemment sa fille, l’enfant réveilla son effroi en lui disant : « Pourquoi est-ce que vous m’aimez encore plus aujourd’hui ? 

2180. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

et avec quel soin il cherche à la réconcilier avec la bienséance. […] On ne s’avise guère d’aller chercher dans les poésies diverses de Corneille les stances suivantes que M. 

2181. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

                         … Colletet crotté jusqu’à l’échine S’en va chercher son pain de cuisine en cuisine… Cotin à ses sermons traînant toute la terre, Fend les flots d’auditeurs pour aller à sa chaire… Et tous les mauvais ouvrages qui sont livrés à notre dérision ne paraissent jamais dans l’idée abstraite de leur titre : ce n’est pas la médiocrité de la poésie que l’on conçoit, on voit le livre de rebut, sa reliure, ses feuillets ; c’est le triste bouquin que nous avons tant de fois rencontré sur le quai, « demi-rongé », ou « commençant à moisir par le bord », ou tout poudreux et recroquevillé. […] Ce prétendu père de la poésie noble ne cherche pas les périphrases ni les mots élégants.

2182. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

A l’apparition des Adages, tous les esprits qui cherchaient et attendaient se sentirent comme inondés de la grâce de l’antiquité. […] L’indignation est la seule passion où il aille de lui-même chercher une source de poésie : c’est le sentiment le plus accessible à la mollesse épicurienne et à la sécheresse intellectuelle ; l’Enfer s’explique par la révolte d’une chair délicate, et d’un esprit juste, devant la souffrance physique injustement infligée.

2183. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Cette vaste correspondance est le chef-d’œuvre de Voltaire ; si l’on veut l’avoir tout entier, et toujours le plus pur et le meilleur, il faut le chercher là, et non ailleurs. […] C’est là surtout qu’il faut chercher l’action et l’esprit de Voltaire.

2184. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

. — La richesse, une fois produite, chacun de ceux qui ont collaboré à sa production, capitaliste ou travailleur, cherche à se tailler dans la richesse produite la part la plus large possible, fût-ce au détriment de la masse. […] C’est l’individualisme du sauvage qui abat l’arbre pour avoir ses fruits ; c’est l’individualisme anarchiste du système de la « prise au tas » ; c’est, dans notre anarchie économique bourgeoise, l’individualisme de l’escroc, du vendeur à faux poids, du lanceur d’affaires véreuses, de tous ceux enfin qui cherchent, par n’importe quels moyens, à se tailler la part du lion ou du renard dans la richesse produite.

2185. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Quand ils cherchent à se représenter un point, ils se représentent les impressions que leur feraient éprouver des objets très petits. […] Quand on cherche à analyser ce sentiment, on constate qu’il se réduit soit à la conscience de la convergence des yeux, soit à celle de l’effort d’accommodation que fait le muscle ciliaire pour mettre l’image au point.

2186. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Au reste, il est moins intéressant de chercher, dans le développement d’un esprit supérieur, la trace de toutes les influences qui y ont aidé, qu’il ne résulte utile de considérer cet esprit dans ce qu’il a été et ce qu’il a produit ; puisque, aussi bien, — quelles qu’aient pu être les premières impressions d’un écrivain, ce n’est que grâce à un pouvoir intrinsèque d’en conserver en soi l’empreinte qu’il aura réussi à s’en organiser. […] Bourget, s’il n’avait cherché à être qu’instructif et s’était plu à nous servir, en guise de romans, d’arides traités de psychologie expérimentale.

2187. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Il est visible que la France, qui chasse les protestants, qui combat l’Europe coalisée, resserre ainsi son unité et cherche à se soustraire de plus en plus à l’influence du dehors, mais qu’elle va la ressentir par l’intermédiaire même de ces Français qu’elle a violemment déracinés. […] Ils s’attachent au général plus qu’au particulier ; ils cherchent dans l’individuel ce qui est universel ; ils conçoivent une sorte d’homme abstrait et éternel, qui est, pour ainsi dire, hors du temps et de l’espace et qui ne se modifie jamais qu’en apparence.

2188. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Je cherchais vainement cette œuvre dans tout ce que l’on a écrit à son sujet. […] Il cherchait un homme qui eût la puissance et la volonté de l’aider : « Si je trouvais un prince ayant dans l’âme assez d’idéal pour me comprendre, assez de grandeur pour m’aider de sa puissance, — l’avenir de l’art serait assuré. » Trouverez-vous mauvais, Elisabeth, que j’aie considéré ces belles paroles comme un appel du destin adressé à moi, à moi !

2189. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

» Cela dit, le talent l’emporte : ce n’est pas l’intérêt de l’action, souvent fausse ou vide, qu’il faut chercher dans le drame de M.  […] Au cinquième acte, la comédie perd la tête et cherche son dénouement sans y voir, en se heurtant à toute sorte d’incidents choquants et de péripéties impossibles.

2190. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Point de réplique, c’est son dernier mot : et, ce soir même, elle reviendra chercher la fillette. […] Elle vient d’envoyer Adrienne chercher des joujoux dans la voiture qui l’a conduite au château ; elle se penche à la croisée et s’écrie que l’enfant vient de tomber entre les pieds des chevaux.

2191. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Puis, un incident heureux les ayant rapprochés, la fusion se fit, il prit insensiblement en main ce génie qui cherchait encore sa vraie voie. […] Ici encore Goethe garde bien son caractère de curieux qui étudie et qui cherche à s’expliquer naturellement les êtres et les choses.

2192. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Et d’abord ne cherchez point dans Cléopâtre la vérité historique, la Rome ni l’Égypte de ce temps-là. […] Pour ceux qui, comme nous, ont la manie de chercher encore autre chose et mieux que ce qu’on leur offre, il reste à regretter que l’esprit, chez Mme de Girardin, si brillant qu’il soit, ait pris dès longtemps une prédominance si absolue sur toutes les autres parties dont se compose l’âme du talent, et qu’elle se soit perfectionnée comme écrivain dans un sens qui n’est pas précisément celui du sérieux et du vrai.

2193. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Ainsi, par principe, il ne va chercher des amis qu’à la Cour, et nulle part ailleurs ; la méthode est nouvelle. […] Choisy se trouva même lésé par ce père et privé de certain beau présent qui aurait dû lui revenir : « Je ne sus tout cela bien au juste, dit-il, qu’après être arrivé en France ; mais, quand je me vis dans mon bon pays, je fus si aise que je ne me sentis aucune rancune contre personne. » Choisy revient plus d’une fois sur cette idée qu’il est sans rancune et qu’il n’a point d’ennemis : « Si je savais quelqu’un qui me voulût du mal, j’irais tout à l’heure lui faire tant d’honnêtetés, tant d’amitiés, qu’il deviendrait mon ami en dépit de lui. » On retrouve là encore cette nature officieuse, gentille et complaisante, et qui chercherait vainement en elle la force de haïr.

2194. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Car, ne l’oublions pas, l’objet constant de Mirabeau, dans ses notes et correspondances avec la Cour, de quelque date qu’elles soient, et quelles qu’en paraissent d’ailleurs les variantes de ton, son but fixe est de concilier la liberté nationale et la monarchie, de chercher à former la coalition entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, sans laquelle un empire tel que la France ne peut durer. […] Il connaît ce grand centre et foyer de corruption, et, de bonne heure, il en désespère : « Au lieu de chercher à changer la température de Paris, ce qu’on n’obtiendra jamais, il faut au contraire s’en servir pour détacher les provinces de la capitale. » Il aspire constamment, dans ses divers projets, à affranchir de cette influence parisienne factice et inflammatoire et la royauté et les provinces.

2195. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Vous ne sauriez croire, dit Tallemant, combien les dames sont aises d’être dans ses romans, ou, pour mieux dire, qu’on y voie leurs portraits ; car il n’y faut chercher que le caractère des personnes, leurs actions n’y sont point du tout. […] Elle conjecture, elle raffine, elle symbolise ; elle cherche et donne les raisons de tout.

2196. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Elle dira, par exemple, à propos des amis et du soin qu’il faut prendre en les choisissant : « Il faut songer de plus que nos amis nous caractérisent : on nous cherche dans eux… » Elle a de ces mots courts, mais d’un beau style, d’un style antique et comme latin. […] Le marquis de Sainte-Aulaire, au sortir des raffinements de la petite cour de Sceaux, excédé de cette dépense d’esprit, s’écriait assez gaiement : Je suis las de l’esprit, il me met en courroux,         Il me renverse la cervelle : Lambert, je viens chercher un asile chez vous         Entre La Motte et Fontenelle.

2197. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

À cette date de 1787, l’abbé Maury, qui avait passé la quarantaine, doué d’un talent actif et robuste, d’une faculté puissante, propre à tout, et d’une grande force d’application, en cherchait l’emploi du côté de la politique, qui commençait à agiter tous les esprits. […] En vain l’abbé Maury chercha-t-il à se faire interrompre, s’interrompit-il lui-même, se plaignit-il qu’on ne voulait pas l’entendre ; en vain, abandonnant et reprenant le sujet principal de son discours, se perdit-il dans les digressions les plus étrangères, interpella-t-il personnellement Mirabeau et lui jeta-t-il vingt fois le gant de la parole ; au moindre mouvement d’impatience qui s’élevait dans l’Assemblée : « Attendez, monsieur l’abbé, disait Alexandre Lameth avec un sang-froid désespérant, je vous ai promis la parole, je vous la maintiendrai. » Et, se tournant vers les interrupteurs : « Messieurs, écoutez M. l’abbé Maury : il a la parole ; je ne souffrirai pas qu’on l’interrompe. » Ayant ainsi expliqué au long tout ce jeu de scène et de coulisse, Ferrières termine en disant : « Après deux grandes heures de divagations, tantôt éloquentes, tantôt ennuyeuses, l’abbé Maury descendit de la tribune, furieux de ce qu’on ne l’en avait pas chassé, et si hors de lui, qu’il ne songea pas même à prendre de conclusions. » Or, quand on lit dans les Œuvres de l’abbé Maury, ou même dans l’Histoire parlementaire de MM. 

2198. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

La Harpe nous est représenté à dîner chez un riche banquier, un peu avant le dessert ; il est dans cette disposition heureuse de cœur et d’estomac qui porte à l’indulgence : rien de ce qu’il aimait n’avait manqué au repas ; il était réconcilié avec les hommes ; il aurait trouvé de l’esprit à Saint-Ange, du jugement à Mercier, de la décence à Rétif, de la douceur de caractère à Blin de Sainmore ; enfin, il aurait accordé du talent à d’autres qu’à lui, quand tout à coup il se lève de table et disparaît : Après une assez longue absence, la maîtresse de la maison le fait chercher : on ne le trouve point. […] Tout bien considéré, et après avoir beaucoup cherché, il m’a semblé que ce que La Harpe a écrit de plus fait pour trouver grâce aujourd’hui devant tous est cette Prophétie de Cazotte, quelques pages restées dans ses papiers et qu’on en a données après sa mortf.

2199. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Tirant une clef de sa poche, il ouvre ; et, au lieu d’in-folio, je vois des rangées de bouteilles des meilleurs vins, et nous nous mîmes tous deux à rire de grand cœur : « C’est là, me dit le pacha, ma bibliothèque et mon harem ; car, étant vieux, les femmes abrégeraient ma vie, tandis que le bon vin ne peut que me la conserver, ou du moins me la rendre plus agréable. » Les détails qui suivent montrent que le spirituel pacha avait cherché à tirer tout le meilleur parti de sa position nouvelle ; qu’il avait réuni autour de lui ce qu’on pouvait appeler les honnêtes gens de là-bas, et fait rendre à la Turquie tout ce qu’elle renfermait de ressources de société. […] Il s’agissait, pour Bonneval, de s’évader de Turquie, et, en s’embarquant sur une frégate napolitaine qui croiserait dans l’Archipel, de venir à Rome chercher un asile, un lieu de réparation honorable et de repos.

2200. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Il demanda à le voir seul ; il l’entretint longuement des malheurs publics, et il cherchait jour sensiblement à une ouverture. […] Il fit chercher le journal officiel sans pouvoir le trouver à Saint-Cloud : il n’y avait dans tout le château qu’un exemplaire que le roi avait emporté en partant pour la chasse.

2201. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Il cherche à indiquer, indépendamment de toute abstraction, les pouvoirs qui ressortent nécessairement de la société telle qu’elle est depuis la Révolution ; il en distingue trois : la royauté, une certaine aristocratie, et le peuple ; il les qualifie trois réalités indestructibles, et qui sont sorties de l’épreuve de la Révolution même. […] Sa ligne politique, à cette date, est là, et c’est aller plus vite que lui que de la chercher ailleurs.

2202. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Au second sapin que j’ai tourné, me voyant presque dans ma route, je me suis trouvé si insolent, que, si j’avais eu une troisième main, je lui aurais montré ma bourse comme le prix de sa valeur, s’il était assez osé pour la venir chercher. […] Avec cette assurance et cet air osé qui n’est qu’à lui, il chercha aide et appui auprès même des courtisans, c’est-à-dire de ceux dont il s’était le plus moqué : figaro.

2203. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

L’alchimie dit oui, la chimie cherche. […] Chacun sait que la poésie est une chose frivole, insignifiante, puérilement occupée de chercher des rimes, stérile, vaine ; par conséquent rien n’est plus redoutable.

2204. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Tout dérive de l’idée qui seule dirige et crée ; ces moyens de manifestation physico-chimiques sont communs à tous les phénomènes de la nature, et restent confondus pêle-mêle comme les lettres de l’alphabet dans une boîte où cette force va les chercher pour exprimer les pensées ou les mécanismes les plus divers. » Cette remarquable page, où l’auteur développe à sa façon le principe que les philosophes appellent principe des causes finales, prouve qu’il y a dans les êtres vivants au moins une force initiale qui ne se réduit pas aux forces physiques et chimiques, et rien jusqu’ici ne porte à croire qu’elle s’y réduira jamais. […] Si donc il y a dans l’homme quelque chose qu’on appelle la liberté morale, c’est dans le sujet qu’il faut le chercher, c’est dans le sein de cette cause qui se sent elle-même, tandis qu’elle ne connaît toutes les autres que par leurs manifestations externes.

2205. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

À quelque noir destin qu’elle soit asservie, D’une étreinte invincible il embrasse la vie, Et va chercher bien loin, plutôt que de mourir, Quelque prétexte ami pour vivre et pour souffrir. […] si la doctrine que vous annoncez est si étrange et si difficile, cherchez du moins des termes polis, couvrez des fleurs de la rhétorique cette face hideuse de votre Évangile, et adoucissez son austérité par les charmes de votre éloquence.

2206. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Pourquoi n’ai-je pas cherché, le lendemain, quelque geste, ami ? […] Le cruel et fin André Breton médite-t-il déjà la mort de son Maître — cœur singulier qui doit se chercher des chagrins et des remords pour cesser d’être, en la prison de cristal, le mystificateur ailé et l’elfe stérile ?

2207. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

chercher et éviter. […] Michel-Ange, aveugle, cherchait à s’exalter en venant toucher le torse qu’il ne pouvait plus voir : qu’eût dit à ses mains inspirées le plus bel ouvrage d’orfèvrerie ?

2208. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Parmi ces faits, qu’il faut aller prendre où ils sont et ne pas chercher dans une analyse trop rapide, il en est un pourtant que je signalerai, parce qu’il sent réellement le génie de la découverte. […] Au lieu de le serrer et de l’éteindre, ils s’échappèrent en réformes qui allèrent au loin chercher des abus au fond desquels ne gisaient pas les périls de la situation.

2209. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

À force de chercher, de plonger, de s’égailler dans tous les bouquins de la littérature européenne, il avait des initiatives ; il tirait aux idées et faisait lever de bons et beaux lièvres, qu’on s’étonnait bien de voir trotter dans la grande allée ratissée du Journal des Débats, où il ne passe jamais personne ! […] Dans l’une et dans l’autre de ces productions petitement et débilement sophistiques, où se révèlent la fatigue et la sénilité, même dans le mal, j’ai cherché seulement du sérieux et de la sincérité littéraire ; je n’y ai trouvé que de l’inconsistance, du rabâchage, de la contradiction, le démantibulé d’un esprit qui fut une brillante marionnette.

2210. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

Pour nous, ce que nous avons voulu chercher et indiquer sous ces poésies éclatantes, solides, toutes semblables à de la sculpture dans un métal incandescent, c’est le poète plus haut que la matière qu’il touche d’une main si puissante ; le poète, avant tout, spirituel ! […] Amédée Pommier, cet artiste acharné qui n’a pas besoin de l’impulsion des autres, à des effets nouveaux et à des tentatives nouvelles, nous lui conseillons plutôt, maintenant qu’il a prouvé qu’il pouvait être un grand maître dans l’art des vers pour les vers, de remonter de cette poésie de l’expression pure vers la poésie plus mâle de la pensée et de préférer désormais aux difficultés, cherchées pour les vaincre, du rythme, les inspirations victorieuses des sentiments auxquels il est impossible de résister !

2211. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

En vérité, il est temps de fermer le vocero du cercueil qui vient et de chercher d’autres sujets d’élégie que celui de notre propre anéantissement. […] Ils cherchent, dans leurs lectures, le reflet et l’exaltation de leur ignorance et de leur duperie. […] Cherchez (parmi les plus célèbres) les auteurs d’oïl du siècle des lumières, qui vous donnent une telle sensation. […] En vain, sur ces décombres, je cherchais un oiseau (fût-ce le corbeau en « jamais plus » d’Edgar Poe), une métaphore demeurée hardie et vivante. […] Celui qui souffre et ne cherche pas à distinguer les causes de sa souffrance, pour la guérir, est stupide.

2212. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Ce qu’il faut chercher dans l’œuvre d’Alphonse Daudet, ce qu’il y a mis avant tout, c’est son âme. […] » On cherchait, on ne trouvait pas. « — Mais vous ne savez donc rien ! […] » Je cherchai et ne trouvai rien. « C’est, me dit-il, pour un vers des Stances ». […] Il dit un jour à Larguier  : « Je me suis toujours déplu. » Peut-être cherchait-il tout simplement à se réconcilier avec son image.‌ […] Vous y trouverez sans doute ce que vous cherchez.

2213. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Réception du père Lacordaire » pp. 122-129

L’orateur est sorti plus d’une fois du ton ; tantôt il baissait trop la voix, tantôt il la poussait d’un accent trop aigu ; son geste aussi, par moments, était criard, et, à certains passages à effet, son bras tendu, frémissant et flamboyant comme s’il eût secoué une torche, semblait vouloir chercher jusqu’au fond des tribunes des applaudissements que l’orateur eût trouvés à moins de frais tout près de lui.

2214. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « AUGUSTE BARBIER, Il Pianto, poëme, 2e édition » pp. 235-242

Le poëte, en des vers pleins de tendresse, conjure cette belle contrée, alors qu’elle pourra renaître, de ne s’adresser jamais qu’à ses enfants : Dans tes fils réunis cherche ton Roméo, et il repousse d’elle avec effroi toute intervention de l’étranger, du barbare, comme il dit, dans cette délivrance sacrée : Car ce qui n’est pas toi ni la Grèce ta mère, Ce qui ne parle pas ton langage sur terre, Et tout ce qui vit loin de ton ciel enchanteur, Tout le teste est barbare et marqué de laideur.

2215. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

On cherche la cause, la clef de cette contradiction apparente.

2216. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — I »

Hugo parle en son nom dans ses poésies, qu’il ne cherche plus à déguiser ses accents, mais qu’il les tire du profond de son âme, il réussit bien autrement.

2217. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

Cette attention, au reste, qui ne l’a jamais abandonné, ne l’a pas détourné de chercher à propos et de rencontrer fréquemment le nerf et la vigueur.

2218. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

C’est ce que tout le monde ira chercher au plus vite dans l’intéressant roman, si l’on suit notre conseil.

2219. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

La morale de Cicéron a pour but principal l’effet que l’on doit produire sur les autres ; celle de Sénèque, le travail qu’on peut opérer sur soi : l’un cherche une honorable puissance, l’autre un asile contre la douleur ; l’un veut animer la vertu, l’autre combattre le crime ; l’un ne considère l’homme que dans ses rapports avec les intérêts de son pays ; l’autre, qui n’avait plus de patrie, s’occupe des relations privées.

2220. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

Ils ont composé quelques pastorales, sous la forme de romans, qui datent du temps où les Grecs cherchaient à occuper les loisirs de la servitude ; mais avant que les femmes eussent créé des intérêts dans la vie privée, les aventures particulières captivaient peu la curiosité des hommes ; ils étaient absorbés par les occupations politiques.

2221. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

N’a-t-il pas démontré, d’une façon éclatante, qu’aux tumultueux sentiments qui agitaient la jeunesse, vers 1835, nous devions chercher une origine parmi les glorieux exploits et les héroïques guerres du Premier Empire ?

2222. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Paul Bourget, Études et portraits. »

A quoi bon aller chercher, bien loin, d’autres paysages, puisque ces paysages, même imaginés d’après les livres, c’est-à-dire plus beaux qu’ils ne sont, me font moins de plaisir que celui-là ?

2223. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Contes de Noël »

Buteau envoie la Guezitte en chercher un litre chez Macqueron.

2224. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Il envoie Spacca, déguisé en courrier, porter à Mezzetin une prétendue lettre du père de Celia, dans laquelle il annonce au marchand qu’il est sur le point de venir la chercher et le prie de la garder chez lui au moins une semaine.

2225. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

Il n’est jamais entré dans ma pensée de chercher à ôter ou à diminuer la foi chez qui la possède.

2226. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

D’ailleurs les succès de scandale cherché et d’allusions politiques ne lui sourient guère, il l’avoue.

2227. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

Quoi qu’il en soit, allons au fait, et cherchons à résumer, je ne dirai pas notre science, mais notre ignorance sur le siège et les conditions organiques de l’intelligence humaine.

2228. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

ils sont eux-mêmes le gibier qu’il cherche.

2229. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mon mot sur l’architecture » pp. 70-76

Qui est le grand peintre, ou de Raphael que vous allez chercher en Italie, et devant lequel vous passeriez sans le reconnaître, si l’on ne vous tirait pas par la manche, et qu’on ne vous dît pas Le voilà ; ou de Rembrand, du Titien, de Rubens, de Vandeick et de tel autre grand coloriste qui vous appelle de loin, et vous attache par une si forte, si frappante imitation de la nature que vous ne pouvez plus en arracher les yeux ?

2230. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325

Or, le christianisme seul offrant l’accord de ces croyances, il ne s’agit plus que de chercher où sont les véritables traditions chrétiennes.

2231. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La défection de Marmont »

On savait que cet homme, qu’on appelait malheureux parce qu’il avait été la cause d’un désastre suprême, cherchait de toute sa force à se relever sous les accablantes paroles d’un historien qui pèsera un peu plus que lui devant l’Histoire, — les paroles de l’Empereur lui-même, — et c’était un spectacle qu’on attendait et qu’on tenait à voir que cette lutte d’un homme qui voulait sauver son honneur contre le mépris qui avait le plus le droit d’exister.

2232. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

… J’y ai cherché vainement une phrase qui eût de la grâce, de la grâce, ce dernier développement de la force qui lève sa massue avec légèreté !

2233. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

Après Rousseau, après Saussure, après Sénancour, Chateaubriand, Lord Byron, tous paysagistes à leurs heures, après ce glorieux Cooper, qui a contribué, pour sa part, à l’impulsion générale donnée à la pensée contemporaine dans le sens de la description, Topffer est venu comme bien d’autres, et, soit manière originelle de regarder et de sentir, soit calcul d’une pensée qui cherche à dire un mot qui n’a pas été dit encore, il a essayé d’introduire la manière flamande dans le paysage alpestre et grandiose, et il a réussi.

2234. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

« L’idylle hébélienne — disait en 1847 un critique distingué, le professeur Rapp de Tübingen, — est dans la littérature allemande quelque chose de si complètement à part, que nous ne la comprenons pas nous-mêmes dans le cercle ordinaire de la littérature, À nous, Allemands du sud, à qui Hebel tient si fortement au cœur, cela fait déjà mal quand on nous dit que quelqu’un a cherché à traduire ces poésies en haut allemand ; car il y a pour nous comme une profanation de l’intimité avec laquelle nous honorons ces produits. » Et le mot produits est bien dit, il marque mieux qu’un autre l’autochtonie du talent de Hebel.

2235. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

cherchez !

2236. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

Seulement, autant, quand il reste le poète d’une cause et des traditions de son berceau, il est au-dessus de l’imitation et des reflets de la Renaissance et trouve sans la chercher cette forme qui n’est ni un vêtement, ni un ornement, mais la splendeur de la pensée à travers les mots qui la voilent et qui la révèlent, autant, quand le souvenir qu’il évoque tient à ces sentiments plus vulgaires que nous avons tous éprouvés, il retombe dans cette forme d’une époque trop admirée et que le progrès serait d’oublier.

2237. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Enfin, pour goûter, pour juger des saveurs, ils disaient sapere, quoique ce mot s’appliquât proprement aux choses douées de saveur, et non au sens qui en juge ; c’est qu’ils cherchaient dans les choses la saveur qui leur était propre : de là cette belle métaphore de sapientia, la sagesse, laquelle tire des choses leur usage naturel, et non celui que leur suppose l’opinion.

2238. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

S’il passe une partie de sa longue vie à la cour des tyrans de Syracuse, maîtres bons ou mauvais, généreux ou cruels, mais toujours amis des arts, s’il n’a rien du caractère héroïque d’un Eschyle, que nous voyons cependant aller aussi chercher asile à Syracuse, Simonide, du moins, avait senti en poëte cette gloire des armes qu’il ne partageait pas.

2239. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Le troisième essai qui reconstitue l’histoire de la Légende du Tannhäuser, confirme qu’il faut chercher en effet dans l’Apennin remplacement du primitif Venusberg. […] De leur côté, les pèlerins qui, à la fin du xiie  siècle, passaient par là, ne cherchaient pas dans cette chapelle l’ossuaire des compagnons de Roland. […] Enfin, il s’avisa d’une grande malice : il fit croire au chevalier qu’on avait secrètement instruit leur procès et qu’on les cherchait tous deux pour les faire mourir. […] Quand les faits eurent démenti le sens le plus naturel de ces paroles, la croyance populaire dut chercher à les justifier néanmoins : on supposa que certains témoins de la vie du Christ avaient été miraculeusement soustraits à la mort. […] » Il me répondit : « Antonio, ne cherche pas plus avant ! 

2240. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Il est plus à propos de passer au microscope une pincée de farine et d’y chercher avec patience parmi le son le vivant amyle. […] Elle passionne : où chercherons-nous le siège de cette passion ? […] De Ronsard à Victor Hugo, le principe de la beauté fut cherché dans l’imitation. […] Laissons les hommes chercher librement leurs plaisirs. […] On chercha à le détourner ; il était trop tard, le succès était venu.

2241. (1932) Les idées politiques de la France

Les relations avec le Vatican ont dû être reprises, mais avec un Vatican qui, dans l’intervalle, et du fait de la République, avait gagné automatiquement, sans même l’avoir cherché, et en protestant contre la violence qui le lui imposait, le gouvernement absolu de l’Église de France. […] Le radical proconsulaire a cherché un refuge ou un poste d’attente derrière l’étiquette de radical indépendant. […] Des promesses avaient été reçues, dans le Bloc national, par les catholiques, au sujet de la proportionnelle scolaire ; en cas de succès du Bloc aux élections, la proportionnelle eût été introduite à l’ordre du jour de la Chambre, probablement votée, quitte à chercher une monnaie d’échange pour triompher des résistances du Sénat. […] Tandis que le radicalisme cherche à éliminer plus ou moins pacifiquement la religion, le socialisme aspire à la remplacer, et, si on ne détruit que ce qu’on remplace, il est le radicalisme intégral. […] Au lieu de chercher, au-dessus d’eux, l’impartialité, elle pratique, avec eux, la sympathie, soit un libéralisme actif.

2242. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Cherchez maintenant dans les statistiques combien de lieues d’étoffes ils fabriquent chaque année, combien de millions de tonnes ils exportent et importent, combien de milliards ils produisent et consomment ; ajoutez-y les empires industriels ou commerciaux qu’ils ont fondés où qu’ils fondent en Amérique, en Chine, dans l’Inde, en Australie, et peut-être alors, en comptant les hommes et les valeurs, en calculant que leur capital est sept ou huit fois plus grand que celui de la France, que leur population a doublé depuis cinquante ans, que leurs colonies, partout où le climat est sain, deviennent de nouvelles Angleterre, vous atteindrez quelque idée bien sèche, bien imparfaite, d’une œuvre dont les yeux seuls peuvent mesurer la grandeur. […] Si l’on veut chercher dans quel sens cette œuvre changera, il faut chercher dans quel sens change la conception centrale.

2243. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Je ne l’ai jamais rencontré dans mes recherches ; Dieu est une hypothèse dont je n’ai jamais eu besoin dans mes calculs. » Aucun homme, qui a reçu ce résumé de nos sens qu’on nomme logique, ne peut se contenter de cette négation : quant à moi, dans les effets, c’est la cause seule que je cherche ; une pensée de Socrate, une idée d’Aristote, une conception de Descartes, m’importent plus que ces milliers de faits sans conclusion de vos Cosmos sans âme et sans Dieu. […] C’est ce que la science des langues ne saurait décider par elle-même, comme elle ne doit point non plus chercher une solution ailleurs pour en tirer des éclaircissements sur les problèmes qui l’occupent. […] Il faut chercher la source de ces sentiments dans les profondeurs d’un grand et noble caractère.

2244. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Il n’est pas besoin de passer sa vie en prières, en jeunes, en sanctifications extraordinaires : remplir le devoir de son emploi sans amour-propre, pour le bien public et le service de Dieu, dispense de chercher des raffinements de dévotion, et suffit à faire une bonne et chrétienne vie. […] Il faut la chercher dans toute son œuvre, où elle est diffuse. […] L’orateur ne cherche qu’à s’en tirer à son honneur.

2245. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Mais leur marque, c’est de l’aimer par-dessus tout et d’en chercher la suprême fleur. […] Le lendemain en se réveillant au bruit creux du cercueil cogné dans l’escalier trop étroit, Malivoire, se rappelant vaguement l’apparition de la nuit, se demanda s’il n’avait pas rêvé, et, allant machinalement à la table de nuit, il chercha sur le marbre la mèche de cheveux qu’il avait coupée pour la mère de Barnier : la mèche de cheveux n’y était plus. […] Le détail est infini, menu, extrêmement cherché ; mais il est un, j’entends subordonné à un effet d’ensemble.

2246. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

On en peut dire autant de chaque état du monde, à chaque instant ; si vous voulez prétendre que cet état est libre, à votre aise ; il est ce qu’il est, et au-delà il n’y a rien à chercher. […] Si donc l’on commence par définir la liberté : « ce qui est en contradiction absolue avec le déterminisme et inconciliable par définition avec le déterminisme, de quelque manière qu’on l’entende », il est clair qu’il n’y aura plus de conciliation à chercher. […] C’est donc dans le déterminisme, non en dehors, qu’il faut chercher la vraie liberté, puisqu’elle est la détermination par des raisons supérieures, ayant leur unité dans l’idée même de notre moi comme cause et comme fin.

2247. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Daudet dit, que c’est une persécution chez lui, un empoisonnement de la vie, et qu’il n’est jamais entré dans un appartement nouveau, sans que ses yeux n’y cherchent la place et le jeu de son cercueil. […] Et là, mourant de soif, et n’osant entrer nulle part, elle envoyait Julie sa femme de chambre chercher un verre de groseille, chez un marchand de vin à la porte de son hôtel, — un marchand de vin, devant lequel, au temps de sa prospérité, elle était passée si souvent. […] Daudet me disait, ce soir, qu’on était venu le chercher, pour la mort de sa mère, au moment où il était en train de faire le premier feuilleton de L’Évangéliste, et qu’il avait été pour lui très douloureux, de reprendre ce feuilleton, où la fiction de son roman se mêlait à la réalité du triste spectacle, qu’il venait d’avoir sous les yeux.

2248. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Les hommes à vocation native présentent rarement, croyons-nous, un désaccord accusé entre leurs délassements et leurs occupations Les artistes, qui généralement s’adonnent à leur carrière par suite d’un entraînement instinctif, ne parlent que de leur art et ne cherchent de plaisirs intellectuels qu’en lui. […] L’expérience générale ne se si guère trompée sur ce point ; ce qu’on cherche à connaître d’un homme pour le juger, ce ne sont pas ses occupations, ce sont ses goûts. […] XLVI) : « J’entreprends ici d’écrire l’histoire d’une littérature et d’y chercher la psychologie d’un peuple ».

2249. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

C’est dans les développements et les explications qu’il faut chercher la vraie pensée des physiologistes de l’école dont nous parlons. […] « Je crois, dit l’éloquent professeur anglais Tyndall, défendant contre le reproche de matérialisme les physiologistes qui cherchent les correspondances entre les phénomènes intellectuels et les opérations du cerveau, je crois que tous les grands penseurs qui ont étudié ce sujet sont prêts à admettre l’hypothèse suivante : que tout acte de conscience, que ce soit dans le domaine des sens, de la pensée ou de l’émotion, correspond à un certain état moléculaire défini du cerveau, que ce rapport du physique à la conscience existe invariablement, de telle sorte qu’étant donné l’état du cerveau, en pourrait en déduire la pensée ou le sentiment correspondant, ou qu’étant donné la pensée ou le sentiment, on pourrait en déduire l’état du cerveau ; mais je ne crois pas que l’esprit humain, restant constitué tel qu’il est aujourd’hui, puisse aller au-delà. […] C’est donc en cet être qu’il faut chercher la vraie cause de tous ces mouvements.

2250. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Et pourtant cette affectation est naturelle ; Dickens ne cherche pas les bizarreries, il les rencontre. […] Mais ils ne les cherchent pas, ils les rencontrent ; ils ne songent point à nous les étaler ; ils allaient ailleurs, ils les ont trouvées, sur leur route. […] Il va chercher de pauvres ouvriers, des bateleurs, un enfant trouvé, et accable sous leur bon sens, sous leur générosité, sous leur délicatesse, sous leur courage et sous leur douceur, la fausse science, le faux bonheur et la fausse vertu des riches et des puissants qui les méprisent. […] Ce n’est pas là qu’en France nous irons chercher nos types ; c’est là qu’on les trouve en Angleterre, aussi énergiques que dans nos plus orgueilleux châteaux.

2251. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Les grands hommes du protestantisme l’eurent bientôt compris ; car, au temps même qu’ils se séparaient de l’unité catholique, ils essayaient d’en former une à leur façon ; et, tout en rejetant la tradition de l’Église établie, ils se fatiguaient à chercher dans les ténèbres des origines la tradition plus lointaine encore d’une Église primitive. […] Fénelon cherche à tirer son malheureux ami du réseau de scrupules où il se débat, et où il devait trouver une mort prématurée ; mais c’est pour le recevoir tremblant et tout agité dans un autre réseau, encore plus serré, de précautions infinies contre lui-même. […] Tandis qu’elles cherchent des qualités d’emprunt, elles perdent leurs qualités originelles ; et rien n’est si rapide que cette corruption, les esprits ne pouvant s’attacher à la chimère du mieux sans que le bien leur devienne insupportable. […] En revanche, il ne s’y trouve rien pour qui ne chercherait pas dans la connaissance des femmes un moyen de les rendre plus solides et plus heureuses.

2252. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Un matin qu’il était venu la chercher, pour répéter, et qu’elle devait déjeuner avec lui, son petit bonhomme à l’allure débrouillarde, lui dit en riant : « Maman va bien déjeuner… tant mieux… car chez nous, on ne mange pas tous les jours » : phrase qui fit fondre en larmes, la mère. […] Jeudi 23 février Mallarmé, auquel on demande, avec toute sorte de circonspection, s’il ne travaille pas, dans ce moment, à être plus fermé, plus abscons que dans ses toutes premières œuvres, de cette voix légèrement calme, que quelqu’un a dit, par moments, se bémoliser d’ironie, confesse qu’à l’heure présente, « il regarde un poème comme un mystère, dont le lecteur doit chercher la clef ». […] Enfin, c’est Montesquiou qui vient savoir de mes nouvelles, en même temps qu’il vient chercher son exemplaire des Chauves-Souris, pour le faire illustrer de son portrait, par Whistler. […] Un moment, il me dit gentiment, qu’il y a une chose qu’il regrette dans sa vie, c’est sa caricature sur Villedeuil, s’en excusant près de moi, en disant que c’était un temps, où l’on était « rageur comme des chats-tigres. » Ce soir, comme on causait de la croyance de Banville aux lutins, dont il cherchait à endormir la malfaisance, avec de petits morceaux de papier vert, la causerie, bientôt après, allait aux apparitions.

2253. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Toute classification vraie est donc essentiellement généalogique ; la communauté d’origine est le lien caché que les naturalistes ont inconsciemment cherché sous prétexte de découvrir quelque mystérieux plan de création, d’énoncer seulement des propositions générales, ou de rassembler des choses semblables et de séparer des choses différentes. […] Nous employons de même l’élément généalogique dans la classification des variétés, quelque différentes qu’elles soient de leurs parents ; et j’ai la croyance que ce même élément généalogique est le lien de connexion caché que les naturalistes ont cherché sous le nom de Système naturel. […] Leur fonction, en cet état, est d’employer leurs sens, si remarquablement développés, et leur puissance de natation rapide à chercher et à atteindre un lieu convenable où elles se fixeront pour y subir leur dernière métamorphose. […] Comme tous les êtres organisés, éteints ou vivants, qui ont existé sur la terre, doivent pouvoir se classer ensemble dans un même système, et comme tous ont été reliés les uns aux autres par des gradations insensibles, le meilleur arrangement, et même le seul possible, si nos collections étaient plus complètes, serait purement généalogique ; la descendance commune étant, selon moi, le seul lien de connexion caché que les naturalistes ont cherché sous le nom de système naturel.

2254. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

n’auraient-ils pas cherché à deviner sous les leçons du précepteur ce que serait le gouvernement de son royal élève ? […] Elle est précisément le miroir où l’auteur comique nous invite à nous reconnaître ; et, nous, sous l’exagération convenue de la caricature, qu’aussi bien nous rapportons d’instinct aux nécessités de l’optique dramatique, ce que nous y cherchons, c’est notre ressemblance. […] Et si l’on cherche la raison de ce progrès du style narratif, où la trouvera-t-on, que dans l’intérêt nouveau qu’on prend aux choses voisines et contemporaines ? […] D’où que l’on vienne, dans quelque condition déjà que l’on soit né, quelque idée que l’on ait de son fonds, l’apprentissage de l’écrivain est d’en chercher le rapport ou l’accord avec les idées de son temps. […] — La « hardiesse » de Bourdaloue ; — et qu’il ne semble point qu’elle ait passé l’ordinaire de la chaire chrétienne en son temps. — Il faut chercher ailleurs l’explication du succès de Bourdaloue ; — et on la trouve aisément : A.

2255. (1774) Correspondance générale

J’ai passé plus de temps à chercher ce maudit extrait de Montamy qu’il ne m’en aurait fallu pour le refaire à neuf. […] Je crains bien, mon ami, que je ne sois tenté de rester où je fais le bien, où j’ai établi le repos ; cela vaut mieux que d’aller chercher de la peine à Paris où je ne reparaîtrai qu’à la Saint-Martin. […] Rien ne serait plus ridicule qu’un forgeron, parcourant la description et les figures de son art, n’y trouvât pas son marteau, et fût obligé de l’aller chercher dans les planches d’un autre atelier. […] Parce que je suis un fou, et que votre sagesse, la mienne et la sagesse de tout le monde consiste à sentir que c’est folie que de chercher les circonstances, d’y rêver et d’en devenir encore la dupe. […] Elle chercha parmi les officiers celui qui me convenait le mieux.

2256. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Le ministre, homme de bien, qui a laissé une mémoire si honorée8, en recommandant expressément aux auteurs dramatiques, à la date de 1851, une direction morale formelle et un enseignement d’une utilité presque directe, portait secours là où il y avait encore danger ; il cherchait à proportionner le contrepoids à la force de l’entraînement qui avait précipité les esprits en sens contraire.

2257. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Cousin, en terminant, conclut : « Selon nous, Pascal est l’exagération de Port-Royal comme Port-Royal est l’exagération de l’esprit religieux du xviie  siècle… » Puis il montre le xviiie  siècle réagissant en sens tout opposé : « Aujourd’hui, dit-il, le xixe  siècle a devant lui la dévotion sublime mais outrée du xviie  siècle, et la philosophie libre mais impie du xviiie  ; et il cherche encore sa route entre ces deux siècles… Son caractère distinctif qui déjà44 commence à paraître, consiste précisément à fuir toutes les extrémités qui jusqu’ici ont séduit et entraîné l’esprit français… Est-il donc impossible de s’arrêter sur la pente des systèmes et de concilier tout ce qui est vrai et tout ce qui est bien ?

2258. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Mais j’ai cherché, comme toujours, à y joindre la vérité du ton, la physionomie et la ressemblance.

2259. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Les anciens, qui se complaisaient dans l’admiration, qui ne cherchaient point à diminuer l’odieux du vice, ni le mérite de la vertu, avaient une qualité presque aussi nécessaire à l’intérêt de la vérité qu’à celui de la fiction ; ils étaient fidèles à l’enthousiasme comme au mépris, et souvent même les caractères étaient plus soutenus dans leurs tableaux historiques que dans leurs ouvrages d’imagination.

2260. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Le sentiment dominant de la plupart de ces hommes est sans doute la crainte d’être punis de leurs forfaits ; cependant il y a en eux une certaine fureur qui ne leur permettrait pas d’adopter les moyens les plus sûrs, s’ils étaient en même-temps les plus doux ; ce n’est que dans les crimes présents qu’ils cherchent la garantie des crimes passés ; car toute résolution qui tendrait à la paix, à la réconciliation, fut-elle réellement utile à leurs intérêts, ne serait jamais adoptée par eux ; il y aurait dans de telles mesures une sorte de relâchement, de calme incompatible avec l’agitation intérieure, avec l’âpreté convulsive de tels hommes.

2261. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

La philosophie ne fait du bien que par ce qu’elle nous ôte ; l’étude rend une partie des plaisirs que l’on cherche dans les passions.

2262. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

Si on ne lit ses Études de la nature que pour y chercher de pures notations d’impressions sensibles, des images de sons, de couleurs, de mouvements, on sera souvent charmé.

2263. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Petit, dans la vie de Montausier, « venaient y chercher cette noble simplicité et cette liberté honnête qui semblent être bannies du palais des rois.

2264. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Ces points établis, qu’est-ce que cette petite aventure qui suppose madame de Montespan supplantée, et que madame de La Fayette ne veut pas croire ; cette aventure pour laquelle on dit madame Scarron enfermée, et dont la suite doit être pour elle de chercher un refuge à la Trappe ; cette aventure, qui a fait jaser l’abbé Testu et l’a refroidi pour madame Scarron, et qui fait qu’elle rassure de sa très bonne santé ?

2265. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

On prétend que Léonard de Vinci recommandait à ses élèves, lorsqu’ils cherchaient un sujet de tableau, d’étudier avec soin l’aspect des surfaces de bois ; on finit par voir se dessiner, au milieu des lignes confuses, certaines formes d’animaux, des têtes humaines, des groupes pittoresques.

2266. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Ô moitié de mon âme, je te cherche !

2267. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

Nous croyons connaître un peu l’antiquité, et nous osons assurer qu’on chercherait longtemps chez les plus beaux génies de Rome et de la Grèce avant d’y trouver rien qui soit à la fois aussi simple et aussi merveilleux.

2268. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

Si sa pensée habituelle est triste, sombre et noire, s’il fait toujours nuit dans sa tête mélancolique et dans son lugubre atelier, s’il bannit le jour de sa chambre, s’il cherche la solitude et les ténèbres, n’aurez-vous pas raison de vous attendre à une scène vigoureuse peut-être, mais obscure, terne et sombre ?

2269. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Enfin dans une nation industrieuse et capable de prendre toute sorte de peine pour gagner sa vie sans être assujettie à un travail reglé, il s’est formé un peuple entier de gens qui cherchent à faire quelque profit par le moïen du commerce des tableaux.

2270. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Nous avons des annalistes que nous lisons quand nous voulons nous instruire de la verité des faits, et nous ne cherchons que de l’agrément dans la lecture de nos poetes.

2271. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

L’homme qui a fixé ces souvenirs fut un professeur savant et modeste, qui, doué des aptitudes les plus rares de la pédagogie, dévoua sa vie à l’enseignement et ne chercha que là sa gloire.

2272. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Pour mon compte, je maintiens qu’il n’y a qu’un catholique qui puisse écrire profondément et intégralement l’histoire de Philippe II et de son siècle, et encore un catholique assez fort (cherchez-le dans le personnel du catholicisme actuel et trouvez-le si vous le pouvez !)

2273. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Si, après ceux-là, il fallait chercher d’autres exemples pour prouver l’absence de proportion entre les hommes qui font l’Histoire et les hommes qui l’écrivent, on étonnerait de tout ce qu’on pourrait trouver, et l’on intéresserait peut-être.

2274. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

Et voilà pourquoi, dans son livre, il s’est forgé une plaisanterie qu’un esprit gai, quoique de moindre valeur que le sien peut-être par l’observation et même par la force comique, aurait trouvée, pour ainsi dire, à fleur de peau des choses, — sans tant la chercher !

2275. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Ils ne sont, quand vous cherchez bien, — dans cette société qui marche au communisme par l’anarchie si un homme de génie et de gouvernement n’arrête ce fléau, — ils ne sont que des conservateurs socialistes, comme les socialistes, qui veulent prendre pour conserver, ne sont eux-mêmes que des apprentis conservateurs !

2276. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

Pour mon compte, je l’y cherchais grosse comme une montagne.

2277. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « J.-K. Huysmans »

Rappelez-vous l’alchimie de ses parfums, cherchés follement dans des combinaisons d’odeurs connues !

2278. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIV. Panégyrique de Trajan, par Pline le jeune. »

Ceux qui ont reçu de la nature une âme forte, ceux qui ont le bonheur ou le malheur de sentir tout avec énergie, ceux qui admirent avec transport et qui s’indignent de même, ceux qui voient tous les objets de très haut, qui les mesurent avec rapidité et s’élancent ensuite ailleurs, qui s’occupent beaucoup plus de l’ensemble des choses que de leurs détails, ceux dont les idées naissent en foule, tombent et se précipitent les unes sur les autres, et qui veulent un genre d’éloquence fait pour leur manière de sentir et de voir, ceux-là sans doute ne seront pas contents de l’ouvrage de Pline ; ils y trouveront peut-être peu d’élévation, peu de chaleur, peu de rapidité, presqu’aucun de ces traits qui vont chercher l’âme et y laissent une impression forte et profonde ; mais aussi il y a des hommes dont l’imagination est douce et l’âme tranquille, qui sont plus sensibles à la grâce qu’à la force, qui veulent des mouvements légers et point de secousses, que l’esprit amuse, et qu’un sentiment trop vif fatigue ; ceux-là ne manqueront pas de porter un jugement différent.

2279. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre V. Du gouvernement de la famille, ou économie, dans les âges poétiques » pp. 174-185

Ainsi un froid très vif contraint les bêtes sauvages à venir chercher un asile dans les lieux habités.

2280. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Jamais société fut-elle plus curieuse de hautes vérités, plus hardie à les chercher, plus prompte à les découvrir, plus ardente à les embrasser ? […] Ils veulent qu’on cherche le sens de chaque mot, qu’on interprète le passage phrase à phrase, par lui-même, par ses alentours, par les passages semblables, par l’ensemble de la doctrine. […] Mais il écrit en parfait honnête homme, on voit qu’il ne cherche point du tout la gloire d’orateur ; il veut persuader solidement, rien de plus. […] Ils écartent ces spéculations dissolvantes ; ils les regardent comme des occupations d’oisifs ; ils ne cherchent dans le raisonnement que des motifs et des moyens de se bien conduire. […] Cherchons des génies moins âpres, et tâchons de rencontrer un accent plus doux.

2281. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Si nous cherchons son rythme intime, il n’est pas là. […] La vérité se place entre les deux ; on cherchera un moyen terme. […] L’art dramatique qui se cherche est condamné à la dispersion, en raison même d’une complexité qui pourrait porter le nom d’anarchie. […] Mais c’est elle que nous cherchons ; avec le temps, la seconde la doublera. […] Mais la principale vertu de l’âme — et cela compte pour guider le corps — que l’on s’efforce ici de rafraîchir ou de cultiver chez l’acteur, la sincérité, l’ingénuité, l’acteur de collège ou de patronage la trouvera en lui si nous l’aidons à la chercher.

2282. (1903) Le problème de l’avenir latin

Si l’on cherchait des témoignages précis de cet exceptionnel succès de la rhétorique gallo-romaine, il suffirait de l’exemple suivant. […] Et cette cause première il faut la chercher dans nos origines en tant que nation. […] Et c’est dans la plus ou moins forte survivance d’originalité barbare, subsistant à travers les siècles dans les veines de la catholicité, qu’il faut les chercher. […] Cette filiation apparaît, dans la clarté de l’évidence, lorsqu’on cherche à fixer quelques-uns des traits caractéristiques de l’actuel esprit latin. […] Je ne vois pas de choses naissantes ou à naître qui autorisent l’espoir d’une régénérescence, je cherche en vain le jet de vraie vie nouvelle parmi les ruines.

2283. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

On a récemment cherché, en réhabilitant l’hôtel de Rambouillet, à en montrer l’héritière accomplie et triomphante dans la personne de Mme de Maintenon ; un mot de Segrais trancherait plutôt en faveur de Mme de La Fayette pour cette filiation directe où tout le précieux avait disparu ; après un portrait assez étendu de Mme de Rambouillet, il ajoute incontinent : « Mme de La Fayette avoit beaucoup appris d’elle, mais Mme de La Fayette avoit l’esprit plus solide, etc. » Cette héritière perfectionnée de Mme de Rambouillet, cette amie de Mme de Sévigné toujours, de Mme de Maintenon longtemps, a son rang et sa date assurée en notre littérature, en ce qu’elle a réformé le roman, et qu’une part de cette divine raison qui était en elle, elle l’appliqua à ménager et à fixer un genre tendre où les excès avaient été grands, et auquel elle n’eu qu’à toucher pour lui faire trouver grâce auprès du goût sérieux qui semblait disposé à l’abolir. […] Mme de Coulanges a très-bien fait aussi, et nous continuerons quelque temps encore… » Et dans chacune des lettres suivantes : « La pauvre Mme de La Fayette ne sait plus que faire d’elle-même… Tout se consolera, hormis elle. » C’est ce que Mme de Sévigné répète en cent façons plus expressives les unes que les autres : « Cette pauvre femme ne peut serrer la file d’une manière à remplir cette place. » Mme de La Fayette ne chercha pas à la remplir ; elle savait que rien ne répare de telles ruines. […] J’y cherche quelque chose qui ne soit pas trop fade, et je m’arrête à ce madrigal, qui peut-être ne me paraît un peu plus senti que parce qu’il est en italien : in van, Filli, tu chiedi Se lungamente durerà l’ardore Che ’l tuo bel guardo mi destò nel core.

2284. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

Cherchons leurs conditions extérieures. […] Nous voyons, du premier coup et par l’expérience ordinaire, que tel corps excite en nous telle sensation d’odeur ou de saveur, que tel corps excite en nous la sensation de bleu ou de rouge ; mais l’un et l’autre n’éveillent la sensation que par des intermédiaires ; il a fallu faire l’optique pour trouver que le second a comme intermédiaire des ondulations éthérées de telle vitesse et de telle longueur ; il faudrait aussi avoir recours à une science toute faite pour trouver l’intermédiaire par lequel agit le premier. — Cherchons pourtant cet événement dernier et immédiat à la suite directe duquel le nerf olfactif ou les nerfs gustatifs entrent en action. […] Nous sommes obligés de chercher une nouvelle voie ; avant d’y entrer, voyons, parmi les sensations du toucher, celles qui peuvent se ramener à d’autres ; il faut déblayer un terrain avant de le labourer.

2285. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Mercure étant apparu aussitôt et ayant demandé la cause de ces larmes, chacun d’eux répondit qu’il avait perdu sa hache dans le fleuve, etc. »172 Je suppose qu’arrivé là, La Fontaine s’est mis à bâiller, respectueusement sans doute, en se disant, par conscience, qu’Esope était un grand homme, et « méritait des autels. » Mais en faisant ces réflexions décentes, sa main allait chercher au bout de la table un petit volume, assez mal famé, et qu’il aimait trop ; il ouvrait maître Rabelais et y lisait le même conte, l’imagination allumée par tout ce que le grand rieur lui faisait voir : « De son temps était un pauvre homme villageois, natif de Gravot, abatteur et fendeur de bois, et en cettuy état gagnait cahin-caha sa pauvre vie. […] Supposons que notre poëte, ayant relu sa fable du loup et de l’agneau, ne l’ait pas trouvée assez forte et cherche un autre exemple afin de mieux prouver que La raison du plus fort est toujours la meilleure. […]          L’homme dit : « Faisons taire     Cet ennuyeux déclamateur ; Il cherche de grands mots, et vient ici se faire,     Au lieu d’arbitre, accusateur.

2286. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

L’art théâtral isolait dans la vie une vie plus intense ; et des esprits subtils cherchèrent si de la vie une vie plus spécialisée encore et plus intense ne pouvait pas être tirée. […] Par quelle suite de phénomènes psychologiques s’accomplit cette éclosion, je ne le chercherai pas dans une étude consacrée à un art, non à un artiste ; je reproduirai seulement quelques alinéas d’une étude que j’ai publiée, il y a un an, dans la Revue de Genève, sur Wagner et la poésie française contemporaine, où j’analysais, en me servant du livre de Wagner intitulé Beethoven, comment après les œuvres anti-musicale de sa jeunesse, Wagner avait pu arriver à ces œuvres de pure musique qui couronnent sa vie. […] Je me rappelle qu’au dernier an un esprit d’une très subtile et vive critique, assistant au Pasifal, exprimait que les personnages n’existaient point ; il disait notamment les insignes faiblesses du duo du second acte, l’homme subitement et immotivement illuminé et dès lors stagnant, la femme dont on ignore si elle est ou non d’elle-même attirée vers le garçon qu’elle appelle ; et il expliquait l’illogisme et le romantisme des trucs dramatiques ; et il s’étonnait de l’entière inutilité de tant d’accessoires ; réservant une admiration constante à l’orchestre, il méprisait intimement Parsifal pour un piètre mélodrame superbement décoré de symphonies : car ce subtil esprit — coupable seulement de se refuser par logiques de système à d’entiers côtés d’art — cherchait en le Parsifal et n’y pouvait trouver un drame.

2287. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

La plupart des psychologues, avec Spencer, Bain, Wundt et Taine, cherchent dans le toucher le type des sensations fondamentales. […] Cherchez maintenant, en second lieu, la simplicité dans l’étendue ; essayez de réduire votre vision, par exemple, à un point indivisible avec suppression de la vision indirecte ; pouvez-vous y parvenir ? […] Sous le mouvement se trouve non la logique de l’entendement, mais l’impulsion de la sensibilité et de la volonté : chercher le plaisir, fuir la douleur, vouloir, et pour cela mouvoir, telle est la seule logique de la vie, dont le mouvement est le signe extérieur et dont le raisonnement des logiciens n’est que la formule inanimée.

2288. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Il ne faut chercher chez lui ni une psychologie profonde ni de vastes sujets ; il n’est ni un romancier de notre école réaliste ou idéaliste, ni même un romancier véritable, ni surtout ce que nous avons appris à considérer comme un artiste. […] On chercherait en vain chez l’auteur anglais un récit contenu et impassible, une scène où l’écrivain ait l’art supérieur de laisser porter de leur poids propre les événements et les idées qu’il exprime et retrace. […] C’est ailleurs, la poursuite d’un forçat évadé des pontons et que l’on cherche à la lueur saignante des torches, par les marais de la côte pleins de brumes et de flaques, la fuite lointaine d’un de ces criminels, qui revient malgré le péril, enrichi, cauteleux, redoutable, endurci, pris d’affection pour l’enfant qui lui a montré autrefois quelque compassion, auquel il conte rudement sa vie, qui s’éloigne de lui avec horreur, qui s’emploie à le faire repartir par une nuit lugubre et une matinée blême, sur la rivière grise où le guettent les policiers.

2289. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Sans cesse, en des phrases où l’on ne peut noter les expressions cherchées et acquises, il s’efforce de dire chaque chose en une langue qui l’enserre et la contient comme un contour une figure. […] Aussi ai-je un petit Bouddha que je crois aimable. » Et pour l’extravagant final de ce livre : « Dans la journée, je m’amuse à feuilleter des belluaires du moyen âge ; à chercher dans les « auteurs » ce qu’il y a de plus baroque comme animaux. […] Quand je découvre une mauvaise assonance ou une répétition dans une de mes phrases, je suis sûr que je patauge dans le faux ; à force de chercher, je trouve l’expression juste qui était la seule et qui est, en même temps, l’harmonieuse. » (Ib.

2290. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

. — S’il faut chercher l’origine de l’épopée romanesque dans une transformation des mœurs ; — et, à ce propos, de l’opposition de l’Épopée courtoise et de l’Épopée nationale. — Que la véritable origine de l’épopée romanesque est dans la différenciation des éléments de l’épopée nationale ; — dont l’élément authentique est devenu de l’histoire ; — et l’élément merveilleux, symbolique et mythique est devenu le roman d’aventures. — Sources des romans de la Table-Ronde. — L’Historia Regum Britanniæ, de Geoffroi de Monmouth, 1135, et sa Vita Merlini. — La Geste des Bretons ou Roman de Brut, de Wace [traduction en vers de Geoffroi de Monmouth], 1145. — Constitution du Cycle d’Arthur. — Les lais de Marie de France. — Le Tristan de Béroul. — Autres contes « anglo-normands ». — Rattachement des aventures de Tristan, et autres héros gallois, au cycle d’Arthur. — Crestien de Troyes s’empare de la matière de Bretagne ; — et c’est ici que, pour la première fois dans l’histoire de la littérature du Moyen Âge, on peut saisir l’influence du talent sur la transformation d’une littérature. […] 2º Caractères des Fabliaux. — Si nous avons perdu beaucoup de fabliaux ; — et si l’on ne doit pas regretter au contraire qu’il nous en soit parvenu plus d’une centaine. — De l’origine des fabliaux ; — et s’il y a lieu de l’aller chercher jusqu’au fond de l’Orient [Cf.  […] Le Roman de la Rose. — On en saisit mieux le rapport avec les genres qui les ont précédées, et entre elles. — En observant qu’elles sont toutes, ou à peu près, du même temps, on s’aperçoit que l’« allégorie » caractérise toute une « époque » de la littérature du Moyen Âge ; — et on est conduit à chercher les raisons de ce goût pour l’allégorie. — Il s’en trouve de sociales, comme le danger qu’on pouvait courir à « satiriser » ouvertement un plus puissant que soi ; — mais il y en a surtout de littéraires, qui se tirent — du peu d’étendue de l’observation « directe » de la réalité au Moyen Âge ; — du peu d’aptitude de la langue à exprimer les idées générales sans l’intermédiaire d’une personnification matérielle ; — et de la tendance des « beaux esprits » de tout temps à parler un langage qui ne soit pas entendu de tout le monde.

2291. (1739) Vie de Molière

Si on osait encore chercher dans le cœur humain la raison de cette tiédeur du public aux représentations du Misanthrope, peut-être les trouverait-on dans l’intrigue de la pièce, dont les beautés ingénieuses et fines ne sont pas également vives et intéressantes ; dans ces conversations même, qui sont des morceaux inimitables, mais qui n’étant pas toujours nécessaires à la pièce, peut-être refroidissent un peu l’action, pendant qu’elles font admirer l’auteur ; enfin dans le dénouement, qui, tout bien amené et tout sage qu’il est, semble être attendu du public sans inquiétude, et qui venant après une intrigue peu attachante, ne peut avoir rien de piquant. […] On n’écrivit point contre Pourceaugnac : on ne cherche à rabaisser les grands hommes, que quand ils veulent s’élever. […] Mais il cherchait par ce divertissement plutôt à réjouir qu’à faire un ouvrage régulier.

2292. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Le prince de Galles, partant de Bordeaux, s’était mis à faire une chevauchée dans le Limousin et le Berry ; ce qu’apprenant le roi Jean, il passa la Loire à la tête d’une nombreuse armée : « Si pouvez bien croire et sentir que là étoit toute la fleur de France, de chevaliers et d’écuyers, quand le roi de France et ses quatre enfants y étoient personnellement. » — Ayant passé la rivière deVienne, l’armée du roi arrivait devant Poitiers, quand les coureurs du prince de Galles donnèrent sur la queue de son armée, et le roi apprit que les ennemis qu’il cherchait en avant étaient plutôt derrière lui. […] Cependant, n’apercevant plus au loin à travers la plaine de corps d’ennemis qui résiste, il fait chercher de toutes parts nouvelles du roi Jean.

2293. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Mais pourquoi chercher dans ses écrits publiés des pensées et des pages, lorsque j’ai sous les yeux une correspondance inédite, un trésor d’esprit et d’affection, sa dernière grande effusion d’amitié, son dernier gage, et qui me permet d’ajouter quelque chose à ce que d’autres ont dit ? […] J’ai toujours cherché à développer ma pensée en la communiquant ; mais je n’ai pas trouvé d’âme assez à l’unisson avec la mienne pour y faire passer mes idées, afin de les voir au dehors de moi dans le miroir d’une autre âme.

2294. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Les premiers sujets qu’il a choisis (les Maîtresses du Régent, l’édition des Philippiques de La Grange-Chancel), bien qu’assez scabreux d’apparence et semblant indiquer une prédilection peu sévère, n’ont point été attaqués par lui d’une manière frivole ; il a cherché la vérité historique et même une sorte de moralité, à travers cette veine périlleuse d’érudition qui frise le Pétrone. […] Vous vous occupez, je suppose, de Mme de Maintenon, vous cherchez les témoignages pour ou contre cette vertu tant controversée ; vous ouvrez le recueil des pensées et dires de Sorbière, le Sorberiana, à l’article Scarron ; vous y trouvez ce charmant éloge de Mme de Maintenon jeune et sous sa première forme d’épouse vierge et immaculée d’un mari impotent : « L’histoire du mariage de M. 

2295. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

.) — Il est impossible de donner un plus charmant commentaire de lapis nudus et de magna satis. » Il y aurait de l’inconvénient sans doute à multiplier de semblables commentaires ; mais celui-ci, en admettant même que l’à-propos soit un peu cherché, a pour lui toutes les excuses. […] 55 Il y aurait à chercher si parmi nos anciennes et grandes figures parlementaires, L’Hôpital, Harlay, Du Vair, Lamoignon, il n’y a pas eu, à l’occasion, en un jour d’honneur ou de danger, quelque illustre citation de Virgile ; car nous aussi Français, nous avons notre manière d’aimer Virgile, de le pratiquer familièrement et de l’appliquer.

2296. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Nous ne cherchions en tout ceci que des leçons stratégiques : il me semble que nous rencontrons insensiblement une leçon morale. […] Le bon droit eut à combattre pied à pied jusqu’au bout ; le parti réactionnaire de Berne y avait son représentant et cherchait un dernier appui auprès de l’Angleterre et de lord Castlereagh.

2297. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Pour ceux qui cherchent dans les moindres détails des traits de caractère, ajoutons que M. de La Mennais, quand il était dans le monde, avait une passion extrême pour faire des armes, et qu’il donnait souvent à l’escrime des journées entières : ce sera un symbole de polémique future, si l’on veut. […] M. de La Mennais n’a fait qu’en ébaucher vigoureusement les grandes masses, et, comme ce n’est pas une perfection apparente qu’il cherche, il y a des côtés de ce beau livre qu’il n’achèvera jamais.

2298. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Après avoir démontré, fort joliment, que la gloire après la mort n’est rien, il continue : Cessez donc, ô Sapho, de vous en faire accroire ; Dans un monde nouveau ne cherchez plus la gloire, Et faites succéder, au soin de l’acquérir, Le soin de la connoître et de vous en guérir. […] Il en est, ô Sapho, qui n’ont rien que de doux : Si vous les connoissez, que ne les cherchez-vous ?

2299. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Mais d’abord je cherche vainement dans Racine ce temple merveilleux bâti par Salomon, tout en marbre, en cèdre, revêtu de lames d’or, reluisant de chérubins et de palmes ; je suis dans le vestibule, et je ne vois pas les deux fameuses colonnes de bronze de dix-huit coudées de haut, qui se nomment, l’une Jachin, l’autre Booz ; je ne vois ni la mer d’airain, ni les douze bœufs d’airain, ni les lions ; je ne devine pas dans le tabernacle ces chérubins de bois d’olivier, hauts de dix coudées, qui enveloppent l’arche de leurs ailes. […] Ainsi, quand Racine a risqué le vers fameux, Brûlé de plus de feux que je n’en allumai, il ne faisait sans doute que se souvenir de son cher roman et du passage où Hydaspe, sur le point d’immoler sa fille et de la placer sur le bûcher ou foyer, se sent lui-même au cœur un foyer de chagrin plus cuisant : je traduis à peu près ; les curieux peuvent chercher le passage : Racine, enfant, avait retenu ce jeu de mots comme une beauté, et il n’a eu garde de l’omettre dans Andromaque.

2300. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Je cherchai ma consolation durant cinq ou six ans, dans les charmes de l’étude ; mes livres étoient mes amis fidèles, mais ils étoient morts comme moi !  […] Lenglet l’avait brutalement accusé de s’être laissé enlever par une belle : Prévost répondit que de tels enlèvements n’allaient qu’aux Médor et aux Renaud, et il exposa en manière de réfutation le portrait suivant, tracé de lui par lui-même : « Ce Médor, si chéri des belles, est un homme de trente-sept à trente-huit ans, qui porte sur son visage et dans son humeur les traces de ses anciens chagrins ; qui passe quelquefois des semaines entières dans son cabinet, et qui emploie tous les jours sept ou huit heures à l’étude ; qui cherche rarement les occasions de se réjouir ; qui résiste même à celles qui lui sont offertes, et qui préfère une heure d’entretien avec un ami de bon sens à tout ce qu’on appelle plaisirs du monde et passe-temps agréables : civil d’ailleurs, par l’effet d’une excellente éducation, mais peu galant ; d’une humeur douce, mais mélancolique ; sobre enfin et réglé dans sa conduite.

2301. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Je ne comprendrais pas que sous le règne d’un Napoléon47, c’est-à-dire d’un souverain qui est jaloux sans doute de garantir tous les intérêts moraux, d’abriter toutes les craintes même et les délicatesses des consciences, mais aussi de réserver tous les droits sérieux et légitimes issus de la Révolution, il y eût un accord aussi surprenant contre cette classe plus ou moins nombreuse qu’on n’appelle qu’en se signant les libres penseurs, et dont tout le crime consiste à chercher à se rendre compte en matière de doctrines. […] « Je n’ai donc point cherché à désigner deux amis chargés de régler cette affaire avec messieurs vos témoins : si honorables que soient quatre personnes choisies à cette fin et dans ces conditions, je ne sens pas là de vrais arbitres.

2302. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Otons ces vêtements surajoutés ; prenons l’homme en soi, le même dans toutes les conditions, dans toutes les situations, dans tous les pays, dans tous les siècles, et cherchons le genre d’association qui lui convient. […] Ce reliquat est l’homme en général, en d’autres termes « un être sensible et raisonnable, qui en cette qualité évite la douleur, cherche le plaisir », et partant aspire « au bonheur, c’est-à-dire à un état stable dans lequel on éprouve plus de plaisir que de peine427 », ou bien encore « c’est un être sensible, capable de former des raisonnements et d’acquérir des idées morales428 ».

2303. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

Cherchons maintenant un cas où l’antécédent soit l’objet lui-même ; c’est ce qui arrive dans l’hallucination. […] La science ainsi entendue est bientôt faite ; il n’y a rien à chercher ni à trouver dans une pareille action, puisqu’elle est simple ; une fois qu’on l’a nommée, on est à bout.

2304. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Sacrifier la raison à la rime, c’est chercher la beauté ailleurs que dans la vérité, c’est tourner l’art contre son but, qui est de créer dans la forme un équivalent sensible de l’idée. […] Car enfin la durée et l’universalité de la réputation d’un écrivain sont des effets, qui ont une cause suffisante : et c’est cette cause qu’il faut trouver, et chercher au besoin avec patience et humilité, jusqu’à ce qu’on la trouve, au lieu de croire facilement qu’on a soi seul plus d’esprit que tout le monde.

2305. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Mais il ne se pique pas d’inventer : il estime notre langue suffisante, à condition qu’on l’exploite et la cultive. « La recherche des phrases nouvelles et des mots peu connus, disait-il, vient d’une ambition scolastique et puérile : puissé-je ne me servir que de ceux qui servent aux halles à Paris. » Il devait donc moins chercher que fuir le néologisme, et peut-être Calvin et Amyot ont-ils hasardé plus de mots que lui. […] « Notre grande et puissante mère nature » nous enseigne à fuir la douleur et à chercher le plaisir : elle nous fournit les outils à cette besogne, nos instincts, nos organes, nos facultés ; elle nous prescrit le choix et la mesure.

2306. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

J’ai cherché ensuite à former avec nos sensations visuelles un continu physique équivalent à l’espace ; cela est facile sans doute et cet exemple est particulièrement approprié à la discussion du nombre des dimensions ; cette discussion nous a permis de voir dans quelle mesure il est permis de dire que « l’espace visuel » a trois dimensions. […] J’ai cherché en effet à mettre en évidence le rôle de l’expérience et à analyser les faits expérimentaux qui interviennent dans la genèse de l’espace à trois dimensions.

2307. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

On ne comprend rien à cette triste énigme, et elle ne vaut pas la peine qu’on cherche son mot. […] Cette nouvelle venue est mademoiselle Marie Letellier, une jolie créole de l’île Bourbon, que la mort de ses parents, qui l’ont laissée sans fortune, réduit à chercher un emploi d’institutrice en Europe.

2308. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

L’occasion, qui nous révèle tout entier aux autres et à nous-même, l’alla chercher dans la tempête civile et le trouva tout préparé ; il vit celui qu’il avait appelé son maître, seul, sans défense, dans un cachot, et il s’avança en lui tendant les bras. […] [NdA] Pour ceux qui voudraient chercher ces pages de Fréron, je donnerai ici une petite clef qui leur en facilitera la lecture.

2309. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

On cherche une taille comme on ne cherche pas une épithète, on poursuit un effet de griffonnis comme on ne poursuit pas un tour de phrase.

2310. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

Ceci : Je chercherai une matière très subtile ; je subtiliserai un morceau de matière que l’on ne pourrait plus concevoir sans effort, Quintessence d’atome, extrait de la lumière, Je ne sais quoi plus vif et plus mobile encor Que le feu… Car enfin… Voyez, La Fontaine s’anime, il discute, évidemment, comme chez ses amis. […] Mais enfin le bonheur, c’est dans la médiocrité qu’il faut le chercher et surtout il ne faut pas être, comme le mulet de finances, fier de sa fortune, fier des dons de la destinée, car ils ont quelque chose d’incertain.

2311. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Ils n’offraient pas l’Alsace-Lorraine : l’Allemagne la gardait et cherchait en outre des satisfactions sur le front russe.‌ […] Mais j’ai hâte d’aller au cœur du parti dont il fallait pourtant que je fisse comprendre les raisons, les conciles, le clergé ; mon objet propre est de chercher comment les doctrines de l’internationalisme et du pacifisme furent elles-mêmes, pour certains combattants, un ressort de guerre, un ravitaillement moral.

2312. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Lorsque de nombreux esprits sont captivés et retenus par un récit, au lieu de s’étonner et de rire de la banalité de l’histoire et de la simplicité des lecteurs, il vaut mieux chercher, comme une leçon, le mérite de l’écrivain. […] Je cherche cette fraternité de cœur, cette tendresse dans l’œuvre naturaliste, et je trouve un parti pris de dénigrement, voisin de l’orgueil, une manière dure de parler de la misère, une brutalité de touche dans le portrait des pauvres gens, toujours représentés comme des êtres d’impulsion, esclaves des instincts, des hérédités et des passions, une tendance à considérer l’ouvrier comme une machine à boire et à faire des révolutions, qui dérivent d’un mépris foncier de l’espèce humaine, à moins qu’ils ne révèlent la plus certaine des incompréhensions.

2313. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Nous donne-t-il, par exemple, comme échantillon pindarique, la douzième olympique, l’ode à la Fortune, cette hymne courte et sublime, chantée à l’occasion de la victoire, qu’est venu chercher dans les fêtes des grandes cités de la Grèce un Crétois, chassé par une faction de Gnosse, sa patrie, où il avait langui longtemps dans les querelles obscures d’une petite démocratie, il se garde bien d’être simple et uni comme le poëte grec : il ne nomme pas ce coq guerroyant au logis, auquel Pindare compare son jeune héros, avant qu’il eut été délivré par l’exil et jeté par ce coup du sort en Sicile, pour y devenir citoyen paisible de la ville opulente d’Himère, et de là, vainqueur à Olympie : « Je n’ai osé, dit-il, me servir de ce mot de coq3, qui produirait un mauvais effet en français, et qui suffirait pour gâter la plus belle ode du monde. […] À vrai dire, et pour faire notre aveu complet, même dans le grand siècle qui venait de finir, un seul homme nous semblerait avoir réuni en soi de tels dons et en offrir l’idée à l’homme de goût qui, n’ayant pas le temps de chercher Pindare dans sa langue, et ne le retrouvant pas dans nos versions modernes, voudrait à tout prix le concevoir et se le figurer par quelque frappante analogie, à peu près comme Saunderson, aveugle-né, voyait l’éclat de la pourpre dans le bruit retentissant du clairon.

2314. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

En médecine, il est une doctrine qui prétend guérir les semblables par les semblables ; en morale, surtout au théâtre, pareille doctrine est des plus périlleuses ; chercher le retour au bien par les images prolongées et souvent attrayantes du mal, c’est aimer à rester en chemin.

2315. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

[NdA] J’ai cherché si La Motte n’avait nulle part fait mention de l’ami si dévoué qui s’était donné à lui ; j’ai rencontré au tome iv (page 196) des pièces intéressantes et peu connues, publiées par de La Place, six vers impromptu de La Motte sur lui, mais qui ne méritent pas d’être rapportés.

2316. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

Ce sentiment paisible, je n’irai point le chercher dans les Alpes ; ce n’est qu’ici que je puis le trouver : il y a quelque chose de délicieux pour moi dans la vue du bois de Champ-Rose au loin, dans l’aspect de certains arbres, dans l’étendue de nos plaines. » Et encore, car, si je m’écoutais, je ne pourrais me lasser de citer : « Que tes lettres m’ont causé de plaisir !

2317. (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »

En un mot, à chaque fait un peu général que vous cherchez à établir touchant cette pauvre littérature, l’exception se lève aussitôt et le ruine.

2318. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

Par des extraits de voyages, par des traductions et des analyses d’ouvrages étrangers, par des études de toute espèce sur le passé, le Globe cherchait à mettre sous la main de ses lecteurs les principaux éléments des questions ; à leur représenter les travaux antérieurs et l’état de la science contemporaine sur chaque point de controverse ; à leur apporter et à leur distribuer en ordre les matériaux les plus complets pour les solutions les plus larges et les plus conciliantes.

2319. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VI. Du raisonnement. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel »

Pour décider sur un fait particulier ou sur une question générale, vous pouvez chercher des cas dont la solution soit évidente ou connue, et qui sont essentiellement identiques au cas proposé, des analogies ou des exemples.

2320. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre I. Un retardataire : Saint-Simon »

Il écrit avec ses nerfs : il cherche les mots qui équivalent à son sentiment, mots à la mode, ou du vieux temps, mots de boutique ou de village, et mots de cour, vertes locutions, ou tours délicats.

2321. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Il y a quelques œuvres surtout, où les caractères semblent vidés de toute réalité, à l’état de purs symboles : toute la Femme de Claude, et le principal rôle de l’Étrangère nous laissent l’impression de dessins apocalyptiques sous lesquels il ne faut chercher que des idées.

2322. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

Chercherons-nous des objections ?

2323. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verhaeren, Émile (1855-1916) »

Il faut l’admirer simplement, entièrement, sans y chercher des imperfections qui ne sont qu’apparentes, sans s’arrêter à de prétendues tares qu’elle ne saurait ne pas avoir.

2324. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Maintenant, parmi les complaisances qu’ils échangent, ces jeunes gens émettent des phrases un peu cherchées.

2325. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

Ici, détail : dans ce curieux roman de conversion on cherche si l’auteur s’est peint lui-même.

2326. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

… J’ai cherché en vain le nom de l’imbécile qui découvrit, l’autre année, cette appellation… Les littératures sont d’essence novatrice.

2327. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

On chercherait vainement dans l’Évangile une pratique religieuse recommandée par Jésus.

2328. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

Tel encor autour de sa tente… La première comparaison suffisait pour produire l’effet de variété que cherchait l’auteur ; ou bien il pouvait préférer la seconde pour conserver le vers.

2329. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 9, de la difference qui étoit entre la déclamation des tragedies et la déclamation des comedies. Des compositeurs de déclamation, reflexions concernant l’art de l’écrire en notes » pp. 136-153

Ce port de voix extraordinaire dans la déclamation, étoit excellent pour marquer le désordre d’esprit où Monime doit être dans l’instant qu’elle apperçoit que sa facilité à croire Mithridate, qui ne cherchoit qu’à tirer son secret, vient de jetter, elle et son amant dans un péril extrême.

2330. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

Mais appliquée aux époques excessives d’une Révolution qu’on cherche aujourd’hui à nous faire prendre intégralement comme le chef-d’œuvre de l’esprit humain et la réalisation de l’idéal moral le plus grandiose, sinon le plus pur (on y tient beaucoup moins), cette manière de concevoir l’histoire et de la regarder, dans les ombres et sous la portée des vieux murs, pour saisir ce qui s’y cache d’inepties, de lâchetés, de corruptions, de sales petites ignominies, serait excellente comme réfrigérant d’enthousiasme.

2331. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

la Madame Sand intime qu’on était venu chercher là.

2332. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

Dans ces fragments sans lien entre eux, si ce n’est l’humour qui les anime et qui les colore, dans ces trente-deux cartes d’un jeu de piquet, toujours coupées de la même manière, cherchez si les enluminures rapides, échappées à la verve insouciante de l’auteur, sont des catégories sociales ou des portraits individuels.

2333. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Roger de Beauvoir »

Il pouvait être, dans un recueil qu’il n’a pas fait, le poète qu’il est, j’en suis sûr, au fond de son âme, s’il veut bien aller l’y chercher.

2334. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Mais nous admettons cette forme vive pour ce qu’elle veut dire, et elle veut dire qu’on trouve l’expression quand on la cherche, l’expression, ce don gratuit de Dieu, et quand on ne l’a pas, de nature, qu’on peut très bien, ma foi !

2335. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Louis Bouilhet a trouvée — en la cherchant ou sans la chercher, — et elle a été sa fortune.

2336. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

On est intéressé, en tout pays, à chercher les hommes célèbres pour l’éducation des princes.

2337. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

M. le vicomte Melchior de Vogüé est un de ces jeunes hommes courageux qui cherchent autre part que dans la fortune et la vanité mondaine d’un beau nom des jouissances ardentes, des intérêts nobles. […] La haine se tait aussi pour Zola, en attendant la glorification définitive ; du moins, peureusement, elle aboie de loin, s’abritant derrière des remparts d’éloges et, désespérant d’atteindre l’écrivain dans son talent, elle cherche parfois à frapper l’homme dans sa dignité. […] Hector Pessard les veut-il chercher dans les bric-à-brac, dans les friperies du romantisme disparu. […] Ils déclarèrent, en de mémorables préfaces, où il était question de déterminisme, d’enquête sociale, de sciences naturelles, que non seulement ils continueraient à faire s’aimer menuisiers et blanchisseuses, mais que, si on leur cherchait noise, ils les feraient penser ! […] M. de Goncourt ne cherche pas à s’embellir, à se héroïfier : sa préoccupation est de se dévoiler à nous tel qu’il est, dans le tréfonds de son âme.

2338. (1900) La culture des idées

Cependant, son but conscient, en retournant ses idées à haute voix, était de chercher à deviner l’effet qu’elles produisaient sur un auditeur ; mais, peu à peu, ce but s’obscurcissait : c’était le subconscient qui parlait pour lui. […] Il y a des associations d’idées tellement durables qu’elles paraissent éternelles, tellement étroites qu’elles ressemblent à ces étoiles doubles que l’œil nu en vain cherche à dédoubler. […] Faut-il lui chercher une cause ? […] On est allé chercher jusqu’en Chine le pressentiment de la Vierge Mère et l’on a trouvé que la vierge Kiang-Yuen conçut son fils Heou-Tsi miraculeusement, par la lueur d’un éclair ! […] Aucunes lois n’empêcheront ni une femme bavarde de parler, ni une femme lascive de chercher des amants.

2339. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Si Dieu n’y pourvoit, ajoute l’historien, cette corruption passera aux moines et aux religieux, quoique à vrai dire presque tous les monastères de la ville soient devenus des lupanars, sans que personne y contredise… » À l’égard d’Alexandre VI, amant de Lucrèce, sa fille, c’est au lecteur à chercher dans Burchard la peinture des priapées extraordinaires auxquelles il assiste avec Lucrèce et César, et l’énumération des prix qu’il distribue. […] Il n’a pas besoin de les chercher si loin ; de prime-saut il les a saisies. […] « Cherche dans l’Écriture, dit le traducteur, principalement et avant tout les traités et les contrats343 faits entre Dieu et nous, c’est-à-dire la loi et les commandements que Dieu nous fait, et ensuite, la grâce et le pardon qu’il promet à tous ceux qui se soumettent à sa loi. […] Il cherche le remède de ses tristesses dans l’idée de la justice éternelle, et l’implore avec une ampleur de paroles qui fait de la prière un hymne en prose aussi beau qu’une œuvre d’art. […] Le puritain condamne le théâtre, les assemblées et les pompes du monde, la galanterie et l’élégance de la cour, les fêtes poétiques et symboliques des campagnes, les mai, les joyeuses bombances, les sonneries de cloches, toutes les issues par lesquelles la nature sensuelle ou instinctive avait cherché à s’échapper.

2340. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

. — Ce qui gonfle de sève ces exubérantes Harmonies, ce paradisiaque Jocelyn et cette inégale, monstrueuse et splendide Chute d’un ange, ce sont peut-être les douze ans d’oisiveté inquiète où il se chercha lui-même et où se forma en lui comme un vaste et secret réservoir de poésie inexprimée. […] Cet art suprême devenu invisible s’est cherché fort longtemps. […] Le débauché lui-même, qu’aime-t-il, au bout du compte, sinon une « idée » de plaisir dont il cherche la réalisation ? […] Et ne serait-ce pas un peu cela que cherchent aujourd’hui les plus inquiets de nos jeunes poètes ? […] Mais c’est chez Baudelaire, chez Sully-Prudhomme, chez le Coppée des premiers recueils, même chez Leconte de Lisle, que je trouverais le « moi » jaloux et amoureux de ses particularités, l’attitude cherchée et entretenue, la croyance et la complaisance de l’artiste en la rareté de ses sentiments et de ses souffrances ; bref, l’égotisme de la poésie et  se trahissant parfois, comme chez Leconte de Lisle, par la superstition même de l’objectivité  la poésie subjective.

2341. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Elle s’en est allée avec sa mère, la comtesse Dobronowska, une aventurière polonaise, chercher fortune en Russie. […] Assombri par ce double deuil, il alla chercher en Italie la divine consolation. […] il ne cherche pas à usurper sur ses concitoyens, il ne médite pas d’action injuste. […] Son instinct ne la trompait pas ; René, dans ce pèlerinage, allait chercher une autre victime. […] J’ai traversé le champ des lettres avec des hommes de bonne volonté qui cherchaient à tout comprendre.

2342. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Aujourd’hui, après des clameurs cherchées dans trois endroits différents du théâtre, et plus reculés l’un que l’autre, et donnant comme le prolongement lointain de cris de peuple, à la cantonade d’un épisode révolutionnaire, il a brisé le groupement de la scène par des conversations d’aparté chuchotantes, puis tout à coup sur un banc jeté à terre, simulant le coup de pistolet avec lequel se tue le commandant de Verdun, il a fait, dans un mouvement général, toute la tourbe retourner la tête vers la porte du commandant. […] Au fond, chez moi, une inquiétude de ce relèvement de la pièce, et une crainte de réaction au quatrième acte, de la part de cette salle, qui veut la chute de la pièce, et va sans doute chercher à l’égayer, ne pouvant la siffler. […] Et cette société d’admiration, je la cherchais à la première de Germinie Lacerteux, où la salle ne voulait pas laisser prononcer mon nom, à la première de La Patrie en danger, cette reconstitution d’une époque historique, je puis l’affirmer, comme il n’y en a aucune dans une pièce française, et que la salle, par ses mépris, ses égayements, l’affectation de son ennui, déclarait inférieure à tout. […] Voilà, réfléchis… Maintenant il est bien entendu que je ne cherche pas à faire une affaire, et que cette proposition vient de la religion que j’ai pour le talent de ton père, et que si tu avais envie de vendre, et que si tu trouvais 25 centimes au-dessus de mon prix, je me retirerais. […] Ces manœuvres, aperçues d’un plateau un peu élevé, me font l’effet de rangées de petits soldats de plomb, que je verrais comme d’un ballon captif… C’est amusant par exemple, la vie, l’animation données par les manœuvres dans les villages, et les hommes et les femmes sur le pas des portes, et les enfants, les yeux ardents… Au retour, les jolis croquis pour un peintre : l’envahissement des cafés de village, les consommateurs, en l’effarement des servantes, allant eux-mêmes chercher au cellier, le vin, la bière, et l’encombrement de la rue par les voitures qui n’ont plus de place dans les écuries, par des chevaux attachés à un volet, et au milieu de la bousculade et du brouhaha, le défilé des soldats, des cavaliers couverts de poussière.

2343. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Mais déjà, lorsque nous parvint cette lettre où le superbe aède expose si clairement sa nouvelle théorie poétique, nous avions commencé notre enquête auprès des maîtres du vers, auprès des chefs des différentes écoles, et partout, académiques, romantiques, indépendants, modernistes, tous préoccupés de l’œuvre nouvelle, cherchaient à défendre, à expliquer, commenter ou combattre la révolutionnaire attitude du chantre provençal. […] De récents poètes, Henri de Régnier, Albert Samain, Adolphe Retté n’ont cherché à renouveler un peu la rime qu’en se privant de certains mots trop connus et trop frustes. […] Quand Vincent cherche, au creux du corsage de Mireille, un vilain gentil petit oiseau qui lui égratigne la poitrine, on ne se doute pas qu’ils sont en train de démolir des préfets et des sous-préfets. […] Tu songes, frémissant, Combien il serait beau, fût-ce au prix de ton sang, D’être la voix qui parle au siècle finissant, Mais tu cherches peut-être, en ton âme ingénue, Quels rythmes, quels accords d’une audace inconnue Pourraient faire au soleil éclater ta venue ; Dans la forêt des mots, quels détours, quels combats, Quels chemins non frayés où sonneraient tes pas. — Ami, ne cherche plus, tu ne trouverais pas.

2344. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Pour moi je ne vous en chercherai point. […] Vais-je vous chercher un substitut. […] Au fond nous ne cherchons pas même à nous en dépouiller. […] Il est venu exprès pour lui chercher une grande querelle. […] Et ils allèrent le chercher jusque chez lui.

2345. (1897) Aspects pp. -215

. — Pour moi, loin de me complaire au scandale et aux voies détournées, j’ai cherché franchement la vérité. […] Il prie, il pleure, il se débat, il cherche à qui confier sa peine. […] Aussi, chaque fois qu’une patrie se laisse battre, il applaudir — elle l’a bien cherché. […] On cherche un prétexte ; on le trouve. […] Il fouaillait les troupeaux de moutons, ce pourquoi les bergers lui cherchaient noise.

2346. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Nous avons dû chercher des génies exotiques. […] C’est dans ce sentiment qu’elle est allée chercher, parmi les philosophes du xviiie  siècle, la nourriture de son âme. […] Puis, sourdement inquiète, c’étaient les autres qu’elle cherchait, les terribles ascendants, tous ceux qui étaient là inscrits sur l’Arbre, déroulant la poussée des feuilles héréditaires. […] Car elle n’a cherché en lui que le détail de mœurs et les peintures de nudité, à la façon de ces adolescents qui errent dans les musées en quête de chairs offertes à leur rêve inassouvi.

2347. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

La première consiste à chercher les explications dans des phénomènes extraordinaires et plus ou moins merveilleux, tels que des sympathies occultes entre le magnétiseur et le magnétisé, ou encore l’existence de deux personnalités en une seule, de deux consciences. […] Mme Bettany se promenait dans la campagne en lisant ; tout d’un coup, elle a la vision de sa mère étendue dans son lit et mourante ; elle va chercher un médecin, le ramène, trouve sa mère telle qu’elle l’avait aperçue dans sa vision. […] Dessoir, porte en soi les germes d’une double personnalité. » N’est-ce pas là chercher bien loin l’explication des faits d’habitude ? […] Il nous semble au contraire que la demoiselle anglaise avait parfaitement conscience de chercher une adresse, et que cette adresse, par l’effet d’une surexcitation nerveuse, lui est revenue tout d’un coup à l’esprit.

2348. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Le grotesque antique est timide, et cherche toujours à se cacher. […] Or dans laquelle de ces deux catégories le génie doit-il se chercher une place ? […] Nous n’hésitons pas, et ceci prouverait encore aux hommes de bonne foi combien peu nous cherchons à déformer l’art, nous n’hésitons point à considérer le vers comme un des moyens les plus propres à préserver le drame du fléau que nous venons de signaler, comme une des digues les plus puissantes contre l’irruption du commun, qui, ainsi que la démocratie, coule toujours à pleins bords dans les esprits. […] Ce n’est pas cependant qu’elles lui eussent fait faute. — « Si le poëte établit des choses impossibles selon les règles de son art, il commet une faute sans contredit ; mais elle cesse d’être faute, lorsque par ce moyen il arrive à la fin qu’il s’est proposée ; car il a trouvé ce qu’il cherchait. » — « Ils prennent pour galimatias tout ce que la faiblesse de leurs lumières ne leur permet pas de comprendre.

2349. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

On ne trouvera pas, et j’espère que le lecteur ne cherchera pas autre chose dans les pages qui suivent. […] en ce moment même, je les ai là, sous les yeux, tous ces livres, fameux naguère, où nous avons avidement cherché la réponse à nos doutes ; et, en somme, qu’ont-ils établi ? […] Les catholiques, — écrivait-il dans son Encyclique sur l’origine du pouvoir civil, du 29 juin 1881, — vont chercher en Dieu le droit de commander, et le font dériver de là comme de sa source naturelle, et de son principe nécessaire… Toutefois, il importe de remarquer ici que, s’il s’agit de désigner ceux qui doivent gouverner la chose publique, cette désignation pourra, dans certains cas, être laissée au choix et au jugement du plus grand nombre, judicio multiludinis, sans que la doctrine catholique y fasse le moindre obstacle, non adversante neque repugnante doctrina catholica… Il n’est pas question davantage des différents régimes politiques, et il n’existe pour l’Église aucune raison de ne pas approuver le gouvernement d’un seul ou celui de plusieurs, pourvu seulement qu’il soit juste et qu’il s’applique au bien commun. […] Car on voit la conséquence, et qu’au lieu d’en chercher la solution dans les analogies de l’histoire naturelle, comme font nos sociologues ; ou dans l’extension tyrannique des pouvoirs de l’État, comme font les socialistes ; ou dans la destruction de toute société, comme les anarchistes, on ne la trouvera pas non plus, cette solution chimérique, mais on n’en approchera qu’en la demandant à la morale de l’effort individuel !

2350. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

On ne connaissait pas encore de grands talents ; on les cherchait, on les espérait, on y croyait, par l’habitude de voir la France produire toujours ce dont elle a besoin.

2351. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — George Sand. Cosima. »

Une certaine fraction du public paraissait s’attendre à un genre d’extraordinaire qui n’est pas venu ; cette sorte d’attention, nécessairement fort défavorable, lorsqu’elle a cherché à se porter et à se faire jour sur certains mots du dialogue, a été bientôt déjouée, car la suite ne répondait en rien à l’intention qu’on supposait voir percer et qu’on introduisait plus sottement encore que malignement.

2352. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Nos écrivains français ayant toujours présent à leur pensée le tribunal de la société, cherchent à obtenir le suffrage de lecteurs qui se fatiguent aisément ; ils veulent attacher le charme des sentiments à l’analyse des idées, et faire ainsi marcher simultanément un plus grand nombre de vérités.

2353. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Calvin n’emploie-t-il pas quelque part 8 ou 9 pages184 à comparer l’Église des fidèles au corps humain, à y chercher ce qui est veines, nez, chair, mouvement, chaleur, main, pied, coude ?

2354. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Dans le préambule vraiment évangélique où je cherchais à consoler d’avance M. 

2355. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

Vielé-Griffin manquent d’une direction certaine, on les sent agités de sourds bouillonnements qui hésitent et retombent ; le poète y est inférieur à lui-même par la beauté réalisée, mais il y révèle de plus larges désirs qui longtemps cherchent leur forme définitive et s’illuminent, plus tard, dans la Vie et le Rythme.

2356. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

L’idéal est celui que chercha à réaliser la commedia dell’arte, en réunissant dans la même personne le poète et celui qui se charge de faire vivre ses fictions.

2357. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Par l’amour que je porte à ma pauvre âme, je vous dis en vérité que j’ai cherché dans toute la ville, et n’ai trouvé personne qui pût vous convenir.

2358. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

L’actualité lui fournit assez de sujets pour qu’il ne se donne point la peine d’aller en chercher ailleurs.

2359. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Il y a ceux qu’inquiète le problème redoutable de la Destinée ; ceux qui, méprisant les succès faciles, les satisfactions grossières et les lauriers monnayés, tentent l’escalade des sommets inaccessibles et cherchent seulement, en s’élevant, à s’abstraire Du vacarme que font les fantômes entre eux.

2360. (1890) L’avenir de la science « I »

» Certes, si la philosophie était une spécialité, une profession comme une autre ; si philosopher, c’était étudier ou chercher la solution d’un certain nombre de questions plus ou moins importantes, la réponse de ce sage serait un étrange contresens.

2361. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Ce sont des précieuses modifiées, prises dans la vie bourgeoise, à qui un mari peut dire fort raisonnablement : Qu’on n’aille pas chercher ce qu’on fait dans la lune, Et qu’on se mêle un peu de ce qu’on fait chez soi.

2362. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

Après avoir promis de chanter la Grace, il laisse au Lecteur le soin de la chercher dans le premier Chant ; & lorsqu’il l’introduit dans le second, son apparition est si courte, qu’elle y disparoît, après une cinquantaine de Vers, pour aller se perdre dans une controverse aussi peu exacte qu’elle est déplacée.

2363. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Puis comme Hayashi cherchait dans sa mémoire, s’il connaissait quelque détail biographique sur Otaka, ses yeux s’arrêtant sur la demi-page de caractères gravés au-dessus du guerrier, il s’écria : « Mais sa biographie… la voici ! 

2364. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Et d’abord, pour donner quelque dignité à cette discussion impartiale, dans laquelle il cherche la lumière bien plus qu’il ne l’apporte, il répudie tous ces termes de convention que les partis se rejettent réciproquement comme des ballons vides, signes sans signification, expressions sans expression, mots vagues que chacun définit au besoin de ses haines ou de ses préjugés, et qui ne servent de raisons qu’à ceux qui n’en ont pas.

2365. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Ce changement obligea les compagnons de Monsieur de Molière à chercher un autre lieu, et ils s’établirent avec permission et sur les Ordres de sa Majesté, rue Mazarini, au bout de la rue Guénégaud, toujours sous le même titre de la Troupe du Roi.

2366. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Seul auteur de ses décisions et maître de sa faveur, il alloit chercher ceux qui avoient cette capacité, et il leur offroit sa protection et son amitié, qu’ils n’osoient encore demander.

2367. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Voilà le véritable ouvrage du philosophe, quand il a réellement pour but d’être utile ; ce n’est pas de se déchaîner contre les maux, c’est d’y chercher des remèdes, et, s’il ne peut faire autrement, des palliatifs ; il ne s’agit pas de battre l’ennemi, il est trop avant dans le pays pour entreprendre de l’en chasser ; il s’agit de faire avec lui la guerre de chicane.

2368. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

» Hérodote a sur son front païen quelque chose du rayon des prophètes, et Pierre Saliat a le mérite critique de l’avoir vu… Il a, comme un de nous, raffinés modernes qui cherchons partout des analogies, saisi ce caractère majestueux, théocratique et patriarcal qui donne à Hérodote un si grand air, auprès duquel Thucydide lui-même semble petit et mince, un maigre historien d’époque philosophique, quelque chose comme un Thiers d’Athènes.

2369. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Par une de ces préoccupations familières aux gens qui se coiffent d’un sujet jusqu’aux yeux, l’auteur de l’Histoire de la Presse a voulu voir le journalisme partout, même à Rome, mais il n’a pas compris que ce journalisme, dont les grands pontifes avaient exclusivement le monopole, était précisément la condamnation de celui-là dont il cherche beaucoup trop haut la conception dans l’histoire ; car elle n’appartient qu’à ces derniers temps.

2370. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

I C’est l’écrivain religieux, bien entendu, qu’on cherchera ici et qu’on va y trouver sous le nom de Silvio Pellico ; car, de volonté ou de nature, Silvio Pellico est un écrivain religieux, et même, à tort ou à raison, une influence pour certaines âmes.

2371. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

II En effet, depuis Aristote jusqu’à saint Thomas d’Aquin et depuis saint Thomas d’Aquin jusqu’à Kant, que nous prenons pour une date et non pour le grand homme qu’on dit, cherchez par quels noms et quelles œuvres l’auteur du Tableau des progrès de la philosophie politique a comblé le vide d’un si long espace, mais l’a comblé sans le remplir !

2372. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Silvio Pellico29 [Le Pays, 6 août 1857] I C’est l’écrivain religieux, bien entendu, qu’on cherchera ici et qu’on va y trouver sous le nom de Silvio Pellico, car de volonté ou de nature, Silvio Pellico est un écrivain religieux et même, à tort ou à raison, une influence pour certaines âmes.

2373. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

On y cherche en vain l’homme spontané et fruste qu’on y voudrait, « ce génie dans l’obscurité », comme l’avait nommé un peu trop vite Lamartine.

2374. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

ces détails, il faut les chercher dans la coupe d’éther où ils sont.

2375. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

que de fois, œil morne et front blêmi, Il cherche auprès de la claire fontaine, Sous quel buisson l’Amour s’est endormi !

2376. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Et remué partout pour voir ce mot caché Que tant d’autres souffrants ont, avant moi, cherché !

2377. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

Dans les dix nouvelles, c’est-à-dire dans les dix Amours de son recueil, on cherche une figure lombarde, florentine ou romaine, une figure italienne, n’importe où, qui ait la vie de cette Gina de la Chartreuse, la Monna Lisa d’Henri Beyle, qui, à elle seule, vous apprendrait tout un pays !

2378. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre XI. De la géographie poétique » pp. 239-241

Sans doute il comprenait avec raison sous cette dénomination les vagabonds sans lois et sans culte qui, pour échapper aux rixes continuelles de l’état bestial, cherchaient un asile dans les lieux forts occupés par les premières sociétés, faibles qu’ils étaient par leur isolement, et manquant de tous les biens que la civilisation assurait déjà aux hommes réunis par la religion.

2379. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Sous les gouvernements aristocratiques, la cause (c’est-à-dire la forme extérieure) des obligations consistait dans une formule où l’on cherchait une garantie dans la précision des paroles et la propriété des termes113.

2380. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

À toutes ces questions, nous chercherons tout à l’heure une réponse. — En attendant, posons seulement que, lorsque nous percevons un objet par les sens, lorsque nous voyons un arbre à dix pas, lorsque nous prenons une boule dans la main, notre perception consiste dans la naissance d’un fantôme interne d’arbre ou de boule, qui nous paraît une chose extérieure, indépendante, durable, et située, l’une à dix pas, l’autre dans notre main. […] VI Reste à chercher ce qu’un corps est par rapport à un autre. — Remarquons d’abord que la plupart des corps que nous percevons changent, du moins à plusieurs égards, et que l’expérience journalière constate sans difficulté ces changements. […] Il s’en sert incessamment ; devenu adulte, il en cherche le sens et les accouple.

2381. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Il cherchait de jolies scènes rustiques, de touchants souvenirs, des sentiments curieux ou purs. […] Si, dans ce choix d’architectures retrouvées ou renouvelées, on cherche sa trace, on la devinera çà et là dans quelque frise plus finement sculptée, dans quelque rosace plus délicate et plus gracieuse ; mais on ne la trouvera marquée et sensible que dans la pureté et dans l’élévation de l’émotion morale qu’on emportera en sortant de son musée. […] Si dans ce tumulte de formes mouvantes on cherche quelque œuvre solide qui prépare une assiette aux opinions futures, on ne trouve que les lentes bâtisses des sciences, qui çà et là, obscurément, comme des polypes sous-marins, construisent en coraux imperceptibles la base où s’appuieront les croyances du genre humain.

2382. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Je cherche à vendre, et j’y parviendrai avec un peu de temps. […] « Pour moi, qui cherche à ne rien oublier pour remplir tous les devoirs qui me sont imposés, je sais que dans l’exercice de la dignité suprême il se rencontre chaque jour quelques milliers d’articles très difficiles à débrouiller. […] Non seulement il n’y a rien en cela de répréhensible, mais il n’y a rien qui ne mérite des éloges, parce que je me suis conformé, au-dessus de moi, aux intentions du Ciel et de mes ancêtres, et qu’au-dessous de moi j’ai cherché l’avantage de mes sujets.

2383. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

D’autres États européens se créent des marines et leur disputent le commerce de l’Orient ; les Vénitiens cherchent à se fortifier par une alliance avec la Hollande ; ils penchent vers le protestantisme. […] Pressée entre la Suisse, la France et les vallées du Piémont, sur un groupe de montagnes et dans de sombres vallées des Alpes, cette peuplade peu nombreuse s’était refoulée ou répandue tour à tour sur les plaines voisines qui lui offraient le moins de résistance, tantôt sur le bassin de Genève, en Suisse, tantôt sur le bassin de la Bresse, en France, jusqu’à la Saône, tantôt dans le bassin du Pô, en Italie ; elle allait chercher, non de la gloire, mais de l’espace et du pain, chez ses voisins. […] Dans cet élan vers la conquête et vers l’absorption universelle de toutes les Italies, malgré la France qui les déconseille, un prince sans peur, un roi d’avant-garde, comme disait Murat, servi par un ministre équilibriste, paraît changer de point d’appui, et, Français avant la lutte, devenir Anglais après la victoire ; l’Angleterre, qui cherchait depuis tant de siècles une position politique navale et territoriale contre nous au Midi, a souri aux envahissements prétendus italiens du Piémont.

2384. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Dans cette région de la vieille France située entre le midi et l’ouest, derrière le Périgord, près de la Charente, non loin de l’Océan, s’étend un pays d’habitudes, de traditions, de pauvres cultures, de familles incrustées comme le grès dans la terre, nobles par consentement commun, parce que le château n’est que la première masure du village, et que tout le monde y vient, comme chez soi, chercher ce qui lui manque : bonne amitié, vieilles idées, semailles, aliments, soins, outils, conseils, médicaments. […] X Tel apparaissait le château du Cayla, vieux nid démantelé, qu’habitaient encore les jeunes rejetons de l’ancienne famille, heureux et riches tant qu’ils ne le quittaient pas, pauvres et réduits aux dernières conditions de la société aussitôt qu’ils en sortaient pour chercher dans le monde leur ancienne place. […] Il est beau et fort caressant, je l’aime ; et je lui cherche un nom.

2385. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

On voyait aussi descendre là des gens de la ville, qu’on avait connus dans le temps pour chercher du bois sec à la forêt, ou ramasser le fumier des chevaux sur les grandes routes. […] Puis, au bout d’un instant, il dit à sa femme : « Va donc chercher une de nos galettes ; ce jeune homme prendra un verre de vin, et nous le laisserons ensuite dormir en paix, car il a besoin de repos. » Il poussa la table devant moi, de sorte que j’avais les pieds dans la baignoire, ce qui me faisait du bien, et que j’étais devant la cruche. […] ne la cherchez dans aucune de vos histoires, mais dans le roman vrai d’Erkmann et Chatrian !

2386. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Alors pour continuer de nous augmenter, nous sommes quasi obligés d’être ingrats, de les abandonner, de les renier, de courir chercher ailleurs quelque chose de meilleur dont elles nous ont donné le présentiment. […] Non moins que les précédents, il a contribué à porter le prestige intellectuel et moral de la France jusqu’aux extrêmes limites du monde civilisé… C’est aussi le siècle de la science, des plus grandes inventions et de la découverte du continent africain… Sans doute, le progrès ouvre bien des abîmes, comporte une énorme rançon, mais n’est-ce pas, comme le disait Jaurès, l’honneur de l’homme que de chercher à gravir les plus hautes cimes, au risque même d’y être foudroyé ? […] Mais on est un peu agacé par ceux qui les imaginent contenant toute la réalité du passé ou bien qui y cherchent une philosophie, une sociologie, une éthique et d’autres choses du même ordre.

2387. (1909) De la poésie scientifique

Mais c’est, en ces poèmes, dès lors, un tempérament rude et puissant qui, s’il cherche encore sa voie, s’exprime aussi en visions robustes de nature, comme sacrées d’on ne sait quel total émoi mystique — venu d’atavismes profonds. […] Je ne sais si son œuvre, qui allie la plus vigoureuse santé au plus raffiné des Byzantinismes, sera jamais célèbre, mais je gage qu’il faudra que nos petits enfants en tiennent compte plus tard, quand ils chercheront les sources de leur inspiration… Il a renouvelé l’inspiration lyrique. […] Gustave Kahn se trompe donc, disons-le en passant, sans relever inutilement d’autres manques de mémoire, en disant dans son volume (recueils d’articles, Symbolistes et Décadents) que « ce qui se détache en résultat tangible de l’année 1886, c’est l’instauration du Vers libre. » Il n’en avait pas été question, et lui-même cherchait encore son expression d’art.

2388. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

. — La critique historique ne cherche pas à plaire et ne craint pas de déplaire. […] Il y résout ce double problème : donner une dot aux enfants trouvés, et procurer des travailleurs blancs aux planteurs, qui ne pouvaient plus, comme par le passé, aller chercher des noirs sur la côte africaine. […] Ils fouillèrent les appartements pour chercher des armes ; ils virent pendu au mur « un yatagan turc, dont la poignée et le fourreau étaient en argent massif… rangés sur une table, des bijoux, des cachets précieux en or et en argent… quand ils furent partis, on constata… que ces mains noires de poudre n’avaient touché à rien.

2389. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

après la vie, C’est un lac dont l’eau s’est enfuie ; On le cherche ; il vient de tarir. […] Dans les deux cas cette vie est un supplice ; il n’y faut pas chercher autre chose que la douleur. […] S’il cherche par la pensée, hors de lui et de ce monde visible, son repos dans un monde meilleur, il trouve même ce monde, son refuge, peuplé de terreurs et de supplices.

2390. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Franc-Nohain qui n’a pas la place qu’il mérite et qui dans une époque où l’on cherche ceux qui instruisent n’est pas compris. […] Les Leblond pensent qu’il faut en chercher la source dans l’attitude des Naturalistes absorbés à réagir contre le clinquant oriental des fictions romantiques. […] Elles y réussirent tout aussi bien que la plupart des écrivains à la mode, et elles hâteront peut-être la rénovation du roman en ceci qu’elles en écriront elles-mêmes d’excellents, et qu’elles obligeront les romanciers à chercher une autre forme plus énergique et plus puissante.

2391. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Il cherchait sa voie. Il la chercha longtemps. […] « Nous avons cherché, — dit-il quelque part, — à étudier la Papauté sous deux sortes d’aspects et telle qu’elle s’est produite à la Renaissance, comme fille du Christ, dans ses manifestations spirituelles, et comme Puissance mondaine, dans ses actes humains. » Assurément le double aspect devait s’accepter ; mais, entraîné par ses facultés, ayant précisément celles-là qui auraient fait de lui un Bacchant de la Renaissance, s’il avait vécu alors, Audin a trouvé sa Capoue historique dans ce siècle de Léon X, peint par lui avec un amour dangereux.

2392. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Mais, si une série de points mathématiques échelonnés dans l’espace vide exprime assez bien le processus par lequel nous formons l’idée de nombre, ces points mathématiques ont une tendance à se développer en lignes à mesure que notre attention se détache d’eux, comme s’ils cherchaient à se rejoindre les uns les autres. […] Les explications empiristiques ou génétiques ont donc bien repris le problème de l’espace au point précis où Kant l’avait laissé : Kant a détaché l’espace de son contenu ; les empiristes cherchent comment ce contenu, isolé de l’espace par notre pensée, arriverait à y reprendre place. […] Que si maintenant on cherchait à caractériser cet acte, on verrait qu’il consiste essentiellement dans l’intuition ou plutôt dans la conception d’un milieu vide homogène.

2393. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Paris, sur tous ces points, a eu raison et gain de cause ; et tantôt corrigeant la Cour, tantôt l’imitant et rivalisant avec elle, il contribuait au moins de moitié à vérifier et confirmer cette remarque de Vaugelas : « Notre langue se perfectionne tous les jours ; elle cherche une de ses plus grandes perfections dans la douceur. » Sur la locution A présent, Vaugelas nous apprend une particularité assez étrange : « Je sais bien que tout Paris le dit, et que la plupart de nos meilleurs écrivains en usent ; mais je sais aussi que cette façon de parler n’est point de la Cour, et j’ai vu quelquefois de nos courtisans, hommes et femmes, qui l’ayant rencontrée dans un livre, d’ailleurs très-élégant, en ont soudain quitté la lecture, comme faisant par là un mauvais jugement du langage de l’auteur. » Vaugelas indique comme équivalent et à l’abri de toute critique A cette heure, Maintenant, Aujourd’hui, Présentement ; mais A présent, qui vaut certes Présentement, l’a emporté et s’est, maintenu malgré la Cour. […] Abordant ainsi le sujet à son corps défendant, c’était chose curieuse, pour un lecteur déjà poli, de l’entendre considérer les mots finement, discourir de la pureté des dictions, se demander d’où pouvait procéder, en fait de paroles, cette grande aversion contre celles qui ne sont pas dans le commerce ordinaire, dans l’usage, et en chercher la raison jusque dans les Topiques d’Aristote.

2394. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Toute petite, dans la vallée de la Scarpe, ayant aperçu à la haute tourelle d’un donjon un vieux prisonnier qui lui avait tendu les bras, elle était partie à pied le jour même avec son frère pour aller à Paris chercher la liberté qu’on lui avait dit résider là-bas pour ce captif. […] Elle finit par être une fièvre qui tend la mémoire et rend plus douloureuse la fuite des jours loin des lieux qu’on aimait parce qu’on y a beaucoup aimé. — Ne vous ai-je pas dit que souvent je me lève pour aller chercher tel ou tel objet dans telle ou telle chambre où je ne le trouve pas ?

2395. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Il y eut là chez lui par avance quelques accents de Corneille, mais il faut les chercher ; et on en est loin encore lorsque, dans le troisième sonnet de ces Antiquités dont il n’a jamais fait que le premier livre, Du Bellay prélude en disant : Nouveau venu qui cherches Rome en Rome, Et rien de Rome en Rome n’aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme… Pour être imités d’une épigramme latine fort célèbre à son moment, ces jeux de mots redoublés n’en valent guère mieux.

2396. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Parmi les documents récents qui se rapportent à cette vie publique, il convient de rappeler les Souvenirs sur Mirabeau par Étienne Dumont (de Genève), livre de bonne foi et de sens, écrit par un homme bien informé, sans prétention ambitieuse, quoi qu’on en ait dit ; livre qui n’atteint en rien le génie propre à Mirabeau et ne cherche point à lui dérober ni à lui soutirer son tonnerre, mais qui a replacé l’homme et le génie dans quelques-unes des conditions réelles moins grandioses. […] Lucas-Montigny, que ces étincelles de première passion ne furent pas chez Mirabeau sans combat, qu’il chercha même par un attachement peu sérieux et assez subalterne à détourner l’orage qu’il sentait naître, et à faire avorter son périlleux amour.

2397. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Les secousses souvent contradictoires, les espérances précipitées suivies de découragement, puis de nouveau reprises avec ferveur, les jugements excessifs, passionnés, lancés dans la colère, et que plus tard elle mitigera, le bon sens fréquent qui s’y mêle, la sincérité invariable, tout contribue à faire de ces pages sans art un témoignage bien honorable à celle qui les écrivit, en même temps qu’une utile leçon, suivant nous, pour ceux qui cherchent dans la réflexion du passé quelque sagesse à leur usage, quelque règle à leurs jugements en matière politique, quelque frein à leurs premiers et généreux entraînements. […] Entre tous ces hommes de bien et de mérite elle cherche vainement un grand caractère propre à rassurer dans cette crise et à rallier le bon parti par ses conseils.

2398. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

» Prenez garde en effet, cherchez bien, rappelez vos souvenirs, et tantôt ce sera l’Arioste ou Pétrarque, tantôt Théocrite, ou tel auteur de l’Anthologie, ou tel italien-latin du xve siècle. […] Je prends le petit recueil des Poésies de Bonaventure dès Periers, le poëte valet de chambre de Marguerite de Navarre ; j’y cherche et j’y glane à grand’peine quelques bons vers ou du moins quelques vers passables ; mais tout d’un coup une jolie pièce m’arrête et me réjouit : les Roses, dédiées à Jeanne, princesse de Navarre, qui sera la mère d’Henri IV.

2399. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Le premier acte, c’est l’instant décisif où, après de longues luttes, de longs mensonges, apparaît enfin la passion victorieuse ; puis c’est comme l’épanouissement du nouvel amour, la scène où Isolde frémissante attend Tristan, la scène où Tristan et Isolde, unis, cherchent vainement l’apaisement de leur insatiable désir, et la scène où, en présence de Marke et de ses gens, les deux amants, oublieux de Marke et des hommes et du monde, se donnent enfin, au dernier instant, le baiser par lequel ils entrevoient la suprême délice de leur libération ; enfin, le troisième acte, dans ce paysage de mer et de plage dont les bruissements s’enroulent autour de leurs âmes, la mort au monde et la transfiguration des amants ; la mort au monde, le déchirement de l’heure dernière, la torture des dernières humaines souffrances, et l’entrée à l’apaisement infini, — à la consolation de ceux qui ont gémi. […] En 1864, donc précisément au moment où il écrivait Parsifal, Wagner dit : « dans le domaine apparemment si éloigné de la religion, je n’ai jamais cherché, en vérité, que mon art … » (VIII, 8) ; en 1850 il avait dit la même chose (III, 77) ; et en 1880 il répète : « si on me demandait ; voulez-vous créer une religion ?

2400. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

» * * * — Raphaël a créé le type classique de la vierge par la perfection de la beauté vulgaire, — par le contraire absolu de la beauté, que le Vinci chercha dans l’exquisité du type et la rareté de l’expression. […] Quelques marchandes à la toilette s’en vont le long de ces nippes orgueilleuses et flétries, semblant, dans la tunique de Camille, chercher l’accroc de l’épée de son frère… « Passez, messieurs et dames ! 

2401. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Le français nielle n’a, sans doute, jamais contenu l’idée qui est évidente dans nigella ; pour la retrouver, il faut aller chercher les formes verbales où la nielle est appelée l’herbe au poivre187 et voici la poivrette, la piperelle, les spezii, les épices (Parme), l’alipivre (portugais) ; on trouve en allemand Schwarz kümmel, (le carvi noir) mais les langues modernes ont surtout baptisé la nielle d’après sa très vague ressemblance avec des cheveux, de la barbe, de la laine, une toile d’araignée et, rencontre assez curieuse, la nielle et l’agnelle, si différentes sémantiquement, ont fraternisé sur le terrain phonétique : on trouve dans le domaine d’oc, les formes niella, gniella, niello, aniello, aniella et, en Piémont, agnela. […] En effet, pris d’un doute, je cherche et je trouve dans un dictionnaire technique : « Singe, machine composée d’un treuil horizontal qui sert à élever ou à descendre des fardeaux. » On a également appelé singe, et cela rentre dans la série singe-singer, le pantographe, appareil à copier les dessins.

2402. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Capefigue n’a imaginé rien de mieux que de rappeler Mme de Maintenon et son influence sur un roi vieux et ennuyé, et les calomnies dont elle aussi fut abreuvée, et l’obscurité de sa jeunesse, quand elle était Mme d’Aubigné ou Mme Scarron, et que de chercher dans tout cela des analogies ! […] Cette idée, du reste, de chercher des rapports autres que des contrastes entre Mme de Maintenon et Mme Du Barry possède tellement M. 

2403. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Par là, tout en l’admirant, on ne peut la proposer pour modèle, ni surtout y chercher, en dehors des arts du dessin, cet enthousiasme moral qui est le sublime du génie. […] « Mais pourquoi mon esprit va-t-il chercher au loin un nouveau sujet de tristesse ?

2404. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

Refoulé en quelque sorte sur lui-même, ce net et vaillant esprit a cherché à tirer parti de ses souvenirs ; mais écrire vrai n’est facile en aucun temps, et dans tout ce qui se rapporte à des confessions, celles qu’on fait de soi touchent de bien près à celles des autres.

2405. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Nodier, depuis bien des années, et même sans qu’aucune maladie positive se déclarât, ressentait souvent des fatigues extrêmes qui le faisaient se mettre au lit avant le soir, chercher le sommeil avant l’heure.

2406. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IV. Des femmes qui cultivent les lettres » pp. 463-479

S’il existait une femme séduite par la célébrité de l’esprit, et qui voulût chercher à l’obtenir, combien il serait aisé de l’en détourner s’il en était temps encore !

2407. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Aristophane au contraire entreprit de faire rire une société de gens aimables et légers qui cherchaient le bonheur par tous les chemins.

2408. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

La langue bannit donc les éléments sensibles, émotifs ou pittoresques ; on cherche à parler comme tout le monde ; on groupe les éléments du langage selon les lois universelles de l’usage, plutôt que selon la loi particulière de la personnalité.

2409. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Édouard Rod »

Le « sens de la vie », il le cherche de la meilleure manière qui soit : en vivant.

2410. (1890) L’avenir de la science « Sommaire »

Ne pas chercher l’amusement dans la science.

2411. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

La loi fatale qui condamne l’idée à déchoir dès qu’elle cherche à convertir les hommes, s’appliquait à lui.

2412. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Dès la Galilée, les pharisiens cherchèrent à le perdre et employèrent contre lui la manœuvre qui devait leur réussir plus tard à Jérusalem.

2413. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Il peignit La Mothe comme un mécontent de la cour d’Apollon, qui cherchoit à se venger de n’avoir pas eu ses faveurs, en détournant les autres de les recevoir.

2414. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

Mais on y chercherait en vain l’unité rayonnante, la science de la composition, les passions et leurs déchirements, la profondeur des analyses, l’originalité dans les descriptions, les événements et les caractères, tout ce qu’on exigerait dans des romans écrits par des hommes.

2415. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Blaze de Bury n’a été ni assez historien, ni assez moraliste, ni assez poète, pour traiter ce sujet, révélé dernièrement par des curieux allemands et anglais, des alchimistes historiques qui cherchent l’inconnu et le trouvent parfois.

2416. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

Mais qu’à deux siècles de distance un homme qui n’a pas le génie absolu qui devine, là où les autres sont obligés de chercher, puisse nous donner le dessous de cartes d’une négociation qu’il ne connaît que par une correspondance officielle, franchement, je ne crois pas à un tel homme… et, dans tous les cas, ce ne serait pas Valfrey, écrivain exsangue, tête sans aperçu, et qui ne conçoit l’histoire de la diplomatie que comme le vil dépouillement d’un carton… IV Elle est autre chose, cependant.

2417. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

La vérité qui se cherche, qui se veut à tout prix, la vérité même contre soi ; car, pour la première fois, il a donné l’exemple en France, et a élevé à la rigueur d’une règle de conduite, d’ouvrir les vastes espaces de sa revue à ses adversaires d’idées sur toutes les questions qu’ils seraient tentés d’y discuter.

2418. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

Cherchez de ces traits dans les critiques modernes, dans Sainte-Beuve qui se tortille et dans Planche qui gèle, et qui semblent pourtant tous deux avoir découvert la Critique.

2419. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

… Ne nous répondons pas, ne cherchons pas, ne nous souvenons pas, par pitié et par respect pour elles !

2420. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

ce mot affreux, antilittéraire, antimilitaire, anti-marin, anti-savant, anti-toutes choses, et qui est le caractère cherché et voulu des livres actuels pour qu’ils fassent fortune, — et je dis fortune, au point de vue commercial de l’écoulement.

2421. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Cette originalité dans la forme, cherchée et réfléchie, n’appartient pas en propre à Grenier, et modestement il l’avoue.

2422. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Plus tard seulement cette passion rêvée, entrevue, supposée, là où le désordre et l’horreur furent si grands, nous en avons cherché la preuve et les traces, et le croira-t-on ?

2423. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

Dans le premier de ces deux volumes on trouve même beaucoup plus Madame de Choiseul que Madame Du Deffand, quand on cherche Madame Du Deffand, mais au second on la rattrape et on se rattrape.

2424. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

ce mot affreux, antilittéraire, antimilitaire, anti-marin, anti-savant, anti-toutes choses, et qui est le caractère cherché et voulu des livres actuels pour qu’ils fassent fortune, — et je dis fortune au point de vue commercial de l’écoulement.

2425. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Collé »

En effet, moi que rien ne gêne aux entournures, je n’irai point par quatre chemins chercher midi à quatorze heures pour dire le bien que je pense de Collé.

2426. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

Pour mon compte, je ne la trouve intéressante, cette Correspondance, que parce qu’elle dépoétise et déshonore Sophie Arnould, le Voltaire femelle, pour l’esprit sur place, dont les de Goncourt font l’histoire comme si elle ne vivait pas assez dans les mots qu’elle a laissés derrière elle, puisqu’elle avait le don de ces étincelles qui ne s’éteignent pas, et qu’il fallût la chercher dans le détail, les misères et les turpitudes de sa vie !

2427. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Il les leur emprunta et il en chercha encore.

2428. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Plus tard seulement, cette passion rêvée, entrevue, supposée, là où le désordre et l’horreur furent si grands, nous en avons cherché la preuve et les traces, et le croira-t-on ?

2429. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Nous oserons regarder dans cette gloire pour en chercher le mot, s’il y en a un au succès d’un livre universellement accepté par les gens pieux et même par les impies.

2430. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

: pourquoi la poésie, au déclin des civilisations poussées à l’excès, n’irait-elle pas chercher un rajeunissement aux sources premières ?

2431. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

on en voudrait ici retrouver les premières gouttes, mais c’est vainement qu’on les cherche dans la coupe étroite de ce petit livre, — grand comme le creux de la main… Elles n’y sont pas.

2432. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Il est évident qu’il y a ici non plus un romancier à la douzaine, mais un artiste réfléchi, qui cherche des effets élevés et pathétiques et qui les trouve… Ce qui distingue particulièrement Ferdinand Fabre, c’est la force, bien plus grande chez lui que l’éclat.

2433. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

Un imitateur, c’est toujours plus ou moins un comédien qui se grime, qui se cherche, à travers ses organes, une physionomie ou un accent qui ne viennent pas de ces organes, et qui arrive à des résultats combinés, par de la volonté et de l’étude.

2434. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Nous nous disions qu’ils étaient sortis du dix-huitième siècle par cette grande porte sanglante et qu’ils n’y rentreraient pas par la porte basse de quelque petite maison pour chercher le mouchoir oublié de quelque comédienne du temps, avec ces mains qui s’étaient purifiées en touchant pieusement les reliques de la reine de France.

2435. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Il n’a été que le copiste d’œuvres passées dont il a cherché à reproduire le ton et la couleur, à très-grand’peine, et il s’est trouvé avoir fait un livre tout en réminiscences et sans personnalité virtuelle !

2436. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Edgar Poe » pp. 339-351

Sous toutes les formes que l’art — cette comédie qu’on se joue à soi-même, — cherche à varier, mais qu’en définitive il ne varie point, Edgar Poe, l’auteur des Histoires extraordinaires, ne fut jamais, en tous ses ouvrages, que le paraboliste acharné de l’enfer qu’il avait dans le cœur, car l’Amérique n’était pour lui qu’un effroyable cauchemar spirituel, dont il sentait le vide et qui le tuait.

2437. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Les gens à qui on en avait parlé se sont mis à lire le fatras de ces trois volumes, mais personne n’y a trouvé ce qu’il y cherchait.

2438. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

En général, ces grandes vues du ministère, qui s’occupent de projets d’humanité, et qui, par des établissements utiles, cherchent à tirer le plus grand parti possible et de la terre et des hommes, semblent lui avoir été peu connues.

2439. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

Ces monuments superbes ne font qu’attirer sur leurs cendres l’envie attachée autrefois à leurs personnes, à moins que la vertu ne consacre leur mémoire, et n’éternise pour ainsi dire cette fausse immortalité qu’on cherche inutilement dans des colonnes et des statues. » Il nous rappelle ensuite les idées de Rome, de Sparte et d’Athènes, qui eussent honoré le maréchal de Boufflers, comme elles honorent leur Miltiade, leur Phocion, les Caton, les Décius et les Fabrice.

2440. (1876) Romanciers contemporains

— Que cherchez-vous ? […] Il est de ceux qui, avec beaucoup de réflexion et une opiniâtreté invincible, cherchent, et cherchent sans se lasser, jusqu’à ce qu’à l’image terne et obscure qui pâlit sur le papier, ils aient substitué l’image vive et éclatante qui brille dans leur cerveau. […] Il trouve toujours l’expression propre, apparemment parce qu’il la cherche jusqu’à ce qu’il l’ait rencontrée. […] Cet heureux temps n’est plus, et il a fallu chercher autre chose. […] Mais il est superflu de le chercher.

2441. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Jouir de tous les menus faits de l’existence, jouir à tous moments, faire de toute circonstance une source d’agrément, chercher la jouissance de toute sa volonté, mettre en cette jouissance la plus grande somme possible de volupté cérébrale, voilà la règle essentielle du dilettantisme. […] Il ne pense pas que pour le poète, la littérature doive, seule, exister ; mais il croit qu’aux révolutions esthétiques nous devons chercher les causes plus profondes. […] Ensuite on devra chercher une façon de s’exprimer adéquate et conforme à sa vision de l’Univers. […] Il sait et a la pudeur d’ignorer ; il a cherché les lois, mais pour être innocent comme le monde, il les oublie, et son âme ainsi est suave et forte, et mieux que le vent son chant coule dans la lumière les invisibles semences et conduit sur nos fronts les bienfaits de l’aurore.

2442. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

Pourquoi, découragé par vos divins tableaux, Ai-je, enfant paresseux, jeté là mes pinceaux Et pris pour vous fixer le crayon du poëte, Beaux rêves, obsesseurs de mon âme inquiète, Doux fantômes bercés dans les bras du désir, Formes que la parole en vain cherche à saisir !

2443. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Lorsque enfin les sections eurent à grand’peine décidé, sur le soir, la défaite des factieux, et que l’Assemblée, dans sa séance de nuit, put repasser à loisir les attentats du jour, l’indignation éclata unanime ; on cherchait des yeux, on montrait au doigt, on traînait à la barre les députés de la Montagne qui avaient siégé, délibéré et voté selon le vœu de la multitude : instruments bien plutôt que complices, ils avaient suivi le mouvement populaire, sans l’avoir provoqué ni prévu.

2444. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112

Les auteurs tragiques cherchent toujours à ranimer les impressions que la nation qui les écoute a souvent éprouvées.

2445. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Il faut néanmoins user la trame de cette vie telle qu’elle est formée, puisque l’imprudence de la jeunesse en a tissu les premiers fils, et chercher dans les liens chéris qui nous restent et dans les plaisirs de la pensée, quelques secours contre les blessures du cœur.

2446. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

« La raison qu’il disait pourquoi il fallait plutôt rimer des mots éloignés que ceux qui avaient de la convenance, est que l’on trouvait de plus beaux vers en les rapprochant qu’en rimant ceux qui avaient presque une même signification ; et s’étudiait fort à chercher des rimes rares et stériles, sur la créance qu’il avait qu’elles lui faisaient produire quelques nouvelles pensées, outre qu’il disait que cela sentait son grand poète de tenter les rimes difficiles qui n’avaient point été rimées265. » Pour peu qu’on soit familier avec la poésie romantique, on ne peut avoir de doute sur la valeur et la portée de ces idées.

2447. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Avant de parler des ruelles et des alcôves établies par les coteries, nous chercherons à connaître les cercles de la bonne compagnie qui existèrent entre 1560 et 1660 ; mais auparavant disons encore quelque chose de l’ombre qui resta de la société de Rambouillet, après sa dispersion.

2448. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Souvent la rime qu’un Poëte va chercher bien loin, le réduit à alonger & à faire languir son discours ; il lui faut deux ou trois vers postiches, pour en amener un dont il a besoin.

2449. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Pour donner une forme à ces bras, pour les voir énormes, il eût fallu déterminer la portion du ciel qu’ils me dérobaient ; par exemple, la voie lactée ; alors j’aurais eu un module ; d’après ce module, mon imagination confondue aurait inutilement cherché à achever la figure, et je me serais écrié : quel épouvantable colosse !

2450. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

On a touché ces instrumens differemment, suivant l’effet qu’on vouloit qu’ils fissent, et on a cherché à rendre leur bruit convenable à l’usage auquel on le destinoit.

2451. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Qu’un autre, c’est lui qui parle, aille chercher si le soleil est fixe ou tourne sur son axe.

2452. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

Ces efforts leur font chercher, et trouver quand ils ont du génie, les expressions les plus justes et les tours les plus heureux dont leur langue soit susceptible.

2453. (1757) Réflexions sur le goût

Mais l’analyse métaphysique de ce qui est l’objet du sentiment ne peut-elle pas faire chercher des raisons à ce qui n’en a point, émousser le plaisir en nous accoutumant à discuter froidement ce que nous devons sentir avec chaleur, donner enfin des entraves au génie, et le rendre esclave et timide ?

2454. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Taine a apporté dans la critique un esprit autrement clair et fort : il cherche le rapport de l’auteur avec son œuvre, et le rapport des auteurs avec l’ensemble social dont ils font partie.

2455. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Jamais la plaisanterie dans le récit n’eut un accent plus vif, et jamais en racontant, le soir, l’histoire du matin, avec le ton d’une femme qui ne cherche pas d’effet, on ne mit plus d’imagination dans la gaieté.

2456. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

il fallait deviner Byron, ou du moins étudier l’homme sur l’homme, l’aller chercher sous ses œuvres mêmes et ne pas poursuivre son image dans des miroirs plus ou moins tremblants, plus ou moins infidèles où son spectre décomposé oscille toujours !

2457. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

… Quand on ne comprend pas très bien une affaire, on dit depuis des siècles : « Cherchez la femme ! 

2458. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Nous sommes à chercher dans les historiettes un seul endroit où, sous la pression d’un fait quelconque, vibre le sentiment moral.

2459. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Chamfort »

L’avortement, l’infanticide et l’abandon ont cent fois levé le poignard sur sa tête, cherché des oubliettes mystérieuses, consulté des scélérats et rêvé bien des espèces de crimes avant de le déposer dans son berceau et de l’y laisser, — pour la religion peut-être, qui l’y a trouvé et qui l’y a pris !

2460. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Ce qu’il y a de certain, du reste, c’est que parmi tous ces engoués du xviie  siècle, qui le retournent pour y chercher quelque grimaud bien oublié à remettre en lumière et s’en faire honneur, il ne s’en trouvera pas un seul qui ait le cœur de nous donner, par exemple, la vie de saint Vincent de Paul, qui était bien aussi pourtant du xviie  siècle, et qui n’a pas encore une bonne histoire.

2461. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

III Et d’ailleurs, dans le livre de Fournier, j’ai cherché vainement les scandales non prouvés, les crimes sans authenticité dont il se vante, c’est-à-dire, en définitive, les grandes choses qui changent l’aspect des annales du monde et importent à la morale des nations parce que ces mensonges-là sont des oppressions et des injustices, et à cela près de deux ou trois faits remis sur la pierre du lavoir et sous le battoir, comme, par exemple, l’arquebusade de Charles IX, par cette fenêtre équivoque, le jour de la Saint-Barthélemy, — ce qui ne blanchit pas beaucoup, du reste, la mémoire tachée de sang de cet insensé du fait de sa mère, — je ne vois guères que des faits de très peu d’importance et je comprends mieux le sous-titre de ce livre de l’Esprit dans l’histoire : L’Esprit dans l’histoire, ou recherches et curiosités sur les mots historiques.

2462. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Décidées à respecter les dehors et le monde, à s’envelopper et à se couvrir d’une bonne renommée, elles avaient sérieusement cherché dans les moralistes et pesé avec elles-mêmes ce qu’on pouvait faire, ce qu’on devait penser, ce qu’on devait paraître.

2463. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Carlyle, en effet, malgré ce vague que je lui reproche, est tellement possédé par le génie du pittoresque qu’il allait le chercher n’importe où, — dans les lieux les plus bas !

2464. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

Elle s’est cherché des complices pour l’aider dans sa besogne infanticide.

2465. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Obstinations, taquineries, aigreurs, objurgations de la presse contre le pouvoir et du pouvoir contre la presse, arrestations, duels, convois politiques, émeutes, conspirations et révolutions plus ou moins avortées, toute cette petite pluie de petites choses qu’après les tonnerres de l’Empire il nous a fallu entendre tomber, voilà les événements que Carrel jauge, interprète, éclaire, et sur lesquels il cherche, en tâtonnant, à ajuster la loi de l’avenir.

2466. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Je ne cherche pas à faire des scènes… Je souffre solitaire, ma porte fermée, et chaque minute est de l’accablement… » Et à la fin de cette lettre que j’abrège : « Adieu, traitez-moi doucement, je ne vis que par vous, ne soyez pas fâchée !

2467. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Naturellement et sans qu’on le cherche, on éprouve, quand on a lu ce dormeur éveillé, un effet analogue à l’effet de ces songes qui sont encore quelque chose au réveil et qui finissent bientôt par se ronger et n’être plus !

2468. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

S’ils n’ont pas cette moralité qui est le dernier degré de l’art et de la difficulté pour un romancier ou un poète, car l’homme qui se cherche dans tout ne s’intéresse guères à ce qui est irréprochable, au moins leur idéalité est-elle à moitié chemin de cette moralité, presque impossible à introduire dans un roman ou dans un poème sans le plus rare et le plus incroyable génie ; car Richardson lui-même, qui a créé Lovelace, a raté Grandisson !

2469. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Prenez-les tous, si vous voulez, et cherchez s’ils n’avaient pas tous cette force dans la vulgarité qui est leur fond même !

2470. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

C’est là qu’il faudrait la chercher.

2471. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

Caro, et cherchez si, avec l’éloge, — l’éloge de la reconnaissance probablement, — il y a autre chose sous la plume bréhaigne de ces messieurs que les faits déjà cités par le docteur, et s’ils ne sont pas aussi les traducteurs de la traduction de M. 

2472. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Il avait les facultés nécessaires à cette besogne ; il avait le degré qu’il faut de sagacité, d’érudition, d’enthousiasme et même de duperie, pour aller chercher des idées dans des livres profonds et obscurs comme des puits, où elles se tiennent peut-être pour se faire croire la Vérité, et pour les verser dans les esprits qui les ignorent, après les avoir fait passer par cette langue française, qui est la langue universelle de la clarté, comme par un crible lumineux !

2473. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Pour le détail de la vie privée du réformateur protestant, on la chercherait en vain dans le livre de Guizot.

2474. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Et cependant, moi qui connais le langage poétique que Guérin a laissé derrière lui, j’aurais voulu qu’on eût ajouté aux quelques pièces éditées plusieurs autres, inférieures aussi d’art, de rhythme, et même de rime, mais qui n’en serviraient pas moins à caractériser le génie personnel d’un poète qui n’a cherché à imiter personne !

2475. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

C’est ainsi que pourrait l’être, et que l’a été à plusieurs places de son poème, l’auteur du Poème humain,  qui nous invente une mythologie de l’avenir tout aussi fausse que les mythologies du passé, mais moins facile à trouver, car, ainsi que l’auteur des Métamorphoses, il ne l’avait pas sous la main et il l’a cherchée dans sa tête.

2476. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Mme Desbordes-Valmore offre-t-elle enfin au xixe  siècle le hasard de ce rare phénomène d’une femme poète, si rare, en effet, que dans l’histoire littéraire on le cherche en vain ?

2477. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

C’est dans ses Poëmes qu’il faut chercher le fleuron de sa couronne fanée qui aurait pu être immortel.

2478. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

On chercha Barbier (on disait déjà Barbier comme d’un homme entré dans la gloire) ; on ne le trouva plus.

2479. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Les deux tronçons, restés sur la terre, de celle qui n’était plus, s’étreignirent en vain davantage ; le père et la fille cherchèrent à se consoler l’un l’autre.

2480. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Dans ce portrait dont il est question, son front, qui surplombe un visage tranquillement triste, jette l’ombre de sa voûte puissante à ces yeux rêveurs qui cherchent involontairement le ciel, mais qui, dans la réalité, revenaient se tourner vers les vôtres avec des airs fins et spirituels comme nous entendons le regard, nous autres polissons de la terre !

2481. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

Prenez-les tous, en effet, depuis les meilleurs jusqu’aux pires, et cherchez si la physiologie, si l’influence ou l’explication, ou le mystère, ou l’effet, ou le mot physiologiques, n’y sont pas visibles ou latents, sommeillants ou éveillés, à fleur ou à fond de sujet.

2482. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

corrompue peut-être, mais intelligentielle ; c’est de la combinaison, détestable, il est vrai, mais spirituelle et volontaire, et ce forcené de chair et de sang qui s’appelle Bataille et qui ne conçoit que comme une bataille la volupté, ne se donne pas la peine d’en chercher si long… Premier bond de dégoût pour le cœur et l’esprit, quand on lit ce livre ; premier bond suivi de bien d’autres, quand on s’obstine à cette lecture, et on s’y obstine ; la violence du talent vous tient… Pas de séduction !

2483. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

S’ils n’ont pas cette moralité qui est le dernier degré de l’art et de la difficulté pour un romancier ou un poëte, car l’homme qui se cherche dans tout ne s’intéresse guère à ce qui est irréprochable, au moins leur idéalité est-elle à moitié chemin de cette moralité, presque impossible à introduire, dans un roman ou dans un poëme sans le plus rare et le plus incroyable génie, car Richardson lui-même, qui a créé Lovelace, a raté Grandisson !

2484. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Pour que cette science fût totale, il y aurait lieu de chercher dans les sens les plus différents les antécédents de l’égalitarisme : seules des recherches multiples, poussées de tous les côtés, nous en livreraient l’explication « exhaustive » ; toutes les sciences qui, directement ou indirectement, touchent aux phénomènes sociaux auraient sans doute leur mot à dire.

2485. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Le peuple des lecteurs, par curiosité ou par faiblesse, veut tout connaître de ceux qu’un rang élevé expose à ses regards, Le philosophe observe comment on voit les objets sur le trône ; l’historien cherche dans les écrits d’un roi l’histoire de ses pensées ; le critique qui analyse, étudie le rapport secret qui est, d’un côté, entre le caractère, les principes, le gouvernement d’un prince, et de l’autre, son imagination, son style et la manière de peindre ses idées.

2486. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Mais, dans le génie comme dans la foi, il y a toujours des élus de Dieu : et tant que l’enthousiasme du beau moral ne sera pas banni de tous les cœurs, tant qu’il aura pour soutiens toutes les passions honnêtes de l’âme, il suscitera par moments l’éclair de la pensée poétique ; il éveillera ce qu’avaient senti les prophètes hébreux aux jours de l’oppression ou de la délivrance, ce que sentait ce roi de Sparte, lorsqu’à la veille d’une mort cherchée pour la patrie, il offrait, la tête couronnée de fleurs, un sacrifice aux Muses.

2487. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Et ils se trouvent avant que de se chercher. […] Celui qui cherche entre dans la dépendance de celui qui est cherché. […] Et Hérode l’avait cherché parmi ses parents. […] Et il n’eut point à chercher Caïphe. […] Et il n’eut point à chercher Pilate.

2488. (1842) Discours sur l’esprit positif

Or, cet indispensable exercice ne pouvait d’abord être déterminé, surtout dans les plus faibles facultés de la nature, sans l’énergique stimulation inhérente à de telles études, où tant d’intelligences mal cultivées persistent encore à chercher la plus prompte et la plus complète solution des questions directement usuelles. […] En ce sens, nous ne devons chercher d’autre unité que celle de la méthode positive envisagée dans son ensemble, sans prétendre à une véritable unité scientifique, en aspirant seulement à l’homogénéité et à la convergence des différentes doctrines. […] On ne peut d’abord méconnaître l’aptitude spontanée d’une telle philosophie à constituer directement la conciliation fondamentale, encore si vainement cherchée, entre les exigences simultanées de l’ordre et du progrès ; puisqu’il lui suffit, à cet effet, d’étendre jusqu’aux phénomènes sociaux une tendance pleinement conforme à sa nature, et qu’elle a maintenant rendue très familière dans tous les autres cas essentiels. […] Après y avoir d’abord cherché le fondement universel de toute sagesse humaine, ils y viendront puiser ensuite, comme dans les beaux-arts, une douce diversion habituelle à l’ensemble de leurs peines journalières. […] Il résulte, en effet, des explications précédentes, que la principale efficacité, d’abord. mentale, puis sociale, que nous devons aujourd’hui chercher, dans une sage propagation universelle des études positives, dépend nécessairement d’une stricte observance didactique de la loi hiérarchique.

2489. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Ce n’est pas chez lui, c’est chez les grands hommes, chez Ben Jonson et Shakspeare qu’il faut aller chercher l’achèvement de son idée et la plénitude de son art. […] Il manie les alambics, les cornues, les récipients, comme s’il avait passé sa vie à chercher le grand œuvre. […] Seulement, en ceci contente mon désir145. » Mosca va dire à Corvino que l’huile d’un charlatan a guéri son maître, qu’on cherche quelque jolie fille pour achever la cure. « N’avez-vous pas quelque parente ?

2490. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

« Cependant, dit-il, je ne manquai pas de me rendre agréable à mon père, en jouant pour lui tantôt de la flûte, tantôt du cor, ce qui lui arrachait des soupirs et des larmes. » Banni de Florence par un arrêt du conseil des Huit, pour six mois, pour avoir porté secours à un de ses frères qui servait dans l’armée, il alla chercher fortune à Sienne chez un ancien ami de son père, M.  […] Mon garde me consolait et cherchait à me donner du courage ; mais je le priai de me laisser tranquille, parce que je savais mieux que lui ce que je devais faire. […] Le fils du pape Pier Luigi, assassiné depuis par ses ordres, pour le punir de son ingratitude envers son père et son bienfaiteur, se déclara contre Benvenuto et l’obligea à chercher sa sûreté à Florence.

2491. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Il chercha et trouva. […] Aussitôt il chercha une littérature à son image. […] Et infailliblement vous rebutez les hommes et les femmes de culture moyenne (ajoutez-y les trottins et les mitrons) qui ne cherchent eu rez-de-chaussée des gazettes qu’un amusement frivole et un délassement aux soucis de chaque jour.

2492. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

« Je me mis à chercher ce qui caractérise cette dissolution si regrettée du grand art grec, et cet examen me tint plus longtemps. […] Je cherchais ainsi à me représenter l’œuvre d’art qui doit embrasser tous les arts particuliers et les faire coopérer à la réalisation supérieure de son objet. […] Le chef-d’œuvre s’est imposé merveilleusement, en dépit d’une opposition qui, dès le début, cherchait à se faire jour parmi quelques abonnés récalcitrants.

2493. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

On y rencontre par-tout ce vrai comique qui va chercher les ridicules jusques dans les replis du caractère, pour l’exposer ensuite en plein Théatre. […] Elle n’a nulle imagination dans l’expression, & l’on y cherche en vain ce nombre & cette harmonie que la prose comporte & qui est au moins une foible image de celle qui a tant de charme dans la poésie. […] Il traduit : Nunc est bibendum, nunc pede libero pulsanda tellus : “C’est à présent qu’il faut boire, & que sans rien craindre il faut danser de toute sa force :” Mox juniores quærit adulteros : “Elles ne sont pas plûtôt mariées qu’elles cherchent de nouveaux galans.”

2494. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Le XVe siècle, dans la personne de ses Marmontel, de ses La Harpe, de Voltaire lui-même, n’en chercha et n’en ambitionna jamais d’autre. […] Magnin et son filon d’originalité ne doivent pas se chercher dans cette voie ; je ne lui trouve de vocation un peu déterminée que dans son goût pour le théâtre, pour les origines et les applications scéniques sous toutes les formes : ici il est dans son élément, dans un genre qu’il a une fois effleuré comme auteur, qu’il a de tout temps cultivé et suivi comme amateur et critique, où tout l’attire et l’amuse ; son dilettantisme commence.

2495. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

C’est un état-major en congé qui fait bombance et ne prend plus soin des sous-officiers ; vienne un jour de bataille, personne ne marche après lui, on cherche des chefs ailleurs. […] À Plessis-Hébert, « le desservant déportuaire, n’ayant pas de quoi vivre, est forcé d’aller chercher ses repas chez les curés voisins ».

2496. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

En Auvergne, où les hommes valides s’expatrient l’hiver pour chercher du travail, on prend les femmes672 : dans l’élection de Saint-Flour, il y a tel village où les quatre collecteurs sont en jupon. — Pour tous les recouvrements qui leur sont commis, ils sont responsables sur leurs biens, sur leurs meubles, sur leurs personnes, et, jusqu’à Turgot, chacun est solidaire des autres ; jugez de leur peine et de leurs risques ; en 1785673, dans une seule élection de Champagne, quatre-vingt-quinze sont mis en prison, et chaque année il y en a deux cent mille en chemin. « Le collecteur, dit l’assemblée provinciale du Berry674, passe ordinairement pendant deux ans la moitié de sa journée à courir de porte en porte chez les contribuables en retard. » Cet emploi, écrit Turgot675, cause le désespoir et presque toujours la ruine de ceux qu’on en charge ; on réduit ainsi successivement à la misère toutes les familles aisées d’un village. » En effet, il n’y a point de collecteur qui ne marche par force et ne reçoive chaque année676 « huit ou dix commandements ». […] Aussi les habitants des campagnes, qui dépendent de la ville et sont compris dans ses rôles, sont traités avec une rigueur dont il serait difficile de se former une idée… Le crédit des villes repousse sans cesse sur eux le fardeau dont elles cherchent à se soulager, et les citoyens les plus riches de la cité payent moins de taille que le colon le plus malheureux706. » C’est pourquoi « l’effroi de la taille dépeuple les campagnes, concentre dans les villes tous les talents et tous les capitaux707 ».

2497. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Je le vois chercher à tâtons ses ministres parmi les complices de son avènement en 1830, et ne trouver en eux que des dévouements conditionnels, des intelligences avec ses ennemis dans le parlement ou dans la presse. […] Ils étaient nombreux, volumineux, sincères ; flattés de ce qu’une main libre cherchait dans leurs portefeuilles ou dans leur mémoire l’impartiale lumière qui ne luit qu’après que les partis sont morts et que les ressentiments sont éteints.

2498. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Le monde politique de 1830 à 1880 faisait l’art à son image ou lui marquait sa place dans les boudoirs et les théâtres d’opérette ; le monde moderne cherchait son idéal ailleurs que dans l’art idéal : les poètes romantiques n’avaient aspiré qu’à faire avant tout et librement l’art idéal vivant, mais la vie, devenue encore plus libre, avant tout se consacrait à la politique, non à l’art. […] La théorie raciale vient au secours des luttes entre la France et l’Allemagne en allant nous chercher une même origine aryenne !

2499. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Les Machiavel, les Robespierre, les Danton ne sont au fond que des dupes qui ont mis leur génie à la torture pour chercher dans le crime ce que Dieu a caché dans la conscience et dans la vertu. […] Ces chants, de ma prison témoins harmonieux, Feront à quelque amant des loisirs studieux         Chercher quelle fut cette belle : La grâce décorait son front et ses discours, Et, comme elle, craindront de voir finir leurs jours         Ceux qui les passeront près d’elle.

2500. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Du foyer proscrit volontaire, Qu’il cherche en vain sur cette terre Un père au visage attendri ; Que tout foyer lui soit de glace, Et qu’il change à jamais de place Sans qu’aucun lieu lui jette un cri ! […] Tout ce bruit et tout ce mouvement s’entendaient à quelques pas de moi, derrière le buisson qui séparait le sentier battu de la montagne, du petit tertre de mousse enclos de pierres sèches où j’étais venu chercher le dossier du vieux châtaignier.

2501. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Je le lis avec d’autant plus de plaisir que l’Amour mouillé est dans le recueil des Contes mêmes  ce n’est plus dans les fables-contes, c’est dans le recueil des Contes ; je ne sais pas pourquoi La Fontaine l’a mis là plutôt qu’ailleurs, puisque précisément c’est un conte décent en même temps qu’un conte très court, et il aurait pu le mettre dans le recueil des Fables  et précisément parce qu’il est dans les Contes, la plupart d’entre vous n’auraient pas d’occasion ou même beaucoup de plaisir d’aller l’y chercher, c’est pour cela qu’il est intéressant que je vous le lise. […] Ceux qui chercheront de ces observations savantes dans les lettres que je vous écris se tromperont fort…, etc. » Voilà ce qui est bien du caractère domestique et familial.

2502. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

On voit parmi le monde un tas de sottes gens Qui briguent des flatteurs les discours obligeants : Ceux-là me plaisent fort ; je fuis ceux qui sont chiches, Et cherche les plus sots, quand ils sont les plus riches. […] On est forcé d’aller les chercher dans Galatée, et naturellement ce n’est pas Galatée qu’on lit le plus fréquemment.

2503. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

le charcutier, qui transporte l’art, des sphères élevées et nobles où il devrait rester, dans les charcuteries, et qui pose l’axiome insolent, barbare et crapuleux, « que c’est là qu’il faut chercher le Beau et sa loi désormais !  […] Et ils cherchent… avec un crochet.

2504. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Nomen et definitio signifient la même chose, puisqu’en termes de rhétorique, on dit quæstio nominis pour celle qui cherche la définition du fait, et qu’en médecine la partie qu’on appelle nomenclature est celle qui définit la nature des maladies. — Chez les Romains, nomina désigna d’abord et dans son sens propre les maisons partagées en plusieurs familles. […] Ne conviendra-t-on pas maintenant que pour trouver l’origine des lettres, il fallait chercher en même temps celle des langues ?

2505. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

[NdA] Si l’on cherchait un nom pour rendre l’idée plus sensible, le vrai représentant de l’esprit français dans ce que j’appelle un congrès européen serait Voltaire.

2506. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

et gardera le silence sur Les Fleurs du mal. » Il est vrai que l’auteur de cet article diffamant avait publié, vers le temps où paraissait Fanny, un petit livre anodin et assez agréable, Les Païens innocents ; j’y avais remarqué assez d’esprit, mais de celui qui cherche plutôt qu’il ne trouve, et qui est tout plein de tortillage ; et je n’en avait dit mot au public, lequel d’ailleurs s’en était peu occupé.

2507. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

« Les rois hurleront sur leurs trônes ; ils chercheront à retenir avec les deux mains leurs couronnes emportées par les vents, et ils seront balayés avec elles.

2508. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Si je me suis cherché des échos dans plusieurs langues, pour me donner la singulière consolation de voir que l’on souffrait partout, il me semble qu’il y aurait de la dureté à m’en faire un reproche.

2509. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

On chercherait vainement de ces traits sur M. de Novion dans la pièce de vers latins, très-élégants, que Fléchier consacra à ces mêmes Grands-Jours ; les vers latins, pas plus que les oraisons funèbres, ne disent pas tout : « Ne vous souvenez-vous point de ce théâtre dressé dans la salle où il tenoit la comédie à mesdames ses filles, qui avoit toute la mine d’un échafaud, et dont l’aspect faisoit trembler tous ceux qui venoient le solliciter ?

2510. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Sabbatier admire et que nous n’admirons pas du tout, et dans les divers écrits qu’il composa depuis lors, nous ne cessons de retrouver le contraire précisément de l’exquis : le lourd, le pénible, l’enchevêtré gagnent à chaque pas ; et, pour mon compte, je n’irais pas chercher, si l’on me pressait, d’autre exemple plus sensible de ce mot d’Horace : In crasso jurares æthere natum.

2511. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Après tout, l’essentiel et durable entretien des poëtes, celui qui ne leur manque ni ne leur pèse jamais, qui ne perd rien, en se renouvelant, de sa sérénité idéale ni de sa suave autorité, ils ne doivent pas le chercher trop au dehors ; il leur appartient à eux-mêmes de se le donner.

2512. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Il y avait quatre-vingts ans environ que le sonnet italien avait détrôné le rondeau gaulois, les ballades et les chants royaux : Voiture, Sarasin, Benserade, y revinrent, et cherchèrent de plus à reproduire le style des maîtres du genre.

2513. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

C’est surtout, en un mot, l’emploi de nos facultés intérieures que, sans nous en rendre compte, nous cherchons au dehors dans les choses, et qui nous dirige jusque dans la vue que nous en tirons.

2514. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Duval ; maintenant en voici les effets désastreux : Comme les jeunes rédacteurs d’un journal scientifique et littéraire emploient beaucoup de talent et d’esprit à prouver que tous les ouvrages français n’ont pas le sens commun et à proposer pour modèles les étrangers, qui n’ont pas d’autre théâtre que le nôtre, il s’en est suivi : 1° que, de nos jours, tout vise à l’originalité, au bizarre ; que la vraisemblance et la raison sont bannies ; et que, à force de chercher la vérité, on arrive au trivial pour tomber bientôt dans l’absurde ; 2° que les jeunes gens, égarés par les prédicateurs des nouvelles doctrines, ne sachant plus quelle est la meilleure route, de celle qu’ont suivie nos pères ou de celle qu’on leur indique, se bornent, en attendant la solution du problème, à faire des tiers de vaudevilles, ou à mettre de petits articles dans les journaux littéraires ; et que notamment l’un d’entre eux, à force d’esprit et de savoir-faire, en est venu (ô scandale !)

2515. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

La tournure ferme, judicieuse et précise de son talent ne lui eût pas permis de chercher dans un faux éclat et des aperçus hasardés un succès qu’il ne voulait devoir qu’aux sérieuses études dont sa première vie l’avait distrait, et auxquelles il s’était remis avec toute sa vigueur.

2516. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

La pensée première a ainsi à traverser trois ou quatre enveloppes étrangères, l’Espagne, l’Italie, le moyen âge ; la dent se fatigue à chercher la pulpe sous cette contexture redoublée, et l’on est tenté de rejeter le livre comme un de ces fruits qui ne sont qu’écorce jusqu’au cœur.

2517. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

N’espérons donc pas trouver dans Tacite le fil conducteur que nous cherchons.

2518. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Voltaire, qui succédait au siècle de Louis XIV, chercha dans la littérature anglaise quelques beautés nouvelles qu’il pût adapter au goût français3.

2519. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

L’attention sert en toutes choses aux Anglais, soit pour peindre ce qu’ils voient, soit pour découvrir ce qu’ils cherchent.

2520. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Il n’a pas besoin de les chercher ; on voit que sa pensée habite dans ce monde.

2521. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Sur les fondements qu’il a posés s’élève la littérature du règne de Henri IV : mais tandis que le rationalisme de Montaigne excluait en réalité le christianisme, les Charron, les Duperron, les François de Sales cherchent dans la religion à la fois le couronnement et la condition préalable du rationalisme.

2522. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Vigny avait cherché une forme plus serrée ; mais il gardait des gaucheries de primitif.

2523. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

J’ai eu, sans la chercher, une impression de cette espèce, m’étant donné la tâche de parcourir d’affilée cinq ou six volumes de chroniques parisiennes, cependant que des feuillages frissonnaient sur ma tête et que la Terre vivait autour de moi son éternelle vie.

2524. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Et ce n’est pas tout : dans l’instant où l’on prétend exprimer la passion la plus ardente, on s’applique à chercher la forme la plus précieuse, la plus imprévue, la plus contournée, c’est-à-dire celle qui implique le plus de sang-froid et l’absence même de la passion  Ou bien, pour innover encore dans l’ordre des sentiments, on se pénètre de l’idée du surnaturel, parce que cette idée agrandit les impressions, en prolonge en nous le retentissement ; on pressent le mystère derrière toute chose ; on croit ou l’on feint de croire au diable ; on l’envisage tour à tour ou à la fois comme le père du Mal ou comme le grand Vaincu et la grande Victime ; et l’on se réjouit d’exprimer son impiété dans le langage des pieux et des croyants.

2525. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

S’ils cherchent par-delà tout Évangile précis à cette heure où tous lès Évangiles tombent en ruines  une religion qui satisfasse à la fois leur cœur et leur raison dans le fonds commun de toutes les religions et de toutes les métaphysiques, dans le frisson de mystère dont certaines questions ont toujours fait frémir toute l’humanité, dans les hiéroglyphes de l’ancienne Egypte, dans les grimoires de Paracelse et dans les méditations de Spinoza  ne les condamnez pas si vite : êtes-vous bien sûr qu’ils aient tort ?

2526. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

Or on cherche vainement chez Stirner quels sont les désirs qui le différencient de ses voisins, qui l’individualisent.

2527. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Un fait honorable pour la France, c’est qu’elle n’a jamais cherché à obtenir l’unité de la langue par des mesures de coercition.

2528. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »

Cette machine « insensible et brute » continue de chercher une ouverture, la trouve et vient enfin respirer l’air.

2529. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

Il se remit à critiquer, à chercher quelque moyen de vengeance contre l’éditeur qui l’avoit offensé.

2530. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Que vient-il chercher dans ce monde de courtisans, de flatteurs, de beaux esprits, de grandes coquettes, de futiles amours, d’intrigues folles, et pourquoi donc cet amoureux s’est-il épris de cette coquette ?

2531. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Cherchez, dit l’autre ami, etc.

2532. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Lorsque, dans un siècle impie, l’homme vient à méconnaître l’existence de Dieu, comme c’est néanmoins la seule vérité qu’il possède à fond, et qu’il a un besoin impérieux des vérités positives, il cherche à s’en créer de nouvelles, et croit les trouver dans les abstractions des sciences.

2533. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

À son approche, la nature a peur ; l’homme et la bête cherchent, pour s’y enfouir, les profondeurs les plus cachées des bois inaccessibles Le lapin effaré s’enfuit à toutes pattes vers son clapier, à travers ronces et broussailles… L’oiseau inquiet, perché sur le bord de son nid effondré que le vent de la destruction a jeté à bas de l’arbre, semble l’écouter venir.

2534. (1760) Réflexions sur la poésie

En un mot, quand on prend la peine de lire des vers, on cherche et on espère un plaisir de plus que si on lisait de la prose ; et des vers durs ou faibles font au contraire éprouver un sentiment pénible, et par conséquent un plaisir de moins.

2535. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

« J’ai, disait-il, trois sortes d’amis ; mes amis qui me détestent, mes amis qui me craignent, et mes amis qui ne se soucient pas du tout de moi. » Mirabeau chercha et saisit l’occasion de se lier avec lui.

2536. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

L’effet y est cherché et cela devait être, du reste, avec une femme de cette nature, amoureuse de tout ce qui résonne, et qui, parce qu’elle a été quittée par un homme, la belle affaire !

2537. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

L’imagination, ce singe de l’intelligence, a dit Schiller, — ce qui n’est pas mal pour un Allemand, — l’imagination, qui est la première des facultés de la femme et d’un misérable siècle, chez qui la Raison est épouvantablement affaiblie, doit entraîner la femme, quand elle veut être littéraire, vers le roman dans lequel, d’ailleurs, elle cherche toujours un peu une place pour ses souvenirs et un miroir pour sa personne… D’un autre côté, par cela seul que le Roman est la forme la plus populaire des formes littéraires de ce temps, il rapporte du succès à plus bas prix… et l’Histoire, la sévère, l’Histoire, la désintéressée, n’a pas ces avantages… Il faut se croire très homme pour l’aborder.

2538. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Nous venons de lire son livre avec le respect qu’inspirent les choses que le temps parfume et couronne de cette auréole de réflexion qui est la gloire de la sagesse, et, malgré notre profonde sympathie pour les œuvres lentement écrites et opiniâtrement élaborées, nous n’y avons pas trouvé ce que nous cherchions.

2539. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

… On lui cherche partout des importances historiques… Et, d’ailleurs, il faut bien en convenir, il y a, dans l’histoire des peuplades de l’Amérique, — chez les Astèques, par exemple, les Mexicains, les Incas, à Quito, — de ces choses qui méritent bien pour les libres penseurs ce grand nom de civilisation, la flatterie moderne !

2540. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

» On va les chercher en robe détroussée, on les paye des prix fous pour avoir, dans la pièce qu’on joue, ou leur présence ou leurs conseils ; et si on ne les paye pas, c’est encor plus cher : on les considère.

2541. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Il a cherché à reconstituer, avec les témoins de nos duels, le tribunal d’honneur que Louis XIV avait constitué avec les maréchaux de France… Certes !

2542. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Par-là, il aurait répondu péremptoirement aux hommes de cette école historique qui n’était que philosophique et révolutionnaire, et qui cherchèrent, au xviiie  siècle, par exemple, à établir des parentés républicaines, entre nous et Rome, et il leur aurait démontré que si nous tenons autant à Rome que nous tenons peu à la Grèce, ce n’est pas, certes !

2543. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

On y chercherait en vain autre chose que des faits, — mais des faits tamisés par la critique et les conclusions que ces faits dictent forcément et naturellement à l’esprit.

2544. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Elle est restée obscure, cette bataille, et il faut aller la chercher au fond de quelque chronique oubliée, lorraine ou bourguignonne, pour la retrouver !

2545. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Il a appliqué plus ou moins légèrement des idées faites à l’Amérique et à ses femmes, mais, lui qui parle de l’individualité, de sa grandeur et de ses droits, avec l’orgueil ivre de l’eau qu’il a troublée, on cherche en vain celle de son esprit… on ne la trouve pas !

2546. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

On lui avait appliqué une espèce de faux axiome qu’il avait inventé : c’est que la vie des hommes célèbres est dans leur pensée et qu’on ne doit la chercher que dans leurs écrits.

2547. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Wallon, le temps de brasser, qu’on a cherché à retourner contre l’Église.

2548. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 201-216

L’oubli de son personnage de roi, la délivrance de lui-même, toutes choses que ne lui donnait pas la reine, voilà ce que Louis XV demandait à l’adultère, voilà ce que, toute sa vie, il devait y chercher… » Tel il est, ce portrait que je n’ai pas voulu abréger et que je trouve, presque à ma surprise, dans cette histoire de Madame de Châteauroux, dans le récit des amours de madame de Mailly, de ce premier de tous les adultères qui vont suivre !

2549. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Nous pouvons lui dire, comme Hernani : « Je ne te cherchais pas ! 

2550. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

I Nous le disons avec regret, nous n’avons pas trouvé dans ce livre ce que nous y cherchions.

2551. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Allez chercher le commissaire !

2552. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Elle est ailleurs, et c’est dans son Essai sur le catholicisme qu’il faut la chercher.

2553. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Alexandre de Humboldt26 [Le Pays, 17 juillet 1860] I Nous le disons avec regret, nous n’avons pas trouvé dans ce livre ce que nous y cherchions.

2554. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Ribot ; ceux qui veulent prendre rigoureusement la mesure du système de Schopenhauer peuvent recourir au commentaire qu’il nous donne sur sa philosophie, commentaire détaillé, technique, germanique et ennuyeux pour qui ne croit pas à la métaphysique et qui ne s’intéresse pas à la manière de jouer de ce jeu sans fin… Mais pour qui cherche dans les méditations de l’esprit la certitude et la sécurité intellectuelles, pour qui croit que la vérité n’a pas été placée par un être ou un ensemble de choses incompréhensiblement moqueur hors de la portée et de la main de l’homme, les différences de force cérébrale attestées par la différence des systèmes importent peu si les résultats sont les mêmes, s’ils viennent se rejoindre dans les mêmes négations et se briser contre l’Χ inconnu, qui, dans toutes les philosophies de l’heure présente, a été mis à la place de Dieu !

2555. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

a choisi l’Angleterre pour y chercher et y trouver des modèles de sophistes contemporains, et il en a pris deux, — les plus gros actuellement de ce pays, — Stuart Mill et Herbert Spencer, — lesquels n’ont pas même la qualité, si commune en Angleterre, de l’originalité, et qui sont venus demander le peu qu’ils ont d’idées à la France.

2556. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

C’est un optimiste, au fond, que l’abbé Christophe, qui cherche à dégager du bien, même du mal absolu.

2557. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Encore une fois, le livre est là, et c’est là qu’il faut le chercher.

2558. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Armé de cette puissance qui est la somme de vie de tous les êtres apparus sur le globe, je défie la mort, je brave le néant… Lorsque je vois cette lente progression, depuis le tribolite, premier témoin effaré du monde naissant, jusqu’à la race humaine, et tous les degrés vivants de l’universelle vie s’étayer l’un sur l’autre, et tous ces yeux ouverts, ces pupilles d’un pied de diamètre qui cherchent la lumière, toutes ces formes qui s’étagent l’une sur l’autre, tous ces êtres qui rampent, nagent, marchent, courent, bondissent, volent au-devant de l’esprit, comment puis-je croire que cette ascension soit arrêtée à moi, que ce travail infini ne s’étende pas au-delà de l’horizon que j’embrasse ?

2559. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Nous n’avons pas, il est vrai, parmi nous le génie et la grande figure jupitéréenne de Ronsard, sa dictature indiscutée et funeste, funeste même pour lui, car le faux système a tué sa gloire en l’écrasant dans son œuf d’aigle ; mais, si l’on cherchait bien, on trouverait Desportes, et, en disant cela, nous ne disons de mal de personne… M. 

2560. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

Ce grand linguiste, qui aimait la langue française comme on aime une personne, et qui, dans les moules vidés de Rabelais, de Montaigne, de Régnier, versait son jeune sang tout bouillant de génie et transfusait sa sève inspirée ; cet artiste désintéressé de tout, excepté de la Beauté possible, de la Beauté cherchée, après laquelle il courait, un flambeau dans la main, comme le Coureur antique, eut la douleur de voir sa perle roulée dans un oubli qui est la fange pour les œuvres de l’esprit humain, sous l’ignoble groin des pourceaux.

2561. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Les esprits, bas et dépravés, qui y chercheront la Messaline de Juvénal, rajeunie au xixe  siècle, seront bien attrapés par ce qu’ils trouveront à la place.

2562. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Il avait cherché la comédie dans le pays qui y prête le moins, dans le pays le plus grandiose, quand il n’est pas le plus tragique !

2563. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Je vois Thucydide40, le grave historien, qui cherche dans les poëmes homériques la preuve d’un événement ou d’un usage antique, réputer cet hymne l’œuvre d’Homère, et, il faut ajouter, la seule œuvre où il se soit désigné lui-même.

2564. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

A cette question nous ne pouvons pas nous empêcher de chercher une réponse. […] D’après Émile Durkheim, il n’y a pas à chercher pourquoi les choses auxquelles telle ou telle religion demande de croire « ont un aspect si déconcertant pour les raisons individuelles. […] N’oublions pas que nous cherchons au fond de l’âme, par voie d’introspection, les éléments constitutifs d’une religion primitive. […] Partant d’une nécessité biologique, nous cherchons dans l’être vivant le besoin qui y correspond. […] Inutile de chercher à cette marche un rythme ou une loi.

2565. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

A lire quelques-uns des écrits qu’il composa dans les premières années de la révolution (1789-1791), et dans lesquels il cherche à démontrer la conciliation des mesures politiques récentes avec les croyances chrétiennes ou même catholiques, on serait tenté de conclure qu’il ne s’émancipa que vers cette époque et graduellement ; mais, comme on retrouve les mêmes ambiguités gallicanes dans son écrit sur la Puissance temporelle des Papes, c’est-à-dire à une époque où il était dès longtemps acquis aux pures doctrines philosophiques, on ne saurait s’arrêter à ce qui pouvait n’être chez lui que ménagement de langage. […] Daunou lui-même), et, après le repas auquel il ne fit qu’assister, mais qu’il n’avait pas négligé pour cela, prenant un air plus grave, il avertit cet ami qu’il se sentait à bout de vivre, qu’il lui disait adieu une dernière fois et lui demandait pour service suprême de lui faire une petite lecture. « Allez, lui dit-il, vous trouverez dans mon cabinet un livre (dont il désigna la place), apportez-le et lisez-le-moi à la page marquée. » — L’ami, en allant chercher le livre, se demandait tout bas si le père Dotteville n’avait pas réfléchi à ce moment du grand passage, et si ce n’était point quelque lecture religieuse qu’il réclamait enfin. […] Cependant le 9 thermidor avait sonné, et la prison ne se rouvrait pas ; les douze représentants du peuple détenus à Port-Libre adressèrent à la Convention une réclamation énergique que Daunou rédigea ; il y a de l’éloquence : « Si l’anarchie et la tyrannie ont rassemblé dans le cercle étroit d’une année plus de forfaits et de désastres que l’histoire des calamités du genre humain n’en avait dispersé jusqu’ici dans l’espace de plusieurs siècles ; si nous avons prévu et cherché à prévenir les malheurs du peuple dont nous sommes les représentants, pourquoi et de quel droit nous retient-on dans les fers ?  […] A peine remis de la secousse politique, Daunou se dédommageait, et cherchait à se consoler par de bons travaux académiques et littéraires.

2566. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

La différence est en effet profonde entre la disposition d’esprit qui consiste à chercher, dans les Tusculanes ou dans le sixième chant de l’Énéide, les signes avant-coureurs du christianisme déjà prochain, et celle qui consiste à n’y vouloir uniquement saisir, pour en jouir, que les témoignages du génie mélancolique de Virgile ou de l’éloquence de Cicéron. […] C’est une manière de lire Tartuffe que d’y chercher ce que Molière a pensé de la religion, mais évidemment ce n’est pas la seule, ni surtout la plus littéraire. […] Disons encore, si l’on le veut, que, pour détruire un état de choses abhorré, l’une et l’autre, et l’une après l’autre, elles ont pris ou cherché leur point d’appui contre le présent dans le passé. […] Le sens du Roman ; — et n’étant pas nécessaire qu’un roman ait un sens ou une philosophie ; — comment se fait-il qu’on en cherche une dans le roman de Rabelais ?

2567. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

À ces soirées on croisait bien du monde : un roi d’Araucanie première manière, des diplomates très décoratifs, et des sportsmen des mieux meublants ; aussi des artistes et, naturellement, des poètes ; mais on y eût en vain cherché des personnages dans le genre de certains d’entre ceux d’à présent, nos immédiats contemporains, hélas ! […] L’amitié-passion, voilà le remède que vous cherchez. » À la bonne franquette4 par Gabriel Vicaire. […] La tension du style est attachée à la tension de l’action, et il est évident que la poésie elle-même débarrassée d’ornements parasites, et tendant vers la fin prochaine, contracte quelque raideur et quelque inévitable sécheresse à chercher cette grande précision. […] Edmond Gosse vint nous chercher pour déjeuner dans un somptueux restaurant du voisinage, où je ranimai assez mes forces pour me permettre de faire les retouches finales à ma causerie du soir. […] Mais ces considérations sont purement historiques : on attend peut-être autre chose de nous ; il nous semble utile de chercher une cause à ces exceptions morales, à ces cas intellectuels (il ne peut être question ici, et dans l’ouvrage même, que de ceux-là, on l’a sans doute compris), et nous voulons dire en quelques mots ce que l’on trouvera dans Sodome.

2568. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

On ne sait presque rien de l’état des provinces au xviie  siècle ; il faut en chercher les documents épars dans les correspondances administratives. […] Après plusieurs jours de mauvais temps, et lorsqu’un rayon de soleil permet la promenade, il s’échappe volontiers et va chercher, ne fût-ce que dans quelque cloître, un lieu propice à la réflexion et à un paisible entretien.

2569. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Je n’exagère rien : des voix éloquentes dans les chaires ont proclamé depuis longtemps la nécessité, l’à-propos de cette connaissance heureuse, et cherchent à en propager l’esprit ; mais en France rien n’est fait tant que le grand public n’est pas saisi des questions et mis à portée des résultats, tant qu’il n’y a pas un pont jeté entre la science de quelques-uns et l’instruction de tous116. […] Arroser le langage et le vivifier avec fraîcheur, cela demande des sources perpétuelles et pures ; ces sources, je le sais, on doit les chercher surtout en soi, dans son propre passé aux divers âges ; mais, du moment qu’on en demande au dehors, de quel côté se tourner de préférence à celui-là ?

2570. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

On est allé, pour la récolte et la vendange, chercher les plus entendus et les mieux préparés sur chaque production du pays, sur chaque cru ; on a demandé à chacun ce qu’on savait à l’avance de son goût, ce qu’il préférait, au risque de le voir un peu se délecter et abonder dans son propre sens. […] Rien n’est plus propre à nous faire comprendre ce qu’aurait été la poésie française, si elle avait su échapper au trop de politesse du xviie  siècle, et si, avant de tant chercher à se clarifier au risque de s’affaiblir, elle avait pu arriver, dans un tel génie, ou dans des génies tournés vers d’autres genres, à son entière maturité.

2571. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

C’est à Bologne qu’il chercha, avec l’instinct du génie, le sujet d’une épopée moderne égale aux grandes épopées nationales d’Homère et de Virgile, et qu’il trouva ce sujet dans les croisades. […] Cette faveur de la princesse pour le poète était trop pure pour qu’elle cherchât à la dérober aux regards des courtisans.

2572. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

cherchez l’argent d’abord ; la vertu, si vous avez le temps !  […] Paul Deschanel cherche, travaille, progresse, apprend, ose de plus en plus.

2573. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Ce n’est donc pas un sujet de pièce qu’il cherche, mais un personnage ressemblant à l’acteur, ou une situation faisant valoir l’acteur. […] C’est que la lutte étant plus âpre qu’hier, la vie sentimentale nous fuit et nous courons chercher au théâtre un indice de notre existence réelle, c’est-à-dire de notre vie méditée, consciente.

2574. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

C’était elle qui avait envoyé l’armée de Darius lui chercher des servantes en Grèce. […] Au milieu de l’armée détruite, qu’on vient d’étaler sous ses yeux, sa pensée ne cherche qu’un homme.

2575. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

A cette parole moqueuse, à ce regard fébrile, à ces allures détachées et vives, à cette désinvolture de façons et de fantaisies, à la tournure cambrée, souple, hautaine et lascive de toute sa personne, vous avez reconnu la grande dame ennuyée qui cherche aventure et visite le moulin par-dessus lequel elle va jeter sa couronne de comtesse, à fleurons d’argent. […] Maximilien qu’elle a donné rendez-vous dans ce pied-à-terre ; non, c’est à l’Inconnu, et, à peine arrivée, la voilà qui le cherche, et qui brûle, et qui tâte les murs… Il faut la voir se glisser, insinuante et libre, dans cette chambre de jeune homme, tout imprégnée du parfum des libres amours, pareille à une couleuvre qui circule parmi les œufs et les nids d’un colombier vide.

2576. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Ce sont ces causes que nous allons déterminer, cherchées dans la configuration cérébrale de celui qui a produit ses manifestations. […] C’est donc dans une anomalie de ce mécanisme cérébral que l’on appelle l’associationisme, qu’il faut chercher la cause profonde du phénomène littéraire apparent chez Poe.

2577. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

La philosophie des sciences fondamentales, présentant un système de conceptions positives sur tous nos ordres de connaissances réelles, suffit, par cela même, pour constituer cette philosophie première que cherchait Bacon, et qui, étant destinée à servir désormais de base permanente à toutes les spéculations humaines, doit être soigneusement réduite à la plus simple expression possible. […] (1) Abordant maintenant d’une manière directe cette grande question, rappelons-nous d’abord que, pour obtenir une classification naturelle et positive des sciences fondamentales, c’est dans la comparaison des divers ordres de phénomènes dont elles ont pour objet de découvrir les lois que nous devons en chercher le principe.

2578. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Elle avait confisqué les biens, banni les personnes, et cherché à déshonorer l’Ordre par l’arrêt du Parlement du 6 août 1762. […] Il est des historiens qui, dans des intentions honorables, ont cherché gravement le mot de la conscience du cardinal Ganganelli lorsqu’il écrivit son fameux billet au roi d’Espagne.

2579. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Je cherche vainement ce qu’il a été, dans ce livre dont je cherche le nom aussi pour dire exactement ce qu’il est.

2580. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Eh bien, c’est ce Bixiou que l’auteur des Lettres de mon moulin a peint vieux, décrépit, aveugle, méprisé de sa femme, idiot de sa fille… et cherchez le pastel du doux Chérubin littéraire dans cette peinture ! […] Daudet n’a pas été le chercher loin, ce sujet.

2581. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Ces pages sont vraies en ce sens qu’elles rendent des scènes qui ont pu se passer entre deux personnages pareils78, et qu’elles trahissent la confusion des pensées qui ont pu s’agiter dans leur cerveau ; mais l’art qui choisit, qui dispose, qui cherche un sommet et un fondement à ce qu’il retrace, avait-il affaire de s’engager dans cette région variable d’accidents et de caprices, où rien n’aboutit ?

2582. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Elle se disperse, elle court toutes les voies, et, moins ornée souvent qu’encombrée des talents nombreux qu’elle possède, elle en est à chercher encore son ordonnance et son unité.

2583. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Quoique les lettres adressées à l’abbé Favier soient, au moins au début, d’une date très-antérieure à la conversion et à la réforme de Rancé, on y chercherait vainement quelque trace de ses dissipations mondaines et de ses brillantes erreurs.

2584. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Saumaise lui avait rapporté l’histoire à Leyde, bien des années auparavant, et, pour mieux circonstancier le fait, il avait envoyé chercher l’exemplaire du Moyen de parvenir à la Bibliothèque de la ville, et l’avait donné à Huet, fort élégamment relié.

2585. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Toutes les fois qu’un écrivain a recours à un mot nouveau, il faut qu’il ait été conduit à l’employer par la force même du sens ; et que loin d’avoir cherché ce genre de singularité, il manque comme malgré lui à la règle qu’il s’était faite de l’éviter.

2586. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

chercher le remède ?

2587. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Jamais les difficultés, cherchées et multipliées à plaisir d’artiste, de la prosodie et du rythme n’ont été mieux déguisées par la simplicité mélodique du sentiment ; et jamais la banalité du sentiment éternel n’a été mieux relevée par la recherche, la complication adroite de l’art… Aujourd’hui, M. de Banville, après avoir publié deux livres de poésies remarquables, et répandu dans les journaux, dans les revues, de nombreuses pages d’une prose savante, correcte, pleine de nombre et de mouvement, est encore considéré par bien des gens comme un jeune écrivain dont le talent promet.

2588. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

Ce qui serait intéressant dans cet ordre d’idées, c’est moins de chercher comme le statisticien le chiffre moyen des suicides par exemple pour tel milieu ou telle condition sociale que de connaître les raisons individuelles des suicides ; car deux hommes de même âge, de même milieu et de même condition sociale peuvent se suicider pour des motifs absolument différents.

2589. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

Ramsay a cherché à montrer que le radium se transforme, qu’il renferme une provision d’énergie énorme, mais non inépuisable.

2590. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Nous avons osé nous déclarer en faveur de la Religion, & ils se sont soulevés contre nous comme contre des sacriléges : nous avons cherché à rétablir la gloire des Lettres, & ils se sont récriés sur nos attentats : nous avons vengé les Grands Hommes, & ils nous ont appelés des* monstres : nous avons humilié les petits, & nous voilà qualifiés d’assassins : nous avons démasqué les ennemis de la Patrie, du véritable honneur de nos Concitoyens, & ils ont eu la mal-adresse de se déclarer les nôtres.

2591. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Taine aboutit à cette conclusion de sa préface qui résume la pratique de son système : « J’entreprends d’écrire l’histoire d’une littérature et d’y chercher la psychologie d’un peuple. » C’est là sa théorie générale ; il en reprend un point particulier dans la première partie de la Philosophie de l’art, où il traite de l’influence qu’exerce sur l’artiste le milieu historique et social dans lequel il se trouve placé, abstraction faite de sa race, de son habitat.

2592. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre V. Les âmes »

Pourquoi certaines étincelles terrestres vont-elles chercher certaines molécules célestes ?

2593. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

La profonde prise de vie, c’est en toi qu’il faut la chercher.

2594. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Mais quand on cherche à expliquer la formation, dans la monade mentale, d’idées d’objets qui occupent de l’étendue dans l’espace, on rencontre des difficultés insolubles.

2595. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

On ne sait pas où l’esprit humain a été chercher cela ; les routes pour arriver à ce sublime sont inconnues102.

2596. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

Qu’un maître qui résout à son élève un problème d’arithmétique ou de géométrie fasse une fausse supposition, qu’il la reconnaisse, qu’il revienne sur ses pas, qu’il avance et qu’il découvre enfin la vérité qu’il cherchait, je pense qu’il instruira mieux son élève qu’en y arrivant par une marche rapide, sûre et non tâtonnée.

2597. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

C’étoient des femmes, c’étoient des gens du monde moins lettrez, peut-être que ceux qui bâtissent à leur mode l’histoire de la réputation des grands poëtes, au lieu de la chercher dans les écrits qui en parlent.

2598. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

On peut juger par l’attention que les anciens faisoient sur toutes ces choses, s’ils avoient négligé de chercher des inventions propres à faire faire aux masques de théatre l’effet, qui, suivant Aulugelle, leur avoit fait donner le nom de persona.

2599. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Avant de chercher quelle est la méthode qui convient à l’étude des faits sociaux, il importe de savoir quels sont les faits que l’on appelle ainsi.

2600. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

En effet, dans l’ordre des écrivains, vous chercheriez en vain une femme qui vaille, dans l’ordre des danseuses, Mlle Taglioni IV Et voilà justement ce que l’Histoire et la Critique que nous allons faire ici devront constater.

2601. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXII. La comtesse Guiccioli »

Vous pouvez chercher dans l’histoire, cette grange d’observations accumulées par les siècles, si les femmes aimées des plus grands hommes ont compris quelque chose aux âmes égarées jusqu’à elles !

2602. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Entre ces esprits européens, ces fabricateurs de peuple à la main, et ces hordes qui sont le matras sur lequel ils ont opéré avec une si grande énergie, on chercherait en vain un peuple.

2603. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Quant à nous, qui avons cherché dans le livre de Huc une occasion d’être juste envers un pays pour lequel nous n’avons jamais éprouvé de respect ni de sympathie, ce que nous avons trouvé de plus remarquable dans ce peuple, qui a le mouvement sans la vie, c’est l’esprit, — c’est ce genre de pensées qui ne viennent pas du cœur, par opposition avec les grandes qui en viennent et qui constituent le Génie, — c’est l’esprit comme les vieilles civilisations le comprennent, volatil, brillant, chatoyant, agaçant comme un diamant aux lumières, affilé comme un dard, passant comme une flamme, ou qui reste comme un parfum.

2604. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

On y parlait, au début, de Platon et des siens, et le pauvre rédacteur, épris d’antiquité, disait élégamment : « Lorsque les brises de la mer Égée parfumaient l’atmosphère de l’Attique, quelques hommes, préoccupés de l’éternel mystère, venaient, dans les jardins d’Acadème, se suspendre aux lèvres de Platon, etc. » Buloz prit peur de cette phrase comme de la plus audacieuse hardiesse, et de sa patte dictatoriale et effarée il supprima le tout et mit à sa place ; « Il y eut aussi dans la Grèce des sociétés savantes. » Une autre fois, dans une étude sur la mystique chrétienne, on disait : « L’amour de la vérité cherche celle-ci dans les solitudes intérieures de l’âme » ; mais Buloz, qui ne connaît pas les solitudes intérieures de l’âme, traduisit d’autorité : « Les esprits curieux fuient les embarras des villes », qu’il connaît !

2605. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Ils cherchent à se teindre de cet arc-en-ciel !

2606. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

… C’est peut-être le dernier combat que livrera l’Église pour la gloire du monde qu’elle a créé ou pour sa fin… Teste, qui est chrétien, et qui cherche à se faire avec des souvenirs une espérance, invoque l’Histoire à toute page de son livre, et rappelle les nombreuses et effroyables épreuves dont la Papauté est toujours sortie victorieuse.

2607. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Homme d’analyse, avant tout, et d’investigation patiente et prudente, il cherche dans tous les faits attestés par les historiens contemporains de son histoire, la trace de cette merveilleuse influence de Rome, qui s’étendit sur les Barbares et qui les pénétra, pour se les assimiler.

2608. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Le génie de Goethe est incontestable quoiqu’on ne l’ait pas mesuré, mais la Critique de l’avenir cherchera bien plus à expliquer le succès inouï de Werther qu’elle n’y souscrira.

2609. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Madame Bovary, convalescente, ayant vainement cherché une consolation et un appui dans une religion que M. 

2610. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Et chercherez-vous un entretien plus aimable que celui d’un homme heureux et bon, dont le savoir, le goût, l’esprit ne s’emploient que pour vous donner du plaisir ? […] Ceux qui cherchent des idées feront bien de ne point lire son Essai sur l’imagination, si vanté, si bien écrit, mais d’une philosophie si écourtée, si ordinaire, toute rabaissée par l’intervention des causes finales. […] C’est de l’urbanité de moraliste ; il a beau être bien élevé, il n’est point tout à fait aimable, et, si nous devons aller prendre de lui des leçons de pédagogie et de conduite, il pourra venir chercher près de nous des modèles de savoir-vivre et de conversation.

2611. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Comme chacun cherche à définir les qualités et les imperfections de son talent. […] Mercredi 17 février Ce soir, le nouvel académicien a cherché à se montrer simple mortel, à écraser le moins possible de son succès ses confrères. […] Dans cette traduction, où Tourguéneff cherche à nous donner la jeune vie du monde naissant, palpitante dans les phrases, je suis frappé de la familiarité, en même temps que de la hardiesse de l’expression.

2612. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

On peut supposer que le développement de la pensée grecque fut l’œuvre de la seule raison, et qu’à côté de lui, indépendamment de lui, se produisit de loin en loin chez quelques âmes prédisposées un effort pour aller chercher, par-delà l’intelligence, une vision, un contact, la révélation d’une réalité transcendante. […] Mais tout le long de son travail d’arrangement, de réarrangement et de choix, qui se poursuivait sur le plan intellectuel, le musicien remontait vers un point situé hors du plan pour y chercher l’acceptation ou le refus, la direction, l’inspiration : en ce point siégeait une indivisible émotion que l’intelligence aidait sans doute à s’expliciter en musique, mais qui était elle-même plus que musique et plus qu’intelligence. […] Il ira chercher l’émotion simple, forme qui voudrait créer sa matière, et se portera avec elle à la rencontre des idées déjà faites, des mots déjà existants, enfin des découpures sociales du réel.

2613. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Les hommes n’aiment point à admirer les autres ; ils cherchent eux-mêmes à être goûtés & à être applaudis. […] Un homme galant n’est pas toujours un galant-homme : le premier est un homme qui cherche à plaire aux dames, qui leur rend de petits soins ; au lieu qu’un galant-homme est un honnête-homme, qui n’a que des procédés simples. […] C’étoit beaucoup que les hommes eussent trouvé par l’usage naturel des organes de la parole, un moyen facile de se communiquer leurs pensées quand ils étoient en présence les uns des autres : mais ce n’étoit point encore assez ; on chercha, & l’on trouva le moyen de parler aux absens, & de rappeller à soi-même & aux autres ce qu’on avoit pensé, ce qu’on avoit dit, & ce dont on étoit convenu. […] Phédre, dans la fable de la vipere & de la lime, pour dire que cette vipere cherchoit dequoi manger dit : hoec quùm tentaret si qua res esset cibi, l. […] Quoi qu’il en soit, j’ai crû qu’on seroit bien aise de trouver dans les exemples suivant, quel est aujourd’hui l’usage à l’égard de ces mots, sauf au lecteur à s’en tenir simplement à cet usage, ou à chercher à faire l’application des principes que nous avons établis, s’il trouve qu’il y ait lieu.

2614. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Pareillement, si nous examinons en quoi la liberté a consisté pour eux, — la liberté dans l’art, et non la liberté de l’art, qui sont deux choses très différentes, — ce n’a pas été sans doute à se rendre maîtres du choix de leurs sujets, puisqu’on avait bien permis à Voltaire d’aller chercher les siens jusqu’en Amérique et jusqu’en Chine ; ni à écrire des drames en prose, puisque Cromwell, Hernani, Christine, Othello sont en vers ; ni même à violer les « règles », puisqu’enfin quelles « règles » dira-t-on qu’il y eût de l’élégie, de l’ode, du roman, et Cinq-Mars, Les Orientales, Notre-Dame de Paris, les Confessions de Joseph Delorme sont-elles, ou non, des œuvres romantiques ? […] Et quand je cherche dans l’histoire a quoi je pourrais comparer Le Demi-Monde, je remonte le cours du siècle, je suis obligé d’en sortir, et je ne trouve à m’arrêter qu’aux environs du Barbier de Séville ou de Turcaret. […] Le Vieux Célibataire, Les Cinq Étages], — à développer la défiance ou la haine. — Qu’il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de la popularité de Béranger ; — et que c’en est d’ailleurs la justification ; — si ce goût de la polissonnerie ; — ce refus de penser ; — et cet esprit d’opposition « quand même » ; — ne sont malheureusement pas les moins certains des caractères qu’on enveloppe sous le nom de gauloiserie. […] 2º L’évolution du romantisme au théâtre ; — et que, si l’on en cherche le principe dans l’appropriation du théâtre anglais ou allemand ; — dans l’introduction sur la scène française des sujets nationaux ; — ou dans l’imitation du décor exotique ; — on le cherchera longtemps sans le trouver. — Le romantisme au théâtre n’a consisté qu’à prendre en tout le contrepied du classicisme ; — à nier l’existence des règles ; — et à proclamer une liberté dont le premier effet a été d’abaisser la tragédie au niveau du mélodrame : — C’est ce que l’on peut constater en relevant le chemin — que Vigny a fourni d’Othello, 1829, à Chatterton, 1835 ; — Hugo, de Cromwell, 1827, aux Burgraves, 1843 ; — et Dumas, d’Henri III à sa cour, 1829, à Mademoiselle de Belle-Isle, 1839. — Un second, trait qui caractérise le drame romantique est l’esprit de révolte dont il est inspiré ; — et que, sans avoir besoin de descendre jusqu’aux élucubrations de Félix Pyat, — on reconnaît assez aisément dans l’Antony de Dumas, 1831 ; — dans Le Roi s’amuse de Victor Hugo, 1832 ; — et dans le Chatterton lui-même de Vigny, 1835. — Et, comme il faut enfin que la liberté la plus déréglée aboutisse à une règle, — un dernier caractère du drame romantique est l’affirmation de la souveraineté de la passion ; — et sous le nom d’énergie, la glorification du crime. […] — Mais qu’il semble bien plutôt que ce soient des raisons de l’ordre « philosophique » ; — dont il n’a cherché que plus tard la justification dans l’exégèse ; — et bien plus tard encore dans l’histoire naturelle. — L’Avenir de la science, 1849 ; — et que Renan serait tout entier dans ce livre. — si la popularité n’avait plus tard dégagé de lui, — le dilettante et le « baladin », — que personne pendant longtemps n’y a pu soupçonner.

2615. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

C’est peut-être un préjugé, Monsieur, je n’ose pas le décider, mais il n’en est pas moins vrai que, même parmi nous, les plus pauvres, les plus ignorantes des familles du peuple, soit à la ville, soit à la campagne, un instinct, absurde peut-être, mais invincible, nous inspire partout et toujours une répugnance naturelle pour certaines familles entachées de crimes fameux dans quelques-uns de leurs membres, et capables, nous le supposons du moins, de retrouver cette capacité du crime de génération en génération ; nous nous en éloignons tant que nous pouvons, nous disons que cette race est mal famée, nous ne leur donnons pas nos filles, nous ne permettons pas à nos garçons de chercher des femmes parmi eux. […] « Il songeait à la grandeur et à la présence de Dieu ; à l’éternité future, étrange mystère ; à l’éternité passée, mystère plus étrange encore ; à tous les infinis qui s’enfonçaient sous ses yeux dans tous les sens ; et, sans chercher à comprendre l’incompréhensible, il le regardait.

2616. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

À peine le Tasse fut-il rentré dans la pleine possession de son intelligence, qu’il commença à se fatiguer de ce repos, cherché si loin et à travers tant d’aventures. […] Je suis né, répliquai-je, d’une mère napolitaine, et à Naples, ville célèbre d’Italie ; mon père était de Bergame, en Lombardie ; je cache mon nom, et telle est son obscurité que, si je me nommais, cela ne vous apprendrait rien ; je fuis la persécution d’un prince et de la fortune, et je vais chercher un refuge en Savoie.

2617. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Marie Stuart (reine d’Écosse) I Si un autre Homère devait renaître parmi les hommes, et si le poëte cherchait une autre Hélène pour en faire le sujet d’une épopée moderne de guerre ou de religion et d’amour, il ne pourrait la retrouver que dans Marie Stuart. […] Et d’aultant que, après avoir plusieurs fois heurté, l’on ne lui respondoit point, il auroit appellé souvant la royne, la priant de ouvrir, et enfin la menaçant de rompre la porte, à cause de quoy elle luy auroit ouvert ; laquelle le roy trouva seule dedans la chambre ; mais ayant cherché partout, il auroit trouvé dedans le cabinet David en chemise, couvert seullement d’une robe fourrée. » Ce fut, selon toute apparence, la version officielle donnée par le roi et ses complices ; les témoins et les acteurs mêmes du meurtre en donnèrent plus tard une plus véridique.

2618. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Il envoya chercher à la bibliothèque la partition de Lohengrin et, l’ouvrant à la fameuse Marche des fiançailles, exécutée la veille, il me signala gravement les fausses relations et les modulations heurtées de ce morceau. […] J’y vois deux très grands services rendus aux compositeurs français : le premier, de ne plus les obliger à aller chercher en pays étranger des auditions nécessaires à leur éducation musicale : le second, d’ouvrir un débouché aux œuvres nouvelles de nos nationaux.

2619. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Je vous aurois déjà renvoyé vos Livres, si j'eusse pu regarder la Lettre que vous m'avez écrite comme une inspiration de votre cœur, plutôt que comme un effet de la suggestion de quelques Ames basses & noires, qui ne cherchent qu'à surprendre les Ames droites & honnêtes. […] J'aurois peut-être dû m'épargner à moi-même la honte d'être descendu jusqu'à répondre à un tel Calomniateur ; mais j'ai jugé qu'il étoit nécessaire de détruire, dans l'esprit de ceux qui le connoissent personnellement, les préventions que la gravité de son caractere & de son âge auroit pu inspirer en faveur de son imputation ; & dès-lors, par amour pour la vérité & par respect pour les Honnêtes Gens qui la cherchent de bonne foi, je me suis abstenu de lui marquer le mépris que je lui devois.

2620. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Ceux-ci sont les corsaires de la littérature : ils ne cherchent qu’à saisir les défauts & les ridicules d’un auteur, pour en faire trophée, pour les tourner à l’amusement du public & à leur profit particulier. […] L’esprit d’Hipponax passa à plusieurs de ses compatriotes, qui cherchèrent à divertir de même la nation.

2621. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Il se cherche sans cesse, s’accuse, s’épouvante et se désole de ne pouvoir trouver l’apaisement de l’esprit… Ô morts ! […] “Il doit tout savoir, et plus encore, s’écrie le bon Banville, car sans une science profonde, solide et universelle, c’est en vain qu’il chercherait le mot propre et la justesse de l’expression !” 

2622. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Je pourrais, comme on dit, chercher la petite bête dans un livre qui en est plein, de petites bêtes… Mais je dédaigne cette manière taquine de critiquer un homme, et je la laisse à mes pieds, par respect pour l’ancien talent d’Hugo. […] Quand Walter Scott, qui est le Shakespeare du Roman, et quand Balzac, pour lequel je cherche un nom qui puisse dire sa place, plus haute que celle de Walter Scott, nous donnent ces récits qui sont les vraies épopées de ce siècle, ils ne procèdent point par heurts et par tableaux détachés.

2623. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Il y a dans le président pendant la Ligue deux hommes en quelque sorte : d’une part, le conseiller politique, l’homme sage et patriote qui cherche le salut général et la pacification de l’État ; et de l’autre il y a l’ami, l’intime du duc de Mayenne, « celui qui connaît le mieux l’intérieur de son cœur ».

2624. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Ceux qui y chercheraient le pittoresque seraient trompés.

2625. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

Combien de vieux soldats, de généraux même, après Waterloo, recoururent à la bêche, à la charrue, et y cherchèrent la distraction de la défaite, l’oubli de l’affront national, avec acharnement et une sorte de rage !

2626. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Sans plus chercher au bout la pelouse rêvée, Acceptons ce chemin qui se brise au milieu ; Sans murmurer, aidons à l’humaine corvée, Car le maître, c’est Dieu !

2627. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

On multiplierait aisément des observations analogues, relatives au genre de mérite et d’attrait que le traducteur a surtout cherché.

2628. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

On sait faire ici quelque distinction entre ceux qui se mettent au large par esprit de débauche et ceux qui ne cherchent qu’à vivre dans une honnête et paisible liberté.

2629. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Ainsi il cherchait instinctivement dans ses travaux favoris, dans la poursuite de ses projets les plus chers, une défense énergique contre la tristesse qui menaçait de l’abattre.

2630. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Il a décrit en des termes d’une saisissante vérité ces commencements presque imperceptibles, cette lueur, cette étincelle, ce premier signe de vie, ce pouls qui se remet à battre, ce sang qui afflue tout d’un coup au cœur ; et aussitôt que s’entendit le murmure et que le tintement se fit,« tout le monde, s’écrie-t-il, s’éveilla : on chercha en s’éveillant comme à tâtons les lois, on ne les trouva plus, l’on s’effara, l’on cria, l’on se les demanda… » Cet admirable exorde des Mémoires politiques de Retz pourrait s’intituler : Comment les révolutions commencent : ayons le présent à la pensée pour apprendre comment elles s’évitent. — Mais ici ce n’est pas au point de vue du public, c’est au point de vue du gouvernement que je me place, et c’est le gouvernement qui a dû s’effarer tout le premier et se tâter pour savoir s’il était bien le même ; c’est lui qui a dû s’étonner de ne plus trouver un matin autour de lui ce qui y était la veille et se demander à son tour : Comment se fait-il que cette opinion qu’il y a quelques mois encore on supposait disciplinée et soumise, et quelque peu sommeillante, se soit tout d’un coup réveillée ?

2631. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

La vision disparue, le poète chercha longtemps quel pouvait en être le point de départ, cet élément de réalité nécessaire à toutes les pseudo créations du haschisch.

2632. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre III. Des idées générales et de la substitution à plusieurs degrés » pp. 55-71

Si nous cherchons son sens, nous ne trouvons qu’un nom, celui du chiffre inférieur auquel on ajoute l’unité ; la même chose arrive à celui-ci, et ainsi de suite ; c’est seulement à la fin de ce long retour en arrière, qu’ayant descendu trente, cinquante, cent, mille, dix mille marches, nous touchons de nouveau notre expérience. — Et cependant ce nom remplace une expérience, une autre expérience que nous n’avons pas faite, que nous ne pouvons pas faire, qui est au-dessus de l’homme, mais qui en soi est possible, et qu’un esprit plus compréhensif pourrait faire. 36 désigne la qualité commune à tous les groupes de trente-six individus, qualité qui, présente devant nous, n’excite point en nous de tendance précise, et qu’un esprit capable de maintenir ensemble devant soi trente-six objets ou faits à l’état distinct pourrait seul éprouver. — Par cet artifice, nous atteignons au même effet qu’une créature douée d’une mémoire et d’une imagination indéfiniment plus nettes et plus vastes que les nôtres.

2633. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Je ne sais si, mal comprise, vous êtes pour quelque chose dans les erreurs d’Emma Bovary ; mais alors c’est donc par vous qu’il lui reste assez de noblesse d’âme pour chercher un refuge dans la mort.

2634. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Comprenez-vous qu’au moment même où je cherche à mettre mes impressions en ordre, il m’en reste encore quelque ahurissement ?

2635. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

. — Une femme qui aime et qui est bonne peut, à tout âge, donner le bonheur, douer le jeune homme. » Il vous apparaîtra de nouveau, si vous pesez les mots de cette dernière phrase et si vous en cherchez le commentaire dans le texte du chapitre, que le naturisme de Michelet n’est pas précisément le naturisme de Molière.

2636. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

… Va chercher ma stole bleue !

2637. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Sainte-Beuve Lamartine n’est pas un homme qui élabore et qui cherche : il ramasse, il sème, il moissonne sur sa route ; il passe à côté, il néglige ou laisse tomber de ses mains ; sa ressource surabondante est en lui ; il ne veut que ce qui lui demeure facile et toujours présent.

2638. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Il ne cherche point dans son ami un flatteur ou une victime de ses caprices, mais une ame honnête où il puisse délicieusement épancher la sienne, établir une communication intime de toutes ses pensées, s’élever, s’embellir mutuellement dans un commerce qui ne souille point le mélange impur de l’intérêt.

2639. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Ils ferment la porte et me cherchent.

2640. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

La tâche bibliographique — depuis cinq ou six ans que je la remplis toujours avec plaisir, malgré les heures de nonchalance — m’a valu quelques amitiés devenues estimes, que je n’avais point cherchées ; mais aussi m’a-t-elle coûté des sympathies qui ne m’étaient pas sans prix.

2641. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

L’œuvre d’art devient un simple moyen d’expression individuelle et de jouissance individuelle ; parfois une cure d’âme, une station de psychothérapie, un exutoire de sentiments qui gênent la sensibilité, qui cherchent une issue et dont on se libère on les exprimant.

2642. (1842) Essai sur Adolphe

Ellénore, après la confusion de la défaite, ouvrira les yeux, et cherchera vainement autour d’elle les félicitations respectueuses sur lesquelles elle avait compté ; au fond de son cœur elle rougira de son inconstance, et doutera d’un bonheur si facile à changer.

2643. (1890) L’avenir de la science « XXI »

Le monde croulerait qu’il faudrait philosopher encore, et j’ai la confiance que si jamais notre planète est victime d’un nouveau cataclysme, à ce moment redoutable, il se trouvera encore des âmes d’hommes qui, au milieu du bouleversement et du chaos, auront une pensée désintéressée et scientifique et qui, oubliant leur mort prochaine, discuteront le phénomène et chercheront à en tirer des conséquences pour le système général des choses 188.

2644. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Sa foi dans la prochaine venue du Messie ne fit que s’affermir ; il suivait avec attention les mouvements du dehors, et cherchait à y découvrir les signes favorables à l’accomplissement des espérances dont il se nourrissait.

2645. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Bain, la source de l’effort doit être cherchée dans l’organisme ; la conscience constate l’effort et ne le constitue pas : elle n’en est que la portion accidentelle.

2646. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Son premier mot a déjà le tranchant du glaive : — « Toi aussi, je te cherche : lui, il a payé, c’est fait. » Elle le pleure et elle se lamente : — « Malheur à moi !

2647. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

Ne cherchez plus leur vieillesse là où elles échouaient autrefois, au cloître ou à l’hospice, dans la pénitence ou dans la misère : elles se retirent aujourd’hui dans les grands ou petits hôtels de la fortune faite.

2648. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

Il faudrait plutôt chercher un précédent affaibli du malheur de 1812 dans la retraite meurtrière de Prague, en 1742.

2649. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Mais partout ailleurs où il ne sera point question de ce monstrueux mélange, quel inconvénient y a-t-il qu’un poëte, qui cherche à nous instruire ou à plaire, emploie quelquefois, pour parvenir à son but, & la fable & ces fictions ingénieuses, qui, par la vie qu’elles donnent à tout, font plus d’effet souvent que la réalité même ?

2650. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Elle a été à la fois timide et orgueilleuse : timide en écartant systématiquement tous les problèmes cosmologiques (origine de l’homme, origine des êtres vivants) ; orgueilleuse, en se refusant à l’idée d’une révélation dont elle trouvait cependant la preuve manifeste chez l’homme lui-même, dans ces principes spontanés et universels appelés principes à priori, qu’elle accepte comme des faits, mais sans en chercher l’origine.

2651. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

L’intrigue, en un mot, est un dédale, un labyrinthe qui va et revient toujours sur lui-même, où l’on aime à se perdre, d’où l’on cherche pourtant à sortir, mais où l’on rentre avec plaisir quand une fausse issue nous y rejette.

2652. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Lorsque le poète dit, vero incessu patuit dea, il faut chercher en soi cette figure-là.

2653. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Tallemant l’aîné, dans son article du Mercure, cherche à expliquer ce refus par un malentendu.

2654. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

En effet, après la particularité du détail, ce qui caractérise la pensée, la poésie, la peinture, le faire de la sœur Emmerich (je cherche un mot juste, et je ne le trouve pas !)

2655. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

.) — Ce système ruine nécessairement celui des étymologistes qui cherchent dans l’Orient l’origine de toutes les langues.

2656. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Si tu le cherches avec ardeur, il te sera donné d’apprendre jusqu’où peut s’élever la pensée mortelle. » Cette révélation ainsi promise n’était autre que celle d’un Dieu suprême, l’espérance de s’unir à lui et la menace des peines réservées aux méchants.

2657. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Il faut remarquer ici qu’on ne doit pas chercher par cette voie l’analogie du génitif, après certains mots que l’on prend mal-à-propos pour des adverbes de quantité, tels que parum, multum, plus, minus, plurimum, minimum, satis, &c. ce sont de vrais adjectifs employés sans un nom exprimé, & souvent comme complément d’une préposition également sousentendue : dans ce second cas, ils font l’office de l’adverbe : mais par-tout, le génitif qui les accompagne est le déterminatif du nom leur corrélatif ; satis nivis, c’est copia satis nivis, ou copia conveniens nivis. […] Ce seroit donc une peine inutile, dans quelque langue que ce fût, que de vouloir chercher ou établir des regles propres à faire connoître les genres des noms : il n’y a que l’usage qui puisse en donner la connoissance ; & quand quelques-uns de nos grammairiens ont suggéré comme un moyen de reconnoître les genres, l’application de l’article le ou la au nom dont est question, ils n’ont pas pris garde qu’il falloit déjà connoître le genre de ces noms pour y appliquer avec justesse l’un ou l’autre de ces deux articles. […] Essayons donc d’approfondir cette question, & cherchons-en la solution dans les idées générales. […] Si l’on a cherché l’analogie des consonnes ou des articulations dans quelque autre chose, c’est une pure méprise. […] Il semble même que loin d’éviter les hiatus dans le corps d’un mot, les poëtes françois aient cherché à les multiplier, quand ils ont séparé en deux syllabes quantité de voyelles qui font diphtongue dans la conversation.

2658. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Mais bientôt, dans un état de fureur étrange, il tirera son sabre, que cherche à rabattre Ohana, — elle, n’apercevant pas l’effrayante vision que voit seul son mari. […] Et, s’en croyant débarrassée, elle persiste dans l’idée du mariage de « l’Assiette rose » avec le fils du ministre, et cherche à mettre dans ses intérêts un ami du jeune homme et qui passait pour avoir une grande influence sur son esprit. […] Je lui ai répondu que le meilleur moyen était un jeu qui consistait de chercher à former les dessins d’après les lettres, et j’ai pris mon pinceau, et lui ai montré comment on peut facilement dessiner. […] Ce grand panneau aurait pour pendant un panneau d’égale grandeur, représentant un paysan qui, la tête entre ses jambes, chercherait avoir les feuilles en dessous. […] Il a aussi des études de jambes, où il cherche le carré des muscles à l’instar de Bandinelli, ne faisant jamais rond, mais voulant toujours dans son dessin l’accentuation et le ressaut du muscle, ayant même une tendance à mettre dans l’anatomie du corps humain les reliefs plats et les lignes cassées de la sculpture.

2659. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Aussitôt le général, président du conseil de guerre, chercha un moyen de se réconcilier avec sa conscience. […] « Cet acte, dit M. de Méneval, témoin oculaire, excita un mouvement spontané parmi tous les assistants. » On y chercha de profondes raisons, la plupart politiques. […] Le bras droit se laisse aller avec une négligence où se marque toutefois le souci de chercher une lumière très apte à glorifier la blancheur de la peau. […] Napoléon, divorcé, cherche femme. […] Je ne sais plus, et je veux lui parler, je cherche, modifie mes tours de phrase ; je veux le forcer à s’occuper de moi, enfin je me trouve bête comme une oie.

2660. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Par un renversement prodigieux du sens commun, c’est là que nos risibles éducateurs vont chercher les spécimens d’originalité et de vertu qu’ils nous offrent pour modèles. […] En relisant ces vers, oubliés de l’auteur lui-même, aujourd’hui absorbé par un travail effréné de prose hâtive, je cherche à me rendre compte du dédain singulier qu’il professe pour la Poésie, à laquelle il doit toute sa renommée. […] Elle va chercher, au fond des sphères inférieures, Celui qui souffre et qu’elle veut consoler, et qui l’entraîne dans l’abîme.

2661. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Jeune de cœur, chaud d’espérance, il cherchait le beau avec la tenace candeur d’un homme qui croit que le beau peut encore se trouver. […] Mais nous cherchons en vain dans Jeanne l’originalité de la femme qui a fait André. » Je le crois bien, M.  […] Je ne vais pas les chercher, moi, elles m’arrivent.

2662. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Aussi la comtesse de Pasmont, dit-elle plaisamment, que nous cherchons maintenant midi à quatorze heures, au lieu de le prendre à douze. […] Elle sait ce qu’une demi-lumiere peut opérer sur sa physionomie, & elle cherche, ou elle en évite le reflet, avec une dextérité surprenante. […] Ce qui me surprend, lui dis-je, après lui avoir exposé ma pensée, c’est de voir combien nous avons donné d’importance aux mots, allant chercher jusques chez les Grecs de quoi rendre nos idées. […] On voit par-là si l’on est aimé, on a le plaisir de changer d’alimens, on se berse, on se dorlotte, on se diversifie ; & puis quand on ne sait que faire : allez chercher le médecin. […] Il y en avoit qui le plaignoient, & c’étoit bien gratuitement : il ne parloit que par métaphores, & il s’étudioit, sans cesse, à chercher les mots les plus bizarres.

2663. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Artiste en succès, voilà le vrai nom de Machiavel : ne lui en cherchez pas un autre ; c’est bien assez pour le flétrir dans cette œuvre trop équivoque de son génie, car le succès en politique est trop souvent la récompense du crime. […] La reine Caroline était morte de douleur à Vienne, où elle avait cherché un asile contre l’humiliation du patronage impérieux des Anglais.

2664. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Les branches, folles à la clarté de midi, semblaient chercher à s’embrasser. […] XXXI L’autre philosophie sociale est celle qui, reconnaissant aussi dans la création énigmatique telle quelle, un mystérieux fait accompli, s’y résigne comme à une justice inexpliquée, puisqu’elle est fatale, ce qui veut dire divine : semblable, j’en conviens, au prisonnier des ténèbres, qui, après avoir fait le tour de son étroit cachot, et convaincu qu’il n’y a aucune issue que par le suicide, évasion de la destinée humaine, s’y assoit à la place assignée par la Providence, y livre son corps à sa condition de souffrance et de corruption, sans murmure et sans regret, et y cherche la nourriture de son âme, qu’il sent immortelle, dans la conformité du dessein de Dieu son maître, dans le sacrifice de son bonheur à celui de ses semblables, dans la vertu, ce supplément de bonheur qui vaut mieux que lui, et dans la sainte certitude d’un destin supérieur quand cette voûte de son cachot s’écroulera sur son corps mortel pour lui laisser voir du fond du cercueil le vrai jour de Dieu !

2665. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Maman avait été assez liée avec elle pour connaître son caractère : ayant très innocemment inspiré du goût à quelqu’un sur qui Mme de Menthon avait des prétentions, elle resta chargée auprès d’elle du crime de cette préférence, quoiqu’elle n’eût été ni recherchée ni acceptée ; et Mme de Menthon chercha depuis lors à jouer à sa rivale plusieurs tours, dont aucun ne réussit. […] Pourquoi, dit-il enfin, chercherais-je à me faire illusion ?

2666. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Ne cherche point à en savoir davantage. […] Prenez courage : cherchons dans une grande vengeance des remèdes propres à guérir cette mortelle douleur.

2667. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Sa sœur le conseillait doucement : « Mon frère, sortez au plus vite de la solitude qui ne vous est pas bonne ; cherchez quelque occupation. […] « Des femmes à cheval sur les cadavres d’hommes entassés dans les tombereaux, cherchaient avec des rires affreux à assouvir la plus monstrueuse lubricité. » La seule possibilité d’ajouter créance à de telles anecdotes et de les répéter suffit pour caractériser l’affolement des esprits.

2668. (1914) Boulevard et coulisses

fit mon interlocuteur en ayant l’air de chercher. […] N’allez pas cependant vous imaginer, messieurs, que je cherche à laisser dans votre esprit une méchante opinion de nous et de notre temps.

2669. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Barrande, chercher quelque loi spéciale. […] Lorsqu’on voit par exemple que les mammifères, les reptiles ou les poissons les plus anciennement connus, appartiennent évidemment chacun à leur propre classe, bien que quelques-unes de ces anciennes formes soient en quelque chose moins distinctes les unes des autres que les membres typiques des mêmes groupes ne le sont aujourd’hui, il serait inutile de chercher des animaux réunissant les caractères embryogéniques communs à tous les vertébrés, jusqu’à ce que des formations de beaucoup antérieures aux terrains siluriens les plus inférieurs ne soient découvertes ; or une pareille découverte me semble, comme je l’ai déjà dit, fort peu probable.

2670. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Ces empereurs grecs qu’ont en face les guerriers francs n’osent sortir de leurs murailles, se mettre à la tête des vaillants hommes qui leur restent ; ils s’enfuient de nuit par des portes dérobées, et vont chercher dans des palais moins en péril ce qu’ils espèrent sauver de la ruine universelle, un reste de voluptés et de délices.

2671. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Ainsi, en montant le pic du Midi, le voyageur arrivé à une certaine élévation se trouve avoir atteint à un beau réservoir d’eau appelé le lac d’Oncet, et où la nature commence à prendre un grand caractère ; il en fait voir en peu de mots l’encadrement, et en quoi ce nouveau genre de beauté consiste : C’est un beau désert que ce lieu : les montagnes s’enchaînent bien, les rochers sont d’une grande forme ; les contours sont fiers, les sommets hérissés, les précipices profonds ; et quiconque n’a pas la force de chercher dans le centre des montagnes une nature plus sublime et des solitudes plus étranges prendra ici, à peu de frais, une idée suffisante des aspects que présentent les monts du premier ordre.

2672. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Il cherche vos besoins au fond de votre cœur :     Il vous épargne la pudeur     De les lui découvrir vous-même.

2673. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Et je ne le regardais non plus, lui, que j’étais venu chercher de si loin, avec le désir et la terreur de le connaître.

2674. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

Dans une telle situation, là où personne autre n’entrevoyait de ressources possibles que dans le résultat des négociations engagées, Napoléon, lui, ne cherchait et ne voyait d’issue que par quelqu’un de ces grands coups comme il en avait tant de fois frappé, et comme le jeu de la guerre en offre volontiers aux grands capitaines.

2675. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Le cuisinier, bien loin de chercher à le détromper, lui répondit toujours avec esprit et légèreté, lui dit qu’il avait eu l’honneur de lui donner à dîner plusieurs fois en Espagne, lui cita même un tel jour où tels et tels étaient à dîner avec M. de Tessé, lui ajouta même que M. de Tessé, à Madrid, n’avait guère fait de dîners sans lui.

2676. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Mais en un sens, et si l’on ne cherche que ce qui le distingue des autres, il est mort à temps, au moment où ce simulacre de république dont il était l’une des plus nobles colonnes, allait s’écrouler sous un choc puissant ; il est mort jeune avec ce qui devait mourir alors pour n’avoir pas à se démentir ou à se transformer.

2677. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Pecquet est ravi de songer que la petite n’a plus de besoin ; on voyait qu’elle en avait et qu’elle cherchait toujours.

2678. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

ils le connaissaient bien peu), un émigré français, le comte de Saint-Hilaire ; il le chercha et le battit à Monteilla dans une position fortifiée, gravissant des premiers à pied en tête de la colonne, à travers les neiges ; puis il poussa jusqu’à la Seu d’Urgel qu’il mit à rançon ; mais, faute d’artillerie, il dut s’arrêter devant la citadelle.

2679. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Il a lui-même raconté, dans quelques pages d’une simplicité un peu cherchée (Une anecdote relative à Laplace), l’origine de ses relations avec le grand géomètre et comment, sur un point de mathématiques, il trouva lui-même des solutions dont Laplace, qui les avait obtenues de longue main, voulut lui laisser tout le mérite devant l’Institut.

2680. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

N’y cherchez pas ombre d’art ni de contraste : ce sont bien moins des contrastes que des disparates.

2681. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Non content d’écrire à Louvois pour réclamer des mesures de rigueur, et avant même d’avoir la réponse, Foucault s’adresse au Père de La Chaise pour lui suggérer d’autre part des moyens auxiliaires plus doux ; il propose non plus ici des cavaliers et des dragons, mais d’autoriser une conférence, par exemple, où les points controversés soient agités, disant que les ministres et les principaux religionnaires de ces contrées ne cherchaient qu’une porte honnête pour rentrer dans l’Église : « Ceux, ajoute-t-il, qui sont les plus considérés et les plus accrédités dans le parti m’ont assuré que c’était la seule voie qui pût faire réussir le grand projet des conversions ; que celles de rigueur, de privation des emplois, les pensions et les grâces seraient inutiles. » Dans un voyage qu’il fait à Paris, il en parle également au chancelier Le Tellier, lequel a d’ailleurs peu de goût pour Foucault, et qui ferme l’oreille à sa proposition : « Il la rejeta absolument, disant qu’une pareille assemblée aurait le même succès que le Colloque de Poissy ; que le pape trouverait mauvais que l’on fît une pareille conférence sans sa participation, et me défendit d’en parler au roi.

2682. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Cet écrit, d’ailleurs très piquant, un vrai pamphlet des plus spirituels, où la satire est allée chercher tant de fois ses armes, réunit et cumule toutes les inconvenances.

2683. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Alors il m’ouvrit son cœur et m’expliqua confidemment ses idées sur le mariage et la qualité de l’alliance qu’il cherchait pour sa fille, ajoutant que s’il trouvait de quoi remplir solidement ces idées, comme serait un jeune avocat de bon esprit, bien élevé, formé de bonne main, qui eût eu déjà quelque succès dans des coups d’essais et premiers plaidoyers, avec un bien raisonnable et légitimement acquis, il le préférerait sans hésiter à un plus grand établissement, quoi que lui fissent entrevoir et espérer des gens fort qualifiés et fort accrédités qui voulaient marier sa fille.

2684. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Sans chercher à se grandir ou à s’ennoblir, il a peint quelques-uns de ses contemporains tels qu’il les a vus ; il l’a fait avec une plume qui, au milieu de quelques défauts, a des qualités rares et des traits ineffaçables.

2685. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

On a fait registre de cette lettre. » C’était bien poli à lui de chercher un si légitime prétexte pour s’excuser.

2686. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

— Comment M. de Talleyrand avait-il pu écrire des mémoires à Danton et cependant être venu en Angleterre, simplement dans le dessein d’y chercher le repos ?

2687. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Mais je n’en connais point qui renferme une peinture plus frappante et plus vraie des égarements de l’enthousiasme, une vue plus perçante dans le malheur, dans cet abîme de la nature, où toutes les vérités se découvrent à l’œil qui sait les y chercher.

2688. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Cette certitude, cette confiance, si douce à la faiblesse, est souvent importune à la force ; la faiblesse se repose, la force s’enchaîne ; et dans la réunion des contrastes dont l’homme veut former son bonheur, plus la nature l’a fait pour régner, plus il aime à trouver d’obstacles : les femmes, au contraire, se défiant d’un empire sans fondement réel, cherchent un maître, et se plaisent à s’abandonner à sa protection ; c’est donc presque une conséquence de cet ordre fatal, que les femmes détachent en se livrant, et perdent par l’excès même de leur dévouement.

2689. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

. — Sur cet indice, le microscope un jour pourra chercher ; car la ressemblance des fonctions suppose la ressemblance des organes.

2690. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Je ne crois pas qu’il soit très facile de le savoir ; mais je le chercherai librement, n’apportant ici ni prévention ni haine, mais une curiosité qui, parce qu’elle est très éveillée, ne demanderait qu’à se tourner, s’il se pouvait, en sympathie.

2691. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Après, poussant plus loin cette triste figure, D’un cocu, d’un jaloux, il en fait la peinture ; Tantôt à pas comptés vous le voyez chercher Ce qu’on voit par ses yeux, qu’il craint de rencontrer ; Puis, s’arrêtant tout court, écumant de colère, Vous diriez qu’il surprend une femme adultère, Et l’on croit, tant ses yeux peignent bien cet affront, Qu’il a la rage au cœur et les cornes au front.

2692. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Ils se cherchent parmi eux des pères spirituels.

2693. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Ses explications de détail, soit qu’il cherche « l’origine de la connaissance », « l’origine du logique » ou toute autre genèse, font intervenir la sélection naturelle comme un agent dont personne n’oserait nier l’existence ou l’importance.

2694. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Mais la solennité de ce cercle Rambouillet convient peu à l’idée que je voudrais réveiller en ce moment, et j’irais plutôt chercher dans des coins de monde plus discrets et plus réservés les véritables précédents du genre de salons dont le dernier sous nos yeux vient de finir.

2695. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

Elle aura le sentiment que, quand elle se concentre, elle accroît ses forces, l’intensité et la clarté de sa vision, comme l’œil, en s’adaptant et en concentrant ses mouvements, voit la clarté grandir et l’objet cherché apparaître distinct dans la lumière.

2696. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Son principal objet est d’exposer et de faire connaître les différents systèmes philosophiques, de les interpréter avec toute l’exactitude désirable, d’en rechercher les origines, les conséquences, d’en découvrir les lois ; en un mot, il se propose, non pas de découvrir la vérité en soi, mais de chercher ce que les hommes, et les plus grands hommes, ont pensé de la vérité.

2697. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

C’est même souvent en vain qu’il tente de corriger sa faute ; il recommence sans faire mieux, et semblable à ceux qui cherchent dans leur memoire un nom propre oublié, il trouve tout hormis le trait qui pourroit seul former l’expression qu’il veut imiter.

2698. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Mais quand on aura lieu de juger que l’auteur aura hasardé dans sa langue une expression de génie, c’est alors qu’on pourra en chercher de pareilles.

2699. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Chacune en sa loi cherche en guerre sa lumière.

2700. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Pour obtenir une conception quelque peu nette du mécanisme de l’attention, il n’y a pas à chercher ailleurs. […] Il ne sera peut-être pas sans profit de chercher des éclaircissements dans un ordre de phénomènes analogues, mais plus simples. […] Les vraies causes de la vie affective  doivent être cherchées bien plus bas  dans l’intimité de l’organisme. […] Nous dirons avec Spinoza : « L’appétit est l’essence même de l’homme… Le désir, c’est l’appétit avec conscience de lui-même  Il résulte de tout cela que ce qui fonde l’effort, le vouloir, l’appétit, le désir, ce n’est pas qu’on ait jugé qu’une chose est bonne ; mais, au contraire, on juge qu’une chose est bonne parce qu’on y tend par l’effort, le vouloir, l’appétit, le désir. » A l’origine, le plaisir n’est pas cherché pour lui-même ni la peine évitée pour elle-même, puisqu’il est bien clair qu’on ne peut rechercher ni éviter ce qu’on ne connaît pas.

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