De ce jour Goethe dévoua sa vie à la princesse Amélie et au duc Charles-Auguste ; l’une parut être sa Léonore d’Est à la cour de Ferrare, l’autre rappela à cette cour le Tasse aimé de la mère, favori du fils.
« Après ce combat », dit-il, « je me suis renfermé deux jours dans ma chambre, d’où je ne suis sorti que pour faire deux visites, l’une à la duchesse d’Urbin, l’autre à Madame Léonora ; et comme on ne parlait plus de cette rencontre, j’imaginai qu’elle était complètement assoupie.
Ceux que vous avez plaints et révérés dans le malheur, vous les aimez aussi dans la prospérité ; ceux que vous avez exécrés quand ils exerçaient la tyrannie, vous les exécrez encore quand ils sont tombés… En comparant ces deux manières de fidélité, l’une aux principes, l’autre aux personnes, je remarquerai, quoi que vous en puissiez dire, que la vôtre est beaucoup plus passionnée, beaucoup plus jeune que la mienne… » XII Mme de Staël, qui était allée à Pise marier sa fille avec M. le duc de Broglie, écrivait à la comtesse des lettres empreintes du même embarras que Sismondi : « Pise, 20 décembre 1815.
La séduction fut si rapide et si complète, qu’on crut à un sortilége de la reine sur son mari ; le sortilége n’était que la beauté de l’une, la jeunesse ardente de l’autre, et cette supériorité d’esprit d’une femme qui employait maintenant son génie et ses charmes à fléchir, comme elle les avait employés naguère à offenser.
Mais il faut sentir surtout que d’Aubigné a trouvé l’une des plus riches sources de lyrisme qu’il y ait, un des sentiments les plus hauts, les plus universels par son objet que l’homme puisse exprimer un de ceux aussi qui prennent l’individu tout entier, et jusqu’au fond.
La méthode cartésienne ne cessera pas d’être l’une de nos facultés : instrument admirable, qui, faute de mains assez robustes pour le manier, pourrait bien être délaissé, mais qui ne sera jamais remplacé par un meilleur.
C’est au quinzième siècle seulement qu’on peut reconnaître une ébauche de théâtre dans les mystères et soties, joués sur des tréteaux par deux confréries, l’une de bourgeois, dite des Confrères de la Passion ; l’autre d’enfants de naissance, dite les Enfants sans souci.
Parsifal est l’une de ces œuvres ; et je ne sais qu’une chose plus belle que Parsifal, c’est n’importe quelle messe basse, dans n’importe quelle église36. » VII : La mélodie de Wagner.
En remontant la rue de Clichy, il nous parle de plusieurs projets de nouvelles, dont l’une serait les sensations dans la steppe, d’un vieux cheval ayant de l’herbe jusqu’au milieu de la poitrine.
Christophe Prochasson résume ainsi le roman, dont il fait un emblème de la culture nouvelle émergeant à partir de 1916 : « Le Sacrifice d’Abraham faisait s’affronter l’art vivant, un jeune poète qui meurt au front, à feu l’académisme, son père, accumulant les tournures patriotiques et refusant à son fils un poste à l’arrière proposé par l’une de ses relations politiques. », Christophe Prochasson, Les Intellectuels, le socialisme et la guerre, 1900-1938, préface de Madeleine Rebérioux, Seuil, coll. « L’Univers historique », 1993, p. 149.
Il eut son Inquisition, son Inquisition espagnole contre l’Inquisition romaine, et cette Inquisition fut sans cesse, dans son action, ses jugements et sa procédure, en opposition avec l’Inquisition romaine, et, au détriment et presque au déshonneur de l’Inquisition romaine, fit prendre l’une pour l’autre par l’Opinion, — cette sorte d’Opinion publique qui ne sait rien et confond tout.
littérairement et nonobstant le rude travail de forgeron qui a martelé cette poésie, cette pièce (l’une des mieux fabriquées) est d’un grotesque involontaire et d’une fausseté d’images qui montre que l’imagination dans M.
Il fallait même lui donner une âme en proportion avec son génie, pour qu’on pût mieux juger de l’effort de l’une contre l’autre, et savoir qui devait dévorer l’autre, des deux.
. — Caractères de ces deux civilisations, presque étrangères l’une à l’autre. — Poésies des troubadours, au commencement du douzième siècle. — Guillaume, duc d’Aquitaine ; Bernard de Ventadour. — Quelques mots sur Bertram de Born. — Traduction d’un de ses chants guerriers. — Liberté hardie de la plupart des troubadours. […] Cette séparation que nous avons indiquée entre les deux civilisations qui se partageaient l’Europe, l’une libre et chantante, l’autre monacale et renfermée, ce divorce du cloître et du monde était-il tellement rigoureux, que nul souvenir classique ne parvînt aux poëtes en langue vulgaire ? […] L’une de ses formes, c’est le chant funèbre et la perte d’un guerrier. […] L’une nous paraît infiniment plus vraie que l’autre. […] Puis l’influence de la cour conquérante et celle de la féodalité germanique s’affaiblirent, l’une par l’action du peuple sur ses souverains, l’autre par la politique même des rois de France, qui s’occupèrent constamment, depuis Charlemagne, de fermer la France à leurs anciens compatriotes, et de ne pas laisser de fiefs allemands parmi nous.
Voltaire nous raconte donc que la maréchale de Noailles, étant au chevet de madame de Gondrin, l’une de ses filles qui était en danger de mort, s’écria dans un transport de douleur : Mon Dieu, rendez-la-moi, et prenez tous mes autres enfants ! […] On ne connaît plus aujourd’hui ni le César, ou La Liberté vengée, de Jacques Grévin, joué au collège de Beauvais en 1560 ; ni La Mort de César de Scudéry, l’une de ses moins mauvaises pièces, représentée en 1663 ; ni La Mort de César de mademoiselle Barbier, attribuée à Pellegrin, et donnée en 1709 ; et même on ne connaît pas beaucoup La Mort de César de Voltaire, représentée sur le Théâtre-Français en 1743.
On annonce à l’une d’elles, avec de grands cris, que ces demoiselles ont mis de l’encre dans le bénitier, que les religieuses s’en sont barbouillées à matines, et que le trait est noir. […] Ils employaient l’une et l’autre pour retenir facilement et réciter sans peine leurs petites histoires. […] L’une d’elles s’y déchira. […] Les figures que vous en recevez sont l’une et l’autre d’une exactitude géométrique. […] L’occasion est belle de saisir un contraste que nous n’avons pas cherché, d’opposer l’une à l’autre les deux belles-sœurs et de montrer côte à côte la mollesse et la vertu.
Dans cette confusion laborieuse, deux grandes idées se dégagent : la première qui produit la poésie historique, la seconde qui produit la poésie philosophique, l’une surtout visible dans Southey et Walter Scott, l’autre surtout visible dans Wordsworth et Shelley, toutes deux européennes et manifestées avec un éclat égal en France dans Hugo, Lamartine et Musset, avec un éclat plus grand en Allemagne dans Gœthe, Schiller, Ruckert et Heine ; l’une et l’autre si profondes que nul de leurs représentants, sauf Gœthe, n’en a deviné la portée ; et que c’est à peine si aujourd’hui, après plus d’un demi-siècle, nous pouvons en définir la nature pour en présager les effets.
J’attends avec impatience l’Essai sur l’Amour qui sera, je le sais, l’une des œuvres capitales de notre génération, qui s’annonce pourtant si féconde. […] Dans l’une, la plus ancienne en date, M.
Les gens pressés la confondent souvent avec l’une ou l’autre de ses voisines. […] Il y a bien l’hypothèse des deux langues, l’une réservée aux hommes, l’autre aux femmes, et qui se seraient mêlées à l’usage.
Notez bien, je ne dis pas qu’il n’y ait point de différence entre ces groupes : ce serait nier la lumière du jour ; mais je veux dire que la lutte qui a accompagné la transition de l’une de ces périodes à l’autre est effacée aujourd’hui, que leur hétérogénéité pour lors n’a d’autre valeur que n’en ont les différences individuelles dans notre société. […] Il n’y a pas d’opposition pour lui entre la loi et la nature de l’homme ; l’une aide l’autre, mais la nature doit toujours aller devant. […] Dans la solitude, où chacun se bâtit le monde à sa guise, Verlaine pouvait être bon catholique, mais même là, si, je ne me trompe, sous le sérieux de la piété véritable se mêlait déjà soit quelque emphase, soit un grain de gaminerie, qui ni l’une ni l’autre ne pouvaient passer tout à fait pour des ingénuités. […] Ce qui ne veut nullement dire que la conscience humaine ne puisse avoir une perception sensible de l’une comme de l’autre. […] Dans le roman d’Un Homme libre, les deux parties du Moi, l’émotion et l’intellect, très distinctes encore l’une de l’autre, gardent chacune la défensive : elles se voient, mais elles ne se parlent pas.
Quel feu de comique il eût tiré de ces deux vanités grotesques frottées l’une contre l’autre ! […] L’une était exilée de la scène depuis cinquante ans et plus, et l’autre n’avait point paru depuis le xviie siècle. […] Tiré entre le passé qui le réclame à juste titre et le présent qui a droit de le retenir, pris entre la maîtresse abandonnée et l’épouse récente, ballotté sans repos de l’une à l’autre, il traînera toujours, et quoi qu’il fasse, un double remords après lui. […] — Le théâtre actuel se préoccupe-t-il de nous conduire à la catastrophe par des situations successives et logiques, se renforçant l’une l’autre nécessairement ? […] Quelle différence admettez-vous entre l’une et l’autre ?
Nous distinguâmes la maniere dont on doit converser, de celle dont on doit écrire, les lettres familieres étant le seul ouvrage où l’on puisse confondre l’une & l’autre, la conversation permet mille tournures, mille expressions qu’on ne doit point employer dans des écrits ; la conversation n’a pas pour ainsi dire de transitions ; on y passe d’un objet à l’autre sans suite, sans liaison ; au lieu que dans les écrits, une phrase en appelle une autre, & il en résulte un tout parfaitement lié. […] On convint que réellement il arrivoit quelquefois que le mercure louoit un livre que le journal de Paris déprisoit, & ainsi du reste, & nous observâmes à ce sujet, que sur les premiers principes de la littérature, il n’y avoit pas deux manieres différentes de juger, mais que les ouvrages se présentoient aux lecteurs sous différens aspects, & qu’il en étoit des livres comme des fleurs, dont l’une plaisoit plus, l’autre moins ; de sorte que les gens d’imagination aiment les saillies, pendant que les personnes flegmatiques les ont en aversion. […] Les inconséquences du temps ont résolu ce problême, observa judicieusement la marquise ; il n’y a pas aujourd’hui d’actions de suite ; je dis mieux, l’une combat l’autre, & l’on ne vit plus que d’une maniere décousue. […] Il me semble que j’entends mon pere, disoit l’une, & moi mon oncle, disoit l’autre.
De plus, elle a ajouté que la dame Germaine, quelque temps avant sa mort, lui avait confessé n’être pas l’auteur de ses jours, mais qu’ayant eu pour elle les soins d’une mère, elle lui demandait, avec le secret de cet aveu, l’amitié et les sentiments d’une sœur pour ses enfants, en retour de ce qu’elle avait eu pour elle de tendresse et d’affection. » Après ce tribut largement payé au chapitre des informations personnelles, je me hâte de revenir à l’élégie ; notez bien que, chez Parny, elle serre toujours d’assez près la réalité pour qu’on puisse passer, sans trop d’indiscrétion, de l’une à l’autre.
Le statuaire, en costume de manœuvre, une chlamyde de toile écrue sur ses habits, son maillet de bois dans une main, son ciseau dans l’autre, passait de l’un à l’autre de ses blocs ébauchés, donnant ici et là la forme et la vie, comme si son maillet eût été la torche avec laquelle Vesper allume l’une après l’autre les étoiles.
Sans doute la richesse et la grâce dans la structure d’une langue sont l’œuvre de la pensée, dont elles naissent comme de la fleur la plus délicate de l’esprit ; mais les deux sphères de la nature physique et de l’intelligence ou du sentiment n’en sont pas moins étroitement unies l’une à l’autre ; et c’est ce qui fait que nous n’avons pas voulu ôter à notre tableau du monde ce que pouvaient lui communiquer de coloris et de lumière ces considérations, toutes rapides qu’elles sont, sur les rapports des races et des langues.
L’une est obligée de croire ce qu’on lui dit, l’autre est condamnée à examiner ce qu’elle croit.
Ni l’occasion ni le lieu ne vous secondaient alors, et cependant vous vouliez les faire naître l’une et l’autre : elles se sont faites d’elles-mêmes ; et vous, par l’à-propos qu’elles vous offrent, vous voilà défait !
Elles se sont groupées en deux parties : l’une qui explique la suite de la religion, et l’autre qui traite des empires.
Leurs admirateurs, en les qualifiant l’une de Tulle, l’autre de suprême rhétoricien, en ont fait la plus exacte critique.
La théologie chrétienne et la théologie juive ayant suivi au fond deux marches parallèles, l’histoire de l’une ne peut bien être comprise sans l’histoire de l’autre.
Quelquefois il devient nécessaire que leur charme personnel s’efface, disparaisse, soit comme s’il n’était pas, jamais l’admiration pour l’une d’elles ne devant faire obstacle à l’émotion que leur union engendre.
Ce qui pourrait encore nous arriver de plus malheureux, ce serait la guerre civile sur la place Favart entre deux fractions également intéressantes de la population parisienne, puisque l’une s’arme d’un principe de patriotisme pour vous attaquer et que l’autre agit dans le sentiment chevaleresque de défendre une œuvre d’art.
Lisons : Pendant les guerres entre deux peuplades dont l’une est exterminée, un pauvre brahmane reçoit par charité, dans sa maison, deux jeunes vaincus et leur mère, qui cherchent à se dérober aux vainqueurs ; la ville qu’habitait le pauvre brahmane était gouvernée par Bahas, chef cruel qui avait imposé un tribut de sang à la contrée soumise.
L’une d’elles apporte son tribut de fleurs au saint supérieur du monastère.
Je ne veux la juger et je ne la juge que par le trait dominant général, universel, qui la caractérise, c’est-à-dire par la condition du meurtre et de la dévoration d’une créature animée par une autre créature animée, sous peine de mort, pour soutenir et alimenter la vie de l’une par la mort de l’autre.
L’une est bien loin, sous le soleil, sapant, minant, travaillant, découvrant, grandissant, affranchissant ; l’autre est assise à cette même place où elle a posé son siège il y a dix-huit cents ans ; elle sommeille, comme les vieillards, elle joue avec des textes, elle bégaye des choses inutiles auxquelles nul ne fait attention, elle a parfois des accès de cruauté domestique, et si, levant par hasard ses yeux affaiblis, elle voit la science qui se hâte sur sa route infinie, elle lui crie : Attends-moi !
C’est la tendance constante de deux écoles, dont l’une a occupé et dont l’autre occupe encore une certaine place dans le mouvement philosophique et historique de notre siècle.
Ces faits ont été souvent contestés, et l’une des considérations qui prouvent qu’ils peuvent l’être encore, c’est l’impossibilité où l’on est de les concilier avec plusieurs des faits les mieux constatés de l’histoire des connaissances humaines. » Le critique reproche au livre trop peu de plan et de méthode : « Un autre genre de fautes, ajoute-t-il, c’est trop de subtilité dans certaines combinaisons d’idées. […] Une femme53 qui, par une singulière rencontre, avait vu pour la première fois M. de Chateaubriand chez Mme de Staël en 1801, qui l’avait revu pour la seconde fois chez la même en 1814, est devenue le nœud sympathique de l’une à l’autre.
Certes M. de Maistre n’a pas fait défaut à l’une plus qu’à l’autre de ces deux rares conditions, mais encore moins, s’il est possible, à la dernière. […] Le second opuscule qui se rapporte à ces années est un discours (resté manuscrit) que M. de Maistre prononça, en 1777, devant le sénat de Savoie, à l’une de ces rentrées solennelles où le jeune substitut avait la parole au nom du ministère public ; d’après les extraits qu’on veut bien m’en transmettre, je n’y puis voir qu’une amplification de parquet sur les devoirs du magistrat.
Ici, une image visuelle s’associe à une pensée abstraite : on voit l’une, on songe l’autre, et le mouvement des vers les mêle et les anime. […] En lisant le Cœur magnifique, où les rimes s’abattent l’une sur l’autre comme des vagues en furie, je regrettais la féminine précision de cette strophe : Je ne sens plus mon cœur ni mon rêve béant, Je suis une harmonie étroite et paresseuse, Et, si je le voulais, je serais presque heureuse, Mais je crains ce bonheur comme on craint le néant.
D’ailleurs, il conclut en disant que la médecine empirique et la médecine expérimentale, n’étant point incompatibles, doivent être, au contraire, inséparables l’une de l’autre. […] Renan, qui, dans une longue lettre, est revenu sur le parallèle des deux nations, l’une dont le charme a conquis le monde, l’autre dont la raideur militaire, le tempérament maussade écartent les peuples amis de la grâce. […] Le plan de l’œuvre leur est apporté par ces documents eux-mêmes, car il arrive que les faits se classent logiquement, celui-ci avant celui-là ; une symétrie s’établit, l’histoire se compose de toutes les observations recueillies, de toutes les notes prises, l’une amenant l’autre, par l’enchaînement même de la vie des personnages, et le dénouement n’est plus qu’une conséquence naturelle et forcée. […] Je les aime parce qu’elles partent toutes deux de la même méthode littéraire : l’une dans le rêve, l’autre dans la réalité, et qu’elles ont toutes deux la vie du style.
Voyez, par exemple, les deux pivoines du temple de Lo-Chan, l’une rouge et l’autre blanche, et qui semblaient deux tertres de fleurs. […] Mais le peuple est indulgent aux faiblesses que le sentiment inspire, et la fatalité des fautes enchaînées l’une à l’autre l’émeut justement. […] On entrait au monastère par deux portes qui se faisaient face, et dont l’une a été murée depuis. […] Et le lendemain, le peuple vit qu’elles étaient liées l’une à l’autre par des chaînes de roses. […] L’une de ces fées avait un bel ami, le seigneur de Bourlemont.
Je fis deux parts, l’une pour l’ambition, qui fut d’envoyer un exemplaire à M. […] C’était un peu café-concert ; cela n’était pas pour étonner Cros qui avait commis pour un lucre nécessaire, paroles et musiques, deux chansons, dont l’une, Paquita, fut le modèle du célèbre Amant d’Amanda. […] L’une qui produisit les Fêtes Galantes, les Uns et les Autres, nombre de petits poèmes charmeurs et caressants, l’autre qui inspira les cris de foi de Sagesse, le dialogue avec Dieu, et ceux où la passion poignante et clairvoyante pour la femme sa sœur, s’affirme en tant de sonnets qui resteront aux mémoires humaines. […] Deux attirances nettes le tiraillaient, l’une de curiosité d’art, l’autre d’apostolat. […] L’Église et toutes ces promesses de paix, la science et tous ses infinis de connaissances, l’or fantastique en ses puissances et ses quantités les plus hautes, si démesurées « qu’il en devient un sceptre », l’amour de deux êtres prédestinés, exceptionnels, plus qu’uniques, fruit de la recherche de deux races l’une vers l’autre aidées par d’occultes presciences, les sciences d’Orient, les traditions des Rose-Croix, la noblesse, et la beauté, ne peuvent aboutir qu’à un dialogue et à la mort — l’or et l’amour n’auront pu servir par leur échec qu’à créer un signe nouveau ; les deux renonciateurs qui se seront trouvés par la prédestination, et la féerie du devenir, exposeront ainsi la désertion des Idéals.
… Chef d’un détachement, il raconte à son frère ses battues dans les bois : pourra-t-il atteindre une des deux bandes qu’il poursuit, l’une forte de six hommes et l’autre de quinze : « Demain sera un grand jour pour moi.
C’est à l’une de ces figures peut-être que fait allusion une gaillardise de ce court poème, qui a le sel gai.
puisque dans ma misère, De tous les biens qu’il voulut m’enlever, Il m’a laissé le bien que je préfère : Ô mes amis, quel plaisir de rêver, De se livrer au cours de ses pensées, Par le hasard l’une à l’autre enlacées, Non par dessein : le dessein y nuirait !
Depuis cent cinquante ans, une sorte d’attraction toute-puissante retire les grands de la province, les pousse vers la capitale, et le mouvement est irrésistible, car il est l’effet des deux forces les plus grandes et les plus universelles qui puissent agir sur les hommes, l’une qui est la situation sociale, l’autre qui est le caractère national.
L’une entr’ouvrait un oeil, l’autre étendait un bras, Et toutes deux très mal contentes Disaient entre leurs dents : Maudit coq, tu mourras !
Ils voulaient entraîner Pétrarque dans leur dédain des doctrines révélées, dans leur enthousiasme pour les doctrines scientifiques et rationnelles ; ils demandaient comme Aristote à la science et au raisonnement l’explication des mystères de l’une et l’autre vie.
« La statue équestre de Pierre Ier s’élève sur le bord de la Néva, à l’une des extrémités de l’immense place d’Isaac.
J’avais jusqu’alors fréquenté plus que toute autre la maison Justiniani : j’étais l’ami du prince et de la princesse Justiniani, ainsi que de leurs deux filles, mariées, l’une dans la maison des princes Odescalchi, l’autre dans la maison des princes Ruspoli.
Elle part enfin pour Berlin, avec Benjamin Constant ; elle y est accueillie par la belle reine de Prusse et par le prince Louis de Prusse, dont le sort était de succomber bientôt, l’une sous les insultes, l’autre sous le fer de Napoléon.
Mais, de même qu’aux environs de 1661, la hiérarchie sociale un instant bouleversée se reforme plus sévère ; de même que les classes superficiellement mêlées se séparent, si bien qu’il se constitue deux Frances, l’une aristocratique, l’autre bourgeoise et populaire, ayant chacune ses mœurs et ses intérêts ; de même les mots de la langue se divisent en deux castes, ceux-ci nobles et réservés à une petite élite, ceux-là roturiers et abandonnés à la foule ; les genres littéraires un moment confondus s’écartent l’un de l’autre ; la comédie et la tragédie sont parquées dans deux domaines différents avec défense formelle de franchir les barrières qui les isolent ; le mélange des tons, accepté ou recherché comme quelque chose de piquant, répugne au goût nouveau ; le burlesque, où les deux faces de la vie étaient violemment confrontées de façon à faire rire aux dépens des choses graves et des grands de la terre et du ciel, tombe dans le mépris et l’oubli.
Ce premier « succès » obtenu, je prierai, quelques années après, ces princes, rois, ducs et empereurs tout-puissants de vouloir bien se déranger pour venir écouter l’une de mes plus nébuleuses productions.
De deux choses l’une ; ou nous jugeons simplement que la chose est verte quand elle est sur le fond rouge (c’est la théorie de Helmholtz), et, dans ce cas, il y a simplement appréciation, dénomination, classification ; il n’y a pas une sensation constituée par une simple différence ; ou nous sentons réellement l’impression du vert (c’est la théorie de Hering, que nous croyons vraie), parce qu’il y a une composition cérébrale de mouvements aboutissant aux ondulations cérébrales du vert, et alors c’est bien la qualité même de la couleur qui est appréhendée, non son rapport avec une autre couleur.
La sous-maîtresse n’y fit pas attention, la première fois, mais à la seconde ou à la troisième, un peu intriguée, elle demanda la signification de ce bouquet, à l’une des fillettes, qui lui répondit : « Ah !
Ton juge sera ton consolateur, ton éternité compensera ta minute ; souffre pour justifier ta race coupable, ou souffre pour conquérir ta propre félicité ; et, dans l’une ou l’autre hypothèse, bénis !
. — Que le propre de l’épopée semble être à son origine : — 1º d’avoir un fondement historique ou cru tel ; — 2º de poétiser un conflit non seulement de « nationalités », mais de « races » ; — 3º et d’incarner le triomphe de l’une de ces races sur l’autre dans un héros « éponyme ». — Qu’il ne saurait être qu’à peine question, ces caractères une fois admis, d’une épopée mérovingienne ; — et qu’il devient presque indifférent de savoir ce que c’étaient que ces « cantilènes » ou vulgaria carmina qui auraient précédé l’épopée nationale. — Il n’y a pas lieu non plus d’examiner si l’épopée française est « romane » ou « germanique » dans son origine ; — et encore bien moins de faire de la question une question de patriotisme. — Le moment précis de la naissance de l’épopée française est celui de la rencontre ou du heurt de l’Orient et de l’Occident, de l’islamisme et du christianisme, de l’Arabe et du Franc ; — elle s’est incarnée d’abord dans la personne de Charles-Martel, que l’on a confondu plus tard avec son petit-fils Charlemagne ; — et ainsi on peut même dire « où » nos Chansons de geste sont nées : c’est sur le champ de bataille de Poitiers.
Tel était le culte et l’une des formes de la nouvelle religion.
L’une et l’autre de ces scènes doivent hanter longtemps la pensée ; mais le grandiose fragment de Lord Byron y doit entrer bien plus avant que la scène d’Edgar Poe, car c’est un fragment qui reste inexpliqué, inexplicable, par conséquent de la plus grande puissance fantastique, tandis que le mot de la scène du tulipier, dans sa Nouvelle, Edgar Poe, cet Hoffmann mutilé dans le vif de sa pensée par les habitudes américaines, essaie, le croira-t-on ?
L’arrivée de la nouvelle famille qui vient présenter la première fiancée est un pur chef-d’œuvre de comique : Entre une vieille dame, — deux vieilles dames, — trois vieilles dames, émergeant l’une après l’autre avec des révérences à ressorts que nous rendons tant bien que mal, ayant conscience de notre infériorité dans le genre. […] Dans un chapitre très animé, où le malheureux mari cherche l’origine de son mal, voici un souvenir d’enfance discret et ému qui est bien l’une des plus jolies choses du roman : J’aimais ma mère d’une affection absolue, despotique, instinctive, ainsi qu’une bête qui suit l’odeur des mamelles où elle a puisé la vie à pleine bouche. […] De guerre lasse et fort endolori, je m’apprêtais à prendre congé du très serviable bureaucrate qui s’était en vain mis en quatre pour me complaire, lorsque, tracé fort lisiblement en caractères majuscules sur l’une des pages de ces cahiers, le nom d’un officier supérieur que j’avais souvent entrevu sous l’empire à la tête des fières légions de Crimée et d’Italie me tira l’œil, et tout à coup, presque malgré moi, un cri s’exhala de ma gorge : « Il doit être couché là, le poète, à côté de ce soldat ! […] Ouïe au pur désert qui palpite de lune, Et les doigs impollus longs en ramilles où Tel oiseau de sanglot ivre des heures ou Mortellement plaignant l’envolement de l’Une, Allume un souvenir de pierre rare et d’ors, Viendras-tu vers la nuit qui pleure et n’a plus d’âmes Radieuse et réglant le vent d’ailes des rames Et les deux nous irions sans mémoire dehors ; Dans la vanité d’eaux où sont les lis de lune.
L’une et l’autre, elles étaient belles également : celle-ci avait d’épais cheveux noirs, celle-là d’admirables cheveux blonds ; l’une pétillante d’esprit, de vivacité, d’éloquence ; l’autre bien inspirée, tenant la plume d’une main facile toujours, ferme quelquefois. — L’une et l’autre, elles savaient faire les vers à merveille, elles n’ignoraient aucun des secrets de la belle et de la bonne prose. […] Nous avons affaire à un homme généreux, mais plein de courage, aussi loin de la flatterie que de la cruauté, et tout rempli de cette doctrine que l’histoire et la poésie, à égale distance, se tiennent séparées l’une de l’autre. […] Certes, lorsqu’il présidait aux enseignements et aux destinées de cette noble part de la jeunesse française que se réservent, chaque année, les belles-lettres, les beaux-arts et les professions libérales, afin de perpétuer la tradition qui unit l’une à l’autre les générations éclairées de François Ier à Louis XIV, de Bossuet à Voltaire et de Voltaire à Victor Hugo, M.
« Et ces deux âmes, sœurs tragiques, s’envolent ensemble, l’ombre de l’une mêlée à la lumière de l’autre. » « Prions Dieu qu’il les ait en sa sainte garde ! […] Il se représente avec tristesse tel adolescent débordant de sève qui court chaque jour après l’une des sirènes. […] L’une est une actrice qui ment par habitude, par manière d’acquit, car elle sait bien d’avance qu’aucun de ses mensonges ne sera pris pour argent comptant. […] L’une, c’est l’esprit, le bon sens aiguisé, la gaieté ouverte ; l’autre, c’est la jeunesse, la candeur, le sourire frais et franc de la seizième année.
Dans l’une, celle de M.
Elle a conservé plus particulièrement ses formes primitives dans un idiome illustré par des poètes qui furent nommés troubadours. » Il imagina donc qu’il y avait eu, au moment où la langue latine expirait, et où naissaient les idiomes modernes, une espèce de langue médiatrice, fille (un peu bâtarde) de l’une, mère très-légitime des autres, qui aurait eu ensuite son développement à part, et son plus direct, son plus précoce et son plus favori rejeton dans l’idiome des troubadours.
En face du chanteur, deux belles jeunes filles de Procida ou de Mycènes sont debout, dans l’attitude et dans l’expression de l’attention, émues jusqu’aux larmes ; l’une regarde le poète comme s’il allait lui dire le secret de sa destinée amoureuse ; l’autre baisse les yeux et songe à je ne sais quoi de triste comme le récit.
Cette fraternité complète, entre deux gloires dont l’une pouvait offusquer ou éclipser l’autre, est, après l’amitié de Virgile et d’Horace, un des plus beaux exemples de cette supériorité de caractères préférable mille fois à la supériorité de l’esprit.
C’est le parti que mademoiselle Eugénie de Guérin prit de bonne heure, martyre obscure de deux abnégations volontaires, l’une pour remplacer l’épouse morte dans la maison et dans le cœur de son père, l’autre pour remplacer la mère absente auprès de son frère enfant.
Mais le sanglier sauvage est venu dans sa rage impitoyable ; il a arraché l’une d’entre elles, l’autre courbe sur sa compagne sa tête languissante, et toutes deux ont perdu leur beauté, flétrie comme l’herbe que le soleil a desséchée.
Il n’y a d’un peu hardi que ce portrait de Papelardie, l’une des figures peintes sur les murailles du château de Déduyt ; encore l’ironie en est-elle si douce et si dérobée, qu’on pourrait n’y voir qu’une simple description : En sa main un psautier tenoit.
Pour en connaître le prix, on n’a qu’à lire les historiens chez qui domine l’autre sorte d’imagination, ou ceux qui n’ont ni l’une ni l’autre ; les uns qui grossissent tout, les autres qui ne voient rien.
Non seulement la critique et l’esthétique, qu’on considère comme opposées, ne s’excluent pas ; mais l’une ne va pas sans l’autre.
Comme le remarque le physiologiste Fick, si toutes les sources et rivières laissaient couler naturellement de l’alcool au lieu d’eau, il serait arrivé de deux choses l’une : ou bien, dans ce milieu ainsi modifié, tous les hommes auraient fini par détester l’alcool et par le fuir instinctivement, comme les animaux fuient les poisons ; ou bien nos nerfs se seraient organisés par sélection de manière à supporter l’alcool impunément.
Mais aussi, la Méthode et l’Œuvre sont co-existantes : l’une n’a pas précédé l’autre, elles ont pris âme en même temps dans mon esprit.
L’une des dépositions tombe dans le silence ému de l’auditoire, celle de sa maîtresse, une pauvre et laide actrice du théâtre des Batignolles, toute maigriotte dans sa petite robe noire des répétitions, élevant pour le serment une main rouge d’engelures, et parlant avec une voix modeste et brave, et confessant tout haut son amour pour l’homme qui est entre les gendarmes, — misérable cabotine, grandie de la grandeur que les douleurs de la femme prennent sur ce théâtre tragique.
Elle manqua à tous les égards de la bienséance en défendant sa traduction, qu’elle croyoit excellente pour être au-dessus de celle de son adversaire : ni l’une ni l’autre n’est supportable.
Apprenant par mon père qu’on m’envoyait voyager en Italie, il m’avait offert des lettres amicales pour ces deux dames, ses amies, dont l’une vivait à Florence et l’autre à Naples.
Elle conclut, parce qu’elle le sent, que l’homme est à la fois, pendant la durée de sa forme humaine, pensée et corps, esprit et matière, composé momentané, mystérieux et douloureux de deux natures ; que ces deux natures se répugnent, se tiraillent et s’efforcent sans cesse de rompre violemment le lien forcé qui les unit, parce que l’une, la matière, tend sans cesse à la dissolution et à la mort, l’autre, la pensée, tend sans cesse à l’affranchissement et à la vie.