Guenille de chrétien, ne l’est-il pas, par exemple, quand il dit, comme nous, que les nations ne sont divisées que parce qu’elles sont l’image de nos âmes, divisées comme elles, et que l’anarchie de tout un peuple n’est que l’anarchie de chacun de nos cœurs ?
Malgré le nombre des anglo-catholiques au sein de l’Église anglicane, la Grande-Bretagne, cette image glorieuse de la concentration politique, n’en a pas moins ressenti les influences funestes du protestantisme continental.
Quoi que l’on assure, l’artiste ne sera jamais un instrument passif, semblable à l’appareil du photographe qui, mis une fois en face du monde, en reproduit l’image servile : il a beau vouloir abdiquer son individualité, son intelligence, cette intelligence et cette individualité persistent malgré ses efforts ; aucune impression ne pénètre dans un cerveau humain qui n’y soit aussitôt déviée et transformée par ce cerveau même, et le plus tyrannique de tous les systèmes est peut-être de se persuader qu’on n’obéit à aucun système.
Elle s’y oppose d’ailleurs directement s’il est vrai que, en raison même de son homogénéité parfaite, une société a toutes les chances possibles d’être fermée, exclusive, et de modeler à son image, fermés et exclusifs, les esprits qu’elle rassemble.
. ; ce ne sont pas là des images flatteuses pour les aimables souveraines des pays civilisés de l’Europe ; mais si ces mœurs ne sont pas galantes, elles sont tragiques ; le danger toujours à côté du plaisir, la mort auprès du trône ; de grandes révolutions où l’amour joue un grand rôle, des passions plus ardentes parce qu’elles sont plus concentrées ; la nécessité de l’intrigue et du mystère, tout frappe l’imagination, tout inspire la terreur. […] Après les tableaux gracieux de Catulle et d’autres écrivains de l’antiquité, comment ose-t-on présenter au public des images aussi dégoûtantes ?
« Une mère qui allaite, n’est-ce pas l’image du monde continué et sauvé ? […] Bourget par certaines tendances, mais il a pourtant une physionomie très personnelle, très complexe aussi, car il est, en même temps que romancier, poète et psychologue ; ces qualités éclatent à chacune de ces pages, pleines d’une telle intensité de vie, d’une pénétration si aiguë, d’une cruauté de vérité, d’un reflet si net des images criminelles qui passent parfois sur les consciences les plus pures, que l’on ne pense pas au talent de l’auteur, captivé et étonné par des révélations de ces faiblesses intimes, ces défaillances de conscience dont tout homme à pu sentir en soi les embryons. […] Tourmenté par le désir de la perfection, considérant chaque vers, chaque mot, comme un microcosme, il y veut faire tenir sinon tout, du moins le plus grand nombre d’évocations, d’images ; de là ses précieuses qualités, de la aussi ses grands défauts. Désireux d’exprimer plusieurs idées, plusieurs sensations par un seul mot ; il leur retire de leur netteté ; on voit mal deux images en même temps. […] Hugo ne peuvent contenir sa gloire et son ventre… Il fait dans son assiette de fabuleux mélanges de côtelettes, de haricots à l’huile, de bœuf à la sauce tomate, qu’il avale indistinctement, très vite et très longtemps. » Mais Gautier, lui, qui était poète, ne s’en tint heureusement pas là : … Et voici l’inoubliable image, saisie au plus frais moment de jeunesse et d’épanouissement, que le disciple extasié emporta de cette première vision : d’abord « un front vraiment monumental qui couronnait comme un fronton de marbre blanc son visage d’une placidité sérieuse ».
Dès qu’une idée peut prendre la forme d’une image, dès qu’un tableau peut résulter de l’exposition de quelques faits, Montesquieu se laisse entraîner à les présenter sous cet aspect. […] Les métaphysiciens avaient supposé que la pensée était l’image fidèle des objets extérieurs, et avaient presque introduit le mécanisme dans sa formation. […] Mais, dès qu’il s’agira de rendre compte des impressions qui ne sont pas les mêmes pour tous, et qui diffèrent d’un instant à l’autre dans le même individu ; dès qu’on sortira de la sphère des idées mathématiques, de ces idées, qu’on a rendues complètement pareilles pour chaque homme, il faudra un langage flexible qui puisse recevoir de chacun le témoignage de ce qu’il éprouve, qui puisse varier de forme et de puissance, suivant celui qui parle, pour retracer l’image de son âme et de son caractère. Les nouveaux systèmes de grammaire conduisirent aussi à une autre manière de voir, qui résulte encore de ce qu’on regardait les idées comme des images absolues des objets, et comme identiques pour tous. […] Son image, son testament, se voyaient jusque dans la demeure du pauvre.
Avec l’âge, il semble bien en effet que Ryner ait acquis cette jeunesse de style : la métaphore ailée, l’image neuve, la rythmique des mots accolés, et cette façon de compénétrer la pensée, la figure et l’intuition en quoi il est probablement le styliste qui influencera le plus profondément la littérature à venir. […] Ses premiers recueils de nouvelles, Les Six Embouchures (1915) et La Vie frénétique (1916) en font le modèle de la prose expressionniste, par leur syntaxe torturée et leurs images violentes.
En 1841, le grand-duc de Toscane, Léopold II, fit faire des travaux, dans l’espoir de retrouver l’image du chantre de la Divine Comédie. […] Puis la décadence vint, et c’est elle qui permit à la cité romano-gothique de conserver intacte l’image du passé. […] Triste et abattu, il se mit à découper des images pour amuser l’enfant à son réveil. […] Les paroles les plus fécondes sont celles qui mettent devant les yeux non des pensées impénétrables, mais des images frappantes par leur précision.
Quand nous cessons d’estimer ceux en qui nous avions placé notre confiance et nos respects, nous sommes portés à douter des vertus mêmes dont ils étaient pour nous l’image sensible. […] Oui, elle ira… Mais elle a promis à Suzie d’être sage comme une image, et faire ce qu’elle va faire, est-ce bien être sage comme une image ? […] Les uns donnent des images, les autres des reliques. […] Sa misanthropie lui fournit de curieuses et frappantes images : Pourtant, de même qu’il faudrait que notre corps éclatât s’il était soustrait à la pression de l’atmosphère, de même, si le poids de la misère, de la peine, des revers et des vains efforts était enlevé à la vie de l’homme, l’excès de son arrogance serait si démesuré qu’elle le briserait en éclats, ou tout au moins le pousserait à l’insanité la plus désordonnée et jusqu’à la folie furieuse.
3° L’épouse estconduite alors devant le foyer, là où sont les Pénates, où tous les dieux domestiques et les images des ancêtres sont groupés autour du feu sacré. […] Cette demeure (ναός, de ναίω, habiter) fut d’ailleurs bâtie à l’image de l’ancien sanctuaire ; ce fut, comme auparavant, une cella vis-à-vis d’un foyer ; mais la cella s’élargit, s’embellit, devint un temple. […] Que l’on observe ce jeune Athénien s’élevant d’échelon en échelon, de culte en culte, et l’on aura l’image des degrés par lesquels l’association humaine avait jadis passé. […] Mais ce chef ne manqua jamais de constituer le nouvel État à l’image de celui qu’il venait de quitter. […] L’armée en campagne présentait l’image de la cité ; sa religion la suivait.
Magnin, tel que je l’ai connu avant que la maladie fût venue l’affaiblir et attrister ses dernières années ; j’ai besoin de rassembler en quelques mots les impressions que m’a laissées sa personne en des saisons meilleures, et de fixer aux yeux de tous comme aux miens l’idée de sa vie, de ses mœurs, de son habitude studieuse, réfléchie, une sensible et parlante image qui ne puisse se confondre avec nulle autre.
A propos du style de Montaigne qui, parlant avec image des abeilles et de leur miel composé de mille fleurs, ajoute : « Ce n’est plus ni thym ni marjolaine ; » le panégyriste s’écrie : « Voilà tout Montaigne !
Il semble que la statue de Memnon, rendue musicale par un rayon de soleil, est la parfaite image du cœur humain, que la présence divine rend plus mélodieuse que le marbre.
Cinq-Murs (1826) a bien vieilli, et poussé au mélodrame : les caractères historiques, dont les originaux sont trop voisins et trop connus, sont d’une fausseté choquante ; les intentions sentimentales et philosophiques jurent avec la date et le costume du sujet ; les inventions pathétiques sont outrées et grimaçantes ; le style est trop appliqué et ronflant, de qualité médiocre au fond sous l’éclat travaillé des images.
Ces trois genres d’excitations nervoso-musculaires seraient impliqués dans chaque sensation, perception, image, conception, émotion, désir, volition, etc.
Cette confusion et les excessives promesses médiocrement tenues rendent la seconde partie hésitante et, malgré une certaine abondance d’idées et d’images, la font paraître vide.
Vaugelas disait, à propos de certains pléonasmes d’usage, que « la parole n’est pas seulement une image de la pensée, mais la chose même », laquelle se représente d’autant plus nettement que la phrase est plus descriptive de l’acte.
I Au moment où un ordre nouveau de phénomènes devient objet de science, ils se trouvent déjà représentés dans l’esprit, non seulement par des images sensibles, mais par des sortes de concepts grossièrement formés.
Au milieu de ce fanatisme universel en faveur de la nouvelle loi, les images durables dont une postérité reconnaissante avait fait hommage à nos grands hommes, ont été sur le point d’être brisées et de vous être offertes en débris, comme un holocauste digne de votre génie5.
Il est vrai que jadis, respectant leurs ouvrages, Le cœur était touché de leurs doctes images ; Les vives passions s’y faisaient admirer : On était assez sot pour y venir pleurer.
Et, puisque la charcuterie, et le porc, qui en est la base, tiennent tant de place dans son livre et les contemplations de sa pensée, il n’aura pas peur de mon image : il est sur le rebord de l’auge à cochon du réalisme, dans laquelle il peut se noyer tout entier.
Après avoir, comme Childe-Harold et comme René, promené ça et là sa noire misanthropie, Daniel (c’est Daniel sans autre nom, Daniel, toujours comme René et comme Childe-Harold) rencontre au bord des mers une jeune fille qu’il décrit pendant tout le roman et qu’il ne nous montre pas une seule fois avec ce trait qui grave une image dans notre âme ; et, cette jeune fille, il se met à l’aimer dès la première vue avec la passion de l’épigraphe du livre, une de ces passions qui font deux êtres l’un à l’autre de par la nature et de droit divin, plus légitimes par conséquent que les lois et les conventions !
Quand vous voyez un objet, cette table par exemple, vous n’avez l’idée que d’un seul objet, ou pour mieux dire, remarquez-le bien, vous n’avez qu’une image. Quand vous voyez deux objets du même genre, une petite table par exemple et une grande, vous avez une idée générale de table, une idée qui n’est plus une image, qui est une abstraction, c’est-à-dire que vous avez tiré cette idée unique de deux objets en vous attachant à ce qu’ils avaient de commun et en éliminant ce qu’ils avaient de particulier. […] L’homme donc, qui voit une chose belle et qui éprouve le désir de s’unir à elle, n’est donc qu’un homme qui a autrefois contemplé la Beauté absolue et qui est vivement frappé d’en retrouver une image, si imparfaite qu’elle soit. […] Tout homme qui voudra enseigner la rhétorique ou tout homme qui voudra la savoir devra donc avant tout savoir ce que c’est que l’âme et s’en faire une image exacte, se décrire à soi-même ou décrire aux autres les diverses facultés de l’âme et les différentes manières qu’a l’âme d’être affectée. […] Ils sont relativement aux esprits et aux âmes, ces nébuleuses, les images très imparfaites et très affaiblies du grand accoucheur du Chaos.
Krantz admire beaucoup, et nous aussi, la célèbre image de Pascal : « cette sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part ». […] Si l’on allonge les corps, et que l’on atténue les formes, et que l’on effile les traits, on obtient la banale et inexpressive beauté des figures de keepsakes anglais, comme si l’on grossit les traits, et que l’on épaississe les membrures, et que l’on élargisse les formes, on obtient la laideur convenue de nos journaux à images ; mais, de l’une et de l’autre manière, il est clair que l’on s’est écarté de la nature. […] Rappelez-vous, dans Manon Lescaut même, de quels traits — exacts ou inexacts, il n’importe, mais précis et heureux — la Nouvelle-Orléans est dépeinte, la vive impression que l’on en reçoit, cette fidèle image enfin d’une colonie lointaine, perdue au milieu des déserts, oubliée de la mère patrie, que l’on en garde dans la mémoire.
Il ne faut point appeler hauteur de la révolution ce qui ne serait que la région des vautours : restons dans l’atmosphère de l’humanité et de la justice. » Et ailleurs, après une description un peu idéale de ce que c’est que ce peuple tant invoqué : « Quant aux factions plus ou moins obscures, plus ou moins intrigantes, plus ou moins impuissantes, quant aux agrégations partielles qui agitent, qui divisent, qui assassinent, et que l’on s’obstine à nommer le peuple, elles ne sont pas plus le peuple que les marais ne sont la nature et que les reptiles ne sont l’univers. » Ce style de Daunou, si contenu d’ordinaire, si en garde contre les trop fortes images, s’élève donc involontairement en ces heures violentes et paraît comme porté un moment par le souffle des grandes tempêtes. […] On sait, chez Rotrou, les beaux vers du vieux Venceslas qui, lorsqu’on lui demande pourquoi il devance l’aurore, répond dans un tout autre sentiment : oui ; mais j’ai mes raisons qui bornent mon sommeil : Je me vois, Ladislas, au déclin de ma vie, Et, sachant que la mort l’aura bientôt ravie, Je dérobe au sommeil, image de la mort, Ce que je puis du temps qu’elle laisse à mon sort ; Près du terme fatal prescrit par la nature, Et qui me fait du pied toucher ma sépulture, De ces derniers instants dont il presse le cours, Ce que j’ôte à mes nuits, je l’ajoute à mes jours.
Depuis, j’ai souvent repassé en esprit, comme le revers et l’ombre de bien des ovations, cette humble image du commandant populaire79. […] Au chant XXI de l’Iliade, Achille est représenté s’enfuyant à toutes jambes devant le Scamandre furieux et débordé : « Comme lorsqu’un irrigateur, remontant sur la colline à une source aux eaux noires, en veut amener le courant à travers les jeunes plants et les enclos : tenant la houe en main, il aplanit l’obstacle et ouvre la rigole où l’eau court à l’instant : tous les cailloux s’entre-choquent et s’agitent, le flot précipité résonne sur la pente, et devance celui même qui le veut conduire. » Tels les chefs du peuple dans les révolutions : qu’on aille au fond de cette comparaison gracieuse, on a là leur image et comme leur devise.
Narcisse, se mirant dans l’eau courante, ne saurait toucher son image sans en brouiller les contours et ne peut que la contempler à distance. […] Romains, il faut préférer les moindres amusettes, pour cette cause qu’un écho passablement tourné éclipse tous les manuels de l’Alma mater, qu’un boute-en-train d’estaminet l’emporte sur le plus docte des pédants, et qu’une petite image de la vie vaut mieux que tous les reflets des bibliothèques.
Il faut encore qu’il se développe régulièrement par des analyses et avec des divisions exactes, que sa distribution donne une image de la pure raison, que l’ordre des idées y soit inviolable, que tout esprit puisse y puiser aisément une conviction entière, que la méthode, comme les principes, soit raisonnable en tous les lieux et dans tous les temps. […] S’ils rencontrent une vache morte, quoiqu’ils ne soient que cinq, et qu’il y en ait pour cinquante, ils s’étranglent ou s’ensanglantent ; voilà l’image de notre avidité et de nos guerres.
III « Paméla ou la vertu récompensée, suite de lettres familières, écrites par une belle jeune personne à ses parents, et publiées afin de cultiver les principes de la vertu et de la religion dans les esprits des jeunes gens des deux sexes, ouvrage qui a un fondement vrai, et qui, en même temps qu’il entretient agréablement l’esprit par une variété d’incidents curieux et touchants, est entièrement purgé de toutes ces images qui, dans trop d’écrits composés pour le simple amusement, tendent à enflammer le cœur au lieu de l’instruire. » On ne s’y méprendra pas, ce titre est clair1037. […] Mon extrême gratitude vous sera pour toujours engagée par cette condescendance, quel que soit ce jour, ce jour précieux pour moi jusqu’à mon dernier soupir, qui me donnera la plus grande bénédiction de ma vie, et confirmera ce que déjà je suis à jamais, votre Charles Grandisson1069. » Une image de cire ne serait pas plus convenable.
Assis sur un fauteuil, les pieds au feu, on voit peu à peu, en tournant les feuillets, une physionomie animée et pensante se dessiner comme sur la toile obscure ; ce visage prend de l’expression et du relief ; ses divers traits s’expliquent et s’éclairent les uns les autres ; bientôt l’auteur revit pour nous et devant nous ; nous sentons les causes et la génération de toutes ses pensées, nous prévoyons ce qu’il va dire ; ses façons d’être et de parler nous sont aussi familières que celles d’un homme que nous voyons tous les jours ; ses opinions corrigent et ébranlent les nôtres ; il entre pour sa part dans notre pensée et dans notre vie ; il est à deux cents lieues de nous, et son livre imprime en nous son image, comme la lumière réfléchie va peindre au bout de l’horizon l’objet d’où elle est partie. […] Macaulay a toujours devant les yeux des imaginations anglaises, remplies par des images anglaises, je veux dire par le souvenir détaillé et présent d’une rue de Londres, d’un cellier à spiritueux, d’une allée de pauvres, d’une après-midi à à Hyde-Park, d’un paysage humide et vert, d’une maison blanche et garnie de lierre à la campagne, d’un clergyman en cravate blanche, d’un matelot en casquette de cuir.
On peut considérer son image ou sa définition. […] Supposing, therefore, such to be the case, we can transport ourselves thither in imagination, and can frame a mental image of the appearance which one or both of the lines must present at that point, which we may rely on as being precisely similar to the reality.
On peut considérer son image ou sa définition. […] Supposing, therefore, such to be the case, we can transport ourselves thither in imagination, and can frame a mental image of the appearance which one or both of the lines must present at that point, which we may rely on as being precisely similar to the reality.
A ses humbles débuts, au temps de la persécution systématique, elle avait présenté l’image de la plus absolue démocratie, tous pouvoirs étant entre les mains des fidèles. […] Je ne puis contempler certaines de ces figures que, dans son rêve maladif et mystique, le peintre anglais Burne-Jones se plut à répéter, sans y reconnaître comme l’image frappante de nous-mêmes. […] La médaille romaine offre, à son envers, une image dont les traits devraient nous rendre soucieux. […] Songeons à la fin du monde antique, débordé par les « barbares », à cet écroulement colossal, empreint d’une telle grandeur que l’image en est demeurée vivante par-delà les siècles.
Il nous le renvoie, comme ferait un miroir qui, seulement, saurait concentrer les images, aviver les contours, et rafraîchir les couleurs. — Mais cela revient presque à dire, ou mène à croire que le « bon réaliste » ne doit pas avoir de personnalité. — Ce ne serait point une idée si fausse. […] C’est cette profonde capacité de sentiment qui met un homme sur la voie de ces idées si convenables, si significatives ; c’est elle qui lui indique ces tours si familiers, si relatifs à nos cœurs ; qui lui enseigne ces mouvements faits pour aller les uns avec les autres, pour entraîner avec eux l’image de tout ce qui s’est déjà passé, et pour prêter aux situations qu’on traite ce caractère séduisant qui sauve tout, qui justifie tout, et qui même, exposant les choses qu’on ne croirait pas régulières, les met dans un biais qui nous assujettit toujours à bon compte ; parce qu’en effet le biais est dans la nature, quoiqu’il cessât d’y être si on ne savait pas le tourner : car en fait de mouvement la nature a le pour et le contre ; et il ne s’agit que de bien ajuster. » Marivaux était de ceux, ou de celles, a qui l’idée pure, même très peu abstraite, échappe complètement, qui n’ont ni prise pour la saisir, ni force pour la suivre, ni langage pour l’exprimer. […] Il y a une antiquité d’une certaine espèce, non point fausse, mêlée seulement d’un peu de convention, et vraie d’une vérité dramatique et oratoire, une antiquité faite de la naïveté de Plutarque, de la noblesse de Tite-Live, et des regrets de Tacite, et des colères de Juvénal, et des grands airs des Stoïciens, qui met dans l’esprit des lettrés un idéal excellent et précieux de vertu austère, de simplicité hautaine, de frugalité un peu fastueuse, d’énergie et de constance infatigable ; qui, par l’image répétée qu’elle place sous nos yeux du désintéressement en vue d’une fin supérieure, tend à devenir une manière de religion. […] Comme d’un père mort un fils ne garde en mémoire, très naturellement et sans effort, que ce qu’il avait d’excellent, et comme ce souvenir devient en lui un viatique et un principe d’énergie morale ; de même un peuple dans les institutions qu’il garde de ses ancêtres ne trouve, naturellement, qu’une image épurée de ce qu’ils étaient, qui lui devient un réconfort et un idéal.
Le rêve de mes nuits sans sommeil, l’image de mes nuits de fièvre. […] Qu’un homme que nous avons presque connu, si nous n’étions pas né en province, que nous pouvions connaître, que nous pouvions toucher, dont nous voyons encore la grande barbe blanche dans les dernières images, dans les images de la fin, dans des apothéoses aux murs des chambres de toutes les maisons, et les grosses paupières, surtout les deux paupières inférieures, comme un peu gonflées, (il avait tant regardé le monde), un homme que nous avons suivi pendant onze ans, pendant douze ans, je veux dire que nous avons historiquement, biographiquement, chronologiquement doublé pendant douze ans, que nous avons vu censément enterrer sous la troisième République, (les journaux étaient pleins de son enterrement ; nous étions déjà au lycée, en sixième, et je me vois encore discutant gravement en cour, comme un gamin sérieux, sur ce qu’il valait ; déjà j’étais un gamin sérieux ; un enfant pauvre et sérieux ; soucieux ; il faut me le pardonner sur ce que je suis un gamin encore, mais que je ne suis plus sérieux ; déjà j’en étais fou fanatique, surtout encore plus je crois parce que je venais d’apprendre pour l’excellent M. […] La première prépare la deuxième, est une image anticipée de la deuxième. […] Et moi permettez-moi de vous le dire, moi aussi j’en ai eu plus que pour mon grade, j’en ai, au moment même où ce débat imprévu éclatait, j’en ai dont vous n’avez même, dont vous ne pouvez avoir aucune idée, aucune image, aucune représentation.
Je leur signale encore une tentative à demi heureuse pour classer les images dont le poète a si abondamment étoilé sa prose et ses vers. […] J’aimerais encore à fleurir cet article de frais paysages, comme l’auteur sait en esquisser, soit qu’il contemple d’un œil fraternel les forêts des Landes ou les vagues de l’Atlantique, soit qu’il se représente chasseur distrait, bon à prendre les vers à la pipée et à rapporter dans son carnier plus d’images que de perdrix. […] Si son livre est rouge, comme le drapeau populaire, c’est qu’il reflète l’aurore des temps nouveaux, c’est qu’il fourmille d’images qui étincellent Comme des fleurs de pourpre en l’épaisseur des blés. […] Oui, certes, l’internat est bien l’image et l’école du monde illogique et autoritaire où nous vivons. […] Une profusion d’images qui dénote un artiste !
. — Simple68 ; quoique animée sans cesse par des images poétiques. […] La diction. — Vive, pure, agréable, pleine d’images. […] Oui ; mais si intéressante qu’elle demande un acteur de feu, puisque Molière s’y peint lui-même, et que, toujours plein de l’image de son ingrate épouse et de sa passion pour elle, il y pousse la délicatesse jusqu’au point d’embellir les défauts de son visage, et d’excuser les torts de son esprit. […] Un dialogue précis rempli d’images agréables : des scènes, un acte inutiles.
N’as-tu jamais, à pareil âge, Toi-même, si plein d’avenir, Pour quelque brune ou blonde image Perdu tout autre souvenir ?
Et si l’on trouvait que je vais bien loin, en appliquant cette gracieuse image à une production quelque peu rabelaisienne, qu’on se rappelle, entre autres, ce riant et beau passage : « Le Roy que nous demandons est déjà fait par la nature, né au vrai parterre des fleurs de lys de France, rejeton droit et verdoyant du tige de saint Louis.
« Dumouriez, qui avait entrevu le jeune duc de Chartres à l’armée de Luckner, l’observa attentivement dans cette occasion, fut frappé de son sang-froid et de sa lucidité dans l’action, pressentit une force dans cette jeunesse, et résolut de se l’attacher. » XII La lutte des Girondins avec Marat s’ouvre par un portrait que j’ai copié sur l’image de Marat mort dans sa baignoire, peint par le peintre David, qui osa se déclarer l’ami de ce forcené.
Cette image de l’indigence et de la proscription de sa race le frappa plus que la hache du bourreau.
Le Colisée, vu ainsi, est la plus grande image qui soit sur la terre des honteuses vicissitudes de la gloire humaine.
Le malheur voulut que, dans ce moment-là, la petite sortait de laver les agneaux dans le bassin d’eau sombre, où vous voyez reluire le ciel bleu au milieu des joncs fleuris, au fond du pré, sous les lauriers ; elle s’essuyait les pieds, debout, avec une brassée de feuilles de noisetier, avant de remonter vers la cabane ; sa chemise, toute mouillée aux bras et collant sur ses membres, n’était retenue que par la ceinture de son court jupon de drap rouge, qui ne lui tombait qu’à mi-jambes ; ses épaules nues, partageant en deux ses tresses déjà longues et épaisses de cheveux, qui reluisaient comme de l’or au soleil du matin ; elle tournait çà et là son gracieux visage et riait à son image tremblante dans l’eau, à côté des fleurs, ne sachant pas seulement qu’un oiseau des bois la regardait.
Nous les entrecroisâmes aussi serrés et aussi forts que les nœuds de son grillage de fer, et nous nous mîmes à pleurer sans rien dire, en nous regardant à travers nos larmes, comme ces âmes du purgatoire qui se regardent à travers les limbes d’une flamme à l’autre, dans les images, le long du chemin.
De la même époque est la conception primitive de Parsifal : comme contraste en face de Tristan, dans l’esprit du poète naquit l’image de Parsifal, le Compatissant, le Renonceur et le Sacrifié ; mais bientôt cette figure se détacha tout à fait de celle de Tristan ; l’esquisse de Tristan fut achevée en ces années 1854 et 1855, et celle de Parsifal ne fut ébauchée qu’au printemps de 1857, éveillée au jour du Vendredi-Saint.
Enfin, ayant déjà mis sur le théâtre plusieurs ouvrages où le langage et les actions étaient aussi libres que dans la société dont le théâtre est l’image, il avait pu se croire personnellement intéressé à faire tomber des usages nouveaux qui étaient sa condamnation, et pouvaient ruiner son théâtre et la considération acquise par son talent.
Si bien que cette représentation se trouvait être une évocation véritable, et que, derrière l’actrice chargée de figurer son image, apparaissait le pâle et frêle fantôme de la jeune morte, revenue à la vie rêveuse du drame et de la nuit pour recommencer, comme pendant sa vie, à troubler et à inquiéter les cœurs.
[NdA] Expression familière à Bernardin de Saint-Pierre qui aime ces images de la sagesse orientale.
À cela les physiologistes ont objecté avec raison que, si c’était comme images qu’agissaient les impressions lumineuses, il faudrait un autre œil pour les regarder.
Les uns s’élaborent dans la conscience individuelle et tendent ensuite à s’extérioriser ; les autres sont d’abord extérieurs à l’individu, qu’ils tendent ensuite à façonner du dehors à leur image.
Je ne sache pas de livre plus terrible contre la société actuelle et Paris, Paris surtout, qui a la prétention de mouler le reste du monde à son image.
D’autre part, il n’avait, pour déterminer sa volonté, ni la crainte de l’opinion qui sert de guide à presque tous les maris en une semblable crise, — ni le sursaut de l’image physique, cette obsédante, cette intolérable image qui affole un jaloux en lui montrant l’union des sexes, l’abandon de la chair, l’irrémissible souillure. […] Sa phrase est nette, son image est saillante ; il sait ce qu’il veut dire, il va où il veut aller. […] C’était le moment de l’intimité et de la causerie ; Guillaumanche fumait un cigare en parcourant les journaux, et Nicole, sous la lampe, feuilletait des livres à images, en communiquant tout haut ses impressions et ses idées à son père. […] On porte au fond de soi une image préférée, on la cache en jaloux, on tressaille. […] Je ferais pourtant certaines réserves en présence de certaines locutions, d’images un peu recherchées ; c’est ainsi que je n’aime pas des « lèvres appariées » les « rais » de la pluie, etc., mais ce ne sont là que de légères taches qui disparaissent quand je lis cette charmante pièce intitulée Béguinage flamand.
Les images quelquefois se combinent d’elles-mêmes dans un ordre différent de celui où elles s’étaient produites. […] C’est aussi sans doute le cas de la folie, où les images sont très vives et se combinent malgré la volonté. […] Une œuvre de fantaisie a pour fondement une succession de vives images se combinant sans lien rationnel. […] C’est sous son influence que les images fournies par la mémoire imaginative sont ramenées à l’unité. […] Ces états sont caractérisés par ce trait commun que les images y sont assez vives pour être prises pour des perceptions.
Des images comme celle-ci : « On a sur la conscience des abîmes qui n’ont jamais été approfondis51 », ou comme celle-ci : « Tel est l’homme, ô mon Dieu, entre les mains de ses seules lumières52 », ne sont malheureusement pas assez rares dans sa prose. […] Or il suffit de comparer ceux qui déjà figuraient dans l’édition subreptice de 1705 pour voir qu’il les a remaniés dans le sens de la recherche de l’expression, de la richesse de l’image, et de la beauté de l’harmonie. […] Ce qui est plus grave, comme pouvant avoir des conséquences plus graves, c’est peut-être de présenter aux yeux d’un jeune roi les leçons de la piété monacale comme de vives images de la réalité : « Non, sire, un prince qui craint Dieu n’a plus rien à craindre des hommes. […] Il résulte de cela même que ce théâtre, dont le décor est fantastique et l’intrigue ordinairement romanesque, est cependant une image fidèle de la nature ou du moins de la vie. […] C’est ainsi que, dans certaine littérature, l’ordinaire office des images, comme on les appelle, et de la couleur, est précisément de faire illusion sur l’absence de la pensée.
Oui c’est l’image de la vraie et sincère douleur. […] C’est une jeunesse à l’image de la République, elle raye le passé.
C’est une abondance d’idées, une richesse d’images, de l’horreur, de l’horreur… mais de l’horreur amusante, et un style brisé, plein de vie, au milieu d’une ironie féroce, d’une ironie à la Swift. […] » Vraiment cet Henri de Régnier a la conversation, toute pleine de jolies images, de fines remarques, de délicates ironies.
On se bornoit à la musique des Italiens, qu’on trouvoit moins expressive que la nôtre, moins pittoresque, moins remplie de grandes & belles images : on vouloit qu’elle se ressentît de leurs Sénéques & de leurs Plines musiciens. […] La vision finit, & les marques des cloux restèrent aux mains & aux pieds du saint, tels qu’il les avoit vus dans l’image du crucifix. […] Il défendit, en même temps, sous des peines très-grièves, de peindre les images de cette sainte avec les stigmates. […] Ce sont les images, les fleurs, les ornemens, la pureté, l’élégance & l’harmonie de Virgile.
Le Sorcier Ismène qui fait un talisman avec une image de la vierge Marie, l’Histoire d’Olinde & de Sophronie, personnages qu’on croiroit les principaux du poëme, & qui n’y tiennent point du tout ; les dix princes chrétiens, métamorphosés en poissons, le perroquet, chantant des chansons de sa composition ; ce mêlange d’idées payennes & chrétiennes ; ces jeux de mots & ces concetti puériles, tout cela dépate sans doute la Jérusalem delivrée : mais, ce qui la fera toujours lire avec plaisir, malgré la critique des académiciens de Florence, & celle de Despréaux, c’est le choix du sujet du poëme, la vérité des caractères & leur variété, la conduite de l’ouvrage, l’art singulier d’amener les aventures, la sage distribution des ombres & des lumières, ce tableau mouvant des allarmes de la guerre & des délices de l’amour, ce grand intérêt qui croît de livre en livre, ce stile clair, élégant, enchateur, majestueux ou simple nerveux ou fleuri, selon la convenance des sujets. […] Un crucifix, l’image de la sainte Vierge, qu’on plaçoit au milieu de l’endroit des cérémonies, faisoit presque toute la distinction.
Dans Horace Walpole nous avons l’image de l’amateur anglais en son temps.
L’âge patriarcal, souveraineté paternelle absolue, mais providentielle, du père, première image de la souveraineté paternelle de Dieu, père universel de toute race, admet partout le droit d’aînesse dans l’hérédité, ou le droit absolu de tester en faveur du favori, du benjamin du père ; le père se continue dans celui que Dieu lui a envoyé le premier, ou dans celui qu’il a choisi pour son bien-aimé parmi ses frères.
Jamais l’intérêt et la grâce n’avaient été plus indissolublement pétris dans des pages scientifiques ; même quand on ne lit pas le texte, on lit le commentaire, et on emporte des images ravissantes de tous les pays qu’on a parcourus avec un tel guide.
Chateaubriand, attaché alors à l’ambassade de Rome, venait d’arriver à Florence au moment où Alfieri rendait le dernier soupir ; il le vit coucher au cercueil, il lut les deux inscriptions funéraires, il fut touché de cet immense amour, de ce dernier rendez-vous donné au sein de la mort ; ces images devaient frapper l’auteur du Génie du Christianisme, et ce qu’elles avaient d’un peu théâtral n’était pas pour lui déplaire.
Une image de la Grèce de Sapho, d’Anacréon, de Sophocle, de Platon, se retrouvait dans un coin de la Lorraine ; excepté l’impiété affichée, tout était permis par ce prince dévot, mais voluptueux, à ses courtisans.
Mais je retiens que l’équilibre mental est une chose qui répugne assez à l’esprit de l’homme, et dont il ne se fait guère d’ailleurs que des images grotesques et plates qui. si elles ne témoignent pas contre la perfection, ne témoignent pas non plus en faveur de l’intelligence humaine.
Il rêva un clergé à son image, pieux, zélé, attaché à ses fonctions.
Que l’amant meure d’amour… plusieurs fois et envoie à son amante ces adieux éplorés : « Dites-lui que mon dernier soupir sera pour elle, qu’en expirant je prononcerai son nom, que son image adorée me suivra jusque dans la tombe. », ce qui n’est pas trop mal rédigé pour un berger : Que des torrents de larmes arrosent les prairies et gonflent les ruisseaux ; car, comme le dit un poète compatissant : Ainsi toujours les cœurs sensibles Sont nés pour être malheureux.
Déjà s’éloignent les dernières lumières ; ce que nous avons pensé, ce que nous avons cru voir, les souvenirs et les images des choses, les restes de l’illusion, l’auguste pressentiment des saintes ténèbres éteint tout cela en nous affranchissant du monde.
Sa mort vient de me ravir l'honneur de lui offrir à lui-même cette image d'un regne aussi glorieux que sage.
Souvent, à Rome, en voyant une de ces madones merveilleuses auxquelles la dévotion du Midi fait des toilettes d’idole péruvienne, je me suis demandé si le groupe fervent des fidèles agenouillés autour de sa niche adorait en elle, la robe ou l’image.
Moi, le dos tourné, et le nez dans un carton d’images, j’aperçois, du coin de l’œil, six estampes en couleur, six Janinet avant la lettre, des estampes fraîches, comme si on les apportait du tirage.
Il n’eût pas été, comme saint Jérôme, hanté du fantôme des femmes qu’il aurait laissées dans les villes, et dont les images, plus puissantes que la réalité, l’eussent fait se tordre de désirs et d’épouvante sur l’arène de sa caverne.
Cette lumière n’est pas faite pour le monde, car elle n’est appropriée ni au sens externe ni à l’imagination ; elle s’éclipse ou s’éteint même tout à fait devant cette autre espèce de clarté des sensations et des images, clarté vive et souvent trompeuse qui s’évanouit à son tour en présence de l’esprit de vérité !
Je dressais devant toi, majestueuse et lente, Ta forme blême, ô roi, ton image sanglante. […] Je n’estime pas non plus excellent « changer un langage en pleurs » : Nous vous verrions, troublé de cette affreuse image, Changer bientôt en pleurs ce superbe langage. […] Mais il aime l’image trop noble qu’il s’est faite de celle-ci et de ceux-là. […] Il s’élève contre celle-ci, parce qu’un Philinte ou parce que tout un salon de coquette — image de tous les salons — complimente avec obséquiosité les présents et censure à mort les absents. […] Ainsi le fantastique a droit à notre hommage Et nos feux pour objet ne veulent qu’une image.
L’emblème antique représenté par un serpent qui forme un cercle en se mordant la queue donne une image assez juste de la vie. […] Dans les corps bruts, rien de semblable ne s’observe ; ces corps restent immuables comme la mort dont ils sont l’image. […] La vie est au fond l’image d’une combustion, et la combustion n’est elle-même qu’une série de phénomènes chimiques, auxquels sont reliées d’une manière directe des manifestations calorifiques lumineuses et vitales.
Et quand il aura à peindre des femmes, il a de ces grâces légères, de ces images et de ces suavités primitives, presque homériques (voir le portrait de la duchesse de Bourgogne), que les peintres de femmes proprement dits, les malicieux et coquets Hamilton n’égalent pas.
Aujourd’hui encore, quand, m’apprêtant à les goûter, je prends mon bâton et broie amoureusement mon encre tout en rêvant quelque pittoresque pensée, ce ne sont pas de plus aimables illusions, de plus séduisantes images, de plus flatteuses pensées qui m’enivrent, mais du moins ce sont encore les mêmes ; la fraîcheur, la vivacité, la plénitude, s’y retrouvent, elles s’y retrouvent après vingt ans !
Cette longue image de quatre pages vaut tout un livre.