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1193. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 157-161

Celui-ci avec du génie, de l’éloquence & une Littérature étendue, a prouvé combien un homme sage doit se défier de ses préventions, & combien il est essentiel, pour le bonheur & la véritable gloire, de savoir les réprimer, lorsqu’elles nous emportent trop loin.

1194. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 120-124

J’ai eu la gloire de ne compter parmi mes ennemis, que les fanatiques, les esprits serfs, l’Auteur de l’Année Littéraire, & celui de cet Almanach de l’année passée, publié en trois gros volumes, sous le titre des Trois Siecles de notre Littérature ; Ouvrage sans esprit, quoique ce soit un Libelle, & très-obscur, quoiqu’on y déchire tous nos Grands Hommes ».

1195. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

Il est donc indifférent pour sa gloire qu’il ait créé des systêmes qu’on ne peut regarder que comme de beaux Romans ; qu’il se soit trompé dans son Hypothèse des Tourbillons & dans ce qu’il a écrit sur l’ame des bêtes.

1196. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre X. Machines poétiques. — Vénus dans les bois de Carthage, Raphaël au berceau d’Éden. »

Il puisa dans une gloire céleste son corps aérien.

1197. (1900) Molière pp. -283

Quand on se figure le règne de Louis XIV, on se le peint comme un règne uniforme, comme une époque de gloire, d’engouement et d’élégance. […] Depuis près d’un siècle on nous a contesté, en littérature, toutes nos gloires. […] Pardonnez-moi, madame ; je me suis trompé ; il vous faut sans doute des renommées plus hautes et des gloires moins frivoles. […] ALEXANDRE Nous disputions de notre gloire. […] ——— La gloire nous fait vivre pour toujours dans la postérité et l’amour pour un instant dans l’infini.

1198. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

On lui fit une gloire plus tard de son infâme conduite et elle le sauva peut-être de l’échafaud ! […] Nous n’aurions pas parlé si longuement de Térésa Cabarrus, si elle n’avait eu la gloire d’entamer la lutte avec le Comité de surveillance, et de le faire destituer. […] C’est grande gloire pour le disciple, de se flatter de ce dont son maître se flatta. […] La gloire académique ne lui manque pas, mais il manque à la gloire de l’Académie. […] Non certes, Frédéric Mistral est Français, et si sa gloire appartient à la France, c’est pour la France un devoir de la constater.

1199. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

On n’eut plus le culte désintéressé de l’art, ni même la sérieuse passion de la gloire. […] Là est sa vigueur, son audace et peut-être sa gloire. […] Quand la gloire, ou la popularité leur fut-elle plus librement accordée, et avec la gloire les honneurs, la fortune, le pouvoir ? […] Il se tue parce que la gloire se fait trop attendre et que la société tarde à reconnaître son génie ! […] Ce n’est pas la gloire, c’est l’impuissance et la dégradation qui sont au bout de cette route vulgaire.

1200. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

On les enferme et on les enchaîne, — ou bien on leur élève des statues. » Parfois, c’est tour à tour qu’ils sont voués aux persécutions, puis à la gloire. […] L’amertume des retards et des humiliations, mêlée à l’ivresse des triomphes et au vin brûlant de la gloire, alimente et torture son génie. […] Et sa Kermesse, — aujourd’hui massacrée par les restaurateurs du Louvre, — c’était la gloire de la couleur, autant que l’ivresse des sens. […] Ce sera la gloire d’Eugène Delacroix d’avoir seul été passionné et d’avoir tenu bon contre l’invasion du gris. […] La religion catholique se fit gloire d’être la mère de la peinture moderne.

1201. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — I. Sur M. Viennet »

L’ouvrage qu’il publie aujourd’hui et où il a résumé en un corps de récit toute son Étude ecclésiastique et politique depuis saint Pierre jusqu’à Innocent III, depuis la barque du pêcheur jusqu’aux gloires du Vatican, n’eût peut-être jamais paru, si l’auteur n’avait en quelque sorte été provoqué et piqué personnellement.

1202. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Note qu’il faut lire avant le chapitre de l’amour. »

Un très grand nombre d’hommes n’ont connu ni l’amour de la gloire, ni l’ambition, ni l’esprit de parti, etc.

1203. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guérin, Charles (1873-1907) »

Une Âme s’éveille, souffre et s’auréole de gloire.

1204. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 467-471

Ce n’est pas en qualité de Géometre que Pascal est regardé comme un Génie dont le nom se soutient avec gloire dans la Postérité : tant d’autres, plus habiles que lui* en ce genre, n’ont pas le même avantage !

1205. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 516-521

Un Auteur qui ne cherche que le bien, quand il croit l'avoir trouvé, s'inquiete peu de la gloire ; ce qui ne dispense aucun de ses Lecteurs de lui rendre la justice qu'il mérite.

1206. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Épilogue »

Jusqu’ici, les sociétés les plus avancées comme les plus sauvages avaient accepté ou subi les hiérarchies sans lesquelles les sociétés ne sauraient vivre, et maintenant on n’en supporte plus… C’est la gloire du Progrès !

1207. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « César Cantu »

Si quelques sons plus ou moins agréablement combinés suffisent pour enivrer la musicienne Italie, nous aimons mieux Rossini et Verdi que ce Cantu qu’elle honore et cet autre déclamateur sonore qui vient de mourir, ce Gioberti, plus fort pourtant que Cantu, dans son ordre de préoccupations, mais bien chétif aussi, bien petit, quand on le lève debout dans la gloire exagérée qu’on lui fait !

1208. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Bacchus, dans sa gloire mythologique et mystique, n’égalera jamais la grandeur auguste que le Soma révèle dans cette religion primitive. […] Sémélé veut que l’Olympien descende sur le lit nuptial, dans l’appareil de sa gloire ; il s’y abat éblouissant de rayons, embrasé de foudres ; la femme est consumée par l’amant de feu. […] Un mariage funèbre les unit, la vie et la mort se pénètrent dans leurs embrassements. « Il y a aussi dans la tombe des amours et des noces », dit un poète antique : — Ως ϰάν ταφοίς έρωτες είσί ϰαί γάμοι Tous deux passent la saison de la torpeur hivernale dans le noir royaume ; puis ils remontent à la lumière, au milieu de la gloire en fleurs du printemps. […] Sans doute le Dieu déchu, tombé de sa gloire hellénique dans cette basse sorcellerie gothique, se rappelait alors ses fêtes lumineuses, ses triomphes au soleil de l’Inde, ses autels couronnés de roses, les belles danses de nymphes et d’éphèbes que dirigeait son sceptre fleuri, ses fraîches vendanges de l’Archipel accompagnées par le rire éclatant des flûtes.

1209. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

L’insatiable feu des voluptés l’altère, Il ouvre son cœur vide à, la gloire ; il attend Comme une église où va tonner l’orgue éclatant : Il espère, il a soif d’aimer, il aime, il doute Et, buttant la fatigue, il traîne sur sa route L’effroi des jours qu’il faut pour atteindre en marchant Le bas du ciel rougi par le soleil couchant. […] Toute la gloire et tout l’amour sont superflus : Toujours elle voudra quelque chose de plus, Et, comme un grand feu mort qui brusquement rougeoie, Son désir renaîtra des cendres de sa joie ! […] Il penche sa douceur de poète sur des agonisants et du même ton dont aux matins crayeux de ses vingt ans, il célébra la femme, prophétise aujourd’hui la gloire du Crucifié et prononce les paroles déliant sur terre et dans le ciel les âmes des pêcheurs. […] Eugène Vaillé chante à la Gloire de la Luxure en rythmes libres et souvent heureux, et de lui il faut attendre de plus complètes manifestations.

1210. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

L’historien et le philosophe, du moins le philosophe moraliste, se rejoignent dans Tacite, et c’est sa gloire. […] Vous ne me verrez jamais aujourd’hui retourner, mais toujours chevaucher avant. » En reproduisant ces paroles après cinq siècles, je n’oublie point pourtant que ce sont des paroles d’adversaire dans une journée qui fut de grand deuil pour la France d’alors ; mais la France est en fonds de gloire, et elle peut honorer un victorieux si doué de générosité, comme lui-même il honora un vaincu si plein de vaillance. […] La réflexion qui termine et que l’auteur ne fait pas en son nom, mais qu’il place dans la bouche des chevaliers présents, ce pronostic tout flatteur et favorable sur l’avenir du prince-roi, s’il lui est donné de vivre pour y atteindre, rappelle dans une perspective éloignée l’instabilité des choses humaines et les compensations du sort, qui ne permet pas aux plus heureux d’accomplir tout leur bonheur :-ce prince si brillant, et à qui tous souhaitent vie, ne régnera pas en effet, et mourra plein de gloire, mais avant le temps.

1211. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

N’oublions jamais que Rome était déjà arrivée, par son énergie et son habileté, au pouvoir politique le plus étendu et à la maturité d’un grand État, après la seconde guerre punique, sans posséder encore rien qui ressemblât à une littérature proprement dite digne de ce nom ; il lui fallut conquérir la Grèce pour être prise, en la personne de ses généraux et de ses chefs illustres, pour être touchée de ce beau feu qui devait doubler et perpétuer sa gloire. […] Ne pas avoir le sentiment des lettres, cela, chez les anciens, voulait dire ne pas avoir le sentiment de la vertu, de la gloire, de la grâce, de la beauté, en un mot de tout ce qu’il y a de véritablement divin sur la terre : que ce soit là encore notre symbole. […] Les papiers Conrart et autres papiers plus ou moins lisiblement écrits (et ces papiers Conrart sont d’une très belle écriture), sont devenus une mine de gloire.

1212. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Son patrimoine, ses économies, ses privations ont passé à ces œuvres pies, à ces œuvres utiles, qu’il a accomplies en toute simplicité, sans aucune idée de gloire ni d’honneur ; et comme après l’inauguration solennelle des grands établissements de Blamont, son œuvre capitale, on s'étonnait devant lui que son nom fût le seul qui n’eût pas été prononcé dans les comptes rendus de la cérémonie, il répondit : « Je suis très-content qu’il ne soit pas question de moi ; c’est assez que le bon Dieu le sache, c’est de lui seul que j’attends ma récompense. » De fait, l’abbé Brandelet a le goût des fondations, des constructions, et ce qui est beau à lui, c’est d’avoir su trouver moyen d’en faire un si grand nombre en les rendant utiles. […] Il est vrai que, par ce mot plus général de conjoint, elle prévoit aussi le cas où ce serait la femme qui serait auteur, qui serait célèbre, et où le mari ne ferait qu’assister à cette renommée, à cette gloire. […] Le rôle de mari de femme de lettres, de femme artiste, est sans doute délicat à porter : La gloire d’une épouse est un pesant fardeau.

1213. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

La bonté devait donc faire comme le fond de notre cœur, et devait être en même temps le premier attrait que nous aurions en nous-mêmes pour gagner les autres hommes… Les cœurs sont à ce prix. » Ce qu’ici je traduirai de la sorte : La vraie gloire de l’art humain légitime est à ce prix. […] Sue s’est attaqué à Louis XIV de 1669 à 1674, c’est-à-dire au cœur de sa gloire, comme s’il l’avait voulu humilier et rabaisser dans sa personne même jusque sur son char de triomphe. […] Sue a très-bien démêlé ou construit ce caractère, qui passe à un certain moment du sincère à l’ambitieux, que la vanité et la gloire exaltent, qui, à peine à la tête des siens, s’aperçoit qu’il n’est pas là à sa place, et qui fait tout pour la gagner.

1214. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Et qui sait si le succès des Maximes ne leur a pas persuadé qu’ils pouvaient sans danger pour la gloire de leur ami donner les fragments décousus de son œuvre inachevée ? […] Il rentre en France, et sa volonté embrasse la seule vie qui pût conserver sa gloire. […] Retz se plaît à détailler les conversations, les discussions politiques, où chaque partie fait valoir son intérêt de gloire ou de profit : et son entretien avec Condé, au début de la Fronde, fait vraiment pendant aux grandes scènes politiques de Corneille.

1215. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Le repos, & la satisfaction de l'honnête homme dans la vie présente, sa gloire & sa béatitude dans l'éternité. […] Qu'on se rappelle quelles étoient les vertus Païennes ; qu'on pese celles des plus grands Philosophes, & l'on conviendra que, malgré la continuelle application de quelques-uns à connoître le bien & à le pratiquer, ces vertus n'étoient que des vices déguisés, ou, tout au plus, des passions modifiées par un intérêt personnel assujetti à la décence, ou ennoblies par l'amour de la gloire & de la célébrité. […] Seroit-ce donc dans le pouvoir de tout penser, de tout contredire, de tout rejeter, que consisteroit l’usage & la gloire de la raison ?

1216. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Elle tourmenta ce roi qui semblait l’être à regret, en lui parlant des affaires d’État, de ses intérêts, de sa gloire. […] Sa seule gloire est là, son meilleur titre comme son excuse. […] Cette gloire, due à un art fragile, est plus durable que bien d’autres.

1217. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

J’y revois ces bruyances de l’instinct, non pas s’anéantir, tristes, mais se vivifier de joie et de gloire dans la fécondité des paroxysmes, — fécondité matérielle, car le monde y alimente son ascension, — fécondité morale, car de ses primes et matérielles manifestations mon âme s’y exalte peu à peu vers les transfigurations de plus en plus belles de l’Amour. Gloire à l’instinct, qui est l’engrais du sentiment ! Gloire au sentiment, qui est la porte d’or de la plus idéale connaissance !

1218. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Seulement qu’en lisant ces pages, en entendant ces paroles qui brusquent parfois le papier, on n’oublie pas d’y mettre l’animation de la gloire, le sourire brillant de l’esprit et la grâce irrésistible de la jeunesse. […] Mais, pour jouir de tout cela, il faut éviter les dangers inutiles, et les dangers sans gloire ; car, après tout, pourquoi veut-on se faire honneur, faire son chemin, sa fortune ?

1219. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Il restera une foule de ces vers admirables qui n’empêchent pas les poèmes d’être médiocres, et qui sont les dernières fleurs dont se parent les poésies mourantes ; il restera le souvenir de grandes facultés poétiques, supérieures à ce qui en sera sorti ; il restera le nom harmonieux et sonore d’un poète auquel son siècle aura été trop doux et la gloire trop facile, et en qui ses contemporains auront trop aimé leurs propres défauts. […] Paul de Saint-Victor Ce fut dans une gloire pure comme une aube que le génie de Lamartine se leva en 1820.

1220. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

Depuis lors — heureusement pour sa gloire !  […] Ce sera l’originale gloire de Paul Verlaine d’avoir conçu, vécu et bâti une œuvre d’art, qui, à elle seule, reflète, en l’agrandissant, la renaissance d’idéalité et de foi dont ces dernières années ont vu s’épanouir la floraison.

1221. (1842) Essai sur Adolphe

Il sait, il a réfléchi, il a rêvé pour l’avenir bien des voyages dont il ne voudrait plus maintenant, bien des gloires qu’il dédaigne aujourd’hui comme s’il les avait usées ; il a vu passer dans ses songes des femmes adorées qui se dévouaient à son amour, dont il buvait les larmes, et qui de leurs cheveux dénoués essuyaient la sueur de son front. […] Ce qu’il souhaite, ce, qu’il appelle de ses vœux et de ses larmes, c’est une lutte publique, un triomphe éclatant, un amour qui puisse lui tenir lieu de gloire.

1222. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Le Fils de l’homme, après sa mort, viendra avec gloire, accompagné de légions d’anges, et ceux qui l’auront repoussé seront confondus. […] Pour le galiléen idéaliste, d’ailleurs, le titre de « fils de David » était suffisamment justifié, si celui à qui on le décernait relevait la gloire de sa race et ramenait les beaux jours d’Israël.

1223. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Il se chargea de diriger madame Guyon : Cette femme, déjà célèbre, pouvoit ajouter à la gloire de ce grand homme, s’il étoit assez heureux pour qu’on la vît ramenée. […] En la terminant avec gloire & promptement, il pouvoit avoir le chapeau de cardinal.

1224. (1761) Apologie de l’étude

Mais si on avait, comme je le suppose, un désir sincère de les convertir en les effrayant, on pouvait, ce me semble, faire agir un intérêt plus puissant et plus sûr, celui de leur vanité et de leur amour-propre ; les représenter courant sans cesse après des chimères ou des chagrins ; leur montrer d’une part le néant des connaissances humaines, la futilité de quelques-unes, l’incertitude de presque toutes ; de l’autre, la haine et l’envie poursuivant jusqu’au tombeau les écrivains célèbres, honorés après leur mort comme les premiers des hommes, et traités comme les derniers pendant leur vie ; Homère et Milton, pauvres et malheureux ; Aristote et Descartes, fuyant la persécution ; le Tasse, mourant sans avoir joui de sa gloire ; Corneille, dégoûté du théâtre, et n’y rentrant que pour s’y traîner avec de nouveaux dégoûts ; Racine, désespéré par ses critiques ; Quinault, victime de la satire ; tous enfin se reprochant d’avoir perdu leur repos pour courir après la renommée. […] Une seule espèce d’écrivains m’a paru posséder un bonheur sans trouble ; c’est celle des compilateurs et commentateurs, laborieusement occupés à expliquer ce qu’ils n’entendent pas, à louer ce qu’ils ne sentent point, ou ce qui ne mérite pas d’être loué ; qui pour avoir pâli sur l’antiquité, croient participer à sa gloire, et rougissent par modestie des éloges qu’on lui donne.

1225. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

Cependant, malgré le peu que cela rapporte, il est des esprits qui noblement s’obstinent à montrer ce qu’on ne veut pas voir… Un de ces prêtres précisément, qui font leur métier en traduisant des Saints, a continué de faire le sien, en traduisant la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la Vie de la Sainte Vierge, comme il nous avait déjà traduit la Douloureuse Passion de la sœur Emmerich ; et les yeux sur plus haut que la gloire, le voilà qui, son œuvre faite, s’est soumis tranquillement aux chances de l’oubli ! […] Seulement, parce qu’il a fait son métier de prêtre, désintéressé de gloire humaine, et profond d’intention religieuse, est-ce une raison pour que nous, les critiques mondains, nous soyons dispensés de faire le nôtre, en ne portant pas la lumière sur ce qui est beau de la beauté humaine… et littéraire, la plus nette, la plus pathétique, la plus impérieusement incontestable, et cela indépendamment du sujet sur lequel s’est produite cette beauté inouïe et de l’explication surnaturelle qu’il faut en donner ?

1226. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Depuis que cette Correspondance est publiée, beaucoup d’esprits ont travaillé à la gloire de Stendhal. […] Mais lorsque la creuse vague humaine aura cessé de jeter le peu de bruit et d’écume qu’elle jette toujours sur l’écueil d’une tombe quand un homme vient tout récemment d’y descendre, la gloire de Stendhal ne sera guères saluée dans l’avenir que par les esprits plus ou moins analogues au sien par la force.

1227. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Fétides sous le Directoire, mais tonifiées et bonifiées par la gloire, ces mœurs étaient telles encore que Napoléon, ce génie romain, ce grand pater familias de son empire, avait besoin de toutes ses impériales sévérités pour ramener aux vertus de la famille ses généraux mal disciplinés à ces vertus, mais dont c’était la seule indiscipline… Eh bien, au plus brûlant et au plus entraînant de ces mœurs qui avaient en tout l’emportement de la mêlée et de la victoire, voilà qu’apparut cet être étrange et ravissant, et alors, comme depuis, si chastement inviolable, que, malgré toutes les qualités qui éveillent l’envie, jamais la calomnie n’eut le courage d’envoyer même sur ses pieds immaculés une gouttelette de boue. […] peut-être aussi sur l’imagination des critiques ; car il y aura des critiques qui n’oseront jamais dire que ce livre n’est pas d’un intérêt dévorant et qu’il n’ajoute rien à la gloire de personne, pas même à celle de la femme pour laquelle il a été écrit, et qui pouvait très bien, sans que pour cela on l’oubliât, se passer d’un si vide hommage !

1228. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Depuis que cette Correspondance est publiée, beaucoup d’esprits ont travaillé à la gloire de Stendhal. […] Mais, lorsque la creuse vague humaine aura cessé de jeter le peu de bruit et d’écume qu’elle jette toujours sur l’écueil d’une tombe, quand un homme vient tout récemment d’y descendre, la gloire de Stendhal ne sera guère saluée dans l’avenir que par les esprits plus ou moins analogues au sien par la force.

1229. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

C’est le conseil que la Critique doit donner à madame Paul de Molènes, dans l’intérêt de sa gloire future. En fait de gloire, elle a déjà le Satin.

1230. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbey d’Aurevilly, Jules (1808-1889) »

C’est une des intelligences les plus profondes, les plus complètes et les plus complexes de ce temps-ci, que cet homme qui aurait pu être, à son gré, un condottiere comme Carmagnola, un politique comme César Borgia, un rêveur à la Machiavel, un corsaire comme Lara, et qui s’est contenté d’être un solitaire, écrivant des histoires pour lui-même et pour ses amis, faisant bon marché de l’argent et de la gloire, et, prodigue éperdu, semant à tous les vents assez de génie pour laisser croire qu’il en a le mépris… En M. 

1231. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

Or, une partie de la gloire d’Auguste Barbier lui vient des circonstances au milieu desquelles il jeta ses premières poésies.

1232. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

Clerc de Montmercy, [Claude-Germain le] Avocat au Parlement, & Docteur en Droit, de la Faculté de Paris, né à Auxerre en 1716 ; Poëte qui a la gloire d’avoir fait les plus longues Epîtres qui aient jamais existé.

1233. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

Son Histoire Ecclésiastique, qui finit au Concile de Constance, est un des plus beaux & des plus utiles monumens élevés à la gloire du Christianisme, & le titre d’une célébrité durable.

1234. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 453-457

Quand on ne les considéreroit que comme un moyen de gloire & de délassement, c’en seroit assez pour devoir mettre en œuvre tous les moyens capables d’en prévenir la dégradation.

1235. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

Nous touchons presque au temps d'une corruption générale, suite funeste de l'extinction des vertus & de ces mœurs si pures, dont la Religion est une source intarissable, & qui ont fait la gloire de nos Ancêtres….

1236. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Horace, et les mauvais écrivains du siècle d’Auguste. » pp. 63-68

Qu’importe à sa gloire le nom de quelques malheureux qu’il ridiculisoit & poignardoit ?

1237. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre IV. Le Père. — Priam. »

Priam, ce monarque tombé du sommet de la gloire, et dont les grands de la terre avaient recherché les faveurs, dùm fortuna fuit  ; Priam, les cheveux souillés de cendres, le visage baigné de pleurs, seul au milieu de la nuit, a pénétré dans le camp des Grecs.

1238. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Pour la gloire du génie français, essayons un premier débrouillement.‌

1239. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Jamais Louis XIV dans toute sa gloire n’a dominé la littérature de son siècle comme la nôtre est tyrannisée par le gros public. […] N’est-ce pas là une gloire immense pour ce génie de la Grèce, qui se rendit ainsi l’auxiliaire du Christ ? […] La gloire humaine ne peut s’attacher qu’à ce qui est d’origine et d’œuvre humaines. […] Ils aiment le pouvoir et la gloire, non par besoin d’orgueil, mais par amour de la beauté. […] La gloire de l’art, celle de la poésie et du style, ne sont pas les seules gloires de l’intelligence ; quand le dix-huitième siècle, qui n’a été ni artiste, ni poète, ne serait pas non plus un philosophe comme il a cru l’être, il lui resterait encore d’autres prétentions légitimes.

1240. (1895) Hommes et livres

Il ne songea pas un instant à se dérober à sa gloire, et très simplement, mais très décidément, il joua son rôle de grand et influent personnage. […] Que veut dire, autrement, cette réflexion, que la France a conservé la gloire « du vrai christianisme, quoique les autres prétendent8 » ? […] La gloire, la mort, l’amour, la vie champêtre, tout ce qui défrayait nos vers latins de collège, emplit sa poésie. […] Mais, enfin, ce que Racine a porté à la perfection, Hardy en avait dessiné d’avance, avec assez de précision, l’ébauche grossière ; et cela suffira à sa gloire. […] Cette diplomatie faisait la gloire et la ruine de son duc ; car comment payer tout ce personnel ?

1241. (1890) Nouvelles questions de critique

Les papiers de Conrart n’ont pas cessé d’être une mine de gloire ; seulement il s’y en est joint beaucoup d’autres ; et ce ne sont pas des Victor Cousin qui les ont exploités. […] Le Petit à les décrire toutes, sans même excepter celle du Remerciement au Roy et de la Gloire du Val-de-Grâce, en paraîtra peut-être excessif. […] Et quand enfin on voudrait lui disputer cette gloire, il lui resterait encore celle d’avoir été, bien plutôt que Linné, le véritable créateur en Europe des études d’histoire naturelle. […] — qu’il aille droit à la gloire par l’excès de sa fatuité. […] « Comme si Mozart, dit-il, gênait Beethoven, ou comme si Raphaël empiétait sur la gloire de Michel-Ange ! 

1242. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

La gloire de Vigny n’a-t-elle pas, elle aussi, un charme d’étoile par son éclat discret, son mystère, sa hauteur sereine et sa pureté ? […] Le Toscan Bonaparte, cet énigmatique et prestigieux magicien de gloire, a conservé jusqu’à nos jours le privilège de passionner. […] A cette gloire universelle, il y a une autre cause qui tient, celle-là, aux profondeurs mêmes du cœur de l’homme. […] Cela ne suffit-il pas à la gloire de Beyle ?‌ […] C’est à la fois sa gloire et sa faiblesse.

1243. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Il mourut de la même mort que son frère, avec autant de courage, mais avec moins de gloire ; laissant par son testament de grandes sommes à Tigellin et à Capiton, son gendre, afin d’assurer le reste de ses richesses à ses héritiers légitimes. […] Suilius jouit d’un bien modique, acquis par son travail ; il bravera l’accusateur, le péril, tout, plutôt que d’aller flétrir une gloire ancienne et légitime aux pieds de ce parvenu.  » Quel est celui qui parle ainsi ? […] … » « En résignant ses biens, Sénèque insinue à Néron qu’il serait de sa gloire de les lui conserver. » J’ai lu et relu le discours du philosophe à César, et je confesse mon peu de sagacité ; je n’y ai rien remarqué, mais rien de cet artifice. […] … Soutenir la gloire d’un Néron ! […] Le sénat, dit-il, donna de grands éloges à cette action de Néron, afin que l’esprit de ce jeune homme, élevé par la gloire que lui attirait une action aussi peu importante, continuât à en faire de grandes : « Magnis patrum laudibus, ut juvenilis animus, levium quoque rerum gloria sublatus, majores continuaret. » TACIT.

1244. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Rappelez-vous toutes ces gloires, et que la justice guide votre arrêt !  […] Je suis une créature frivole et qui se contente d’une gloire viagère. […] Il refit des tragédies ; il connut « la série noire », et l’abandon, et la pauvreté, et la gloire odieuse du jeune Racine. […] Elle aura la gloire d’être le lac unique sur qui le grand mont se penche et qui le reflète. […] Mais la gloire des écrivains célèbres qu’on ne lit pas (et c’est le plus grand nombre) ?

1245. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

N’y verra-t-il qu’un moyen de contenter son ambition personnelle, et ne se servira-t-il de la France que comme d’un instrument pour réaliser un rêve de gloire insensé ? […] Elle était romanesque, elle aimait la gloire : ce qu’il y avait d’étrange et d’énigmatique dans la figure de Bonaparte contribuait encore à la séduire. […] Après des moissons de gloire, après le bienfait de l’ordre rétabli, des ruines réparées, tout est sans cesse à recommencer. […] Les admirateurs de Dumas lui font gloire d’avoir ce soir-là fondé le drame moderne. […] Le héros et le martyr ne sont pas des êtres dénués de passions fortes ; mais ils ont pour passion celle de la gloire ou l’enthousiasme religieux.

1246. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVI » pp. 301-305

Sa peinture de la gloire de Casimir Delavigne, contrastant avec cet amour de l’obscurité, a eu du charme, ce qui ne lui arrive pas toujours, et, quand il a caractérisé M.

1247. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aubanel, Théodore (1829-1886) »

C’est que le grand Félibre ne cherchait pas la gloire ; il ne vécut que pour la Beauté.

1248. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Madeleine, Jacques (1859-1941) »

Que ne compté-je dans ma vie la gloire d’en avoir fait une qui vous ressemble !

1249. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) »

Théodore de Banville Ce poète qui, quand il était jeune, n’a pu obtenir rien de ce qu’il désirait, si ce n’est le don d’écrire de beaux vers, a tout obtenu dans son âge mûr ; popularité, gloire, honneurs et même la beauté, car le succès, le contentement intérieur, la joie du devoir accompli ont éclairé sa tête naguère souffrante, poli l’ivoire de ses joues, allumé son regard et rendu ses lèvres aussi spirituelles, ses fiers sourcils — qui, très victorieusement, le dispensent de toute chevelure — aussi beaux que ceux de Boileau.

1250. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Son existence dans le monde était finie depuis longtemps ; les traditions de sa société étaient dispersées et en faisaient fleurir de nouvelles ; la duchesse de Montausier, sa fille, était employée à la cour ; des honneurs de cour remplaçaient, dans ce reste de sa famille, les honneurs personnels que la marquise avait obtenus ; on ne connaissait plus qu’une gloire, celle qu’on tenait de la faveur de Louis XIV.

1251. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 519-526

Si sa Muse eût toujours parlé un langage aussi religieux, il eût eu la gloire, non pas de faire des Odes comparables à celles de Rousseau & de M.

1252. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

M. de Pompignan ne s’est pas borné à la Poésie ; il s’est acquis encore des droits à la gloire d’être un de nos meilleurs Ecrivains en Prose.

1253. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

Il est donc incontestable que M. de Voltaire, & ceux qui sont de son avis, n’auroient pas dû chercher à dérober à notre Nation un genre de gloire pour lequel on conviendra qu’ils ne sont pas nés, mais que d’autres Littérateurs ont su nous procurer par des travaux qui auront toujours leur prix, malgré leurs décisions.

1254. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Introduction » pp. 5-10

Ce soin néanmoins ne nous a pas fait négliger la gloire des jeunes maîtres ou des écrivains déjà notoires.

1255. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VII. Des Saints. »

Horeb et Sinaï, le Carmel et le Liban, le torrent de Cédron et la vallée de Josaphat, redisent encore la gloire de l’habitant de la cellule et de l’anachorète du rocher.

1256. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Alcide Dusolier »

Le romancier à la manière anglaise, et c’est la bonne, — le roman est la meilleure gloire de l’Angleterre, — le romancier de la vie familiale et des mœurs intimes, avec de la profondeur sous la bonhomie, de l’attendrissement sous la gaîté, il y a telles pages, comme un Paysage disparu et le Vieux salon, de ces Propos littéraires et pittoresques, que je vous donne et que vous prendrez pour des chapitres exquis — mon Dieu !

1257. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Je sais que l’on feint de préférer aux suffrages du peuple la gloire d’être admiré par un petit groupe d’initiés. […] Et comme Voltaire, comme Goethe et comme Hugo, voici qu’il entre, vivant, dans la Gloire. […] Il y eut contre lui une coalition formidable, dont les amis mêmes de Zola, jaloux de sa gloire naissante, encouragèrent les assauts. […] Et depuis, on l’a vu riche et illustre par son labeur, président de la Société des gens de Lettres, représentant notre esprit national à Londres et à Rome ; plus tard on l’a vu même assis au banc de la cour d’assises, mais jamais on ne le vit renoncer à ses rêves, toujours plus grand, toujours plus farouche, tandis que sa gloire augmente et grandit, d’heure en heure. […] Or, un tel empire moral, s’il a illustré la race, plus que la gloire des armes, n’a pas manqué de peser lourdement sur la pensée française.

1258. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

J’ai bien peur, que les rares fabricateurs de livres de ce jeune monde, soient mangés par le journalisme : où se payent de gros dividendes, avec le tintamarre de la gloire. […] Le dîner est au dessert, Frantz Jourdain se lève, et lit des dépêches de la Belgique, de la Hollande, des dépêches des goncourtistes Cameroni et Vittorio Pica d’Italie, des dépêches d’Allemagne, parmi lesquelles se trouvent ces deux lignes de Georges Brandès : « Tous les écrivains scandinaves seront avec moi, aujourd’hui, quand je crie : Gloire au maître initiateur !  […] Les hommes se ruent en des chocs douloureux pour la vie, pour l’ambition, la fortune ou la gloire. […] C’est lui qui les pousse à l’action, aux grandes réparations d’équité, de vérité… « Avoir été pour un jour, pour une heure, l’ouvrier d’une telle œuvre, suffirait à la gloire d’une vie. […] J’ai la visite, ce matin, de deux Allemandes, les demoiselles Hirschner, dont l’une est peintre, et l’autre femme de lettres, et qui aurait, sous le pseudonyme d’Osipp Schubin, combattu en Allemagne pour ma gloire.

1259. (1813) Réflexions sur le suicide

Cette Nation Suédoise, jadis si célèbre par ses exploits, et qui conserve encore les grandes qualités que ses ancêtres ont manifestées, chérit en Vous le présage de sa gloire. […] Nul n’osera dire qu’on peut tout supporter dans ce monde, nul n’osera se confier assez dans ses forces pour en répondre ; il est bien peu d’êtres doués de quelques facultés supérieures, que le désespoir n’ait atteint plus d’une fois, et la vie ne semble souvent qu’un long naufrage, dont les débris sont l’amitié, la gloire et l’amour. […] Salomon dans toute sa gloire n’a pas été vêtu aussi magnifiquement qu’eux. […] En effet si l’on était incapable de la résignation chrétienne qui soumet à l’épreuve de la vie, au moins devrait-on retourner à l’antique beauté du caractère des anciens, et faire sa divinité de la gloire, lorsqu’on ne se sentirait pas digne d’immoler cette gloire même à de plus hautes vertus.

1260. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Il est des dessins d’apparitions dans de curieuses gloires fantastiques, dans des gloires qui ne pouvaient être entrevues, que par un spirite faisant de la peinture. […] Pour boire à la gloire du décoré, il y avait cent vingt littérateurs presque illustres. […] Enfin, Messieurs, en ce temps où l’argent menace d’industrialiser l’art et la littérature, toujours, toujours, et même en la perte de sa fortune, Flaubert résista aux tentations, aux sollicitations de cet argent ; et il est peut-être un des derniers de cette vieille génération de désintéressés travailleurs, ne consentant à fabriquer que des livres d’un puissant labeur et d’une grande dépense cérébrale, des livres satisfaisant absolument leur goût d’art, des livres d’une mauvaise vente payés par un peu de gloire posthume.   Messieurs, Cette gloire, afin de la consacrer, de la propager, de la répandre, de lui donner en quelque sorte une matérialité, qui la fasse perceptible pour le dernier de ses concitoyens, des amis de l’homme, des admirateurs de son talent, ont chargé M. 

1261. (1893) Alfred de Musset

Il a vu sa gloire avant de mourir ; mais il n’en a pas joui longtemps. […] J’y poserai de ces mains que voilà ton épitaphe en marbre plus pur que les statues de nos gloires d’un jour. […] Il n’y a pas de colère dans les réponses du poète à la Muse qui l’invite à chanter le printemps, l’amour, la gloire, le bonheur ou ses semblants, le plaisir ou son ombre. […] L’heure de la gloire approchait pourtant. […] Sa gloire avait rayonné hors de France.

1262. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Les Phidias, les Michel-Ange, les Canova, sont nés : ces grands littérateurs, ces grands historiens, ces grands philosophes, ces grands poètes du marbre ou du bronze, ont écrit la religion, la fable, l’histoire, la gloire des peuples, en statues qui bravent le temps. […] et passe ainsi tes jours dans les extases d’une passion pétrifiée et toute divine, et ne te mêle ni à la politique, ni à l’ambition, ni à rien de ce qui passe ; enrichis ton âme et la nôtre des seuls biens qui ne passent pas, la contemplation de ce qui est éternellement beau dans les lieux, dans les formes, dans la pensée, dans la poésie, sans en tirer ni salaire, ni orgueil, ni gloire vaine, mais en en tirant le bonheur de vivre et d’entrevoir ainsi avec certitude le but de la vie et de la mort, le grand et le beau. […] De telles circonstances ne se sont rencontrées que deux fois dans l’histoire : la première fois, elles ont porté à la gloire les noms de Phidias, de Polyclète, de Praxitèle ; la seconde fois, elles ont élevé au-dessus de toutes les renommées contemporaines les noms de Léonard de Vinci, de Titien, de Raphaël et de Michel-Ange. […] LVI Le sort de l’orateur, comme Démosthène ou Mirabeau, les deux plus dignes de ce nom, est plus séduisant que le sort du philosophe ou du poète ; l’orateur participe à la fois de la gloire de l’écrivain et de la puissance des masses sur lesquelles et par lesquelles il agit : c’est le philosophe roi, s’il est philosophe ; mais son arme terrible, le peuple, se brise entre ses mains, le blesse et le tue lui-même ; et puis ce qu’il fait, ce qu’il dit, ce qu’il remue dans l’humanité, passions, principes, intérêts passagers, tout cela n’est pas durable, n’est pas éternel de sa nature.

1263. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Comme secrétaire perpétuel et historien de l’Académie, il n’a écrit qu’un court chapitre, assez piquant d’ailleurs, dans lequel il insiste beaucoup sur l’égalité académique, égalité qu’il contribua plus que personne à maintenir lors de l’élection du comte de Clermont (prince du sang) dans la compagnie : La liberté que le roi nous laisse, dit-il, et l’égalité académique sont nos vrais privilèges, plus favorables qu’on ne le croit à la gloire des lettres, surtout en France où les récompenses idéales ont tant d’influence sur les esprits. La gloire, cette fumée, est la base la plus solide de tout établissement français.

1264. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Ici il n’y a qu’à admirer ce que peut un sentiment énergique et l’aiguillon de la gloire. […] Le temps de la gloire pour Montluc est fini ; à la veille de la mort de Henri II dans ce malheureux tournoi, et la nuit même qui précéda le coup fatal, Montluc raconte qu’étant chez lui, en sa Gascogne, il eut un songe qui lui représentait, avec toutes sortes de circonstances frappantes, son roi mort et tout saignant, et il s’éveilla éperdu, la face tout en larmes, racontant aussitôt son pronostic à sa femme et, le matin, à plusieurs amis.

1265. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Il n’avait jamais eu l’honneur de manger avec le roi. » La garnison, composée d’environ cinq mille hommes, sort de la place le lendemain 10 ; Monseigneur assiste au défilé : « Le gouverneur salua Monseigneur de l’épée, et sans mettre pied à terre ; il lui dit qu’il était bien fâché de n’avoir pu tenir plus longtemps, afin de contribuer davantage à la gloire du roi. » Ainsi tout se passait de part et d’autre en parfait honneur et en courtoisie. […] Il lui dit tout haut, dès qu’il l’aperçoit : « Je suis très content de vous et de toute la marine ; nous avons été battus, mais vous avez acquis de la gloire et pour vous et pour la nation.

1266. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Cependant il faut servir… Entre Arcole et Rivoli (toujours dans ses lettres à son père) : Vous ne me croyez occupé que de gloire : vous vous trompez ô mon père ; je ne soupire qu’après le repos. […] Après Rivoli, où il s’est couvert de gloire, où il a justifié hautement sa promotion de divisionnaire, et à la veille de sa première expédition dans le Tyrol, dont il vient d’être chargé : Plus je réfléchis, moins je me trouve à ma place ; tout, jusqu’au succès, me désespère.

1267. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

C’est de lui qu’on a dit avant le 18 fructidor : « Cet homme vit encore 31. » Malgré plusieurs blessures et mille dangers, il a échappé aux périls de la guerre ; il vivra longtemps, j’espère, pour la gloire de nos armes, le triomphe de la Constitution de l’an III et le bonheur de ses amis. […] Joubert livré à lui-même était exposé à une redoutable épreuve ; là où Bonaparte n’avait pas cru pouvoir demeurer impunément pour sa gloire pendant un an encore ou dix-huit mois, dans un Paris en fermentation, à côté d’un gouvernement encore existant, mais déjà condamné, qui achevait de se décomposer et de s’user, — de pourrir (c’est le mot) —, comment Joubert aurait-il pu résister ?

1268. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

, plus châtiés, plus soucieux de cette sorte de gloire où il entre de l’estime. […] Cela aujourd’hui fait sa gloire.

1269. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Ne faisons pas comme d’autres, n’allons pas oublier, dans cette gloire posthume des deux noms, celui de l’humble éditeur à qui nous devons de les connaître en entier et de les posséder dans leur pleine auréole. […] mais Eugénie surtout l’a séduit, l’a enlevé, pauvre savant solitaire, comme ces nobles figures idéales, ces apparitions de vierges et de saintes qui se révélaient dans une vision manifeste à leurs fervents serviteurs ; il l’a aimée, il l’a adorée, il a poursuivi avec une passion obstinée et persévérante les moindres vestiges, les moindres reliques qu’elle avait laissées d’elle : il les a arrachées aux jaloux, aux indifférents, aux timides ; il a copié et recopié de sa main religieusement, comme si c’étaient d’antiques manuscrits, ces pages rapides, décousues, envolées au hasard, parfois illisibles, et qui n’étaient pas faites pour l’impression, il les a rendues nettes et claires pour tous : le jour l’a souvent surpris près de sa lampe, appliqué qu’il était à cette tâche de dévouement et de tendresse pour une personne qu’il n’a jamais vue ; et si l’on oublie aujourd’hui son nom, si quand on couronne publiquement sa sainte44, il n’est pas même remercié ni mentionné, il ne s’en étonne pas, il ne s’en plaint pas, car il est de ceux qui croient à l’invisible, et il sait que les meilleurs de cet âge de foi dont il a pénétré les grandeurs mystiques et les ravissements n’ont pas légué leur nom et ont enterré leur peine : heureux d’espérer habiter un jour dans la gloire immense et d’être un des innombrables yeux de cet aigle mystique dont Dante a parlé !

1270. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

On le voit plein des secrets de Dieu, mais on voit qu’il n’en est pas étonné comme les autres mortels à qui Dieu se communique : il en parle naturellement, comme étant né dans ce secret et dans cette gloire ; et ce qu’il a sans mesure, il le répand avec mesure, afin que notre faiblesse le puisse porter. » Ces pages sont de toute beauté. […] « Qui peut mettre dans l’esprit des peuples la gloire, la patience dans les travaux, la grandeur de la nation et l’amour de la patrie, peut se vanter d’avoir trouvé la constitution d’État la plus propre à produire de grands hommes.

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