On a beaucoup applaudi à la fin.
Changeux a publié depuis une Bibliotheque Grammaticale abrégée, ou Nouveaux Mémoires sur la parole & l’écriture, Ouvrage écrit avec méthode, où l’on trouve des observations neuves, fines, délicates, & une érudition aussi vaste que bien digérée.
Combien de remarques fines ou profondes ne devons-nous point encore à M. […] La fin, la naissance de Diane la petite-fille, est vraiment trop prévue. […] Chez cette femme si noble et si fine, un obscur amour-propre s’éveille. […] On y trouve en effet, de fines satires. […] La chair est devenue marbre, et c’est la fin.
Pour moi, ce qui me plaît le plus, ce sont ses cheveux fins, ses bouclettes, ce sont les touffes jumelles de son front. […] Hortense remarqua tout de suite comme sa main restait fine dans son gant de hâle. […] Réflexions fines, vues ingénieuses, qui sont bien à lui et de lui, sont à noter dans chaque chapitre. […] t’aimer sans fin, sans repos ! […] Le moyen est parfait s’il me mène à mes fins.
La fin du xviiie siècle et la fin du xixe siècle se ressemblent infiniment. […] Une fine observation de M. […] Mais encore, mais surtout, avec sa bonté et sa chaleur de cœur, il était extrêmement fin et admirable connaisseur d’hommes. […] Poincaré est très fine et pénétrante et d’un moraliste qui me paraît singulièrement avisé. […] Daudet était, comme à peu près tous les auteurs de cette fin de siècle, attiré par la grande figure de Napoléon.
Certainement tout étranger de distinction qui parle le français comme sa langue, arrivant dans la capitale, après les curiosités les plus voyantes et les visites les plus pressées, quand il en viendra au fin des choses, quand, son gros appétit apaisé, il n’aura plus à songer qu’aux friandises du dessert, demandera : « À quand une séance de l’Académie française ? […] Il ne manque aucune séance, tandis que les académiciens sont irréguliers, vont et viennent comme au temps de Furetière, s’absentent volontiers l’été, n’arrivent qu’après le commencement des séances et partent quelquefois avant la fin. […] Ce secrétaire perpétuel accompli, dont j’omets encore plus d’un trait, l’Académie française ne l’a jamais eu, sans doute : ni Raynouard docte et brusque, ni Auger instruit et aigre, ni Andrieux d’un goût fin mais sans souffle, ni Arnault caustique et sans grâce, n’en avaient toute l’étoffe ; mais le premier et le dernier en date des secrétaires perpétuels, M. […] Tout cela est fin, habile, élégant, insinuant, d’un tour vif, d’un arrêt net, d’une grâce courante et légère.
Il ne faut pas repasser le crayon sur le pur dessin de cette figure fine et hardie, grandiose et gracieuse, intelligente et souriante ; vouloir ressaisir ce profil simple et net, modeste et fier ; oser retoucher ces jours d’enfance dont elle fixait, à travers les grilles de l’Abbaye ou de Sainte-Pélagie, en couleurs si distinctes, la fraîcheur et les enchantements, depuis l’atelier de son père au quai des Lunettes et cet enfoncement favori du petit salon où elle avait élu domicile, depuis les catéchismes de l’église Saint-Barthélemy, la retraite au couvent de la rue Neuve-Saint-Étienne pour sa première communion, et les promenades au Jardin des Plantes, jusqu’à son séjour heureux et recueilli chez sa grand’maman Phlipon dans l’île Saint-Louis, son retour au quai paternel proche le Pont-Neuf et ses excursions du dimanche au bois de Meudon. […] Ces détails si vrais, si faciles, si heureux de présence d’esprit et de liberté d’expression, ces innocents et profonds souvenirs se jouant d’eux-mêmes dans le cadre sanglant, funèbre, qui les entoure, qui les resserre à chaque instant et qui bientôt va les supprimer avant la fin et les écraser, forment une des lectures éternellement charmantes et salutaires, les plus propres à tremper l’âme, à l’exhorter et à l’affermir en l’émouvant. […] Revenue à Paris à la fin de l’année 91, Mme Roland entra, on peut le dire, au ministère avec son mari, en mars 92. […] Mistress Hutchinson s’appesantit trop, durant plus d’un volume, sur les démêlés de son mari, gouverneur de Nottingham, avec les comités locaux, et ne développe pas assez sa conduite au Parlement, dans l’affaire du roi et après ; mais tout le commencement et la fin sont parfaits, et sensiblement imprégnés ou plutôt pétris d’honnêteté.
Un grand nombre d’entre elles s’effacent et ne reparaissent plus jusqu’à la fin de notre vie ; par exemple, avant-hier, j’ai fait une course dans Paris, et des soixante ou quatre-vingts figures nouvelles que j’ai bien vues, je ne puis en rappeler aucune ; il faudrait une circonstance extraordinaire, un accès de délire ou une excitation du haschich pour que, maintenant, elles aient chance de ressusciter en moi. […] Par exemple, quand, après avoir revu la ligne serpentine du sentier, je m’imagine tournant la tête à gauche, je revois le lac ardoisé et sa broderie de paillettes luisantes, au-delà les montagnes en pyramides qui descendent toutes vertes jusque dans l’eau ; en effet, le bord extrême de la côte confine au lac, la surface uniforme est rayée de franges brillantes, l’autre côté de l’eau rejoint les verdures et les coteaux qui montent ; ainsi, la fin de chaque image coïncide avec le commencement de l’autre, et partant l’autre entre en résurrection quand la première disparaît. […] Si nous voyons une personne huit ou dix fois, le contour de sa forme et l’expression de son visage se trouvent à la fin bien moins nets dans notre esprit que le lendemain du premier jour. […] Mais comme les sensations sont nombreuses, et à chaque instant remplacées par d’autres, sans trêve ni fin, jusqu’au terme de la vie, il y a conflit de prépondérance entre ces images, et, quoique toutes tendent à renaître, celles-là seules renaissent qui possèdent les prérogatives exigées ; par les lois de la renaissance ; toutes les autres demeurent inachevées ou nulles, selon les lois de l’effacement. — Incessamment, en vertu de cette double loi, des groupes d’aptitudes efficaces deviennent inefficaces, et les images retombent de l’existence réelle dans l’existence possible.
Nous savions que les deux grands départements du système nerveux, celui en qui s’opèrent les sensations et celui qui produit les images, sont antagonistes ; en d’autres termes, que les sensations faiblissent à mesure que les images se fortifient, et réciproquement ; d’où il suit que la fin de la veille rend l’ascendant aux images en l’ôtant aux sensations, et que la fin du sommeil ôte l’ascendant aux images en le rendant aux sensations. — Mais ici se présente un phénomène nouveau : non seulement le fantôme pâlit, mais il cesse de paraître objet réel. […] Il en est d’un simple son, d’une couleur aperçue en un clignement d’œil, d’une brève sensation de chaleur, d’odeur ou de contact dont nous ne distinguons pas les parties successives, comme d’une course en voiture ou d’une promenade à pied dont nous distinguons les parties successives, et chaque sensation, partant chaque image, possède, comme toute série de sensations et d’images, son commencement et sa fin. […] À la fin, elle se situe ; mais elle ne se situe d’une façon précise que par l’arrêt de sa projection.
Elle honore la fin de sa vie publique. […] Roman grec dans le commencement, diatribe universelle à la fin, il affecte partout un style tellement figuré, tellement recherché, tellement ronsardisé, par l’affectation du style gaulois de Rabelais et de Montaigne, qu’on ne sait en quel siècle on vit en le lisant. […] « Ce Vaï, qui revient à la fin de chaque couplet, comme un sanglot, est-il un mot grec ou étranger, une interjection improvisée, un dérivé du grec ancien ovaï, ou bien une construction du verbe grec moderne βαγἱζειν, vagir comme les enfants ? […] — Je ne puis vous suivre, reprit-il, jusqu’à ce bon abri ; car je me figure qu’il faut interpréter ainsi le nom de Kalender, souillé vers sa fin d’une terminaison turque.
Or, qui veut la fin veut les moyens. Pour la littérature nationale, qui est une fin magnifique, usez crânement et bravement de la politique, laquelle est un moyen, mon Dieu, pas si mesquin — et pas déjà si facile ! […] Toute une année, j’ai entendu l’un d’eux donner ainsi le signal de la fin du cours : « Rangez vos affaires. » Un autre de ces dignes agrégés allait même jusqu’à user familièrement de cette locution bouffonne : « Dans le but de ». […] Mais le latin donne au terme componere un autre sens, bien plus fin, bien plus près de l’Art, et c’est cette signification-là qui, seule, peut dévoiler le curieux mystère de la composition.
. — Le Fin du fin ou Conseils à un jeune homme qui se destine à l’amour (1885) […] Que tu décrives tout un kiss Avec un tel Ne quid nimis Que pourrait te lire une miss, Ou qu’à Ponchon lorsqu’il balance Son demi-sans-faux-col par l’anse, Tu donnes le prix d’excellence ; Que tu racontes, en tes Jeux, Non lassé par cinq corps neigeux, Le page six fois courageux, Ou sertisses des confidences En de fins rondels, et cadences Des mots sur de vieux airs de danses ; Que tu nous montres Pierrot, vif. […] France est en général bien fait, fin, réticent, ironique, suggestif ; il n’a jamais la forte coulée, le brouhaha ordonné, l’harmonie complexe d’un roman de Mendès.
Est-il vrai qu’il ait institué pour la réception des bacheliers le cérémonial observé par les étudiants de Montpellier jusqu’à la fin du xviiie siècle, lequel consistait à faire passer le récipiendaire entre deux haies de camarades qui lui distribuaient des coups de poing, comme un joyeux adieu de jeunesse à un camarade devenu leur maître ? […] On commença par toute la France, dit un des biographes de Rabelais47, à chercher le sens caché de ces livres de « haute graisse, légers au pourchas et hardis à la rencontre », que Rabelais compare à de petites boîtes « peintes au-dessus de figures joyeuses et frivoles, et renfermant les fines drogues, pierreries et autres choses précieuses. » Ce fut à qui romprait « l’os rnedullaire », pour y trouver « doctrine absconse, laquelle », disait Rabelais, « vous revelera de très-hauts sacrements et mystères horrifiques, tant en ce qui concerne nostre religion qu’aussi l’estat politique et vie oeconomique48. » Cette recherche mécontenta les catholiques ; Rabelais ne leur avait rien épargné de ce qui pouvait se dire, jusques au feu exclusivement ; elle désappointa les partisans des idées nouvelles, que Rabelais n’attaquait pas, mais qu’il défendait encore moins. […] Cette prudence ne contentait pas le plus notable de ses éditeurs Étienne Dolet, homme ardent qui avait soif de la triste fin qui l’attendait. […] Ibidem, à la fin.
Enfermés dans ce petit espace de jours précaires et comptés, quand la vie n’est plus que le dernier combat contre la mort, il nous en rappelle le commencement et nous en cache la fin. Tout nous y plaît : la morale qui se confond avec notre propre expérience, en sorte que lire le fabuliste c’est ruminer ; l’art, dont nous sommes touchés jusqu’à la fin de notre vie, comme d’une vérité supérieure et immortelle ; les mœurs et les caractères des animaux, auxquels nous prenons le même plaisir qu’étant enfants, soit ressouvenir des imperfections des hommes, soit par cette ressemblance justement remarquée entre les goûts de la vieillesse et ceux de l’enfance. […] Le français-gaulois, si vif pour tout ce qui est détail familier, fine moquerie, trait d’humeur, idées nées du sol et qui ne nous seraient jamais venues du dehors, y tient sa place à côté de ce grand langage, fruit de l’esprit français, alors qu’il est devenu la plus pure image de l’esprit humain. […] Du jour où La Fontaine fut poète, il quitta cette charge de maître ès eaux et forêts, qui ne lui avait été qu’un prétexte pour se promener sans fin sous de beaux ombrages ou pour sommeiller au bord des ruisseaux.
Je trouvai que ma situation nouvelle impliquait encore ce à quoi j’avais voulu mettre fin en sortant du séminaire, je veux dire une profession extérieure avouée de cléricature. […] Nos discussions étaient sans fin, nos conversations toujours renaissantes. […] Je vais m’examiner sur ces quatre points, non pour relever le moins du monde mes propres mérites, mais pour fournir, à ceux qui professent la philosophie du doute aimable, l’occasion de faire, à mes dépens, quelques-unes de leurs fines observations. […] La seule mort acceptable est la mort noble, qui est non un accident pathologique, mais une fin voulue et précieuse devant l’Éternel.
Certes, on pourrait citer tel point d’orgue inutile alanguissant une mordante fin de phrase, tel geste appris dans les conservatoires et venant troubler les développements d’une mimique naturelle ; mais l’ensemble est vivant, chaleureux, infiniment au-dessus de tout ce que nos théâtres nous ont depuis longtemps montré. […] Puis les rideaux s’écartent et les impressions matérielles objectives nous frappent en plein regard ; jusqu’à la fin, l’œil et l’oreille convergeront sous l’action dramatique doublement révélée, et s’adressant à nos sens de façon à s’approprier le maximum de pénétration de l’un et de l’autre. […] Elle enseigna à la fin de sa carrière et forma une autre immense wagnérienne : Germaine Lubin. […] A la fin de sa vie, il défend le végétarisme et combat la vivisection, en particulier dans sa Lettre ouverte au docteur Ernst von Weber, auteur de l’essai sur « les chambres de torture de la science », publiée en 1879.
» À la fin du dîner, au café, dans ce monde dînant en manches de chemise, Dinochau, le cheveu frisotté, la figure émerillonnée, vient se mêler à la littérature, et raconte des charges d’Auvergnat. […] À la fin il n’en lisait plus que la moitié, mais ça suffisait pour le mettre en gaieté. « Oui, oui, reprend-il, il faudra que je brûle ces rames de lettres de bourgeoises… Celle-là, qui était cependant de la première catégorie des bourgeoises, me donne un jour un rendez-vous pour dans cinq mois et huit jours. […] N’oublions pas une petite pluie très fine. […] Feuillet de Conches fait le siège de H… pour ce beau lot d’autographes, et H… lui dit : « Je vous les vendrai bien dans 150 ans. » * * * — Je songe à la réhabilitation — dans une pièce ou autre part — d’un parasite d’esprit, éclatant à la fin d’un dîner donné par un bourgeois : « Comment, malheureux, je t’amuse, je fais passer un rire dans ta cervelle stupide et vide, et cela pour un mauvais dîner que tu me reproches !
L’association des idées ou images a besoin d’un moteur, qui est toujours un intérêt pris à quelque chose, un désir, une volonté attachée à quelque fin. […] Créer, pour l’artiste, c’est alors simplement rêver tout éveillé, jouer avec ses perceptions, sans plan, sans organisation préconçue, sans effort, sans que la fin réponde au commencement ni au milieu, sans que la réflexion vienne en rien entraver la spontanéité. […] A la fin du siècle dernier, on aimait les pastorales, la sentimentalité, les frivolités ; on ne parlait que d’âmes sensibles, d’âmes tendres, de bergers, et de bergères, de retour à la nature ; tout cela était à la surface : la Révolution et la Terreur approchaient. […] A Paris, l’hétérogénéité sociale atteint un tel degré que personne ne se trouve empêché de manifester son originalité ; et, comme tout artiste est orgueilleux de ses facultés, il n’en est que fort peu, et des plus médiocres, qui consentent à se renier, et à flatter pour un plus prompt succès le goût de telle ou telle section du public. » Aussi, dans un milieu aussi défini socialement que le Paris de la fin du second empire et du commencement la troisième république, les esprits les plus divers ont trouvé place (voir M.
Les états très faibles ne comprennent rien de la parole intérieure ; nous avons expliqué pourquoi [§ 2, fin]. […] VI, § 8, fin]. […] En effet, si nous considérons d’abord les habitudes élémentaires qui la composent, nous trouvons chacune d’elles parfaite en soi ; car elle passe à l’acte par intervalles, au moment même où sa réalisation est devenue un besoin de l’esprit ; son acte est toujours complet, sans lacune : un mot commencé n’est jamais interrompu avant la fin, ni simplifié par l’omission d’une syllabe médiane ; enfin cet acte est doué d’une intensité de conscience et d’une durée à peu près inaltérables ; — si maintenant nous envisageons ces différents actes dans leur succession, c’est-à-dire l’habitude totale, nous voyons qu’elle possède, avec toutes les qualités de ses composants, devenues siennes puisqu’ils la composent, une qualité que ceux-ci ne sauraient avoir : elle est souple, elle se plie de mille manières aux besoins incessamment variés de la pensée ; tandis que chaque mot est un tout indissoluble, les syllabes étant rivées les unes aux autres par ce lien de fer que Stuart Mill a appelé l’association inséparable, l’ordre des mots, au contraire, n’a rien de fixe ; sans doute ils s’appellent les uns les autres, mais non d’une manière inéluctable ; bien loin d’être réduite, comme une mendiante en haillons, à chanter toujours le même air, l’âme est un improvisateur infatigable ; avec des matériaux toujours les mêmes, elle construit incessamment des composés nouveaux. […] VI], non le phénomène essentiel assurément, mais le plus évident, et comme le tuteur rigide de cette plante fine et délicate ; la pensée s’appuie sur elle, et, l’associant à sa vie, en fait presque une chose vivante, à tel point qu’il faut l’observation la plus attentive pour distinguer dans cette intime association l’élément fondamental, et l’élément emprunté qui lui sert d’auxiliaire, l’âme elle-même, et cette souple armure, à la fois son œuvre et sa force, qui se plie à tous ses mouvements, et, les revêtant de son éclat, les dessine avec netteté sur le champ de la conscience.
L’auteur de l’Étude a donné, de sa fine main, ce petit soufflet aux idées fausses. […] Toute cette partie du travail de Sainte-Beuve est empreinte d’une grandeur morale qu’on est moins accoutumé à rencontrer en cet écrivain que ses qualités d’un autre ordre, précieuses aussi, mais moins relevées, et elles prouvent merveilleusement à quel point cette organisation, qu’on ne croyait que fine, pourrait devenir large et forte quand elle touche à des sujets grands. […] Les plus fines mains n’y suffiraient pas. […] Il y est fin quelquefois, mais sa finesse y est mal à l’aise.
Ses Mémoires pour servir à l’Histoire de la fin du regne de Louis XIII, & du commencement de celui de Louis XIV, sont remplis d’événemens romanesques, de fausses anecdotes, d’erreurs de chronologie, & de citations infidelles.
Les Notes placées par l'Auteur à la fin du dernier volume, sont autant de Dissertations courtes & lumineuses, propres à rendre un grand jour sur plusieurs parties de l'Histoire de France.
Il faut lui pardonner d’avoir méconnu un genre de beautés qui ne pouvait être bien senti que par les plus fins connaisseurs. […] Pendant sa première ariette un tremblement de terre se fit sentir : le chanteur ne trembla pas ; uniquement occupé de son début, il ne s’aperçut de rien, et continua son ariette jusqu’à la fin, sans se troubler. […] D’autres poètes croyaient fermement, en composant leurs tragédies, qu’ils auraient affaire à des sots ; et par malheur ils ne se trompaient pas ; ils étaient fins, adroits, spirituels ; ils connaissaient le monde : Racine n’avait point d’esprit ; il était dupe de son génie, et ne connaissait que son art : de son vivant il n’eut pas des succès proportionnés à son mérite ; mais il vivra jusqu’à la fin des siècles, parce que son mérite est fondé sur la nature et sur la vérité. […] Ce premier acte, d’ailleurs, est plein d’art : tout l’intérêt de la pièce y est établi avec une adresse admirable ; et l’arrivée de Mithridate, qu’on annonce à la fin, est un coup de foudre qui laisse tous les esprits frappés de surprise et de terreur. […] Les justes reproches du mari, la confusion et le désespoir de la femme auraient répandu une teinte sombre et lugubre sur la fin d’une comédie très enjouée, sans que l’intérêt fût assez vif pour dédommager de l’absence du comique.
On sentait qu’il avait fallu toute une race de preux pour produire cette combinaison de traits purs et nobles, toutes ces grâces quasi royales qui se trahissaient lentement, comme celles du cygne jouant au soleil avec une langueur majestueuse. » Quoi qu’il en soit de l’explication dont je ne suis pas garant, la beauté fine et aristocratique de Valentine, qui ne répond point, dans le premier instant, au type rêvé de Bénédict, le gagne peu à peu, et la pauvre Athénaïs, déjà si compromise dans son cœur, lui semble une bourgeoise plus frelatée que jamais. […] En général toute cette fin du livre accumule trop d’événements et compte trop peu sur les situations intérieures.
Si je l’osais dire, je trouverais dans ces comparaisons de l’artiste quelque secret rapport de conformité avec sa propre et intime organisation, avec ses sauvageries bretonnes, sa pureté un peu farouche, et cette ombrageuse vigilance qu’il nous a lui-même si délicatement accusée : J’aime dans tout esprit l’orgueil de la pensée Qui n’accepte aucun frein, aucune loi tracée, Par delà le réel s’élance et cherche à voir, Et de rien ne s’effraye, et sait tout concevoir : Mais avec cet esprit j’aime une âme ingénue, Pleine de bons instincts, de sage retenue, Qui s’ombrage de peu, surveille son honneur, De scrupules sans fin tourmente son bonheur, Suit, même en ses écarts, sa droiture pour guide, Et, pour autrui facile, est pour elle timide. […] Il faut en conclure seulement, peut-être, que par moments, dans le détail de l’expression, il s’est laissé aller en pur artiste à un caprice d’énergie exorbitante qui distrait et donne le change sur l’ensemble de sa pensée ; mais l’intention générale, la philosophique moralité de son inspiration n’est pas douteuse ; elle ressert manifestement de ses compositions les plus importantes, de la Curée, de la Popularité, de l’Idole, de Melpomène ; elle est écrite en termes magnifiques, au début et à la fin du volume, dans les pièces intitulées Tentation et Desperatio ; car ce livre, né de la révolution de Juillet, pour plus grande analogie avec elle, entr’ouvre le ciel d’abord et nous leurre des plus radieuses merveilles ; puis de mécompte en mécompte, il tourne au désespoir amer et crève sur le flanc comme un chien.
Voilà deux cents ans que l’on fait des plaisanteries en France ; il faut donc que la plaisanterie soit très fine, autrement on l’entend dès le premier mot, partant plus d’imprévu. […] Serait-ce que, comme notre tragédie n’est qu’une suite d’odes 3 entremêlées de narrations épiques 4, que nous aimons à voir déclamer à la scène par Talma ; de même, notre comédie ne serait, depuis Destouches et Collin d’Harleville, qu’une épître badine, fine, spirituelle, que nous aimons à entendre lire, sous forme de dialogue, par Mlle Mars et Damas5 ?
Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Boileau, chacun a sa « morale », c’est-à-dire une conception des règles qui doivent déterminer la conduite de l’individu, et des fins auxquelles s’adaptent ces règles. […] On fait une langue claire, simple, régulière, fine, toute en nuances, et d’une exactitude merveilleuse dans sa précision un peu sèche.
D’ailleurs, l’ignorance où nous sommes de nos origines et de nos fins ne saurait être une souffrance positive, puisque cette ignorance est la condition même de l’activité de l’esprit, laquelle est nécessairement un plaisir. […] … Sans réflexion, sans calcul, poussé par sa nature et par l’esprit du temps, il s’est livré à ses séductions, dont il n’a pas vu le danger : c’est si facile, si doux, si distingué, de jouer avec les idées, de s’en caresser l’intelligence, d’en extraire l’essence, et, comme un riche répand sur ses mouchoirs un parfum dont le prix nourrirait des familles, d’en saupoudrer élégamment sa vie… Cependant, ces plaisirs s’émoussent comme toutes les ivresses : le Pharisien se fatigue à la fin des arcs-en-ciel qu’allument sur toutes choses les prismes de son esprit.
Sans fin, et plus, s’il se peut : Ce mot, et plus, s’il se peut, est ridicule. […] Tout le morceau de la fin, depuis amans, heureux amans, est, s’il est possible, d’une perfection plus grande.
« Le 24 janvier au soir (écrit-elle), l’horrible éventualité de la capitulation se présenta à notre esprit. » Mais plus tard, ni l’accablante capitulation, ni les derniers écrasements de nos pauvres armées ne l’empêchent, à la page 359, d’écrire cette froide réclame d’une plume sensée, qui sait que le fin et le contre-fin de tout est la réclame dans ce noble temps : « Lacroix vient d’emporter les manifestes d’Edgar Quinet pendant le bombardement. […] Tournons ce furieux robinet qui éjacule de ces choses-là jusqu’à la fin d’un volume qui a 348 de ces pages, haletantes comme une locomotive !
Mme Swetchine, qui a écrit ce que nous avons d’elle sur de petits bouts de papier, non pas avec une plume, mais avec un crayon, parce que, écrire au crayon, c’est parler bas, a-t-elle dit avec une fine modestie ; Mme Swetchine, dont le mérite et même la vertu est de n’être jamais auteur en quatre points, à la manière des femmes publiques de lettres, qui se croient des fonctionnaires, n’avait pas besoin de tant de jour versé sur elle. […] Jolies têtes d’épingle noire, d’or ou d’ambre ; fines pointes d’aiguille, mailles d’un tricot perdues et rattrapées, Dieu sait avec quel mouvement languissant ou rapide, toutes ces observations sont femmes.
c’est-à-dire l’histoire de ce qu’il y a de plus profond, de plus fin, de plus ondoyant et de plus nuancé dans la vie et le passé d’un peuple ! […] Il n’y est pas question seulement de la bonne compagnie de la France (sujet délicieux à traiter pour des plumes très fines et très sveltes) ; il y est question de la mauvaise encore davantage.
Pour Thureau-Dangin, ce jeu, sans fin en ce moment encore, aurait eu son accomplissement et son triomphe sans les partis extrêmes qui à toutes les époques ont tout empêché, tout bouleversé, rendu tout impossible ; et c’est contre les partis extrêmes qu’il élève son livre. […] Seulement, arrivé à la fin de la description qu’il en fait, l’auteur de Royalistes et Républicains, qui ne sait rien de plus que ce qu’il voit, recommence, avec moins d’expression et d’énergie, le cri de Mallet-Dupan, et c’est tout !
La plupart des écrivains qui se sont occupés de la Révolution française, — qui est bien moins la Révolution française que la Révolution tout court, sans nationalité, — n’ont pas reculé son origine beaucoup plus loin que la fin du règne de Louis XIV. […] c’est une grande erreur, ou plutôt c’est un manque de vue, puisqu’on prétend y avoir regardé, que de dater l’apparition de l’esprit révolutionnaire dans notre histoire de la fin du règne de Louis XIV, et de lui donner pour première origine et pour cause la réaction inévitablement nécessaire de la Régence contre l’accablant despotisme d’un Roi qui avait fatigué et dégoûté la France par soixante ans de pouvoir absolu.
Il a, avec moins de fine bonhomie que ce suave bonhomme de Joubert, mille choses de lui, pourtant, de ces mille choses qui sont des roses… Seulement, c’est un Joubert pâli. […] Mais s’il se moquait, l’ont-ils vu, les académiciens qui voulaient le faire académicien comme eux, qui voulaient lui couper la queue et auxquels il ne disait pas, renard plus fin que l’autre : « Tournez-vous et l’on vous répondra. » Il se contentait de les regarder.
Fin, lucide, fluide, élégant, d’un spiritualisme resté pur, je le reconnais, au milieu de toutes les souillures d’un matérialisme à peu près maintenant universel, mais sans une idée supérieure dont il se réclame et sur laquelle il s’appuie, M. […] Caro — cette Apocalypse de la fin du monde et en vue de la préparer, on dit qu’à Berlin, — à Berlin même, — il existe une sorte de société schopenhaueriste qui travaille activement à la propagande de ses idées et qui se reconnaît à certains rites, à certaines formules, quelque chose comme une franc-maçonnerie vouée par des serments et des pratiques secrètes à la destruction de l’amour, de ses illusions et de SES ŒUVRES.
Et tout ce qu’on pourrait ajouter ne paraîtrait-il pas fade et froid à un jeune homme nourri de cette chapelure de perles fines, comme un empereur romain de la décadence, et qui a certainement la tête très solide s’il n’a pas pour l’instant l’orgueil de Nabuchodonosor ? […] Je n’ai voulu et je ne peux que déterminer le caractère général du travail qu’il a entrepris et mené à fin avec une rapidité napoléonienne.
Pascal, lorsque au xviie siècle la foi de l’homme en ses fins dernières s’affaiblissait, poussait, pour réveiller des terreurs salutaires, le fameux cri de ses Pensées. […] Le docteur Favrot, qui ne trouve pas que ce soit tout à fait assez que cela, lance, vers la fin de son ouvrage, l’idée des chambres mortuaires de l’Allemagne ; mais il ne nous les décrit pas, ne les examine point, et n’ajoute rien à cette idée de chambres mortuaires, avec leur système plus ou moins ingénieux de sonnettes, correspondant, comme on le sait sans le docteur Favrot, aux doigts du mort, et mises en vibration au moindre mouvement qui s’éveillerait dans le cadavre.
Homme de génie, secoué par la conscience qu’il est fait pour le commandement, et d’une ambition tellement effrénée qu’elle en est épouvantablement maladroite et qu’elle en devient un jour presque sacrilège, il a, ainsi que le dit un des personnages du roman, la folie de la mitre, comme il aurait dû avoir la folie de la croix, et c’est cette folie de la mitre qui en fait, tout le long du roman, le furibond torrent de haine et de colère humaine que le prêtre ne peut endiguer, mais dont l’Église, à la fin et malgré tout, s’empare, parce qu’elle a reconnu, elle, le lynx divin, aux yeux maternels, que cette tempête d’homme assagi par elle peut avoir, un jour, vertu d’archevêque, et peut-être de Pape dans l’avenir… Le livre de Ferdinand Fabre, dont je viens de dire la conclusion, est, au fond, — si vous en ôtez deux ou trois nuances d’opinion que je n’y voudrais pas voir parce qu’elles blessent mon catholicisme, — un livre écrit à la gloire du prêtre et de l’Église, de cette Église à qui ses ennemis voudraient de petites vertus dont ils pussent se moquer, et non de grandes, devant lesquelles ils tremblent ! […] Et son doux et sensible Ternisien, le secrétaire de l’évêque de Roquebrun, et son courageux et sanguin Lavernède, et son épuisé de courage, le vieil archiprêtre Clamouse, et son plat et servile Turlot, et son supérieur des Capucins, et son cardinal Maffei, cette tête chauve et chenue, mais si fine, et à travers laquelle il semble que l’on aperçoit le grand cerveau politique de l’Église… Tous sont vrais, très étudiés, très pensés et très conséquents à eux-mêmes, dans leurs tonalités diverses.
Béranger, vers la fin, et Pierre Dupont ont trouvé parfois cette poésie désirée.
Villaret en ont senti tout le mérite, & c’est là où ils ont puisé la plupart des notes curieuses, dont ils ont enrichi leur Histoire de France, à la fin de chaque Regne.
On lui arracha le masque bientôt, et sous ce masque maladif on reconnut un autre jeune homme blond, frais, fin et profond de physionomie, Allemand plus que Français d’apparence. […] Cette mère n’avait que vous pour passé, pour présent, pour avenir ; j’aime à me la retracer dans ce petit jardinet de la rue Notre-Dame des Champs, où je causais souvent avec elle en attendant que vous fussiez rentré quand j’allais vous voir ; sa modestie, sa grâce naturelle, sa bonté maternelle, son sourire fin et attendri, le timbre enchanteur de sa voix émue en causant de vous, me rappelaient cette Monique, mère d’Augustin, si bien peinte par Scheffer, quand, dans son geste double, elle presse ici-bas des deux mains les mains de son fils, tandis que ses deux beaux yeux levés au ciel et tournés à Dieu ont déjà oublié la terre et enlèvent l’âme de son enfant dans un regard. […] « Par ses goûts, ses études et ses amitiés, surtout à la fin, Joseph appartenait d’esprit et de cœur à cette jeune école de poésie qu’André Chénier légua au dix-neuvième siècle du pied de l’échafaud, et dont Lamartine, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Émile Deschamps, et dix autres après eux, ont recueilli, décoré, agrandi le glorieux héritage. […] Cela dura longtemps, je crois ; mais j’en ignore les détails et la fin. […] Vous avez toujours cette fine et douce expression intelligente et ces beaux cheveux blonds de notre jeunesse retombant en arrière comme une cascatelle du génie ; mais une redingote d’un drap sombre râpée, et dont les pans battaient les talons des souliers à la Dupin, un chapeau aux ailes usées et battues, désavouaient toute prétention à l’élégance extérieure, et n’en montraient que dans l’esprit.
Hernani, ç'a été pour moi la fin de l’Assemblée législative.
Les trois vers de la fin sont délicieusement tournés.
Il le déchira dans ses Satires ; mais à la fin il rendit témoignage à ses talens : De tous les Auteurs que j’ai critiqués, écrivoit-il à Brossette son Commentateur, Boursault est, à mon sens, celui qui a le plus de mérite.
Linant sont très-médiocres, si l’on en excepte le Madrigal que voici, où l’on trouvera un éloge délicat & fin du château de Cirey, & de l’illustre Marquise du Châtelet qui l’habitoit alors : Un Voyageur qui ne mentoit jamais, Passe à Cirey, l’admire, le contemple ; Il croit pourtant que ce n’est qu’un Palais ; Mais voyant Emilie : Ah !
Ses pensées sont assez communément ingénieuses & fines, ses tableaux vifs & énergiques, sa morale saine & lumineuse.
me disait-elle un soir. — J’avais aperçu là-bas, répondis-je, une forme fine et blanche dans l’ombre, et je croyais que c’était vous ; mais ce n’était qu’un lis, un grand lis, que d’ici, à sa taille élancée et à sa blancheur dans le sombre de la verdure, on prendrait pour la robe d’une jeune fille. — Ah ! […] Un soir, à Shaurunpoor, sur la fin de novembre 1830, et par une belle nuit, comme il venait de se coucher et de s’endormir, après une journée d’études et de fatigue, le galop d’un cheval le réveilla. […] De Bombay, notre voyageur devait gagner le cap Comorin, en longeant la côte de Malabar, derrière les Ghates ; puis remonter au nord par le plateau de Mysore, passer, dans les Montagnes Bleues, tout l’été de 1833, et enfin retourner en Europe vers la fin de la même année. […] « Ma fin est douce et tranquille : si tu étais là, assis sur le bord de mon lit, avec notre père et Frédéric, j’aurais l’âme brisée, et ne verrais pas venir la mort avec cette résignation et cette sérénité. […] Le 7 décembre, il fut saisi de douleurs violentes qui annoncèrent sa fin.
Les uns sont trop fins, les autres trop académiques, ceux-ci ne sont pas assez épurés, d’autres sont d’une prolixité décourageante. […] Leur air de bonté n’est ordinairement qu’un piége ou qu’un orgueil plus fin & plus raisonné. […] J’aime cent fois mieux, puisqu’il faut m’expliquer, les Ouvrages du fils, remplis de vues fines, délicates & vraies, & d’appercevances neuves sur le cœur des femmes. […] Je sçais qu’il est fin, ingénieux, délicat ; & voilà pourquoi je souffre en le lisant ; il souille à mes yeux son esprit. […] Je ne dispute à personne un sentiment fin & délicat.
Il fut composé pour un enfant, un dauphin de France, donc à des fins éducatives, par un prélat. […] Ou plutôt ce sera encore comme à la fin de la période du roman de chevalerie. […] À la fin, il ne boira plus. […] C’est fin, consciencieux, décidé, d’un trait toujours parfaitement net — avec une partie de sécheresse. […] Ou plutôt le début est d’un grand roman, la fin est négligée, sacrifiée, par une espèce d’insouciance.
Fin du monde par la cessation de calorique. […] À la fin, vous êtes irritant, je vous assure. […] On doit avoir hâté sa fin en stimulant ce reste de vie, qui fut employé, des gens bien informés me l’ont dit, devinez à quoi ? […] C’était la fin. […] Cette taille fine et souple était pincée et serrée outre mesure dans une redingote brune à collet trop haut, comme on les portait à cette époque.
Il écrivait presque toujours pour des fins pratiques et prochaines. […] La recherche des sensations fines les condamne à être de médiocres reproducteurs des races futures. […] Elle était si jolie, si fine. […] Jules Girard nous doit la suite et la fin de ses études vraiment exquises sur Théocrite et sur Callimaque. […] La fin de tout élan, c’est éternellement la fatigue et la déception.
Jusqu’à la fin Balzac fut hanté par cet extraordinaire exemple. […] Des sourires tremblent sur des lèvres fines ou sensuelles. […] Bertrand nous donne une analyse très fine. […] Les autres ignoreront jusqu’à la fin ce caractère mystique de leur propre action. […] Il n’y avait pas de grande poésie française au début du siècle, et il n’y en avait plus à la fin.
Dovalle a eu ce bonheur, d’autant plus remarquable, d’autant plus étrange chez lui, qui devait finir d’une telle fin et interrompre si tôt sa chanson à peine commencée !
Peu d’œuvres possèdent à un plus haut degré une telle richesse de coloris, une plus fine pureté de lignes, une plus délicate originalité dans les idées.
À la prise de Cahors, qui fut tant disputée (1580), et qui ne dura pas moins de trois jours et trois nuits à mener à fin après qu’on eut pénétré dans la ville, le pillage fut en raison de la peine ; on ne s’y épargna pas : « Et en votre particulier, disent les secrétaires de Rosny, vous gagnâtes par le plus grand bonheur du monde une petite boîte de fer que nous croyons que vous avez encore, que vous baillâtes lors à l’un de nous quatre à porter, et l’ayant ouverte, trouvâtes quatre mille écus en or dedans. » À une première tentative de Henri IV sur Paris (1589), Rosny donne, avec MM. d’Aumont et de Châtillon, du côté du faubourg Saint-Germain, « où, ayant enclos entre deux troupes, dans une rue près la foire de Saint-Germain, plusieurs Parisiens, il en fut tué quatre cents en un monceau en moins de deux cents pas d’espace. […] Les serviteurs qui l’ont accompagné, dont est Rosny, le quittent et vont se promener huit ou dix ensemble « vers le plus couvert et le plus frais du bois, car c’était le temps des plus âpres chaleurs de la fin de juin ou commencement de juillet ». […] Rappelé trois jours après, le soir, il expose au roi que, depuis que les choses de la Ligue et de la rébellion tirent à leur fin, ce ne sont qu’entremetteurs et négociateurs de toutes sortes ; il y en a, pour l’heure, plus de cent qui se font de fête.
(Fin.) […] Il faut assembler par-delà nos deniers, les mettre et garder dedans nos coffres, en faire la meilleure provision que nous pourrons et la tenir secrète… Mais Henri IV sent qu’il peut encore employer Rosny à d’autres fins qu’à celle de financier et d’économe royal, quoique ce soit là son office principal et le plus essentiel s’il fallait choisir. […] Pour ces sièges « entrepris, comme on disait, à la racine des Alpes », il fait transporter, au temps voulu, pièces et munitions ; il étudie et saisit le côté faible des places, le point unique où le canon y peut mordre ; il pronostique le jour et l’heure de la prise ; il ne s’en fie qu’à ses yeux et se risque de sa personne, seul, dans des reconnaissances jusqu’au pied des bastions ennemis ; sur quoi il mérite que Henri IV lui écrive, à la fin de ce siège de Montmélian : Mon ami, autant que je loue votre zèle à mon service, autant je blâme votre inconsidération à vous jeter aux périls sans besoin.
On voudrait savoir, deviner ; c’est un curieux qui en éveille d’autres ; moraliste fin, piquant, satirique, on le cherche lui-même derrière ses descriptions ; exquis et délicat dans ses maximes, on voudrait saisir l’occasion où elles sont nées, et connaître la part de son cœur qui est entrée dans son expérience. […] [NdA] Il y a une question (car l’esprit d’examen s’étend à tout) : en quel état était réellement l’esprit du prince de Condé sur la fin de sa vie ? […] De nos jours, l’abbé Deguerry a été convaincu d’avoir ainsi exagéré la présence d’esprit de Chateaubriand approchant de sa fin ; il s’est vu obligé d’en convenir dans une lettre à moi-même adressée, lettre d’ailleurs violente, pleine d’emportement et de jactance, plus digne d’un prêtre que d’un chrétien.
Sauf le commencement et la fin qui sentent la coterie et le genre érotique de la Caserne (c’était le nom de leur maison de plaisance), il a fait un vrai voyage, et il ne s’est pas dit du moins qu’il imiterait Chapelle et Bachaumont. […] Cependant on ne trouva aucune trace d’incendie ; tout le monde attendit avec impatience la fin de la nuit. […] Chapelle, qui a si peu écrit et dont l’opinion avait une telle autorité sur les plus grands hommes de son temps, me représente assez bien une classe d’esprits peu nombreuse parce qu’elle est très distinguée : c’est celle des hommes d’un goût singulièrement fin, délicat, difficile, qui ont tout lu, qui savent toutes choses, et qui décrivent rien ou presque rien, parce que la volupté du repos est bien grande et que le sentiment très vif de la perfection décourage de produire.
Quelque jugement qu’on porte sur l’ensemble de ce travail, il le conçut à bonne fin et le commença avec un zèle extrême : L’entreprise est délicate, écrivait-il à un de ses amis de Paris, M. de Chénevières ; il s’agit d’avoir raison sur trente-deux pièces ; aussi je consulte l’Académie toutes les postes, et je soumets toujours mon opinion à la sienne. […] Ce qui avait pu ne paraître qu’inquiétude fébrile devint à la fin une sollicitude noble pour des intérêts généraux. […] Alphonse François, fort au-dessus par son esprit et par son goût de ce travail d’annotateur, a montré qu’il en était plus que capable dans des notes spirituelles et fines toutes les lois qu’il s’agissait de théâtre et de comédie.
Ce jeune homme, et très jeune homme au temps où il servait avec Vauvenargues, avait le trait caractéristique de sa famille : « Je lui trouve dans l’humeur quelque chose des Riquetti, qui n’est point conciliant. » Vauvenargues, qui jugeait ainsi le petit chevalier, essayait de lui insinuer un peu de douceur, de politesse de ton et de mœurs, de l’assouplir. « Quant au genre de persuasion que vous soufflez au chevalier, lui disait Mirabeau, vous ne réussirez pas, s’il est du même sang que nous ; votre système est d’arriver aux bonnes fins par la souplesse ; le mien est d’arriver au bien, droit devant moi, ou par la violence ; de fondre sur le mal décidé, de l’épouvanter, et enfin de m’éloigner de ce qui n’a la force d’être ni l’un ni l’autre. » Ce système à outrance et que Vauvenargues a décrit dans un de ses caractères intitulé Masis (évidemment d’après Mirabeau), est le contraire de sa science à lui, de sa tactique dans le maniement des esprits, qui va à les gagner par où ils y prêtent, et à en tirer le parti le meilleur : Où Masis a vu de mauvaises qualités, jamais il ne veut en reconnaître d’estimables ; ce mélange de faiblesse et de force, de grandeur et de petitesse, si naturel aux hommes, ne l’arrête pas ; il ne sait rien concilier, et l’humanité, cette belle vertu, qui pardonne tout parce qu’elle voit tout en grand, n’est pas la sienne… Je veux une humeur plus commode et plus traitable, un homme humain, qui ne prétendant point à être meilleur que les autres hommes, s’étonne et s’afflige de les trouver plus fous encore ou plus faibles que lui ; qui connaît leur malice, mais qui la souffre ; qui sait encore aimer un ami ingrat ou une maîtresse infidèle ; à qui, enfin, il en coûte moins de supporter les vices que de craindre ou de haïr ses semblables, et de troubler le repos du monde par d’injustes et inutiles sévérités. […] Il me tomba, en même temps, un Sénèque dans les mains, je ne sais par quel hasard ; puis des lettres de Brutus à Cicéron, dans le temps qu’il était en Grèce, après la mort de César : ces lettres sont si remplies de hauteur, d’élévation, de passion et de courage, qu’il m’était bien impossible de les lire de sang-froid ; je mêlais ces trois lectures, et j’en étais si ému, que je ne contenais plus ce qu’elles mettaient en moi ; j’étouffais, je quittais mes livres, et je sortais comme un homme en fureur, pour faire plusieurs fois le tour d’une assez longue terrasse (la terrasse du château de Vauvenargues), en courant de toute ma force, jusqu’à ce que la lassitude mît fin à la convulsion. […] Gilbert a indiqué d’une main fine et précise tous ces endroits.
Théophile Gautier (Suite et fin.) […] Delacroix, son voyage en Afrique, qui nous a valu tant de toiles charmantes et d’une fidélité si locale. — Oui, ce sont bien là les intérieurs garnis, à hauteur d’homme, de carreaux de faïence formant des mosaïques comme dans les salles de l’Alhambra, les fines nattes de jonc, les tapis de Kabylie, les piles de coussins et les belles femmes aux sourcils rejoints par le furmeh, aux paupières bleuies de kh’ol, aux joues blanches avivées d’une couche de fard, qui, nonchalamment accoudées, fument le narguilhé ou prennent le café que leur offre, dans une petite tasse à soucoupe de filigrane, une négresse au large rire blanc. » C’est sur cet admirable petit tableau que finissait le premier article57. […] Hook, de ce sentiment d’une poésie presque banale, a fait un tableau délicieux. » Jusqu’ici tout est bien ; mais écoutez la fin, qui est d’une mélancolique poésie : « Cependant l’enduit rouge des palais s’écaille comme le fard aux joues d’une courtisane ; la vase et les herbes marines envahissent les canaux déserts ; des linges sèchent aux fenêtres bouchées de planches, et le crabe monte sur les marches où Violante et la reine Cornaro58 posaient leur pantoufle d’or. » Et le feuilleton du Moniteur finit là-dessus.
Camille Rousset Victor-Amédée, duc de Savoie (suite et fin.) […] Il faut voir comme l’orateur, après avoir exalté toutes les vertus de la mère, y célèbre dans le jeune prince — « Le rayon divin qui brille avec tant d’éclat sur son visage et dans toute sa personne ; cet air noble, fin et délicat, cette vivacité ingénieuse qui n’a rien de rude, de léger ni d’emporté ; cette physionomie haute, sérieuse et rassise qu’on lui voit prendre dans les fonctions publiques, et qui donne un nouveau lustre aux grâces naïves de son âge ; enfin l’agrément inexprimable que le Ciel a répandu dans toutes ses actions, qui le rend le centre des cœurs aussi bien que des yeux dans les assemblées et dans les cérémonies, qui le distingue beaucoup plus que le rang qu’il y tient, et dans lequel on entrevoit toujours pour dernier charme un fond de bonté, de droiture, de discernement et de raison qui se découvre tous les jours de plus en plus dans tous ses sentiments et toutes ses inclinations. […] Mais on conçoit l’irritation secrète d’une nature fine et fière, ainsi humiliée à plaisir.
Puis, arrivant à une autre régence, au début d’un autre règne, on saurait à quoi s’en tenir également sur ces festins mystérieux des Bussy et de ses libres compagnons : ici la satire politique et personnelle, l’épigramme frondeuse se mêlaient très-probablement à des gaîtés plus fines qu’innocentes. […] Quand je vois, vers la fin du siècle, que tant de soupers charmants où la beauté, l’esprit, la poésie en personne (André Chénier en était), l’éloquence déjà elle-même et la politique à l’état d’utopie et de rêve, se cotisaient à l’envi pour payer leur écot, quand je vois que ces réunions d’élite n’ont eu pour annotateur qu’un Rétif de La Bretonne, j’en rougis pour les délicats convives ; un valet de chambre en eût mieux parlé. […] Pompéa elle-même ne compte pas rester, comme bien l’on pense ; mais elle fait plus, elle annonce qu’elle quitte Paris et qu’elle doit partir à la fin du mois pour Pétersbourg où elle est engagée, dit-elle, pour trois ans.
Marie-Antoinette (suite et fin.) […] Le 14 Juillet et les journées qui suivirent brisèrent la résistance de la Cour ; mais ce ne fut pas encore du premier coup : les imprudences qui devaient amener le mouvement d’octobre se renouvelèrent ; l’illusion de la reine dura jusqu’à la dernière heure, et vers la fin de septembre 1789, comme un de ses fidèles et dévoués serviteurs, le comte de La Marck, fort lié avec Mirabeau, faisait dire par une voie confidentielle qu’on n’eût pas à se défier de cette liaison, et qu’il avait pour objet de modérer le plus possible le grand tribun et de le préparer à être utile au roi quand on jugerait le moment venu, la reine répondit, après quelque politesse pour M. de La Marck : « Nous ne serons jamais assez malheureux, je pense, pour en être réduits à la pénible extrémité de recourir à Mirabeau. » II. […] Nous n’en sommes qu’à la fin du premier volume donné par M.
La colère d’Achille, qui est annoncée au début comme en devant faire le sujet, semble oubliée et mise de côté après le IIe livre ; elle n’est rappelée qu’à peine et comme par acquit de conscience dans les livres suivants ; elle ne se représente sérieusement à l’esprit que dans le courant du VIIIe et ne reparaît sous les yeux qu’au IXe, pour s’éclipser de nouveau dans le chant suivant, et elle ne reprend d’une manière ininterrompue qu’à partir du XIe livre jusqu’à la fin. […] L’Achilléide qui se marque et se suit à la trace dans le chant Ier, dans le VIIIe, le IXe, et à partir du XIe jusqu’à la fin, se prêtait difficilement à des épisodes ou rhapsodies séparées ; l’action s’y presse. […] Les fatales conséquences de la colère d’Achille ne paraissent pas avant la fin du VIIIe livre et ne se déclarent qu’au moment où les Troyens, favorisés de Jupiter, se saisissent décidément de la victoire.
On s’ennuie du beau reconnu de tous ; on veut du fin, de l’exquis, du neuf, quelque chose d’en deçà ou d’au-delà. […] Venise également, la Venise de la fin plus que tout, celle des Tiepolo et des Longhi ; les attire et les fascine ; l’une de leurs compositions les plus originales, dans le présent volume, est cet enterrement fantastique de Watteau imaginé par eux et placé en plein carnaval de Venise : c’est le triomphe de tous leurs goûts et de tous leurs caprices qu’ils ont mené avec une pompe folâtre dans cette suite de pages qu’il appartient au seul Théophile Gautier de bien analyser116, et qui à nous, simples littérateurs, nous donnent un peu le vertige. […] Ils sont bien des hommes de la fin du xviiie siècle en cela ; mais ils sont tout à fait des artistes du xixe par les touches successives du tableau et les nuances à l’infini : « Se trouver, en hiver, dans un endroit ami, entre des murs familiers, au milieu de choses habituées au toucher distrait de vos doigts, sur un fauteuil fait à votre corps, dans la lumière voilée de la lampe, près de la chaleur apaisée d’une cheminée qui a brûlé tout le jour, et causer là à l’heure où l’esprit échappe au travail et se sauve de la journée ; causer avec des personnes sympathiques, avec des hommes, des femmes souriant à ce que vous dites ; se livrer et se détendre ; écouter et répondre ; donner son attention aux autres ou la leur prendre ; les confesser ou se raconter ; toucher à tout ce qu’atteint la parole ; s’amuser du jour, juger le journal, remuer le passé comme si l’on tisonnait l’histoire ; faire jaillir, au frottement de la contradiction adoucie d’un : Mon cher, l’étincelle, la flamme, ou le rire des mots ; laisser gaminer un paradoxe, jouer sa raison, courir sa cervelle ; regarder se mêler ou se séparer, sous la discussion, le courant des natures et des tempéraments ; voir ses paroles passer sur l’expression des visages, et surprendre le nez en l’air d’une faiseuse de tapisserie ; sentir son pouls s’élever comme sous une petite fièvre et l’animation légère d’un bien-être capiteux ; s’échapper de soi, s’abandonner, se répandre dans ce qu’on a de spirituel, de convaincu, de tendre, de caressant ou d’indigné ; jouir de cette communication électrique qui fait passer votre idée dans les idées qui vous écoutent ; jouir des sympathies qui paraissent s’enlacer à vos paroles et pressent vos pensées comme avec la chaleur d’une poignée de main : s’épanouir dans cette expansion de tous et devant cette ouverture du fond de chacun ; goûter ce plaisir enivrant de la fusion et de la mêlée des âmes, dans la communion des esprits : la conversation, — c’est un des meilleurs bonheurs de la vie, le seul peut-être qui la fasse tout à fait oublier, qui suspende le temps et les heures de la nuit avec son charme pur et passionnant.
Ces fins de chapitres sont charmantes d’accent et comme harmonieuses, relevées d’une poésie toujours née du cœur. […] Mais l’âme, à la fin du chapitre, est du moins abondamment rafraîchie et satisfaite par ce baiser d’union que la reine Blanche, la mère de saint Louis, donne à sainte Élisabeth sur le front du jeune fils de celle-ci, qui lui était présenté. […] Sainte-Beuve s’était réfugié en Belgique, pour échapper à la simple menace des conséquences très-atténuées de ses doctrines actuelles. » Cette petite allusion à mon séjour en Belgique est une délicatesse de la part de M. de Montalembert, qui a pu savoir mieux que personne, puisqu’il m’a rendu alors un bon office, à quelle fin j’allais en Belgique.
Les poëtes de Louis XIII, en tant qu’ils se rattachaient au mouvement du xvie siècle, étaient une fin et non un commencement ; ils peuvent se considérer la plupart comme une postérité dégradée de Regnier. […] On est sûr, en le lisant, si l’affectation de l’étrange ne vous repousse pas d’abord, de trouver abondance d’esprit, de verve, des aperçus fins, des saillies heureuses, mille traits d’irrévérence et des bouffées d’impiété ; je mets le tout sur la même ligne, car se sont là autant d’éloges avec lui. […] L’historien de Louis XIII, dans le compte exact et fin qu’il nous rend des vicissitudes du poëte, n’a pas de peur plus grande que celle de paraître l’admirer ; sa parole discrète et correcte est comme armée à demi-mot d’une épigramme continuelle.
Ce serait bien incomplétement connaître Mme de Duras que de la juger seulement un esprit fin, une âme délicate et sensible, comme on le pourrait croire d’après son influence modératrice dans le monde et d’après une lecture courante des deux charmantes productions qu’elle a publiées. […] L’auteur de ces touchants récits aime à exprimer l’impossible et à y briser les cœurs qu’il préfère, les êtres chéris qu’il a formés : le ciel seulement s’ouvre à la fin pour verser quelque rosée qui rafraîchit. […] Ainsi se couronne une des vies les plus brillantes, les plus complètes, les plus décemment mélangées qu’on puisse imaginer, où concourent la Révolution et l’ancien régime, où la naissance, et l’esprit, et la générosité, forment un charme ; une vie de simplicité, de grand ton, de monde et d’ardeur sincère ; une vie passionnée et pure, avec une fin admirablement chrétienne, comme on en lit dans les histoires de femmes illustres au dix-septième siècle ; un harmonieux reflet des talents délicats, naturels, et des morts édifiantes de ce temps-là, mais avec un caractère nouveau qui tient aux orages de nos jours, et qui donne un prix singulier à tout l’ensemble.
Enfin, comme c’est par l’accroissement de leur propre puissance qu’ils cherchent le bien spirituel des âmes, il leur arrive, à leur insu, de s’attacher au moyen plus qu’à la fin et de ne pas paraître entièrement désintéressés. Au reste, ils sont doux, polis, aimables, fins, mesurés ; aussi étroits que possible dans leur doctrine, mais indulgents pour les personnes et accommodants dans la pratique. […] La diction est une lutte désespérée contre l’immensité des nefs ; elle ne peut guère se permettre les notes fines, pénétrantes ou voilées, les accents qui vont à l’âme.
La meilleure, la plus fine critique à faire sur les premiers et grands ouvrages littéraires de M. de Chateaubriand, se trouverait encore dans les Lettres et les Pensées de M. […] Joubert continua de vivre et de penser, mais avec moins de délices ; il s’entretenait souvent d’elle avec Mme de Vintimille, la meilleure amie qu’elle eût laissée ; mais rien ne se reforma de tel que la réunion de 1802, et, dès la fin de l’Empire, la politique et les affaires avaient relâché, sinon dissous, les relations des principaux amis. […] Joubert à mes jeunes gens pour dessert en quelque sorte, pour récréation, et pour petite débauche finale, fine débauche digne de Pythagore !
Daunou avait mérité le prix à Lyon dans le concours où, si la distribution s’était faite, Bonaparte n’aurait eu vraisemblablement que le second rang, et jusqu’à la fin il continua de juger, au point de vue littéraire, ce singulier concurrent comme un homme qui a eu le prix juge celui qui n’a eu que l’accessit. […] Mais, chez ces deux capitaines si polis, la ligne du récit est plus fine, ou du moins plus légère, plus élégante. […] » Il pratiqua cette maxime, même à Sainte-Hélène ; il continua jusqu’à la fin de vouloir vivre, et c’est à cette constance que nous devons, après le capitaine, d’avoir en lui l’historien.
Le ton des Lettres spirituelles de Fénelon est en général délicat, fin, délié, très agréable pour les esprits doux et féminins, mais un peu mou et entaché de quelque jargon de spiritualité quiétiste ; on y sent trop le voisinage de Mme Guyon. […] On y saisit, comme si l’on y était, les habitudes de penser et de sentir, et l’accent juste de cette fine nature. […] Et il entre dans le détail de l’accident : une roue de moulin qui se met tout à coup à tourner au bord d’un pont sans garde-fous, un des chevaux de côté qui s’effraie, qui se précipite, et le reste. — Jusqu’à la fin, malgré ses tristesses intérieures, et quoique son cœur fût resté toujours malade depuis la perte qu’il avait faite de son élève chéri, Fénelon savait sourire, et sans trop d’effort.
Nous arrivons au moment des grandes guerres littéraires qui ont rempli la fin du xviie siècle, et qui ont donné une célébrité équivoque au nom de Perrault. […] Il entend donc certaines parties du moins de la poésie ; mais ce qui en est le fond et la fin il ne l’entend pas. […] Il avait toujours fait grand cas de leur jugement, et il était d’avis que, dans les matières de goût, leur préférence est décisive : « On sait la justesse de leur discernement, pensait-il, pour les choses fines et délicates, la sensibilité qu’elles ont pour ce qui est clair, vif, naturel et de bon sens, et le dégoût subit qu’elles témoignent à l’abord de tout ce qui est obscur, languissant, contraint et embarrassé. » Dans la préface de L’Apologie, Perrault reprochait à Boileau, entre autres choses, que « les vers de sa satire étaient plus durs, plus secs, plus coupés par morceaux, plus enjambants les uns sur les autres, plus pleins de transpositions et de mauvaises césures que tous ceux qu’il avait faits jusqu’ici ».
En délicat observateur et fin comédien, il me donne la représentation des trois couches de la génération actuelle : les vieux paysans, dont il imite le parler sonore et vide, et composé de monosyllabes et d’adverbes qui ne concluent jamais ; les fils de ces paysans à la parole avocassière et belle-diseuse ; les petits-fils, la couche silencieuse, diplomatique, et souverainement destructive. […] Je propose de battre les marchands d’antiquités, de faire un petit dîner fin, et de ne revenir que le soir. […] » Enfin six heures et demie, nous nous rendons dans le grand hôtel, pour le dîner fin. « Quel poisson avez-vous ?
Je ne jetterai pas, à ce propos, de pierres dans votre jardin… de Nice, au risque d’écraser vos hortensias et d’émousser votre bêche d’acier fin. […] Du reste, Henry Murger semble l’avoir compris ; car, avant la fin même du volume, il est rentré dans son monde d’artistes par une petite nouvelle de vingt pages intitulée Biographie d’un inconnu qui… Je l’appellerais volontiers un chef-d’œuvre, si les camaraderies et les complaisances intéressées n’eussent fait de ce mot une ridicule banalité. — Croyez-moi, quand on prononce de tels actes de contrition, on mérite l’absolution la plus entière, eût-on sur la conscience les deux cents volumes de péchés littéraires de M. […] … Allons, une faute de français ici, — un détail écœurant à la fin de cette phrase… (Second soupir plein d’amertume.
D’ailleurs, en ce pays, on a si souvent la mort sous les yeux qu’on se familiarise avec l’idée d’une fin définitive. […] Sans doute le héros principal du conte — littérature de passe-temps — est l’homme courageux ; mais celui des fables — littérature d’enseignement pratique (de fait plus encore que d’intention) — est le personnage roublard qui, malgré son peu de moyens physiques, arrive à ses fins et triomphe constamment de la force brutale. […] Je les signale à ceux que le folklore indigène intéresse et y renverrai dans les notes et éclaircissements placés à la fin de chacun de mes contes quand il y aura lieu à comparaison.