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1382. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Cette année, je ne me sens pas aussi bien que l’année dernière ; quelquefois je te désire avec une certaine frayeur, et je reste des heures entières à penser à Wolfgang (prénom de Goethe), quand il était enfant et qu’il se roulait à mes pieds ; puis, comme il savait si bien jouer avec son frère Jacques, et lui raconter des histoires ! […] Au moment où il perdit sa mère, Bettina lui écrivait, en faisant allusion à cette disposition froide et ennemie de la douleur, qu’on lui attribue : « On prétend que tu te détournes de ce qui est triste et irréparable : ne te détourne pas de l’image de ta mère mourante ; sache combien elle fut aimante et sage à son dernier moment, et combien l’élément poétique prédominait en elle. » Par ce dernier trait, elle montre bien qu’elle sait l’endroit par où il faut le pénétrer. […] Le cri ardent de Bettina tire de lui cette réflexion paisible : « En mettant ta dernière lettre avec les autres, je trouve qu’elle clôt une intéressante époque (1807-1810).

1383. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

On sait que la faiblesse de Louis XIV, obsédée par celle de Mme de Maintenon, cette nourrice plus que mère du duc du Maine, alla vers la fin jusqu’à égaler en tout les bâtards aux princes du sang légitimes, à les déclarer en définitive habiles à succéder au trône, et sa dernière volonté, si elle avait été suivie, ménageait au duc du Maine le rôle le plus influent dans la future Régence. […] C’est une âme prédestinée ; elle aimera la comédie jusqu’au dernier moment, et quand elle sera malade, je vous conseille de lui administrer quelque belle pièce au lieu de l’extrême-onction. […] Il semblait que Mme du Maine ne pouvait se passer de cette duchesse, qui était devenue l’intendante de ses plaisirs, le Malezieu des dernières années.

1384. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Son père avait passé sa vie dans les intendances, dans les ambassades, et il était, en dernier lieu, chancelier de Gaston, frère de Louis XIII. […] C’est bien lui qui, lorsqu’il eut terminé son Histoire de l’Église, en onze volumes in-4º, se prit à dire pour dernier mot : « Grâce à Dieu, mon Histoire est faite, je vais me mettre à l’apprendre. » De ses nombreux écrits que je ne songe même pas à énumérer, il n’en est qu’un seul qui mérite aujourd’hui d’être relu : ce sont ses Mémoires. […] Puisque nous sommes en un jour de récréation, ne nous montrons pas trop sévère ; Choisy a des titres à l’indulgence : il fut plus frivole et léger que corrompu : il resta naturel au milieu de ses bizarreries les plus étranges ; il eut, à un certain jour, des sentiments sincères de piété qu’il tâcha de nourrir ; il fit tout, dans ses trente dernières années, pour devenir sérieux et grave, il ne put jamais s’empêcher d’être amusant et aimable.

1385. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

25 J’ai dit une autre fois comment avaient fini les derniers salons du xviie  siècle, celui de Mme de La Sablière, celui de Ninon. […] Mais, trente ans environ après sa fondation, lorsqu’une jeune et hardie littérature se fut produite sous Louis XIV, que les Boileau et les Racine, les Molière et les La Fontaine eurent véritablement régénéré les lettres françaises et la poésie, l’Académie se trouva un peu arriérée et surannée, et elle resta telle, plus ou moins, durant les trente-cinq dernières années du siècle. […] Il dit quelque part d’elle assez ingénument, en parlant de sa dernière maladie : « Elle tomba malade ; elle avait quatre-vingt-six ans ; la peur me prit, j’allai la voir pour la faire confesser.

1386. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Pourtant plusieurs des qualités essentielles à former un caractère d’homme, la modération, l’équilibre, un juste temps d’arrêt, un retour sage, la mémoire du passé, lui firent faute, et ses onze ou douze dernières années accusèrent cette impossibilité de mûrir qui est l’infirmité de quelques organisations vives. […] » Le maître de la maison se leva brusquement, et tout le monde avec lui… Il faut tout lire de cette Prophétie, jusqu’au dernier mot où Cazotte se prédit à lui-même sa fin et en style plus poétique et figuré. […] [NdA] La Harpe, dans les dernières années, faisait ses lectures, non plus au Lycée ou Athénée, mais à l’Hôtel de Bonneuil, rue de Provence, près la rue du Mont-Blanc. — Il logeait, à la fin, au Cloître Notre-Dame : c’est là que l’allaient voir Chateaubriand, Fontanes, Guéneau de Mussy. — M. 

1387. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

J’avais plus d’une fois songé à faire entrer Volney dans ces études, où j’aime à passer en revue les hommes distingués qui appartiennent à la fois au siècle dernier et au commencement du nôtre : un travail d’un jeune et judicieux écrivain, Μ.  […] Après bien des tourbillons affreux et des tempêtes, le ciel tout d’un coup se rassérène ; la seizième et dernière soirée que passent les voyageurs en ce haut lieu est d’une beauté ravissante : « Il semblait que toutes ces hautes sommités voulussent que nous ne les quittassions pas sans regrets. » L’horizon en tout sens se colore, les cimes supérieures se nuancent, ainsi que les neiges qui les séparent : Tout l’horizon de l’Italie paraissait bordé d’une large ceinture, et la pleine lune vint s’élever au-dessus de cette ceinture avec la majesté d’une reine, et teinte du plus beau vermillon. […] Une note de Volney, qui se lit page 102 de la première édition des Ruines et qui n’a pas été reproduite dans les éditions dernières, donne quelques détails à ce sujet, et laisse voir l’esprit de système en même temps que le fonds d’âcreté de l’auteur.

1388. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Mais ce qui a donné à ce livre, qui n’est aujourd’hui qu’ennuyeux, sa réputation et son attrait auprès de quelques esprits, ce sont les derniers chapitres où, dans une assemblée générale des peuples, s’agite et se plaide contradictoirement la cause des diverses croyances religieuses. […] Je parlerai peu de ses derniers travaux, consacrés presque uniquement à l’ancienne chronologie, et à une méthode de simplification pour l’étude des langues orientales. […] Ses dernières années paraissent avoir été assez heureuses.

1389. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Au dernier acte, un très saisissant effet : ce lit de la chambre du Grand-Hôtel, entouré de la musique sautillante d’un bal, et d’où, en la solitude de la chambre, sort d’un corps qu’on ne voit pas, la demande agonisante : À boire ! […] Paris me fait l’effet aujourd’hui de ces Babylones de l’antiquité, dans les dernières années de leur existence. […] Il était en vacance, à la fin de sa dernière année de médecine.

1390. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

Aussi, pour Guyau, la métaphysique même est une expansion de la vie, et de la vie sociale : c’est la sociabilité s’étendant au cosmos, remontant aux lois suprêmes du monde, descendant à ses derniers éléments, allant des causes aux fins et des fins aux causes, du présent au passé, du passé à l’avenir, du temps et de l’espace à ce qui engendre le temps même et l’espace ; en un mot, c’est l’effort suprême de la vie individuelle pour saisir le secret de la vie universelle et pour s’identifier avec le tout par l’idée même du tout. […] Un dernier danger auquel l’art est exposé par son évolution vers le réalisme, c’est ce que Guyau appelle le trivialisme. […] Le sentiment, avec son caractère communicatif et vraiment social, deviendra l’homme même, sa plus haute et dernière expression ; quant à son individualité propre, elle comptera pour peu de chose.

1391. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Charlemagne, né dans un temps où lire, écrire et balbutier de mauvais latin n’était pas un mérite commun, fonda notre pauvre université ; il la fonda gothique, elle est restée gothique telle qu’il l’a fondée ; et malgré ses vices monstrueux, contre lesquels les hommes instruits de ces deux derniers siècles n’ont cessé de réclamer et qui subsistent toujours, on lui doit la naissance de tout ce qui s’est fait de bon depuis son origine jusqu’à présent. […] Procéder de la chose facile à la chose difficile ; aller depuis le premier pas jusqu’au dernier, de ce qui est le plus utile à ce qui l’est moins, de ce qui est nécessaire à tous à ce qui ne l’est qu’à quelques-uns ; épargner le temps et la fatigue, ou proportionner l’enseignement à l’âge et les leçons à la capacité moyenne des esprits. […] Ces trois dernières facultés ayant pour objet des sciences et des professions particulières, c’est dans la première, la faculté des arts, que se trouve compris l’ensemble des études applicables à la généralité de ceux qui étudient.

1392. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Pour se faire une idée de cette foule qui occupe le côté gauche du tableau, imaginez vue par le dos, accroupie sur les dernières marches, une femme en admiration les deux bras tendus vers le saint. […] On dit que ces deux dernières figures sont trop petites pour le saint, et surtout pour celles qui sont debout à côté d’elles ; cela se peut. […] En peinture, en sculpture, en littérature, la pureté du stile, la correction et l’harmonie sont les dernières choses qu’on obtient.

1393. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Et c’est si bien cela, que Chasles se soucie fort peu de déshonorer Galilée, qu’il appelle à chaque page de son livre un menteur, un épicurien et un lâche, parce que ce malheureux savant, faible comme tant d’hommes enivrés de l’orgueil d’une découverte, chancela jusqu’à sa dernière heure entre cet orgueil et sa foi. […] Dans ce livre-ci, expression dernière d’un homme qui se sentait peut-être à la veille de mourir, c’est comme dans la fameuse épigramme où la Mort pousse devant elle un homme qui, toute sa vie, s’est moqué de la vie : Allez, marchons ! […] sont d’avoir trop aimé… non pas les femmes, mais les sommets, comme de Laprade, « n’ayant pas — dit-il — l’habileté de son ami Sainte-Beuve, qui se met d’abord dans les vallées pour bondir sur les sommets ensuite (sic) » ; sauteur cauteleux que ce Sainte-Beuve, dont Chasles (fantaisie dernière !)

1394. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Nous l’avons dit, le jour qu’il écrivait le dernier vers de ce recueil, morbidement beau, qu’il appela Joseph Delorme, ce ne fut pas son dernier mot. […] Ainsi dans le sonnet : Sous les derniers soleils de l’automne avancée, où je reconnais le Joseph Delorme à l’ardeur physique des derniers vers, à ces fermentations d’un matérialisme que l’Imagination colore… Mais en ces pièces nouvelles, ce qui rappelle et ressuscite, pour une minute, l’ancien Joseph Delorme est fort rare, dans cette proportion du moins.

1395. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

Les victoires de ce genre ont paru, ces temps derniers, augmenter en nombre. […] A Paris, troisième et dernière étape. […] Quelques convulsions dernières le secouent furieusement avant que le grand air de la liberté ne vienne le frapper au visage ; parvenu au bord de la vie, il a peur de se jeter dans ses eaux

1396. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Ceux que nous allons citer ici sont empruntés aux journaux et aux livres français des deux dernières années2. […] Sans doute, la disposition d’âme actuelle remue les peuples jusque dans leurs dernières profondeurs et éveille même dans l’homme le plus obscur, le plus rudimentaire, un étrange sentiment de roulis et de jactation. […] On a, dans les vingt dernières années, découvert et dénommé un certain nombre de nouvelles maladies nerveuses60. […] Au-dessous, les flux et reflux du jour et de la nuit rident le vide avec la flamme et l’obscurité jusque dans les dernières profondeurs, là où notre terre passe comme une mite fantasque. […] Or, ce sont les jésuites qui, dans ces dernières années, se sont appliqués à inculquer leur propre manière de penser à la jeunesse dorée de France à eux confiée.

1397. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Ces dernières lignes contiennent en réalité toute la théorie parnassienne tant de fois moquée. […] Il conserve l’honneur démarquer une date heureuse dans l’histoire poétique de ces dernières années. […] Supposons qu’aux dernières élections par exemple, les médaillons de MM.  […] J’ai lu dans un des derniers livres de M.  […] Vois les pâles reflets des bois qui vont jaunir ; Savoure leur tristesse et leurs senteurs dernières, Les dernières senteurs de l’été disparu ; — Et le son de la cloche au milieu des chaumières !

1398. (1925) Proses datées

Mêlé de très près au mouvement artistique, littéraire et musical de ces trente dernières années, M.  […] J’entends encore sa voix, un peu basse et comme mystérieuse et confidentielle… Ce fut notre dernier entretien. […] Vigny, Leconte de Lisle et Baudelaire, sont, en effet, les trois grands poètes pessimistes du dernier siècle. […] Mais si bien que fussent achalandées ces dernières, les belles sigisbéennes, qui n’étaient point toutes vertueuses, trouvaient à qui parler, soit par elles-mêmes, soit par quelque bouche officieuse. […] Dames et courtisanes y rivalisaient, ces dernières, d’ailleurs, considérées.

1399. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Mais mise en lumière des qualités et reconnaissance des défauts ne sont pas des résultats derniers. Le résultat dernier, pour la critique classique, c’est de former et d’épurer le goût, de définir, à la fois par élimination et par caractéristique, la perfection. […] Mais c’est rarement de façon absolue et en dernier ressort qu’on peut établir l’erreur du génie, affirmer que Rembrandt ici ou là a fait à tort état de la lumière. […] Mais le flottement et le vague des dernières lignes semble nous faire sentir dans Fromentin une certaine difficulté à sympathiser complètement avec la hardiesse oratoire de Rubens. […] Un dernier retour de faiblesse ou de pitié le lui arracha.

1400. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Fléchier, sa vie durant et presque jusqu’à son dernier jour, est resté l’homme de son éducation première, l’élève de Balzac et de Voiture, l’orateur selon le cœur des précieuses. […] Je pourrais aisément multiplier les exemples : je me contenterai d’un dernier que j’emprunte au sermon Sur l’enfant prodigue, et que l’on peut considérer comme le modèle de ses énumérations historiques. […] Un dernier fait au surplus semble bien prouver que le parlement agissait dans la plénitude indiscutable de sa compétence. […] — On parle de votre dernier ouvrage, et l’on dit que c’est un autre qui l’a fait. […] Un grand chagrin, dont ses habiles éditeurs n’ont pu jusqu’ici retrouver le motif, semblerait avoir assombri ses dernières années.

1401. (1896) Études et portraits littéraires

Venons maintenant à l’œuvre proprement historique qui a épuisé son dernier effort. […] Nos pères du siècle dernier entouraient volontiers leur autorité de ce prestige redouté. […] En décembre dernier, l’Académie dépouillait trente-sept mémoires dont il était le sujet. […] Car ces feuilles, dernières parues, furent les premières écrites. […] Et s’il n’est pas descendu aux derniers bas-fonds, il s’est arrêté tout au bord.

1402. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Un dernier effort, une dernière tentative. […] Les derniers lacustres connaissaient le bronzé ; nous ne nous occupons ici que des premiers. […] La véritable dernière pensée du créateur dans l’ordre animal, c’est l’oiseau. […] En dernier lieu, je suis monté chez un client, rue Mazagran, et j’ai reçu de l’argent. […] Le sage trouve moyen de vivre pleinement sa vie et d’en jouir jusqu’aux dernières lueurs.

1403. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

À la fin de sa vie, dans ses dernières œuvres, il a essayé d’inaugurer une autre forme ; mais la gêne qu’il y a eue donne à ces belles œuvres quelque chose d’obscur, de mal défini. […] Au paquet de musique, il joignit un exemplaire de son dernier livre. […] Mozart a chanté ses derniers lieder. […] Cet esprit mène la toute dernière guerre de réaction contre l’esprit de lumière qui, du siècle dernier, a soufflé sur celui-ci, comme aussi contre la pensée ultra-nationale de la rêverie subversive française et contre la sécheresse anglo-américaine au regard de la transformation de l’État et de la société. […] Les derniers mots que m’ait adressés Wagner sont inscrits sur un bel exemplaire de Parsifal : “À mon cher Friedrich » Nietzsche.

1404. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

En ces dernières années, M.  […] … (Les Dernières colonnes de l’Église.) […] Dans dernières pages de la Ville (seconde version), M.  […] S’il y avait des manuscrits des dernières années d’Arthur Rimbaud, M.  […] Ces deux ou trois cents dernières pages font figure de simple épilogue.

1405. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XX » pp. 84-86

Quinet et Michelet viennent de réunir en un volume et de publier leurs dernières leçons sous ce titre Des Jésuites.

1406. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chateaubriand, François René de (1768-1848) »

. — Aventures du dernier des Abencérages (dans les Œuvres complètes de 1826-1831)

1407. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cladel, Léon (1834-1892) »

L’aumône d’un dernier verre d’absinthe.

1408. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guérin, Maurice de (1810-1839) »

Son ambition n’est pas tant de la décrire que de la comprendre, et les derniers versets du Centaure révèlent assez le tourment d’une ardente imagination qui ne se contente pas des mots et des images, mais qui interroge avec ferveur les mystères de la création.

1409. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 162-165

La Morale, la Méthaphysique, l'Histoire, la Tragédie, n'ont point effrayé sa plume, ou, pour mieux dire, il a traité tous ces genres avec les derniers excès du mauvais goût.

1410. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — I »

Il reste maintenant à fournir une dernière explication sur la définition que l’on a donnée du pouvoir bovaryque de l’esprit.

1411. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Réponse à une lettre de M. Grimm » pp. 205-206

La raison, je vais vous la dire, c’est que je n’ai rien apperçu dans ses derniers ouvrages d’important à reprendre.

1412. (1912) L’art de lire « Chapitre I. Lire lentement »

Lire lentement Pour apprendre à lire, il faut d’abord lire très lentement et ensuite il faut lire très lentement et, toujours, jusqu’au dernier livre qui aura l’honneur d’être lu par vous, il faudra lire très lentement.

1413. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Si j’ai offensé Halévy dans mon dernier cahier, je lui en fais, par les présentes, réparation. […] J’y pensais encore, je pensais justement à vous à mon dernier voyage à Orléans, pour la Foire du Mail. […] Partant de Jésus, qu’il a, il remonte le fil jusqu’au dernier terme, au premier, jusqu’au premier auteur, jusqu’au premier père. […] Poussée jusqu’au dernier détail. […] Nos amis, je sens que nos amis n’hésiteraient pas à aller jusqu’à se porter aux dernières extrémités.

1414. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Ne vous plairait-il pas que l’année nouvelle fût pareille à quelqu’une de ces dernières années ? […] Nietzsche a écrit ses derniers livres à Sils-Maria, dans l’Engadine. […] Il faut un vide entre la terre et la mer, un désert entre les derniers arbres et les premières vagues. […] Les Nymphéas de sa dernière exposition semblent avoir été transplantés presque avec patience. […] Opinion de certains philosophes rapportée par Aristote, Derniers Analytiques, I, ch. 3.

1415. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Mais ceux de Clermont paraissent avoir été les plus autorisés (pour parler avec Fléchier) qui se soient jamais tenus, même en aucun temps précédent, et du moins ils sont les derniers qui nous représentent avec éclat toute la solennité et l’étendue de pouvoir inhérentes à cette institution. […] Il y a une historiette, entre autres, celle du curé de Saint-Babel, qui avait surtout choqué : « On l’accusait dans le monde, dit Fléchier en parlant de ce curé condamné à mort pour ses méfaits, d’avoir instruit ses paroissiennes d’une manière toute nouvelle ; de leur avoir inspiré quelque autre amour que celui de Dieu, et de leur avoir fait des exhortations particulières, bien différentes des prônes qu’il leur faisait en public. » Et continuant sur le même ton, il raconte comment ce curé, un jour qu’il était appelé près d’une mourante pour les derniers sacrements, avait négligé la maîtresse pour la servante : « Il ne se soucia plus du salut de sa maîtresse, dans le dessein qu’il eut contre l’honneur de la servante… Au lieu d’écouter la confession de l’une, il faisait sa déclaration à l’autre ; et bien loin d’exhorter la malade à bien mourir, il sollicitait celle qui se portait bien à mal vivre ; et la prenant par la main et par le menton : — Quelle peine ! […] Il assista celui-ci à ses derniers moments, et l’exhorta à la mort, de même qu’il l’avait consolé et soutenu de ses entretiens affectueux, il y avait dix-huit ans, dans la première solitude de son veuvage : c’était dans les deux cas la même religieuse amitié, mais empreinte à la fin d’un caractère de plus et de l’imposante gravité du ministère. […] (Voir dans les Derniers Portraits, pages 414.) — Pourquoi les ecclésiastiques vertueux et instruits manquent-ils donc si souvent de goût ?

1416. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Cela fait, presque tout est fait ; car il n’y a plus qu’à mener l’auditeur pas à pas, de gradin en gradin, jusqu’aux dernières conséquences  « Madame la maréchale aura-t-elle la bonté de se souvenir de sa définition   Je m’en souviendrai : vous appelez cela une définition   Oui  C’est donc de la philosophie   Excellente  Et j’ai fait de la philosophie   Comme on fait de la prose, sans y penser. » — Le reste n’est qu’une affaire de raisonnement, c’est-à-dire de conduite, de bon ordre dans les questions, de progrès dans l’analyse. […] En voici un autre, celui du tempérament gai, de l’improvisateur bouffon, de l’homme qui reste jeune, enfant et même gamin jusqu’à son dernier jour, et « fait des gambades sur son tombeau ». […] Candide, dernier chapitre : « Quand on ne disputait pas, l’ennui était si excessif que la vieille osa un jour lui dire : Je voudrais bien savoir lequel est le pire, ou d’être violée cent fois par des pirates nègres, d’avoir une fesse coupée, de passer par les baguettes chez les Bulgares, d’être fouetté et pendu dans un autodafé, d’être disséqué, de ramer aux galères, d’éprouver enfin toutes les misères par lesquelles nous avons passé, ou bien de rester ici à ne rien faire   C’est une grande question, dit Candide. » 472. […] Voyez notamment son livre intitulé Rousseau juge de Jean-Jacques, son affaire avec Hume, et les derniers livres des Confessions.

1417. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Ceci est le premier pas en histoire ; on l’a fait en Europe à la renaissance de l’imagination, à la fin du siècle dernier, avec Lessing, Walter Scott ; un peu plus tard en France avec Chateaubriand, Augustin Thierry, M.  […] Cette divination précise et prouvée des sentiments évanouis a, de nos jours, renouvelé l’histoire ; on l’ignorait presque entièrement au siècle dernier ; on se représentait les hommes de toute race et de tout siècle comme à peu près semblables, le Grec, le barbare, l’Indou, l’homme de la Renaissance et l’homme du dix-huitième siècle comme coulés dans le même moule, et cela d’après une certaine conception abstraite, qui servait pour tout le genre humain. […] Quelques-uns, comme les Romains et les Anglais, s’arrêtent aux premiers échelons ; d’autres, comme les Indous et les Allemands, montent jusqu’aux derniers. —  Si maintenant, après avoir considéré le passage de la représentation à l’idée, on regardait le passage de la représentation à la résolution, on y trouverait des différences élémentaires de la même importance et du même ordre, selon que l’impression est vive, comme dans les climats du midi, ou terne, comme dans les climats du nord, selon qu’elle aboutit à l’action dès le premier instant, comme chez les barbares, ou tardivement, comme chez les peuples civilisés, selon qu’elle est capable ou non d’accroissement, d’inégalité, de persistance et d’attaches. […] Que si vous regardez maintenant non plus un court moment comme tout à l’heure, mais quelqu’un de ces larges développements qui embrassent un ou plusieurs siècles, comme le moyen âge ou notre dernière époque classique, la conclusion sera pareille.

1418. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

Les derniers sons de la cloche d’argent des ermites résonnaient encore, comme une gaieté des anges, à travers les branches du châtaignier ; le soleil d’automne éblouissait dans les feuilles jaunes ; les châtaignes, presque mûres, tombaient une à une, avec les feuilles d’or, sur l’herbe court tondue par les brebis ; on entendait la cascade pleuvoir allègrement dans le bassin, et les merles siffler de joie en se frôlant les ailes et en se rappelant dans les lauriers. […] Livrons les dernières grappes aux oiseaux, ces dernières feuilles aux chèvres, ces derniers sarments à notre foyer d’hiver ; morte elle nous servira encore tant qu’elle pourra, et nous bénirons encore ses dernières pousses.

1419. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

criaient-ils en s’éloignant, dernière portée d’un nid de brigands ! […] tu t’es tué toi-même en frappant notre sergent : vie pour vie, sang pour sang ; ce sera ton premier et dernier crime. […] Nous n’avions plus ni raves, ni maïs, ni goutte de vin, plus rien que les salsifis sauvages, les chicorées amères et l’oseille acide, qui poussaient çà et là dans les lagunes humides aux creux des hautes montagnes ; il ne restait plus un seul baïoque de notre dernière récolte de soie, depuis que les mûriers donnaient leurs feuilles au fermier du sbire ; et puis comment sortirais-je pour aller à la messe, le dimanche, aux Camaldules, si le pauvre Zampogna, que j’entendais respirer en haletant, venait à ne pas réchapper de son coup de feu ? […] Un dernier rayon de la lune, à travers les feuilles mortes de la vigne, éclairait ces mornes adieux ; les bras se détachaient pour se resserrer encore.

1420. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 65-128

Mes yeux se voilaient, mes tempes battaient, des gouttes de sueur froide suintaient de mon front ; quand je fus à une enjambée ou deux de la lucarne ferrée, au fond de laquelle j’allais apercevoir celui qu’ils appelaient le meurtrier, mes jambes refusèrent tout à fait de faire un dernier pas, mes mains froides s’ouvrirent d’elles-mêmes, le trousseau de clefs d’un côté, la cruche pleine d’eau de l’autre, tombèrent à la fois sur les dalles, et je tombai moi-même contre la muraille, entre le trousseau sonore et la cruche d’eau cassée. […] cette zampogne que j’ai entendue la nuit dernière du haut du ciel et qui s’est approchée tout à l’heure, comme une mémoire et une espérance, de ma lucarne ? […] CCVI Je vis qu’avec ce pieux mensonge de me sauver avec lui, j’en ferais ce que je voudrais au dernier moment. […] et que Dieu et ses anges te bénissent, murmura tout bas Hyeronimo ; mais souviens-toi qu’entre la liberté sans toi et la mort avec toi, je n’hésiterai pas une heure, fût-elle ma dernière heure !

1421. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Voilà comment, tandis que de plus en plus les rois se feront bourgeois, elle s’étalera dans les dernières grandes cours provinciales, notamment chez ces ducs de Bourgogne, où elle sera, plus que nulle part ailleurs, extravagante de vanité, d’insolence, de faste, et désolante d’intime et essentielle grossièreté. […] Le triste produit du temps, ce sont les Enfances Garin de Monglane, dernier terme de l’extravagance et de la platitude où puisse atteindre la pure chanson de geste, coulée dans le moule traditionnel. […] Le seigneur qui a sa « librairie » et ses lecteurs, le bourgeois, dernier client du jongleur, veulent qu’on exprime leurs passions, leurs opinions ; le présent les possède, et que l’œuvre soit vieille ou neuve, ils n’en ont cure, pourvu qu’ils y retrouvent le présent. […] Dans ses dernières années, il complète son ouvrage, et écrit son 4e livre.

1422. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Les dernières années du xve  siècle, les premières du xvie , voient paraître au moins quatre grands Arts de rhétorique 141, où sont méticuleusement exposés tous les mystères et tous les effets des rimes batelées, brisées, enchaînées, équivoquées, à double queue, des rondeaux simples, jumeaux, doubles, virelais simples et doubles, fatras simples et doubles, des ballades communes, balladantes, fratrisées, et autres telles épiceries, comme dit Du Bellay. Avec les grands rhétoriqueurs, l’art du moyen âge fait ses dernières et plus démonstratives preuves d’impuissance. […] Près d’un siècle s’est écoulé entre rétablissement, de l’imprimerie143 dans le royaume et le triomphe de la Pléiade : si les derniers héritiers de l’ancienne littérature nationale avaient mis ce temps à profit, ni le xvie siècle, ni le xviie , ni le xviiie n’auraient ignoré le moyen âge. L’ignorance et l’incurie de Boileau et de Voltaire ne sont pas imputables à l’humanisme ; elles n’ont fait que suivre nécessairement l’ignorance et l’incurie moins pardonnables du dernier âge scolastique et féodal.

1423. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Guizot, Cousin, tracassés, écartés par le pouvoir qu’ils inquiétaient, Villemain, plus paisible et moins redouté, se trouvèrent réunis dans les derniers temps de la Restauration (1828-30), développant, chacun en sa chaire et dans sa spécialité, la diversité de leurs tempéraments. […] Didon709, dominicain, qui a donné en ces dernières années d’éclatants exemples de hardiesse oratoire et de foi soumise. […] Séché, les Derniers Jansénistes. […] Il redevint président du conseil et ministre des affaires étrangères en 1850 (mars à octobre) ; il passa les huit dernières années du règne dans l’opposition.

1424. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Ce fut peut-être sa dernière apparition dans le monde nocturne de bruit et de flambeaux où elle avait brûlé sa vie. […] La pécheresse retournera à l’infamie, la repentie redeviendra courtisane, son cœur se suicide dans sa poitrine, sa dernière larme est tombée. […] Ce moyen c’est une rentrée éclatante dans la haute prostitution ; c’est une rechute bruyante dans le vice ; c’est une dernière vente de son corps, affichée par les diamants dont elle est couverte, au plus offrant des entreteneurs ! […] Certes, les détails poignants ne manquent pas à cette fin de la courtisane : le souffle froid de la misère passant à traders les rideaux de son lit funèbre, le papier timbré de l’huissier glissé dans son cercueil entr’ouvert, la vieille lorette pareille au fossoyeur qui vole les bagues aux doigts d’un cadavre, venant escroquer ses derniers louis à cette moribonde.

1425. (1772) Éloge de Racine pp. -

Il en fut parmi nous le premier modèle, et le porta au dernier degré de perfection. […] Ainsi le talent et la vertu troublèrent sa vie et en avancèrent les derniers momens. […] Il s’occupait de l’éducation de ses enfans en homme qui connaît ses devoirs et qui les aime ; et avec quel plaisir on voit dans ses lettres l’auteur de Phèdre et d’ Athalie descendre aux derniers détails de la sollicitude paternelle ! […] N’en croyez pas surtout ces esprits impérieux et exaltés qui trouvent la littérature du dernier siècle timide et pusillanime ; qui, sous prétexte de nous délivrer de ces utiles entraves qui ne donnent que plus de ressort aux talens et plus de mérite aux beaux arts, ne songent qu’à se délivrer eux-mêmes des règles du bon sens qui les importunent.

1426. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Ampère, dans une de ses ingénieuses et judicieuses leçons du Collége de France, remarquait qu’en France, chez les quatre principaux lyriques des trois derniers siècles, chez Ronsard, Malherbe, Jean-Baptiste Rousseau et Le Brun, il y avait une faculté de chant, ou du moins une faculté de sonner avec éclat de la trompette pindarique, indépendamment même d’une certaine nature de sensibilité, d’une certaine conviction habituelle et antérieure de l’âme. […] Les douze ou treize pièces amoureuses, élégiaques, qui forment le milieu du recueil dans sa partie la plus vraie et la plus sincère, sont suivies de deux ou trois autres, et surtout d’une dernière, intitulée Date Lilia, qui a pour but, en quelque sorte, de couronner le volume et de le protéger.

1427. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Mais Simiane, une dernière fois, a triomphé des désirs de gloire masqués en projets généreux. […] « Les hautes montagnes, a-t-on dit, consternent aisément celui qui habite au pied, ou du moins elles le modèrent et le calment ; elles mettent l’homme à la raison. » Simiane reste dans la raison, ainsi que dans le bonheur ; lorsque Rousseau, déjà célèbre, les visite encore, il emporte de leur dernier embrassement une de ces fraîches et à la fois solennelles images, qui, en présence de Thérèse et de tant d’illusions flétries, sauvaient l’idéal dans son cœur.

1428. (1858) Cours familier de littérature. V « Préambule de l’année 1858. À mes lecteurs » pp. 5-29

Nous croyons devoir donner ici à nos lecteurs la bagatelle poétique ci-jointe ; nous l’écrivîmes dans une heure de loisir dérobée à l’étude pendant ces dernières matinées d’automne. […] Je crois te voir encore, À l’heure où sur Paris montait la rouge aurore, Quand ma lampe jetait sa dernière lueur, Et qu’un bain de ma veille étanchait la sueur ; Tu t’asseyais tranquille au bord de ma baignoire, Le front pâle et pourtant illuminé d’histoire ; Tu me parlais de Rome un Tacite à la main, Des victoires d’hier, des dangers de demain, Des citoyens tremblants, de l’aube prête à naître, Des excès, des dégoûts et de la soif d’un maître, Du défilé terrible à passer sans clarté, Pont sur le feu qui mène au ciel de Liberté !

1429. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

La lutte fut d’autant plus âpre, que les passions fanatiques furent aigries, enflammées, utilisées par les intérêts et les égoïsmes : la noblesse y prit l’occasion de jouer une dernière et sérieuse partie contre la royauté envahissante, et, sous les noms de protestants ou de catholiques, abrita des rancunes et des ambitions féodales. […] De Ruble, Soc. de l’Hist. de France 5 vol. in-8, 1864 : édition seule correcte et complète ; les deux derniers volumes contiennent les Lettres de Monluc. — A consulter : Monluc, par Ch.

1430. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Je l’ai demandé aux articles de ses dernières années où il a semé parfois des souvenirs de ses années d’épreuves et de formation. […] Dans les articles rapides de ses dernières années, il s’est laissé aller à causer, à se souvenir ; il s’est mis à l’aise, laissant jouer son esprit et sa sensibilité, suivant les images de sa vie et de la vie qui s’évoquaient en lui.

1431. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

En dépit des critiques à l’ancienne mode, qui, de théorie ou de pratique, nient la possibilité d’une étude scientifique, c’est-à-dire exacte et patiente, de la littérature, il est incontestable qu’en ces vingt ou trente dernières années, même pour les quatre siècles modernes, qui sont comme le champ de bataille de tous les dogmatismes ou la foire de toutes les fantaisies, la masse de la connaissance solide s’est considérablement accrue : et cela dans deux directions. […] Mais il faut n’avoir guère suivi le mouvement des études littéraires dans ces dernières années, pour ne pas remarquer que le champ des disputes se resserre, que le domaine de la science faite, de la connaissance incontestée, va s’étendant et laisse ainsi moins de liberté, à moins qu’ils ne s’échappent par l’ignorance, aux jeux des dilettantes et aux partis-pris des fanatiques, si bien qu’on peut sans chimère prévoir un jour où, s’entendant sur les définitions, le contenu, le sens des œuvres, on ne disputera plus que de leur bonté et de leur malice, c’est-à-dire des qualificatifs sentimentaux.

1432. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

On a varié les moyens, enfin Michelson a poussé la précision jusqu’à ses dernières limites ; rien n’y a fait. […] Ainsi se trouvent compensées les dernières petites différences.

1433. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

La petite fête battait son plein, quand un dernier visiteur fit son apparition. […] On avait, par un dernier scrupule et pour ménager les susceptibilités maladives du poète, pris la précaution de déguiser son nom sous le pseudonyme d’Humilis.

1434. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Cela me prit les deux derniers mois de 1848 et les quatre ou cinq premiers mois de 1849. […] L’objet de la connaissance est un immense développement dont les sciences cosmologiques nous donnent les premiers anneaux perceptibles, dont l’histoire proprement dite nous montre les derniers aboutissants.

1435. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Il ne semble pas que dès lors il ait fait la connaissance de la famille de Béthanie qui lui apporta, au milieu des épreuves de ses derniers mois, tant de consolations. […] Deux pèlerinages sont clairement indiqués (Jean, II, 13, et V, 1), sans parler du dernier voyage (VII, 10), après lequel Jésus ne retourna plus en Galilée.

1436. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

Il ne faut pas oublier que les lois de l’esprit peuvent être des lois dérivées des lois de la vie animale, et que par conséquent elles peuvent dépendre en dernière analyse des conditions physiques... […] Cependant il est impossible de concevoir le temps et l’espace autrement que comme infinis, et il est impossible de les dériver de l’expérience : ce sont des conceptions nécessaires de l’esprit. — Le psychologue à posteriori, de son côté, voit bien que nous ne pouvons penser le temps et l’espace autrement que comme infinis ; mais il ne considère pas cela comme un fait dernier.

1437. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

Une des grandes erreurs du dernier régime a été de croire qu’on ne dirige pas l’opinion, l’esprit littéraire, et de laisser tout courir au hasard de ce côté. […] Aujourd’hui la dispersion, disons-nous, la confusion est arrivée à son dernier terme.

1438. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

L’auteur ne croit pas devoir achever cette note préliminaire sans entretenir les lecteurs d’un dernier scrupule qui lui est survenu. […] Dans la Légende du beau Pécopin (paragraphe XII, dernières lignes) au lieu de : une porte de métal, il faut lire : une porte de métail.

1439. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Si l’on considère un instant dans son ensemble le mouvement poétique de ces vingt-cinq dernières années, on est frappé par le nombre considérable de discussions qui ont été provoquées par des questions de pure forme, et même, la plupart du temps, exclusivement prosodiques. […] Sully Prudhomme qui, certes, ne peut être suspecté de révolutionnisme en prosodie, que nous empruntons notre dernier argument.

1440. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Tout le monde est d’accord, le drame romantique est sans pouvoir sur le public et ses derniers bourreaux, à quelques exceptions près, ne savent même plus l’art des beaux vers inutiles. […] L’une de ses dernières et non des moindres manifestations a été la série de spectacles donnée par le théâtre de l’Œuvre.

1441. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Mais, pour la troisième et dernière fois, où était la littérature ? […] * *  * Une dernière question : Où s’arrêtera votre Décentralisation littéraire ?

1442. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

Un troisième article, publié par lui dans le Mercure 30, vise plus particulièrement notre dernier livre : le Travail du style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains. […] Ce que nous soutenons, ce que nous répétons dans notre dernier livre peut ainsi se résumer ; « Il est matériellement démontré que tous les grands écrivains ont travaillé ; il faut donc travailler comme tous les grands écrivains, car pourquoi serions-nous plus difficiles, et de quel droit nous croirions-nous plus de talent ? 

1443. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

II Vers la fin de 1854, au milieu des préoccupations inquiètes de l’Europe, à peine rassise des coups terribles que lui avaient portés les révolutions, on apprit qu’un Français venait d’être fusillé, comme un pirate, par le gouvernement mexicain, et que ce Français, ce jeune homme, qu’on appelait au Mexique le vainqueur d’Hermosillo, du nom de sa première bataille, gagnée avec deux cent cinquante hommes contre une armée et contre une ville, avait été jusqu’au dernier moment l’honneur de la France et avait donné d’elle la grande idée qu’elle n’a pas cessé de donner au monde quand, se détournant de ses misères intérieures, elle s’est retournée vers les autres nations et leur a montré un bout d’épée. […] Mes dernières heures ne devaient être que calmes, et, grâce à cet excellent prêtre, je vois qu’elles vont être douces.

1444. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Theiner n’a pas ignoré qu’il prenait, de gaîté de cœur, comme historien et comme juge, sa part volontaire dans cette abolition effrayante, car les derniers mots n’en sont peut-être pas dits. […] En abolissant les jésuites, et surtout à la date de leur abolition, on ne frappait donc pas la religion et le Saint-Siège précisément là où la philosophie guidait la main pour plus mortellement blesser, mais on frappait la société même et on abolissait sa dernière espérance.

1445. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Après nous avoir donné récemment les Filles du régent, cette Critique historique vient de les faire suivre des Six Filles de Louis XV, et nécessairement parmi ces dernières, plus ou moins insultées, elle a dû toucher surtout à celle-là qui, elle ! […] Mais Soury, ce docteur Tant pis qui pense Tant mieux, la déclare manifestement rachitique : « Madame dernière, — dit-il, — celle-là même — ajoute-t-il avec une ironie pleine de colère — dont la catholicité attend la béatification, c’était un être débile, chétif, manifestement rachitique.

1446. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Comment n’a-t-on pas craint d’étaler sous la vitrine d’un libraire ce cœur, tiède de ses derniers battements, comme, nous autres hommes, nous y étalons nos cerveaux ? […] Mais ce n’est pas à dire pour cela que ces dernières lettres soient une imitation des premières.

1447. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Nous sommes arrivés au bout ; nous avons dit notre dernier mot ; nous ne méritons plus d’être à la tête du mouvement social. […] Elles savent le plaisir qu’elles me font en me communiquant les dernières créations de leur argot. […] Sa dernière chanson exprime la même idée. […] « Vous rappelez-vous le médaillon dédié à Paul Verlaine dans son dernier volume ? […] Je pourrais écrire l’histoire anecdotique du mouvement littéraire de ces dernières années et j’aurais à relever des mots épiques.

1448. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Du Jardin de Bérénice à ses derniers volumes de guerre, nous avons eu bien des avatars de Barrès. […] Victor-Hugo, le grand emancipateur du vers français, a posé les dernières limites des libertés qu’on peut se permettre. […] Victor-Hugo, le grand emancipateur du vers français, a posé les dernières limites des libertés qu’on peut se permettre. […] Jusqu’à sa dernière heure, Moréas fut préoccupé par le sort de cette Iphigénie qui devait, selon lui, couronner sa carrière littéraire. […] Je ne connais pas le morceau, mais il est signalé dans votre dernier ouvrage.‌

1449. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

On peut signaler même dans les dernières années un réveil puissant en faveur des littératures germaniques. […] Une grande idée, celle de l’Enseignement international, proclamée aux derniers congrès de Berlin et de Gand par M.  […] Qu’on me permette de traduire quelques pages extraites de l’avant dernier volume de son autobiographie, intitulé : Leidensjahre (années de souffrance). […] Rolla est un Don Juan à la française, jeune homme qui s’est ruiné dans la débauche et qui veut se tuer dans une dernière nuit de plaisir. […] N’avais-tu pas crié ton dernier anathème, Et, quand tu tressaillis au bruit des chants sacrés, N’avais-tu pas frappé, dans ton dernier blasphème, Ton front sexagénaire à tes murs délabrés ?

1450. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Dernier réconfort des cavaliers, la charge longtemps promise, accordée enfin. […] Sa confiance, aux dernières lignes de son œuvre mâle et valeureuse, n’a point faibli. […] Or, en ces dernières années, pareillement, divers lettrés ont protesté avec beaucoup de zèle contre l’érudition forcenée. […] Il dit : « L’esprit qui a organisé le travail des trente ou quarante dernières années a été analysé par M.  […] Le personnage principal de l’Empire, dans les dernières années, c’est le Parlement.

1451. (1923) Nouvelles études et autres figures

Nous pouvons égrener sur le chapelet de leurs dénominations les fastes des trois cents dernières années de notre histoire, des cent trente dernières surtout, puisqu’un moins d’un siècle elles ont pris treize noms différents. […] Shelley et son amie ont une dernière conversation, — 13 mai, Claire s’en va. […] un dernier livre ! […] C’est dans les derniers jours d’un mois de novembre que s’est dénouée la crise tragique entre elle et lui. […] C’était une dernière expérience que l’on tentait, car on songeait à la supprimer.

1452. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IX » pp. 33-36

Mademoiselle Rachel a été un grand fait ; son avénement a été un de ces temps dont je vous parlais dans ma dernière chronique ; en effet, las de tous ces efforts prétentieux, pesants, ou de ces licences immorales, on s’est rejeté au classique pur, interprété par cette jeune et charmante actrice.

1453. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIX » pp. 227-230

Mais il est modéré, il est poli, il est judicieux dans une certaine portée ; c’est un dernier et faible écho de ce qu’aurait été la voix de l’ancien clergé français dans cette querelle.

1454. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIII » pp. 244-246

Nous y reviendrons peut-être, mais nous l’indiquons du moins comme dernière pièce du procès.

1455. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « a propos de casanova de seingalt  » pp. 510-511

Mais en fait, d’après la loi de l’infirmité et de la lâcheté humaine, dans le manque d’éducation forte et de croyance régnante, ce sont les instincts naturels qui décident en dernier ressort et qui font l’homme.

1456. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Ackermann, Louise (1813-1890) »

Caro Au moins dans la forme d’un sentiment, sinon d’une doctrine, cette philosophie du désespoir a troublé, dans ces dernières années, plus d’une âme qui a cru se reconnaître dans l’accent amer, hautain, d’un poète de grand talent, l’auteur des Poésies philosophiques .

1457. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fontainas, André (1865-1948) »

Fontainas j’aime le prestigieux technicien, le poète visionnaire, et un autre qui serait mélancolique un peu comme le cor dont les dernières notes s’étouffent.

1458. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haraucourt, Edmond (1857-1941) »

Et je crois bien que son Âme nue est aussi l’une des œuvres poétiques les plus remarquables de ces dernières années.

1459. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 364-367

La plupart, avec un esprit peu élevé, un cœur froid & stérile, une imagination pauvre & dénuée de vigueur, ont besoin d’entasser incident sur incident, d’avoir recours aux épisodes, de prodiguer les sentences, de multiplier les coups de Théatre, pour parvenir jusqu’au dernier acte ; encore finissent-ils le plus souvent par ennuyer le Spectateur, qui ne tolere le commencement, que dans l’espérance d’une fin plus heureuse, M. de Morand avoit assez de talent pour se dispenser de ces pitoyables ressources.

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