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1360. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Ce brave officier, l’honneur et le scrupule même, ne se pardonnait pas ce retard, qui aurait pu être cependant aussi profitable que nuisible en donnant à Grouchy le temps d’arriver, mais qui, de fait, devint funeste ; et tandis que d’autres cherchaient à s’excuser de ce dont ils étaient réellement coupables, il s’accusait, lui, de ce dont il était innocent. […] Pour ceux qui cherchaient à y lire, le visage de Napoléon, en cet instant difficile, ne paraissait respirer que la confiance.

1361. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Le public va chercher au théâtre français actuel une suite d’odes bien pompeuses, et d’ailleurs exprimant avec force des sentiments généreux. […] Il est impossible que vous ne conveniez pas que l’illusion que l’on va chercher au théâtre n’est pas une illusion parfaite.

1362. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Souvent cette analyse sera le développement même que vous cherchez : et par le seul fait que vous aurez substitué le concret, le phénomène ou l’individu, à l’abstrait, à la loi ou au genre, vous aurez touché votre but, vous aurez peint, prouvé, ému. […] On ne doit en user que lorsque l’effet que l’on cherche en est la conséquence immédiate et nécessaire : sinon, c’est de la vaine rhétorique.

1363. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

À part quelques cas exceptionnels, on ne cherche guère à suggérer des sons ou des groupements de mots, mais des idées et des images, laissant au lecteur le soin de les nommer en sa langue. […] Ils ne sont pas seulement à l’usage du philosophe ou du savant, qui, n’exprimant que de pures idées, ne cherchent à évoquer aussi que des séries d’idées pures.

1364. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Mais il ne faut jamais perdre de vue deux choses : l’une, que celui-là sera un mauvais maître de littérature qui ne travaillera point surtout à développer chez les élèves le goût de la littérature, l’inclination à y chercher toute leur vie un énergique stimulant de la pensée en même temps qu’un délicat délassement de l’application technique ; c’est là qu’il nous faut viser, et non à les fournir de réponses pour un jour d’examen ; l’autre, que personne ne saura donner à son enseignement cette efficacité, si, avant d’être un savant, on n’est soi-même un amateur, si l’on n’a commencé par se cultiver soi-même par cette littérature dont on doit faire un instrument de culture pour les autres, si enfin, tout ce qu’on a fait de recherches ou ramassé de savoir sur les œuvres littéraires, on ne l’a fait ou ramassé pour se mettre en état d’y plus comprendre, et d’y plus jouir en comprenant. […] Dans l’observation de l’ordre chronologique, j’ai cherché le moyen d’éviter ces chapitres-tiroirs où l’on déverse tout le résidu d’un siècle, ces défilés de noms, d’œuvres et de talents incompatibles auxquels on est ordinairement condamné, lorsqu’on a étudié les genres fixes et définis.

1365. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Collier583, le Spectateur d’Addison encouragent le goût de moralisation par lequel l’esprit laïque cherche à compenser le vide que laisse l’abolition de l’influence chrétienne. […] Mais ici encore, je crois, la pensée de nos philosophes a été chercher eu Angleterre plutôt des soutiens, des exemples, des vérifications que des principes et l’impulsion initiale : c’est chez nous et de nous surtout que les inventions particulières par lesquelles les Anglais avaient mis leurs intérêts intellectuels et matériels, privés et nationaux, dans les meilleures conditions qu’ils pouvaient, ont assuré la diffusion.

1366. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

……… Dans le recueillement des longs soirs parfumés, A l’heure où, scintillant comme un pleur sous des voiles, La tristesse des nuits monte aux yeux des étoiles… Je crois bien que, si l’on cherchait où est décidément l’originalité de M.  […] III Mais il est intéressant de chercher comment le poète raffiné des Renaissances a pu écrire tant d’histoires faites pour divertir Panurge, et comment des ouvrages si absolument différents sont partis de la même main.

1367. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

On chercherait vainement une proposition théologique dans l’Évangile Toutes les professions de foi sont des travestissements de l’idée de Jésus, à peu près comme la scolastique du moyen âge, en proclamant Aristote le maître unique d’une science achevée, faussait la pensée d’Aristote. […] Le second, dans son obscurité profonde, eut un avantage que Jésus ne chercha pas.

1368. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Il se félicitait encore d’être protégé contre ses propres faiblesses de malheureux à qui il faut des joies quelles qu’elles soient ; contre les faiblesses de son cœur affamé qui cherchait partout, même dans le ruisseau, l’indispensable pain d’amour. […] Et c’est peut-être ici que je vais trouver le plaisir cherché avec une ardeur sincère et une méritoire persévérance.

1369. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

Ne cherche pas une autre vierge, mais accepte celle que les dieux t’envoient. » La cavale, couronnée de guirlandes, fut aussitôt conduite sur le tombeau des filles de Scédasos, et joyeusement sacrifiée, aux applaudissements de l’armée. […] Atrée le fait chercher par tous les pays de l’Hellade, mais Thyeste erre, comme Caïn « agité et fugitif sur la terre » ; il échappe à tous les yeux et il déroute tous les pas.

1370. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

C’est là un genre de religion qui s’est trop affaibli dans les âmes comme les autres religions, et dont le défaut se traduit dans la pratique en un seul fait trop évident : parmi ceux qui écrivent, combien en est-il qui cherchent à faire de leur mieux aujourd’hui ? […] Lorsque, la première fois, le brillant écrivain abordait ces portions d’étude si compliquées et parfois si sombres, il n’avait connu que les grâces de la vie, et il n’en avait recueilli que les applaudissements faciles : « Lecteur profane, disait-il, je cherchais dans ces bibliothèques théologiques les mœurs et le génie des peuples… » Pour bien apprécier le génie des Ambroise et des Augustin durant ces âges extrêmes de la calamité et de l’agonie humaine, il fallait avoir fait un pas de plus, et y revenir avec la conscience qu’on n’a été soi-même étranger à rien de l’homme.

1371. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

Ainsi, — pourvu néanmoins qu’on ne cherche pas dans des pays et dans des faits qui appartiennent à l’histoire, ces impressions surnaturelles, ces grossissements chimériques que l’œil des visionnaires prête aux faits purement mythologiques ; en admettant le conte et la légende, mais en conservant le fond de réalité humaine qui manque aux gigantesques machines de la fable antique, — il y a aujourd’hui en Europe un lieu qui, toute proportion gardée, est pour nous, au point de vue poétique, ce qu’était la Thessalie pour Eschyle, c’est-à-dire un champ de bataille mémorable et prodigieux. […] Chaque jour cette foule sympathique et intelligente qui accourt si volontiers au glorieux théâtre de Corneille et de Molière, vient chercher dans cet ouvrage, non ce que l’auteur y a mis, mais ce qu’il a du moins tenté d’y mettre.

1372. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

En vain elle cherchait le moyen de rétablir l’équilibre européen si involontairement rompu. […] Calino chercha tellement à comprendre, qu’il ne put jamais se rendormir.

1373. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Laujon, y est venu prendre séance le jeudi 7 novembre 1811, et a prononcé le discours qui suit :   Messieurs, Cette imposante solennité porte dans mon âme un trouble dont je cherche en vain à me défendre ; glorieux de vos suffrages, étonné de mon bonheur, j’éprouve l’embarras d’un disciple qui s’assied pour la première fois parmi ses maîtres. […] Sous le siècle de Molière, la bourgeoisie cherche à s’élever ; sous le siècle de Voltaire, c’est la noblesse qui aspire à descendre ; l’un a fait de M. 

1374. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Au reste, ces articles transitoires, ces stipulations de circonstance, n’ôtent rien à l’importance de l’acte en lui-même ; il est ce qu’il doit être, l’expression de la force même des choses, et il deviendra bientôt le point de départ de toutes les institutions dans lesquelles l’Europe va chercher le repos. […] Mais ne cherchons point ici l’analogie que d’autres ont cru trouver : les rapports qui peuvent exister entre les temps où s’établit le christianisme, et les temps où nous vivons, ne sont que des rapports d’apparences grossières : nous aurons plus d’une fois occasion de remarquer les différences réelles et intimes.

1375. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Les lois, qui furent traditionnelles avant d’être écrites ; les préceptes religieux ou moraux, les connaissances primitives, sources des traditions ; les formes de l’intelligence humaine, l’intuition des vérités nécessaires, la faculté de pénétrer l’essence des êtres et des choses, pour imposer les noms, l’insufflation divine pour imprimer mouvement à la sensation et à la pensée : c’est dans tout cela que j’avais cherché les éléments de la parole ; c’est cet ensemble que j’avais signalé comme étant la révélation du langage. […] Il faut donc chercher la gradation intellectuelle de l’homme dans l’espèce humaine ; cette gradation s’est manifestée dès l’origine : j’apporterai en preuve le système contenu dans la langue latine, où j’ai trouvé, ainsi qu’on le verra, le dogme enveloppé et simultané de la déchéance et de la réhabilitation ; ce dogme est le véritable lieu de l’infini pour l’espèce humaine.

1376. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

ce qui me surprendre l’avoue, n’est pas qu’on répète, millionnième écho, la gloire d’Horace, mais c’est qu’on l’explique, et, comme l’honnête Rigault, par exemple, qu’on cherche à la justifier. […] Vraiment, on cherche ce qu’il avait, cet homme dont on fait un tel poète.

1377. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Au nom seul, à l’idée seule de Platon, les miettes de ce beau génie grec qu’il avait dans l’esprit s’agitent, se rejoignent, deviennent sonores et se mettent à vibrer comme des disques d’or sur la peau frémissante d’un tambour qu’on aurait frappé, et l’on entend comme une répercussion de cette harmonie que Platon répand de lui-même comme d’une lyre qui a le son en elle… Comme Platon, Joubert n’a jamais cherché que des formes et des idées, et on peut dire de lui ce qu’il disait de Platon : « Platon a en lui plus de lumière que d’objets, plus de forme que de matière. […] Il ne cherchait que le plaisir d’achever sa pensée pour le plaisir d’achever sa pensée.

1378. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Partout, sur ce sol fragmenté par des institutions diverses, vous chercheriez en vain la famille, la famille comme nous la comprenons et qui est l’âme de la vie moderne. […] Qui prendrait Saint-Simon, Fourier, Owen, Cabet, Blanc, et chercherait les parentés d’idées qui existent dans leurs systèmes avec les idées des anciens législateurs de la Grèce, s’émerveillerait de ce qu’il y trouverait d’analogue ou d’entièrement semblable.

1379. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Esprit différent, horizon changé, vues nouvelles, c’était ce grand ouvrage qu’il fallait reprendre dans sa distribution harmonieuse ; cette histoire qui, partant des faits, cherche au moins à s’élever à des considérations supérieures ; qui conclut mal, mais qui conclut ! […] Là où n’est plus le tombeau, ne cherchez pas le centre de la vie politique !

1380. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Ce Blaze est blasé… C’est un grand dégoûté de l’Histoire, qui la sait comme les grands dégoûtés de la vie savent la vie, — et qui cherche à se ragoûter d’elle en l’interprétant à sa manière… « Je crois à l’Histoire, mais je n’y étais pas », a dit un autre dandy avec une profondeur légère, et voilà le scepticisme qui a engendré la théorie de Blaze de Bury, lequel ne l’a inventée que parce qu’il « n’était pas » à l’histoire. […] Et encore ma comparaison n’en dit pas assez, car le bronze mal venu et le marbre mal taillé ne sont plus de l’art, et il faut recommencer l’œuvre manquée, chercher et atteindre une forme plus savante ou plus idéale ; tandis que l’historien sans talent, sans valeur par lui-même, n’empêche pas l’Histoire qu’il a mal écrite d’être encore de l’Histoire.

1381. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Si donc on recherche avidement, et avec raison, tout ce qui peut nous donner une idée vraie de la spontanéité d’un homme de génie, si on tient à le voir dans le négligé pour surprendre en lui le secret de sa source, il n’y a rien de pareil à chercher ici. […] Mais je cherche des jugements qui vont à fond et des idées qui me disent que je suis devant le dieu Gœthe, puisque c’est ainsi qu’on l’appelle.

1382. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Mais il est, dans l’Histoire, de ces voix que les cris de la passion, du préjugé ou de l’ignorance ont couvertes, et qu’il faut aller chercher sous tous ces cris, pour les faire distinctes. […] des historiens, même parmi les ennemis de l’Église, avaient cherché le vrai sous le faux dans cette question de la personnalité des Borgia ; et voici qu’il se trouve que, grâce à la glace historique du comte de Gobineau, qui réfléchit si exactement et si lucidement les choses, la question embrouillée reçoit du jour.

1383. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Je l’ai dit plus haut : à ce triste moment du siècle, Brucker, cet esprit ardent, ce Don Juan intellectuel, qui avait cherché dans toutes les idées de son temps, comme l’autre Don Juan dans toutes les femmes du sien, un infini qui n’y était pas davantage, avait tué raide l’auteur en lui. […] Père lui-même, père chrétien, il savait l’auguste grandeur de cette première des magistratures. — Qu’on me permette une anecdote : Un jour, en 1848, il était allé, sous les balles, chercher un de ses fils aux barricades, et il avait fait rentrer devant lui à la maison ce jeune homme, qui y rentra tête basse et le fusil fumant encore entre ses mains.

1384. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Les poètes que Lamartine a inspirés, — car tout grand poète fait semence de poètes, — les Élisées qui ramassent le manteau du prophète et qui cherchent à s’entortiller dans ses plis d’azur et de lumière, ceux, enfin, que j’appelle les lamartiniens, — comme, par exemple, le poète d’Armelle, — ont contre eux maintenant le goût public, qu’ils ont eu pour eux si longtemps. […] Je n’ai pas voulu déchirer cet opulent et soyeux tissu pour y chercher quelques légers défauts, quelques fils manqués ou rompus dans sa trame.

1385. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

On aurait pu écrire : « Collationné par le bonhomme Job », et on l’aurait cru… Jamais l’admiration au regard enflammé et à l’enthousiasme aux grandes ailes, n’a mis plus de lunettes et n’est devenue plus cul-de-plomb pour chercher et voir de près les infiniment petits d’un ensemble assez beau pour les faire oublier. […] André Chénier, qui chercha si longtemps une inspiration dans les littératures anciennes dont le charme — car elles ont un charme, ces Syrenes ! 

1386. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Excepté des curieux de bibliothèque, cherchant partout des détails de mœurs et d’Histoire, on ne lisait plus guères le Baron de Fœneste et la Conversion de Sancy, ni non plus les Tragiques, le principal ouvrage de d’Aubigné pourtant, le seul qui puisse justifier la gloire posthume qu’en ce moment on cherche à lui faire. […] Seulement, il faut avoir le courage d’aller le chercher sous la croûte de sa fumée… il faut tirer la strophe et la stance du fatras (disons-le !

1387. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Gandon a beau faire et chercher des effets d’écrivain, Jean Gigon n’est pas gai, il n’est pas léger, il n’est pas spirituel. […] Si Jean Gigon avait été pieux, la religion aurait mis de son auréole autour de cette tête tondue en brosse, selon l’ordonnance ; elle aurait mis de son rayon d’espoir dans ce mâle regard rectangulaire qui n’a peut-être jamais, sous la visière de son képi, cherché là-haut ce « je ne sais quoi » qui prend pitié du pauvre soldat, comme il prend pitié « du pauvre sauvage » !

1388. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

On peut lui chercher des analogues, une parenté, une filiation intellectuelle ; et, comme tous les génies qui ne tombent pas du ciel, il en a une, mais il transfigure sa race en lui. […] Dans le morcellement universel il cherchait son unité propre et butinait partout pour composer l’œuvre originale dont la conception ne le quitta jamais.

1389. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Gustave Flaubert dans sa Madame Bovary, mais il a une légèreté plus navrante encore… Cherchez un cri, un monosyllabe, un geste, un pli de bouche arraché par le dégoût au conteur, dans toute cette affreuse histoire d’une femme affreuse, vous ne le trouverez pas ! […] Elle en souffre dans son orgueil, dans ses ambitions, dans toutes ses cupidités, et elle cherche avec l’aide du diable, c’est-à-dire d’une sœur à elle, dont elle a fait sa femme de chambre, le moyen de légitimer son bâtard.

1390. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

III Telle est donc, en la cherchant bien, — car il faut la chercher, — la personnalité du talent de M.  […] Mérimée arrive, sans sourciller, aux résultats quelconques, immoraux ou criminels, de la passion, mais vous en chercheriez en vain dans ses œuvres les cris, les bouillonnements et les larmes.

1391. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Nous n’avons pas besoin d’en chercher davantage. […] Il cherche avec nous quelle est la meilleure façon de vivre, et il nous expose quel est son propre rêve. […] Nous avons renoncé à chercher le dernier mot des choses, puisque aussi bien ce mot doit nous échapper toujours. […] Depuis, tous ceux qui l’ont approché ont subi, sans chercher à s’en défendre, la séduction de sa personne. […] Nous avons cherché dans l’angoisse et dans la douleur.

1392. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Il cherchait le personnage sympathique. […] Or, chacune cherche des instruments à servir sa colère et sa vengeance. […] On ne se cherche pas, mais c’est miracle comme on se trouve. […] Rocafort a bien fait d’aller la chercher là, et de nous la montrer de près, en ses premiers établissements. […] Rappelez-vous qu’il cherche toujours le but moral de l’art, et que, pour lui, l’art est une leçon.

1393. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Les seconds, au contraire, s’attaquent aux problèmes en eux-mêmes et cherchent à les résoudre directement. […] Il cherche avec angoisse la fontaine d’émotions pieuses qui jadis s’épanchait du ciel dans son cœur. […] Que d’impressions cherchées et notées qui se résument dans quelque métaphore évocatrice ! […] Les jeunes générations commencent-elles à les chercher ? […] Comme la conversation languissait, M. de Brème chercha à me faire parler.

1394. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVI » pp. 183-185

Les chefs-d’œuvre du xviie  siècle deviennent déjà assez anciens pour que la critique s’y applique, et non plus à la manière de La Harpe pour y chercher des modèles et des exemples à proposer aux continuateurs ou imitateurs, mais d’une méthode plus érudite et scientifique, pour y étudier la langue, le vocabulaire, le texte, relever les altérations que ces textes ont déjà subies depuis près de deux siècles qu’on les réimprime, pour y noter les variantes que les auteurs eux-mêmes avaient apportées dans les éditions premières.

1395. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIII » pp. 291-293

Villemain, qui malheureusement n’avait pas toujours une volonté égale à ses lumières ; mais ce que nous n’avons jamais contesté ni méconnu, c’est qu’il est le plus grand littérateur proprement dit du temps ; c’est que s’il fallait chercher une définition précise de ce que c’est que talent, il ne faudrait pas le demander à un autre que lui ; c’est que, enfin, comme professeur en ces belles années 1826-1830, il a donné à la jeunesse et au public lettré les plus nobles fêtes de l’intelligence qui, dans ce genre de critique et d’histoire littéraire, aient jamais honoré une époque et un pays.

1396. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

Maxime du Camp, avec moins de fini, se rattache par le côté de Théophile Gautier à l’école de Victor Hugo ; il aime et cultive la description pour elle-même, il la cherche ; un de ses premiers soins a été de visiter cet Orient que le maître n’avait chanté que de loin et sur la foi du rêve… Il y a de beaux vers, surtout des poussées éloquentes.

1397. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fuster, Charles (1866-1929) »

Charles Fuster, qui est poète, a cherché et trouvé prétexte à des élans poétiques, conduisant son roman un peu à la façon des livrets d’opéras où l’auteur a pour principal souci de créer ce qu’on appelle des situations musicales à son collaborateur.

1398. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Magre, Maurice (1877-1941) »

« J’ai mis dans ce livre, dit-il, ma foi à la vie, à la bonté des hommes… Puisse-t-il aller à tous ceux qui cherchent comme moi les routes de l’existence future.

1399. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

Et c’est dans toutes ces manières personnelles de concevoir et d’exprimer qu’il faut chercher le secret d’un charme qui, dans Chantefable un peu naïve, attire tout d’abord, le charme d’une gracile fleur inconnue.

1400. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la première édition »

Persuadé que les lettres doivent être un supplément de l’expérience personnelle une force active et présente, une discipline qui s’ajoute aux exemples du foyer domestique, à la religion, aux lois de la patrie, j’ai cherché dans nos grands écrivains moins l’habileté de l’artiste que l’autorité du juge des actions et des pensées, moins ce qui en fait des êtres merveilleux, dont la gloire nous peut troubler, que ce qui les met de tous nos conseils et les mêle à notre vie, comme des maîtres aimés et obéis.

1401. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 302-304

Cet Auteur a depuis cherché à se rendre célebre par une autre Tragédie, intitulée, les Druïdes.

1402. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 328-330

Comme dans les maladies on cherche à en connoître la cause, les progrès, & le terme : de même en ce qui concerne la marche des esprits, on auroit un moyen sûr, selon les diverses circonstances, d’employer les remedes, & de prédire ou de prévenir la révolution.

1403. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 42-44

Il chercha à s’éclairer, il consulta, & l’illustre Archevêque de Cambrai fut son guide pour le tirer de ce labyrinthe ténébreux.

1404. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 219-221

Les Gouvernemens ayant déjà leur marche réglée, il est beaucoup plus sage de chercher à les rectifier par des ressorts imperceptibles, que de songer à les bouleverser, sous prétexte de les rendre meilleurs & plus heureux.

1405. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de janvier 1823 »

S’étant imaginé qu’une composition en quatre volumes valait la peine d’être méditée, il a perdu son temps à chercher une idée fondamentale, à la développer bien ou mal dans un plan bon ou mauvais, à disposer des scènes, à combiner des effets, à étudier des mœurs de son mieux ; en un mot, il a pris son ouvrage au sérieux.

1406. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Roslin  » pp. 149-150

Il couvre le roi qu’on cherche et qu’on ne distingue que parce qu’il a la tête couverte.

1407. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Un instant il chercha dans l’étude du droit un calmant à son imagination emportée, mais, fatigué bientôt, la contemplation sans but s’empara de lui. […] Je cherche avant tout à rendre sincèrement dans la langue la plus simple de mes impressions. […] l’art simple, qui consiste à rendre ses idées sans les faire danser sur la phrase, comme disait Jean-Paul Richter, l’art qui se fait modeste, l’art qui dédaigne les vains ornements du style, l’art qui creuse et qui cherche la nature comme les ouvriers qui cherchent l’eau dans un puits artésien, cet art qui est une utile réaction contre les faiseurs de ronsardisme (ajoutez de ponsardisme), de gongorisme (connais pas !) […] Mais on se tue à chercher quelle portée cela peut avoir. […] Le réalisme est une pesante charrette dont l’automédon cherche en vain à sortir, à coups de fouet, de la pénible ornière où il est embourbé.

1408. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Ainsi, dans l’idéalisme comme dans le réalisme, on pose l’un des deux systèmes, et on cherche à en déduire l’autre. […] Qu’a-t-il donc gagné à ce détour, et qu’est-il allé chercher dans les cellules dites sensitives de l’écorce cérébrale ? […] Cherchons, une fois cette indétermination posée, si l’on ne pourrait pas en déduire la possibilité et même la nécessité de la perception consciente. […] Ayant fait voir ce que la mémoire n’est pas, nous serons tenus de chercher ce qu’elle est. […] Nous devons, en serrant d’aussi près que possible le contour des faits, chercher où commence et où finit, dans l’opération de la mémoire, le rôle du corps.

1409. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Ces grands hommes cherchèrent à flatter le goût de ces marquis, et travaillèrent pour eux.

1410. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 484-486

Aussi fait-on le cas qu’on doit faire de ces Docteurs méthodiques, toujours déterminés à ne rien croire, quoiqu’ils disent faire profession de chercher la vérité.

1411. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 13-15

C’est du fils que Despréaux a dit dans sa premiere Satire : Tandis que Colletet, crotté jusqu’à l’échine, S’en va chercher son pain de cuisine, Savant en ce métier si cher aux Beaux-Esprits, Dont Montmaur autrefois fit leçon dans Paris.

1412. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 412-415

Il me semble pourtant qu’on peut dire de lui ce que Longin dit d’Hypéride, qu’il est toujours à jeun, & qu’il n’a rien qui remue ni qui échauffe : en un mot, qu’il n’a point cette force de style & cette vivacité d’expression qu’on cherche dans les Ouvrages, & qui les font durer.

1413. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 544-546

Cet homme ne voyoit rien de si beau que la vie pastorale ; c’est pourquoi, sans sortir de la ville, il chercha à contenter la bizarrerie de son goût pour les champs.

1414. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 2-5

Il est donc à propos de chercher ailleurs que dans le mérite réel de ses Ouvrages, le principe du cours prodigieux qu’ils ont eu.

1415. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VI. Voltaire historien. »

Prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats, sans être emporté, compatissant comme s’il n’avait jamais été que malheureux, il n’est pas donné à l’homme de pousser plus loin la vertu… Attaqué de la peste devant Tunis… il se fit étendre sur la cendre, et expira à l’âge de cinquante-cinq ans, avec la piété d’un religieux et le courage d’un grand homme. » Dans ce portrait, d’ailleurs si élégamment écrit, Voltaire, en parlant d’anachorète, a-t-il cherché à rabaisser son héros ?

1416. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Bachelier  » pp. 147-148

Mais le Laocoon a saisi avec ce bras un des serpents dont il cherche à se débarrasser, et le Milon de Bachelier se laisse bêtement dévorer une jambe par un loup qu’il étranglerait avec sa main libre, s’il songeait à s’en servir.

1417. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

On a cherché aussi à me raccrocher aux écrivains de l’Avenir et comme si je les avais cherchés. […] Il y a là des témoignages contemporains qui seraient curieux à recueillir, quoiqu’ils n’ajoutent rien à ce qu’on sait depuis, mais ils pourraient être une preuve de plus à l’appui de la vérité. — On s’est toujours piqué d’exactitude et de véracité de père en fils, et on les trouvait sans les chercher, par netteté et rectitude d’esprit. — Je relève en marge du Vieux Cordelier ce portrait entre autres de Camille : « Desmoulins avait un extérieur désagréable, la prononciation pénible, l’organe dur, nul talent oratoire ; mais il écrivait avec facilité et était doué d’une gaieté originale qui le rendait très-propre à manier l’arme de la plaisanterie. » — N’est-ce pas un type du pamphlétaire comme on se le figure ? […] Sainte-Beuve n’a jamais cherché à remonter plus haut dans sa généalogie ; il ne se croyait pas noble, et s’il a voulu, il y a quelques années, s’assurer de la particule paternelle, qui a été omise devant son nom sur son propre acte de naissance à lui-même, deux mois et demi après la mort de son père, s’il a écrit en 1805 à M. le maire de Moreuil qui a bien voulu lui communiquer très obligeamment le document nécessaire, avec les extraits de naissance de ses oncles et tantes, c’est qu’il avait besoin de faire constater le vrai nom de son père pour la régularisation d’un acte notarié (il s’agissait, s’il m’en souvient bien, car il est bon de préciser pour faire taire les malveillants de plus d’une espèce, d’une rente perpétuelle provenant de sa mère à Boulogne-sur-Mer). — Sur l’acte de mariage de ses parents, qui est daté du 30 ventôse an XII de la République (21 mars 1804, — déjà Napoléon perçait sous Bonaparte), M. de Sainte-Beuve père est bien positivement appelé citoyen Charles-François de Sainte-Beuve, ce qui expliquerait à la rigueur que le de peut faire partie du nom sans impliquer nécessairement la qualité nobiliaire. — Mais M.  […] On cherche à savoir pourquoi.

1418. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Il quitta sa chère patrie pour aller chercher à Rome des écoles supérieures et des maîtres plus illustres dans les lettres et dans la philosophie. […] Telles furent les jeunes étrangères dans la société desquelles Horace chercha à vingt-cinq ans la liberté, la célébrité, l’amour, seuls devoirs et seules vertus d’Épicure. […] Il cherchait à consoler le monde romain de sa liberté perdue par la gloire des lettres : la familiarité des poètes, qu’il recherchait, le groupe éclatant d’hommes de génie dont la fortune avait doté son époque, éblouissaient et charmaient l’Italie. […] Après avoir épuisé à Rome ce goût immoral et immodéré des courtisanes, nous verrons bientôt dans ses odes qu’il avait cherché à s’attacher par un lien plus durable une jeune et belle esclave affranchie, digne d’un attachement sérieux. […] Je cherchai la retraite ; on disait que l’ennui De ce repos trompeur est l’insipide frère.

1419. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Il regarde, il cherche, il s’aperçoit que c’est devenu un bazar de jouets, et que le premier est occupé par un coiffeur. […] À ce mot le père semble vaguement chercher une araignée au plafond. […] Elles ont des tailles plates de poupées, et l’on cherche dans leur dos, comme dans le dos d’Olympia, où on les remonte. […] Il a peine à porter la petite boîte de parfumerie, où il cherche l’eau de Cologne et la pommade qu’il veut me vendre. […] Les rafraîchissements étaient, en tout et pour tout, un punch qu’on allongeait avec de l’eau, que Chandellier dut aller chercher à la Seine, en se livrant à toutes sortes de singeries amusantes.

1420. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

On le portait sur son lit, et il était appelé un médecin, en présence duquel Baschet cherchait à parler, en regardant fixement un petit secrétaire. […] » Un moment il dit : « Je tape trop sur le fer, je ferraille… il y a chez moi de l’indécision sur ce que je veux faire… je ne tire pas de suite, comme Laurent. » Et il ajoute qu’il veut se battre trois fois, après quoi, il trouve que ce sera satisfaisant, et qu’il cherchera un joint pour rentrer dans la vie ordinaire. […] C’est suivi d’une scène, cherchée dans la réalité, d’une scène du noyé, du machabée à palmes vertes, rapporté dans la cour de l’Institut. […] Samedi 25 septembre Une drôle d’après-midi, une après-midi employée à chercher, avec Mme Daudet, la maison de Mme de Beaumont, à Savigny. […] Ainsi il aura, pour le mouvement moral d’une personne, qui se retire d’une combinaison, dont on l’entretient, la formule : « Vous êtes dans de la fumée de tabac, n’est-ce pas… et vous cherchez à respirer au dehors ? 

1421. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

VI Ces religieux et ces religieuses de Port-Royal, expulsés pour la première fois de leur solitude, avaient cherché un refuge dans une sauvage abbaye des forêts de la Ferté-Milon, la Chartreuse de Bourg-Fontaine. […] Son ami chercha promptement un autre sujet de conversation, et lui dit, quand il fut seul avec lui : “Pourquoi parlez-vous devant elle de Scarron ? […] La religion à illustrer était son but ; c’est dans la religion qu’il devait chercher son texte. […] XVII Avant de choisir le sujet d’Esther, Racine, qui était resté toujours plein de déférence pour Boileau, alla le consulter sur son projet de chercher des tragédies dans la Bible. […] Dans ses vastes États il fallut donc chercher Quelque nouvel objet qui pût l’en détacher.

1422. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Cherchez donc dans ces sept gros volumes sur la Révolution française l’identité de l’historien qui écrivit l’Histoire romaine et même cette Histoire de Louis XI déjà inférieure, mais belle encore ; cherchez-la, vous ne la trouverez pas ! […] Du reste, n’était-ce pas tout simple que dans une époque d’égalité et d’orgueil chacun cherchât ses titres de noblesse sous les débris que la Révolution a faits ? […] Vous les retrouveriez trait pour trait et presque mot pour mot dans cette Histoire de la Révolution française, maintenant terminée si vous vouliez les y chercher… et telle est la première sensation désagréable que nous cause ce livre fait avec un autre livre, dans lequel la pensée, devenu inféconde, se reprend à couver la coquille vidée d’un œuf éclos. […] et qui commence ainsi : « Ne cherchez point le prêtre dans la science et dans les lettres, etc., etc. », il écrit avec aplomb que « le prêtre n’a plus que les petites facultés d’intrigue et de ménage, mais qu’il a perdu les grandes facultés viriles, surtout l’invention, et que depuis cent cinquante ans il s’est énervé et n’a plus rien produit ».

1423. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Mais ce n’était pas là le compte de Bossuet ; il voulait répondre à Molière, il cherchait une occasion, un prétexte de dire son opinion sur la comédie : il trouve le père Caffaro sous sa main, et il s’en sert. […] Puis, tout d’un coup, Alceste crie à son valet : … Va me chercher sur l’heure Un avocat ! […] C’est là une scène d’un puissant effet. — Va me chercher un avocat ! […] Va me chercher un avocat ! Cette parole jetée à son valet par un homme en fureur, à ce moment de l’histoire de France, est plus dramatique, selon moi, que le coup de canon dans le Vendôme de Voltaire. — Alors arrive l’avocat, on est allé le chercher au hasard, comme on les cherchait tous alors, pour en faire des hommes d’État, des orateurs, des déclamateurs, des furieux, des représentants, des puissances6 !

1424. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Je m’en plaignais à mon ami, et le soir, sous sa lampe, dans ce grand silence qui enveloppe là-bas une ville universitaire, nous en cherchions tous deux les raisons. […] Cherchons donc ce que nous entendons par une chose, ce que nous désignons par un nom ; en d’autres termes, ce que nous connaissons dans les objets, ce que nous lions et séparons, ce qui est la matière de toutes nos propositions et de toutes nos sciences. […] Laissons donc ces illusions psychologiques, et cherchons simplement, sous le nom d’effet et de cause, les phénomènes, qui forment des couples sans exception ni condition. […] Ce sont ces composants que l’on cherche lorsqu’on veut pénétrer dans l’intérieur d’un être. […] Nous ne la possédons pas partout, mais nous la cherchons partout.

1425. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Je m’en plaignais à mon ami, et le soir, sous sa lampe, dans ce grand silence qui enveloppe là-bas une ville universitaire, nous en cherchions tous deux les raisons. […] Cherchons donc ce que nous entendons par une chose, ce que nous désignons par un nom ; en d’autres termes, ce que nous connaissons dans les objets, ce que nous lions et séparons, ce qui est la matière de toutes nos propositions et de toutes nos sciences. […] Laissons donc ces illusions psychologiques, et cherchons simplement, sous le nom d’effet et de cause, les phénomènes qui forment des couples sans exception ni condition. […] Ce sont ces composants que l’on cherche lorsqu’on veut pénétrer dans l’intérieur d’un être. […] Nous ne la possédons pas partout, mais nous la cherchons partout.

1426. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Mais ne croyez-vous pas qu’avec Molière, plus qu’avec d’autres, un moyen presque sûr de ne jamais se tromper, c’est de ne pas chercher midi à quatorze heures ? […] Il se cherche, sans doute ; mais il ne se trouve pas. […] Le Bidois estime qu’on ne trouve d’action dramatique dans le Misanthrope, qu’à la condition de ne pas la chercher dans le duel Célimène-Alceste. […] En m’attribuant l’opinion qu’« on ne trouve d’action dans le Misanthrope qu’à la condition de ne pas la chercher dans le duel Célimène-Alceste », dirai-je que vous trahissez ma pensée ? […] Souffrez que je n’en cherche point d’autre pour y installer ma doctrine.

1427. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Les ouvrages critiqués durent, et leur réputation s’affermit et croît tous les jours, parce qu’un mérite dominant en couvre les défauts qui ne s’apperçoivent gueres que quand on les cherche ; et on ne les cherchoit alors que par envie. […] Pour quoi va-t’il chercher un obstacle au plaisir que nous travaillons à lui faire ? […] Il pourroit abuser de la facilité du stile, en se contentant trop tôt de ses premieres idées, et en ne faisant pas assez d’effort pour chercher le mieux, dès qu’il se seroit offert du raisonnable. […] Suivons l’ordre de votre préface ; et s’il est vrai, comme je n’en doute point, que vous ne cherchiez que la vérité, tâchons de la découvrir ensemble. […] Je ne cherche donc, monsieur, en vous répondant, qu’à m’éclairer moi-même, ou à vous donner lieu de m’éclairer.

1428. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Sur un exemplaire de Vauquelin de la Fresnaie »

Sainte-Beuve contenait, outre une marque essentielle de provenance, une note témoignant de tous les scrupules de son propriétaire, — scrupules de probité et d’érudition, — par lesquels il cherchait à expliquer cette marque.

1429. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Goffic, Charles (1863-1932) »

Au reste, je n’essayerai pas de chercher l’ordre et la suite de ces petites pièces détachées qui composent l’Amour breton, ni de rétablir le lien que le poète a volontairement rompu.

1430. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Z — Zola, Émile (1840-1902) »

Le chercha-t-il réellement, cet éditeur ?

1431. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 76-79

N’y a-t-il pas de l’injustice à chercher à obscurcir la gloire des Hommes de génie, en relevant avec affectation & avec amertume, de légeres imperfections, presque inévitables dans le genre tragique, celui de tous qui offre le plus à une critique même raisonnable ?

1432. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 111-114

Pouvoit-il ignorer que le premier devoir d’un Historiographe est d’être en garde contre son imagination ; qu’un esprit réfléchi est plus judicieux qu’un esprit plein de chaleur ; qu’il est plus essentiel de s’occuper à chercher, à démêler, à établir, à présenter la vérité, qu’à la défigurer en la chargeant d’ornemens ; qu’une histoire doit être regardée comme irréprochable, quand la narration est claire, suivie, exacte, quand les faits n’offrent rien de falsifié ou d’exagéré ; le style, rien d’artificieux & de passionné ; la chronologie, rien d’obscur ni d’embrouillé ?

1433. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 453-456

L’esprit, quand il cherche à se montrer, devient un supplice pour un homme sensé ; & les pensées brillantes éblouissent & fatiguent plus qu’elles ne plaisent, quand elles sont indiscrétement prodiguées, & encore plus quand elles paroissent jetées toutes dans le même moule.

1434. (1860) Ceci n’est pas un livre « À M. Henri Tolra » pp. 1-4

Ainsi, mon ami, ne cherche ici ni un plan ni une idée-mère ; nul but précis — proposé ; nul résultat identique à atteindre, sinon l’oubli rapide et mérité… L’oubli ?

1435. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Il a fini, il nous revient, il vous cherche en hâte. […] Aussitôt cela su ou soupçonné, ce fut une surveillance infinie autour de lui : Mme de Chateaubriand, Mme Récamier étaient aux transes et se relevaient pour ne pas le perdre de vue ; à peine sorti seul, on le faisait chercher et suivre, jusqu’à ce qu’on se crût bien sûr que la velléité sublime lui avait passé et que d’autres idées roulaient par la tête de ce grand arrangeur de phrases et de tableaux. […] Quand il écrit, ses phrases interminables, à enfilades de parenthèses, ne présentent plus aucun courant, la parole et l’accent n’étant plus là pour le déterminer ; on ne sait plus où trouver les verbes, tout comme en allemand ; il faut mettre le doigt sur le sujet, et avec l’autre doigt chercher le verbe dix lignes plus bas en enjambant, sans quoi on flotte dans une grande flaque d’eau douce qui ne vous porte plus en aucun sens. […] On cherche, on étouffe : le bouton franc ne peut sortir. […] (Cherchez des noms.)

1436. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Montaigne, en ses Essais, au chapitre xxxive , qui a pour titre : « D’un défaut de nos polices », avait dit : Feu mon père, homme, pour n’être aidé que de l’expérience et du naturel, d’un jugement bien net, m’a dit autrefois qu’il avait désiré mettre en train qu’il veut ès villes certain lieu désigné auquel ceux qui auraient besoin de quelque chose se pussent rendre et faire enregistrer leur affaire à un officier établi pour cet effet : comme « Je cherche à vendre des perles ; Je cherche des perles à vendre ; Tel veut compagnie pour aller à Paris ; Tel s’enquiert d’un serviteur de telle qualité ; Tel, d’un maître ; Tel demande un ouvrier ; Qui ceci, qui cela, chacun selon son besoin ». […] [NdA] Ceux qui sont curieux comme lui peuvent chercher cet Index amplissimus et absolutissimus qui se trouve joint au volume de Riolan, intitulé Opera anatomica (1650), contenant l’Anthropographia et d’autres opuscules.

1437. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Marivaux n’a pas seulement un talent fin et une rare fertilité d’idées qu’il rend avec imprévu, il a la théorie de son talent et il sait le pourquoi de sa nouveauté ; car, de tous les hommes, Marivaux est celui qui cherche le plus à se rendre compte. […] Que l’observateur ne se laisse point éblouir, même par le génie ; qu’il cherche, tout en l’admirant, à en mesurer la hauteur et ne ferme pas les yeux sur ses défauts, il ne se peut rien de plus légitime et de plus digne d’un esprit indépendant et juste : mais qu’on ne voie entre les génies proprement dits et la médiocrité qui les entoure que du plus ou du moins sans démarcation aucune, sans un degré décisif à franchir, je ne saurais appeler cela que myopie et petite vue qui étudie le genre humain comme une mousse et qui n’entend rien aux esprits d’aigle. […] Jouir d’une mine qu’on a jugée la plus avantageuse, qu’on ne voudrait pas changer pour une autre, et voir devant ses yeux un maudit visage qui vient chercher noise à la bonne opinion que vous avez du vôtre, qui vous présente hardiment le combat, et qui vous jette dans la confusion de douter un moment de la victoire ; qui voudrait enfin accuser d’abus le plaisir qu’on a de croire sa physionomie sans reproche et sans pair : ces moments-là sont périlleux ; je lisais tout l’embarras du visage insulté : mais cet embarras ne faisait que passer.

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