La théologie de l’auteur des Pensées, à la bien voir et en la dégageant des accessoires qui n’y tiennent pas essentiellement, porte en plein sur la nature morale de l’homme ; c’est là sa force et son honneur.
Disons-le pourtant, si l’on voulait absolument rapporter les poésies de madame Tastu à une école, et rattacher son écharpe à quelque bannière, ce n’est qu’à la Muse française qu’on en pourrait faire honneur.
Tandis que les sphères mugissent, Et que les sept cieux retentissent Des bruits roulants en son honneur, L’humble écho que l’âme réveille Porte en mourant à son oreille La moindre voix qui dit : Seigneur !
C’est ce que, depuis juillet, malgré la clameur universelle, il a exécuté avec une sévère et imperturbable logique ; c’est ce qui a fait sacrifier la République à la quasi-Restauration ; c’est ce qui a fait sacrifier l’honneur du nom français, le sang de la Pologne, la liberté de l’Espagne et de l’Italie, à l’exigence et au despotisme des rois ; c’est ce qui a fait sacrifier toute amélioration du sort de la classe ouvrière à l’étroit égoïsme de la classe bourgeoise, sacrifier aux menues fantaisies d’un fils de roi la somme destinée à l’éducation des fils de cent mille prolétaires ; c’est ce qui a maintenu l’impôt sur les boissons et sur le sel, et rejeté les blés étrangers par-delà nos frontières ; c’est ce qui a ouvert nos provinces aux insolentes violences des carlistes, troublé nos villes aux éclats de la voix des prolétaires se frayant une issue sur les places publiques, souillé nos régiments du sang des citoyens, et répandu de toutes parts sur le sol ces étincelles qui allument la guerre civile au sein des nations.
À l’honneur du peuple romain, les arts d’imagination tombèrent presque entièrement pendant la tyrannie des empereurs.
Discours lors de la distribution des prix du lycée Louis-le-Grand 7 août 1883 Jeunes Élèves, C’est sans doute le voisinage de notre vieux Collège de France et de votre maison, la première de toutes en noblesse universitaire, qui m’a valu l’honneur d’être désigné par M. le ministre de l’instruction publique pour présider à cette cérémonie.
Tant de fêtes commémoratives qui formèrent nos spectacles d’enfant, les cérémonies régionales en l’honneur des « héros morts pour la patrie », une telle activité civique n’a pas été assurément sans accentuer le caractère de nos passions et sans en purifier l’objet.
Il semble en effet difficile de faire honneur à l’antiquité, si pauvre sous ce rapport, de l’étonnant essor de l’esprit scientifique et il paraît plus équitable de voir, en cette manifestation de l’esprit où excellera l’humanité moderne, le fruit venu à maturité de la discipline et de l’ardeur intellectuelle du moyen âge.
Il lui reste à remercier les huit où dix personnes qui ont eu la bonté de lire son ouvrage en entier, comme le constate le succès vraiment prodigieux qu’il a obtenu ; il témoigne également toute sa gratitude à celles de ses jolies lectrices qui, lui assure-t-on, ont bien voulu se faire d’après son livre un certain idéal de l’auteur de Han d’Islande ; il est infiniment flatté qu’elles veuillent bien lui accorder des cheveux rouges, une barbe crépue et des yeux hagards ; il est confus qu’elles daignent lui faire l’honneur de croire qu’il ne coupe jamais ses ongles ; mais il les supplie à genoux d’être bien convaincues qu’il ne pousse pas encore la férocité jusqu’à dévorer les petits enfants vivants ; du reste, tous ces faits seront fixés lorsque sa renommée sera montée jusqu’au niveau de celles des auteurs de Lolotte et Fanfan ou de Monsieur Botte, hommes transcendants, jumeaux de génie et de goût, Arcades ambo ; et qu’on placera en tête de ses œuvres son portrait, terribiles visu formæ , et sa biographie, domestica facta .
Le dernier ne voulut que des honneurs, il fallut des présens au premier.
L’auteur l’avoit d’abord publié en allemand par demandes & réponses, & ce livre lui avoit déjà fait beaucoup d’honneur.
Nulle chimère de point d’honneur.
Combien, dit Seneque, trouve-t-on de sentences dans les poëtes dont des philosophes pourroient se faire honneur ?
Ami, s’il te faut ma liberté pour te sauver, l’honneur, prends-la.
Élève de cette École d’Athènes fondée par Μ. de Salvandy en l’honneur du paganisme et de ce peuple grec cher à toutes les Universités du monde, About pouvait faire mieux qu’un livre de voyage : il pouvait faire un livre de séjour.
Il l’appelle même un Montaigne des bords du Léman, et Montaigne est si grand pour nous, Montaigne qui a produit Pascal et La Bruyère, lesquels, à eux deux, ne l’ont pas surpassé, qu’une telle appellation pourrait suffire à l’honneur du modeste nom de Topffer.
Ils ont le sentiment chevaleresque de l’honneur de la France à l’étranger, mais, à l’intérieur, ils ne voient rien.
Et tel est, selon nous, le premier mérite et l’honneur de cette poésie métallique, brillante, lapidaire, solide, harmonieuse comme du cristal qui tinterait contre de l’or : elle est humaine !
Soit intérêt, soit justice, on a donc partout rendu des honneurs aux grands hommes ; et de là les statues, les inscriptions, les arcs de triomphe ; de là surtout l’institution des éloges, institution qui a été universelle sur la terre.
Il est difficile que dans les plus beaux temps de la Grèce, on ait rendu ces honneurs à un homme médiocre ; d’un autre côté, Aristote n’en parlait qu’avec mépris : Il est honteux de se taire, disait-il, lorsqu’Isocrate parle.
Si je ne dors pas, c’est que, de ma chambre, j’entends une bourgeoisie aux faciès crétinoïdes et poumons ravagés, mener un beau tapage en l’honneur de la Saint-Sylvestre. […] Elle agrémenterait sa Légion d’honneur d’un rameau d’olivier. […] Du coup, je décidai qu’elle se promenait nue sous des voiles et résolus de devenir un grand musicien en son honneur, en l’honneur d’elle qui était la musique elle-même c’est-à-dire un mélange de pleureuses, bijoux, inquiétants, accords, arpèges, triolets, pédales appuyées, toutes choses qui me vengeaient de leurs contraires, en ma mère incarnés. […] Lui, petit lambeau de sentimentalités diaphanes, il s’estime assez peu pour accepter de souffrir, en l’honneur du mâle, son principe congestionné d’omnipotence. […] La bourgeoisie ne voulait, en effet, que des chants en son honneur, des gammes, arpèges, triolets où elle pût reconnaître l’écho de ses bruits intimes (depuis la plus grasse de ses satisfactions bémoles, jusqu’à la plus aiguë de ses inquiétudes dièses).
C’est leur honneur ; et c’est, en outre, le signe de leur jeunesse : leurs littératures ne sont pas anciennes. […] Ils sont beaux en l’honneur de la duperie délicieuse et amer de la déception. […] Il la défendait, quelquefois, en logicien, plus souvent en homme d’honneur ; et il posait volontiers la question de confiance. […] Il n’accorde pas au moi subliminal l’honneur de tout le travail : l’inconscient présente les phénomènes et la sensibilité choisit. […] Et puis, il a fallu rabattre de ce trop grand honneur qu’on faisait aux foules et à la conscience populaire d’une époque.
je sais bien qu’en assignant à l’art d’écrire un but moral, je vais faire sourire les adeptes de la doctrine en honneur : l’art pour l’art. […] L’Angleterre garde l’honneur d’avoir inauguré et porté à son plus haut point de perfection la forme d’art qui correspond aux besoins nouveaux des esprits dans toute l’Europe. […] La langue maternelle n’était pas en honneur ; ce fut avec un vieux valet de chambre que le petit garçon lut en cachette des vers russes pour la première fois. […] Disons-le bien en quittant cet homme, — parce que, en dépit des doctrines contraires, cela seul importe, cela seul est l’honneur de quiconque tient une plume, — dans presque tous ses livres, un noble souffle passe, élève et réchauffe le cœur. […] J’ai la confiance que quelques-uns me suivront, même au prix de fatigues ; ceux qui estiment que l’esprit français est grevé d’un devoir héréditaire, le devoir de tout connaître du monde, pour continuer l’honneur de conduire le monde.
Certes l’héritage de travail et d’honneur laissé par leur père ne saurait être mieux placé qu’en leurs mains. […] Claude de Barante insiste dans une longue note pour en faire honneur à son grand-père. […] — D’ailleurs, c’est à Mistral que revient l’honneur de la contribution. […] Du reste, Pierron ne pouvait même pas s’attribuer l’honneur de cette explication, car elle date de l’antiquité elle-même. […] Il lui fait trop d’honneur pour que je ne le cite pas tout entier.
Je crois bien que des traditions de famille l’avaient attaché d’abord aux nobles exercices en honneur dans l’Université. […] À son honneur, il aime chez Bossuet la fermeté d’âme, la raison droite, un certain « génie grave », l’absence de mysticisme et cette « dévotion saine et vigoureuse qui avait presque de tout temps caractérisé l’Église française ». […] Burdeau, qui cependant s’élevait au pouvoir et aux honneurs, n’eut pas une moindre part que Baudelaire et qu’Eliphas Lévy à ce naufrage d’une intelligence. […] Ce cavalier, de bonne mine et de bonne maison, qui eut aux armées du Roi une conduite signalée, ne réussit pourtant pas à obtenir les honneurs pour lesquels le désignaient ses mérites. […] Soupçonne-t-il dans quelle mesure Geneviève a collaboré à l’obtention de ses honneurs et de sa gloire ?
Le roi l’a nommé maire de son pays et chevalier de la Légion d’honneur ; il a six cent mille francs de réserve déposés chez le banquier libéral, M. […] Suicide de son honneur, M. […] On l’aurait réhabilité avec l’honneur, ou bien il aurait été toucher à loisir ses 700 000 fr. chez M.
Il était, en général, rond et jovial, décoré de la Légion d’honneur ou d’un ordre qui y ressemblait de loin. […] Vous connaissez la surprenante biographie d’Homère qui commençait par cette phrase : « Homère était atteint de cécité qui se disputait l’honneur de lui avoir donné le jour. » Mais il n’y avait pas que de la cocasserie dans les articles de Grosclaude : il s’y trouvait de très profondes observations sur les choses du jour et, à chaque instant, les traces d’une culture supérieure. […] … Discours aux étudiants Discours prononcé au banquet de l’association des étudiants le 15 avril 1907 Messieurs, Mes chers camarades, L’honneur que vous faites à celui qui préside votre banquet annuel est toujours très grand.
L’Académie eut assez bon goût ce jour-là ; elle se lit cet honneur d’admettre le candidat dans son sein. […] Vous voyez que je sais, au besoin, prendre dans Virgile des comparaisons appropriées à la circonstance et agréables pour ceux dont j’ai l’honneur de parler. […] J’ignore quels sont ceux qui ont pu accepter ses largesses, mais je sais qu’ils sont blâmables et qu’ils ont prouvé peu de souci de leur gloire et de l’honneur de la littérature.
Puis, quand je te voyais vaincu par la douleur, je levais doucement mes yeux sur toi, sauvant ainsi ta vie et notre honneur. […] Alors je te secourais sans manquer à l’honneur. […] Castruccio joue son rôle d’envieux avec une brutalité qui fait honneur à M. […] Le ridicule de ce troisième acte fait le plus grand honneur à son caractère. […] Claude Melnotte arrive à temps pour sauver l’honneur de la femme qu’il aime.
C’est à Augustin Thierry qu’il faut faire honneur d’en avoir révélé l’importance à ses contemporains ; et, sans rien vouloir ôter de leur mérite à Vitet, pour ses États de Blois, ou à Vigny pour son Cinq-Mars, il faut pourtant nous souvenir que Cinq-Mars et les États de Blois ont été précédés, en 1825, de l’Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands. […] De l’humanité, « Épilogue », 1840], Ce sont là les doctrines que l’on a d’abord enveloppées sous le nom de « socialisme », et aussi bien la tradition fait-elle honneur à Pierre Leroux d’avoir créé le mot. […] Mais précisément, erreurs ou préjugés, leur méthode n’a pour objet que de les affranchir des uns, de les préserver des autres, et ils mettent leur honneur, on serait tenté de dire leur amour-propre professionnel, à n’être que les greffiers impartiaux du passé. […] L’honneur de l’artiste est de se rendre supérieur, comme artiste, aux agitations ou aux occupations des autres hommes. […] Elle a triomphé de ce dilettantisme qu’au lendemain des événements de 1870-1871, — et comme si ces événements n’eussent eu d’autre effet en littérature que de rendre la séparation de l’art et de la vie plus profonde, — quelques disciples attardés de Stendhal et de Baudelaire, adorateurs impénitents d’eux-mêmes, et romantiques sans le savoir, ont essayé de remettre en honneur.
Il n’était pas très brave, et ne fait pas difficulté d’avouer, sans y mettre de point d’honneur, qu’il a tremblé de tous ses membres. […] Ce « plat coquin » s’est expliqué sur sa naissance en termes qui lui font grand honneur. […] On blâmait son faste, on lui prêchait la modération ; il répondait par la cherté de la vie, par l’honneur des Farnèse. […] Il estima la nation a capable de se porter à des extrémités d’honneur et de bravoure » telles qu’elle maintiendrait son roi sans la France, et contre la France. […] Enfin, à l’honneur de Saint-Simon, disons que cet honnête dévot a été scandalisé des mœurs et du ton de l’étrange ecclésiastique qu’était Alberoni.
Tantôt l’Empereur passe des revues, lancé au galop de son cheval et accompagné d’officiers dont les traits sont facilement reconnaissables, ou de princes étrangers, européens, asiatiques ou africains, à qui il fait, pour ainsi dire, les honneurs de Paris. […] Et quel châtiment nous permettra-t-il d’infliger à un vieillard sans majesté, fébrile et féminin, jouant à la poupée, tournant des madrigaux en l’honneur de la maladie, et se vautrant avec délices dans le linge sale de l’humanité ? […] On trouvera peut-être surprenant que sur le genre qui fait le principal honneur de celui-ci, son principal titre à la gloire, je m’étende moins que je n’ai fait sur d’autres. […] Ce sera pour lui un grand honneur et une grande consolation d’avoir, jeune, forcé la Muse à jouer un rôle utile, immédiat, dans sa vie. […] En vérité, l’auteur est bien fou qui a pu croire que ces gens prendraient feu pour une chose aussi impalpable, aussi gazéiforme que l’honneur.
Entre voisins et vis-à-vis, ces agréables démêlés entretenus et ravivés chaque matin sont capables de durer une éternité : cela n’exige pas de grands efforts d’invention ; on a les honneurs de l’esprit à peu de frais. […] L’une a le rire de Vénus, L’autre est froide et pincée : Honneur à la belle aux pieds nus, Nargue de la chaussée. […] Académie, de l’honneur que lui font ses protecteurs, ses bienfaiteurs et son secrétaire perpétuel ! […] Il y a parmi mes manuscrits un petit coffret qui renferme cent cinquante épigrammes en son honneur.
Le métaphysicien ténébreux, tombé de l’Église dans le régicide, monté de la Terreur dans le Directoire, et retombé du Directoire dans le Consulat, ne mérite pas tant d’honneur. […] Il fallait ici un prétendu antagoniste au premier Consul pour donner au guerrier d’Égypte le facile honneur des triomphes : M. […] De même que l’historien a évité de juger le 18 brumaire au point de vue du devoir civil et de l’honneur militaire, de même il prend ici le départ furtif de Bonaparte d’Alexandrie pour un fait accompli. […] Toutefois, gardant pour lui seul le secret de ses préférences, feignant d’ignorer les fautes de Kléber, il traita pareillement Kléber et Desaix, et voulut, comme on le verra bientôt, confondre dans les mêmes honneurs deux hommes que la fortune avait confondus dans une même destinée. » Glissons sur la triste capitulation de l’armée d’Égypte, sans chef, sans secours, sans communications avec la mère patrie : leçon terrible, mais leçon perdue pour ces politiques d’aventures qui rêvent des colonies immortelles sans posséder les mers, seules routes et seules garanties de ces colonies.
Étant déterministe, il n’hésitait pas à reporter à la divinité, d’une façon plus ou moins formelle, l’honneur de ses pensées les plus heureuses, soit en matière de spéculation, soit en matière pratique ; toute spontanéité était à ses yeux une inspiration quand elle donnait naissance à quelque chose de beau et de bien ; comment surtout n’aurait-il pas reconnu à ses idées une origine divine, quand elles étaient relatives à l’avenir, chose cachée aux mortels, et que l’événement les confirmait ? […] Chez des auteurs moins classiques, la voix devient un cri ; il y a le cri de l’innocence, le cri de la nature, le cri de l’amour, le cri du remords, le cri de l’honneur, et même le cri du besoin public. […] 30 Dans Rollin, Alexandre blessé dit : « Tous jurent que je suis fils de Jupiter, mais ma blessure me crie que je suis homme. » Dans divers auteurs, les bienfaits, les hauts faits parlent, de même l’honneur, la gloire, la nature, l’amour, l’humanité, la justice, le repentir 218. […] Chaignet (Vie de Socrate, p. 118, 124-125, 147-148), la voix du demonium n’aurait aucun rapport avec ce que nous appelons la parole intérieure morale, car le demonium et, en général, les dieux auraient révélé seulement l’avenir, y compris les conséquences de nos actes, laissant à la raison humaine la tâche et l’honneur de découvrir le devoir ; « la théorie de Socrate exclut l’intervention du surnaturel dans les questions d’ordre moral ». — Nous ne voyons pas comment l’avenir et la moralité pouvaient former, selon Socrate, deux domaines distincts.
C’était l’époque (1813) où ce genre de traductions en vers était fort en honneur.
L’idée était si juste et si opportune qu’elle a aussitôt porté fruit et porté coup ; elle a eu l’honneur, dès le premier jour, de soulever les colères de ceux qui possédaient autrefois et dominaient l’entier domaine de l’intelligence humaine et qui, jusque dans leur décadence, quand presque tout leur échappe, voudraient tout garder.
Frédéric Mistral qu’en reviendra l’honneur. » Il serait bien superflu de rappeler avec quel éclat les deux poèmes de Mireille et de Calendal, le premier surtout, justifièrent ces pressentiments.
Ayant cherché Dieu dans la nature et ne l’ayant pas trouvé, il voulait que l’être humain se tint seul et debout, ayant son Dieu présent en lui : l’Honneur.
Sous des apparences d’humilité, elle change la religion en astuce et se rend maîtresse des biens, de l’honneur et de l’esprit des gens… C’est un beau trait que celui du démon se faisant adorer comme un saint… Ceux qui me nourrissent, je les loue de leurs œuvres pies, de leurs vertus, de leur charité ; je les rassure sur leurs débauches, sur leurs usures ; rentrant la tête dans les épaules avec un petit ricanement, j’allègue la fragilité de la chair.
Au milieu des honneurs prodigués aux recherches sur les recoins les plus cachés du monde matériel, entendrons-nous dire que l’examen exact, minutieux, pénétrant de notre nature mentale est un travail vain et superflu, sans bénéfice, sans issue qui vaille ?
Voltaire a dit avec justice de Balzac, que la langue française lui avait de grandes obligations : « Homme éloquent, dit-il, qui donna le premier du nombre et de l’harmonie à la prose. » Chapelain était un mauvais poète, mais il était homme d’honneur et de probité ; il possédait une érudition profonde et judicieuse ; il eut, le premier, l’idée du Dictionnaire de l’Académie française.
Sans chercher à pénétrer les motifs de l’Auteur de l’Art Poétique, on pourroit assurer que ce Poëme cesse d’être complet, puisqu’il n’y dit rien de la Fable, genre le plus capable de faire honneur à notre Parnasse & à notre Langue.
Je dirai simplement qu’en ces derniers temps, Jean Moréas, le bon musicien ; le raffiné poète des Lassitudes, Louis Dumur, sans oublier Verlaine dans quelques pièces liturgiques de Bonheur, Henri de Régnier, Francis Vielé-Griffin, Gustave Kahn et combien d’autres, ont tenté de remettre en honneur l’assonance.
Elle rendit à son chef tous les honneurs qu’elle imagina dûs à sa cendre.
Cette rupture entre Port-royal & le poëte, qui faisoit tant d’honneur à ses maîtres, réjouissoit les jésuites.
Croit qu’il y va de son honneur De partir tard….
Dans tout l’honneur primitif de leur naissance, une majestueuse nudité les couvre : on les prendrait pour les souverains de ce nouvel univers, et ils semblent dignes de l’être.
Nous avons joui paisiblement de l’honneur de cette invention jusqu’en 1687. que M.
Il plaint même, pour ainsi dire, les idées capables de faire beaucoup d’honneur à l’inventeur, d’être nées dans d’autres cerveaux que dans les cerveaux de ses compatriotes.
Croirez-vous, dit Ciceron dans un autre endroit, qu’un homme aussi désinteressé que Roscius, veuille s’approprier aux dépens de son honneur un esclave de trente pistolles, lui qui depuis douze ans nous joue la comédie pour rien, et qui par cette generosité a manqué de gagner deux millions.
Suite des Réflexions sur la poésie, et sur l’ode en particulier La pièce qui a mérité le prix, et les fragments que le public vient d’entendre de plusieurs autres, ont échappé avec honneur au naufrage d’environ soixante autres odes que l’académie a vu périr avec regret, sans pouvoir en sauver les débris.
Il n’y avait plus que cela qui vécût, pour l’honneur de l’âme humaine pervertie.
ce n’est pas une loi de la nature et de notre misère qu’une grande gloire morte ait ses vers qu’elle engraisse de sa lumière comme les cadavres ont les leurs, et il est bien temps, pour l’honneur de l’esprit en France, que la critique enfin proteste contre toutes ces profanations !
Je pourrais, si je le voulais, suivre longtemps cette comparaison et ces contrastes entre le père et le fils, le plus sage ouvrage de son père, qui peuvent dire tous deux plaisamment, l’un : « Je vous présente un fils qui est plus vieux que moi », et l’autre : « J’ai l’honneur de vous présenter un père bien jeune, et dont la jeunesse inconséquente donne beaucoup de souci et d’inquiétude à la vieillesse de son fils !
ce que c’est que la conscience d’un scélérat ; mais je sais ce que c’est que celle d’un honnête homme, et c’est abominable. » Ceci n’est pas flatteur pour les honnêtes gens ; car de Maistre fut la pureté, l’honneur et la sainteté dans leur triple gloire.
Dupont-White nous a fait l’honneur de nous envoyer sa nouvelle préface.
Le malheureux aveugle, à qui la destinée refusait même le dernier honneur d’être aveugle comme Homère et Milton, fit ce geste horrible qu’il était obligé de faire pour y voir.
Ils doivent même, j’imagine, faire aux mystiques le grand honneur de les mépriser.
Mais, d’autre part, il envisage corps et esprit de telle manière qu’il espère atténuer beaucoup, sinon supprimer, les difficultés théoriques que le dualisme a toujours soulevées et qui font que, suggéré par la conscience immédiate, adopté par le sens commun, il est fort peu en honneur parmi les philosophes.
Cet Espagnol, qui vint de bonne heure à Rome pour y faire des vers, médire et flatter, et qui y eut tout le succès qu’un esprit fin et piquant peut avoir dans une grande ville, où il y a de l’oisiveté, des arts et des vices, nous a laissé près de quatre-vingts petites pièces ou épigrammes, faites en l’honneur de Domitien.
Optatien Porphyre, qui n’était point du tout Porphyre le philosophe, mais un poète obscur et très digne de l’être, composa en l’honneur de ce prince, qui l’avait exilé, un long panégyrique en vers qui ne valait rien, et qui, en conséquence, fut très bien payé.
Platon en fait honneur à la prévoyance des premiers fondateurs des cités.
Il était là, au milieu des autres qui gaminaient, empêché de s’amuser par le grand cordon de la Légion d’honneur, qu’il portait pour la première fois, à la fois heureux et triste, partagé entre son âge et sa majesté, et réduit à sourire seulement des yeux aux jeux des autres enfants. […] Il a une calotte noire sur la tête, un ruban de la Légion d’honneur à la boutonnière de sa robe de chambre, une pipe d’écume de mer à la bouche. […] Dans la journée, elle m’avait demandé si Flaubert était décoré, et comme je lui répondais qu’il ne l’était pas, et que ce serait un honneur pour le gouvernement de le décorer, elle s’est écriée : « Je n’en savais vraiment rien ; si j’avais su ça, je l’aurais demandé directement ; mais je le savais si peu, que, l’autre jour, nous nous le demandions avec Charlotte. » À onze heures et demie, les hommes sont montés causer et raconter des histoires chez le vieux Giraud jusqu’à deux heures du matin. […] Au déjeuner, il est question des nominations de la Légion d’honneur, passées au Moniteur. […] Thierry nous montre une lettre de Camille Doucet, dans laquelle le ministre Rouher et le maréchal Vaillant nous font l’honneur d’avoir cherché, trouvé un dénouement à notre pièce.
Sainte-Beuve est survenu là-dessus, dont l’article « célèbre » lui fait à vrai dire moins d’honneur encore qu’à Vigny. […] C’est l’honneur du pessimisme que de faire le fond des religions supérieures qui se partagent encore aujourd’hui le monde. […] Jean Ajalbert : Sous-offs, l’Honneur, En amour, etc. […] Et j’en appelle aux spectateurs ordinaires du Théâtre-Libre : l’Honneur de M. […] Rhétorique, un sermon de Bossuet, sur l’Honneur du monde ou sur la Haine des hommes contre la vérité !
Tels les hommes qui font des platitudes pour obtenir la croix d’honneur. […] Car, dit-elle au cousin capitaine (c’est hors de prix, l’honneur de l’armée) : « Mes soixante mille livres de rente ne pouvaient suffire à ta pauvreté et à ton rang. » Heureusement, il y a un bon Dieu pour les amoureux. […] l’honneur de la reconnaître, ayant fait à Séverine l’honneur de la recevoir, Séverine eut aussi une attaque d’« esprit nouveau », et elle parla de Léon XIII le roublard bien moins familièrement que du soleil ou de Jésus. […] Elle débuta dans les lettres par un Journal du siège, hymne en l’honneur d’Edgar dont Edgar écrivit l’ouverture. […] Puis vient le Roman de la Rose où l’on voit « les preux guerroyant en l’honneur de leurs dames ».
Que de sérénades furent chantées en l’honneur des Andalouses « au sein bruni » ! […] Geffroy, d’entonner un hosannah en l’honneur de ces « instantanés ». […] Un Jérémie indigné et pleurard nous ferait trop d’honneur. […] Henri Lavedan, « ont une façon de nocer qui leur fait honneur ». […] Brion, financier, officier de la Légion d’honneur, le vicomte et la vicomtesse de Chézy, etc.
C’est là, si je ne me trompe, un trait de caractère qui fait honneur au savoir historique de M. […] Lucien, Swift, Voltaire, Jean Paul, don Juan, ont le même droit que Diderot aux honneurs de la citation, pourquoi les oublier ? […] Un tel subterfuge est indigne d’un homme d’honneur, et flétrit d’emblée le but qu’il veut atteindre. […] Il n’y a ni honneur ni plaisir à éplucher ces détails d’érudition, à signaler des erreurs qu’une lecture d’une semaine suffit à découvrir. […] Telles qu’elles sont, je n’en sais pas une qui mérite les honneurs de la publication.
Mariée en 1655 au comte de La Fayette, ce qu’il y eut probablement de plus remarquable et de plus d’accord avec l’imagination dans ce mariage, ce fut qu’elle devint ainsi la belle-sœur de la Mère Angélique de La Fayette, supérieure du couvent de Chaillot, autrefois fille d’honneur d’Anne d’Autriche, et dont les parfaites amours avec Louis XIII composent un roman chaste et simple, tout semblable à ceux que représente Mme de Clèves. […] Depuis lors, il n’a pas manqué de personnes qui ont voulu maintenir à Segrais l’honneur de la paternité ou du moins une grande part. […] Je n’avois malheureusement point eu l’honneur de la voir dans les dernières années de sa vie.
« On peut s’en convaincre par cette quantité de maximes philosophiques dont mes harangues sont remplies ; par mes intimes liaisons avec les plus savants hommes, qui m’ont toujours fait l’honneur de se rassembler chez moi ; par les grands maîtres qui m’ont formé, les illustres Diodotus, Philon, Antiochus, Posidonius. […] Cependant j’ai trouvé dans mes malheurs mêmes plus d’honneur que de peine, moins d’amertume que de gloire ; et les regrets des gens de bien ont plus réjoui mon cœur que la joie des méchants ne l’avait attristé. […] Après avoir renversé Carthage, tu seras appelé aux honneurs du triomphe.
Grandet quitta les honneurs municipaux sans aucun regret. […] Il aurait pu demander la croix de la Légion d’honneur. […] « — Enfin, monsieur Bergerin, répondit Grandet, vous êtes un homme d’honneur, pas vrai ?
Consalvi crut nécessaire de lui suggérer que, pour ne pas les augmenter et même pour les diminuer autant que possible, non-seulement il était indispensable de conserver le secret le plus absolu jusqu’à ce que la chose fût ébruitée par les adversaires, mais encore qu’à l’instant où ils la soumettraient aux intéressés, lui, cardinal Braschi, pour témoigner une grande modération et une parfaite indifférence, devait répondre que, ses relations particulières avec le cardinal Chiaramonti pouvant faire arguer qu’en le patronnant auprès de ceux de son parti il cherchait plutôt à satisfaire son amitié et ses goûts qu’à procurer le bien de tous, il entendait renoncer en une certaine façon à l’honneur de chef de parti. […] Mais, une fois convaincu de cette impossibilité et reconnaissant comme inévitable la nécessité de choisir le nouveau pape dans le parti contraire, il accueillit admirablement l’heureuse pensée que son parti eût l’honneur du choix, et plus encore que cet honneur lui fût attribué de préférence à tous les autres.
Un vieux invalide, à cheveux blancs, assis non loin de là, était resté quelque temps à contempler ces enfants ; enfin, il se leva, et, les prenant par la main, il leur dit, en versant quelques pleurs : « Ne jouez pas là, mes enfants, je vous en prie. » Ces larmes furent tous les honneurs qu’on rendit au descendant du grand Condé, et la terre n’en porta pas longtemps l’empreinte. […] « J’ai reçu, madame, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. […] « Je suis aux regrets, Madame, que vous m’ayez contraint de commencer ma correspondance avec vous par une mesure de rigueur : il m’aurait été plus agréable de n’avoir qu’à vous offrir le témoignage de la haute considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être, « Madame, « Votre très-humble et très-obéissant serviteur, Signé : « Le duc de Rovigo. » « P.
Qu’un philosophe se dépasse lui-même et use plusieurs systèmes (c’est-à-dire plusieurs expressions inégalement parfaites de la vérité), cela n’a rien de contradictoire, cela lui fait honneur. […] Est-ce de trop penser qui a détruit en eux le sentiment de la patrie et de l’honneur ? […] c’est faire trop d’honneur à ces vils mortels.
Jeudi 1er juillet Magnard m’apprend que, ces années-ci, lorsqu’il y a eu en Amérique, une inauguration de statue, en l’honneur de Lafayette, c’est le général Boulanger, oui, le ministre de la guerre de l’heure présente, qui est venu solliciter d’être le correspondant de l’inauguration, auprès du Figaro. […] Jeudi 26 août Nous causons avec du Boisgobey, de la femme orientale, et du point d’honneur qu’elle mettait dans l’amour, à ne point paraître prendre de plaisir, à n’apporter qu’un corps inerte à son seigneur et maître. […] Après tout qu’est-ce que ça me fait, si j’avais une faveur à lui demander, ce serait de me rayer de la Légion d’honneur.
Ce n’est pas assez ; elle était devenue honneur selon le monde. […] Dans un lieu séparé de profanes témoins Je mets à les former mon étude et mes soins ; Et c’est là que, fuyant l’orgueil du diadème, Lasse de vains honneurs et me cherchant moi-même, Aux pieds de l’Éternel je viens m’humilier, Et goûter le plaisir de me faire oublier. […] Esther a obtenu de ce roi passionné pour elle les plus grands honneurs pour Mardochée.
Que de beauté, en effet, dans le vieillard digne de porter le poids et l’honneur des longues années qu’il a plu à la Providence d’accumuler sur ses épaules courbées ? […] L’Angleterre reconnaissante du plaisir qu’elle avait eu de la conversation de Saint-Évremond, réclama sa cendre et l’ensevelit avec honneur parmi ses rois, ses orateurs, ses hommes illustres, dans l’abbaye de Westminster. Quoiqu’il eût vécu presque autant qu’un siècle, il n’y avait eu rien de sérieux dans sa longue vie, que son honneur et son amour pour la belle Hortense Mancini, duchesse de Mazarin.
Nul doute que, dans la Grèce indigène ou transplantée, de Corinthe à Alexandrie, d’Antioche aux sept villes aperçues par l’apôtre, le génie même de la langue grecque, excité par le zèle religieux, n’ait singulièrement multiplié les chants à l’honneur du culte chrétien, de ses dogmes, de ses fêtes, de ses martyrs. […] Il est en honneur égal au Père ; car il a ordonné toutes choses, pour régner sur elles. […] Que si, plus tard, cette liberté illimitée de l’âme lui a trop pesé, si, dans ce vide et cette absence d’un culte positif, l’autorité croissante du christianisme a fini par l’entrainer, le charmer de ses merveilleux triomphes, le retenir par la grandeur même des problèmes qu’elle résolvait devant lui ; si enfin, au milieu de ses recherches et de ses progrès de croyance, en dépit même de ses réserves sur quelques points, la main d’un impérieux docteur, de l’archevêque Cyrille, est venue le saisir et l’enchaîner à la religion par les plus grands honneurs qu’elle puisse offrir, on le concevra sans peine, Synésius, ainsi parvenu à la chaire épiscopale, n’y portera pas les agitations et les souffrances du patriarche de Constantinople.
Si ce fait est vrai, il fait également honneur au prince et au comédien. […] Il est très-triste pour l’honneur des lettres que Molière et Racine aient été brouillés depuis ; de si grands génies, dont l’un avait été le bienfaiteur de l’autre, devaient être toujours amis. […] Mme Dacier, qui a fait honneur à son sexe par son érudition, et qui lui en eût fait davantage si avec la science des commentateurs elle n’en eût pas eu l’esprit, fit une dissertation pour prouver que l’Amphitryon de Plaute était fort au-dessus du moderne ; mais ayant ouï dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes savantes, elle supprima sa dissertation.
J’ai beau tourner et retourner le passage, je ne vois pas encore une fois que tous les efforts qu’on a faits pour changer le texte et lui donner, à vrai dire, une entorse, aient abouti à rien de plus satisfaisant que ce premier sens tout naturel de l’ancienne version, — une maxime en l’honneur des amoureux. […] 55 Il y aurait à chercher si parmi nos anciennes et grandes figures parlementaires, L’Hôpital, Harlay, Du Vair, Lamoignon, il n’y a pas eu, à l’occasion, en un jour d’honneur ou de danger, quelque illustre citation de Virgile ; car nous aussi Français, nous avons notre manière d’aimer Virgile, de le pratiquer familièrement et de l’appliquer.
Giraud revendique pour Saint-Évremond l’honneur d’avoir été expressément réfuté par Mme de Sablé. […] Son commerce était pour la jeunesse une école de politesse et d’honneur.
Jusqu’à présent, du moins, dans le groupe d’élite que nous nous étions composé, et qu’aujourd’hui notre Béranger couronne, il faut le déclarer avec orgueil à l’honneur des premiers esprits de cette époque, nous n’avons rien eu à celer : le goût seul a mesuré nos réticences. […] On lui faisait honneur, mais par entraînement tour à tour ou condescendance.
C’est la destinée et l’honneur de certains esprits, c’est la magie de certains talents illustres, de ne pouvoir toucher à une question qu’elle ne s’anime à l’instant d’un intérêt nouveau, qu’elle ne s’enflamme et n’éclate aux yeux de tous. […] Villemain, sut à merveille concilier (et c’est là son honneur) les principales traditions de l’ancienne critique avec plusieurs des résultats de la nouvelle, et fondre tout cela sur un tissu historique plein de brillant et de charme.
Sa fable intitulée l’Honneur, très-courte, il est vrai, semble du La Fontaine au temps de Fouquet179. […] Mais voici peut-être l’épigramme en ce genre la plus sanglante, qui, si elle n’est pas de lui, est de quelqu’un de ses élèves, et je la cache tout au bas : Vous voulez en femme d’honneur Me refuser le point suprême : Vous marchandez à qui vous aime L’entier abandon du bonheur.
Cette absence de Paris est sans doute cause que Bayle paraît à la fois en avance et en retard sur son siècle, en retard d’au moins cinquante ans par son langage, sa façon de parler, sinon provinciale, du moins gauloise, par plus d’une phrase longue, interminable, à la latine, à la manière du xvie siècle, à peu près impossible à bien ponctuer127 ; en avance par son dégagement d’esprit et son peu de préoccupation pour les formes régulières et les doctrines que le xviie siècle remit en honneur après la grande anarchie du xvie . […] Comme qualité qui tient encore à l’essence de son génie critique, il faut noter sa parfaite indépendance, indépendance par rapport à l’or et par rapport aux honneurs.
Quoique L…… soit un homme vil et sans honneur, il ne faut pas confondre sa bassesse avec celle de M. d’A….. ; elle est d’un caractère un peu plus noble, au moins plus hardi. […] Quoique ce sentiment fût le même à Versailles, l’air d’inquiétude y était plus général ; c’est d’abord le pays du déguisement, et si le déguisement est permis dans un cas, c’est bien dans celui où quand on peut, sans blesser l’honneur, cacher ce qu’on pense, on ne peut pas le faire paraître sans étourderie et sans courir le risque à peu près sûr d’une Bastille éternelle.
Entraîné par cette illusion, je me mis à considérer combien était cruelle la destinée de ceux qui l’avaient aimée ; ensuite j’examinai s’il y avait dans cette ville quelque autre dame qui méritât tant d’honneurs et de louanges, et je pensai à la félicité dont jouirait un mortel assez heureux pour rencontrer un objet si digne de ses vers. […] Pour donner plus de stabilité à ces études, Laurent et ses amis formèrent le projet de renouveler avec un éclat solennel la fête annuelle qui avait été célébrée en l’honneur de la mémoire de Platon, après la mort de ce grand philosophe, jusqu’au temps de ses disciples Plotin et Porphyre, et qui depuis avait été interrompue pendant l’espace de douze cents ans.
Il faut ajouter, à l’honneur du poète, que sa continuelle allégorie n’est jamais tout à fait sèche, languissante, ennuyeuse, que dans les endroits où nulle réalité ne peut le soutenir et le guider, comme lorsqu’il décrit les souffrances conventionnelles de l’amour courtois. […] Il est pédant avec délices, et tous les artifices de la pédanterie lui sontfamiliers : ici il traduit sans citer, dérobant sans scrupule l’honneur de quelque doctorale argumentation ; ailleurs il cite avec une minutieuse gravité, en vantant pesamment son auteur ; ailleurs il cite Homère, ou quelque autre, pour faire croire qu’il l’a lu, quand il a trouvé simplement sa citation dans un auteur du moyen âge.
Comme Newton enterré à Westminster, Molière, Racine, protégés de Louis XIV, feraient voir au public de quelle façon devaient être traités les penseurs, les poètes qui sont l’honneur d’une nation : ce passé jugerait le présent. […] Il avait des parties du bon despote : il ne le réalisait pas entièrement, honneur réservé à l’incroyant Frédéric.
Hugo les voit, nous paraissent d’une fausseté ridicule ; et si l’honneur espagnol nous paraît mieux dépeint dans Hernani, c’est peut-être simplement parce que nous sommes Français. […] Pour qu’un jeune homme se marie sans amour, 25 ou 50 000 livres de rente chez une veuve, 500 000 francs de dot chez une ingénue sont des arguments sans réplique ; et le devoir de rompre un amour coupable est impérieusement dicté par la nécessité de ne pas nuire à sa carrière : cela dispense de pitié, de délicatesse, et d’honneur.
Déjà Victor Hugo était le seul de nos grands écrivains dont le cercueil eût été exposé sous l’Arc de Triomphe, le seul qui eût été inhumé au Panthéon, le seul dont les œuvres posthumes eussent eu les honneurs d’une récitation publique à la Comédie-Française. […] Si miraculeusement versifié qu’il soit et quelque plaisir qu’il nous donne à la, lecture, ce n’est pas le théâtre de Victor Hugo qui peut justifier ces honneurs extraordinaires.
En cela peut-être trouvera-t-on une autre imitation ; pourtant ce n’est pas à Byron que revient l’honneur de ce genre de composition, où l’auteur parle de tout à propos de peu de chose. […] Grâce à des amis très chatouilleux sur le point d’honneur pour leurs amis, l’affaire est déclarée sérieuse ; un duel a lieu, et Lenski est tué.
La Réforme ne fut donc pas moins utile à l’esprit français que la Renaissance, puisque la philosophie chrétienne en devait être le résultat ; résultat d’une si grande valeur, que je ne m’étonne point de voir les catholiques tâcher d’en enlever l’honneur à la Réforme. […] Sa sœur Marthe, qui craignait Dieu, et tenait à l’honneur de sa lignée, la décidait à aller entendre prêcher un jeune homme, le plus beau de tous, disait Marthe.
Aux dieux seuls de pareils honneurs ; je n’oserais jamais, moi mortel, marcher sur la pourpre. […] qui lui rendra les honneurs funèbres ?
On le prive des honneurs militaires. […] Arrivé dans la ville de Tcheou-Sou, avec des lettres de recommandation pour le mandarin qui lui faisait les honneurs des curiosités de la ville, il lui demandait d’être mis en rapport avec quelque femme galante de la localité, étant venu, lui disait-il, pour étudier les mœurs du pays.
Honneur et profit se partagent : l’honneur au maître, le profit à l’historien.
J’ignore quel est le peintre qui a eu l’honneur de faire vibrer, conjecturer et s’inquiéter l’âme du grand romancier, mais je pense qu’il nous a donné ainsi, avec son adorable naïveté, une excellente leçon de critique. […] Ingres fait en l’honneur de la tradition et de l’idée du beau raphaélesque, M.
L’abbé de Pons, né en 1683, avait pour père le sieur de Pons d’Annonville, d’une noble famille de Champagne et chevalier d’honneur du présidial de Chaumont (sur Marne) ; il naquit à Marly, chez son oncle qui en était alors seigneur, et de qui le roi ne tarda pas à l’acquérir, « fit ses premières études au collège des jésuites à Chaumont, puis vint à Paris et entra au séminaire de Saint-Magloire, d’où il suivit l’école de Sorbonne : « Il était bon humaniste, nous dit-on ; il possédait les principes de la théologie ; mais surtout il était grand métaphysicien, dans le sens le plus étendu qu’on donne à présent (1738) à ce terme.
Que si seulement j’avais l’honneur de vivre du temps de ces élégants humoristes, MM.
Bonaparte rendit, au reste, justice à Georges, et l’admira ; il lui offrit un régiment de sa garde, dit-on, et de le faire un de ses aides de camp ; mais, au point où il en était venu, le poste d’honneur pour Georges ne pouvait être qu’en Grève, et la tête haute, il y marcha.
Aujourd’hui que le Globe est placé plus qu’il ne l’a jamais été depuis la révolution de Juillet sur un terrain solide et nettement dessiné ; aujourd’hui que sa nouvelle position en politique, en économie, en philosophie, en art et en religion, devient de plus en plus appréciable et notoire ; aujourd’hui enfin, pour tout dire, que le Globe est le journal reconnu et avoué de la doctrine saint-simonienne ; nous, qui ne l’avons abandonné dans aucune de ses phases, nous qui avons assisté et contribué à sa naissance il y a sept ans, coopéré à ses divers travaux depuis lors, qui avons provoqué et produit plus particulièrement ses transformations récentes ; nous qui avons suivi toujours, et, dans quelques-unes des dernières circonstances, dirigé sa marche ; qui, sciemment et dans la plénitude de notre loyauté, l’avons poussé et mis là où il est présentement, nous croyons bon, utile, honorable de nous expliquer une première et dernière fois par devant le public, sur les variations successives du journal auquel notre nom est demeuré attaché ; de rendre un compte sincère des idées et des sentiments qui nous ont amené où nous sommes ; et de montrer la raison secrète, la logique véritable de ce qui a pu sembler pur hasard et inconsistance dans les destinées d’une feuille que le pays a toujours trouvée dans des voies d’honneur et de conviction.
C’est pour cette philosophie, cette rigueur et cet art, que nous accordons à Céard, sinon la place d’honneur qu’il occuperait, par moins de nonchalance ou d’exigence envers soi, du moins une place bien à lui entre nos maîtres.
Cour d’honneur !
Le jeune démocrate juif, frère en ceci de Judas le Gaulonite, n’admettant de maître que Dieu, était très blessé des honneurs dont on entourait la personne des souverains et des titres souvent mensongers qu’on leur donnait.
Les gradations des rangs qui procédaient du monarque, avaient produit celles du respect dans le langage des hautes classes, en avaient nécessité l’étude, en avaient amené le discernement et le tact, et avaient fait de ce discernement un point d’honneur et de bienséance.
Appel sur le champ de la part de l’abbé au parlement : l’affaire alloit devenir sérieuse ; mais les professeurs royaux, engagés d’honneur à ne pas laisser condamner le plus zèlé défenseur de leur opinion, allèrent en corps à l’audience, représentèrent avec éloquence à la cour l’injustice des procédés de la Sorbonne.
Cet éloquent Jérôme, honneur des premiers âges, Voyoit, sous le cilice et de cendres couvert, Les voluptés de Rome assiéger son désert.
Pajou a écrit à sa porte, pour devise, la maxime de Petit-Jean : sans argent, sans argent, l’honneur n’est qu’une maladie. de tout ce qu’il a exposé je n’en estime rien.
Le Correge qui n’étoit pas encore sorti de son état, quoiqu’il fut déja un grand peintre, étoit si rempli de ce qu’il entendoit dire de Raphaël, que les princes combloient à l’envi de présens et d’honneurs, qu’il s’étoit imaginé qu’il falloit que l’artisan, qui faisoit une si grande figure dans le monde, fût d’un mérite bien superieur au sien qui ne l’avoit pas encore tiré de sa médiocrité.
Que l’auteur puisse gagner cela d’attirer et embesogner à soi la postérité, ce que non seulement la suffisance [la capacité] mais autant ou plus la faveur fortuite de la matière peut gagner, qu’au demeurant il se présente, par bêtise ou par finesse, un peu obscurément et diversement, ne lui chaille : nombre d’esprits, le blutant et secouant, en exprimeront quantité de formes, ou selon, ou à côté, ou au contraire de la sienne, qui lui feront toutes honneur, et il se verra enrichi des moyens de ses disciples, comme les régents du lendit.
Le duel, reste de nos anciennes mœurs gauloises et de nos mœurs chevaleresques, qui servit quelquefois à redresser de véritables torts, qui nous sauva peut-être des atroces représailles du stylet, le duel se retirera peu-à-peu devant l’institution du jury, destinée par sa nature même à redresser tous les torts envers les particuliers comme envers la société, à laver toutes les taches de l’honneur le plus susceptible.
Cependant, disons-le à l’honneur de de Lescure, quel qu’il soit, nous le croyons, malgré le choix de ses sujets, un serviteur de la vérité dans l’histoire plutôt que du xviiie siècle.
nous portons tous plus ou moins la chaîne de quelque indigne camaraderie ; mais nous devons savoir la briser lorsque nous prétendons à l’honneur de rendre la justice littéraire.
Reste, pour l’honneur de cette édition soignée, nous le reconnaissons, par le côté de l’orthographe, de la ponctuation et de la langue, le texte même, qui a été filtré, goutte par goutte, avec un grand soin.
une anatomie vivante du pamphlet qui ressemble beaucoup moins à une analyse qu’à un hymne ; mais ce lyrisme en l’honneur du pamphlet, le discours écrit, prouve à quel point cette forme, qui chez lui a le caractère oratoire, mais qui n’est pas nécessairement oratoire, transportait et emportait haut sa pensée.
Il y eut même un de ces spécialistes qui crut faire un énorme honneur au Dante en l’appelant le saint Thomas de la poésie, et ce n’est pas le moins avisé et le moins considérable.
Et cependant, disons-le à son honneur, s’il ne l’a pas vu d’une pleine vue comme l’homme supérieur voit… il l’avait entrevu.
Son procédé, s’il est de bonne foi, ce dont il est d’ailleurs permis de douter, pour l’honneur de son intelligence, consiste à renverser la pyramide, mais en élargissant la pointe qui formait le haut et en en diminuant la base.
Burnouf, lequel y verrait un essai d’acclimatation en français d’une foule d’expressions plus ou moins obscures, et dont, pour l’honneur de la couleur locale, si importante aux yeux des costumiers poétiques, toute cette poésie est émaillée.
Sceptique comme lord Byron, — et c’est peut-être sa plus profonde ressemblance avec le grand poète qui accable toute comparaison, — sceptique comme Alfred de Musset et comme tous les enfants d’un siècle qui, du moins, avait sauvé du naufrage de son ancien spiritualisme l’honneur d’être sceptique encore, mais qui a fini par étouffer jusqu’au dernier éclair tremblant du scepticisme dans son âme, morte maintenant, morte toute entière sous l’athéisme contemporain, le douloureux inquiet de La Vie inquiète, qui, fût-il heureux, a de ces pressentiments et de ces incertitudes : Peut-être vous cachez sous votre pur sourire Des pleurs que j’essuirai des lèvres quelque jour… mêle à tous les sentiments qu’il exprime ce scepticisme qui ne va à Dieu, dont on doute, que pour retomber à la créature dont on va douter ; car le scepticisme est la plus cruelle des anxiétés de la vie, c’est la plus formidable inquiétude, pour une âme ardente, qui puisse dévorer l’esprit et le cœur !
Dans l’une et l’autre de ces nouvelles, il y a une étude de vieille fille, de ce type toujours très-fécond quand il sera bien attaqué, qui fait vraiment honneur à l’observation de M.
. — De même, si les sociétés s’unifient, ce n’est pas seulement à la guerre qu’il conviendrait d’en rapporter l’honneur, mais ici à la religion, et là à l’industrie.
Mais comme tout devait s’y ramener à l’urne du sort ou à la balance, la Providence empêcha que le hasard ou la fatalité n’y régnât en ordonnant que le cens y serait la règle des honneurs, et qu’ainsi les hommes industrieux, économes et prévoyants plutôt que les prodigues ou les indolents, que les hommes généreux et magnanimes plutôt que ceux dont l’âme est rétrécie par le besoin, qu’en un mot les riches doués de quelque vertu, ou de quelque image de vertu, plutôt que les pauvres remplis de vices dont ils ne savent point rougir, fussent regardés comme les plus dignes de gouverner, comme les meilleurs120.
En son honneur, ses, concitoyens exemptèrent les philosophes de tout impôt : je signale ce trait si judicieux à la commission du budget. […] Il y a là un problème que je ne suis pas en droit de résoudre contre un grand écrivain français. » Et ce scrupule fait grand honneur à Barrès. […] Nous avons ainsi quelques confrères qui font assez d’honneur à la profession. […] L’honneur était pour lui, aux yeux de ses contemporains : devant la postérité, il est pour eux. […] Osons dire que ces trois interventions lui font honneur.
Mais, grâce aux circonstances, son rôle fut considérable ; et cent écrivains qui valaient mieux que lui n’ont pas eu cet honneur de laisser, comme lui, dans l’histoire de notre littérature, une ineffaçable trace. […] Les Sentiments de l’Académie sur le Cid font honneur à leur auteur, disait-il à ce propos ; et, peut-être, après tout, jugerez-vous qu’il n’avait pas tort. […] C’est souvent à Rousseau que l’on en fait honneur ; et on a raison, si pourtant on s’explique, et qu’on sépare, et qu’on distingue. […] On lui faisait beaucoup d’honneur. […] De le faire bien voir, ç’allait être la tâche et l’honneur de Sainte-Beuve.
C’est à Gustave Flaubert que revient l’honneur de ce mouvement de réaction sympathique. […] Zola surtout doit prendre sa part de responsabilité dans ce débordement de publications qui revendiquent l’honneur d’être encore de la littérature. […] Il nous a dit qu’il a mis un point d’honneur à se taire ; Sainte-Beuve croit qu’il a surtout voulu sacrifier son passé à madame Récamier. […] Profitons de ce moment pour réhabiliter, dans des œuvres de valeur, des sentiments qui sont l’honneur de notre nature. […] C’est la méthode adoptée par des écrivains qui sont l’honneur des lettres françaises depuis vingt ans.
Ils ont mieux aimé ne parler que d’une surprise des Basques, dont l’impunité, causée par leur dispersion dans leurs montagnes, n’infligeait pas à l’honneur franc une aussi sensible humiliation. […] L’âme du poème était l’exaltation des sentiments les plus puissants et les plus élevés de la société féodale qui, constituée d’abord en France, s’organisait alors dans toute l’Europe : le courage, l’honneur, l’amour du pays, la fidélité de l’homme envers son seigneur et envers ses « pairs », le dévouement à la cause chrétienne. […] L’édicule lui-même existait déjà au xiie siècle, et un poème latin composé en l’honneur de l’hospice de Roncevaux vers 1215 nous le décrit tel qu’il est encore : « La fabrique de cette basilique est carrée de tous côtés, mais le sommet est arrondi et porte une croix. […] Or, il y a des raisons assez sérieuses d’attribuer à Rodrigue Jimenez lui-même le poème latin en l’honneur de Roncevaux : on comprend que, ne voulant ni froisser les pèlerins qui arrivaient pleins des récits épiques, ni s’associer à leur façon de comprendre la défaite des Français, il ait gardé le silence sur ce point délicat. […] (v. 238 à 239) « Votre honneur ne sera pas accru si vous tuez un être pareil. » 265.
Le principe de toute noblesse, et son honneur, c’est qu’elle oblige. […] Pour prouver le christianisme, il n’y a qu’une vraie méthode, c’est de remettre l’idée de création en honneur et en créance. […] Elle s’acquiert par des services de tout genre, même par l’argent, ce qui est très démocratique, l’argent étant du travail accumulé, et elle se conserve par la fidélité et l’honneur. […] Un seul homme savait parmi eux, et avait une intelligence supérieure, et ils ont eu le malheur de le perdre ; et c’est encore l’honneur de Mme de Staël d’avoir très bien compris Mirabeau, que, comme fille de M. […] Son honneur était malléable, son esprit intransigeant.
… la mort : Plus le mort est jeune, et plus cela me fait d’honneur. […] L’honneur est représenté par le duc Job et par le marquis de Rieux, l’argent par le coulissier Valette et par le jeune Achille, frère d’Emma. […] On nous apprend qu’il a donné quarante mille francs, le tiers de sa petite fortune, à un ami pour lui sauver l’honneur. […] L’idée que Mme Lepape se fait de l’« honneur » est profondément immorale. […] Vive le point d’honneur quand l’honneur agonise !
Il s’irrite d’entendre dire que les Grecs combattent pour l’honneur, non pour l’argent : c’est donc qu’il comprend ce que c’est que l’honneur. […] Crédule, assuré, pompeux, — très malin aussi, et réclamier, et avide d’honneurs et de places, — Bertry, c’est Homais « grand médecin ». […] — Sur mon honneur, je le jure. — C’est tout ce que je voulais. […] comme je suis fière d’être enfin aimée ainsi, d’un amour capable de me préférer à tout au monde, même à l’honneur. […] Hoche n’en sort pas révolté. — Pour se débarrasser de lui, on l’envoie pacifier la Vendée : mauvaise affaire, de beaucoup de danger et de peu d’honneur.
Au symbolisme en échoit le triste honneur. […] On sait en effet quels maux comportent avec soi les richesses, les honneurs, le capitalisme, en résumé, l’abus des jouissances de domination et d’opulence. […] Le point d’honneur, la raison d’état, la souveraineté des institutions, le culte de la puissance des dieux, qui suscitent à la collectivité tant d’attitudes et de résolutions contraires au sentiment secret de chaque sujet pris isolément, sont engendrés par la création absurde d’une personnalité et nous y voyons le jeu de l’agrégation molléculaire qui forme les corps bruts. […] La distinction des classes fut surtout observée par les artistes et tout nous porte à croire qu’ils y tenaient tant parce que, le plus grand nombre roturiers eux-mêmes, ils s’efforçaient par la flatterie d’obtenir leurs lettres de créance auprès d’une société qui leur semblait, par ses privilèges, la supérieure ; qui disposait des faveurs et parmi laquelle ils considéraient comme un honneur d’être admis. […] Le moins de mal qu’elle pouvait faire était de se résoudre en inertie et c’est en effet ce qui partout arriva lorsqu’elle ne corrompit pas de désirs de luxe, d’honneurs et de domination, des esprits qui sans elles se fussent sans doute tournés vers la vérité.
Le sens de l’honneur lui faisait défaut. […] César assista d’abord tranquillement à la grandeur croissante de son frère ; il laissa le pape le charger de richesses, accumuler sur lui les duchés, les dignités, les honneurs. […] Les honneurs à rendre à la serviette et à la chemise, au bouillon et au vin royal y sont minutieusement détaillés. […] Ces mêmes femmes, que n’attendrirait pas une pluie d’or, vendraient pour une guinée l’honneur d’une jeune fille. […] pourrait-il se faire, — que pour un homme qui tient à tant de gens, personne ne se piquât d’honneur, — en écoutant mes lamentations ?
À côté de ces magasins de livres et des relieurs, est le magasin qu’on appelle la grande garde-robe, parce qu’on y renferme ces habits, ou calaat (khil’at), comme on les appelle, que le roi donne pour faire honneur. […] Mais, lorsqu’il vit que tous ceux de l’assemblée lui déféraient (car en effet cet honneur, à cause de sa dignité, lui appartenait), et qu’applaudissant à son discours, et levant les yeux au ciel, ils ne faisaient que répéter le Bism allah’ (Bismîllah), Ainsi soit-il ! […] Hamzeh-Mirza lui-même, pour qui vous avez prostitué vos consciences, ne vous en saura pas de gré un jour ; il vous regardera comme des chiens, qui ne lui auront procuré cet honneur que dans le désir de faire curée, et qui, dans l’espérance de s’engraisser pendant son bas âge, auront laissé Dieu et la loi, le Prophète et le livre, l’explication, la droite raison et la justice. […] La condition de ces seigneurs les rend naturellement timides ; tout illustres et tout princes qu’ils paraissent, ils ne sont en effet que des esclaves: leur vie, leur liberté, leur honneur et leurs biens dépendent absolument du souverain.
Fi d’un honneur Suborneur ! […] L’Assemblée nationale, qui sentait unanimement comme moi l’utilité et l’honneur de ce grand nom d’honnête homme populaire dans son sein, se leva tout entière de douleur et de respect à la lecture de cette démission ; elle la refusa et fit supplier le simple citoyen de ne pas faire une lacune dans la représentation de la France en remettant son mandat au peuple. […] — Ailleurs, la sainte alliance des peuples se garantissant dans une équité fraternelle la mutuelle indépendance par le respect des nationalités. — Plus loin, la tolérance religieuse affranchissant les consciences de la loi des États pour laisser à la croyance sa seule conviction pour règle, et à la piété sa seule sincérité pour honneur. […] Dans le quatrième, on le verra dans sa chambre d’artisan au repos, recevant la visite des puissants du monde qui viennent le tenter par des honneurs et des richesses, et refusant tout de tout le monde pour rester salarié de Dieu seul et pour demeurer plus semblable à ce peuple qui ne le comprendrait plus si bien s’il était plus haut que sa condition.
Cette révolte publique contre l’indélicatesse et l’improbité prouve amplement que la conscience collective est encore intacte et qu’elle n’a oublié aucune des traditions de l’honneur. […] L’engouement fut tel qu’on crut faire honneur à la mémoire de Balzac en l’appelant le précurseur de Zola. […] Qu’on se fâchât, il l’admettait aisément, mais il aurait voulu, au moins, qu’on lui fit l’honneur de comprendre, de se fâcher pour ses audaces, non pour les saletés imbéciles qu’on lui prêtait. […] Zola l’honneur de l’enlever et d’exposer tout à nu à la vision de tous.
Cet ensemble de procédés, cette rigueur européenne, d’où la France est sortie réduite à ses plus justes limites et à son strict nécessaire, mais digne et à son honneur, sinon à son profit, arrache à M.
Thiers, disons-le à son honneur, et quels que puissent être ses regrets politiques, n’est point de ces esprits-là : il aime le vrai, le naturel ; il a le goût des faits, il en a l’intelligence ; il ne résiste pas à ce qu’il voit, à ce qu’il sait, et il le rend comme il le voit, sans aucune exagération et sans enflure.
Parmi les poëtes dont les extraits font l’honneur et l’agrément du volume, il me prend envie d’en mentionner trois ou quatre à peu près au hasard : ce sera une occasion pour moi de citer d’eux quelques échantillons de rare et fine poésie.
Salut et honneur !
Honneur à l’auteur d’Indiana de lui avoir arraché sa fausse enveloppe, et d’avoir étalé à nu son misérable bonheur !
Cette tentative, qui a été si impuissante pour rien édifier, a eu le mérite de mettre à nu plusieurs plaies de l’ordre social ; on a mieux senti en particulier ce qu’avaient d’irrégulier et de livré au hasard la condition de la femme, son éducation d’abord, et plus tard dans le mariage son honneur et son bonheur.
Elle y a réussi, ce semble, avec quelque honneur : à l’unité plus étroite qui n’était point possible, elle a cherché à substituer, comme dédommagement, la conciliation et l’étendue.
XXXII Puisqu’il faut avoir des ennemis, tâchons d’en avoir qui nous fassent honneur : « L’envie et la médisance l’ont déjà attaqué ; il a eu les faux esprits pour ennemis, c’est une bonne marque. » Lord Bolingbroke a écrit cela de l’abbé Alari ; tâchons qu’on le puisse dire de nous.
Le personnage du duc de Richelieu, si bien joué par Firmin, y a tous les honneurs.
Le point d’honneur met nécessairement aussi quelques bornes à la violence des attaques personnelles.
Mon honneur m’oblige à le déclarer : c’est bien en soi que votre tragédie m’a paru détestable.
pour l’honneur de Dieu !
Sa femme et sa fille font avec bonne grâce les honneurs du thé.
J’ai la faiblesse de regarder comme de mauvais ton et très facile à imiter cette prétendue délicatesse, qui ne peut se résoudre à prendre la vie comme chose sérieuse et sainte ; et, s’il n’y avait pas d’autre choix à faire, je préférerais, au moins en morale, les formules du plus étroit dogmatisme à cette légèreté, à laquelle on fait beaucoup d’honneur en lui donnant le nom de scepticisme, et qu’il faudrait appeler niaiserie et nullité.
Du reste, bonne, brave, loyale et intelligente nature ; mélange du poète, du gueux et du prince ; riant de tout ; faisant aujourd’hui rosser le guet par ses camarades comme autrefois par ses gens, mais n’y touchant pas ; alliant dans sa manière, avec quelque grâce, l’impudence du marquis à l’effronterie du zingaro ; souillé au-dehors, sain au-dedans ; et n’ayant plus du gentilhomme que son honneur qu’il garde, son nom qu’il cache, et son épée qu’il montre.
Beaucoup de femmes avoient reçu cet honneur avec respect. » A la fin, une fit confidence à son époux qu’elle avoit trouvé, dans le temple, un second mari.
Il crut son opinion fondée, & la soutint avec honneur.
La Pièce étant achevée, Monsieur de Molière vint sur le Théâtre, et après avoir remercié Sa Majesté en des termes très modestes, de la bonté qu’elle avait eue d’excuser ses défauts et ceux de toutes sa Troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une Assemblée si Auguste ; il lui dit que l’envie qu’ils avaient eue d’avoir l’honneur de divertir le plus grand Roi du monde, leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents Originaux, dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que puisqu’Elle avait bien voulu souffrir leurs manières de campagne, il la suppliait très humblement d’avoir agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les Provinces.
Il est plaisant d’avoir supposé que nos chiens appelés tourne-broches viennent de cette belle origine, comme d’avoir fait honneur au marmiton du surnom de son élève.
Les Essais de littérature & de morale, de M. l’Abbé Trublet, ont été traduits en plusieurs langues, & ils méritoient cet honneur.
Mme Sophie Gay3 I On vient de faire à Mme Sophie Gay l’honneur d’une réimpression de ses œuvres complètes.
Si elles sont faites « pour voir et pour prévoir », — comme le dit avec assez peu d’originalité le comte Adhémar d’Antioche, dans son introduction en l’honneur de la Correspondance qu’il publie, les diplomaties que voici ont pu voir, mais elles n’ont pas prévu grand’chose.
Charles Monselet, de la charmante famille des esprits légers, — des puissants et magnétiques impondérables dans l’ordre intellectuel, — a le bonheur d’être de ceux-là que les pédants haïssent ; mais il doit savoir à présent, et son livre le prouve peut-être, qu’il y a un autre rire que celui du Faune dans les bois, du Bacchant à souper et du Parisien dans les farces, et que c’est sur ce rire-là que nous comptons désormais pour la seconde moitié de sa vie et l’honneur de sa renommée !
Catalogués et numérotés par leur date d’admission à l’Académie française, tous ces esprits, qui, dans les lettres, expriment ce que Napoléon appelait de la chair à canon dans la guerre, et forment, pour ainsi parler, l’humus d’une littérature, comme la masse des soldats tués forme celui des champs de bataille, tous ces esprits n’auraient pas l’honneur de la place qu’ils occupent au petit soleil du livre de Livet s’il s’agissait individuellement d’eux, au lieu du corps dont ils ont fait partie.
Alors que la littérature matérialisée se dit naturaliste, quand elle se fait tout bêtement abjecte et n’aspire plus qu’à donner aux hommes les plus ignobles sensations ; alors que le public, plus stupide encore qu’elle n’est abjecte, trouve cette littérature toute-puissante, un livre comme celui de Paul de Saint-Victor, haut d’inspiration, spirituel dans tous les sens du mot, idéal et grandiose, doit nécessairement avoir l’honneur de l’insuccès… Et s’il ne l’a pas, j’ose le dire !
C’est l’honneur de cet écrivain d’aimer l’autorité en littérature, et sur ce point il ne se dément jamais.
Et, de fait, la langue du seizième siècle allait d’elle-même, faceva da se, quand il s’agissait de traduire les ondoyances, la force tempérée de grâce, la gravité riante, toutes les poésies, tous les ionismes de ce poète en prose qui était d’Ionie, de cet Homère de l’Histoire à qui les Grecs firent cet honneur, qui fut une justice, de nommer du nom de chaque Muse les neuf chapitres de ses Histoires, pour eux, un Parnasse tout entier !
Sans doute, parmi ces cardinaux, cités par Voltaire, il en fut plusieurs qui oublièrent trop la robe qu’ils avaient l’honneur de porter.
II Cela dit brusquement à Wey, pour l’honneur d’une conception première qui me plaisait excessivement, mais qui supposait la chose la plus rare : l’impersonnalité, ou plutôt la personnalité caméléonesque d’un poète dramatique, je n’ai plus qu’à louer un livre vrai, spirituel, érudit, attentif à tout, et qui, sous prétexte de voyage, nous parle tour à tour politique, art, histoire, morale, société, avec une originalité qui n’a pas le profond, le mordant, la couleur étrange de l’originalité anglaise, mais qui, après tout, a la sienne.
Il était, en effet, tout un caractère et peut-être ne fût-il que cela, mais qui peut dire que ce ne soit pas assez pour l’honneur d’un homme, car le caractère suppose plus que la volonté solitaire ; il implique aussi et toujours le bon sens !
Mais il n’en est pas moins vrai que l’auteur des Ruines a l’honneur d’avoir avec eux la fraternité des idées et une parenté d’intelligence… Ce Revelière inconnu, et qui, dans l’égarement universel de la raison, a grande chance de rester inconnu, est un esprit d’une force rare, toujours, dans la pensée, et souvent dans l’expression, mais il est moins près de ces hommes profonds et sans égaux que d’un autre homme de leur temps, un autre observateur politique trop oublié et qu’il rappelle, ce Mallet-Dupan qui, lui aussi, préjugea la Révolution française dès son origine, et dont le préjugé eut parfois toute la justesse d’un jugement… L’auteur des Ruines est une espèce de Mallet-Dupan après la lettre, la terrible lettre de la Révolution !
Marin, le Marsyas écorché avec une gaieté si féroce dans les Mémoires de Beaumarchais, leur succéda, quand le duc d’Aiguillon remplaça le duc de Choiseul, et descendit jusqu’à lui l’honneur de la vieille publication des Renaudot.
À travers le journaliste, fatalement vieilli comme ils vieillissent tous, dont la personnalité reculait, en s’effaçant, dans un passé qui s’éloignait et qu’on rapproche, on aperçoit l’homme, si on peut dire l’homme de cet enfant trépignant et passionné, qu’il aurait valu mieux faire oublier que rappeler, pour son honneur et pour sa gloire.
Il y a une petite industrie à laquelle la Critique se prendra toujours, — à laquelle elle a été prise une fois de plus en ma personne, et que je veux cependant, pour l’honneur de ma duperie, signaler.
Simon, c’est la substitution d’un théophilanthropisme, nominalement religieux, aux religions qui furent jusqu’ici l’honneur et la force morale du monde, et c’est cette substitution, qu’il est bon de réaliser sans coup férir et sans danger, sans éveiller les justes susceptibilités de ces religions puissantes encore et en leur témoignant tous les respects !
Il ne s’agit pas ici, bien entendu, des talents du gymnaste intellectuel que l’on appelle un philosophe, ni même de la dorure de bec de la Gloire, qui répète parfois et crie des noms, comme les perroquets, sans rien y comprendre, mais il s’agit des hommes qui représentent pour les avoir réellement exprimées le petit nombre de vérités nécessaires à la vie et à l’honneur de l’esprit humain.
quand on a l’honneur de porter le nom de Bonald, on est trop profondément religieux pour ne pas croire aux mystères et aux réserves de la Providence ; seulement, si, comme l’a dit un historien réputé grand, « ce qui corrompt le plus les partis, c’est leur espérance », Maurice de Bonald a voulu, du moins, épargner au sien cette corruption-là.
Dénouement d’une brutalité sublime, et que j’aime, non pas seulement parce que c’est le dévouement, l’éternel honneur de l’âme, qui tue l’égoïsme, qui en est la honte éternelle ; mais aussi parce que je vois ici comme une apothéose de la guerre que les athées, qui ne sont pas tout à fait des héros, mais qui sont tout à fait des niais, voudraient supprimer comme Dieu et l’Enfer !
Poulet-Malassis, connu déjà, du reste, comme éditeur, débute dans l’édition de fantaisie, vaut-il littérairement la distinction qui en est faite et mérite-t-il vraiment cette remise en honneur d’un genre pimpant et hardi, que les vieux routiers de la vulgarité appelleront peut-être une témérité de jeune homme ?
vraiment, pour l’honneur de la Critique et l’exactitude de l’histoire littéraire qu’elle écrit chaque jour, j’ai cru que ce n’était pas là une raison suffisante de se taire et de souscrire, par son silence, à l’opinion trop émue qu’on a voulu dernièrement nous donner d’un talent qui, en lui-même, n’est pas si troublant et auquel la Mort, cette railleuse qui fait parfois les meilleurs prospectus, en a fait un qu’aucune circonstance probablement ne recommencera jamais plus.
Il porte la croix de la vie moderne sans la rejeter et sans la maudire, et il est plus calme, ce fils des preux, qui a tout perdu, fors l’honneur, et qui, par la poésie ou l’art, rentrera peut-être quelque jour dans l’héritage de gloire des ancêtres, il est plus calme que ce va-nu-pieds d’Hégésippe, qui n’a jamais rien eu que ses beaux pieds nus de pasteur grec.
Duranty, aurait une beauté amère et touchante, suspendue qu’elle est si longtemps entre sa pitié pour des parents qu’elle afflige et le loyal honneur d’une promesse faite a un homme qui a semblé l’abandonner !
Avant tout, ce que nous cherchons dans un livre, et surtout dans un livre qui a l’honneur de s’appeler « Contes », c’est la grande, la prime-sautière originalité.
Ce qui est sûr, c’est qu’en Italie, les nobles auraient rougi de suivre les rois romaines, et se faisaient honneur de n’être soumis qu’à celles des Lombards ; les gens du peuple au contraire qui ne quittent point facilement leurs usages, observaient plusieurs lois romaines qui avaient conservé force de coutumes.
Aristote comprit la justice, reine des vertus, qui habite dans le cœur du héros, parce qu’il avait vu la justice légale, qui habite dans l’âme du législateur et de l’homme d’état, commander à la prudence dans le sénat, au courage dans les armées, à la tempérance dans les fêtes, à la justice particulière, tantôt commutative, comme au forum, tantôt distributive, comme au trésor public, ærarium [où les impôts répartis équitablement donnent des droits proportionnels aux honneurs].
Honneur à l’or quand il se dévoue à l’art ! […] XXIV M. de Lécluse, peintre et écrivain français de notre temps, qui a illustré souvent le Journal des Débats de ses études sur l’art, a droit de partager cet honneur. […] XXXVI Cet amour pour une femme d’un rang supérieur, vers laquelle la morale comme l’honneur lui interdisait d’élever sa pensée, n’était encore dans l’âme de Léopold Robert qu’une respectueuse admiration et une modeste familiarité.
Le public me traite comme on traite ici le Tasse, ce qui me fait trop d’honneur. […] Une chose seulement m’étonne : c’est le manque d’honneur du moment. […] Je combattis à la Chambre cette mauvaise pensée ; il faut ennoblir les nations en leur faisant honorer contre soi-même les simulacres de l’honneur et de la fidélité.
À quelles dignités, à quelle gloire, à quels enfants, à quels honneurs, à quelles richesses d’âme et de bien, à quel frère, enfin (un frère que j’aime à cet excès qu’il m’a fallu, par un genre inouï de supplice, me séparer sans l’embrasser, de peur qu’il ne vît mes larmes, et que je ne pusse moi-même supporter sa pâleur et son deuil), je suis arraché ! […] …………… « Les Grecs rendent les honneurs divins à ceux qui tuèrent des tyrans. […] Le souvenir, le culte même des peuples consacrent leurs noms à l’immortalité ; et vous, loin de décerner des honneurs au conservateur d’un si grand peuple, au vengeur de tant de forfaits, vous souffririez qu’on le traîne au supplice !
C’est que la loi morale, en même temps qu’elle fait tout l’honneur de l’homme, est aussi la règle de sa vie. […] Servir à tout prix, même au prix de la justice et du bien, la nation qu’on commande, c’est-à-dire accroître sa force, sa puissance, sa richesse, sa sécurité, son honneur, tel est le but habituel des hommes d’État. […] L’honneur vrai de la politique, c’est de se conformer le plus qu’elle peut à la morale éternelle, et de diminuer chaque jour, en montant jusqu’à elle, l’intervalle qui les sépare.
Peut-être il viendra lui-même ; son sang coulera sur l’épée d’Uthal, et la gloire de Finthormo s’élèvera comme un jeune arbre, l’honneur du vallon. » « Non, jamais, répliquai-je en courroux. […] Au milieu des nuages, autour de la table où circulent des coquilles vaporeuses, les héros t’admireront, et les vierges toucheront en ton honneur la harpe de brouillard. […] Enfin elle prit sa harpe, et la toucha doucement en l’honneur de son bien-aimé.
C’est à la fois la faiblesse et l’honneur de l’homme. […] N’estimons pas médiocrement ce talent : c’est tout simplement celui par lequel subsistent les sociétés humaines ; c’est l’origine de la propriété et le soutien de la famille ; c’est l’honneur de l’homme. […] Et si cette utopie a pour cause première une faute contre la nature et l’honneur, il ne faut pas craindre de la discréditer en en signalant la cause.
Ceux qui s’imaginent — il y en a, témoin ce Forbes, — qu’un poëme comme le Médecin de son honneur ou le Roi Lear peut être dicté par un trépied ou par une table, errent étrangement. […] Plus rien, ni dignité, ni pudeur, ni honneur, ni vertu, ni esprit ; la jouissance animale toute crue, l’impureté toute pure. […] Quoi qu’il en soit, l’avènement du bon sens est le grand fait de Cervantes ; le bon sens n’est pas une vertu ; il est l’œil de l’intérêt il eût encouragé Thémistocle et déconseillé Aristide ; Léonidas n’a pas de bon sens, Régulus n’a pas de bon sens ; mais en présence des monarchies égoïstes et féroces entraînant les pauvres peuples dans leurs guerres à elles, décimant les familles, désolant les mères, et poussant les hommes à s’entre-tuer avec tous ces grands mots : honneur militaire, gloire guerrière, obéissance à la consigne, etc., etc., c’est un admirable personnage que le bon sens survenant tout à coup et criant au genre humain : Songe à ta peau !
La réponse de Charles aux réflexions sur Longin, outre qu’elle fait autant d’honneur à son jugement qu’elle en fait peu à celui de Boileau, étoit encore dictée par la politesse & la modération ; mais l’Aristarque de son siècle fut souvent injuste. […] Les Anglois en général faisoient le même honneur à leurs écrivains. […] Sa Traduction de Térence lui a fait aussi beaucoup d’honneur.
Cette aspiration est l’honneur et le danger de notre époque. […] Bagehot lui fait l’honneur de la prendre pour l’agent principal de la continuité du progrès, Edgar Quinet voit surtout en elle une force de réaction. […] On lui a même fait l’honneur de croire qu’Aristote s’était enrichi, sans le nommer, de ses dépouilles ; il serait un de ceux dont, au dire de Bacon, le philosophe de Stagyre aurait étouffé la gloire, « de même que les sultans de Constantinople se débarrassaient des frères qui portaient ombrage à leur pouvoir. » Mais Aristote a cité tous ses devanciers, et surtout Démocrite, dont il parle en maint endroit avec éloge ; il avait même discuté ses opinions dans un traité spécial qui est perdu.
Et je m’étonne même que celui qui écrivit les nobles vers de Hippolyte couronné et tant de belles proses, ne lui ait pas réservé une place d’honneur. […] Le dernier roman de Μme Claude Ferval : Vie de château, « est des plus hardis » avec son héros dont l’honneur « conjugal » ne devient chatouilleux qu’après fortune faite48. […] Transformée, « civilisée », cette jeune paysanne reprend conscience d’elle-même et devenue « indulgente » pour la beauté des autres, admiratrice même de cette beauté et par conséquent délivrée du souci d’être mal jugée, indépendante enfin, armée d’une conception de l’honneur plus personnelle et plus fière que celle qui lui était imposée, elle connaît des bonheurs insoupçonnés, une quiétude profonde et douce.
On dit aux jeunes gens : « Lisez le crayon à la main, et notez ce qui vous frappe. » « Il s’agit ici, dit un de ces Cours de littérature, non de remettre en honneur la méthode surannée des cahiers d’expressions… Bien différent est l’exercice que nous proposons. […] Cette description artificielle est encore en honneur dans certains Cours de littérature. […] Telle enfin était son habileté, que lorsqu’il vainquait, on ne pouvait en attribuer l’honneur qu’à sa prudence ; et lorsqu’il était vaincu, on ne pouvait en imputer la faute qu’à la fortune. […] En attendant, dit-il, je consacre ce livre en l’honneur d’Agricola mon beau-père ; et dans ce projet, ma tendresse pour lui me servira ou d’excuse ou d’éloge. […] Dépositaire en même temps de l’honneur de deux personnes, il ne lui suffît pas d’être honnête, il faut encore qu’elle soit honorée ; il ne lui suffît pas de ne rien faire que de bien, il faut encore qu’elle ne fasse rien qui soit approuvé.
Cette puissance morale qui leur était donnée et qu’ils pouvaient employer à leur honneur, nos écrivains ne s’en servirent, la plupart, que dans un misérable intérêt de vanité ou de lucre. […] L’un des plus caractéristiques peut-être est le concert d’éloges, la clameur croissante d’admiration enthousiaste qui, depuis quelque temps, s’élève de tous côtés en l’honneur du père de la littérature physiologique, de M. de Balzac. […] On n’attend pas de nous que nous entrions dans l’appréciation de ce livre : ce serait lui faire trop d’honneur. […] Quand la gloire, ou la popularité leur fut-elle plus librement accordée, et avec la gloire les honneurs, la fortune, le pouvoir ? […] non, je n’y renoncerai pas ainsi… Avec de l’argent, on a tout en ce monde : honneur, amour, bonheur, on satisfait son corps et son âme, on est heureux enfin !
Dès ce jour le champ littéraire devenait un champ d’honneur, comme les autres carrières libérales, et c’était à une femme qu’on devait un progrès qui relevait la dignité des lettres, et ouvrait au génie toutes les routes, même celle du pouvoir. […] M. de Chateaubriand remit en honneur le christianisme, ou plutôt le catholicisme avec son dogme et sa poésie, au moment où on le croyait à tout jamais renversé par l’esprit philosophique. […] Son style seul, toujours soigné, toujours coloré et original suffit à le placer au premier rang des écrivains dont la France se fait honneur. […] Je commençai à me sentir embarrassé de l’honneur que me faisait un aussi grand personnage en m’entretenant avec tant de familiarité, et j’allais perdre contenance lorsque la pluie commença à tomber. […] Nicolas Martin, un peu parce que j’ai l’honneur de le compter au nombre de mes amis, mais beaucoup aussi à cause de l’intérêt sérieux qu’il a voué à la littérature poétique d’outre-Rhin.
pour le suivre, Du moins il faisait revivre Ses honneurs et son laurier. […] La gloire en vain promet des honneurs éclatants : Un souris de l’amour est plus doux à vingt ans ; Mais à trente ans la gloire est plus douce peut-être. […] dotation modique, pas le grand cordon ; ce qu’on appelait les honneurs du Louvre, qu’il eut jusqu’à la fin à titre de sénateur, mais que ne conserva pas madame de Fontanes dès qu’il eut cessé d’être président du Corps législatif : l’errata du Moniteur, au fond, était toujours là. […] Je perds mon temps s’il faut les croire, Eux seuls du siècle sont l’honneur, J’y consens : qu’ils gardent leur gloire ; Je perds bien peu pour ma mémoire, Je gagne tout pour mon bonheur. […] Je sais trop bien que la volage M’a sans retour abandonné ; Il ne sied d’aimer qu’au bel âge ; Au triste honneur de vivre en sage Mes cheveux blancs m’ont condamné.
. — Et ton nom prononcé fait d’une médisance une bénédiction197. » À quoi servent l’évidence, la volonté, la raison, l’honneur même, quand la passion est si absorbante ? […] On se réduit à le combler d’honneurs ; on lui donne un cheval de guerre ; on lui décerne le surnom de Coriolan, et tous crient : Caïus Marcius Coriolan ! […] Les charges, les honneurs, les passions, les plaisirs, les projets, la science, tout cela n’est qu’un masque d’emprunt, que la mort nous ôte pour laisser voir ce qui est nous-mêmes, le crâne infect et grimaçant. […] Puis l’amant — soupirant comme une fournaise, avec une plaintive ballade — en l’honneur des sourcils de sa maîtresse. Ensuite le soldat, — plein de jurons bizarres, barbu comme un léopard, — jaloux de son honneur, brusque et violent en querelles ; — cherchant la fumée de la gloire — à la gueule du canon.
Je le lui dis, à lui parlant, et avec une certaine vivacité, lorsqu’il me fit l’honneur de sa visite. […] Mais, Monsieur et Révérend Père, je m’aperçois que j’outrepasse la mesure et que j’en dis plus que vous ne m’avez fait l’honneur de m’en demander.
Maintenons commerce avec ces personnages, demandons-leur des pensées qui élèvent, admirons-les pour ce qu’ils ont été d’héroïque et de désintéressé, comme ces grands caractères de Plutarque, qu’on étudie et qu’on admire encore en eux mêmes, indépendamment du succès des causes auxquelles ils ont pris part, et du sort des cités dont ils ont été l’honneur. […] Il est certain aujourd’hui que c’était Buzot qui eut l’honneur d’occuper ainsi l’âme de Mme Roland.
Depuis deux cents ans cette profession se transmettait par héritage dans la famille avec les humbles vertus, la piété, le sens et l’honneur des vieux temps. […] Diderot, dans l’avertissement qui précède l’Addition à la Lettre sur les Sourds et Muets, déclare qu’il n’a jamais eu l’honneur de voir M. l’abbé de Bernis ; mais ceci n’est qu’une feinte.
L’honneur de l’inspiration, on l’a dit justement, doit donc se rapporter en entier à son auteur. […] On se plaint souvent que la littérature actuelle ne soit pas plus forte, plus élevée, plus semblable à celle des siècles précédents, des grandes époques précédentes : je ne sais ce que ces plaintes ont de fondé ; nous sommes trop juge et partie peur avoir voix au chapitre dans la question ; mais, en admettant le fondé du reproche, comment voulez-vous que la littérature, la véritable, celle qui a son inspiration propre, celle qui n’est animée ni du désir du gain ni de l’ambition des honneurs, mais qui a sa verve naturelle, originale, son goût de fantaisie ou de vérité, et d’une vérité piquante et parfois satirique (car ce ne sont pas les sujets qui manquent), comment voulez-vous que cette littérature qui sacrifie tout à elle-même, à sa propre satisfaction, au plaisir de rendre avec art, avec relief, et le plus excellemment possible ce qu’elle pense, ce qu’elle voit et dans le jour sous lequel elle le voit, comment voulez-vous qu’elle ait toute sa vigueur, sa joie, sa fierté et son indépendance, si, à tout moment, l’écrivain qui tient la plume a à se faire cette question : « Aurai-je affaire ou non à messieurs du parquet, à messieurs de la police correctionnelle ?
Les étrangers mêmes contribuaient à nous égarer, car enfin il fut un temps où ils faisaient aux chefs-d’œuvre de notre théâtre l’honneur de les imiter. […] Toutes les fois que je puis croire que le roi des rois, Agamemnon, s’adresse à moi-même, et qu’il ne dit telle chose qu’afin de m’en informer, en me faisant tant d’honneur, il me fait moins d’illusion, et bientôt je ne verrai plus en lui qu’un acteur, s’il ne se hâte de redevenir un héros.
Paul Verlaine brisa en son honneur les cruelles entraves du vers que les doigts prestigieux de M. […] Mais les jeunes poètes ont du sang jusques aux yeux en luttant contre les monstres affenés par Nicolas Boileau ; on vous réclame au champ d’honneur, et vous vous taisez, maître Banville !
Nous voilà donc glissant insensiblement dans l’amour de notre bien-être, à la merci d’une certaine modération de tempérament, dont notre raison n’aura pas l’honneur, et nous déterminant dans nos jugements par nos humeurs ou nos intérêts. […] Cette intelligence qui a si peur de servir, qui se défie de la vérité à cause de sa ressemblance avec l’autorité, qui redoute si fort de se laisser surprendre, qui s’estime si au-dessus de son objet, voilà qu’un paradoxe sorti de quelque cerveau grec ou latin, un trait d’esprit, moins encore, un jeu de mots, a l’honneur de la mettre en branle, et de s’en rendre maître pour un moment !
Il se méfiera naturellement de tous les préceptes particuliers de la morale, des « vertus », des « points d’honneur », de toutes les morales spéciales et professionnelles. […] Ainsi l’homme s’attache, au petit bonheur, à quelque idéal restreint et borné, à quelque honneur particulier.
Or, un jour, une nouvelle invraisemblable se répandit : le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin — plus soucieux des choses de l’art que la cour de Berlin — faisait monter la Walkyrie, et sa petite résidence aurait l’honneur de précéder dans cette voie toutes les grandes capitales de l’Allemagne du Nord. […] Menez ici son cheval, à fin qu’avec moi, il suive le Grand : car partager du Héros le très sacré honneur, est le désir de mon corps.
Le torrent somptueux coule aux rives du temps, Et voici qu’à jamais le juste honneur d’un culte S’essore de ses flots éclatants et chantants. […] C’est Elsa, dont la vie et l’honneur sont menacés, qui implore Dieu de lui accorder sa protection, et Lohengrin est envoyé par le Graal pour la défendre.
À l’appui du développement précédent il importe de noter ici, qu’à la différence du groupe anglo-saxon, le peuple français a peu emprunté à sa religion pour constituer sa coutume morale, et pour tempérer son énergie : une générosité naturelle et le sentiment de l’honneur sont ici les freins qui s’opposent à l’exagération de l’égoïsme individuel ou national et ces vertus ont leur source, plutôt que dans le catholicisme, dans l’orgueil d’une énergie avide de se démontrer et qui se veut somptueuse. Il faut donc penser qu’un peuple qui, avec le sentiment de l’honneur et le sens de la générosité, possède les freins qu’il faut pour comprimer l’excès de son énergie, risque de voir cette énergie brisée s’il lui oppose encore, avec l’idée humanitaire, un frein nouveau.
De Vigny y met sa dignité et y voit le fond de l’honneur même. Selon lui, il faut acquiescer à la souffrance comme à une distinction ; Vigny insiste sur un sentiment raffiné que les grands cœurs seuls connaissent, « sentiment fier, inflexible, instinct d’une incomparable beauté, qui n’a trouvé que dans les temps modernes un nom digne de lui ; cette foi, qui me semble rester à tous encore et régner en souveraine dans les armées, est celle de l’Honneur. » Une autre idée chère à Vigny, et d’inspiration pessimiste, c’est que le génie, qui semble un don de Dieu, est une condamnation au malheur et à la solitude ; lisez Moïse et les épisodes de Stello.
La Vierge y dit, que c’est bien de l’honneur à elle d’être désignée Mere d’un Dieu : le Sauveur y fait assaut d’esprit avec la Samaritaine. […] SI les Hérésies déshonorent pour la plûpart la nature humaine, les différens Ecrivains que l’Eglise a produit ne peuvent que lui faire beaucoup d’honneur.
Mais remarquez — ce qui lui fait honneur — remarquez que dans ses relations avec les grands seigneurs du temps, cet instinct de l’indépendance se marque encore d’une façon tout à fait extraordinaire. […] Enfin il y a encore, par exemple, la morale de la sensibilité, et il y a surtout, à mon point de vue, la morale de l’honneur.
Il n’est pas ce qu’on appelle « un écrivain de race », et il n’en laissera pas une après lui… Il n’aura pas l’honneur (qui est le plus souvent une honte) d’avoir derrière lui des imitateurs. […] Renan, qui l’appelle le meilleur des princes ayant jamais régné sur terre pour l’honneur et le bonheur du genre humain, et la quintessence rectifiée de la pure essence des Antonins, après laquelle il aurait fallu briser le flacon, car c’était le Commode incommode, le monstrueux Commode qui était au fond, n’a trouvé rien de mieux à faire que d’entourer des arabesques de son admiration et de son style les Pensées dans lesquelles Marc-Aurèle nous a révélé les supériorités de sa belle âme, une de ces âmes à la Boissier, qui pouvaient dispenser le monde de la morale chrétienne si elles avaient pondu et multiplié.
Ils ont leur honneur qui ressemble beaucoup à l’honneur tout court.
Boulogne-sur-Mer possède sa place d’Alton : elle est ainsi nommée depuis 1801, et les titres d’honneur qui se rattachent à ce nom n’ont certes point diminué depuis.
De telles recherches sont le complément naturel des premières ; elles importent essentiellement à la connaissance de notre histoire nationale… Les instructions que j’aurai l’honneur de vous adresser à ce sujet s’appliqueront, les unes, aux travaux à faire pour la découverte et la publication des manuscrits enfouis dans les Bibliothèques, Archives et Collections ; les autres, à un grand ensemble de recherches et d’études d’une nature différente sur les monuments d’arts en France, monuments bâtis ou monuments meubles, monuments religieux, militaires, civils, etc.
Mais est-ce chez ceux de l’Institut, de la Médaille d’honneur et de la Croix de Commandeur ?
Un si grand honneur, il faut en convenir, n'a point été stérile pour le génie de M.
Elles étaient précédées d’une histoire de M. le Comte de Falloux, de l’Académie française, qui nous y apprenait ce que c’était que Mme Swetchine, dont le nom, avant sa mort, avait parfois frappé le public français, écrit souvent dans des livres où c’était un honneur pour un nom de briller, en passant sous le rayon d’une bienveillante épithète.
devant aucun de ces visages rongés déjà, effacés par deux siècles, pas même devant celui de cette Aurore qui eut l’honneur de jeter la peur d’aimer dans le cœur de glace polaire de Charles XII, et qui plus tard descendit sa fierté jusqu’à devenir l’une des maîtresses d’Auguste de Pologne, le taureau saxon !
Les deux derniers le couvrirent d’honneurs et d’argent.
Quitard sera certainement — car ses travaux ne sont pas épuisés par les deux publications qu’il nous donne — l’honneur et l’agrément de cette science, coiffée de grec, qui est, après tout, moins abstraite et moins aride que celle-là dont elle est un démembrement.
Et peut-être même cesserait-il d’écrire, peut-être, ennuyé des sons creux qu’il file, enverrait-il promener la flûte de sa rhétorique, s’il ne se croyait tenu d’exécuter encore quelques airs funèbres en l’honneur de ce pauvre régime parlementaire qu’il aime comme lui-même, et qui, s’il n’était pas mort, lui aurait peut-être permis d’accoucher enfin de son grand ministre et de son grand orateur !
Jules Girard a mis dans son commentaire bien des observations qui font honneur à son coup d’œil.
Assurément, nous ne préjugeons point témérairement ici les conclusions d’un tel travail, mais nous disons qu’il est possible, et que, pour l’honneur de la littérature historique du xixe siècle, il est nécessaire qu’il soit fait.
— dans l’éducation morale, c’est-à-dire dans l’éducation de la volonté de son fils, ni de la religion dans laquelle il a été élevé probablement, ni de la prière, ni des préjugés (ceux qu’il faut rejeter et ceux qu’il faut admettre), ni du point d’honneur, ni du respect humain, ni de la charité, ni de la fonction sociale, ni de la famille, ni des rapports avec les subalternes, ni du théâtre, ni des moralistes, ni de la crédulité aux livres, — la grande superstition des peuples qui ne croient plus aux hommes !
Mais, tel que le voilà et que la réalité consciencieusement étudiée le montre, il l’emporte pourtant en moralité sur tous les heureux et les célèbres de son époque, et justement parce qu’il eut le hasard d’être pauvre, et l’honneur d’être un officier !
Seulement, je fais plus d’honneur que M.
Évidemment, pour l’honneur de la Philosophie, ce serait à elle bien plus qu’à nous de faire tout cela.
Il y a, dans ces lettres de Doudan, deux lignes dénigrantes et insolentes sur Balzac, et il passe… Il fait à Balzac cet honneur de passer, après avoir déjà passé devant Bonald et devant de Maistre !
II Jamais chute plus profonde après une montée plus rapide… Une autre coquine de ces temps de coquines heureuses qui ont cependant fini par tomber, la Dubarry, eut l’honneur d’être guillotinée avec le même couperet que Marie Antoinette, mais la fin, dans la destinée de Sophie Arnould, rien n’en a diminué ou n’en a relevé la bassesse.
Et n’y en aurait-il plus — tout serait-il fini dans le cœur humain — qu’il faudrait les publier encore, comme on élève un autel dans la solitude, pour l’honneur de Dieu !
Il est malheureux, impatienté, piétinant sous son harnais de guerre qui l’écrase, et s’il n’a pas assez d’ardeur pour couvrir d’écume le mors qu’il ronge, il y laisse de son sang ; mais tel que le voilà et que la réalité consciencieusement étudiée le montre, il l’emporte pourtant en moraine sur tous les heureux et les célèbres de son époque, et justement parce qu’il eut le hasard d’être pauvre et l’honneur d’être un officier !
Évidemment, pour l’honneur de la Philosophie, ce serait à elle bien plus qu’à nous de faire tout cela !
Avec le genre d’occupations et de préoccupations auxquelles M. le docteur Tessier a dévoué sa vie, on peut s’étonner qu’il fasse partie de ces « derniers Romains » qui périront probablement à la peine et à l’honneur de la vérité ; mais, s’il y a là une raison pour être surpris, il y en a une autre pour applaudir et pour admirer !
Ch. d’Héricault et Moland attribuent l’honneur de ce livre, malgré les germanismes qui révèlent évidemment une autre main.
Seulement, nous lui faisions l’honneur de croire qu’en plein xixe siècle il ne roulerait pas jusqu’aux plaisanteries de Voltaire contre la Bible, l’Église et nos dogmes, et il y a roulé !
Par lui-même, il n’est pas un philosophe, mais il est le fils et la victime de la philosophie du xixe siècle, et voilà pourquoi je le mets ici… Ce jeune homme, à qualités brillantes, qui avait eu, nous dit-il, au collège, l’éclat de tous les prix d’honneur, pour lui des espérances !
Qu’il nous permette de lui affirmer sur l’honneur que la mer est dans Homère et dans lord Byron, et que lui, M.
Tel cet ignorant de lui-même et des autres, et qui, pour l’honneur de sa poésie, fut ce que j’ai appelé : « un poète sans littérature ».
… En France, ce pays spirituel autrefois, hébété maintenant d’impiété, le prêtre qui n’est pas le Bon pasteur de Béranger et que le libéralisme du bourgeois peut honorer encore, s’il est décoré de la Légion d’Honneur et si c’est un « apôtre de la tolérance », comme on dit dans la charmante langue de Béranger, n’est plus que le Soutane, levez-vous !
et qu’il est plus que temps, pour l’honneur de tous, d’en finir avec ce capitonnage dérisoire du même mot qu’on répète contre la Critique, surtout quand il s’agit d’un homme qui ne demande pas quartier, lui, et qui a bien assez de talent pour entendre une fois la vérité, — ce qui le changera !
Un Croisé trouve tout naturel d’acheter par sa mort la liberté du Tombeau du Christ ; le vieux Corneille ravit tout le public par ses tirades sur l’honneur ; Vincent de Paul est sûr de trouver toujours qui le suive dans sa mission de charité.
Cette exception est tout à l’honneur du grand auteur de l’Essai sur Goethe a. […] Le Blond « un des rares poètes que nous pouvons admirer3 », et avec quelques autres « l’honneur des lettres françaises4 », mais encore à M. de Bouhélier il semblait « résolu à combattre par l’auguste éblouissement de la poésie et par la force de critiques vives, précises et irréductibles5 » Après ces articles, M. […] Cette première mesure suffirait à purifier la direction des journaux d’une bande de forbans ou de barnums qui la déshonorent en battant monnaie avec l’honneur du pays. » On ne saurait désigner avec plus de justesse et d’élégance les Judet, les Rochefort et autres Polonais. […] Lorsqu’on prononçait son nom devant nous, il n’éveillait aucun écho, il ne provoquait aucune de ces discussions violentes qui sont l’honneur de qui les occasionne. […] Bérengier (numéro du 15 octobre 1898) Monsieur Le Blond, Je n’ai point l’honneur de vous connaître, sinon comme critique et comme écrivain.
C’est pour cette qualité de leur sensibilité qu’ils méritent qu’on les classe avec honneur. […] Péladan : ce public témoignait en l’honneur de la civilisation. » Je crois que M. […] Voilà qui fait honneur au jeune élève de Fénelon. […] André Gide le plus grand honneur. […] Dans le chapitre sur la renaissance catholique, Agathon attribue l’honneur de ce mouvement à M.
Saint-Marc Girardin : on voit que l’œuvre et l’auteur tiennent par tous les liens à la famille de l’Université comme à la famille du Journal des débats : ils en portent le cachet, et ils font honneur à l’une et à l’autre.
Nulle part cette inégalité, contre laquelle l’opinion publique se révolte, n’éclate en traits si forts : d’un côté, pour le petit nombre, l’autorité, les honneurs, l’argent, le loisir, la bonne chère, les plaisirs du monde, les comédies de société ; de l’autre, pour le grand nombre, l’assujettissement, l’abjection, la fatigue, l’enrôlement par contrainte ou surprise, nul espoir d’avancement, six sous par jour781, un lit étroit pour deux, du pain de chien, et, depuis quelques années, des coups comme à un chien782 ; d’un côté est la plus haute noblesse, de l’autre est la dernière populace.
Peu à peu l’Académie prit conscience de son rôle : elle entama l’examen des écrits de ses membres pour en tirer des règles et des exemples de l’emploi de la langue ; elle fit à Malherbe mort l’honneur d’examiner certaines de ses odes.
Ce n’est pas que bien des pièces du livre, surtout celles écrites en argot, ne soient d’assez faciles exercices de rhétoricien qui s’encanaille en l’honneur de Villon ou qui n’est point mécontent de dépasser l’auteur des Réfractaires sur le chemin frayé par lui.
Hervieu (Revue des Deux-Mondes, premiers-Paris applaudisseurs, thèmes de conversation aux cinq-à-sept), si L’Armature est un roman mal réussi, je voudrais vous faire sentir que cette défaillance littéraire est encore tout à l’honneur de l’écrivain.
En l’appliquant à Jésus, on le traitait comme les voleurs de grand chemin, les brigands, les bandits, ou comme ces ennemis de bas étage auxquels les Romains n’accordaient pas les honneurs de la mort par le glaive 1155.
Boileau trouvait fort bon que l’on vantât dans Chapelain, l’honneur, la foi, la probité.
Mais le contraire est malheureusement arrivé ; ceux qui possèdent et qui connaissent le moins l’esprit philosophique, en sont parmi nous les plus ardents détracteurs, comme la poésie est décriée par ceux qui n’ont pu y réussir, les hautes sciences par ceux qui en ignorent les premiers principes, et notre siècle par les écrivains qui lui font le moins d’honneur.
Craven11 I L’auteur de ce roman, couronné par l’Académie, est coutumier du fait des romans couronnés par l’Académie… Il n’était pas, dans l’origine, une femme de lettres… Mme Augustus Craven avait le bonheur et l’honneur de n’être pas un bas-bleu.
a des prix de pitié pour elles, qui font concurrence à ses prix de vertu… Mais lorsque des femmes du monde, et du plus grand, investies de tous les avantages de la vie, de la naissance, de la richesse et quelquefois de la beauté, qui ont des salons pour y être charmantes, des familles pour y être vertueuses, se détournent assez d’elles-mêmes et de leur véritable destinée pour vouloir être littéraires comme des hommes et prétendent ajouter la gloriole de la ponte des livres à l’honneur d’avoir des enfants, la Critique n’est-elle pas en droit de les traiter comme les hommes qu’elles veulent être, sans crainte de passer pour brutale, ainsi que le fut un jour l’empereur Napoléon avec Mme de Staël ?
Assurément, Tallemant des Réaux ne mérite pas l’honneur qu’on lui fait on ne sait pourquoi.
L’auteur de la Grande Italienne l’a vu, et c’est l’honneur de son esprit. « Le grand rôle de Grégoire VII — dit-il — est le célibat maintenu dans l’Église.
… Sont-ils donc dans le monde un État dont chaque membre soit obligé de défendre l’honneur quand on le menace ?
Quant au billet héroïque, « Tout est perdu fors l’honneur !
Comme l’histoire ne s’improvise pas et qu’elle appartient à tout le monde, autant que l’eau et la lumière, l’honneur de l’historien est de puiser à des sources pures, et son mérite, de se servir, avec intelligence, de tout ce qu’il y a puisé.
C’est de la cacophonie philosophique et littéraire, et ce sont des fautes que, pour l’honneur de son livre, Castille est tenu de faire disparaître dans une nouvelle édition.
Il retourna bien vite, ce révolutionnaire des premiers jours de la Révolution, qui en avait salué l’aurore, il retourna bien vite contre l’exécrable Jacobinisme le clairon d’or qu’il avait embouché en l’honneur de la Révolution, et qui, sous ses lèvres indignées et vengeresses, se changea en clairon d’airain.
Du moins, rendons-lui cette justice, c’est que sous la logomachie révolutionnaire, l’uniforme de son opinion, et qui lui était imposée, il avait, en sa qualité de bonapartiste, le sentiment vrai de l’honneur militaire de la France, et la douleur des traités de 1815 fut la seule chose peut-être, dans sa conduite et ses écrits, qui ne fut pas une consigne, un texte appris, arrangé et pédant, « un devoir extérieur », comme dit le cardinal de Retz.
Et, dans la rage de l’amour exaspéré auquel cette Image accomplie de femme ne donnait rien, le mendiant ne devint pas voleur, quand l’honneur d’un pareil amour et d’un pareil désespoir était peut-être de le devenir !
Il nous est impossible d’aller plus loin… À notre sens, Champfleury tire de son travail en l’honneur d’Hoffmann des conclusions entièrement contraires à la vérité de cet homme, qui a été exagéré comme tout ce qui nous est venu de l’Allemagne depuis de longues années, et qui passera, quoiqu’il soit un conteur et un fantastique, tout autant que s’il était un philosophe.
Devant la Postérité et cette partie de la Postérité qui aime les grands poëtes, Voltaire n’aura jamais l’honneur d’avoir été, en toute sa vie, une seule minute, fou comme Pascal !
Et, de fait, il n’y a plus à faire que cela pour le salut et l’honneur de la pensée humaine !
oublié dans son livre qu’il avait l’honneur d’être prêtre.
Quoiqu’il en puisse être à cet égard, nous, qui sommes de la religion de l’auteur du mémoire, nous constatons du moins pour le catholicisme cet honneur et cet avantage que c’est lui qui pose les questions.
je ne demande pas mieux que de le reconnaître, il y en a plusieurs, dans ce recueil, que Joséphin Soulary, qui a fait du sonnet son incommutable majorat, serait heureux d’avoir signés ; mais ce n’est point les Cinq dizains de sonnets que Gères met en premier dans l’énoncé de son titre qui sont l’honneur de son volume.
Peut-être est-ce d’une main gourde de vieillesse ou endolorie de blessures que le vieux soldat chroniqueur, Don Quichotte anticipé, avait écrit, pour l’honneur de la vérité, cette pauvre relation ignorée, et bonne pourtant à remettre en lumière à l’usage des grands cœurs, s’il en reste encore, et José-Maria de Heredia l’y a remise.
C’est l’intelligence de l’amour que d’avoir épargné l’honneur vulgaire et retentissant d’une biographie à la femme la plus femme de talent et dont le talent seul doit faire la gloire.
Il s’en va avec la beauté et la jeunesse, laissant aux femmes qui ont vécu par lui les yeux pleins de ces larmes qui tacheraient l’honneur de la vieillesse, si on osait les essuyer avec des cheveux blancs !
Ce fut son mérite, et cela devint intellectuellement son honneur, de montrer, par une suite d’ouvrages, qu’après la rupture d’une collaboration éclatante, il n’était pas, du coup, entièrement brisé, — qu’il était par lui-même, — qu’il existait, — qu’il avait enfin une individualité littéraire, et que, pour la délicatesse des sentiments et l’adoucissement des touches amollies, la plus femme des deux n’était pas la femme.
Bataille, qui a, je crois, l’honneur d’être villageois et qui connaît bien les paysans, mais comme il connaît tout, par dehors.
En supposant que la Gloire, qui est une capricieuse, veuille se gargariser jamais avec les deux syllabes du nom de Gogol, les Ames mortes, ce long poëme en prose, feront moins d’honneur à leur auteur que tel petit poëme ou telle petite nouvelle, son Tarass-Boulba, par exemple, dont relativement on ne parle pas !
Dans cette préface, qu’il serait bien fâché qu’on ne lût pas, et avec raison, car c’est ce qu’il y a de meilleur dans les trois volumes, l’auteur fait une passe d’armes, fastueuse et inutile, en l’honneur de l’art pour l’art, disant, du reste, de très bonnes choses, claires comme de l’eau, contre les moralistes camards, qui ne voient pas plus long que leur nez et qui piaillent pour la morale en quatre points, la prêcherie et la pédagogie catéchisante en littérature !
Les deux Gordiens furent magistrats, guerriers et hommes de lettres ; et l’un d’eux, avant de régner, avait publié un poème de trente chants, en l’honneur de Marc-Aurèle et d’Antonin.
Lisez à cet égard les propos qu’échangent Remy et Marinette lors de l’épisode de la tante Eustachie, et dites si la sagesse, la propreté, l’honneur même dans la manière de penser et de sentir ne sont pas du côté de la petite femme instinctive. […] Tel m’apparaît ce livre qui fait si grand honneur à son auteur. […] Après comme avant, la sincérité s’affirme l’intacte et exigeante déesse ; mais l’honneur de Schlumberger c’est de ne jamais fermer les yeux sur ce que l’on peut avoir à perdre en remettant le cornélianisme au fourreau. […] Bref un volume qui fait grand honneur à Proust et aux lettres anglaises, et dont il faut souhaiter qu’en des circonstances analogues nous serions en mesure de fournir l’équivalent. […] De la part d’un jury aussi parfaitement composé, ce choix n’a rien qui doive surprendre, et autant qu’à la fondation, il fait honneur au titulaire.
La Prusse, subissant la peine de ses triples intrigues dévoilées, se croit menacée dans son existence ; elle arme hors de propos, comme elle avait désarmé hors de l’honneur allemand. […] En écoutant les discours tenus devant lui, il put se convaincre que ces deux journées avaient produit une forte impression, et que quelques-uns de ses lieutenants étaient partisans de la résolution de repasser tout de suite, non seulement le petit bras, afin de se retirer dans l’île de Lobau, mais aussi le grand bras, afin de se réunir le plus tôt possible au reste de l’armée, au risque de perdre tous les canons, tous les chevaux de l’artillerie et de la cavalerie, douze ou quinze mille blessés, enfin l’honneur des armes. […] L’Autriche, qui cède toujours pour revenir toujours sur ce qu’elle a cédé, ne marchande ni les concessions ni l’honneur.
Après deux heures d’attente, j’eus l’honneur de le voir et de lui baiser les mains. […] Anne de Pisseleu, duchesse d’Étampes, dite d’abord Mlle d’Heilly, maîtresse de François Ier, née vers 1508, était fille d’honneur de Louise de Savoie, duchesse d’Angoulême, mère de François Ier, et avait dix-huit ans lorsque ce prince en devint éperdument amoureux. […] Mes avertissements déplurent au capitaine lombard, qui voulut sottement recommencer notre querelle ; mais nous fûmes encore séparés, et, mon bastion achevé, je le quittai, et j’allai recevoir assez d’argent, auquel je ne m’attendais pas, ce qui me mit en état de finir mon Persée. » XIII Il fut récompensé de son chef-d’œuvre en honneur plus qu’en argent.
Ô vous dont le platane a tant de frais ombrage, Dont la vigne en festons est l’honneur du rivage, Vous dont j’embrasse en pleurs et le seuil et l’autel, Êtres chers, objets purs de mon culte immortel ; Oh ! […] « L’âge que vont combler ces honneurs superflus, « S’en repaît, — les sent mal, — ne les mérite plus ! […] Contentons-nous de préserver notre honneur en vivant séparés de ces partis, et en regardant ce qui se passe en dehors de nous avec les leçons de l’expérience et les vœux pour notre pays.
Ainsi, comme Walter Scott, — et ce n’est pas un médiocre honneur pour Féval que d’être comparé à Walter Scott, n’importe dans quelle proportion, — ainsi, comme Walter Scott, Paul Féval est avant tout un provincial, ce mot relevé à cent pieds de hauteur à présent, et voilà son mérite le plus grand, comme ce sera sa meilleure gloire, que d’être un provincial ! […] Ce petit livre, gros comme rien et comme tout, atteindra plus sûrement que la vaste et inexorable histoire de Crétineau le but généreux que tous les deux se sont proposé : la réhabilitation historique de ces hommes, l’honneur de l’Église et du genre humain, qu’on traîne sur la claie depuis plus d’un siècle. […] Paul Féval, qui s’appelle lui-même « un candidat à l’humilité », dut être content, ce jour-là, de la bonne occasion qu’on lui offrait de s’exercer à cette vertu, mais nous espérons bien qu’il ne la poussera pas au point de sacrifier à un puritanisme sot, que l’Église catholique renverrait aux protestants, ce qui a fait l’honneur et la gloire de sa vie.
Quelques livres heureux, qui commencent à s’user, ont eu le doux honneur d’une longue popularité dans la famille : Télémaque, Robinson, Paul et Virginie. […] Les objections au genre de succès que nous appelons de tous nos vœux et qui nous semble désirable pour l’honneur moral d’une nation chez qui la classe moyenne adopterait Jocelyn, autant que pour la fortune de Jocelyn lui-même, ces objections se tireraient plutôt, selon nous, des longueurs du livre et de certaines abondances descriptives ; car on peut dire plus que jamais de Lamartine en ce poëme, comme il dit de certains arbres des Alpes au printemps : La sève débordant d’abondance et de force Coulait en gommes d’or aux fentes de l’écorce.
Lorsque Ulysse déguisé en mendiant arrive chez le fidèle Eumée, celui-ci traite son hôte avec honneur ; il lui sert le dos tout entier d’un porc succulent, lui présente la coupe toute pleine, et Ulysse, moitié ruse, moitié gaieté, et comme animé d’une pointe de vin, se met à raconter avec verve certaine aventure à demi mensongère où figure Ulysse lui-même : « Écoute maintenant, Eumée, s’écrie-t-il, écoutez vous tous, compagnons, je vais parler en me vantant, car le vin me le commande, le vin qui égare, qui ordonne même au plus sage de chanter, qui excite au rire délicieux et à la danse, et qui jette en avant des paroles qu’il serait mieux de retenir… » Et cela dit, le malin conteur pousse sa pointe et, comme entre deux vins, il risque son histoire, qui a bien son grain d’humour et dans laquelle il joue avec son propre secret. […] De plus jeunes et de moins compromis dans les honneurs survinrent donc, et se groupèrent de toutes parts en frairies à la ronde.
Robespierre, qui a eu le fatal honneur de donner son nom à cette sinistre époque, est choisi par ses complices pour couvrir de son nom les holocaustes et les responsabilités de tous. […] C’est là, Monsieur, que j’eus l’honneur de vous connaître, d’assister à vos entretiens à la table de M. le curé Lambert, et de vous recevoir dans ma maison de Bessancourt dans l’intervalle de ces entretiens.
C’est l’habitude du pays de Lucques, quand la noce des paysans est riche et la famille respectée, qu’un musicien, soit fifre, soit violon, soit hautbois, soit musette, soit même tambour de basque, se tienne debout sur le devant du char à bœufs et qu’il joue des aubades, ou des marches, ou des tarentelles joyeuses en l’honneur des mariés et des assistants. […] — Allons, enfant, dit tout le monde en approuvant la bonne mère d’un signe de tête, fais honneur à la mariée et à sa famille ; enfle la zampogne, et qu’on se souvienne à Lucques de l’entrée de noce de la fille du bargello et de Placidio !
Elle a compris que son premier devoir est d’être vraie et elle a mis son point d’honneur à devenir exacte jusqu’au scrupule. […] On pourrait pousser plus avant ces analogies curieuses entre la littérature et les méthodes en honneur dans le groupe de sciences dominant.
J’ai connu Richard Wagner et j’ai reçu de lui des témoignages de bienveillance dont je me fais honneur. […] Le roi fut tout joyeux, il combla Tristan d’honneurs et tança vivement le nain et les trois larrons.
Et puisque Lohengrin a eu l’honneur de fournir l’occasion à ces injures des envieux et des pédants, que Lohengrin soit notre premier désir. […] Catulle Mendès Le wagnérisme à l’étranger I — Lettre sur la musique russeb Monsieur le Directeur, Vous m’avez fait l’honneur de me demander quelques renseignements sur l’état du Wagnérisme en Russie : je suppose que vous entendiez seulement le Wagnérisme musical, car dans notre pays, hélas !
Son nom signifie « les harmonieux » (ar : harmonieux), ou « les fidèles », ou encore, puisque la fidélité était l’honneur de cette race, « les honnêtes ». […] Le capellmeister Anton Seid : remporte les honneurs de la saison.
Oui, j’aurais l’ambition de composer mon roman, avec un rien de l’aide et de la confiance des femmes, qui me font l’honneur de me lire. […] Taine, en faveur du Suédois ou du Canadien16, qui sait aux trois quarts le français ou l’a oublié à moitié, je ne ferai pas à cette théorie l’honneur de la discuter.
Les figures que tout le monde connaît, ces grands hommes qui ont l’honneur d’être la propriété du genre humain et qui ne sont pas seulement de la poudre de sépulcre à laquelle on ordonne de se lever, nous font trembler sur la loyauté historique de l’auteur, par la manière dont ils sont jugés. […] Ferrari pourra répéter sa pensée, il ne la fera jamais plus nette ; mais ce fatalisme, sans honte et presque radieux, lequel n’explique rien, quand la tentative de toute philosophie est d’expliquer au moins quelque chose, ce fatalisme qui, après s’être affirmé, doit, s’il est conséquent, s’ensevelir dans le néant d’un éternel silence, et auquel il n’y a pas à faire même le mince honneur de l’appeler la dernière des philosophies, ce fatalisme-là n’est pas une excuse, au contraire, c’est un mai de plus et un mal suprême — un mal tel, qu’on est en droit de s’étonner que M.
Ayant à écrire de la littérature française et à la suivre dans son développement à travers les siècles, il s’est demandé tout d’abord au début ce que c’est que l’esprit français ; il s’en est fait préalablement une idée, il s’en est formé comme un exemplaire d’après les maîtres les plus admirés, d’après les classiques le plus en honneur et en crédit ; il a présenté aux lecteurs français un portrait tout à fait satisfaisant de l’esprit français vu par ses beaux côtés et en ses meilleurs jours.
Nous vivons dans le climat et dans le siècle de la philosophie et de la raison ; les lumières de toutes les sciences semblent se réunir à la fois pour éclairer nos yeux et nous guider dans cet obscur labyrinthe de la vie humaine ; les plus beaux génies de tous les âges réunissent leurs leçons pour nous instruire ; d’immenses bibliothèques sont ouvertes au public ; des multitudes de collèges et d’universités nous offrent dès l’enfance l’expérience et la méditation de quatre mille ans ; l’immortalité, la gloire, la richesse et souvent les honneurs sont le prix des plus dignes dans l’art d’instruire et d’éclairer les hommes : tout concourt à perfectionner notre entendement et à prodiguer à chacun de nous tout ce qui peut former et cultiver la raison : en sommes-nous devenus meilleurs ou plus sages ?
Ce brave officier, l’honneur et le scrupule même, ne se pardonnait pas ce retard, qui aurait pu être cependant aussi profitable que nuisible en donnant à Grouchy le temps d’arriver, mais qui, de fait, devint funeste ; et tandis que d’autres cherchaient à s’excuser de ce dont ils étaient réellement coupables, il s’accusait, lui, de ce dont il était innocent.
Mais elle doit elle-même se défier d’une tendance excessive à retrouver tout l’homme dans ses productions du début, à le ramener sans cesse, des régions élargies où il plane, dans le cercle ancien où elle l’a connu d’abord, et qu’elle préfère en secret peut-être, comme un domaine plus privé ; elle a à se défendre de ce sentiment d’une naturelle et amoureuse jalousie qui revendique un peu forcément pour les essais de l’artiste, antérieurs et moins appréciés, les honneurs nouveaux dans lesquels des admirateurs nombreux interviennent.
La grande fortune dont il avait joui pendant quelques années, et dont il faisait si bien les honneurs à ses amis dans ses soirées de la place Saint-Georges ou à sa charmante campagne de l’abbaye du Val, près l’Ile-Adam, avait été presque toute engloutie après les événements de Février 1848.
Si nous avions eu l’honneur d’être contemporains des derniers jours du grand Corneille, si nous avions eu à parler de ces productions malheureuses dans lesquelles sa vieillesse se complaisait avec une candeur si naïve, il nous semble que nous n’eussions pas dit toute notre pensée, et que nous n’eussions pas dû la dire.
Mais ces commémorations en l’honneur de la force, à mesure que le passé recula, perdaient de jour en jour leur prix et leur vertu.
Carrel, un surcroît, pour ainsi dire, d’honneur et de valeur dont la plupart, à sa place, se seraient crus dispensés, et que les personnes modérées en toutes choses ont peut-être blâmé comme un exemple onéreux pour elles, il faut se rappeler néanmoins qu’il est des positions d’avant-garde, des existences lancées hors de ligne, et fortement engagées, pour lesquelles le trop n’est que suffisant, et auxquelles il sied d’être personnellement ombrageuses sur ce qui offense en général un parti et une cause.
Ç’a été tout bonnement le carnaval qui a fait les frais et qui a eu les honneurs de cette quinzaine, mais un vrai et franc carnaval, comme on n’en avait pas encore vu de si gaiement improvisé, de mémoire de jeune France.
Vérité, bonté, honneur, tendresse, amour, les plus riches bienfaits de l’indulgence du ciel leur sont accordés ; et près d’eux bientôt s’élève leur postérité souriante : la fleur de l’enfance s’épanouit sous leurs yeux, et chaque jour qui s’écoule développe une nouvelle grâce.
Je m’adresse sans crainte à cette jeunesse égarée, qui a cru faire du patriotisme et de l’honneur national en sifflant Shakspeare, parce qu’il fut Anglais.
Les personnages de la légende divine voient leurs honneurs s’amoindrir et ne servent plus que de canal pour porter les prières jusqu’au trône, et en rapporter les grâces.
Je n’ai pas prononcé des noms à qui l’histoire politique fera honneur : il y a d’excellents hommes d’État, et de grands patriotes, dont les discours ne sauraient être comptés dans la littérature.
Ainsi, les thèmes consacrés de l’amour courtois continuaient d’être traités, et, à l’imitation des concours institués d’abord au Puy-en-Velay en l’honneur de la Vierge, il s’établissait un peu partout, sous le nom de puis, en Picardie, Normandie, Flandre, des concours de poésie par lesquels l’art provençal du xiiie siècle se transmit en se dégradant aux chambres de rhétorique du xve .
José-Maria de Heredia est donc, pour conclure, un excellent ouvrier en vers, un des plus scrupuleux qu’on ait vus, et qui apporte dans son respect de la forme quelque chose de la délicatesse de conscience et du point d’honneur d’un gentilhomme.
Ses lettres à Sainte-Beuve lui font tout à fait honneur, Sainte-Beuve témoigna toujours beaucoup d’affection à Baudelaire, soit qu’il eût en effet du goût pour sa personne, soit qu’il le sentît très malheureux.
I Qu’il a bien fait de ressusciter cette vieille forme du conte, du dialogue, du drame philosophique, si fort en honneur au siècle dernier, et comme cette forme convient à son esprit !
La statue fait signe à son convive de s’y asseoir et de faire honneur aux mets qui composent le festin.
Des circonstances adviennent en son impériale famille à l’occasion desquelles il est avoué, recherché, trouvé dans les bagnes français, ramené en Orient, dans sa gloire, ses honneurs, avec, miracle, la princesse Isabelle, jadis aperçue à Rugen, dès lors adorée sans espoir, qu’une mère chérie lui retrouve et lui donne : le bonheur sans phrase, le bonheur des mains jointes, des extases, de l’impuissance à remercier le Créateur que crée le flux de notre félicité, à qui la vertu de notre reconnaissance veut une personnalité… La vie s’attaque à ce bonheur.
Le grand grief qu’on a contre la casuistique, c’est moins d’avoir apporté souvent des solutions contestables, que d’avoir posé des problèmes inquiétants et d’avoir mis en honneur la discussion morale.
L’honneur de la Plume fut de ne jamais mentir à son programme de revue française de jeunes et d’être restée une tribune accueillante.
Préoccupés d’une telle pensée, ils mirent en avant leur mère, Salomé, qui un jour prit Jésus à part et sollicita de lui les deux places d’honneur pour ses fils 462.
— C’est comme j’ai l’honneur de vous le dire… ce n’est pas un théâtre, non, Monsieur, et c’est tout simple… Je donne à mes actrices 50 ou 60 francs par mois… pourquoi ?
Donc, nous hommes du dix-neuvième siècle, tenons à honneur cette injure : — Vous êtes 93.
D’autres, plus éclairés, ayant eux-mêmes reçu plus ou moins le souffle de cet esprit moderne si détesté, voudraient que le catholicisme s’alliât à cet esprit pour le diriger, en adoptât hautement les maximes, et revendiquât pour l’Évangile même l’honneur de ces principes que l’on dirige faussement contre lui.
Les anciens législateurs, d’accord sur ce point comme sur beaucoup d’autres, avec les principes de la religion chrétienne, s’opposaient aux philosophes145, et comblaient d’honneurs les artistes146.
Je m’en rapporte à vous, marquis de la Vallée de Josaphat, chevalier d’honneur de la Résurrection, illustre Montami, vous qui avez calculé géométriquement la place qu’il faudra à tout le monde au grand jour du jugement, et qui à l’exemple de Notre Seigneur entre les deux larrons, aurez la bonté de placer dans ce moment critique à votre droite Grimm l’hérétique, et à votre gauche Diderot le mécréant, afin de nous faire passer en paradis, comme les grands seigneurs font passer la contrebande dans leurs carrosses aux barrières de Paris, illustre Montami, je m’en rapporte à vous.
— C’est pourtant comme j’ai l’honneur de vous le dire, mes bons messieurs.
Peut-être notre siècle mérite-t-il beaucoup moins qu’on ne pense, l’honneur ou l’injure qu’on prétend lui faire, en l’appelant par excellence ou par dérision le siècle philosophe : mais philosophe ou non, les poètes n’ont point à se plaindre de lui, et il sera facile de le justifier auprès d’eux.
Elle avait le bonheur et l’honneur d’être petitement née.
Elle a l’honneur (dit-on) d’être la femme d’un officier, et ses Ménages militaires semblent le dire aussi, mais ils ne le disent pas, comme je l’aurais voulu pour elle.
Je n’ai pas l’honneur de connaître Mlle Bader ; mais je me figure une fille tempérante, estimable, ayant plus de moralité dans le talent que de talent même, lequel n’eut jamais, chez elle, les chaudes couleurs de la jeunesse et manqua toujours de la beauté du diable ; car la beauté du diable existe chez les femmes pour l’esprit autant que pour le visage.
Le Sahara algérien et le Grand Désert18 I Les œuvres du général Daumas méritent incontestablement l’honneur d’être réunies en œuvres complètes.
Pour qui sait les annales du genre humain et qui a la tête assez forte pour y lire sans être aveuglé, il n’y a qu’une civilisation qui mérite ce nom de civilisation, si c’est un si grand honneur que de le porter, et c’est celle-là qui est sortie de l’Évangile et du Christianisme pratiqué.
En vérité, c’est à se demander si Rigault s’entend lui-même lorsque, dans sa notice, il fait précisément honneur à Horace de ce dont on doit lui faire honte, lorsqu’il le glorifie de ce qui le déshonore, non seulement comme homme, comme tempérament d’homme, mais comme poète.
Quant aux cruautés qu’on lui reproche, quant à ces terribles et vivants témoignages qu’on invoque : Jeffreys et le colonel Kirke, il faut se rappeler les idées d’un temps qui croyait que la première des vertus était la fidélité au prince, et ces mœurs publiques qui avaient été pétries dans le sang des guerres civiles, mais surtout, quand on est, comme Macaulay, l’auteur de la belle théorie des décimés de l’Histoire, il fallait savoir l’appliquer, pour l’honneur de la vérité et de la justice, fût-ce à ses ennemis !
dans ce pays moitié soldat et moitié femme, là où la gloire et l’amour ont mis leur double rayon il y a fascination, éblouissement et sorcellerie ; mais l’honneur de l’Histoire est d’être impassible, et d’ailleurs l’amour de Charles pour Agnès n’était pas de si noble nature qu’il pût justifier son prestige.
Ce grand spectacle de l’ensemble et de l’unité de l’Europe aurait replacé, pour l’historien des Pyrénées, dans leur véritable perspective les hommes, les événements et les choses de cette encoignure historique, qu’il nous a grossis parce qu’il les a regardés de trop près, et il n’eût pas fait l’honneur d’une si longue et si pieuse histoire à ces bouillonnements de peuplades, écumant ici ou là, un instant, aux avant-postes des vraies nations, de ces nations aux pieds de marbre qui constituent l’Europe actuelle, et qui n’ont point passé entre deux soleils !
L’honneur chevaleresque, encore la religion de ce temps et qui passait alors avant l’intérêt matériel des patries, s’était indigné, et la chrétienté tout entière, qui était l’opinion, avait poussé un terrible cri.
« Ce fut le 5 juin 1666 — nous dit Renée — que cette belle âme, honneur de son siècle, quitta la terre.
Il nous a fait l’honneur de nous oublier dans son livre, nous autres chrétiens.
Il faudrait seulement que ces garçons d’honneur eussent l’admiration intelligente.
Nous sommes pour la liberté de cœur. » — « Nous estimons par-dessus tout — dit-il ailleurs — les natures dévouées qui s’oublient dès qu’elles aiment, et qui paieraient de leur honneur et de leur paradis les joies de l’amant. » Parmi toutes les passions que Vacquerie respecte et couronne, il n’y en a qu’une seule qu’il ne comprend pas plus que les passions de la tragédie de Racine : c’est la passion de la décence, de la chasteté et du devoir !
Il eut l’honneur de la calomnie.
Je crois, d’honneur, qu’il y avait plus que de l’amitié dans le fond de son cœur, à Madame Geoffrin !
En supposant que la Gloire, qui est une capricieuse, veuille se gargariser jamais avec les deux syllabes du nom de Gogol, les Âmes mortes, ce long poème en prose, feront moins d’honneur à leur auteur que tel petit poème ou telle petite nouvelle, son Tarass Boulba, par exemple, dont relativement on ne parle pas.
Et c’est ici qu’après la question du point de vue, général et dominateur, qui emporte l’honneur d’un livre en philosophie, devait se poser la question du talent et de ses ressources, qui couvre l’amour-propre de l’auteur.
Littré, que les lois qui régissent l’humanité seront changées et qu’elle se déshabituera d’aller choquer sa noble tête contre les problèmes de sa destinée, insolubles dans ce monde-ci du moins, mais que son éternel honneur est d’incessamment agiter !
Il y a plus, il est peut-être, par le talent de l’expression, par l’élévation de son sentiment, par l’enthousiasme profond que lui inspire la cause de la démocratie, l’un des écrivains qui font le plus d’honneur à son parti.
L’imbécilité même, en matière d’idées, n’est pas une innocence ; et l’esprit humain est conformé de sorte que la bêtise peut, dans un jour donné, avoir le triste honneur d’être un fléau.
« Ce fut encore le clergé français, — dit très bien Rohrbacher, qui ne bronche pas, lui, quand il s’agit de marcher sur le corps des mauvaises doctrines et qui ne bégaie pas quand il faut être net, — ce fut encore le clergé de cette France à laquelle on fait honneur en l’appelant chrétienne, qui y ajouta un troisième schisme, celui du conciliabule de Pise, et dans ces deux siècles (le xive et le xve ) ne produisit ni un saint, ni un docteur d’une doctrine entièrement approuvée par l’Église.
Eh bien, nous l’y trouvons, superbe, puissant, et tel que désormais la philosophie spiritualiste en tiendra compte et mettra son honneur à se servir de la méthode qu’il nous révèle.
Il s’identifie avec l’honneur militaire.
C’est à ces misères (il faut bien enfin, quoi qu’il en coûte, appeler les choses par leur nom), c’est à ces misères que la Revue des Deux-Mondes, dans ses feuilles, a réservé la place d’honneur.
Ce recueil est un des plus beaux monuments qui ait été élevé en l’honneur des sciences, et l’un des ouvrages qui laissent le plus dans l’esprit le sentiment de son élévation et de sa force.
On vanta cependant, nous l’avons dit, son hymne à l’honneur d’Hercule.
Je remercie comme je dois et avec une reconnaissance profonde ceux qui m’ont confié ce périlleux honneur. […] Cela lui fait honneur. […] Il ne la dépare nullement, et même il lui fait honneur. […] Songez au mariage étourdissant que pouvait faire Goethe vers 1790, chargé de gloire et d’honneurs ! […] Je regrette cependant que le personnage viril y joue un rôle qui, malgré toutes les précautions prises par l’auteur, ne fait pas un éclatant honneur au sexe fort.
Accourir pour ôter à Mme d’Arpajon, qui est dans la ruelle, un petit honneur qui lui vient tout naturellement ! […] On regarde du côté des grands et des princes, Quaerit opes et amicitias, inservit honori ; on cherche les honneurs et les honoraires, au lieu de ne songer qu’à l’honneur, comme on avait fait jusque-là. […] L’âge mûr ne préfère pas toujours les honneurs à l’honneur, les dignités à la dignité. […] Cela est vrai, effectivement, pour neuf cent quatre-vingt-dix-neuf actions sur mille ; mais il suffit de la millième pour réfuter les Maximes trop absolues de ce nervoso-bilieux malingre et pour sauver l’honneur de l’humanité. […] On l’a défini en deux mots : sans cœur et sans honneur.
Il a vu dans cette atteinte à la famille le crime moral de ces réformateurs dangereux « qui ont pris », disait-il énergiquement, « la société à démolir, pour avoir l’honneur et le profit de la reconstruire. […] L’interdiction et le Cabinet des antiques posent, d’une manière saisissante, le problème de l’honneur du nom, ou mieux de ce que nos aïeux appelaient de ce terme profond : la Maison. […] Il tient tout entier dans cette formule que M. de Lur-Saluces a fortement commentée dans une lettre qu’il m’a fait, en même temps que vous, l’honneur de m’adresser : la plus profonde France. […] Adolescent, il voit autour de lui dans sa ville tous les pouvoirs résider aux mains des fonctionnaires de l’Etat, tous les honneurs décernés par l’Etat. […] Ce sera l’honneur des adversaires des idées chères à M.
Moi, si j’avais l’honneur de lui parler, je lui parlerais sans banale complaisance de cœur et sans vaniteuse irrévérence d’esprit. […] C’est une invention dont l’honneur revient à Goethe et qui lui a été payée par d’assez magnifiques apothéoses. […] Si Goethe fait parler le préjugé implacable qu’on appelle honneur de la famille, c’est par la bouche grossière et cruelle d’un soudard, ou par la voix amère et médisante d’une méchante villageoise. […] Aucun d’eux n’a l’honneur, en ce moment-là, d’être mon ennemi. » Cette restriction faite, j’ai lu le travail de M. […] Béranger n’a plus senti en lui le don de servir le peuple et de relever la patrie ; mais il n’a jamais cessé de les aimer, et j’ai vu en lui la charité et l’honneur encore débout à côté de la foi presque morte.
Macaulay l’aime par intérêt, parce qu’elle est la seule garantie des biens, du bonheur et de la vie des particuliers ; il l’aime par orgueil, parce qu’elle est l’honneur de l’homme ; il l’aime par patriotisme, parce qu’elle est un héritage légué par les générations précédentes, parce que, depuis deux cents ans, une succession d’hommes honnêtes et de grands hommes l’ont défendue contre toutes les attaques et sauvée de tous les dangers, parce qu’elle fait la force et la gloire de l’Angleterre, parce qu’en enseignant aux citoyens à vouloir et à juger par eux-mêmes, elle accroît leur dignité et leur intelligence, parce qu’en assurant la paix intérieure et le progrès continu, elle garantit le pays des révolutions sanglantes et de la décadence tranquille. […] Pitt, dit-il, fit au collége des vers latins sur la mort de George Ier. « Dans cette pièce, les Muses sont priées de venir pleurer sur l’urne de César ; car César, dit le poëte, aimait les Muses, César qui n’était pas capable de lire un vers de Pope, et qui n’aimait rien que le punch et les femmes grasses. » — Ailleurs, dans la biographie de miss Burney, il raconte comment la pauvre jeune fille, devenue célèbre par ses deux premiers romans, reçut en récompense, et par grande faveur, une place de femme de chambre chez la reine Charlotte ; comment, épuisée de veilles, malade, presque mourante, elle demanda en grâce la permission de s’en aller ; comment « la douce reine » s’indigna de cette impertinence, ne pouvant comprendre qu’on refusât de mourir à son service et pour son service, ou qu’une femme de lettres préférât la santé, la vie et la gloire, à l’honneur de plier les robes de Sa Majesté. […] Il ne parle pas en historien, mais en contemporain ; il semble que sa vie et son honneur sont en jeu, qu’il plaide pour lui-même, qu’il est membre du Long Parlement, qu’il entend à la porte les mousquets et les épées des gardes envoyés pour arrêter Pym et Hampden. […] Chez nous, disait Béranger, Chez nous point Point de ces coups de poing Qui font tant d’honneur à l’Angleterre.
Il mettait un peu son honneur à faire respecter, considérer, aimer même en lui le poète par ceux-là qui étaient fermés à sa poésie. […] Il regardait comme l’honneur suprême du poète de réaliser exactement ce qu’il avait voulu. […] L’usage des dédicaces — les honneurs du pied littéraires — en marquent une survivance ou une conscience. […] C’est en son honneur que Sainte-Beuve avait risqué le mot de tour d’ivoire. […] Tout honneur est la reconnaissance ou la création d’un absolu : le poète met son honneur à faire du Livre un absolu. « Impersonnifié, le volume, autant qu’on s’en sépare comme auteur, ne réclame approche de lecteur.
Le Dantec n’est pas de ceux qui se servent de la science comme d’une échelle pour grimper aux honneurs et aux postes fructueux. […] Ajoutons qu’il n’y a aucun rapport entre la richesse d’une caste et le degré d’honneur qu’on lui accorde. […] — Oui, sire, de l’Histoire du Bas Empire. » Après cela, Ameillon, ravi de l’honneur, s’en allait, disant partout avec emphase : « L’empereur est étonnant. […] C’est tout à l’honneur de Flaubert, car on confond ainsi une création de l’esprit avec un personnage naturel. […] Ceci ne fait honneur à personne.
Combien d’autres choses, sur ce pied-là, il aurait pu citer à mon honneur ! […] Sans doute Sainte-Beuve avait-il été avisé de la méprise, et, je pense, par un mot du consciencieux Vinet, qui n’avait pas supporté qu’on lui fît honneur d’un article qui n’était pas de lui. […] Duplessis vous assure de ses respects ; il aura l’honneur de vous écrire. […] Monsieur, Quelques lignes que j’ai insérées dans le Semeur du 2 juin à la suite de la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, ne sont point ma réponse, et ne m’acquittent point suffisamment. […] Je serai heureux, Monsieur, si vous croyez à la droiture de mon intention, et si vous ne doutez ni de la sincérité de mon admiration, ni de celle du respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
On a trop présent le grave et sublime caractère du capitaine Renaud et tout ce qu’il y a, sous cette mâle infortune, de philosophie humaine, d’abnégation stoïque attendrissante, de sagesse contristée et néanmoins incorruptible, pour que je fasse autre chose que d’y renvoyer Chez M. de Vigny, les grands sentiments de la pitié de l’amour, de l’honneur, de l’indépendance, se trouvent comme une liqueur généreuse enfermée dans des vases et des aiguières élégamment ciselées, avec des tubes, avec des longueurs de cou qui serpentent et qui ne la laissent arriver que goutte à goutte à notre lèvre : une source courante, à laquelle on puiserait dans le ci eux de la main, aurait son avantage ; mais la liqueur aussi a gagné en éclat et en saveur à ces retards ménagés, à ces filtrations successives. […] Ses conclusions sur l’honneur, seule vertu humaine encore debout, seule religion, dit-il, sans symbole et sans image au milieu de tant de croyances tombées ; les espérances qu’il fonde sur ce seul appui fixe de l’homme intérieur, sur cette île escarpée (disait Boileau), solide encore, selon M. de Vigny, dans la mer de scepticisme où nous nageons ; cet acte de foi en désespoir de cause sied à notre poëte.
Ta bonne conduite, ta patiente dignité est comme une croix d’honneur qui ne brille que mieux sur un habit pauvre. […] Puis, quand on vient à songer quel mal infini eût de tout temps à se soutenir et à subsister cette famille d’élite et d’honneur, ce groupe rare d’êtres distingués et charmants, comptant des amitiés et, ce semble, des protections sans nombre, chéris, estimés et admirés de tous, on se demande ce que c’est que notre civilisation si vantée ; on rougit pour elle.
Je vous assure aussi que je vous serai plus obligée, si vous en usez comme d’une chose qui seroit à vous, en le corrigeant ou en le jetant au feu, que si vous lui faisiez un honneur qu’il ne mérite pas. […] A tous ces édifices fantastiques, à ces façades de palais enchantés que nos philosophes construisent au plus grand honneur et bonheur de l’homme, je lis toujours cette ironique inscription tirée du plus pieux des poëtes : Mortalibus œgris !
Du meilleur ton quand il le veut, et s’enfermant sans gêne dans les plus exactes bienséances, d’une politesse achevée, d’une galanterie exquise, respectueux sans bassesse, caressant sans fadeur472 et toujours aisé, il lui suffit d’être en public pour prendre naturellement l’accent mesuré, les façons discrètes, le demi-sourire engageant de l’homme bien élevé qui, introduisant les lecteurs dans sa pensée, leur fait les honneurs du logis. […] L’auteur est toujours auteur, et communique son défaut à ses personnages ; sa Julie plaide et disserte pendant vingt pages de suite sur le duel, sur l’amour, sur le devoir, avec une logique, un talent et des phrases qui feraient honneur à un académicien moraliste.
Il est certain du moins que la seule volonté qu’il juge bonne est la sienne, et certes, quand il la contente, elle ne lui fait pas beaucoup d’honneur. […] On le déchire après sa mort ; Ce sont tous ses honneurs suprêmes.
« Il subit toutes ces phases de sa fortune avec le stoïcisme d’un prince qui ne demande à sa patrie que le titre de citoyen, et à la république que l’honneur de mourir pour elle. […] je leur ai tout donné, rang, fortune, ambition, honneur, renommée de ma maison dans l’avenir, répugnance même de la nature et de la conscience à condamner leurs ennemis !
aucune… Avec une haute intelligence, avec autant de prudence que de vertus et de charmes, elle était restée par suite de mon bannissement dans une sorte de veuvage sans parents ou avec des parents pires que des étrangers ; sans amis pour l’aider de leurs conseils dans l’adversité, en sorte qu’elle vivait dans un continuel état de crainte ou d’anxiété ; elle était jeune, elle était belle ; elle était si jalouse de son honneur que depuis mon exil elle avait souvent désiré d’être vieille et disgraciée de figure ! […] « Assister un pauvre gentilhomme qui, sans aucun tort de sa part et pour demeurer, au contraire, fidèle à l’honneur, est tombé dans le malheur et dans l’indigence, est le privilège d’un esprit noble et magnanime tel que le vôtre ; et sans cette assistance, Madame, mon pauvre vieux père mourra bientôt de désespoir, et vous perdrez en lui un de vos admirateurs les plus affectionnés et les plus dévoués.
« Nous avons parlé plus haut de sa promotion au conseil privé du roi, avec le titre d’excellence, et nous ajoutions que non-seulement en général toutes les Académies célèbres des sciences et des arts, ainsi que toutes les sociétés éminentes du monde, recherchaient comme un grand honneur de compter Humboldt parmi leurs membres, mais que les princes de tous les pays s’empressaient de lui payer le tribut de leur considération, ce qui était en même temps un hommage rendu à la science, en lui conférant leurs ordres les plus élevés. […] Ces rapports équivoques et mixtes lui valurent des décorations, des honneurs et des appointements des deux parts.
Ce n’est point par la grandeur des États ou des titres, mais par la vertu seule que s’acquiert cet honneur, qu’il est glorieux de laisser à ses descendants. […] Le récit des honneurs qu’on y rendit à ses cendres atteste à quel degré le culte des arts de l’esprit et de la main fanatisait les princes et le peuple à cette époque de renaissance et de réaction contre la barbare ignorance du moyen âge.
Et puis il était patriote, non pas à la façon de Guizot qui mettait le patriotisme à faire triompher deux ou trois principes abstraits dont la collection représentait pour lui la patrie, mais plus populairement, mieux par conséquent, d’une façon un peu grossière et chauvine, mais de façon qu’il était capable de ressentir profondément l’honneur de la France, et de tout faire, au risque de l’intérêt, pour l’honneur.
De même de certains grands hommes ; et cela ferait honneur à ceux qui ont ces exigences, si ces mêmes censeurs ne passaient tout à d’autres grands hommes qu’ils trouvent plus à leur gré. […] Tantôt, dit-il, le poète déplace la césure : Mais sans argent | l’honneur n’est qu’une maladie.
Or, tout ce que je viens de dire (je ne parle que des idées, puisque c’est de ses idées plus encore que de sa forme que l’on fait honneur à Ibsen), n’est-ce pas précisément la substance des premiers romans de George Sand ? […] Et, enfin, qu’est-ce que cette « inquiétude du mystère universel », dont on veut faire exclusivement honneur aux romanciers slaves ?
Dimanche 6 janvier Aujourd’hui, le ministre de l’instruction publique m’a fait l’honneur de m’inviter à dîner. […] Il y a Flaubert, Daudet et moi, et le dessus du panier des peintres et des musiciens, tous portant le ruban ou la rosette de la Légion d’honneur, et parmi lesquels Hébert et Ambroise Thomas apparaissent, cravatés de pourpre, et la poitrine chrysocalée d’une énorme croix.
Honneur donc aux poètes dont les accents mâles et sévères ne provoquent point ces applaudissements efféminés, ces triomphes sans conséquence, qui s’éteignent et meurent avec les flambeaux d’une fête ! […] Le Paria est l’ouvrage de M. de la Vigne qui a eu le moins de succès, et qui lui fera le plus d’honneur.
Les ordonnances émanées directement du roi n’étaient pas moins au rebours que les paroles de ses conseillers : par l’une, il modifiait l’organisation de la Légion d’honneur et supprimait plusieurs des établissements consacrés à l’éducation gratuite des orphelines des membres pauvres de cet Ordre ; par une autre, il déclarait supprimées les Écoles militaires de Saint-Cyr, de Saint-Germain et de La Flèche, qui devaient être remplacées par une école unique, analogue à celle que Louis XV avait fondée en 1751.
De loyaux militaires, d’anciens officiers de cavalerie se sont piqués d’honneur ; ils sont venus, plume en main, discuter le plus ou moins de convenance des historiettes racontées par le jeune abbé dans la société de Mme de Caumartin et s’inscrire en faux contre ses plus insinuantes malices.
Charles XII peut sembler un peu arrangé après coup, sans doute, dans les projets de pacification et de liberté européenne que lui suppose l’auteur ; Steven peut sembler un peu avancé, lorsqu’il fait saluer à ses hôtes, dans la personne de ses mineurs, les premiers gentilshommes de L’Europe, et cette seule et immortelle noblesse du travail qu’il a l’honneur de commander.
La confédération, c’est l’affranchissement de l’Italie sans danger et avec honneur pour la France ; la monarchie du Piémont, c’est pour l’Italie changer de maître, et c’est pour la France changer de voisins et de frontières ; c’est-à-dire qu’une Italie nouvelle, devenue monarchique, est mise à la disposition de l’Angleterre ; une France nouvelle commence.
Chapelain, avec lui, sera aux places d’honneur ; puis défilent Pelletier, Bardin, Perrin, Pradon, Quinault, Mauroy, Boursault, l’abbé de Pure, Neufgermain, La Serre, Saint-Amant, Coras, Las Fargues, Colletet, Titreville, Gautier, Linière, Sauval ; des morts même, Théophile, le Tasse ; les genres aussi, plaidoyers, sermons, odes, églogues, élégies ; enfin l’erreur d’un grand homme, Attila : c’est un terrible massacre de réputations usurpées, et cette neuvième satire, avec son insultante nomenclature, fait l’effet d’être le martyrologe des méchants auteurs et des mauvais écrits.
Il refusa sous le Consulat une place de sénateur, et sous l’empire la Lésion d’honneur, « Je suis catholique, poète, républicain et solitaire, disait-il : voilà les éléments qui me composent et qui ne peuvent s’arranger avec les hommes en société et avec les places. » — OEuvres, Paris, 1827, 6 vol. in-18.
Ne comptent que les littérateurs en activité, non en devenir, et c’est pourquoi j’omets sans doute de plus purs écrivains possibles, mais aucun écrivain actuel, en ne nommant à l’honneur de la prose récente que M.
Les personnes qui me font l’honneur de lire mes écrits avec suite me pardonneront, je l’espère, ces répétitions, si la publication nouvelle leur montre ma pensée dans des agencements et des combinaisons qui ont pour elles quelque chose d’intéressant.
Ce fut l’islam, c’est-à-dire une sorte de résurrection du judaïsme dans sa forme exclusivement sémitique, qui lui rendit ses honneurs.
. — Et il continue longuement ce parallèle où la pauvre raison est immolée sans pitié en l’honneur du sentiment réhabilité.
Nous avons osé nous déclarer en faveur de la Religion, & ils se sont soulevés contre nous comme contre des sacriléges : nous avons cherché à rétablir la gloire des Lettres, & ils se sont récriés sur nos attentats : nous avons vengé les Grands Hommes, & ils nous ont appelés des* monstres : nous avons humilié les petits, & nous voilà qualifiés d’assassins : nous avons démasqué les ennemis de la Patrie, du véritable honneur de nos Concitoyens, & ils ont eu la mal-adresse de se déclarer les nôtres.
La poésie lyrique, cette branche heureuse qui fait le plus d’honneur aux grands talents de notre âge, l’a très peu occupé.
Ce n’est qu’à titre de reconnaissance qu’il a lieu maintenant de regretter la Chambre des pairs ; mais ces assemblées nouvelles, si diversement composées et si orageuses, lui vont à merveille ; il ne craint pas les interruptions, il les aime ; il y trouve grand honneur, dit-il, et grand plaisir.
Péladan qu’il faut faire honneur de la renaissance idéaliste qui nous a mené à la tragédie.
Auquel cas, où l’honneur d’une telle aventure ?
Dans toutes les classes, la matinée du samedi, il y aura répétition de l’enseignement de toute la semaine, et les rangs d’honneur ou d’ignominie seront dispensés entre les élèves en conséquence de cette répétition.
Voudroit-on supposer que tous les habiles gens qui vivent ou qui ont vécu depuis que ces nations se sont polies aïent conspiré de mentir au désavantage de leurs concitoïens, dont la plûpart morts dès long-temps ne leur étoient connus que par leurs ouvrages, et cela pour faire honneur à des auteurs grecs et romains, qui n’étoient pas en état de leur sçavoir gré de cette prévarication.
Cet écrivain plein d’honneur et de probité, étoit de plus si galand homme, que lui-même il me pardonneroit la remarque que je vais faire.
Il faudrait également que je caractérisasse à la fois et Delille que nous venons de perdre, et M. de Chateaubriand qui est encore dans la force du talent, doués, l’un d’une immense richesse de détails poétiques, l’autre d’une imagination vaste et féconde, placés tous les deux sur les derniers confins de notre ancien empire littéraire, et venant terminer d’une manière admirable toutes les traditions de notre double langue classique dont le règne va finir : ce qu’il y a de plus remarquable dans l’association que je fais ici de ces deux noms, c’est que leurs ouvrages, honneur éternel de cette époque, sont à la fois des monuments littéraires et des monuments de nos anciennes affections sociales.
Ce fut à dater des romans de Sand qu’on vit pulluler toutes sortes de livres en prose et en vers, écrits par des plumes féminines sur l’inégalité des conditions entre l’homme et la femme, et que le bas-bleu apparut, — le véritable bas-bleu, bien autrement foncé qu’en Angleterre, où le mariage, — une sauvegarde contre le bas-bleuisme, — est resté en honneur et où le mari s’appelle Lord encore… Comme il est beaucoup plus aisé de changer d’habit que de sexe, jamais, autant qu’en ce temps-là, on ne vit plus de femmes en habit d’homme, comme l’avait fait Mme George Sand, dont la redingote de velours noir, illustrée par Calamata, fut célèbre et qui s’appela longtemps George Sand tout court (le voyou, comme elle le disait elle-même dans ses Lettres d’un Voyageur) ; George Sand qui devait redevenir Mme Sand et presque Mme Dudevant dans sa vieillesse, — quand le terrible coup de locomotive de la vieillesse passe sur toutes les prétentions et les rafle, et qu’on acquiert la preuve alors qu’on n’était, de toute éternité, qu’une femme et que l’homme qu’on croyait faire n’a jamais dépassé le gamin !
L’Empire russe depuis le Congrès de Vienne 6 de Beaumont-Vassy aura-t-il cet honneur ?
L’auteur, homme du monde et d’action, cela se devinait dans son livre, écrit d’une plume fringante comme une cravache, — la cravache qu’il portait aux Gardes du corps dont il eut l’honneur de faire partie, — l’auteur vit son malheur avec le sang-froid d’un homme de talent qui n’ignore pas que le succès ne prouve rien de plus que le succès, — un hasard dans la vie !
Léopold savait se mouvoir avec une rare souplesse dans cette forme de gouvernement imposée aux rois par la défiance des peuples, et qui lie toujours plus ou moins les bras à la Royauté, en attendant qu’elle l’étrangle… L’honneur historique de Léopold sera d’avoir dégagé sa personnalité de roi d’un système qui ne tend qu’à l’effacer, quand on en a une.
Il a l’honneur d’être un moderne comme nous.
Le comte de Gasparin avait l’honneur d’être le mari de la noble femme qui a écrit Les Horizons prochains et Les Horizons célestes, deux chefs-d’œuvre de la plus adorable spontanéité.
Au bonheur d’une félicité non interrompue il fallait ajouter l’honneur d’avoir souffert quelques jours, et on a inventé cette gloire du malheur pour que le bonheur de Goethe fût plus grand, son illustration plus complète, et que tous les genres d’intérêt, cet enfant gâté de la destinée les inspirât… Après cela, dira-t-on que la Fortune n’est pas une chienne fidèle, — et qu’elle n’a pas payé dans les mains de Goethe tout ce qu’elle doit depuis des siècles aux hommes de génie malheureux ?
Une vraie critique philosophique, si elle avait voulu mériter l’honneur de son épithète, devait-elle, après avoir accumulé les négations, s’enfoncer et disparaître dans le néant qu’elle avait fait, et, sous peine de trop ressembler à tout ce qu’elle avait pulvérisé, n’était-elle pas tenue d’ajouter et d’affirmer quelque chose de plus ?
Si c’avait été la vie de quelque irrévérente et scandaleuse cabotine, on en aurait eu pour quinze grands jours de jérémiades dans les journaux sur le malheur d’avoir une cabotine de moins dans Paris, et les plumes les plus célèbres auraient mis leur honneur à faire queue de paon à sa mémoire.
continue, fais ton œuvre, paye-toi des muscles de cet homme, de sa fortune, de sa raison, de son sang, de son honneur, de son âme.
Elle a aimé, et c’est là l’honneur de son âme !
Elle est très moderne et très de son pays, cette slave, cette polonaise mêlée de russe, et elle fait beaucoup d’honneur à l’ethnographie de Gobineau, qui n’a pas voyagé et qui n’est pas diplomate pour des prunes ; car ce n’est pas une prune que cette femme-là !
» par politesse, par bonté d’âme, et pour ne pas éloigner un soupirant qui lui faisait tant d’honneur. […] Au lieu de cela, il commence par rendre les honneurs funèbres à Polynice, et laisse ainsi à Antigone le temps de se pendre. […] Du coup, sa popularité croule ; il est couvert d’injures et traîné dans la boue ; il reste seul, — avec son honneur. […] Il nous fait si spirituellement les honneurs de sa piquante canaillerie ! […] Rien ne la fera parler : elle sacrifiera son honneur et sa vie, s’il le faut, pour garder un secret d’où dépend l’honneur d’une autre femme. « Inutile de discuter : ce sont là de ces sentiments féminins que les hommes ne peuvent pas comprendre.
Honneur au hobereau du XIXe siècle, honneur à sa résistance souvent difficile, honneur à sa prévision et sa clairvoyance ! […] Mme Edmond Adam, dans cette publication bimensuelle où j’eus l’honneur de faire mes débuts, s’était donné comme tâche la dégermanisation de l’esprit politique et philosophique français, au lendemain de Sedan, et la préparation de la Revanche. […] Honneur à eux, par-dessus les hécatombes ! […] Prenez un révolutionnaire, trempez-le, pendant plusieurs années, dans l’eau tiède des honneurs et de la fortune, et vous obtenez un libéral. […] Au temps de la Renaissance, où la lumière était en honneur, au XVIIIe aussi, où l’œil des amateurs français fut si prodigieusement exercé, cela eût paru tout naturel.
mais il en accorde l’honneur abominable à M. […] … » Honneur à Filon, qui a bien vu, contre maints doctrinaires du philosophisme et du moralisme, cette excellente vérité, que la littérature est d’abord un jeu. […] Ce fut un point d’honneur : il n’a rien ménagé, dût, sans qu’il y songeât, « l’humble vérité » en pâtir. […] Mais, quant à dire ce que sera la littérature de la France victorieuse et qui travaille à conserver l’honneur et le bénéfice de sa victoire, les conjectures sont permises. […] La danseuse et l’écrivain sont amis, en tout bien tout honneur.
Et, soit dit sans vanité, ils s’y font le plus grand honneur. […] Goethe ne l’a rencontrée ni dans l’histoire ni dans la vie : il l’a tirée de son propre fonds ; et vraiment, l’on reconnaîtra qu’elle ne lui fait pas beaucoup d’honneur. […] Goethe ne parlait de Werther que pour en faire ressortir la beauté, que pour en défendre la portée, que pour en revendiquer l’honneur. […] Fait singulier, tout à l’honneur de Christiane : elle souffrit pour le moins autant que Goethe de cette inégalité. […] Le soir, dans le salon du bon libraire, on récitait des sonnets : il en composa toute une série, sur le livre de Pétrarque, en l’honneur de la nouvelle Laure.
Je ferai seulement remarquer (et cela est tout à notre honneur) qu’on ne s’en est avisé que de notre temps. […] Héro n’est peut-être pas tout à fait morte, et son honneur sera vengé. […] Dumas fils me fit, autrefois, l’honneur de m’écrire après un article sur Denise, et que je lui demande la permission de vous citer. […] Dehors, la population s’ameute : elle veut voir le criminel qui lui fait tant d’honneur. […] prends plutôt mon honneur, mais laisse-moi la vie !
Il supportera donc la vie, mais il ne peut plus soutenir la vue de Valérie : la prudence, l’honneur lui ordonnent de la fuir. […] Toutefois, d’autres encore que nous pouvaient revendiquer un honneur semblable. […] Et d’abord, on a déjà vu plus haut que l’école romantique avait mis en honneur les déshérités de la nature. […] Or, beaucoup de ces ouvrages, dont les auteurs ne valent même pas, on peut l’affirmer, « l’honneur d’être nommés », appartenaient à l’école mélancolique. […] Il n’a pas vu qu’il n’était que le fait de la vanité blessée et de l’ambition impuissante, et qu’il n’avait pas droit aux honneurs d’une oraison funèbre.
L’honneur ne m’a pas permis de me corriger, et j’ai dû tout conserver pour n’avoir pas l’air de rien dérober à une critique ennemie. […] Nous l’avons poursuivie, de 1850 à 1840, dans les conférences que nous faisions à l’École normale, quand nous avions l’honneur de diriger cette grande école. […] La civilisation peut bien recevoir quelque échec, les armes sont journalières ; mais définitivement le gain et l’honneur de la campagne lui demeurent. […] On a fait honneur à Bossuet de l’idée d’une histoire universelle98 : il serait juste d’en faire honneur avant tout à l’Église. […] Mais son principal honneur est d’avoir établi que tous les éléments de l’humanité se développent harmonieusement et progressivement.
Il s’égaya de nos façons complimenteuses, et remarqua que chez nous un tailleur et un cordonnier en s’abordant se félicitaient de l’honneur qu’ils avaient de se saluer. […] Il vit dans l’abondance, l’activité et les honneurs, sagement et utilement, parmi les admirations assidues et les affections soutenues d’amis savants et distingués qui ne peuvent se rassasier de sa conversation, parmi les applaudissements de tous les hommes vertueux et de tous les esprits cultivés de l’Angleterre. […] Mettre partout le calcul, arriver avec des poids et des chiffres au milieu des passions vivantes, les étiqueter, les classer comme des ballots, annoncer au public que l’inventaire est fait, le mener, comptes en main et par la seule vertu de la statistique, du côté de l’honneur et du devoir, voilà la morale chez Addison et en Angleterre.
Le pacte en vertu duquel les enfants cachent leurs peccadilles, et qui leur apprend déjà l’honneur, fut nul à mon égard ; bien plus, je me vis souvent puni pour les fautes de mon frère, sans pouvoir réclamer contre cette injustice ; la courtisanerie, en germe chez les enfants, leur conseillait-elle de contribuer aux persécutions qui m’affligeaient, pour se ménager les bonnes grâces d’une mère également redoutée par eux ? […] Doisy nous faisait crédit, il nous supposait à tous des sœurs ou des tantes qui approuvent le point d’honneur des écoliers et payent leurs dettes. […] Il concédait beaucoup au métier, rien à l’honneur.
Chimène et Rodrigue font le sacrifice de leur amour, l’un au devoir de venger l’honneur de son père, l’autre au devoir de venger le meurtre du sien. […] Qu’y a-t-il de plus aimable que Xipharès, ce fils d’un grand homme, qui ne sait rien de plus beau que l’honneur d’avoir un tel père, qui entre par tendresse dans tous les desseins de Mithridate, et sacrifie, comme un héros de Corneille, sa passion au devoir filial ? […] Mes réflexions paraissaient fort goûtées, et j’étais heureux de pouvoir faire honneur à Racine d’un silence que n’interrompait aucune remarque.
Dimanche 8 juin Nous allons à la campagne avec Saint-Victor, à la façon des commis de magasins, et tout en nous rendant au chemin de fer, nous nous disons qu’au fond l’Humanité — et c’est son honneur — est un grand don Quichotte. […] Les plus énormes efforts, les plus immenses sacrifices de l’humanité ont été faits en l’honneur de questions idéales. […] Toutes ces insultes, toutes ces calomnies, pour un petit honneur qui n’est rien du tout, et qu’on estime beaucoup !
« Je n’ai pas commencé ma pièce, je ne sais pas si mon état de santé me permettra de la faire, mais si elle est jouée, j’ai l’honneur de vous prévenir en dépit de votre interdiction qu’elle portera le nom de mon livre, que je ne changerai pas le nom de mon héroïne, tout prêt en mon nom et au nom de la littérature, à courir les risques d’un procès, parce que, si des prétentions semblables devaient prévaloir, le roman et le théâtre de nos jours seraient, dans un temps prochain, contraints de baptiser leurs personnages, féminins et masculins, des noms de Célimène, Dorine, Oronte, Valère, Éraste, etc., etc., ce qui vraiment n’est pas admissible. » « Agréez, monsieur, l’assurance de ma considération distinguée. […] -S. — Et ainsi que vous l’avez ajouté à la plume sur votre carte de visite : chevalier de la Légion d’honneur. » * * * Une excursion à Thiers en compagnie de mon jeune et charmant compagnon d’eau, Maurice Pottecher. […] — parfaitement, lui dis-je, et le possesseur des pendules, mourrait au moment, où toutes les pendules sonnent ensemble minuit, et encore n’aurait-il pas la jouissance de les entendre jusqu’au bout, il mourrait au onzième coup. » Grand dîner chez Daudet en l’honneur des fiançailles du jeune couple Hugo et Mlle Ménard-Dorian, auquel le maître de la maison dit gracieusement, que le reste des convives n’est, ce soir, que de la figuration.
D’ailleurs Henry, tout au moins, sera de ceux que la foule envie : homme pratique, adroit et clairvoyant, il va droit à la richesse et aux honneurs. […] On fait honneur au dix-neuvième siècle d’avoir découvert la nature : j’ai bien peur que le sens poétique de la nature ne soit toujours absent de la pédagogie. […] Thiers sa libération et le ramène à sa mère, qui le rétablit dans ses honneurs et dignités. […] Par exemple, les cardinaux n’y sont pas traités avec plus d’honneur que les chapelains à Rome. […] Peut-il y avoir un honneur plus grand au monde que d’être la commère et la marraine d’un roi de France ?
* * * Maintenant, si le grand seigneur se marie, tout de suite, la maison s’augmente pour le service de la Dame : d’un Écuyer ; d’une Demoiselle suivante, d’une demoiselle suivante, dont la fonction est de faire honneur à la Dame, et de l’accompagner à la messe, aux visites, et partout où elle va ; d’une Femme de chambre, d’une femme de chambre qui doit savoir peigner, coiffer, habiller et ajuster une dame, suivant le bon air et sa qualité, savoir blanchir et empeser toutes sortes de linges et de gazes, savoir raccommoder les dentelles, savoir préparer un remède et le donner avec adresse ; d’un Valet de chambre, d’un valet de chambre qui, dans ce temps-là, était en général tailleur pour femmes, et qui devait prendre soin des habits de la Dame, et les mettre à la mode, quand ils n’y étaient plus, et tenir la porte de la chambre de la Dame, quand elle se lève ou se couche, et avoir beaucoup de discrétion dans ce qu’il peut voir ou entendre ; d’un Page, d’un Maître d’Hôtel, d’un Cuisinier, d’un Officier, d’une Servante de cuisine, de quatre Laquais, d’un Cocher, d’un Postillon, d’un Garçon de Cocher, de sept Chevaux de carrosse, de quatre Chevaux de selle, pour monter les officiers. […] Ce soir, dîner chez les Daudet, en l’honneur de Montesquiou, où l’on ne parle que de la fête donnée hier par lui, à Versailles, et qui, de l’avis de tout le monde, était une merveille. […] La Débardeuse encadrée a été tirée de l’album des dessins de Gavarni du journal La Mode (soixante-quinze dessins) offert par Girardin à la princesse Mathilde, et à moi donné par la princesse, un jour, qu’elle me faisait l’honneur de déjeuner chez moi, et donné si gentiment, ainsi que je l’ai déjà raconté dans mon Journal. […] Hébert lui a fait les honneurs de la Chapelle Sixtine, et à la demande de Zola, de voir de sa peinture, lui a dit : « Après la visite de la Chapelle Sixtine, on ne voit pas de l’Hébert ; vous la verrez, ma peinture, à Paris, où il n’y a pas une concurrence si redoutable. » Vendredi 28 décembre Mon Dieu, qu’il est vivant, qu’il est bruyant, qu’il est assourdissant ce Mistral !
C’est que, derrière la création, ce qu’il aperçoit sans cesse, c’est le Créateur ; de ce qui est relatif, passager et changeant, il s’élève à l’Être souverain, absolu : la nature lui apparaît comme une sorte de temple où se fait le sacrifice en l’honneur du Créateur ; la nature, il la voit toujours adorant et remerciant Dieu. […] Il a horreur de ce qu’il y a d’impudique, pourrait-on dire, dans cette façon d’aller faire les honneurs de soi-même à tout le monde, d’aller se raconter à tout venant, de se traîner sur la scène et d’y étaler ce qui devrait être le plus intime, ce qu’on devrait justement garder pour soi. […] C’est ce qu’il indique dans un très beau sonnet, intitulé justement Les Montreurs, c’est-à-dire dirigé contre ceux qui se montrent à tout le monde, qui font à n’importe qui les honneurs de leur sensibilité : Tel qu’un morne animal, meurtri, plein de poussière, La chaîne au cou, hurlant au chaud soleil d’été, Promène qui voudra son cœur ensanglanté Sur ton pavé cynique, ô plèbe carnassière : Pour mettre un feu stérile en ton œil hébété, Pour mendier ton rire ou ta pitié grossière, Déchire qui voudra la robe de lumière De la pudeur divine et de la volupté. […] Pour la couronne, c’est un fils qui, pour la patrie, pour l’honneur, est obligé de tuer son père. […] Son Honneur L.
Ces deux livres de proscrits jetés l’un vers le passé, l’autre vers l’avenir, par la tempête contemporaine, suffiraient à sauver l’honneur de la littérature révolutionnaire. […] C’est enfin Prosper de Barante, le jeune fils de ce préfet du Mont-Blanc qui était chargé de la surveillance de Mme de Staël et qui, pour son honneur, se fit révoquer comme policier insuffisant. […] La platitude de la langue, la platitude du vers, la platitude des sentiments s’étalent de pair dans cette chanson aujourd’hui désaffectée ; 1857, l’année de ses obsèques nationales, est celle de Madame Bovary, celle où Homais vient de recevoir, la Légion d’Honneur. […] « Pendant une nuit de ma détention au Luxembourg (1793) raconte Saint-Simon, Charlemagne m’est apparu et m’a dit : Depuis que le monde existe, aucune famille n’a joui de l’honneur de produire un héros et un philosophe de première ligne. Cet honneur était réservé à ma maison, mon fils : tes succès comme philosophe égaleront ceux que j’ai obtenus comme militaire et comme politique. »« Charlemagne, notre auguste prédécesseur… », écrira Napoléon au pape.
On veut nous faire honneur. — Marchons. […] — Je suis confus que vous ayez daigné vous déranger pour moi… Quoique indigne, oserai-je vous demander ce qui me vaut l’inappréciable honneur de votre visite ? […] Les honneurs lui ont fait perdre la tête, et je ne puis la réduire. […] Homais, sénateur, grand-croix de la Légion d’honneur, négociant en produits pharmaceutiques ; Franck Gaillard, directeur de la feuille quotidienne qui compte le plus d’abonnés. […] J’apprécie, comme il convient, l’honneur de votre présence. — Cher M.
On ferait trop d’honneur aux hommes en les supposant tous capables de consentir, librement, un tel sacrifice. […] Il sait bien que si la notion de l’honneur — national, militaire, professionnel — subit aujourd’hui de si rudes assauts cela vient de ce que les hommes d’aujourd’hui ont oublié tant de vieux principes et entrent dans la vie comme des joueurs dans un tripot. […] C’est peu, quand on songe à la pompe déployée en l’honneur d’un autre amant de la nature, Jean-Jacques Rousseau. […] Il convient de parler avec mesure de Jean Lorrain, en l’honneur de qui on va élever un monument. […] Vous leur faites bien de l’honneur, mais je vous donne cent fois raison, et M.
Il est recueilli par ce bon saint évêque, qui ne lui fait pas l’aumône du soir seulement, mais l’aumône de son honneur, l’aumône de sa dignité d’homme, qui l’appelle : « mon frère », qui le fait asseoir à sa table, pour le réhabiliter par cette égalité chrétienne de l’innocence constante avec l’innocence reconquise du repentir justifié, qui lui montre la confiance absolue du juste dans le repentant, qui le croit incapable même d’une mauvaise pensée, qui lui prépare son lit dans son antichambre, qui y laisse l’argenterie, son seul trésor, qui ne ferme pas même le loquet, et qui s’endort sans peur à côté du crime mal assoupi dans ce cœur inconnu ! […] Quant à la fin du chapitre, à l’endroit où l’évêque se laisse débiter un tas de choses inintelligibles par ce vieux terroriste qui va mourir, et qui déclame encore sur son lit de mort des énigmes au-dessus de ma portée en l’honneur de la guillotine, et qui font apostasier d’admiration le saint évêque, jusqu’au point de tomber à genoux et de demander sa bénédiction à cet entêté d’impénitent : franchement, vous devez comprendre cela, vous, Monsieur, c’est votre affaire ; mais, moi, je n’y ai rien compris du tout.
« Que de fois, par cette ardeur conciliante qui lui était un lien avec les meilleurs représentants de tous les partis, et par ce droit légitime de son esprit qui ne lui donnait guère moins de pouvoir sur M. de Blacas ou sur M. de Montmorency, que sur M. de Lafayette ou sur le baron Louis, je l’ai vue dans la même soirée, faire admettre dans la maison du roi un homme de mérite aussi indépendant que malheureux, réintégrer dans leurs emplois quelques agents impériaux et dévoués, mais avec honneur, au pouvoir qu’elle avait combattu, et servir de son crédit des hommes de lettres qui, pendant son exil, avaient eu le malheur de nier son talent. […] Après avoir animé par un reflux fatal mais naturel l’invasion étrangère dans les murs de Paris, après avoir traité libre encore de sa personne à Fontainebleau, après avoir abdiqué et résigné le trône aux Bourbons, se servir dès armes d’honneur qu’on lui avait laissées dans son asile pour violer la foi jurée, les traités, la paix du monde, descendre avec des troupes et du canon sur le rivage de la patrie, embaucher l’armée, corrompre les généraux, déchirer la constitution, chasser du trône le roi nécessaire et réconciliateur, pour ramener par un nouveau défi l’Europe entière au cœur de la France, et pour lui faire perdre à Waterloo les dernières gouttes de son sang, certes il n’y avait d’excuse à un pareil acte que l’ennui personnel de l’empire perdu, et l’impatience d’une ambition qui comptait le monde pour rien devant un caprice de domination ou de gloire.
Ici c’est Harlay de Sancy qui raconte et justifie son apostasie, découvrant toute la bassesse de son âme avec toute la malice du papisme par un procédé d’exposition satirique renouvelé des harangues de la Ménippée ; là c’est la bonne et solide vertu sous les traits du vieux huguenot Enay (εἶναι) qui s’entretient avec le faux et frivole honneur incarné dans ie jeune papiste Fæneste (φαίνεσθαι). […] De là les fortes parties des Tragiques : cette sorte de psaume où le croyant appelle son Dieu, et crie vers lui pour qu’il se montre et se venge ; ces chants de triomphe en l’honneur des martyrs qui ont vaincu l’iniquité, les tourments et la mort ; ces scènes d’épopée lyrique qui placent d’Aubigné entre Dante et Milton, celle où la Justice et la Paix portent leurs plaintes à Dieu, celle surtout qu’a dictée à la fin le désespoir de l’irrémédiable défaite, quand, à la trompette de l’Ange, les morts s’éveillent, les éléments de la nature viennent témoigner de l’infâme abus qui a tourné entre les mains des hommes les excellentes oeuvres de Dieu en instruments d’injustice ; et Dieu, appelant les élus, qui ont souffert pour lui, aux délices éternelles, envoie les maudits aux gouffres ténébreux d’où il ne sort Que l’éternelle soif de l’impossible mort.
Ce farouche théologien était un lettré délicat ; la longue lettre qu’à soixante-dix-huit ans, exilé, errant, aveugle, il dicta pour défendre Boileau devant Perrault fait grand honneur à son esprit. […] Ce fut une fière nature, à l’énergie indomptable, aux passions de flamme, d’un amour-propre ardent, qui put bien s’épurer, mais non pas s’éteindre par la foi, d’une personnalité impérieuse, qui le fit intraitable à se conserver l’honneur de ses recherches scientifiques, et qui l’amena dans sa pénitence à exiger instamment de Jésus qu’il lui eût donné sur la croix une pensée, une goutte de son sang, personnellement, à lui Pascal, pour sa rédemption particulière : nature tourmentée et superbe, qu’aigrit encore et troubla la maladie, intelligence puissante, étendue en tous sens et comme en toutes dimensions, un des plus beaux et plus forts esprits d’homme qu’il y ait jamais eu.
C’est un état où le cœur ne peut être ému en son fond, et, quoique le monde lui montre ses beautés, ses honneurs, ses richesses, c’est tout de même comme s’il les offrait à un mort, qui demeure sans mouvement et sans désirs, insensible à tout ce qui se présente… Le mort peut bien être agité au dehors et recevoir quelque mouvement dans son corps ; mais cette agitation est extérieure ; elle ne procède pas du dedans, qui est sans vie, sans vigueur et sans force. […] Vous en parliez bien à votre aise, chers maîtres, et avec cette complète ignorance du monde qui vous fait tant d’honneur.
Il n’a pas même l’horrible honneur d’être un monstre de paradoxes. […] Mais le moraliste, qui n’est pas d’un temps, mais de tous les temps, le moraliste qui juge et qui flétrit le sien, vivra — et avec honneur — dans Proudhon.
Mais ces vers, rares d’abord — rari nantes in gurgite vasto, — matériels, d’ailleurs, comme des camées, des soucoupes, des vases ébréchés ; rompus souvent d’un hémistiche à l’autre, tous ces débris, où un reste d’art brille et s’exhale, ne peuvent arrêter le jugement définitif que la Critique est tenue, en honneur, de porter sur un talent qui n’a plus ni ensemble, ni articulations, ni vie régulière, ni chaleur vraie, ni lumière tranquille, ni rien enfin de ce qui constitue une créature, supérieure aux facultés sensibles et raisonnables de l’humanité, comme doit l’être un poète, et qui, au contraire, peut écrire des choses comme celles-ci : Tout est plein d’âmes ! […] Hugo et que nous tenons à honneur (nous plus que personne) de constater.
C’est ainsi qu’ils ont l’honneur de l’être. […] Lisez la divertissante et ingénieuse préface que M. de Goncourt a attachée à La Faustin, vous verrez que cette demande d’aumône, qu’il ne veut pas rendre importune aux dames, il l’appelle, avec une petite rouerie engageante pour la vanité de celles qu’il implore, « une collaboration avec un rien de l’aide et de la confiance de celles qui lui font l’honneur de le lire ».
Ne faut-il pas dire avec Feuerbach : « Le sentiment intérieur de notre liberté peut être une illusion ; nous avons seulement ce sentiment parce que nous ne découvrons pas les fils qui unissent Les causes aux effets. » C’est Kant qui a eu le redoutable honneur d’introduire dans la philosophie moderne ce scepticisme critique fondé sur la distinction du subjectif et de l’objectif. […] Il faut que tout meure, douceurs, consolation, repos, tendresse, amitié, honneur, réputation : tout nous sera rendu au centuple ; mais il faut que tout meure, que tout soit sacrifié.
L’abbé de Saint-Pierre, qui devait contribuer à ce lendemain par la pensée sans participer au règne ni à l’honneur, parcourut en quelques années des ordres très divers de connaissances, et porta dans toutes l’esprit qui le caractérisait, une analyse subtile, une recherche extrême de précision, une patience et une lenteur ingénieuses et encore plus minutieuses à discuter tout.
Sa digne mère, dont il est le portrait, continue de vivre pour jouir d’un tel fils, et il suffit d’avoir eu l’honneur de la voir une fois pour sentir tout ce qui a dû présider de pieux, de tendre et d’antique à cette première éducation du foyer.
C’est un aspect essentiel que la critique, en parlant d’eux, doit s’attacher à éclairer ; et je rappellerai, puisque je les rencontre, ces paroles magnanimes en même temps que naïves de Sarpédon à Glaucus, au moment de l’assaut du camp : « O ami, si nous devions, échappés une fois aux périls de cette guerre, vivre à toujours exempts de vieillesse et immortels, ni moi-même sans doute tu ne me verrais combattre au premier rang, ni je ne t’appellerais à prendre ta part en cette lutte pleine d’honneur ; mais maintenant, puisqu’il est mille formes imminentes de trépas, qu’il n’appartient aux mortels ni de fuir ni d’éluder, allons, et risquons ou de perdre le triomphe, ou de l’obtenir !
On accordait, dans l’héroïsme antique, une grande estime à la force du corps ; la valeur se composait beaucoup moins de vertu morale que de puissance physique ; la délicatesse du point d’honneur, le respect pour la faiblesse, sont les idées plus nobles des siècles suivants.
En 1789, trois sortes de personnes, les ecclésiastiques, les nobles et le roi, avaient dans l’État la place éminente avec tous les avantages qu’elle comporte, autorité, biens, honneurs, ou, tout au moins, privilèges, exemptions, grâces, pensions, préférences et le reste.
Au reste, c’est l’honneur singulier, c’est l’immortel mérite des classiques, que, si élevée que soit leur œuvre au-dessus de la médiocre réalité, vous ne vous y sentirez jamais tout à fait dépaysé.
Mais elles sont si jolies, elles feront tant d’honneur à l’écrivain, elles se présentent dans une forme déjà achevée et qui les fait si bien valoir, qu’on n’a vraiment pas la force de les exclure.
Avec des accents tout nouveaux, ils font des lettres une partie de l’honneur national et comme une province de la patrie.
Et quelle joie de lui voir défendre l’honneur des dames contre ce méchant railleur de Jean de Meung !
Platon voulait combler d’honneurs et bannir de sa république.
. — Odes en son honneur (1893). — Mes prisons (1893). — Élégies (1893). — Dans les limbes (1893). — Dédicaces (1894). — Épigrammes (1894). — Confessions (1895). — Chair (1896). — Invectives (1896). — Correspondance (1897).
Isabelle peut être citée comme un exemple de la considération et des honneurs qui s’attachaient fréquemment en Italie à la profession du comédien.
Permettez-moi encore de comparer deux hommes, qui sont l’honneur de la Science française, qui nous ont été récemment enlevés, mais qui tous deux étaient depuis longtemps entrés dans l’immortalité.
Et ne dites pas que c’est là une interprétation bienveillante, imaginée pour laver l’honneur de notre grand maître du cruel démenti infligé à ses rêves par la réalité.
Dans la monarchie où l’on commande et l’on obéit, le caractère, l’expression sera celle de l’affabilité et de la grâce, de la douceur, de l’honneur, de la galanterie.
Et c’est pour l’honneur seul de la Critique que je dis cela et que je veux le montrer aujourd’hui.
J’ai déjà parlé de cette Correspondance dont on a dû ne nous donner que la partie insignifiante, je veux le croire au moins pour l’honneur des gens qui l’ont signée.
l’homme le moins fait par son genre de talent, par ses idées, par sa fierté pour aspirer à cet honneur sénile de l’Académie !
Quand on a affaire à un talent aussi prouvé que celui de madame Paul de Molènes, on n’a pas, vis-à-vis d’elle, l’embarras d’une critique forte, et on doit lui en faire honneur.
Il était dans la philosophie comme un homme du monde dans sa maison ; il en faisait les honneurs avec un bon goût et une politesse exquise ; il allait au devant de ses hôtes, leur prenait la main, les conduisait sur tous les points de vue qui pouvaient les intéresser ou leur plaire.
Barre voit dans les stances des « sentiments philosophiques d’une élévation assez haute pour valoir au poète qui les fixe dans ses vers l’honneur de se voir comparer aux plus grands maîtres de la pensée moderne, d’être même appelé le Vigny du XXe siècle. » Cela est à la page 235, et Moréas seul n’en eût pas été étonné ; mais qu’en pensa en Sorbonne son répondant, M.
Mais, infidèle à cet honneur, il avait tourné le vol de son char vers la terre des Hyperboréens, et il s’était attardé dans ce séjour.
Avait-il, comme l’indique un rhéteur du quatrième siècle, composé des hymnes en l’honneur de la nature, ὕμνους φυσιολογικούς, c’est-à-dire des chants de louange et d’admiration sur les éléments et les principes des choses, tels que la science novice les concevait alors ?
Mais alors Flaubert ignore quel honneur viendra de ce côté à leur école rouennaise. […] Son voyage en Orient ayant eu quelque figure de mission officielle et ayant été suivi d’un vague rapport, il s’était fait nommer officier de la Légion d’honneur. […] Il vient précisément de renouer avec Louise, dont Maxime est l’ennemi, et lui écrit : « Le jeune Du Camp est officier de la Légion d’honneur ! […] Il vient de recevoir la croix d’honneur. » La croix d’honneur d’Homais pose le point final de Madame Bovary. […] Homais ne sont pas bornées à sa carrière yonvillaise, ni ses succès à la Légion d’honneur.
Tout son honneur et pourtant tout son tort sont là. […] Corneille ne nous montre que des héros, c’est lui qui a la plus haute estime de l’humanité et qui lui fait le plus honneur : mais il lui fait vraiment trop honneur, il l’estime trop haut et son humanité guindée n’est pas la nôtre. […] Mais enfin c’est là tout ce qui nous reste et la notoriété conduit à la fortune, aux honneurs, à toutes sortes de plaisirs si elle vous accueille jeune encore, etc. — Or, qui était glorieux sous la Restauration ? […] Du moins, pour se préparer à porter le formidable honneur futur, le Poëte se sent le devoir, d’accomplir en lui-même, en son art même une Synthèse comme symbolique de la Synthèse finale ordonnée par l’évolution de l’idée esthétique, — et s’étonne, et s’attriste que les conditions de sa vie dans le monde soient pires qu’en aucun temps. […] Tous ceux que je nomme je leur fais honneur, comme j’estime qu’ils honorent, tous, ces pages.
Il l’abandonne à huit ans, une affaire d’honneur l’obligeant à s’expatrier. […] Je m’y déterminai gaillardemment sans le moindre scrupule ; et le seul que j’eus à vaincre fut celui de Thérèse, à qui j’eus toutes les peines du monde de faire adopter cet unique moyen de sauver son honneur( !) […] « Je voulais, dit-il, sans quitter l’air et le ton sévère que j’avais pris, me montrer sensible à l’honneur que me faisait un si grand monarque. […] Il y entrait donc beaucoup d’artifice et de vanité et, par suite, très peu de bonté réelle, puisque cette préoccupation d’être, aux yeux des autres et à ses propres yeux, dans une posture qui vous fit honneur, était contradictoire à la vraie bonté qui suppose justement l’oubli de soi ou du moins l’effort de s’oublier. […] et de quel honneur peuvent-elles faire cas, après avoir renoncé à celui qui leur est propre ?
Je crois aussi que, si ma critique n’avait été que du marivaudage, M. de Lamennais n’aurait point paru si piqué ; j’ai reçu mainte lettre de lui où il me faisait l’honneur de parler de ma critique tout autrement. […] X…, le critique intègre, refuse la croix d’honneur, comme il eût fait les présents d’Artaxerxèst ; mais une bouteille de rhum, surtout si elle est du bon cachet, le séduit. […] Le colloque suivant s’engagea à peu près dans ces termes : — « Mais je suis M. de Vigny, monsieur. » — « Je n’ai pas l’honneur de vous connaître. » — « M. votre neveu a dû vous parler de moi. » — « Il ne m’a rien dit. » — « Je me présente pour l’Académie ; je suis l’auteur de plusieurs ouvrages dramatiques représentés… » — « Monsieur, je ne vais jamais au théâtre. » — « Mais j’ai fait plusieurs ouvrages qui ont eu quelque succès et que vous avez pu lire. » — « Je ne lis plus, monsieur, je relis. » — On était en hiver, la pièce n’était pas chauffée. « Je sentais que je m’enrhumais », me disait M. […] On sait la suite, et je n’ai voulu en tout ceci que revendiquer l’honneur de l’article du Globe, cité au tome deuxième, page 341, de Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie.
Élisabeth donnait des coups de poing à ses filles d’honneur, « de telle façon qu’on entendait souvent ces belles filles crier et se lamenter d’une piteuse manière. » Un jour, elle cracha sur l’habit à franges de sir Mathew ; une autre fois comme Essex, qu’elle tançait, lui tournait le dos, elle le souffleta. […] Jugez maintenant des matériaux qu’ils fournissent au théâtre et des personnages qu’ils demandent au théâtre ; pour être d’accord avec le public, la scène n’aura pas trop des plus franches concupiscences et des plus puissantes passions ; il faudra qu’elle montre l’homme lancé jusqu’au bout de son désir, effréné, presque fou, tantôt frissonnant et fixe devant la blanche chair palpitante que ses yeux dévorent, tantôt hagard et grinçant devant l’ennemi qu’il veut déchirer, tantôt soulevé hors de lui-même et bouleversé à l’aspect des honneurs et des biens qu’il convoite, toujours en tumulte et enveloppé dans une tempête d’idées tourbillonnantes, parfois secoué de gaietés impétueuses, le plus souvent voisin de la fureur et de la folie, plus fort, plus ardent, plus abandonné, plus audacieusement lâché à travers le réseau de la raison et de la loi qu’il ne fut jamais. […] Partout18 une discipline rigide, et la hache prête pour toute apparence de trahison ; les plus grands, des évêques, un chancelier, des princes, des parents du roi, des reines, un protecteur, agenouillés sur la paille, viendront éclabousser la Tour de leur sang ; un à un, on les voit défiler, tendre le col : le duc de Buckingham, la reine Anne de Boleyn, la reine Catherine Howard, le comte de Surrey, l’amiral Seymour, le duc de Somerset, lady Jane Grey et son mari, le duc de Northumberland, la reine Marie Stuart, le comte d’Essex, tous sur le trône ou sur les marches du trône, au faîte des honneurs, de la beauté, de la jeunesse et du génie ; de cette procession éclatante, on ne voit revenir que des troncs inertes, maniés à plaisir par la main du bourreau. […] Cet acte d’adoration au plus fort du danger est comme une rose qu’elle cueille et dont elle s’enivre. « Vous n’êtes pas digne de le prononcer, ce nom ; pour avoir l’honneur de l’entendre d’une autre bouche, il faudrait vous mettre à deux genoux. » — « Qui est-ce ?
Et Olivier de Jalin, avec tout son esprit et tout son honneur, ne peut pas s’empêcher de l’être. […] Car d’homme à homme, il est des garanties, quand ce ne serait que l’honneur qui empêche que nos ennemis ne nous portent certains coups. Au regard de la fille qui exploite le mâle et qui vit de cette exploitation, ni l’honneur ni la probité n’existent dans le sens où nous interprétons ces mots. […] En revanche, lorsqu’il est question des plus distingués parmi nos auteurs contemporains, on leur fait, semble-t-il, un trop grand honneur en leur appliquant la même méthode qu’aux plus médiocres auteurs d’autrefois. […] Il a eu l’honneur de provoquer de nombreuses études, quelques-unes signées du nom des plus fins moralistes de notre époque, une de M.
Je supplie très humblement la mère abbesse et les religieuses de vouloir bien m’accorder cet honneur, quoique je m’en reconnaisse très indigne, etc. […] (C’étaient deux filles d’honneur de la reine et dont la beauté était célèbre. […] Rotrou imagine encore qu’Antigone, sa sœur Ismène repentante et Ménète, « gentilhomme de la reine Argis », se disputent devant Créon l’honneur dangereux d’avoir enfreint son arrêt. […] Plaignez-le si vous voulez d’aimer des bagatelles et d’estimer ceux qui les font ; mais ne lui enviez pas de misérables honneurs auxquels vous avez renoncé. […] Elle paraît avoir tenu beaucoup plus aux titres, aux honneurs et à l’argent qu’à la réalité du pouvoir.
À qui faut-il faire honneur d’avoir contrarié d’abord, interrompu, et finalement endigué ce courant ? […] Il tient, et à bon droit, dans le Grand Dictionnaire des Précieuses, de Bodeau de Somaize, une place considérable, une place d’honneur, et il y est appelé « le plus grand homme qui ait jamais écrit des jeux du cirque ». […] — et qu’en lui faisant honneur d’avoir renversé la philosophie d’Aristote on ne se trompe que de quelque cent ans. — Le rôle de l’Italie dans la constitution de l’idée de science. — Galilée [Cf. […] — Entre Le Menteur et Les Précieuses ridicules, il semble donc qu’il n’y ait rien… qu’un trou ; — et de là, l’honneur que l’on fait au Menteur d’avoir ouvert les voies à la comédie de Molière. — Ce qu’il faut penser de cette allégation [Cf. […] Au point de vue philosophique ; — il y va de la question du progrès ; — confusément, mais très certainement entrevue ; — et dont on a tort de faire honneur à Turgot. — Passages précis des Parallèles : — [Cf. t.
Dès l’heure où la rosée humecte l’or des sables Et balance sa perle au sommet des érables, Prophète centenaire, environné d’honneur, Moïse était parti pour trouver le Seigneur. […] Un mystère d’honneur paraissait nécessaire à l’effet de toute œuvre poétique. […] Il prend cette offre pour une insulte ; il rentre humilié chez lui, et se brûle la cervelle d’un coup de pistolet pour se punir de ses fautes et pour se venger par le suicide d’une société qui ne veut pas le privilégier sur ses semblables, et qui exige non-seulement des services, mais de l’honneur dans tous ceux qu’elle fait vivre.
Kroupianikoff la lettre suivante : « J’ai l’honneur de vous annoncer par la présente, mon cher monsieur, que votre ami, l’étudiant Avenir Sorokooumoff, qui demeurait chez moi, est mort il y a de cela quatre jours, à deux heures de l’après-midi, et qu’il a été enterré aujourd’hui, à mes frais, dans le cimetière de mon église. […] La mort de votre ami a naturellement dérangé ses nerfs ; quant à moi je me porte fort bien grâce à Dieu, et j’ai l’honneur d’être, « Votre très-humble serviteur, « G. […] Place d’honneur dans les maisons de paysan.
21 mai Mme Sand fait son entrée chez Magny, en une robe fleur de pêcher : une toilette, je crois bien, tout en l’honneur de Flaubert. […] Du gazon et des arbres éclairés par un clair de lune féerique, un clair de lune à la Titania, et des feuilles, dont la découpure semble une minuscule rampe de gaz, et sur le bleu d’encre du ciel, des luminosités, où les chauves-souris grises deviennent, un instant, toutes blanches, et tout au fond, à travers les fenêtres, le feu des lustres sur la pourpre de la tenture, et çà et là, dans le chaud brouillard des salons, du noir traversé par quelque chose d’un rouge éclatant : — un grand’croix de la Légion d’honneur sur un divan. […] … Tout ce qu’il y a de plus galant au fond, il avait la singulière habitude d’embrasser sur le cou, sur l’épaule, toutes les jolies femmes qu’il voyait… Oui, très amoureux d’actrices… Après ça, il avait une si vieille Impératrice, branlant de la tête… Son dernier amour fut une demoiselle d’honneur qui refusa l’argent qu’il lui avait laissé dans son testament, et s’enferma près de son tombeau, après sa mort.
Une maison, pendant toute la saison de Vichy, une maison d’allants et de venants, où les honneurs sont faits par les M… un curieux ménage de nomades de la société, ne dînant jamais chez eux à Paris, et tout l’été se partageant entre des maisons de campagne d’amis : le mari, le chanteur comique, à la tête de capucin de la chansonnette, avec son front d’ivoire, ses sourcils d’astrakan, ses yeux et son rire de poussah ; la femme, une très gracieuse et aimable femme. […] 4 septembre Nous ouvrons, au déjeuner du Bras-d’Or, une lettre de la princesse : l’aîné de nous deux, est nommé chevalier de la Légion d’honneur. […] C’est son jour de loterie de tous les ans, jour qu’elle a choisi pour faire les honneurs de sa serre à son intimité.
« George Sand, ce talent ni vigoureux, si franc, qui s’est révélé tout entier si vite, et si vite emparé des honneurs d’une position suprême et incontestée ; George Sand, cette parole retentissante et presque souveraine, cette âme enthousiaste et dévouée, mais inconstante, est un auxiliaire que les camps les plus hostiles se disputent, une force dont chacun voudrait faire croire qu’il dispose à son tour… Âme douée d’une sensibilité qu’on peut appeler terrible ; d’une puissance de désir, d’un besoin d’émotions et d’enthousiasme qu’on peut appeler plus terrible encore. […] Disons, en l’honneur de M. […] Scribe sait qu’une comédie de lui sera toujours jouée, et il fait trop d’honneur à M.
L’invention, fort curieuse, et qui a réussi, doit donc rester à leur honneur. […] Il n’est pas juste de faire honneur aux Jésuites d’une initiative qui appartient au christianisme lui-même. […] D. se débita à quatre cent mille exemplaires ; lorsqu’on en acquérait dix d’un coup, on avait droit à une « prime d’honneur », une belle image dentelée, la tête de cadavre à longs cheveux pleureurs. […] » On n’a jamais cité ce mot qu’en l’honneur de Bourdaloue. […] D’autre part, je tiens à l’honneur d’avoir été le premier à annoncer au grand public ces vues nouvelles de la science, qui auront logiquement une magnifique fécondité de conséquences.
Je me souviens d’une conversation que j’eus, voici bien des années, avec le propre grand-père d’Ernest Psichari, ce génial et singulier Renan, à qui son livre d’après la guerre de 70 : la Réforme intellectuelle et morale, fait un si grand honneur. […] Ce serait le meilleur correctif à tant de germes d’anarchie, épars dans l’atmosphère de ces temps si troublés par le forfait dont les Allemands se sont rendus coupables contre la justice, contre l’ordre et, on ne le dira jamais assez, contre l’honneur militaire. […] En 1801, le concours était rétabli, avec cette différence que le prix d’honneur était attribué au discours français. […] Cousin obtient ce prix d’honneur en 1810 ; — en 1816, Rinn, qui devait être, à Louis-le-Grand, le professeur de Baudelaire et d’Octave Feuillet. […] En 1819, le prix d’honneur est donné à Cuvillier-Fleury, à Félix Arvers en 1824.
Qu’on se fâchât, il l’admettait aisément ; mais il aurait voulu au moins qu’on lui fit l’honneur de comprendre et de se fâcher pour ses audaces, non pour les saletés imbéciles qu’on lui prêtait. […] Kant, disent-ils, a fait « découler la liberté, l’Homme-Dieu, du beau principe désintéressé qui est pour lui comme l’honneur de l’humanité et la clef de voûte de sa philosophie : le devoir », Évidemment, il n’y a plus rien à dire. […] Ce fut un tollé dans toute la critique ; point de roquet de lettres qui ne crut à honneur d’aboyer aux chausses du malheureux romancier ; s’il vit encore, c’est en vérité qu’il a la peau dure. […] Une dette d’honneur, En Poitou, La Faute du père, Petite reine, etc. […] Aubannon Cinq-liards, Les Chevaliers de la Croix-Blanche, Le Crime de Maltaverne, Les Rois du Pays d’or, L’Honneur du nom, etc., etc.
Ainsi, on voit des hommes que leur tempérament inclinerait facilement vers les vices, et qui, par un travail constant qu’ils exercent sur eux-mêmes, parviennent cependant à vivre moralement et avec honneur. […] Ce n’est pas faire grand honneur aux croyants d’aujourd’hui de recourir à cette anémique entité pour les peindre — et ce n’est pas non plus se montrer psychologue très clairvoyant. […] Claudel, une comédie de M. de Curel ou de M. de Porto-Riche), une de ces œuvres qui font aux entrepreneurs de spectacles un coûteux honneur, qui sont incapables de rassembler dix soirs de suite un public rémunérateur, et qui, à parler net, ennuient le peuple, c’est par le mot succès d’estime que l’on voile le regrettable échec qui leur est réservé : on sait ce que cela veut dire. […] Montfort qui mit à son service cette énergie d’impulsion que nous avons signalée, la défense devient campagne, puis ligue : un mouvement se crée, et si la renaissance de cet enseignement tient à des causes trop complexes pour qu’on puisse l’attribuer à l’effort d’un seul homme, du moins a-t-il pour sa part l’honneur d’y avoir contribué. […] « L’honneur, c’est une chose d’homme. » (Le Bois Sacré.)
L’orgueil, c’est la vertu, l’honneur et le génie ; C’est ce qui reste encor d’un peu beau dans la vie, La probité du pauvre et la grandeur des rois… LE CHŒUR. […] — Oui, monsieur, j’ai cet honneur-là. — Vous êtes bien heureuse, mademoiselle. » Mme de Musset-Pathay ajoute que toute l’École polytechnique ne jure que par lui (13 février). […] Je ne puis regretter la vie orageuse et misérable que je quitte, je ne puis mépriser un homme que, sous le rapport de l’honneur, je connais aussi bien… Je vous avais prié seulement de me parler de sa santé et de l’effet que lui ferait mon départ. […] La scène où il explique à Philippe Strozzi qu’il faut, pour son honneur, qu’il commette un crime inutile, est d’une rare grandeur. […] Rien n’a manqué à sa gloire, pas même le périlleux honneur de faire école et d’être imité comme peut l’être un poète : par ses procédés, le choix de ses sujets, son vocabulaire, ses manies, ses petits défauts en tous genres.
» Mais pourquoi n’oserait-on pas tout révéler aujourd’hui que vous n’êtes plus, ô homme excellent, si l’on s’empresse d’ajouter que le poëte vous dut ces soins d’une grâce parfaite, ces attentions du cœur qui ne se séparent pas du bienfait, et si l’on remarque à l’honneur de tous deux, comme l’a très-bien dit M. […] C’est assez dire d’ailleurs combien il n’eût rien entendu, selon toute probabilité, aux mérites sérieux, aux qualités d’élévation et de haute harmonie qui sont l’honneur de cette lyre moderne.
La vie gymnastique et hasardeuse est en honneur ici ; ils ont besoin de remuer leur corps, de nager, de lancer la balle, de courir dans la prairie mouillée, de ramer, de respirer en canot la vapeur salée de la mer, de sentir sur leur front les gouttes de pluie des grands chênes, de sauter à cheval les fossés et les barrières ; les instincts animaux sont intacts. […] Bref, ils sont magistrats et patrons de naissance, chefs des grandes entreprises où il faut hasarder des capitaux, promoteurs de toutes les largesses, de toutes les améliorations, de toutes les réformes, et, avec les honneurs du commandement ils en prennent les charges.
Honneur aux Didot futurs, bonheur aux poètes qui les auront pour illustrateurs ! […] Horace, avec le cœur d’un ami et avec le bon goût d’un homme de cour, rappelle ainsi à Mécène un honneur public dans une familiarité privée.
Venaient avec eux les ministres d’État en grand uniforme, l’état-major général, les fonctionnaires de la cour, les conseillers privés, bien des étrangers de distinction, entre autres, l’ambassadeur de Turquie ; après eux suivaient les membres des deux assemblées des États, les hauts fonctionnaires publics, les officiers de l’état-major, les membres de l’Académie des sciences dont Humboldt était le doyen, les professeurs de l’Université conduits par le recteur Dove et le doyen en costume officiel, les membres de l’Académie des beaux-arts, l’ensemble du corps enseignant des écoles de Berlin, les magistrats et les conseillers municipaux, conduits par le premier bourgmestre Krausnick, le bourgmestre Raunyn, le commissaire Esse et le prince Radziwil, pour rendre les derniers honneurs au citoyen adoptif de la ville. « Un long cortège de personnes de toutes conditions suivait immédiatement, puis, aussitôt, les équipages d’honneur et, en tête, les voitures de gala du roi et de la reine, attelées de huit chevaux, puis les voitures du prince régent, de tous les princes, de la diplomatie, etc., puis le cortège se prolongeait à l’infini.
L’honneur et la raison président à ce partage. […] Elle vit des avances où je n’avais vu que des amitiés ; elle jugea que Mme Lard, se faisant un point d’honneur de me laisser moins sot qu’elle ne m’avait trouvé, parviendrait de manière ou d’autre à se faire entendre ; et outre qu’il n’était pas juste qu’une autre femme se chargeât de l’instruction de son élève, elle avait des motifs plus dignes d’elle pour me garantir des pièges auxquels mon âge et mon état m’exposaient.
Voilà Tartufe, le maître hypocrite : son hypocrisie corrompt Orgon, corrompt en lui l’amour de sa femme, de ses enfants, les sentiments élémentaires de bonté, de justice, d’honneur, le fait égoïste sottement, durement, honteusement ; même les âmes honnêtes et pures sont viciées à ce contact, et la douce Elmire en vient à jouer un jeu après lequel son mari doit demeurer à jamais avili à ses yeux. Plus tragique encore est la génération du vice par le vice dans l’Avare, qui est la plus dure des comédies de Molière : l’avarice d’Harpagon tue en lui le sentiment de l’honneur, le souci de sa dignité, la notion de ses devoirs, même l’affection paternelle ; mais en ses enfants elle tue le respect, l’affection filiale.
Charles Demailly, homme de lettres, épouse par amour une jolie actrice, Marthe, petite personne jolie, sotte et sèche, qui le prend en haine, le calomnie, le torture dans son cœur et dans son honneur et le précipite enfin dans la folie incurable. […] Pour nous rendre cette première vue saisissante, mais sommaire, ce premier éblouissement d’un tableau réel, ils commencent donc, instinctivement, par en abstraire les teintes, les lignes, les mouvements ; et comme ils veulent leur donner dans la phrase la place d’honneur et les faire saillir uniquement, ils ne les expriment point par des adjectifs, qui seraient toujours subordonnés à un nom, mais par des substantifs nécessairement abstraits.
On obtient tout d’elle par le sentiment de l’honneur ; ce qui est lucre lui paraît peu digne du galant homme ; l’occupation noble est à ses yeux celle par laquelle on ne gagne rien, par exemple celle du soldat, celle du marin, celle du prêtre, celle du vrai gentilhomme qui ne tire de sa terre que le fruit convenu par l’usage sans chercher à l’augmenter, celle du magistrat, celle de l’homme voué au travail de la pensée. […] Pour les délicats, retenus par une foule de points d’honneur, la concurrence est impossible avec de prosaïques lutteurs, bien décidés à ne se priver d’aucun avantage dans la bataille de la vie.
Ils se cachent sous les branches et, d’honneur, il n’était que temps. […] Sachs, le dernier, y prend place ; les acclamations redoublent en son honneur ; on agite des chapeaux, des écharpes, des mouchoirs, des branches vertes ; bien mieux, tout d’une voix on entonne son célèbre cantique luthérien du rossignol de wittemberg.
Toutefois, il faut bien reconnaître, à l’honneur de l’humanité, que l’idéal social et l’idéal moral ne diffèrent pas essentiellement. […] Le rire châtie certains défauts à peu près comme la maladie châtie certains excès, frappant des innocents, épargnant des coupables, visant à un résultat général et ne pouvant faire à chaque cas individuel l’honneur de l’examiner séparément.
On a fait à tort à Bossuet l’honneur de le considérer comme le créateur de la philosophie de l’histoire dans ce grand Discours sur l’histoire universelle, qui ne serait que le magnifique développement d’un lieu-commun de théologie, si la science historique de l’antiquité ne s’y retrouvait souvent avec cette haute manière de dire les choses qui n’appartient qu’à Bossuet. […] A chacun sa tâche : aux grands hommes, aux Périclès, aux Washington de cette démocratie, l’honneur d’être les ministres de la volonté générale ou les organes de la pensée commune ; à tout le reste, le mérite de contribuer, chacun pour sa part proportionnelle à ses facultés, à l’œuvre de progrès ou de salut de la patrie.
En un mot, Saint-Cyr, tel qu’il nous est montré aujourd’hui dans toutes les circonstances qui en accompagnèrent la fondation, me paraît à la fois pouvoir être un vœu, une pénitence de malade qui cherche à réparer, et être certainement un cadeau de noces de Louis XIV en l’honneur de Mme de Maintenon.
Je sais combien il y a de gentilshommes en Provence, qui, par leur naissance et par leur mérite, sont beaucoup plus dignes que moi d’obtenir cet honneur ; mais vous, mon cher Saint-Vincens, Monclar, le marquis de Vence, m’auriez peut-être aidé de votre recommandation, et cela m’aurait tenu lieu de toutes les qualités qui me manquent.
Il y en a qui, se croyant personnellement intéressés dans ces sortes de récits, en veulent à l’auteur et déclarent que c’est être cruel, que c’est être parfaitement désagréable, de forcer ainsi d’honnêtes gens (c’est-à-dire eux-mêmes) à se poser nettement, désormais, dans leurs intrigues et ce qu’on nomme les bonnes fortunes, une question d’amour-propre et un point d’honneur qu’ils aimaient autant sous-entendre et éluder.
Ceux même qui partagèrent le moins cette douleur d’une noble intelligence sont faits pour la comprendre, pour la respecter ; ici, chez lui, ce n’était pas une ambition déçue, ce n’était pas un point d’honneur en jeu, c’était une religion.
Ce fut lui que Bonaparte, avant de quitter Milan pour Rastadt (16 novembre 1797), chargea, avec le général Andréossy, de porter le drapeau de l’armée au Directoire, et il confirma cette mission d’honneur par un magnifique éloge qui est devenu la récompense historique suprême : Je vous envoie le drapeau dont la Convention fit présent à l’armée d’Italie, par un des généraux qui ont le plus contribué aux différents succès des différentes campagnes, et par un des officiers d’artillerie les plus instruits de deux corps savants qui jouissent d’une réputation distinguée dans l’Europe.
Ces sortes de petits jugements mesquins et faux, glissés au bas d’un texte, font tache dans un livre ; ils font injure au grand esprit qu’on a l’honneur d’introduire à l’étranger.
Les soldats aussitôt, se croyant méprisés, envoient demander ces coupes d’honneur qui sont conservées dans un temple, et qu’on leur refuse.
Juste le revers de Musset et l’opposé des solutions passionnées jusque-là en honneur.
Honneur avant tous les autres au poète Barthélémy, à celui des anciens jours, celui de la Nèmèsis et de tant de poèmes d’une spirituelle et acérée vigueur, qui a remis sur le métier son Virgile, sa traduction envers de l’Énéide, l’a revue, corrigée à fond, et en a fait une œuvre nouvelle de laquelle je pourrais détacher maint passage célèbre rendu avec caractère et énergie dans des vers bien frappés81 !
Honneur à eux !
Les comédiens lui en avaient donné un faux air, il l’a rectifié, et il est de mise partout, jusqu’au chevet du lit du roi, où il a l’honneur de lire quelquefois : ce qu’il fait mieux qu’un autre.
Un autre jour, le poëte, errant dans Rome, vient à découvrir qu’une église y est dédiée au pauvre évêque breton, à Malo, sous le nom italien de saint Mauto, et dès ce moment, pendant bien des journées, il ne pense plus qu’à son patron chéri ; si Saint-Pierre est, un soir, illuminé en l’honneur de quelque saint inconnu, il se dit que c’est pour le sien ; et, tout fier d’avoir signalé la basilique cachée, il s’écrie : Patron des voyageurs, les fils de ton rivage, Venus à ce milieu de l’univers chrétien, Connaîtront désormais ton nom italien, Et tu seras un but dans leur pèlerinage.
Encore faudrait-il observer, dans la plupart des passages qu’on cite à l’appui de ce défaut, que c’est elle-même qui s’y dénonce à plaisir et qui fait gaiement les honneurs de sa personne.
Les princes traitent avec distinction les hommes de lettres ; ils leur accordent souvent des marques d’honneur.
Ce qu’ils ont fait pour faire triompher leur parti, a perdu leur réputation individuelle ; ceux mêmes qui les applaudissaient, lorsqu’ils croyaient être préservés par eux de quelques dangers, veulent l’honneur de les juger, lorsque le péril est passé ; la vertu est tellement l’idée primitive de tous les hommes, que les complices sont aussi sévères que les juges, lorsque la solidarité n’existe plus ; et les vaincus et les vainqueurs sont réconciliés ensemble quand les uns renoncent à leur absurde cause, et les autres à leurs coupables chefs.
De plus, quand il s’agit de fables, c’est une preuve de goût notable, que de se refuser l’honneur facile de créer des sujets.
Ces restrictions font honneur à son jugement : tout le monde ne les faisait pas alors ; et, avec cette frénésie qui scandalisait ou effrayait les classiques, un journaliste converti de la veille donnait en deux phrases le credo romantique : « Vivent les Anglais et les Allemands !
Est-ce sa faute, à lui, si ce qui fait un peuple, l’amour du sol et le sentiment de l’honneur national, est déjà dans la Chanson de Roland ?
Un organisme critique véritable ne peut plus se compromettre et se gaspiller en des articulets hâtifs ; il lui faut ou se taire, ou aborder de suite les hautes régions contemporaines de l’essai, de ce genre admirable, presque abandonné en France, et que la force des choses va y remettre en honneur.
Mais le Sermon sur l’honneur du monde, le Misanthrope, le Ludus pro patria de Puvis, les thèmes du Tannhäuser sont clairs aussi.
Elle laisse au vieil a priori le chimérique honneur de ne chercher qu’en lui-même son point d’appui ; elle se fait gloire de n’être que l’écho des faits et de ne mêler en rien son invention propre dans ses découvertes.
Le procurateur Pontius, surnommé Pilatus, sans doute à cause pilum ou javelot d’honneur dont lui ou un de ses ancêtres fut décoré 1120, n’avait eu jusque-là aucune relation avec la secte naissante.
Vous trouverez chez lui, portés au paroxysme, l’amour de la possession, dégénérant en avarice effrénée ; l’amour paternel poussé jusqu’au sacrifice de soi-même ; l’amour sensuel finissant en manie ; le sentiment de l’honneur commercial, arrivant à l’héroïsme ; l’amour de la richesse et du pouvoir, aboutissant au crime et acquérant une certaine grandeur par son excès même.
Il n’est pas d’homme qui fasse plus d’honneur à l’art français.
Elle est créole de Saint-Domingue ; orpheline, élevée avec les filles de la Légion d’honneur, mariée à dix-sept ans de son plein gré à un vieillard, savant illustre, qui n’est pour elle et ne veut être qu’un père (elle insiste très nettement sur ce point), Julie est atteinte d’un mal singulier qui la consume, et qui lui interdit, même au prix d’une faiblesse, de donner ni de recevoir le bonheur.
Il voulut faire entrer Mme Récamier, à l’origine, comme dame d’honneur dans la maison impériale ; il n’aimait pas la noblesse, et aurait désiré avoir là quelqu’un d’influent et de dévoué.
Un ouvrage de M. de Rémusat est fait de tout temps pour attirer l’attention et appeler l’intérêt de ceux qui lisent : aujourd’hui il devra trouver un accueil plus empressé encore et plus favorable auprès de tous ceux qui regrettent l’éloignement d’un si aimable et si ingénieux esprit, qui en veulent à la tourmente politique de l’avoir enveloppé dans son tourbillon, et qui trouveraient certainement des accents pour invoquer les dieux après l’orage, si ce maudit point d’honneur politique ne venait à la traverse, et si l’on ne craignait de déplaire à celui même qui serait l’objet d’un vœu si innocent.
On se fait une espèce d’honneur de l’indifférence sur cette matière, & dans peu les prédicateurs seront réduits à la nécessité de faire en chaire le catéchisme .
Lucien se déclare lui-même zelé partisan de l’art des pantomimes, et l’on sent qu’il avoit du plaisir à raconter les faits qui pouvoient faire honneur à cet art.
Ainsi, sur les bords du Tibre, la triste sœur de Didon, qui avait reçu les honneurs d’un petit temple, dans le lieu où elle était venue mourir, en racontant les premières douleurs de Carthage, avait cédé la place à la vierge secourable aux nautoniers.
Ce n’est que pour Louis XIV, comme on sait, que l’élégant et harmonieux Despréaux suspendait la satire, et ce zèle ardent de déchirer ses ennemis pour l’honneur du goût.
Enfin un curieux témoignage à la gloire de ce vieux poëte de la république, c’est le brillant abréviateur de l’histoire romaine, le flatteur de l’empire, Velléius Paterculus, écrivant, à une des dates mémorables de son récit : « Dans le cours de cette même époque169, parurent les rares génies d’Afranius dans la comédie romaine, de Pacuvius et d’Accius dans la tragédie, d’Accius élevé jusqu’à l’honneur de la comte paraison avec les Grecs, et digne de se faire une si grande place parmi eux qu’il soit presque impossible de ne pas reconnaître, chez eux plus de perfection, et chez lui plus de verve. » Alors même que cet éloge expressif était arraché au bon goût de Velléius, l’éclat du siècle d’Auguste, l’urbanité nouvelle et aussi les précautions politiques de son règne avaient, selon toute apparence, bien éloigné de la mémoire et de la vue des spectateurs romains les drames de la vieille école.
Après lui, toutefois, Pallas a les premiers honneurs. » Ce qui manque au poëte de crédulité naïve et religieuse, il le remplace par une raison plus haute, par cette noble et précise image, sinon du Dieu unique, au moins du Dieu suprême.
La nécessité cruelle nous arrache quelquefois notre honneur. […] Viéra en faisait elle-même les honneurs, servait avec soin ses hôtes, et cherchait à deviner leurs désirs. […] Pierre fut son garçon d’honneur. […] Boris, d’ailleurs, n’était point de ces hommes qu’on ne peut remplacer, s’il en est dans le monde qui ont cet honneur suprême, et Viéra n’était pas de nature à se consacrer toute sa vie à un sentiment unique, s’il est des sentiments qui ont cette puissance.
Un moderne professeur d’esthétique, qui a écrit des Recherches sur l’Italie, a voulu remettre en honneur le vieux principe de l’imitation de la nature, et soutenir que l’artiste plastique devait trouver dans la nature tous ses types. […] « — Ô toi, qui honores toute science et tout art, quels sont ces esprits auxquels on fait tant d’honneur qu’on les sépare du sort des autres ? […] Comme chacun d’eux partage avec moi le nom qu’a fait retentir la voix unanime, ils me font honneur et ils font bien ! […] Et ils me firent encore plus d’honneur, car ils me reçurent dans leur troupe, de sorte que je fus le sixième parmi tant de génies12 ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ » Je ne ferai pas à E.
Du train qu’elle le mène, la maison marche bientôt à la faillite ; le mari ne voit rien ; le beau-frère, accouru d’Égypte pour sauver l’honneur du nom de Risler, elle le séduit, car, chez M. […] En vérité, j’aimerais autant que l’on attribuât à Scribe l’honneur de l’invention. […] Zola était de nous montrer dans le monde parisien la toute-puissance corruptrice de la fille, et, sous l’empire de ses séductions malsaines, famille, honneur, vertu, principes, tout, en un mot, croulant. […] Est-ce encore un procédé dont on puisse reporter l’honneur à son habileté de main, que l’art avec lequel Flaubert a traité quelquefois les ensembles ? […] Il y a à peine une femme de chambre de nos jours qui ne soit plus instruite que ne l’était miss Nancy ; cependant elle possédait les attributs essentiels d’une dame, une haute véracité, un honneur délicat dans sa conduite, de la déférence pour les autres, et des manières distinguées.
J’avais, quant à moi, l’honneur d’être à moi tout seul l’inquiétante Extrême-Gauche ! […] » Et en cette impossibilité, tous antagonismes, toutes luttes mises à part, l’on peut dire que notre génération tout entière a mérité l’honneur d’avoir pour Maître Villiers de l’Isle Adam. […] (Notons que les Banquets allaient se suivre en l’honneur de Mallarmé, digne hommage et qui eût dû être le premier, de Verlaine par les soins de la « Plume ». […] Moréas ne mérite ni cet excès d’honneur, ni cet excès d’indignité. » (Egalité, 17 mars 91). […] Quant à Vos travaux, ils auront leur récompense, encore que tout doive être sans sanction : vous serez à l’honneur devant les autres hommes !
Ici, je crois qu’on nous invite à ressentir cette impression toute à l’honneur de la famille. […] Mais le plaisir sera de voir comment l’idée française ou espagnole de l’honneur travaille dans l’esprit d’une race qui ne l’a pas inventée pour son usage. […] La raison n’y est pas en honneur ; l’amour de l’ordre y a l’air d’une pauvreté. […] En l’honneur de Dieu, ou de leur idée, ils dépouillent les beautés de l’art : que ne consacrent-ils plutôt à Dieu, à leur idée, toutes beautés imaginables, voire quelque virtuosité, ainsi que faisaient les peintres anciens ? […] Et c’est aux foules qu’on veut attribuer l’honneur de l’épopée homérique, aux foules qui sont incapables de toute invention.
À quoi tend la « cuistrerie » du libéralisme humanitaire, sinon à nous aveulir de lâcheté en déshonorant « la mère de tout honneur, — la Guerre » ? […] Même un reste d’honneur et de vertu l’a dégoûte du service des comédiennes. […] François-Xavier de Maistre ne rappelle-t-il pas, en quelques-uns de ses traits, ce Jean-Antoine Riquet de Mirabeau dont son fils disait : « Je n’ai jamais eu l’honneur de toucher la chair de cet homme respectable » ? […] Descotes, dont les images sont savoyardes, — Maistre ne comptait guère sur cet enfant-là pour soutenir l’honneur du nom. […] Avocat, il défend l’honneur d’un homme d’État, son ami, ou l’économie domestique de M.
Je le revoyais, en sa marche militaire, quand, après la lecture des journaux, dans ce vieux cabinet de lecture qui existe encore au passage de l’Opéra, il arpentait, des heures, le boulevard des Italiens, de la rue Drouot à la rue Laffitte, en compagnie de deux ou trois messieurs à la rosette d’officier de la Légion d’honneur, à la figure martiale, à la grande redingote bonapartiste, barrant le boulevard, tous les vingt pas, avec les arrêts d’une conversation enthousiaste, et où il y avait, en ces grands corps, les amples gestes du commandement d’officier de cavalerie. […] Là, comme ma tante n’avait pas le mépris de l’enfant, du gamin, quand il lui semblait trouver chez lui une intelligence, elle me souffrait auprès d’elle, la plus grande partie de la journée, me donnant toutes ses petites commissions, me faisant l’accompagner au jardin, porter le panier où elle mettait les fleurs, qu’elle choisissait elle-même pour les vases des salons, s’amusant de mes pourquoi, et me faisant l’honneur d’y répondre sérieusement. […] Or, en ces années, le jeune Jean Lorrain avait vingt sous par semaine, et en l’honneur de l’adorée, il se faisait faire la barbe qu’il n’avait pas, et lui apportait, de temps en temps, un bouquet de quinze sous.
L’idée, pour lui, pénètre la matière et en constitue la raison d’être… Son Dieu est l’abîme des gnostiques. » Cette interprétation ne fait pas honneur à l’exégèse de Renan. […] Nulle différence, ici-bas du moins, dans la prédestination199. » Hugo revient plus d’une fois sur cette identité profonde des hommes, qui, pour lui comme pour Schopenhauer, est l’origine métaphysique de la pitié et de la fraternité. « Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. […] S’il en était ainsi, il faudrait le regretter pour les critiques notables : cela ne ferait pas honneur à leur intelligence.
Cette fécondation d’un peuple par l’autre est un spectacle merveilleux ; elle vient à son heure et crée peu à peu entre les nations des dettes d’honneur qui triompheront de la haine et des préjugés. […] Répondre oui, c’est lui faire peut-être trop d’honneur. […] A supposer un seul instant qu’au cours d’une nouvelle invasion de barbares un autre peuple vienne un jour remplacer en France ceux qui sont aujourd’hui les Français, le vainqueur subirait l’influence de cette terre privilégiée et faillirait à l’honneur s’il ne reprenait à son tour la tradition intellectuelle, en perpétuant ce nom sacré : la France.
L’honneur de Nodier dans l’avenir consistera, quoi qu’il en soit, à représenter à merveille cette époque convulsive où il fut jeté, cette génération littéraire, adolescente au Consulat, coupée par l’Empire, assez jeune encore au début de la Restauration, mais qui eut toujours pour devise une sorte de contre-temps historique : ou trop tôt ou trop tard ! […] Mais ce qui sauva surtout Nodier et le lira hors de pair d’entre tous ces faux modèles secondaires auxquels il faisait trop d’honneur en s’y attachant, et qui ne devaient bientôt plus vivre que par lui, c’est tout simplement le talent, le don, le jeu d’écrire, la faculté et le bonheur d’exprimer et de peindre, une plume riche, facile, gracieuse et vraiment charmante, et le plaisir qu’il y a, quand on en est maître, à laisser courir tout cela.
Le sort qui de l’honneur leur ouvrit la barrière Offrit à leur constance une illustre matière. […] Par sa coignée vivait en honneur et en réputation entre tous les riches bûcheteurs.
reçoivent l’encens qui fumait en l’honneur de l’homicide Mars, de la vindicative Junon. […] Il s’arrêta pendant quelques mois dans sa chère Savoie, au sein de cette famille d’élite qui lui faisait une cour de tendresse et d’honneur.
» Puis, en l’honneur de la victime, il fait décréter dans le ciel que toutes celles qui porteront sur la terre le nom d’Isabelle seront douées des mêmes charmes et des mêmes vertus. […] Bastide me démontre que ce n’était qu’une protection personnelle et une escorte d’honneur et de sûreté offertes au souverain pontife.
Son humeur s’aigrit : il commence à verser ses soupçons et son ingratitude sur Diderot, coupable seulement de légèreté, de déclamation, et de zèle pour lui ; il outrage Grimm, coupable de trop d’abandon et de trop de confiance dans son ami ; il calomnie indignement ces deux hommes de cœur et d’honneur pour prix des services qu’ils lui ont rendus ; il paye par la diffamation la célébrité qu’ils lui ont faite. […] On en verra le résultat dans l’Émile, livre qui fait tant d’honneur au talent de plume de celui qui l’écrivit, comme rêverie, et tant de honte à ceux qui l’admirèrent comme code d’éducation.
» « Ainsi, Athéniens, j’ai des parents, et, quant à des enfants, j’en ai trois, l’un déjà dans l’adolescence, les deux autres encore en bas âge ; mais je ne les ferai point comparaître ici, pour votre honneur et pour le mien ; il ne me paraît pas séant d’employer de pareils moyens à mon âge (il avait près de soixante-douze ans à l’époque de son procès). […] « Et toutes les fois que vous verrez un homme se lamenter et reculer quand il faudra mourir, ne penserez-vous pas que c’est une preuve que cet homme n’aime pas la sagesse, mais qu’il aime son corps et tout ce qui est du corps, l’argent, les honneurs, ou ces deux choses à la fois ?
Les plus parfaits chanteurs, les plus grands exécutants, — si intéressés d’habitude, et pour cause — oublieront, cette fois, tous engagements, lucres et bénéfices, pour le seul honneur d’exprimer, gratuitement, quoi ?.. […] Il va sans dire que cet honneur, donné à un Allemand et un Wagnérien, a rendu furieux les wagnérophobes et les Beckmessers de notre presse musicale.
« Jetez les yeux de toutes parts », dit Bossuet : « voilà ce qu’a pu faire la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs, que celui à qui on les rend. […] « Pleurez donc ce grand capitaine, et dites en gémissant : Voilà celui qui nous menait dans les hasards ; sous lui se sont formés tant de renommés capitaines que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre : son ombre eût pu encore gagner des batailles ; et voilà que, dans son silence, son nom même nous anime, et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux et n’arriver pas sans ressources à notre éternelle demeure, avec le roi de la terre il faut encore servir le roi du ciel.
Je voudrais rapporter quelque honneur au nom de mon père, quelque consolation au cœur de ma mère. […] Loin du trône nourri, de ce fatal honneur, Hélas !
Ce qu’en tout cas nous pouvons dire, c’est que maître Jehan Froissart, qui avait commencé d’écrire ses Chroniques en vers, pour faire plus d’honneur à Prouesse, les remet en prose ; — et voilà l’histoire à la fois détachée de l’épopée et distinguée du roman. […] E. — Dernière transformation de la poésie lyrique. — Développement des genres à forme fixe [Ballade, Rondeau, Virelai, Chant Royal]. — Disparition du sentiment personnel. — Guillaume de Machaut, — Eustache Deschamps, — Christine de Pisan, — Alain Chartier. — Caractère « circonstanciel » de leur œuvre ; — ils essaient de faire de la poésie avec l’actualité. — Qu’il y a lieu de s’étonner que, contemporains de Du Guesclin ou de Jeanne d’Arc, ils n’y aient pas mieux réussi [Cf. la plus connue des ballades d’Eustache Deschamps, sur du Guesclin] : Estoc d’honneur et arbre de vaillance.
réellement, je suis contristé pour l’honneur du poète de Ligeia et du Corbeau, qu’on ait raclé le fond du bassin de ses œuvres et qu’on en ait tiré un tel gratin… Mais humainement, mais historiquement, c’est autre chose ! […] En d’autres termes, il avait eu l’honneur d’être la main au bout du rude bras de Cromwell.
Imaginez la sœur d’Hamilton, digne en tout de lui pour l’esprit, pour les grâces moqueuses, pour l’ironie fine, imperceptible, élégante, impitoyable et vengeresse : il faut retrancher tout cela, laisser aux autres les honneurs de la conversation : « Vous ne pouvez dompter votre esprit dédaigneux, moqueur et hautain, qu’en le tenant comme enchaîné par le silence… Vous ne sauriez trop rudement jeûner des plaisirs d’une conversation mondaine.
Bailly est un des esprits les plus lettrés de son temps, un de ceux qui font le plus d’honneur à cette époque tempérée de Louis XVI, que je me plais depuis quelque temps à parcourir.
Qu’il les termine enfin à son honneur, et alors sa saison d’Italie, sa période de lutte, d’illusion, de jeunesse et de conquête sera close : l’homme du Nord, l’homme de famille reparaîtra et se donnera une satisfaction trop différée ; il s’en retournera volontiers vivre dans ses montagnes avec son frère et ses sœurs : il y découvrira une Suisse pittoresque peut-être ; il s’y nourrira d’affections paisibles.
Le célèbre professeur Schoepflin, par son ouvrage sur l’Alsace (Alsatia illustrata), avait remis en honneur les monuments de cette féodale contrée.
Honneur à Rivarol !
Il est piquant de voir comme chacun tirait à soi, par amour-propre, le héros demi-dieu : les Persans, pour se consoler d’avoir été vaincus, faisaient Alexandre fils du premier Darius (de telle sorte qu’en détrônant le second Darius, il n’avait fait que chasser son frère cadet) ; et les Égyptiens, en vertu d’un même point d’honneur, le faisaient fils de leur dernier roi national, Nectanèbe.
Taine, s’il veut absolument combattre, lui doit les honneurs d’un combat plus respectueux.
Ce qui lui valait cet honneur posthume d’être ainsi classé à l’improviste, à son rang d’étoile, parmi les poètes de la France, était une magnifique et singulière composition, Le Centaure, où toutes les puissances naturelles primitives étaient senties, exprimées, personnifiées énergiquement, avec goût toutefois, avec mesure, et où se déclarait du premier coup un maître, « l’André Chénier du panthéisme », comme un ami l’avait déjà surnommé.
Il lui arrive de s’élever, mais il a de la peine à se soutenir ; il a le vol court, et ses poésies sentent l’effort et le travail ; on s’aperçoit que la recherche du beau, d’un certain éclat, en fait le grand ressort : de là viennent les bons mots où il lui arrive si souvent de s’échapper, aussi bien que toutes ces malignités hors d’œuvre, ces traits qui divertissent le lecteur, mais qui ne font pas honneur au poète.
J’ai pu avoir alors mes impressions personnelles, mes passions même à un certain moment : je les avais étouffées ; j’ai su apprécier les douceurs de ce régime de dix-huit ans, ses facilités pour l’esprit et pour l’étude, pour tous les développements pacifiques, son humanité, les plaisirs d’amateur que causaient, même à ceux qui n’avaient pas l’honneur d’être censitaires, des luttes merveilleuses de talent et d’éloquents spectacles de tribune, et aussi les éclairs de satisfaction que donnaient à tous les cœurs restés français de brillants épisodes militaires.
Sauzet ne présidait point à ces luttes sonores ; le salut ou l’honneur de l’État n’en sortirent à aucun jour, armés du glaive ou du bouclier ; aucun acte mémorable ne suivait ces discours si transportants : vous n’aviez assisté qu’à un admirable spectacle de talent oratoire !
Succédant à la génération puissante et féconde des Lagrange, des Laplace, des Monge, venant aussitôt après en tête des générations qui comptèrent avec honneur dans leurs rangs les Poisson, les Malus, les Gay-Lussac, les Ampère, les Poinsot, les Cauchy, les Fresnel, les Arago, il embrassa par l’étendue et la curiosité de son esprit la totalité des connaissances et des découvertes de ses devanciers et de ses contemporains ; il prit une part active, incessante, à tous les travaux de la science de son temps par ses recherches, par ses perfectionnements, par ses applications et ses allées et venues fréquentes d’une branche à l’autre, par ses remarques diverses, multipliées, et ses additions successives, par ses exposés et ses traités généraux que distinguent la netteté et même l’élégance ; mais il inventa peu, moins qu’aucun de tous ceux que je viens de nommer, et dont quelques-uns n’étaient peut-être pas appréciés par lui à leur juste valeur.
Douée de discrétion et de dissimulation, son étonnement était grand en entendant son fiancé lui parler de tout à tort et à travers et à l’étourdie : « Je me taisais et j’écoutais, ce qui me gagna sa confiance, Je me souviens qu’il me dit, entre autres choses, que ce qui lui plaisait le plus en moi, c’était que j’étais sa cousine, et qu’à titre de sa parente il pourrait me parler à cœur ouvert ; en suite de quoi il me dit qu’il était amoureux d’une des filles d’honneur de l’Impératrice, qui avait été renvoyée de la Cour lors du malheur de sa mère, une Mme Lapoukine, qui avait été exilée en Sibérie ; qu’il aurait bien voulu l’épouser, mais qu’il était résigné à m’épouser moi, parce que sa tante le désirait.
si l’on est d’un art particulier, tout en restant le confrère et l’ami des artistes, savoir s’élever cependant peu à peu jusqu’à devenir un juge ; si l’on a commencé, au contraire, par être un théoricien pur, un critique, un esthéticien, comme ils disent là-bas, de l’autre côté du Rhin, et si l’on n’est l’homme d’aucun art en particulier, arriver pourtant à comprendre tous les arts dont on est devenu l’organe, non-seulement dans leur lien et leur ensemble, mais de près, un à un, les toucher, les manier jusque dans leurs procédés et leurs moyens, les pratiquer même, en amateur du moins, tellement qu’on semble ensuite par l’intelligence et la sympathie un vrai confrère ; en un mot, conquérir l’autorité sur ses égaux, si l’on a commencé par être confrère et camarade ; ou bien justifier cette autorité, si l’on vient de loin, en montrant bientôt dans le juge un connaisseur initié et familier ; — tout en restant l’homme de la tradition et des grands principes posés dans les œuvres premières des maîtres immortels, tenir compte des changements de mœurs et d’habitudes sociales qui influent profondément sur les formes de l’art lui-même ; unir l’élévation et la souplesse ; avoir en soi la haute mesure et le type toujours présent du grand et du beau, sans prétendre l’immobiliser ; graduer la bienveillance dans l’éloge ; ne pas surfaire, ne jamais laisser indécise la portée vraie et la juste limite des talents ; ne pas seulement écouter et suivre son Académie, la devancer quelquefois (ceci est plus délicat, mais les artistes arrivés aux honneurs académiques et au sommet de leurs vœux, tout occupés qu’ils sont d’ailleurs, et penchés tout le long du jour sur leur toile ou autour de leur marbre, ont besoin parfois d’être avertis) ; être donc l’un des premiers à sentir venir l’air du dehors ; deviner l’innovation féconde, celle qui sera demain le fait avoué et’reconnu ; ne pas chercher à lui complaire avant le temps et avant l’épreuve, mais se bien garder, du haut du pupitre, de lui lancer annuellement l’anathème ; ne pas adorer l’antique jusqu’à repousser le moderne ; admettre ce dernier dans toutes ses variétés, si elles ont leur raison d’être et leur motif légitime ; se tenir dans un rapport continuel avec le vivant, qui monte, s’agite et se renouvelle sans cesse en regard des augustes, mais un peu froides images ; et sans faire fléchir le haut style ni abaisser les colonnes du temple, savoir reconnaître, goûter, nommer au besoin en public tout ce qui est dans le vestibule ou sur les degrés, les genres même et les hommes que l’Académie n’adoptera peut-être jamais pour siens, mais qu’elle n’a pas le droit d’ignorer et qu’elle peut même encourager utilement ou surveiller au dehors ; enfin, si l’on part invariablement des grands dieux, de Phidias et d’Apelle et de Beethoven, ne jamais s’arrêter et s’enchaîner à ce qui y ressemble le moins, qui est le faux noble et le convenu, et savoir atteindre, s’il le faut, sans croire descendre, jusqu’aux genres et aux talents les plus légers et les plus contemporains, pourvu qu’ils soient vrais et qu’un souffle sincère les anime.
C. de Lafayette ne s’attribue en rien cette supériorité dont il ne peut s’empêcher cependant d’avoir conscience, et il n’en fait pas honneur à son propre talent ; il aime à la rapporter à des maîtres, à des devanciers qu’il nomme et que parfois même il exagère un peu (nous avons le droit de le remarquer).
Je ne prends pas à la lettre tout ce qu’il fait semblant d’être dans son livre ; il se donne comme le plus désappointé des hommes ; selon lui, il aurait tout manqué dans sa carrière, et il n’aurait recueilli qu’ingratitude et mécomptes : littérateur, on ne lui aurait pas su gré des services qu’il aurait rendus à la société à une certaine heure ; on lui aurait fait mainte promesse qu’on n’aurait pas tenue ; homme de province et propriétaire, il n’aurait eu qu’ennuis dans l’exercice de ses honneurs municipaux ou communaux ; homme de qualité (il ne l’oublie jamais), comme il n’allait qu’en fiacre dans les soirées du noble faubourg, les laquais souriaient d’un certain air en le voyant traverser l’antichambre et lui demandaient à la sortie sous quel nom il fallait appeler ses gens.
On se mit donc à l’œuvre avec émulation et zèle ; l’honneur de l’Imprimerie Impériale était en jeu ; chacun le sentait ; chacun, dans cette sphère laborieuse où le ressort est intact comme dans une armée, fit son devoir à l’envi, depuis le chef des travaux typographiques jusqu’au dernier pressier, et l’on arriva à temps sans que l’œuvre produite accusât en rien la précipitation et sans qu’elle éveillât chez les connaisseurs en telle matière d’autre sentiment que celui d’une approbation sans réserve pour une exécution si parfaite.
Hetzel, y a mis le soin et le goût qu’il apporte à ces sortes de publications ; il s’est piqué d’honneur comme toujours, ainsi que M.
Feuillet s’est surpassé ; il s’est vraiment piqué d’honneur dans la peinture de ce personnage hostile, de cet avocat du diable, de cet adversaire à mort de toutes ses propres théories : on peut dire que, par la bouche de Carnioli, il semble s’être insurgé contre lui-même.
Le premier mouvement de Cervantes, en apprenant cette désagréable nouvelle et en recevant le croc-en-jambe, fut d’être irrité ; mais il redoubla aussitôt de courage, il se piqua d’honneur, et la dernière partie de son ouvrage sent l’aiguillon.
Élevé dès l’enfance à l’ombre du sanctuaire, il n’a grandi que pour en être l’honneur et le défenseur, sans hésiter et sans s’écarter jamais.
La postérité n’est pas du tout ainsi ; il lui est parfaitement indifférent, à elle, qu’on ait cultivé d’une manière estimable, et dans de justes dimensions, les genres en honneur.
Si l’espèce de sentiment national, qui faisait en France un point d’honneur de la générosité, de cette pitié des vainqueurs ; si cette espèce de sentiment ne reprend pas quelque puissance, jamais le gouvernement n’obtiendra un empire constant et volontaire sur une nation qui n’aura pas un instinct moral quelconque, par lequel on puisse l’entraîner et la réunir ; car qu’y a-t-il de plus divisant au monde que le raisonnement ?
Dans les commencements, c’était pour moi le précipice le plus effrayant, j’étais obligée de m’asseoir sur les marches et de me traîner, dans cette attitude, pour descendre. » — En effet, une princesse qui n’avait descendu que le grand escalier de Versailles en s’appuyant sur le bras de son chevalier d’honneur, et entourée de ses pages, a dû frémir en se trouvant livrée à elle-même sur le bord d’un escalier bien raide en colimaçon.
Car la Ménippée eut tout l’honneur de l’œuvre dont les hommes que j’ai énumérés avaient eu toute la peine.
Il a, plus que personne, remis en lumière et en honneur le xviie siècle et le naturalisme classique.
L’indulgence qui excuse le mal est moins rare que la bienveillance qui ne le suppose même pas ; parce qu’on se fait moins d’honneur en ne soupçonnant rien qu’en pardonnant tout.
Je sais bien qu’en ce temps de critique, de morosité croissante et à la fois de dilettantisme égoïste, la littérature attendrissante, les histoires qui font pleurer ne sont plus en honneur auprès de certains esprits très raffinés.
Mais les individualistes auront l’honneur de l’avoir entrepris.
Sa nationalité, autant que son bruit, l’accréditait aux yeux de « l’Athénien honneur des Gaules ».
Si jamais, ce qu’il n’est pas permis de croire, notre théologie devenait une langue morte, et s’il arrivait qu’elle obtînt, comme la mythologie, les honneurs de l’antique ; alors Dante inspirerait une autre espèce d’intérêt : son poëme s’élèverait comme un grand monument au milieu des ruines des littératures et des religions : il serait plus facile à cette postérité reculée de s’accommoder des peintures sérieuses du poëte7, et de se pénétrer de la véritable terreur de son Enfer ; on se ferait chrétien avec Dante, comme on se fait païen avec Homère.
Le chevalier de Boufflers lui répondit, et eut les honneurs de la séance par une analyse brillante du Jeune Anacharsis, dont il comparait l’auteur à Orphée.
Mais c’est assez d’honneur à nos peintres que d’être admis à répresenter historiquement ceux des évenemens de nos mysteres, qui peuvent être mis sous nos yeux.
Rollinat, qui, tout détraquées qu’elles paraissent, ont l’honneur de vouloir être une unité.
« C’est lui, dit Brunetière, qui s’est avisé le premier de réduire en un corps toute l’histoire de la littérature et de faire marcher du même pas l’histoire et l’appréciation des œuvres. » Il garde l’honneur d’avoir « le premier, considéré l’histoire de la littérature dans la totalité de sa suite ; de l’avoir ainsi traitée pour elle-même, en elle-même, comme capable de se suffire ; et d’avoir enfin, par là, frayé les voies à une critique plus large, et autre que la sienne ». […] Ce sont bien en effet les trois moments de la critique professionnelle, comme le saignare, purgare, clysterium dare de la médecine moliéresque, et c’est en faisant ces trois pas qu’elle conquiert le monde du passé, qu’elle bâtit ses monuments historiques, qu’elle crée ces grandes suites littéraires qui sont l’honneur, la gloire, le décor de la cité critique, comme les églises et les palais d’une grande ville. […] Brunetière nous dit que ces lignes de Cousin ont le grand honneur d’annoncer la critique de Taine ; c’est malheureusement vrai, et ce n’est pas flatteur pour Taine, autre victime de l’enchaînement oratoire, qu’il prit, tout comme Cousin, pour un enchaînement scientifique, ou un enchaînement de la nature. […] Ce fut Diderot qui, le premier, la lui donna… C’est bien à lui que revient l’honneur d’avoir introduit le premier chez nous la critique féconde des beautés, qu’il substitua à celle des défauts. […] Cousin dans la critique littéraire consiste précisément à traiter la période du xviie siècle comme si elle était déjà une antiquité, à en étudier, et, au besoin, à en restaurer les monuments. » C’est faire beaucoup d’honneur à Cousin, à sa parade oratoire sur les Pensées de Pascal et à ses passions pour les belles dames de la Fronde.
En Allemagne, Kant veut remettre en lumière et en honneur l’élément supérieur de la connaissance humaine, laissé dans l’ombre et décrié par la philosophie de son temps. […] L’admiration est à la fois pour celui qui l’éprouve un bonheur et un honneur. C’est un bonheur de sentir profondément ce qui est beau ; c’est un honneur de savoir le reconnaître. […] Nous voudrions la remettre en honneur, en rappelant l’attention sur les qualités qui ont fait sa gloire. […] Rien n’est plus malaisé que de conseiller quelqu’un sur son intérêt : rien de plus aisé en fait d’honneur.
Il s’agit ici d’une éloquence interne, qui se fait jour à-travers le langage le plus inculte & la plus grossiere expression ; il s’agit de l’éloquence du paysan du Danube, dont la rustique sublimité fait si peu d’honneur à l’art, & en fait tant à la nature ; de cette éloquence sans laquelle l’orateur n’est qu’un déclamateur, & le critique qu’un froid Aristarque. […] Au contraire rien n’annonce plus la corruption & l’ivresse où les esprits sont plongés, que les honneurs extravagans accordés à des arts frivoles. […] Virginius ne sauvoit que l’honneur des siens, Brutus sauvoit l’honneur des lois & de la patrie. […] Qu’offrir à celui qui immole sa vie, comme Décius ; son honneur, comme Fabius ; son ressentiment, comme Camille ; ses enfans, comme Brutus & Manlius ? […] Les grands comblés d’honneurs & dénués de force, représentent le monarque auprès du peuple, & le peuple auprès du monarque.
Son désintéressement fera l’honneur de sa vie. […] Beaucoup sont apocryphes et font honneur à l’imagination des journalistes. […] Une année, au mois d’août, Montenard et moi nous l’accompagnâmes à Bormes, où la municipalité donnait une fête en l’honneur du poète. […] Les rues étaient pavoisées de verdures triomphales : Honneur au poète, Le roi de Camargue… La Chanson de l’enfant… Le cortège nous attendait, musique en tête. […] Il y a bien une vingtaine d’années que j’ai eu l’honneur de voir Mlle Read pour la première fois.
Car le feu sacré est avide de grain, et quand il n’est pas honoré, il dévore l’existence du brahmane négligent. » Les Hindous, comme les Grecs et les Romains, se figuraient les dieux avides non seulement d’honneurs et de respect, mais même de breuvage et d’aliment. […] Dans tous les sacrifices, même dans ceux qu’on faisait en l’honneur de Zeus ou d’Athéné, c’était toujours au foyer qu’on adressait la première invocation69. […] La principale cérémonie du culte de la cité était aussi un repas de cette nature ; il devait être accompli en commun, par tous les citoyens, en l’honneur des divinités protectrices. […] L’Odyssée nous donne la description d’un de ces repas sacrés : neuf longues tables sont dressées pour le peuple de Pylos ; à chacune d’elles cinq cents citoyens sont assis, et chaque groupe a immolé neuf taureaux en l’honneur des dieux. […] Le Grec ou le Romain ne meurt guère par dévouement à un homme ou par point d’honneur, mais à la patrie il doit sa vie.
Je ne veux que réunir quelques notes à propos d’un homme dont la valeur outrée par les uns a été considérée comme nulle par les autres, et qui ne méritait ni cet excès d’honneur ni cette indignité. […] Des critiques qui continuent pour leur plus grand profit, sinon pour leur plus grand honneur, les traditions morales de Robert Macaire. […] J’ai par devers moi de ces petites machines en clinquant qui sont en si grand honneur et j’aurais pu Moniniser ou Maillardiser au Figaro sans me donner beaucoup de peine. […] Si je suis supérieure aux hommes, c’est un honneur pour mon sexe. […] Proudhon lui fait honneur.
Pour l’honneur des lettres, pour le bon renom de notre génération, je l’ai fait sincèrement, sans réticences et sans arrière-pensées. […] Après le naufrage que je viens de faire, je n’ai de sauf que l’honneur et la conscience de n’avoir jamais trahi personne qui se soit fié à moi. […] On le traite de fou, de désorganisateur et surtout de mouchard — système de dénigrement en honneur, encore aujourd’hui, chez les politiciens collectivistes19. […] Verlaine en lui faisant l’honneur de l’injurier lui a rendu service. […] Et, comme il sied, ils se haïront, se disputeront, s’égorgeront et se brûleront les uns les autres, en son honneur.
Beauté, bonté, générosité chevaleresque, honneur, élévation morale ; faiblesses enfin, qui font ombre sans faire tache. […] Mais c’est faire un peu trop d’honneur à Villon. […] Ce n’est pas la première fois qu’on lui fait un honneur de ce genre. […] Pourquoi faire honneur de ces peintures au réalisme ou à l’art qui le prépare ? […] Maxime du Camp dans ses Chants modernes fit des vers en l’honneur de la locomotive.
On lui offre tous les honneurs et tous les bénéfices de l’Église, s’il veut entrer dans l’état ecclésiastique ; sa nature légère et libre se refuse à la gravité de cette profession. […] Il prend une chambre dans un faubourg de Goritz, il vit de ses improvisations et de ses odes en l’honneur de l’impératrice et des hommes d’État de l’Autriche.
Aucun scrupule cependant ne m’a entravé ; je ne crains ni enfer ni diable ; je n’ai ni biens, ni argent, ni honneurs, ni crédit dans le monde : un chien ne voudrait pas de la vie à ce prix-là ! […] D’honneur, c’est à ravir les yeux et la pensée.
Elle aura du moins un titre au bénéfice et à l’honneur de ma mémoire. » Et il épousa mademoiselle Vulpius la veille du jour qu’il croyait être le jour suprême de sa patrie et de sa vie. […] Le travail est l’honneur du citoyen, la prospérité est la récompense du travail.
Je ne veux pas encourir cette excommunication. » Nous savons, en effet, que deux souverains pontifes firent à l’Arioste l’honneur de louer dans des bulles l’innocente et ravissante plaisanterie du poète de Ferrare, malgré les stances un peu trop lestes dont quelques-uns de ses chants sont un peu trop diaprés. […] Ajoutons, à l’honneur de Voltaire, qu’il reconnaissait le premier l’inaccessible supériorité de son modèle.
Effacer de l’âme humaine l’honneur et la vertu, comme dans le chevalier Des Grieux, ce n’est pas élever le monde et l’amour, c’est les abaisser et les rétrécir ; Manon Lescaut, malgré l’engouement de ses jeunes enthousiastes, vrais ou faux, ne me paraissait qu’un Manuel de courtisane, et son amant qu’un monomane de débauche qu’on ne peut plaindre qu’en consentant à le mépriser. […] Après dix ans de séjour, on parla de le nommer maire, mais il refusa cet honneur pour ne pas abandonner la direction du grand hôpital dont il s’était chargé.
Je ne sacrifiais certainement pas mon honneur aux volontés de son maître, auprès duquel il ambitionnait de se faire bien venir. […] Je dirai donc que, quoique non-seulement je n’eusse pas ambitionné la secrétairerie d’État, mais encore que j’eusse fait tout mon possible pour en décliner les honneurs, cependant ce n’eût pas été au milieu des périls qui menaçaient le Saint-Siège et le Pape, mon grand bienfaiteur, que j’aurais privé l’un et l’autre de mes services, quels qu’ils fussent.
» Mais je n’avais plus la force de répondre, et seulement à la fin, nous étant assis l’un à côté de l’autre, je pris la montre et je dis : « Cette peinture, tante Grédel, représente deux amoureux qui s’aiment plus qu’on ne peut dire : Joseph Bertha et Catherine Bauer ; Joseph offre un bouquet de roses à son amoureuse, qui étend la main pour le prendre. » Quand la tante Grédel eut bien vu la montre, elle dit : « Viens que je t’embrasse aussi, Joseph ; je vois bien qu’il t’a fallu beaucoup économiser et travailler pour cette montre-là et je pense que c’est très-beau… que tu es un bon ouvrier et que tu nous fais honneur. » Je l’embrassai dans la joie de mon âme, et depuis ce moment jusqu’à midi, je ne lâchai plus la main de Catherine ; nous étions heureux en nous regardant. […] dis au père Goulden que nous aurons notre revanche ; et puis, l’honneur est sauf, nous n’avons pas été battus, que diable !
Les philosophes croient travailler pour l’honneur de la philosophie en abaissant les religions, et ils ont tort. […] En général, les Grecs ne connaissaient pas les beautés de plan, et c’est bien gratuitement que nous leur en faisons honneur.
Le sillon de feu brillera d’un éclat de plus en plus vif ; sa lumière se propagera et exercera partout une influence bienfaisante sur le drame musical ; grâce à elle, les maîtres presque oubliés, mal compris ou méconnus seront remis en honneur et appréciés comme ils méritent de l’être. […] [VI] Monsieur le Directeur de la Revue Wagnérienne, Vous m’avez, fait l’honneur de me demander mon avis sur nos Wagnériens.
Les clairons de l’armée rendent les honneurs à l’officier de la Légion d’honneur.
En l’honneur de cet anniversaire, la princesse m’a demandé à dîner. […] Aujourd’hui, à peine notre langue se susurre-t-elle tout bas, et au haut bout, l’on voit, comme ce soir, un Prussien en uniforme, tout militaire et tout raide, à cette place d’honneur.
— Je suis prêt continua-t-il, à dévouer ma vie pour « empêcher l’établissement de la république qui abattra le drapeau tricolore sous le drapeau rouge, fera des gros sous avec la colonne, jettera à bas la statue de Napoléon et dressera la statue de Marat, détruira l’Institut, l’École Polytechnique et la Légion d’honneur ; ajoutera à l’illustre devise : Liberté, Égalité, Fraternité, l’option sinistre : ou la mort ; fera banqueroute, ruinera les riches sans enrichir les pauvres, anéantira le crédit qui est la fortune de tous et le travail qui est le pain de chacun, abolira la propriété et la famille, promènera des têtes sur des piques, remplira les prisons par le soupçon et les videra par le massacre, mettra l’Europe en feu et la civilisation en cendres, fera de la France la patrie des ténèbres, égorgera la liberté, étouffera les arts, décapitera la pensée, niera Dieu ». […] L’honneur d’avoir dans ce siècle, non pas créé, mais consacré littérairement la langue romantique appartient à Chateaubriand, qui fut le maître de Victor Hugo.
Ailes des paupières, nos regards volent et le vent en l’honneur duquel Picasso de chaque pierre triste a fait jaillir les Arlequins et leurs sœurs cyclopéennes et tout un monde endormi dans les secrets des guitares, l’immobilité du bois en trompe l’œil, les lettres d’un titre de journal, le vent en l’honneur duquel Chirico a construit des villes immuables et Max Ernst ses forêts, pour quelles résurrections emporte-t-il nos mains, ces fleurs sans joie.
Foisset, d’après la tradition locale et d’après les nombreuses lettres qui lui ont passé sous les yeux, croit avoir le droit d’être moins favorable à la sensibilité et au cœur de Buffon : Je sens bien que je ne saurais vous persuader, me faisait l’honneur de m’écrire M.
Dans un voyage que le roi de Prusse fit à Rome avec M. de Humboldt en 1822, il y eut une espèce d’exposition en son honneur.
Honneur aux pinceaux qui ont enfin entrepris de la venger !
Ce qui lui manque, c’est ce qui fait l’âme et l’honneur, je ne dirai pas de la méthode (elle peut paraître hasardeuse), mais de la doctrine et du génie de Pascal, ce qui en fait la puissance et l’attrait : c’est le désir et le tourment, c’est le cœur.
Lucullus avait presque réduit Mithridate lorsque l’autre arriva, et lui ravit l’honneur de cette expédition ; mais je suis plus juste que cet orgueilleux romain, et, bien loin de rogner de votre réputation, je voudrais pouvoir accroître votre gloire et y contribuer moi-même.
Je dois faire un aveu qui n’est pas à l’honneur de l’esprit critique, je ne parle que du mien.
Parmi ceux qui la soutiennent avec le plus d’honneur, je trouve des noms connus, des noms amis auxquels je ne puis échapper avant d’en venir à mon sujet principal, et que je me ferais scrupule de passer entièrement sous silence, puisqu’ils ont publié de nouveaux recueils, pas plus tard qu’hier.
Dans ce duel inégal qu’elle soutint et qui, même avec de légers torts, fait son éternel honneur, elle ne résiste pas à César comme un Caton ni comme la femme de Brutus, elle résiste comme une femme française et de la haute société ; on voit l’émotion, le sein palpitant ; on entend la plainte.
Le vrai successeur de Voltaire, ç’a été cette pléiade d’historiens et de critiques, honneur de notre temps (Thiers, Thierry, Guizot, Fauriel, etc., aujourd’hui Renan).
Le meilleur endroit de la pièce est le dialogue entre Ève et Satan ; et en général, dans cet Adam primitif, il y a le sentiment du dialogue, assez de rapidité, de brièveté : « Je vais cherchant ton profit, ton honneur, dit Satan. — Ève : Que Dieu le donne !
Pour le tirer d’affaire et le mettre au-dessus du soupçon, Pilate n’imagine rien de mieux que de lui faire épouser la veuve de ce Ruben, femme d’honneur et qui a du bien ; on brusque les choses, on passe sur la différence des âges ; c’est comme un mariage d’intérêt et d’argent.
un grand ministre enlevé si prématurément, Cavour, dans sa confiance pour le sentiment commun qui animait tous les patriotes de son pays, s’était fait un principe et un point d’honneur de ne gouverner et ne marcher qu’en laissant autour de lui souffler et gronder toute la liberté.
c’est bientôt dit, mais n’en fait pas qui veut, et peu de gens ont eu cet honneur de donner un vocable nouveau à la langue.
Mais quand on a ainsi fait preuve de largeur d’idées et d’un sentiment historique aussi impartial, aussi désintéressé qu’on le peut désirer d’une nature intelligente, on n’en est que plus à l’aise pour apprécier, pour définir à leur avantage et à leur honneur les hommes du premier mouvement, du plus manifestement légitime de tous, de celui de 89, et particulièrement ceux d’entre eux qui furent les plus irréprochables, les plus éclairés et les plus purs.
L’action du roman, l’honneur d’Orso, et l’agrément du lecteur qui pense en ceci comme miss Nevil, sont parfaitement conciliés.
Toute femme m’agrée… Ennemi déclaré de ce qu’il appelle l’honneur, c’est-à-dire de la délicatesse, préférant comme d’Aubigné l’estre au parestre, il se contente d’un amour facile et de peu de défense : Aymer en trop haut lieu une dame hautaine, C’est aymer en souci le travail et la peine, C’est nourrir son amour de respect et de soin.
Car la nature est bonne, et veut ce qu’il faut, quand elle n’est ni déviée ni comprimée : « parce que gens libères, bien nés, bien instruits, conversans en compagnies honnêtes, ont par nature un instinct et aiguillon qui toujours les pousse à faits vertueux, et retire de vice ; lequel ils nommaient honneur ».
Je ne lui ferai pas honneur du fameux Pecunia tua tecum sit : d’autres l’eussent fait.
Il n’eût pas accablé les uns de ses répugnances, ni récompensé les autres, par d’imaginaires qualités, de l’honneur de lui avoir plu.
Les devoirs de pur sentiment imposant des prescriptions non essentielles au maintien de la société : devoirs très variables selon les temps et les peuples : boire du vin eu l’honneur de Bacchus, sortir avec un voile comme les musulmanes, s’abstenir de nourriture animale comme les brahmes, etc.
Et c’est un gentilhomme qui, à défaut de cœur, devrait, du moins, avoir de l’honneur, que nous voyons déchoir et tomber si bas !
Ajoutez un dernier inconvénient qui affecte l’ensemble de cette éducation tout à la moderne et sans contrepoids : le sentiment de l’Antiquité, le génie moral et littéraire qui en fait l’honneur, l’idéal élevé qu’il suppose, y est tout à fait absent, et n’y semble même pas soupçonné.
Après les journées des 2 et 3 septembre, un de ses compatriotes, sauvé du massacre de l’Abbaye par un des massacreurs, crut devoir inviter à dîner ce sauveur tout étonné de l’être ; et Droz, que son ami avait appelé à son aide pour faire les honneurs du repas, dîna entre deux septembriseurs, dont l’un n’avait pas encore quitté son sabre.
Ainsi, tout s’est passé dans les termes de la concorde et de la paix, ou, si l’on aime mieux, avec tous les honneurs de la guerre.
Ce n’est pas nous qui l’en détournerons : ce caractère simple, ferme et marqué en tout genre, est son cachet et son honneur.
Voltaire, voulant expliquer le peu de goût de Louis XIV pour La Fontaine, a dit : Vous me demandez pourquoi Louis XIV ne fit pas tomber ses bienfaits sur La Fontaine comme sur les autres gens de lettres qui firent honneur au grand siècle.
» dit-on ordinairement aux idéalistes, ce qui fait très grand honneur aux poètes ; on peut dire aussi : « Il est distingué, surtout il veut l’être ; volontiers original, un peu dédaigneux ; il a le goût des sentiments nobles ; c’est un lecteur de poètes ».
C’est à l’honneur de l’artiste qu’il soit incapable de critiquer.
S’il ne fallait considérer que l’honneur et la vitalité de la race, je ne pourrais le croire.
Ces sortes de livres font honneur à l’homme ; et si le Cours de droit naturel était écrit en style exact, on pourrait le lire à côté des Provinciales de Pascal.
On a passé des siècles à raisonner sur la force vitale ; et des gens fort savants, à Montpellier, dépensent encore en son honneur la moitié de leur temps et tout leur esprit.
Revault ne s’y est pas trompé, et cela fait le plus grand honneur à son jugement : la folie ne prouve pas contre le génie. […] Mais n’en faisons pas trop honneur à notre raison. […] Ce sont les Alpes qui ont eu l’honneur de donner leur nom à l’amour, au goût, à la science de la montagne, à l’alpinisme, enfin. […] Les Alpes, il faut le dire, méritaient cet honneur, par la hardiesse, le courage et l’intelligence de leurs montagnards. […] Idée dont il serait plus juste de faire honneur à Etienne Geoffroy Saint-Hilaire.
Et ce m’est une bien grande fierté, l’honneur qu’elle me fait de se grouper en haute liberté et toute conscience pour ma Méthode. […] Ç’aura été l’honneur du monde sensible d’avoir régénéré la Beauté parfaite qui le façonna, de ses membres brisés, au dernier instant de la Vie Antérieure. […] Donc, si j’avais l’honneur d’être, à moi tout seul, la moitié du naturalisme, — M. Paul Adam et ses amis me font vraiment trop d’honneur, — possible qu’après Madame Meuriot le naturalisme fût très malade. […] Joseph Garaguel n’a pas d’ennemis, ayant toujours repoussé les occasions de réclame, et, de parti-pris, décliné les avantages et les douteux honneurs des enrégimentements.
À peine avait-il fait quelques pas dans la cour, qu’il vit accourir l’hôte, bon Allemand à ventre rebondi, à face rubiconde, qui, dans un jargon presque inintelligible, protestait de son innocence, de sa probité, de son honneur, et qui termina cette apologie inattendue en plaçant sur les épaules de notre voyageur une assez belle selle en velours qu’il tenait dans ses mains. […] Ce récit les mit en gaieté ; ils résolurent de passer la matinée ensemble, et, pour la bien commencer, Barasdine fit apporter un déjeuner auquel ils s’empressèrent de faire honneur en philosophes dont le chagrin ne saurait troubler l’appétit. […] Voilà ce que l’administration avait ordonné, pour rendre quelques honneurs à la vertu de Virginie.
Nous parlons d’une intime transfusion, grâce à laquelle les forces que la nature a dirigées vers des opérations différentes seraient employées à une même fin. » Ces rêves, ces imaginations nous paraissent aujourd’hui monstrueuses, peut-être parce qu’elles sont monstrueuses en effet, surtout parce que les sciences naturelles ont depuis continué à marcher, et parce que de toutes parts nous avons reçu de la réalité de rudes avertissements ; nul aujourd’hui, de tous les historiens modernes, et de tous les savants, ne les endosserait ; et non seulement il n’est personne aujourd’hui qui ne les renie, mais il n’est personne au fond qui n’en veuille à l’ancien d’avoir aussi honteusement montré sa pensée de derrière la tête ; nous au contraire, qui n’avons aucun honneur professionnel engagé dans ce débat, remercions Renan d’avoir, à la fin de sa pleine carrière, à l’âge où l’homme fait son compte et sa caisse et le bilan de sa vie et la liquidation de sa pensée, achevé de nous éclairer sur les lointains arrière-plans de ses rêves ; par lui, en lui nous pouvons saisir enfin toute l’orientation de la pensée moderne, son désir secret, son rêve occulte. […] Mais, si on l’ouvre pour examiner l’arrangement intérieur de ses organes, on y trouve un ordre aussi compliqué que dans les vastes chênes qui la couvrent de leur ombre ; on la décompose plus aisément ; on la met mieux en expérience ; et l’on peut découvrir en elle les lois générales, selon lesquelles toute plante végète et se soutient. » Je me garderai de mettre un commentaire de détail à ce texte ; il faudrait écrire un volume ; il faudrait mettre, à chacun des mots, plusieurs pages de commentaires, tant le texte est plein et fort ; et encore on serait à cent lieues d’en avoir épuisé la force et la plénitude ; et je ne peux pas tomber moi-même dans une infinité du détail ; d’ailleurs nous retrouverons tous ces textes, et souvent ; c’était l’honneur et la grandeur de ces textes pleins et graves qu’ils débordaient, qu’ils inondaient le commentaire ; c’est l’honneur et la force de ces textes braves et pleins qu’ils bravent le commentaire ; et si nul commentaire n’épuise un texte de Renan, nul commentaire aussi n’assied un texte de Taine ; aujourd’hui, et de cette conclusion, je ne veux indiquer, et en bref, que le sens et la portée, pour l’ensemble et sans entrer dans aucun détail ; à peine ai-je besoin de dire que ce sens, dans Taine, est beaucoup plus grave, étant beaucoup plus net, que n’étaient les anticipations de Renan ; ne nous laissons pas tromper à la modestie professorale ; ne nous laissons d’ailleurs pas soulever à toutes les indignations qui nous montent ; je sais qu’il n’v a pas un mot dans tout ce Taine qui aujourd’hui ne nous soulève d’indignation ; attribuer, limiter Racine au seul dix-septième siècle, enfermer Racine dans le siècle de Louis XIV, quand aujourd’hui, ayant pris toute la reculée nécessaire, nous savons qu’il estime des colonnes de l’humanité éternelle, quelle inintelligence et quelle hérésie, quelle grossièreté, quelle présomption, au fond quelle ignorance ; mais ni naïveté, ni indignation ; il ne s’agit point ici de savoir ce que vaut Taine ; il ne s’agit point ici de son inintelligence et de son hérésie, de sa grossièreté, de son ignorance ; il s’agit de sa présomption ; il s’agit de savoir ce qu’il veut, ce qu’il pense avoir fait, enfin ce que nous voyons qu’il a fait, peut-être sans y penser ; il s’agit de savoir, ou de chercher, quel est, au fond, le sens et la portée de sa méthode, le sens et la portée des résultats qu’il prétend avoir obtenus ; ce qui ressort de tout le livre de Taine, et particulièrement de sa conclusion, c’est cette idée singulière, singulièrement avantageuse, que l’historien, j’entends l’historien moderne, possède le secret du génie.
Il connut Parny, les Chénier, La Harpe, Chamfort, et Fontanes, de qui c’est l’éternel honneur de l’avoir deviné dès le premier jour, toujours soutenu et toujours aimé. […] De même le dernier mot de Laurette est « abnégation » ; de même tout l’esprit de la Canne de jonc est servitude acceptée et silencieuse, acquiescement à la souffrance comme à une distinction, sentiment raffiné que les grands cœurs ont l’honneur de souffrir, « sentiment fier, inflexible, instinct d’une incomparable beauté, qui n’a trouvé que dans les temps modernes un nom digne de lui… Cette foi qui me semble rester à tous encore et régner en souveraine dans les armées, est celle de l’Honneur. […] Chateaubriand a si magnifiquement étalé les souffrances du cœur, que tous nos auteurs ont voulu se faire honneur d’une grande âme navrée, comme les gentilshommes de 1640 se faisaient gloire d’une grande passion On en aurait voulu à un poète de 1830 de ne point chanter ses amours, bon gré mal gré qu’en eût son cœur. […] Il a cru en Dieu, jusqu’à la fin, obstinément, malgré son parti, ce qui lui fait honneur, et en un Dieu bon, providentiel, rémunérateur et vengeur, ce qui est la marque même de l’optimisme. […] Des idées générales, patrie, religion, liberté, honneur, gloire ; des sentiments primitifs, amour, colère, douleur, suffisent sans doute ici.
Les lettres d’amour et de douleur, qu’il écrivait à celle dont il avait espéré la main, se terminaient presque invariablement par ces mots : « J’ai l’honneur d’être, mademoiselle, avec les sentiments qui font le désespoir de ma vie, votre très humble et très obéissant serviteur.
Un ancien secrétaire des commandements de M. le Prince père du Grand Condé, Perrault, président de la Chambre des comptes, voulut en mourant, par reconnaissance pour son ancien maître, instituer une fondation en son honneur, et c’est en conséquence de cette fondation que Bourdaloue dut prononcer devant le Grand Condé l’oraison funèbre de son père mort depuis longtemps.
Chapelle avait quelquefois des remords ; il faisait, le matin, de beaux projets, de grands serments ; il se proposait de revenir à l’étude, aux leçons savantes de son maître Gassendi, de s’appliquer à quelque ouvrage sérieux et qui lui fît honneur, qui lui donnât rang dans l’avenir.
Grâce à Dieu, l’alternative ne s’est jamais posée dans des termes si impérieux, si pressants ; et ce sera l’honneur du gouvernement actuel et de son impartiale sagesse49, c’est en particulier le service éminent qu’aura rendu M. le ministre de l’Instruction publique, d’avoir arrêté à temps le choc, d’avoir amené la conciliation avant que le duel s’envenimât.
Il lui arriva, dans un voyage qu’il fit à Soleure en ces années (1764), d’y choquer l’esprit d’égalité par les honneurs que d’imprudents amis voulurent lui rendre.
Ce que je dois à ma religion, à ma patrie, à l’Académie française, à l’honneur que j’ai d’être un ancien officier de la Maison du roi, et surtout à la vérité, me force de vous écrire ainsi… Voltaire, absent de Paris depuis des années, et qui depuis sa première jeunesse n’y avait jamais, à l’en croire, demeuré deux ans de suite, avait contre ce monde parisien dont il était l’idole une prévention invétérée : « L’Europe me suffit, disait-il un peu impertinemment ; je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l’envie, par la cabale, par le mauvais goût et par mille petits intérêts qui s’opposent toujours à l’intérêt commun. » Il croyait sincèrement à la décadence des lettres, et il le dit en vingt endroits avec une amère énergie : « La littérature n’est à présent (mars 1760) qu’une espèce de brigandage.
Le tout va au plus grand honneur de La Fontaine, et l’impression reçue est antipathique à celle que produit La Fontaine.
On a recherché quel pouvait être près de lui, aux différents moments, celui qui tenait la plume et qui avait l’honneur d’être le secrétaire.
Deux choses l’enhardissent et lui délient la langue dans la prison, deux pensées l’absolvent à ses yeux : la considération du danger présent et de la mort, et la conscience qu’elle a de faire honneur bientôt à Roland en le suppléant de sa personne devant le tribunal inique et de lui payer ainsi en monnaie historique son indemnité de mari.
L’idée de quitter son poste, ce poste d’honneur et de danger à côté du roi, ne lui entre pas un seul instant dans l’esprit : elle rougirait de honte à une telle pensée et se croirait l’indigne fille de sa magnanime mère.
Ce temps nous a fait quelque peu les honneurs de la route pour le retour, mais les sapins nous ont abrités.
Qu’était-ce en réalité qu’Homère, et qu’étaient primitivement les poëmes qu’on lui attribue et qui, après avoir fait « la dignité et le charme de leur époque légendaire », sont devenus l’honneur et le patrimoine même de l’esprit humain ?
Honneur à lui !
Je l’ai couvert d’honneurs, de richesses, de diamants.
Les reliques de sainte Élisabeth sont dispersées à l’époque de la Réforme, et sa chapelle reste sans honneur ; mais son cœur, déposé à Cambrai, va y attendre celui de Fénelon.
Boileau et Racine remirent en honneur le régime des honnêtes gens en poésie.
remy n’hésite pas ; pour dernier mot, il conclut que « la place d’André Chénier ne sera jamais celle des écrivains classiques dignes d’être proposés comme modèles, sans restriction, aux étrangers et aux jeunes esprits dont le goût n’est pas entièrement formé. » Chénier aurait pris certainement son parti de cette sentence ; jamais poëte digne de ce nom ne s’est proposé un tel but ni de pareils honneurs scholaires.
Nous avons eu plus d’une fois occasion de montrer en quelles circonstances favorables, et par quelle combinaison de sentiments divers, put se former cette école de poésie et d’art, fruit propre des dernières années de la Restauration, et qui, à ne la prendre que dans son origine, indépendamment de ce que fourniront désormais les principaux membres dispersés, ne restera pas sans honneur.
Le comte Hervé n’avait pas vingt-cinq ans ; il était beau, bien fait ; il avait servi quelque temps dans les gardes d’honneur, puis dans les mousquetaires, je crois, en 1814.
« Si la république, le sénat, le peuple, ne sont plus aujourd’hui que de vains noms, votre honneur, à vous, camarades, est intéressé du moins à ce que les plus vils des hommes ne vous donnent pas des empereurs !
Étudiez l’incomparable style de Bossuet ; prenez le Sermon sur la mort, et tous ces conseils s’éclairciront ; vous y verrez la métaphore brusque ou préparée, suivie ou abandonnée, plongée au milieu des termes propres ou de métaphores dissemblables, lâchée dès qu’elle ne serait plus qu’une curiosité ou un obstacle, avec une souplesse et une fortune merveilleuses, sans autre règle apparente que l’universelle et l’infaillible règle de donner à la pensée l’expression adéquate, transparente, qui n’y ajoute rien et n’en retranche rien : Multipliez vos jours, comme les cerfs que la fable ou l’histoire de la nature fait vivre durant tant de siècles ; durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos ancêtres se sont reposés et qui donneront encore de l’ombre à notre postérité ; entassez, dans cet espace qui paraît immense, honneurs, richesse, plaisir : que vous profitera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, abattra tout à coup cette vaine pompe, avec la même facilité qu’un château de cartes, vain amusement des enfants ?
Les deux premières parties surtout font honneur au clerc inconnu qui a rimé les récits de la Genèse en son langage normand.
Un plaidoyer pour le commerce contre la morgue nobiliaire, un plaidoyer contre le duel se dérobent adroitement sous une action vraisemblable et intéressante : c’est une situation touchante que celle de ce père qui, maudissant le préjugé de l’honneur, envoie son fils unique se battre ; et c’est un joli tableau de mœurs du xviiie siècle que cet intérieur d’un grand négociant, où éclatent les solides vertus et les douces affections de la famille bourgeoise.
J’y ai relevé des traces de scolastique, comme lorsque l’orateur nous dit que la confession est à la fois, pour le prêtre, un pouvoir, un honneur, un privilège et un droit, et qu’il nous explique chacun de ces quatre termes.
Boileau dira bien : L’honneur est comme une île escarpée et sans bords, etc.
À l’individualisme sociologique qui fait de la libération de l’individu un résultat du jeu mécanique des lois sociales et qui rapporte ainsi à la société elle-même l’honneur de cette libération, on peut opposer un individualisme biologique et psychologique qui fait appel à une volonté personnelle et présociale d’individualisation.
Si l’on excepte Tibériade, bâtie par Antipas en l’honneur de Tibère (vers l’an 15) dans le style romain 192, la Galilée n’avait pas de grandes villes.
Non, il faut le reconnaître à son honneur, et ç’a été là une des causes de son importance personnelle, il est un ; la littérature, l’histoire elle-même, n’ont jamais été pour lui qu’un moyen, un instrument d’action, d’enseignement, d’influence.
Les lettres de Mme Du Deffand, je ne sais pourquoi, n’ont pas eu cet honneur.
Telle est la loi assez ordinaire dans ces influences réciproques entre le peintre et ses modèles : le romancier commence, il touche le vif, il l’exagère un peu ; la société se pique d’honneur et exécute ; et c’est ainsi que ce qui avait pu paraître d’abord exagéré finit par n’être plus que vraisemblable.
ce qu’on appelle un enfant bien né ; il a un penchant au vice et à des vices bas ; il a des convoitises honteuses et cachées qui ne sentent pas le gentilhomme ; il a de ces longues timidités qui se retournent tout d’un coup en effronteries de polisson et de vaurien comme il s’appelle ; en un mot, il n’a pas cette sauvegarde de l’honneur, que M. de Chateaubriand eut, dès l’enfance, comme une sentinelle vigilante à côté de ses défauts.
Remettant en honneur les dons naturels et les affections primitives, et leur laissant leur libre jeu, il s’oppose à l’excès de raisonnement et d’analyse qui voudrait tout réduire à un amour de soi égoïste et cupide : « Le corps a ses grâces, l’esprit ses talents : le cœur n’aurait-il que des vices ?
S’il ne sortit pas des horizons de son temps, on peut observer à son honneur qu’il les embrassa tout entiers.
Sa femme (née d’Ormesson), digne de lui, fit ce jour-là comme une Romaine, et, embrassant son mari au départ, elle l’exhorta à oublier qu’il avait femme et enfants, et à ne songer qu’à son honneur et à sa conscience.
Si, par exemple, jouir et souffrir n’est encore que penser, et si penser n’est autre chose que représenter, l’esprit n’est plus que ce « miroir de l’univers » imaginé par Leibniz, qui paie l’honneur de tout refléter par l’obligation de ne rien produire lui-même.
Eh bien, sur l’honneur, il a la face grasse et dorée d’un courtier de la petite bourse, qu’éclaire, le soir, le gaz du boulevard de l’Opéra.
Et de la politique l’opportunisme descendra bientôt dans la pratique de la vie, et il y aura de l’opportunisme dans l’honneur, dans la morale, etc.
Ce seul inconvénient suffirait pour hâter la décadence de l’art, surtout lorsque l’on considère que l’acharnement de ces amateurs va quelquefois jusqu’à procurer aux artistes médiocres le profit et l’honneur des ouvrages publics.
Il est sensible par ses récits que cette partie de l’art étoit en honneur chez les anciens, et qu’elle y étoit cultivée autant que dans l’école romaine.
Qui ne sait, au contraire, qu’actuellement c’est le vice, l’usure, la débauche qui tiennent le haut du pavé, tandis que la probité, l’honneur pataugent dans la boue des ruisseaux ?
Un bas-bleu célèbre, d’un indigo très foncé, l’a entrepris à son honneur vers la fin du siècle dernier.
J’ai souvent pensé que la critique devait ressembler à une maîtresse de maison qui a du tact et qui sait placer ses convives, disant à ceux-là qui se pressent un peu trop autour d’elle et qui croient y rester : « Descendez plus bas… » vers la porte ; et à ceux qui, plus modestes, se tiennent dans les coins de la salle : « Montez plus haut… » à la place d’honneur et dans la lumière.
Mais ici, en cet endroit suprême de ces Mémoires qui finissent, on peut demander à Saint-Simon quelque chose de plus que les invariables cruautés du mépris ; oui, on peut lui demander autre chose pour l’honneur de la vérité.
Mais la tige est assez belle pour qu’on regrette ce qu’eût été le fruit et pour qu’on l’imagine ; mais ces Essais, qui furent l’honneur de la Revue d’Édimbourg, et qui témoignent d’un talent plus grand dans le jeune homme qui les publia que les pages de sa maturité, disent suffisamment ce que Macaulay aurait pu être s’il n’avait pas préféré les faits politiques aux faits esthétiques, et s’il n’eût pas abandonné la littérature pour l’histoire.
Car, dans les chastes maisons des hommes, les dieux alors avaient pour usage de descendre et de se montrer aux yeux mortels, la piété n’ayant pas encore cessé d’être en honneur.
Ici le fougueux sectateur des sacrifices antiques réclame des victimes pour son Dieu farouche ; là, le doux hiérophante de la Ville des expiations admet le plébéien aux honneurs de la cité mystique, promet à tous l’initiation successive et le pardon qui doit rétablir les membres du Christ éternel dans leur primitive égalité. […] Ce n’est pas non plus parce que Calypso et Eucharis tiennent moins de la Calypso et des nymphes d’Homère que des filles d’honneur de la cour du grand roi : si Calypso et Eucharis ne sont pas exactes comme nymphes grecques, elles sont vraies comme femmes, et cela nous suffit. […] L’honneur de Ballanche est d’avoir maintenu aussi fermement que personne les droits de la tradition, et, néanmoins, d’avoir tenu les portes de l’avenir grandes ouvertes, en face de la raison et du cœur humain. […] Voir dans l’observation des préceptes l’origine des chefs-d’œuvre, c’est accorder au champ parcouru les honneurs de la vitesse. […] Le sentiment du respect commence par le respect de soi-même, de sa dignité personnelle ; il est lié au sentiment de l’honneur.
Le caractère de Manon Lescaut ferait honneur au poète le plus savant et le plus habile. […] Le portrait des deux sœurs, Marianna et Noëmi, fait le plus grand honneur à l’imagination de M. […] Le mensonge imaginé par Noëmi pour sauver l’honneur de Marianna complique complique action sans la ralentir. […] Le personnage du marquis de La Seiglière est une création qui ferait honneur aux esprits les plus exercés ; le vieux Stamply est composé avec une franchise, une vérité que je ne me lasse pas d’admirer. […] Elle se montre aussi sage que bonne, et ce dénouement fait honneur au bon sens de M.
D’ailleurs les thèmes patriotiques les plus rances fournissent à ces cacographes le prétexte à de tonitruantes variations : l’armée, rempart de l’honneur et champion de la vertu ; le drapeau sacré ; les provinces perdues — toute la ferblanterie chauvine retentit sous leurs mains frénétiques. […] Le pauvre, le misérable dupé, qui ne croit plus au paradis, veut que les mérites de chacun soient récompensés sur cette terre ; et l’éternelle vie redevient la bonne déesse, le désir et le travail sont la loi même du monde, la femme féconde rentre en honneur, l’imbécile cauchemar de l’enfer fait place à la glorieuse nature toujours en enfantement… Voici dix-huit cents ans que le christianisme entrave la marche de l’humanité vers la vérité et la justice. […] En son honneur, les bouleaux s’inclinent selon leur grâce svelte de jeunes dieux ; les hêtres chantent comme de grandes orgues et les soupirs des premières pousses se mêlent au rêve infini des sapins. […] Avant la Restauration, il en existait de très vieilles qui eurent l’honneur d’être nourries successivement par Mme d’Étampes, Mmc de Maintenon et Joséphine. […] Le meurtre étant en honneur, les instruments de meurtre tels que sabres, baïonnettes, obus étant l’objet de perfectionnements constants, il est naturel que des révoltés, décidés à faire le sacrifice de leur vie, usent des engins mis à leur portée par notre soi-disant civilisation.
Quoique généreux comme Macbeth, il a tout osé, comme Macbeth, contre la loi et contre la conscience, même contre la pitié et le plus vulgaire honneur ; les crimes commis l’ont acculé à d’autres crimes, et le sang versé l’a fait glisser dans une mare de sang. […] Ce n’est pas lui qui, à l’aspect d’un esprit, « tremblera comme un ver craintif qui se tortille à terre. » Ce n’est pas lui qui regrettera « de n’avoir ni or, ni biens, ni honneurs, ni souveraineté dans le monde. » Ce n’est pas lui qui se laissera duper comme un écolier par le diable, ou qui ira s’amuser en badaud aux fantasmagories du Brocken. […] » — « Cultive ton jardin, resserre-toi dans un petit cercle, rentre dans le troupeau, deviens bête de somme. » — « Redeviens croyant, prends de l’eau bénite, abandonne ton esprit aux dogmes et ta conduite aux manuels. » — « Fais ton chemin, aspire au pouvoir, aux honneurs, à la richesse. » Ce sont là les diverses réponses des artistes et des bourgeois, des chrétiens et des mondains.
… Voici pourtant un roman illustre, le seul, ou presque le seul, qui ait trouvé des lecteurs jusqu’à nos jours, qui ait joui, de siècle en siècle, de l’honneur de nombreuses rééditions : La Princesse de Clèves. […] Il me fit l’honneur de parler de moi une fois et d’écrire que je n’avais pas assez d’intelligence pour comprendre la révolution littéraire qui se faisait autour de ma petite personne. […] Mais il y avait surtout cela, qui fait honneur à l’indépendance d’esprit du Français : puisqu’il y avait une thèse nationaliste, on se devait d’en entendre une autre, il fallait envisager les deux côtés d’un problème vital. […] Mais Rolland n’avait rien d’un sportif… Barrès pas davantage, du reste, ni Jules Lemaître, ni bien d’autres… Je me rappelle avoir eu l’honneur d’être reçu par Lemaître, à l’occasion d’une petite chose que je venais de publier, et dont, tout inconnu que j’étais, il me voulut complimenter. […] Un catholicisme qui sent le fagot, qui a dû — je l’ignore, et ne me soucie pas de le savoir — mériter l’honneur d’une inscription à l’Index.
Ce n’est pas à dire toutefois que, comme il l’aurait voulu, tout l’honneur en revienne à son entendement : l’intelligence, quelque développée qu’elle soit, ne peut fonctionner isolément ; si elle est assez forte pour échapper à la tyrannie des faits particuliers, elle ne peut se soustraire à celle de la sensibilité. […] Millais, auquel revient, en somme, l’honneur d’avoir remporté la victoire décisive devant le public, ne devait pas tarder à abandonner les principes qu’il avait professés avec ses amis. […] Après tout, quelque grand qu’il soit, quelques honneurs que la reconnaissance publique ait cru devoir lui décerner, il ne saurait échapper à la commune mesure. […] On pourrait même croire qu’il a eu conscience de cette disposition maîtresse de son esprit, car il a déifié le mot dans les deux pièces célèbres des Contemplations où il revendique — peut-être égoïstement — l’honneur d’avoir révolutionné la langue : … Le mot, qu’on le sache, est un être vivant. […] Garibaldi est devenu mon plus cruel ennemi, et pourtant je désire ardemment, pour le bien de l’Italie et pour l’honneur de Votre Majesté, qu’il se retire pleinement satisfait55. » Tels furent, indiqués dans leurs grandes lignes, les rapports de Cavour et de Garibaldi.
Mais je n’hésitai plus, et sans réfléchir, sans rien craindre, j’allai droit à elle, lui parlai du concert, de son ariette, d’autre chose encore ; et sans m’embarrasser des grands yeux curieux et étonnés d’une de ses compagnes, je la priai de me faire l’honneur de danser avec moi la première contredanse. […] Je respecte tous les scrupules, les scrupules religieux, les scrupules de l’honneur, enfin tous ceux même qui n’auraient point de nom, et jusqu’à la soumission à des lois que rien ne sanctionne.
Je n’avais jusqu’à ce jour dédié mes ouvrages qu’à la mémoire de mon Père ; je Vous ai demandé, Monseigneur, l’honneur de Vous rendre hommage, parce que Votre vie publique signale à tous les yeux les vertus réelles, qui seules méritent l’admiration des penseurs. […] Il me semblait que ma jeunesse suffisait pour m’excuser, quand il ne serait pas prouvé que j’ai résisté longtemps aux funestes honneurs dont j’étais menacée, et que ma déférence pour les désirs du Duc de Northumberland mon beau-père a pu seule m’entraîner à la faute que j’ai commise ; mais ce n’est pas pour accuser mes ennemis que je vous écris ; ils sont l’instrument de la volonté de Dieu comme tout autre événement de ce monde, et je ne dois réfléchir que sur mes propres émotions.
Feuilletez toute la troupe ; avec de petites différences personnelles, ils semblent tous coulés dans un seul moule : l’un est plus épicurien, l’autre plus moral, l’autre plus mordant ; mais partout règnent le langage noble, la pompe oratoire, la correction classique ; le substantif marche accompagné de l’adjectif, son chevalier d’honneur ; l’antithèse équilibre son architecture symétrique : le verbe, comme chez Lucain ou Stace, s’étale, flanqué de chaque côté par un nom garni de son épithète ; on dirait que le vers a été fabriqué à la machine, tant la facture en est uniforme ; on oublie ce qu’il veut dire ; on est tenté d’en compter les pieds sur ses doigts ; on sait d’avance quels ornements poétiques vont le décorer. […] « Perdra-t-elle son cœur ou son collier au bal, fera-t-elle un accroc à son honneur ou à sa robe1115 ?
Ce n’est pas cependant pour la philosophie un mince honneur ; et, toute riche qu’elle peut être, elle aurait bien tort de négliger rien de ce qui étend et embellit son domaine. […] C’est là un immense honneur ; et dans les annales de l’esprit humain, il n’y a qu’un peuple qui ait su le conquérir.
— Génie et fécondité sont deux choses très voisines en effet : car qu’est-ce que le génie, sinon une puissance de fécondité, grâce à laquelle naissent les œuvres qui peuvent se montrer avec honneur devant Dieu et devant la nature, et qui, à cause de cela même, produisent des résultats et ont de la durée ? […] Je veux seulement faire observer que, pendant cette heure de conversation, j’acquis la plus profonde conviction que c’est une erreur radicale de croire que Goethe n’a pas aimé sa patrie, n’a pas eu le cœur allemand, n’a pas eu foi en notre peuple, n’a pas ressenti l’honneur et la honte, le bonheur et l’infortune de l’Allemagne.
Ces ingénieuses compositions eurent très vite le suprême honneur de la parodie. […] Le Chat eut l’honneur d’être loué un jour sous la coupole de l’Institut.
Celui qui n’a rien composé ou peu de chose est en vedette au programme ; on ne parle que de sa création ; il la fait jouer longtemps, reprendre souvent en province ; il en recueille l’honneur complet. […] C’est ce que vous me faites l’honneur de me demander, et sur quoi je vous envoie brièvement mon opinion.
On voit donc que l’art écrit, à la condition de se restreindre dans ses limites naturelles, ne ment certes pas plus que tout autre art aux obligations générales de la Poésie : et ce titre, serait-ce sans bon motif qu’on lui en eût déféré l’exclusif honneur ? […] Là, le prêtre deviendra l’ordonnateur de pures fêtes. — Nous sentons bien quelle énorme besogne ce sera, celle de préparer le théâtre à tant d’honneur : en vérité, les écuries d’Augias… Et pourtant il suffit d’adresser nos regards vers cette noble église de Bayreuth pour comprendre que notre rêve n’est point irréalisable et que d’autres y ont pensé.
Dans un avant-propos, M. de Wolzogen déclare que c’est en souvenir des dix années écoulées depuis les premières Fêtes de Bayreuth et en honneur des fêtes nouvelles qui vont avoir lieu cet été, qu’il a publié ces documents relatifs aux travaux préparatoires de l’œuvre de Bayreuth. […] Bourget a eu l’honneur de rendre à notre littérature l’analyse des notions rationnelles : il l’a fait en un style net et gracieux.
C’est là, à El-Aghouat, dans cette ville conquise de la veille et tout récemment française, qu’il va passer plusieurs semaines à peindre, à regarder, à s’imbiber de lumière et de soleil ; c’est de là qu’il fera une pointe de quelques jours jusqu’à Aïn-Mahdy à l’Ouest, une ville sainte, célèbre par le siège qu’elle soutint contre Abdel-Kader et par une lutte fratricide qui n’est pas à l’honneur de ce dernier.
Il a eu un beau mot pour définir la Société de Jésus, qu’il connaissait bien : « C’est, disait-il, une épée dont la poignée est à Rome, et la pointe partout. » Ce qui ne l’empêcha pas, quand les Jésuites furent supprimés, de se faire honneur de prendre jusqu’à un certain point leur parti.
Béranger, quand il se trouvait avec lui en compagnie, se plaisait à lui en donner l’honneur et à le dénoncer pour tel.
À tout seigneur tout honneur !
Imaginez deux oiseaux du ciel qui vivent de quelques graines et miettes de pain, et qui voient arriver, sur le pied d’ami, un bon grand vautour affamé de chair, qui se dispose à faire honneur à leur repas.
Pour mieux s’expliquer M. de Sénancour, dont une sorte de circonspection respectueuse l’a tenu jusqu’à présent éloigné, et qu’il n’a jamais eu l’honneur d’entrevoir, il a cherché et trouvé des renseignements précis auprès d’un ami commun, M. de Boisjolin, qui a voué au philosophe vénérable un culte d’affection et d’intelligence.
Celui à qui est dû l’honneur d’avoir le moins désespéré assurément, et qui persévère, sans indice de fatigue ni de mollesse, dans sa ligne d’alors, est M.
Qu’il ait pu y avoir, durant ces derniers temps, en d’autres branches d’étude et de culture, d’autres productions qui fassent honneur à l’époque et qui lui seront comptées un jour, je suis loin de le vouloir contester ; mais, à ne consulter que l’époque elle-même et son impression purement présente, ces deux accidents sont les seuls qui, dans l’ordre de poésie, aient mis les imaginations en émoi et qui aient vivement piqué l’attention publique.
Les amants que chaque femme prend et laisse à la file ; les fureurs au théâtre pour ou contre la Lemaure et la Pelissier ; le duc d’Épernon, qui, par manie de chirurgie, va trépanant à droite et à gauche, et tue les gens pour passer son caprice d’opérateur ; la mode soudaine des découpures, comme plus tard celle du parfilage, mais poussée au point de découper des estampes qui coûtent jusqu’à 100 livres la pièce : « Si cela continue, ils découperont des Raphaël ; » la manière dont on accueille les bruits de guerre : « On parle de guerre ; nos cavaliers la souhaitent beaucoup, et nos dames s’en affligent médiocrement ; il y a longtemps qu’elles n’ont goûté l’assaisonnement des craintes et des plaisirs des campagnes : elles désirent de voir comme elles seront affligées de l’absence de leurs amants ; » on entend tous ces récits fidèles, on assiste à cette décomposition du grand règne, à ce gaspillage des sentiments, de l’honneur et de la fortune publique ; on s’écrie avec la généreuse Mlle Aïssé : « A propos, il y a une vilaine affaire qui fait dresser les cheveux à la tête ; elle est trop infâme pour l’écrire ; mais tout ce qui arrive dans cette monarchie annonce bien sa destruction.
Un Genevois, ami de son père, avait à proposer à l’illustre compatriote la composition de quelques airs de musique ; elle réclama l’honneur de la commission.
Dans d’autres traités, il s’appliquera à mettre en honneur la raison et son double rôle dans la vie morale, pour détourner des passions, et pour préparer sa foi.
Il assigne à chaque gouvernement son principe, qui le fait durer tant que lui-même dure : la vertu, principe de la république, l’honneur, principe de la monarchie, la crainte, principe du despotisme.
On regardait comme un honneur réservé aux seuls hommes l’interprétation de ces œuvres, représentant la vie héroïque d’un peuple privilégié.
On regardait comme un honneur réservé aux seuls hommes l’interprétation de ces œuvres, représentant la vie héroïque d’un peuple privilégié.
Mais, à travers toutes ces métamorphoses, ils auront l’honneur d’avoir fourni des éléments essentiels à la vie de l’humanité.
Il faut avouer encore qu’une œuvre, quand elle est entrée dans le patrimoine de l’humanité presque entière, a bien des chances pour n’être pas indigne de cet honneur.
Il semble que, dans les derniers siècles, les principaux peuples de l’Europe occidentale se soient partagé plus encore que disputé l’honneur d’exercer une sorte de suprématie intellectuelle.
Pourtant c’est bien à lui que revient l’honneur d’avoir introduit le premier chez nous la critique féconde des beautés, qu’il substitua à celle des défauts ; et, en ce sens, Chateaubriand lui-même, dans cette partie du Génie du christianisme qui traite éloquemment de la critique littéraire, ne fait que suivre la voie ouverte par Diderot.
Retz nous le dit, et Tallemant, qui était du voyage et de sa compagnie, nous le confirme expressément : « Il le faut bien louer d’une chose, dit Tallemant, c’est qu’à Rome, non plus qu’à Venise, il ne vit pas une femme, ou il en vit si secrètement que nous n’en pûmes rien découvrir. » Avec cela il s’appliquait à relever cette modestie de passage d’une grande dépense, de belles livrées, d’un équipage très cavalier ; et un jour, pour soutenir le point d’honneur et plutôt que de céder le terrain dans un jeu de paume, il fut près de tirer l’épée avec sa poignée de gentilshommes contre toute l’escorte de l’ambassadeur de l’Empire.
Elle était agréable dans la société, honnête, douce et facile ; vivant, avec ceux qui avaient l’honneur de l’approcher, sans nulle façon.
Decazes qui lui promit justice : « Quand on saura à Tours, écrivait-il à sa femme, que nous avons à Paris des gens qui pensent à nous, on nous laissera tranquilles… Je vois qu’on se fait ici un honneur et une gloire de me protéger. » Il y eut là un moment d’indécision pour Courier et qui tint à peu de chose ; On cherchait à le rallier, il n’était pas encore irréconciliable.
» Montesquieu, par droiture de cœur et par direction d’intelligence, était naturellement citoyen, de cette race des Vauban, des Catinat, des Turenne, des L’Hôpital, de ceux qui veulent sincèrement le bien et l’honneur de la patrie et du genre humain : « J’ai toujours senti une joie secrète, lorsqu’on a fait quelque règlement qui allait au bien commun. » Les Lettres persanes l’avaient rangé, bon gré mal gré, parmi les littérateursb ; il en ressentait les avantages pour sa réputation, et les inconvénients pour sa carrière.
Il fut choisi pour orateur, et s’en acquitta avec honneur et applaudissement.
Lui et La Motte, représentant tous deux le bel esprit, l’emportaient déjà sous la Régence, et allaient faire école, si Voltaire n’était venu à temps pour remettre le naturel en honneur : Son style simple, naturel et original à la fois, le charme inexprimable de son coloris, nous ont bientôt fait mépriser, dit Grimm, tous ces tours épigrammatiques, cette précision louche et ces beautés mesquines, auxquels des copistes sans goût avaient procuré une vogue passagère.
Preuss, qui préside à la publication de cette œuvre royale et nationale tout ensemble, me faisait l’honneur de m’écrire, il y a quelque temps, « qu’il y travaille avec enthousiasme ».
Séduit par la mécanique, il érige en une sorte de divinité la persistance de la force, qui ne mérite point un tel honneur.
En 1606, madame Davenant accoucha d’un garçon qu’on nomma William, et en 1644 sir William Davenant, crée chevalier par Charles 1er, écrivait à lord Rochester : sachez ceci qui fait honneur à ma mère, je suis le fils de Shakespeare ; se rattachant à Shakespeare de la même façon que de nos jours M.
Elle eut le triste honneur de frapper également la tête hébétée d’un gouvernement éperdu, qui demanda toujours à tout le monde un secours dont il ne sut jamais se servir, depuis Pezay jusqu’à Mirabeau !
« Beaucoup d’esprits droits et honnêtes, dit-il, s’attribuent sans les mériter les honneurs de l’athéisme. » Mais ne les a pas qui veut et qui s’en vante.
Cette sévérité de pensée et de style va bien à la sainteté majestueuse de Bossuet ; mais la tournure elliptique de la pensée et la finesse quintessenciée me porteraient plutôt à en attribuer l’honneur à Bourdaloue, l’impitoyable psychologue chrétien.
Tant que cette conception sera en honneur parmi nous, nul élargissement d’humanité ne sera possible.
Après un peu d’hésitation, il refusa encore ; non qu’il dédaignât les honneurs : au contraire, il y était secrètement très-sensible ; mais il s’était jugé.
Les frères d’Eschyle, les deux guerriers dignes de son nom par leur courage, comme son courage à lui-même était digne de son génie, le pressaient un jour d’écrire un hymne à l’honneur d’Apollon ; il leur répondit « que la chose était faite dès longtemps, et pour le mieux, par le poëte Tynnichos ; que si à l’œuvre de celui-ci il opposait maintenant une œuvre nouvelle et sienne, elle aurait même fortune que les statues récentes des dieux, en présence de leurs statues antiques : c’est-à-dire que celles-là, rudes et simples, sont réputées divines, et que les autres, plus jeunes et travaillées avec plus d’art, sont admirées, mais qu’elles ont moins du dieu en elles. » Devant Eschyle, son ancien de si peu d’années, Pindare dut raisonner de même ; et, content de sa gloire lyrique renouvelée sous tant de formes, liée à tant de faits royaux et domestiques, il n’avait pas à essayer cette autre gloire du théâtre élevée si haut dans Athènes.
Je sai bien que les Maîtres à écrire, pour multiplier les jambages dont la suite rend l’écriture plus unie & plus agréable à la vûe, ont introduit une seconde n dans bo-ne, comme ils ont introduit une m dans ho-me : ainsi on écrit communément bonne, homme, honneur, &c. mais ces lettres redoublées sont contraires à l’analogie, & ne servent qu’à multiplier les difficultés pour les étrangers & pour les gens qui apprennent à lire. […] L’usage de sous-entendre ainsi quelque nom générique devant de, du, des, qui commencent une phrase, n’étoit pas inconnu aux Latins : Lentulus écrit à Cicéron de s’intéresser à sa gloire ; de faire valoir dans le sénat, & ailleurs, tout ce qui pourroit lui faire honneur : de nostra dignitate velim tibi ut semper curoe sit. […] Je ferai bâtir des temples de marbre, & j’établirai des fêtes du nom de Phoebus, en l’honneur de Phoebus.
C’est l’honneur de la critique scientifique de notre siècle d’avoir su sympathiser avec les esprits les plus divers pour les mieux comprendre, d’avoir cherché à expliquer et à légitimer par conséquent, dans une certaine mesure, en les expliquant, leur manière de sentir et de penser. […] Ils voyaient en lui plus qu’un élève, un savant qui devait un jour faire honneur à l’École. […] Taine est un esprit distingué qui, tôt ou tard, fera honneur à l’École par des publications d’un ordre sérieux. […] C’est la doctrine qui n’explique le monde, la pensée, le génie que par les forces vives de la nature… Toute opinion n’a pas le droit de se faire indifféremment accepter pour un honneur public. […] L’homme du peuple y prend des idées d’honneur, des habitudes de propreté, une sorte d’éducation.
C’est le mérite des jeunes écrivains — et c’est leur honneur — qu’ils s’efforcent de faire rentrer la pensée dans les œuvres de la littérature et qu’ils se montrent soucieux des idées. […] et mérite-t-elle qu’on fasse en son honneur une si belle dépense d’enthousiasme ? […] Nous lui avons fait honneur de tous les sentiments qu’éveille chez nous l’amour et sans lesquels il se réduit à la sensation rapide et vulgaire. […] Car ils sont cupides, avides d’argent et avides d’honneurs. […] Henri Degron nous fait les honneurs de l’œuvre de M : Achille Delaroche : aussi reçoit-il à l’instant de M.
Mais la pâture dont se nourrissent les esprits oisifs serait réduite à néant, si la sobriété du style retrouvait les honneurs qui lui sont dus. […] Il établit, entre le public et ses amis, une différence très subtile qui ferait honneur aux casuistes les plus consommés. […] Je sais que la méthode contraire est aujourd’hui en grand honneur et prônée par des voix nombreuses. […] Une telle sagacité ferait honneur au plus habile juge d’instruction ; elle étonne dans une reine. […] Ruy Blas se souvient enfin qu’il doit sauver l’honneur de la reine, et se décide à tuer don Salluste.
Le lendemain, un homme sauvage, vêtu de mousse et de lierre, dialogue devant elle et en son honneur avec Écho. […] Il faut choisir dans cette foule de poëtes ; en voici un, l’un des premiers, qui montrera par ses écrits comme par sa vie les grandeurs et les folies des mœurs régnantes et du goût public ; sir Philip Sidney, neveu du comte de Leicester, un grand seigneur et un homme d’action, accompli en tout genre de culture, qui, après une éducation approfondie d’humaniste, a voyagé en France, en Allemagne et en Italie, a lu Aristote et Platon, étudié à Venise l’astronomie et la géométrie, médité les tragédies grecques, les sonnets italiens, les pastorales de Montemayor, les poëmes de Ronsard, s’intéressant aux sciences, entretenant un commerce de lettres avec le docte Hubert Languet ; avec cela, homme du monde, favori d’Élisabeth, ayant fait jouer en son honneur une pastorale flatteuse et comique, véritable « joyau de la cour », arbitre, comme d’Urfé, de la haute galanterie et du beau langage ; par-dessus tout chevaleresque de cœur et de conduite, ayant voulu courir avec Drake les aventures maritimes, et, pour tout combler, destiné à mourir jeune et en héros. […] Il insère au commencement d’un chant de longues stances en l’honneur de l’amitié et de la justice. […] Leurs héros ont des vertus humaines, non des vertus religieuses ; contre le crime, ils s’appuient sur l’honneur et l’amour du beau, non sur la piété et la crainte de Dieu. […] Aujourd’hui nous apprenons qu’on a créé de nouveaux seigneurs et officiers, demain qu’il y a des grands déposés, puis que de nouveaux honneurs ont été conférés.
Leibnitz aurait eu plus d’honneur et de peine à faire les vers bons, supposé qu’un moderne puisse faire de bons vers latins. […] Éloges académiques Ce sont ceux qu’on prononce dans les Académies et Sociétés littéraires, à l’honneur des membres qu’elles ont perdus. […] Cette place est donc celle qu’il est le plus important de bien remplir, pour l’avantage et pour l’honneur d’un corps littéraire.
L’immortel honneur de La Boétie est de nous représenter Montaigne en cette époque de stoïcisme moral et avant le scepticisme, Montaigne enthousiaste du bien ; et toutes les fois qu’il lui arrivera plus tard de resonger à son ami et d’en parler, Montaigne redeviendra ce qu’il était en ces années où il le connut et où ils s’unirent.
Dans cette petite personne si mignonne, si distinguée, si au-dessus de sa condition, si glorieuse tout bas et si raisonneuse, dans cette Marianne du roman il y a quelque chose de Mme de Maintenon jeune et guettant en tout honneur la fortune ; mais c’est Mme de Maintenon rapetissée et vue en miniature, avec plus de grimace qu’elle n’en eut jamais.
« La vie humaine est partagée entre deux règnes, celui de l’espérance et celui de la crainte. » M. de Meilhan, disons-le à son honneur, n’a cessé d’agiter ce problème et d’en vouloir concilier les deux termes, en apparence contradictoires.
Cuvillier-Fleury, qu’il n’est pas interdit aux amis d’en dire quelque chose, je désirerais à mon tour que la même liberté fût laissée, non pas aux indifférents (ceux qui ont lu ce recueil ne sauraient plus l’être pour Mme de Tracy), mais aux étrangers et aux curieux pleins de respect qui n’ont pas eu l’honneur directement de la connaître : comme esprit et comme cœur, elle s’est peinte suffisamment à eux dans ces pages.
Sa longue et belle existence permit à toutes ses qualités, je l’ai dit, de se développer à leur avantage et à leur honneur ; il usa, à force de durer et de vivre, toutes les critiques dont il avait été l’objet, et celles qui étaient injustes, et celles qui n’étaient que transitoires.
» — « Oui, Sire, mais il est probable que Votre Majesté voudra faire contre la gauche des Prussiens la même manœuvre qu’elle a faite par Donawert contre la droite de Mack, et par le Saint-Bernard contre la droite de Mélas ; or, cela ne peut se faire que par Bamberg sur Géra. » — « C’est bon, répliqua l’Empereur surpris, soyez dans quatre jours à Bamberg, mais n’en dites pas un mot, pas même à Berthier : personne ne doit savoir que je vais à Bamberg34. » Bien que toujours aide de camp titulaire du maréchal Ney, Jomini fut donc pendant cette campagne attaché à l’état-major de l’Empereur ; ce qui n’empêcha point que, dès la première journée, à Iéna, Ney ayant commencé l’attaque avec un excès d’ardeur et trop précipitamment, Jomini sollicita la permission de le rejoindre ; ce qu’il fit à Vierzehn-Heiligen au plus fort du danger, lui donnant des renseignements précieux sur la position du reste de l’armée, et partageant l’honneur de l’action à ses côtés.
Il allègue à l’appui de son ferme espoir certaines découvertes, alors récentes, et qui sont l’honneur du xve siècle : l’imprimerie, entre autres, « sœur des Muses », et la « dixième Muse », comme il l’appelle excellemment.
« L’âge que vont combler ces honneurs superflus « S’en repaît, — les sent mal, — ne les mérite plus !
Ce serait notre plus grand honneur que de pouvoir quelquefois réussir à ce jeu, qui d’ailleurs, dans le cas présent, ne peut nous mener qu’à trahir des délicatesses d’esprit et des traits ingénieux de caractère.
Toutes deux étaient arrivées en quelques mois, par des routes différentes, au même souterrain, pour marcher de là au même échafaud : l’une, tombée du trône sous l’effort de l’autre ; l’autre, montée aux premiers honneurs de la république, et précipitée, à son tour, à côté de sa propre victime.
Cependant j’obtins un jour un billet de faveur pour une séance de l’Institut, où il devait réciter des vers en l’honneur de Chateaubriand.
Nous avons peine aussi à convenir que les dissertations morales de Boileau, ses nobles démonstrations de la sottise humaine, ou ses languissantes diatribes contre le faux honneur et l’équivoque, soient de la poésie.
Les études sérieuses sont éparses surtout dans Monsieur de Camors (1867), Histoire d’une Parisienne (1881), la Morte (1886), les Amours de Philippe (1887), et quelques traits dans Honneur d’artiste (1890). — Edition : Romans, Calmann Lévy, 14 vol. in-18 ; Théâtre, 5 vol. in— 18.
La plûpart des femmes que nous aimons n’ont pour elles que la prévention sur leur naissance ou leurs biens, les honneurs ou l’estime de certaines gens.
Tout dans ses vers vient de l’homme, et cet homme est un de ceux qui font le plus d’honneur à la nature humaine.
Notre honneur consiste à n’être pas compris de ces gens-là.
D’aucuns auraient prévu cette ternissure de l’idéal d’ataraxie, remis en honneur et en quelque façon incarné par M.
Ce très haut et très difficile désir artistique est tout à leur honneur.
Quand, en marchant les pieds dans la neige, la pauvre créole a réussi à placer quelques-uns des ananas qu’elle colporte et à ramasser quelques sous, c’est pour se rendre à la maison de la Légion d’honneur de Saint-Denis et pour porter à ses filles d’adoption un vêtement chaud, de petites douceurs qui prouveront aux orphelines qu’elle ne sont pas déshéritées de toute tendresse.
Ajoutez à cela les duels, les assassinats ; l’amant sauvant l’honneur de l’amante en la poignardant, comme dans Antony ; l’époux outragé se vengeant par le meurtre des deux coupables ou de l’un d’entre eux ; la femme empoisonnant ou faisant tuer celui qui la retient sous le joug.
Pindare était son joueur de lyre, et il a chanté dans ses Olympiques « l’homme » qui tient le sceptre de la justice dans la Sicile aux « grands troupeaux » ; il a célébré « sa table hospitalière, retentissante de douces mélodies » : Hiéron combla Eschyle de dons et d’honneurs, mais le vieux poète n’habita pas son palais, trouvant sans doute aussi dure que Dante « la montée de l’escalier des patrons ».
si j’avais l’honneur, pour mon compte, d’être non pas un membre, mais la majorité entière de l’Académie un seul moment, oh !
Nous sommes ici, remarquez-le bien, avec les plus grands des hommes, avec les très grands ; et l’honneur de Bettina, c’est d’avoir su être de Beethoven à Goethe un digne interprète.
André Chénier, témoin des mêmes actes, et jugeant Condorcet dans la mêlée comme un transfuge de sa cause, de la cause des honnêtes gens, s’écriait : C…, homme né pour la gloire et le bien de son pays, s’il avait su respecter ses anciens écrits et su rougir devant sa propre conscience ; homme dont il serait absurde d’écrire le nom parmi cet amas de noms infâmes, si les vices et les bassesses de l’âme ne l’avaient redescendu au niveau ou même au-dessous de ces misérables, puisque ses talents et ses vastes études le rendaient capable de courir une meilleure carrière ; qu’il n’avait pas eu besoin, comme eux, de chercher la célébrité d’Érostrate, et qu’il pouvait, lui, parvenir aux honneurs et à la fortune, dans tous les temps où il n’aurait fallu pour cela renoncer ni à la justice, ni à l’humanité, ni à la pudeur.
Lebrun, ou écrites d’après ses conseils, une pièce notamment en l’honneur de La Fayette, après son voyage triomphal d’Amérique.
que Mirabeau le sentait lorsque, impatient de ces éternelles remises de l’« homme aux indécisions » (c’est ainsi qu’il appelle La Fayette), et de cette pudibonderie si hors de propos, irrité de voir en tout et partout les honnêtes gens de ce bord en réserve et en garde contre lui, il s’écrie : « Je leur montrerai ce qui est très vrai, qu’ils n’ont ni dans la tête, ni dans l’âme, aucun élément de sociabilité politique. » Et relevant la tête en homme qui, avec ses taches, avait son principe d’honneur aussi et le sentiment de sa dignité, il écrivait un jour (1er décembre 1789) à La Fayette, sans craindre d’aborder le point délicat et qui recelait la plaie : J’ai beaucoup de dettes, qui en masse ne font pas une somme énorme ; j’ai beaucoup de dettes, et c’est la meilleure réponse que les événements puissent faire aux confabulations des calomniateurs.
Cousin a essayé de faire toute une révolution en l’honneur de Mlle de Scudéry et en faveur du Grand Cyrus.
l’honneur que vous avez reçu d’eux lorsqu’ils vous ont nommés députés vous fait-il oublier qu’ils sont vos frères et vos concitoyens ?
Jeudi 14 juillet Les orangers de la cour d’honneur de Jean-d’Heurs jettent, aujourd’hui, des senteurs entêtantes.
C’est un étrange honneur pour une terre d’avoir porté cet homme.
L’ambitieux a toujours coloré ses bassesses ou ses crimes du prétexte du bien public, le vindicatif de celui de l’honneur blessé ; le voluptueux ne cherche pas même de prétexte et se contente de s’excuser à ses yeux en disant que la chair est faible.
Ce très haut et très difficile désir artistique est tout à leur honneur.
De ce désir naissent des idées d’honneur et de gloire, et ces deux sentiments qui élèvent l’âme et qui l’agrandissent, répandent en même temps une teinte de délicatesse sur les mœurs, les procédés et les discours.
À son arrivée, il y reçut une hospitalité trop écossaise peut-être pour l’honneur français.
Le Suisse se taisait avec discrétion, mais mon ami qui pouvait opposer un uniforme à celui de Careo et une citation brillante à celle d’Apollinaire, usa de l’une et de l’autre pour soutenir avec honneur sa thèse antibelliciste.
Le goût français a été, en littérature, ce que l’honneur a été dans les institutions monarchiques.
Peinture enlevée avec une vigueur un peu cynique, je ne le nie pas, brutal débridement de plaie qui montre le fond, et fait honneur au carabin.
Les grossières naïvetés que Charlet prête à ses conscrits sont tournées avec une certaine gentillesse qui leur fait honneur et les rend intéressants.
Au premier, elles réservent des honneurs interdits au second, et au second des peines inapplicables au premier30. — Et enfin, là même où les lois décrètent l’égalité, croit-on que les mœurs l’acceptent facilement ?
C’est le prestige, c’est le cortège d’honneurs dont un haut personnage reste entouré dans notre imagination qui nous empêche de l’assimiler aux autres hommes, et de les tenir, eux et lui, pour des unités comparables.
Le mobile le plus fort l’emporte ; mais nous nous faisons honneur de chacune de nos défaites. — De même la notion chrétienne de responsabilité disparaît, ou du moins doit elle être modifiée. […] L’honneur en revient, pour un peu, à ses maîtres du séminaire. […] Ce n’est pas un mince honneur pour M. […] Une telle anecdote en dit long sur le caractère d’un homme… et elle lui fait honneur. […] Et précisément c’est lui qu’il vient de désigner pour prêcher à Notre Dame un triduum en l’honneur de Jeanne d’Arc.
Il fut harcelé, non dominé par ses dettes, et il sauva du naufrage l’honneur du talent. […] On a le plus grand tort de considérer comme des données invraisemblables les sentiments nobles et supérieurs qui sont l’honneur de la nature humaine. […] Deux autres romans eurent à cette époque l’honneur de partager son succès, la Fanny de Feydau et l’Antoine Quérard de Charles Bataille. […] Comment prendre au sérieux des ouvrages ayant pour titres : « Du sentiment de l’honneur ou du sentiment du devoir dans la littérature française. […] « Honneur sans doute au rythme et à la rime, caractères primitifs et essentiels de la poésie.
Elle paraît avoir tenu beaucoup plus aux titres, aux honneurs, — et à l’argent (elle était fort avare), — qu’à la réalité même du pouvoir. […] Peut-être trouverez-vous seulement qu’il nous fait un peu trop les honneurs de sa propre scélératesse. […] Mais il affirme sur son honneur de prêtre que Rose est innocente. […] Une de mes joies sera de penser que vous me devez un peu de votre bonheur et de votre honneur… Adieu, Madame… » (troisième grande scène). — Et la bonne courtisane entre en agonie, et le Père Vignal lui donne, — presque tendrement, — l’absolution. […] Vous vous demanderez peut-être pourquoi, sa femme morte, il ne s’est pas empressé de reconnaître un bâtard qui lui fait tant d’honneur. — Mais vous n’y songez pas ?
Croirait-on, à les voir couverts de cheveux blancs, de croix d’honneur, de lunettes d’or, de toges et d’habits brodés, fiers, bien nourris, maîtres de cette société qu’ils grugent… croirait-on que leurs calculs sont dérangés, que leur sommeil est troublé par le bruit du fouet dont ils ont eux-mêmes armé un pauvre petit diable sans nom, sans fortune et sans talent ! […] Enfin, la troisième et, il faut le dire à son honneur, la plus déterminante raison de sa conversion, ce fut la « charité du genre humain », ce fut l’amour du peuple, l’amour des humbles, des souffrants, des ignorants, des opprimés.
Ainsi éclate ce qu’il y a d’artifice et de vanité dans la conception de l’« honneur » aristocratique quand il se sépare de la simple honnêteté, et ce que cette conception a d’inintelligible pour l’esprit pratique d’un marchand américain. […] — Leur honneur !
Sur des murailles blanches, sur le ton de brique Pompéi, en honneur dans nos musées, ces objets de l’Extrême-Orient semblent malheureux. […] Intempéries, répond quelqu’un… “Messieurs, s’écrie Cousin, nous devons apporter une certaine réserve dans le choix des mots que nous avons l’honneur de consacrer ; intempéries n’est pas du latin, ça n’existe dans aucun auteur de bonne latinité : c’est du latin de cuisine.”
On les a relevées dans la préface de l’édition Garnier et vraiment elles lui font peu d’honneur. […] Voyage en France J’espère que les délégués du tourisme, qui vont se réunir, sauront trouver un rôle et une place d’honneur pour notre grand touriste, pour Ardouin-Dumazet, qui a parcouru, et souvent à pied, le bâton à la main, la France entière, et qui a rédigé ses observations en cinquante-cinq ou soixante volumes, car l’œuvre continue.
Comme jadis je suis prêt à organiser encore des pèlerinages en l’honneur de l’auteur de Lucie, du Souvenir, des Nuits… Fernand Caussy. […] Quand vingt préférences contradictoires, selon les affinités et les sympathies personnelles, se seront affirmées avec enthousiasme et intransigeance, je ne doute pas qu’une belle unanimité décerne au poète des Châtiments, de la Légende des Siècles, des Contemplations et de la Fin de Satan un « second rang » d’honneur, et c’est cette conviction surtout que je voudrais exprimer en le mettant respectueusement dans mon admiration, au premier.
Il y a une vertu émotionnelle parée de tous les honneurs et une vertu pratique dont on accepte les exigences en la dédaignant du haut de la première. […] Et les « grandes choses », il les tente au risque de s’y briser dix fois et de s’y déconsidérer, Il est Obermann dans le monde, à Paris, avide d’activité, d’honneurs, de passions et de plaisirs, Obermann sans le rêve. […] Sa « verve exterminatrice » s’exaspéra de la contrainte que l’honneur du gentilhomme dut s’imposer pour ne pas harceler de ses prétentions la monarchie bourgeoise. […] Il est sans règle, mais deux passions dominatrices orientent sur deux points fixes la licence de sa pensée : celle de l’honneur, celle du beau, faut-il y ajouter : celle de l’effet ? […] Aussi est-ce tout ensemble faire trop d’honneur et faire tort à la littérature romantique que d’exposer les conceptions dont elle s’inspire, à part des procédés de théâtre par lesquels elle leur compose l’apparence d’une valeur qu’elles n’ont pas du tout.
Son bon sens ne s’inquiétait que des difficultés qui se peuvent résoudre ; pour les autres, il se faisait honneur de les négliger, afin de garder le droit de condamner dans autrui la prétention téméraire de les trancher. […] N’est-ce pas plutôt un chant, et comme un hymne de triomphe qu’il entonne, avec la plénitude des prophètes, en l’honneur de cette religion qui a résisté dix-sept siècles à toutes les vicissitudes humaines, à la persécution, aux hérésies, à ses propres succès ; le seul empire qui se soit affermi par ses divisions, le seul qui se soit fortifié par ses défaites, et, chose plus difficile, par ses victoires ? […] Basnage, Jurieu, Burnet, et d’autres plus obscurs, se firent les champions des Eglises protestantes, les uns en leur imputant à honneur ces variations mêmes, les autres en renvoyant à la doctrine catholique le reproche de varier.
Un jour, l’Empereur demandait à Mlle de Montijo, avec une certaine insistance, et faisant appel à sa parole, comme on en appellerait à l’honneur d’un homme, lui demandait si elle avait jamais eu un attachement sérieux ? […] Dans l’obscurité de sa noire grandeur, avec l’unique réverbère qui éclaire sa cour d’honneur, je ne sais quel air de vétusté prend le palais de Rouher : il semble le domicile non de choses d’hier, mais de très vieilles choses mortes. […] Il y a tout un canapé de femmes, dont l’une qui fait les honneurs du salon, est une vieille femme, aux cheveux d’argent, dans une robe feuille morte, et qui montre, par un cœur très évasé, un grand morceau de sa vieille peau : une femme qui a de la marquise d’autrefois et de la cabotine d’aujourd’hui. […] Il y a au mur, accrochée à une place d’honneur, la trompe écorchée du jeune Pollux, l’éléphant du Jardin d’Acclimatation, et au milieu de viandes anonymes et de cornes excentriques, un garçon offre des rognons de chameau.
Des liens nombreux et forts m’attachent aux États-Unis ; à l’Université Columbia, qui a bien voulu m’inviter la première, et qui, fidèle amie, m’a si souvent compté au nombre de ses professeurs ; à l’Université Harvard, qui, par un honneur dont je ne me lasse pas d’être fier, m’a permis de revêtir sa robe doctorale ; à tant d’autres Universités, à tant d’autres Collèges, qui furent désireux d’entendre une voix française leur parler de France. […] On le charge d’honneurs officiels ; quand il meurt, « la reine pleure avec une profonde douleur son noble poète lauréat » ; le peuple se presse à son service funèbre, et défile devant sa tombe, à Westminster. […] Les châteaux et les parcs, les palais aux bords de l’Arno, les chevauchées au milieu des douces collines toscanes, les honneurs, la gloire : quelle ironie ! […] Nos romantiques ont lutté contre les excès de la raison, et ont remis à l’honneur une sensibilité qui, avant eux, n’osait plus guère s’exprimer qu’en prose.
L’un d’eux m’écrivait à son sujet avec cette aigreur doucereuse qu’ont aisément les dévots de toutes les sectes : « Son souvenir est resté cher et doux, mais peu vénérable à Genève où les mérites solides sont seuls en honneur. » 96.
Il y a, je le sais, de plus hautes vocations, et la vôtre est de ce nombre ; je les reconnais, je les honore, je les admire, en leur adressant toutefois ce conseil dont Bossuet fait honneur au grand Condé : qu’il faut songer d’abord à bien faire, et laisser venir la gloire après. » En même temps qu’il le tempère, il l’encourage, il l’élève, il l’exalte même : à ses conseils particuliers il mêle des paroles d’oracle, des éclairs de prophétie qui portent loin.