Elle alla à son retour voir madame de Montausier qui était malade à Paris depuis longtemps : l’origine de son mal venait d’une peur qu’elle avait eue dans un passage derrière la chambre de la reine. » Mademoiselle continue à dissimuler que la véritable cause de la maladie de madame de Montausier fût la certitude acquise inopinément de la trahison dont la reine et elle avaient été les dupes, et la honte d’avoir inconsidérément protégé l’outrage fait à un mari malheureux.
De tout temps, l’alcôve a été le véritable Divan des monarchies asiatiques.
Ce rêve de « synthèse », contemporain de la vaste entreprise de systématisation d’un Spencer, mais aussi des tentatives artistiques totalisantes d’un Wagner ou d’un Mallarmé, définit un véritable absolu scientifique.
On représenta les vers comme l’ame de la poësie, comme le point de réunion de toutes les beautés enfantées par la véritable verve, comme la source du pouvoir magique d’Amphion & d’Orphée.
Le mouvement : il sera Dieu, appartient à un véritable enthousiasme d’artiste.
Où est, en définitive, « le véritable Homère » ?
Ils ont cru, avec une véritable badauderie parisienne (à Paris, on a trouvé le moyen d’être à la fois très badaud et très spirituel), que la société française tenait toute, aux approches de la Révolution, ou dans le salon rouge de madame Necker, ou dans le salon bleu et argent de madame de Beauharnais.
L’individualité de la race prime en eux et étouffe l’autre et véritable individualité.
Que dire de cette véritable déportation de Joseph de Maistre, dans une cour où ce supplicié de par son maître ne se débattait pas, ne criait pas, mais restait digne et doux, — un de ces doux à qui, disent les livres saints, la terre appartient, — et qui, en attendant la terre qu’il n’eut jamais, du reste, eut au moins l’estime et la faveur d’Alexandre, d’Alexandre qui avait pénétré quel homme c’était que ce Joseph de Maistre, et qui, par des procédés de grande âme, le vengea souvent des sécheresses et des ingratitudes de son roi !
En lisant son Étude historique, littéraire et morale, sur les proverbes, qui est un véritable traité ex professo sur la matière, et cet amusant Dictionnaire, que le duc de Richelieu n’aurait pas fait lire à son fils comme celui de l’Académie quand il le mettait en pénitence, on regrette vivement que le tempérament — sinon les connaissances — ait manqué.
… Supposez qu’il cesse d’être un bohème comme on l’était au xve siècle, donnez-lui une place dans le classement d’un monde où chacun était classé, faites un moine, un soldat, un être quelconque de cette société féodale, qui lut un chef-d’œuvre de hiérarchie, de cet escholier indomptable qui a rompu son ban et qui est devenu un véritable outlaw en plein Paris, — autant, ma foi !
Si seulement il en était plus éloigné, s’il n’y avait pas entre eux une révolution, cette grande rupture qui saigne encore ; si le temps les avait séparés par ces espaces qui permettent de juger des faits dans leur véritable perspective et qui sont comme les clairières de l’Histoire, nous le verrions mieux et nous le comprendrions davantage.
La Critique, si elle était sévère, pourrait donner une véritable nomenclature des oublis singuliers de Corne.
Aux immunités personnelles et réelles, à l’exemption de la juridiction ordinaire, qui accordait aux clercs de ne pouvoir être traduits devant les tribunaux séculiers et de faire juger leurs causes, en matière même temporelle, par les tribunaux ecclésiastiques, s’ajouta l’arbitrage des évêques, qui prit le caractère d’une véritable juridiction et qui fit que les tribunaux séculiers purent dès lors être récusés par ceux qui désiraient soumettre les procès civils aux tribunaux ecclésiastiques.
Aubineau de replacer le grand mendiant chrétien dans sa véritable lumière, mais je sais bien que c’est là une raison pour moi d’en parler aux Habits noirs de l’Impiété, aux messieurs de la Libre Pensée, qui admirent Diogène pour peu qu’il soit païen, cynique et porc (mais pas d’Épicure), et qu’il crache sur les tapis d’Aristippe, mais qui ne veulent plus d’un Diogène chrétien doux et pur, et qui s’agenouille noblement devant un autel.
Autran comme ils s’emparent des véritables poètes, dont la préoccupation, la rêverie, les pentes d’esprit, sont irrésistibles, et qui sont saisis par le sujet, comme par l’inspiration elle-même.
Les uns (et ce sont les plus forts) lui ont pris de sa magnifique opulence d’inspiration ou de sujets : lyriques, héroïques, bucoliques, élégiaques ; les autres, la variété de ses rythmes d’une invention si savante, si retorse et si subtile, véritables arabesques également pour l’œil et pour l’oreille, inconnus avant lui et auxquels, après lui, on n’a presque rien ajouté.
Les poètes poussent partout, quand ils sont vigoureux, mais aucun poète sous le tournant du soleil ne l’a mieux prouvé que Milton, et on peut l’étudier comme un véritable phénomène de végétation poétique, ce chêne de rocher que rien, rien n’a pu empêcher de devenir, à l’âge où les hommes les plus forts se cassent, le rouvre du Paradis perdu.
La femme de chambre véritable n’y était pas ; elle servait dans l’obscurité.
C’est un véritable éloge sans en avoir la forme.
Pas de tragédie sans lutte ; pas d’intérêt dans la lutte si ceux qui la livrent ne se croient pas libres ; et pas de noblesse ou de grandeur, — ni pour nous, spectateurs, de véritable émotion, — s’il n’y va de quelque chose d’autre et de plus que la vie13. […] Les passions, en effet, ne suppriment pas la volonté, quoi qu’on en dise ; elles la détournent seulement de son véritable objet ; et si, comme je le disais, l’histoire est le théâtre des passions, elle est en même temps ce que j’appellerai « le lieu des volontés ». […] Quel véritable intérêt puis-je prendre à la mort d’un tyran du Péloponnèse ? […] Non, sans doute, mais en resserrant le drame, en l’obligeant à concentrer et à presser son allure, en limitant l’intervention des causes extérieures, et en rendant l’action plus « psychologique », elles réduisent le drame à la vraisemblance et, par conséquent, elles l’adressent à son véritable objet. […] Ainsi, la fin qu’ils poursuivent leur donne à eux-mêmes le change sur la nature des moyens qu’ils emploient, et ils ne les nomment point par leur nom, ces moyens, parce qu’ils ne les connaissent qu’à peine sous leur véritable aspect.
Un véritable poème n’a que faire d’être une autobiographie, et, au contraire de ce que dit le proverbe, la poésie, cette charité suprême que les esprits font à la foule, la poésie bien ordonnée commence par les autres. […] Sur leurs crânes vides croissaient de véritables forêts vierges, inexplorées du peigne ; dans leurs vastes poches jaunissaient des manuscrits mort-nés. […] De telle sorte que, souvent, ils passeront, c’est leur loi, entre la miséricorde des véritables grands hommes dont ils sont trop éloignés, et l’indifférence de la foule dont ils ne sont pas assez rapprochés. […] Ont eût pu les faire sourire à l’Avenir, répandre des larmes sur nos mécomptes, ouvrir la bouche, plisser le front, gonfler les narines dans la colère, prendre l’air digne, enfin tout ce qui concerne la tribune et donne tant de valeur à la pensée chez un véritable orateur. […] Je veux surtout m’attacher, — ce qui abrégera ma besogne et vous épargnera une trop longue patience — à ceux des artistes nouveaux qui concoururent au mouvement parnassien, non pas d’une façon occasionnelle et intermittente, mais d’une manière résolue, ininterrompue ; aux véritables Parnassiens, en un mot.
Le gaz flambait et alors apparaissait une coquette salle, véritable bonbonnière décorée avec grand art et un goût raffiné. […] Eugène Yung, écrivain distingué, possédait deux grandes qualités, véritables dons de nature : il savait manier la publicité et donner une direction aux foules ; il possédait en outre les qualités d’un administrateur. […] Vous pouvez maintenant passer toute sa vie en revue, vous n’y trouverez pas place pour trois mois de satisfaction véritable et complète. […] En 1662, au début même de sa véritable carrière dramatique, il arriva à Molière un événement qui devait jouer un grand rôle et exercer une grande influence, non seulement dans sa vie privée et particulière, mais encore dans sa vie de poète ; il prit femme, et dans les conditions les plus inattendues de sa part. […] Ce n’est pas pourtant que Dom Juan soit un hypocrite véritable ; c’est une fausse figure d’hypocrite, c’est-à-dire une inattendue et invraisemblable métamorphose du personnage, qui permet à Molière de frapper sous son nom.
Mais il a eu d’autres mérites encore, plus proprement littéraires, si l’on peut ainsi dire, et qu’il semble, eux aussi, quand on parle de lui, que l’on n’apprécie point à leur véritable valeur. […] Lui reprocher sa froideur et son impassibilité, j’oserai donc dire que c’est lui reprocher ce qui fait la véritable et unique originalité de son style. […] Et quand enfin on voudrait lui disputer cette gloire, il lui resterait encore celle d’avoir été, bien plutôt que Linné, le véritable créateur en Europe des études d’histoire naturelle. […] C’est ce qu’il serait intéressant et instructif de montrer : comment la politique, en l’obligeant de composer avec les autres hommes, empêche conséquemment le véritable historien de s’enfermer en lui-même. […] Là est le véritable intérêt, philologique et littéraire, linguistique et poétique, d’un Dictionnaire des métaphores d’Hugo.
Car telle est la loi des véritables époques littéraires, une variété infinie, une rivalité continuelle, et malgré tout, une incontestable ressemblance, Facies non omnibus una, Nec diversa tamen, qualem decet esse sororum. […] Aussi ont-ils acquis une gloire véritable. […] Ce qu’on appelait alors la jeune France (ce mot, Dieu merci, n’était pas encore tombé dans le monopole des coteries littéraires), toute cette jeunesse vraiment studieuse, vraiment sérieuse, qui se pressait autour de la chaire de Villemain, qui assiégeait le laboratoire de Thénard et l’amphithéâtre de Cuvier ; qui se passionnait pour Talma, pour Mme Pasta, jusqu’aux larmes ; cette jeunesse si enthousiaste et si patiente, à qui le dernier siècle avait légué le scepticisme religieux et la philanthropie cosmopolite ; qui, chemin faisant et grâce aux écrits des immortels publicistes de cette époque, Guizot, de Broglie, Royer-Collard, se recomposait une morale ; qui avait ses sages pour la délibération, ses guides pour la marche, ses héros pour le combat ; que l’expérience gagnait chaque jour, tandis que l’esprit de réaction précipitait de plus en plus les conseils de Charles X ; cette jeunesse, dont l’infortuné Georges Farcy est le type au 29 juillet, Victor Jacquemont fut pendant trois ans son véritable représentant, son plénipotentiaire habile et fidèle aux Grandes-Indes. […] Notre intention, comme on le pense bien, n’est pas de suivre Victor Jacquemont dans son voyage de sept cents lieues à travers l’Indoustan, non plus que dans ce pénible et aventureux pèlerinage de l’Himalaya, véritable entreprise que conçoit le génie scientifique, que dirige le bon sens, que soutient la patience, que le courage exécute et mène à terme. […] À mesure que les deux gouvernements se connaissent mieux, ils s’apprécient davantage, et c’est pour moi, je l’avoue, un véritable sujet d’orgueil et de satisfaction de songer que les préjugés qui divisaient les deux pays sont presque entièrement effacés4. » Ainsi, le bon sens de Victor Jacquemont devançait les événements, et du premier coup frappait juste sur leurs résultats les plus cachés.
Ils reconnaissaient les personnages, citaient les noms véritables, en regard des noms fictifs, et, comme il arrive en pareil cas, chacun en citait de différents. […] Et, au fond, c’est là qu’est, dans l’esprit de ceux qui le jugèrent, le véritable crime d’Oscar Wilde. […] … Je vois à votre physionomie que vous ne vous rendez pas un compte exact de ce que doit être, de nos jours, un véritable écrivain ! […] vous êtes un véritable historien, cher monsieur ! […] Il ne trouvait l’émotion véritable et la véritable grandeur poétique que parmi les visages humains, autour de lui, et parmi les choses familières qu’il savait douer d’une existence réelle, intime, profonde, adorable.
Le centaure Chiron a repris le k, qui lui donne un aspect plus farouche, et les noms de lieux ne se produisent dans les vers du poëte qu’avec leur véritable orthographe et leurs épithètes traditionnelles. […] Sans doute, Homère, Virgile la donnent pour fond à leurs figures ; mais ils en parlent plutôt avec un respect craintif qu’avec un véritable enthousiasme lyrique. […] Mais bientôt il reprend le ton léger, tendre, spirituel ou comique qui convient à son instrument, car après tout Nadaud, quoique poëte, est un véritable chansonnier ! […] C’était sans doute une pochade d’une furie enragée, brouillant le ciel et la terre d’un coup de brosse, une véritable extravagance, mais faite par un fou de génie. […] Les véritables conditions du genre étaient là ; mais, dès le lendemain d’Agamemnon Lemercier lui-même, nature impatiente et toujours prompte à changer de voie, se rejetait avec Ophis dans la tragédie qu’on voulait bien appeler d’imagination, disons mieux : la fausse tragédie.
C’est une création d’une véritable largeur. […] Nos actes, quand nous les rapprochons des mobiles véritables qui les ont inspirés, en reçoivent tout d’un coup une signification fort inattendue. […] Il en ferait montre bien plutôt, comme du véritable titre qui l’autorise dans son métier de critique. […] Ollivier est un véritable orateur. […] Quelques prêtres ont imaginé de diriger de véritables missions sur Paris et sa banlieue.
Autre « drageoir à épices », plus véritable et moins innocent, il semble sortir de la poche d’un de ces abbés damnés capables de boire le vin de la messe dans le soulier de leur maîtresse ; livre vénéneux et souriant, fallacieux bréviaire où chaque vice a sa rubrique et son antiphone et qui tire ses « leçons » du martyrologe de Lesbos ! […] moi, j’ai sa chevelure… mais voici que la voisine a le son de sa voix ; et puis celle-là ce soir te représente un brin de ton rêve… Va, nous savons bien que tu nous méprises au fond véritable de ton cœur de fou. […] Barrès, sinon peut-être tout à fait à ses débuts, ait jamais écrit un livre, ou même une page, d’art tout à fait pur, d’un désintéressement absolu, et c’est une véritable originalité et un mérite très rare pour des écrits de circonstance (au sens élevé que Goethe donna à ce mot) qu’ils aient avec leur valeur d’idée et de propagande égoïste, une valeur littéraire égale à celle des œuvres de beauté ingénue. […] Cette manifestation doit-elle troubler la véritable idée que nous avons de M. […] Tous ces détails, que les gens graves de l’an 1855 taxaient d’enfantillages, ne les empêchèrent pas de dégager les premiers le véritable rôle de la reine et de montrer que tous les fils venaient se nouer autour de ses doigts fins et redoutables.
Du côté de l’Asie était Mars impétueux et brutal, c’est-à-dire la guerre faite avec fureur ; du côté de la Grèce était Pallas, c’est-à-dire l’art militaire et la valeur conduite par esprit… La Grèce, depuis ce temps, … ne pouvait souffrir que l’Asie pensât à la subjuguer, et en subissant ce joug, elle aurait cru assujettir la vertu à la volupté, l’esprit au corps, et le véritable courage à une force insensée qui consistait seulement dans la multitude. » On n’a jamais mieux défini ce que l’esprit classique avait vu dans les chefs-d’œuvre de l’antiquité : des leçons de morale sociale enveloppées sous les plus poétiques fictions. […] Leurs flatteries ont encouragé dans les gens de lettres l’émulation du paradoxe, en même temps qu’elles détruisaient la véritable originalité, « Elles ont dit à l’énergie : « Vous mettez trop d’intérêt aux personnes et aux choses » ; — à la profondeur : « Vous nous prenez trop de temps » ; — à la sensibilité : « Vous êtes trop exclusive » ; — à l’esprit enfin : « Vous êtes une distinction trop individuelle ». […] Quel sera donc l’objet de la véritable éducation ? […] George Sand, Le Mariage de Victorine], — et dans la sincérité de l’auteur, — presque tout ce qui manque aux drames de Diderot ; — et qu’ainsi l’honneur de Sedaine est d’avoir donné le véritable et premier modèle du drame tel que le traiteront plus tard les Scribe, les Augier, les Dumas, De quelques autres œuvres de Sedaine ; — et que le caractère en est d’être « aimables » ; — mais que la force et le comique y manquent ; — bien plus encore que le style ; — et quoi qu’en aient dit ses contemporains. — Qu’il doit beaucoup aussi sans doute à ses musiciens ; — notamment à Grétry ; — dont la musique lui a valu le plus grand de ses succès, Richard Cœur-de-Lion, 1784 ; — et son fauteuil d’académicien. […] 7º Ses Mélanges, qui comprennent un peu de tout, eux aussi, comme ses Poésies : de véritables ouvrages, comme ses Lettres anglaises, 1734 ; son Traité de Métaphysique, 1734 ; son Traité de la tolérance, 1763 ; — et de simples opuscules, de la dimension et du caractère de nos articles de journaux, comme ses plaisanteries sur Lefranc de Pompignan, Les Car, Les Quand, Les Si.
La vierge Marie tient la couverture découvrant l’enfant et regarde les pâtres, avec un véritable sourire du ciel. […] Toutes les figures sont belles, véritables. […] Un enthousiasme véritable, naïf et ne craignant pas le ridicule. […] Mais elle a l’amour de tous les arts véritables poussé à un point extrême, presque fou si l’on veut ! […] Ce n’est qu’en 1883 qu’elle mit son nom véritable sur ses tableaux, alors qu’elle se sentait plus certaine du succès.
. — En quoi elle diffère de la véritable. […] Une intrigante raisonnable, d’un tempérament froid, pleine de bon sens, ancienne sous-maîtresse, ayant des habitudes de parcimonie, véritable homme d’affaires, toujours décente, toujours active, dénuée du caractère féminin, de la mollesse voluptueuse et de l’entrain diabolique qui peuvent donner de l’éclat à son caractère et de la grâce à son métier. […] Entre tous ces romans altérés paraîtra un roman véritable, élevé, touchant, simple, original, l’histoire de Henry Esmond. […] Notre véritable essence consiste dans les causes de nos qualités bonnes ou mauvaises, et ces causes se trouvent dans le tempérament, dans l’espèce et le degré d’imagination, dans la quantité et la vélocité de l’attention, dans la grandeur et la direction des passions primitives.
Ce qui paraissait bagatelle et ce qu’on goûtait néanmoins tout autant qu’un sermon de Bourdaloue sans oser se l’avouer à soi-même, parce qu’on ne discernait pas bien la raison sérieuse de ce goût, reprendra son véritable prix. […] Nisard a donné de cette époque de notre littérature les premières définitions raisonnées que nous en possédions et qu’il en a écrit la véritable histoire. […] Ce n’est pas seulement de leur mérite que les auteurs sont mauvais juges ; ils le sont encore de la portée morale et du sens véritable de leurs œuvres. […] Nouveauté hardie pour la masse du public, pour lui, véritable coup de foudre ! […] On peut s’en assurer en lisant l’un de ses meilleurs écrits, le Voyage à Beaune, véritable iliade gauloise dont il est à la fois l’Achille et l’Homère dégingandé.
Rigault, et nous ne nous plaindrons pas qu’il le fasse remonter jusqu’à ses précédents naturels et qu’il le rattache à ses véritables origines.
Et en général je dirai que des poètes véritables, et du moment qu’ils ont disparu, il n’y a plus que les qualités qui doivent compter.
Aucun de leurs efforts n’était perdu ; ils étaient dans la véritable route.
On aperçoit déjà les premières nuances du grand changement que la liberté politique doit produire dans la littérature, en comparant les écrivains du siècle de Louis XIV et ceux du dix-huitième siècle : mais quelle force le talent n’acquerrait-il pas dans un gouvernement où l’esprit serait une véritable puissance ?
Puis vous proposez la solution qui vous paraît véritable.
Je voudrais y voir aussi une petite amende honorable au public qui n’a pas fait aux beaux poèmes de la Mer, très mêlés, je sais bien, mais où l’on trouve des choses exquises, de véritables petits chefs-d’œuvre, un accueil aussi empressé qu’ils le méritaient.
Comment l’opinion publique serait-elle favorable à la science, quand la plupart ne la connaissent que par de vieux souvenirs de collège, qu’on se hâte de laisser tomber et qui ne pourraient d’ailleurs la faire concevoir sous son véritable jour ?
Mais, peu de gens doutent à présent des véritables motifs de sa conversion.
Hennequin a voulu fonder la critique scientifique et donner le plan d’une étude complète d’esthopsychologie : il proposait ce nom pour désigner un ensemble de recherches qui formeraient une science véritable, ayant « un objet, une méthode des résultats, des problèmes » (p. 218).
a des prix de pitié pour elles, qui font concurrence à ses prix de vertu… Mais lorsque des femmes du monde, et du plus grand, investies de tous les avantages de la vie, de la naissance, de la richesse et quelquefois de la beauté, qui ont des salons pour y être charmantes, des familles pour y être vertueuses, se détournent assez d’elles-mêmes et de leur véritable destinée pour vouloir être littéraires comme des hommes et prétendent ajouter la gloriole de la ponte des livres à l’honneur d’avoir des enfants, la Critique n’est-elle pas en droit de les traiter comme les hommes qu’elles veulent être, sans crainte de passer pour brutale, ainsi que le fut un jour l’empereur Napoléon avec Mme de Staël ?
Dumas, susceptible, à lui tout seul, comme une Assemblée nationale, a fait de cet Appel aux femmes un véritable appel au Public ; et ce n’est qu’après l’avoir lu, que le Public, qui n’est pas toujours une bête, s’est refroidi et n’est plus venu à l’Appel… II C’est que ce livre n’est qu’une déclamation vide, sans talent et sans sincérité.
C’est surtout Paulin Paris, qui s’est fait l’annotateur et le glossateur de l’auteur des Historiettes, et enfin c’est Techener, qui, dans un volume charmant, du reste, de disposition, de correction et de caractères, a élevé à l’œuvre de des Réaux un véritable arc de triomphe typographique.
Ainsi la vierge qui se consacre au service des pauvres et se fiance à Dieu n’est pas de son ressort paternel, et ne lui semble pas, comme la femme mariée à un être de son espèce, « la véritable prêtresse de l’amour (encore textuel) ».
… N’est-il pas digne d’un véritable historien de se demander si jusqu’ici la viabilité de ce grand corps des États-Unis qui se désunira un jour et dont on a déjà entendu craquer les jointures, n’a pas été une viabilité trompeuse ?
Tout artiste qu’il soit, tout expert des choses de la vie qui font main-basse sur nos affectations et élèvent un homme à la simplicité, tout grandement ou profondément passionné qu’il puisse être, l’auteur de Guy Livingstone porte au milieu de son talent et de son dandysme, que je ne veux point séparer, la tache d’un pédantisme qui, dans le pays du cant sous toutes les formes, est un véritable cant intellectuel.
Selon moi, la vie du Curé d’Ars est une véritable originalité dans l’ordre hagiographique, et j’en connais peu qui fassent plus penser.
L’enthousiasme ne sait pas trembler, un écrivain qui a voué à Bossuet un culte véritable et qui, pour mieux vivre tête à tête avec lui, s’est retiré intellectuellement de son siècle et n’a plus habité que celui de cet imposant génie, Floquet, a entrepris de nous donner un livre nouveau sur Bossuet, et, quoique sa modestie le cache avec un goût parfait sous ce nom respectueux d’Études, ce livre, d’une érudition vaste et détaillée, n’en est pas moins une biographie.
Ce n’est point un livre de circonstance, improvisé sous l’empire des derniers faits magnétiques (les tables tournantes) qui ont éclaté parmi nous comme une véritable épidémie.
Tel est le véritable caractère de cette physionomie de Maurice de Guérin, de ce talent englouti dans son espérance et que l’on veut ressusciter.
… Dans la lutte en question, ce nouveau poète, qui a choisi le Sonnet pour expression unique de sa pensée et qui en dehors du Sonnet n’existerait peut-être plus, a-t-il déployé une véritable force de poète ?
Amédée Pommier fit le tour de force, pendant un an, d’un feuilleton hebdomadaire qui était un véritable poème, et jamais personne ne s’aperçut, dans le jet superbe du disque qui eût pesé à la main d’un autre, de la fatigue du discobole !
Tout artiste qu’il soit, tout expert des choses de la vie qui font main-basse sur nos affectations et élèvent un homme à la simplicité, tout grandement ou profondément passionné qu’il puisse être, l’auteur de Guy Livingstone porte au milieu de son talent et de son dandysme, que je ne veux point séparer, la tache d’un pédantisme qui, dans le pays du cant, sous toutes les formes, est un véritable cant intellectuel.
C’est une véritable exhibition américaine de toutes les lâchetés, de toutes les sordidités, de toutes les ignobilités dans lesquelles un homme, par amour de l’argent et des jouissances qu’il procure, peut tomber.
Aurions-nous réussi, en comparant analytiquement les circonstances de leur apparition, à découvrir les phénomènes avec lesquels leur rapport est constant, et d’autre part à prouver, en dérivant ce rapport de vérités plus générales, qu’il est autre chose qu’une coïncidence, alors la loi de la production de l’égalitarisme nous serait connue ; il serait pour nous, dès lors, l’objet d’une véritable « science ».
Ce commerce continuel de mensonges… cette hypocrisie universelle par laquelle on travaille ou à cacher de véritables défauts, ou à montrer de fausses vertus, ces airs mystérieux qu’on se donne pour couvrir son ambition, ou pour relever son crédit, tout cet esprit de dissimulation et d’imposture ne convint pas à sa vertu.
Disons-le même : à cet emploi de sa force, à cette extension graduelle du christianisme et de la civilisation vers nos confins orientaux d’Asie et d’Afrique, est attaché le véritable équilibre du monde, la prédominance glorieuse et durable du génie de l’Europe devant cet immense continent américain qu’elle a découvert et peuplé.
On peut ainsi tirer la résultante des forces qui l’ont poussé en des sens divers, et l’on a quelque chance de découvrir son orientation véritable. […] Renan recommande aux auteurs soucieux de passer pour des gens de bonne compagnie : il n’en constituait pas moins un véritable réquisitoire contre celui dans lequel le nouveau venu voyait certainement alors le grand corrupteur de notre époque. […] Ses articles sur les romanciers et les poètes qui ont exercé le plus d’influence sur la jeune génération littéraire, sont de véritables réquisitoires. […] Enfin, la richesse présente un inconvénient plus grave encore : lorsque nous la possédons, nous en voulons jouir ; nous sommes donc amenés à rechercher des plaisirs contradictoires à notre véritable nature, et qui nous poussent au mal et au vice. […] Lavisse, le véritable chef.
Rendez au mot son véritable sens. […] Pourtant ce n’est pas à ce point de vue qu’il faut se placer pour en apercevoir le véritable intérêt. […] Car il est temps de dénoncer le sophisme et de rendre aux, mots leur véritable sens. […] » Mais c’est qu’il ne s’agit pas ici d’un mariage véritable. […] Léon Daudet est un art de caricature qui atteint à une véritable puissance.
Et de là vient sa véritable grandeur. […] Poe a été, cependant, un véritable phénomène psychologique ; et une claire et impartiale analyse de son caractère amènerait, je crois, plus de bons que de mauvais effets. […] Ainsi il vit, dédaignant l’amour ou bien le compliquant à l’excès, jaloux de tout éprouver et toujours ignorant les joies véritables. […] Mais point davantage qu’aux romans de M. d’Annunzio, ces imitations n’ôtent rien à la Paix du Monde de ce qui constitue sa véritable originalité. […] Voilà un véritable optimiste ; et c’est encore ; de tous les écrivains que nous présente M.
Mais longtemps encore il se considéra comme dans son milieu véritable dans le cadre de la nature extérieure. […] L’imitation de Hogarth est un véritable acharnement. […] On lui lance avec conviction de grosses injures : on la traite de folle véritable, de folle à lier, à mettre au cabanon. […] Savant comme Virgile et même comme Callimaque d’Alexandrie, il fit de véritables restaurations, sinon historiques, comme il y prétendait, du moins archéologiques. […] Un moyen plus sûr, c’est de peindre « la vie vivante », de mettre « de la véritable humanité debout sur ses jambes168 ».
De là vient que chez nous la plupart des véritables inventeurs en toutes choses sont généralement demeurés inconnus. […] Ceci posé, je cite quelques paragraphes qui pourront donner idée de ce livre étrange, rempli de vérités et de contresens, mais qui reste l’œuvre d’un véritable écrivain. […] Les lecteurs verront que le roman fait place à la réalité, et qu’il ne suffit pas de l’imagination seule pour écrire les pages suivantes, qui sont un véritable chef-d’œuvre d’expression et de vérité. […] Feuillet, cède bien vite à l’intérêt qu’inspire Cécile, la véritable héroïne du roman. […] Elle garda pour elle le contenu véritable de la dépêche ; mais elle affecta de s’en montrer très attristée et dit que son mari la rappelait immédiatement à Paris, auprès de leur fils malade.
S’il a rabattu quelque chose de la luxuriance de l’esprit du xvie siècle, n’a-t-il pas aussi par là même dirigé l’esprit français dans ses voies véritables ? […] En sorte qu’il sera toujours véritable que ce sera de ce monde que l’Église demeurera toujours composée… » Il est bien difficile de ne pas croire qu’il songe, en écrivant ces mots, à son Histoire universelle. […] Ou bien encore, l’ayant pris une fois en flagrant délit de mensonge, si nous admettons, sans avoir plus d’égard à ses dénégations, qu’il soit le véritable auteur de l’Avis aux réfugiés, quelle raison a-t-il eue de l’écrire ? […] Ceux qui connaissent la véritable religion ne sont-ils pas en plus petit nombre que ceux qui errent sur le culte du vrai Dieu ? […] Jugez après cela si l’on peut bien raisonner, quand on conclut que puisqu’une chose sort du fond de la nature, qu’elle est un instinct de la nature, elle est véritable ?
Des pièces telles que la Femme de Claude et l’Étrangère sont de véritables monstres dramatiques. […] Une seule fois il avait touché à la véritable comédie moderne : c’était dans Gabrielle. […] Véritable mystification. […] Cette duplicité, cette hypocrisie foncière, est exclusive de toute véritable moralité. […] Daudet pousse le scrupule jusqu’à conserver à ses modèles leur nom véritable.
La première, négligée par la plupart des psychologues, est la forme véritable, primitive, fondamentale, de l’attention. […] Cette objection écartée, nous avons maintenant à déterminer le véritable rôle des mouvements dans l’attention. […] L’état de préoccupation nous conduit à un degré plus haut : le souci d’une personne malade, d’un examen à préparer, d’un grand voyage à entreprendre, et mille autres faits de ce genre, sans constituer pour la conscience un état d’obsession véritable, agissent par répétition. […] Ils constituent le fond véritable de la vie affective. […] Donc les psychologues — et ils sont nombreux — qui définissent la sensibilité « la faculté d’éprouver du plaisir et de la douleur », et qui par conséquent regardent ces deux phénomènes comme les caractères essentiels, ne descendent pas jusqu’à l’origine véritable de la vie affective.
Imposteur grossier dans ses fictions, non moins grossier, mais plus dangereux dans sa morale, incapable de peindre le vice et la vertu de leurs véritables couleurs, il n’est propre qu’à encourager les scélérats, et qu’à égarer les gens de bien. à l’égard de la poësie, on peut compter les défauts d’Homere, par les qualités mêmes que la poësie exige. […] C’est encore sur la nature de l’homme, plutôt que sur l’ouvrage d’Homere, qu’il faut établir quel doit être dans un poëme le tempéramment du vraisemblable et du merveilleux, et prescrire les véritables bornes de l’un et de l’autre. […] Des héros Les dieux ne sont dans l’iliade que des personnages épisodiques : les véritables acteurs sont d’une part, les rois et les princes de la Grece, accompagnés chacun de leurs troupes particulieres, et de l’autre, les troyens avec leurs alliés, tant princes que capitaines et que soldats. […] Mais je veux que ces éloges, que ces préférences partent quelquefois d’une véritable modestie ; faudroit-il pour cela, prendre les auteurs modestes au mot, et tirer avantage contre eux de l’injustice qu’ils se feroient ? […] Nous n’employons pas ce mêlange, quoique nous en ayons les matériaux ; parceque nous croyons que le style en perdroit cette harmonie égale et soûtenue, en quoi consiste sa véritable beauté.
Enfin, me dis-je en passant sous l’antique porte, voici une véritable abbaye. […] La terrasse sur laquelle nous nous trouvions était justement à mi-côte, c’est-à-dire dans la véritable perspective du tableau, en outre sous son vrai jour, car le soleil se levant à peine donnait un relief extraordinaire à tous les objets. […] Je suis à la fin de ce siége de sept mois terminé par un véritable assaut ; j’en ai hâte, car, après tout, je ne veux pas franchir d’un pas en politique le seuil de juillet 1830.
Telle est celle du duc de Gesvres, premier gentilhomme de la chambre, gouverneur de Paris et de l’Ile-de-France, ayant en outre les gouvernements particuliers de Laon, de Soissons, de Noyon, de Crépy en Valois, la capitainerie de Mousseaux et vingt mille livres de pension, véritable homme de cour, sorte d’exemplaire en haut relief des gens de sa classe, et qui, par ses charges, sa faveur, son luxe, ses dettes, sa considération, ses goûts, ses occupations et son tour d’esprit, nous représente en abrégé tout le beau monde196. […] Mais le caractère mondain a recouvert l’ancien fond militaire ; à la fin du dix-huitième siècle, leur grand talent est le savoir-vivre, et leur véritable emploi consiste à recevoir ou à être reçus. […] Ce sont là les chiffres véritables, extraits des rapports secrets et manuscrits ; ils montrent l’insuffisance des chiffres officiels.
Ce n’est au fond que le sophisme de la véritable grandeur d’esprit. […] Cependant M. de Talleyrand devina, dès l’aurore de la révolution, que la paix était la première des véritables idées révolutionnaires, et fut fidèle à cette pensée jusqu’à son dernier jour. […] Grâce à son zèle véritable, et on pourrait dire instinctif, pour la paix du monde, il sortit vainqueur, triomphant, honoré, de sa longue lutte de vieillard contre l’esprit de désordre, de violence, de discorde européenne ; et, après la signature du dernier protocole des conférences de Londres, il put dire : « J’ai vaincu le monde, et je l’ai vaincu par la raison.
Cette idée je ne la trouvai nulle part exprimée comme je l’aurais voulu ; je remarquai parmi ses juges plus d’admiration, ou plus de haine, ou plus de pitié que de véritable justice. […] Avant la fin de cette année même, Vanessa, qui avait perdu sa sœur et qui était livrée, sans consolation, au sentiment de son abandon, se décida à chercher le véritable secret de la conduite de Swift. […] L’opinion universelle est que c’est un homme sage, un ministre habile, cherchant le véritable intérêt du roi dans toutes ses actions, au-dessus de toute corruption par son intégrité, et de toute tentation par sa fortune. » Exclu de la Chambre des communes le 17 juin 1711, pour concussion notoire dans l’administration de la guerre, rentré en 1713 dans la vie publique, devenu le chef du gouvernement de George Ier, diffamant ceux qu’il ne pouvait pas acheter en les faisant passer pour vendus, Walpole supporta impatiemment le cruel éloge de Swift. 300 livres furent inutilement offertes par une proclamation au dénonciateur de l’auteur de la quatrième lettre du drapier, parfaitement connu de tout le monde.
En méditant sur ce sujet, il m’est souvent venu dans l’esprit plusieurs idées que je reconnois moi-même pour être plûtôt de simples lueurs que de véritables lumieres. […] S’il est véritable que le hazard ait fait trouver aux chinois plûtôt qu’à nous la poudre à canon et l’imprimerie, nous avons si bien perfectionné ces deux arts dès qu’ils nous ont été connus, que nous autres europeans, nous nous trouvons en état d’en donner des leçons aux chinois mêmes. […] Tous ces faits sont véritables, mais il étoit encore resté dans la Grece et dans l’Asie un si grand nombre de beaux morceaux de sculpture, que les artisans n’y manquoient pas de modeles.
Il n’y avait guères qu’un ordre à suivre dans la traduction des œuvres de Shakespeare, c’était l’ordre chronologique, le seul qui mette bien l’œuvre d’un homme dans sa véritable lumière et nous donne les développements successifs de son génie. […] Pour moi, je ne croirai jamais que la jeunesse peigne ainsi la jeunesse, que le bonheur peigne ainsi la félicité, et si je n’avais pas dans mon âme la certitude que, comme tout véritable grand homme, Shakespeare a dû cruellement souffrir de la vie, je n’en douterais plus après avoir lu Roméo. […] Idée commune, d’ailleurs, à tous les esprits sans véritable profondeur, qui croient que la sensibilité dans les arts ou dans l’expression littéraire des sentiments est la même que la sensibilité dans la vie, et qui fait, par exemple, s’éprendre de tant de poètes secs, tant de pauvres filles par trop tendres !
Ce sont les coups d’essai de petits Molières restés en chemin et inconnus, mais dont quelques-uns se sont approchés assez près du Molière véritable et immortel. […] Il fit part à quelques-uns de ses amis les plus intimes de cette véritable conversion : « Mes amis, leur dit-il (ce furent à peu près les termes qu’il employa), je vous préviens que je ne veux pas d’objections ; je vous prierai autant que possible de conformer votre conversation à ma nouvelle croyance.
Figurez-vous qu’en ce moment j’ai sous les yeux un véritable jardin de deux lieues de large et de quatre de long, arrosé par une grande rivière et entouré de coteaux boisés, où, grâce aux abris du nord, le printemps se montre trois semaines plus tôt qu’à Paris, et où maintenant tout est verdure et fleurs. […] la difficulté eût été tout autre, s’il s’était agi non plus d’une soumission, d’une rétractation pour la forme, mais d’une conversion véritable.
« J’en veux presque au spirituel et savant auteur de la notice de n’avoir pas défendu plus chaudement celte bonne Louise, à qui beaucoup de péchés ont dû être remis… Je trouve plus de véritable amour dans ses sonnets que dans la plupart des vers de cette époque, dont la poésie est plus souvent maniérée que naïve. » Lettre de Béranger à l’éditeur, M. […] … » Il règne dans tout ce passage une éloquence vive et comme une expression d’après nature ; le mouvement de comparaison soudaine avec Orphée : « Combien en vois-je… » est d’une véritable beauté. — Mercure a donc mis dans tout son jour la vieille ligue qui existe entre Folie et Amour, bien que celui-ci n’en ait rien su jusqu’ici.