Après plus d’une heure d’attente et de propos saccadés, frivoles, par où s’exhalait une irritation étouffée, après avoir essuyé quelques traits de Mme de Noyon, et avoir fait une espèce de paix suffisante pour le moment, M. de Murçay, allant droit à Mme de Pontivy, toujours entourée, lui dit assez haut pour que sa voisine du coin de la cheminée l’entendît, qu’il désirait l’entretenir quelques instants de ce qu’elle savait, et qu’il lui en demandait la faveur avant qu’elle se retirât. « Certainement, » répondit Mme de Pontivy ; et la voisine, qui voulut bien comprendre à demi, se leva après quelques minutes.
Les droits réunis, dirigés par M. de Barante ; la diplomatie inférieure, influencée par M. de Saint-Aulaire, pourraient le dire ; ma plume, dans l’ombre d’un bureau, avec mille écus de traitement m’auraient suffi.
Il se peut qu’on ait droit de le faire : en tout cas, on ne pourra contester qu’il y ait un art réaliste ; et c’est cet art réaliste qui a produit au xviie siècle les vers de Boileau, comme ailleurs il a produit des tableaux et des romans.
Et ces êtres vulgaires, formes dégradées de l’humanité, nous blessent dans notre amour-propre ; ils nous affligent, et nous les méprisons : pourtant ils sont si réels, si vivants, ils souffrent avec une si énergique intensité, qu’ils prennent droit de représenter la pauvre humanité, et qu’un peu de notre pitié, une pitié loyalement, rudement gagnée par eux sans complaisance ni tricherie de l’auteur, adoucit nos dégoûts, notre tristesse et notre révolte.
Puis c’est le droit et l’histoire où il s’applique avec beaucoup d’ardeur, considérant expressément les grands personnages historiques comme des maîtres et des sortes de prédécesseurs dans un rôle qu’il jouera à son tour. « C’est un esprit auquel il faut de l’emploi », disait fort justement son précepteur le P.
Une fois qu’il traversait la rue avec plusieurs autres enfants, sa mère, et une personne qui était avec elle à la fenêtre, remarquèrent qu’il marchait avec beaucoup de majesté, et lui dirent que cette manière de se tenir droit le distinguait des autres enfants de son âge.
Quand on fut en vue du camp, malgré la défense expresse que la reine avait faite que personne ne la précédât, Mme de La Vallière n’y put tenir, et elle fit courir son carrosse à toute bride à travers champs, tout droit au lieu où elle croyait trouver le roi : « la reine le vit ; elle fut tentée de l’envoyer, arrêter et se mit dans une effroyable colère ».
Membre de l’Académie française depuis 1763 et secrétaire perpétuel depuis 1783, historiographe de France, historiographe des Bâtiments, ayant droit à des logements au Louvre et à Versailles, ayant des pensions sur le Mercure et encore ailleurs, il jouissait, dans les années qui précédèrent la Révolution, de l’existence d’homme de lettres la plus complète qu’on pût souhaiter.
Jusqu’alors les auteurs étaient à la merci des acteurs qui, après un certain nombre de représentations et quand la recette était descendue au-dessous d’un chiffre déterminé (ce qu’il était toujours facile d’obtenir), se croyaient en droit de confisquer les pièces et de s’en appliquer désormais les profits.
Mme de Sévigné, qui, en revenant de Provence de chez Mme de Grignan, visitait Cosnac dans son évêché de Valence où il était avant de devenir archevêque d’Aix, écrivait à sa fille, le 6 octobre 1673 : « M. de Valence (Cosnac) m’a envoyé son carrosse avec Montreuil et Le Clair, pour me laisser plus de liberté : j’ai été droit chez le prélat ; il a bien de l’esprit ; nous avons causé une heure ; ses malheurs et votre mérite ont fait les deux principaux points de la conversation. » Ses malheurs ; — en effet, Cosnac, qui n’avait guère que quarante-trois ans à l’époque où Mme de Sévigné en parlait de la sorte, et qui était évêque depuis l’âge de vingt-quatre ans, avait eu jusque-là une vie très active, très intrigante (comme il le dit lui-même, en ne prenant pas le mot en mauvaise part), et très bigarrée.
dit-il, ce sont nos maîtres qui siègent là : nous ne sommes que leurs ouvriers, ils ont le droit de nous censurer et de nous applaudir. » On reconnaît dans ce dernier mot l’imprudente parole qui, au début, était échappée à Volney, et qui demeurait attachée à son nom ; en la répétant, on la résumait avec plus de force encore qu’il n’en avait mis en la proférant.
» * * * — Littré, à une demande de renseignements historiques, que lui adressait Renan, lui répondait par une lettre, où il le suppliait de le laisser tranquille, dans cette belle et désolée phrase : « J’ai le droit de passer pour mort !
Où donc aurait-il pris le droit d’émettre un avis d’une valeur générale, réduit qu’il était à noter des impressions incertaines, changeantes, dépendant de mille causes variables, du caprice de son humeur et de l’air du temps ?
Rien n’est plus difficile que de conserver au sens et à l’harmonie leurs droits lorsqu’on écrit en françois, tant on trouve d’opposition entre leurs interests en composant dans cette langue.
Cette recherche nous fait sentir que l’auteur s’est occupé de lui, et a voulu nous en occuper ; et dès lors il a d’autant moins de droit à notre suffrage, que nous raccordons toujours le plus tard et le moins qu’il nous est possible.
Ils ont cru pouvoir commencer à écarter le merveilleux de leurs récits, et bientôt ils se sont arrogé le droit de choisir dans leurs matériaux, ou, pour parler plus exactement, de choisir dans les traditions, et même de modifier celles qu’ils consentaient à consacrer de nouveau.
Est-ce nous qui l’aurons remis droit à sa place ?
Or, voilà la question que la Critique est en droit de poser aujourd’hui.
Chacun était roide, droit, et avec son frac étriqué, ses bottes à revers et ses cheveux pleurant sur le front, chaque citoyen avait l’air d’une académie qui aurait passé chez le fripier.
Ruine irréparable : « il était prêtre, et il ne croyait plus. » Pourtant, il ne se reconnaît pas le droit de violer son serment. « Du moment qu’on l’avait châtré, il voulait rester à part, dans sa fierté douloureuse. » D’ailleurs, s’il n’a pu vaincre la raison en lui, il est resté maître de sa chair.
Nous cinglons droit. […] Je me souviens du cours pompeux de la Seine, entre les quais droits, en face des Tuileries, par un matin de printemps… 2 heures de la nuit. […] « Avant la Révolution, écrit-il, la seule noblesse d’épée avait, à Aix, le droit de faire précéder sa chaise à porteur ou son carrosse de deux laquais portant des torches ; de là les éteignoirs. » La noblesse de robe a dû prendre sa revanche depuis. […] J’ai vu mille adolescents, droits, bien pris, lestes, rapides. […] Elle la mord au sein droit, elle la mord au flanc gauche, elle la mord au doigt de sa main qui porte l’anneau des fiançailles.
Elle a eu sa vie, elle n’a pas droit à une autre. […] Il est exact que les poètes n’ont pas, en tant que poètes, le droit d’être médiocres ; ils sont bons ou mauvais. […] Bourget comme journaliste (c’était son devoir) et comme romancier (c’était son droit) s’était mis en plein dans la littérature de guerre. […] Ils la nient du point de vue du droit avec la même âpreté minutieuse qui la leur fait analyser du point de vue du fait. […] Bergson a voulu aborder par son point central cette vision de la vie qui lui était apparue dans son thème élémentaire et simple, il est allé tout droit au problème de la liberté.
J’objectais humblement, du bout des lèvres, le temps qui me presse, la crainte d’abuser du droit que m’accorde le ministre, l’espoir de visiter Venise à mon retour. — “C’est peu, me répondit M. de Humboldt, c’est peu de la voir au retour ; il faut la voir plus tôt pour mieux comprendre Byzance et l’Asie. […] Les voyages à vol d’oiseau ne conviennent pas au tempérament indolent, à l’humeur rêveuse que j’ai gardée des brouillards de ma Lorraine, je suis myope aussi et vois vaguement quand je ne vois qu’une fois. » Il aura donc besoin, pour se croire en droit d’en parler, d’y revenir ; cette fois-ci il ne veut que jouir de l’impression naïve et des charmes d’une première vue.
Or, dans la Satyre Ménippée, l’éloquent et sensé d’Aubray, parlant de la monarchie à fonder et du monarque à prendre et à choisir, disait excellemment : « Nous demandons un roi et chef naturel, non artificiel ; un roi déjà fait et non à faire… Le roi que nous demandons est déjà fait par la nature, né au vrai parterre des fleurs de lys de France, jetton droit et verdoyant du tige de saint Louis. […] Elle est sensée en même temps que fière ; elle maintient les droits de la critique, en même temps que le privilège de la royauté poétique.
Cupide, rapace, intrigante, elle détestait en Mlle Aïssé un témoin modeste et silencieux ; la vue seule de cette créature d’élite, et douée d’un sens moral droit, lui était comme un reproche ; elle cherchait à se venger par des affronts, elle lui faisait fermer sa porte ; chez sa sœur, elle prenait ses précautions pour ne la point rencontrer. […] C’est le cœur qui nous conduit : l’instinct d’un cœur droit est mille fois plus sûr que toutes les réflexions d’un bel esprit : c’est du cœur que partent tous les premiers mouvements : c’est au cœur que nous obéissons sans cesse.
Un lord anglais qui passe en Hollande entre fort bien dans une boutique de fromages pour voir de ses yeux toutes les parties de la fabrication ; il revient, comme Addison, muni de chiffres exacts, de notes complètes ; ces amas de renseignements vérifiés sont le fondement du sens droit des Anglais. […] Il a les vents à son choix, et peut conduire les cours sinueux de ses rivières par tous les détours variés qui charmeront le mieux l’imagination du lecteur928. » Je trouve qu’Addison profite ici des droits qu’il accorde, et s’amuse, en nous expliquant comment on peut nous amuser.
Elles apparaissent alors, en fait, à notre conscience, alors qu’elles sembleraient devoir, en droit, rester couvertes par l’état présent. […] Mais nous n’avons pas le droit de nous arrêter là.
L’accent aigu que l’on écrivoit de droit à gauche, marquoit qu’il falloit élever la voix en prononçant la voyelle sur laquelle il étoit écrit. […] Quand une fois ce concours a produit son effet, & que l’usage de la prononciation est établi, il n’y a aucun particulier qui soit en droit de s’y opposer, ni de faire des remontrances à l’usage. Mais l’orthographe est un pur effet de l’art ; tout art a sa fin & ses principes, & nous sommes tous en droit de représenter qu’on ne suit pas les principes de l’art, qu’on n’en remplit pas la fin, & qu’on ne prend point les moyens propres pour arriver à cette fin. […] Ainsi ce que nos peres firent autrefois quand ils voulurent établir l’art d’écrire, nous sommes en droit de le faire aujourd’hui pour perfectionner ce même art ; & nous pouvons inventer un alphabet qui rectifie tout ce que l’ancien a de défectueux. […] C’est encore ainsi, que sans parler d’aucun objet réel en particulier, on dit par abstraction, l’or est le plus précieux des métaux ; le fer se fond & se forge ; le marbre sert d’ornement aux édifices ; le verre n’est point malléable ; la pierre est utile ; l’animal est mortel, l’homme est ignorant ; le cercle est rond ; le quarré est une figure qui a quatre angles droits & quatre côtés égaux, &c.
La poétesse nous fait ses aveux : on l’avait condamnée aux laideurs masculines ; étant femme elle n’avait pas droit à la beauté. […] » Le jet de l’arbre « droit, adorant » trouble sa chair vierge : elle a peur, et elle sent « monter des lis » sur le sol où elle passe : Oh ! […] Pas un vers de ce poème qui ne rappelle à ceux qui ont aimé et regardé les bois un des gestes familiers des arbres : Soudain, droit, arrogant, comme arcbouté sur des hanches, Un corps raide se soulève dans ses verdures libertines, Et brandit des bras noirs avec emphase hors des manches !
Quels que soient les efforts journaliers de l’agitation métaphysique pour les faire intervenir dans ces frivoles débats, par l’appât de ce qu’on nomme les droits politiques, l’instinct populaire a déjà compris, surtout en France, combien serait illusoire ou puérile la possession d’un tel privilège, qui, même dans son degré actuel de dissémination, n’inspire habituellement aucun intérêt véritable à la plupart de ceux qui en jouissent exclusivement. […] En un mot, le peuple est naturellement disposé à désirer que la vaine et orageuse discussion des droits se trouve enfin remplacée par une féconde et salutaire appréciation des divers devoirs essentiels, soit généraux, soit spéciaux. […] Sans prétendre à de tels avantages, que le temps doit seul procurer, l’école positive ne demande essentiellement aujourd’hui qu’un simple droit d’asile régulier dans les localités municipales, pour y faire directement apprécier son aptitude finale à la satisfaction simultanée de tous nos grands besoins sociaux, en propageant avec sagesse la seule instruction systématique qui puisse désormais préparer une véritable réorganisation, d’abord mentale, puis morale, et enfin politique.
Pour ceux qui seraient tentés de s’étonner de la forme du conseil, moins héroïque que le résultat, nous ferons remarquer que Tyrtée en personne n’usait guère d’une autre méthode que La Tour-d’Auvergne, lorsqu’il disait aux jeunes guerriers : « Tour à tour poursuivants ou poursuivis, ô jeunes gens, vous savez de reste ce qui en est : ceux qui tiennent ferme, s’appuyant les uns les autres, et qui marchent droit à l’ennemi, ceux-là meurent en moins grand nombre et ils sauvent les autres qui sont derrière ; mais ceux qui fuient en tremblant ont toutes les chances contre eux. » A l’un de ses retours de l’armée, Fauriel eut occasion, pour je ne sais quelle affaire, de visiter Robespierre, rue Saint-Honoré, en sa petite maison proche de l’Assomption ; un jour qu’il passait par là, il en fit la remarque à un ami. […] De tels détails touchent d’assez près au Suétone ; mais un biographe a droit d’entrer dans quelques-unes de ces coulisses que s’interdit l’historien : « J’ai de fortes raisons de penser, écrivait Benjamin Constant, que toute cette affaire ne tient point à une disposition du Premier Consul. […] Si utile qu’il y ait été à des auditeurs d’élite, on a peut-être droit de regretter, je l’ai dit, que cette diversion prolongée, qui devint insensiblement une occupation principale, ait mis obstacle à l’entier achèvement de son entreprise historique. […] Sera-t-il fait droit, en fin de compte, à une si vaste ambition civilisatrice ?
» Au lieu de vouloir ce qu’ils ne peuvent empêcher : le mouvement selon le rythme de la vie, au lieu d’admettre que manger un beau fruit, aimer une belle femme, écrire un beau vers sont des fonctions équivalentes et que, par conséquent, cultiver l’arbre de ce fruit, parer cette femme, accueillir les sensations droites d’où naîtra ce vers sont des actes également glorieux, ils préfèrent jouer à l’idole dédaigneuse et stérile que l’humanité importune. […] Tu sais bien que tu n’as pas le droit d’entrer en Éden sans sauf-conduit. […] Oui, elle est manquée… Mes frères les Éons auront le droit de me railler le jour où chacun de nous apportera son œuvre devant l’Indicible et où nous serons classés selon notre mérite. […] Je livre ces précieux renseignements à… qui de droit.
. — Aux colonnes de l’École de Droit, placardée la formation d’un Comité de femmes, portant en tête, le nom de Louise Collet. — Chez un marchand de vin, qui a pour enseigne : Au grand Arago, des femmes à soldats, accrochant le regard avec le rouge sang de bœuf des bandelettes, entremêlées dans leurs cheveux noirs, tandis que plus loin, assis par terre, dans un grand enclos, au milieu de ses bêtes, un berger lit Le Petit Journal. […] Je rapporte un papier bleu, curiosité typographique des temps à venir et des Goncourt futurs, qui me donne le droit, pour moi et ma domestique, d’acheter, chaque jour, deux rations de viande crue, ou quatre portions d’aliments, préparés dans les cantines nationales. […] Un monde immense couvre la place, surplombée par des groupes pyramidaux de femmes et d’enfants, grimpés entre les colonnes de la mairie du cinquième arrondissement, de l’École de Droit. […] On est humilié de trouver une copie si plate du passé, si servile, qu’on a été jusqu’à inscrire au fronton de l’École de Droit : Indivisibilité de la République française.
Il semble y rêver pour la France dans un avenir idéal le gouvernement et le régime anglais, moins les passions et la corruption ; il se prononce contre les conquêtes et n’admet la guerre que dans les cas de nécessité ; il a, sur la milice provinciale, sur la liberté individuelle, sur le droit de paix et de guerre déféré aux assemblées, sur un ordre de chevalerie accordé au mérite seulement, et à la fois militaire et civil, sur l’unité du Code et celle des poids et mesures, sur le divorce, enfin sur toutes les branches de législation ou de police, toutes sortes de vues et d’aperçus qui, venus plus tard, seraient des hardiesses, et qui n’étaient encore alors que ce qu’on appelait les rêves d’un citoyen éclairé ; il est évident que M. de Lassay, s’il avait pu assister soixante ans plus tard à l’ouverture de l’Assemblée constituante, aurait été, au moins dans les premiers jours, de la minorité de la noblesse.
Ayant fait toutes mes réserves, j’ai le droit maintenant d’ajouter que ces deux volumes doivent peut-être à ce genre de commentaire animé et plein d’effusion, à tout ce luxe inusité, d’avoir du mouvement et de la vie ; d’un peu nus et d’un peu secs qu’ils eussent été autrement (les écrivains qu’on appelle attiques le sont parfois), ils sont devenus plus nourris, plus riches, d’une lecture plus diversifiée et, somme toute, fort agréable ; seulement, dans le plat varié qu’on nous sert, cela saute aux yeux tout d’abord, la sauce a inondé le poisson.
Mais la curiosité a droit de s’étendre plus loin, et, une fois éveillée, elle se demande ce qu’était en réalité ce Cid dont il est tant parlé, quelle est l’exacte vérité sur son compte, quelle part on doit faire à l’histoire dans son prodigieux renom, et quelle est celle qui revient légitimement à la poésie.
Le savant historien ne convient pas du tout de cette omission, et il m’a fait, dans le temps, l’honneur de m’adresser une réclamation à laquelle j’ai promis de faire droit au moment où je réimprimerais ces articles.
Nisard, a le droit et presque le devoir de le négliger : probablement il se soucierait peu lui-même de cette omission ; il ne réclamerait pas contre : il en serait plutôt flatté.
C’est comme un docteur encore jeune qui a une entrée dans la ruelle et dans l’alcôve ; il a pris le droit de parler à demi-mot des mystérieux détails privés qui charment confusément les plus pudiques101.
Nisard l’a fait pour quelques-uns, pour Perse par exemple), c’est être inexorable comme le hasard et le succès, c’est vouloir même être plus sévère que la plus ingrate fortune, bien loin de profiter de tous les droits bienveillants d’une critique attentive et pénétrante.
La plupart d’entre eux, d’ailleurs, reviennent de droit à notre confrère M.
Pour se soustraire à cette passion indiscrète, ajoute son biographe de 1764, Prévost passa en Angleterre ; mais comme il emmena avec lui la demoiselle amoureuse, on a droit de conjecturer qu’il ne se défendait qu’à demi contre une si furieuse passion.
Il faut d’ailleurs une étude constante de l’histoire et de la philosophie, pour approfondir et pour répandre la connaissance des droits et des devoirs des peuples et de leurs magistrats.
Il sorti du collège de Guyenne en 1546, étudia le droit, et devint conseiller à la Cour des aides de Périgueux dans le siège de son père, puis, cette cour étant supprimée en 1557, conseiller au Parlement de Bordeaux.
Le jeune premier du drame romantique vient tout droit de ses poèmes.
Et puis, quand, grâce à l’équité de nos « doux juges », on a payé des dommages-intérêts à la Sainte-Enfance et qu’on figure malgré soi sur ses registres comme un des plus gros donateurs pour n’avoir pas cru que ce fût en Chine un usage courant d’engraisser des cochons violets avec la chair des petits enfants, on a bien le droit d’en garder quelque rancune.
Encore un coup, il est rare que la question se pose avec cette netteté tragique et que l’Église ait l’occasion de revendiquer ses droits sur toute l’âme ; mais la question se pose ainsi pour tout prêtre qui réfléchit dès que certaines circonstances mettent en opposition directe ses sentiments naturels et sa foi.
M. de Régnier est surtout un droit et pur artiste ; son vers a des lignes bien tracées, des couleurs transparentes et rares disposées avec justesse ; il démontre une grande probité d’écriture, un idéal d’art austère, la volonté d’un homme qui garde haute sa conscience.
L’insensé, que des liens salutaires retiennent, est-il en droit de se plaindre de ne pouvoir donner un libre essor à sa folie ?
Saint-Évremond avait le droit d’être sévère ; car, placé dans la même condition que Bussy et tombé dans une pareille disgrâce, il résista à la tentation d’un retour ; il vécut et mourut en philosophe.
Sur cette idée de responsabilité est fondé tout le système de l’éducation individuelle et sociale qui implique le droit de punir.
C’est plein de mères d’actrices, de vaudevillistes, de critiques, d’hommes sans nom qui ont un nom au théâtre, ou des droits sur le directeur, ou des créances sur l’auteur, ou une parenté avec le souffleur, le placeur, et d’actrices qui ne jouent pas, et d’acteurs de province en congé, et de filles littéraires et de leurs petits amants de poche.
Ayant départi aux sages la faculté de donner des conseils, il fallait bien, à moins de laisser les sots inutiles, qu’il leur donnât le droit de gouverner. » Les gens de lettres n’auront pas toujours cette insolente modestie.
Il est donc vraisemblable que, si aujourd’hui nous comprenons immédiatement et sans effort, c’est que nous profitons de nos efforts passés : le mot et l’idée ont été peu à peu rapprochés par l’habitude, et l’intervalle est devenu si faible qu’il est maintenant inappréciable à la conscience ; il reparaît seulement dans les cas exceptionnels où un effort d’intelligence est nécessaire pour interpréter ce que nous lisons ; mais nous sommes en droit d’induire qu’il n’est jamais absolument nul et que toujours l’idée succède au mot.
5° L’étrange loyauté des adversaires de Samba qui vient dans leur camp la veille de la bataille et qu’ils traitent avec le plus grand respect des droits de l’hospitalité, par égard pour la bravoure confiante qu’il manifeste ainsi envers eux.
» Disait Eugénie, Et toutes les fois Qu’au bois La feuille flétrie Au vent qui passait Tombait, Elle, sans parole, Mais levant tout droit Son doigt, Montrait ce symbole Qui dans l’air muet Tournait.
D’où vient qu’on fait du souvenir une perception plus faible, dont on ne peut dire ni pourquoi nous la rejetons dans le passé, ni comment nous en retrouvons la date, ni de quel droit elle réapparaît à un moment plutôt qu’à un autre ?
À gauche et à droite sont deux zones qui sont plus ou moins invisibles, celle de gauche à un certain nombre de spectateurs placés du côté gauche, celle de droite à un certain nombre de spectateurs placés du côté droit. […] Tout le monde en convient ; mais alors ne semble-t-il pas que cette direction imprimée à tant d’efforts divers soit contradictoire avec le jugement défavorable que l’on se croit en droit de porter sur la théorie réaliste ? […] S’il a le droit de porter ainsi l’éloge ou le blâme sur vos travaux, sur vos conceptions et sur les résultats de vos longues et pénibles études, c’est qu’il rapporte la représentation que vous lui offrez à l’idée qu’il se fait du phénomène et à l’image qu’il possède en lui-même ; et ce qu’il applaudit, ce n’est pas la reproduction d’une réalité qu’il ne lui a pas été donné d’observer directement, mais le degré de ressemblance de l’image que vous dessinez à ses yeux avec l’idée qu’il s’est formée du fait représenté. […] Mais, au théâtre, les personnages seuls ont le droit de s’adresser au public, et le poète, c’est-à-dire le démonstrateur psychologique, est réduit au silence. […] On peut, en effet, accorder au réalisme le droit qu’il réclame de différencier, par exemple, le mode d’aimer de l’homme du peuple de celui de l’homme du monde ; mais dès que la jalousie armera d’un couteau la main de l’un et de l’autre, elle devrait à son tour reconnaître que toutes les distinctions sociales s’anéantissent devant un fait pathologique purement humain.
Mais ici il est chez un fermier, il peut aller plus droit et plus vite en besogne. […] On a le droit et le pouvoir, comme ici Chaucer, de copier et de traduire, parce qu’à force de retoucher on imprime dans ses traductions et dans ses copies son empreinte originale, parce qu’alors on refait ce qu’on imite, parce qu’à travers ou à côté des fantaisies usées et des contes monotones on peut rendre visibles, comme ici Chaucer, les charmantes rêveries d’une âme aimable et flexible, les trente figures maîtresses du quatorzième siècle, la magnifique fraîcheur du paysage humide et du printemps anglais.
Georges Bousquet qui a écrit : Le Japon de nos jours, et, qui, dans le cours de droit qu’il a fait là-bas, a constaté la reconnaissance, que tout Japonais apporte à celui qui lui apprend quelque chose. « Oh sénsei (le maître) ! […] Des héros au crânes étroits de crétins ; des meubles aux formes droites sur des pieds maigres, des intérieurs de famille avec des petits enfants, travestis en vétérans de famille impériale ; mais au milieu de cela, des nippes remuantes et des défroques plus mémoratives, que tous les imprimés.
Lorsque, après avoir terminé ses études de droit et traversé en amateur l’École des chartes, il partit pour l’Angleterre, il ne songeait pas que son âme entière allait se trouver modifiée. […] Réclamer pour le poète autre chose que la liberté infinie, discuter pour savoir s’il a droit à telle ou telle « licence », c’est folie !
On dirait qu’il nous dédaigne un peu, que, parlant à des gens qui ne sont pas de son métier, il leur refuse le droit de collaborer, même pour une part infime, à son œuvre. […] C’est pourquoi ce trait est si simple ; toujours il se ramène à des droites et à des courbes. […] C’est une variation complaisante ; avec volupté les traits de fusain inscrivent les correspondances et les balancements, rythment l’équilibre, répètent les droites en courbes parentes. […] Aucune rondeur : les courbes des hanches et des épaules s’atténuent en droites ; sinon elles pourraient, comme des ressorts ployés, suggérer la détente, projeter le corps au-delà de lui-même.
Coppée est le premier qui se soit véritablement avisé de cette idée, à savoir, que tout le monde a droit à la vie littéraire. […] Car, si les petites gens ont droit à la vie poétique, c’est pourquoi ? […] Puis, comme c’est un matin froid Où l’eau gèle dans la rigole, Et comme il faut que l’enfant soit En état d’entrer à l’école, Écartant le vieux châle noir Dont la petite s’emmitoufle, L’aînée alors tire un mouchoir, Lui prend le nez et lui dit : « Souffle. » Et si vous ne saviez pas encore pourquoi la poésie a été inventée, vous le savez maintenant, c’est pour exprimer de pareilles opérations… Je crains donc que François Coppée ne se soit souvent trompé dans l’exécution, et qu’ayant eu une idée très juste, à savoir, que les humbles, les petits ont droit à la vie littéraire, il n’ait cherché l’intérêt de ses peintures dans l’extérieur, dans les détails qui, par eux-mêmes, n’ont rien d’intéressant, et non pas dans l’intérieur, dans les sentiments qui, eux seuls, méritent de nous arrêter.
Une d’elles, qui le reconnaît pour étranger, s’approche, regarde et lui dit : « Mais il me semble que ce n’est pas tout à fait ça. » Elle avait le droit de se croire très forte sur son lac Léman qu’elle voyait tous les jours.
Il y a nombre de pensées droites, justes, proverbiales, mais trop aisément communes, dans Boileau, que La Bruyère n’écrirait jamais et n’admettrait pas dans son élite.
Je lui suis très reconnaissant en ce qui me touche ; je n’avais jamais été de ses amis, je n’avais aucun droit à m’attendre à ses jugements favorables.
Si, au contraire, les projets du roi sont d’anéantir notre liberté, nous nous en apercevrons bientôt ; et il vaut mieux acquérir cette lumière par la ruine d’un seul que par celle de tous… D’un autre côté, comme j’ai joui au milieu de vous de plus d’honneurs et de considération sans doute que je n’avais droit d’en attendre, et que peut-être on n’en a accordé à aucun simple citoyen, je me crois plus particulièrement obligé qu’aucun autre à servir les intérêts de mon pays, même aux dépens de ma propre vie.
Racine batailla pour obtenir le droit de faire autrement que Quinault, et de présenter la passion toute pure, dans ces crises où, faisant éclater le mince vernis de notre civilisation, la brutalité naturelle reparaît.
Il avait l’humeur trop indépendante, il aimait trop la vérité comme un avantage et un droit sur les autres, il croyait trop en chrétien à la liberté humaine pour être propre à la politique.
Homère fait lancer à ses héros « des paroles ailées » ; les ailes de la parole d’Étéocle sont les plumes qui portent la flèche droit au but.
Comme on le questionnait, et qu’on lui demandait, dans quelle langue, se formulaient ses idées, il nous avouait que les choses de droit, les choses artificielles venaient à lui, sous des formules françaises ; les choses naturelles, les choses d’amour et autres, sous des formules japonaises.
On peut définir la poésie la fantaisie la plus haute dans les limites non du bon sens terre à terre, mais du sens droit et de l’analogie universelle.
Mais quand cela ne lui suffit plus, qu’il est poussé à bout, ce ne sont plus des raisons d’espérance qu’il se forge, c’est un acte de foi qu’il prononce ; il espère, non parce qu’il se croit en droit de le faire, mais parce qu’il n’est pas en son de ne pouvoir point espérer.
La substance des différens écrits dont nous venons de parler, a été exprimée dans le Dictionnaire historique des Auteurs ecclésiastiques, renfermant la vie des Peres & des Docteurs de l’Eglise ; des meilleurs interprêtes de l’Ecriture Sainte, Juifs & Chrétiens ; des Théologiens scholastiques, moraux, mystiques, polémiques, hétérodoxes même qui ont écrit sur des matieres non controversées ; des Canonistes & des Commentateurs des Décrétales & du corps du Droit canonique, des Historiens, Bibliographes, Biographes & Agiographes ecclésiastiques ; des Orateurs sacrés ; des Liturgistes & généralement de tous les auteurs qui ont écrit sur les matieres ecclésiastiques ; avec le catalogue de leurs principaux ouvrages ; le sommaire de ce qu’on trouve de remarquable dans ceux des Peres, pour former la chaine de la tradition ; le jugement des critiques sur la personne, le caractère, la doctrine, la méthode & le style des différens Auteurs ecclésiastiques ; & l’indication des meilleures éditions de leurs ouvrages : le tout suivi d’une table chronologique pour l’histoire de l’Eglise depuis J.
L’extension du sens des mots, dans une science qui veut être méthodique, ne doit pas se faire au hasard ; le droit d’attacher son nom au genre tout entier n’appartient pas à la première espèce qui a reçu un nom scientifique, quand cette espèce n’est pas dans le genre ou la plus caractéristique ou la plus riche en individus, à plus forte raison quand elle est morbide et exceptionnelle ; or tel est le cas de l’hallucination.
Le légataire de Sainte-Beuve, qui administre son testateur lui-même comme sa fortune, — comme une propriété dont on a, aux termes de la loi, le droit d’user et d’abuser, crierait comme une oie du Capitole (il a déjà crié) si on touchait un peu rudement à son illustre maître, et qu’on discutât son talent en le réduisant à ce qu’il est, sans exagération et sans ambages.
Mais la Critique, sous peine d’être incomplète, sous peine de ne voir que la moitié des choses, a droit de regard sur le succès autant que sur les compositions qui l’obtiennent — si souvent sans le mériter.