Et moi je demande comment il est possible de savoir si bien ce qui se passa sur le visage de Haller regardant son ami avec complaisance, dans une scène qui n’eut pas de témoin, puisque Gessner d’abord n’y figurait qu’endormi ; et Haller était sans doute trop occupé de son ami pour songer à sa propre attitude.
Si on me demande comment l’aima la reine et de quelle nature fut son affection, je répondrai qu’il reste quelque doute à cet égard ; non pas sur la question de l’amour, ce fut bien de l’amour assurément, amour réel de sa part à elle, amour plus ou moins simulé de la part de Mazarin, et tant qu’il eut besoin d’un appui.
On la voit dès lors douée de cette activité méthodique qui ne laisse échapper aucune parcelle du temps sans lui demander tribut, et qui met tout à profit pour l’étude, pour l’acquisition et la superficie d’étendue des connaissances.
sa conviction, toute sa moralité et sa personne même étant engagées dans les conseils qu’il donnait, il demandait sinon qu’on les suivît à la lettre, au moins qu’au même moment on n’agît point dans un sens directement contraire.
Ici Marguerite fit l’ingénue, assure-t-elle, et n’eut pas l’air de comprendre : Je la suppliai de croire que je ne me connaissais pas en ce qu’elle me demandait : aussi pouvais-je dire lors à la vérité comme cette Romaine, à qui son mari se courrouçant de ce qu’elle ne l’avait averti qu’il avait l’haleine mauvaise, lui répondit qu’elle croyait que tous les hommes l’eussent semblable, ne s’étant jamais approchée d’autre homme que de lui.
Mais quelle distance doit être regardée comme suffisante, s’est-on demandé avec juste raison ?
Un orateur de la Chambre des Députés demandait une sorte de code pénal pour punir ceux des électeurs qui se montreraient trop peu empressés à exercer leurs droits : sans doute il pensait aussi que le régime représentatif n’était point encore dans nos mœurs.
Celle de Sainte-Beuve n’était que finesse, œil oblique embusqué dans sa patte d’oie, sourire de vieille femme d’esprit, et l’anecdote y dominait, l’anecdote ramassée partout, car Sainte-Beuve était un mendiant d’anecdotes et il ne dînait en ville que pour demander à ces dîners la charité de quelques-unes.
Demandez-vous où est allé ce qu’on appelait l’air grand seigneur, remplacé si médiocrement par l’air comme il faut, qui est l’air de tout le monde à une certaine hauteur de société.
A présent qu’on lit son journal, on se demande ce qu’a gagné à être du xixe siècle ce noble esprit, qui, au Moyen Age, aurait été aussi heureux qu’il était sublime !
Mais encore pourrait-on se demander : l’effet voulu ne serait-il pas beaucoup plus considérable si la forme était adéquate à l’esprit ?
L’endroit et la circonstance demandaient un lieu commun officiel et banal ; il parla d’un ton passionné et sincère.
Il y a cinq ou six ans, un monsieur, trompé par sa place, vint lui offrir un livre nouveau, et lui demander son crédit sur la presse.
Mais je pense à vous, à votre position, mon noble apôtre, et je crois qu’après avoir écouté votre amitié pour moi, il faut, dans l’intérêt de la cause où vous avez pris un rôle si élevé, que vous fassiez la restriction que je vous demande… » Il est piquant que ce soit le chansonnier qui se mette à la place du sublime inconséquent pour l’avertir : il adu tact pour deux. — C’est bien le même, au reste, qui répondit une fois à l’archevêque M.
Louis XIV commence par rappeler ses bons offices constants et ceux de ses prédécesseurs envers les Provinces-Unies de la Hollande, et il raisonne, comme il aime à le faire, non-seulement à l’adresse et à l’intention de ses contemporains, mais en vue de l’avenir : « La postérité, dit-il, qui n’aura pas été témoin de tous ces événements, demandera quel a été le prix et la reconnaissance de tous ces bienfaits ; pour la satisfaire, je veux lui apprendre que, dans toutes les guerres que les rois mes prédécesseurs ou moi avons entreprises, depuis près d’un siècle, contre les puissances voisines, cette république ne nous a non-seulement pas secondés de troupes ni d’argent, et n’est pas sortie d’une simple et tiède neutralité, mais a toujours tâché de traverser, ou ouvertement ou sous main, nos progrès et nos avantages. » La Hollande n’est pas la seule ni la dernière république qui ait été ingrate envers la France pour prix des plus grands services reçus à leur berceau : ces sortes de gouvernements, où tant de passions et de volontés s’en mêlent, sont coutumiers du fait
Je ne te demanderais alors, en me résignant et en m’accommodant à toi, que d’être comme chez les frères Le Nain, d’un ton solide, ferme, juste, d’une conscience d’expression pleine et entière ; car, selon que La Bruyère l’a remarqué, — et ces honnêtes peintres, aujourd’hui remis en honneur, en sont la meilleure preuve, — « un style grave, sérieux, scrupuleux, va fort loin. » 15.
Thiers, à cette époque de sa vie (et je ne sais s’il a persévéré dans cette théorie qui me paraît bien près d’être la vraie), pensait qu’on raisonne beaucoup trop sur l’idéal et qu’on se creuse terriblement la tête pour en demander l’expression aux œuvres des anciens maîtres.
La filiation des Touareg, certaine en gros et pour le corps de la nation, est d’ailleurs fort obscure et fort mêlée dans le détail ; ne les interrogez pas de trop près sur leur généalogie : un d’Hozier leur manque, et de l’aveu même des plus instruits d’entre eux : « Si tu nous demandes, disent-ils, de mieux caractériser les origines de chaque tribu et de distinguer les nobles des serfs, nous te répondrons que notre ensemble est mélangé et entrelacé comme le tissu d’une tente dans lequel entre le poil du chameau avec la laine du mouton : il faut être habile pour établir une distinction entre le poil et la laine. » Les Touâreg forment une confédération aristocratique.
Ainsi, en réservant à l’égard de l’un de leurs ancêtres toute notre liberté de jugement, nous n’avons pas même à demander excuse ; nous ne faisons qu’user du droit de l’histoire.
Pourquoi repousser, de propos délibéré, des natures, même incomplètes, qui ne demandent qu’à être attirées et à venir à vous par de certaines qualités qui sont en vous et qui ne sont pas absentes en elles ?
On se demande pourquoi ce sobriquet de Maximilien pour signifier La Bruyère.
Pour cela je ramasse une nouvelle, dont je ne mets qu’un fragment dans mon billet, ajoutant que je demandais la permission de venir achever de vive voix ce qui ne pouvait se confier au papier.
Nous demandons aux provinces qui ont le mieux conservé leur cachet antique, à notre Bretagne, par exemple, tout ce qu’elle recèle de poésie à elle, et nous regrettons de ne rien trouver de contemporain.
À propos des droits féodaux dont le livre de Boncerf demandait l’abolition, l’avocat général Séguier disait en 1775 : « Nos rois ont déclaré eux-mêmes qu’ils sont dans l’heureuse impuissance de porter atteinte à la propriété. » 31.
Mais si l’on songe que jusque-là, dans l’Art poétique et ailleurs, Boileau n’avait jamais regardé les œuvres littéraires que dans leur relation au genre, sorte de type analogue aux idées platoniciennes, seul élément d’estimation, et seul principe de classification, dont chaque ouvrage tirait et sa raison d’être et sa valeur, selon qu’il le réalisait plus ou moins complètement : si l’on songe qu’il n’avait jamais demandé que la connaissance des règles et le génie pour la création des chefs-d’œuvre poétiques, et ne croyait pas avoir besoin d’une autre considération pour expliquer que la Pucelle n’égale pas l’Iliade, on comprendra tout le chemin que Perrault fit faire à Boileau.
Au reste, il contient des parties touchantes, et la douce soumission de Griselidis s’exprime par des traits quelquefois bien délicats : ainsi, quand la pauvre femme demande à son mari de traiter mieux sa nouvelle épouse qu’il ne l’a traitée elle-même : elle est, dit-elle, « plus délicieusement nourrie », plus jeune, plus tendre que moi, et ne pourrait souffrir « comme j’ai souffert ».
On sentit vivement ce manque au commencement de notre siècle ; « Existe-t-il, demandait A.
Il demande à l’érudition la matière de sa poésie : ses poèmes sont une histoire des religions.
Ou bien alors, je demande comment il se fait que cette femme si avisée et qui a tant de pouvoir sur son mari ne l’ait pas empêché, à tout prix et par tous les moyens, d’intenter le risible procès où doit sombrer une considération dont elle a sa part.
L’homme qui pense sous la loi du groupe pourrait demander à tout moment : qui trompe-t-on ici ?
Bergeret, et vous demanderiez pour vous le supplice d’une Danaïde qui fait passer des fleuves par son tonneau sans fond plutôt que la destinée aimable de l’enfant dont la moindre fontaine remplit l’urne légère.
Le véritable artiste est digne de ne pas procéder ainsi ; et pour tous ceux qui ont de bonne heure connu et admiré Mme Sand, ç’a toujours été un sujet d’étonnement et une énigme inexplicable, que de la trouver si aisément crédule et, je lui en demande bien pardon, si femme sur un point : elle croit volontiers à l’idée des autres.
De tout temps, elle fut la personne qui demanda le moins à son voisin ce qu’il fallait penser.
Il faut choisir quelque occupation géométrique qui demande beaucoup d’application, pour écarter autant que l’on peut des idées funestes qui se renouvellent sans cesse, et qu’il faut éloigner le plus possible.
Comme M. d’Amezaga hésitait, la reine lui demanda s’il n’avait pas un ordre particulier du roi d’Espagne de lui obéir en tout et sans réserve ; ce qui était vrai.
Une femme qui écrivit sur cette séance académique une lettre, insérée dans la Gazette de France du 28 novembre, disait, en arrivant au discours de Bernardin de Saint-Pierre : Peut-être l’attention était épuisée, quand le président a pris la parole, ou plutôt a demandé à M.
Mais on ne lit pas que par les yeux ; on lit par les oreilles, on lit avec le souvenir de la parole et surtout les vers auxquels on demande des sensations musicales en même temps que des impressions sentimentales.
Ils demandent la Liberté, c’est-à-dire le droit d’opprimer à leur tour.
Il n’était pas plus né pour l’amour de la femme qu’il n’était né pour l’amour de Dieu (c’était un athée), qu’il n’était né pour l’enthousiasme, pour tout ce qui demandait de l’élan, de la chaleur, de l’abondance de cœur, de la tendresse, de la rêverie… L’homme est en lui, allez !
Après l’avoir lu, on se demande pourquoi le docte abbé ne finit pas sa vie à Bicêtre ; et ses fautes sont relevées avec une rudesse, une roideur de conviction, une hauteur de mépris, une brièveté tranchante, un ton de juge, qui interdisent le doute et terrassent la résistance.
La logique vulgaire demande comment il est possible que l’on prenne la chevalerie errante pour la plus utile et la plus nécessaire des institutions, que l’on prenne des moulins pour des géants, un troupeau de moutons pour une armée en marche, et qu’en même temps on ait du sens commun, et même du savoir et de la philosophie. […] Toute offense faite à l’honneur est regardée comme quelque chose d’infini en soi, et demande une réparation du même genre.
» « — Cuchullin, répond le guerrier d’un air tranquille, la lance de Connal est affilée ; elle se plaît à briller dans le combat et à s’abreuver de sang ; mais quoique mon bras demande la guerre, mon cœur est pour la paix. […] Mais qu’ai-je besoin de le demander : ce sont leurs voix que m’apportent le vent du matin.
“Il seroit sans doute à souhaiter, dit M. de Querlon, que tout le feu de ce génie pût passer dans la traduction de son Poëme ; mais ne demandons pas l’impossible. […] Sublime sans emphase dans la plûpart de ses Odes, délicat dans celles qui ne demandent pas d’élévation, tendre quand il se plaint, véhément quand il censure, judicieux quand il louë, sage lors même qu’il s’emporte, il pense toujours finement, & son expression, par-tout ingénieuse, égale presque toujours la finesse de ses pensées.
Nous voïons même que le goût de dessein est mauvais communément dans les ouvrages d’Angleterre qui en demandent. […] Comme on est bon sculpteur quand on sçait faire de belles statuës, et comme il n’est pas necessaire pour mériter ce titre, d’avoir mis au jour de ces grands ouvrages dont nous avons parlé dans la premiere partie de nos refléxions, l’on peut dire que la sculpture ne demande point autant de génie que la peinture.
La famine demandait du pain à un gouvernement qui n’en avait pas : « Nous prendrions vos assignats, si nos chevaux en mangeaient », disait un paysan. […] À l’heure qui vient toujours pour la plupart des œuvres, qu’on ne lit bientôt plus, avec la morne indifférence des générations qui se succèdent, quand on se demandera ce que fut, de son vivant, Granier de Cassagnac, l’imagination frappée aura retenu qu’il fut un des forts de son siècle, où les forts n’étaient pas déjà si communs.
Donnez-moi de votre amitié cette preuve si forte et si distinguée : je vous le demande avec les plus vives instances.
Le père d’Ernest était dans les ambassades ; M. de Liron trouve naturel qu’Ernest y entre à son tour : voici l’âge ; pour l’y introduire, il a songé à l’un de ses anciens amis, M. de Thiézac, qui, de son côté, se voyant au terme décent du célibat, songe que Mlle de Liron lui pourrait convenir, et arrive à Chamalières après l’avoir demandée en mariage.
Ici, dans les lettres, elle raille un peu moins que dans les Mémoires ; comme les prétendants se présentent un à un, et que plus d’une de ces demandes peut être sérieuse, elle en semble parfois préoccupée.
A l’extérieur, elle est fermée et les rimes n’en demandent pas d’autres qui les complètent.
Chateaubriand, par la protection de M. de Fontanes et de madame Bacciochi, sœur de Bonaparte, et toute-puissante sur lui à cause de la virilité de son caractère, demanda à entrer dans la diplomatie.
Il y croit si bien qu’il demandera en 1728 à entrer dans la diplomatie : c’est sans doute qu’il se flatte de pouvoir manier les chaînes infinies des causes et des effets naturels.
Trompé par elle, il lui demande de mentir encore, de lui chanter d’une voix de berceuse, les promesses qu’elle ne tiendra pas.
Son génie se croyait sans cesse en droit de demander des miracles, et, comme on dit, de mettre le marché à la main à la Fortune.
Arrivé sur mes foyers, je me demande s’il n’eût pas autant valu ne jamais les quitter ; et j’ai besoin d’un peu de réflexion pour répondre, tant la situation où nous a placés cette nouvelle Assemblée abat le courage et l’énergie.
On demandait à Diderot quel homme c’était que M. d’Épinay : « C’est un homme, dit-il, qui a mangé deux millions sans dire un bon mot et sans faire une bonne action. »
Un jour, un étranger demanda à Mme Geoffrin ce qu’était devenu ce vieux monsieur qui assistait autrefois régulièrement aux dîners et qu’on ne voyait plus ?
On s’est demandé si, en un siècle aussi riche que le xvie , en un siècle qui possédait un si grand nombre d’écrivains énergiques, colorés, vifs, naïfs, ou même gracieux par endroits, il était juste de transférer tout l’honneur de la naïveté, de la grâce et de l’éloquence sur un simple traducteur.
À la vue de ce délabrement du royaume et de cette faiblesse des conseillers durant ces années de minorité, Richelieu souffrait donc et se demandait s’il ne paraîtrait pas un vengeur.
Necker s’était exprimé plus modestement : Qui pardonnera donc l’erreur, demandait-il, si ce ne sont pas des hommes qui se trompent sans cesse ?
Spencer a donnée et dont la preuve, comprise cependant en partie dans les Principes de Psychologie et les Essais, demanderait encore tout un traitéco.
Il est oiseux de demander si Rembrandt peint en plein air, s’il peint clair, et d’après nature, ses anges et son Bon Samaritain.
Ils ne croient pas savoir ce qu’ils ignorent ; ils n’affectent pas non plus, par un autre genre d’orgueil, d’ignorer ce qu’ils savent ; ils s’instruisent à toutes les écoles, demandent des lumières à leurs adversaires autant qu’à leurs amis.
Entr’autres opinions singulieres que l’on trouve rêpandues dans cet écrit, on est étonné que l’auteur y soutienne celle-ci, que les Chrétiens sages & éclairés croient qu’il vaut mieux écouter un beau & bon Sermon pour mieux pratiquer les vertus, que de demander à Dieu la grace de bien pratiquer ces vertus ; & il ose traiter ceux qui pensent différemment, d’Idolâtres, de Payens, de Quakers, & de Fanatiques ignorans.
On peut encore se demander comment les variétés, que j’ai nommées des espèces naissantes, se transforment plus tard en des espèces bien distinctes, qui, dans les cas les plus nombreux, diffèrent les unes des autres beaucoup plus que ne le font ordinairement les variétés d’une même espèce ; comment aussi se forment ces groupes d’espèces qui constituent ce que l’on appelle des genres distincts et qui diffèrent les uns des autres plus que les espèces de chaque genre ne diffèrent entre elles.
Si vous mutilez mon être moral pour rendre à Dieu la tâche aisée, Dieu refusera de telles facilités. » Ni le repos promis par les uns, ni la contemplation immobile dans la lumière, décrite par les autres, car, le repos, « c’est l’oubli du passé, l’effacement de tout, excepté de l’ardeur présenté, éternelle, identique », ne peuvent satisfaire l’âme exigeante qui veut vivre dans les cieux avec des intensités plus grandes que celles de la terre, et qui demande au Paradis un Dieu personnel à aimer de toute l’énergie de sa personnalité à elle-même.
Elle ne lui demande pas respectueusement la permission de le jeter par la fenêtre ; elle l’y jette, voilà tout, et elle ferme la porte pour l’empêcher de remonter par l’escalier.
se demande Marivaux.
Il faut de la suite, du bon sens, un sens suivi, une méditation approfondie pour trouver du neuf échappé aux autres, et ce fond demande des négligences sur les choses extérieures.
Je vous engage à ne pas faire cette demande ; car les députés qui la feraient pourraient me tenir pour leur ennemi capital, et j’emploierais tous mes moyens à les détruire. » Cela dit, il tourna le dos aux députés et sortit de la salle.
Il ne demanda rien, ne voulut rien, et voici à quelle occasion seulement il reçut une pension du roi.
On se demanda si ce serait après comme avant, et si les mêmes nuances auraient du prix.
J’ai sous les yeux deux chansons des rues, en tête desquelles Napoléon sur sa colonne est mis en regard (j’en demande bien pardon) de la plus adorable et de la plus ineffable image de la mansuétude divine et humaine, et, dans le parallèle que déduit au long la complainte bien plutôt niaise que sacrilège, il est dit sérieusement : Napoléon aimait la guerre, Et son peuple comme Jésus !
Demandez-lui son rêve de bonheur : il tient tout entier dans la Facile existence d’un château des bords de Loire.
Anatole France a surtout aimé les belles pécheresses du premier et du second siècle de l’empire romain, celles qui, épuisées de voluptés, l’âme en quête d’inconnu, demandaient à l’Orient des dieux tristes à aimer, des cultes caressants et tragiques : Les femmes ont senti passer dans leurs poitrines Le mol embrasement d’un souffle oriental.
Mais ne serait-ce point le don de sentir, d’imaginer et d’exprimer dans une mesure moindre que le génie, et dans un ordre de pensées qui ne demande ni la sensibilité la plus profonde, ni la plus grande vivacité de l’imagination, ni la raison la plus relevée ?
Son secret, c’est de ne lui demander aucun effort et de paraître pouvoir s’en passer.
Encouragé par l’acquiescement de certains sourires, il demanda étourdiment : « Quel est l’imbécile qui a osé ramasser ce titre ridicule ?