Rochefort et l’esprit de la cause qu’il défend. […] Il a souffert pour sa cause ; et si peut-être il n’avait pas la foi avant son exil, il a bien pu l’avoir après : on ne veut point avoir souffert pour un simple jeu d’esprit.
Les partisans du trône et de l’autel semblent moins les apôtres convaincus de leur foi que les avocats intéressés d’une cause retentissante. […] Cette bague, à fleurs de lys, lui vient du fils de Naundorff dont il a plaidé la cause et qui n’avait d’autre moyen d’acquitter le prix de ses services.
Ainsi, au tome III de ses Mémoires sur Mme de Sévigné, s’il veut nous raconter l’histoire de cette séduisante et fragile marquise de Courcelles, au lieu de lui emprunter les expressions incomparables de sa propre confession, il les traduit, il les polit, il les modernise, c’est-à-dire il les altère ; il ne paraît pas croire avec Paul-Louis Courier que la moindre femmelette de ce temps-là écrit et cause mieux qu’un académicien de nos jours. […] Ce ne fut que la troisième fois, et en vous retranchant encore à moitié derrière mon épaule, que vous osâtes regarder en face ce bon Jacques, cause involontaire de tant d’effroi !
Et grâce à son habitude d’accorder le pas à ses observations sur ses idées générales, à ne point plaider de cause et à ne pas émettre de considérations sur la vie, M. de Goncourt a pu se tenir à égale distance de ces philosophies nuisibles à toute vue exacte de la vie, et antiscientifiques : l’optimisme et le pessimisme. […] Et qui voudrait se plaindre de cette délicate complexité, cause et condition d’une science plus vraie ?
C’étoit rouvrir la plaie d’un malheureux, lui rappeller la cause de sa disgrace. […] Cette persécution violente contre Quinault & la douceur naturelle de son caractère, qui ressembloit à celle de ses vers, furent cause qu’il abandonna la tragédie pour l’opéra.
Nous aurons donc à signaler par la suite l’espèce de désharmonie qu’à présent il est impossible de ne pas remarquer dans le peuple français, entre des mœurs stationnaires et des opinions progressives ; nous aurons, de plus, à examiner la cause de cette désharmonie. […] Le père de famille est revenu au milieu des siens ; il est revenu, envoyé par la Providence, pour consacrer nos droits, pour nous remettre en pleine possession de tant de belles prérogatives que nous étions menacés de perdre, à cause du mauvais usage que nous en avions fait ; dès lors nous avons pu jouir sans trouble d’une émancipation de fait, qui est devenue, par cette haute investiture, une émancipation légale.
À ces causes, ou politiques ou morales, s’en joignent encore d’autres. […] Méditez donc sur l’âme et le génie de celui que vous voulez louer ; saisissez les idées qui lui sont propres ; trouvez la chaîne qui lie ensemble ou ses actions ou ses pensées ; distinguez le point d’où il est parti, et celui où il est arrivé ; voyez ce qu’il a reçu de son siècle, et ce qu’il y a ajouté ; marquez ou les obstacles ou les causes de ses progrès, et devinez l’éducation de son génie.
On cause de la lettre de Renan à Strauss. […] On ne boit pas dans les cabarets, on ne cause même pas. […] Mon frère était condamné à mort, pour une cause dont je n’avais pas la conscience bien exacte dans mon rêve. […] Chez Brébant, on cause de la misère noire, dans laquelle sont tombés soudainement des gens qui avaient hier l’aisance de la vie. […] On cause de l’inertie du gouvernement, du mécontentement produit dans la population par l’absence de l’action du général Trochu, par ses atermoiements sans fin, par le néant de ses tentatives et de ses efforts.
Son idée fixe perd toute sa valeur poétique, car elle n’est plus une cause, elle n’est qu’un résultat particulier d’une cause plus générale. […] Les causes de malentendu abonderont, et le temps manquera toujours pour les dissiper. […] Que l’on sente vibrer un peu plus en lui la fibre de l’homme universel sympathique à toute grandeur, à toute cause noble, accessible à toutes les préoccupations légitimes de ses contemporains. […] Ce souvenir ne lui cause donc ni regrets, ni désirs. […] N’y eût-il que cette cause, Sibylle ne pourrait guérir.
Potier quelques amateurs de vieux livres, et où l’on cause d’un Elzévir ou d’un Vérard, d’un classique ou d’un conteur, ceux-là ont pu vérifier chaque jour l’étendue de ses connaissances, la certitude de ses informations, sa politesse discrète, affectueuse et communicative.
Lorsqu’il eut publié ce recueil, intitulé Fleurs du mal, il n’eut pas seulement affaire à la critique, la justice s’en mêla ; elle prit fait et cause au nom de la morale publique, comme s’il y avait véritablement danger à ces malices enveloppées et sous-entendues dans des rimes élégantes.
Ceci tient aux causes mêmes de désorganisation et de ruine qui travaillent la littérature actuelle.
De loin, à nous humbles esprits, il nous semble que, malgré tout, la partie n’est point perdue pour la cause des Lettres honnêtes et sévères, et que ce drapeau si bruyamment déployé par des spéculateurs intrépides peut au contraire servir de signal à tous les esprits modérés et sains, à tous les talents restés sérieux et dignes, pour s’unir, se serrer en groupe, et pour résister à un coup de main qui tend à changer ainsi de fond en comble le régime et les conditions vraies de la littérature.
Le blocus nous tenait, mais sans trop se poursuivre ; Dans ce mal d’habitude, on se remit à vivre ; La nature est ainsi : jusque sous les boulets, Pour peu que cela dure, on rouvre ses volets ; On cause, on s’évertue, et l’oubli vient en aide ; Le marchand à faux poids vend, et le plaideur plaide ; La coquette sourit.
Son livre de poésie, qui le classe véritablement, La Comédie de la Mort, s’intitule ainsi, non-seulement à cause de la première pièce qui porte ce titre particulier, mais aussi, sans doute, à cause d’une impression générale de mort qui réside au fond de la pensée du poète, qui ne le quitte pas même aux plus gais moments, et qui ne fait alors que le convier à une jouissance plus vive de cette terre et de ses couleurs.
Elle s’imagine que tant de larmes, tant d’imprécations, tant de prières, sont des raisons auxquelles Énée ne pourra résister : dans ces moments de folie, les passions, incapables de plaider leur cause avec succès, croient faire usage de tous leurs moyens, lorsqu’elles ne font entendre que tous leurs accents.
Nous ne sommes entré dans cette étude que par surabondance de moyens, et pour montrer les ressources de notre cause.
Notre principal objectif, en effet, est d’étendre à la condition humaine le rationalisme scientifique, en faisant voir que, considérée dans le passé, elle est réductible à des rapports de cause à effet qu’une opération non moins rationnelle peut transformer ensuite en règles d’action pour l’avenir.
Ou bien on croit à l’illuminisme, on en cherche et on en montre les causes dans l’esprit humain et les traditions chez les peuples.
Mais l’Angleterre surtout, à cause d’un seul, prédomine, universellement et éternellement. […] Où en faut-il chercher la cause ? […] Quel soulagement dans toutes les âmes, à cause d’une âme qui s’offrait ! […] Jamais l’hésitation, devant l’œuvre pourtant nécessaire, à cause, de l’infamie des mains qui l’achèveront, ne fut exprimée en un aussi torturant conflit d’une âme avec l’incertitude de la conscience. […] Et quel sincère serment de ne jamais trahir l’auguste cause, dans la camaraderie de nos poignées de mains !
Enfin une dernière cause oblige à préférer l’étude des sentiments généraux à l’exception. […] Ne demandez pas à l’auteur les causes de l’interruption d’un récit qui aurait pu se prolonger indéfiniment. […] Pour la cause royale sont tombés son père, ses frères, son mari. […] S’il meurt plus tard de désespoir, c’est pour une autre cause. […] Mais nous ne concevons pas qu’on ait mis ici la morale en cause.
Un gouvernement ne périt point par une seule cause, mais par un ensemble de causes. J’ajouterai que la littérature est un effet avant d’être une cause. […] Et qui est mis en cause ? […] Le livre n’est jamais cause mais effet. […] Si les causes heureuses ont eu leurs courtisans, les causes malheureuses n’ont-elles pas eu leurs fidèles ?
La victoire était facile, et la cause gagnée d’avance. […] Le seul mot d’intuition l’exaspère, à cause des abus bergsoniens. […] Mais celle d’Emma Bovary cause une émotion plus poignante et plus profonde. […] Il croit qu’on lui en veut à cause d’Adèle. […] Sur l’art nègre, tant vanté à Montparnasse, Gide est sobre de détails, probablement pour cause.
Et c’est aussi un jeune homme triste et singulier, qui porte au fond de son cœur, comme il dit, « un désespoir sans cause ». […] Il les sent peu, parce qu’il les fait rentrer dans les causes générales de sa vague tristesse. […] Tu en seras la cause… Tu me fuis, mais c’est en vain : l’orage t’apporte Velléda, comme cette mousse flétrie qui tombe à tes pieds… Oh ! […] Il n’est pas sûr que ces pages aient profité tant que cela à la cause royale. […] Il a la chance de faire à cause d’elle (pour la phrase : « Madame, votre fils est mon roi. ») quelques jours de confortable prison.
Vous y reconnaîtrez une des causes qui expliquent le peu de succès qu’a obtenu jusqu’à ce jour dans notre pays un auteur fort en vogue par toute la France. […] Mon auteur d’un acte de vaudeville qui le connaissait un peu, à cause d’un article du Figaro, où ce bon M. […] On ne joue pas ; on cause. […] La cause, la voici : Je vous ai dit, je crois que M. de Maynard était petit-maître. […] Quelle pouvait être la cause de cette énorme différence qui séparait de valeur littéraire deux ouvrages portant le même nom ?
Nul doute qu’il faille attribuer à cette double cause : origine étrangère et cosmopolitisme, la plasticité de notre auteur. […] Mme Lucie Delarue est bien elle-même, quand elle fixe ces petits tableaux de Nature, et son originalité n’a pas d’autre cause que sa sincérité. […] Non, ce n’est pas désaccord d’une heure ; c’est quelque chose à la fois de plus général et de plus local, général dans ses effets et local dans ses causes. […] Comment en tout cas demeurer indifférents à la précision des causes qui préparent la formation d’un talent ? […] La question du talent dépensé est désormais hors de cause : seuls le pourraient contester ceux qu’animerait le plus injuste parti pris et qui tiendraient les yeux fermés devant l’évidence même.
Quant à la ruine universelle, il la ressentit avec grandeur, non pas en partisan de tel ou tel régime, mais en homme des anciens jours, ouvert cependant à tous les souffles généreux et prêt à lever les bras au Ciel pour le triomphe de toutes les grandes causes. […] J’ai souvent marché seul dans la route à côté de M. de Saint-Pierre ; j’ai admiré avec lui la lune qui près de l’horizon nous envoyait une lumière rougeâtre à cause des vapeurs qui l’entouraient, et dont le reflet dans la Seine semblait une pyramide de feu élargie vers la base, et rétrécie vers le sommet… M. de Saint-Pierre nous exprimait durant la promenade son regret de n’avoir pas vingt ans de moins pour exécuter le voyage des Alpes avec nous… » « (10 pluviôse an IX, 30 janvier 1801). […] Lorsqu’il cause avec vous, on voit qu’il vous ouvre toute son âme : aussi n’y a-t-il pas de conversation aussi nourrissante que la sienne… (25 floréal an IX, 15 mai 1801).
Nous serions même fort tenté de croire que l’illustre écrivain n’a lancé ces manifestes que par engagement de position, par sentiment de point d’honneur, et comme on irait galamment sur le pré pour une cause à laquelle on se dévoue plutôt qu’on n’y croit. […] Mais quoique la destinée de M. de Chateaubriand, depuis l’année où elle apparaît avec le siècle sur l’horizon, se manifeste, s’explique et resplendisse d’elle-même suffisamment, il y a bien des endroits inégaux, des transitions qui manquent, des effets dont les causes se doivent rechercher. […] En présence surtout de l’œuvre et de la vie de M. de Chateaubriand, j’ai senti combien il sied à la faculté puissante, au génie, d’enfanter de longues espérances, de se proposer de grands buts, d’épouser d’immenses causes.
Maintenons commerce avec ces personnages, demandons-leur des pensées qui élèvent, admirons-les pour ce qu’ils ont été d’héroïque et de désintéressé, comme ces grands caractères de Plutarque, qu’on étudie et qu’on admire encore en eux mêmes, indépendamment du succès des causes auxquelles ils ont pris part, et du sort des cités dont ils ont été l’honneur. […] Mme Roland pressentait et ruinait d’avance ces justifications futures, quand elle lui écrivait de sa prison : « Fais maintenant de beaux écrits, explique en philosophe les causes des événements, les passions, les erreurs qui les ont accompagnés ; la postérité dira toujours : Il fortifia le parti qui avilit la représentation nationale, etc. » Quant à Brissot, nous adoptons tout à fait le jugement de Mme Roland sur lui, sur son honnêteté profonde et son désintéressement ; nous le disons, parce qu’il nous a été douloureux et amer de voir les auteurs d’une Histoire de la Révolution qui mérite de s’accréditer, auteurs consciencieux et savants, mais systématiques, reproduire comme incontestables des imputations odieuses contre la probité du chef de la Gironde. […] Du moment que tuer est devenu l’un des moyens devant lesquels le fanatisme ne recule pas, toute sociabilité périt ; ce qui faisait la limite de la morale humaine, de la nature en civilisation, est violé, et la première garantie qu’on est, qu’on cause et qu’on discute avec quelqu’un de ses semblables, n’existe plus.
Cabanis et M. de Tracy, qui ont beaucoup insisté, comme par précaution oratoire, sur leur filiation avec Condillac, se rattachent bien plus directement, pour les solutions métaphysiques d’origine et de fin, de substance et de cause, pour les solutions physiologiques d’organisation et de sensibilité, à Condorcet, à d’Holbach, à Diderot ; et Condillac est précisément muet sur ces énigmes, autour desquelles la curiosité de son siècle se consuma. […] Je n’ai guère vu trace de rien de pareil chez Jean-Jacques, d’Alembert (et pour cause), le comte de Buffon, ou ce même M. de Grimm, ou M. […] … » En disant ces derniers mots, j’avais les yeux tournés au ciel ; et mon religieux, les yeux baissés, méditait sur mon apologue. » Diderot a exposé ses idées sur la substance, la cause et l’origine des choses dans l’Interprétation de la Nature, sous le couvert de Baumann, qui n’est autre que Maupertuis, et plus nettement encore dans l’Entretien avec d’Alembert et le Rêve singulier qu’il prête à ce philosophe.
De simples bourgeois, seulement à cause qu’ils étaient riches, ont eu l’audace d’avaler en un seul morceau la nourriture de cent familles. […] J’avais noté un endroit où il parle des jeunes gens, lesquels, à cause des passions qui les amusent, dit-il, supportent mieux la solitude que les vieil » lards, et je rapprochais sa remarque d’un mot de Lélia sur les promenades solitaires de Sténio. […] Cela est cause « que ses portraits ressembleront toujours ; mais il est à craindre que « les vôtres ne perdent quelque chose de ce vif et de ce brillant qu’on « y remarque, quand on ne pourra plus les comparer avec ceux sur « qui vous les avez tirés. » On voit que si La Bruyère tirait ses portraits, M.
. — Causes de son recul apparent. — Toute image occupe un fragment de durée et a deux bouts, l’un antérieur, l’autre postérieur. — Circonstances qui la rejettent dans le passé. — Circonstances qui la projettent dans l’avenir. — Exemples. — Déplacements successifs et voyages apparents de l’image pour se situer plus ou moins loin dans le passé ou l’avenir. — Elle se situe par intercalation et emboîtement. […] Parfois enfin les petites sonnettes qui, en règle générale, reçoivent d’elle leur ébranlement, lui transmettent le leur ; et nous savons les principales conditions de ces effets singuliers. — Dans les hallucinations du microscope, la cloche a été si fortement et si constamment ébranlée en un seul sens, que son mécanisme continue à fonctionner, même lorsque le cordon est devenu immobile. — Dans le rêve et l’hallucination hypnagogique, le cordon est fatigué ; il ne rend plus ; le long emploi de la veille l’a mis hors d’usage ; les objets extérieurs ont beau le tirer, il ne fait plus sonner la cloche ; à ce moment, au contraire, les petites sonnettes dont les sollicitations ont été réprimées perpétuellement pendant la veille, et dont les tiraillements ont été annulés par le tiraillement plus fort du cordon, reprennent toute leur puissance ; elles tintent plus fort et tirent avec efficacité ; leur ébranlement provoque dans la cloche un ébranlement correspondant ; et la vie de l’homme se trouve ainsi divisée en deux périodes, la veille pendant laquelle la cloche tinte par l’effet du cordon, le sommeil pendant lequel la cloche tinte par l’effet des sonnettes. — Dans l’hallucination maladive, le cordon tire encore, mais son effort est vaincu par la puissance plus grande des sonnettes ; et diverses causes, l’afflux du sang, l’inflammation du cerveau, le haschich, toutes les circonstances qui peuvent rendre les hémisphères plus actifs, produisent cet accident ; le tiraillement des sonnettes, plus faible à l’état normal que celui du cordon, est devenu plus fort, et l’équilibre ordinaire est rompu, parce qu’une des fonctions qui le constituent a pris un ascendant qu’elle ne doit pas avoir. […] On a beau savoir la cause physiologique de son erreur, appuyer son raisonnement sur le témoignage des personnes environnantes, vérifier au moyen de ses autres sens que le fantôme n’est qu’un fantôme, on continue à le voir.
J’écrivis seulement à Genoude de ne plus compromettre mon nom dans des causes qui n’étaient pas selon mes opinions, et tout fut dit. […] Le livre était resté dans les mains d’un éditeur qui n’a pas attendu mon retour, et j’ai été obligé de consentir à sa publication telle quelle. — Ainsi, lui répliquai-je avec un peu d’amertume, des convenances de librairie vont être la cause que la société aura reçu par votre génie un des coups les plus mortels que vous puissiez lui porter ! […] Janvier plaida en chevalier plus qu’en avocat pour ces dames, rendit leur cause retentissante.
J’ai vidé comme toi la coupe empoisonnée ; Mes yeux, comme les tiens, sans voir se sont ouverts ; J’ai cherché vainement le mot de l’univers ; J’ai demandé sa cause à toute la nature… ………… Des empires détruits je méditai la cendre ; Dans ses sacrés tombeaux Rome m’a vu descendre ; Des mânes les plus saints troublant le froid repos, J’ai pesé dans mes mains la cendre des héros ; J’allais redemander à leur vaine poussière Cette immortalité que tout mortel espère. […] Sa vie jusque-là, son état moral se composait d’une suite de désenchantements sans cause précise : désormais il a son accident singulier entre tous, son fatal mystère. […] Et toi, allée solitaire du jardin du Luxembourg, séparé alors du jardin fruitier des Capucins par un mur à hauteur d’appui du jardin de Catherine de Médicis, ne te souviens-tu pas des larmes amères et contenues dont j’arrosai tes dalles un jour où je lisais seul le dernier Adieu de Graziella, et où Sainte-Beuve, que je rencontrai par hasard, fut étonné de mes larmes mal essuyées et me demanda vainement la cause de ma tristesse.
Ce n’est pas tout à fait sans fondement qu’on reproche aux tragiques français de n’exposer que les résultats matériels d’une conspiration, d’une révolution ; de n’en point laisser voir les causes ; de ne pas pénétrer assez avant dans le secret des intrigues qui préparent ces grands mouvements ; d’être avares enfin de ces détails où réside souvent, en une telle matière, le plus vif et le plus intime intérêt. […] Mais quand le roi Lear intéresse les cieux à sa cause et les supplie de le venger, s’ils sont vieux comme lui12, ou bien quand Marie Stuart s’écrie : Vois-tu cet horizon qui se prolonge immense ? […] ………… if your selves are old, Make it your cause : send down and take my part.
S’il faut en croire Racan, il lui arriva, dans une rencontre, de pousser Sully si vivement l’espace de deux ou trois lieues, que celui-ci en garda toujours du dépit et que ce fut la cause de la situation médiocre de Malherbe à la cour de Henri IV. […] Pénétrant dans tous les détails de ce style, dans ses jointures les plus cachées dans ses fausses délicatesses, dans ses grâces spécieuses ; demandant compte à chaque mot de sa valeur, de son rapport avec l’idée qu’il exprimait, de sa place dans la phrase, il se rendait comme témoin du travail du poëte, et faisait voir dans la faiblesse de la conception les causes des imperfections de la langue. […] On en indique les principales causes au chapitre suivant.
À défaut d’une acuité de regard qui n’eût été la cause que d’un suicide stérile, si vivace abonda l’étrange don d’assimilation de ce créateur quand même, que des deux éléments de beauté qui s’excluent ou, tout au moins, l’un l’autre s’ignorent, le drame personnel et la musique idéale, il effectua l’hymen. […] La ville de Bayreuth, lieu des Représentations de Fête Wagnériennes, — le premier exemplaire et le modèle de toutes Représentations de Fête, — choisie par le Maître peut être pour quelque hasard, peut être, quoique admirable, pour quelque cause particulière, Bayreuth s’impose, aujourd’hui, nécessaire : site, édifice, théâtre miraculeusement propres aux artistiques jouissances, objet très convenant à sa fin, Bayreuth a cette éternelle consécration, l’agrément originel de Wagner ; et, s’il est bon que les Wagnéristes, en des temps fixes et réguliers, se réunissent de tous les pays, et qu’ils se réunissent au Théâtre de Fête, en un lieu absolument international, et Wagnérien, il est bon, aussi, qu’ils se réunissent auprès de la tombe du Maître. […] Et, pendant ces trente heures, nous possède la cause précise du voyage ; la pensée des Représentations, pour lesquelles nous admettons ce dur effort, accapare, forcément, notre esprit ; l’importance du but croît, selon l’importance de l’effort : cette chose connue, la Fête Bayreuthienne se fait, en ces longues heures de voyage, mystérieusement obsédante : la jouissance difficilement acquise sera, certes, puissante ; l’extraordinaireté du pèlerinage prépare l’émotion d’une non commune révélation, d’une haute cérémonie, de quelque chose grande.
Il sera intéressant de rechercher quelles peuvent être les causes, de cette universelle popularité. […] À ta voix les guerriers devaient armer leurs bras, Tu les armes contre ma cause ! […] Pour cette propagande, nous avons demandé la collaboration de ceux de nos écrivains que le public connaît, aime et admire comme défenseurs de la cause Wagnérienne.
Nous ne voulons pas refaire ce que d’autres ont fait ; nous ne voulons pas non plus, dans cet article, examiner les vieux romans, sources du poème, car ces intéressantes recherches, appliquées aux œuvres de Wagner, sont la cause d’innombrables malentendus ; nous nous abstiendrons aussi de tout jugement et de toute réfutation. […] Bl., 1878, 100), et le sommeil de Kundry, d’où elle se réveille sans force, est analogue à celui de Brunnhilde ; Klingsor, qui se mutile pour s’approcher du Gral et qui devient ainsi la cause efficiente du drame, est évidemment conçu d’après le prototype Alberich, qui « maudit l’amour » pour se saisir de l’Or du Rhin … Connaissant cette intention, on pourrait poursuivre ces analogies sans crainte d’aller trop loin : la lance, par exemple, qui a donné tant de mal aux savants critiques, parce qu’ils ne la retrouvaient pas (sous cette forme) dans les poèmes qui racontent les légendes de Parsifal et du Gral, cette lance que Parsifal conquiert par la chasteté on l’aurait trouvée, si on avait songé à la « sainte lance » de Wotan, taillée dans le bois de « l’arbre du monde » … Nous expliquerons la raison de cette intention poétique ; pour le moment, il nous suffît d’avoir établi par quelques indications précises, l’existence dans Parsifal d’une parenté, ou antithèse, voulue avec le Ring39. […] Il défendit le festival, y compris après la mort de Louis II, lorsque son existence était remise en cause.
La cause Wagnérienne triomphe en France comme partout : ce qui eût été imprudent au moment de la lutte devient nécessaire au moment de la victoire ; il importe aujourd’hui qu’une Revue « Wagnérienne » entre directement dans l’actualité de chaque jour pour y prendre la ferme attitude qui convient à son titre. […] Seulement, permettez-moi d’indiquer en peu de mots les causes de mon erreur. […] Déroulède, qui a sacrifié son temps, ses relations, sa fortune, à la cause qu’il soutient, n’a jamais songé à partir en guerre contre les drames du maître.
Cette représentation est une victoire pour la bonne cause. […] Mais les retards qu’il a subis avant d’être joué en France, les coupures grotesques qu’on lui inflige, les sottes critiques dont il a été longtemps l’objet, démontrent une fois de plus que la cause wagnérienne est intimement liée aux intérêts des musiciens français, car cette cause est celle de la bonne musique, de la poésie expressive, du drame réel ; en un mot, de l’art sincère et vrai.
Mais a-t-on fait attention que sa stérilité est la vraie cause de cette disette ? […] Quant à ses Odes, il suffit de les lire, & l'on n'aura pas de peine à deviner la cause de son acharnement contre le grand Rousseau & M. […] Mais l'ardeur excessive & l'impétueuse délicatesse de son amour-propre, ont été la cause de ses variations, de ses égaremens, de l'altération de ses idées, de ses goûts, & de ses sentimens.
L’école réaliste par exemple, dont un roman nouveau vient remettre en cause les étranges prétentions, cette école assez bruyante, et qui proclame si fièrement son indépendance, sait-elle bien d’où elle vient ? […] Et l’on n’est pas dédommagé des tortures qu’il vous cause par la joie que pourrait faire éprouver la représentation exacte de la nature humaine, des caractères humains ; non, tout au contraire, la nature et la vérité sont absentes de ces pages. […] Ce voyant, quelqu’un de ses amis lui demanda quelle cause le mouvait à tourmenter ainsi son tonneau, auquel répondit le philosophe que, à autre office n’étant par la république employé, il tempêtait son tonneau en cette façon pour, entre ce peuple tant fervent et occupé, n’être pas seul cessateur et oisif. » Le réalisme, qui s’inquiète si peu des idées, fait souvent comme Diogène : plus l’activité humaine se multiplie dans tous les champs de la pensée, plus il tourmente son tonneau vide.
Il est bon non seulement d’observer, mais de prévoir les effets et de les gouverner, soit en rapprochant ou séparant les causes, soit en les fortifiant ou les affaiblissant. […] [NdA] Et cette autre pensée sur la religion, c’est du Lucrèce encore : « L’homme arrivé sur la terre observe pour jouir ; il commence à se former la science des causes. […] les causes dans le ciel.
La mesure et l’équilibré, qui sont l’essence de toute justice, n’existent plus, fût-ce dans les causes justes, si la passion enflamme ces causes. […] Mais parmi les sensations moins graves et moins profondes qu’il cause, on en éprouve plusieurs de vraiment ravissantes.
La préférence qu’ils ont longtemps marquée pour les personnages titrés avait cependant les mêmes causes. […] Ceux-là demanderont, au contraire, au romancier, de leur dire où l’on souffre et surtout pour quelle cause précise on souffre au fond de la mine, dans la carrière, l’usine, l’échoppe, dans la chambre où il y a plus d’enfants que de lits et plus d’appétit que de pain. […] Pensez donc : visiter les premières maisons de modes et aussi les petites, à Paris et en province ; interroger la patronne, pénétrer dans les ateliers et surprendre les employées au milieu du travail, groupées au naturel, lasses, nerveuses, attentives, bavardant, honteuses d’être vues avec leurs manches de lustrine, douces, moqueuses ou hardies ; se faire présenter à mademoiselle Irma, qui est apprêteuse et cause très volontiers de son métier ; à l’artiste mademoiselle Mathilde, qui invente les plus jolis chapeaux de Paris, et manie les plumes et les rubans comme un poète les rimes riches ; tenir entre ses mains de petits cahiers de jeunes filles disparues, qui n’ont laissé après elles que de pauvres petites idées de luxe qui sont déjà passées de mode et ces quelques feuilles de journal souvent banales, souvent charmantes, avec des blancs, des endroits tout froissés et quelquefois des traces de larmes ; n’est-ce pas de quoi s’émouvoir, et sourire, et prendre pitié ?
L’artiste n’est pas un savant qui recherche les causes ; sa tâche à lui c’est de peindre les effets, de faire jaillir de son œuvre l’émotion, douce ou terrible, qui tour à tour nous prend en face de la vie elle-même, de remuer nos cœurs, de nous attendrir, de nous faire sourire ou frémir. […] Je ne sais si l’on a jamais vu une femme, même arrivée à cette crise redoutable de la quarantième année, tombant tout d’un coup, sans transition, sans explication, sans cause, après une vie honnête et régulière, à une aussi lamentable dégradation que celle dont l’un d’eux nous a dit l’histoire. […] On est ravi et l’on bat des mains : voilà l’une des causes, et non la moins puissante, de ce succès dont on est si fier, de ces éditions innombrables que l’on fait sonner si haut.
Voilà donc Vin et hors de cause. […] Encore une fois, Vinet doit être mis hors de cause. […] Quant à Madame de Pontivy, je sais mieux que personne la cause : celle que vous rapportez à mon goût de psychologie fine est même plus spécieuse que vraie. […] il y a des causes anciennes et profondes. […] Chaque ville plaide sa cause, et entend de la bouche des anges une espèce de jugement préliminaire.
Les anciens voyoient tomber une pierre, & les flots de la mer s’élever ; ils étoient bien loin d’attribuer ces deux effets à la même cause. […] Ce prestige de l’art paroît d’abord inconcevable ; mais dès qu’on remonte à la cause, on n’est plus surpris de l’effet. […] Il va nous servir d’exemple, pour faire voir aux hommes combien il est absurde d’attacher la gloire aux causes de leurs malheurs. […] En admirant la cause on a loüé les effets : ainsi les fléaux de la terre en sont devenus les héros. […] En général, la personnalité dans la cause publique, est un crime de lese-humanité.
Cette cause de la sotie contre la comédie était en effet une cause nationale. […] Les adversaires de l’Hôtel de Bourgogne avaient de si bonnes raisons à donner, la cause qu’ils défendaient était si fort la cause populaire, que les juges donnèrent gain de cause à l’Hôtel de Bourgogne. […] À ces causes, la justice fut touchée de ses plaintes. […] Molière à ces causes fut plus respecté qu’il ne fut aimé. […] Un jour, (il était un avocat sans cause), comme il revenait de plaider sa première cause, et de la plaider avec succès, notre jeune homme fait la rencontre d’une belle fille, alerte et pimpante, accorte et bien tournée !
Les sages ont félicité Platon de l’avoir banni de sa république ; et une secte entiere de philosophes ne traitoit tous les poëtes de canaille, qu’à cause des sotises d’Homere. […] L’auteur par lui-même ou par ses personnages, instruit le lecteur des causes de la guerre, de ses commencemens et de ses progrès ; il en prédit même la fin prochaine. […] Que cette action soit grande, pathétique, ou simplement agréable : qu’elle se passe entre des rois, ou entre des personnes moins distinguées : qu’on y prodigue le merveilleux, ou qu’on s’y contente des causes naturelles ; ces différences feront bien de nouvelles especes, mais elles ne changeront pas le genre. […] Il ne paroît pas d’ailleurs qu’Homere ait une idée fixe de cette premiere cause. […] L’instruction seroit solide, si Homere n’en perdoit tout le fruit, en donnant pour cause de la protection des dieux, plutôt leur caprice, que notre religion et notre fidélité à nos devoirs.
D’autres causes cependant ont contribué à lui donner son caractère. […] Elles ont perdu, en même temps que le respect de l’empereur et pour les mêmes causes, tout ce qui maintenait l’épopée à sa hauteur idéale. […] Ils ne peuvent agir sur ce qui les entoure, parce que la complexité infinie des causes échappe à leur regard. […] Celui qui n’approfondit pas la raison d’être des événements s’empare de la première coïncidence qui le frappe pour s’écrier : Voilà la cause ! […] Millet n’hésite pas à la tirer : « Et voici toute trouvée et toute simple la cause de cette tant reprochée solennité.
Il croyait sa cause douteuse, & n’en était pas moins tranquille sur l’événement. […] Que cet autre par les effets Songe à remonter à leurs causes. […] Mais ils se réunirent en faveur de la cause commune. […] Il pourrait même l’être sans que l’impuissance des Auteurs en fût la cause. […] Thomas Corneille en avait eu avant lui pour la même cause.
C’est en effet à ce moment, sous l’influence et par un effet du concours de toutes ces causes, que la littérature devient vraiment humaine, dans le sens le plus large du mot, en même temps que vraiment naturaliste ou naturelle. […] Sous l’influence de toutes ces causes, la langue, elle aussi, change de caractère. […] Deltour, Les Ennemis de Racine, et Amédée Renée, Les Nièces de Mazarin]. — Les deux Phèdre. — Si la hardiesse même des tragédies de Racine n’a pas été l’une des causes de l’acharnement de ses ennemis contre lui ? […] — Exagération de Nisard à ce sujet. — Si la cause du succès de Bourdaloue est dans les « portraits » ou « allusions » que contiendraient ses Sermons ? […] VIII. — Les Doutes sur le système des causes occasionnelles ; — les Lettres galantes du chevalier d’Her… ; — et les Lettres de Fontenelle.
Mais ne voit-on pas que tout cela dérive de la même cause, de cette funeste habitude de s’enivrer en public ? […] Il était à Gidding lorsqu’il reçut un message du père Saint-Clare, l’avertissant que l’heure était enfin venue pour lui de servie la cause du roi et de l’Église. […] Allait-il renoncer au bonheur, qu’il sentait si près de lui, pour se sacrifier à une cause où il ne pouvait parvenir à s’intéresser ? […] Et l’année finira avant qu’on ait fini de s’émouvoir de ce livre de métaphysique, où il n’est question que des premiers principes et de la cause première. […] Les lois sont la grande cause du mal dans l’humanité.
Pour peu que les évêques et leurs journaux consentissent à se taire, ils ne manqueraient pas d’avocats pour plaider leur cause et même leur droit.
Dans la troisième lettre, la question prend une importance excessive ; elle est proclamée une cause toute nationale, à laquelle de nobles et pieuses intelligences portent le plus vif intérêt.
L’égoïsme est ce qui ressemble le moins aux ressources qu’on trouve en soi, telles que je les conçois ; l’égoïsme est un caractère qu’on ne peut ni conseiller, ni détruire ; c’est une affection dont l’objet n’étant jamais ni absent, ni infidèle, peut, sous ce rapport, valoir quelques jouissances, mais cause de vives inquiétudes, absorbe, comme la passion pour un autre, sans faire éprouver l’espèce de jouissance toujours attachée au dévouement de soi : d’ailleurs, la personnalité, soit qu’on la considère comme un bien ou comme un mal, est une disposition de l’âme absolument indépendante de sa volonté.
Ces deux considérations ont amené l’auteur à un plan bizarre, disproportionné, qui semble défier les méthodes traditionnelles et les préceptes de l’école, mais d’une habileté supérieure, singulièrement ajusté à tous les besoins de la cause, et, dans le mépris de toutes les règles oratoires, fidèle à la loi suprême, qui est de persuader.
Ce décousu, dans une lettre, et dans tout écrit dont la matière est déterminée par des causes extrinsèques et particulières, comme dans les écrits périodiques, qui suivent forcément non pas la logique et la nature, mais la date des événements, ce décousu ne peut guère disparaître sans emporter le naturel.
On les aima quelquefois pour la douceur berceuse de leurs inflexions, on les écouta à cause de l’apaisement que cela donnait, à cause des beaux vers dont la musique imprécise charmait.
S’il nous est permis de faire quelques réflexions sur son caractere, nous serons autorisés à dire, que l’amour de la célébrité & trop de penchant à se laisser séduire par des insinuations artificieuses, ont été la vraie cause de l’abus qu’il a fait de ses talens, propres d’ailleurs à le faire estimer.
Nulle autre cause de cette étonnante supériorité, que la connoissance profonde du cœur humain, qu’une observation subtile qui saisissoit avec justesse les vices & les ridicules par-tout où ils se trouvoient, qu’une délicatesse de tact qui discernoit, à coup sûr, ce qu’il y avoit de plus saillant dans les travers de la Société, que l’art enfin de les présenter sous un jour propre à les rendre sensibles, & à les corriger par une plaisanterie sans aigreur, sans apprêt, & toujours si naturelle, que l’effet en étoit immanquable.
Cette cause est plaidée en sa présence.
C’est le soin des anciens pour avoir des cachets qui ne pussent point ressembler à d’autres, qui est cause que nous trouvons aujourd’hui sur les pierres gravées antiques des figures si particulieres, et même si bizarres, et souvent la tête de celui qui se servoit du cachet.
Seulement, il faut se prêter à la circonstance, et admettre que cette femme, qui tout à l’heure nous agaçait par ses plats commérages, soit devenue subitement, et pour le besoin de la cause, passionnée comme Héloïse, pathétique comme le pigeon de La Fontaine, et spirituelle comme M. […] De tous ces griefs que la Russie eut ou crut avoir contre Boris, celui-là fut le plus fatal : ce sont les grandes causes qui ébranlent les gouvernements, et les petites qui les renversent. […] Vous savez que les Italiens et surtout les Italiennes ont un mot pour rendre, en dernier ressort, l’impression qu’on leur cause. […] « Entre Abailard et les théologiens de son temps, nous disent-ils, se débattaient la cause de la liberté et celle de la règle. […] Hue revient seul ; bientôt on lui adjoint Tison et sa femme ; deux espions de la Commune, deux apprentis persécuteurs, que finiront pourtant par gagner à la cause de la vertu et du malheur les souffrances et les bontés de leurs victimes.
. — Causes physiologiques du conflit, de la prépondérance et de la succession des images. — Images affaiblies et latentes. — Coexistence de plusieurs groupes d’images mentales et d’actions corticales. — En quoi consiste la prépondérance d’une image. — Le premier plan dans la conscience et dans l’écorce cérébrale. — La contraction musculaire, pensée confine à la contraction musculaire effectuée. — Abouchement du courant intellectuel et du courant moteur. — Découverte du point d’abouchement. — La troisième circonvolution de Broca. — Les centres psychomoteurs de Ferrier. — Une image atteint son maximum d’énergie et d’éclat quand elle arrive au point de l’écorce où elle se transforme en impulsion motrice. […] Les mêmes causes, suivant le lieu où se porte leur action, entraînent souvent la perte du mouvement volontaire ou de la mémoire. […] Nous savons que toutes les idées, toutes les connaissances, toutes les opérations de l’esprit se réduisent à des images associées, que toutes ces associations ont pour cause la propriété que les images ont de renaître, et que les images elles-mêmes sont des sensations qui renaissent spontanément. […] Vous voyez en effet se produire un mouvement du membre postérieur du côté irrité. » Suivant le point irrité, les mouvements changent, et la nouvelle combinaison de contractions musculaires est toujours celle qui convient pour écarter la nouvelle cause d’irritation. […] Dès lors, on comprend son office ; par suite, on comprend sa construction, sa distribution, ses combinaisons les plus simples, et même on peut les concevoir d’avance, car elles sont réglées en vue de cet office. — Soit dans le membre inférieur gauche un point irrité : il est utile que le membre, en se déplaçant, puisse écarter la cause d’irritation ou s’écarter d’elle ; pour cela, il faut qu’un nerf afférent AC, parti du point irrité, aille rejoindre la cellule, et que cette cellule, par un nerf efférent CE, communique avec les muscles du membre ; c’est la disposition nerveuse élémentaire — Il est utile que le membre inférieur droit puisse en cette occasion collaborer avec le gauche ; pour cela, il faut que la cellule C du côté gauche communique avec une autre cellule C′ du côté droit, que celle-ci soit également pourvue d’un nerf efférent C′E′, que ce nerf se termine dans les muscles du membre inférieur droit.
Après quelques conversations avec Alain et Georgette, auxquels il confie son dessein, il cause enfin avec Agnès : ARNOLPHE. […] Est-ce que ma cause est injuste ou douteuse ? […] Je voudrais, m’en coûtât-il grand’chose, Pour la beauté du fait, avoir perdu ma cause. […] Molière, qui eut quelque honte de se sentir si peu de constance pour un malheur si fort à la mode, résista autant qu’il put ; mais, comme il était alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé, il céda à l’envie de se soulager et avoua de bonne foi à son ami que la manière dont il était forcé d’en user avec sa femme était la cause de cet abattement où il se trouvait. […] Elle l’attaque, en femme instruite de ce qui peut blesser le plus profondément une femme ; son triomphe passager sera la cause de sa perte, car elle éveille une haine qui doit être irréconciliable.
Au Grenier, on cause de Huysmans qui se dit malade, inquiété par des espèces d’attouchements frigides le long de son visage, presque alarmé par l’appréhension de se sentir entouré par quelque chose d’invisible. […] Et c’est une succession de phrases transcendantales « que le péché n’est pas, comme on l’a dit bêtement, la copulation, mais la distraction de l’individu de l’harmonie universelle… que le moi, le moi est tout à fait méprisable, vu que c’est une victime de la subjectivité de l’être, en un monde illusoire… qu’il craint d’être empoigné, comme par une pieuvre, par la subtilité des causes occultes… qu’il s’est fait un changement en lui, que les formes littéraires ne sont rien, qu’il donnerait tout ce qu’il a écrit pour une page de Normand… » Enfin il se lève pour prendre congé, me disant qu’il aimerait bien à se retrouver avec moi, là-haut, que ce serait surtout agréable de se rencontrer dans Sirius, la planète à la blancheur incandescente. […] On s’est assis sur la petite terrasse, et l’on cause de la mauvaiseté de la jeune critique à notre égard. […] Il cause aussi d’études semblables sur un village japonais, transplanté à Londres, où se voyaient également des danseuses japonaises. […] Et à peine sorti de table, dans cette maison à l’atmosphère littéraire, on cause poésie ancienne et grâce à la mémoire admirable de Léon, ç’a été la curieuse pièce de Villon : Comme je suis povrette et ancienne, Ni rien ne sais… Puis la mélancolique pièce de Ronsard sur la vieille maîtresse : Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle… Assise au coin du feu, devisant et filant.
Car le péril croissant n’est pour l’âme autre chose Qu’une raison de croître eu courage, et la cause S’embellit, et le droit s’affermit en souffrant, Et l’on semble plus juste alors qu’on est plus grand151. […] On remarquera cette conception aristotélique de Dieu présent à tout comme fin plutôt encore que comme cause. […] Mais, tout en s’imaginant que la société future reconnaîtra, sous une forme ou sous une autre, le droit au travail, Hugo avoue que cette réforme est une des « dernières et des plus délicates à entreprendre. » — Ajoutons que le manque de travail, loin d’être le facteur essentiel de la misère, n’y entre que comme un élément minime, un dixième environ ; parmi les assistés de tous pays, dix pour cent seulement le sont pour cause de chômage. […] En général, c’est une occupation amusante de rechercher les véritables causes des événements ; on est tout étonné en voyant la source du fleuve ; je me souviens encore de la joie que j’éprouvai, dans mon enfance, en enjambant le Rhône… — Ce qui me dégoûte, disait une femme, c’est que ce que je vois sera un jour de l’histoire. — Eh ! […] Si l’on ajoute foi à des statistiques faites simultanément dans plusieurs Etats de l’Europe, la maladie et la vieillesse entrent à raison de plus de 60 pour 100 dans les causes de la misère ; il semble donc que, si on le voulait avec assez de force, il serait possible de faire diminuer notablement la misère par le système de l’assurance contre les maladies et la vieillesse.
L’historien, dans une courte et impartiale discussion, attribue à l’Angleterre les causes de la rupture. […] il conclut contre la cause monarchique qu’il vient d’exposer avec tant de force ; il s’arrête entre les deux partis, c’est-à-dire dans l’impossible ; il prend la moitié des deux vérités, c’est-à-dire un mensonge ; il emprunte à la république le pouvoir absolu et à la monarchie le pouvoir temporaire, et il établit comme préférable à la république ou à la monarchie, quoi ? […] Napoléon demanda d’abord que l’empereur François séparât sa cause de celle de l’empereur Alexandre, que l’armée russe se retirât par journées d’étape des États autrichiens, et il promit de lui accorder un armistice à cette condition. […] “Croyez-moi, dit Napoléon à l’empereur François, ne confondez pas votre cause avec celle de l’empereur Alexandre.
Enfin, on voulait une image complète de la vie dans une comédie sans incidents, sans coups de théâtre, sans complications invraisemblables ; où tout fût une cause naturelle ou un effet inévitable, et qui provoquât non ce gros rire, si bon qu’il soit, qu’excitent les bouffonneries de Scapin, mais le sourire de la raison émue et réjouie par le spectacle d’événements sérieux présentés sous une forme plaisante. […] Dans ce salon, on cause plus qu’on n’agit : que peuvent faire des oisifs autour d’une coquette ? […] Quoiqu’ils ne disent rien qui ne soit dans leur situation, et qu’ils ne se piquent pas d’impartialité en plaidant leur cause, ils ne peuvent parler pour eux, en gens d’esprit qu’ils sont, sans répandre çà et là des lumières et des vérités d’expérience, qui nous apprennent à les juger et à lire en nous et chez les autres. […] J’ai indiqué, pour Molière en particulier, les causes de cette éternelle jeunesse de la comédie.
» Puis l’on vague dans des corridors, où l’on cause avec des têtes de femmes, qui, pendant qu’on les habille par derrière, se voilent la gorge avec les deux rideaux de leur loge, croisés sur elle, dans le coquet mouvement de la Frileuse d’Houdon. […] … » L’éloquence du Garçon éclatait surtout dans une parodie des Causes célèbres qui avait lieu dans le grand billard du père Flaubert, à l’Hôtel-Dieu, à Rouen. […] Quand on voit cela, et au chevet des lits, ces pancartes sinistres contenant ces seuls mots : Opérée le… il vous vient l’idée de trouver la Providence abominable, et d’appeler bourreau ce Dieu, qui est la cause de l’existence des chirurgiens. […] Il est également permis de croire qu’en cette affaire, M. de Manteuffel obéissait un peu à son ressentiment contre le parti russe, qui ne lui pardonnait pas d’avoir empêché le roi de Prusse de prendre fait et cause pour son beau-frère, l’Empereur Nicolas. » Donc le fait avancé par mon frère et moi, dans notre Journal, est parfaitement vrai, sauf quelques petites erreurs de détail, provenant du récit, tel qu’il nous a été fait à cette époque.
C’est là une cause d’erreur que n’ont pas connu Tiedemann et Gmelin. […] Les auteurs ne sont pas d’accord sur la cause et la signification de cette acidité de la muqueuse buccale. […] Ce sont des circonstances de ce genre qui ont été cause de la diversité des opinions des auteurs. […] Ce que nous avons dit plus haut nous dispense de nous étendre davantage sur les causes de cette discordance. […] Nous ne reviendrons pas sur les causes qui amènent cette altération : nous nous sommes expliqué à ce sujet.
Il y a là un reste de païen ou un commencement d’hérétique qui jette sur lui de la défaveur et qui montre que sa cause n’est pas pure. […] L’un d’eux, Charuel, change de couleur à cette idée, et déclare honni celui qui ne maintiendra pas la cause du duc légitime (Charles de Blois)e, et qui s’en ira sans donner de coups d’épée. — « Cette chose m’agrée, dit Beaumanoir ; allons à la bataille, ainsi qu’elle est jurée. » Il revient à Bombourg, qui lui représente encore que c’est folie à lui d’exposer ainsi à la mort la fleur de la duché ; car, une fois morts, on ne trouvera jamais à les remplacer. — « Gardez-vous de croire, répond Beaumanoir, que j’aie amené ici toute la chevalerie de Bretagne, car ni Laval, ni Rochefort, ni Rohan et bien d’autres n’y sont ; mais il est bien vrai que j’ai avec moi une part de cette chevalerie et la fleur des écuyers… » Bombourg reprend la bravade et l’invective.
L’idée de Dieu, c’est-à-dire d’une cause supérieure et première qui nous domine et nous environne, est une idée toute naturelle et selon la perspective humaine de tous les temps. […] Aux époques où l’on n’avait pas étudié la nature physique et où les causes secondes et les lois de l’univers étaient peu connues, la toute-puissance suprême semblait plus rapprochée de chacun en ce qu’on la voyait comme directement dans chaque événement inattendu, dans chaque phénomène.
Mais ma confiance dans ces conquêtes est pleine et tranquille, et je ne me crois point obligé, pour servir leur cause, de considérer la maison de Bourbon, la noblesse française et le clergé catholique comme des ennemis. » Ses ennemis, il les verra plutôt en bas, comme il dit, du côté de la démocratie. […] Quelle idée du ministre, influent de tout temps, et principal vers la fin, qui en représente la politique et qui la personnifie jusqu’à un certain point ; qui en formula du moins la théorie la plus complète, et qui, après l’avoir vaillamment défendue envers et contre tous, vient aujourd’hui plaider en historien la même cause ?