Fontenelle ne triomphe pas des travers des savants ; il omet tout ce qui sert à la malice sans servir à l’exemple : mais il est plein de détails sur les qualités, et il ne manque aucune occasion de faire voir quel lustre la vérité reçoit des mœurs aimables ou fières, des vies pures et cachées, des belles morts de ceux qui se dévouent à la chercher. […] C’est le temps où, dans ses Dialogites des morts, Alexandre reçoit de la courtisane Phryné une leçon sur la guerre ; où Raphaël se tait sur son art, et soutient qu’il faut conserver tous les préjugés ; où Homère se moque de ses dieux ; où Thersite, disputant avec Agamemnon, a le dessus. […] Il est très vrai que ces grands principes n’ont pas reçu dans leurs livres l’expression parfaite des vérités immortelles.
Sur certains points les idées reçues sont exagérément vieillies, et, par exemple, en ce qui concerne le respect dû aux morts, les relations sexuelles, l’honneur, nous avons une mentalité de sauvages ou de barbares. […] Se borner à répondre : c’est bien parce que c’est bien, c’est ne pas apercevoir les conditions du bien et se refuser à en admettre ; c’est parfois que l’on est mal renseigné, ou que l’on a la vue courte, mais cela tient parfois aussi à ce que les idées que l’on a reçues et acceptées sur le bien sont tout à fait injustifiables. […] La morale reçue, admise à chaque époque, celle en dehors de laquelle les autres conceptions aventureuses de la conduite passent pour des immoralités, cette morale-là supposerait une observation, un classement des tendances, de leurs effets, de leur valeur qui ne peuvent être achevés qu’au moment où ces tendances vont être remplacées, partiellement, par d’autres.
L’auteur des Ducs de Guise n’a reçu le coup, on ne peut pas dire de soleil, de l’influence de Guizot, que sur le titre de son ouvrage ; Mais, par ailleurs, il a échappé à la trop vaste influence de l’homme qui a rayonné, sans rayons, sur tous les historiens de son temps ; qui a, j’en conviens, ravivé en France l’enseignement et les études historiques, mais qui, pour son compte, quand il a écrit l’Histoire, l’a roidie dans un doctrinarisme insupportablement étroit et pédant, — et Forneron, du reste, n’y a pas toujours échappé. […] Son fils Henri, dont Forneron, souvent très artiste (voir son portrait d’Élisabeth et surtout sa mort de Marie Stuart), écrit qu’il avait le charme et la témérité de Borgia, — un Borgia blond, « plus Italien que Lorrain, malgré ses cheveux d’or, plus paladin que général, plus conspirateur qu’homme d’État, et qui mourut d’une conspiration », — eut, par un hasard inouï de guerre, le bonheur de prendre à son père, par une blessure reçue à la même place, son fier surnom de Balafré. […] Dans un temps où l’on n’avait pas vu que Mayenne, le dernier des Guises de toutes les manières, mais le grand Guise lui-même, le magnifique Balafré, le charmeur de la France, recevoir vingt-cinq mille écus par mois du roi d’Espagne, non pour les besoins de son parti, ce qui eût été légitime, mais pour les besoins de sa maison, de son luxe et de sa personne ; quand les plus grands seigneurs de la France tendaient leurs mains gantées d’acier, et les évêques leurs mitres de soie, à l’argent du roi d’Espagne qui y tombait ; quand partout, dans l’abominable politique du temps, il n’y a qu’espions tout prêts qui se proposent, assassins qui s’achètent, la ligue ne fut pas plus innocente que les autres des vices qui dévoraient son siècle, et elle y ajouta le sien, qui était d’être une Démocratie… Philippe II fut ruiné, du reste, avant d’avoir acheté la France, et les victoires de Henri IV firent le reste.
Voici comment il s’exprime à ce sujet dans le journal inédit du baron Gourgaud (il s’agit d’une entrevue avec la reine de Prusse après Iéna) : « Elle me reçut sur un ton tragique, comme Chimène : Sire, justice ! […] À chaque coup reçu, les corps paraissaient s’alourdir, se figer, envahis par une rigidité croissante. […] On peut, par certains dispositifs de rythme, de rime et d’assonance, bercer notre imagination, la ramener du même au même en un balancement régulier, et la préparer ainsi à recevoir docilement la vision suggérée.
Quand le commissaire s’aventure sur la scène, il reçoit aussitôt, comme de juste, un coup de bâton qui l’assomme. […] Si extraordinaire en effet que soit la coïncidence elle deviendra acceptable par cela seul qu’elle sera acceptée, et nous l’accepterons si l’on nous a préparés peu à peu à la recevoir. […] Également comique est l’extension de la langue des affaires aux relations mondaines, par exemple cette phrase d’un personnage de Labiche faisant allusion à une lettre d’invitation qu’il a reçue : « Votre amicale du 3 de l’écoulé », et transposant ainsi la formule commerciale : « Votre honorée du 3 courant. » Ce genre de comique peut d’ailleurs atteindre une profondeur particulière quand il ne décèle plus seulement une habitude professionnelle, mais un vice de caractère.
Chapitre IV : La métaphysique S’il est une science qui soit de nature à contredire les enseignements de la conscience, c’est cette spéculation supérieure qu’Aristote appelait philosophie première, qui a reçu depuis le nom de métaphysique, et qui, sous un titre quelconque, restera dans le domaine de la pensée humaine, tant que celle-ci aura le souci des vues générales et des conceptions synthétiques. […] Ne faudrait-il pas pouvoir embrasser l’enchaînement des causes, voir au fond même de l’être qui reçoit ou subit tant d’impressions du dehors ! […] Que le sentiment moral reçoit le contre-coup de cette disposition de leur esprit.
La bonne Psyché y reçoit ses deux sœurs, Aglaure et Cydippe. […] Je me préoccupe seulement de l’impression qu’en a dû recevoir cet auditoire d’enfants. […] Mais, visiblement, l’impression qu’il en recevait n’allait pas sans un peu de gêne et de souffrance. […] l’on s’attache plus par les services qu’on rend que par ceux qu’on reçoit ! […] Mais le premier consul a reçu du pape le droit de l’en délier.
Un grand nombre de spectateurs s’imaginent qu’une subvention impose au théâtre qui la reçoit la préoccupation constante d’une mise en scène luxueuse. […] Ces questions ne recevront jamais de réponse ; de telle sorte qu’aujourd’hui le costume de Tartufe est un problème insoluble. […] C’est donc de l’attitude de la figuration que dépend l’impression que recevra le public. […] Cependant il y aura des hommes qui ne se sentiront outragés et qui ne se battront que s’ils ont reçu réellement le soufflet. […] D’autres plus complaisants diront que ce sera la vie qui, en absorbant l’art, en recevra une beauté nouvelle.
Glatigny se figurait les croquemorts assis sur l’escalier, attendant, ayant reçu l’ordre de ne pas faire leur besogne avant d’avoir reçu l’argent, et il voyait son ami, le veuf, l’abandonné, l’accusant d’avoir manqué à sa parole et s’arrachant les cheveux. […] Qu’avez-vous fait des mille francs que vous avez reçus il y a trois jours ? […] Il consentit et reçut, avec une livrée, le nom de Covielle. […] J’avais reçu, dans la matinée, sous enveloppe, un poème, écrit d’une magnifique écriture et non signé. […] Cette règle, c’est de Leconte de Lisle que nous la reçûmes.
Il n’est pas démontré que l’enfant qui s’est cogné à une table, et qui lui rend le coup reçu d’elle, voie en elle une personne. […] Ce ne pouvait être que si la matière était en quelque sorte aimantée, si elle se tournait d’elle-même vers l’homme, pour recevoir de lui des missions, pour exécuter ses ordres. […] Il faut donc qu’à la nécessité de restituer mécaniquement les mouvements reçus la matière joigne la faculté d’accomplir des désirs et d’obéir à des ordres. […] Dans la Babylonie du Sud, le soleil qui voit tout est devenu le gardien du droit et de la justice ; il reçoit le titre de « juge ». […] Coextensif aux anciennes civilisations, il s’est grossi de tout ce qu’elles produisaient, ayant inspiré la littérature et l’art, et reçu d’eux plus encore qu’il ne leur avait donné.
D’ailleurs, il ne peut y avoir que la premiere dénomination du nom qui puisse être prise absolument & directement ; les autres cas reçoivent une nouvelle modification ; & c’est pour cela qu’ils sont appellés cas obliques. […] Mais si l’on regarde l’homme sans en faire aucune application particuliere, alors l’homme est pris dans un sens abstrait, & devient un individu spécifique ; c’est par cette raison qu’il reçoit l’article ; c’est ainsi qu’on dit le beau, le bon, le vrai. […] L’agent fait l’action, le patient la reçoit. […] Les verbes actifs marquent que le sujet de la proposition fait l’action, j’enseigne ; le verbe passif au contraire marque que le sujet de la proposition reçoit l’action, qu’il est le terme ou l’objet de l’action d’un autre, je suis enseigné, &c. […] ne reçoivent point s, excepté vingt & cent, qui ont un plurier : quatre-vingts ans, quatre cens hommes.
Molière est naturellement du monde de Ninon, de madame de La Sablière avant sa conversion ; il reçoit à Auteuil Des Barreaux et nombre de jeunes seigneurs un peu libertins. […] Il paraît que, dans les années qui suivirent, au lieu de continuer l’exercice de la charge paternelle, il alla étudier le droit à Orléans et s’y fit recevoir avocat. […] Il allait ainsi à l’aventure, bien reçu du duc d’Épernon à Bordeaux, du prince de Conti en chaque rencontre, loué de d’Assoucy qu’il recevait et hébergeait en prince à son tour, hospitalier, libéral, bon camarade, amoureux souvent, essayant toutes les passions, parcourant tous les étages, menant à bout ce train de jeunesse, comme une Fronde joyeuse à travers la campagne, avec force provision, dans son esprit, d’originaux et de caractères. […] Deux mois avant sa mort, il reçut cette visite de Boileau dont nous avons parlé.
Bonne place à l’entrée dans la vie, où l’on reçoit une éducation libérale, où l’on ne méprise personne, parce qu’on touche à tous, où l’on n’est dédaigné de personne, parce qu’on n’accepte pas le dédain. […] Le petit homme, qui ne savait auquel entendre pour recevoir les caresses qu’on lui faisait, promit à cette comédienne qu’il irait chez elle ; mais la partie fut rompue par Molière, qui lui dit de venir souper avec lui. […] Baron, objet de la jalousie de la Béjart, en reçut des injures et un soufflet ; il se retira chez la Raisin. […] Jamais pièce n’a été plus malheureusement reçue que celle-là, et aucune de celles de Molière ne lui a donné tant de déplaisir. […] Et je ne veux aussi, pour grâce singulière, Que montrer à vos yeux mon âme tout entière, Et vous faire serment que les bruits que j’ai faits Des visites qu’ici reçoivent vos attraits Ne sont pas envers vous l’effet d’aucune haine, Mais plutôt d’un transport de zèle qui m’entraîne, Et d’un pur mouvement… ELMIRE.
Les uns reçurent, à leurs débuts, l’empreinte de cet idéal monarchique et chrétien qui fut leur inspiration primitive ; les autres portèrent dès l’abord la marque de ce mouvement révolutionnaire qui venait de se réveiller sous leurs yeux. […] Un vieux musicien, modeste et pieux, est le parent pauvre d’une orgueilleuse famille bourgeoise, où on le reçoit assez mal, et où il joue le triste rôle de parasite. […] Aujourd’hui l’orgueil humain nous montre, dans le livre des Contemplations, comment les poëtes finissent, et, cette fois, la démonstration est plus concluante : jamais la littérature chrétienne ne reçut de ses adversaires un plus puissant secours ; jamais la littérature moderne ne reçut de ses grands hommes une plus douloureuse leçon. […] je suis chez moi, et, si vous ne vous tenez pas tranquilles, je vous fais administrer la plus robuste volée que votre république ait jamais reçue !” […] Ce qui lui reste encore, dans sa ruine, d’existence et de souffle, ce spiritus qui plane sur les décombres, cette âme qui survit dans la mort, tout cela se transforme, s’épure et reçoit une vie nouvelle ; d’où ?
Oui, certainement, ainsi qu’il le dit, Escobar ou Lessius enseignent bien que « cette opinion, qu’on peut tuer pour un soufflet reçu, est probable dans la spéculation » ; et le second affirme, en propres fermes, qu’un homme « qui a reçu un soufflet est réputé sans honneur jusqu’à ce qu’il ait tué celui qui le lui a donné ». […] Tout porte à croire qu’il est antérieur d’un ou deux ans aux Provinciales : « Autrefois il fallait sortir du monde pour être reçu dans l’Église, au lieu qu’on entre aujourd’hui dans l’Église en même temps que dans le monde. […] Mais dans l’hypothèse la plus favorable — je veux dire la plus conforme aux idées communément reçues, — il faut toujours admettre que l’histoire des idées au xviie siècle ne s’explique que par cette lutte. […] Parmi ces débauchés et ces libres esprits, si l’on veut que Molière ait pris des leçons de philosophie, elles ont donc dû ressembler singulièrement à celles que le « petit Arouet » recevra plus tard à son tour de la vieille Ninon de Lenclos et des habitués de la société du Temple. […] « Lorsque la vertu cesse dans le gouvernement populaire, l’ambition entre dans les cœurs qui peuvent la recevoir et l’avarice entre dans tous.
Si la Pléiade a cru conquérir quelque chose, elle s’est trompée ; nous avons tout reçu de Rome et d’Athènes et de l’Italie de la Renaissance, nous ne leur avons rien arraché. […] Mais on ne s’assimile pas Shakespeare ; il est trop grand et trop rude pour qu’on puisse le recevoir en poussière insinuée ; il est un bloc infriable ; si on consent à le subir, il écrase et abolit. […] Mais Lord Byron, précisément parce qu’il était un moment, et non une éternité, fut reçu chez nous comme un hôte bizarre et célèbre à qui ou fait honneur. […] Vers l’année 1864, — je crois cette date exacte, — Villiers de l’Isle-Adam et moi, qui habitions à Choisy-le-Roi, chez mon père, nous reçûmes la visite d’un très jeune homme qui m’était adressé par mon ami, l’excellent Emmanuel Des Essarts. […] Mallarmé nous reçut dans une petite maison rose, derrière des arbres, où il habitait avec sa femme et sa fille.
Elle semble avoir reçu de l’antiquité sa forme définitive. […] Il se prêtait complaisamment à ces admirations d’artiste en homme habitué à les recevoir. […] Nous ignorons ce que cette comédie qui avait été reçue à l’Odéon, si nos souvenirs ne nous trompent, peut-être devenue. […] Tout ce qui était jeune, vaillant, amoureux, poétique, en reçut le souffle. […] Heureuse encore la vague qui reçoit le reflet de lumière !
La pièce fut reçue d’abord assez froidement, en raison de sa beauté. […] Il ne veut pas « se charger d’une spirituelle » qui recevrait de beaux esprits ; il veut une femme qui ne sache pas ce que c’est qu’une rime et qui ne « sache que prier Dieu, l’aimer, coudre et filer ». […] Seulement Alceste, qui pourra devenir ce que La Bruyère dit qu’est Timon, n’a pas atteint l’âge où, expériences faites et blessures reçues, on est passé de la colère au mépris. […] Lire l’admiration dans des yeux d’auditeurs est bien plus caressant que d’en recevoir, par les comptes de l’éditeur, un lointain et très vague écho. […] Il est infiniment susceptible, et la vanité d’artiste, la plus vive peut-être qui soit, lui fait oublier toute prudence, et l’auteur en lui l’emporte sur l’intrigant, trait extrêmement caractéristique, lorsque sa vanité a reçu une piqûre.
Et elle n’eut point à se battre ; elle ne porte pas les responsabilités : mais elle a reçu le châtiment. […] Mme B…, en prison, reçut la visite de son mari, lequel lui jura une fidélité éternelle. […] Et ils ont reçu, avec cérémonie, la visite de leurs ouailles. […] Pour la première fois, depuis la grande dispersion, depuis qu’ils ont formé un nouveau foyer, ils reçoivent leur Supérieur. […] Il lui manque l’assurance de ne pas défendre Dieu malgré Dieu ; et, dans le doute qui le martyrise, il n’ose pas recevoir l’hostie.
gout se dit au propre du sens par lequel nous recevons les impressions des saveurs. […] Le gout par raport aux viandes dépend beaucoup de l’habitude et de l’éducation : il en est de même du gout de l’esprit : les idées exemplaires que nous avons reçues dans notre jeunesse nous servent de règle dans un age plus avancé ; telle est la force de l’éducation, de l’habitude, et du préjugé. […] Je ne sai si l’usage que ces auteurs ont fait de cette figure seroit aujourd’hui aussi bien reçu, qu’il l’a été de leur tems. […] Les philosophes apèlent patient, ce qui reçoit l’action d’un autre ; ce qui est le terme ou l’objet du sentiment d’un autre. […] Tous les objets qui nous environent et dont nous recevons des impressions, sont autant d’êtres particuliers que les philosophes apèlent des individus.
Il a l’accent âpre, souvent même les phrases de Rousseau, et voudrait « être un vigoureux sauvage », sortir de la vie civilisée, de la dépendance et des humiliations qu’elle impose au misérable. « Il est dur de voir un monsieur que sa capacité aurait élevé tout juste à la dignité de tailleur à huit pence par jour, et dont le cœur ne vaut pas trois liards, recevoir les attentions et les égards qu’on refuse à l’homme de génie pauvre1149. » Il est dur de voir « un pauvre homme, usé de fatigue, tout abject, ravalé et bas, demander à un de ses frères de la terre la permission de travailler. » Il est dur « de voir ce seigneurial ver de terre repousser la pauvre supplique, sans songer qu’une femme qui pleure et des enfants sans pain se lamentent là tout à côté1150. » Quand le vent d’hiver souffle et barre la porte de ses rafales de neige, le paysan collé contre son petit feu de tourbe, pense aux grands foyers largement chauffés des nobles et des riches, « et parfois il a bien de la peine à s’empêcher de devenir aigre en voyant comment les choses sont partagées, comment les plus braves gens sont dans le besoin, pendant que des imbéciles se démènent sur leurs tas de guinées sans pouvoir en venir à bout1151. » Mais surtout le cœur « frémit et se gangrène de voir leur maudit orgueil. » — « Un homme est un homme après tout1152 », et le paysan vaut bien le seigneur. Il y a des gens nobles de nature et il n’y a que ceux-là de nobles ; l’habit est une affaire de tailleur, les titres une affaire de chancellerie, et « la seule vraie patente d’honneur est celle qu’on reçoit tout droit des mains du Dieu tout-puissant. » Contre ceux qui renversent cette égalité naturelle, Burns est impitoyable. […] Ce qu’il expose, ce sont les grands intérêts de l’âme, « c’est la vérité, la grandeur, la beauté, l’espérance, l’amour, — la crainte mélancolique subjuguée par la foi, — ce sont les consolations bénies aux jours d’angoisse, — c’est la force de la volonté et la puissance de l’intelligence, — ce sont les joies répandues sur la large communauté des êtres, — c’est l’esprit individuel qui maintient sa retraite inviolée, — sans y recevoir d’autres maîtres que la conscience, — et la loi suprême de cette intelligence qui gouverne tout1222. » Cette personne inviolée, seule portion de l’homme qui soit sainte, est sainte à tous les étages ; c’est pour cela que Wordsworth choisit pour personnages un colporteur, un curé, des villageois ; à ses yeux, la condition, l’éducation, les habits, toute l’enveloppe mondaine de l’homme est sans intérêt ; ce qui fait notre prix, c’est l’intégrité de notre conscience ; la science même n’est profonde que lorsqu’elle pénètre jusqu’à la vie morale ; car nulle part cette vie ne manque. « À toutes les formes d’être est assigné un principe actif ; — quoique reculé hors de la portée des sens et de l’observation, — il subsiste en toutes choses, dans les étoiles du ciel azuré, dans les petits cailloux qui pavent les ruisseaux, — dans les eaux mouvantes, dans l’air invisible. — Toute chose a des propriétés qui se répandent au-delà d’elle-même — et communiquent le bien, bien pur ou mêlé de mal. — L’esprit ne connaît point de lieu isolé, — de gouffre béant, de solitude. — De chaînon en chaînon il circule, et il est l’âme de tous les mondes1223. » Rejetez donc avec dédain cette science sèche « qui divise et divise toujours les objets par des séparations incessantes, ne les saisit que morts et sans âme et détruit toute grandeur1224. » « Mieux vaut un paysan superstitieux qu’un savant froid. » Au-delà des vanités de la science et de l’orgueil du monde, il y a l’âme par qui tous sont égaux, et la large vie chrétienne et intime ouvre d’abord ses portes à tous ceux qui veulent l’aborder. « Le soleil est fixé, et magnificence infinie du ciel — est fixée à la portée de tout œil humain. — L’Océan sans sommeil murmure pour toute oreille. — La campagne, au printemps, verse une fraîche volupté dans tous les cœurs. — Les devoirs premiers brillent là-haut comme les astres. — Les tendresses qui calment, caressent et bénissent — sont éparses sous les pieds des hommes comme des fleurs1225. » Pareillement à la fin de toute agitation et de toute recherche apparaît la grande vérité qui est l’abrégé des autres. « La vie, la véritable vie, est l’énergie de l’amour — divin ou humain — exercée dans la peine, — dans la tribulation, — et destinée, si elle a subi son épreuve et reçu sa consécration, — à passer, à travers les ombres et le silence du repos, à la joie éternelle1226. » Les vers soutiennent ces graves pensées de leur harmonie grave ; on dirait d’un motet qui accompagne une méditation ou une prière. […] On apprend par Wordsworth et par Byron, par le protestantisme approfondi1236 et par le scepticisme institué, que, dans cet établissement sacré que le cant protége, il y a matière à réforme ou à révolte ; qu’on peut trouver des valeurs morales autres que celles que la loi timbre et que l’opinion reçoit ; qu’en dehors des confessions officielles, il y a des vérités ; qu’en dehors des conditions respectées, il y a des grandeurs ; qu’en dehors des situations régulières, il y a des vertus ; que la grandeur est dans le cœur et dans le génie, et que tout le reste, actions et croyances, est subalterne. […] Aujourd’hui déjà elle a gagné la littérature ; depuis cinquante ans, tous les grands écrivains y plongent : Sidney Smith, par ses sarcasmes contre l’engourdissement du clergé et l’oppression des catholiques ; Arnold, par ses réclamations contre le monopole religieux du clergé et contre le monopole ecclésiastique des anglicans ; Macaulay, par son histoire et son panégyrique de la révolution libérale ; Thackeray, en attaquant la classe noble au profit de la classe moyenne ; Dickens, en attaquant les dignitaires et les riches au profit des petits et des pauvres ; Currer Bell et mistress Browning, en défendant l’initiative et l’indépendance des femmes ; Stanley et Jowet, en introduisant l’exégèse d’outre-Rhin et en précisant la critique biblique ; Carlyle, en important sous forme anglaise la métaphysique allemande ; Stuart Mill, en important sous forme anglaise le positivisme français ; Tennyson lui-même, en étendant sur les beautés de tous les pays et de tous les siècles la protection de son dilettantisme aimable et de ses sympathies poétiques ; chacun, selon sa taille et son endroit, enfoncé à des profondeurs différentes, tous retenus à portée du rivage par leurs préoccupations pratiques, tous affermis contre les glissades par leurs préoccupations morales, tous occupés, les uns avec plus d’ardeur, les autres avec plus de défiance, à recevoir ou à faire entrer le flot croissant de la démocratie et de la philosophie modernes dans leur constitution et dans leur Église, sans dégât et avec mesure, de façon à ne rien détruire et de façon à tout féconder.
Le mari a le droit de lire et même d’intercepter les lettres que reçoit ou qu’écrit sa femme, mais la femme n’a aucun droit de ce genre. […] » Mais on prépare maintenant des générations dociles et sans initiative, des générations à mot d’ordre, qui ne sauraient bouger sans en avoir reçu la permission des autorités. […] En beaucoup de régions on passerait avec répugnance sur un pont qui n’aurait pas reçu le baptême. […] Il faut, ce jour-là, avoir envoyé du muguet, comme il faut en avoir reçu. On en envoie à qui l’on aime, on en reçoit de qui vous aime, car le muguet porte bonheur et on ne saurait que vouloir le bonheur des êtres que l’on aime.
» Établissant la différence de mœurs et de sensations des deux peuples, il montre l’inégalité d’inconvénients dans les mêmes injures dites à des hommes publics d’un côté ou de l’autre du détroit : En Angleterre, on pèse l’injure ; en France, il faut la sentir… En Angleterre, l’injure intéresse quelquefois en faveur de celui qui la reçoit ; en France, elle avilit toujours celui qui la souffre… En Angleterre, les invectives n’ont point renversé le trône ; en France, elles ont renversé une royauté de quatorze siècles. […] Amené à parler de la guerre, « de cet art immense qui comprend tous les autres », des qualités nombreuses qu’elle requiert, qui sont tout autres que le courage personnel, et qu’on ne se donne pas à volonté : Militaire, je le suis, moi, s’écriait Napoléon, parce que c’est le don particulier que j’ai reçu en naissant ; c’est mon existence, c’est mon habitude.
On poussait en même temps l’auteur à toutes voiles à l’Académie française, où il ne fut reçu pourtant que deux ans après (janvier 1747). […] Il était assez reçu autrefois que l’histoire devait être écrite en beau langage par quelque académicien, et qu’il fallait quelque abbé ou bénédictin de métier pour faire les recherches : on ménageait le bel esprit brillant et qu’on savait volontiers impatient de sa nature ; il ne venait qu’à la fin tout frais et tout reposé.
Les jeunes gens recevaient dans cette maison les principes d’opposition à l’autorité, qu’ils répandaient dans d’autres sociétés, et qui devinrent la règle de leur conduite. […] Mais sur toutes ses prescriptions, et par-dessus toutes les plaintes qui lui échappent, il plane un certain respect des dieux, de la main desquels il convient que l’homme reçoive tout ce qu’ils envoient, les maux comme les biens : « Il ne faut point jurer que telle chose n’arrivera jamais ; car cela irrite les dieux en qui réside tout accomplissement. » Théognis, courbant la tête sous la puissance mystérieuse qui régit le monde, consent à être quelquefois errant et mendiant comme Homère ; il ne porte point à tout propos dans sa bague le poison de Cabanis.
Une préface spirituelle et polie, dans laquelle il était dit des choses très vraisemblables et très contraires aux opinions reçues, étonnait et flattait à la fois les gens du monde, et portait la stupéfaction parmi les doctes, que de telles impertinences, si doucement débitées, irritaient doublement et suffoquaient de colère. […] Il opposait l’impression fâcheuse qu’il avait reçue de la traduction de L’Iliade à celle que lui avait faite en sens contraire une traduction en prose de la tragédie de Caton, d’Addison : Cette traduction, disait-il, quoique inélégante, m’a donné une très haute idée de l’original, Je vois dans le poète anglais la grande partie qui caractérise notre Corneille.
Dès l’instant où il hérita du sceptre, de ce sceptre de saint Louis, et où il reçut les serments de la noblesse près du lit ensanglanté de Henri III, Henri IV avait dû, par une déclaration expresse (3 août 1589), donner à la religion catholique toutes les promesses rassurantes pour le maintien de sa prédominance à titre de religion, du royaume, en même temps qu’il garantissait aux calvinistes une pleine liberté de conscience, et l’exercice public de leur culte dans de justes limites : il ne pouvait faire moins. […] Ces caresses se faisaient souvent à de petits mestres de camp de guerres civiles, qui n’eussent jamais en leur vie osé parler au roi s’ils n’eussent été ses ennemis, et en cette qualité-là ils en recevaient un bon visage.
Il a tracé de ce salon célèbre et de sa confusion première un piquant tableau : « Le salon de Mme de Staël se trouvait alors peuplé, disait-il, de quatre à cinq tribus différentes : des membres du gouvernement présent, dont elle cherchait à conquérir la confiance ; de quelques échappés du gouvernement passé, dont l’aspect déplaisait à leurs successeurs ; de tous les nobles rentrés, qu’elle était à la fois flattée et fâchée de recevoir ; des écrivains qui, depuis le 9 thermidor, avaient repris de l’influence, et du Corps diplomatique, qui était aux pieds du Comité de Salut public en conspirant contre lui. » « Au milieu des conversations, des actes, des intrigues de ces différentes peuplades, ma naïveté républicaine se trouvait fort embarrassée. […] Molé rencontrait Benjamin Constant dans les derniers temps de la Restauration et lui demandait comment il allait, il en reçut cette réponse : « Je mange ma soupe aux herbes, et je vas au tripot »,
Toutes les qualités, tous les dons que vous avez reçus et que vous mettez en lumière, on vous les oppose un jour, et on en fait des griefs ou des sobriquets pour vous humilier. […] Du reste, j’ai reçu dans ce palais le meilleur accueil possible du général Bernelle ; il m’a donné une ci-devant belle chambre dans laquelle j’ai couché par terre avec délices, car du moins j’étais à sec, et mes trois jours se sont passés à courir la ville et les environs, dessinant autant que possible les points intéressants, et j’ai fait une fameuse récolte de tableaux à faire. » L’honnête homme, l’homme de devoir et de probité percent à tout moment à côté des impressions du peintre guerrier ; si Horace aime les soldats, il les aime aux mains nettes et pures.
Lui-même, je l’ai dit, fut très-malheureux ; ses propres aveux le prouvent ; au sortir d’une maladie, s’adressant à Vénus, il disait : « Déesse du mystère, Vénus, de ma pauvreté errante reçois cette offrande, reçois de l’indigent et chétif Léonidas des gâteaux onctueux, une olive bien conservée, cette figue verte qui vient de quitter sa branche, un grappillon de cinq grains détaché d’une grosse grappe, et cette libation d’un fond d’amphore.
Je voudrais ressaisir et rendre ici le plus que je pourrai de l’émotion du Cid, de l’étincelle électrique qu’en reçut le public d’alors. […] Il l’arme donc et le reçoit selon la formule et en toute cérémonie, devant l’autel de Saint-Jacques, en présence de la reine, sous les yeux de l’infante et de Chimène qui vont se prendre d’amour pour lui au même moment.
. — Hier mardi, 20 octobre, ton père a reçu ta lettre et le dessin qu’elle contenait, mon cher fils. […] Tout ce que je sais d’un Virgile compréhensible pour moi, c’est que le nôtre ou celui de la Bretagne voyage dans le Midi, sous le nom de Brizeux, dont la santé et le silence commencent à m’inquiéter, à moins que tu n’en aies reçu quelque lettre. » Ce diminutif de Virgile, Brizeux, qui n’avait rencontré à temps ni Auguste ni Mécène, ni leur diminutif, ne touchait guère Paris qu’en passant ; il se sauvait bien vite, pendant des mois et des saisons, tantôt dans sa Bretagne, tantôt à Florence ; il craignait d’écrire et poussait l’horreur de la prose jusqu’à ne se servir le plus souvent que d’un crayon pour tracer des caractères aussi peu marqués que possible.
Mais toutes mes conjectures et mes doutes ont dû cesser lorsque j’ai reçu de la fille même59 du baron de Monnier, mort en octobre 1863 au château de la Vieille-Ferté, dans l’Yonne, l’assurance de sa liaison étroite avec le général Jomini. […] Cette lettre est adressée à l’un de ses amis, négociant et nullement militaire, qu’il avait connu à Paris dans le temps où lui-même était dans les affaires, et qui habitait en dernier lieu à Saint-Pétersbourg63 : « 16/28 mars 1822. — Mon cher Pangloss, j’ai reçu votre aimable et philosophique épître du 8/20 février, et après l’avoir lue et savourée, je me suis bien demandé lequel de nous deux était le coupable du silence de 900 jours… Vous broyez donc décidément du noir sur les bords de la Newa, et, à vous entendre, il ne faut s’occuper ni du passé, ni du présent, ni de l’avenir.
Les erreurs des mortels, leurs fausses passions, Les récits du passé, quelques prédictions Que vous ne recevez que de votre mémoire. […] Oui, la jeunesse est bonne ; elle est seule à sentir Ce qui, passé trente ans, meurt, ou ne peut sortir, Et devient comme une âme en prison dans la nôtre ; La moitié de la vie est le tombeau de l’autre ; Souvent tombeau blanchi, sépulcre décoré, Qui reçoit le banquet pour l’hôte préparé.
C’est avec ces pensées que j’arrive jusque dans ma retraite, et qu’environné des livres saints dont je me suis fait comme une barrière je m’écrie : « Jours de bénédiction, beau temps, air doux et pur qu’on n’espérait plus ; herbe verte et si belle sous ces rayons qui ne la brûlent plus et qu’elle reçoit avec amour ; solitude, silence, éloignement du bruit et des passions des hommes ; délices de l’homme contemplatif et apaisé ; qu’ai-je fait pour vous goûter avec cette plénitude et ces transports ? […] Puisque j’ai remué des feuilles oubliées, j’en tirerai encore un seul passage qui servira à encadrer une autre élégie : la passion qui va saisir le héros en est déjà aux préliminaires ; c’est lui toujours qui raconte : « … Le dimanche, elle recevait volontiers du monde de la ville ; j’y fus invité, par un petit mot de sa main, pour le second dimanche qu’elle y passa : il ne devait y avoir que moi, m’écrivait-elle.
J’en reçus bientôt un exemplaire imprimé31, et j’eus la surprise qu’éprouverait un père en revoyant adulte un enfant laissé en nourrice. […] As-tu reçu de la nature Un cœur sensible à l’amitié ?
Être poëte, créer, et avoir une forme dont votre création, grande ou petite, ne se sépare pas, tout cela se tient au fond, et les classifications reçues doivent, bon gré malgré, s’y ranger. […] Au milieu de tant de grandes secousses et de grandes ruines, le théâtre honoré du nom de Madame reçut un certain ébranlement.
Ampère, il ne m’appartient pas de raconter en détail la diversité et la multiplicité des influences, ou, pour mieux dire, des aimantations successives que reçut ce noble esprit avant d’arriver à sa formation entière et à sa constitution actuelle. […] Vous chantez si hautement les triomphes de l’Église et les fêtes de l’État, la mort des martyrs et la naissance des princes, qu’il semble que vos vers ajoutent de la gloire à celle du ciel et des ornements à ceux du Louvre ; les saints semblent recevoir de vous une nouvelle félicité, et M. le Dauphin une seconde noblesse. » Une étude particulière sur Balzac démontrerait à fond cette identité de nature qu’il a avec les rhéteurs des siècles inférieurs retracés par M.
S’il a pu dire un non bien net à quelque opinion vague et reçue, s’il a pu déconcerter une chronologie sacro-sainte ou prendre en flagrant délit de fabrication quelque juif hellénisant, s’il a pu mettre à sec un déluge ou faire taire à propos la statue de Memnon, il est content. […] Quand on lit cette suite de lettres, on en reçoit une impression qui dément plutôt l’idée d’un service officiel et régulier par les journaux.
Le premier grand échec que reçoit la légitimité mérovingienne date de la condamnation juridique de Brunehaut. […] Ni le glaive ni les édits n’avaient pu dissiper le prestige charmant de ce panthéisme rural, immortalisé par Hésiode et par Virgile : l’Ager romanus, les vallons de l’Arcadie ou de la Sabine, conservèrent longtemps ces fêtes gracieuses où Pan et Palès, à l’ombre des platanes, au bruit des fontaines murmurantes, recevaient la brebis marquée de cinabre et la fleur de pur froment.
Elle reçoit ce sacrifice comme une personne qui va recevoir sa communion. » Le mot est vif, il est sanglant, venant d’un ami intime ; mais il marque quelle était alors la disposition mystico-mondaine de la sainte future, ce que j’appelle l’amalgame, et le trait s’accorde bien avec les révélations que nous devons à M.
Il faut que les choses aient été dans sa sensation pour être dans son imagination, et son vers ne dit rien que son œil ou son oreille n’aient reçu. […] Habitués que nous sommes à mettre la poésie dans la passion et l’enthousiasme, nous avons peine à nous figurer un poète qui, froidement, regarde la nature, sans l’animer, et la copie, sans l’altérer, curieux seulement de l’aspect des choses, et s’efforçant de fixer dans une image adéquate la sensation physique qu’il en a reçue.
Il y a une Mme d’Hermany qui reçoit, la nuit, un bellâtre dans le salon d’un hôtel de bains, et qui, surprise par Jeanne Bérengère, lui fait la plus jolie profession de nihilisme moral. « Elle s’est résignée à déchoir, à accepter les seuls plaisirs réels dont ce monde dispose. » — Jacques de Lerne raconte à Jeanne son premier amour, si pur, si poétique ! […] Feuillet ne nous le dissimule point : c’est parce qu’elle n’a pas appris le catéchisme, parce qu’elle a reçu d’un vieux médecin une éducation purement scientifique et laïque, et qu’avec son intrépide logique de femme elle pousse à leurs dernières conséquences les théories de la philosophie positiviste.
Qu’en reçus-je ? […] La tradition vint ensuite cultiver ses instincts, et les maîtres divins de l’antiquité grecque et latine le reçurent des bras de sa mère, l’oreille déjà accoutumée à leur langue sonore, l’esprit ouvert à leurs doux enseignements.
Mais, dira-t-on, la définition de la droite non-euclidienne est artificielle ; essayons un instant de l’adopter, nous verrons que deux cercles de rayon différent recevront tous deux le nom de droites non-euclidiennes, tandis que de deux cercles de même rayon, l’un pourra satisfaire à la définition sans que l’autre y satisfasse, et alors si nous transportons une de ces soi-disant droites sans la déformer, elle cessera d’être une droite. […] L’étude de ces propriétés est l’objet d’une science qui a été cultivée par plusieurs grands géomètres et en particulier par Riemann et Betti et qui a reçu le nom d’Analysis Situs.
Trois semaines après, il ne se battait plus ; à tel point, qu’ayant un jour reçu un soufflet, il sauta sur un bureau, et, trépignant, furibond, les yeux étincelants, il dit à celui qui l’avait frappé : « Tu as du bonheur que j’aie promis à la dame de ne plus me battre ; sans cela je t’aurais étranglé. » Il y avait à La Mouche (quartier des verriers) un nid de petits vauriens nommé Bonhomme. […] Son frère, perclus, qui n’a pas un mouvement, reçoit d’elle une instruction et des sentiments religieux qui le consolent ; un vieux grand-père, dans la misère, est adopté ; la mère, devenue paralytique, une jeune sœur, victime d’un accident, sont soignées, remplacées ; l’intempérance du père est limitée ; grâce à Emmeline, tout va pour le moins mal possible dans la plus triste des maisons.
À la fin de février, le roi partant pour aller au-devant de madame la dauphine, « il se trouva le matin dans la cour de Saint-Germain un très beau carrosse tout neuf, à huit chevaux, avec chiffres, plusieurs chariots et fourgons, quatorze mulets, beaucoup de gens autour habillés de gris ; et dans le fond de ce carrosse monte la plus belle personne de la cour, avec Des Adrets seulement, et des carrosses de suite pour les femmes135. » Le 6 mars, il y eut bal à Villers-Cotterets : « madame de Fontanges y parut brillante et parée des mains de madame de Montespan, qui lui rendit ainsi le secours qu’elle-même avait reçu de madame de La Vallière. […] Elle semblait leur payer une dette en s’élevant par le mérite qu’elle avait acquis dans leur commerce et leur intimité ; et cette société illustre se sentait dignement récompensée de l’honnêteté de ses mœurs, de la culture de ses facultés, par le prix qu’en recevait une d’elles.
J’ai vu un jour Carrel revenir outré de Passy, pour avoir reçu de Béranger force conseils qu’il ne lui demandait pas. […] Il m’a reçu très bonnement, et a comme pris garde (j’ai cru m’en apercevoir) de ne me rien dire de ces malices qu’il aime à dire, et qui ne sont pas toujours agréables à entendre.
Mirabeau, dans sa première jeunesse, s’était cru d’abord destiné à la guerre et à la gloire des armes : Élevé, dit-il, dans le préjugé du service, bouillant d’ambition, avide de gloire, robuste, audacieux, ardent, et cependant très flegmatique, comme je l’ai éprouvé dans tous les dangers où je me suis trouvé ; ayant reçu, de la nature, un coup d’œil excellent et rapide, je devais me croire fait pour le service. […] Sans lui répondre, je lui présentai la lettre que je venais de recevoir.
C’est le meilleur commentaire et le plus utile correctif que pouvaient recevoir les autres écrits si distingués, mais un peu altiers, du comte de Maistre. […] Obtenir une indemnité pour le Piémont, obtenir une reconnaissance formelle du roi de Sardaigne, voir ses ministres reçus à Paris, son pavillon respecté, etc., c’étaient des points que M. de Maistre ne désespérait pas de gagner, s’il pouvait être admis à les discuter devant Napoléon même.
Chez toutes deux la morale domine ; la bienséance et le devoir règlent les mœurs et le ton, Mme de Lambert, au milieu du débordement de la Régence, ouvre chez elle un asile à la conversation, au badinage ingénieux, aux discussions sérieuses : Fontenelle préside ce cercle délicat et poli, où il est honorable d’être reçu. […] Elle l’assurait du suffrage de ses amis, qui étaient fort nombreux dans cette compagnie : « On a même essayé de tourner en ridicule, dit-il, ce qui est une chose très réelle : c’est que l’on n’était guère reçu à l’Académie que l’on ne fût présenté chez elle et par elle.
Né à Paris le 30 janvier 1661, fils d’un maître coutelier, reçu maître lui-même dès son enfance, il allait quelquefois servir la messe aux Blancs-Manteaux, où un religieux le distingua, lui apprit le rudiment et lui obtint une bourse à l’un des collèges de l’Université. […] Même dans ses années de retraite et d’étude, il eut à subir quelques mortifications qu’il reçut en esprit de paix, mais dont notre impartialité ne doit point dissimuler les causes.
Il se rendit à Lyon, en novembre 1754, pour y conférer avec son ami le maréchal de Richelieu ; le froid accueil qu’il y reçut de l’archevêque, le cardinal de Tencin, oncle pourtant de son ami d’Argentai, lui fit sentir à quel point il était compromis en cour de France, C’est alors qu’il prit le parti de se rendre incontinent en Suisse avec sa nièce. […] Je ruine l’un, je fais l’aumône à l’autre. » Et encore : « Mes curés reçoivent mes ordres, et les prédicants genevois n’osent me regarder en face. » Une furieuse tempête s’élève à Paris contre les encyclopédistes ; d’Alembert quitte décidément l’entreprise ; Palissot va mettre sur la scène les philosophes ; mais Voltaire qui, dès son entrée en possession, a fait bâtir un petit théâtre à Tourney, et qui y fait jouer la comédie pour narguer Genève et Rousseau, s’écrie dans son exaltation et son triomphe : « Si quelqu’un est en souci de savoir ce que je fais dans mes chaumières, et s’il me dit : Que fais-tu là, maraud ?
Plus les religions dogmatiques deviennent insuffisantes à contenter notre besoin d’idéal, plus il est nécessaire que l’art les remplace en s’unissant à la philosophie, non pour lui emprunter des théorèmes, mais pour en recevoir des inspirations de sentiment. « La moralité humaine est à ce prix, et la félicité. » Aussi, selon Guyau, les grands poètes, les artistes redeviendront un jour les initiateurs des masses, les prêtres d’une religion sociale sans dogme. « C’est le propre du vrai poète que de se croire un peu prophète, et après tout, a-t-il tort ? […] La sympathie humaine, comme la grâce prévenante, va au-devant, pénètre, même sans attendre rien ; seulement, donner, c’est déjà recevoir, et cela lui suffit.
Chacun ne peut juger qu’avec son jugement, ne peut penser qu’avec sa pensée, cela est évident ; mais il ne suit point de là que la vérité soit individuelle et qu’il n’y ait pas en soi une vérité absolue que chacun atteint dans la mesure où il le peut, et qu’il transmet aux autres dans la mesure où ils sont capables de la recevoir. […] Par exemple, si je déclare qu’il fait jour en plein midi, ce n’est pas sans doute pour l’avoir entendu dire ou pour me conformer à l’opinion reçue, mais parce que je le vois par moi-même.
Je ne veux pas discourir sur cette opinion qui ne me paraît pas dénuée de bon sens ; je me borne à constater d’une part : que le plus grand nom et le plus original que l’art du roman ait produit avec chance de durée, depuis Flaubert, est Maupassant, qui reçut de son maître la règle et ne s’en cacha point ; et, d’autre part, que jamais plus qu’aujourd’hui on ne poussa plus loin l’aversion d’une discipline, ni la croyance à l’inspiration individuelle. […] Ce qui fut mauvais et contraire à notre génie propre dans les influences reçues de l’étranger, une influence étrangère le neutralisa.
Mais depuis qu’on en a tiré ce qu’ils contenaient de richesses ; depuis que les arts et les sciences ont fait des progrès immenses ; que la science s’est mise à parler vulgairement, et que les idiomes anciens ne sont plus utiles qu’à quelques conditions particulières de la société, l’ordre et la nature de l’enseignement doivent être tout à fait différents ; et il serait bien singulier, pour ne rien dire de plus, qu’une école publique, une école où l’on recevrait indistinctement tous les sujets d’un empire, s’ouvrît par une étude, par une science qui ne conviendrait qu’à la moindre partie d’entre eux. […] Impériale a une école de cadets où je présume que la jeunesse destinée aux armes reçoit les instructions et pratique les exercices propres à cet état en attendant qu’elle aille se perfectionner dans les camps.
Toute cette scène obscure ne reçoit du jour que d’un endroit du ciel à gauche où les nuées sont moins épaisses. […] La scène est fermée à gauche par une haute masse de roches couvertes d’arbustes, et elle reçoit sa profondeur des sommités des montagnes vaporeuses qu’on a placées au loin et qu’on découvre entre les roches de la gauche et la fabrique de la droite.
Ses yeux recevaient le faisceau de lumière projeté par la lanterne sourde que la sœur de ronde tournait vers son lit en passant. — M… rêve qu’il s’est engagé dans l’infanterie de marine, où il a servi jadis. […] Krauss raconte qu’une nuit, en se réveillant, il s’aperçut qu’il tendait encore les bras vers ce qui avait été, dans son rêve, une jeune fille, vers ce qui n’était plus maintenant que la lune, dont il recevait en plein les rayons.
Quand il essaye de débuter dans le journalisme, nul ne le soutient et nul ne l’accepte ; il fait recevoir péniblement par des feuilles infimes quelques-unes des pièces qui, plus tard, figureront dans son volume de vers. […] L’auteur reçoit les félicitations de quelques amis : mais, eux exceptés, nul dans le public ne paraît avoir le soupçon qu’un nouveau maître vient de se révéler à la France. […] Si l’homme, — comme le maître des Fleurs du Mal, — est artiste et poète, s’il a reçu du ciel un don de sensibilité qui en fait presque un sujet pathologique, ces troubles de l’âme sociale deviennent en lui logiquement plus aigus et plus visibles encore. […] Ils ont inventé une forme de style très étrange, très peu en harmonie sans doute avec nos traditions littéraires, mais qui leur appartient bien en propre sans qu’ils l’aient reçue d’aucun maître, et à qui ils ont imprimé leur cachet reconnaissable entre tous. […] Quand le poète fut reçu à l’Académie française, M.
Il en dit tant, il en fait tant, qu’il reçoit l’ordre de quitter le duché en vingt-quatre heures. […] D’abord le roi, qui était à bout de remèdes et lassé de charlatans, reçoit assez mal la pauvre fille. […] — Est-il vrai que vous ayez reçu, ces jours passés, des coups de bâton ? […] Un jour que Socrate passait sous les fenêtres de la maison d’Achélaüs, peinte par Zeuxis, il reçoit l’eau d’une amphore sur la tête. […] D’abord son métier est de recevoir de toutes mains : Suzanne accepte tout, dit Beaumarchais, et de ne rien donner.
André Chénier, pour les Iambes, lui avait fourni à la fois le rhythme et le style, la forme et le tou : ce qui ne veut pas dire que Barbier n’y eût pas apporté une grande verve et une ardeur sincère : il avait reçu en plein le coup de soleil de Juillet.
Vinet, que j’ai peut-être le droit de mettre ici une lettre de lui, la première que j’ai reçue et qui m’est si honorable.
… Le poète, en finissant, s’écrie que, quoi qu’il advienne, le Dieu de son berceau sera celui de sa tombe ; et que, dût l’autel l’écraser en croulant, il embrassera la dernière colonne de ce temple où il a tout reçu et tout appris.
Mais c’est aussi une espèce d’originalité bien rare et désirable, que celle qui s’accommode si aisément des idées reçues, des sentiments consacrés, des préjugés de jeunes filles et de vieillards ; qui parle de la mort comme en pense l’humble femme qui prie, comme il en est parlé depuis un temps immémorial dans l’église ou dans la famille, et qui trouve en répétant ces doctrines de tous les jours une sublimité sans efforts et pourtant inouïe jusqu’à présent.
Les premiers mouvements de la reconnaissance ne laissent rien à désirer, et dans l’émotion qui les accompagnent, tous les caractères s’embellissent ; on dirait que le présent est un gage certain de l’avenir ; et lorsque le bienfaiteur reçoit la promesse, sans avoir besoin de son accomplissement, l’illusion même qu’elle lui cause est sans danger, et l’imagination peut en jouir, comme l’avare des biens que lui procurerait son trésor, si jamais il le dépensait.
Cependant les idées de La Motte choquaient trop les habitudes d’esprit de la bonne société, les préjugés de l’éducation et du monde, pour avoir chance d’être reçues.
La plupart des sentiments dont il a reçu l’héritage sont trop universels encore pour qu’il puisse les dire selon les saintes règles d’une prosodie que des siècles ont formée et dans laquelle, poème à poème, s’est révélée toute l’âme d’un peuple dans sa précision victorieuse.
Elle recevra la goutte d’huile.
Venez maintenant, jeunes élèves, recevoir les récompenses que vous avez si bien méritées.
Si on prend pour base la division de l’esprit généralement reçue en sensibilité, intelligence et volonté, on peut se demander si ce qui est gagné par l’une de ces grandes subdivisions n’est pas perdu par les deux autres ou l’une des deux autres.
On pense avec quelle indignation l’auteur a reçu cet insidieux avis.
La Province recevait sa littérature toute faite de Paris avec les chapeaux, les robes, les catalogues de nouveautés et les ministères.
Le beau premier, le fin premier, mots reçus dans l’ancien style pour dire simplement le premier.
Au premier aspect, ce manuscrit n’est pas d’un intérêt considérable : l’écriture manque d’accent et on ne sent pas la maîtrise de la main, inséparable de la maîtrise de la pensée ; mais les premières épreuves révèlent quel coup d’éperon l’écrivain recevait de la typographie.
Le peintre a voulu que son paralytique reçût un secours marqué de celui de qui il était le moins en droit de l’attendre.
De lui, l’idée passa en partie à Spinoza et c’est de Spinoza que Taine paraît l’avoir reçue 1.
Ceux qui sont aptes de nature à recevoir le contrecoup de l’émotion voilée et contenue dans un livre, par un autre côté vibrant et sonore, saisiront bien le double accent de ce livre, et ils en seront touchés comme nous l’avons été.
Ou nous nous trompons infiniment, d’ailleurs, ou About est naturellement fait pour emboîter les opinions reçues.
Il fut bien reçu à L’Opinion nationale par Guéroult, et il y publia, si je ne me trompe, tout ce qu’il a, jusqu’ici, publié.
Partout les intérêts religieux se mêlaient aux intérêts politiques et les crimes aux grandes actions ; tel était l’esprit de ce temps ; et parmi ces dangers, ces espérances, ces craintes, il dut naître une foule d’âmes extraordinaires dans tous les rangs, qui se développèrent, pour ainsi dire, avec leur siècle, et qui en reçurent le mouvement, ou qui donnèrent le leur.
Au contraire, tel que nous le recevons des mains de Lénine, il abolit, de sa masse exacte, propre, ces répugnants petits menuets de souvenirs verlainiens. […] Et pourtant, les idées reçues toutes faites préservent de voir et d’entendre ceux-là mêmes qui font profession de passer aux rayons X, les créatures. […] Quant au corps, ce qui, de lui, se lance ou se creuse pour recevoir ou atteindre d’autres êtres, qu’importe. […] Un problème posé d’après les règles et formules de la psychologie traditionnelle, des questions réduites à elles-mêmes, au gré de la méthode analytique, ne peuvent recevoir de juste solution, ni même de réponse approximative. […] La femme, conclut-il, n’est pas seulement, comme dans le symbolisme poétique, la coupe qui reçoit la semence et la conserve.
Ils sont de deux sortes : la philosophie reçoit des autres sciences et leur donne. […] Si c’était consciemment que l’abeille bâtit les cellules destinées à recevoir son miel, il faudrait croire qu’elle sait la géométrie. […] Taine puisque vous démontrez seulement qu’un phénomène de ce genre ne peut être inconscient et n’existe que quand il a reçu la conscience, ce qui, selon vous, le moi seul peut lui donner. […] Mais ces deux idées n’en restent pas moins distinctes, car la sensation n’est jamais qu’un phénomène affectif que l’esprit reçoit de la chose. […] Si oui, on revient au cas d’un témoin unique ; sinon, nous pouvons croire le témoignage que nous recevons.
Il reçut quelquefois des coups de poing. […] Elle a reçu hier, devant Dieu, le saint baptême de nos larmes. […] Avec une dernière larme Reçois un éternel adieu. […] Il avait, en un mot, reçu du dehors une part de son inspiration. […] Vous saviez bien être reçu chez nous.
Prévère ouvre la Bible et y lit ces mots comme texte du discours qu’il va prêcher : Quiconque reçoit ce petit enfant en mon nom, il me reçoit. […] Trois jours après, à Genève, Charles, qui s’y est rendu en sortant de sa niche, dès qu’il l’a pu, reçoit du chantre une lettre qu’il faut lire en son idiome natif, et, jointe à la lettre, la montre de famille, gage des fiançailles.
Et ce n’est pas seulement Ginguené, c’est-à-dire un ancien camarade de collége qui s’exprime ainsi, notez-le bien, c’est plus ou moins tout le monde, c’est l’Année littéraire 172, c’est Palissot, c’est Fontanes, c’est Garat, et Garat bien avant le discours académique par lequel il reçut Parny, mais dans ses jugements tout à fait libres et des plus sincères. Dans un fort agréable Précis historique de lui sur la vie de M. de Bonnard 173, on lit : « C’était le moment où presque tous les jeunes talents, et même ceux qui n’étaient plus jeunes, voulaient mériter la gloire par des bagatelles, par des caprices, par des fantaisies, et semblaient croire que, pour se faire un nom immortel, il n’y avait rien de tel que des poésies fugitives : les poëtes n’étaient plus que des petits-maîtres qui parlaient, en vers gais, des femmes qu’ils avaient désolées, des congés qu’ils avaient donnés, et quelquefois même, pour étonner par le merveilleux, de ceux qu’ils avaient reçus ; des maris qu’on trompait pour les rendre heureux, et qu’on priait en grâce d’être un peu plus jaloux que de coutume… » Au nombre des ouvrages qui contribuèrent à ramener la poésie à la nature, Garat met en première ligne les poëmes de Saint-Lambert, de Delille et de Roucher sur la campagne, et les élégies amoureuses des chevaliers de Bertin et de Parny. […] Qu’on juge des sensations que l’amant d’Éléonore dut éprouver lorsqu’après douze ans de silence, il reçut ce message, au moment de son départ, par cette négresse !
Isolé au milieu des bois, auprès d’un champ désert, il reçoit les derniers rayons du soleil couchant. […] Isolé sur le bord du bois, auprès d’un champ désert, il reçoit les derniers rayons du soleil couchant, etc., etc. » Et la mort chrétienne et réfléchie de sa sœur ! […] Une paille fraîche nous reçut dans la grange, et nous saluâmes d’un cordial adieu, au lever du jour, l’hospitalière demeure où nous avions été si bien accueillis.
Le jeune Charles étudia avec ardeur les lois dans les différents recueils de Codes, qui existaient alors ; il fut reçu conseiller, le 24 février 1714. […] Les lois de la nature seront celles qu’il recevrait dans un état pareil. […] Ils envoient et reçoivent des ambassades ; ils connaissent des droits de la guerre et de la paix ; le mal est que ce droit des gens n’est pas fondé sur les vrais principes.
Et si sa comédie est à tel point nationale, c’est qu’il ne l’a pas reçue des mains de ses devanciers comme une forme savante aux traditions réglées ; il l’a extraite lui-même et élevée hors de la vieille farce française, création grossière, mais fidèle image du peuple ; il l’a portée à sa perfection sans en rompre les attaches à l’esprit populaire. […] Même les comiques reçoivent le ton des farceurs : le Matamore, Perrine ou Alison, Jodelet, ces acteurs pour qui les auteurs écrivaient des comédies littéraires, étaient les continuateurs des Gros Guillaume et des Turlupin. […] Jean-Baptiste Poquelin, né à Paris, le 15 janvier 1622, fils de Jean Poquelin, tapissier valet de chambre du roi, de qui il eut en 1637 la survivance, fut élevé au collège de Clermont, et se fit recevoir avocat à Orléans.
Mais enfin la moitié de ces tableaux n’ont aucun rapport avec la « fable » et pourraient en être détachés sans qu’elle en reçût le moindre préjudice et sans même qu’on s’en aperçût. […] Ils ont le détail aussi menu et aussi abondant que Théophile Gautier, mais nullement sa sérénité, et, comme s’ils recevaient des objets une sensation trop forte, ils ont presque toujours, dans l’expression, une fièvre, une inquiétude. […] Ils reçoivent de la réalité la même impression que le peintre le plus fou de couleurs et le plus entêté de pittoresque ; et cette impression se double chez eux du sentiment proprement littéraire.
Aux broussailles et aux forêts qui hérissaient le front de la planète comme une chevelure sauvage, succède une douce et ondoyante chevelure de moissons et de prairies ; les fleuves obéissent à la voix et reçoivent de nouveaux lits ; les torrents vagabonds dans la plaine se resserrent entre des rivages escarpés comme une digue de rochers ; de nouvelles lignes d’eau se dessinent, et sillonnent la terre de leurs bassins et de leurs canaux ; les montagnes s’aplanissent ; les rochers, frappés par la verge des sondeurs, laissent jaillir des fontaines ; et l’homme, devenu créateur de lumière, éclaire dans la nuit la face de sa planète, qui, parée de ses lanternes, se promène silencieuse parmi les ténèbres de l’espace. […] Par tous nos sens, par toute notre vie de relation, nous recevons des impressions, des images, nous éprouvons des attraits, des répulsions. […] Il est bien vrai qu’un lien d’étroite affinité est déjà formé pour une grande partie de la famille humaine ; l’Écosse et l’Amérique, toutes reculées qu’elles sont, reçoivent les pulsations du cœur ; et le cœur, c’est la France.
Avant le xiie siècle, qui paraît être l’époque où le roman se constitue et reçoit des règles, il n’existe aucun monument de ce caractère. […] De retour à la maison, avec des habits souvent déchirés, il y recevait les gourmades paternelles : Là estoie mis à raison Et batus souvent… ce qui ne l’empêchait pas, quand il voyait ses camarades passer dans la rue, de leur courir sus et de se battre seul contre plusieurs. […] Il s’agit tout au plus de quelques grands coups de lance donnés en plus d’un côté, ou reçus en moins de l’autre.
Le cœur doit envoyer du sang noir aux poumons, le poumon doit faire oxygéner ce sang, le cœur a le droit de recevoir, pour son propre entretien, du sang-oxygéné qui lui permettra de continuer à vivre et à remplir son office. […] Un boulanger a le devoir de faire un pain agréable au goût et sain pour l’estomac, il a, en revanche, le droit de recevoir de ses clients de la monnaie qui ne soit point fausse, et, d’une façon ou de l’autre, d’être mis en état de vivre et de continuer son travail tant qu’il pourra bien servir ainsi la société. […] § 9 Quand un enfant, sur l’appel de son père, vient à lui, c’est par affection, s’il a du plaisir à se retrouver avec lui, c’est par intérêt s’il espère recevoir un jouet ou s’il interrompt une agréable partie de billes en évaluant instinctivement les inconvénients d’une apparente surdité.
On demandait l’oubli à la lecture : la quantité de romans qui se publiaient est incroyable, jusqu’à cinq et six par jour ; « un marchand de nouveautés au Palais du Tribunal (Palais-Royal) reçut dans une matinée quatorze romans, mis en vente pour la première fois ». […] La malheureuse Ernesta épouse un Barbe-Bleu, espèce de géant, ne connaissant que la généalogie du duc de Saxe-Gotha, dont il est le grand-veneur ; il ne parle que chiens, loups, sangliers, cartes et dés ; il se ruine au jeu, vole les diamants de sa femme, l’injurie, la maltraite, la traîne par les cheveux : d’un coup de pied il lance sa fillette de deux ans contre la muraille ; il vit publiquement avec une catin, oblige Ernesta à la recevoir, emprisonne son épouse dans un sombre château de la Forêt-Noire et meurt assassiné par sa maîtresse en proclamant l’innocence de sa légitime : une sainte. […] Atala a été élevée à leur école, elle se protège elle-même : « Je n’apercevais autour de moi, dit-elle en faisant la moue, que des hommes indignes de recevoir ma main »… even to flirt with, aurait-elle ajouté, si elle se fût exprimée en anglais.
Il collaborait à la Chronique, et remarqua, parmi les lettres de femmes qu’il recevait comme tout chroniqueur, une épître dont le tour lui sembla particulièrement agréable. […] quand l’orateur articulait un fait. » Le poète Lamartine, ministre des affaires étrangères, reçut un jour, en 1848, la visite de Blanqui. […] Dix jours de mer, quatre jours en rade de Cadix, trois jours en rade d’Ajaccio, vingt-quatre heures de patache, et le guichetier de Corte reçoit livraison de Blanqui. […] De temps en temps, il reçoit la visite d’un préfet qui le morigène. […] Ton Créateur tu recevras Au moins à Pâques humblement.
Elle en reçoit des chocs et des impulsions qui la font s’éloigner en elle-même, et se perdre dans son vide où elle enfante des fumées. […] Scrupuleusement sincère, Blaise estime qu’il ne doit rien recevoir qu’il ne puisse rendre dans la même mesure ; il s’éloigne. […] Avec les effets de votre mari, vous avez reçu toutes celles de vos lettres qui se trouvaient dans son bagage, toutes, sauf une que voilà. […] N’ont-ils pas reçu tous deux en partage cette forme du naturel qui le plus rarement se rencontre : le naturel des idées ? […] Mais, voué à la perfection par sa qualité même, de par cette prédestination que je signalais chez son François, Rivière s’interdisait de composer avec l’une — quelle qu’elle soit — des formes de la perfection reçues jusqu’à lui.
Ils condamnent ce qui ne s’accorde point à l’opinion dès longtemps reçue : et, du moment qu’une proposition leur est nouvelle, ils la rejettent. […] Le 20 janvier 1839, Bouvard reçoit de Me Tardivel, notaire, la lettre qui annonce le bel héritage. […] Je veux dire que Flaubert ne dégage pas la science des conditions réelles dans lesquelles l’humanité la fabrique ou la reçoit. […] En vérité, ils ont reçu leur récompense. […] Et elle est française, en dépit de l’aide que nous avons reçue de nos alliés.
Puis, une fois que vous êtes reçu membre de deux ou trois académies, qu’arrive-t-il ? […] pas un ami pour la recevoir ! […] Elles furent reçues, elle et sa mère, dans le cabinet même du roi de France. […] Je le menai à l’hospice Saint-Louis, où il fut reçu dans le service même de M. […] s’écria le vieillard, qui s’attendait à être reçu les bras ouverts, je suis perdu !
Il croit avoir reçu une mission providentielle et être autorisé pour l’accomplir à se servir de tous les moyens. […] Au bout de trois mois, son amoureux reçoit un ordre de départ, la quitte en lui promettant de revenir, — et ne revient pas. […] Sans doute, certains détails l’ont étonné : sa vivacité méridionale s’est mal accommodée du flegme hollandais, et il n’a pu comprendre que des gens qui l’avaient reçu en ami se séparassent de lui sans déclamation. […] Un soldat reçoit une lettre de sa mère : il la décachette à la lueur d’une lanterne, « de ses deux mains tremblantes, sous deux yeux dilatés où brillent deux belles larmes. […] Un jour Cavour, alors à Grinzane, reçoit une lettre de l’Inconnue qui se trouvait à Turin et lui exprimait le désir de le voir.
Mon gentilhomme, un peu de modestie ; tout ton talent sera de savoir tuer, pour tuer ceux qui voudront tuer tes frères et les troubler dans leurs respectables professions. » Le robin, l’homme de loi ou le procureur, qui ne vient qu’en quatrième lieu, reçoit aussi sa leçon, et la mieux sanglée ; c’est le plus sacrifié des quatre. […] Très-bien reçu chez la marquise de Mimeure en qualité de Bourguignon, il y rencontra quelquefois Voltaire ; mais par une vocation et comme une pente naturelle, quand Voltaire faisait sa cour à la dame, Piron s’en prenait à la suivante : chacun son niveau. […] Une particularité de composition, chez Piron, et qui lui est commune avec d’autres poëtes, mais qu’il poussait plus loin qu’aucun, c’est qu’il travaillait de mémoire ; il avait non pas lu, mais récité ses Fils ingrats à l’assemblée des comédiens, de manière que la pièce avait été reçue avant que l’auteur en eût écrit un seul vers. […] Cette originalité de Piron, si verte et si vigoureuse, qui tenait plus encore à sa personne qu’à ses écrits, a reçu sa récompense, telle quelle, et a triomphé : tous le connaissent, il est devenu populaire et ce qu’on appelle un type courant ; il est le premier de son espèce.
» L’orateur et le maître d’école et la troisième grande personne présente reculèrent tous un peu et parcoururent des yeux le plan incliné des petits vases qui étaient là rangés en ordre pour recevoir les grandes potées de faits qu’on allait verser en eux, afin de les remplir jusqu’au bord1343 ! […] Il reçoit la flatterie comme un tribut auquel il a droit, et aperçoit au-dessous de lui, à une distance immense, les hommes comme des êtres faits pour l’implorer et lui obéir. […] Il a chassé sa fille, qu’il croit complice de sa femme ; il défend qu’on s’occupe de l’une ni de l’autre ; il impose silence à sa sœur et à ses amis ; il reçoit ses hôtes du même ton et avec la même froideur. […] Celui-là seul a vécu et est un homme, qui a pleuré au souvenir d’un bienfait qu’il a rendu ou qu’il a reçu.
Ecoutez Flaubert dans Salammbô : — « Ils retirèrent leurs cuirasses ; alors parurent les marques des grands coups qu’ils avaient reçus pour Cartilage ; on aurait dit des inscriptions sur des colonnes. » Ecoutez Hugo dans la Tristesse d’Olympio : — L’homme … passe sans laisser même Son ombre sur le mur. […] Voyez plutôt l’image qui suit, une des plus splendides de Victor Hugo : C’est naturellement que les monts sont fidèles Et purs, ayant la forme âpre des citadelles, Ayant reçu de Dieu des créneaux où, le soir, L’homme peut, d’embrasure en embrasure voir Etinceler le fer de lance des étoiles. […] On le retrouve encore parfois dans l’Evangile : Lorsqu’on ne vous recevra pas, et qu’on n’écoutera pas vos paroles, Sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds… Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. […] Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.
Que le christianisme ait beaucoup reçu, ou plutôt beaucoup tiré, des uns et des autres, cela n’est pas douteux. […] Dira-t-on que la communauté de religion suffit à expliquer la ressemblance, que tous les mystiques chrétiens se sont nourris de l’Évangile, que tous ont reçu le même enseignement théologique ? […] Cette exigence, l’esprit où elle siège a pu ne la sentir pleinement qu’une fois dans sa vie, mais elle est toujours là, émotion unique, ébranlement ou élan reçu du fond même des choses. […] Telle est l’idée que le philosophe a trop souvent reçue toute faite de la société par l’intermédiaire du langage.
La petite Léopoldine en reçut de charmantes. […] Il reçut en lui les infiltrations du vent et du silence ; il s’y est revivifié. […] Washington le reçut. […] C’est ainsi que nous recevons M. […] Personne ne reçoit personne à Versailles.
chevalier, je ne vous aurais pas cru capable d’un tel procédé. » Il reçoit encore des leçons d’immoralité ; il peut en recevoir encore. Les plus mauvais d’entre nous en recevront jusqu’au dernier jour, et Dieu merci ! […] Voilà des gens qui n’ont pas besoin de recevoir de la vie des leçons d’immoralité. […] Mais une marquise, et qui reçoit si bonne compagnie, et qui a si grande influence ! […] Il ne veut pas recevoir la souscription de Rousseau à sa statue.
Il paraît bien que, sans exagération, on la lui paye cinq cent mille francs : il en a déjà reçu, dit-on, la moitié.
Pour elles, la page blanche de l’esprit n’aura reçu tout d’abord que des notions justes, et l’introduction à la connaissance du beau se passera de ratures.
Tel fut Eugène ; il mérita d’être compté au nombre des premiers disciples du maître dont il embrassa la foi, et maintenant il reçoit au milieu de nous la récompense de ses mérites. » Eugène fut un théologien du premier ordre ; né dans la religion juive, il ne passa point ses premières années au milieu de cette indifférence convenue et de cette tiédeur morale qui est la plaie de tant de familles chrétiennes.
La plus grande partie des idées métaphysiques que je viens d’essayer de développer, sont indiquées par les fables reçues sur le destin des grands criminels ; le tonneau des Danaïdes, Sisyphe, roulant sans cesse une pierre, et la remontant au haut de la même montagne, pour la rouler en bas de nouveau, sont l’image de ce besoin d’agir, même sans objet, qui force un criminel à l’action la plus pénible, dès qu’elle le soustrait à ce qu’il ne peut supporter, le repos.
L’homme donc qui se livre, sans projet, à ses impressions, reçoit par l’exercice des facultés intellectuelles un plus vif espoir de l’immortalité de l’âme.
C’est lui qui a créé les symboles de la religion philosophique, le culte laïque des grands hommes et des bons hommes, dont un Élysée national rassemblerait les cendres, les bustes, les monuments ; à côté des bienfaiteurs du genre humain, y seraient reçus le laborieux pêcheur et le charbonnier vertueux.
Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes.
» Comme on le voit, Ipocrito reçoit de bonne grâce les présents qu’on lui fait de toutes parts ; comme Tartuffe, il a soin d’ajouter : « Je vous remercie pour le bon exemple que vous donnez.
Bien qu’ils s’évitent, en général, très soigneusement, comme ils ont tous plus ou moins reçu de l’Éducation, un penchant baroque les incite, certains jours, à se réunir pour exalter l’un d’entre eux.
. — Selon les contemporains, la perception est l’acte commun du sujet et de l’objet : ma perception est mon œuvre, je mets dans le monde extérieur au moins autant que j’en reçois.
En 1649, il revint quelques mois à Paris, pour des affaires personnelles, mais il retourna bientôt avec sa femme dans l’Angoumois, où il se battit et reçut de graves blessures pour la cause royale ; il ne revint dans la capitale qu’en 1653, après la pacification de la guerre civile.
J’ai reçu une de ses lettres ; mais je me garde bien de m’en vanter, de peur des questions infinies que cela attire.
Il doit résulter de ce que nous avons dit, que l’imitation, bien loin d’être un vice, est au contraire un principe de vie & de développement pour les talens qu’on a reçus de la Nature.
On a beau dire, pour l’excuser, qu’il falloit se prêter au goût de la Nation pour la galanterie ; l’Homme de génie ne reçoit des loix que du génie même, ou plutôt il se sert des ressources de son génie, pour tout rappeler aux vrais principes.
Que l’on juge de ce point de vue les diverses attitudes adoptées par les hommes et où ils témoignent de leur foi en une vérité objective, celles des anciens Grecs qui crurent à la nécessité de recevoir des aliments dans le tombeau pour vivre heureux après la mort, celle de l’ascète à qui la vérité commande de supprimer la volupté, celle du skoptzy à qui la vérité commande d’en supprimer les moyens.
« Quelques-uns de ses partisans, ajoute Balzac dans cette même relation, ont assuré qu’il avoit reçu un bref de notre saint père le pape… D’autres ont dit que l’assemblée du clergé avoit envoyé des députés pour se réjouir avec lui de la prospérité de ses armes… Il n’y a point de prince ni de princesse, de seigneur ni de dame de condition, à qui il n’ait fait porter ses livres en cérémonie, la plupart reliés en forme d’heures ou de prières dévotes.
Chez l’animal qu’on appelle homme, On la reçut à bras ouverts.
si ce souffle de vie qu’il a reçu de Dieu ne pouvait périr ?
Sa compagne, au contraire, laisse descendre, comme un voile d’or, ses longues tresses sur sa ceinture, où elles forment de capricieux anneaux : ainsi la vigne courbe ses tendres ceps autour d’un fragile appui ; symbole de la sujétion où est née notre mère ; sujétion à un sceptre bien léger ; obéissance accordée par Elle et reçue par Lui, plutôt qu’exigée ; empire cédé volontairement, et pourtant à regret, cédé avec un modeste orgueil, et je ne sais quels amoureux délais, pleins de craintes et de charmes !
Sans doute, chers élèves, vous n’avez jamais ici à recevoir de pareilles leçons.
Si j’étais initié dans les mystères de l’art, je saurais peut-être jusqu’où [l’artiste] doit s’assujettir aux proportions reçues, et je vous le dirais ; mais ce que je sais, c’est qu’elles ne tiennent point contre le despotisme de la nature, et que l’âge et la condition en entraînent le sacrifice en cent manières diverses.
Si l’on veut que des étudiants reçoivent dans une faculté de médecine toute l’instruction qui leur est nécessaire pour exercer l’art de guérir d’une manière utile à leurs concitoyens, il faut se rappeler que la santé publique est peut-être le plus important de tous les objets.
Pourquoi le récit de ces actions nous saisissent-elles l’âme subitement, de la manière la plus forte et la moins réfléchie, et pourquoi laissons-nous apercevoir aux autres toute l’impression que nous en recevons ?
Tu aurais dit d’un de tes combattans qu’il avait reçu à la tête ou au cou une énorme blessure ; mais le poëte dit : la flèche l’atteignit au-dessus de l’oreille, entra, traversa les os du palais, brisa les dents de la mâchoire inférieure, sortit par la bouche, et le sang qui coulait le long de son fer tombait à terre en distillant par la pointe… ces épithètes générales sont d’autant plus misérables dans le style français, que l’exagération nationale les appliquant usuellement à de petites choses les a presque toutes décriées.
Je n’apprétie pas trop haut, ajoute Ciceron, le salaire que Roscius auroit reçu.
La seconde chose que les littérateurs philosophes oublient quelquefois, c’est que la vérité, quand elle contredit l’opinion commune, ne saurait s’annoncer avec trop de réserve pour éviter d’être éconduite ; c’est déjà bien assez pour risquer d’être mal reçue, que d’être une vérité nouvelle.
Elle n’avait pas reçu ce don du ciel.
Dans un temps où l’on n’avait pas vu que Mayenne, — le dernier des Guise, de toutes les manières, — mais le grand Guise lui-même, le magnifique Balafré, le charmeur de la France, recevoir vingt-cinq mille écus par mois du roi d’Espagne, non pour les besoins de son parti, — ce qui eût été légitime, — mais pour les besoins de sa maison, de son luxe et de sa personne ; quand les plus grands seigneurs de France tendaient leurs mains gantées d’acier, et les évêques leurs mitres de soie, à l’argent du roi d’Espagne qui y tombait ; quand partout, dans l’abominable politique du temps, il n’y a que gens qui se marchandent, espions tout prêts qui se proposent, assassins qui s’achètent, la Ligue ne fut pas plus innocente que les autres des vices qui dévoraient son siècle, et elle y ajouta le sien, qui était d’être une Démocratie… Philippe II fut ruiné, du reste, avant d’avoir acheté la France, et les victoires d’Henri IV firent le reste.
il ne s’agissait que d’être un homme simple et droit, que la Philosophie n’aurait pas gauchi à l’avance, pour recevoir pleinement dans son âme l’impression de ces faits énormes, sans analogues dans l’histoire, et avec lesquels on se croit quitte quand on a prononcé d’une certaine manière les mots bien vite dits de Barbarie et de Féodalité.
Je ne sais qu’une définition du talent qui me satisfasse : C’est un tas de coups reçus dans le cœur !
La juive surtout : la nation à tête dure, que rien n’a pu amollir, ni la croix de Jésus-Christ tombée dessus, ni les ruines de Jérusalem, ni les coups du Romain, ni les coups du Moyen Age, ni les coups du Turc, et qui les a reçus comme l’enclume qui fait ressauter le marteau !
Le baptême couvre encore le révolté, la tête dure du révolté dans Meurice, et il n’aurait pas reçu le baptême que sa tête n’en nagerait pas moins dans dix-huit cents ans de Christianisme, qui, eux aussi, sont un baptême, et qu’on n’efface pas avec les quelques gouttes d’encre de l’orgueil !
Ceux qui ont reçu de la nature une âme forte, ceux qui ont le bonheur ou le malheur de sentir tout avec énergie, ceux qui admirent avec transport et qui s’indignent de même, ceux qui voient tous les objets de très haut, qui les mesurent avec rapidité et s’élancent ensuite ailleurs, qui s’occupent beaucoup plus de l’ensemble des choses que de leurs détails, ceux dont les idées naissent en foule, tombent et se précipitent les unes sur les autres, et qui veulent un genre d’éloquence fait pour leur manière de sentir et de voir, ceux-là sans doute ne seront pas contents de l’ouvrage de Pline ; ils y trouveront peut-être peu d’élévation, peu de chaleur, peu de rapidité, presqu’aucun de ces traits qui vont chercher l’âme et y laissent une impression forte et profonde ; mais aussi il y a des hommes dont l’imagination est douce et l’âme tranquille, qui sont plus sensibles à la grâce qu’à la force, qui veulent des mouvements légers et point de secousses, que l’esprit amuse, et qu’un sentiment trop vif fatigue ; ceux-là ne manqueront pas de porter un jugement différent.
J’aime encore mieux pourtant ce trait d’un prince arabe, qui, ayant reçu un mauvais panégyrique en vers arabes adressés à sa hautesse, donna d’abord au poète vingt écus d’or pour avoir fait le panégyrique, et lui en donna ensuite quarante pour qu’il n’en fît plus : le panégyriste de Constantin méritait d’être aussi bien traité.
Ils n’avaient point reçu l’influence divine ; Ils parlaient comme on parle ; et leur style bien net Peignait le cœur humain, comme Dieu l’avait fait.
À peine était-il né, et, rampant sur terre, avait-il jeté un faible cri, que dans son sein Calliope le reçut, et dépouilla pour la première fois le long deuil d’Orphée : Enfant, dit-elle, consacré désormais aux Muses, et bientôt supérieur aux poëtes antiques, ce ne sont ni les fleuves, ni les bêtes féroces, ni les forêts gétiques, que tu remueras de ta lyre ; mais les Sept Collines, le Tibre du dieu Mars, les chevaliers et le sénat vêtu de la pourpre, tu les entraîneras par l’éloquence de ton chant. » Le poëte alors rappelait ces premiers essais de Lucain qui lui valurent la jalousie de Néron, et ce poëme inachevé qui lui mérita la mort.
Il avait fait jusqu’à sept tragédies, présentées et plus ou moins reçues au Théâtre-Français ; elles y dormaient et y dorment encore sans doute dans les cartons à côté de celles de M. […] Ce fut fête à Weimar pour le recevoir : il y eut tout d’abord un grand dîner en son honneur ; on y causa de tout ; on y passa en revue tout ce que la France d’alors possédait ou promettait de distingué et d’illustre, et après le dîner, dans une promenade au bois, Goethe ronflait au fidèle Eckermann toute sa satisfaction d’avoir fait connaissance avec Ampère et d’avoir par lui abouché directement les deux littératures. […] Mme Récamier, l’ayant reçue, la montra aussitôt et la lut autour d’elle. […] Pour le chevaleresque et galant auteur du Dernier Abencerage, un homme de lettres, si illustre qu’il fût, un poète octogénaire qui recevait son monde en robe de chambre de flanelle blanche, ne pouvait être un rival : c’était un patriarche. […] L’esprit d’Ampère offrait table rase aux doctrines et aux méthodes des Fauriel, des Niebuhr, Grimm, Goethe… Il ne recevait pas ces doctrines sur la défensive en quelque sorte, et, comme doit faire tout bon universitaire, la baïonnette en avant, à son corps défendant, ce que fit toujours le docte Victor Le Clerc par exemple.
Quand il revient pour la première fois d’Amérique, La Fayette, reçu, complimenté à la cour, exilé pour la forme, est fêté à Paris. […] Arrêté à Saint-Jean-d’Acre par Philippeaux, son ancien camarade, il regagna l’Égypte où, apprenant les revers de nos armées en Europe, et après avoir reçu une lettre de son frère Joseph portée par un Américain, il s’embarqua secrètement pour retourner en France ; mais il n’y arriva que lorsque nos drapeaux étaient redevenus partout victorieux. […] Le pressentiment de sa perte ne m’avait jamais frappé comme le jour où, quittant Chavaniac, je reçus un billet alarmant de madame de Tessé ; je me sentis atteint au cœur. […] « Vous parlerai-je du plaisir sans cesse renaissant que me donnait une confiance entière en elle, jamais exigée, reçue au bout de trois mois comme le premier jour, justifiée par une discrétion à toute épreuve, par une intelligence admirable de tous les sentiments, les besoins, les vœux de mon cœur ; et tout cela mêlé à un sentiment si tendre, à une opinion si exaltée, à un culte, si j’ose dire, si doux et si flatteur, surtout de la personne la plus parfaitement naturelle et sincère qui ait jamais existé ? […] Quels souvenirs pour ceux qui les ont reçus dans leur fraîcheur, que ce voyage d’Amérique en 1824, et cet hymne de Béranger qui le célébrait !
Sans doute il a reçu une lettre du vicomte de Vogüé contenant ce mot : « Une plume comme la vôtre défend la France comme une épée ». […] Très intelligent, il comprend malgré les cachotteries qu’il est le fils du vieux comte : celui-ci le reçoit, s’attendrit un instant, lui accorde une part d’héritage, mais l’exclut de la famille, selon la loi. […] La jeune aveugle n’ayant reçu de la vieille, ignorante, et sourde par dessus le marché, aucune espèce de soins physiques ni spirituels, est horriblement sale et à peu près idiote. […] J’ai reçu la lettre suivante : La plage d’Hyères, 13 avril 25. […] Au surplus, je ne l’ai pas précisément blâmé ; je comprends qu’un écrivain sensible, qui n’a pas les obligations d’un critique de carrière, choisisse ses lectures et ne reçoive dans sa bibliothèque que de vrais amis de son cœur et de son esprit.
Les études historiques reçurent dès la fin du dix-huitième siècle une impulsion dont le véritable promoteur est Kant. […] Il était impossible à Racine d’imaginer et de penser autrement qu’avec l’imagination et l’esprit de son temps, de sentir avec un autre cœur que le sien, d’écrire une autre langue que cette langue polie et abstraite qu’il avait reçue des mains de Malherbe, et qui s’était encore épurée dans les salons de Louis XIV. […] Il ne faut pas que la mort violente de la victime, en révélant à tous l’affront qu’il a reçu, vienne le couvrir d’un déshonneur nouveau. […] Au premier, Armande Béjart recevait beaucoup de monde, fastueusement, avec un grand fracas de rire et de gaieté, tandis que lui, réfugié plus haut dans son cabinet, cherchant pour son noir chagrin le coin sombre du misanthrope, il tâchait de s’échapper à lui-même par le travail, la lecture, par son goût pour la philosophie et pour les arts, ou par la conversation de ses amis463. […] Ces remèdes peu sûrs, dont le simple vulgaire Croit que vous connaissez l’admirable vertu, Pour les maux que je sens n’ont rien de salutaire ; Et tout votre caquet ne peut être reçu Que d’un malade imaginaire464.
Un autre pamphlet, mal compris encore, le mène en prison, le force à payer une caution de huit cents livres, et c’est juste à temps qu’il reçoit le pardon de la reine. […] De Foe ressemble à l’un de ces braves soldats obscurs et utiles qui, l’estomac vide, le dos chargé, les pieds dans la boue, font les corvées, emboursent les coups, reçoivent tout le jour le feu de l’ennemi et quelquefois par surcroît celui de leurs camarades, et meurent sergents, heureux quand de rencontre ils ont accroché la croix d’honneur. […] Il a un livre sur lequel il tient note de toutes les offenses qu’il a reçues d’elle et des Harlowe. […] mon amour, par égard pour les meilleurs des parents, reprenez votre présence d’esprit habituelle ; autrement, moi qui vais me glorifier devant mille témoins de recevoir l’honneur de votre main, je serai prêt à regretter d’avoir acquiescé de si grand cœur aux désirs de ces respectables amis qui ont souhaité une célébration publique1070. » Les révérences commencent, les compliments bourdonnent, l’essaim des convenances voltige comme une bande de petits chérubins amoureux, et leurs ailes dévotes1071 viennent sanctifier les tendresses bénies de l’heureux couple. […] Adam, donnent et reçoivent une infinité de horions ; les coups de bâton trottent ; on leur jette à la tête des poêlons pleins de sang de porc ; les chiens mettent leurs habits en pièces ; ils perdent leur cheval.
L’homme a reçu l’éducation du catholicisme, et le monde des réalités spirituelles lui a été révélé. […] Un homme de sens, en lisant cette phrase recherchée et contournée, en reçoit-il quelques idées nettes ? […] Emma est une paysanne qui a reçu l’éducation d’une bourgeoise. Julien est un paysan qui a reçu l’éducation d’un bourgeois. […] Taine n’en continuera pas moins, selon toute probabilité, à recevoir le blâme de ceux qui se disent des libéraux, et les réserves de ceux qui se veulent autoritaires.
Elle reçut sa religion, non comme une leçon, une cérémonie, mais dans la forme populaire et naïve d’une belle histoire de veillée, comme la foi simple d’une mère… Ce que nous recevons ainsi avec le sang et le lait, c’est chose vivante et la vie même. […] C’est, sans doute, le seul des enseignements reçus avec la lecture et l’écriture qui s’adaptât réellement à leur vie. […] Enfant, c’est un enseignement de l’Etat qu’il reçoit, dans un bâtiment de l’Etat régi par l’Etat, peuplé de professeurs nommes par l’Etat. […] Lui aussi, l’artiste complexe dès Fleurs du mal avait reçu de la nature des facultés incapables de s’harmoniser. […] Je ne crois pas aux serments des femmes. » Octave, dans la Confession, n’a reçu de Brigitte que des preuves de la tendresse la plus délicatement passionnée.
Cette similitude serait naturelle, au contraire, quelque chose de l’impulsion reçue à la source. […] Les conditions ne sont pas un moule où la vie s’insérera et dont elle recevra sa forme : quand on raisonne ainsi, on est dupe d’une métaphore. […] L’œil de plus en plus complexe serait quelque chose comme l’empreinte de plus en plus profonde de la lumière sur une matière qui, étant organisée, possède une aptitude sui generis à la recevoir. […] Dans le premier cas, la matière se borne à recevoir une empreinte, mais dans le second elle réagit activement, elle résout un problème. […] Si c’est à la prolongation de l’influence de la lumière, passivement reçue, qu’on attribue cet effet, on retombe sur la thèse que nous venons de critiquer.
Il le reçoit tout fait de la réalité, de la vie. […] Le paysan Léopold Baillard « a reçu de Vintras un mythe à sa portée ». […] Tous trois ont reçu, en deux sens différents, leur impulsion de la guerre. […] Mais enfin, très peu d’années avant la guerre, la Comédie-Française recevait encore des drames romantiques selon la pure formule de Hugo et de Vacquerie, comme en 1830 elle recevait des tragédies classiques. […] Le théâtre fut donc démocratique (dans un sens très spécial, ajouterons-nous vite pour ne pas recevoir de M.
Ce misérable endroit m’est sacré pourtant. — J’y ai reçu un de ces coups de foudre intellectuel qui ne s’oublient pas. […] Un trait caractérise la vie sentimentale de toute la jeunesse française, depuis la Révolution : elle est, pour la plus grande partie, composée de plébéiens qui ont reçu une éducation aristocratique. […] Ollier, le professeur Dégrange, prépare son agrégation, subit l’examen à Paris dans le brillant concours où figurèrent Reclus, Pinard, Richelot, Terrillon, et tout de suite il se fait recevoir à Lyon chirurgien-major. […] Que les impressions reçues alors aient exalté en vous le besoin d’arracher l’âme de la France à des théories de pessimisme que vous jugiez incompatibles avec son relèvement, la chose est certaine. […] La guerre procure aux gens de cœur un autre bienfait : celui de l’exemple à donner et à recevoir, en sorte encore que cette sanglante ouvrière de discorde l’est aussi d’union.
Il me demanda de me recevoir dans sa chambre où, des papiers épars sur la table, il travaillait Fumez-vous ? […] Recevez cette assurance en attendant que je puisse m’expliquer au long. […] Kahn recevait des amis ce soir-là, tout autour d’une longue table où traînaient des poignards ! […] Il la reçu le plus gracieusement du monde, avec respect et compliments, et en vint à la question. […] Jean Royère en reçut la direction.
Je cite quelques passages religieusement, et sans y altérer un mot : J’ai reçu, mon cher ange, ton billet consolateur ; il a versé un baume vivifiant sur les plaies morales que fait à mon âme le regret d’être méconnu par mes concitoyens, qui m’interdisent, par la plus cruelle séparation, une patrie que j’ai tant chérie et dont j’ai tant à cœur la prospérité. […] Ampère, aussitôt cet exemplaire du Moniteur reçu de Lyon, écrivait à sa femme : « Mille remercîments à ton cousin de ce qu’il m’a envoyé, c’est un prix de 60, 000 francs que je tâcherai de gagner quand j’en aurai le temps. […] Nulle part l’auteur d’Orphée n’a été plus élégiaque et plus harmonieux, en même temps que la réalité s’y ajoute et que la souffrance y est présente : J’ai reçu, mon cher ami, votre énorme lettre ; elle m’a horriblement fatigué.
Empêtrées plutôt qu’habillées dans le style lourd du rédacteur byzantin, elles ont traversé les siècles sous cet informe vêtement, et n’ont trouvé leur Homère que dans un Français, dans un chrétien, dans La Fontaine ; il est vrai que pour les recevoir il s’est fait grec et païen. […] L’homme aussitôt le retira et en fit sortir la couleuvre, lui disant qu’elle pouvait aller où bon lui semblerait, pourvu qu’elle ne nuisît plus aux hommes, après en avoir reçu un si grand bienfait. […] Je veux auparavant jeter ma rage sur vous et sur votre chameau. — Soyez juste, répliqua l’homme, et dites-moi s’il est permis de récompenser le bien par le mal. — Je ne ferai en cela, repartit la couleuvre, que ce que vous faites tous les jours vous-même, c’est-à-dire reconnaître une bonne action par une mauvaise, et payer d’ingratitude un bienfait reçu. — Vous ne sauriez, dit l’homme, me prouver cette proposition, et si vous rencontrez quelqu’un qui soit de votre opinion, je consentirai à tout ce que vous voudrez. »184 Donnons-nous le plaisir de décomposer tout à loisir la fable de La Fontaine ; elle est peut-être la plus longue de l’ouvrage, et cette multitude de détails ne fera que rendre plus sensible l’unité du tout.
Rien ne résiste, rien ne peut résister à la force qui traîne l’homme au combat ; innocent meurtrier, instrument passif d’une main redoutable, il se plonge tête baissée dans l’abîme qu’il a creusé lui-même ; il donne, il reçoit la mort sans se douter que c’est lui qui a fait la mort. […] Oui : Dieu le reçoit dans ses temples et lui permet de prier. […] reçoivent l’encens qui fumait en l’honneur de l’homicide Mars, de la vindicative Junon.
Après avoir reçu les ambassadeurs de César avec toute la politesse chinoise, il s’informe secrètement par ses interprètes des usages, des sciences et de la religion de ce peuple romain, aussi célèbre dans l’Occident que le peuple chinois l’est dans l’Orient. […] Tu viens aujourd’hui l’assièger, presque confondu dans les rangs des soldats ; dans deux ans, élevé à la dignité de consul, tu la détruiras jusqu’aux derniers fondements, et tu mériteras pour ta valeur ce titre d’Africain que tu as reçu de nous par héritage. […] La destination des hommes est de garder ce globe, que tu vois situé au milieu du temple universel de Dieu, dont une parcelle s’appelle la Terre… « Ils ont reçu une âme !
* * * — J’ai reçu, ces jours-ci, une lettre de faire- part m’annonçant la mort d’une cousine, complètement perdue de vue, depuis nombre d’années. […] Jeudi 21 août Il y avait à peine quelques heures, que je venais d’écrire ces tristes impressions, quand j’ai reçu ce télégramme : Venez vite, M. de Nittis mort subitement. […] Mardi 14 octobre Je reçois aujourd’hui une lettre de l’Odéon, m’annonçant qu’on va prochainement y remonter Henriette Maréchal.
Toutes les nations qui se sont détachées successivement du point central, du cœur de l’Asie, sont reconnues aujourd’hui pour des frères et sœurs de la même famille, et d’une famille empreinte au front d’un air de noblesse ; mais, dans cette famille nombreuse, il y a eu un front choisi entre tous, une vierge de prédilection sur laquelle la grâce incomparable a été versée, qui avait reçu, dès le berceau, le don du chant, de l’harmonie, de la mesure, de la perfection (Nausicaa, Hélène, Antigone, Électre, Iphigénie, toutes les nobles Vénus) ; et cette charmante enfant de génie, cette muse de la noble maison, si on la suppose retranchée et immolée avant l’âge, n’est-il pas vrai ? […] Dante aurait-il eu l’idée et la force de construire son poème, son monument si particulier au Moyen Âge, s’il n’avait reçu ce que la tradition, même si incomplète, lui avait transmis de souvenirs, de réminiscences ou d’illusions fécondes, et s’il n’avait eu, à la lettre, Virgile pour guide, pour soutien et pour patron à demi fabuleux ?
Reçu avocat en novembre 1688, il prit sa profession très au sérieux, ne visa pas à être seulement un avocat élégant et beau plaideur comme Patru, mais voulut être et fut, en effet, un jurisconsulte appliqué, savant, un praticien habile et des plus consultés. […] Critiquant Basnage et son style trop peu approprié, il disait encore, revenant toujours à Bayle dont l’idée ne le quittait pas : « Je voudrais qu’on parlât sérieusement dans des ouvrages sérieux, et il faut être aussi grand maître que lui pour faire recevoir ce badinage. » Les livres pesants de Basnage, malgré la part d’estime qu’il leur accorde, lui servaient de repoussoir et le rejetaient de plus en plus vers ses premières amours, vers ce Bayle à qui il accordait toutes les sortes d’esprit : « Plus je lis cet ouvrage (l’Histoire des Juifs), moins je me trouve digne d’avoir commerce avec un homme si profond.
Et s’il était séant de sortir un moment en idée de cette enceinte et du cercle même de la patrie, s’il était possible de se considérer et de se juger du dehors, j’ajouterais hardiment : Il était juste que, chez la nation réputée la plus aimable et qui est certainement la plus sociable entre toutes, la vertu se traduisît sous cette forme attrayante et douce ; qu’elle y reçût solennellement ces hommages émus et gracieux. […] En conséquence, et tout naturellement, votre Commission est d’avis à l’unanimité qu’elle ne rentre dans aucun des cas prévus par l’article 26 de la Constitution et que rien ne s’oppose à ce que, si longtemps attendue, préparée, élaborée, passée, si je puis dire, au creuset jusqu’au dernier moment elle soit promulguée et reçoive enfin son application.
La petite culture a bien ses petits ennemis ; mais elle s’arrange avec eux et leur cède quelque chose pour recevoir quelque chose en échange. […] Ce privilège avait reçu l’approbation de Newton.
La phrase suivante fait tache à mes yeux dans la première lettre de Louis Lambert à Mlle de Villenoix : « J’ai dû comprimer bien des pensées pour vous aimer malgré votre fortune, et pour vous écrire en redoutant ce mépris si souvent exprimé par une femme pour un amour dont elle écoute l’aveu comme une flatterie de plus parmi toutes celles qu’elle reçoit ou qu’elle pense. […] Après la première représentation du Déserteur, il reçut des suppliques de toutes les belles dames sensibles de Paris, qui réclamaient la grâce de l’intéressant malheureux : « J’en suis bien fâché, répondait-il de son ton d’oracle, je suis et je serai inflexible ; il faut qu’on lui casse la tête. » Ce dénoûment était en effet nécessaire à la moralité qu’il voulait qu’on en tirât.
Alors même que le cœur est à jamais déchiré par les blessures qu’il a reçues, l’esprit peut encore, après un certain temps, s’élever à des méditations générales. […] Laissons-les donc dans leur calme heureux, ils n’ont pas besoin de nous, leur bonheur est aussi varié en apparence que les différents lots qu’ils ont reçu de la destinée ; mais la base de ce bonheur est toujours la même, c’est la certitude de n’être jamais ni agité ni dominé par aucun mouvement plus fort que soi ; l’existence de ces êtres impassibles est soumise sans doute comme celle de tous les hommes aux accidents matériels qui renversent la fortune, détruisent la santé, etc.
Cependant peu à peu la curiosité de ces enfants s’éveilla : des rois, des princesses, des seigneurs, ayant reçu une instruction supérieure pour le temps, aperçurent l’intérêt de ces études cléricales : des clercs ne désespérèrent pas d’être utiles à leur prochain, ou à eux-mêmes, en communiquant quelque chose de la science que jusque-là la langue latine avait dérobée à la connaissance du vulgaire. […] Avec une netteté et une puissance d’expression singulières, il voit la fuite incessante des phénomènes, l’écoulement universel de tout ce qui a reçu être et vie.
., sans parler de saint Denis qui naturellement reçoit le roi à la porte Saint-Denis, entouré de saint Louis, saint Thomas, saint.Maurice et sainte Geneviève. […] Les provinces l’ont conservée ; à l’Hôtel de Bourgogne, les comédiens l’ont reçue des Confrères, et Molière la trouvera pour fonder une comédie nationale.
Outre l’art de louer les autres, il y a dans la Correspondance l’art de recevoir leurs louanges. […] L’homme qui reçoit une louange est si disposé à s’en faire l’écho, et cette sorte d’écho qui renvoie plusieurs fois le son !
Je suppose que mon premier doigt reçoive à l’instant α une impression tactile que j’attribue à l’objet A. […] À la suite de ces mouvements, à l’instant α, mon second doigt reçoit une impression tactile que j’attribue également à A.
D’un côté l’éducation répressive, à l’ancienne mode : une jeune fille élevée dans l’isolement et comme cloîtrée depuis son enfance ; sevrée des plaisirs du monde et même de rubans ; habituée à n’avoir rien à elle, surtout une volonté ; maintenue dans l’innocence à force d’ignorance, munie pour toute règle de conduite de préceptes sur la façon de se bien tenir et de faire gracieusement la révérence, préceptes mondains auxquels se mêlent quelques pieuses leçons sur la nécessité d’obéir à ceux qui ont reçu du ciel le droit de commander. […] Je n’ai point à discuter ici la thèse développée par Marivaux ; il me suffit de remarquer que la loi a plus tard conclu en sa faveur, en décidant qu’à vingt et un ans une jeune fille est parfaitement maîtresse de sa destinée et n’a plus que des conseils à recevoir de ses parents.
De même qu’elle l’a repoussé jadis par obéissance il son père, de même elle le congédie avec une dignité profonde par respect des droits que Polyeucte, en devenant son mari, a reçus à son affection. […] J’aurais bien à dire sur le fil un peu léger qu’il établit entre l’acte commis par un jeune détraqué et la doctrine du savant austère qui fut son inspirateur sans le savoir ; j’estime qu’il calomnie le déterminisme en lui reprochant de supprimer la distinction du bien et du mal ; je crains qu’il ne conseille une chose de valeur morale très douteuse, quand il invite l’homme qui croit avoir trouvé une vérité psychologique contraire aux opinions reçues à ne pas la divulguer, de peur des conséquences qu’elle pourrait entraîner.
De jeunes gens sans expérience, qui courent après la licence & la nouveauté ; de femmes frivoles, toujours dupes du faux Bel-Esprit qui les flatte, de femmes pédantes, rauques, surannées, abusées par une vanité pitoyable, ou séduites par de basses adulations ; de jeunes Littérateurs intéressés à l’anéantissement du goût, parce qu’ils n’en auront jamais, à l’abolition des regles, parce qu’ils sont incapables de les observer ; de Lecteurs destinés à grossir la foule & à recevoir le joug du charlatanisme ; de Prôneurs à gages, qui loueroient les antagonistes, pour peu qu’ils eussent intérêt de les louer. […] Ce sont des Philosophes qui ont décrié & réduit à fort peu de chose le mérite de l’inimitable Lafontaine [Voyez l’article de ce Poëte], qui ont appelé la satire un métier facile & méprisable, & prétendu que le plus grand honneur qu’ait pu recevoir Corneille, c’est que M. de Voltaire ait daigné le commenter [Voyez l’art.
. — Si le roi avait reçu « autant de blessures que la renommée le racontait dans Argos, il compterait plus de cicatrices qu’un filet de mailles ». — Alors elle voulait mourir : — « On a bien souvent rompu le lacet où j’avais suspendu mon cou. » — Mais le voici revenu l’époux tant pleuré et tant appelé, « câble sauveur de la nef, solide colonne du foyer ! […] » — Elle appelle les Érynnies au secours, et d’un accent si poignant que le Chœur s’écrie ; « C’est comme si j’avais reçu un coup de lance. » — Mais les Érynnies laissent faire : le voile se déploie, la hache se lève derrière l’homme entrant dans son bain : — « Hélas !
Considérant que la collection de ces papiers et de ces lettres renferme toute ma correspondance confidentielle, qui remonte à 1812 ; que, pendant une portion considérable de cette période de temps, j’ai été employé au service de la Couronne, et que, quand je n’ai pas occupé de fonctions publiques, j’ai pris une part active aux affaires du Parlement ; qu’il est très probable que cette correspondance offrira de l’intérêt et sera de nature à apporter quelque lumière sur la conduite et le caractère des hommes aussi bien que des événements de cette époque, je donne à mes exécuteurs testamentaires tout pouvoir de choisir dans cette correspondance ce qui leur paraîtra devoir être publié ; je les laisse juges de l’opportunité de cette publication, ayant la conviction complète qu’ils y mettront une discrétion sans égale ; que toute confidence que j’aurais reçue et qui ne serait pas honorable, ne sera pas trahie, qu’aucuns sentiments privés ne seront froissés sans nécessité, et qu’aucun intérêt public ne sera compromis par une publicité indiscrète ou prématurée. […] MM. et sans avoir reçu leur autorisation pour la publication de tout ou partie de cette correspondance.
Une correspondance même s’engagea indirectement ; il risqua une lettre : « Je la refusai d’abord ; je la reçus ensuite ; j’eus la faiblesse de répondre ; cela fut répété quelquefois : je n’écrivais que des choses très indifférentes, mais écrire ne l’était pas. » Heureusement ce M. de Sandone se retira à temps ; son service l’appela loin de Pontarlier avant que sa timidité eût tiré parti de la faiblesse de la marquise : « Je m’en suis consolée aisément, parce qu’il n’avait que bien légèrement effleuré mon cœur. […] Vous êtes prisonnier d’État, vous vous perdriez si vous alliez chercher une affaire loin des lieux où vous êtes relégué ; vous me perdriez moi-même ; on croirait que vous avez reçu le prix de ce service dangereux, et que j’ai été assez vire pour l’exiger.
Je suis très jeune, j’ai pu pécher contre la politique des tyrans, blâmer des lois fameuses et des coutumes reçues ; mais, parce que j’étais jeune, il m’a semblé que j’en étais plus près de la nature. […] On nous envoie un journal, Le Jacobin, que nous brûlons régulièrement tous les matins. » — « Mais, vous avez donc reçu de l’éducation ?
Et tous ces états, les normaux comme les anormaux, résultent d’une disposition physiologique héréditaire à laquelle rien ne peut être changé, si ce n’est dans une petite mesure par des circonstances fortuites, indépendantes absolument de l’individu lui-même : le milieu où il naît, l’éducation qu’il reçoit, la pénétration intellectuelle dont il dispose et qui lui permettra d’intervenir avec plus ou moins de bonheur dans sa physiologie, l’état peut-être de la science médicale contemporaine. […] C’est le cas, dans une société organisée, pour tous ceux dont l’union n’a pas reçu la sanction instituée par les lois.
Notre pièce, annoncée par les journaux comme reçue, est au panier. […] 4 novembre Nous recevons nos épreuves.
Le cardinal Du Perron, qui recevait pour Henri IV les coups de bâton du pape, avait la bonté de dire : Je méprise Tacite. […] Dans ce vieux mode d’histoire, le seul autorisé jusqu’en 1789, et classique dans toute l’acception du mot, les meilleurs narrateurs, même les honnêtes, il y en a peu, même ceux qui se croient libres, restent machinalement en discipline, remmaillent la tradition à la tradition, subissent l’habitude prise, reçoivent le mot d’ordre dans l’antichambre, acceptent, pêle-mêle avec la foule, la divinité bête des grossiers personnages du premier plan, rois, « potentats », « pontifes », soldats, achèvent, tout en se croyant historiens, d’user les livrées des historiographes, et sont laquais sans le savoir.
Dès qu’il a parlé par votre bouche, il a été reçu par-tout ; par-tout il a été applaudi. […] ayant manié le même sujet en 1743. pour le théâtre françois, les applaudissemens que sa Tragédie reçut dans les représentations occasionnerent une nouvelle traduction de Mérope.
Elle est reçue par lui, comme vous pensez, avec attendrissement, et il la prie à dîner. […] [C’est-à-dire la bête sauvage, les renards, les loups…] J’ai vu l’oiseau ; je l’ai tué sans peine : Rien coûte-t-il quand on reçoit sa reine ?
Si tous les mouvements de l’univers s’accéléraient tout à coup dans la même proportion, y compris celui qui sert de mesure au temps, il y aurait quelque chose de changé pour une conscience qui ne serait pas solidaire des mouvements moléculaires intra-cérébraux ; entre le lever et le coucher du soleil elle ne recevrait pas le même enrichissement ; elle constaterait donc un changement ; même, l’hypothèse d’une accélération simultanée de tous les mouvements de l’univers n’a de sens que si l’on se figure une conscience spectatrice dont la durée toute qualitative comporte le plus ou le moins sans être pour cela accessible à la mesure 22. […] S’il fallait définir la réalité en général, dire à quelle marque on la reconnaît, nous ne pourrions le faire sans nous classer dans une école : les philosophes ne sont pas d’accord, et le problème a reçu autant de solutions que le réalisme et l’idéalisme comportent de nuances.
Combien de fois, si l’on avait tant soit peu jour sur ce qui s’est perdu, ne recevrait-on pas de ces démentis !
Esprits immortels de Rome et surtout de la Grèce, Génies heureux qui avez prélevé comme en une première moisson toute heur humaine, toute grâce simple et toute naturelle grandeur, vous en qui la pensée fatiguée par la civilisation moderne et par notre vie compliquée retrouve jeunesse et force, santé et fraîcheur, et tous les trésors non falsifiés de maturité virile et d’héroïque adolescence, Grands Hommes pareils pour nous à des Dieux et que si peu abordent de près et contemplent, ne dédaignez pas ce cabinet où je vous reçois à mes heures de fête ; d’autres sans doute vous possèdent mieux et vous interprètent plus dignement ; vous êtes ailleurs mieux connus, mais vous ne serez nulle part plus aimés.
« Vous devez vous ressouvenir que, quand vous vous fîtes annoncer à Choisy, dans un moment où il était en tête-à-tête avec Mme de La Tournelle pour lui faire part des propositions du roi de Prusse, il ne montra aucun empressement pour recevoir l’envoyé, qui voulait lui parler sans conférer avec les ministres.
Telle nous semble l’idée de l’historien, idée grande et hautement vraie, sauf les restrictions que doivent toujours recevoir les vues de cet ordre dans leur application aux faits.
Les alliés, qui l’en firent sortir en 1814, ont pu voir son écrou et les motifs de sa détention. » Georges Cadoudal, le plus grand caractère d’entre les conspirateurs royalistes, le plus héroïque des brigands, le Vendéen roturier qui ne souffrait pas de nobles dans son armée ; physionomie attrayante d’ailleurs, ouverte, très replet, les cheveux bouclés, le teint clair et frais, l’œil assuré, mais doux, aussi bien que la voix ; Georges avait, il paraît, été reçu avec hauteur et dureté par le premier consul, lorsqu’il se présenta à lui après la pacification.
Lerminier a voulu une fois encore montrer, comme il le dit, l’image des pères aux générations qui chaque jour s’en éloignent et n’ont pas reçu, ainsi que nous, cette tradition toute vivante.
Monsieur, J’ai reçu les deux volumes de la Correspondance de Heine et je les ai aussitôt parcourus avec plaisir.
Mais nous exagérons, il y a des théories littéraires, universelles et incontestables : Si nous recevons jamais du Kamtschatka ou des îles Orcades cette Poétique qu’attendait Voltaire, il y a à parier que nous nous entendrons avec son auteur sur les points suivants et sur quelques autres : les épigrammes doivent être courtes — la musique religieuse doit être grave — le dénouement d’une tragédie ne doit pas faire rire — celui d’une comédie ne doit pas faire trembler.
Le pauvre enfant n’aurait qu’un mot à dire : il a reçu cent francs de sa mère.
France, après l’influence de l’humanisme, reçut celle de la science moderne.
Grâce à l’éducation qu’elle a reçue, notre imagination, comme l’œil de l’aigle que le Soleil n’éblouit pas, peut regarder la vérité face à face.
Il ne reçoit que de bonnes nouvelles.
Quelquefois, en effet, les Samaritains le recevaient mal, parce qu’ils le supposaient imbu des préjugés de ses coreligionnaires 665 ; de la même façon que de nos jours l’Européen libre penseur est envisagé comme un ennemi par le musulman, qui le croit toujours un chrétien fanatique.
J’ai ouï dire qu’un discours politique, prononcé devant une assemblée, recevait rarement pareil accueil à droite et à gauche.
Mouchy disait à un jeune suisse de ses amis : pourquoi ne te fais-tu pas recevoir ?
Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes Le génie est donc une plante, qui, pour ainsi dire, pousse d’elle-même ; mais la qualité, comme la quantité de ses fruits, dépendent beaucoup de la culture qu’elle reçoit.
— C’est assez vrai ; mais leur punition méritée est sans doute qu’on les dépouille, au lieu de les enrichir, eux qui veulent paraître plus riches qu’ils ne sont et qui donnent les apparences de la richesse à leur pauvreté ; et qu’on jette de la lumière dans l’appartement volontairement obscur où ils nous reçoivent, pour voir l’ameublement un peu usé sur lequel ils voulaient faire illusion.
S’il n’avait pas, comme Alain Chartier, reçu le baiser d’une reine sur ses lèvres endormies, il avait, tout éveillé, senti sur son jeune front la main étonnée de Louis XIV.
Ou le voit bien à ce conseil : Reçois-le, sans l’ouvrir, ce livre d’un songeur, Et garde bien tes fils de notre esprit — rongeur !
Des tendances que l’histoire met en présence, il est rare que l’une soit tout active, et l’autre toute passive, que l’une ne fasse que donner, et l’autre recevoir.
… Recevez, etc.. […] De ceux que nous apprenons amoureusement, nous n’avons jamais songé à recevoir de doctrine pédagogique. […] À l’heure présente la terre ne reçoit d’elle qu’un hypothétique parfum, lequel est lui-même un peu la Beauté puisqu’il la suggère. […] Voici la dépêche que j’ai reçue de lui : « Naturalisme pas mort. […] Ainsi serait accomplie non pas l’évolution littéraire, mais une révolution complète dans les idées reçues, ce qui, à mon très humble avis, serait encore mieux.
Ce que désire le « justicier », comme dit Proudhon, et je dirai plus proprement le « justicien », c’est que personne ne jouisse ou ne semble jouir plus que lui, cela de prime abord, ab initio, sans injure reçue ni lésion subie. […] Les idées n’ont pas de force ; elles reçoivent la force et n’en donnent pas. […] Jules Sandeau, Musset, Michel de Bourges, reçoivent de rudes coups dans ces deux volumes ! […] Le mur a reçu d’assez rudes coups. […] Je recevrai les visiteurs.
La chanson même avec Béranger en a reçu le reflet et parfois le rayonnement. […] L’on dirait une fête de la fraternité au milieu de franches Thalysies, Théocrite invitant l’abbé de Saint-Pierre, Voyer d’Argenson reçu chez Virgile ! […] Il avait, outre l’intuition particulière aux poètes, une érudition profonde dont nous avons reçu les précieuses confidences. […] Vitet qui le reçut et qui l’accueillit dignement, sans se croire obligé de faire payer par des épigrammes l’admission du nouveau venu. […] Quoi qu’il en soit, il put de bonne heure lire le grand livre des champs, recevoir le précieux enseignement de la nature avec l’éducation maternelle.
Souvent, il est vrai, la tendance nouvelle est créée et simultanément mise en lumière sous la forme spéciale que lui donne la satisfaction même qu’elle reçoit. […] Berlioz reçoit un jour la visite de Paganini, qui lui dit : « J’ai un alto merveilleux, un instrument admirable de Stradivarius, et je voudrais en jouer en public. […] Il suffit qu’elle dérange les croyances reçues, les habitudes prises, qu’elle fasse pressentir la nécessité de se faire une nouvelle opinion. […] Legouvé, que Dieu lui avait donné en partage la beauté, la noblesse, le courage, le génie ; mais il avait reçu quelque chose de plus rare encore que tous ces dons : c’était la faculté de s’en servir à volonté. […] L’œuvre reçoit ainsi, pendant son développement, le contrecoup des modifications des sentiments, des vues, des impressions de l’auteur, des conseils qu’on lui donne, etc.
Ce sérieux-là n’est donné qu’à ceux qui ont reçu la formule du gouffre . […] Hugo reçoit de son cœur de plus saines et de meilleures inspirations. […] Ce fut tout l’enseignement qu’il reçut dans cette maison. […] Anglès, le préfet de police, reçut un rapport où on lui faisait savoir que j’avais chanté chez M. […] Manuel n’a pas reçu dans le cœur ces coups de foudre de la fatalité.
Non : on ne peut point les soupçonner de s’être donné le mot ou d’avoir reçu un mot d’ordre. […] M. de Francœur, comme vous vous y attendez, reçoit le coup d’assommoir où l’on s’expose toujours dans ces sortes d’aventures du cœur. […] Écrire coude à coude avec Sarcey et recevoir de lui le mot de la fin est un des meilleurs souvenirs de ma vie. […] Lassalle a eu encore cette bonne fortune de recevoir la balle au lieu de l’envoyer. […] Par l’hérédité, chaque individu, chaque génération reçoit de ses prédécesseurs une certaine existence déterminée… Après cette situation toute faite, ainsi reçue de ses prédécesseurs, chaque homme, chaque génération, par sa propre force, modifie, change cette situation, cette existence, se fait soi-même à son tour après avoir été fait par ses prédécesseurs.
Toutefois, il nous raconte qu’il a reçu le samedi, seulement le samedi, un télégramme l’avertissant qu’à la suite d’une décision prise au conseil des ministres, la matinée du lendemain, annoncée depuis plusieurs jours, était supprimée. […] J’ai reçu ce matin une lettre de Mme Daudet me disant, que Daudet a eu cette nuit des crachements de sang qui l’ont bien effrayée. […] Mardi 4 juin Dîner chez Edmond Rothschild qui reçoit, ce soir, la princesse Mathilde. […] Samedi 29 juin Aujourd’hui, un marchand m’écrit qu’il avait reçu des livres et des objets japonais, et comme je regarde, de deux yeux ennuyés, le très médiocre envoi de l’Empire du Lever du Soleil, le marchand me dit : « Connaissez-vous ça ? […] C’est en effet un causeur supérieur, par la science profonde qu’il possède de toutes les questions qu’il aborde, par le jugement original qu’il porte sur elles, par l’indépendance de son esprit à l’endroit de toutes les idées reçues, de tous les clichés acceptés, etc.
Mardi 26 juillet Ces jours-ci, j’ai reçu une lettre de Rodolphe Lothar, m’annonçant que M. […] Vendredi 29 juillet Aujourd’hui j’ai reçu, à propos de la publication de mon Journal, une enveloppe de lettre toute remplie de torche-culs embrenés : de la m… anonyme. […] Deux jours après, sa maîtresse recevait une lettre d’un maire des environs de Mantes, qui lui demandait d’envoyer des parents, pour reconnaître la pauvre noyée. […] Puis il m’annonce gentiment, que mes amis veulent me donner un banquet, où chaque souscripteur recevra une médaille du profil, qu’a modelé, cet été, le sculpteur Charpentier. […] Là-dessus revenant au pape, il m’assure que le pape est un peu l’esclave des pères de Lourdes, parce qu’il reçoit près de 300 000 francs d’eux, et que cette dépendance de Sa Sainteté, sera peut-être une des causes du refus de son audience.
Mais tout l’intervalle a reçu sa marque ; il a frappé la littérature française à son effigie, et cette monnaie circule toujours. […] Il avait reçu une forte éducation religieuse dans un milieu méthodiste. […] Mais la cause peut très bien être postérieure à l’effet, comme on a vu des gens impressionnables mourir de la blessure qu’ils allaient recevoir. […] Il en est beaucoup qui ne reçoivent pas en moyenne une voiture par jour. […] A prendre le mot impressionnisme dans son sens le plus étroit, Monet aurait été le seul impressionniste, puisque seul il a été capable de mettre d’accord la théorie et la pratique dans l’art de rendre par la peinture, telles qu’il les reçoit, les impressions colorées qu’un œil peut recevoir.
Woodberry, qui aient reçu en aussi grande abondance, de tous les côtés, des éloges, des encouragements, et une cordiale bienvenue ? […] Allan, en me privant de la pension annuelle que je recevais de lui, m’a réduit à la misère. […] J’ai reçu un grand nombre d’invitations, mais dont j’ai dû décliner la plupart, faute d’avoir un habit. […] Cette pension, Ibsen continue, depuis trente ans, à la recevoir. […] Deux jours de suite, une servante me répondit, sur sa porte, qu’il était au lit et ne pouvait recevoir personne.
Chaque chef dans sa salle compte qu’il a des amis, non des mercenaires, dans les fidèles qui boivent sa bière, et qui ayant reçu de lui, en marque d’estime et de confiance, des bracelets, des épées et des armures, se jetteront entre lui et les blessures le jour du combat45. […] La grande bête de l’Océan a reçu par sa main l’assaut de la guerre, et il a tué neuf nicors51. » Maintenant le voilà qui vient à travers les flots pour secourir le vieux roi Hrothgar, qui est assis affligé dans « la grande salle à hydromel, haute et recourbée », avec ses thanes. […] » Ayant retenu ce chant à son réveil, il vint à la ville, et on le mena devant les hommes savants, devant l’abbesse Hilda, qui, l’ayant entendu, pensèrent qu’il avait reçu un don du ciel, et le firent moine dans l’abbaye. […] La profonde et poignante impression qu’il reçoit du contact des objets et qu’il ne sait encore exprimer que par un cri, l’exemptera plus tard de la rhétorique latine, et se tournera vers les choses aux dépens des mots.
À peine sommes-nous sortis des écoles, où l’on reçoit une éducation insuffisante, tout à fait anachronique, que nous sentons la nécessité de nous construire une opinion et de donner à notre âme, à nos croyances, une certaine stabilité ! […] Si l’on ajoute enfin que Zola né à Paris, élevé en Provence, a reçu une éducation semblable à la nôtre, a toujours imprégné sa pensée de l’esprit de nos auteurs, on ne pourra s’arrêter plus longtemps à cette futile explication. […] C’est aux Maupassant, aux Paul Alexis, aux Huysmans que j’en veux, à ces commensaux que Zola daigna recevoir à Médan, et qui n’étaient pas dignes d’en passer le porche. […] Je n’oublierai jamais l’extraordinaire et sinistre spectacle de cette grande salle de Harlay pleine d’une tourbe en folie qui reçut l’annonce du verdict comme une hyène son morceau de charogne… Ah !
Bon enfant, mais un hôte à l’hospitalité à brûle-pourpoint, et quelquefois sans tact, et dur de paroles aux inférieurs… Au physique, l’œil clair, le nez à l’arête sèche, sanguin, sensuel, denté pour mordre au plaisir… et par là-dessous toujours à son affaire, faisant servir tous ceux qu’il reçoit à quelque chose, tirant de ses hôtes une idée, une réclame, une utilité : des plans à l’architecte, un premier-Vichy au littérateur, et plaçant à intérêt tous ses dîners. […] Il vient de recevoir de lui une lettre désespérée, dans laquelle il lui dit, que dans l’ancienne patrie de Phidias, il n’y a plus de modèle, plus même de terre à modeler, et qu’un sculpteur qu’il a fini par découvrir lui déclarait que, lorsqu’en Grèce, quelqu’un s’avisait de vouloir faire une œuvre d’art quelconque, il se rendait à Rome, et qu’à Athènes on ne sculptait absolument plus que d’après des gravures. […] » Et la fatalité de cette conversation, ce qui planait dans cet intérieur, la fin prochaine de l’hôte qui nous recevait, avaient jeté tous les dîneurs dans une triste songerie. […] Il s’y faisait bâtir une maison, et servir par une espèce de jardinier, qui lui fricotait son petit repas du matin et du soir, et sans vouloir recevoir âme qui vive, il restait sept ans en cravate blanche, sur cette hauteur, à prendre son vol pour l’éternité.
Dans la parole intérieure, il suffit que nous soyons compris de nous-mêmes : nous pouvons donc parler très bas, très vite, peu distinctement, abréger les phrases, remplacer les tournures et les expressions usuelles par d’autres plus simples ou plus expressives à notre goût, modifier la syntaxe, enrichir le vocabulaire par des néologismes ou des emprunts aux langues étrangères ; nous pouvons nous exprimer à nous-mêmes la nuance toute personnelle de nos sentiments par des termes dont nous créons le sens à notre usage, nous représenter des fragments considérables de notre passé, ou des vues d’ensemble sur notre avenir, par des expressions brèves qui reçoivent d’une convention tacite faite avec nous-mêmes cette force et cette ampleur de signification. […] Les états ainsi reliés sont les états purement successifs ou ceux qui, comme les images visuelles du souvenir, tout en avant la forme de l’espace, reçoivent expressément du jugement de reconnaissance la forme du temps [§ 9]. […] C’est à elle aussi que font allusion ces expressions fréquentes dans les romans ou les autobiographies : « pensa-t-il… ; — se disait-il… ; — je me disais… ; — il se dit en lui-même… » Si de courts apartés, si de longues méditations sont naturellement désignés dans le langage par le verbe se dire, si cette locution est le synonyme reçu de penser en silence, ce n’est pas seulement par métaphore162 et parce que la pensée pourrait être dite extérieurement163, c’est aussi parce que la pensée est réellement dite en nous. […] On remarquera que, dans tout le cours de cette étude, nous employons le mot extériorité et les mots de la même famille, comme externer, etc., pour désigner une tout autre idée que celle de l’étendue : externer = aliéner, déclarer non-moi ; extérieur = aliéné par le moi, étranger au moi, ou cru tel ; extériorité remplace les barbarismes non-moi-ité, atién-ité, étranger-ité ; on voit que la langue française ne nous fournissait aucune famille de mots préférable, pour énoncer cet ordre d’idées, à celle que nous avons adoptée en désespoir de cause ; les termes aliéner et étranger sont excellents, mais isolés dans la langue, et ne suffiraient pas à un exposé doctrinal suivi. — L’inconvénient des mots externer, etc., vient de leur origine ; ils ont reçu leur sens actuel de l’association même que nous essayons de dissoudre, et, bien que la philosophie les emploie surtout (dans les locutions comme perception externe) pour désigner la non-moi-ité, ils gardent encore, même chez les philosophes, quelque chose de leur sens primitif ; ce sont des métaphores, des mots à sens mixte, et, par suite, équivoques ; ils signifient, dans leur acception usuelle, le non-moi spatial, et non pas le non-moi, abstraction faite de la spatialité.
C’était dans l’émigration la portion instruite, acceptant la Charte par nécessité, mais ayant pour les choses de l’esprit un goût aussi ancien que la noblesse française ; c’étaient, parmi les amis de la liberté, des hommes nouveaux, acceptant les Bourbons comme les autres la Charte, par nécessité, mais très disposés à recevoir la liberté de leurs mains, et résolus à leur être fidèles s’ils étaient sincères ; c’étaient, dans les partis mécontents, les révolutionnaires, les militaires, les partisans de l’Empire, se déguisant en amis de la liberté, et le devenant sans s’en apercevoir.
j’aurai passé près d’elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire ; Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre, N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.
Lisez ses lettres à Pope, à Bolingbroke, et celles qu’il recevait d’eux : ce sont des trésors, à mon sens, d’expérience, d’agrément rassis et de sagesse.
Ses premiers mécomptes, la manière naturelle et facile dont Raymon les répare, dont il la fascine et l’enchante ; l’éclair sinistre qu’un mot de sir Ralph sur l’aventure de Noun jette dans l’esprit d’Indiana, le coup qu’elle en reçoit et qu’elle rend à Raymon ; sa croyance en lui, malgré la découverte, sa résolution de fuir avec lui, de se réfugier chez lui, plutôt que de suivre son mari au départ ; cet abandon immense, généreux, inébranlable, sans souci de l’opinion, sans remords, et mêlé pourtant d’un superstitieux refus ; toute cette analyse vivante est d’une vérité, d’une observation profonde et irrécusable, qu’on ne saurait assez louer.
« La première direction que le peuple reçut lui vint de ce qui a toujours servi à diriger les hommes armés, la confiance et un signe de reconnaissance.
Il réserve la religion pour l’humanité naïve et poétique qui, dans son enfance, ne peut recevoir la solution de ses doutes sur sa destination que sous des figures pittoresques, des formes animées.
Mais un article du Quarlerly Review, reproduit par la Revue britannique avec une certaine emphase et des réserves qui sont un peu là pour la forme (car elle-même a souvent exprimé pour son compte des opinions analogues), intente contre toute notre littérature actuelle un procès criminel dans de tels termes, qu’il est impossible aux gens d’humble sens et de goût, dont notre pays n’a pas jusqu’ici manqué, de taire l’impression qu’ils reçoivent de semblables diatribes importées de l’étranger, lorsque toutes les distinctions à faire, toutes les proportions à noter entre les talents et les œuvres, sont bouleversées et confondues dans un flot d’injures que l’encre du traducteur épaissit encore.
Au second acte, par exemple, quoi de mieux comme vérité d’analyse que cette scène entre Cosima et Ordonio, lorsque celui-ci, qu’on croyait mort, revenu à l’improviste, surprend Cosima en larmes, lisant la dernière lettre qu’elle a reçue de lui ?
Quelquefois ils mettent une erreur à la place de celle qu’ils combattent ; d’autres fois ils conservent une superstition qui leur est propre, en attaquant les dogmes reçus.
Rien ne doit être, en général, si froid et si recherché que des dogmes religieux transportés dans un pays où ils ne sont reçus que comme des métaphores ingénieuses.
L’éloquence donc, au lieu de recevoir à cette époque une grande impulsion, a pris dès lors, par la nature même des objets qu’elle traitait, la forme de l’argumentation.
J’ai reçu dans mon âme des impressions, des images… Faust est un ouvrage de fou466. » On fera toujours des théories insignifiantes, comme on fera des poèmes médiocres.
La pièce fut reçue d’acclamation par le comité de lecture du Théâtre-Français.
Louis Riccoboni raconte que, dans sa jeunesse, il avait connu une vieille actrice nommée Lavinia qui avait trouvé dans l’héritage de son père, comédien comme elle, un assez grand nombre de ces précieux canevas revêtus de la signature de Charles Borromée. » Les Académies, si nombreuses et si influentes en Italie, s’empressaient de recevoir dans leur sein les comédiens et les comédiennes distinguées.
À la fin de cette pièce du Triomphe de la médecine, lorsque Scaramouche avait consenti au mariage de sa fille avec Cintio, à condition qu’on le fera recevoir docteur en médecine, on en faisait la cérémonie et l’on récitait les vers macaroniques composés par Molière, en les amplifiant beaucoup et en y ajoutant la bastonnade qui était traditionnelle sur le théâtre italien « et inséparable de l’action ».
D’après les règles établies par César Justinien, tu as reçu ton dû.
L’acte le plus matériel de la vie, celui de la nourriture, ne reçut-il pas des premiers chrétiens une admirable signification mystique ?
Les gens du monde ont quelque raison de ne voir en ce rôle qu’un tour de force de mémoire, bon pour ceux qui n’ont reçu en partage que des qualités secondaires.
Les pauvres, en effet, devant être les dispensateurs de ce royaume, n’y recevront que ceux qui leur auront donné.
Voltaire, qui, à la vérité, avait une bonne raison pour ne pas aimer que l’on décriât les femmes savantes (c’était son attachement pour la marquise du Châtelet), observe fort judicieusement et en homme de l’art, que dans la pièce dont nous parlons, « Molière attaque un ridicule qui semblait peu propre à réjouir ni la cour, ni le peuple à qui ce ridicule paraissait être également étranger, et qu’elle fut reçue d’abord assez froidement.
Qu’on lise les Mémoires de sa vie ; on y applaudira à la générosité de ses bienfaits, répandus sur les Littérateurs qu’il se croyoit obligé d’attaquer dans ses Ecrits ; on y apprendra qu’il a été le bienfaiteur de Liniere, qui ne cessoit de déclamer contre lui ; qu’il donna des secours à Cassandre, dont il estimoit peu les talens ; qu’il se réconcilia avec Perrault, en oubliant ses calomnies ; qu’il rendit justice à Boursault, en reconnoissant son mérite qu’il avoit trop méconnu ; qu’il conserva au célebre Patru sa Bibliotheque, en l’achetant plus cher qu’il ne vouloit la vendre, & en lui en laissant la jouissance ; qu’il osa refuser le paiement de la pension que lui faisoit Louis XIV, en disant à ce Prince, qu’il seroit honteux pour lui de la recevoir, tandis que Corneille, qui venoit de perdre la sienne, par la mort de Colbert, se verroit privé de ses bienfaits : ce qui valut à ce dernier un présent de deux cents louis ; qu’il eut un grand nombre d’amis dans les rangs les plus élevés, comme parmi les plus célebres Littérateurs de son temps, & qu’il les conserva toute sa vie.
Les principes qu’on en a reçus dans l’enfance, si on les retient bien, sont une lumière qui nous guide toujours pour écrire dans quelque langue que ce soit.
Rollin en avoit soixante passés, quand il écrivit dans notre langue ; & ce qu’il y a de plus extraordinaire encore, c’est l’enthousiasme avec lequel ses livres furent reçus du public.
Cela n’est pas bien exprimé ; mais remarquons qu’il feint d’avoir déjà reçu du rat plusieurs services.
Il reçut les complimens de ses amis sur le succès de son poëme dans ses jardins enrichis de marbre : mais un seul exemple ne conclut pas.
Rousseau est peut-être le seul qui fasse une classe à part : la crainte de choquer les opinions reçues, de révolter par des paradoxes, de passer pour cynique, de se faire des ennemis et des affaires, rien de tout cela ne l’arrête ; il s’est mis à son aise avec le public de tous les rangs et de toutes les espèces ; et cette liberté, qui se trouve heureusement jointe en lui à beaucoup de talent, lui donne un prodigieux avantage.
Donner à causer (on causait alors), lire ses romans à ses intimes, recevoir dans sa loge à l’Opéra les littérateurs qui, à Paris, sont toujours un peu femmes et qui aiment à se montrer à leur public ; un soir exhiber dans son salon le jeune Victor Hugo, l’enfant du génie, qui a commencé (ce qui n’est ni très poétique, ni très sauvage) par des succès de société, comme M.
Démocrate qui n’agite pas l’Histoire, c’est un de ces indifférents de la terre dont parle Shakespeare ; mais l’indifférence qui reçoit tout, c’est le papier blanc sur lequel on peut écrire des paroles de vérité.
Avec leurs tourbillons, leur vide et leur plein, leur dynamique, leurs harmonies préétablies, leurs idéalismes impossibles, ce sont de grands poëtes, mais abstraits, — des faiseurs, comme dit le mot poëte, des créateurs de puissantes ou d’impuissantes chimères, car l’homme n’invente réellement que sur le terrain de l’imagination : mais Dieu lui donne et il reçoit seulement sur celui de la vérité.
Ils n’auraient pas maintenant exactement le genre de prédication qu’ils avaient lorsque les Pouvoirs humains n’avaient pas reçu les épouvantables atteintes qui les ont brisés, et dont, hélas !
Il n’a rien omis de toutes les diverses déclarations du comte de Chambord, à ses amis en particulier et à tous les Français en masse, depuis 1848 jusqu’en 1879, et il a opposé au Syllabus, dont le prince reconnaît verbalement l’autorité souveraine, des opinions et des déclarations qui en sont la négation explicite ; et non seulement il a cité en détail ces paroles, qui sont déjà des actes, mais il a prouvé qu’avec l’éducation que le dernier des rois de France a reçue il devait nécessairement les prononcer.
Et c’est le coup de ce rayon que j’ai reçu de cette pierre précieuse qui s’appelle Maurice Bouchor, — par parenthèse, un nom fait pour résonner comme un clairon d’or sur les lèvres de la publicité, en attendant celles de la gloire… Sterne croyait à la providence des noms.
Dans ses Nuits d’hiver comme dans sa Vie de Bohême, il n’a pas plus d’inspiration personnelle qu’il n’a de style à lui, pour recevoir l’inspiration des autres.
— Corneille, réfugié et monté dans la gloire et qui semblait inaccessible et invulnérable, reçut en plein cœur ce coup d’une pâle amour dédaignée et il n’en put guérir… Il avait cependant en lui de vigoureux dictames.
Frédéric Passy, pour éclairer des points obscurs, pour dissiper des malentendus, pour calmer des alarmes exagérées et sans fondement, pour apaiser des irritations passagères, pour faire pénétrer enfin dans les sphères parlementaires et gouvernementales elles-mêmes un esprit de modération, de sagesse et d’équité, ces hommes choisis parmi les meilleurs, les mieux informés, les plus écoutés de leurs contrées respectives et obligés par le mandat qu’ils ont reçus, comme ils l’étaient déjà par leurs sentiments communs, de rester en relations les uns avec les autres et de se tenir au courant des faits et de l’opinion ?
Autrefois elles étaient les épouses légitimes de l’esprit qui les recevait et les adoptait ; aujourd’hui elles ne sont plus que des visiteuses et des hôtes de passage. […] après avoir reconnu qu’il ne se rencontrait pas dans la nature, nous avons découvert successivement qu’il appartenait à une race, à un temps déterminés, qu’il avait reçu une éducation particulière ! […] André Theuriet, en revanche la facilité est au nombre des dons qu’il a le plus pleinement reçus, et de cette facilité ses personnages sont la preuve. […] Parmi les dons qu’a reçus Alphonse Daudet, il en est un d’origine divine qui manque entièrement au romancier robuste qu’on a voulu lui donner pour maître, la tendresse. […] Où est l’unité, où est la cohésion, où est la foi commune, où est la forme nouvelle reçue par la substance séculaire française, et cette vieille substance elle-même où toujours la saisir ?
Chaque mois, à mesure qu’il arrive, reçoit des éloges nouveaux et fait naître une musique toute différente de la nôtre. […] Celui qui arrive le premier reçoit l’argent. […] Son cœur, son esprit, son imagination étaient toujours préoccupés de souvenirs et de rêves anglais, et de la culture telle qu’il l’avait reçue de l’Angleterre. […] Après avoir reçu d’elle cette promesse formelle, M. […] Pendant qu’il se rend au steamer, il reçoit de Gros Daim un morceau salé d’une enveloppe de biscuit.
Si je voulais donner idée de l’impression que j’en reçois, je n’aurais qu’à rappeler ce vers de Virgile : Pascitur in magnâ silvâ formosa juvenca ; et cet autre vers de Lucrèce : Per loca pastorum deserta atque otia dia La première partie de cette idylle est donc toute calme et riante : pour mieux décider Thyrsis à chanter les couplets qu’il lui demande, le chevrier lui offre une coupe dont il lui fait une ravissante description, et il y complète par les paroles l’intention des ciselures ; puis il finit par cette réflexion mélancolique, qui sert comme de transition au chant funèbre de la seconde partie : « Allons, chante, ô mon bon ! […] Il donne presque sa parole d’honneur que, si elle ne l’eût mandé, il venait de lui-même à sa porte et pas plus tard que cette nuit ; il y venait avec trois ou quatre amis, dans tout l’appareil d’un vacarme nocturne ou d’une sérénade ; et si on l’avait reçu, c’était bien, il n’aurait demandé que peu pour cette première fois ; mais si on l’avait repoussé et si la porte avait été fermée au verrou, oh ! […] Cette expression de Grâces était très-générale et très-large chez les Grecs ; elle signifiait à la fois les actions de grâces qu’on rend, les bienfaits qu’on reçoit, et aussi ces autres Grâces aimables qui ne sont pas séparables des Muses.
Pierre Vous avez sans doute reçu le questionnaire de Roger Giron, qui ouvre une enquête sur ce sujet dans L’Avenir. […] Pierre En ce qu’on y reçoit des gens de lettres. […] Pierre Henri Rochefort prétendait avoir reçu une carte farouchement moralisatrice, signée : « X…, marchand de cartes transparentes, ancien magistrat. » M.
Le prince Napoléon était dans une pénible perplexité d’esprit : d’un côté sa famille et lui devaient une généreuse hospitalité au pape ; reconnaître l’asile qu’ils avaient reçu par une participation aux insurrections contre leur hôte, c’était une ingratitude ; d’un autre côté, agrandir la révolution française, incomplète, selon eux, en France, où elle venait de couronner un autre Bourbon, la fomenter, la servir, la transformer en révolution générale en Italie, c’était ouvrir des perspectives à leur dynastie napoléonienne ici ou là ; c’était de plus acquérir des titres de popularité héroïque dans cette ancienne patrie de leur famille, redevenue la patrie de leur exil. […] Quand la fatalité amena ici son jeune frère, qui avait été renvoyé de Rome comme suspect, ces deux jeunes gens, ayant appris que leur mère (la reine Hortense) partait de Rome pour venir les rejoindre à Florence, à cause des troubles de la Romagne, voulurent aller au-devant d’elle ; ils furent reçus à Perugia, à Foligno, à Spoleto, à Terni, avec de si vives démonstrations de joie, on leur fit tant d’instances pour se joindre aux insurgés et pour leur prêter l’appui d’un grand nom, qu’ils se laissèrent entraîner, Napoléon par faiblesse. […] On conçoit tout ce qu’il devait en coûter à cette femme, qui recevait de Léopold plus qu’elle ne pouvait rendre, de lui faire un pareil aveu ; cet aveu ne se fait jamais que par l’événement à un ami jeune et passionné, qui regarde toujours comme dérobé à son espérance ce qu’on a donné de tendresse à un autre.
Nous recevons à l’instant même une preuve écrite de la réalité de nos conjectures. […] Taylor peut s’y présenter en mon nom, et, moyennant son reçu, on lui comptera 15 000 francs. […] J’ai reçu une lettre de cette dame spirituelle qui venait quelquefois me voir au ministère.
Il était naturel qu’elle m’accueillît comme un enfant de la maison, quand mes parents, pour achever mon éducation, m’envoyèrent séjourner dans le pays qu’elle habitait maintenant elle-même ; aussi me reçut-elle avec le plus gracieux accueil à la ville dès que je me fus présenté à elle, à titre d’ancienne connaissance et d’ancienne familiarité en France. […] — Que voulez-vous, dit le canonico, on ne peut pas recevoir deux fois sa récompense, quelque bon ouvrier qu’on soit ; les immortels sont payés par l’immortalité. — Ah ! […] « Imprudente, ajoute-t-elle, je le recevais en secret dans l’appartement le plus secret de ma maîtresse, où elle renfermait ses atours les plus précieux, et où quelquefois même elle venait dormir.
Ce sont les Phéaciens qui possèdent cette ville et cette terre ; et moi, je suis la fille du magnanime Alcinoüs qui reçoit des Phéaciens la force et la puissance.” […] Ainsi l’a déclaré le Fils du Nil, qui reçut de Dieu lui-même les préceptes de la double table des lois2. […] Il arriva trop tard pour recevoir son dernier soupir ; il l’avait rendu quelques heures avant, serein, confiant, résigné, entre les mains du curé du pays, chargé de bénir sa famille.
L’individu n’est complètement responsable de ses actes que s’il a reçu sa part à l’éducation qui fait homme. […] si nul ne l’a reçu à son enfance pour le faire naître à la vie morale ? […] Je crois comme lui que le mal moral n’aura signalé qu’un âge de l’humanité, l’âge où l’homme était délaissé par la société et ne recevait pas d’elle l’héritage religieux auquel il a droit. « Il y a des hommes, dit M.
On dirait un ministre, qui a reçu des ordres d’un souverain, mais qui l’éclipsé ensuite par la façon brillante dont il les interprète et les exécute. […] Il lui fallait, pour recevoir, plusieurs chambres se faisant suite de plain-pied et communiquant par des portes à deux battants. […] Ce sont, par exemple, des noms de vêtements qui rappellent que telle influence étrangère s’exerçait au moment où ils ont reçu droit de cité : le haubert, le heaume nous reportent à l’époque guerrière où les Francs imposaient leur domination et quelques-uns de leurs mots à la Gaule vaincue, tout comme, de nos jours, redingote, raglan, mac-farlane, etc., montrent l’action de l’Angleterre sur nos mœurs nationales.
Les fêtes de Bayreuth en 1888 Nous recevons de Bayreuth la communication officielle suivante : Il sera donné à Bayreuth pendant l’année 1888 : 9 représentations de la férie scénique, Parsifal, 8 représentations des Meistersinger von Nürnberg. […] Charles et Pierre Bonnier Correspondances et nouvelles [Bayreuth] BAYREUTH. — Nous avons publié en tête de cette livraison les nouvelles officielles que nous avons reçues de Bayreuth. […] Hoffart de Munich achève un buste colossal de Wagner en marbre de Carrare ; le buste sera placé dans une niche de la maison Heckel, à Maanüeitn, eu Wagner a reçu pendant quelque temps l’hospitalité de son ami Emil Heckel.
Ayant reçu des éditeurs qui aujourd’hui en sont les propriétaires, l’autorisation de jouer en France les œuvres de Wagner, et cela malgré la volonté expresse du maître, il s’est mis à la besogne. […] Mais pour les œuvres de la maturité de Wagner il y a cette difficulté spéciale, c’est que ce sont bien des drames, mais que ces drames s’éloignent à tel point de notre théâtre moderne et de toutes les idées généralement reçues sur l’art dramatique, que les éléments nécessaires à leur réalisation scénique font défaut. […] Il a à lutter contre des difficultés matérielles incroyables (car jamais il n’a reçu d’aide vraiment efficace du dehors), il a à lutter contre la haine de tous les directeurs de théâtres d’Allemagne, contre la presse, contre l’inintelligence et les déplorables habitudes des chanteurs, contre le manque de temps pour étudier à fond les œuvres à représenter.
Dans notre état actuel, tout notre corps jouit ou souffre à la fois, et ainsi le cerveau reçoit des milliards d’excitations en une seule seconde ; tous nos plaisirs et toutes nos peines étant des émotions composées, des agglomérations de plaisirs et de peines, le caractère agréable ou pénible du résultat dépend de la proportion des éléments. […] De plus, il doit y avoir ici un effet de l’hérédité et de la sélection : depuis des siècles innombrables, les êtres animés reçoivent les rayons bleus du ciel sous lequel ils vivent : ils en ont l’accoutumance héréditaire, ils se sont adaptés à ce milieu lumineux des jours sereins comme aux rayons verts des champs et des bois. […] Un enfant qui voit pour la première fois une étoffe écarlate reçoit une excitation du sens de la vue qui n’est nullement la suppression d’une peine préalable.
30 avril En ce moment, chose bouffonne, Claude Bernard tarde à être reçu à l’Académie, parce que Patin ne peut pas lui répondre. […] * * * — Inquiète, malgré deux dépêches reçues hier, et voulant se rendre compte par elle-même de l’état de santé de l’Empereur, la princesse va le voir aujourd’hui à Saint-Cloud. […] Il parle de sa maladie, de ses médecins, de sa tête qu’on électrise, d’un grand mal de gorge, que rendent encore plus violent les éclats de voix que lui font faire son diable de bel enfant, et sa turbulente et vivace et criarde petite fille, qui a l’œil tout noir d’un pochon reçu de son frère.
Il ne vit aucun sujet d’instruction dans l’embrasement de la ville de Troie, causé par l’amour funeste de Pâris pour Hélène ; dans Ithaque délivrée par le retour d’Ulysse, c’est-à-dire, par un héros au-dessus de la fortune & des plus cruels revers, par un héros bon roi, bon père, bon époux ; dans l’exemple d’un prince qui fait céder la passion la plus violente à la voix des dieux & à l’ordre qu’il reçoit de fonder en Ausonie une nouvelle patrie ; dans un patriote comme Pompée, qui ne respire que la liberté Romaine & l’amour des loix. […] Encore si ces commentateurs d’Aristote, qui croyoient avoir reçu leur mission d’Apollon pour révéler aux hommes ses secrets, avoient traité de ce qu’il y a de plus intéressant dans l’épopée, de ce qui y donne le plus de chaleur & de vie, je veux dire les situations & les épisodes, ils eussent été réellement utiles ; mais ils ne touchèrent rien de l’effet qu’elles y font, de la manière & de la nécessité d’y en amener. […] Jamais idole ne reçut d’hommage plus sincère, que celui qu’elle y rend à son original.
Mentionnons pourtant deux de ces visions encore inconnues : l’une parce qu’elle n’est point terminée (qui rejoindra un de ces jours la Sainte Cécile chez Le Barc : une famille de Bretons, des figures plus grandes qu’à l’ordinaire) ; l’autre sur une lettre à M. de Gourmont, voici deux ans, un bien vrai Filiger10 : je découpe deux morceaux au hasard de l’encadrement, car on sait que Filiger, œuvres assez reconnaissables, les aime signer en plus sur la bordure (j’ai gardé sa ponctuation rythmée de lied) : « La petite vierge en tête de ma lettre a été faite à votre intention, voilà quelques jours déjà… Vous voyez que je n’ai pas attendu de recevoir de vos nouvelles pour penser à vous ? […] Reçu : La Mouche des Croches, par l’Ouvreuse du Cirque d’Eté (Fischbacher). — Flammes et Flammèches, par Jean Casier (P. […] TRIBUNE LIBRE Nous recevons la lettre ci-dessous : Monsieur, Je viens d’avoir seulement connaissance d’une petite note de votre revue et qui serait amusante si elle était juste.
Quiconque étudie avec attention l’action de la mer sur nos rivages ne peut manquer de recevoir une impression profonde de la lenteur avec laquelle nos côtes rocheuses sont emportées. […] Cependant, pour bien montrer qu’il peut recevoir quelque jour sa solution, je me permettrai une hypothèse. […] Ainsi, la même région peut s’affaisser ou à s’élever alternativement ou plus ou moins vite ; la nature des sédiments peut changer ainsi que la direction des courants sous-marins ; le même dépôt peut recevoir alternativement ou concurremment des sédiments de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, selon qu’il forme un fond plat et stationnaire entre deux aires de soulèvement ou une vallée d’affaissement entre deux plateaux stationnaires.
Le commissaire, qui étoit poli, descendit pour recevoir la belle, pauvre et vieille comtesse. […] Il tend la main à Pénélope, et il reçoit la sienne. […] C’en est un quatrième qui a apparemment de l’amitié pour moi, qui partage mon bonheur et ma reconnoissance, et qui me propose d’éterniser les marques de bonté que j’ai reçues de la grande souveraine, car c’est ainsi qu’on l’appelle, comme on appelloit, il y a quelques années, le roi de Prusse, le grand roi, et je lui répons, élevez son buste ou sa statue sur un pié d’estal ; entrelassez autour de ce pié d’estal la corne d’abondance ; faites-en sortir tous les simboles de la richesse.
Tout à l’heure chacun d’eux empruntait une indéfinissable coloration au milieu où il était placé : le voici décoloré, et tout prêt à recevoir un nom. […] De ce nombre sont les idées que nous recevons toutes faites, et qui demeurent en nous sans jamais s’assimiler à notre substance, ou bien encore les idées que nous avons négligé d’entretenir, et qui se sont desséchées dans l’abandon. […] En vain on alléguera l’exemple des impressions simultanées reçues par plusieurs sens.
En présence de la nature, il s’est imprégné des impressions qu’il en recevait. […] Toutes ces sensations rentrent dans l’impression que nous recevons de la nature. […] Mis en présence d’un objet qui frappe à la fois tous leurs sens, ils s’appliquent à le dépouiller, par une sorte d’abstraction, de ses diverses qualités sensibles, pour n’en recevoir qu’une impression visuelle. […] Il a tout autant de leçons à leur donner qu’à en recevoir. […] Au moment où il compose, il oublie sa science de naturaliste, et l’éducation positive qu’il a reçue.
Ce n’est pas s’approprier l’actualité, comme on fait les inventions de ses prédécesseurs, par droit de conquête et de plus habile occupant, mais c’est subordonner le choix de ses sujets aux brusques variations de l’opinion publique, et recevoir ainsi des faits la loi que l’art devrait leur imposer. […] Elle-même ne voyait claire en elle qu’autant qu’elle pouvait ramener ses rêves à des impressions physiques antérieurement reçues […] Mais ils ne laissent pas d’avoir raison, parce que, comme il y a des défauts naturels qu’aucune discipline ou éducation ne répare, il y a des qualités naturelles aussi, des dons que l’on a reçus ou que l’on n’a pas reçus, et qui ne s’acquièrent ni ne se conquièrent. […] La province, en France, ne vit plus de sa vie, mais de la vie qu’elle reçoit de Paris. […] Je crois que c’est faute d’avoir reçu, de la nature directement, des impressions assez fortes ; et parce qu’en France nous réputons banal tout ce qui ne sort pas d’abord du rang pour provoquer l’attention, s’isoler à l’état d’exception, et s’offrir soi-même aux regards à titre de singularité.
La mère, étrangère à l’hôte qu’elle a reçu, abrite l’enfant jusqu’au bout, si le ciel ne vient à la traverse. […] Je ne le reçois pas directement, de la main à la main. […] … Et puis, pourquoi est-ce André qui reçoit un mauvais coup à la fin ? […] Je me doutais bien qu’il recevrait mal un pareil aveu. […] Une se passe pas de semaine où je ne reçoive des livres qui ne racontent que cela.
Il reçut, avec une merveilleuse sensibilité et un généreux enthousiasme, le titre de citoyen français que lui décerna l’Assemblée constituante. […] qui nous poursuit toujours, reçoit sa solution, partie par partie, progressivement, d’une façon fort satisfaisante. […] Les hommes célèbres reçoivent tant de billets de ce genre, qu’ils ne répondent pas à tous. […] Une faut pas se flatter qu’il soit désormais à terre ; mais enfin il a reçu le coup qu’il était très juste qu’il reçût. […] Pour quiconque a reçu seulement quelques confidences relativement à sa correspondance, encore sous le cèdre, la chose ne fait pas de doute.
La religion, emprisonnée dans le vieil édifice politique, véritable cachot de l’Église, ne reprendra son ascendant qu’en recouvrant sa liberté, et c’est là le service que ses ennemis, instruments aveugles d’une puissance qu’ils méconnaissent, ont reçu d’en haut l’ordre de lui rendre. […] Monsieur de Camors, Julia de Trécœur, le Journal d’une femme et la Morte s’inscriront alors parmi les livres qu’on relit, à côté de la Princesse de Clèves ou de Manon Lescaut, et on leur rendra la justice qu’ils n’ont pas toujours reçue de leurs contemporains. […] L’homme, pour eux, avait reçu l’univers comme en fief, et les oiseaux du ciel, comme les poissons des eaux, n’avaient en quelque sorte été créés qu’à son usage. […] Reçois, belle Ganga, l’offrande de mes vœux. […] Cette explication difficile, c’est la mère qui la reçoit, mais, par un hasard mortel à son amour, Henriette l’entend, et peu s’en faut qu’elle ne succombe sous le poids de son émotion.
La femme sourit de cette sujétion : c’est une caresse nouvelle qu’elle reçoit. […] Si pourtant nous examinons de près la biographie des personnages qui ont fait figure dans l’histoire littéraire, et par l’élan de leurs appétitions créé l’état d’esprit romantique, il nous est aisé de discerner le point où le Rêve se sépare de la Réalité, la limite où le héros imaginaire cesse de se confondre avec le prototype vivant dont il reçut l’être. […] Danaé d’un nouveau genre, elle veut bien recevoir la pluie d’or, mais n’admet pas d’autre fécondation que celle du cerveau ! […] On pourrait citer quelques exemples de ce désaveu, où ce n’est pas le père qui renie son enfant, mais ce dernier qui entend rompre tous liens avec celui dont il reçut la vie ! […] Ses frémissements et ses pleurs, les vierges de Lesbos furent seules à les recevoir.
En juin 1774, dans une lettre à Charlotte, il l’annonce positivement sous ce nom : « Adieu, ma chère Lotte, je vous enverrai bientôt un ami qui me ressemble beaucoup, et j’espère que vous le recevrez bien. […] Kestner recevait donc des lettres de condoléance, et à demi curieuses, par lesquelles on le plaignait de son accident, d’avoir eu un ami si entreprenant, si malheureux, et qui avait dû troubler étrangement sa lune de miel et son bonheur.
Pour les plantes, j’ai employé les noms latins, les mots reçus, au lieu des mots arabes ou phéniciens. […] Le lendemain je me disposais à noter tout ce que j’avais vu de remarquable et à profiter des observations de mon guide, lorsque je reçus de lui une longue lettre par laquelle il allait au-devant et au-delà de mon désir et achevait de compléter mes instructions de la veille.
Le vieillard, maître du pays, est là qui le reçoit à l’arrivée. […] On lit au tome second des Essais de Nicole : « … En considérant avec effroi ces démarches téméraires et vagabondes de la plupart des hommes, qui les mènent à la mort éternelle, je m’imagine de voir une île épouvantable, entourée de précipices escarpés qu’un nuage épais empêche de voir, et environnée d’un torrent de feu qui reçoit tous ceux qui tombent du haut de ces précipices.
Un vieux jardinier qui le rencontre, un de ses amis, le cache avec Cosette dans sa hutte ; puis Valjean invente une histoire pour faire recevoir et élever Cosette par ces nonnes ; puis il se fait sortir du couvent dans une bière pour tromper la police, enfin enterrer sur la foi d’un ivrogne chargé de le réveiller. […] Victor Hugo, qui a reçu de lui la pairie, veut payer noblement à sa mémoire le prix de sa reconnaissance.
Observations sur la tragédie romantique Depuis dix ans, quelques Français et beaucoup d’étrangers ont entrepris d’abolir parmi nous un système dramatique où, s’il faut les en croire, il ne reste aux auteurs rien à inventer ; aux spectateurs, aucune émotion nouvelle à recevoir. « À quoi bon, disent-ils aux premiers, vous traîner sur les traces de Corneille ? […] Trop hideux pour me plaire, ils sont aussi trop ridicules pour m’étonner ; et puisque je n’en puis recevoir aucune sorte d’illusion, me les offrir n’est plus un art, ce n’est qu’un enfantillage.
Boileau ne semble pas s’apercevoir qu’il y a là deux principes très différents de classification des genres, et que des poèmes à forme fixe tels que la ballade et le sonnet, qu’on est obligé de caractériser à la mode antique, par leur forme métrique, et qui peuvent recevoir toutes les idées et tous les sentiments de tout ordre, ne sont pas du tout des genres comparables à l’élégie ou à la tragédie, ni à tous les autres, où, sous-entendant les conditions particulières de versification et de disposition métrique, il détermine surtout la nature du modèle à imiter et la qualité de l’émotion à produire. […] On voit que la simplicité de l’églogue ne va pas sans parure, que la tragédie use des vers « pompeux » ; que l’épopée « orne » et « embellit » tout, qu’elle a le style « riche », « pompeux » et même « élégant » ; et qu’il ne faut point recevoir les sujets chrétiens parce que les vérités de la foi D’ornements égayés ne sont pas susceptibles.
Il reçut une instruction assez décousue, aux collèges de Dol, de Rennes, de Dinan : on le destinait à l’état de marin, puis il déclara vouloir être prêtre. […] Il acheva sa vie dans une noble attitude, en grand homme désabusé : la fière douceur d’un universel renoncement consolait un peu son lourd ennui ; il lui restait une réelle amie, Mme Récamier, qui réunissait autour de lui, pour lui, dans son appartement de l’Abbaye au Bois, les gens les plus distingués ; il recevait de ce monde choisi par les soins d’une adroite femme le culte discret, lointain, fervent, qui convient aux grandeurs désolées.
Paul Verlaine J’ai reçu avant-hier les trois volumes de vos poésies complètes et je sors de les relire. […] Et merci, puisque tu m’as mis Parmi ceux, qui, de tes amis, N’auront pas reçu d’un commis Aux noires manches de lustrine Le volume à couleur citrine Qui fut l’honneur de sa vitrine.
L’amour n’est pas forcé d’y affecter la forme passagère qu’il reçoit des mœurs, du tour d’imagination de l’époque, ou de l’exemple du prince ; il n’y est ni pompeux ni raffiné. […] Mais on pourrait extraire de ses ouvrages, du milieu de la langue nouvelle où il les reçoit, des échantillons des meilleurs tours de la vieille langue : le neuf et le vieux tout y paraît du même temps.
Tous les sentiments et toutes les croyances de l’homme s’y prêteraient : le contraste entre son orgueil et sa bassesse, ses convictions et ses espérances, ses aspirations et sa nature, son importance affectée et sa petitesse d’être inconnu, blotti dans un coin infime et obscur du temps et de l’espace, son respect des conventions qui soutiennent sa vie et en préparent la ruine, et ses transgressions continuelles des ordres qu’il en reçoit. […] Ils repoussent, par elle, toutes les idées, tous les sentiments supérieurs qui les assaillent et qu’ils ne peuvent recevoir.
À la misère venaient donc s’ajouter les difficultés pécuniaires, la dure nécessité de se plier à toutes les exigences de ce monde qu’il méprisait, — les mille démarches à faire, humblement, auprès de tous les théâtres allemands, pour faire recevoir l’un ou l’autre de ses opéras, souvent pour n’obtenir qu’un refus, ou qu’une proposition humiliante (IV, 360). […] Par l’enchevêtrement des parties, par la complication des dessins, par la variété surprenante des timbres, l’oreille est sollicitée de telle sorte qu’elle reçoit désormais une impression d’ensemble, une résultante de tous les bruits, et goûte d’autant moins la pureté des principes qu’elle est moins à même de les discerner.
Mais peut-on se dissimuler qu’en séparant le coloris, du fond des tableaux, on ne distingue, à travers les prestiges du pinceau qui les enlumine, tous les genres altérés ; l’illusion, substituée à la vérité ; les idées reçues, sacrifiées à l’envie de plaire ; & le ton qui convient aux matieres qu’il traite, défiguré par sa maniere, indépendante de toutes les regles ? […] Les Scythes sont évidemment les enfans des Chérusques, Tragédie connue auparavant sous le titre d'Arminus, dont l'Auteur n'auroit peut-être pas obtenu la représentation [quoique reçue depuis quatre ans, si la Piece de M. de Voltaire eût réussi.
La renoncule, connue sous le nom de bouton d’or, a reçu dans les langues et les dialectes d’Europe179 deux séries de noms ; les uns la désignent d’après la forme de sa feuille, les autres d’après la couleur de sa fleur. […] Enfin la petite serpentaire a reçu en Allemagne et en France les mêmes vilains noms185.
Je l’accorde ; mais peut-être est-il philosophique de remarquer que, dans l’expression un fait, le mot un n’a aucun sens précis : car, selon le point de vue ou le caprice de l’esprit, un fait est une fraction de fait, le même fait ou une de ses fractions est un ensemble de faits ; l’expérience ne nous donne que du fait ; sur cette matière indifférente à l’unité, nous appliquons à notre guise la forme de l’unité ; quelle que soit l’étendue phénoménale embrassée par l’unité, la matière qui la reçoit ne nous contredira jamais ; pour régler l’usage de cette notion, l’esprit ne doit consulter que les convenances de la science qui l’occupe36. […] L’extension du sens des mots, dans une science qui veut être méthodique, ne doit pas se faire au hasard ; le droit d’attacher son nom au genre tout entier n’appartient pas à la première espèce qui a reçu un nom scientifique, quand cette espèce n’est pas dans le genre ou la plus caractéristique ou la plus riche en individus, à plus forte raison quand elle est morbide et exceptionnelle ; or tel est le cas de l’hallucination.
Il nous aurait fait sentir que ce génie-femme ne l’est pas seulement par les formes de sa beauté, par la placidité, par la tendresse, par la rêverie, par le rythme du sein sous le mouvement du cœur, mais qu’il l’est encore par son amour pour le vieil Homère et par tout ce qu’une longue intimité laisse après elle, par la pudeur discrète des plaisirs qu’il en a reçus. […] Quand on tient par l’affection ou par l’admiration à la gloire d’un homme ou au charme incontesté d’une femme, il n’est permis, sous aucun prétexte, de publier des choses si évidemment, si manifestement inférieures que cette gloire et ce charme en reçoivent une profonde atteinte.
Quoique ignorant comme un carpillon des choses de l’Église, Octave Feuillet, ce jeune homme pauvre… en théologie, a eu l’extrême bonté de recommander le catholicisme aux petites dames dont il est le favori et pour lesquelles il fait de petites comédies, et de l’excuser, et de l’arranger, et de l’attifer, ce vieux colosse de catholicisme, de manière à le faire recevoir sur le pied d’une chose de très bonne compagnie dans les plus élégants salons du xixe siècle… Or, voilà ce que George Sand, cette prêcheuse de la Libre Pensée, qui ne veut pas, elle ! que le catholicisme soit reçu nulle part sur un pied quelconque, n’a pu supporter, et, indignée, elle lança aussitôt sa Mademoiselle La Quintinie à la tête de la Sybille d’Octave Feuillet.
Lorsque nous sommes en présence d’un spectacle, même le plus admirable, du paysage de la plaine de Grenade, je suppose, ou du Bosphore, ou des ruines de Taormina, ou de tel autre, nous n’en recevons pas une impression détaillée, qui ne peut s’exprimer qu’en une feuille d’imprimerie, mais bien une surprise émue, un coup, une envie de pleurer ou de nous écrier : « Comme c’est beau ! […] » Rappelez-vous comme il pèse et comme il est précieux à soutenir, dans quelle attitude exténuée il glisse le long du suaire, avec quelle affectueuse angoisse il est reçu par des bras tendus et des mains de femme… Un de ses pieds, un pied bleuâtre et stigmatisé, rencontre au bas de la croix l’épaule nue de Madeleine.
C’est au moment d’y entrer que le citoyen Dalton, en avant de tous les grenadiers, a reçu un coup de fusil à bout portant, et il ne s’est laissé enlever du champ de bataille que lorsque l’ennemi a été forcé à la retraite.
Si Louise était une toute jeune sœur de Valentine, une sœur de huit à dix ans au plus ; si, dans son bonheur de retrouver son aînée, et au milieu des baisers reçus et rendus avec ivresse, l’enfant naïve s’écriait : « Et ce pauvre Bénédict, il n’y a donc rien pour lui, ma sœur, pour lui qui a été assez bon pour vous amener à moi !
Il arrivera, je le crois, une époque quelconque, où des législateurs philosophes donneront une attention sérieuse à l’éducation que les femmes doivent recevoir, aux lois civiles qui les protègent, aux devoirs qu’il faut leur imposer, au bonheur qui peut leur être garanti ; mais, dans l’état actuel, elles ne sont, pour la plupart, ni dans l’ordre de la nature, ni dans l’ordre de la société.
Aucun mysticisme politique ne se mêle dans le culte de la personne royale : chez tous les penseurs du temps, la royauté est reçue comme garante et protectrice de l’ordre.
Il estimait que la masse des esprits, peuple ou grands, n’est pas apte à recevoir la vérité, qu’elle est faite pour un petit nombre d’intelligences, où elle ne se déforme pas, et ne porte pas de mauvais fruits.
Il était reçu que le Messie en ferait beaucoup 734.
Hanan avait reçu le souverain sacerdoce du légat Quirinius, l’an 7 de notre ère.
Elle dit que de tous les millions de lettres que madame de Richelieu a reçues, celle de M. de Grignan était la meilleure ; qu’elle l’a eue longtemps dans sa poche, qu’elle l’a montrée, qu’on ne saurait mieux écrire, ni plus galamment, ni plus noblement, ni plus tendrement pour feu madame de Montausier. »
Le coeur s’agite de lui-même et par un mouvement qui précede toute déliberation, quand l’objet qu’on lui présente est réellement un objet touchant, soit que l’objet ait reçu son être de la nature, soit qu’il tienne son existence d’une imitation que l’art en a faite.
Et je ne parle pas des faits — des faits oubliés — de la liaison avec Talleyrand, par exemple, des discussions avec Lewis, de l’intimité avec les Grey, et surtout du séjour de Byron à Coppet ; mais y est-elle saisie dans sa nature, surprise à travers les idées reçues, plus ou moins injustes sur elle ?
car Lionne n’était point de l’école de ces diplomates impassibles, symbolisés par le derrière de Talleyrand, qui, au dire de Napoléon, recevait les coups de pied sans que son visage en dît rien.
Dans cette organisation d’artiste qui transmue tout ce qu’elle reçoit, l’histoire, la connaissance de l’histoire a créé à un philosophe une foi catholique, — ce qu’il fallait de foi catholique pour achever une œuvre de foi catholique, et l’achever de manière à satisfaire également l’exigence des artistes et l’âme des saints !
Mais, dans le cours de ces articles sur tant· de sujets, je n’ai pas senti une seule fois l’accent ému, sincère et mâle d’un homme… L’auteur, qui ne pense qu’à une chose, — à rendre au temps présent le désagrément qu’il en reçoit, — tombe sur nous tous tant que nous sommes à coups de moralistes et de moralités.
Taine l’a reçue, comme une hostie, des mains de Goethe, lui interdit désormais toute moquerie.
Si le mot superbe de Napoléon est profondément vrai : « La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit », cela n’est-il pas bien plus vrai encore de la tête qui juge ?
On a dit que ce régicide ne le devint que parce qu’on avait tué son père, en supprimant son Année littéraire au nom du roi, rendant ainsi, coup pour coup, à la royauté, le coup qu’il avait reçu d’elle… Crime plus grand que dans un autre, dans le fils d’un homme comme Fréron, qui dérogea si épouvantablement à sa naissance et aux vertus de son père, et à qui on pourrait appliquer le mot grandiose et terrifiant de Chateaubriand, parlant d’un autre fils coupable : « Si son père l’eût su dans sa tombe, il serait revenu lui casser la tête avec son cercueil !
Ce qui est au-dessus de l’événement, ce qui lutte avec lui et quelquefois le modifie, c’est l’âme humaine et le degré de développement, de vertu et de vérité, que, sous une bonne discipline, elle est capable de recevoir.
Au reçu de ce simple hommage, Sa Majesté Voltaire, dont la tête ne baissait pas encore (il avait cinquante ans), s’exalte et se met à faire pleuvoir un déluge de titres sur son modeste correspondant.
… car ce livre-ci, court, léger, vibrant, est une flèche dont le coup s’ajoute à d’autres coups qu’elle a reçus.
On le donne et on le reçoit. » On n’en finirait pas de citer ces plaintes incessantes contre cet ennemi des autres et d’elle-même qui la tient et l’opprime, cette heureuse d’un siècle si amusant et si amusé !
Son honneur à elle aura coulé par tous ces petits trous d’aiguille qui n’étaient rien, à ce qu’il semblait, quand elle les recevait, et on l’en verra épuisée.
Au reçu de ce simple hommage, Sa Majesté Voltaire, dont la tête ne baissait pas encore (il avait cinquante ans), s’exalte et se met à faire pleuvoir un déluge de titres sur son modeste correspondant.
Ceux qui ont reçu les coups du monde et les morsures du monde trouvent ce livre sans forte connaissance du fin fond du cœur.
. — Les blessés de la vie qui saignent, qui ont reçu blessures sur blessures ; — les pessimistes sensibles qui s’acharnent contre la vie, dont ils souffrent, comme la bête mord le fer qui la frappe, sont au moins des hommes.
Je ne sais rien des croyances de Gustave Doré ni des conseils qu’il peut recevoir ou demander, mais je ne crois pas que le génie, sans une foi complète, puisse se tirer de l’interprétation de l’Évangile, tandis que pour l’Ancien Testament il ne s’agit pas d’être Juif pour en comprendre, au moins, la beauté tonitruante et l’effroyable sublime : il ne s’agit que d’avoir l’électrique organisation de l’artiste, et cette colonne vertébrale le long de laquelle court le frisson de l’imagination épouvantée, qui met debout tout ce que nous avons de génie et nous cabre sans nous renverser !
Créatures de courte mémoire, qui ne peuvent pas même avoir peur longtemps, et dont les sensations ne sont que des éclairs qui passent, les hommes oublient ces deux questions redoutables, malgré l’impression qu’ils en reçoivent quand on les soulève devant eux.
Il les reçoit, et il y ajoute ou y retranche, mais il ne peut les conquérir.
On ne s’étonne plus de la grâce de bucolique qui, partout, dans ses œuvres poétiques, se mêle sans cesse au lyrisme grandiose de Lamartine, quand on voit de quel nid était sorti le rossignol qui chantait inextinguiblement en lui, quand l’aigle, qui y était aussi, ne criait pas… La première impression que reçut son génie, cette première impression dont nous restons marqués à jamais, fut l’impression de la maison de son père, où il était né parmi les pasteurs, comme Virgile, et les vendangeurs du Mâconnais.
nous n’aurions pas eu la figure de l’abbé Mical, — la plus profonde figure du livre et la plus belle sans en avoir l’air ; — l’abbé Mical, qui croit en Capdepont, qui le veut évêque ; l’abbé Mical, au conseil de prêtre, à l’amitié de prêtre qui va jusqu’aux coups, qui les reçoit et qui les pardonne ; l’abbé Mical, le petit poisson qui conduit ce requin aveugle et qui a plus de mérite que le petit poisson, que le requin ne mangera pas, quand, lui, peut être dévoré par le sien ; l’abbé Mical, enfin, le Père du Tremblay du Richelieu futur, mais autrement sublime, car Richelieu, qui suivait les conseils du Père Joseph, ne le battait pas.
Les phalanstériens mirèrent leurs songes dans ses œuvres, Il reçut comme hommage des montres d’argent de messieurs les horlogers de Genève.
Les grâces dans le même temps avaient, au rapport des anciens, embelli l’esprit, le caractère et l’âme de Socrate ; il allait quelquefois les étudier chez Aspasie : il en inspirait le goût aux artistes, il les enseignait à ses disciples, et probablement Xénophon et Platon les reçurent de lui ; mais Platon, né avec une imagination vaste, leur donna un caractère plus élevé, et associa pour ainsi dire à leur simplicité un air de grandeur ; Xénophon leur laissa cette douceur et cette élégante pureté de la nature qui enchante sans le savoir, qui fait que la grâce glisse légèrement sur les objets et les éclaire comme d’un demi-jour ; qui fait que peut-être on ne la sent pas, on ne la voit pas d’abord, mais qu’elle gagne peu à peu, s’empare de l’âme par degrés et y laisse à la fin le plus doux des sentiments : à peu près comme ces amitiés qui n’ont d’abord rien de tumultueux, ni de vif, mais qui, sans agitation et sans secousses, pénètrent l’âme, offrent plus l’image du bonheur que d’une passion, et dont le charme insensible augmente à mesure qu’on s’y habitue.
On avait placé dans le conduit de la glande parotidienne du côté droit un tube pour recevoir la salive. […] Le liquide reçu possédait la propriété de rougir les sels ferriques. […] Cette incision intéresse en même temps la membrane muqueuse ; puis les lèvres de la plaie œsophagienne sont maintenues au niveau de la plaie du cou, afin de recevoir les bols plus facilement. […] Chacune d’elles reçoit des filets d’un nerf spécial ; mais, en outre, toutes reçoivent l’influence du pneumogastrique, qui a cependant cela de particulier, qu’il agit bien plus énergiquement, chez le chien, sur la glande sous-maxillaire que sur aucune des autres glandes buccales. […] Déjà, la veille, l’animal avait reçu la même nourriture.
Autant vaudrait, presque, vivre et sentir par soi-même, ouvrir les yeux, tendre les oreilles, exercer ses mains, méthode lente qui n’apprend à écrire qu’à ceux qui en ont reçu le don. […] Les peuples qui changent le plus sont ceux qui reçoivent le plus d’étrangers ; ici le botaniste pourrait penser aux plantes qui reçoivent le plus d’insectes. […] Il faudrait lire : « On ne se donne pas son style ; sa forme est déterminée par la structure du cerveau ; on en reçoit la matière des faits avec qui l’on est en commerce. » La sensation est la base de tout, de la vie intellectuelle et morale aussi bien que de la vie physique. […] Un calice, fort ingénieux, est formé d’une tige de lys, les feuilles de la hampe s’ouvrant pour recevoir la coupe ; sur le pied en bouclier les radicelles, le chevelu du bulbe, s’épandent collés à la coupe des boutons fermés et, non des fleurs, de longues anthères chargées de pollen. […] Quant à « Il faudrait que nous sussions (savoir), reçussions (recevoir) », n’hésitons pas à les proférer lorsque nous voulons exciter ou le rire ou la stupeur.
Il reçoit donc Florence très gentiment. […] Le public a reçu un coup. […] Je n’ai jamais reçu de duchesse. […] » — Mais Germaine n’a pas à recevoir ce conseil là. […] (Raidzell, lui, ne reçoit pas dans les hôtels.)
Quarante poëtes, parmi eux dix hommes supérieurs, et le plus grand de tous les artistes qui avec des mots ont représenté des âmes ; plusieurs centaines de pièces et près de cinquante chefs-d’œuvre ; le drame promené à travers toutes les provinces de l’histoire, de l’imagination et de la fantaisie, élargi jusqu’à embrasser la comédie, la tragédie, la pastorale et le rêve ; jusqu’à représenter tous les degrés de la condition humaine et tous les caprices de l’invention humaine ; jusqu’à exprimer toutes les minuties sensibles de la vérité présente et toutes les grandeurs philosophiques de la réflexion générale ; la scène dégagée de tout précepte, affranchie de toute imitation, livrée et appropriée jusque dans ses moindres parties au goût régnant et à l’intelligence publique : il y avait là une œuvre énorme et multiple, capable par sa flexibilité, sa grandeur et sa forme, de recevoir et de garder l’empreinte exacte du siècle et de la nation1. […] Le peuple peut y entrer comme les riches ; il y a des places de six pence, de deux pence, même d’un penny ; mais on n’en a que pour son argent ; s’il pleut, et il pleut souvent à Londres, les gens du parterre, bouchers, merciers, boulangers, matelots, apprentis, recevront debout la pluie ruisselante. […] Peel, Lodge, Marlowe, Jonson, Shakspeare, Heywood sont acteurs ; la plupart des détails qu’on a sur leur compte sont tirés du journal d’Henslowe, un ancien prêteur sur gages, plus tard bailleur de fonds et imprésario, qui les fait travailler, leur accorde des avances, reçoit en nantissement leurs manuscrits ou leur garde-robe. […] Ma conscience me la fera plus honnête que le palais du pape, et plus paisible que ton âme, quoique tu sois un cardinal. » — Contre son amant furieux qui l’accuse d’infidélité, elle est aussi forte que contre ses juges ; elle lui tient tête, elle lui jette à la face la mort de sa duchesse, elle le force à demander pardon, à l’épouser ; elle jouera la comédie jusqu’au bout sous le pistolet, avec une effronterie et un courage de courtisane et d’impératrice81 ; prise au piége à la fin, elle restera sous le poignard aussi brave et encore plus insultante. « Je ne crains rien, je recevrai la mort comme un prince reçoit les grands ambassadeurs.
On nous avait annoncé que nous aurions des hôtes à recevoir, non pas précisément des hôtes inconnus ; car l’exposition de l’avenue Montaigne a déjà fait connaître au public parisien quelques-uns de ces charmants artistes qu’il avait trop longtemps ignorés. […] Représentants enthousiastes de l’imagination et des facultés les plus précieuses de l’âme, fûtes-vous donc si mal reçus la première fois, et nous jugez-vous indignes de vous comprendre ? […] Delacroix a reçu le génie ; qu’il avance avec assurance, qu’il se livre aux immenses travaux, condition indispensable du talent… » Je ne sais pas combien de fois dans sa vie M. […] En second lieu, la première impression que l’œil reçoit fatalement en tombant sur ce tableau est l’impression désagréable, inquiétante d’un treillage. […] La jeune fille, d’une forme riche et souple, est enlevée et balancée avec une légèreté harmonieuse ; et son corps, convulsé dans une extase ou dans une agonie, reçoit avec résignation le baiser de l’immense squelette.
Périclès fait une loi en vertu de laquelle tous les soldats de l’armée de terre et de mer recevront une paye. […] Voilà le théâtre préparé ; voilà ce globe merveilleusement arrangé et distribué pour recevoir celui qui est appelé à y jouer un si grand rôle. […] Et puis, ce n’est pas tant la mort qui est mauvaise en soi, c’est la mort injuste, injustement donnée ou reçue. […] La civilisation peut bien recevoir quelque échec, les armes sont journalières ; mais définitivement le gain et l’honneur de la campagne lui demeurent. […] La philosophie cartésienne, agrandie à la fois et altérée par Leibnitz, reçut des mains de Wolf l’appareil sévère et régulier, mais un peu pédantesque que la philosophie recevra presque toujours des mains d’un professeur, nous sommes forcé de le reconnaître.
Est-il vrai que l’honnête homme, absolument sûr de ce que lui commande sa conscience religieusement interrogée, n’a pas à recevoir son devoir de la loi, mais crée le devoir lui-même, et n’est obligé que par ce devoir qu’il se fait ? […] Celui-ci, depuis longtemps chrétien de cœur, à peine marié, reçoit secrètement le baptême. […] Il y a Polyeucte partagé entre, son amour pour Pauline et l’entraînement de sa foi, hésitant d’abord à recevoir le baptême, puis emporté, par son ardeur de néophyte, à un coup d’éclat, enfin rompant les attaches qui le retiennent au monde, tuant son amour en lui, s’arrachant aux bras de Pauline et se jetant aux bras de Dieu. […] C’a été une question très discutée si Elmire est une coquette, très habituée aux manèges de la galanterie et qui n’en est pas, avec Tartuffe, à la première déclaration reçue ; ou une femme parfaitement honnête, froide probablement, et simplement mondaine et spirituelle. […] Britannicus a été reçu et écouté froidement par Junie.
Il ne se passe point d’année, pas même de mois, que Bicêtre ne s’ouvre pour recevoir quelque marquis ou quelque comte formé par l’industrie. […] Il fera beau voir dans l’autre monde, où tout se découvrira, comment les médecins y seront reçus. […] La science de Montpellier ne vaut rien à Paris, celle de l’Isle-de-France n’est pas reçue dans le Languedoc….. […] Que ne vous dirois-je point de ce nain qui abandonne sa chere épouse à des sanglots, pour courir après une actrice dont il ne reçoit que des dédains. […] Il y auroit seulement à craindre qu’on ne vînt à se méprendre, & que l’homme destiné, par exemple, pour avoir deux entrées, n’en reçut qu’une, & ainsi du reste… La chose seroit impossible.
Aussi garde-t-il jusque dans l’immortalité un air de hauteur et de dédain et semble-t-il accueillir l’hommage et le geste de la gloire du même regard dont il recevait, en les méprisant, les assauts ou les avances de la vie ! […] D’ordinaire, pour le voir, il fallait monter au second étage de sa maison, dans ce grenier ou il recevait le dimanche, ses amis et ses admirateurs. […] L’ingratitude conjugale, l’égoïsme masculin de Tellier ne recevront pas la punition méritée. […] Ainsi, pendant environ six mois de l’aimée, les Vénitiens pouvaient se promener « incognito » sous ce commode et discret attirail qui partout recevait un accueil particulièrement bienveillant. […] La famille française y est reçue et hébergée.
M. le prince de Conti, le condisciple et le protecteur de Molière, reçut les ambassadeurs de la façon la plus bienveillante : il leur accorda l’hospitalité sous sa tente, et lui-même il les présenta à Sa Majesté, qui prit connaissance du placet de Molière. […] « Elles s’étalent elles-mêmes, en plein théâtre, avec tout l’attirail de la vanité, comme les sirènes dont parle Isaïe, qui font leurs demeures dans les temples de la volupté, et qui reçoivent de tous côtés, par cet applaudissement qu’on leur renvoie, le poison qu’elles répandent par leur chant ! […] « La postérité saura la fin de ce poète-comédien qui, en jouant son Malade imaginaire ou son Médecin par force, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez. […] Ce public dont tu reçois les impressions diverses arrive en droite ligne des boulevards du crime ; il a été élevé dans le mépris des vraiment belles choses ; il est glouton, il n’est pas gourmet ; il préfère une grosse pâture, à un repas délicat ; il a été dressé, de bonne heure, à dévorer, du même appétit, les galettes et les tragédies de l’Ambigu, les pommes de terre frites et les comédies de la Gaîté ; et toi-même, orchestre en linge blanc et en gants jaunes, le lorgnon à l’œil droit et la frisure aux cheveux, orchestre à demi savant, parce que tu auras fait, dans quelque collège borgne, de médiocres études et marmotté quelques vers de Virgile, serais-tu donc ton juge, plus que ne sont les gens du parterre, favorable à l’exécution des grandes œuvres de l’esprit humain ? […] Du temps de Molière, Philinte obéissait à son caractère ; au temps de Fabre, il obéit à son système ; le Philinte de Molière s’abandonne à sa bonne et austère nature ; le Philinte de Fabre raisonne jusqu’à sa bonté ; Philinte reçoit Alceste avec mille protestations mensongères d’amitié et de dévouement ; Éliante, plus vraie, le reçoit simplement et avec une grâce toute unie.
Sprengel, je pourrais démontrer qu’en beaucoup de cas, bien loin que rien contribue à aider la fécondation d’une plante par elle-même, plusieurs circonstances, au contraire, empêchent que le stigmate d’une fleur reçoive le pollen de ses propres étamines. Ainsi, dans le Lobelia fulgens, par un remarquable ensemble de dispositions, les anthères de chaque fleur laissent échapper leurs granules en nombre immense, avant que le stigmate de cette même fleur soit prêt à les recevoir. […] Lors même que nul obstacle mécanique n’empêche le stigmate d’une fleur de recevoir le pollen de ses propres étamines, cependant, comme C. […] — Je dois examiner ici diverses objections qu’on a faites à mes théories, d’autant plus que les questions précédentes en recevront encore quelque lumière.
Mais soyons comme un bon père de famille, accroissons à notre tour ce que nous avons reçu.
A l’instant où il allait recevoir le coup fatal, on s’aperçut que le couteau n’avait pas été remonté ; il fallut disposer l’instrument : il employa ce temps à proférer encore quelques paroles ; il assurait que « nul ne mourait plus dévoué à son pays, plus attaché à son bonheur et à sa liberté. »Depuis le désastre de prairial, le jacobinisme perdit le rang de parti, et retomba à l’état de secte, jusqu’à l’affaire de Gracchus Babeuf, où il acheva de se dissoudre.
Lorsque nous sommes émus, le son de la voix s’adoucit pour implorer la pitié, l’accent devient plus sévère pour exprimer une résolution généreuse ; il s’élève, il se précipite lorsqu’on veut entraîner à son opinion les auditeurs incertains qui nous entourent : le talent, c’est la faculté d’appeler à soi, quand on le veut, toutes les ressources, tous les effets des mouvements naturels ; c’est cette mobilité d’âme qui vous fait recevoir de l’imagination l’émotion que les autres hommes ne pourraient éprouver que par les événements de leur propre vie.
On recevait de Paris des nouvelles écrites à la main ; elles étaient autorisées par le ministre de la guerre, et coûtaient, je crois, douze louis par an.
Ils enrichirent ainsi la langue en la rendant plus hétérogène, en appliquant à des fonctions spéciales les termes qui, jusque-là, se remplaçaient à peu près indifféremment : les synonymes reçurent des propriétés diverses, et l’on prépara ainsi de fins instruments pour enregistrer la finesse des pensées.
Il avait reçu de la nature, avec une volonté très forte, un don merveilleux d’observation, et, comme on dit aujourd’hui, de dédoublement.
Privée de son cœur, ce Paris de qui elle était accoutumée à recevoir le sang vivace, l’impulsion des idées… » Diable, diable !
Voilà ce qu’il y a de vrai dans l’opinion généralement reçue, que la philosophie ne peut pas fonder une religion.
Mais ce livre a été l’occasion d’une thèse si monstrueusement erronée et si étonnamment inattendue de la part d’un homme qui donnait de si grandes espérances à ceux qui désireraient que les hommes de talent appartinssent tous au catholicisme, que ce livre a reçu de cela une importance, et qu’on ne peut laisser passer silencieusement cette thèse, ne fût-ce que par respect pour le catholicisme outragé !
Il n’a pas ce genre d’imagination, difficile à dompter, qui maîtrise et entraîne un homme vers les spectacles pressentis par l’âme qui les aime et qui doit en recevoir l’impression à pleins bords et avec d’inexprimables frémissements.
Cela déconcerte un peu les idées reçues, mais voyez si avec la nature de Henri, cette nature indifférente aux idées religieuses pour elles-mêmes, son bon sens qui touchait au génie, son ardeur de cœur et de sens, son esprit politique, pratique et si bien fait pour le commandement, voyez si le catholicisme, cette religion de l’unité et de l’ordre et qui était encore la force dans le pays, ne devait pas être préférée à l’anarchie des doctrines protestantes, scindées déjà de son temps par plusieurs communions.
À côté de l’aconit, il s’y trouve des laitues assez fades ; mais l’impression générale de cette olla podrida de venin distillé et d’herbes à tisane est une impression dont le cœur ou l’esprit, quand il l’a reçue, doit se ressentir bien longtemps.
Selon moi, il est évident qu’il n’y a place que pour des atomes dans cet œil, mal conformé pour recevoir l’image des choses grandes, et qu’il lui serait impossible de voir autrement qu’il n’a commencé.
L’Histoire, cette harpe trop tendue, allait détendre ses cordes d’airain… Michelet reçut le coup de la fascination de Carlyle dans ses yeux charmés, qu’il aurait dû garder charmants, mais qui, plus tard, sont devenus obscènes.
Ceux-là tous qui, pour une raison ou pour une autre, ont mis le bout de leur plume dans ce périlleux sujet d’histoire, en ont reçu à la tête un tel coup qu’ils en ont perdu l’équilibre, qu’ils en ont été plus ou moins terrassés.
En Grèce même, puisqu’il porte un nom grec, il ne se produisit que sous les Grecs du bon temps ; il fut le résultat de circonstances dont l’ensemble ne dura qu’un instant : archipel magnifique, ciel superbe, liberté de pirates, marbre à tailler pour créer des dieux, costume sobre, hospitalité flamboyante, le poignard à la ceinture, rois de toutes parts qui se recevaient tour à tour au milieu d’un état-major résolu pour vider ensemble la coupe d’Hercule sans broncher !
Il redevint le vaniteux et le dandy lassé qu’avait été Adolphe et qu’il fut toujours, même à ses dernières heures, quand il traînait à Frascati ses délabrements sur des béquilles, même dans le fauteuil où il s’assit avec tant de grâce intrépide pour tirer et recevoir le coup de pistolet de son dernier duel.
Chacun reçoit des deux, chacun donne de soi ; Dans ce trait d’union Dieu lui-même se glisse !
Mais moi, par exemple, qui n’ai point de reconnaissance à garder envers la mémoire de Mme de Girardin, moi qui n’ai pas été reçu chez elle et qui n’ai pas bu dans les verres à champagne de ses soupers cette décoction de lotus qui fait oublier la Critique, j’oserai très bien écrire qu’en somme Mme de Girardin, cette Philaminte, mais sans le bourgeois, le cuistre et le grammatical de la Philaminte de Molière, Mme de Girardin, l’auteur des Deux amours, du Lorgnon, de La Canne de M. de Balzac, et dont les deux meilleures chosettes, La Joie fait peur et Le Chapeau d’un horloger, sont des comédies de paravent, ne fut guère qu’un talent de salon qui ne s’élevait pas beaucoup plus haut que les corniches.
Tel l’honneur de ce livre, et telle la meilleure gloire du poète qui l’a écrit et dont le lyrisme, autrefois éclatant et gai, et la plaisanterie couronnée d’étoiles, avaient reçu ce coup de foudre qui leur avait courbé la tête comme à des saules pleureurs, sur les rivières du sang de la France qui coulait.
C’est la moralité d’un sceptique bien élevé, qui prend les idées reçues et les sentiments naturels, et qui s’en sert dans l’intérêt de ses petites combinaisons romanesques.
Babut est ce pasteur qui, au début de la guerre, écrivit la lettre la plus noble, d’une honnêteté poussée jusqu’à la candeur, au pasteur Dryander, et qui reçut de cet Allemand, prédicateur attitré de Guillaume, une réponse hideuse de pharisaïsme.
L’orateur qui, au bout de quinze cents ans, veut ou croit employer cette langue, a donc deux torts ; il ne peut bien apprécier la valeur des signes, et les signes ne peuvent recevoir l’empreinte de son esprit et de son âme, qu’il voudrait leur donner.
« Turenne meurt, tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse, la paix s’éloigne, le courage des troupes est abattu par la douleur et ranimé par la vengeance ; tout le camp demeure immobile ; les blessés pensent à la perte qu’ils ont faite et non aux blessures qu’ils ont reçues ; les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort, etc. » Cependant, malgré l’éloquence générale et les beautés de cette oraison funèbre, peut-être n’y trouve-t-on point encore assez le grand homme que l’on cherche ; peut-être que les figures et l’appareil même de l’éloquence le cachent un peu, au lieu de le montrer ; car il en est quelquefois de ces sortes de discours comme des cérémonies d’éclat, ou un grand homme est éclipsé par la pompe même dont on l’environne.
« Mon cœur rempli de toi, dit-il, a cherché cette consolation, sans prévoir comment ce discours sera reçu par la malignité humaine, qui, à la vérité, épargne d’ordinaire les morts, mais qui quelquefois aussi insulte à leurs cendres, quand c’est un prétexte de plus de déchirer les vivants. » Cet éloge funèbre doit être mis au rang des ouvrages éloquents de notre langue.
Au milieu de ce grand peuple accru des dépouilles de l’ancien monde et des inventions puissantes de chaque jour, parmi ces ouvriers de la onzième heure qui achèvent si vite leur tâche et reçoivent un plein salaire, dans cette nation rude et savante, nouvellement née et pleine d’expérience, enorgueillie de sa force comme de la magnifique nature subjuguée par ses arts, la poésie de l’âme, nourrie par la religion, la patrie, la famille, ne peut manquer un jour d’avoir son Orient et son Midi.
Alors il repasse son nom de Sôri à son élève Sôji, et rend à la famille Tawaraya la signature qu’il avait reçue d’elle. […] Et Hokousaï recevait du médecin hollandais attaché à l’expédition une commande d’un double des deux rouleaux. […] Vers la même époque Hokousaï recevait la visite d’un fournisseur du Shôgoun qui venait lui demander un dessin. […] Mais l’homme reçu, la nuit, par « l’Assiette rose », n’est pas le fils du ministre. […] Shôki, en train de lire, derrière le dos d’une femme, la lettre qu’elle vient de recevoir.
Au reçu des dépêches annonçant l’abdication de Charles IV, le conseil de la colonie crut devoir éclater en protestations de tendresse à l’endroit de Ferdinand VII. […] Après quoi, le bon Yourghi reçut l’ordre de répondre désormais au nom de Hassan, et il fut enrôlé dans la 11e compagnie des Adjémi-Oghlans, caserne des canonniers, à Stamboul, Nous ne pouvons, à notre grand regret, suivre M. […] Il avait reçu de son évêque et de Charles-Emmanuel, duc de Savoie, la mission d’évangéliser le Chablais, récemment reconquis sur les huguenots de Berne et Genève, mais tout peuplé de réformés. […] Ce jour-là, le duc Charles-Emmanuel étant venu à Thonon pour y recevoir le cardinal Alexandre de Médicis, légat du pape, fit comparaître devant lui les nobles et les notables à l’hôtel de ville. […] Le Père Charles, aumônier, le professeur Dupré, maître d’écriture, le brigadier Valfort, directeur des études de l’École militaire, M. de L’Éguille, professeur d’histoire, reçurent des pensions et des cadeaux.
Il leur rendra les coups reçus par l’enfant. […] Seulement on peut se demander ce que vaut cette science acquise sur le tard et en bloc par des esprits qui n’ont pas été préparés pour la recevoir. […] Il a reçu mission de condamner et d’absoudre. […] » sans songer qu’ils font un pauvre emploi des facultés qu’ils doivent à l’un et de l’éducation qu’ils ont reçue de l’autre. […] Il va conserver la forme reçue en y ajoutant des éléments nouveaux.
Mais il ne faut pas oublier qu’il y a un homme sous l’écrivain ; et cet homme, doué d’une originalité d’autant plus grande que son talent est plus vigoureux, mêle nécessairement aux idées qu’il reçoit du dehors, bien des idées qui lui sont propres ; erreurs ou vérités dont il devra supporter le blâme ou recueillir l’honneur. […] En ces temps-là, sans doute, la littérature peut encore jusqu’à un certain point sembler l’image de la société, en ce sens que, par ses allures désordonnées, elle accuse un certain malaise et un certain désordre des esprits : mais, au total, on peut remarquer qu’à ces époques la société reçoit l’impulsion bien plus qu’elle ne la donne. […] Il y a plus ; on discerne au premier coup d’œil en elle des principes de désordre, des germes de maladies morales qu’elle n’avait point empruntés à la société et que la société tout au contraire a en partie reçus d’elle. […] Tel était à la fin de la Restauration l’état de la littérature ; état critique, qui n’était pas encore la maladie, mais n’était déjà plus la santé ; état d’anarchie et d’agitation inquiète qui allait recevoir d’une nouvelle secousse politique une aggravation soudaine. […] Le théâtre est plus saisissant encore : l’illusion de la scène, le pathétique des situations, l’accent de la voix humaine donnent à la pensée dialoguée une puissance que rien n’égale, et font du drame le plus formidable enseignement que puisse recevoir le peuple.
Là, voyant les commodités qu’elle recevait du corps, son visible et sensuel collègue, et trouvant ses ailes brisées et pendantes, elle s’affranchit de la peine de monter dorénavant au haut de l’air, oublia son vol céleste, et laissa l’inerte et languissante carcasse se traîner sur la vieille route dans le rebutant métier d’une mécanique conformité472. » Si l’on ne découvrait pas ici des traces de brutalité théologique, on croirait lire un imitateur de Phèdre, et sous la colère fanatique on reconnaît les images de Platon. […] Quel éloge auraient-ils pu recevoir ? […] Et toi, profond enfer, — reçois ton nouveau possesseur ! […] Poëte et protestant, il reçut de l’âge qui finissait le libre souffle poétique, et de l’âge qui commençait la sévère religion politique. […] « Il remontre humblement : « Que le 17 février 1630 il fut appréhendé, revenant du sermon, par un mandat de la haute commission, et traîné le long des rues avec des haches et des bâtons jusqu’à la prison de Londres. — Que le geôlier de Newgate, étant appelé, lui mit les fers et l’emmena de haute force dans un trou à chien, infect et tombant en ruine, plein de rats et de souris, n’ayant de jour que par un petit grillage, le toit étant effondré, de sorte que la pluie et la neige battaient sur lui ; n’ayant point de lit, ni de place pour faire du feu, hormis les ruines d’une vieille cheminée qui fumait : dans ce lamentable endroit, il fut enfermé environ quinze semaines, personne n’ayant permission de venir le voir, jusqu’à ce qu’enfin sa femme seule fut admise. — Que le quatrième jour après son emprisonnement, le poursuivant, avec une grande multitude, vint dans sa maison pour chercher des livres de jésuites, et traita sa femme d’une façon si barbare et si inhumaine qu’il a honte de la raconter, qu’ils dépouillèrent toutes les chambres et toutes les personnes, portant un pistolet sur la poitrine d’un enfant de cinq ans et le menaçant de le tuer s’il ne découvrait les livres… — Que pour lui il fut malade, et, dans l’opinion de quatre médecins, empoisonné, parce que tous ses cheveux et sa peau tombèrent. — Qu’au plus fort de cette maladie la cruelle sentence fut prononcée contre lui et exécutée le 26 novembre, où il reçut sur son dos nu trente-six coups d’une corde à trois brins, ses mains étant liées à un poteau. — Qu’il fut debout près de deux heures au pilori par le froid et par la neige, puis marqué d’un fer rouge au visage, le nez fendu et les oreilles coupées.
Rimbaud attendit patiemment à la porte et Carjat reçut à la sortie un « bon » (je retiens « bon ») coup de canne à épée dans le ventre. » Je n’ai pas à invoquer le témoignage de d’Hervilly qui est un cher poète et un cher ami, parce qu’il n’a jamais été plus l’auteur d’une intervention absurdement inutile que l’objet d’une insulte ignoble publiée sans la plus simple pudeur, non plus que sans la moindre conscience du faux ou du vrai, dans la préface de l’édition Genonceaux, ni celui de M. […] Carjat qui se trouvait en face ou tout comme, la lame dégainée qui ne fit pas heureusement de très grands ravages, puisque le sympathique ex-directeur du Boulevard ne reçut, si j’en crois ma mémoire qui est excellente dans ce cas, qu’une éraflure très légère à une main. […] Mais celui qu’il reçut là fut vraiment cordial et… effectif ; l’hospitalité la plus aimable, la plus large… et la plus circulaire, c’est-à-dire, au fond, la plus commode de toutes, le tour de chacun dans l’au-jour le jour de la saison coûteuse et glaciale, je ne crois pas qu’homme eut jamais été l’objet d’une aussi gentille confraternité, d’une aussi délicate solidarité témoignées.. […] Le jour de son arrivée, Cros et moi, nous étions si pressés de le recevoir en gare de Strasbourg… ou du Nord, que nous le manquâmes et que ce ne fut qu’après avoir pesté, Dieu sait comme ! […] L’hilare prétention qu’eurent et qu’ont encore quelques pointus, contemporains et autres, de diriger dans « la voie juste » le Génie, le Talent, voire la Médiocrité, nous a toujours ravi en extase et vous aurez reçu toute notre confession touchant ce point, quand vous saurez que nous sommes de l’avis de Théophile Gautier dans sa préface de Mademoiselle de Maupin et de Victor Hugo lui-même dans la préface des Orientales.
Le comte Jacques Leopardi naquit, le 29 juin 1798, à Recanati, dans la Marche d’Ancône ; fils aîné du comte Monaldo Leopardi et de la marquise Adélaïde Antici, des plus nobles familles du pays, il reçut une éducation soignée sous les yeux de son père. […] Mais, de quelque part que soit arrivée au jeune homme la première provocation au, doute et à l’examen, et quand il en aurait reçu l’initiative dans la conversation de quelqu’un de ses amis philosophes, comme Giordani ou tout autre, il faut reconnaître que l’esprit seul de Leopardi fit les frais de cette nouvelle opinion dans laquelle il s’engagea, et qui lui devint aussitôt comme un progrès naturel et nécessaire de sa pensée, un sombre et harmonieux développement de son talent et de sa nature. […] Il est bien vrai que j’ai souvent l’honneur de recevoir des visites littéraires ; mais elles ne sont pas du tout philologiques, et, en général, on peut dire que, si l’on sait ici un peu plus de latin que dans la haute Italie, le grec est presque ignoré, et la philologie presque entièrement abandonnée en faveur de l’archéologie.
Les Lettres publiées en 1682 montrent assez que le chevalier se posa jusqu’à la fin en maître plus disposé à donner qu’à recevoir des leçons38. […] Il faut longtemps jouir de ce plaisir-là pour aimer toujours, car on ne se plaît guère à recevoir ce qu’on n’a pas beaucoup désiré, et quand on l’a de la sorte, on s’accoutume à le négliger, et d’ordinaire on n’en revient plus. » Pour le coup, on reconnaît, tissez bien, ce me semble, le maître de Mme de Maintenon ; et qui donc sut mettre en pratique, comme elle, cet art de douce et puissante lenteur ? […] J’eus beaucoup de peine à me défaire de cette mauvaise habitude quand j’allai dans le monde, et même à ne pas user de ces certains termes qui n’y sont pas bien reçus, outre que je me trouvois si neuf et si mal propre à ce que les autres faisoient que je ne m’osois montrer en bonne compagnie.
De là il résulte que l’âme ne se confond pas plus avec le corps, que la cire ne se confond avec l’empreinte qu’elle reçoit, pas plus que la matière d’une chose quelconque ne se confond avec cette même chose. […] Par une exception peut-être unique, le Traité de l’âme, s’il n’a pas reçu toute la perfection qu’un auteur plus minutieux pourrait donner à ses écrits, a reçu cependant toute cette perfection qu’Aristote prétendait, à ce qu’il semble, donner aux siens.
Pour lui, juger un livre, ce n’est nullement analyser l’impression plus ou moins voluptueuse qu’il en a reçue ; mais c’est, essentiellement, le « situer » dans une série. […] Marcel Prévost tira un excellent parti de renseignements qu’il avait reçus chez les Pères de la rue des Postes, de sa connaissance sérieuse de la morale chrétienne, — connaissance qui n’abonde pas chez nos écrivains, — et, spécialement, de l’exacte notion qu’il avait du « péché ». […] L’oie, reçue chez le chat — non gratuitement — s’est crue en pays de bohème ; et c’est, en somme, le chat qui a galamment « exploité » l’oie, tout en l’amusant, et même en lui ouvrant l’intelligence.
— L’auteur, très connu en Allemagne par ses écrits politiques, légèrement socialistes, démontre que, nonobstant la recrudescence de l’esprit national qui caractérise notre époque actuelle, l’influence que chaque pays reçoit de tous les autres, n’en continue pas moins. […] Les souscriptions (1 fr. 25) sont reçues dès à présent. […] Reçu premier à l’agrégation d’histoire, il n’avait pas pris un poste immédiatement en raison de sa santé fragile, mais avait voyagé en Allemagne, en Italie et en Angleterre.
J’aurais enduré alors des maux infinis, si Thétis et Eurynome ne m’avaient reçu dans leur sein. […] Il lui répond amèrement : « Oui, si l’on applique à propos le remède à l’esprit malade, si l’on ne froisse point, en la touchant, la tumeur du cœur courroucé. » — Océanos s’aperçoit enfin qu’il perd sa sagesse ; il prend congé de l’incorrigible avec le dépit d’un donneur d’avis mal reçus. — « Tu me renvoies par cet accueil. […] Ô Dieu qui aimes la jeunesse, reçois avec bonté ces dons d’un éphèbe ami de la règle et du devoir !
Ne vous semble-t-il pas que vous assistez à la réception que votre père ou votre oncle font à un de leurs voisins de distinction, quand ils le reçoivent au château, fatigué d’un voyage ou d’une chasse ? […] « Voyez, nous dit notre mère, comment il faut recevoir et retenir par de bonnes paroles et par une douce violence les hôtes malheureux et timides que la Providence envoie à notre foyer ? […] Il n’a reçu de Dieu ni le sens de la nature, ni le sens de la famille, ni le sens de la vertu.
Si jamais ce Poëte pouvoit recevoir quelque honneur en passant dans une Langue étrangere à la sienne, il l’a reçu certainement dans cette traduction. […] Cet échantillon bien accueilli est un garant qu’une version entiere de l’ouvrage d’Ovide n’auroit pas manqué d’être bien reçue.
Mais si l’instinct est variable, pourquoi l’Abeille n’a-t-elle pas reçu la faculté d’user de quelque autre substance que la cire, quand celle-ci vient à lui manquer ? […] Une fois l’instinct acquis, si faible qu’il pût être d’abord, et moins prononcé même que chez les Fourmis sanguines anglaises, qui reçoivent moins de services de leurs esclaves que la variété suisse de même nom, la sélection naturelle peut avoir suffi à l’accroître et à le modifier, toujours dans l’hypothèse que chaque modification ait été avantageuse à l’espèce, jusqu’à ce qu’il se soit enfin produit une variété de Fourmis aussi entièrement dépendante du travail de ses esclaves que l’est aujourd’hui le Polyergue roussâtre. […] Elle construit un rayon de cire presque régulier, composé de cellules cylindriques dans lesquelles les larves éclosent, et, de plus, quelques grandes cellules destinées à recevoir la provision de miel.
A mesure que l’amplitude de la vibration sonore augmente, notre tête, puis notre corps nous font l’effet de vibrer ou de recevoir un choc. […] Nous avons déjà dit qu’il fallait tenir compte du caractère affectif de ces sensations, de la secousse reçue par l’ensemble de l’organisme. […] Nous substituons donc encore à l’impression qualitative que notre conscience reçoit l’interprétation quantitative que notre entendement en donne.
Ils recevront des coups. […] Elle paiera sa dette, et recevra de plus la nourriture qu’elle ne trouve pas chez elle, en renvoyant à l’étranger les produits manufacturés. […] Et c’est précisément quand elle imite la nature, quand elle se laisse aller à l’impulsion primitivement reçue, que la marche de l’humanité assume une certaine régularité et se soumet, très imparfaitement d’ailleurs, à des lois comme celles que nous énoncions.
Il avait reçu d’elle toutes les recommandations et les traditions de la plus exquise politesse bourgeoise. […] J’ai sous les yeux et je viens de parcourir la plupart de ses articles au National : l’impression que j’en reçois est bien mélangée.
Delille, qui vient de mourir, y reçoit de fines critiques s’exhalant dans des hommages, et cet habile et inexprimable mélange dénotait bien celui qui saurait, sans refuser l’admiration, maintenir la dignité et la malice délicate de la critique devant les poëtes. […] Villemain avait publié Cromwell en 1820 ; il fut reçu en 1821 à l’Académie116, y remplaçant à vingt-neuf ans M. de Fontanes.
Mais avant de parler de ce dernier poème que j’ai reçu hier, que j’ai lu d’une seule haleine cette nuit, rappelons-nous deux heureuses journées déjà loin de nous, qui nous feront connaître Laprade. […] Ta chute laboura, comme un coup de tonnerre, Un arpent tout entier sur le sol paternel ; Et, quand son sein meurtri reçut ton corps, la terre Eut un rugissement terrible et solennel : Car Cybèle t’aimait, toi l’aîné de ses chênes, Comme un premier enfant que sa mère a nourri ; Du plus pur de sa sève elle abreuvait tes veines, Et son front se levait pour te faire un abri.
Qu’on oublie donc que ces vers parlent de moi ; qu’au lieu de moi, retiré depuis longtemps de la lice, et qui n’ai fait que toucher superficiellement et avec distraction la lyre jalouse qui veut tout l’homme, on suppose un nom véritablement et légitimement immortel ; qu’on se figure, par exemple, que Solon, poète d’abord, et poète élégiaque dans sa jeunesse, puis restaurateur, législateur et orateur de la république athénienne, puis banni de la république renversée par l’inconstance mobile des Athéniens, puis rentré obscurément dans sa patrie, par l’insouciance du maître, y végète pauvre et négligé du peuple sur une des montagnes de l’Attique ; qu’on se représente en même temps un jeune poète d’Athènes, moins oublieux que ses compatriotes, bouclant sa ceinture de voyage, chaussant ses sandales, et partant seul du Parthénon pour venir visiter bien loin son maître en poésie, relique vivante de la liberté civique ; que Solon reçoive bien ce jeune homme, partage avec lui son miel d’Hymette, ses raisins de Corinthe, ses olives de l’Attique ; que le disciple, revenu à Athènes après une si bonne réception, raconte en vers familiers à ses amis son voyage pédestre, ses entretiens intimes avec le vétéran évanoui de la scène et se survivant, mutilé, à lui-même et à tous dans un coin des montagnes natales. […] Il a reçu ce don des dons : qu’il ne s’égare pas sur les traces des poètes politiques, systématiques, empiriques, métaphysiciens, logiciens, sectaires, que sais-je ?
Notre système diplomatique d’inviolabilité des peuples et des trônes en fut confirmé au lieu d’en être altéré ; au lieu de demander une réparation, le cabinet républicain n’eut à recevoir que des remerciements. Il en fut de même à Londres, où la grande manifestation radicale des trois cent mille chartistes, qui était venue nous demander le concours de deux ou trois cent mille ouvriers français, ne reçut de nous que le refus le plus sévère de prêter un seul Français à des excitations de guerre civile contre un gouvernement avec lequel nous étions en paix.
Les scieries reçoivent, par des ornières gigantesques, les cadavres encore verts des sapins ; ils glissent avec des bonds de tangage jusque sur le bord des cataractes où la dent de l’acier va les démembrer ; d’autres, lancés tout entiers sur l’eau courante, vont flotter jusqu’à la rivière d’Ain, et jusqu’au Rhône, pour servir de mâts aux navires et pour plier sans rompre sous les voilures, de même qu’ils ont plié et se sont redressés sur la montagne, sous leurs feuilles et sous le vent, comme pour s’exercer à porter le poids des tempêtes. […] XLIV C’est sur ces souvenirs d’un double voyage à Athènes et sur l’impression toujours présente du Parthénon, entrevu dans le ciel du pont d’un vaisseau et contemplé ensuite à loisir du pied de ses colonnades, que j’écrivais, il n’y a pas longtemps, un Entretien sur la sculpture, quand je reçus, un matin du mois d’août 1861, le volume de M. de Ronchaud, intitulé Phidias.
Je sentis que la société, qui est mon idole, recevait là un coup très rude, pas mortel, car elle est de Dieu, et rien de divin ne peut périr de main d’homme ; mais une de ces contusions sourdes, une de ces blessures profondes sur lesquelles il faut verser beaucoup d’huile et de baume pour en éteindre le feu, et en assainir la malignité. […] « Votre vieil ami, « Victor Hugo. » Cette belle lettre, aussi cordiale que confiante en soi-même et dans mon amitié, étant reçue, j’écrivis, sans crainte de blesser l’homme en combattant le système, ce qui suit, mais sans crainte aussi de démontrer ce que je crois la vérité sociale suprême à tous les hommes et même à tous les génies.
Je ne demande pas mieux, mais Homère, qui règne depuis quatre ou cinq mille ans sur l’intelligence et sur le cœur humain, n’a pas encore trouvé un rival, et la morale des grands apôtres de religion n’a pas encore reçu un démenti ! […] Carnot lui-même avait émigré comme royaliste, et avait reçu à Nyon, en Suisse, l’hospitalité de M. de Noailles, émigré d’une autre cause et d’un autre temps.
Il entra par l’étude dans les mœurs et dans l’esthétique des siècles morts ; il démêla l’empreinte que les générations reçoivent de la terre, du climat et des ancêtres : et, comme il s’amusait à la logique de l’histoire, il en sentit moins la tristesse ; puis il lui parut que toute force qui se développe a sa beauté pour qui en est spectateur sans en être victime ; il eut des visions du passé si nettes, si sensibles et si grandioses qu’il leur pardonna de n’être pas consolantes. […] Rien n’a de substance ni de réalité ; toute chose est le rêve d’un rêve ; et la Vision de Brahma est un obscur poème qu’il faut lire sous le poids d’un grand soleil, quand la tête se vide, quand la mémoire fuit, quand la volonté se dissout, quand on reçoit des objets voisins des impressions si intenses qu’elles tuent la pensée, quand on sent sur soi de tous côtés la molle pesée de la vie universelle et que le moi y résiste à peine et voudrait s’y perdre tout entier, quand la vie arrive à n’être plus qu’une succession d’images sur lesquelles ne s’exerce plus le jugement et que l’on conserve juste assez de conscience pour souhaiter qu’elle s’évanouisse tout à fait, parce qu’alors il n’y aurait plus rien, plus même d’images, et que cela vaudrait mieux.
Ils sont conduits par une idée, et malgré eux, sans même s’en apercevoir, pour le plaisir de ne point blesser cette idée, ils faussent toutes les notions qu’ils reçoivent. […] Il aimait fort recevoir des écrivains ; il se comparait à eux et se trouvait supérieur.
Non seulement des siècles d’une pareille observation resteraient insuffisants ; mais nous savons maintenant que même des faits élémentaires resteraient hors de notre connaissance, nous échapperaient pour toujours, si l’observation ne recevait quelque secours d’ailleurs. […] Lewes, qu’un animal décapité est privé des divers stimulus qu’il peut recevoir par les yeux, les oreilles, l’odorat, lesquels déterminent des mouvements ; il reste donc nécessairement en repos, à moins d’être excité par des sensations viscérales.
Quant à la fortune d’aujourd’hui, qui est presque toute dans des opérations de bourse, de courtage, d’agiotage, de coulisse ou d’agences de change, rien n’a été prévu pour la protéger ou la défendre, cette fortune moderne : nulle réglementation de ces trafics journaliers ; les tribunaux incompétents pour toutes transactions de bourse ; l’agent de change ne donnant pas de reçu. […] Avec cela, une grande affectation d’indépendance de l’opinion consacrée, des théories reçues, des principes adoptés, et ne voyant dans les formes gouvernementales quelconques d’un pays que des formes diverses de corruption et de vénalité.
J’ai cru voir au Cirque l’esclave qui recevait les corps des gladiateurs, — et lui aussi reçoit les tués de ce grand cirque : la société.
Je reçois volontiers ces faits, sans en admettre les conséquences. […] Il y pouvoit recevoir en un seul lieu les suffrages de toute la Gréce ; et les vainqueurs excités à la libéralité par leur propre gloire, payoient les loüanges avec profusion.
Les imaginations puissantes sont les plus malheureuses, parce qu’elles ont la faculté de recevoir, sans avoir le don de ranimer. […] Je jetai enfin, comme l’âme fait toujours quand elle est trop chargée, mon fardeau dans le sein de Dieu ; il reçoit tout, il porte tout, et il rend tout.
Si, au moment où il va fonder la science, Descartes se fait une loi de mettre en doute toutes les idées qu’il a reçues antérieurement, c’est qu’il ne veut employer que des concepts scientifiquement élaborés, c’est-à-dire construits d’après la méthode qu’il institue ; tous ceux qu’il tient d’une autre origine doivent donc être rejetés, au moins provisoirement. […] Nous appelons famille tout agrégat de ce genre et nous faisons de la famille ainsi définie l’objet d’une investigation spéciale qui n’a pas encore reçu de dénomination déterminée dans la terminologie sociologique.
Les œuvres dont elle est ornée ne sont pas d’une telle splendeur qu’elles puissent faire baisser les yeux à toute une génération, suivie de ses petits, car la renommée de Villemain n’a reçu, il faut bien en convenir, aucune atteinte du temps qu’il a vécu. […] En effet, lorsque la faute de grammaire ou d’intelligibilité n’est pas dans la langue de Villemain ; quand il a le hasard d’une pureté dont il semble avoir la recherche, il traîne toujours je ne sais quelle glaise visqueuse autour de sa pensée, et il nous empêtre dans des phrases de ce terne et de cette lourdeur : « La pensée toute française — dit-il au commencement d’un de ses rapports — qui, pour susciter d’éloquents travaux sur notre histoire, a réservé au talent une sorte de majorat annuellement électif, reçoit de nouveau la destination que lui avait indiquée dès les premiers jours le suffrage public. » On n’a jamais attendu en se travaillant davantage une éloquence qui ne veut pas venir !
Ernest Feydeau se plie à toutes les formes et reçoit, en les dégradant un peu, toutes les teintes. […] Tant mieux que ce Daniel, qui n’a pas peut-être reçu le baptême, dans la pensée de M.
Je me fais ces questions, je reste ouvert et attentif aux réponses qui m’arrivent de temps en temps du dehors, et je ne me laisse pas détourner par cette fin de non recevoir très à la mode depuis quelques années, la morale et le beau.
Le vaillant maréchal avait-il reçu, dès son arrivée sur le théâtre de la guerre dans l’après-midi du 15, et de là bouche de Napoléon, l’ordre formel de se diriger aux Quatre-Bras et de les occuper au plus vite avant la nuit, pendant que cette position ne pouvait être encore que peu disputée ?
Il laisse désormais flotter son âme, et reçoit, comme un bienfait pour la muse, tous les orages, toutes les ténèbres, et aussi tous les rayons, tous les parfums.
Les développements considérables que reçut Bug-Jargal sous sa dernière forme ont amené quelques défauts de proportion qui jurent avec l’encadrement primitif du récit, lequel, on ne doit pas l’oublier, se débite de vive voix, en cercle, à un bivouac.
Son humeur sereine, ses douces relations d’amitié, ses habitudes de travail assidu n’en reçurent aucune atteinte.
Vitet, l’un des écrivains qui ont le plus contribué comme critiques à l’organisation et au développement des idées nouvelles dans la sphère des arts, un de ceux qui avaient le plus travaillé à mettre en valeur la forme dramatique de l’histoire et à la dégager des voiles de l’antique Melpomène ; homme politique des plus distingués, il se trouvait en présence d’un homme d’État chargé de le recevoir sur un terrain purement littéraire.
Le Christophe Colomb ne fut en rien désavoué cette fois ; mais il put bien avoir besoin de toute sa piété ingénieuse et révérencieuse pour que l’on consentît, sans trop gronder, à recevoir de ses mains un monde.
Il y a des formules de cruauté pour ainsi dire reçues, dont il n’est pas permis, même aux hommes dont on est sûr, de s’écarter jamais.
On ne saurait être trop circonspect aussi à recevoir les mots que la ressemblance des sons évoque.
Mais peut-être direz-vous que, si elle est philosophe dans ses propos, c’est qu’elle reçoit Paul Vence à sa table et qu’elle a de la mémoire ; que c’est un instinct secret qui lui fait trouver plaisir aux rues mal soignées et fortement odorantes où grouille de l’humanité en tas, et qu’enfin son absence de préjugés lui vient de son tempérament et de son hérédité, car elle est la fille d’un rapace.
En demandant aux écrivains du nouveau, on les invite à prendre le contre-pied des opinions reçues.
Un visionnaire qui n’aurait eu d’autre idée que la proximité du jugement dernier n’eût pas eu ce soin pour l’amélioration de l’homme, et n’eût pas fondé le plus bel enseignement moral que l’humanité ait reçu.
L’auteur, qui se plaint de la façon dont sa doctrine a été reçue par ceux « dont les opinions étaient déjà faites », reconnaît que le jugement le moins défavorable a été celui des partisans de Berkeley ou de tout autre idéaliste.
Madame de Montespan la reçut très honnêtement, l’écouta avec douceur et avec une apparence de compassion admirable.
Ainsi déguisé en oiseau, il échappait à la mort : la molle enveloppe amortissait sa chute sur la barque prête à le recevoir, qui le conduisait en exil.
Le mécanisme cérébral du mot quatre ou du mot cinq, qui vient de recevoir un commencement d’ébranlement, est donc plus prêt que tout autre à fonctionner quand la question arrive, et le nombre choisi en apparence au hasard est, en réalité, déterminé par la série des petites impressions antécédentes.
D’autres, plus éclairés, ayant eux-mêmes reçu plus ou moins le souffle de cet esprit moderne si détesté, voudraient que le catholicisme s’alliât à cet esprit pour le diriger, en adoptât hautement les maximes, et revendiquât pour l’Évangile même l’honneur de ces principes que l’on dirige faussement contre lui.
Le dénouement de la pièce a, comme celui d’une bonne comédie, le mérite d’être préparé sans être prévu, et donne lieu à une surprise agréable, après laquelle l’esprit est comme forcé de rêver à la leçon qu’il vient de recevoir, et aux conséquences qu’elle lui présente.
. — L’interprétation peut varier à l’infini, elle restera toujours vraie : celui-ci reçoit de la vue d’un paysage une impression mélancolique ; cet autre, devant le même paysage, sent palpiter en lui une émotion joyeuse.
Les tendres soins qu’il avait reçus de l’amitié semblaient avoir adouci l’idée du besoin qu’il en avait eu.
Impérieuse vocation qui ne se donne pas, mais qu’on reçoit des mains de Dieu !
Reçois mes compliments, charmant roi de la Chine !
Elle peut recevoir dans ses rangs des officiers plébéiens, mais à condition qu’ils se laissent absorber… Une aristocratie n’est-elle pas essentiellement orgueilleuse ?
Sa gloire, heureuse comme lui, n’a jamais éprouvé de choc, n’a jamais reçu d’abordage.
Malgré des différences bien plus dans la forme que dans le sens des choses, toutes les législations de la Grèce reçurent l’influence de ces deux législations.
Homme à destinée complète, peut-être aurait-il attaché, s’il avait vécu, un éclat de plus, la gloire militaire, à son nom ; mais il mourut à Chio, et, à ce qu’il paraît, des suites d’une blessure reçue dans un combat de mer resté obscur.
, je vous conjure, par le repos de mon âme… de modérer vos ressentiments et de recevoir de la main de notre doux Sauveur cette affliction. » Deux fois soumise, et à Dieu et à son époux, son autre Dieu, elle obéit à cette consigne donnée presque du fond de la mort.
Et cette explication, plus haute et plus satisfaisante que des détails biographiques qui ressemblent à des rayons brisés, né reçoit d’ailleurs de démenti d’aucun de ceux que présentement on publie.
des historiens, même parmi les ennemis de l’Église, avaient cherché le vrai sous le faux dans cette question de la personnalité des Borgia ; et voici qu’il se trouve que, grâce à la glace historique du comte de Gobineau, qui réfléchit si exactement et si lucidement les choses, la question embrouillée reçoit du jour.
Ils avaient reçu le coup de soleil du xviiie siècle.
Il a reçu la langue de feu… Il ne l’avait pas !
Ou n’a pas oublié sans doute que les prétentions en présence sur cette question de l’enseignement, c’étaient, d’une part, l’innocuité morale, des classiques et leur convenance littéraire, et de l’autre, le danger auquel ils exposent de jeunes esprits qui prennent leurs premiers plis et reçoivent les terribles premières impressions de la vie, — terribles, car ce sont peut-être les seules qui doivent leur rester !
Déjà très-éloigné par la vérité des sentiments de son premier recueil de poésies qui n’avait que la vérité très-relative de la jeunesse et la ferveur de l’imitation, M. de Beauvoir, s’il ne veut pas manquer aux dons qu’il a reçus, aux facultés d’une nature primitivement exquise et dont il a certainement abusé comme tous ces Polycrates de la destinée qui lancent à la mer leur émeraude qu’un brochet ne leur rapporte pas toujours, M. de Beauvoir doit entrer résolument dans la voie que certaines pièces de son dernier recueil viennent d’ouvrir.
Brucker, né sur le fumier de l’incrédulité, qui ne vaut pas celui de Job, a longtemps été philosophe, mais est devenu un chrétien, avant de recevoir son coup de lumière dans l’intelligence.
vous vous permettez, monsieur, d’être distingué, quand il est reçu d’être vulgaire !
Le plus célèbre d’entre eux fut Hérode Atticus ; il descendait de Miltiade, avait eu un de ses ancêtres consul à Rome, fut lui-même consul, devint le maître de Marc-Aurèle, et posséda des richesses immenses ; mais il préférait à tous ces titres la gloire de parler sur-le-champ d’une manière éloquente : il reçut des leçons d’un fameux orateur de Smyrne, et pour premier essai prononça sur-le-champ l’éloge de son père.
Voyez, dans l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre, comme il annonce avec hauteur qu’il va instruire les rois ; comme il se jette ensuite à travers les divisions et les orages de cette île ; comme il peint le débordement des sectes, le fanatisme des indépendants, au milieu d’eux Cromwell, actif et impénétrable, hypocrite et hardi, dogmatisant et combattant, montrant l’étendard de la liberté et précipitant les peuples dans la servitude ; la reine luttant contre le malheur et la révolte, cherchant partout des vengeurs, traversant neuf fois les mers, battue par les tempêtes, voyant son époux dans les fers, ses amis sur l’échafaud, ses troupes vaincues, elle-même obligée de céder, mais, dans la chute de l’État, restant ferme parmi ses ruines, telle qu’une colonne qui, après avoir longtemps soutenu un temple ruineux, reçoit, sans être courbée, ce grand édifice qui tombe et fond sur elle sans l’abattre.
Pareils à ces trépieds à roues qu’Héphaestos achevait de façonner dans sa forge de Lemnos, lorsqu’il reçut la visite de Thétis, ou bien à cette corbeille d’argent qu’Hélène avait rapporté d’Égypte et qu’elle promenait devant ses femmes pour leur distribuer leur tâche, ces bassins circulaient aisément sur les dalles de marbre. […] Un terrain se préparait, apte à recevoir la bonne semence. […] Loin de s’affliger des déceptions momentanées que nous inflige la science, il la bénissait, parce qu’elle est un recours contre la foi « qui est là, derrière l’humanité, attendant ses moments de défaillance, pour la recevoir dans ses bras et prétendre ensuite que c’est l’humanité qui s’est donnée à elle ». […] Quand on a reçu de la nature le don de voir plus clair et la faculté de sentir plus vivement que les autres hommes, on n’a pas besoin d’inventer des mots ni d’user sa force à de stériles besognes, à des querelles byzantines, à des récréations philologiques pour qui les cuistres et les oisifs sont assez bons. […] Sans doute on ne se résigne pas, comme ce grand saint, à ne posséder que trois robes, une ceinture, une sébile pour recevoir les aumônes, un rasoir, des aiguilles et un filtre.
Il est de force — je me plais à le reconnaître — à tripler en peu temps la valeur de la succession ; à moins qu’il ne préfère tirer sérieusement parti des brillantes facultés qu’il a reçues, et qui peuvent faire de lui — dès qu’il le voudra — un romancier digne de ce nom. […] Barbara prenaient un tel air de réalité, son analyse avait un tel accent de conviction, l’impression reçue était si forte et si intense, qu’on se surprenait à substituer le conteur au héros même de son drame, et qu’on se croyait de bonne foi le témoin oculaire de la perpétration d’un crime. […] [NdE] [Note parue dans le numéro du 15 juin 1856 :] Nous recevons la lettre suivante, que notre amour bien connu de la vérité nous fait un devoir d’insérer : « Monsieur, » Votre collaborateur, M. […] Madame Toscan remplissait le principal rôle, et, conséquemment, recevait le plus de sifflets ; mais si l’on crut un moment que le théâtre allait s’écrouler sur les spectateurs, ce ne furent certes pas les bras samsonesques de madame Toscan qui inspirèrent cette craints, mais le tumulte qui régnait dans la salle. […] » Recevez, etc. » 10.
Pour ce dernier philosophe, en effet, l’esprit est absolument passif, ou plutôt il doit, pour constituer la science, se rendre passif, se faire « table rase », et recevoir, sans y rien mêler, l’action des choses extérieures. […] Nous n’observons jamais le mouvement exactement uniforme et rectiligne que prendrait un corps en mouvement soustrait à toute action étrangère, non plus que la persistance dans le repos d’un corps qui n’a pas reçu d’impulsion. […] Et s’ils semblent dépenser plus de force qu’ils n’en reçoivent, c’est qu’ils ont en réserve des forces de tension qui sont brusquement mises en liberté sous l’influence de l’excitant. […] Cependant, il se peut que ces savants continuent simplement à employer le langage reçu, de même que l’astronome continue à parler du mouvement du soleil autour de la terre, du lever ou du coucher de cet astre. […] L’échelle des êtres représente, disait-il, « l’ordre qui appartient à la nature et qui résulte, ainsi que les objets que cet ordre fait exister, des moyens qu’elle a reçus de l’Auteur suprême de toute choses… Par ces moyens, dont elle continue sans altération l’usage, [la nature] a donné et donne perpétuellement l’existence à ses productions ; elles les varie et les renouvelle sans cesse, et conserve ainsi partout l’ordre entier qui en est l’effet » .
Vous avez fait d’avantage et m’avez reçu obscur et inconnu, chez vous, aux Marges. […] On a le droit de mépriser l’homme, de le bafouer, mais non pas d’être discourtois envers la personne avec qui l’on cause et par qui l’on est reçu ; or, être lu n’est-ce pas, en somme, être reçu par un étranger qui vous admet chez lui ? […] Mais l’on s’attend bien qu’un auteur du xixe siècle, s’il a reçu les leçons de ses ancêtres du xviie , les mette en pratique autrement qu’eux, et toutes filles qu’elles soient de La Rochefoucauld, de Bossuet, de Pascal, ou de Saint-Simon, les œuvres dont M. […] Toulet semble l’avoir reçu de Moréas qui, pour partie, le devait à Lamartine, Ce tapis que nous tissons comme le ver dans son linceul dont on ne voit que l’envers seul : c’est le destin de l’homme. […] Dans le domaine des réalités, il ne peut s’intéresser à rien qui ne prenne corps et qui ne reçoive l’existence par ses soins.
On a toujours dit que le ridicule tuait en France : oui, le ridicule sérieux et intelligent tue les œuvres qui n’ont que l’apparence de la vie ; mais jamais ce ridicule des petits journaux, des petits auteurs, n’a tué une œuvre solide ; il a pu grâce à ses qualités nauséabondes, éloigner les lecteurs vulgaires des œuvres qu’il avait touchées, mais au bout d’un certain temps, quelqu’un se hasarde, ouvre le livre, regarde le tableau, les comprend, et l’esprit de critique reçoit une nouvelle défaite. […] Deux tableaux, à peu près aussi mal faits l’un que l’autre, étaient exposés dans une rue, tous les deux représentant un sujet moderne ; le premier était une espèce de retour de zouaves au village : le curé, les parents, hommes, femmes venaient les recevoir sous les arbres ; scène bien définie, bien claire, bien complète ; tous les passants, non amateurs ou artistes, s’arrêtaient longuement devant ce tableau : ils le comprenaient tout entier. […] vingt salles de spectacle s’ouvrent tous les soirs pour recevoir la foule avide d’entendre des acteurs aimés. […] Ils défendent avec acharnement le vers, parce que les idées fausses, ampoulées, grotesques y ont un droit d’asile consacré, y reçoivent le baptême de la rime et entrent par cela seul dans la religion du beau et du bon, en vertu de cette prétendue musique qu’y attache la rime. […] * * * On a reçu Ponsard à l’Académie, les choses se sont ainsi passées : Messieurs, je viens m’asseoir parmi vous. — Asseyez-vous parmi nous. — Mais j’en suis indigne !
En 1892, le libéralisme avait reçu de Spuller le nom d’« esprit nouveau », et jusqu’à l’affaire Dreyfus le temps de Méline peut être compris sous ce titre à la Ramuz : le Règne de l’Esprit Nouveau. […] Son élite littéraire et intellectuelle n’en reçoit pas des politiques, mais en fournit aux politiques. […] Il faut cependant reconnaître un caractère presque miraculeux au service qu’en ont reçu le libéralisme international du Saint-Siège et la politique de Pie XI. […] À des membres éminents du groupe rallié, qu’il recevait dans son cabinet, et dont il ne mettait en doute ni la bonne foi, ni la bonne volonté : « Vous acceptez la République, Messieurs, dit-il, c’est entendu ! […] J’ai déjà rappelé ce mot de Jules Grévy, qui, s’enquérant, dans sa visite officielle au Salon, de la qualité de l’exposition, reçut cette réponse : « Point d’œuvre extraordinaire, mais une bonne moyenne !
Il est habitué à recevoir sa pâture à jour fixe. […] … La critique ne va jamais qu’à définir l’impression que fait sur nous à un moment donné telle œuvre d’art où l’écrivain a lui-même noté l’impression qu’il recevait du monde à une certaine heure. » Impression ! […] Tout être est porté à se servir des armes qu’il a reçues de la nature et M. […] Vous me direz qu’il entend les démontrer et non pas les recevoir ni les imposer comme articles de foi ; qu’il invoque la raison plus que l’autorité. […] Il se soucie moins de peindre le monde extérieur que les impressions et les émotions qu’il en reçoit ; et, quand il veut rendre les caractères d’un site, la physionomie d’un paysage, c’est au monde moral qu’il emprunte le plus souvent ses traits.
Comme il arriva pour le jeune moine Spiridion, la vie vint bientôt chez elle troubler ce beau rêve mystique, déconcerter l’extase et apporter des éléments nouveaux qui modifièrent profondément l’impression reçue. […] Ajoutez à cela qu’elle se trouve, presque à son coup d’essai et par le miracle d’une nature prodigue, en possession d’un style merveilleux, qui semble fait tout exprès et comme préparé pour recevoir son ardente pensée, qui s’était formé tout seul et sans conseils, depuis la longue série des petits cahiers consacrés à l’épopée de Corambé jusqu’au premier roman qu’elle donnera au public. […] Écoutez Mme Sand nous retracer à sa façon les hautes origines de l’amour : « Ce qui fait l’immense supériorité de ce sentiment sur tous les autres, ce qui prouve son essence divine, c’est qu’il ne naît point de l’homme même, c’est que l’homme n’en peut disposer ; c’est qu’il ne l’accorde pas plus qu’il ne l’ôte par un acte de sa volonté ; c’est que le cœur humain le reçoit d’en haut sans doute pour le reporter sur la créature choisie entre toutes dans les desseins du ciel ; et quand une âme énergique l’a reçu, c’est en vain que toutes les considérations humaines élèveraient la voix pour le détruire ; il subsiste seul et par sa propre puissance. […] Pour moi, je ne pardonnerai jamais à cet ami et à beaucoup d’autres d’avoir exalté dans le faux cette sensibilité d’artiste, si facile à recevoir les impressions fortes, et jeté cette vive imagination dans les chimériques violences de leurs doctrines. […] Ainsi tous ces souvenirs nous reviennent dans le cadre heureux qui les reçut la première fois et les fixa pour toujours.
L’autre femme, je ne sais pour quel motif, l’impossibilité de sympathiser avec la romancière probablement, avait fini par la recevoir de plus en plus mal, à ce point qu’elle en vint un jour à lui donner un de ces coups de massue en plein salon qui ne peuvent pas se pardonner ; la victime supporta la chose avec une apparente insensibilité ; mais au bout de quatre mois, la femme qui fait des vers et qui dirige en outre un journal de modes, reçut du directeur de ce journal une lettre dans laquelle on lui disait qu’on craignait que sa santé ne lui permît plus de s’en occuper, etc. […] * * * Le théâtre n’a rien donné le mois dernier, mais il a beaucoup reçu. — La partie n’est pas égale entre le public et les directeurs. […] Il n’y a pas, je crois, d’exemple d’une œuvre produite avec une telle indépendance, un tel mépris des formes et des règles reçues. […] Ils en ont cherché une autre qui se rattachât à leur système et ils ont dit : Balzac aimait ces œuvres, puisqu’alors qu’il avait d’autres titres à la notoriété, il a permis qu’on les exploitât et qu’il a consenti à recevoir le prix de cette exploitation. […] j’en attends l’éclat de pied ferme, bien sûr qu’il sera peu terrible et que je trouverai dans ma seule doctrine la force de le recevoir sans colère et sans haine.
Les trois voyageurs parcoururent le monde, et se présentèrent un soir à ma porte : je m’empressai de les recevoir avec le respect que l’on doit aux Dieux. […] Comment me recevrez-vous alors, quand j’apporterai au pied de votre saint tribunal le récit craintif d’une vie à peu près vide de bonnes œuvres ?
On sentait que ce débutant d’hier s’était abouché de longue main avec ces hommes d’autrefois dont il parlait : il avait reçu d’eux le souffle, il avait la tradition. […] Celle-ci par exemple : « Il avait fallu répondre à la Ligue par de gros livres, comme le De Regno de Barclay ; il suffit au contraire, pour désarçonner la Fronde, des plaisanteries érudites de Naudé dans le Mascurat . » Le gros pamphlet de Naudé put être utile à Mazarin auprès de quelques hommes de cabinet et de quelques esprits réfléchis ; mais si la Fronde n’avait jamais reçu d’autre coup de lance, elle aurait tenu longtemps la campagne. — La plume de l’auteur, en ce passage et dans quelques autres, a couru plus vite que la pensée 229.
Ils se confient davantage à la nature ; ils n’ont point à se défendre comme les bêtes, ni à chercher leur pâture ; ce sont des enfants encore endormis dans le sein de leur mère, qui reçoivent d’elle leurs aliments et leur soutien. […] Aussi ses moeurs sont-elles jalouses et violentes ; il est « incivil, peu galant, turbulent, toujours en noise avec les autres. » Quand la perdrix est mise dans la basse-cour, « malgré le sexe et l’hospitalité », il a peu de respect « pour la dame étrangère. » Il est orgueilleux, brutal, « fort souvent en furie, et la pauvrette reçoit d’horribles coups de bec. »125 S’il donne aux poules les grains et les vermisseaux qu’il déterre, c’est qu’il est leur maître.
. — De même sous une tragédie du dix-septième siècle, il y a un poëte, un poëte comme Racine, par exemple, élégant, mesuré, courtisan, beau diseur, avec une perruque majestueuse et des souliers à rubans, monarchique et chrétien de cœur, « ayant reçu de Dieu la grâce de ne rougir en aucune compagnie, ni du roi, ni de l’Évangile » ; habile à amuser le prince, à lui traduire en beau français « le gaulois d’Amyot », fort respectueux envers les grands, et sachant toujours, auprès d’eux, « se tenir à sa place », empressé et réservé à Marly comme à Versailles, au milieu des agréments réguliers d’une nature policée et décorative, parmi les révérences, les grâces, les manéges et les finesses des seigneurs brodés qui sont levés matin pour mériter une survivance, et des dames charmantes qui comptent sur leurs doigts les généalogies afin d’obtenir un tabouret. […] À présent supposez que cet élément commun reçoive du milieu, du moment ou de la race des caractères propres, il est clair que tous les groupes où il entre seront modifiés à proportion.
Il avait reçu toutes mes confidences et toutes nos instructions. […] M. de Malesherbes mourut pour crime de dévouement, M. de Sèze en reçut la récompense dans l’éternel honneur de son nom.
La matière aussi a reçu sa forme : elle est distribuée déjà en amples compositions, en récits détaillés. […] Quand tout était à exhumer, tout devait être examiné : mais aujourd’hui le but doit être de laisser doucement redescendre les neuf dixièmes des chansons de geste dans le bienfaisant oubli qui a reçu les neuf dixièmes des tragédies.
L’abandon, les défaillances des classes d’où l’on était habitué de recevoir une direction, le spectacle et les exemples de leur dégradation, répandent partout un matérialisme cynique, un scepticisme désolant, le culte de la force, de la ruse plus que de la force, du succès plus que de tout. […] Le profit que la littérature française reçoit de cet essai de renaissance des lettres anciennes est manifeste.
Le pape l’avait reçu froidement et finalement le condamna : il était souverain temporel, et l’on était trop près de la Révolution qui avait interrompu le culte. […] Il appartint d’abord au monde, il se fit recevoir avocat ; il professa le voltairianisme.
Lorsqu’un peuple voit représenter les drames de Sophocle ou de Shakespeare, les tragédies de Racine, les comédies de Molière, de Beaumarchais ou de Becque, la nourriture qu’il reçoit toute mâchée est assez substantielle pour compenser le moindre effort d’absorption. […] Que la jeune fille se marie, que le provincial passe huit jours à Paris, que le Parisien reçoive quelques billets de faveur, et ils sont guéris d’une passion toute superficielle.
Crébillon, d’ordinaire si incorrect, et qui semble recevoir ses mots de la rime, les a tirés cette fois de son cœur et de sa raison. […] Au lieu de chercher ses sujets dans une profonde étude de l’histoire ou dans son propre fonds, il les recevait des passions ou des préjugés de ses contemporains.
Je suis ému de crainte en voyant ma femme debout près de mon tombeau, et je reçois ses libations volontiers. […] » — « Oui, cette gaîne de mes flèches. » Les flèches n’y sont plus, mais Xerxès reçoit celle que le Chœur lui lance, et qu’on entend sourdement siffler. — « C’est peu sur tant de perles. » — Il reprend : — « Plus de défenseurs !
Aussi comme elle le reçoit ! […] Maximilien n’a qu’à venir maintenant, il sera bien reçu et, en effet, il est impossible de décourager, du premier mot et à tout jamais, un amoureux dont l’heure est passée, avec une plus altière et plus décisive insolence.
Il est difficile que quelque chose de beau ou de bon se produise sans que cette société, qu’on dit si matérielle et si endormie, n’en reçoive quelque agitation. […] Il a été pendant quelque temps reçu même dans la bonne société ; mais ayant enfin été proscrit comme son prédécesseur, on l’a remplacé par le mot fille, qui était encore du bon ton au milieu du siècle dernier.
Mais, quoi qu’il en soit, représentons-nous, autant que possible, cette disposition si universelle et si prononcée, et demandons-nous quel accueil aurait reçu à une telle époque, en la supposant formée, la philosophie positive, dont la plus haute ambition est de découvrir les lois des phénomènes, dont le premier caractère propre est précisément de regarder comme nécessairement interdits à la raison humaine tous ces sublimes mystères que la philosophie théologique explique, au contraire, avec une si admirable facilité jusque dans leurs moindres détails. […] La préférence si prononcée que presque tous les esprits, depuis les plus élevés jusqu’aux plus vulgaires, accordent aujourd’hui aux connaissances positives sur les conceptions vagues et mystiques, présage assez l’accueil que recevra cette philosophie, lorsqu’elle aura acquis la seule qualité qui lui manque encore, un caractère de généralité convenable.
Ensuite, elle ne peut concerner le passé qui n’a pu être consenti et qui, pourtant, détermine le présent : je n’ai pas voulu l’éducation que j’ai reçue ; or, c’est elle qui, plus que toute autre cause, me fixe au sol natal. […] Une culture psychologique, plus encore qu’une culture biologique, constitue donc pour le sociologue une propédeutique nécessaire ; mais elle ne lui sera utile qu’à condition qu’il s’en affranchisse après l’avoir reçue et qu’il la dépasse en la complétant par une culture spécialement sociologique.
Vous l’avez vu naguère au bord de vos fontaines Qui, sans craindre du sort les faveurs incertaines, Plein d’éclat, plein de gloire, adoré des mortels, Recevait des honneurs qu’on ne doit qu’aux autels. […] M. de La Chambre, qui le recevait, lui adressa un discours où se trouve le petit compliment suivant.
« L’objet… (la chose extérieure) L’objet la frappe en un endroit ; Ce lieu frappé s’en va tout droit, Selon nous, au voisin, en porter la nouvelle ; Le sens de proche en proche aussitôt la reçoit. […] Tout en haut, il y a des intelligences qui nous dépassent même infiniment ; ici, où nous sommes, il y a nos intelligences ; un peu plus bas, il y a des intelligences rudimentaires qui sont celles des hommes qui n’ont pas de culture et qui ne sont pas capables d’en recevoir ; il y a l’intelligence du sauvage, il y a l’intelligence du primitif ; plus bas, il y a l’intelligence des animaux supérieurs ; plus bas encore, il y a les intelligences des animaux placés tout à fait au dernier degré de l’animalité.
Qu’ils essayent donc de faire application de ces assertions tranchantes sur les faits présents et en cours de développement, ils recevront des démentis à chaque pas.
Marle, de nos jours, a su rendre presque ridicule cette espèce de réforme qui, dans une certaine mesure, avait reçu l’approbation de plus d’un grammairien philosophe au xviiie siècle et même au xvie .
Sous le titre Avril, Mai, Juin, j’ai reçu il y a deux ans un recueil de sonnets41, où deux jeunes amis se sont mis à chanter de concert tout un printemps et sans livrer au public leur nom ; je ne l’ai moi-même appris qu’à grand’peine (Léon Valade et Albert Mérat).
Mme Pierson, durant toute cette première situation attachante, est une personne à part, à la fois campagnarde et dame, qui a été rosière et qui sait le piano, un peu sœur de charité et dévote, un peu sensible et tendre autant que Mlle de Liron ou que Caliste : « Elle était allée l’hiver à Paris ; de temps en temps elle effleurait le monde ; ce qu’elle en voyait servait de thème, et le reste était deviné. » Ou encore : « Je ne sais quoi vous disait que la douce sérénité de son front n’était pas venue de ce monde, mais qu’elle l’avait reçue de Dieu et qu’elle la lui rapporterait fidèlement, malgré les hommes, sans en rien perdre ; et il y avait des moments où l’on se rappelait la ménagère qui, lorsque le vent souffle, met la main devant son flambeau76. » Pour bien apprécier et connaître cette charmante Mme Pierson, il faudrait, après avoir lu la veille les deux premières parties de la Confession, s’arrêter là exactement, et le lendemain matin, au réveil, commencer à la troisième partie, et s’y arrêter juste sans entamer la quatrième : on aurait ainsi une image bien nuancée et distincte dans sa fraîche légèreté.
Au reste, quelque temps après, Rancé pris pour juge reçut la Relation manuscrite de son ami ; il la lut sans dégoût, et il lui en écrivit agréablement et assez au long, non sans y insinuer quelques conseils qui ont probablement été suivis : « J’ai lu avec plaisir, disait-il, les marques de votre estime et de votre amitié ; vous m’y faites, à la vérité, jouer un personnage que je ne mérite point, et on auroit peine à m’y reconnoître.
Dans les tragédies de Shakespeare, l’enfance et la vieillesse, le crime et la vertu, reçoivent la mort, et expriment tous les mouvements naturels à cette situation.
Les maîtres de l’art peuvent en faire recevoir quelques-uns, lorsqu’ils les créent involontairement, et comme entraînés par l’impulsion de leur pensée ; mais il n’est point, en général, de symptôme plus sûr de la stérilité des idées, que l’invention des mots.
J’ai vu moi-même ce Liban, admirablement gouverné sous la suzeraineté du Sultan par l’émir Beschir, malheureusement sacrifié en 1840 à notre inintelligent engouement pour Méhémet-Ali d’Égypte, le démolisseur de l’empire dont il avait reçu lui-même un empire.
Il reçoit à l’assaut de Rabastens une blessure qui l’oblige à porter un « touret de nez », et qui donne occasion à la cour de lui nommer un successeur.
Il avait dans le sang, il reçut parmi ses premières impressions d’enfance, quelque chose qui lui permit de comprendre la beauté antique : il la sentait toute voisine de lui et dans une parfaite harmonie avec son intime organisation ; où les autres ne voyaient que des souvenirs de collège ou des décors d’opéra, il saisissait sans effort les réalités concrètes.
Le peuple, cependant, le paysan propriétaire surtout, mais aussi l’ouvrier salarié reçoivent leur part dans l’accroissement du bien-être universel : mais cette part est si justement mesurée par un calcul de politique plutôt que par un élan de justice ou de charité, que les appétits s’y aiguisent au lieu de s’y satisfaire, du moins chez l’ouvrier.
Elle n’agit plus, dès qu’il a un texte sûr : il n’essaie pas d’atténuer l’impression qu’on peut recevoir de la société de Racine avec la Champmeslé et tous ceux, mari et amants, avec lesquels il la partagea paisiblement.
C’est un auteur qui fait un procès au critique et à la Revue dont son chef-d’œuvre n’a pas reçu une admiration suffisante.
Maître, qui fus Celui, un instant, pour nous, Tu dois, de ceux qui se passent le flambeau, L’éternel flambeau, qui nous éclaire, nous, Recevoir le tribut des hymnes clairs et beaux : « Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères.
Floquet se plaint de n’avoir jamais reçu la moitié des sommes que la prévoyance du Panama attribuait à sa haute influence et à sa grande réputation de probité. » Vous voyez le ton de pince-sans-rire.
Stockmann s’isole de sa petite ville ignorante, intolérante et égoïste ; mais il ne s’isole pas d’une société supérieure et idéale, celle des savants, des médecins dont il a reçu l’enseignement et dont il garde l’esprit.
Si quelquefois il usait de termes plus discrets 631, c’était pour ne pas choquer trop violemment les préjugés reçus.
L’expérience, au lieu d’être la source et le prototype de nos idées, est elle-même un produit des forces propres de l’esprit, élaborant les impressions que nous recevons du dehors : elle contient un élément mental ainsi qu’un élément externe.
Elle oublie que dans l’acte de la connaissance, l’esprit met du sien au moins autant qu’il en reçoit.
Ce thème est pour lui un point de foi, un sujet de conviction : aussi son éloquence n’est-elle point celle d’un avocat, mais d’un croyant, d’un lévite armé, ou mieux d’un croisé qui aurait reçu le don du bien dire.
Et enfin, comment nos aînés voici quinze ou vingt ans reçurent-ils des mains des derniers Parnassiens, le vers encore si plein naguère, si puissant et si varié de la grande Légende, des Poèmes Barbares, des Fleurs du Mal, en quel état ?
Taine expose ici comment la part que prend l’artiste à toute la situation de ses contemporains, son imitation des traits marquants de leur état d’âme, sa soumission aux conseils qu’il reçoit et à l’accueil qui est fait à ses œuvres, détruiront dans son esprit les tendances peu conformes au caractère général de l’époque ou l’empêcheront tout au moins de les manifester.
Chapitre I : La science politique au xixe siècle2 A toutes les grandes époques de liberté intellectuelle, on a vu la philosophie s’unir à la politique, lui prêter ou en recevoir des lumières.
Il y a, pour chaque genre de poésie, une vraisemblance reçue, une convenance particulière, dont il ne faut pas s’écarter.
» Elle dit : et comme, lorsque le violent zéphyr amène une pluie tiède du côté de l’occident, les laboureurs préparent le froment et l’orge, et font des corbeilles de jonc très proprement entrelacées, car ils prévoient que cette ondée va amollir la glèbe, et la rendre propre à recevoir les dons précieux de Cérès, ainsi les paroles de Ruth, comme une pluie féconde, attendrirent le cœur de Noëmi. » Autant que nos faibles talents nous ont permis d’imiter Homère, voilà peut-être l’ombre du style de cet immortel génie.
Et encore aujourd’hui on ne reçoit pas les égyptiens naturels dans les troupes entretenuës par le grand seigneur pour la garde de cette province.
Comme originairement les latins n’avoient que trois accens, l’aigu, le grave et le circonflexe ; comme les autres n’auront été trouvez qu’en differens temps, et qu’il se peut faire encore que quelques accens nouvellement inventez, n’aïent point été generalement reçus, on ne doit pas être surpris que des grammairiens, les uns en comptassent huit seulement, quand les autres en comptoient jusques à dix.
Ces masques qui étoient de bois, comme nous l’apprenons dans les vers que prudence a fait contre Symmaque, étoient propres à recevoir cette incrustation.
Les attributs distinctifs de l’espèce ne reçoivent donc pas de l’hérédité un surcroît de force qui lui permette de résister aux variations individuelles.
A peine il la répand qu’une commune erreur, D’eux tous, l’un contre l’autre, anime la fureur ; Ils s’entr’immolent tous au commun adversaire, Tous pensent le percer quand ils percent leur frère, Leur sang partout regorge, et Jason, au milieu, Reçoit ce sacrifice en posture d’un dieu.
Recevez, Monsieur le Directeur, etc.
Voués à la guerre et au mouvement par l’organisation que leur transmirent les gens de main et les héros d’audace accourus à la voix du nourrisson de la louve d’airain, les Romains reçurent en partage le génie des arts nécessaires aux hommes d’action.
Et c’est plus grave, cela, que de recevoir le Matérialisme dans son sein, sous la désagréable espèce de Littré… Permettre au croupion du Matérialisme de s’asseoir dans un des fauteuils où se sont assis des religieux, des prêtres et des évêques, méritait bien, certes !
Il dit aussi, pour sortir de Saint-Lazare : « Rompre mes fers. » — « Elle m’assura — fait-il dire à Desgrieux encore — que son cœur était à moi et qu’il ne recevrait jamais d’autres traits que les miens… » Voilà les siens, à l’abbé Prévost !
Et il n’est pas imprudent d’affirmer que les romantiques eussent reçu Zola ou Maupassant de la même manière.
Mais on peut aller plus loin, et affirmer que des formes applicables aux choses ne sauraient être tout à fait notre œuvre ; qu’elles doivent résulter d’un compromis entre la matière et l’esprit ; que si nous donnons à cette matière beaucoup, nous en recevons sans doute quelque chose ; et qu’ainsi, lorsque nous essayons de nous ressaisir nous-mêmes après une excursion dans le monde extérieur, nous n’avons plus les mains libres.
Ainsi par une vie mortelle, vous avez reçu en échange l’immortalité. » Il paraît que Cicéron, dans ce morceau, s’était proposé d’imiter le fameux éloge de Périclès pour les soldats morts dans la guerre du Péloponnèse : c’est le même enthousiasme pour la patrie et le même fonds pour les idées.
Osons le dire à l’avantage des ames sensibles, celui qui se pénetre vivement du beau, du touchant, du sublime, n’est pas loin de l’exprimer ; & l’ame qui en reçoit le sentiment avec une certaine chaleur, peut à son tour le produire. […] Pour justifier Enée, on ne cesse de dire qu’il étoit pieux ; c’est en quoi nous le trouvons pusillanime : la piété envers des dieux injustes ne peut être reçue que comme une fiction puérile, ou comme une vérité méprisable. […] Il en est de même de L’argent qu’en ont reçu notre Alain & Georgette, &c. […] Homere seroit mal reçu aujourd’hui à nous peindre un sage comme Nestor ; mais aussi ne le peindroit-il pas de même. […] Un grenadier le présentoit à son camarade, afin qu’il le prît dans ses bras : mets-le sur mon dos, dit celui-ci ; du-moins s’il y a un coup de fusil à recevoir, je le lui épargnerai.
Car les jeunes gens de notre génération avaient reçu, de leurs aînés, deux idées directrices autour desquelles leur intelligence devait nécessairement reconstruire tout l’appareil des vérités françaises. […] Un milieu générateur dont nous sommes une portion, puisque nous avons reçu le dépôt traditionnel de ses énergies et qui est aussi une portion de nous, la plus intime, la plus active. […] Nous sommes moins loin de l’Ecole centrale et de l’éducation positive reçue par vous d’une oreille si volontairement distraite. […] Il répond dans la Quotidienne, inaugurant ainsi la « Petite Correspondance » de la quatrième page des journaux : « M. de B. a reçu l’envoi qui lui a été fait. […] Quelle émotion nous étreint alors, à la lire, mot par mot, syllabe par syllabe, cette lettre, reçue ainsi !
Et je reçois presque simultanément deux ouvrages qui concernent la fille de Léda : une nouvelle édition du Protée de M. […] Il raconte qu’on ne lui enseigna que le maniement des idées, et qu’il ne reçut pas l’éducation des sens. […] Un épistolier si assidu et si entraînant n’a-t-il pas reçu plus de réponses ? […] On ne la reçoit pas, ou bien on lui fait des avanies, évidemment cruelles et presque toujours hypocrites, mais qu’elle devait prévoir et partant éviter, connaissant l’état des mœurs et des préjugés. […] Gustave Lanson condamnant l’hostilité préconçue contre les novateurs, parce que « nous pourrions recevoir de l’expérience le démenti qu’ont reçu les Baour-Lormian et les Viennet quand, au nom de la tradition française, ils niaient cette chose inouïe qu’était le romantisme ».
Il revint à la littérature librement, la goûta mieux et en reçut des impressions plus personnelles et plus profondes, n’ayant pas à rajeunir et à vivifier des admirations imposées et n’étant pas gêné par le souvenir de sa rhétorique. […] Une réprimande reçue, Le déshonneur d’être puni ! […] Sully-Prudhomme par les événements de 1870-71 ; car l’impression qu’il en a reçue a avancé, on peut le croire, la composition de ses poèmes philosophiques et s’y fait sentir en maint endroit. […] Puis, outre l’éducation reçue, on subit malgré soi, plus ou moins, l’esprit de quatre-vingts générations qui toutes ont eu ce pli de se tourmenter d’une autre vie et de placer leur idéal en dehors de la vie terrestre. […] Bref, on tâchera de déterminer, après l’impression qu’on a reçue de lui, l’impression que lui-même reçoit des choses.
La dame reçoit alors la visite d’un petit ami d’enfance, un brave garçon qui, voyant sa peine, lui propose de venir sans façon dîner avec lui chez ses bons parents. […] Et lui se figure que, si elle le reçoit de cette façon, c’est qu’elle est timide et qu’il lui fait de l’effet. […] Quand elle aura reçu la dernière absoute, l’encens et l’eau bénite du prêtre, Fabiane te pardonnera. […] Puis il reçoit la visite du capitaine Moronis, un ami d’enfance. […] Tout à coup, elle reçoit la visite d’un vieil ami qui fut autrefois, il y a longtemps, son adorateur : Hector Bagadais.
Mais aussi, quelle allégresse amère de renonciation ; quelle joie mystique de sacrifier plus que les autres, ayant reçu plus qu’eux ! […] Tu ne reçois du spectacle de la vie et de tout l’univers sensible aucune impression directe et personnelle. […] Gerfaut a reçu une balle dans la tête. […] Pugnol reçoit ces instructions d’un air farouche, avec des grognements de fauve. […] Dumas fils y recevait M.
Mais ce qu’il a créé demeure vraiment incommensurable avec ce qu’il a reçu. […] Elle eût plu à Victor Hugo, et je vois d’ici la lettre enthousiaste que l’auteur, s’il eût écrit son livre soixante ans plus tôt, eût reçue de Guernesey. […] Combes, et si Athalie eût été au temps de celui-ci reçue comme pièce nouvelle au Théâtre-Français, elle eût été interdite par la censure. […] Curnonsky, s’il dénonçait les Mignots d’aujourd’hui, recevrait des satires non en vers, mais en papier timbré. […] Hermant lorsqu’il vous reçoit : langage nº 2.
Dans ces salons ou on la recevait, et où la supériorité de son talent effaçait ou balançait les supériorités de naissance, on eût dit qu’à chaque visite elle faisait un inventaire, afin que personne ne pût douter qu’elle y fût entrée. […] Il y eut pourtant un moment où son identité reçut une consécration qu’il est triste de voir profaner, la consécration maternelle. […] Malheur à qui reçut cet hôte jeune et beau, Pour devenir un jour son aride tombeau ! […] Cousin n’a pas été ingrat ; ce qu’il a reçu en documents et en communications authentiques, il l’a rendu en esquisses ineffaçables. […] Mignet s’était spirituellement ménagé contre les intempéries du dehors, contre les vicissitudes politiques, il ne les a pas subies d’assez près : il n’en a pas assez profondément ressenti les mécomptes, assez directement reçu les leçons.
C’est enfin toute la moralité de l’espèce humaine ; car nulle part les vertus et les crimes, vertus et crimes à longue échéance en politique, ne reçoivent une plus lente, mais une plus infaillible rétribution que dans l’histoire. […] XII Qu’un tel acte et qu’un tel langage fussent louables ou seulement innocents dans un jeune général qui n’avait reçu mandat ni de l’armée ni du peuple, et qui, après avoir reçu son commandement du Directoire et des pouvoirs constitués, séduisait les ambitieux et tournait contre le gouvernement la force que le gouvernement lui avait confiée pour le défendre ; qu’un tel acte et un tel langage fussent louables ou innocents, disons-nous, c’est ce que nous ne voulons pas discuter ici avec M.
J’entre, et dans un fouillis, un désordre qui ne laisse rien distinguer, je suis reçu par Barbey d’Aurevilly, en manches de chemise, et en pantalon gris perle décoré d’une bande noire, devant une de ces anciennes toilettes, au grand rond de glace basculant. Il s’excuse de me recevoir ainsi, s’habillant, me dit-il, « pour aller à la messe ». […] Le beau vieillard les reçoit aimablement, leur dit que depuis la Révolution, il n’a plus aucune influence, mais qu’il a un ami, un véritable ami, M.
Celle de l’Empire a été détruite par Napoléon III ; celle de 1792 a reçu le coup de grâce de M. […] Leurs auditeurs naturels sont à l’École normale, à l’École polytechnique, où ils reçoivent le même enseignement, mais sans rien sentir du mouvement salutaire, de la communauté d’esprit que crée l’université. […] L’individu, dans ce système, donne énormément à l’État ; il reçoit en échange de l’État une forte culture intellectuelle et morale, ainsi que la joie de participer à une grande œuvre. […] Enfin, loin de se relever, la culture intellectuelle a reçu des événements de l’année des coups sensibles ; l’influence du catholicisme étroit, qui sera le grand obstacle à la renaissance, ne paraît nullement en train de décroître ; la présomption d’une partie des personnes qui président à l’administration semble par moments avoir redoublé avec les défaites et les affronts.
De nos jours au contraire, les révolutions ont été trop fréquentes dans les régions de la pensée : quand Voltaire eut renversé la grande manière de Corneille, affaibli en la continuant la splendeur racinienne et que la façon pédestre de Diderot se fut poussée dans le monde à la place des grandes productions, la domination nouvelle ne vécut pas longtemps sans recevoir les coups terribles d’André Chénier, et bientôt ceux plus mortels encore de M. de Chateaubriand. […] Voilà ses premiers ans, et à peine la même Ninon a-t-elle reçu les tendres leçons de Sylvio qu’elle devient Portia, et incapable de résister à l’amant qui viendra la solliciter. […] « N’offense pas, dit l’écrivain au monarque, n’offense pas les poètes vivants ; ils ont en main des flammes et des armes plus terribles que la foudre que Jupiter a reçue d’eux. […] Le romantisme en voulut recevoir des brevets.
« Cet article étonnant, tel que jamais écrivain ne le reçut d’un autre, je l’ai lu en éclatant de rire, disait-il. […] Julien Sorel, au retour d’un duel où il a reçu une balle dans le bras, raisonne fort tranquillement sur le commerce des gens de haut bord, sur l’agrément ou l’ennui de leurs entretiens et sur d’autres sujets du même genre. […] Quand il s’enfermait dans sa chambre avec une rame de papier devant lui, il savait que sous quinze jours, une semaine, ou peut-être moins, son éditeur lui réclamerait la rame de manuscrit et que ses créanciers se présenteraient pour recevoir le prix en le lui arrachant des mains. […] Edmond de Goncourt croit que son frère Jules tomba malade et mourut des blessures reçues en luttant avec la phrase rebelle, à qui il demandait ce que nul écrivain ne lui demanda jamais, de surpasser la palette. […] Lui les reçoit, non pas avec indifférence, mais comme des stimulants et des coups d’éperon qui l’excitent davantage au combat.
La reine est reçue par une sibylle, puis par des géants du temps d’Arthur, puis par la Dame du Lac. […] Transplanté dans des races et dans des climats différents, ce paganisme reçoit de chaque race et de chaque climat des traits distincts et un caractère propre. […] Vous peindrez la robe de chambre à ramages que je viens de mettre pour vous recevoir, et ce petit déshabillé de velours vert que je porte dessous pour faire le matin mes exercices. […] Mais c’est le cœur en lui qui est le vrai poëte ; chez lui tout sort de là ; les circonstances n’ont fait que lui fournir sa matière ; il les a transformées plus qu’il n’a été transformé par elles, et il a moins reçu que donné. […] Car, si les esprits ordinaires reçoivent de l’allégorie un poids qui les opprime, les grandes imaginations reçoivent de l’allégorie des ailes qui les emportent.
J’ai reçu de lui les plus hautes leçons, sinon d’art — le sien fut inimitable — du moins de liberté de jugement : car nul homme jamais ne fut plus libre de sa pensée, au point qu’on l’accusa « d’anarchisme intellectuel ». […] Mais Rolland n’avait rien d’un sportif… Barrès pas davantage, du reste, ni Jules Lemaître, ni bien d’autres… Je me rappelle avoir eu l’honneur d’être reçu par Lemaître, à l’occasion d’une petite chose que je venais de publier, et dont, tout inconnu que j’étais, il me voulut complimenter. […] Je viens de recevoir Un amateur d’âmes. […] La vérité pourrait bien être que pour ce charmant Marcel, cette espèce de « fils de roi » à la Gobineau, c’est-à-dire né n’importe où, mais fils de roi pourtant par les qualités, les résonances de son esprit — obtenir ses entrées dans ce monde si fermé, être « reçu », était une conquête. […] Mais, pendant que les hommes banalisaient du Voltaire et chantaient du Béranger, ils considéraient comme tout naturel — et, sans se l’avouer, avantageux à leurs intérêts de pères et d’époux — que les femmes continuassent de recevoir une éducation religieuse.
Il était réservé à notre siècle de recevoir comme amie la seule nation que Dieu ait marquée d’un signe de réprobation, d’oublier la mort qu’elle a fait souffrir à Notre-Seigneur et les bienfaits que ce même Seigneur a toujours répandus sur la France, en faisant triompher ses ennemis et leur ouvrant avec joie notre sein. […] On s’en sert comme d’une chose reçue.
J’ai raconté comment je reçus mon éducation dans un petit collège d’excellents prêtres, qui m’apprirent le latin à l’ancienne manière (c’était la bonne), c’est-à-dire avec des livres élémentaires détestables, sans méthode, presque sans grammaire, comme l’ont appris, aux xve et xvie siècles, Ërasme et les humanistes qui, depuis l’antiquité, l’ont le mieux su. […] Ainsi, au lendemain de la Révolution de 1830, l’éducation que je reçus fut celle qui se donnait, il y a deux cents ans, dans les sociétés religieuses les plus austères.
Veut-on dire que nous recevions passivement de l’extérieur nos sensations toutes faites, comme Démocrite croyait que les images subtiles des choses pénètrent à travers nos sens ? […] Outre qu’il ne rend compte ni de la sensation même, ni de l’émotion, il ramène la formation de la pensée à un jeu d’impressions passives et reçues toutes faites du dehors ; il méconnaît la part de la réaction dans le cerveau.
Vendredi 3 octobre Hier, j’ai reçu un livre d’un jeune homme, nommé Huysmans : l’Histoire d’une fille, avec une lettre qui me disait le livre arrêté par la censure. […] Mais la pacotille était quelquefois faite si en dehors des besoins des populations, qu’un jour, à la suite d’une cargaison dans un pays quelconque, Halphen recevait de lui cette lettre : « Gonze, tu m’envoies avec des peignes dans une contrée ousce qu’on se rase la tête !
Mais il est vrai que les horticulteurs élèvent des massifs considérables des mêmes hybrides qui, seulement dans ce cas, se trouvent recevoir un traitement convenable. […] On n’a pas assez fait attention jusqu’ici à cette dernière possibilité ; et cependant, je crois, d’après des renseignements reçus de M.
De ces tentatives sont nées une science nouvelle et une nouvelle école : la science a reçu le nom assez mal choisi d’Esthétique11 ; l’école, plus malheureuse encore dans sa dénomination, s’est appelée le Romantisme. […] Ils ressemblent à l’homme instruit dont la mémoire chancelle, et qui reçoit avec plaisir de la bouche d’un interlocuteur le mot qu’il cherchait sans pouvoir le trouver.
Qui l’aurait reçu, cet amuseur de nos malices ou de nos rancunes ? […] Mais, de sentiment, il l’est malgré lui, comme le médecin de la comédie, et il n’a pas reçu de coups de bâton pour cela.
Ne lui demandez pas de retourner les idées reçues sur un personnage et sur un auteur, ou de dire des choses connues d’un air de paradoxe et de gentillesse.
Un jour, dans le cabinet de son père, qui venait de temps en temps à Dijon, le jeune Bossuet ouvre une Bible latine ; il en reçoit une impression profonde.
Dieu nous l’avait donné aux confins de deux siècles, l’un corrompu par l’infidélité, l’autre qui devait essayer de se reprendre aux choses divines, et sa muse avait reçu le même jour, pour mieux nous charmer, la langue d’Orphée et celle de David. » Certes, on ne saurait mieux ni plus magnifiquement parler de Chateaubriand, et dans une langue même qui le rappelle et qui rivalise avec lui.
A seize ans, la lecture de Gessner, d’Ossian, de Bernardin de Saint-Pierre, de M. de Chateaubriand surtout, la connaissance particulière qu’elle fit de Mme Dufrenoy, et jusqu’aux conseils qu’elle reçut de Mollevaut, contribuèrent à fixer la vocation poétique de Mme Tastu.
On sait quelle forte éducation première reçurent de tout temps les hommes d’État de la Grande-Bretagne dans leurs colléges de Cambridge, d’Oxford ou d’Eton.
Dans une monarchie, il est condamné à l’adoption de toutes les idées reçues, à l’importance de toutes les formes établies : s’il étonne, il fait ombrage, s’il reste le même, on croit qu’il s’affaiblit.
Sa maison n’est qu’un camp et un refuge ; on a mis de la paille et des tas de feuilles sur le pavé de la grande salle ; c’est là qu’il couche avec ses cavaliers, ôtant un éperon quand il a chance de dormir ; les meurtrières laissent à peine entrer le jour ; c’est qu’il s’agit avant tout de ne pas recevoir des flèches.
Mais ils ne l’augmentent pas ; ils ne fécondent pas l’enseignement qu’ils reçoivent, ils n’en tirent pas de quoi se nourrir et se développer : c’est un dépôt qu’ils gardent, non un aliment substantiel qu’ils s’assimilent et dont ils feront de la force.
Or, pour arriver à la perfection du style poétique et plastique, il est peut-être nécessaire de n’être point ému en écrivant, de considérer uniquement la valeur musicale et picturale du langage et, en face des objets matériels, de s’arrêter à l’impression qu’on a tout d’abord reçue d’eux, à la sensation première et directe, ou d’y revenir artificiellement afin de n’exprimer qu’elle.
Quand je me remets à feuilleter et à parcourir en tous sens, comme je viens de le faire, ce recueil de vers de Gautier, qui mériterait, à lui seul, une étude à part, je m’étonne encore une fois qu’un tel poète n’ait pas encore reçu de tous, à ce titre, son entière louange et son renom… J’aime infiniment mieux M.
Il en fit le point d’appui de son action, ou, pour mieux dire, l’un de ses points d’appui ; car il avait un sentiment trop profond de son œuvre véritable pour l’établir uniquement sur des principes aussi fragiles, aussi exposés à recevoir des faits une foudroyante réfutation.
De là, on doit conclure, contrairement à l’opinion reçue, que le cerveau ne constitue pas seul le sensorium, qu’il n’est pas seul le siège de l’esprit : son siège, qui est partout où il y a des courants nerveux, comprend le cerveau, les nerfs, les muscles, les organes des sens et les viscères.
Jamais être ne fut plus comblé : il reçut en partage tous les dons, même le bonheur ; c’est à croire que toutes les fées assistèrent à sa naissance, toutes, excepté une seule, celle qui brille le moins et dont l’absence ne se fait sentir que plus tard, à mesure qu’on avance dans la vie.
Hamilton mourut à Saint-Germain le 21 avril 1720, âgé d’environ soixante-quatorze ans, dans de grands sentiments de piété, dit-on, et après avoir reçu les sacrements ; il redevint un homme du xviiie siècle à l’article de la mort.
Il a un milieu à tenir, pour contenter à la fois les spectateurs ou les lecteurs qui n’aiment point à voir heurter les idées reçues, & les poëtes eux-mêmes, auxquels il faut laisser ces grands traits, ces coups de force & de lumière, cette heureuse hardiesse, par laquelle seule il passe à la postérité.
Ces faits sans doute sont extrêmement curieux : toujours est-il que le cœur ne fait que recevoir le contre-coup de ce qui se passe dans le cerveau : c’est dans le cerveau qu’a lieu le phénomène initial, et de celui-là nous n’avons nulle conscience.
Il est surprenant que ni Aristote, ni ceux qui ont traité cette matière, ne nous montrent pas avec précision les divers changements que reçut la tragédie, depuis sa naissance jusqu’à sa maturité en Grèce.
Tous les voyageurs ressemblent plus ou moins à cet Allemand, qui ayant été mal reçu dans une auberge de Blois par l’hôtesse qui étoit un peu trop blonde, mit sur son Album : N.
Elle n’eut jamais de quoi payer sa vêture au couvent, et elle n’y fut reçue que par-dessus le marché d’une autre religieuse plus riche, qui l’y fit entrer, comme en la traînant après elle.
Sous un air de facilité et presque d’abandon, sous une simplicité de récit qui fait de l’auteur un Tallemant des Réaux élevé, chez qui la convenance est tempérée par le sourire, et qui veut être reçu chez les honnêtes gens et y plaire, le livre de Renée est conçu avec beaucoup d’art.
De plus, Scarron recevait et continua de recevoir, après son mariage, une société fort joyeuse. […] Il reçoit beaucoup. […] » Et au mari : « Je l’ai chassée parce qu’il ne me plaît pas de recevoir une femme qui vient chez moi voir son amant. — Son amant ? […] Il serait bon qu’il y eût dès maintenant au Gymnase un curé de service, qui recevrait pendant les entr’actes la confession des âmes touchées de la grâce. […] — Oui. — Le voici », dit Scapin en désignant Tristan ; et c’est le malheureux Tristan qui reçoit la rossée.
Qu’ils le veuillent ou non, les écrivains d’une période déterminée respirent dans une même atmosphère morale, ils ont reçu un mode analogue d’éducation, les mêmes faits sociaux les inquiètent. […] Je viens de recevoir une lettre collective de mes 700 amis (soyons raisonnable). […] Quelle ne fut pas ma stupéfaction, non, ma gaieté, lorsque peu de temps après mon ami Candide m’affirmait qu’il venait de recevoir de vous une missive contenant vos sympathies pour lui, pour Walter, pour Urbain. […] « … Mais le désir de l’amant ne s’éteint pas, il sent que son cœur s’exalte, il veut, il veut qu’elle soit en lui, il veut que son cœur la reçoive, la contienne, et se ferme sur elle dans une joie surhumaine.
Quand elles le méritent par leur importance, leur nécessité, leur à-propos, les évolutions littéraires reçoivent un nom ; ce nom très souvent n’a pas de signification précise, mais il est utile : il sert de signe de ralliement à ceux qui le reçoivent, et de point de mire à ceux qui le donnent ; on se bat ainsi autour d’un labarum purement verbal. […] Sans aller jusqu’aux négations pures de Berkeley, qui ne sont pourtant que l’extrême logique de l’idéalisme subjectif, il recevait, dans sa conception de la vie, sur le même plan, l’Intérieur et l’Extérieur, l’Esprit et la Matière, avec une très visible tendance à donner au premier terme la domination sur le second. […] Chaque époque de pensée, d’art et de sentiment devrait jouir de soi-même, profondément, et se coucher sur le monde avec l’égoïsme et la langueur d’un lac superbe qui, souriant aux ruisseaux anciens, les reçoit, les calme, et les boit.
Il reçoit, des mains du savant, les faits et les lois, et, soit qu’il cherche à les dépasser pour en atteindre les causes profondes, soit qu’il croie impossible d’aller plus loin et qu’il le prouve par l’analyse même de la connaissance scientifique, dans les deux cas il a pour les faits et pour les relations, tels que la science les lui transmet, le respect que l’on doit à la chose jugée. […] La métaphysique ou la critique que le philosophe se réserve de faire, il va les recevoir toutes faites de la science positive, déjà contenues dans les descriptions et les analyses dont il a abandonné au savant tout le souci. […] Le philosophe est obligé d’abandonner l’intuition une fois qu’il en a reçu l’élan, et de se fier à lui-même pour continuer le mouvement, en poussant maintenant les concepts les uns derrière les autres. […] Comme les actions possibles, dont un état de conscience contient le dessin, reçoivent à tout instant, dans les centres nerveux, un commencement d’exécution, le cerveau souligne à tout instant les articulations motrices de l’état de conscience ; mais la se borne l’interdépendance de la conscience et du cerveau ; le sort de la conscience n’est pas lié pour cela au sort de la matière cérébrale.
Le corps humain, naguère ignoré, avait apparu ; et ces peintres traduisaient la vision éblouie qu’ils en avaient reçue. […] C’est là qu’il reçut M. […] Et voici que ce triomphe de la critique vient de recevoir une consécration nouvelle, et inattendue : deux éminents professeurs de l’Université, MM. […] Chalek reçut un porte-monnaie rempli d’or, et quitta le pays. […] Dickinson, photographe à Bradford, a reçu la visite d’un jeune homme qui est venu réclamer ses photographies, commandées quelque temps auparavant.
L’étude de cette théogonie, l’examen des faits historiques et des institutions, l’analyse sérieuse des mœurs, suffisent à la démonstration d’une vérité admise par tout esprit libre d’idées reçues sans contrôle et de préventions aveugles. […] Aucun peuple n’est plus esclave des idées reçues, plus amoureux de la routine, plus scandalisé par tout ce qui frappe pour la première fois son entendement. […] Dans le cours de sa longue vie, traversée pourtant d’ardentes luttes littéraires et politiques et de grandes douleurs, et surtout dans sa vieillesse vénérable, apaisée et souriante, Victor Hugo a reçu la récompense due au plus éclatant génie lyrique qu’il ait été donné aux hommes d’applaudir.
Ils ne vont pas chez un grand homme ; ils vont chez l’homme aux millions, comme s’il était le seul digne de les recevoir. […] Je reçois un prospectus ronflant pour le progrès du canotage. […] C’est une amitié qui nous pèse, et dans laquelle se débattent douloureusement des sympathies littéraires et le souvenir de services reçus, avec les blessures faites à notre affection par la butorderie et l’intolérance du lettré et de l’homme.
Louis de Vignet avait reçu de la nature une âme de Werther qui se dévorait elle-même, une imagination ardente et fatiguée avant d’avoir produit, un dégoût qui venait de l’exquise exigence de son goût, un talent poétique et un style d’écrivain qui l’auraient égalé aux plus grands poètes et aux plus vigoureux prosateurs, mais une mélancolie âpre et maladive qui flétrissait en lui le fruit de son génie avant qu’il fût mûr. […] Du feu qu’elle répand toute âme est consumée ; Notre vie est semblable au fleuve de cristal Qui sort humble et sans nom de son rocher natal ; Tant qu’au fond du bassin que lui fit la nature, Il dort, comme au berceau dans un lit sans murmure, Toutes les fleurs des champs parfument son sentier, Et l’azur d’un beau ciel y descend tout entier ; Mais, à peine échappés des bras de ses collines, Ses flots s’épanchent-ils sur les plaines voisines, Que du limon des eaux dont il enfle son lit Son onde en grossissant se corrompt et pâlit ; L’ombre qui les couvrait s’écarte de ses rives, Le rocher nu contient ses vagues fugitives, Il dédaigne de suivre, en se creusant son cours, Des vallons paternels les gracieux détours ; Mais, fier de s’engouffrer sous des arches profondes, Il y reçoit un nom bruyant comme ses ondes. […] M. de Serres, tombé du ministère, venait de recevoir pour retraite cette ambassade.
Chénier n’en invoque pas d’autre ; il en reçoit les moindres articles comme autant d’articles de foi. […] Montaigne, c’est lui-même qui l’a dit, n’en refusait aucune qui lui parût propre à recevoir et à rendre énergiquement sa pensée. […] Il s’est laissé détourner de la poésie pure par le théâtre, où le brillant accueil qu’il a reçu le retiendra peut-être toujours. […] Son attitude lui était imposée par le glorieux surnom qu’elle avait reçu, celui de Melpomène. […] Maréchal, et mademoiselle Maréchal, qui devient sa bru, s’est agenouillée devant lui pour recevoir sa bénédiction.
Fécondé par l’étude attentive de la conscience, ce cinquième livre, qui est plutôt un germe qu’un épi mûr, pouvait s’épanouir en moissons abondantes ; mais il n’a reçu ni soleil, ni rosée, et le germe a disparu comme s’il n’eût jamais été. […] Mais, si la langue obéit, elle reçoit bien rarement des ordres qui relèvent de la pensée. […] George, arrivé à trente ans, éprouvé par les passions, vieilli par tous les serments qu’il a prêtés et reçus, résume très bien l’égoïsme impitoyable auquel conduit le développement exclusif de la sensibilité. […] Un jour, Maurice reçoit une commande importante ; il s’agit de sculpter une sainte Élisabeth de Hongrie pour un riche Anglais dont la famille est demeurée fidèle au culte catholique. […] Philippe reçut le cardinal Pierre avec déférence, mais refusa nettement de renvoyer Agnès.
Rien désormais ne pourra me changer… Et j’ai déjà reçu ma récompense : j’ai vu des Simples fondre en larmes en lisant Similitudes et la Forêt bruissante ; ce spectacle m’a valu plus de joie que tous les éloges de la littérature. […] S’ils imitèrent peu ses… inimitables divagations écrites, ils reçurent néanmoins l’empreinte des théories que ce poète développe dans ses conversations. […] Le mensonge des institutions les révolte, l’éducation qu’ils reçurent leur apparaît ce qu’elle est en réalité : une duperie. […] Si tu te relèves, pour recevoir à la face la pluie chaude que des nuées voyageuses versent par instants, tu verras l’atmosphère resplendir de toutes les couleurs du prisme, des pétales neigeront dans tes cheveux et l’odeur des vergers en folie te grisera comme un vin d’allégresse et de santé. […] Il hésite à descendre de ce glaçon branlant où il se jucha : l’Impératif catégorique, car il se souvient d’avoir reçu en pleine figure certain brandon acéré dont la flamme le brûle encore : « Quelle est la mission de toute instruction supérieure ?
J’ai reçu, il y a quelques mois, étant à la campagne, une lettre de G. […] Joignez à cela que ses idées sont originales et assez éloignées des opinions reçues : autant de circonstances qui expliquent, mais ne justifient pas, le silence ou l’inattention. […] Remy de Gourmont : « Lilith », dont le sujet prête à toutes les fantaisies d’une imagination cultivée, pouvait recevoir encore les variations d’une psychologie subtile et d’un scepticisme ingénieux. […] Ce jeune homme, nourri dans la foi révolutionnaire, a eu pourtant l’heureuse fortune de recevoir, durant ses classes de philosophie, l’enseignement du traditionaliste Ferrand. […] Et comment un mari recevra-t-il cette prétention ?
cette visite, nous n’eûmes point l’heur, le bonheur de la recevoir, ayant quitté l’hôpital peu après, convalescents déjà. […] J’attendis une semaine environ, le cœur plein d’un vague regret de la liberté que j’étais sur le point d’aliéner, et, après ce temps, je reçus un avis de l’agence, m’informant qu’un directeur d’école du Lincolnshire acceptait de m’engager comme professeur de français et de dessin dans un village du nom de Stickney, près Boston. […] Il s’était rendu trois ou quatre fois en vain à la gare Victoria, et pensant, après ces courses inutiles, que je n’arriverais plus avant la nuit, il avait veillé et était venu me recevoir à la porte de la maison qu’il habite, dans ce vaste caravansérail de la Loi — et du Silence — (car quel coin délicieux est celui-là, dans Londres, qui en compte tant d’exquis ou d’infâmes, si peu de communs ou de vulgaires ;. […] Je fus reçu par M. […] Enfin, mais trop tôt, vint le moment de quitter l’Angleterre ; après quelques jours de flânerie à travers les théâtres (un vrai pays de féerie), les music-halls (un vrai paradis) de Londres, après quelques bonnes visites reçues et rendues, après avoir serré tant de mains de vrais amis : William Heinemann, William Rothenstein, A.
Quant à moi, j’ai reçu pour ma part un petit domaine champêtre, un léger souffle de la muse attique et le don de mépriser le vulgaire envieux ! […] « Y en a-t-il une où les hivers soient plus attiédis, où des vents plus doux ou plus frais tour à tour tempèrent mieux les ardeurs de la canicule et l’âpre morsure du lion, quand il reçoit perpendiculairement les brûlures d’un soleil vertical ?
Attaqués de nouveau dans Rome par les Lombards, Charlemagne accourt à leur appel, délivre le pontife, en reçoit en récompense le titre d’empereur romain et d’empereur d’Occident. […] Les vaisseaux de Nelson ramènent la reine à Naples ; le peuple l’y reçoit avec des transports de rage et d’amour ; mais son retour est le signal d’une vengeance sanguinaire contre l’aristocratie napolitaine qui a trempé dans les principes révolutionnaires français.
Ils n’ont jamais consenti à faire tomber la sixième syllabe du vers au milieu d’un mot, ce que leurs successeurs ont pu faire sans grande difficulté, en conservant dans sa pureté la forme rythmique qu’ils en avaient reçue. […] Il fut reçu à l’Académie en 1846 par M.
Descartes en recevait la nouvelle assez froidement, et n’en témoignait aucune admiration. […] Pascal en avait reçu des impressions si fortes, que, même dans le temps qu’il se livrait au monde, ajournant, par une sorte de résistance de la nature, l’heure de la foi qui devait être pour lui l’heure du martyre, la morale chrétienne lui donnait déjà des scrupules là où le dogme ne lui en avait pas encore donné.
J’avais reçu, avant de naître, le coup de quelque fée. […] Il la reconnut à peine, la reçut debout et la congédia après deux ou trois paroles.
Dans quelques heures aura lieu la fête avec le concours décisif et, s’il y a une justice, Walter recevra le laurier. […] On se souvient qu’à la scène deuxième du premier acte des Meistersinger, David, l’apprenti d’Hans Sachs, énumère les tons et les modes qu’il faut connaître pour se faire recevoir dans la maîtrise de Nuremberg : « Le bref, le long, le traînard, la tortue, La plume d’or, l’écritoire d’argent, L’azuré, l’écarlate et le vert de laitue, L’aubépin parfumé, le plumage changeant, Le tendre, le badin et les roses fleuries, Le ton galant et le mode amoureux, Le romarin, la reine des prairies, Les arcs-en-ciel, le rossignol joyeux, Le mode anglais, la tige de canelle Les pommes d’or, la fleur de citrouille, La grenouille, le veau, le gai chardonneret, L’ivrogne qui chancelle, L’alouette des blés, le chien d’arrêt, Les plaintes de la tourterelle, La peau de l’ours, le pélican fidèle, Enfin le cordonnier modèle. » Ces appellations burlesques qu’on croirait inventées à plaisir par quelque parodiste en belle humeur, se retrouvent dans le livre de Wagenseil avec le nom de leurs ingénieux inventeurs.
Il s’agit donc de savoir si, dans l’émotion et l’appétition, notre conscience prend une attitude foncièrement différente de celle où elle est quand nous recevons passivement une sensation. […] Mais ce moi-objet, Münsterberg lui-même l’avoue, n’empêche point le moi-sujet, ou, si le mot moi est déjà lui-même trop objectif, il n’empêche point le sujet-je, entendu comme l’action même d’avoir conscience ; et cette action n’est pas, comme Münsterberg le prétend, une pure forme où il n’y a de discernable que les sensations qui y sont contenues ; la discrimination et l’assimilation sont les fonctions intellectuelles du sujet ; le plaisir et la douleur en sont les fonctions affectives ; l’appétition et l’aversion en sont les fonctions volitives ; or la discrimination de deux objets n’est plus elle-même un objet ; le plaisir ou la peine résultant d’une modification reçue et discernée n’est plus un objet ; enfin le désir d’un objet n’est plus un objet.
Taine essaye de prouver par un nombre considérable de faits, deux sortes de causes sont assignées plus ou moins explicitement : l’hérédité (préface et début de l’Histoire de la littérature anglaise) qui fait participer tout homme aux caractères de ses ascendants, ceux-ci à ceux des leurs, et ainsi de suite à travers toute l’étendue de la race ; la sélection naturelle (dans le 2e chapitre de la Philosophie de l’art) qui s’opère entre les artistes et entre les facultés de l’artiste, grâce à sa participation à toute la situation sociale, grâce à son imitation de l’état d’âme de ses contemporains, à la malléabilité particulière de son esprit, aux conseils qu’il reçoit et à accueil qui est fait à ses œuvres. […] Ernest Hébert (1817-1908), cousin de Stendhal, élève de Delaroche, prix de Rome en 1839, fit le voyage d’Italie, avant de revenir en France et de recevoir des commandes de Napoléon III, qui le fit décorer en particulier l’abside de Panthéon.
Ce livre orné de diverses anecdotes sur les auteurs, fut bien reçu malgré les bevues de l’auteur qui sont assez fréquentes. […] La plûpart ont reçu cet ornement.
Quoique deux contrées présentent des conditions de vie aussi semblables qu’il est nécessaire à l’existence des mêmes espèces, il n’est point surprenant que leurs habitants diffèrent complétement, si elles ont été pendant une longue période complétement séparées l’une de l’autre ; car les relations d’organisme à organisme étant les plus importantes et les deux contrées ayant sans doute reçu des colons d’une troisième source, ou l’une de l’autre, à différentes époques et en diverses proportions, le cours des modifications dans l’une et l’autre aire organique a dû inévitablement être différent. […] Ces auteurs ne semblent pas plus s’étonner d’un acte miraculeux de création que d’une naissance ordinaire ; mais croient-ils réellement qu’à d’innombrables époques de l’histoire de la terre, certains atomes élémentaires ont reçu l’ordre de jaillir soudain en tissus vivants ?
Si les mots de physiologie et de psychologie n’ont reçu que depuis la science moderne leur signification propre, il y a longtemps que l’homme physique et l’homme moral étaient l’objet d’observations, d’expériences, d’analyses, de descriptions, de méthodes spéciales de la part des médecins, des savants, des philosophes, des moralistes, des poëtes. […] Ainsi qu’il l’explique lui-même, on avait reconnu de bonne heure que le système nerveux est tout à la fois l’organe par lequel l’animal reçoit ses sensations, l’organe par lequel il exécute ou détermine ses mouvements, l’organe par lequel il perçoit, pense et veut.
Mais en même temps et en attendant que cette épopée encore à naître fut venue, Ramond, vers 1807, savait fort bien déterminer le caractère littéraire d’un siècle qui était le sien et qui a aussi sa force et son originalité : On le dépréciera tant qu’on voudra ce siècle, disait-il, mais il faut le suivre ; et, après tout, il a bien aussi ses titres de gloire : il présentera moins souvent peut-être l’application des bonnes études à des ouvrages de pure imagination, mais on verra plus souvent des travaux importants, enrichis du mérite littéraire… Nos plus savants hommes marchent au rang de nos meilleurs écrivains, et si le caractère de ce siècle tant calomnié est d’avoir consacré plus particulièrement aux sciences d’observation la force et l’agrément que l’expression de la pensée reçoit d’un bon style, on conviendra sans peine qu’une alliance aussi heureuse de l’agréable et de l’utile nous assure une place assez distinguée dans les fastes de la bonne littérature.
[NdA] Depuis la première publication de cet article dans Le Moniteur, j’ai reçu de la patrie même de Montluc des renseignements utiles.
Le roi en paraît fort touché, et a dit ce soir à M. mon frère : « Si nous sommes assez malheureux pour perdre ce pauvre homme-là, celui qui en porterait la nouvelle au prince d’Orange serait bien reçu » Et ensuite il a dit à M.
En proposant tout net « la dissolution de cette fade compagnie de bavards » (car c’est ainsi qu’il parle), il a son projet d’une Académie nouvelle : il y veut faire entrer « des lexicographes, des poètes, des étymologistes, des romanciers, des historiens, des philosophes et des savants, qui recevraient la mission de faire un vrai dictionnaire, d’écrire les origines de la langue française (mais c’est ce qu’on fait aujourd’hui à l’Académie !)
Enfin, en la mettant au premier rang, le jury a cédé à une impression unanime reçue par lui à plus d’une reprise ; il a cru couronner, et il ne s’est pas trompé, quelque chose de la naïveté, du mouvement et de la grâce de la jeunesse.
Le service du roi était coûteux ; Vauvenargues, capitaine au régiment du roi, ne recevait que peu de secours de sa famille, et il était obligé à bien des dépenses par position, en même temps qu’il était libéral et généreux par nature.
six heures après avoir reçu les premières troupes venant d’Espagne, vous n’étiez pas déjà en campagne !
Son Éminence a besoin de repos ; elle a l’estomac dérangé : M. de Luynes sait dans la dernière exactitude tous les détails de santé qui font rire quand Molière nous les étale, mais qu’on n’écrit plus ; il les note ; on a le compte, le chiffre exact des coliques du cardinal dans les vingt-quatre heures ; et « d’ailleurs, les différentes situations de la santé de M. le cardinal se remarquent aisément, se reflètent — sur le visage du roi. » Quant au cardinal, il continue de s’occuper d’affaires dans ses intervalles de répit ; il reçoit le viatique, mais il ne songe pas à lâcher le ministère ; il n’a pas l’idée qu’il puisse s’en aller déjà, et il le dit même assez agréablement à l’adresse de ceux qui attendent.
Mon cher monsieur, je reçois de vous une lettre qui demande prompte et ample réponse.
Et de cette même ville de Trente, après des succès auxquels il ne manquait plus que la seconde expédition dans le Tyrol allemand pour atteindre à leur plein éclat, il écrivait à son père encore, plus ambitieux que lui et qui le poussait à tous les genres d’ambition : J’ai reçu votre lettre ; vous m’y supposez bien des qualités que je n’ai pas.
« L’homme de goût, disait Rivarol, a reçu vingt blessures avant d’en faire une. » Quant à M. de Laprade, qui n’aime pas les gens de goût, sa plus grande peur est du côté de la raillerie ; il lui assigne une origine mystique, diabolique : « Le doute et la raillerie, dit-il, sont aussi anciens sur la terre que les premières paroles du serpent. » Il trace de l’ironie une histoire emphatique et qui n’est pas gaie du tout.
Enfin cet homme avait du génie, et, comme l’a dit son frère dans une Épître à Fontenelle, en parlant de celui qui a reçu du Ciel ce don indéfinissable ; Éclairé par lui-même, et, sans étude, habile, Il trouve à tous les arts une route facile ; Le savoir le prévient et semble lui venir.
Puycerda, évacué par les troupes ennemies, reçoit avec joie les Français : « Pour reconnaître ce bon accueil, pour discréditer, autant que possible, les calomnies que les moines espagnols ne cessaient d’exhaler contre nous, et donner en même temps aux Catalans un gage de notre respect pour le culte catholique, le premier soin du représentant fut d’aller, accompagné du général d’Arbonneau, à l’église principale, rendre grâces à Dieu du succès de nos armes. » Honneur à ce représentant Cassanyes pour cet acte de civilisation et de bon sens !
Madeleine se célèbre elle-même et sa manière de vivre : « Gracieuse aux uns, aux autres rieuse, jamais je ne me tiens à un seul », dit-elle ; et ses suivantes de l’approuver et de l’applaudir : Vous ne devez point avoir honte De recevoir en votre hôtel Tout homme, pourvu qu’il soit tel Que par lui vous n’ayez diffame pourvu que vous n’en soyez pas compromise. — C’est déjà la maxime relâchée du joli conte de Gertrude, par Voltaire : Les plus honnêtes gens y passèrent leur vie ; Il n’est jamais de mal en bonne compagnie.
Se voyant de loisir et complètement livrés à eux-mêmes, comptant leurs forces et sentant croître leurs besoins, ils s’exaltèrent dans leurs prétentions ; la masse fermenta, des chefs ambitieux soufflèrent l’esprit de sédition, et lorsque Hannon, qui commandait pour les Carthaginois en Afrique, se fut rendu à Sicca et qu’au lieu de payer la totalité de la solde promise, il parla de réductions et de sacrifier une partie de la dette, on peut imaginer comme il fut reçu.
La nature de son esprit aussi bien que l’éducation première qu’il a reçue, son milieu d’enfance et de jeunesse, l’ensemble de ses, habitudes et de ses mœurs, le disposaient à être tout d’abord le peintre le plus distingué de l’honnête et élégante bourgeoisie, de la bonne compagnie de province, de la noblesse qui vit encore dans ses châteaux.
Ici de belles pages plus générales viennent consoler, cependant, de cette histoire allégorique et mystique si prolongée, et qui nous paraît, malgré tout, un peu dure : c’est un coup d’œil jeté sur l’état du monde avant la venue du Messie, sur la préparation graduelle des esprits à le recevoir.
Mille écluses maîtriseraient et distribueraient l’inondation sur toutes les parties du territoire ; les huit ou dix milliards de toises cubes d’eau qui se perdent chaque année dans la mer, seraient réparties dans toutes les parties basses du désert, dans le lac Mœris, le lac Maréotis et le Fleuve sans eau, jusqu’aux Oasis et beaucoup plus loin du côté de l’ouest, — du côté de l’est, dans les Lacs Amers et toutes les parties basses de l’Isthme de Suez et des déserts entre la mer Rouge et le Nil ; un grand nombre de pompes à feu, de moulins à vent, élèveraient les eaux dans des châteaux d’eau, d’où elles seraient tirées pour l’arrosage ; de nombreuses émigrations, arrivées du fond de l’Afrique, de l’Arabie, de la Syrie, de la Grèce, de la France, de l’Italie, de la Pologne, de l’Allemagne, quadrupleraient sa population ; le commerce des Indes aurait repris son ancienne route par la force irrésistible du niveau… » Le mot de civilisation ne s’est pas rencontré encore ; il n’échappe qu’à la fin et aux dernières lignes, comme le résumé de tout le tableau ; il introduit avec lui et implique l’idée morale, qui a pu paraître jusque-là assez absente : « Après cinquante ans de possession, la civilisation se serait répandue dans l’intérieur de l’Afrique par le Sennaar, l’Abyssinie, le Darfour, le Fezzan ; plusieurs grandes nations seraient appelées à jouir des bienfaits des arts, des sciences, de la religion du vrai Dieu ; car c’est par l’Égypte que les peuples du centre de l’Afrique doivent recevoir la lumière et le bonheur !
Sa fille aînée semblait d’abord aussi peu disposée au mariage que la cadette, et si Port-Royal à cette date avait pu recevoir des novices, il est fort possible et même probable que sa vocation eut été de ce côté.
Avec tous les dons qu’elle a reçus, si sur quelque point il pouvait y avoir défaut, l’intelligence supérieure intervient à temps et achève.
Quand le marquis revient peu après à Silly, la fleur du sentiment avait déjà reçu en elle quelque dommage ; la réflexion avait parlé.
Ni Hugo, ni Lamartine, ni Vigny716, qui reçurent une instruction plus ou moins régulière ou décousue, n’en restèrent profondément marqués : rien de pareil en eux à l’empreinte que Racine garda de Port-Royal, ou même Voltaire des Jésuites.
Armand Silvestre est obligé de parler pêle-mêle de vingt volumes en deux cents lignes — de vingt volumes sur deux cents reçus !
Même aujourd’hui, et en ces Morceaux choisis, intitulé scolaire de pages classiques, Mallarmé méprise se montrer le poète aisé des anciens jours, dénie recevoir des adhésions aux vers jadis, renonce les admirations douteuses qu’eussent décernées, par inadvertance, au Placet des lectrices de Coppée, au Guignon des sonneurs de Rollinat.
C’est un fait juif, en ce sens que le judaïsme dressa pour la première fois la théorie de l’absolu en religion, et posa le principe que tout novateur, même quand il apporte des miracles à l’appui de sa doctrine, doit être reçu à coups de pierres, lapidé par tout le monde, sans jugement 1153.
. — Comme toutes les impressions qu’un homme peut recevoir du dehors passent nécessairement par ses sens, pi est bon de se demander tout d’abord à quels sens une œuvre parle, quel genre de sensations elle traduit.
Ils ont reçu de Wagner le goût du leitmotiv — et la manière de le traiter… Souhaitons qu’ils n’oublient point de marquer leur individualité spéciale, d’avoir, bien à eux, leur façon de sentir et leur façon d’exprimer.
Mais l’important c’est que l’effort de réduire l’inconscient universel en inconscient humain est chez Maeterlinck une tendance assez générale pour recevoir le noble nom de méthode.
Né en 1623 d’une famille pleine d’intelligence et de vertu, élevé librement par un père qui était lui-même un homme supérieur, il avait reçu des dons admirables, un génie spécial pour les calculs et pour les concepts mathématiques, et une sensibilité morale exquise qui le rendait passionné pour le bien et contre le mal, avide de bonheur, mais d’un bonheur noble et infini.
Puis le grand maître de l’hôtel, en ayant reçu l’ordre, apporta un pain d’une blancheur parfaite, que l’enfant prit et mangea.
Au contraire, les mouvements qui suivent une représentation, une émotion et une appétition, ont des antécédents psychiques assignables ; et même ils ne peuvent recevoir une explication adéquate sans l’introduction des éléments psychiques.
Dès qu’une substance nerveuse reçoit le choc des forces extérieures, quelque désordonnées, multiples et diverses que soient ces forces, une résultante s’établit bientôt, par le seul jeu des lois mécaniques ; un rythme se produit, une forme quelconque qui permet la distribution et l’intégration des forces.
M. l’empereur Napoléon Ier » ; un restaurateur de la rue Montmartre promet « pour 1 fr. 50 un repas comprenant : potage, 4 plats, 3 desserts et vin » ; enfin, un chocolatier encore ingénu libelle ainsi sa réclame : « La confiserie hygiénique fabrique deux sortes de chocolat : l’un qui est sa propriété exclusive a reçu le nom de chocolat bi-nutritif, parce qu’il contient des aliments alibiles empruntés au jus de poulet, et rendus complètement insipides. » On se targuait surtout au Paris d’avoir de la fantaisie, et visiblement Henri Heine était un peu le génie du lieu.
Cette épître, monument élevé à la gloire de la nation & de son roi, avoit été reçue avec de grands applaudissemens, & devoit l’être, à cause de son propre mérite & celui de l’à-propos.
Des délégations de tous les pays venaient trouver ce châtelain de Ferney, toujours plus jeune sous le redoublement des années, et recevoir la parole d’émancipation de cette bouche qui avait si fréquemment jeté le cri de la pitié et de l’humanité méconnues.
Indépendamment des examens, le candidat est obligé de soutenir publiquement des thèses, sous la ’ présidence d’un professeur, contre les attaques des autres, et ce n’est qu’après avoir subi toutes ces épreuves qu’il reçoit le bonnet de docteur en théologie, ou en droit, ou en médecine, ou de maître ès arts en philosophie.
Ceux qui sçavent que Germanicus avoit une femme uniquement attachée à lui, et qui reçut ses derniers soupirs, reconnoissent Agrippine aussi certainement que les antiquaires la reconnoissent à sa coëfure, et à son air de tête pris d’après les médailles de cette princesse.
On comprend qu’il ait fait plus d’impression qu’un autre dans un esprit qui recevait, traduisait ou interprétait la métaphysique, mais ne la créait pas.
Il est probable que si Louis XIV avait reçu une éducation digne de la vigueur de son caractère, il eût joint à sa passion des grandes choses le génie qui les juge, et que surtout il eût appris l’art le plus difficile des rois, celui de n’abuser ni de ses vertus ni de ses forces.
Varron, à l’appui de ce témoignage, ajoutait que, chez les Romains du temps des rois, cette déesse n’était connue, ni sous le nom grec, ni sous l’appellation latine qu’elle reçut plus tard.
Enfant, il courait la montagne avec les petits paysans, une miche de pain et un fromage de chèvre dans sa poche La première éducation qu’il reçut de sa mère ne paraît pas avoir été tout à fait cette éducation molle, tendre, fondante, les yeux dans les yeux ou la tête dans les plis de la jupe maternelle, dont il parle dans les Confidences. […] Puis, il se fait recevoir membre de l’Académie de Saône-et-Loire (je vous rappelle que ces choses se passent longtemps avant les chemins de fer et quand les provinces avaient, plus qu’aujourd’hui, leur vie propre). […] Non moins grande, j’imagine, devait être son affinité avec Bellini qui, lui aussi, était un féministe, et en mourut jeune, comme Mozart… » Oui, cela est spirituel ; mais cela est à mille lieues de ce que je sens, à mille lieues de l’impression que je viens de recevoir, une fois de plus, de la lecture totale des Harmonies. […] Deschanel, c’est l’argument suprême auquel le vieux martyr a recours. « Il n’a, disent-ils, nul besoin, pour mourir absous, d’être confessé par Jocelyn et de recevoir de ses mains la communion, ni, par conséquent, de contraindre au sacerdoce le clerc récalcitrant. […] Et (admirez une fois de plus l’harmonie du développement moral de Jocelyn), de même qu’il était entré au séminaire par un acte de charité humaine, c’est par un acte d’humaine charité que le jeune clerc consent à recevoir l’onction sacerdotale.
La mer paraît devoir engloutir le tronc d’arbre qu’elle reçoit, mais ce tronc d’arbre est creux, et les lois de la pesanteur, au lieu de le couler, le soutiennent. […] Mais, ce poète philosophe, s’il est autodidacte en matière philosophique, s’il rejette avec dédain « la manie humaine de faire écho », il appartient en poésie à une tradition, celle que Mallarmé lui a léguée et que Mallarmé lui-même avait reçue du Parnasse. […] Pas d’âme de poète qui ne soit vide, et ce vide fait sa vie, fait le lit qui reçoit sa forme pure : poésie ne donne point possession, parce qu’il n’y a pas de chose poétique, — mais attente, espoir, désir, regret, mémoire, Nénuphar Blanc de Mallarmé. […] Dans le Poème l’âme immatérielle n’est pas mariée à une âme matérielle qu’elle aurait reçue sans la choisir, sans la vouloir ; une âme se choisit, se fait, se veut librement une matière.
Il est juste que nous recevions ces outrages jetés à la République et dont nous aurions dû la défendre. […] Depuis que les doctrines du romantisme et de ses succédanés ont reçu droit de cité à la Sorbonne, une renaissance classique s’affirme avec éclat dans la jeune littérature. […] Un homme ordinaire les voit et n’en reçoit aucune impression notable ; un homme de pensée les oublie, n’y prête nulle attention : Huysmans en est sincèrement obsédé. […] On ne peut la soupçonner de mensonge : elle crut fermement recevoir sa mission de ses voix. » M. […] Il retire sa candidature, reçoit un coup de matraque en s’interposant en faveur d’un vieux juif que les partisans de Carmelo veulent assommer.
La communauté y perd, l’individu y gagne ; mais parce que l’individu y gagne, la communauté reçoit encore des individus libres un peu plus de services qu’elle n’en tirerait de serviteurs insoumis. […] Il doit recevoir la vie d’un centre, et non essayer de constituer sa vie par le concours de cent mille volontés particulières. […] — Il n’y a rien de plus horrible que de donner la mort sans risque de la recevoir, froidement, scientifiquement et en pleine sécurité. […] Si vous voulez être à peu près sûr de vous tromper et de recevoir de l’expérience de cruels démentis, c’est à l’évidence qu’il faut vous on rapporter. […] Incapables d’avoir une pensée sans avoir le mot qui l’exprime, nous recevons nos idées des mots que nos pères nous transmettent.
Ajoutez, ce qui se sous-entend, qu’elle reçoit de cet office une augmentation de force, de majesté et de grandeur. […] Le christianisme étant l’explication véritable de l’ensemble des choses, toute pensée humaine, en ce qu’elle a de juste, peut et doit être embrassée par lui et absorbée en lui pour s’y purifier et s’y fortifier ; et tout fait, aussi, tout fait considérable, doit être accepté par lui pour recevoir de lui sa véritable signification, son juste caractère, et sa portée légitime et salutaire. […] Il a bien des fois prouvé qu’il se ruine à se transformer ; qu’il se tue à se démentir ; et qu’il se dément à recevoir une interprétation nouvelle. […] La vérité, immuable dans le sein de Dieu, parce qu’elle y est complète, est mobile et progressive dans la communication que l’homme en obtient, parce qu’il ne la reçoit que proportionnée à ses forces, comme aussi à ses mérites : « La religion faite pour l’homme dans le temps est sujette à la loi du progrès et de la succession. […] « Il est bien évident que ce jour-là nous avons reçu le coup d’en haut.
Il nous montre le monde sortant des mains de Dieu par un effet de sa Toute-puissance ; l’homme né pour être juste & heureux, frappé de malédiction ; son Libérateur promis & annoncé dans tous les siécles aux Patriarches & aux Prophêtes ; sa venue dans ce monde au tems marqué ; sa Religion prêchée & reçue dans tout l’univers ; les Empires qui s’élévent & qui tombent successivement. […] Linguet * jeune Ecrivain qui a reçu de la nature le talent de l’éloquence : talent qu’il a transporté par-tout jusques dans l’histoire. […] Malgré ces sages précautions, l’histoire reçut un grand échec, lors de l’embrasement de Rome par les Gaulois, l’an 366. de sa fondation.
Je veux dire que Les Pacifiques sont l’œuvre, qui recevrait — popularisé — l’accueil le plus évidemment enthousiaste de la foule et posséderait l’action la plus efficace sur l’âme des plèbes. […] Laisser s’éparpiller l’esprit et noter les impressions que reçoit la sensibilité déliée du licol logique n’est point chose vaine. […] Son premier roman, La Bande de brigands (1914), reçoit le prix Fontane.
N’est-ce point parce qu’étant privées d’eau sur les lieux élevés et exposées à l’ardeur du soleil, cette divine Providence, qui donne sa parure aux lis des champs, a voulu que leur calice pût retenir la rosée du matin, et que la fleur épanouie rendît à sa tige le bienfait qu’elle en avait reçu avant d’éclore ? […] Coëssin, l’homme d’une petite église, et qui avait intérêt pourtant à ne pas rompre avec la grande, se plaignait surtout de moi sous prétexte que, depuis que je l’avais qualifié de sectaire, on ne le recevait plus comme avant ni sur le même pied dans sa paroisse, et qu’il risquait de ne plus être admis à la sainte table en l’église des Petits-Pères, on comprendra toute l’énormité et le ridicule du procédé par lequel des hommes du parti politique avancé se faisaient les tenants de M.
. — L’enfant reçoit les mots, mais crée leur sens. […] De même, une petite fille, pour gronder le médecin qui la contrariait, disait : Docteur méchante fille… » — On peut résumer tout l’apprentissage de l’enfant en disant qu’il reçoit les mots, mais qu’il crée leur sens, et qu’il faut une série de rectifications continues pour que le sens qu’il leur attribue coïncide avec le sens que nous leur attribuons.
De même, s’ils venaient à découvrir un rocher d’un grain moins dur que les autres, et en dehors de la cabane, et dedans contre les murailles, les noms d’Angélique et de Médor, enlacés l’un dans l’autre par différents dessins, se lisaient en lettres intarissables. » Enfin ils s’éloignent à regret, après un long séjour, de la cabane ; Angélique, pour récompenser le pasteur et sa famille, leur laisse un bijou sans prix qu’elle a reçu de Roland. […] » On sépare les combattants sans que Roger ait fait ou reçu une blessure.
Elle est là derrière l’humanité attendant ses moments de défaillance, pour la recevoir dans ses bras et prétendre ensuite que c’est l’humanité qui s’est donnée à elle. […] Il est certain que deux hommes qui auraient reçu exactement la même culture et fait les mêmes études verraient exactement de la même manière, bien qu’ils puissent sentir très différemment.
Commentaire-Programme, par Richard Wagner28 « Le Saint-Graal était la coupe dans laquelle le Sauveur avait bu à la dernière cène et où Joseph d’Arimathie avait reçu le sang du Crucifié. […] Quelques passage du premier article sur Bayreuth, ont pu causer des malentendus ; nous avons reçu, à ce propos, de l’administration du Théâtre de Fête, des renseignements très obligeants.
Chaque corde de cet instrument, monté par le Créateur, éprouve une vibration et rend un son proportionné à l’émotion que la nature sensible de l’homme imprime à son cœur ou à son esprit, par la commotion plus ou moins forte qu’il reçoit des choses extérieures ou intérieures. […] C’est à la fin de ce poème que le dernier des héros vaincus s’élève de cime en cime, pour fuir la mort, sur les hauteurs de l’Himalaya, ces Alpes de l’Inde, et que les dieux l’y reçoivent sur un char aérien pour lui donner asile dans le ciel.
Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau ; versez des larmes avec des prières ; et, admirant dans un si grand prince une amitié si commode et un commerce si doux, conservez le souvenir d’un héros dont la bonté avait égalé le courage. […] Il était dans la nature que ces foules convoquées dans les temples, au pied de ces tribunes, y prissent l’habitude d’un certain discernement des choses d’esprit ; qu’un orateur leur parût supérieur à un autre ; qu’un langage leur fût fastidieux, un autre langage sympathique ; qu’elles s’entretinssent en sortant du temple des impressions qu’elles avaient reçues ; que leur intelligence et leur oreille se façonnassent insensiblement à la langue, aux idées, à l’art de ces harangues sacrées, et qu’entrées sans lettres dans ces portiques de la philosophie des prédicateurs chrétiens, elles n’en sortissent pas illettrées.
Tous les éleveurs reçoivent de leurs observations constantes un sentiment profond des différences qui caractérisent les races, et quoique sachant bien que chacune d’elles varie légèrement, puisqu’ils ne gagnent des prix dans les concours qu’au moyen de ces légères différences choisies avec soin, cependant ils négligent toute généralisation et se refusent à évaluer en leur esprit la somme de différences légères accumulées pendant un grand nombre de générations successives. […] Seulement, après s’être encore modifiés et répandus davantage par le même procédé lent et graduel, ils sont enfin reconnus pour une race distincte ayant quelque valeur, et ils reçoivent alors un nom provincial.
Il est en effet translucide, ce génie ferme et français de Richelieu, qui a toujours voulu la même chose : refaire, coûte que coûte, sur un plan nouveau, la France qu’on lui avait brisée ; guérir de son énorme plaie un État qu’il avait reçu déchiré, et dont l’effort de toute sa vie fut d’en rapprocher, comme il put, et d’en ressouder les morceaux. […] À côté de l’aconit, il s’y trouve des laitues assez fades, mais l’impression générale de cette olla podrida de venin distillé et d’herbes à tisane, est une impression dont le cœur ou l’esprit, quand il l’a reçue, doit se ressentir bien longtemps.
Ce n’était plus le jeune enthousiaste de l’École normale, rompant douloureusement avec le Dieu de ses pères et se mettant en marche vers la découverte d’un dogme nouveau ; ce n’était plus le superbe initiateur des premiers temps du Globe, altier et plein d’ambitieuses promesses, et qui croyait tenir la nouvelle vérité : c’est l’homme qui a connu le néant des espérances, qui a reçu la leçon des choses et les injures de la vie.
Le jour venu où l’on doit se rendre sur le pré, Beaumanoir exhorte ses compagnons ; il leur fait dire une messe ; chacun a reçu l’absolution et prend son sacrement au nom du roi Jésus.
Vers le même temps, un peintre de Neuchâtel, Meuron, osait, le premier, tenter de rendre sur la toile « la saisissante âpreté d’une sommité alpine, au moment où, baignée de rosée et se dégageant à peine des crues fraîcheurs de la nuit, elle reçoit les premiers rayons de l’aurore ».
Quel accueil y reçut-il ?
« Je n’ai guère reçu, monsieur, en ma vie ni de lettres plus agréables que celle dont vous m’avez honoré, ni de plus jolis vers que les vôtres.
Les mémoires de Vicq d’Azyr lui ouvrirent les portes de l’Académie des sciences dès 1774, et il recevait vers le même temps le bonnet de docteur de la faculté de Paris.
toi que ta famille et ta patrie ont rejetée, parce que ton âme valait mieux que les âmes qui t’environnaient ; toi qui ne reçut de la gloire que le sceau d’infortune qu’elle imprime à ses favoris ; toi que n’ont pu consoler ni l’admiration stérile de ta nation, ni l’impuissante amitié de ceux qui connaissent ton cœur ; innocente victime !
Il ne serait pas juste de ne point compter parmi les puissants stimulants que reçut l’opinion française sur liante, et dans un temps où Fauriel ne travaillait encore que dans l’ombre, les leçons éloquentes de M.
Je viens de lire une très agréable et fidèle description de ce monde-là par une personne plus jeune et qui en avait reçu dès le berceau les dernières et intimes élégances, par une personne de notre temps, et qui n’a disparu que d’hier.
Il avait reçu de bonne heure les titres de chevalier, de comte et de lauréat, et en avait les brevets de par le duc de Savoie.
Conformez-vous en entier, pour tout le reste, aux avis de M. de Faujas, qui vous fera part de toutes mes intentions et vous remettra vingt-cinq louis de ma part ; et si vous avez besoin des trois mille livres que vous devez recevoir le 4 août, je les donnerai à M.
Rien n’était exagéré dans la première impression reçue en 1840 ; tout aujourd’hui se justifie et se confirme ; l’école moderne compte bien en effet un poète, un paysagiste de plus.
C’est un instinct de haute nature, qui fait anachronisme de nos jours, qui se prend à de petits faits comme aux plus grands, qui s’expose à recevoir un démenti du jour au lendemain, à bout portant.
Guizot, au contraire, a reçu du Ciel l’espoir, le contentement, la confiance ; il ne les a pas même perdus aujourd’hui.
Sans entrer ici (ce qui me conviendrait moins qu’à personne) dans aucune des questions controversées entre les savants et les théologiens des diverses communions et en me gardant pour vingt raisons excellentes d’aller m’y heurter, il est bien clair à mes yeux, comme aux yeux de tout le monde, que puisqu’il y a quatre Évangiles canoniques et non pas un seul, il y a des différences, au moins apparentes, entre ces Évangiles également reçus, et il a été de tout temps réputé utile de s’en rendre compte pour se former une idée plus exacte, plus suivie et mieux ordonnée, de la vie et de la prédication de Jésus.
Je reçois des Études littéraires et morales sur Homère, par M.
On sait cette énumération grandiose des victoires et conquêtes d’Auguste, qui se termine par ces simples mots : « … Les Indes recherchent son alliance ; ses armes se font sentir aux Rhètes ou Grisons… ; la Pannonie le reconnaît ; la Germanie le redoute, et le Weser reçoit ses lois : victorieux par mer et par terre, il ferme le temple de Janus : tout l’univers vit en paix sous sa puissance, et Jésus-Christ vient au monde. » Ici Bossuet arrive à sa région propre : on dirait qu’il va prendre l’essor, ou du moins l’aile s’entr’ouvre et se fait sentir ; mais il se réserve ; il attendra, pour se déployer, la seconde partie.
. — J’aurais certainement pu, si je les avais reçus à temps, joindre les Printemps du Cœur de M.
Le chargé d’affaires le reçut comme un blanc-bec qui avait l’outrecuidance de vouloir faire la leçon aux Souwarow.
Il reçut tous les soins affectueux et l’éducation de famille ; son père était négociant ; un oncle, frère de son père, qui logeait sous le même toit, donna à l’enfant les premières notions de latin, et on l’envoya bientôt suivre les classes au collège.
Le duc ne rentra lui-même à Besançon que quelques mois plus tard ; il y fut reçu avec suspicion et inquiétude.
Révoquant tout en doute, tout ce que les hommes estiment le plus certain, et ce que lui-même avait cru jusque-là, bien résolu à « ne recevoir jamais aucune chose pour vraie qu’il ne la connût évidemment être telle », il s’attache à saisir une vérité et comme un bout du fil infini des vérités, qui s’entretiennent toutes.
Pour bien donner comme pour bien recevoir, il n’y a qu’à laisser voir son bonheur.
Voici quelques passages qui nous l’expliqueront tant bien que mal : Il y avait alors (au temps de Louis-Philippe) une délicatesse et une générosité qui donnaient le ton à la littérature et le recevaient d’elle.
À en juger par les lettres que j’ai reçues, beaucoup de Français en France désirent que le Tartuffe de Molière ne soit pas double.
Mais, consciemment ou non, il a fait à la bourgeoisie contre laquelle hurlait le romantisme la plus délicate flatterie d’amour-propre qu’elle pût recevoir.
messieurs, on ne sait que trop que c’est le pauvre homme qui les a reçus.
James Mill traite de mystérieuse, mais qu’il est difficile de changer contre des termes plus intelligibles), il faut qu’un ou plusieurs éléments d’une idée complexe soient séparés du reste : ce qui a reçu le nom d’Abstraction. » Ce dernier procédé, considéré comme subsidiaire par l’auteur, est défini par lui, comme par tout le monde : l’acte de séparer une partie de ce qui est contenu dans une idée complexe, pour en faire un objet qu’on considère en lui-même35, Réduite presque entièrement à un procédé de notation au moyen des mots, l’abstraction ne nous paraît pas traitée selon son importance.
Mais, à peine arrivée, elle reçut l’ordre du roi de se rendre à Coutances, en Basse-Normandie.
Quel accueil Gargantua y reçoit des trop curieux et toujours badauds Parisiens !
Elle le décida à venir en litière de Glasgow à Kirk o’ Field, aux portes d’Édimbourg, dans une espèce de presbytère peu convenable pour recevoir un roi et une reine, mais très propre au crime qu’on voulait commettre.
Il vécut assez pour voir la première et la seconde Restauration, pour être reçu de Louis XVIII, qui l’accueillait coquettement chaque fois avec des citations de son Œdipe chez Admète.
Gaston Dubedat reçoive encore, puisque l’occasion s’en présente, mon merci sincère.
— Dans les pages qui précèdent, nous avons admis à chaque instant que la critique scientifique reçoit de précieux secours de la psychologie générale.
Par les portes lentement ouvertes, les inconnus qui pénètrent avec des airs de spectres se résolvent en hommes charnels, vicieux et riants ; les maisons sont hantées et profanées par devrais assassins aux mains humides d’un sang qui glue ; la justice reçoit la victime qu’elle exige, d’un magistrat court, bouffi, jaune, fumeur de cigarettes, et sa cruauté dialectique, aux prises avec la rude énergie du meurtrier, dans un duel dont l’âpre et croissante horreur n’a pas d’exemple, s’exerce entre des murs blanchis, dans un bureau où des fonctionnaires entrent.
Le boudoir où des Esseintes recevait ses belles impures, le cabinet de travail où il consume ses heures à révoquer le passé, ou à feuilleter de ses doigts pâles, des livres précieux et vagues, cette bizarre et expéditive salle à manger, dans laquelle il trompe ses désirs de voyage, la désolation d’un ciel nocturne d’hiver, le moite accablement d’un après-midi d’été, les floraisons monstrueuses dont se hérissent un instant les tapis, les évocations visuelles et auditives de certains parfums aériens et liquides, et par dessus tout ces phosphoriques pages consacrées aux peintures orfévrées de Moreau, à certains ténébreux dessins de Redon, à certaines lectures prestigieuses et suggestives ; ici le style de M.
Cette acception du mot de pièce peut avoir lieu en Angleterre ; mais elle n’est pas reçue parmi nous.
st François De Sales agonisant, au moment où il reçoit l’extrême-onction. du même.
. — Journalistes et romantiques, poètes et polémistes, qui vaquaient sans défiance à leur besogne littéraire, sont assaillis pêle-mêle… Victor Hugo et Villemessant, Th. de Banville et Monselet, tous reçoivent sur la tête le buste de Voltaire. — Ils se contentent d’abord de s’étonner, puis finissent par se fâcher sérieusement.
Je conçois bien, dans l’hypothèse idéaliste, que la modification cérébrale soit un effet de l’action des objets extérieurs, un mouvement reçu par l’organisme et qui va préparer des réactions appropriées : images parmi des images, images mouvantes comme toutes les images, les centres nerveux présentent des parties mobiles qui recueillent certains mouvements extérieurs et les prolongent en mouvements de réaction tantôt accomplis, tantôt commencés seulement.
Cela est plus agréable que de recevoir des coups de pied de Dorante et d’en donner à M.
Le public compta les piqûres et jugea que la province littéraire disputée était assez grande pour recevoir deux habitants.
C’est que la littérature est liée intimement à la politique et en reçoit la profonde empreinte. […] L’autre était l’influence des théâtres étrangers qui allait s’exercer sur un terrain tout préparé pour la recevoir. […] L’acteur Lekain refusait de recevoir ses rôles, alléguant « la difficulté de faire digérer les crudités de Shakespeare à un parterre nourri depuis longtemps des beautés substantielles de Corneille et des exquises douceurs de Racine ». […] Dès la première scène, ce fut moi qui donnai le signal sur ces deux vers : Et reçoit tous les jours, malgré les envieux, Le jeune amant sans barbe à la barbe du vieux. […] D’abord refusé, malgré l’avis de Talma, Frédéric Lemaître ne fut reçu à l’Odéon qu’en 1823.
Je crois qu’une heure de conférence, livre en main, suffirait à prouver cette opinion qui blesse les idées reçues, mais qu’on pourrait démontrer mathématiquement. […] Le coup qu’elle a reçu ébranle définitivement sa raison. […] Elle mourut sans avoir reçu l’adieu de son frère ; on l’enterra dans la fosse commune ; on ne put même retrouver sa croix. […] Chateaubriand n’a peut-être été si sincèrement aimé que parce qu’il a lui-même très peu aimé, et c’est parce qu’il ne donnait rien qu’il a tout reçu. […] L’auteur, qui ne songe qu’à l’exécution, veut produire un effet d’art ; le lecteur, qui n’est pas artiste, reçoit une impression passionnelle.
Qu’un acteur ait reçu un affront dans le premier acte, et qu’il vînt dire en commençant l’autre, que deux ou trois jours se sont passez depuis son injure, mais qu’il les a bien employez à préparer sa vengeance ; qu’une bataille se donnât entre deux actes, et qu’on n’en pût savoir le succès que le lendemain ; je sais qu’on courreroit de grands risques à prendre de pareilles libertés, mais je sais aussi que ce ne seroient pas défauts bien réels. […] Tout cela ne va que bien indirectement à l’instruction ; et c’est ce qui a fait dire à une dame illustre, dans les avis qu’elle donne à sa fille, qu’on reçoit au théatre de grandes leçons de vertu, et qu’on en remporte l’impression du vice. […] Je sais bien que la perfection des acteurs lui a donné tout l’éclat qu’elle pouvoit recevoir : mais, qu’on me pardonne de le dire, l’impression a été la même dans toutes les provinces ; et puisque la diversité des acteurs, ou médiocres ou mauvais ne lui a point attiré de succès differens, il faut bien qu’elle ait en elle-même quelques causes de plaisir indépendantes d’une représentation parfaite. […] Mais vous n’auriez pas joint à ce titre d’époux tous ces gages d’amour qu’elle a reçus de vous. […] Il la conjure de venir recevoir sa foi dans un temple voisin de Tresennes, et qui lui doit être un garant assuré de la sincérité de son coeur.
Il ne se lasse point de retourner à ce lieu de pèlerinage, le « plus favorable pour que nous recevions, dans le recueillement, la pensée profonde de la Lorraine ». […] Pour être admis à recevoir le viatique, La Fontaine dut prononcer, dans sa chambre de malade, en présence d’une foule pieuse et de délégués de l’Académie française, une amende honorable pour ses écarts passés et notamment pour son « livre de contes infâmes ». […] Joseph Jechaïah reçoit l’hospitalité chez Libanius et entend ses causeries avec deux de ses disciples, qui ne sont autres que Jean Chrysostome et Basile de Césarée, puis avec l’empereur Julien lui-même, qui vient faire une dernière visite à son vieux maître avant de partir pour la guerre de Perse, où il devait succomber. […] Louis Bertrand connaît à fond l’Afrique du nord, où s’est écoulée presque toute l’existence de l’évêque d’Hippone, grand voyageur méditerranéen, excellent coloriste, il a reçu en outre la forte culture classique pour laquelle il s’est parfois montré ingrat, mais qui lui était indispensable en un tel sujet. […] Et l’ardeur de ses convictions religieuses supposait une opinion très différente de celle qu’il devait exposer plus tard, dans Sébastien Roch, sur l’enseignement des jésuites, qu’il avait reçu au collège de Vannes.
Il reçoit l’ordre de rentrer en Russie. […] » Telles sont les jérémiades qu’on peut lire, en propres termes ou entre les lignes des lettres reçues par lui. […] On sait la phrase qu’il prête au monsignor qui reçoit la princesse : « Nous sommes des espèces de fripiers qui tirons gloire des vieux habits qui restent dans nos magasins. » Stendhal fut violemment amoureux de ses salons et de ses monuments. […] Je ne crois pas me tromper en avançant que la plupart des écrivains à tendances sadiquo-chrétiennes d’aujourd’hui ont dû recevoir une éducation cléricale. […] S’il nous vient des nouvelles du monde, par les amis qui nous visitent ou les gazettes que je reçois — comme elles nous paraissent riches et admirables !
Comme écrivain pur et simple, ― c’est le seul Bloy accessible au lecteur désintéressé de la crise surnaturelle, ― l’auteur du Désespéré a reçu tous les dons ; il est même amusant ; il y a du rire dans les plus effrénées de ses diatribes : la galerie de portraits qui s’étage en ce roman du LVe au LXe chapitre est le plus extraordinaire recueil des injures les plus sanglantes, les plus boueuses et les plus spirituelles. […] Il les reçoit à l’état de boutures plus souvent qu’à l’état de graines : mais comme le terreau est excellent, elles reprennent, elles verdoient, elles fructifient. […] Simon Va dans la fosse où tu ne recevras pas la pluie ! […] Sacrée, la princesse reçoit les insignes de la royauté, ironie qui efface Tête d’or, sa vie, sa gloire, sa mort, ― et quelle pitié quand la petite main déclouée ne peut se fermer sur le sceptre : un officier lui presse le poing, courbe un à un ses doigts déshonorés ! […] Il en était encore à la période où l’on ressent une si grande tendresse pour toutes ses idées qu’on se hâte de les revêtir, même d’étoffes un peu frustes, de peur qu’elles n’aient froid dans la chemise aux notules : d’ailleurs, presque rien de ce que nous connaissons de lui, en fait de vers, n’avait reçu la suprême correction.
Ce spectateur dont je parle plus haut, n’a pas inventé les idées auxquelles il obéit ; il les a au contraire reçues et il les transmettra plus ou moins changées, si on les transforme en lui. […] Il verrait là une trahison, on mettrait dans l’embarras tous les braves gens qui vous reçoivent l’un et l’autre. […] Le journal qu’ils reçoivent de Paris a parlé, et l’on suppose qu’ils s’inclinent très bas, qu’ils n’osent juger à leur tour les pièces centenaires et les artistes applaudis par les Parisiens. […] Oui, le drame d’hier est mort ; oui, il n’y a plus de directeur pour le recevoir, plus d’artistes pour le jouer, plus de public pour l’entendre. […] Il s’agissait seulement d’un petit acte, je crois ; et les ouvreuses elles-mêmes ont reçu en cadeau des bonnets neufs.
. — On peut donc affirmer avec certitude que l’événement intérieur que nous appelons sensation et qui se produit en nous lorsque nos nerfs et, par suite, notre cerveau, reçoivent une impression du dehors, se reproduit en nous sans impression du dehors, dans la plupart des cas partiellement, faiblement, vaguement, dans beaucoup de cas avec une netteté et une énergie très grandes, en certains cas avec un détail et une précision presque égaux à ceux de la sensation. […] Le maréchal des logis a reçu le panier pour la mettre.
On reconnaissait à un papier encore propre sur les murs, à quelques meubles élégants et aux rideaux du vaste lit à colonnes, les réparations que le maître de la maison avait fait faire à l’époque de son mariage pour y recevoir sa charmante femme ; hélas ! […] Il en a besoin ; ce besoin, qui ne justifie pas l’homme, justifie la bête, qui n’a pas reçu de loi supérieure à l’instinct.
Voici les réponses que nous avons reçues : A. […] des armures de musée sur du vide. — Balzac hors des siècles, comme Shakespeare, a reçu de celui-ci le virus du pessimisme, qui infectera autant Flaubert, Zola, Daudet.
Mais pour prévenir tout malentendu, il fait remarquer que les trois premiers de ces opéras datent d’une époque bien antérieure au quatrième, qu’ils servent surtout « à tracer la marche de ses idées, jusqu’au moment où il dut chercher à se rendre théoriquement compte de son procédé », et que son système proprement dit, si l’on veut à toute force se servir de ce mot, ne reçoit encore dans ces trois premiers poèmes qu’une application fort restreinte. […] Il reçut le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1902.Jacob Moleschott est un philosophe et un physiologiste néerlandais, né à Bois-le-Duc en 1822 et mort à Rome en 1893.
Il se disposait à faire rétrograder ses troupes, quand il reçoit une lettre de Bazaine, lui annonçant qu’il sortirait, le 26, de Metz. […] Dans ce moment reprend Burty : « Il est assommé, il se tient coi, il est presque modeste, il ressemble à un chien qui vient de recevoir une affreuse raclée. » Samedi 16 mars Une sœur de Théo parlait de l’effet hallucinatoire produit chez elle par les senteurs d’un champ de fèves, et des rêves troubles que ce champ lui faisait monter au cerveau, toute éveillée qu’elle était.
C’est sans doute parce qu’ils satisfont de même cet instinct émotionnel que les romans même de Dostoïewski et de Tolstoï, ont reçu l’année passée un accueil favorable du public. […] Mais ceux-ci eurent aussi d’autres héritiers et quelques uns des artistes qui leur succédèrent, par certaines conditions de leur éducation littéraire, furent amenés à diminuer et à affaiblir le sentimentalisme qu’ils en avaient reçu.
Il se détournait de sa route, en voyage, pour aller feuilleter, dans la maison de Cléophile, les poëmes d’Homère, déposés là en souvenir de l’hospitalité qu’Homère, disait-on, avait reçue jadis dans cette maison. […] Ils en sortent comme des fleuves, et elle les reçoit comme une mer.
C’est une dure loi, mais une loi suprême, Vieille comme le monde et la fatalité, Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême, Et qu’à ce triste prix tout doit être acheté. […] …………………………………………………… Recevez-moi maintenant comme vous désiriez alors être accueilli par le chantre d’Harold, poursuit-il.
Les maîtres me reçurent des mains de ma mère avec une bonté indulgente qui me prédisposa moi-même au respect ; les écoliers, au lieu d’abuser de leur nombre et de leur supériorité contre les nouveaux venus, m’accueillirent avec toute la prévenance et toute la délicatesse qu’on doit à un hôte étranger et triste de son isolement parmi eux ; ils m’abordèrent timidement et cordialement ; ils m’initièrent doucement aux règles, aux habitudes, aux plaisirs de la maison ; ils semblèrent partager, pour les adoucir, les regrets et les larmes que me coûtait la séparation d’avec ma mère. […] Cette prodigieuse contention d’une pensée unique, dans un homme qui n’a certainement pas eu une heure de détente ou de délassement dans sa vie, ne devait cependant pas abréger ses jours, car il y a très peu de temps que j’ai reçu une lettre d’un de ses neveux qui me recommandait quelque chose ou quelqu’un en son nom.
Mais j’écoutais déjà venir des clameurs confuses, et quand je pénétrai dans tes murs, je reçus en moi la lumière de ta beauté, ô ville radieuse et violente, intarissable source de naissances et de joies, femelle aux seins de soleil et d’amour, aux entrailles ivres et palpitantes et torturées de remous passionnées, ville au sexe de feu ! […] Nous citons : « Notre collaborateur Jules Bois vient de recevoir la lettre suivante de M.
Si Bourdaloue était davantage le parfait sermonnaire selon le sévère Boileau, Massillon est bien l’orateur qui devait s’élever le lendemain de la création d’Esther et d’Athalie ; il a reçu à ses débuts comme le baptême de cette langue noble, tendre, majestueuse, abondante et adoucie.
Jusque dans les émeutes et au milieu des exécrations que soulevait sur la fin la catastrophe du système de Law, Madame, en traversant les rues, ne recevait que des bénédictions ; elle aurait voulu les reporter à son fils.
Pour donner une forte idée des plaisirs véritables dont jouissent les bienheureux, l’orateur se dit ainsi qu’à ses auditeurs : « Philosophons un peu avant toutes choses sur la nature des joies du monde. » Et il va tâcher de faire sentir par ce qui manque à nos joies ce qui doit entrer dans celles d’une condition meilleure : « Car c’est une erreur de croire qu’il faille indifféremment recevoir la joie de quelque côté qu’elle naisse, quelque main qui nous la présente.
Vous êtes criminel de votre grandeur et des offenses que vous avez reçues : ceux qui ont fait la Saint-Barthélemy s’en souviennent bien, et ne peuvent croire que ceux qui l’ont souffert l’aient mise en oubli.
Racine directeur fit un fort beau discours pour cette séance solennelle où furent reçus Thomas Corneille et M.
Transporté dans une place voisine, à Montalsin, et sachant Montluc presque à l’extrémité, il dépêcha à Rome pour faire venir un autre gouverneur, M. de Lansac ; mais celui-ci ne sut point s’y prendre et se laissa tomber aux mains des ennemis en essayant d’arriver à Sienne : « S’il fût venu, dit naïvement Montluc, je crois que je fusse mort, car je n’eusse eu rien à faire ; j’avais l’esprit tant occupé à ce qui me faisait besoin, que je n’avais loisir de songer à mon mal. » Après avoir été trois jours regardé comme mort, et avoir reçu la visite de Strozzi guéri plus tôt que lui, Montluc revint peu à peu à une santé suffisante pour vaquer à ses devoirs.
Il fait commencer l’instruction dès les plus tendres années de l’enfant ; il montre la force des premières impressions, il développe le « quo semel est imbuta recens… » : « Cette âme donc toute neuve et blanche, tendre et molle, reçoit fort aisément le pli et l’impression que l’on lui veut donner, et puis ne le perd aisément. » Cette jolie et franche expression (une âme toute neuve et blanche, mens novella) est-elle bien de luim ?
Il reçut la visite du libraire, s’entendit avec lui, et partit en me laissant les soins de l’impression : « Vous êtes maître absolu, me dit-il ; vous changerez ce qu’il vous plaira. » C’était là une parole de confiance dont j’entendais bien ne pas user.
On aurait retrouvé, soi aussi, quelque chose de sa parole et de son éblouissement ; on aurait reçu le choc et l’étincelle.
Le bon sujet Racine, poète de la Grâce et non des Grâces, reçu à l’Académie des Inscriptions dès 1719, était l’hôte de Frênes, d’où on lui écrivait, après son départ, qu’il avait fait les délices de tous par sa présence ; mais il ne faudrait pas prendre ce compliment pour autre chose qu’une pure politesse, et une lettre du Chancelier à M. de Valincour montre que le jeune Racine, dans son séjour à Frênes, s’était montré doux, facile d’humeur, mais peu inventif, rétif à la réplique, nullement propre aux jeux de société, donnant peu l’idée que de beaux vers pussent sortir de cette tête-là ; et de fait, il était de sa personne sans aucun agrément.
Egger, auparavant, s’informe de la nature et de la qualité des textes, de l’historique des écrits, de tout ce qui les a précédés, motivés, de ce qui infirme ou appuie les idées reçues.
Le 29 et le 30, dans la soirée, des attroupements plus nombreux, poussant des cris menaçants, se portèrent vers les bureaux de La Presse où M. de Girardin, entouré de quelques rédacteurs, se tenait à son poste avec ce « courage tranquille et toujours prêt » qu’il faut lui reconnaître, il reçut plus d’une députation qu’on introduisit, et qu’il parvint à calmer, à retourner même en sa faveur par la netteté et la lucidité de ses explications.
Le Play pour avoir eu le courage de fronder une opinion si généralement reçue et pour avoir arboré toute sa pensée !
Ces projets de réforme radicale dans l’orthographe, mis en avant par Meigret et par Ramus, ont échoué ; Ronsard lui-même recula devant l’emploi de cette écriture en tout conforme à la prononciation : il se contenta en quelques cas d’adoucir les aspérités, d’émonder quelques superfétations, d’enlever ou, comme il disait, de racler l’y grec : il avait d’ailleurs ce principe excellent que « lorsque tels mots grecs auront assez longtemps demeuré en France, il convient de les recevoir en notre mesnie et de les marquer de l’i français, pour montrer qu’ils sont nôtres et non plus inconnus et étrangers. » — Et pour le dire en passant, cette règle est celle qui se pratique encore et qui devrait prévaloir pour tout mot ou toute expression d’origine étrangère.
Aussi, de tous côtés, les Volsques joyeux ont-ils reçu et choyé et poussé à leur tête Coriolan.
Au milieu d’un paysage délicieusement décrit, dans l’oubli de toutes choses lointaines, et au sein amoureux de la nature, le poëte reçoit donc l’épître de M.
Maint affranchi reçoit des présents ; peut-être le consul lui-même daigne-t-il en accepter, soit pour épargner à Téanum le fardeau des logements militaires, soit pour se souvenir des Sidicins dans le sénat, où les pauvres alliés ont tant besoin de protecteurs.
Considérer tour à tour chaque province distincte de l’action humaine, décomposer les notions capitales sous lesquelles nous la concevons, celles de religion, de société et de gouvernement, celles d’utilité, de richesse et d’échange, celles de justice, de droit et de devoir ; remonter jusqu’aux faits palpables, aux expériences premières, aux événements simples dans lesquels les éléments de la notion sont inclus ; en retirer ces précieux filons sans omission ni mélange ; recomposer avec eux la notion, fixer son sens, déterminer sa valeur ; remplacer l’idée vague et vulgaire de laquelle on est parti par la définition précise et scientifique à laquelle on aboutit et le métal impur qu’on a reçu par le métal affiné qu’on obtient : voilà la méthode générale que les philosophes enseignent alors sous le nom d’analyse et qui résume tout le progrès du siècle Jusqu’ici et non plus loin ils ont raison : la vérité, toute vérité est dans les choses observables et c’est de là uniquement qu’on peut la tirer ; il n’y a pas d’autre voie qui conduise aux découvertes. — Sans doute l’opération n’est fructueuse que si la gangue est abondante et si l’on possède les procédés d’extraction ; pour avoir une notion juste de l’État, de la religion, du droit, de la richesse, il faut être au préalable historien, jurisconsulte, économiste, avoir recueilli des myriades de faits et posséder, outre une vaste érudition, une finesse très exercée et toute spéciale.
Deux termes étant les équivalents l’un de l’autre, le premier si simple, si maniable, si aisé à rappeler, peut remplacer le second, même quand le second est une armée immense dont les cadres toujours ouverts attendent et reçoivent incessamment de nouveaux soldats.
Comme penseur, il fonde ce qui avait déjà paru avec Jean de Meung, et qui ne pouvait recevoir toute sa force et tout son sens que de l’humanisme seul : il fonde le culte antichrétien de la nature, de l’humanité raisonnable et non corrompue.
Après le spectacle de l’homme de Descartes, se connaissant par sa pensée et ne pouvant connaître sa pensée sans connaître Dieu, le plus beau sans doute est celui que nous donne Buffon, quand il fait apparaître devant nos yeux la terre, d’abord masse incandescente, détachée du soleil et emportée vers la route où elle doit éternellement rouler, puis, par le déluge des vapeurs condensées qui tombent sur sa surface attiédie, devenant une mer sans rivages, d’où sort par ses pointes de granit la roche intérieure qui forme le noyau du globe ; les continents s’emparant des espaces abandonnés par la mer ; les volcans vomissant les masses vitres-cibles ; les grands animaux qui viennent peupler les régions du Nord, les premières refroidies et desséchées ; le déchirement du globe en deux vastes continents, dont l’un sera le monde ancien et l’autre le nouveau ; enfin, l’homme prenant possession de la terre pacifiée et rendue digne de recevoir son nouvel hôte.
Les viscères, tout aussi bien que les muscles, peuvent recevoir la décharge.
. — À mesure qu’il avance dans sa carrière d’écrivain, Sainte-Beuve tend à rapprocher davantage la critique de l’histoire : ses études, dont le recueil constitue un document si précieux pour l’histoire des lettres modernes, s’écartent de plus en plus du point de vue essentiellement esthétique de ses devanciers et de ses contemporains ; ses appréciations s’entourent de notes sur les ascendants de l’auteur, qu’il examine, sur sa famille, sa ville, sa province, sa race ; puis sur son enfance, sur l’éducation qu’il a reçue, sur les influences qu’il a subies ; puis il recherche quelles ont pu être ses opinions sur les matières les plus importantes : quelles étaient ses croyances religieuses ?
Paul Bourget, comme presque tous les disciples, a demandé à l’enseignement reçu quelques avantages pratiques.
Pline appartient à cette classe d’esprits élevés et éclairés, tels que l’ancienne civilisation en possédait un assez grand nombre avant le christianisme, qui ne séparent point l’idée de Dieu de celle de l’univers, qui ne croient pas qu’elle en soit distincte, et qui, dans le détail de la vie et l’usage de la société, condescendent d’ailleurs aux idées reçues et aux préjugés utiles : « Il est bon, dans la société, de croire que les dieux prennent soin des choses humaines… La religion, répète-t-il en plus d’un endroit, est la base de la vie. » Mais ce n’est qu’une religion toute politique comme l’entendaient les Romains.
Mazarin, qui devait être l’âme de ce Conseil, s’attacha à faire entendre à la reine qu’il importait assez peu à quelles conditions elle recevrait la régence, pourvu qu’elle l’eût du consentement du roi, et qu’ensuite, ce point obtenu, il ne lui manquerait pas de moyens pour dégager son autorité et gouverner seule.
Quand arrive l’heure de la Restauration, M. de Lamartine pourtant ne peut s’empêcher de redevenir l’homme de 1814, et de saluer l’ère véritable de laquelle il date et où il a reçu, lui et nous tous, le baptême de l’esprit : « Le règne des épées finissait, dit-il, celui des idées allait commencer. » Les hommes politiques encore existants qui ont vu de près ces grandes choses de 1814, l’arrivée des Alliés devant Paris, les négociations d’où sortit le rétablissement des Bourbons, et qui ont assisté ou qui ont été immiscés à quelque degré à ces conseils des souverains, en laisseront sans doute des récits dignes de foi et circonstanciés ; ces hommes trouveront immanquablement à redire en bien des points aux vastes exposés de M. de Lamartine.
M. de Hardenberg, ministre de Prusse, ayant persisté à le consulter, tandis qu’il participait dans le même temps aux négociations de la paix de Bâle à laquelle Mallet était directement opposé, ce dernier le prit fort mal ; il interrompit un travail devenu dérisoire dans cette nouvelle conjoncture : « Dans cet état de choses, écrivait-il à M. de Hardenberg, toute lettre de ma part devenait un acte d’importunité, une indécence et un contresens. » Ayant été mêlé en 1794 dans un projet de conciliation qu’offraient aux princes émigrés les constitutionnels de la nuance de MM. de Lameth, et ne s’y étant prêté qu’avec une extrême réserve, Mallet du Pan apprit qu’on en jasait pourtant dans l’armée de Condé, et il reçut de l’envoyé anglais en Suisse, M.
Vous avez fait de moi une espèce de partisan politique et littéraire, faisant la guerre en conscience pour le compte de ses opinions qui se trouvent celles du grand nombre, sans prendre ni recevoir de mot d’ordre d’aucune autorité organisée ; ennemi du pouvoir, sans engagement avec l’opposition légale, ni même avec les affiliations populaires.
On a, chemin faisant, de jolis tableaux flamands qu’elle rend à ravir : à Mons, par exemple, à ce festin de gala où la belle comtesse de Lalain (née Marguerite de Ligne), dont la beauté et le riche costume sont décrits si particulièrement, se fait apporter son enfant au maillot et lui donne à téter devant toute la compagnie, « ce qui eût été tenu à incivilité à quelque autre, dit Marguerite ; mais elle le faisait avec tant de grâce et de naïveté, comme toutes ses actions en étaient accompagnées, qu’elle en reçut autant de louanges que la compagnie de plaisir ».
Les soirs du dimanche, M. l’évêque d’Amiens a l’habitude de recevoir ; on vient avec plaisir dans ce salon qui n’a rien de sévère et où la bonne compagnie se trouve naturellement chez elle.
Bref, si la vigueur et l’utilité d’un mouvement peuvent se mesurer à l’injustice des attaques dont il est la cible, nous aurions pu être fiers ; mais une sage modestie nous faisait nous souvenir que les romantiques, les parnassiens et les naturalistes en avaient reçu tout autant sur le coin… de leur art.
Il en est de cela comme de la différence des sexes ; il ne faut pas demander à l’artiste qui donne, de devenir femme, de recevoir.
Du temps de Henri IV le problème était encore bien facile à résoudre : sans parler des principes sur lesquels repose toute société, et qui n’avaient reçu aucune atteinte, il est certain qu’alors les mœurs étaient assez conformes aux opinions, pour qu’en s’associant aux mœurs de la nation française, le trône fût assuré au généreux vainqueur d’Ivry.
Comme un phare coloré et commode qui tour à tour reçoit cinq ou six lumières et en transmet au loin la splendeur, M.
Il reçoit les opinions saines qui coulent jusqu’à lui de toutes les parties de l’histoire, les recueille, les clarifie, et puis c’est tout.
Elle est restée en permanence pour maintenir scrupuleusement la forme et l’apparence des foyers domestiques, et pour recevoir la réparation dont a besoin la façade mondaine… » Cette conversation que M. […] *** Le « déplacement par voie administrative » consiste en ceci : On arrête un individu sans aucune des formalités et « garanties » judiciaires qui, dans les pays civilisés, précèdent et suivent l’exécution de telles rigueurs ; on l’arrête, le plus souvent, au reçu d’une dénonciation anonyme, et on l’envoie en Sibérie, pour une durée de cinq ou dix ans, suivant le cas. […] Les uns sont devenus célèbres, parce qu’ils se targuèrent de leurs belles relations et ne cessèrent d’énumérer leurs succès dans des salons recherchés, où, d’ailleurs, ils n’étaient pas reçus. […] Lorsque, jeudi matin, je reçus de M. […] l’accueil glacial que je reçus de ce grand homme, sa physionomie sèche, la solennité vide de son expression générale me déconcertèrent tout d’abord.
Mais du moins Nietzsche a-t-il l’avantage sur Tolstoï d’avoir reçu une véritable et solide éducation musicale. […] Si elles ont, dans le cours des siècles, exercé une incontestable action sur l’éducation morale des hommes, elles n’ont fait, en cela, que rendre aux hommes ce qu’elles en avaient reçu. […] La particularité de cette impression, c’est que l’homme qui la reçoit se trouve pour ainsi dire confondu avec l’artiste. […] « Votre livre est immense, lui écrivait le Maître, au reçu l’ouvrage ; où avez-vous appris à me connaître aussi bien ? […] Au même moment il avait dû recevoir, envoyé par moi, mon livre Choses humaines par trop humaines — et dès lors la clarté était faite, mais ce fut aussi la fin.
» Et Saint-Victor de rire comme un éléphant qui recevrait une noix d’un singe. […] Gautier reçoit un mot d’elle où elle le prie de venir la voir. […] Nous étions un peu désespérés de ce livre, tombant dans le silence, quand ce matin nous avons reçu une aimable lettre de Paul Féval qui témoigne que l’enfant remue.
Il y a des exceptions qu’il faut se hâter de dire, mais combien rares et reçues des salles de Premières avec quelle défiance ! […] Le Mouvement, — voilà tout ce qu’ils reçurent de Shakespeare. […] Un autre choix, plus évidemment expressif des influences que les Romantiques étaient capables de recevoir et de celles qui les dépassaient, c’est le choix qu’ils ont fait entre Byron et Shelley. […] Jean Aicard qui vient de recevoir à l’Académie son prix annuel, ou encore c’est M. […] La jeune Littérature Française la salua comme une alliée naturelle, reconnaissant en elle quelques-uns de ses plus lointains désirs réalisés, et d’elle, en même temps, reçut une leçon bienfaisante de simplicité et d’intensité.
L’impression reçue, elle est au fond du cœur. […] Vous savez qu’on a prétendu que l’on pouvait classer les écrivains entre ceux qui ont été élevés par des femmes et ceux qui n’ont pas reçu l’éducation féminine. […] Au contraire, l’éducation que reçoit Victor Hugo, c’est l’éducation d’une enfance errante, promenée à travers l’Europe, dans la clameur des batailles, dans un décor changeant sur lequel les yeux de l’enfant se promènent, étonnés et curieux. […] Une réprimande reçue, Le déshonneur d’être puni !
Cette littérature, dont je me suis plus attaché à montrer le caractère et à étudier l’influence qu’à rechercher les origines, parce que cette recherche, par ma faute sans doute, me semblait ne mener à rien de très solide et assuré, est représentée ici par son incomparable créateur Chateaubriand ; par Lamartine, par de Vigny ; par Victor Hugo, qui en a comme dépassé les limites chronologiques et prolongé jusqu’à nos jours le retentissement et le crédit ; par Musset, enfin, un peu à l’écart, parce qu’à l’inverse des autres, c’est la sensibilité chez lui qui l’emporte sur l’imagination, appartenant bien encore à cette génération, cependant, parce qu’il ne sort guère de lui-même, donne au monde beaucoup plus qu’il n’en reçoit, et, lui aussi, « ne sait que son âme. » Depuis 1840, le génie français cherche des voies nouvelles et suit des directions qui s’écartent davantage les unes des autres. […] Si les œuvres poétiques du xviie siècle ont été si admirables, encore qu’elles ne fussent point chrétiennes, c’est qu’elles l’étaient sans le savoir, et, bon gré mal gré, recevaient l’influence, indirecte mais puissante, de l’esprit chrétien. […] Les choses lui parlent II en reçoit l’impression directe et pleine, non altérée par une idée interposée entre elles et lui, ou par un sentiment de lui qu’il leur prêterait. […] Ce n’est pas la nature, impassible et ironique, qu’il faut chérir, c’est l’homme : « J’ai vu la nature, et j’ai compris son secret, Et j’ai dit à mes yeux qui lui trouvaient des charmes : « Ailleurs tous vos regards, ailleurs toutes vos larmes ; Aimez ce que jamais on ne verra deux fois. » ………………………………………………………… Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse… Plus que tout votre règne et que ses splendeurs vaines, J’aime la majesté des souffrances humaines ; Vous ne recevrez pas un cri d’amour de moi. […] J’ai vu des lecteurs, lettrés, recevoir comme la secousse physique du fameux début : « Ah !
Car Rachilde a reçu des dons considérables et, malgré les circonstances déformantes et enlaidissantes, elle conserve de beaux restes. […] Je reçois une plaquette signée Dolor. […] l’honneur de la reconnaître, ayant fait à Séverine l’honneur de la recevoir, Séverine eut aussi une attaque d’« esprit nouveau », et elle parla de Léon XIII le roublard bien moins familièrement que du soleil ou de Jésus. […] Elle poursuit : « Ce n’est pas la terre », et la terre reçoit les hommages auxquels elle a droit. […] Chaque objet était revêtu de riches couleurs et de formes enivrantes ; tout avait des mouvements plus suaves, des ondulations plus voluptueuses. » Et elle célèbre la nature « embellie, animée par un jeune cœur avide qui recevait de toutes les impressions un ébranlement profond de sensibilité ».
Et, finalement, Simerose reçoit dans ses bras Mademoiselle sa femme. […] Au tableau suivant, Du Guesclin, dans son château de Pontorson, reçoit l’argentier Jacques Bureau, qui vient, de la part du régent Charles, implorer le secours du capitaine breton. […] Ni la « fable » n’en est parfaitement nette, ni l’impression morale qu’on en reçoit. […] Elle se laisse embrasser par lui, et a pris l’habitude de le recevoir dans sa chambre. […] Mais, d’autre part, François n’a pas reçu le peuple de l’Altemberg comme un bétail.
Venons à son mérite et à ses ouvrages, et remarquons d’abord que Duclos, grâce à ses relations du grand monde, fut reçu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1739, avant d’avoir rien produit de sérieux et seulement sur ses promesses.
À sept heures du soir, nous reçûmes un coup de mer par les fenêtres de la grande chambre.
Par des soupirs il encense, sa beauté suprême, et, dans son désespoir, verse une triste libation de larmes ; il adore une créature, et, dévot en vain, reçoit en échange de son amour une réponse dédaigneuse.
À cet égard, le traitement que nous recevons du Temps dépend de l’accueil que nous lui faisons… Il est clément pour ceux qui, tels que vous, savent se tenir comme sur la pointe du pied au sommet de la colline de la vie, jetant un regard en bas avec plaisir sur la vallée qu’ils ont traversée, et de temps en temps étendant leurs ailes pour s’envoler avec espérance vers l’éternité… » Le charme de la correspondance de Cowper est dans cette succession d’images, de pensées et de nuances qui se déroulent avec une vivacité variée, mais d’un cours égal et paisible.
— Mais ceci est de tous les temps : ce qui est plus particulièrement du nôtre, c’est l’application perpétuelle de la science à tout ce qui améliore et perfectionne la vie : l’éclairage, le chauffage de nos maisons, cette eau qui d’elle-même monte à tous les étages, ces jeux de lumière et de soleil où se peignent comme magiquement nos portraits, ces nouvelles rapides que nous recevons d’une santé chérie avec la vitesse de la foudre, cette vapeur furieuse et soumise qui nous emporte presque au gré de la pensée, tout cela nous pose à chaque instant des problèmes que la paresse seule de l’esprit pourrait ne pas agiter et ne pas s’inquiéter de résoudre.
D’Argenson sait bien où est l’excès, et ayant dans la suite à parler des historiens modernes comparés aux anciens, il dira, en rendant aux autres le conseil qu’il avait reçu : J’ai déjà prévenu d’une des plus grandes difficultés pour les auteurs : ils devraient être en même temps hommes de cabinet et hommes du monde.
Le tout va au plus grand honneur de La Fontaine, et l’impression reçue est antipathique à celle que produit La Fontaine.
L’imagination humaine avait reçu un ébranlement profond, et elle était avide d’aliments nouveaux, de légendes de toute sorte, qu’elle accepterait désormais de toutes mains sans les bien discerner.
Quelles furent les causes qui amenèrent un politique si profond, si ambitieux, si habile, émancipé et souverain depuis l’âge de quinze ans, initié dès lors aux plus grandes affaires, qui avait reçu coup sur coup en héritage des royaumes et des mondes, avait brigué et obtenu l’Empire, qui défendait, la Catholicité et aux frontières contre les mécréants, et au cœur contre les hérétiques, qui avec toutes ses couronnes recommençait presque la grandeur et l’universalité de la puissance de Charlemagne (moins, il est vrai, ce quartier du milieu qu’on appelle la France), — quelles raisons, dis-je, quels motifs véritables ramenèrent un jour à renoncer à tout cela en plein démêlé, en plein écheveau d’affaires, à se démettre à l’âge de cinquante-cinq ans, à se confiner dans un cloître, à vouloir y mourir ?
Le moment où Gardilanne arrive à Nevers, en se faisant précéder d’une lettre que Dalègre ne reçoit qu’une demi-heure auparavant, le coup de foudre de cette chute d’ami qui le consterne, son premier mouvement pour dérober en toute hâte les moindres traces de son fragile et casuel trésor, le déménagement nocturne de la faïence par le maître de la maison et sa ménagère, pendant que le voyageur est endormi, la crainte que le cliquetis chéri ne le réveille (car tout collectionneur, comme tout amant, a le sommeil léger pour ce qu’il aime), tout cela fait une scène excellente.
Molière, à cette date, devait être en plein dans son cours d’études qu’il fit, comme on sait, excellentes et complètes, jusqu’à être reçu avocat très probablement.
Derrière tout misanthrope, il y a eu un ami des hommes, ami trop tendre le plus souvent et qui a reçu de trop sensibles blessures.
fit Gavarni, s’il faut la demander soi-même, je ne l’aurai jamais. » A quelques années de là, il la reçut sans avoir eu à y songer.
En 1848, la situation de Théophile Gautier, cet artiste et ce feuilletoniste de luxe, avait nécessairement reçu un coup violent.
Il sera toujours vrai aussi que les règles que je donne pour la netteté du langage ou du style subsisteront sans jamais recevoir de changement. » Encore une fois, il est évident qu’à cette date il s’est passé un grand fait sensible et manifeste à tous ; que tous ceux qui étudiaient et pratiquaient la langue ont eu conscience de sa formation définitive, de son entrée dans l’âge adulte et de sa pleine virilité.
Un célèbre poëte anglais du temps, Rowe, qui avait un pied dans la politique et qui eût désiré un poste important, reçut un jour de lord Oxford le conseil de se mettre à étudier la langue espagnole.
Il a son nœud et son organe à travers lequel tout ce qui passe se transforme et qui, en renvoyant, combine et crée ; mais le poète ne crée qu’avec ce qu’il reçoit.
Je profite, en ce moment, d’une intéressante dissertation que je reçois de Dublin, Considérations sur l’esprit critique en littérature, par Edward Dowden.
Si j’étais libre, je suivrais partout ses pas pour adoucir ses chagrins et consoler sa vieillesse ; une âme comme la mienne ne laisse jamais les sacrifices imparfaits ; mais Roland s’aigrit à l’idée d’un sacrifice, et la connaissance une fois acquise que j’en fais un pour lui renverse sa félicité ; il souffre de le recevoir, et ne peut s’en passer. » Roland avait raison, et tous les hommes à sa place auraient souffert comme lui.
Nattier avait reçu l’ordre exprès de la reine de ne la peindre qu’en habit de ville.
Peu de jours avant son départ pour Naples, le savant recevait non-seulement un beau reliquaire pour la pauvre église de son village, mais encore un magnifique chapelet en cornaline portant la médaille commémorative renfermée sous la porte d’or de Saint Paul.
Après que le roi païen a convoqué ses émirs et fait annoncer la guerre jusqu’aux bornes fantastiques de son mystérieux empire, le poète nous montre les chrétiens offrant leur vie à Dieu, qui par un de ses anges la reçoit et leur promet sa récompense : après la bataille, où tous périssent, l’ange bénit leur sacrifice et confirme leur gloire.
Ce n’est pas tout : le Cid pose cette loi, que le héros tragique fait sa destinée par les déterminations de sa volonté : il ne reçoit pas l’impulsion du dehors ; le hasard et l’accident sont exclus (en principe) de l’intrigue tragique.
Là, il pouvait faire recevoir des pièces qui ne ressemblaient à rien ; et là, le public, venu seulement pour se divertir, se laissait charmer par d’irrégulières inventions qu’il n’eût pas supportées sur la scène de la comédie classique.
Ce qu’elles voient, ce qu’elles entendent, ce qu’elles devinent, la vie qu’elles mènent, toutes les impressions qu’elles reçoivent les façonnent singulièrement, agissent sur elles de deux manières presque contradictoires.
Or, bien que nous soyons, nous et le monde, dans un flux perpétuel, et qu’il y ait d’ailleurs quelque plaisir à changer (d’abord on jouit ainsi des choses en un plus grand nombre de façons, et puis cette faculté de recevoir du même objet des impressions diverses peut aussi bien passer pour souplesse que pour légèreté d’esprit), toutefois, et je le dis à ma honte, je n’ai pas assez changé dans cet espace d’une année pour avoir rien d’essentiel à ajouter à ce que j’ai dit déjà.
Tantôt le juste devait attendre la résurrection 163 ; tantôt il était reçu dès le moment de sa mort dans le sein d’Abraham 164.
C’est le pitre forain excellent à faire la parade, à recevoir les gifles sur une joue trop rouge pour rougir et à espérer courbé les coups de pied au cul : pourquoi faut-il qu’il rêve des élégances du jeune premier et qu’il s’acharne à parler avec une recherche plus comique que ses lazzis ?
Une philosophie reçue docilement n’est plus une philosophie et un perroquet qui récite l’Évangile n’est pas le Verbe.
On le reçut enfin.
À cette fin elle reçoit et prend le mot et l’idée de gens qui, en vérité, lui sont inférieurs par maint endroit.
Il y a plus de deux siècles déjà, en 1624, Honoré d’Urfé (l’auteur du fameux roman de L’Astrée), qui vivait en Piémont, reçut une lettre très sérieuse qui lui était adressée par vingt-neuf princes ou princesses et dix-neuf grands seigneurs ou dames d’Allemagne ; les susdits personnages l’informaient qu’ils avaient pris les noms des héros et des héroïnes de L’Astrée, et s’étaient constitués en Académie des vrais amants ; ils demandaient avec instance la suite de l’ouvrage.
En me livrant à la fois au souvenir de l’impression reçue et au sentiment présent, je peindrai doublement l’état de mon âme, savoir au moment où l’événement m’est arrivé et au moment où je l’ai décrit ; mon style inégal et naturel, tantôt rapide et tantôt diffus, tantôt sage et tantôt fou, tantôt grave et tantôt gai, fera lui-même partie de mon histoire.
venez au secours de notre pauvre langue, qui reçoit tous les jours tant d’outrages.
Dès lors, c’est un je ne sais quoi d’inerte, d’indifférent, de mort, qui reçoit toute faite du dehors la jouissance ou la souffrance sans y être pour rien lui-même par son action.
M. de Régnier a parfois reçu aussi sa visite secrète et il lui est arrivé, croyant faire des vers libres, de tracer le dessin vague de la strophe de Malherbe et de Lamartine, à condition que l’on ne compte pas certains e muets : A la fontaine où l’eau goutte à goutte pleurait | Avant l’aube et que vinssent les filles de la plaine, | A l’heure où pâlissent les étoiles, | à la fontaine, | Y laver leurs pièces de toiles | et encore : De la maison où l’âtre en cendre | croûle en décombres ; | Ferme la porte | et que la paix du soir apporte | Son ombre sur ton ombre Et les soirs | apaisés ou tragiques ou calmes | Se reflétaient avec mon âme, | en ton miroir | (Poèmes.)
Il est prudent, au cas où on le reçoit à rançon, de lui faire à la main une incision pour lui rappeler sa promesse.
Voir : Celui qui avait reçu le sommeil en partage.
Sarcey n’y connut absolument rien et il est possible qu’il ne s’en serait jamais aperçu, s’il n’eût, à cette occasion, reçu quelques lettres élogieuses.
ajoute-t-il (ce serait plutôt à nous d’écrire ce mot-là), qu’il était bon et juste, ayant assez reçu de Dieu pour être un bon roi, et peut-être même un assez grand Roi !
et cela au moment décisif de la vie, quand on la marque de ce premier éloge qui reste éternellement dans la tête des imbéciles, Cire pour recevoir, marbre pour retenir !
Ces singuliers caméléon s, qui renvoient des couleurs plus brillantes au prisme de leur temps que celles qu’ils en reçoivent, se teignent le plus souvent de quelque passion de leur époque, qu’ils n’auraient certainement pas eue s’ils étaient venus plus tôt ou plus tard… Milton, le chantre de la Révolte, est d’un temps où les mœurs étaient régicides.
Si cette philosophie est celle de la nature humaine, n’entre point, ô mon âme, dans ses secrets7 » Après quoi, ayant énuméré les croyances du vulgaire, il somma les philosophes de les recevoir comme règles.
Le pouvoir qu’a l’homme de s’emparer de ses capacités naturelles et de les diriger, fait de lui une personne, et c’est parce que les choses n’exercent pas ce pouvoir en elles-mêmes qu’elles ne sont que des choses… Certaines natures ont reçu, par-dessus les autres, le privilège de se saisir d’elles-mêmes et de se gouverner : celles-là sont des personnes.
Il parle des bienfaits qu’il a lui-même reçus de ce prince dont il était aimé ; il joint sa douleur particulière à celle de toute la France, et il finit par faire à son bienfaiteur et à son prince, les adieux les plus passionnés, comme l’ami le plus tendre pourrait les faire sur le tombeau et à la vue des cendres de son ami.