Les avoués, ma chère petite, De ce travail-là seraient mécontents. […] L’un mesuré, réservé, toujours maître de lui, dans le travail comme dans l’existence ; l’autre, emporté, exubérant, attendant tout des hasards de la passion ou de l’inspiration. […] La communauté des travaux n’exigera pas. […] Et qui venait détourner leur enfant de la vie obscure du travail paisible et quotidien, du bureau ! […] Préférant pour passer le soir, Les patients travaux de ses tapisseries Aux sourires de son miroir.
Ce qui n’empêche pas que beaucoup de travaux de chimie et de physique physiologiques, conçus d’après ce faux point de vue, n’aient pu rendre de grands services à la physiologie. […] Bidder et Schmidt (de Dorpat) ont publié en 1852 des travaux très importants sur la digestion et sur la nutrition. […] Il faut sans doute que dans ce travail successif le savant connaisse ce qu’ont fait ses devanciers et en tienne compte. […] C’est chez moi une conviction profonde que je chercherai toujours à faire prévaloir, soit par mon enseignement, soit par mes travaux. […] Rien n’est plus ordinaire, et c’est même le procédé le plus simple pour commencer un travail scientifique.
M. d’Ault, attaché aux travaux de l’Avenir jusqu’à sa cessation, et depuis aux études intérieures que poursuit cette école de philosophie religieuse, professait cet hiver, parallèlement à MM.
On sent combien cette tâche demande de recherches, de travail, & de sagacité.
On sait qu’il ne s’est point assujetti à rendre scrupuleusement son modele ; qu’il l’a réformé, changé, imité, selon les divers effors de sa Muse & les inspirations de son goût ; & l’on peut dire que son travail est d’autant plus propre à lui faire honneur, que les morceaux où il s’est le plus écarté de l’original, ne sont pas les moins estimables de son Poëme.
Il suffit d’examiner ses Ouvrages, & l’on verra si cet Auteur presque oublié étoit capable d’honorer l’Encyclopédie par ses travaux.
Ce n'est que par une application constante, par une continuité non interrompue de travaux sur le même objet, qu'on peut développer les dons qu'on a reçus de la Nature pour y réussir.
Une fois occupé de ce travail, j’ai voulu développer quelques autres idées qui me sont survenues et ne m’ont pas semblé sans une certaine utilité.
Combien de travail perdu !
Cela voulait dire feuilleter, de telle sorte que, tout compte fait, les doigts aient plus de travail que les yeux. « M.
J’ai d’elle, en ce moment, sous les yeux, de véritables trésors épistolaires, des lettres intimes adressées à son frère, à sa sœur, à sa nièce, à d’autres personnes amies, et dans lesquelles se révèlent à chaque ligne la délicatesse morale, la piété, la charité naturelle de cette belle âme condamnée à un travail incessant et à des inquiétudes sans fin pour la subsistance des siens et pour la nourriture de sa chère couvée. […] Juge de quelle considération tu peux t’entourer jusque dans cette retraite qui sera devenue le lazaret de ton âme… « … Mme Saudeur, arrivée il y a quatre jours, m’a remis ta lettre et tes manuscrits que je n’ai pas eu le loisir d’ouvrir encore, car je suis comme au pillage de mon temps ; partout le travail, les correspondances, ménage, couture et visites qui remplissent mes journées ; elles sont de huit heures jusqu’à minuit. […] Ce sont là des idées bien tristes ; bien consolantes aussi pourtant ; car la plus douloureuse de toutes serait de penser que nous ne sommes plus rien pour ceux que nous pleurons toujours… « Je cherche quelque soulagement dans le travail. […] … « Je n’ai aucune force morale en ce moment, et j’ai l’effroi d’écrire surtout à ceux que j’aime ; car, pour ne pas mentir, c’est bien triste à raconter. » « (13 août 1853)… Enfin, nous n’accomplissons en rien notre volonté ; une force cachée nous soumet à tous les sacrifices, et cette force est irrésistible. » « (13 août 1853)… Paris, qui a dévoré toutes nos ressources et nos espérances, devient de plus en plus inhabitable pour nous, et quelque coin de la province nous paraît déjà souhaitable pour cacher nos ruines et reposer tant de travail inutile.
Ces simples et vives décisions du goût ont pu être un moment obscurcies ; elles reprennent rang aujourd’hui, ce me semble, et elles subsistent en se combinant avec les travaux positifs et les progrès de la philologie qui, à elle seule, n’est pas tout. […] Mais en même temps que cette force intérieure s’est redoublée et que, dans les directions diverses, on poursuit des travaux curieux et profonds, le sentiment littéraire des beautés, faut-il le dire ?
Les ouvrages purement littéraires, s’ils ne contiennent point cette sorte d’analyse qui agrandit tous les sujets qu’elle traite, s’ils ne caractérisent pas les détails, sans perdre de vue l’ensemble ; s’ils ne prouvent pas en même temps la connaissance des hommes et l’étude de la vie, paraissent, pour ainsi dire, des travaux puérils. […] Le travail de ce Dictionnaire a été suspendu depuis dix années, et ces dix années ont certainement excité des sentiments et des idées d’un genre tout à fait nouveau.
Par cinq heures de travail quotidien, ceux-ci s’obtiennent la nourriture, le vêtement, l’entretien du gîte. […] Les travailleurs accourent de toutes parts à cette oasis d’où les soucis matériels sont chassés par la propriété une fois donnée, l’entente et le travail.
Derrière, à l’horizon dérougi qui s’aveugle, Mi-levée et, Travail ! […] Pour ce qui est de mes compagnons, je ne sais ce qu’il en advint, mais pour ce qui est de moi, je me vis, à mon grand regret, en raison de l’heure tardive, obligé de décliner l’offre, car mon travail exigeait que je fusse debout au point du jour, et ma seule préoccupation était, pour réintégrer mes pénates lointaines, de ne pas manquer le dernier omnibus.
Bref, on accomplit tout un travail de critique historique dont les règles sont aujourd’hui connues. […] Voir surtout les travaux de MM.
Je m’aventure ici sur un terrain peu exploré ; il faudra beaucoup de bons travaux médico-littéraires pour fouiller en tous sens cette contrée inconnue, mitoyenne entre deux ordres de choses séparés, semble-t-il, par une large distance. […] De même que ces crises tragiques, un changement dans la nourriture, dans la manière de vivre se répercute en sentiments et en idées que les écrivains expriment, sans en soupçonner souvent l’origine. « Savez-vous, disait Edmond de Goncourt à Taine50, si la tristesse anémique de ce siècle-ci ne vient pas de l’excès de son action, de ses prodigieux efforts, de son travail furieux, de ses forces cérébrales tendues à se rompre, de la débauche de sa production et de sa pensée dans tous les ordres ?
Les honnêtes gens applaudissoient à notre travail, & nous commencions à nous appercevoir que la contagion philosophique n’étoit ni aussi étendue, ni aussi incurable. […] Si nous avions voulu qu’on payât notre travail, nous savions ce qu’il falloit faire & à qui il falloit s’adresser.
Ainsi faut-il expliquer par l’un ou l’autre de ces deux mobiles tout le travail d’association et de dissociation par lequel on a vu que l’esprit engendre la réalité phénoménale. […] Remy de Gourmont a mis en scène avec un art concret et une clarté parfaite dans son beau livre, la Culture des Idées, ce travail d’association et de dissociation.
L’écrivain qui parle ici se donna donc en toute conscience et en tout dévouement au grave travail qui surgissait devant lui ; et, après trois mois d’études, à la vérité fort mêlées, il lui sembla que de ce voyage d’archéologue et de curieux, au milieu de sa moisson de poésie et de souvenirs, il rapportait peut-être une pensée immédiatement utile à son pays. […] Que signifieraient ces deux cents pages ainsi isolées de tout le travail qui s’était fait dans l’esprit de l’auteur pendant son exploration du Rhin ?
En effet, elle doit, avant tout, avoir pour objet d’abréger le travail scientifique en substituant à la multiplicité indéfinie des individus un nombre restreint de types. […] Division du travail social, p. 189.
Prétend les animer par son bourdonnement, Vif, courant, d’une seule venue, mais sourd : c’est le travail, inutile, mais c’est le travail ardent, concentré, très sérieux pour elle, de la mouche, qui est commencé.
Sans porter un jugement sur les deux littératures qui se disputent aujourd’hui l’empire du monde, et sur lesquelles nous aurons, au reste, occasion de revenir, qu’il nous soit permis de remarquer d’abord que la littérature romantique a pris naissance au sein d’une langue qui est encore, pour ainsi dire, dans le travail de l’évolution ; c’est la langue allemande que je veux désigner. […] Cette économie des desseins de la Providence, dévoilée avec la prévision d’un prophète ; cette pensée divine gouvernant les hommes depuis le commencement jusqu’à la fin ; toutes les annales des peuples, renfermées dans le cadre magnifique d’une imposante unité ; ces royaumes de la terre, qui relèvent de Dieu ; ces trônes des rois, qui ne sont que de la poussière ; et ensuite ces grandes vicissitudes dans les rangs les plus élevés de la société ; ces leçons terribles données aux nations, et aux chefs des nations ; ces royales douleurs ; ces gémissements dans les palais des maîtres du monde ; ces derniers soupirs de héros, plus grands sur le lit de mort du chrétien, qu’au milieu des triomphes du champ de bataille ; enfin l’illustre orateur, interprète de tant d’éclatantes misères, osant parler de ses propres amertumes, osant montrer ses cheveux blancs, signe vénérable d’une longue carrière honorée par de si nobles travaux, et laissant tomber du haut de la chaire de vérité des larmes plus éloquentes encore que ses discours : tel est le Bossuet de nos habitudes classiques, de notre admiration traditionnelle.
Il ne sera dépassé et mis en oubli que par un livre d’égale force d’intelligence, lequel, représentant, comme celui-ci, dix ans de travaux, d’efforts, de patience inouïe, prendra les notions sur la Chine là où Huc les a prises, et nous en donnera l’équivalent en les avançant autant que l’ouvrage du courageux missionnaire les a avancées. […] Il n’y entretient pas le public de ses succès de propagande ou du détail de ses travaux apostoliques.
Malgré l’importance et la difficulté du travail de l’abbé Bouix, quelle est la plume, se croyant grave parmi toutes celles qui se croient amusantes, qui ait eu seulement le courage d’en toucher deux mots ? […] Que voulez-vous dire, en effet, quand on n’en peut pas rire, du travail d’un jésuite sur une Sainte, cette Sainte-là fût-elle sainte Térèse ?
Seulement, nous disons qu’entre la peine du cœur et l’œuvre de l’esprit il y a d’ordinaire, pour les âmes véritablement passionnées, le travail du temps, l’apaisement nerveux, le calme revenu dans l’intelligence, tandis que pour Goethe, cette grande victime, comme l’appelle un de ses éloquents admirateurs, M. […] Mais c’est ici que je me sens un peu embarrassé, je l’avoue… Goethe, cet homme dont on a fait le plus grand poète et le plus grand inventeur de notre temps, ne m’a jamais, à moi, paru si grand que cela, et j’ai dit ailleurs24 la mesure exacte dans laquelle je reconnais son génie et admets sa sincérité… Or, c’est au milieu de ce travail que le livre de Paul de Saint-Victor m’est tombé sur la tête comme une tuile.
Il gouverna et sauva Rome, fut vertueux dans un siècle de crimes, défenseur des lois dans l’anarchie, républicain parmi des grands qui se disputaient le droit d’être oppresseurs ; il eut cette gloire, que tous les ennemis de l’État furent les siens ; il vécut dans les orages, les travaux, les succès et le malheur ; enfin, après avoir soixante ans défendu les particuliers et l’État, lutté contre les tyrans, cultivé au milieu des affaires la philosophie, l’éloquence et les lettres, il périt. […] La nature, il est vrai, ne nous donne que peu d’instants pour vivre, mais le souvenir d’une mort illustre est éternel : et si la gloire n’avait que la durée rapide et passagère de la vie, quel serait l’homme assez insensé pour l’acheter aux dépens de tant de périls et de travaux ?
Un autre, fendant la terre couverte d’arbres, est asservi pour l’année au maître des charrues recourbées ; un autre, avec l’art de Minerve et de l’inventif Vulcain, de ses deux mains durcies au travail, gagne sa vie ; un autre, instruit par les dons des muses olympiennes, sait la juste mesure de l’aimable sagesse. […] Vous connaissez combien rudes sont les travaux de Mars, qui fait couler tant de pleurs ; vous savez la violence de l’impitoyable guerre : et, soit vaincus et fuyant, soit vainqueurs acharnés, ô jeunes gens !
Nulle part la différence d’aspect n’est tranchée autant qu’au Japon, entre les gens du grand air et ceux du travail enfermé des villes. […] Il est connu que le mouvement de la marche facilite étonnamment le travail de la pensée. […] Tous ces mots ont leur raison d’être, de par leurs étymologies, mais quelle peine, quel travail pour le lecteur ! […] Mais le sous-préfet qui n’a pas d’argent pour commencer les travaux, eut une idée superbe. […] Mais son âme nourrissait des ambitions plus hautes : — celle des grandes choses, des œuvres utiles, durables, qui marquent dans la mémoire des peuples, dans l’histoire des pays civilisés ; — celle du bien-être général, assuré par la liberté du travail, du commerce et de l’industrie dans le monde entier ; — celle d’une France puissante et prospère entre toutes les nations, par les travaux fructueux de la paix !
On appelle cela, en langage magnifique, « l’obscur travail de l’Inconscient », et on oppose la sûreté de sa marche franchement aveugle aux hésitations, aux tâtonnements, aux erreurs de notre petite lumière incertaine. […] L’imagination continuant son travail, au bout de trois jours le succès se change en triomphe. […] Voilà six mois de travail qui aboutissent à me faire passer la plus f… des journées… L’amour de la gloire, passion menteuse, feu follet ridicule, qui conduit toujours droit au gouffre de, tristesse et de vanité ! […] Il atteignit, après une longue vie de travail soutenu et de brillants succès, le bel âge de quatre-vingt-quatre ans. […] Ce travail a son prix.
On aime aussi le voisin et l’on se frotte contre lui ; car on a besoin de chaleur… On travaille encore ; car le travail est une distraction. […] Savez-vous quel est le travail du défenseur en procès criminel ? […] Je ne vous conseille pas le travail, mais la lutte. […] Que votre travail soit une lutte, que votre paix soit une victoire ! […] La politique est un champ de travail pour des cerveaux plus médiocres, et ce champ de travail ne devrait pas être ouvert aux autres… Telles que les choses se présentent aujourd’hui, où, non seulement tous croient devoir être informés quotidiennement des choses politiques, mais où chacun veut encore y être actif à chaque instant et abandonne pour cela son propre travail, elles sont une grande et ridicule folie.
Mais la jeunesse a lu, mais ceux qui ont fait le succès étaient au courant de ces travaux et disposés à accueillir ce style transporté à la scène, enfin, avec pureté et sans trop d’enflure.
Flourens vient de recueillir ses articles du Journal des savants sur Buffon : Histoire de ses travaux et de ses idées.
Van Bever Outre de nombreuses études qui le désignèrent comme l’historien des tendances nouvelles, apportant à l’art une compréhension très complète de la Beauté (lire ses travaux sur quelques maîtres contemporains, tels Rodin, Monet, etc.), on lui doit une œuvre personnelle offrant dans le domaine du rythme et de la fiction une surprenante originalité.
Chrysopolis, capitale de l’empire du Couchant, est, depuis de longs jours, assiégée par les Barbares ; le peuple demande qu’on se rende, et peut-être l’empereur Héklésias, affaibli par l’âge et les travaux, aurait-il cédé, si sa fille Hérakléa n’était là, sans cesse, pour le rappeler à l’effort et à la résistance.
Croyez-vous tout de bon que ce Dieu des batailles, Qui se fait des remparts de mille funérailles, Qui donne des combats & seme des lauriers, N’aime que le tonnerre & les travaux guerriers ?
L’Abbé de Rancé a encore ajouté à ses autres travaux une Relation de la vie & de la mort de quelques Moines de la Trappe, en 4 vol. où, d’un style simple & plein d’onction, il trace des tableaux propres à édifier & à mettre les sentimens de la Religion dans tout leur jour.
Préface de l’auteur Quelques mots sur l’origine de ce travail en feront comprendre l’intention.
On ne peut disconvenir en effet que les différences de religion, de climat, d’habitudes sociales, si elles n’ont pas changé le fond de la nature humaine, ont du moins donné à l’amour chez les modernes une tout autre forme que chez les anciens ; et lorsque les peintures que ceux-ci en ont laissées nous apparaissent dans leur nudité énergique et naïve, il y a un certain travail à faire sur soi-même avant de s’y plaire et d’oser admirer. Heureusement ce travail de l’esprit est devenu assez facile à quiconque réfléchit et compare. […] car ils quittaient à l’instant le beau travail du gymnase. […] Ô Quenouille, amie de la laine, don de Minerve aux yeux bleus, ton travail sied bien aux femmes qui vaquent aux soins de la maison. […] Avec elle tu exécuteras toutes sortes de travaux pour les manteaux de l’époux, et nombre de ces robes ondoyantes comme en portent les femmes.
Après avoir lu quelques pages de l’Enfer du Dante pour donner le diapason à mon inspiration, je me mettais à ma table de travail vers l’heure de minuit : une bouteille d’excellent vin de Tokay était à droite, mon écritoire à ma gauche, une tabatière pleine de tabac de Séville devant moi. En ce temps-là, poursuit-il, une jeune et belle personne de seize ans, que je n’aurais voulu aimer que comme un père, habitait avec sa mère dans ma maison ; elle entrait dans ma chambre de travail pour les petits services de l’intérieur chaque fois que je sonnais pour demander quelque chose ; j’abusais un peu de la sonnette, surtout quand je sentais ma verve tarir ou se refroidir. […] Pendant tout ce temps, la belle suivante restait avec sa mère dans la chambre voisine, occupée, soit à la lecture, soit à la broderie, soit au travail de l’aiguille, afin d’être toujours prête à venir au premier coup de sonnette. Craignant de me déranger de mon travail, elle s’asseyait quelquefois immobile sans ouvrir la bouche, sans cligner les paupières, me regardant fixement écrire, respirant doucement, souriant gracieusement, et quelquefois paraissant prête à fondre en larmes sur l’excès du travail dans lequel j’étais absorbé.
Tout gouvernement est une intelligence en travail et une morale en action. […] VIII Eh bien, il y a eu et il y a encore les vestiges d’un gouvernement humain qui accomplit toutes les conditions que nous venons d’énumérer ici : un gouvernement qui régit un cinquième de l’espèce humaine dans un ordre, dans un travail, dans une activité et en même temps dans un silence à peine interrompu par le bruit des innombrables métiers, industries, arts qui nourrissent l’empire ; un gouvernement qui méprise trop pour sa sûreté les arts de la guerre, parce que en soi la guerre lui paraît être le plus grand malheur de l’humanité ; un gouvernement qui a été conquis à cause de ce mépris des armes, mais qui s’est à peine aperçu de la conquête, et qui, par la supériorité de ses lois, a subjugué et assimilé à lui-même ses conquérants. […] Les travaux classiques et sincères des savants jésuites qui habitèrent pendant soixante ans (sous Louis XIV) le palais des empereurs de la Chine, qui compulsèrent toutes les bibliothèques de l’empire et qui traduisirent tous ces principaux monuments littéraires, parlent de ces livres sacrés de la Chine comme nous en parlons. […] Les admirables travaux du père Amyot sur la vie, les lois, les œuvres de cet homme unique entre tous les hommes, sont contenus à peine dans un volume. […] XX La mort de sa mère, sa divinité visible sur la terre, le surprit au milieu de ses travaux et de ses succès.
Cet enfant dit qu’il est monté pour m’aider, et tout son travail ensuite est de me faire rire. […] … La feuille tomba, puis de nouveau, comme pluie ; et puis, venu l’instant où ils la mettaient au sac, la main blanche et la main brune, soit à dessein ou par bonheur, toujours venaient l’une vers l’autre, mêmement qu’au travail ils prenaient grande joie. […] Le laboureur lui répond qu’il a servi aussi sa patrie dans les camps, et qu’il a conquis après sa richesse à force de travail au soleil et à la pluie ; car la terre est telle, dit-il, qu’un arbre d’avelines (le noisetier) : « À qui ne la frappe pas à grands coups elle ne donne rien ! […] XXVIII Or pourquoi aucune des œuvres achevées cependant de nos poètes européens actuels (y compris, bien entendu, mes faibles essais), pourquoi ces œuvres du travail et de la méditation n’ont-elles pas pour moi autant de charme que cette œuvre spontanée d’un jeune laboureur de Provence ? […] qu’il y a loin d’un peuple nourri par de telles épopées villageoises à ce pauvre peuple suburbain de nos villes, assis les coudes sur la table avinée des guinguettes, et répétant à voix fausse ou un refrain grivois de Béranger (digne d’un meilleur sort), ou un couplet équivoque de Musset (digne de meilleure œuvre), ou un gros rire cynique d’Heyne, ce Diogène de la lyre, ricaneur et corrupteur de ce qui mérite le plus de respect ici-bas, le travail et la misère !
L’enfantillage de m’en aller de porte en porte déposer des exemplaires bien reliés de mes premiers travaux pour me concilier des suffrages m’occupa plusieurs jours, et me rendit passablement ridicule à mes propres yeux comme à ceux des autres. […] Je l’avais commencé à Pise, dès le mois de décembre de l’autre année, puis, las et dégoûté de ce travail (ce qui jamais ne m’arrivait dans la composition), il ne m’avait plus été possible de continuer. […] À peine redevenu sain de corps et d’esprit, j’oubliai les douleurs de cette longue absence qui, heureusement pour moi, fut la dernière, et je me remis au travail avec passion et fureur. […] Je m’enfermai, pour ainsi dire, dans ma maison, et à l’exception de deux heures de promenade, que je faisais chaque matin pour ma santé, et dans les lieux les plus écartés, je ne me laissais voir à personne, et m’absorbais dans le travail le plus obstiné. […] Il se rappelait alors ses études et ses travaux de trente années, et, ce qui l’étonnait davantage, un bon nombre de vers grecs du commencement d’Hésiode, qu’il n’avait lus qu’une fois, lui revenaient à la mémoire… Vous étiez assise près de lui, madame la comtesse, et c’est à vous qu’il le disait.
La cause et la fin de ce travail par lequel l’être s’embellit au dedans, c’est Dieu, le Dieu qui juge et récompense. […] Je ne puis m’empêcher aussi d’estimer neuve et féconde la façon dont Rousseau a posé la question sociale : luxe et privation, richesse et misère, jouissance égoïste et travail pour autrui, tout cela dépendant d’un fait général, la propriété, voilà les deux termes du problème où Rousseau nous ramène constamment. […] La plupart de nos Français s’attardent dans la guerre aux privilèges, où ces bourgeois réduisent l’inégalité ; à Rousseau appartient d’avoir crié : le luxe, la richesse, la jouissance sans travail, la propriété, voilà les vrais privilèges, ou plutôt le privilège fondamental. […] Ainsi la représentation du monde sensible devient la fin immédiate du travail littéraire, de préférence au monde intelligible, qui s’exprimera lui-même à travers le premier, et en relation avec lui. […] II, p. 611, cf. une Bibliographie des travaux antérieurs à 1891).
L’unique consolation comme l’unique idéal qu’on lui offre dans sa misère, c’est le travail mécanique, abrutissant, le travail sans cause et sans but, agitation vaine qui se résout en un simple jeu d’excitations et de mouvements réflexes. […] Comme des terrassiers qui tranchent et qui nivellent, — à coups de pic et à coups de mine, — ils auront exécuté les gros ouvrages et construit les travaux d’approche qui nous permettront peut-être d’arriver jusqu’au cœur de la réalité. […] Un véritable travail de nutrition et de croissance s’accomplit. […] Vous verrez des pylônes trapus, des soubassements babyloniens, — tout un travail énorme de bâtisse ; ainsi la solidité se cache sous l’agrément, la force se déguise sous la pompe souriante !
Victorien Sardou Ce qu’il décrit surtout, c’est le travail, les souffrances des pauvres gens, marins ou pêcheurs, toujours en lutte avec les flots.
C’est un régal d’amateur que ce travail d’amateur ès lettres, si gentiment enlevé.
Cette pensée, il voulait la revêtir de grâce et de charme, sachant bien que le but de la poésie c’est, avant tout, de satisfaire le besoin de la beauté ; mais il pensait, sans le dire, que le travail de la forme pour elle, même, permis aux arts plastiques, risque de réduire la poésie au rôle de simple amusement… Vers la lumière respire le bonheur partagé, mérité et permis.
Si le socialisme régnait dans la République des lettres et qu’on y fît la répartition du travail, il faudrait confier à cet artiste le soin des plus petits bijoux pour les tailler et les mettre au point.
Le sociologue, lui, dans l’histoire bien faite d’une littérature trouvera des lois démontrées, qui, lorsqu’un travail analogue aura été opéré sur d’autres littératures nationales, lui seront des éléments précieux pour une philosophie de l’évolution littéraire et même, comme les diverses parties d’une civilisation sont solidaires, de toute l’évolution sociale.
Un Ecrivain qui a si sagement apprécié les opérations de Colbert, étoit vraiment digne de coopérer aux travaux du Colbert de nos jours.
Il ne falloit rien moins qu’un Savant éclairé & laborieux, pour se charger de ce travail.
C’est elle qui, de l’homme augmentant les besoins, Multip ie avec eux ses travaux & ses soins ; Qui, lui faisant haïr le repos & la joie, Aux avares soucis livre son ame en proie ; Qui lui fait de la Gloire ensanglanter l’Autel, Et courir à la mort, pour se rendre immortel.
C’est un travail très sérieux, très grave et où il n’y a aucun plaisir, si ce n’est celui de se sentir plus instruit de moment en moment.
Chaque fois qu’il revenait de la comédie, le jeune Poquelin était plus triste, plus distrait du travail de la boutique, plus dégoûté de la perspective de sa profession. […] Naudet, dans ses travaux sur Plaute, et M. […] Taschereau ; c’est un travail complet et définitif dont il faut conseiller la lecture sans avoir la prétention d’y suppléer. […] Auger, travail trop peu recommandé ou même déprécié injustement. […] — Il y a eu, depuis, un travail critique de Bazin sur Molière, mais je laisse à ma notice son cachet antérieur.
Dans la conversation, d’ordinaire, on invente peu, on répète plus volontiers ce que l’on a déjà dit, appris ou pensé ; la parole intérieure, au contraire, est le langage de la pensée active, personnelle, qui cherche et qui trouve et s’enrichit par son propre travail ; elle a donc pour mesure chez la plupart des hommes l’énergie et la vivacité de la pensée. […] A toutes les époques, il est vrai, et sans doute chez tous les peuples, le sens commun en a reconnu, sinon l’importance, du moins la réalité : un certain nombre d’expressions courantes — nous aurons l’occasion de les citer dans la suite de ce travail [ch. […] Aussi avons-nous, dans la suite de ce travail, négligé la distinction de Cardaillac pour nous attacher de préférence aux deux autres que nous venons d’indiquer : l’antériorité du mot sur l’idée ou de l’idée sur le mot [ch. […] Nous avons discuté, dans la suite de ce travail [chap. […] Albert de Haller (Berne, 1708-1777), s’est entre autres illustré par des travaux de physiologie et la constitution d’une théorie de l’irritabilité qu’il considère comme essentiellement distincte de la sensibilité, et comme une force qui réside exclusivement dans la fibre musculaire.
Quand vous avez donné à la société votre science, votre industrie, votre travail, votre argent, vous réclamez votre payement en jouissances du corps, de la raison et de l’imagination. […] Il tomba dans une disgrâce complète, et fut pendant sept ans sevré de toute espèce de travaux. […] Malheureusement, le jour éclatant qui se précipitera par la grande fenêtre de la façade, sitôt qu’elle sera délivrée des toiles et des échafauds, rendra ce travail plus difficile. […] Lenglet, au contraire, est une certaine timidité, puérilité, sincérité excessive dans le travail, qui donne à son œuvre une apparence de sécheresse ; mais, en revanche, il est impossible de donner un caractère plus vrai et plus authentique à une figure humaine. […] Il y avait des élèves unis par des principes communs, obéissant à la règle d’un chef puissant, et l’aidant dans tous ses travaux.
Et je vais repartir pour des travaux plus en dehors, roman, théâtre, ou l’histoire et la théologie, sans oublier les vers. […] Il a maintenant dans les trente-sept ans et voyage en Asie, où il s’occupe de travaux d’art. […] — d’améliorer leurs méthodes, de régler l’orientation de leurs études et de leurs travaux. […] — a très bien, très subtilement mis au jour, suivant son immanquable habitude, ce que j’essaie de manifester là, moi tard venu en l’occurrence, quand il écrivait de Roger Marx pris dans l’ensemble de ses travaux : « C’est un artiste doux et clairvoyant qui s’orne chaque jour ». […] Qui donc y eût été mieux à sa place que Baudelaire, ce lettré, cet impeccable, lui, autant, certes, que Gautier, ce jamais content de son travail, à l’égal, je pense, de Flaubert ?
Reynaud, grâce à sa familiarité avec les lettres européennes, et non moins au travail critique de quelques devanciers qui lui ont assez fortement mâché la besogne, la conçoit et la définit sous des termes beaucoup plus précis. […] C’est dans cette voie, c’est au cours et au prix de ce travail que la partie spirituelle de l’homme se retrouvera, se reconquerra elle-même, et avec elle-même, selon le vœu de M. […] C’est dans ce cabinet de travail que j’ai suivi l’élaboration de son chef-d’œuvre brisé, ce Quatuor admirable pour piano et cordes que la mort interrompit, mais qui demeure, dans sa mutilation, un des monuments les plus éloquents et les plus purs de la musique moderne. […] C’étaient des familles d’ouvriers qui, encore en habit de travail, venaient attendre les permissionnaires militaires. […] Docile à mes maîtres de Sorbonne, j’avais de l’admiration, ou je m’imaginais que j’en avais, pour ce travail dont la fortune universitaire fut grande, mais ne s’est pas soutenue longtemps après que Lachelier eut résigné ses fonctions officielles.
Mais on conçoit pourtant, quand on voit ce travail et cette sueur pour entrer, que jamais les grands poètes de ce temps-ci n’aient fait de sonnets.
Descartes possédoit, dans un degré supérieur, l’art du raisonnement & celui d’en trouver les principes, le talent d’analyser les idées, d’en créer de nouvelles & de les multiplier par une méditation profonde ; talent unique & sublime qu’on ne peut devoir qu’à la Nature, que le travail & l’étude peuvent aider quelquefois, mais qu’ils ne sauroient donner ni suppléer.
Le saint-simonisme fournit un élan et un idéal à l’esprit de la grande industrie et à l’exécution des grands travaux. […] La création du Bureau International du Travail est une œuvre profondément saint-simonienne. […] Comme directeur du Travail, il mit sur pied la législation ouvrière de la République radicale qui suivit l’affaire Dreyfus. […] Il est remarquable que le ministre le plus impopulaire dans le parti et le pays socialistes ait été le créateur du ministère du Travail et le père de la loi de huit heures. […] Il ne faudrait pas croire que son évolution syndicaliste l’ait penché exclusivement sur les questions des salaires, de l’apprentissage, de la journée de travail et des assurances sociales.
Tous les travaux furent suspendus. […] Il les condamnoit à consacrer tout le reste du temps au travail des mains, ou bien à la prière. […] L’exemple des solitaires de la Thébaïde, qui ne connoissoient que la contemplation & le travail des mains, ne prouve rien. […] La prière ni les travaux d’un manœuvre ne sçauroient remplir tout leur temps. […] Il forma le dessein de frustrer l’Académie d’un travail de cinquante années.
Excès de travail, mécontentement des hommes, ou pour quelque autre cause que ce soit, il semble aussi qu’en ce temps-là il ait côtoyé tout près de la folie. […] Tout se prépare pour une grande époque de restauration sociale, mais qui devra, comme il arrive toujours, être achetée par beaucoup de travaux, de souffrances et de sacrifices. […] Un sourd travail se fait en elle. […] Renan nous fait en quelque sorte assister à ce travail, et de ce travail même, il faut le voir déduire le caractère, la nature d’esprit, le sentiment religieux des rédacteurs. […] Elle n’est pas humaine, si quelques heures lui suffisent pour anéantir des années ou des siècles de travail humain accumulé.
Jusqu’ici tous les travaux de M. […] Une rapide analyse de ces travaux suffit à expliquer et à démontrer notre opinion. […] Sauf un très petit nombre d’exceptions, les membres nécessiteux sont de droit nommés commissaires pour tous les travaux, quels qu’ils soient. […] Suivons maintenant le développement de ses travaux et pesons la valeur de ses titres. […] Depuis les travaux de Haller et de Bichat, l’unité de la science médicale est désormais hors de doute.
Leur mémoire n’y est pas moins durable que celle des Archimède et des Newton, parce qu’ils poussèrent comme eux leurs travaux aussi loin qu’ils pouvaient aller. […] Mais, soutenu d’une force vertueuse, il poursuivra ses travaux, comme à l’abri de toutes les attaques. […] Leurs travaux, qui sont des titres à notre reconnaissance, faciliteront les miens. […] On le comparera, dans ses travaux, avec les professeurs habiles qui l’ont précédé. […] Les lecteurs, toujours plus sévères que les auditeurs, ont confirmé sur quelques fragments publiés de ce beau travail le succès qu’il avait pleinement obtenu.
Il nous a semblé de plus que si cette circonstance nouvelle, si précieuse à nos yeux, en venant certainement compliquer pour nous les difficultés et multiplier les convenances, devait avoir un effet rétroactif et allait jusqu’à nous obliger à rétracter, à modifier les jugements du passé, il n’y aurait ni fond ni base solide à notre travail critique : nous n’avons donc pas hésité à maintenir dans presque tous les cas ce qui est écrit.
Aimé Martin, écrivain élégant et philosophe de l’école de Bernardin de Saint-Pierre et de Jean-Jacques, aborde aujourd’hui le même sujet ; et, tout en restant fidèle aux traditions de ses maîtres, il les ravive par une analyse nouvelle et par la connaissance des travaux essayés depuis eux.
C’est d’après les difficultés vaincues, qu’on doit juger du travail des hommes, & non d’après le résultat.
On aime encore à lire la profession de foi de l’illustre chancelier d’Angleterre, et la prière qu’il avait coutume de dire avant de se mettre au travail.
A douze ans, le petit Blaise, dont on ménageait la délicatesse, donne de telles marques de son goût pour les mathématiques, que son père se décide à le laisser s’y appliquer librement : à seize ans, un de ses travaux, un traité des sections coniques, étonnait Descartes ; puis il s’occupe d’applications pratiques ; il construit une machine à calculer. […] De bonne heure, dès 1641, épuisé de travail, il ressent les atteintes de la maladie qui n’aura pas sur le fond de son œuvre l’influence capitale qu’on prétend parfois, mais qui, du moins, exaspérant sa sensibilité, donnera à son style un frémissement singulier. […] Mais il reste dans le monde, et continue ses travaux. […] Au milieu de ces travaux, chaque crise qui froissait son âme maladive met à nu la profondeur de sa foi janséniste : de là la Prière pour le bon usage des maladies (1648), et de là la Lettre sur la mort de M.
C’est le travail qui se fatigue, mais la paresse, mais la fatigue ne se fatigue pas. […] Empêcher l’homme de descendre certaines pentes, n’est-ce point un travail de géant. Empêcher l’homme de descendre certaines pentes sentimentales, certaines pentes morales, certaines pentes de conduite, n’est-ce point le travail et la plus grande partie du secret de tant d’arts et des plus grandes morales. […] Mais un grand parmi d’autres, à son rang au même rang que d’autres, de la même sorte et de la même nature que d’autres, dans le même ordre que les autres, dans le même ordre de certitude et dans le même ordre de travail, nullement un homme hors pair et hors classe, un homme hors cadre, un homme à qui une soudaine méthode, brusquement apparue dans l’histoire du monde, aurait livré un secret d’infaillible et de totale certitude.
Raisonnable, à sa façon, jusque dans ses plus grands écarts, méthodique dans sa folie, rêvant, je le veux bien, mais évoquant en rêve des visions qui sont tout de suite acceptées et comprises d’une société entière, comment la fantaisie comique ne nous renseignerait-elle pas sur les procédés de travail de l’imagination humaine, et plus particulièrement de l’imagination sociale, collective, populaire ? […] Nous le faisions pressentir au début de ce travail : il serait chimérique de vouloir tirer tous les effets comiques d’une seule formule simple. […] Le corps vivant nous semblait donc devoir être la souplesse parfaite, l’activité toujours en éveil d’un principe toujours en travail. […] La-a forme, la-a forme. » Mais ici se présente la première application d’une loi qui apparaîtra de plus en plus clairement à mesure que nous avancerons dans notre travail.
Il se tient au courant de tous ses pas et démarches ; il regrette de le voir se détourner de ses travaux herculéens pour répondre aux critiques du jour : Si ce grand héros de la république des lettres allait son grand chemin, dit-il, sans se détourner pour ces petits docteurs ; s’il faisait comme la lune, qui ne s’arrête point pour les petits chiens qui l’aboient, nous pourrions jouir de ses plus grands travaux, qui nous feraient plus de bien que toutes ces menues controverses ; sans faire tant de petits livrets, il nous obligerait fort de nous donner son grand Pline. […] Nous savons qu’un littérateur de nos amis, et bien connu du public, a, depuis longtemps, préparé cet intéressant travail.
Car ce qu’on ne sait pas assez, ce que les aisés et les heureux oublient trop vite, c’est que lorsqu’une fois une maison, un humble ménage est tombé au-dessous de son courant, lorsqu’il y a eu chômage dans le travail, lorsqu’un arriéré s’est une fois formé et grossi jusqu’à la dette, on ne se rattrape jamais : on en a de ce poids sur la tête pour toute la vie. […] Juge de quelle considération tu peux t’entourer jusque dans cette retraite, qui sera devenue le lazaret de ton âme… « … Mme Saudeur, arrivée il y a quatre jours, m’a remis ta lettre et tes manuscrits que je n’ai pas eu le loisir d’ouvrir encore, car je suis comme au pillage de mon temps : partout le travail, les correspondances, ménage, couture et visites, qui remplissent mes journées ; elles sont de huit heures jusqu’à minuit. […] Ce sont là des idées bien tristes, — bien consolantes aussi pourtant ; car la plus douloureuse de toutes serait de penser que nous ne sommes plus rien pour ceux que nous pleurons toujours… « Je cherche quelque soulagement dans le travail ; mais écrire quoi que ce soit m’est impossible, car toutes mes idées retournent vers ma bien-aimée Inès, mon adorable fille absente79.
Béranger en 1832 Dans ces esquisses, où nous tâchons de nous prendre à des œuvres d’hier et à des auteurs vivants, où la biographie de l’homme empiète, aussi loin qu’elle le peut, sur le jugement littéraire ; où ce jugement toutefois s’entremêle et supplée au besoin à une biographie nécessairement inachevée ; dans cette espèce de genre intermédiaire, qui, en allant au delà du livre, touche aussitôt à des sensibilités mystérieuses, inégales, non encore sondées, et s’arrête de toutes parts à mille difficultés de morale et de convenance, nous reconnaissons aussi vivement que personne, et avec bien du regret, combien notre travail se produit incomplet et fautif, lors même que notre pensée en possède par devers elle les plus exacts éléments. […] Laisné, et ce travail le formait aux règles de l’orthographe et de la langue. […] Gardant toutes ses pensées et son travail intellectuel, il ne donnait que son temps et sa main, comme Jean-Jacques quand il copiait de la musique.