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1631. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

Depuis longtemps, les Légitimistes avaient renoncé à la vengeance et ne tenaient même plus à la justice. […] Quel est l’être vivant, en effet, qui puisse croire avoir en lui la lumière sans nuage de l’impartialité, et, en Histoire, soit tenu, comme en tout, à autre chose que de la conscience ?

1632. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

C’est le piège des titres qui promettent et ne tiennent pas ce qu’ils promettent. […] Elle se tenait fort tranquille (comme de son vivant !)

1633. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Martin s’amuse à gratter avec son petit coutelet de moraliste, et à faire tomber d’entre les pierres d’un édifice qui, sans un reste de ce ciment, depuis longtemps ne tiendrait plus. […] On n’y trouve guères plus que ce que nous venons de voir, comme ensemble et portée : mais, nous l’avons dit, nous le tenons pour, plus dangereux qu’un livre plus fort.

1634. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Elle a été posée et résolue à toutes les phases des sociétés, et si un tel fait a été méconnu, si l’on n’a pas tenu le compte qu’on devait des solutions sur lesquelles l’humanité a vécu, pendant des siècles, heureuse et puissante, la faute en est à ce mépris que des économistes ignorants ont toujours montré pour l’histoire, — pour l’histoire qui le leur rendra bien ! […] On y trouve tout ce qui tient aux jurandes, aux maîtrises, aux rapports des travailleurs avec l’État et la religion.

1635. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

En d’autres termes, il a voulu savoir si le comte de Chambord avait en lui l’esprit séculaire et chrétien de l’ancienne monarchie française, et si son éducation, ses idées et ses actes, qui ne sont encore que des paroles et des déclarations brillantes de loyauté, ne brillent pas trop aussi de cet esprit moderne inquiétant pour sa politique dans l’avenir, au cas où la France le reconnaîtrait un jour pour son roi moins pour une loyauté à laquelle elle ne se fierait peut-être pas, si elle était seule, que pour cet esprit moderne qui s’appelle, par duperie ou par trahison, « le libéralisme », mais qui n’est au fond que l’esprit même de la révolution… Recherche douloureuse, dans laquelle l’auteur du livre que voici a tenu le flambeau d’une main ferme ! […] ce bon monseigneur de Labastida, archevêque de Mexico, s’y employa ardemment ; mais, à peine arrivé au Mexique, Maximilien ne tint aucun compte de ses promesses et se hâta de mécontenter les catholiques pour passer sous le joug des sectaires vous savez comme Dieu l’a châtié ; mais au moins il s’est repenti et il est mort en chrétien.

1636. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Michel-Ange est assez puissant pour tenir sous son pied l’opinion publique comme son glorieux patron tient le diable sous sa sandale d’or, mais la vue du sublime affranchit l’esprit et lui donne le courage de rejeter l’oppression de la plus colossale célébrité et par d’autres grandeurs, la mieux justifiée… Et cependant le poème de Moïse, qui me fait écrire de telles choses, en mon âme et conscience, n’est, à mes yeux, que le second en mérite des Poèmes de M. de Vigny.

1637. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Si le style n’était qu’une chose très-travaillée et très-bien faite, affinée, polie et brillante, comme un acier quelconque, tournant souplement dans ses charnières, ou glissant moelleusement le long de ses rainures, l’auteur du Malheur d’Henriette Gérard n’aurait peut-être rien à désirer ; mais pour être véritablement supérieur, le style doit se composer de plus d’éléments qu’il n’en tient sous la plume de M.  […] Leur gaieté même est âpre, quand ils plaisantent, et l’on voit, à travers la jeunesse de l’un et la maturité de l’autre, la tête de mort d’un siècle vieux… Enfin, — et c’est là le plus grand reproche qu’on puisse leur adresser, — observateurs de la vie sensible et descripteurs acharnés et presque chirurgicaux du défaut et du vice humain, pour tout ce qui tient à la vie morale, ce sont d’indifférents sourds-muets.

1638. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Ratisbonne, Louis (1827-1900) »

Théophile Gautier Louis Ratisbonne tient une place importante dans la littérature poétique ; il est capable de labeur et d’inspiration.

1639. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 486

On les tient quittes de montrer leur propre esprit ; on ne leur demande que celui de l’homme dont ils prétendent écrire l’Histoire.

1640. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Vernet  »

Cela tient au moment du jour qu’il a choisi.

1641. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rivet, Gustave (1848-1936) »

Philippe Gille Je tiens à signaler une très remarquable pièce, je devrais dire un poème, que M. 

1642. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — P.-S. »

L’attachement pour la princesse Charlotte Bonaparte tint sans doute une grande place dans sa vie, mais ne peut être considéré comme la raison déterminante d’une mélancolie qui avait ses racines dans l’organisation même,

1643. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bernard, Charles (1875-1961) »

Et pourtant, je m’en tiens encore, pour juger ce poète, à son premier livre, où je vois une plus parfaite réalisation.

1644. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » p. 251

Il eût pu s’en tenir là ; mais le Calvinisme lui échauffa la tête, & d’Auteur estimable en fit un Libelliste & un Calomniateur.

1645. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 83

Son nom tient encore au souvenir du Public, par un Ouvrage qui prouve que les petites choses sont quelquefois capables de sauver de l'oubli.

1646. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 345

On a de lui une Méthode d'étudier & d'enseigner chrétiennement les Poëtes, une autre pour étudier & enseigner la Philosophie, une troisieme pour étudier & enseigner la Grammaire, qui prouvent qu'il auroit beaucoup mieux fait de s'en tenir aux seules matieres de Théologie.

1647. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Mais je conseillerais au troisième logicien de ne pas tenir la question pour vidée, et puisque le chant du rossignol nous invite à la mélancolie 282, je ne vois pas pourquoi il hésiterait à faire du singe l’antithèse comique de ce divin chanteur, lui donnant un cri analogue à celui de l’habitante des marais. […] Mais elle ne s’en tient pas là. […] C’est un défaut d’intelligence, il faut bien le reconnaître, qui tient caché aux regards de Schlegel, de Jean-Paul et de Hegel lui-même l’ordre particulier de beauté exprimé dans les comédies de Molière. […] Certes, je serais le premier qui condamnerais le Cid, s’il péchait contre les grandes et souveraines maximes que nous tenons de ce philosophe. » (Préface du Cid.) […] « Peut-être pourrait-on souhaiter quelquefois, écrit madame de Staël, même dans les meilleures pièces de Molière, que la satire raisonnée tînt moins de place, et que l’imagination y eût plus de part. » 289.

1648. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

XII Son premier essai, qui tient plus de J. […] Ces conversations tiennent au sujet, comme on le verra plus tard, par le tableau de la candeur des jeunes filles de la bourgeoisie qui tremblent d’être séduites ou compromises aux yeux de la petite ville si elles se laissent approcher par la mauvaise compagnie. […] Je suis cependant bienveillante pour les autres hommes ; mais autant je brûle du désir de te regarder, autant l’aspect de cet homme m’inspire une secrète horreur ; et c’est ce qui fait que je le tiens pour un coquin ! […] ne pourrai-je jamais passer tranquillement une heure sur ton sein, serrer mon cœur contre ton cœur et confondre mon âme dans la tienne ! […] Tiens !

1649. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Il y écrivit sa tragédie de Don Carlos, œuvre estimable, réfléchie, mais tiède, où la politique tient la place de l’émotion. […] Le fatalisme s’accommode très bien de la servitude ; l’homme, aux yeux de Goethe, était roi par droit de nature ; ce roi pouvait aimer ses sujettes, mais il n’était pas tenu de les respecter. […] La terre est couverte d’un voile sombre ; mais la nuit, qui tient éveillé le méchant, n’effraye pas le paisible bourgeois ; car l’œil de la justice est ouvert. […] Le tronc tient encore à la racine. […] Voilà pourquoi il se tenait soigneusement lui-même très haut, loin de terre, au-dessus de sa propre sensibilité, comme sur un isoloir de toute chose humaine, dans la région supérieure de la sublime indifférence.

1650. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Cela fait, il n’y eut plus d’hésitation, car les peuples tiennent plus à ce qu’ils imaginent qu’à ce qu’ils possèdent. […] Renfermant mon désir en moi-même, je ne le communiquai à qui que ce fût ; en attendant, je me bornai à tenir en toute occasion une conduite régulière et décente, peut-être au-dessus de mon âge. […] On m’avait bien prévenu que le roi n’adressait la parole qu’aux étrangers de distinction, et, qu’il me parlât ou non, je n’y tenais guère. […] Je n’ai vu aucun prince tenir un grand cercle avec autant de grâce et de noblesse.” […] Je ne pouvais avec décence la suivre à Rome immédiatement ; je ne pouvais non plus me tenir à Florence.

1651. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Ces drames sont des organismes qui se tiennent dans toutes leurs parties, depuis l’idée générale, presque abstraite, jusqu’au plus infime détail d’exécution matérielle. […] Mais ce n’est pas tout : non seulement tous ces drames sont des organismes vivants, chez lesquels tout se tient dans un réseau d’influences mutuelles, mais chacun est un corps doué d’une individualité marquée, d’une physionomie qui ne ressemble en rien à celle de ses frères. […] Je tiens cependant à affirmer de suite que je ne doute pas de la bonne foi de M.  […] Les successions chromatiques et les notes dissonantes augmentent en nombre et dessinent une figure douloureuse et tourmentée sur le mot culminant Harm (chagrin), qui est tenu pendant une mesure entière ; ensuite tout s’apaise, et sur la fin de la phrase, au mot « consolation », nous rentrons dans la tonalité fondamentale. […] Le commencement du troisième acte est une des plus puissantes scènes musicales qu’on ait connues, l’expression mélancolique, navrée, de la nature y atteint une précision exquise, infinie ; et plus loin, l’effusion joyeuse de la prairie tient autant à la lumière qu’aux vivifiantes sonorités de l’orchestre pendant cette merveilleuse scène ; le départ d’Amfortas, du cygne, l’arrivée des deux jeunes écuyers, celle de Kundry sont également à étudier minutieusement.

1652. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Tenez j’aurais voulu que vous fussiez mort, l’année dernière, vous m’auriez laissé au moins la mémoire et le souvenir d’un ami !  […] … » Et il s’anime : « Tenez, Rousseau… Eh bien, il avait déjà trouvé un procédé exagéré… Est venu après lui Bernardin de Saint-Pierre, qui l’a poussé plus loin… Chateaubriand, Dieu sait… Hugo !  […] … Mais, dans le moment, il faut vous atténuer, vous amortir… Tenez, votre description du pape tout en blanc, tout au fond… Eh bien ! […] Et pendant une heure, il nous tient sous une espèce de sermon rabâcheur et aigre, tournant, par moments, à des accès d’une colère en enfance. […] Elle a beau essayer de prendre des poses tranquilles, de croiser ses bras dans l’immobilité, impossible de tenir en place.

1653. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Il tenait toujours un livre ouvert à la main ; ce n’était pas un livre profane : c’était bien assez pour lui de les lire et de les expliquer par devoir aux élèves de sa classe à l’heure des leçons. […] Son goût raffiné tenait un peu de la douce et exquise mollesse de son caractère. […] Le seul défaut littéraire de cet excellent homme tenait à ses qualités de cœur et d’esprit : il y avait un peu d’effémination dans son goût et de fleurs dans son style. […] XXI « Il est un Dieu », commença le maître d’un accent solennel qui tenait à la fois du prêtre et du poète, « il est un Dieu ! […] Le bouvreuil mâle se tenait immobile sur un arbuste voisin comme une fleur de pourpre et d’azur.

1654. (1903) La renaissance classique pp. -

Nous tiendrons pour suspectes toute logique tranchante, toute doctrine trop absolue, parce que la contradiction n’est jamais une pierre de touche infaillible du vrai, et que l’abstraction est un filet trop étroit entre les mailles duquel la réalité s’écoule et fuit de toutes parts. […] Mais nous ne saurions nous en tenir à ces généralités. […] Le vulgaire s’imagine que l’édifice ne tient à rien. […] Tout se tiendra. […] Tu inondais de ta clarté les chimères décevantes, les ruses et les complots des consciences mauvaises, tu tenais la sauvagerie du Barbare humiliée devant ta grâce.

1655. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Entre Chaulieu et Maucroix il y a place pour le xviiie  siècle, qui commence : Maucroix est resté en deçà ; il tiendrait plutôt de Régnier et de nos bons aïeux. […] Maucroix, en un mot, tenait de La Fontaine, dont il fut comme un second exemplaire conservé en province, avec moins de génie, avec plus de prose, mais avec presque toutes les autres qualités. […] Revenu après cet orage à ses loisirs de Reims, Maucroix, comme le pigeon voyageur rentré au nid, se promit bien de s’y tenir coi et ne plus quitter ses amis ni ses compères : Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines.

1656. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Raphaël a pour loi et pour règle secrète un caractère suprême d’unité et d’adorable fusion ; il tient moins, en un mot, à frapper fort qu’à toucher divinement. […] Les femmes manquent toujours leur vocation quand elles veulent sortir des soins du ménage, de l’aiguille et du fuseau. » Dans ces dispositions si naturelles et si sincères, on conçoit l’embarras de Léopold Robert pour mettre un éclair au front de sa Corinne idéale ; de guerre lasse, il s’en était tenu à copier, en l’arrangeant pour ce rôle, une des belles brigandes de Sonnino, lorsqu’il se décida enfin, pour plus de sécurité, à effacer de sa toile la fausse muse, et il y substitua selon son cœur un Improvisateur populaire, qu’il avait vu et bien vu de ses yeux (1822). […] En novembre 1825, il félicite son ami Navez du mariage ; c’est une idée qui reviendra souvent et qui tient une grande place dans la réflexion mélancolique et dans le regret moral de Léopold Robert : « Je te félicite d’avoir enfin pris le parti de te marier et d’avoir trouvé surtout une aimable moitié qui trouvera plus son plaisir d’être chez elle que de sortir.

1657. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Il a plus tard esquissé, sans le terminer, un éloge du comte duc dans lequel on lit cette magnifique définition de la monarchie espagnole : « Celui-ci, au rebours (des ministres précédents plus favorisés), a toujours cheminé avec un vent contraire : parmi les ténèbres, et lorsque le ciel était couvert de toutes parts, il a tenu sa route au milieu des bancs et des écueils, et durant la tempête et l’orage il a eu à conduire ce grand vaisseau dont la proue est dans l’océan Atlantique et la poupe dans la mer des Indes. » Mais ce n’est là qu’un trait de talent et une belle image, comme l’écrivain doué d’une imagination poétique peut en trouver. […] Entre l’ode élevée et le genre burlesque alors en vogue, il tient sa route aisée et il continue en français la poésie véritablement légère. […] [NdA] C’est ce qu’ont dit les contemporains de Voiture, et je m’en tiens là-dessus à l’impression qu’il nous ont transmise.

1658. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Elle n’avait cessé d’être en de bons termes avec Voltaire et de correspondre avec lui avant et depuis sa disgrâce de Berlin : « Je vous ai promis, monsieur, de vous écrire, et je vous tiens parole, lui disait-elle en décembre 1750 au début de leur relation, quinze jours après l’avoir vu à Berlin. […] Quant à la margrave, après avoir fait ses objections à Frédéric, elle n’hésitait pas et se tenait prête à partager et à imiter son sort : « Je suis dans un état affreux, écrivait-elle à Voltaire (le 19 août), et ne survivrai pas à la destruction de ma maison et de ma famille : c’est l’unique consolation qui me reste. » Et le 16 octobre : « Notre situation est toujours la même : un tombeau fait notre point de vue. […] Mais cet attachement à l’État ne le pouvait contraindre, prétendait-il, au-delà de certaines limites, et il y avait des humiliations qu’il ne se croyait pas tenu de subir : Vous verrez par le billet ci-joint ce que je tente encore ; c’est le dernier essai.

1659. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Ce sentiment de modération et de justice, cette intégrité courageuse, il la tenait en partie de ses vertueux parents et de ses auteurs. […] Les Caumartin et ceux qui tenaient pour le coadjuteur étaient plus fins, et y entendaient plus malice. […] On se raconte des horreurs sur ce cardinal-tyran : « Il en était venu à tel point, lorsqu’il mourut, qu’il ne voulait plus voir le roi que le plus fort, et avait dans sa maison trois caves capables de tenir près de trois mille hommes. » M. le prince de Condé, toujours si plat envers celui qui règne et de qui il espère, lui qui avait un jour imploré à genoux comme un honneur l’alliance du cardinal vivant, s’élève maintenant tout haut, en plein Parlement, contre ce qui s’est fait « sous une puissance qui allait jusques à la tyrannie ».

1660. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Retirée dans une maison qu’elle avait à Meudon, il ne tenait qu’à elle d’y rester, lorsque le matin du 2 septembre, elle reçut un mot d’avis d’une dame anglaise de ses amies, qui l’engageait à revenir à Paris, parce qu’elle pourrait y être fort utile à un malheureux. […] Elle le tint caché, la nuit dans son alcôve et entre les matelas de son lit, pendant une visite domiciliaire qui se prolongea et où elle dépista les fouilleurs acharnés par ses façons enjouées et légères. […] À un moment Santerre est aussi jeté dans la même prison, et de près on ne le trouve pas si monstre ; mais ici la royaliste en Mme Elliott tient bon : « Malgré toutes les attentions qu’il eut pour moi, je ne pus jamais vivre en bonne amitié avec lui : beaucoup de nos grandes dames se lièrent intimement avec cet homme qu’elles croyaient bon et inoffensif… Il fut délivré avant la mort de Robespierre… Il nous envoyait toujours quelques provisions, et je dois dire qu’il ne manquait jamais une occasion de nous être utile.

1661. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Mais bientôt, jusque dans le Lamennais de ce temps-là, nous allons retrouver celui que nous avons connu en dernier lieu, le même caractère exactement, la même âme, une âme excessive, inquiète, haletante, appelant sans cesse et repoussant le repos, enviant la mort etactivant la vie, se croyant une mission d’en haut, unevocation, et tenu d’y obéir : car qui a résisté à Dieu et a eu la paix ? […] Je tiendrai ferme dans mes Thermopyles… » (11 janvier 1826.) […] Le cauchemar domine ; l’Enfer tient plus de place que le Paradis. — « La société voyage dans les cercles de Dante. — Je vois comme une voûte de fer s’abaisser sur les peuples. — La société est idiote quand elle n’est pas frénétique, — cette pauvre société idiote qui s’en va à la Morgue en passant par la Salpêtrière. » C’est lui qui dit ces choses, et on peut imaginer quelle perspective lui composent ces belles images.

1662. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Il faut le voir dans cette petite édition première : il ne se glisse qu’à la suite, par manière d’essai et sans qu’on ait l’air d’y tenir. […] Il aime à tenir un fil, mais un fil seulement, et dans un labyrinthe. […] Ayant passé presque en un seul jour de l’obscurité entière au plein éclat et à la vogue, il sait à quoi s’en tenir sur la faiblesse et la lâcheté de jugement des hommes ; il ne peut s’empêcher de se railler de ceux qui n’ont pas su le deviner ou qui n’ont pas osé le dire.

1663. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Après cela, nous nous sommes tenus en repos… » Enfin, la visite a lieu ; nous sommes maintenant entre les mains du plus aimable guide, et je le laisse parler : « Je fus hier au Retiro. […] La camarera me tenait toujours par la main, m’avertissant du nombre de révérences que j’avais à faire, et qu’il fallait commencer par le roi. […] Il n’aidait pas peu à là conversation… » Ce nain est très-essentiel ; quelquefois il y en a deux, car le roi ne disant rien et la reine ne disant pas grand chose en présence du roi, il faut bien des instruments de conversation. à quelque temps de là, à l’occasion de visites que le roi et la reine font dans des couvents et dans lesquelles la reine a voulu absolument que Mme de Villars l’accompagnât, celle-ci nous fait la petite description suivante : « Comme je n’y connais personne, je m’y suis beaucoup ennuyée, et je crois qu’elle ne voulait que j’y fusse qu’afin de lui tenir compagnie.

1664. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Zeller en résume ainsi les préceptes, qui tiennent à la fois de la culture ou de l’hygiène locale et de la morale universelle : « Entretenir avec un soin religieux le feu, chose sacrée, dans le temple et au foyer domestique ; respecter l’eau qui coule et qu’on ne doit jamais souiller par un contact impur, surtout celui d’un cadavre ; couvrir, purifier, embellir la terre en multipliant, par le travail et les arrosages, la moisson jaunissante, la forêt qui tamise les rayons du soleil, et les arbres qui portent les doux fruits ; élever, nourrir les animaux nobles et faire une guerre sans relâche aux impurs, voilà comme le sectateur de Zoroastre combat le mal physique dans la nature. Assujettir le corps aux exercices qui fortifient aussi l’âme, ne point le dépouiller de ses vêtements en présence des astres du jour ou de la nuit, n’y jamais introduire d’aliments impurs, le tenir toujours exempt de toute souillure, surtout ne pécher « ni par pensée, ni par parole, ni par action » ; pratiquer le repentir après la chute ; élever ses enfants ; ressembler, en un mot, à son bon Génie ou Fervers, type et représentation idéale de chacun, telle est la prière que le Persan adresse à Ormuz, « qui est toute pureté et toute lumière, esprit universel et source de toute vie. » Toujours, chez M.  […] Le génie de Rome est plus simple et s’en tient longtemps au solide.

1665. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Le devoir de la critique dans tout sujet est avant tout de l’envisager sans parti pris, de se tenir exempte de préventions, fussent-elles des mieux fondées, et de ne pas sacrifier davantage à celles de ses lecteurs. […] Il est donc très-certain encore, pour ne s’en tenir qu’à ce qui a éclaté, que Talleyrand, ministre des relations extérieures sous le Directoire, profita de la saisie des navires américains à la suite du traité de commerce des États-Unis avec l’Angleterre, pour attirer à Paris les commissaires de cette république munis de pleins pouvoirs et tâcher de les rançonner19. […] IV). » J’ai tenu moi-même à rechercher les pièces indiquées, et qui sont d’ailleurs très bien analysées dans Michaud.

1666. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Mais il obéit en s’en moquant à un fonds d’humeur populaire qu’il tient de ses origines ; il a une défiance ironique des grandes chevauchées ; avec son sens prudent positif, il rit des fous qui risquent leur peau pour faire du bruit. […] Sa colère contre Dolet, qui réédita les deux livres sans changement, prouve combien il tenait à calmer les défiances de la Sorbonne. […] Plus de repentir du Créateur devant une création mauvaise ; plus de péché originel et d’humanité déchue : le monde est bon, l’homme est bon, les fins du monde et de l’homme sont bonnes ; et le monde et l’homme vont spontanément par une intime impulsion de leur nature vers ces tins qui sont bonnes.

1667. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

D’abord, à mesure que l’on avance, les polémiques personnelles et les rivalités de parti y tiennent plus de place ; les passions qui se donnent cours sont intenses, mais communes et sans finesse ; le spectacle n’en est pas très nécessaire à notre éducation psychologique. […] L’éloquence était un moyen de gouvernement, presque une nécessité pour ce parvenu qui, régnant par l’admiration et la confiance, devait entretenir la foi en son infaillible génie : il fallait que dans chacune de ses paroles il fit sentir la supériorité dont il tenait son droit. […] Biographie : Mirabeau (1749-1791) fut mis par son père chez l’abbé Choquard qui tenait une pension pour les enfants indisciplinés ; sous-lieutenant à Saintes, il est emprisonné à l’île de Ré par lettre de cachet pour dettes et intrigues amoureuses ; de là envoyé en Corse, puis marié en Provence (1772), interdit pour dettes, incarcéré an château d’If pour voies de fait sur un gentilhomme qui a insulté sa sœur et ne veut pas se battre ; d’If, on le transfère au fort de Joux, d’où il s’évade, et fuit avec Mme de Monnier.

1668. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Les régalades continuent sur toute la route au retour : l’ambassadeur et l’abbé ne se lassent pas de tenir tête aux grands seigneurs du pays et de s’enivrer à la polonaise, pour soutenir l’honneur du roi leur maître. […] Chaulieu tenait du dernier, il tenait surtout de Chapelle ; mais s’il renchérissait sur l’un et sur l’autre pour ses négligences comme rimeur, il se gouvernait mieux qu’aucun d’eux dans la vie, et, sous ses airs d’Anacréon, il savait toujours où il en était.

1669. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Fils unique, il avait, bien jeune, perdu sa mère : son père lui en tint lieu, surveilla son enfance et suivit ses études avec une sollicitude éclairée. […] La Restauration, tant qu’elle se tint dans les voies modérées, semblait faite pour satisfaire ses vœux et pour répondre à son idéal politique. […] « Je me suis tenu constamment, dit-il, dans la situation d’esprit où se place un juré pour écouter les dépositions des témoins ; et maintenant j’oserais, comme lui, prononcer· la formule solennelle dont le verdict est accompagné. » L’Introduction qui résume l’histoire de France depuis Louis XIV et pendant tout le xviiie  siècle jusqu’au moment où Louis XVI monta sur le trône, offre un beau et grave tableau plein de vérité et de précision.

1670. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Le livre de l’abbé Gerbet est rempli de ces paroles d’or ; mais, quand ou veut les détacher et les isoler, on s’aperçoit combien elles tiennent étroitement au tissu. […] Cela tient, je suppose, à ce qu’il a toujours vécu trop près de sa pensée, n’ayant jamais eu l’occasion de la développer en public : en effet, sa santé délicate, sa voix faible et qui a besoin de l’oreille d’un ami, n’a jamais permis à ce riche talent de se produire dans l’enseignement ou dans les chaires. […] Ces nigauds de l’abbé Gerbet sont pleins d’esprit et d’à-propos : il les fait par obéissance, ce qui le sauve, dit-il, de tout reproche et de toute idée de ridicule, il est difficile de détacher ces riens des circonstances de société qui les produisent ; voici pourtant une de ces petites pièces improvisées à l’usage et pour la consolation des perdants, elle a pour titre Le Jeu du soir : C’est aujourd’hui la Fête de la Vierge, Mais, entre nous, je voudrais bien savoir Si, quand on doit le matin prendre un cierge, On peut tenir une carte le soir.

1671. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

À côté du cabinet, la caisse, une caisse grillée, une vraie caisse, où se tenait le caissier Lebarbier, le petit-fils du vignettiste du xviiie  siècle, que nous avions retiré avec Pouthier des bas-fonds de la bohème. […] Le lendemain, qui était un samedi, Villedeuil nous menait au Palais de Justice dans sa calèche jaune, une calèche qui tenait du carrosse de gala de Louis XIV et d’un char d’opérateur. […] Tenez, f…… vous là, et faites-moi la femme de l’adjudant. — La charge faite — Ce bougre-là, c’est charmant, charmant… oh !

1672. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Qui ne voit que les inconvénients de son caractère tiennent à tous les avantages que j’ai pris soin de signaler auparavant ? […] Or remarquez que dans cette masse d’une nation il y a un très grand nombre d’hommes, ceux qui sont sans propriété, qui n’ont jamais participé aux mœurs : ceux-là n’ont eu dès lors que des besoins qui tiennent à l’existence matérielle. […] Nos rois ont étendu et honoré le nom français : tous nos souvenirs de gloire tiennent à eux comme nos souvenirs de religion.

1673. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

C’est un balzacien qui tient à Balzac par la manière de peindre, et, par sa nature, à quelques-uns de ses héros. […] Il n’y a que des chroniqueurs de talent, des hommes du fait, des Américains en littérature, des arrangeurs de panoramas immenses ouverts partout : en France, en Espagne et en Angleterre ; car cette Rolande, qui ne tient à rien qu’à elle-même et à se montrer, ils la font voyager et ils accrochent à la traîne de sa robe, sans beaucoup de peine d’invention, des descriptions comme celles de quelques quartiers de Londres et d’une course de taureaux en Espagne. […] Fervaques n’est point un romancier, c’est un historien, et en cette qualité tenu d’être encore plus un miroir que le romancier.

1674. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

. — On a souvent dit déjà pourquoi l’école romantique, essentiellement lyrique, tenait tellement à s’affirmer au théâtre : il s’agissait de vaincre Corneille et Racine. […] — D’autre part, et a priori, il semble improbable que tant d’esprits pénétrants, depuis Aristote jusqu’à Brunetière, se soient trompés d’une manière aussi absolue, aussi irrémédiable, sur la valeur des genres littéraires… Il est certain que nos abstractions, nos groupements de faits, bien que nécessaires au raisonnement scientifique, ont quelque chose de brutal et de factice ; nous prétendons établir, en classifiant, des catégories aux cloisons étanches dans cet océan de la vie où tout se tient, où tout n’est que flux et reflux. […] Du point de vue historique que je développe ici, les œuvres de valeur relative ont leur grande importance ; elles reflètent les mœurs et les goûts de leur époque avec une fidélité particulière ; elles eurent souvent un succès plus grand que les œuvres de valeur absolue ; chez celles-ci, c’est l’individu en ce qu’il a d’éternel qui l’emporte ; chez celles-là, c’est l’esprit général d’une époque disparue ; il faut donc en tenir grandement compte pour l’histoire des genres littéraires qui sont en rapport intime avec le développement politique et social de la nation ; la démonstration de ce rapport sera un des résultats essentiels de mon étude.

1675. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Il a la démarche agile, et pourtant égale, sans hâte ni saccade, en homme dont l’âme saine et gaie se tient d’elle-même en action et en équilibre sans enivrement, ni abattements, ni efforts. […] Nous causerons, et, s’il se dit quelque chose d’utile, vous en ferez ce qu’il vous plaira. » Le soir venu, il me prit la main avec sa grâce ordinaire, m’installa dans un fauteuil, me versa du thé, m’avertit d’en boire beaucoup, disant qu’il voulait me tenir éveillé, qu’il en avait besoin, qu’il allait faire le professeur, que c’était la première fois de sa vie, et que d’avance il m’en demandait pardon. « Je ne vous parlerai que d’analyse. […] Comparez les deux traductions, la complète et l’incomplète, la moderne et l’ancienne, et vous apercevrez l’analyse, sa nature, ses instruments et ses effets : « L’estomac change les aliments en bouillie. » Voilà la science ancienne ; elle tient en une ligne.

1676. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

En même temps l’homme, par habitude, s’est mis en défense ; l’attitude militante lui est naturelle, et il se tient debout, affermi dans l’orgueil de son courage et dans l’ancienneté de sa réflexion. […] On l’accusait d’être « âpre, colérique », et certainement il tenait à sa dignité d’homme, à son autorité d’époux, et ne se trouvait pas estimé, respecté, prévenu autant qu’il croyait mériter de l’être. […] On finit par se tenir tranquille, et l’on regarde le monde aller, en tâchant d’éviter les heurts, en ramassant çà et là quelques petits plaisirs commodes. […] Les textes sacrés y tiennent la grande place. […] La vérité même qu’il tient devient son hérésie.

1677. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

George Ier tient sa femme en prison pendant trente-deux ans, et s’enivre le soir chez deux laiderons, ses maîtresses. […] Le seul honnête homme est George III, un pauvre lourdaud borné qui devint fou, et que sa mère avait tenu comme cloîtré pendant sa jeunesse. […] La haute spéculation, qui seule peut en tenir lieu, s’est montrée ou déclarée impuissante. […] Au milieu de leurs excès, c’est cette persuasion qui les relève ; ils se déchirent, mais ils ne rampent pas ; quel que soit l’adversaire, ils se tiennent debout devant lui. […] Nous sommes encore disposés à tenir un compte indulgent des pernicieuses leçons que vous avez reçues dans votre jeunesse et à fonder les plus hautes espérances sur la bienveillance naturelle de vos inclinations.

1678. (1923) Paul Valéry

L’écrit est tenu à d’autres préoccupations que celles du style pur. […] Ce poème d’Aurore en tiendrait peut-être lieu chez Valéry. […] Ce qui tient dans ses deux recueils la place de l’amour, ce sont deux Dormeuses. […] La rumeur de la mer se tient ici comme la gardienne du silence intérieur et de la méditation sur l’être. […] Mais s’il méconnaît la technique des philosophes, il se tient en plein dans les conditions de sa technique de poète.

1679. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « [Avertissement de l'auteur] » p. 1

Cela tient lieu d’une de ces invocations ou libations qu’on aurait faites dans l’antiquité à la pure source des grâces.

1680. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 172

Ce qu’il a écrit sur la Genèse & sur la conduite qu’Adam & Eve durent tenir à la naissance de leurs premiers enfans, porte le même caractere d’esprit & de talent ; mais il faut bien se garder d’adopter ses conjectures, qui n’ont été vraisemblablement que le fruit de l’activité de son imagination.

1681. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 289

Il est cependant peu de Littérateurs qui ne se tinssent honorés de ce qui est sorti de sa plume.

1682. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Boucher » p. 103

J’avoue que le coloris en est faux ; qu’elle a trop d’éclat ; que l’enfant est de couleur de rose ; qu’il n’y a rien de si ridicule qu’un lit galant en baldaquin dans un sujet pareil ; mais la Vierge est si belle, si amoureuse et si touchante ; il est impossible d’imaginer rien de plus fin, ni de plus espiègle que ce petit saint Jean couché sur le dos, qui tient un épi.

1683. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Le duc de Buckingham, amant de la comtesse de Shrewsbury, tue le comte en duel ; la comtesse, déguisée en page, tenait le cheval de Buckingham, qu’elle embrassa tout sanglant ; puis ce couple de meurtriers et d’adultères revint publiquement, et comme en triomphe, à la maison du mort. […] Dire qu’il a vu une vision ou entendu une voix, c’est dire qu’il a eu un rêve qui tenait du sommeil et de la veille. […] Et la tienne aussi, je sais que la tienne, au moins, tu l’aimes. […] Le chevalier de Grammont conte au roi l’histoire de Termes ou de l’aumônier Poussatin ; tout le monde quitte le bal pour venir l’écouter, et, le conte fait, chacun rit à se tenir les côtes. […] Et il y a du tabac dedans ; tenez, en voulez-vous ?

1684. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Quand on saura à quoi s’en tenir au sujet de ces tours de passe-passe, l’immense Hugo lui-même sera amoindri. […] Il se tient droit pendant quatre pas, au cinquième le pied lui glisse et il boîte. […] Cela tient, je crois, à ce que les peintres sont des esprits avortés. […] L’architecture, la sculpture, la peinture, tiennent des deux. […] Ils n’y tiennent absolument que dans les livres.

1685. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Bergson, tient toujours pour l’opposition absolue de l’intelligence et de l’instinct. […] Guillaume Monod fut tenu pour hérétique par ceux que Rome appelle les Hérétiques. […] Mais cette illusion tient peut-être à des causes invincibles. […] Un jour, vers l’année 1760, un jeune héros osa tenir tête à la bête mystérieuse. […] Les bouchers et les charcutiers tiendront-ils compte de ces magnifiques découvertes ?

1686. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

C’est un conseil à se méfier du travers dans lequel on tomberait, si l’on s’en tenait à ce genre d’exercice. […] Mais les conducteurs se tenaient fermes sur leurs sièges. […] Mais on ne s’en tient pas là. […] Plusieurs tiennent des piques. […] Nous nous en tiendrons aux écrivains français qui, pour la plupart, ont formé leur style chez les Latins et les Grecs.

1687. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

C’est une richesse qui tient à la fois aux origines de la langue latine et au génie particulier du poète. […] Il fit lire dans le sénat le registre tenu par les gardes et les espions de Drusus. […] Cette supériorité ne tient pas seulement à une diction plus simple, à un goût plus ami du naturel et du vrai ; elle tient surtout à la pureté morale et à l’espèce de pudeur chrétienne qui règne dans Paul et Virginie. […] Mais la douleur me tient éveillé. […] Sa barbarie tient quelque chose de la décadence ; elle est souvent gothique, plutôt que jeune et naïve.

1688. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 377

On ne se souvient de son nom, que parce qu’il tient aux événemens de sa Secte, dans laquelle il eut beaucoup de crédit.

1689. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Louis Michel Vanloo  » p. 114

Il tient de la gauche un chapeau chargé de plumes.

1690. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Cousin a donc enlevé et conquis en plein soleil Mme de Longueville, et il ne s’est pas tenu à ce coup de maître, il a poussé plus loin sans se croire le moins du monde infidèle : il en a affiché bien d’autres, et, en dernier lieu, on a revu, grâce à lui, par les chemins, galopant par monts et par vaux, cette autre brouillonne adorable en son temps, Mme de Chevreuse. […] Il y a un troisième parti qui tient des deux, autres, et qui a pour chef M. le duc de Cumberland : ce prince est mécontent et souhaite la guerre, mais il n’entre pas dans toutes les manœuvres violentes du parti de M.  […] Leur roi (Louis XV) est la taciturnité même, Mirepoix est une momie ambulante, Nivernais a autant de vie à peu près qu’un enfant gâté malade… Si j’ai la goutte l’année prochaine, et qu’elle me mette tout à fait à bas encore une fois, j’irai à Paris pour être à leur niveau ; quant à présent, je suis trop fou pour leur tenir compagnie. » Prenez ces paroles pour ce qu'elles sont, pour une boutade, mais retenons-en quelque chose. […] De tous ses titres d’autrefois, celui d’homme de lettres était le seul qui lui fût demeuré en propre et auquel il parût tenir. […] Son père, que vous connaissez peut-être de réputation, est un littérateur célèbre. » Célèbre est beaucoup dire ; tenons-nous en au respectable et à l’aimable Nivernais.

1691. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Quant au lien général et aux lois métaphysiques, il ne s’y aventure pas ; il est plus de tact que de doctrine, particulièrement occupé de l’homme civilisé, de l’accident social, et il s’en tient dans ses énoncés à quelques rapprochements pour lui manifestes, sûr, après tout, que les choses justes ne se peuvent jamais contrarier entre elles. […] Peut-être il tint à cela qu’elle n’ait pas eu plus de jeunesse. […] Mais, du moment qu’on n’est plus, comme Gray, un célibataire mélancolique et sensible, du moment qu’on est père, qu’on est mère surtout, on ne s’en tient pas à ces vagues craintes, à ce quiétisme désolé ; on est à la fois plus intéressé à la vigilance et plus accessible à l’espérance que cela. […] Elle tient une sorte de milieu entre Jean-Jacques et Mme Necker, à la fois pratique comme Jean-Jacques ne l’est pas, et rationaliste comme Mme Necker de Saussure ne croit pas qu’il suffise de l’être. […] Mlle de Meulan, comme plusieurs écrivains français distingués, ne tenait à l’antiquité que par une tournure d’esprit latine ; elle confinait un peu à Sénèque, c’est-à-dire qu’elle touchait l’antiquité par les plus vraiment modernes des anciens.

1692. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

il tient la plume, la grâce céleste descend, la magie commence, la première beauté de cœur a brillé. […] Que de chocs dans la foule, qui vous renfoncent douloureusement ce talent ignoré qu’on tient contre son cœur ? […] On pourrait dire de Bernardin qu’il entend la nature de la même manière qu’il entend Virgile, son poëte favori, admirablement tant qu’il se tient aux couleurs, aux demi-teintes, à la mélodie et au sens moral ; le lacrymae rerum est son triomphe ; mais il devient subtil, superstitieux et systématique quand il descend au menu détail et qu’il cherche, par exemple, dans le conjugis infusus gremio une convenance entre cette fusion (infusus) et le dieu des forges de Lemnos. […] Viollet-le-Duc m’a raconté que, dînant un jour chez Édon avec Bernardin de Saint-Pierre, la conversation s’engagea sur les philosophes révolutionnaires pratiques, les athées en bonnet rouge, les Dorat-Cubières, Sylvain Maréchal, etc., et que le beau vieillard s’indignait au point de s’écrier, tout en rougissant, que s’il les tenait entre ses mains, il les étranglerait, tant son exécration contre eux était violente ! […] Le premier président de Lamoignon ne faisait sans doute que rire, quand, à force d’être pompéien, il applaudissait, dans son beau jardin de Bâville, Guy Patin s’écriant : « Si j’eusse été au sénat quand on y tua Jules César, je lui aurais donné le vingt-quatrième coup de poignard. » Mais M. de Malesherbes (ce qui était plus sérieux) disait à propos de ses anciennes liaisons rompues avec les philosophes : « Si je tenais en mon pouvoir M. de Condorcet, je ne me ferais aucun scrupule de l’assassiner. » Mauvaises manières de dire en ces nobles bouches, qui prouvent la part de l’infirmité humaine et du vieux levain toujours aisé à soulever ; pas autre chose.

1693. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Napoléon a tenu cette alliance russo-orientale dans la main après qu’il avait décomposé l’Allemagne et conquis l’Italie jusqu’à Naples ; mais il a brisé cette alliance, en la jetant à terre dans un mouvement d’impatience, pour tenter son expédition chimérique de Moscovie, et en forçant du même coup l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie à secouer le joug de ses vaines victoires. […] Ce vice est commun à tous les gouvernements orientaux ; on peut même dire qu’il est endémique en Orient, ce vice de mauvaise administration ; il tient aux lieux, aux climats, à la configuration des terres, aux montagnes, aux distances, aux déserts. […] XXI Ainsi, que le Piémont, tenu si longtemps dans l’asservissement de l’Autriche ou de l’Église par la maison de Savoie jusqu’en 1848, reçoive ou se donne des institutions représentatives ou républicaines si le pays le veut, et que l’Autriche l’en punisse par une invasion des principes rétrogrades représentés par ses baïonnettes, nous devons voler au secours de l’indépendance du Piémont. […] XXIII Ainsi encore, qu’un jeune roi de Naples, à peine échappé à la tutelle ombrageuse de son père, élevé, dans la solitude royale de Caserte, à cultiver un jardin royal pour toute instruction politique, monte, encore enfant, sur le trône et s’y tienne à tâtons pendant un orage ; qu’ensuite il jette une constitution hasardée à ses peuples pour apaiser l’insurrection de Sicile, comme on jette un à un ses vêtements royaux derrière soi pour retarder la poursuite de la révolution pendant qu’elle les ramasse ; Qu’il décompose lui-même son armée par les conseils de ministres incapables ou perfides ; Que ses oncles même abandonnent ce malheureux neveu pour aller se joindre à ses ennemis ; Qu’il sorte de sa capitale pour en écarter les bombes et les obus des Piémontais ; qu’il reprenne courage dans l’honneur et dans le désespoir ; qu’il s’abrite avec ses derniers défenseurs, avec sa mère, ses frères, ses jeunes sœurs, dans une ville de guerre pour tomber au moins avec la majesté, le courage du soldat, sur le dernier morceau de rocher de sa patrie ; et que le Piémont, étranger à cette question entre les Napolitains et leur jeune roi, avec lequel le patriotisme et la liberté les réconciliaient, entre, sans querelles, sans déclaration de guerre, avec ses armées dans le royaume, et vienne, auxiliaire de l’expulsion, écraser de ses boulets les casemates de Gaëte devenues le dernier palais d’un dernier Bourbon : quel droit peut alléguer contre son parent innocent le roi de Piémont, pour s’emparer du trône démoli par ses canons ? […] XXVIII Ce seul article tiendra l’Europe en repos pendant un siècle ; car ce sera la coalition éventuelle de six cent mille soldats de l’Autriche avec six cent mille soldats de la France.

1694. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Quelque grande salle au fond de l’édifice, au rez-de-chaussée, renferme hermétiquement une vaste bibliothèque poudreuse, pleine dans les rayons d’en haut de volumes de toutes langues, presque pétrifiés dans leurs stalles, sous leur reliure à fermoir, et, sur les tablettes inférieures, des brochures nouvelles et en désordre attestent la continuité du maître à se tenir en rapport avec ce que l’espèce humaine produit de nouveau et son attention à ce qui se passe sur la terre. […] Je résigne des fonctions honorifiques ou lucratives que je tiendrais de la faveur du prince, mais je ne résigne pas mon patriotisme ; et si le peuple, revenu de son égarement, me désigne pour le servir dans ses comices, j’obéirai à son appel. […] On ne peut reprocher à M. de Marcellus qu’un excès de faveur pour son maître en diplomatie, mais cette faveur même tient à la reconnaissance et à la bienveillance de son esprit. […] Je l’avais entrevue enfant pendant mes courts séjours à Mâcon, dans des fêtes chez ma mère, comme un éblouissement précoce d’aurore qui promet une splendeur de beauté plus tard ; quand la beauté tient ses promesses, elle devient monumentale, et ce fragile monument de la nature devient immortel et classique par le souvenir. […] J’essayai d’intéresser à mon tour sa curiosité ; et je sollicitai la permission de la voir par un billet très laconique, où je n’ajoutais ni mon nom, ni aucune des politesses de convention en Europe ; le billet même semblait tenir quelque chose de la rudesse du désert ; il ne contenait que ces mots : « “Un jeune Français, passant à Saïde, prie lady Esther Stanhope de lui permettre de la voir.”

1695. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

La vie tient dans les phénomènes physiques le même rang que la volonté dans l’ordre moral. […] Le crime même a plus de grandeur, quand il tient au désordre des passions enflammées, que lorsqu’il a pour objet l’intérêt personnel : comment donc pourrait-on donner pour principe à la vertu ce qui déshonorerait même le crime ?  […] Je n’ai pas d’armée entre lui et moi, et je ne veux pas qu’il me tienne prisonnière, car il ne m’aura jamais pour suppliante. […] Mais si vous ne tenez qu’à la voir sans lui parler, vous en aurez très-souvent l’occasion en vous promenant sur la route de Coppet à Morges. […] La seconde, un peu massive, un peu colorée, un peu virile pour une apparition, mais avec de grands yeux noirs et humides qui ruisselaient de flamme et de beauté, parlait avec une vivacité et avec des gestes qui semblaient accompagner de fortes pensées ; elle se soulevait en parlant comme si elle eût voulu s’élancer de la calèche ; ses cheveux, mal bouclés, s’épandaient au vent ; elle tenait dans sa main une branche de saule qui lui servait d’éventail contre le soleil de juin ; je ne vis plus qu’elle.

1696. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

« Madame ma bonne amie, on me vient de donner la relation de la pauvre jeune reine Jeanne Cray, décapitée à dix-sept ans, et ne me suis pu retenir de pleurer à ce doux et résigné langage qu’elle leur a tenu à ce dernier supplice. […] Si je suis en repos, Sommeillant sur ma couche, L’oy qui me tient propos, Je le sens qui me touche. […] La nef qui disjoint nos amours, N’a eu de moi que la moitié, Une part te reste, elle est tienne, Je la fie à ton amitié Pour que de l’autre il te souvienne ! […] Elle devait y tenir politiquement et personnellement, d’autant plus que la reine d’Écosse, Marie Stuart, avait des droits éventuels et plus légitimes même que les siens à la couronne d’Angleterre. […] Le roi, écarté du conseil et de la société même de sa femme, « se promenait toujours seul de côté et d’autre, dit Melvil, tout le monde voyant bien que la reine regarderait comme un crime de lui faire compagnie. » La reine d’Écosse et son mari, écrit de son côté le comte de Bedford, envoyé d’Elisabeth à la cour d’Écosse, « sont ensemble comme ci-devant, et même encore pis ; elle mange rarement avec lui ; elle n’y couche jamais : elle ne se tient point en sa compagnie, et elle n’aime point ceux qui ont de l’amitié pour lui.

1697. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Son intervention en Écosse dont elle tenait la reine dans ses mains, et dont le régent Murray avait tout à espérer ou à craindre, devenait toute-puissante par cette attitude d’Élisabeth ; elle allait régner en arbitre et sans troupes sur ce royaume. […] Dans la dernière, celle qui fait antichambre au salon de la reine, se tient lord Scrope, gouverneur des districts de la frontière de Carlisle ; la reine n’a auprès d’elle que trois de ses femmes. […] R. » Les appréhensions de Marie Stuart ne pouvaient manquer de se réaliser : Élisabeth tenait à l’éloigner des Marches écossaises. […] Quel spectacle pour l’histoire, que celui de ces deux reines, s’avilissant à l’envi dans ces rixes acharnées où l’une provoquait le supplice, où l’autre le tenait vingt ans suspendu sur la tête de sa rivale ! […] Elle tenait un de ses chapelets d’une main et le crucifix de l’autre.

1698. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Cependant, malgré cette erreur et un chevrotement trop prononcé, l’artiste tient le rôle avec courage et mérite. […] Ceux qui lisent mes articles de critique musicale dans la Liberté, savent à quoi s’en tenir depuis dix-sept ans. […] L’artiste en cheveux se trouvait être un mélomane fort au courant des choses et sachant son monde ; il reconnut le grand homme, et tout en faisant effort pour dominer son émotion : —  N’ai-je pas, en ce moment, demanda-t-il, l’insigne honneur de tenir en mes mains la tête illustre qui a conçu Lohengrin ? […] Lamoureux est forcé de renoncer à son dernier projet et de s’en tenir à sa première résolution. […] En 1870, il remplaça le célèbre grand organiste et compositeur Lefébure-Wély à l’orgue Cavaillé-Coll de Saint-Sulpice et tint ce poste pendant plus de soixante ans.

1699. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Cette exposition doit se tenir à la Galerie des Feuillets d’art du 26 avril au 8 mai, la publicité mentionnant qu’elle est « organisée par Florent Fels directeur de la revue Action » et qu’elle rassemblera les œuvres d’Archipenko, Braque, Jean-Charles Contel, L.  […] Les figurants se tiennent mal, et ne vagissent que des expressions sans nouveauté, mais une scène est écrite. […] Les surhommes et les diplomates cachent leurs emportements, lui, ne contenait jamais sa colère, mais tout de même il tenait secret quelque chose. […] Elle a tenu la critique littéraire de la Dépêche tunisienne pendant vingt-cinq ans. […] Jacques des Gachons (1868-1945) tient, dans Femina où Fernand Vandérem écrit lui-même une chronique, la rubrique « La bibliothèque mise à jour ».

1700. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Le volume d’Autrefois, dont les dates tiennent entre 1830 et 1843, est de ton et de fait un livre de jeunesse. […] ………………………………………………… Ils tiendront dans leurs griffes, au milieu des cieux calmes, Des rayons frissonnants semblables à des palmes ! […] Hugo et que nous tenons à honneur (nous plus que personne) de constater. […] du Moyen Age dans nos mœurs, — la guerre, les magnificences militaires, l’impérieuse beauté du commandement, — tiennent plus de place dans les poèmes nouveaux que dans tous ses autres ouvrages : mais, qu’il nous croie ! […] Ce rejaillissement ne tient-il point aux sujets que le plan de son poème a imposés au poète ; et dans les poèmes qui vont suivre et qui doivent parachever le plan, dont il nous a parlé dans sa préface, ce poème de Dieu et cette fin de Satan, dont le titre m’inquiète, ne sont-ils pas la preuve qu’au fond, les idées n’ont pas bougé en M. 

1701. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boulay-Paty, Évariste (1804-1864) »

Ce n’est pas pour rien qu’il s’appelait Évariste : il tenait de Parny, son parrain poétique, plus que d’Alfred de Musset.

1702. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 292

De tout ce que nous avons de lui, on doit s’en tenir à ses Paraphrases de l’Anthologie.

1703. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XIII. Pourquoi les poules éparpillent leur manger »

Le chien, qui savait à quoi s’en tenir, ne s’attarda pas à manger le dessus du plat.

1704. (1927) André Gide pp. 8-126

Ah ça non jamais : je m’en tiens là. […] Les manuscrits et livres que je tiens de lui me restent chers ainsi qu’aux premiers temps de notre amitié et je les conserve précieusement. […] « Nathanael, jette mon livre… Ne crois pas que ta vérité puisse être trouvée par quelque autre… Cherche la tienne. […] C’est bien là où il tend et ce qu’il désire… Tenez, je crois que j’appelle lyrisme l’état de l’homme qui se laisse vaincre par Dieu… » C’est où l’on voit les affinités de M.  […] Heureusement, ces fâcheux détails tiennent fort peu de place dans les deux premiers volumes.

1705. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

» Et il s’interrompt pour dire : « — Tenez, Veyne, qu’est-ce que j’ai là, un abcès, et il tend le poignet. […] Soulié. — Tiens, il y a un vaudeville de Théaulon sur les enfants de Rousseau. […] Et le grand café de l’endroit est tenu par un cafetier, ébouriffant les bourgeois avec les blagues et les charges du café des Variétés. […] Souvent il a dit à Morère : — « Tenez, vous rappelez-vous ? […] Il fallait passer bien au milieu du chemin, et tenir contre soi les pans de sa redingote.

1706. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Ned, Édouard (1873-1949) »

Ses vers ne veulent pas éblouir, mais on reconnaît qu’il ne tiendrait qu’à lui d’être plus artiste. — Nous lui savons gré, quant à nous, de la sincérité. — Je crois fermement que M. 

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