« Je me souviens, dit Alexandre, que je suis un roi et non pas un marchand : Memini non mercatorem me esse, sed regem. […] Madame de Pompadour, en sa qualité de Française, n’avait point ambitionné le titre de martyre de la foi conjugale ; elle avait mieux aimé être la favorite d’un roi que la femme d’un financier. […] écoute-moi : Ne saurons-nous mourir que par l’ordre d’un roi ? […] Les anciens entendaient par liberté un gouvernement où il n’y avait point de roi. Je ne sais pourquoi les Grecs avaient pris en aversion leurs anciens rois ; car chez eux les rois n’étaient que des généraux d’armée, auxquels on n’accordait pendant la paix qu’un pouvoir très borné.
Il conduit à bien toutes choses, tellement qu’un des gendres de Liseo, dans son enthousiasme, va jusqu’à s’écrier : « Que celui qui n’est ni roi ni fou se fasse hypocrite, et il sera plus que ne sont les rois ni les fous !
De là, les raffinements les plus extraordinaires : après la Rime riche, on a voulu la Rime rare ; et toutes les gentillesses exotiques imaginables s’implantèrent comme des panaches de roi nègre au derrière du pauvre Alexandrin. — De là, un étrange abus du Sonnet dont on fit une sorte de monstre tour à tour tableau, statue, orfèvrerie, quinquaille, appelant cet éloge : « Comme c’est bien fait ! […] Ou bien, supposant que tu seras un agréable valet, ils te poliront, ils te ponceront, ils te châtreront, ils te feront donner de l’Éducation. — Dans ce cas, tu es perdu : tu deviendras l’amuseur du Prêtre et du Mage, du Roi et de la Reine, du Capitaine des Gardes et du Trésorier, du Grand Juge et du Propriétaire… c’est-à-dire la chose du Menteur et du Niais, du Soudard et du Voleur, du Prévaricateur et du Satisfait « Si par ta propre Volonté — car tu possèdes la volonté — tu échappes à la cave et à l’Éducation, tu te réfugieras dans le monde des poètes.
Ils prennent leur repas du soir, au milieu des animaux de la création, qui se jouent autour de leur roi et de leur reine. […] Ulysse, bien que roi et héros, a toutefois quelque chose de rustique ; ses ruses, ses attitudes, ses paroles ont un caractère agreste et naïf.
et l’Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre 20 par le seul duc qui soit un peu connu, parce qu’il a pris position de roi dans l’histoire, qu’est-ce que cela fait au xixe siècle, à sa politique, à son industrie, à ses passions, à sa haute raison et même à sa curiosité ? […] De l’une à l’autre de ces dates, ce qui passe à travers le temps ce sont des luttes, des événements et des personnages empreints de la grandeur sauvage de ces pirates, rois de la mer (sea kings), qui, blasés d’Océan et de neige, voulurent ajouter quelques miettes de terre à leur liquide empire, et s’abattirent sur la côte de France par la route des Cygnes, cygnes eux-mêmes, ou plutôt cormorans, pressés comme les vagues et inépuisables comme elles !
Il y a bien, dans une des presqu’îles de l’Inde, un chef de quelques bourgades, qui, assis tranquillement sur sa natte qu’il appelle son trône, dit froidement aux Européens qui le visitent : « Pourquoi ne viens-tu pas voir plus souvent le roi du ciel ? » et ce roi du ciel, c’est lui.
C’est la voix du désert ou la voix du torrent, Ou le roi des tilleuls, ou le fantôme errant, Qui, le soir, au vallon, vient siffler ou se plaindre, Des figures enfin qu’un pinceau ne peut peindre. […] Rien n’est plus amusant que l’Eschyle breton ; Il nous porte à son gré du Tibre à la Tamise, Du Nil au Capitole et de Chypre à Venise, Mêle aux discours des rois les lazis des manans ; Confond les savetiers avec les conquérans ; Et des trois unités méprisant l’hérésie, Mettrait le monde entier dans une tragédie.
De là, quelques paroles d’une tristesse vraiment poétique, dans la tragédie de Thyeste : « Est roi celui qui ne craint pas, est roi celui qui ne forme pas de désir.
Dans le Roi des montagnes, M. […] Il n’y a guère que les Américains qu’il peigne en beau, sous les traits de John Harris dans le Roi des montagnes. […] C’est une aversion de plagiaire à auteur, d’usurpateur à roi légitime. […] Quand le moment était venu, elle avait donné sans hésiter Lescure à la cause de Dieu et à celle du roi. […] Les conventionnels, qui n’avaient pas voté la mort du roi, obligés de se cacher dans des tanières en 1815 !
Il obtint une audience du roi, lui soumit son travail, et se retira ayant fait de Louis XV le premier souscripteur et le patron de l’ouvrage. […] Ils n’entendent rien à la politique : c’est l’affaire du roi de ses ministres. […] Docile et déposant ses haines, il laisse la main du roi amalgamer et fondre les partis. […] En troisième lieu, Alberoni a touché aux emplois, aux abus, aux pensions dont les courtisans vivaient ; il a fermé la bourse du roi. […] « Si le roi n’avait pas choqué ses sujets d’une manière, il les aurait choqués d’une autre.
Le roi, qui était bon justicier, mourut. […] Tu es roi. […] Tu es roi. […] Alors le roi s’agenouilla et pria Dieu. […] Ce Rascat n’était ni empereur ni roi.
Le roi est resté seul avec Lightborn. […] Et quels yeux peuvent s’empêcher de répandre des larmes, en voyant un roi dans ce déplorable état ! […] Ils me donnent du pain et de l’eau, à moi qui suis roi ! […] Sache que je suis un roi. […] Sa femme, née dans une famille attachée au roi, le quitta par haine de ses opinions.
Le roi, les princes se portent au danger comme les derniers des soldats. Le roi a un cheval tué sans quitter le feu. » La déroute suprême est peinte comme les deux batailles ; la monarchie prussienne est anéantie dans son armée. […] Aussitôt il se mit à visiter la retraite du grand capitaine, du grand roi, qui s’appelait le philosophe de Sans-Souci, et avec quelque raison, car il sembla porter le poids de l’épée et du sceptre avec une indifférence railleuse, se moquant de toutes les cours de l’Europe, on oserait même ajouter de ses peuples, s’il n’avait mis tant de soin à les bien gouverner. […] Ce roi philosophe, qui, sans qu’il s’en doutât, s’était fait, du haut du trône, l’un des promoteurs de la Révolution française, couché maintenant dans son cercueil, recevait la visite du général de cette Révolution, devenu empereur, conquérant de Berlin et de Potsdam ! […] où est-elle cette leçon aux peuples, aux rois, aux soldats, aux conquérants, au génie qui gouverne les nations, dans l’histoire de Napoléon pas M.
Il lassa le roi Charles, en refusant plusieurs fois le ministère, sans cependant l’irriter ; et lorsqu’en 1679, le roi voulut lui imposer ce fardeau, il céda, mais en faisant échouer son élection au parlement, il sut rendre impossible cette embarrassante élévation. […] Swift publia l’édition, la dédia au roi, ne reçut aucune réponse de Guillaume, et se décida à lui adresser un mémoire dont il attendit inutilement l’effet. Oublié du roi, sans ressources, il accepta la place de secrétaire et d’aumônier de lord Berkeley, nommé à de hautes fonctions en Irlande. […] S’élevant enfin contre la discipline des partis, si contraire à la liberté de la raison, il engage les membres du Parlement dissous à s’en affranchir et à regagner la faveur de leurs commettants, irrités au plus haut point contre la Chambre, inquiets de ses empiétements, et indignés de voir un roi, qui a rendu de si grands services au pays, despotiquement opprimé par tes-infidèles représentants de la nation. […] Les Whigs compromettent leur cause en s’aliénant la Haute-Église, qui a été si ferme contre Jacques II, tandis qu’on a vu des officiers de Cromwell dans les rangs de l’armée du roi catholique.
Il se comporte en cela comme ces rois habiles qui ont soin de se choisir plusieurs alliés, afin de ne se trouver à la merci d’aucun. […] Jason s’est décidé, pour début, à aborder Éétès avec des propositions pacifiques ; il se présente au palais, lui et deux de ses compagnons, amenant en outre les quatre jeunes gens, petits-fils du roi et fils de sa fille Chalciope, que les Argonautes ont recueillis en chemin. Le palais du roi est magnifiquement décrit, et rappelle par quelques endroits celui de Ménélas ou d’Alcinoüs dans l’Odyssée ; on se sent, à première vue, dans la demeure d’un fils du Soleil. […] Après le repas qu’Éétès a fait servir aux nouveaux venus avant toute chose, d’après les lois de l’hospitalité, il y a lieu pour Jason d’expliquer au roi le sujet de son voyage. […] Chalciope de son côté, saisie de crainte pour ses enfants qui sont devenus suspects au roi son père, fait en ceci cause commune avec les étrangers, et a déjà songé à implorer sa sœur.
le général Bonaparte s’est fait de la Convention. » Pendant longtemps, les Jacobins voulaient qu’un homme eût voté la mort du roi pour être premier magistrat de la République : c’était ce qu’ils appelaient avoir donné des gages à la révolution. […] Le roi la combla de faveurs comme roi et comme lettré ; il caressa dans madame de Staël la fille de M. […] Indépendamment de ses opinions anglaises, qui la portaient à favoriser l’établissement d’un régime représentatif en France pour corriger une longue servitude et pour retremper les mœurs avilies par le despotisme, elle avait un grand intérêt de famille à complaire au roi. […] Cette faveur dépendait de la bienveillance autant que de l’équité du roi ; une opposition acerbe et prématurée aurait aigri le gouvernement qu’il fallait fléchir. […] » « Voilà, ajoute-t-elle, de la vraie simplicité, celle de l’âme, celle qui convient au peuple comme aux rois, aux pauvres comme aux riches ; enfin, à toutes les créatures de Dieu.
Au milieu de ces arbres pressés, il y en avait un plus beau que les autres « par le développement de ses rameaux et par la majesté générale de ses proportions » ; c’était un tulipier, le roi des forêts américaines. […] Lui aussi, comme tant d’esprits au xixe siècle, croit à l’omnipotence absolue de l’homme, à ce Roi du progrès qui vit trente-trois ans en moyenne entre le sein déchiré d’une femme et le cimetière, et qui ne sait pas lire couramment dans le fond d’une âme. […] V42 C’est le Roi des Bohèmes ! […] Voilà ce qui le rend plus coupable qu’un autre de cette Bohème sinistre et funèbre, dont, par la supériorité de ses facultés et de ses fautes, il est actuellement le Roi ! […] En fait, il peut être encore regardé comme « le Roi des Bohèmes », mais à cette dégradante Royauté il en joint une autre plus touchante, c’est la Royauté des hommes de génie malheureux !
Richard, ô mon roi ! […] ma sœur, que les paroles des rois ont de force et de puissance ! […] Une légère marque de bonté, une preuve de leur souvenir décide souvent de notre destinée ; le dévouement de notre vie entière est presque toujours la réponse que nous croyons devoir à la plus simple apparence de leur intérêt. » Je m’étonnerais bien s’il n’entrait pas quelque souvenir assez présent, et même d’en deçà des Pyrénées, dans le récit de cette course de campagne qu’imagine la reine, pour reposer le roi malade et le distraire des affaires et de l’étiquette : « En effet, dès notre arrivée à Aranjuez, le roi nous annonça que, se fiant à notre respect, le cérémonial serait suspendu, et que chacun aurait la liberté d’agir à peu près à sa propre fantaisie. […] Il est vrai qu’elle nous était faite avec cette gravité sévère dont le roi ne sait point se départir.
Mais tout ne gravitait pas encore autour des rois. […] Comme tous les Germains, les Francs avaient une poésie narrative, tantôt mythique, et tantôt historique, célébrant les dieux ou les anciens rois de la race : le Siegfrid des Nibelungen n’est autre que Sigofred, héros national des Francs, qui primitivement fut peut-être un dieu. […] Par eux, les aptitudes poétiques de la race celtique, engourdies sous la domination romaine par l’élégant rationalisme de la littérature savante, comme par la pression monotone de la protection administrative, furent réveillées : les âmes, préparées déjà par le christianisme, violemment secouées par l’instabilité du nouvel état social, recouvrèrent le sens et le don des symboles merveilleux ; et dans la famine intellectuelle que produisit la ruine des écoles, l’aristocratie gallo-romaine, sujette des rois francs et compagne de leurs leudes, associée aux fêtes comme aux affaires, quitta sa délicatesse et ses procédés raffinés de pensée et de langage : elle retourna à l’ignorance, au peuple ; elle se refit peuple, avec toute la rudesse, mais avec toute la spontanéité du génie populaire. […] La femme tient dans le poème la place qu’elle peut tenir : la beauté de Blanchefleur, que Garin, Fromont et le roi veulent épouser, compte moins que son héritage. […] Un roi qui déguise deux mille de ses soldats en diables noirs et cornus pour donner l’assaut à une ville assiégée38, un baron au contraire qui garnit les murs de son château assiégé de mannequins bien armés pour simuler une forte garnison39, un marmiton gigantesque, sot et colère, qui fait grotesquement d’héroïques exploits, et qui, voulant monter à cheval, se tourne tête en queue, comme nos clowns de cirque40 : voilà ce qui amusait infiniment nos bons aïeux.
Magistrat, d’une vieille famille de magistrats de Savoie, jeté hors de chez lui par la Révolution française qui annexa son pays, Joseph de Maistre671, s’en alla à l’autre bout de l’Europe représenter son maître le roi de Sardaigne : il passa quatorze ans de sa vie (1802-1816) dans cet exil de Saint-Pétersbourg, vivant pauvrement, stoïquement, jugeant de haut les événements et les hommes, et composant dans son loisir ses principaux ouvrages. […] Il veut la royauté absolue, sans limite et sans contrôle : la limite est dans la conscience du roi, le contrôle dans la justice de Dieu. Pas de pouvoirs intermédiaires, ni de division des pouvoirs, ni de constitution écrite : pas de droit, hors et contre le droit du roi. […] Le roi, au temporel, le pape au spirituel, sont les vicaires de Dieu, commis au gouvernement des hommes par la Providence qui dirige visiblement les affaires du monde. […] Quand il s’aperçut que l’ultramontanisme aussi se mettait au service du pouvoir, que le pape agissait en souverain temporel et liait sa cause à celle des rois, quand il vit par toute l’Europe le clergé se faire le gardien des principes légitimistes plutôt que des principes évangéliques, Lamennais rompit d’abord avec la légitimité ; il devint libéral ; il lui sembla que le règne de Dieu par l’autorité était actuellement impossible ; il tâcha d’y revenir par la liberté680, il chercha dans le développement complet de la liberté des garanties contre le despotisme et l’anarchie, et les conditions de l’ordre et de la vie sociale.
Les événements du drame lui apprennent tour à tour qu’elle est chrétienne, de la race des anciens rois de Jérusalem, fille du dernier Lusignan, que son père vit encore. […] Une reine, une veuve de roi, une mère qui voit l’héritage de son fils convoité par un Polyphonte, a plus pensé, plus senti, et doit en savoir plus sur le cœur humain que Mérope. […] Ce que le nom de Gengis-kan éveille d’images de guerre et de destruction, rendues plus grandes par l’immensité et l’inconnu de l’Orient, ne nous prépare guère au sauvage doucereux de l’Orphelin de la Chine, rappelant à Idamé qu’il l’a aimée sous le nom de Témugin, et l’invitant à divorcer avec Zamore pour devenir sultane ; car, remarque-t-il : Le trône a quelques charmes, Et le bandeau des rois peut essuyer des larmes. […] Il écrit Mahomet « pour faire voir le danger du fanatisme » ; Marianne, parce qu’on pleure à Inès de Castro ; Zulime, pour essayer de fléchir un père qui ne voulait pardonner ni à son gendre ni à sa fille, mariés sans son consentement ; Sémiramis, Oreste, Rome sauvée, pour faire pièce à la Sémiramis, à l’Électre, au Catilina de Crébillon, qui s’imprimaient au Louvre aux frais du roi. […] Cet amour se sent jusque dans les fautes du roi, jusque dans les plus faibles pièces du poète.
Pour en voir tous les effets, c’est au théâtre qu’il faut se transporter ; c’est là qu’il faut voir les tendres pleurs d’Iphigénie, les larmes jalouses d’éryphile, et les combats d’Agamemnon ; c’est là qu’il faut entendre les cris si douloureux et si déchirans des entrailles maternelles de Clytemnestre ; c’est là qu’il faut contempler d’un côté le roi des rois ; de l’autre Achille, ces deux grandeurs en présence, prêtes à se heurter, le fer prêt à étinceler dans les mains du guerrier, et la majesté royale sur le front du souverain : et quand vous aurez vu la foule immobile et en silence, attentive à ce grand spectacle, suspendue à tous les ressorts que l’art fait mouvoir sur la scène ; quand vous aurez entendu de ce silence universel sortir tout à coup les sanglots de l’attendrissement, ou les cris de la terreur ; alors, si vous vous méfiez des surprises faites à vos sens et à votre ame par le prestige de l’optique théâtrale, revenez à vous-même dans la solitude du cabinet ; interrogez votre raison et votre goût, demandez-leur s’ils peuvent appeler des impressions que vous avez éprouvées, si la réflexion condamne ce qui a ému votre imagination, si retournant au même spectacle vous y porteriez des objections et des scrupules ; et vous verrez que tout ce que vous avez senti n’était pas de ces illusions passagères qu’un talent médiocre peut produire avec une situation heureuse et la pantomime des acteurs, mais un effet nécessaire et infaillible, fondé sur une étude réfléchie de la nature et du coeur humain ; effet qui doit être à jamais le même, et qui loin de s’affaiblir augmentera dans vous à mesure que vous le considérerez de plus près. […] Tant de talens, en blessant les yeux de l’envie, attirèrent ceux d’un roi qui ne la croyait pas. […] Historiographe de France et gentilhomme ordinaire, ces deux charges qui l’approchaient du roi lui valurent des distinctions personnelles, plus flatteuses que les présens et les titres. […] Quant au second reproche, que l’on se souvienne que Louis XIV, qui mettait tant de grace dans ses actions et dans ses paroles, avait le précieux talent de se faire aimer de ceux qu’il obligeait ; que l’on songe qu’il est bien naturel de chérir son bienfaiteur, quoique ce bienfaiteur soit un roi, et l’on sentira que la douleur de lui avoir déplu était d’autant plus louable dans un sujet, que c’était le monarque qui avait tort.
Le roi envoya son oncle, le duc de Cumberland, offrir à Pitt, qui était à la campagne (17 juin 1705), carte blanche pour former une administration. […] Temple refusa obstinément, et dissuada Pitt de se prêter à une combinaison qui ne servait que les calculs et les intérêts personnels du roi. […] Cette combinaison était impossible, car le roi, qui voulait se débarrasser d’un maître impérieux, n’aurait pas consenti à s’en donner trois. […] Après un Conseil où la question avait été une dernière fois agitée, où toutes les raisons s’étaient produites, toutes les considérations pour et contre, et où, chaque chose bien pesée, le Cabinet se décidait pour l’action avec toutes ses chances, on allait se séparer : la discussion s’était prolongée jusque bien avant dans la nuit ; M. de Rémusat, ministre patriote et lettre, s’écria en se levant et en concluant le débat : « Fata viam invenient… » Par malheur, la décision resta sans effet ; le roi ayant reculé au dernier moment, le Cabinet donna sa démission, et le ministre en fut pour sa belle allusion virgilienne.
Le roi le sait, dit-on ; mais le roi est faible. […] Aujourd’hui même je ne saurais penser à la vie tranquille et solitaire des champs, à nos livres, à la Chesnaie, au charme répandu sur tous ces objets, auxquels se rattachent tous mes désirs et toutes mes idées de bonheur ici-bas, sans éprouver un serrement de cœur inexprimable, et quelque chose de ce sentiment qui faisait dire à ce roi dépossédé : Siccine separat amara mors ! […] On ne peut que plaindre le roi, qui marche à grands pas vers sa ruine.
Lui remarquant un air qui me parut extraordinaire et un visage qui me faisoit voir que la paix et la sérénité de son cœur étoient grandes (il avoit soixante ans), je lui demandai s’il prenoit plaisir à l’occupation dans laquelle il passoit ses jours : il me répondit qu’il y trouvoit un repos profond, que ce lui étoit une si sensible consolation de conduire ces animaux simples et innocents, que les journées ne lui sembloient que des moments ; qu’il trouvoit tant de douceur dans sa condition qu’il la préféroit à toutes les choses du monde, que les rois n’étoient ni si heureux ni si contents que lui, que rien ne manquoit à son bonheur, et qu’il ne voudroit pas quitter la terre pour aller au ciel s’il ne croyoit y trouver des campagnes et des troupeaux à conduire. […] Qu’il y a loin des vers au fils unique de Louis XIV : Noble sang du plus grand des rois, Son amour et notre espérance, etc. […] « Le roi de Prusse, l’impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d’immortalité, quelques mots de l’écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI, et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l’histoire de France de son temps.
Son ode aux Nymphes de la Seine pour le mariage du roi était remise à Chapelain, qui la recevait avec la plus grande bonté du monde, et, tout malade qu’il était, la retenait trois jours, y faisant des remarques par écrit : la plus considérable de ces remarques portait sur les Tritons, qui n’ont jamais logé dans les fleuves, mais seulement dans la mer. […] Il se maria, se réconcilia avec Port-Royal, se prépara, dans la vie domestique, à ses devoirs de père ; et, comme le roi le nomma à cette époque historiographe ainsi que Boileau, il ne négligea pas non plus ses devoirs d’historien : à cet effet, il commença par faire un espèce d’extrait du traité de Lucien sur la Manière d’écrire l’histoire, et s’appliqua à la lecture de Mézerai, de Vittorio Siri et autres. […] Il écrivait l’histoire de Port-Royal, celle des campagnes du roi, prononçait deux ou trois discours d’académie, et s’exerçait à traduire quelques hymnes d’église. […] Des séraphins debout sur des marches d’ivoire Se voilaient devant lui de six ailes de feux ; Volant de l’un à l’autre, ils se disaient entre eux : Saint, Saint, Saint, le Seigneur, le Dieu, le roi des dieux !
Comme nous lui parlions de son portrait du roi Louis-Philippe, il nous dit qu’il sait que le général Dumas envoya, au mois d’août 1848, une lettre du Roi à M. de Montalivet, où Louis-Philippe écrivait à l’Assemblée pour garder ses biens, comme le plus ancien général datant de la Révolution. […] J’étais avec Hugo et Villemain. » Le Roi prit avec effusion les mains d’Hugo et le remercia très chaudement d’avoir rappelé, dans son discours, le jugement de Napoléon sur lui. […] Ce n’était pas à un roi à savoir cela ; mais Mme de Genlis lui avait arrangé et ordonné tout cela dans la mémoire. « Quant au mot caboche, je ne l’ai pas inventé, comme l’insinue M. […] * * * — La France a un tel besoin de gloire militaire, que le roi de la paix a été obligé de lui donner cette gloire à Versailles, — en effigie.
Le Boa marié — Khadidia l’avisée — Le prince qui ne veut pas d’une femme niassée — La femme de l’ogre — L’anguille et l’homme au canari — Une leçon de courage — Le cheval noir — Le roi et le lépreux. — Engagement d’honneur, etc., etc. […] Brennus jetant son épée dans la balance où se pèse le tribut libérateur de Rome et Noménoé faisant le poids avec la tête de l’envoyé du roi frank. […] Le joli fils du roi et Der Jude im Dorn (Grimm). — Das blaue Licht (Andersen). […] Ainsi, dans « Les 6 compagnons », la femme d’un roi haoussa répond aux propositions d’un soupirant par l’envoi d’un os, de feuilles de tôro et d’une poignée d’herbes.
Ainsi, dans la tragédie des Phrygiens, une belle conception d’Homère, l’isolement de Priam au milieu du camp des Grecs, son tête-à-tête avec Achille, pour racheter des mains du vainqueur le corps même d’Hector, était remplacé par la présence d’un chœur de Troyens suivants du vieux roi, ou déjà captifs de ses ennemis : la conjecture des savants a varié sur ce point. […] ô Pan, qui marches sur la mer, apparais-nous des cimes rocheuses de Cyllène couvert de neige ; apparais-nous, ô roi des chœurs, et viens avec moi disposer les libres danses de Nysa et de Gnosse ! […] le roi de toutes choses, que ceci n’échappe pas à tes regards et à ton éternel empire ! […] Artémis, la plus belle des vierges qui dans le vaste Olympe habitent la cour paternelle, le palais d’or du roi des dieux.
M. de Meilhan était de ceux qui ne craignaient pas le grand jour ; à la mort de Louis XV, il semble s’être dit : « Mon père était le premier médecin du feu roi, je serai le premier médecin de la France. » Il avait des appuis en cour, et, sous le ministère de la Guerre de M. de Saint-Germain, il fut appelé à une place de création extraordinaire, celle d’intendant général de la guerre et des armées du roi. […] Sénac de Meilhan, fils d’un premier médecin du feu roi, maître des requêtes et intendant du Hainaut, fort jeune encore (il n’était pas si jeune, ayant bien près de quarante ans à cette date de 1776), mais ayant du talent et de l’esprit, et qui lui avait été indiqué par ses faiseurs et conseils secrets, qui étaient en grande liaison avec lui.
Un jour douze cents Espagnols incorporés dans la grande armée désertent et arrivent au camp russe gelés, affamés ; on les traite en amis, on les caserne par ordre de l’empereur de Russie, et dans les plaines de Czarko-Zélo, le ministre d’Espagne en résidence à Pétersbourg leur fait prêter serment à leur souverain Ferdinand VII, à la Constitution et au Roi, c’est la formule : le ministre d’Espagne, dans un discours très chaud, célèbre le prix inestimable de la liberté civile. Suivent des vivat pour tous les princes de la famille des Bourbons, pour tous ces rois légitimes plus ou moins dépossédés, et pour le roi de Sardaigne aussi. […] Il a fait des nobles, il a fait des princes, il a fait des rois, tout cela subsiste.
Michelet n’a pas été injuste, et je lui en sais gré, envers ce jeune prince qui aurait eu bien de la peine à devenir un grand roi et qui, autant qu’on le peut conjecturer, n’aurait jamais réussi qu’à faire un saint roi par anachronisme, ironiquement placé à la tête du xviiie siècle déjà tout formé et avide d’éclater et de déborder. […] C’était une rude affaire que de tirer de là un roi et un homme.
Ce ne sont pas, chez Hésiode, ces rois pasteurs de peuples que l’on rencontre à chaque pas dans Homère ; il les appelle, au contraire, en tant que juges, « dévorateurs de présents ». […] Se méfier toujours et de tous : « Aie un témoin, même quand tu ris avec ton frère. » Si Hésiode a mal pensé et parlé des rois, il n’épargne guère les femmes. […] Voici le portrait du taureau, du mezenc pur-sang, et qui rappelle les portraits d’animaux au livre III des Géorgiques ( optima torvæ forma bovis… ) : Portant haut, bien campé sur un jarret d’acier, Trapu, tout près de terre, encore un peu grossier ; Groupe longtemps étroite, et déjà suffisante ; Le rein large et suivi, l’encolure puissante, Le garrot s’évasant en un large plateau, L’épaule nette, — et forte à porter un château ; La poitrine, en sa cage, ample et si bien à l’aise Qu’il faudrait l’admirer dans une bête anglaise ; Sobre et fort, patient et dur, bon travailleur, À ce point qu’un salers à peine fût meilleur, Lent à croître, mais apte à la graisse à tout âge, Tel est le pur mezenc, taureau demi-sauvage ; Et tel voici Gaillard, roi de mes basses-cours, Sultan de mon troupeau, connu dans les concours, Lauréat de renom, vainqueur en deux batailles, Et qui n’est pas plus fier ayant eu deux médailles.
Bien des rois, empereurs ou chefs d’État se sont vus prisonniers de l’ennemi après des pertes de batailles : qui ne s’est intéressé aux captivités toutes françaises de saint Louis, du roi Jean et de François Ier ? Plus d’un roi et empereur aussi, ou dictateur, a vécu après avoir abdiqué : qui ne connaît et ne s’est figuré Sylla sans licteurs, dialoguant et discourant d’après Montesquieu, Dioclétien heureux jardinier à Salone, Charles-Quint sombre et solitaire, retiré en son cloître près des moines de Saint-Just ? […] Le philosophe rêve d’aller rejoindre Aristote, Platon, Descartes, Spinosa, Leibnitz, ces rois et ces législateurs sublimes de la pensée.
L’Homme rouge avait dirigé en grande partie contre ce roi ses bombes homicides. […] Il lui adressa une Épître en vers, destinée à être lue bientôt d’autres encore que du roi. […] Le roi avait pardonné.
Tantôt, flottant entre un passé gigantesque et un éblouissant avenir, égarée comme une harpe sous la main de Dieu, l’âme du prophète exhalera les gémissements d’une époque qui finit, d’une loi qui s’éteint, et saluera avec amour la venue triomphale d’une loi meilleure et le char vivant d’Emmanuel ; tantôt, à des époques moins hautes, mais belles encore et plus purement humaines, quand les rois sont héros ou fils de héros, quand les demi-dieux ne sont morts que d’hier, quand la force et la vertu ne sont toujours qu’une même chose, et que le plus adroit à la lutte, le plus rapide à la course, est aussi le plus pieux, le plus sage et le plus vaillant, le chantre lyrique, véritable prêtre comme le statuaire, décernera au milieu d’une solennelle harmonie les louanges des vainqueurs ; il dira les noms des coursiers et s’ils sont de race généreuse ; il parlera des aïeux et des fondateurs de villes, et réclamera les couronnes, les coupes ciselées et les trépieds d’or. […] n’es-tu pas Celui qui fis reculer l’ombre Sur le cadran rempli d’un roi que tu sauvas ? […] De simples naissances, de simples morts de princes et de rois ont été d’éclatantes leçons, de merveilleux compléments de fortune, des chutes ou des résurrections d’antiques dynasties, de magnifiques symboles des destinées sociales.
Le marquis de Vauvenargues était capitaine au régiment du roi. […] Il y avait aussi les ministres et le roi : des lettres de cachet envoyaient à la Bastille, à Vincennes, au For-l’Évêque, Voltaire, Diderot, Marmontel, Morellet, Beaumarchais : douces et commodes prisons qui donnaient à peu de frais la gloire du martyre ! […] Quesnay, ce médecin de Louis XV dont la hauteur de pensée imposait le respect même au roi, s’y appliqua ensuite, et fut le fondateur de l’école économique, à laquelle se rattachent des esprits aussi divers que le marquis de Mirabeau et Turgot.
En fait, on chargeait surtout la maison de Toulouse et la supérieure de deux accusations graves : 1º d’avoir donné asile à deux ecclésiastiques, poursuivis pour avoir résisté aux ordres du roi dans l’affaire dite de la Régale ; 2º d’avoir une imprimerie clandestine, d’où sortaient, au moment voulu, des placards, et même de petits pamphlets théologiques, qui se répandaient dans tout le midi de la France. […] Mais, à peine arrivée, elle reçut l’ordre du roi de se rendre à Coutances, en Basse-Normandie. […] Arnauld bénisse à Utrecht le mariage de Mlle de Prohenques, cette fille de l’Enfance qui s’était enfuie par escalade, quand je lis dans un écrit d’Arnauld lui-même qu’il ne parle d’elle que comme d’une fille apostate, et de l’homme qu’elle épouse que comme d’un grand débauché : On voit assez, dit le sévère docteur, que Dieu, qui tire le bien du mal, n’a permis qu’elle soit tombée dans des désordres si scandaleux et dans des contradictions si manifestes, que pour découvrir de plus en plus l’innocence des Filles de l’Enfance, et la malice de leurs adversaires, qui se sont servis du témoignage de cette apostate pour surprendre la religion du roi.
ô mon roi ! […] La majesté sombre et terrible du sujet, tout le rôle d’Oroès, le style et le grand intérêt, la leçon terrible donnée aux rois et même à tous les hommes : voilà l’artifice théâtral dont le poète se sert pour triompher de tant d’obstacles. […] Si ce sont des bergers, la scène est un paysage ; celle des rois est un palais : ainsi du reste.
Relisez surtout à ce point de vue Antigone, Œdipe roi et Œdipe à Colone. […] Auguste, Maxime et Cinna forment un groupe ; le roi, Don Diègue et Chimène forment un groupe ; le vieil Horace intervenant (II, 7) entre Horace, Curiace, Sabine et Camille pour dire : « Qu’est ceci, mes enfants, écoutez tous vos flammes » forme un groupe et d’une très grande beauté. […] Au contraire, quand Agamemnon réveille Arcas et lui dit : « Oui, c’est Agamemnon, c’est ton roi qui t’éveille », il y a jeu de scène évident et il n’y a point conversation commencée qui continue.
Présenter la chemise au roi et aux princes, obtenir le bougeoir, faire des visites de deuil en mante ou sans mante, avoir le droit de s’enrhumer dans les carrosses du roi et d’étouffer dans un entre-sol de Marly, tels sont les graves intérêts qui emploient les forces, la pensée, le crédit des hommes les plus capables, et qui, selon l’issue, les transportent de bonheur ou les plongent dans l’extrême désespoir. « Hélas ! […] Lorsque dans une société la loi consacre des conditions inégales, personne n’est exempt d’insulte ; le grand seigneur, outragé par le roi, outrage le noble qui outrage le peuple ; la nature humaine est humiliée à tous les étages, et la société n’est plus qu’un commerce d’affronts.
Mais ce n’étaient pas seulement les tributaires du roi, dont le lieutenant des chasses avait la garde, qui entraient dans le domaine de son observation philosophique. […] L’auteur, qui avait eu l’occasion de voir continuellement Louis XV dans ses chasses, parle de ce roi d’un ton de vérité plutôt bienveillante ; mais il insiste autant que personne sur sa timidité, sa défiance de lui-même, son impuissance totale de s’appliquer, et cette inertie, cette apathie incurable, qui ne fit que croître avec les années. » La Nouvelle lettre de Junius, publiée en 1872 chez Michel Lévy, fait penser (notamment page 10) à cet écrit posthume de Georges Leroy.
Laisse-moi m’égarer dans ces jardins rustiques Où venoit Catinat méditer quelquefois, Heureux de fuir la cour et d’oublier les rois. […] Et vous, qu’un roi charmoit de ses divins accords, Cèdres du haut Liban, sur votre cime altière, Vous portiez jusqu’au ciel leur ardente prière !
Sa fantaisie était de faire un tableau pour le roi. […] On aurait donc clabaudé, on aurait dit : ils n’en veulent point, à la bonne heure, mais il faut que le roi ait un ou plusieurs tableaux d’une femme aussi célèbre… alors Cochin sachant que son ami Diderot s’y intéresse, fausse un peu la branche de la balance, appuie la demande : ce petit poids détermine ; les artistes crient ; on leur répond : que diable, la protection !
Tous ne peuvent pas être rois, tous ne peuvent pas être appelés dans les conseils des rois.
Jean Racine, le doux Jean Racine, avait été, de par le roi, chargé de corriger sa première tragédie, et il l’avait caressée. […] « Tout ce que l’enfer peut vomir de plus faux — dit-il des Philippiques — y était exprimé dans les plus beaux vers, le style le plus poétique, et tout l’art et l’esprit qu’on peut imaginer. » Quand il arrive aux affreux passages où le Régent est accusé d’empoisonnement : « L’auteur — ajoute-t-il — y redouble d’énergie, de poésie, d’invocations, de beautés effrayantes, de portraits du jeune roi et de son innocence… d’adjurations à la nation de sauver une si chère victime, en un mot, de tout ce que l’art a de plus fort et de plus noir, de plus délicat, de plus touchant, de plus remuant et de plus pompeux… » Ce n’est pas tout.
si le roi savait ! […] Non qu’il ne ressentît cruellement la pointe d’un tel grand-père ni quel plaisant contraste cela faisait avec ses harangues de duc et pair contre les rats de cave et leur roi ! […] Il emporte sans peine le principal de sa mission ; il esquive les pièges que lui tend Dubois ; les grands se l’arrachent ; il séduit la reine par ce tour particulier d’imagination qui faisait de lui, les jours où il ne déclamait contre rien ni contre personne, un enchanteur irrésistible ; il a le bonheur de faire quelquefois sourire le roi, et ce roi était Philippe V ! […] De mettre les rois sous la tutelle des Communes ? […] Il porte seul la responsabilité de la dette immense dont il a excité le gouvernement du roi à se charger ; il portera justement la peine de la dette anéantie.
Il disciplinait comme son roi, le monde qu’il gouvernait. […] Roi des chants immortels, reconnais-toi toi-même ! […] Le roi s’en irrite : Le Roi. […] Moi aussi, j’ai eu la physionomie dévastée et une chevelure renouvelée des rois mérovingiens. […] Hugo, la pensée intime, dans le Roi s’amuse ?
Ordinairement les événements ne s’y passent nulle part ; du moins ils se passent dans le royaume où les rois se font bergers et volontiers épousent des bergères. […] Elle se jette dans ses bras et lui dit : « Je suis Argentile. » Or Curan était un fils de roi qui s’était déguisé ainsi pour l’amour d’Argentile. Il reprend les armes, défait le méchant roi. […] Samuel Bernard, qui a fait fortune dans les fermes, a carrosse et sera ministre du roi. […] Les Communes commencent à se roidir, et le roi, qui les tance en maître d’école, plie devant elles en petit garçon.
Il s’étonne du dénûment du grand homme et lui promet de faire rétablir sa pension par le roi. […] Ma veine, dit-il dans une épître au Roi, de 1667. […] Et le vieux roi lui dit : « Toi qui ne parlais pas, comme tu parles ce soir ! […] » lui dit le vieux roi, après lui avoir serré les bras un peu fort. […] Hérodiade est charmée que sa fille ait obtenu du roi la décapitation de Jean-Baptiste.
Ronsard a été le roi de cette imitation à outrance. […] Cicéron est resté le roi de l’amplification. […] C’est pour cela que Chateaubriand est le roi de la description et, après Homère, l’auteur qu’il faut le plus étudier, celui dont l’assimilation sera le plus profitable. […] Zola est encore le roi du genre. […] Si elle enseigne quelque chose, pourquoi se plaindre qu’un roi ait voulu rendre la leçon perpétuelle ?
On y met l’éloge du roi. […] Lorsque le poète vint à ce passage, le roi le lui fit répéter. Était-ce une malice du grand roi ? […] et si ce roi entraînait ses sujets ! […] c’est le roi des peintres !
Un jour il sera comédien du roi, ce qui, avec le préjugé qui régnait de ce temps, n’était déjà pas très brillant. — En attendant, il est comédien de campagne ! […] Vous y avez vu peut-être quelques-uns de ces pauvres gens qui sur le théâtre sont Agamemnon, le roi des rois, Henri IV, Richard III ; vous les avez vus le matin, en redingote crasseuse, en casquette honteuse, se glisser vers le petit marché de leur ville pour y marchander un peu de denrées qu’on leur refusait, parce qu’ils n’avaient pas de quoi les payer ! […] Mais il se trouva que le roi, avec lequel il avait fait une alliance très publique, le jour où on avait représenté Les Fâcheux chez Fouquet, que le roi qui gouvernait alors la France, et dont il était le serviteur, presque l’ami, était un roi jeune, qui s’abandonnait volontiers à ses passions. […] Comme nous sommes bien supérieurs au reste des hommes, qu’importe à quel titre ils nous adorent, génies, rois ou dieux ? […] J’étais tout-puissant à Rome ; mes ennemis répandent le bruit que je veux me faire roi, et je péris.
Tapisserie Finissons par le Portrait du Roi exécuté en tapisserie à la manufacture des Gobelins, sur le tableau de Michel Vanloo.
Henri Degron Delaroche, qui, des premiers, porta haut la bannière de l’idéalisme, me paraît le parfait chevalier-poète d’une époque belle entre toutes, où rois et pages étaient poètes, et dont — par Durandal !
Chambre, [Marin Cureau de la] Médecin ordinaire du Roi, de l’Académie Françoise, mort à Paris en 1669, âgé de 75 ans.
DUCOUDRAY, [Alexandre-Jacques-Louis] Chevalier & ancien Mousquetaire du Roi, né à Paris en 1744.
Ryer, [André du] Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, né dans le Mâconnois, mort à Paris vers l'an 1650.
C’est un roi face à face avec un coupeur de bourses. […] LE ROI. […] Je suis roi. […] Héros de juillet, n’est-ce donc pas son droit d’aimer le roi citoyen et de lui serrer la main ? […] Prédiction fatale comme celle des sorcières à Macbeth : Tu seras roi !
Vers la fin de son règne, Henri VIII interdit à l’Église ces représentations qui, dans l’incertitude de sa croyance, déplaisent au roi et l’offensent tantôt comme catholique, tantôt comme protestant. […] Ainsi Tamerlan (Tamburlaine) paraissait traîné dans son char par les rois qu’il avait vaincus, et s’indignant de la pitoyable allure d’un tel attelage. […] Mais Shakespeare a compris les rois, il a compris les guerriers, il a compris aussi les scélérats, et sans doute on n’en voudrait pas conclure qu’il eût su être un Richard III ou un Iago. […] Eschyle, Sophocle, Euripide, entreprirent d’émouvoir le peuple en lui retraçant les graves destinées des héros et des rois ; Cratinus et Aristophane se chargèrent de le divertir par le spectacle des travers de leurs contemporains ou de ses propres folies. […] Les rois surtout, forcés de paraître sur la scène du monde, indépendamment de leur aptitude à y jouer un rôle, apportent souvent, dans la conduite d’une action historique, moins de secours que d’embarras.
M. de Lisle eut deux fils, Guillaume de Lisle, Membre de l’Académie des Sciences, premier Géographe du Roi, & Nicolas de Lisle, dont les excellens Mémoires sur des objets d’Astronomie & de Mathématique sont recherchés dans les Recueils de l’Académie des Sciences.
Les Savans estiment encore son Traité de la Loi Salique, celui des Régences & Majorités des Rois de France, & son Histoire des Templiers.
Restaut, [Pierre] Avocat au Conseil du Roi, né à Beauvais en 1694, mort à Paris en 1764.
Il y a beaucoup trop de rois Aribas dans ce livre composé de notes patiemment accumulées. […] Il l’appliquait à son roi ; remarquez qu’il l’applique à Dieu. […] … Je trouve Votre Majesté trop bonne… » — Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi. […] — Des rois, des princes lui écrivent amicalement, sans doute. […] Pour les rois, non, s’il vous plaît !
Daine réunit sur ce dernier objet les suffrages de la Province, dont le Roi lui a confié l’administration.
jamais il n’a eu plus d’esprit qu’en peignant tous ces personnages de la cour de Louis XVIII et ce roi lui-même. […] Le récit de ce qui se passe à Lille entre le roi fugitif, le duc d’Orléans, et les maréchaux Macdonald et Mortier, est d’une belle gravité.
Enfin, un homme avait vu toutes les prospérités de la terre se réunir sur sa tête, la destinée humaine semblait s’être agrandie pour lui, et avoir emprunté quelque chose des rêves de l’imagination ; roi de vingt-cinq millions d’hommes, tous leurs moyens de bonheur étaient réunis dans ses mains pour valoir à lui seul la jouissance de les dispenser de nouveau ; né dans cette éclatante situation, son âme s’était formée pour la félicité, et le hasard qui, depuis tant de siècles, avait pris en faveur de sa race un caractère d’immutabilité, n’offrait à sa pensée aucune chance de revers, n’avait pas même exercé sa réflexion sur la possibilité de la douleur ; étranger au sentiment du remord, puisque dans sa conscience il se croyait vertueux, il n’avait éprouvé que des impressions paisibles. […] Louis XVI s’est trouvé roi, pendant le premier orage d’une révolution sans exemple dans l’histoire.
Rien n’en avoit plus imposé que la mort du grand Pan, annoncée par le pilote Thamus ; qu’une réponse de l’oracle Sérapis à Thulis roi d’Egypte ; que celle d’un autre oracle à l’empereur Auguste sur l’enfant Hébreu ; que les oracles tirés par Eusèbe des écrits mêmes de Porphyre, ce grand ennemi des chrétiens. […] C’est qu’indépendamment du grand nombre de ses années qui préparoient à cette perte, elle arriva dans ces circonstances affreuses, où toute la France étoit en allarme pour la vie du meilleur des rois, frappé par un monstre.
» — Richelieu saisit aussitôt le bougeoir que portait un page, et, précédant le roi : « Sire, — répondit-il avec l’aplomb d’un homme invulnérable, — je ne puis marcher devant Votre Majesté qu’en remplissant les fonctions de ses moindres serviteurs. » Ximénès, le sévère Ximénès, n’avait rien de ce sang-froid et de cette souplesse dans la flatterie, de ce respect qui caressait en se courbant. […] La pénitente de Ximénès était, au contraire, une femme de grand sens et de grande fermeté, la reine Isabelle, et le Louis XIII qu’il eut à conduire était le roi Ferdinand, qui n’avait pas de nostalgie et qui resta roi auprès de son ministre, couronne au front, contre ce front rasé de religieux, couronne contre couronne !
Si Bourdaloue et Bossuet avaient vu de telles choses, ils ne prêcheraient point, croyez-le bien, comme ils prêchaient devant un roi tranquille qui vivait et s’endormait dans la mort, avec cette pensée que sa race était immortelle. […] Ne parlait-il pas devant l’homme qui sait que le pouvoir est la vertu des rois et qui en a fait la sienne ?
On sait combien ce projet était à cœur au roi et à son ministre Sully. L’Europe devait avoir pour les affaires internationales « un Sénat européen, chargé de prévenir toute rupture et de régler les différends entre les peuples. » Cette cour suprême, « conseil général des États de l’Europe, composé de soixante députés siégeant dans une des grandes villes du Rhin, eut été chargé de connaître toutes les querelles entre États62. » Le rêve du roi politique se précisa chez le jurisconsulte hollandais Grotius, l’un des fondateurs de la philosophie du droit.
Le Latium dut être d’abord bien resserré, puisqu’en deux siècles et demi, Rome, sous ses rois, soumit à peu près vingt peuples sans étendre son empire à plus de vingt milles. […] Les noms d’Hercule, d’Évandre et d’Énée passèrent donc de la Grèce dans le Latium, par l’effet de quatre causes que nous trouverons dans les mœurs et le caractère des nations : 1º les peuples encore barbares sont attachés aux coutumes de leur pays, mais à mesure qu’ils commencent à se civiliser, ils prennent du goût pour les façons de parler des étrangers, comme pour leurs marchandises et leurs manières ; c’est ce qui explique pourquoi les Latins changèrent leur Dius Fidius pour l’Hercule des Grecs, et leur jurement national Medius Fidius pour Mehercule, Mecastor, Edepol. 2º La vanité des nations, nous l’avons souvent répété, les porte à se donner l’illustration d’une origine étrangère, surtout lorsque les traditions de leurs âges barbares semblent favoriser cette croyance ; ainsi, au moyen âge, Jean Villani nous raconte que Fiesole fut fondé par Atlas, et qu’un roi troyen du nom de Priam régna en Germanie ; ainsi les Latins méconnurent sans peine leur véritable fondateur, pour lui substituer Hercule, fondateur de la société chez les Grecs, et changèrent le caractère de leurs bergers-poètes pour celui de l’Arcadien Évandre. 3º Lorsque les nations remarquent des choses étrangères, qu’elles ne peuvent bien expliquer avec des mots de leur langue, elles ont nécessairement recours aux mots des langues étrangères. 4º Enfin, les premiers peuples, incapables d’abstraire d’un sujet les qualités qui lui sont propres, nomment les sujets pour désigner les qualités, c’est ce que prouvent d’une manière certaine plusieurs expressions de la langue latine.
I Un mot seulement sur la lettre des évêques au roi.
Son Histoire des Rois des deux Siciles de la Maison de France, en quatre volumes in-12, est très-propre à faire une réputation.
LAFOSSE, [Antoine de] premier Gentilhomme de la Chambre du Roi, de l’Académie des Apatistes de Florence, né à Paris, mort en 1708, âgé d’environ 55 ans.
M. de Vigny est écuyer du roi depuis environ trente ans. […] « Nous avons élevé cet enfant pour le roi », écrivait sa mère au ministre de la guerre en 1814 ; elle demandait l’admission de son fils dans les gendarmes de la Maison rouge ; il y entra avec brevet de lieutenant le 1er juin 1814, à l’âge de dix-sept ans. […] Au 20 mars 1815, bien que très-souffrant encore d’une chute de cheval, il escorta avec sa compagnie le roi jusqu’à la frontière. […] Cette pièce, qui donne le degré de chaleur de ses opinions politiques d’alors, est curieuse dans sa vie morale : on peut la rapprocher de celle des Destinées qui a pour titre les Oracles et qui semble une leçon à l’adresse de tous les rois : Et nunc, reges, intelligite. […] Il refusa obstinément d’être présenté au roi, comme c’était l’usage, par le même directeur qui l’avait reçu.