Revenu peu de jours après à Chambéry, il y vit naître, dans les angoisses de l’invasion française, sa troisième fille, Constance de Maistre, qu’il ne devait pas revoir avant vingt-cinq ans. […] La fureur et le crime ne sèment pas, ils ravagent ; mais, une fois le sang-froid revenu à l’esprit révolutionnaire, il reprenait un grand sens humain que le philosophe du passé ne pouvait ni ne voulait comprendre. […] Ce fut un malheur pour Joseph de Maistre d’avoir commencé sa course au milieu de l’émigration et sur son terrain ; il ne voulut plus revenir sur ses pas. […] Ce plan consistait à séduire Savary, l’envoyé de Napoléon en Russie, par les empressements de sa politesse et par les agréments de son esprit ; puis, après avoir séduit l’envoyé, de séduire le maître, de convertir Napoléon à la contre-révolution par la puissance d’un entretien tête à tête avec le vainqueur du monde, de l’éblouir, de le fasciner, de le magnétiser, de le dompter à force d’audace et d’éloquence, de le convaincre de la nécessité de rétablir la maison de Savoie dans quelque grand établissement monarchique sur le continent ; puis, après ce triomphe du génie sur Napoléon, de revenir à la cour de Cagliari en apportant à son souverain un royaume ou un autre. […] « Il en revint toujours à sa première question : — Mais qu’est-ce que vous voulez ?
Le soir, quand je suis seule, toutes ces figures de mort me reviennent. […] « Du temps que j’écrivais, les nuages, le vent, sont revenus. […] Comme la colombe, j’aime chaque soir revenir à mon nid. […] XXIX Le printemps est tout à fait revenu. […] Maintenant je vais écouter la Vialarette, qui revient de Cordes : encore un plaisir. » Le 25 avril.
22 février L’autre dimanche, il y avait tant de voitures au bois de Boulogne qu’on les a fait revenir par les contre-allées, au lieu de leur faire prendre l’avenue de l’Impératrice. […] L’expression de ses yeux était comme un grand étonnement… La main devint glacée… C’était fini… J’ai voulu user ma douleur… Je ne suis pas sorti d’ici… Je n’aurais jamais pu y rentrer. » Après un silence : — « Pour cet enfant… c’était une manie, une toquade… J’avais toujours peur… Quand je revenais, en descendant de gondole, mes yeux se portaient aux fenêtres de suite… Je craignais toujours voir un accident, un attroupement, je ne sais quoi… Oh ! […] » Et dans les souvenirs de la vieille cuisinière associée à l’orgueil de la famille, confusément et comme par bouffées, revient le large train bourgeois du château de Sommérecourt, et la grande hospitalité donnée au prince Borghèse par mon grand-père. […] Ce captif dans ce trou, ce grand méconnu, parfois se console, en racontant que les derniers Clermont-Tonnerre, réfugiés dans un petit bois qui leur reste près de Saint-Mihiel, ont là, dépouillé le noble, presque l’homme, et que ces Clermont-Tonnerre, dont un aïeul, au dire de Mme de Sévigné, vendait cinq millions une terre de vingt-deux villages, aujourd’hui vêtus de peaux de bêtes, vivent dans ce bois, peuplent avec des bûcheronnes, — en train de revenir une race sauvage au xixe siècle, et parlant déjà une langue à eux, une langue qui recule au patois, au bégayement des peuples. […] Des espérances qu’on chasse et qui reviennent.
À ce propos, Tourguéneff dit à peu près cela : « Votre langue, messieurs, m’a tout l’air d’un instrument, dans lequel les inventeurs auraient bonassement cherché la clarté, la logique, le gros à peu près de la définition, et il arrive que l’instrument se trouve manié aujourd’hui par les gens les plus nerveux, les plus impressionnables, les moins susceptibles de se satisfaire de l’à peu près. » Jeudi 16 avril Cette jolie petite tête d’Armand, je l’ai vue, il n’y a pas dix jours, si espièglement heureuse dans sa convalescence, si remueuse, si éveillée, sur son oreiller, de la vie qui revenait. […] C’est curieux, tout ce feu, toute cette exubérance tout ce diable au corps, toute cette activité violente, s’étaient envolés de mon individu, quand je revins, l’année suivante. […] Lundi 5 octobre Hier, pendant que je cherchais un carambolage par les quatre bandes, sur le billard du casino, j’ai entendu de mes oreilles, cette phrase prononcée par un gros bourgeois de la localité : « Eh monsieur je ne veux pas revenir à des temps où l’on me forcera à battre les étangs ! […] En sortant du cimetière, je me suis croisé à la porte, avec Dubois de l’Estang qui, en me donnant la main, m’a dit : « Vous revenez de chez votre frère ? » Cette phrase qui me faisait revenir d’auprès d’un mort, comme de chez un vivant, m’a fait plaisir toute la journée.
Et Carnajou passe si bien pour un menteur, qu’un vrai chirurgien qui fait quelque temps après des réapplications de chair, n’ose pas les ébruiter. » « Il arrive même que Després, un interne de Dupuytren, recolle un morceau de doigt à un individu, qui revient lui montrer son doigt, au bout de huit jours, et que Dupuytren, à qui on montre ce morceau recollé, l’arrache en disant : « Ça ne tient pas, ça ! […] Et lâchant sa dissertation sur l’amour, elle revient à ses caniches, à l’histoire de leurs mœurs, parlant d’un prédécesseur de la caniche ayant l’horreur des bains, et qui lorsqu’on lui en préparait un, simulait le plus admirable rhume de cerveau qui se puisse imaginer. […] Et Mme Daudet revient élogieusement sur le compte de Leconte de Lisle… Quant à Daudet, après s’être agité, sans rien dire, il s’écrie qu’il trouve tout à fait extraordinaire ces chinoiseries, et que si, par hasard, il s’y trouvait, il serait pris de l’envie de siffler, voire même, au milieu d’applaudissements d’idiotes comme Mme X… et Mme Z…, de commettre une inconvenance encore plus grande, et de se faire mettre à la porte, en disant bien haut à tout ce monde : « Eh bien oui, c’est moi ! […] C’est le Japonais Hayashi, de retour d’Amérique, et qui part demain pour le Japon, dont il reviendra, au mois de décembre. […] Et il ne put les faire revenir de leur détermination qu’en remettant son violon dans sa boîte, et en leur abandonnant sa provision de cigares.
Pour peu qu’on revienne aux belles et saines traditions de l’époque où l’on saluait l’apparition du Bouscassié et de la Fête Votive de saint Bartholomée-Porte-Glaive de Cladel, où l’on aimait véritablement le sol que l’on décrivait, le roman retrouvera une beauté simple, sans procédés et pourra éveiller en nous la curiosité de notre France que nous connaissons mal. […] L’exemple fut suivi : le roman poétique nous est revenu, avec Pour l’amour du laurier de M. […] -Henry Hirsch, le premier qui fait revivre Salomé dans le décor breton est plein de contraste saisissant de la légende et du réalisme, le second qui procède ouvertement par symboles : la petite Antge représente la campagne hollandaise, simple, pure, Loyé Gladys, la cité d’Amsterdam, la volupté fausse et perverse ; le héros, partagé entre ces héroïnes revient à la simplicité. […] Quand nous aurons cité sans ordre, Jacques et Marie Nervat auteurs de Célina Landrot (mœurs calédoniennes), Georges Ducrocq auteur de Pauvre et Douce Corée, Paul Reboux, l’évocateur de la Maison de Danses, nous reviendrons à Marius-Ary Leblond qui semblent s’être consacrés au roman colonial. […] Albert-Émile Sorel paraissait continuer les théories naturalistes dans Pour l’Enfant, mais depuis semble vouloir revenir au roman psychologique.
Revenons maintenant dans l’intérieur de chaque État, et notamment de la France. […] Dudley Baxter porte la somme de tous les salaires et revenus de l’Angleterre à une vingtaine de milliards. […] Quelles sont les raisons et les expériences pour et contre l’impôt sur le revenu ? […] Le troisième jour, ils nommeront le député, et reviendront, chacun dans sa commune, pour vous dire, à l’amiable, les raisons de leur choix. » — Y a-t-il, là-dedans, un privilège pour une classe ? […] A travers tant d’occupations, il revenait toujours à ses Mirabeau.
Le voilà, ce bas prix des denrées qui diminuait nos revenus ! […] Revenons sur nos pas. […] Cela suffit : l’argent ne lui est plus de rien ; son amour et sa vertu lui reviennent en un clin d’œil ; c’est Berthe qu’il veut. […] Saint-Rieul revient. […] » ), et elle revient pour achever sa vie entre sa mère et sa tante.
Et les sons clairs de la fanfare revinrent, renvoyés par la montagne, comme si le postillon mort répondait avec sa chanson. […] Il s’en va en Italie, y reste deux ans, revient, fait une visite, puis deux ou trois autres, à Mme de Stein. […] J’avais alors quatre-vingt mille livres de rente ; deux années de mon revenu formaient donc cent soixante mille francs. […] Ainsi procédait Maupassant, ce qui revient à dire qu’il ne procédait pas. […] Mazure, et revient fréquenter l’orme du Mail et les petits bois suburbains.
Il faut bien en revenir à l’Évangile. […] Il perdit presque en même temps son frère cadet, qui revint du Mexique blessé mortellement. […] Je suis bien revenu de la beauté des grimoires. […] Puis ils prenaient la fuite et revenaient soudain en battant des mains, en sifflant, en sautant. […] Il n’est presque point distinct de cette terre où les âmes en peine reviennent chaque nuit demander des prières.
Une noble amitié est un chef-d’œuvre à deux, où l’on ne saurait discerner ce qui revient à l’un et à l’autre des collaborateurs. […] Pour Flaubert, comme pour les Anglais partisans exclusifs de l’association des idées, décomposer scientifiquement le travail d’une tête humaine, c’est analyser ces images qui affluent en elle, démêler celles qui reviennent habituellement et le rythme d’après lequel elles reviennent. […] Il y a des sujets sur « lesquels je perds patience, et, quand on débine devant moi un ami, mon sang de sauvage revient. […] A quoi il réplique par le mot cruel qui revient sans cesse voir sa plume : La Discipline ! […] ce mot revient sans cesse sous la plume de Beyle.
Il est souvent revenu dans ses œuvres sur le principe de l’ascension par étapes. […] Il revint dans sa ville natale. […] Balzac ne s’est pas lassé de revenir sur ce point depuis une brochure écrite en 1824 et que M. […] Elle fut la cause qu’il en sortit, ayant admis comme des vérités acquises quantité de préjugés sur lesquels il devait un jour revenir. […] Musset, revenu à Paris, a secoué l’hypnotisme par lequel il avait été dompte.
Elles reviennent sans cesse les mêmes, mais sous des aspects et des noms différents. […] Il y revient sans cesse ; c’est le sujet où, de préférence, il abonde. […] Revenons à Montaigne. […] Ici Dieu est nécessaire ; son idée revient, quoi qu’on fasse ; la mort ramène sur la scène ce grand nom, et avec lui revient la morale, non celle du tempérament, mais celle de la perfection. […] Nous y reviendrons bientôt ; pour l’heure, Messieurs, nous vous devons quelques mots sur sa vie.
Un poumon est perdu et l’autre tout comme… » Et il faut revenir à la malade, lui verser de la sérénité avec notre sourire, lui faire espérer sa convalescence dans tout l’air de nos personnes… Puis une hâte nous prend de fuir l’appartement et cette pauvre femme. […] Revenus chez nous, il a fallu regarder dans ses papiers, faire ramasser ses hardes, démêler l’entassement des choses, des fioles, des linges que fait la maladie… remuer de la mort enfin. […] Car entre la visite que j’ai faite à Rose le jeudi, et sa brusque mort un jour après, il y a pour moi un inconnu que je repousse de ma pensée, mais qui revient toujours en moi : l’inconnu de cette agonie dont je ne sais rien, de cette fin si soudaine. […] Il revient d’inaugurer les chemins de fer algériens, et il est furieux contre la civilisation, les ingénieurs qui abîment les paysages avec leurs rails, les utilitaires, tout ce qui met dans un pays une saine édilité. […] Paris, 1er novembre En passant devant la fontaine Saint-Michel, devant ces monstres bourgeois, les monstres de la Chine et du Japon me reviennent dans la pensée.
Au fond, je ne sais pas pourquoi je suis revenu. […] Il était revenu en Russie, après une longue absence, et allait rendre visite à un ami qu’il avait quitté, les cheveux tout noirs. […] Ces fleurs portées par lui chez Baton ou chez un autre, ces fleurs-modèles, que copiaient ensuite des demoiselles de magasin, étaient payées de 50 à 60 francs pièce, en sorte qu’il revenait avec sept ou huit cents francs, et son carton rempli des primeurs et des vins les plus chers, achetés chez Chevet. […] Là-dedans un coup de sonnette, et dans ma boîte à lettres, une lettre qui m’apprend que le marchand de cuirs qui me doit 80 000 francs ne m’a pas payé le trimestre de la rente qu’il me doit, et me laisse supposer que des mois, des années peuvent se passer dans l’absence de presque toute la moitié de mon revenu, et les tracas d’un procès. […] Et il se met à raconter merveilleusement, se jouant dans un délicat érotisme, l’histoire de cette chambrière, dont d’Artagnan fait l’entremetteuse douloureuse de son intrigue avec la duchesse, la menaçant de ne plus revenir, si elle n’obtient de sa maîtresse qu’elle lise ses lettres, la menaçant de ne plus revenir, si elle n’obtient qu’elle y réponde… Et le merveilleux dénouement humain, s’écrie-t-il, dénouement bien supérieur à tous les dénouements du réalisme actuel.
La question, assurément, est délicate ; mais elle revient à celle-ci : Jusqu’à quel point l’enfant qui joue de tout son cœur et l’acteur tout à son rôle se trompent-ils eux-mêmes et perdent-ils la notion de leur vraie personnalité ? […] L’équilibre peut être rompu en faveur du non-moi : parfois, au lieu de n’être dupes qu’à demi, ce qui revient à n’être dupes en aucune façon, nous nous abandonnons insensiblement à l’illusion ; la perception externe, mollement critiquée, finit par triompher. […] Elle est également un phénomène de transition en un autre sens, si nous nous plaçons au point de vue de la succession des phénomènes : succédant à la parole intérieure calme, elle précède et prépare souvent une explosion plus ou moins vive de la parole extérieure ; ou bien elle succède à la parole extérieure, et ce n’est que peu à peu que l’âme revient à l’état calme de la parole intérieure. […] A l’instant, j’ai changé de visage et l’esprit tendu, je me suis mis à rechercher si les enfants utilisaient d’habitude dans tel ou tel genre de jeu une ritournelle semblable ; non aucun souvenir ne me revenait d’avoir entendu cela quelque part. […] A l’audience du tribunal, pressée de questions, elle « n’entend pas bien » la voix ; aussi n’admet-elle pas cette révélation confuse comme suffisante ; revenue dans sa prison, et libre de méditer en silence, elle demande à son « conseil » des paroles plus précises, et les obtient. — Socrate, à ce qu’il semble, était moins exigeant.
Mais il est à craindre que cet adoucissement ne soit que passager chez M. de Bonnières et que, bientôt, il ne revienne à ses véritables goûts.
Ainsi, les ruines jettent une grande moralité au milieu des scènes de la nature ; quand elles sont placées dans un tableau, en vain on cherche à porter les yeux autre part : ils reviennent toujours s’attacher sur elles.
Pour revenir à la galanterie, un de ses traits énerve souvent l’endroit d’un poëme le plus pathetique.
Il revient d’une mission, sollicitée par lui, pour surprendre quelque chose de ce que machine contre nous, l’inquiétant Bismarck, et il revient terrifié, non seulement de la puissance militaire, mais encore de la puissance commerciale, et de la puissance industrielle de cette Prusse. […] Il me dit que l’habitation à Asnières lui a fait beaucoup de bien, que le voisinage de l’eau l’a calmé, et que, tous les matins, il va faire un tour de dix minutes, au bord de la Seine, et qu’il revient de cette promenade avec un singulier bien-être. […] Et nos paroles remuent beaucoup de choses, et Drumont le chrétien et le socialiste, se déclare contre le revenu de l’argent, contre l’héritage : déclaration qui fait entrer Mme Daudet, dans une belle colère, pendant qu’elle couve, de la tendresse de ses yeux, ses trois enfants, et que Drumont répète assez drolatiquement : « Que voulez-vous, je suis sociologue… mon état est d’être sociologue ! […] Daudet sort, pour calmer son fils, qu’il entrevoit prêt à batailler, et revient bientôt avec une figure colère, et accompagné de Léon, disant, que son père avait une tête si mauvaise dans les corridors, qu’il a craint qu’il se fît une affaire, et je regarde, vraiment touché au fond du cœur, le père et le fils, se prêchant réciproquement la modération, — et tout aussi furieux, l’un que l’autre, en dedans. […] Et comme il me revient, dans la parole, quelque chose de mes pensées du matin, sur la jeunesse actuelle, Daudet me dit que c’est la génération des instinctifs, des êtres de la race canine, qui lorsqu’ils ont trouvé un os, vont le manger dans un coin, et n’ont pas la solidarité des générations précédentes, et sont le plus beau triomphe de la personnalité et de l’égoïsme.
Victor Hugo revient souvent sur cette idée que la nuit, loin d’être un état accidentel et passager dans l’univers, est l’état propre et normal de la création spéciale dont nous faisons partie : « Le jour ; bref dans la durée comme dans l’espace, n’est qu’une proximité d’étoile. » Et cette nuit semée de rares lueurs est le symbole sensible du monde moral : Les êtres sont épars dans l’indicible horreur. […] Jean Valjean fuit dans la nuit devant les policiers ; il donne la main à la petite Cosette : « Il lui semblait qu’il tenait, lui aussi, quelqu’un de plus grand que lui par la main : il croyait sentir un être qui le menait, invisible. » Dans une autre page, il s’agit de la lutte de Jean Valjean contre lui-même lorsqu’il ne sait encore s’il ira ou non se livrer à la justice : « Il se parlait ainsi dans les profondeurs de sa conscience, penché sur ce qu’on pourrait appeler son propre abîme… On n’empêche pas plus la pensée de revenir à une idée que la mer de revenir à un rivage… Dieu soulève l’âme comme l’Océan. » Enfin tout le monde a présente à l’esprit la pièce célèbre sur l’œil de Dieu dans la conscience : On fit donc une fosse, et Caïn dit : « C’est bien ! […] Voici maintenant revenir l’opposition de la lumière et de l’ombre, et la doctrine persane selon laquelle l’ombre n’est qu’une dégradation de la lumière : Ne réfléchis-tu pas, lorsque tu vois ton ombre ? […] Nulle différence, ici-bas du moins, dans la prédestination199. » Hugo revient plus d’une fois sur cette identité profonde des hommes, qui, pour lui comme pour Schopenhauer, est l’origine métaphysique de la pitié et de la fraternité. « Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. […] Revenons à ce cri : Lumière !
Un publiciste distingué, interprète et à la fois victime de cette surprise dont quelques personnes ne sont pas encore revenues, M. […] » lui revenait à la mémoire et à la bouche, et, se couvrant la tête de son manteau, elle s’éloignait. […] Beaucoup allèrent comme lui aux barricades, mais tous ne revinrent pas. […] Thiers revint avec plus de zèle et plus de suite que jamais et avec une expérience de plus, à sa grande histoire du Consulat et de l’Empire, qu’il devait enfin terminer. […] Roger ressemble à ces compagnons d’Ulysse qui, après avoir été changés en pourceaux par les philtres de Circé, ne voulaient plus revenir à la forme humaine.
Il y a dans chaque esprit une action élémentaire qui, incessamment répétée, compose sa trame et lui donne son tour : à la ville ou dans les champs, cultivé ou inculte, enfant ou vieillard, il passe sa vie et emploie sa force à concevoir un événement ou un objet ; c’est là sa démarche originelle et perpétuelle, et il a beau changer de terrain, revenir, avancer, allonger et varier sa course, tout son mouvement n’est jamais qu’une suite de ces pas joints bout à bout ; en sorte que la moindre altération dans la grandeur, la promptitude ou la sûreté de l’enjambée primitive transforme et régit toute la course, comme dans un arbre la structure du premier bourgeon dispose tout le feuillage et gouverne toute la végétation88. […] Légère gaieté prompte à passer, comme celle que fait naître un de nos paysages d’avril ; un instant le conteur a regardé la fumée des ruisseaux qui monte autour des saules, la riante vapeur qui emprisonne la clarté du matin ; puis, quand il a chantonné un refrain, il revient à son conte. […] Tandis que dans les autres contrées on ne trouve qu’une populace de pauvres et ça et là quelques seigneurs, l’Angleterre est si couverte et remplie de possesseurs de terres et de champs, « qu’il n’y a point de domaine si petit qui ne renferme un chevalier, un écuyer, ou quelque propriétaire, comme ceux qu’on appelle franklins, enrichi de grandes possessions, et aussi d’autres francs tenanciers, et beaucoup de yeomen capables, par leurs revenus, de faire un jury dans la forme ci-dessus mentionnée. […] Au commencement du quatorzième siècle, le revenu ecclésiastique était douze fois plus grand que le revenu civil. […] Les Communes déclaraient qu’avec ces revenus le roi serait capable d’entretenir 15 comtes, 1500 chevaliers, 6200 écuyers et 100 hôpitaux ; chaque comte recevant par an 300 marcs, chaque chevalier 100 marcs et le produit de quatre charrues de terre, chaque écuyer 40 marcs et le produit de deux charrues de terre. — Pictorial history, II. p. 142.
Un phénomène déterminé dans l’espace et dans le temps, voilà ce qui n’a de nom préétabli dans aucune langue ; on le nomme par définition, en accouplant des noms généraux ; mais il a un signe plus immédiat que sa définition : le rôle et un des caractères du signe appartiennent en effet à celui des éléments constitutifs de l’idée phénoménale qui sert le mieux à réveiller le souvenir de l’ensemble, et qui, une fois revenu à la conscience avec ses concomitants, se détache avec le plus de vivacité ; en d’autres termes, le signe naturel d’un phénomène, c’est son élément le plus important et le plus distinct. […] Revenons maintenant à la fonction du signe ; nous allons voir que cette fonction semble appartenir, en droit, à tous les états de conscience, sans condition d’intensité ; aussi doit-on se demander pourquoi, en fait, le sens commun ne reconnaît comme signes que les états les plus forts. […] C’est que la poésie est avant tout une œuvre sensible et une œuvre émouvante ; elle parle à l’oreille et au cœur plus qu’elle ne parle à l’esprit ; la part de conscience qui revient à la pensée est alors plus faible que jamais, et le contraste entre les mots qui signifient quelque chose et ceux qui ne signifient rien passe facilement inaperçu ; si le mot inconnu est un son brillant, si par sa sonorité propre il contribue pour sa part à renforcer le sentiment qu’éveille l’ensemble du morceau, l’esprit ne lui demande pas autre chose : les heures consacrées à la poésie ne sont pas des heures de réflexion. […] Ainsi, quand un état faible revient à la conscience comme état fort, il n’est pas reconnu ; c’est un souvenir, si l’on veut, mais un souvenir qui, faute de reconnaissance, paraît un état nouveau ; sans la reconnaissance, la mémoire est pour nous comme si elle n’était pas, et c’est à bon droit que les psychologues refusent le nom de souvenir à la reproduction d’un état, quand aucun état accessoire ne se joint à la reproduction pour la qualifier comme telle. […] Si on revient au vers d’Homère en grec (histia de sphin// trikhta te kai tetrakhtha diskhisen is anemoio) : l’harmonie imitative repose sur les deux adverbes trikhtha (trois fois) et tetrakhtha (quatre fois) qui combinés avec les conjonctions de coordination te et kai, forment à la fois une progression rythmique de trois puis quatre syllabes avec une répétition du son Kht / k/t qui imite le son des voiles déchirées : trikhta te /kai tetrakhtha (en gras les accents).
Je reviens à M. […] Je reviens à M. […] Roger de Beauvoir, mais elle est revenue depuis à son premier protecteur. […] Je ne reviendrai pas sur ce Mr Feuillide. […] Y reviendrai-je jamais ?
Je sais bien ce qu’elle tend à prouver : qu’Antoine Arnault est un désabusé, revenu de tout. […] Que l’aulne entende revenir sa nymphe aux jambes mouillées ! […] Je revenais de Padoue. […] Je reviens à cette forme particulière de la lutte pour la vie qu’est un livre imprimé. […] Toutes les concessions qu’il a faites comme écrivain, il va revenir sur elles, comme psychologue et moraliste.
Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons expose dans un travail antérieur. […] La formule revient si souvent chez M. […] De cette inaltérable confiance nous aspirons à nous quelque chose dans une promenade à la campagne, d’où nous revenons apaisés. […] Revenons encore une fois sur ce qui a été dit de l’œil et de la vision. […] Sur la question générale de la survie nous nous sommes expliqué dans des travaux antérieurs ; nous y reviendrons dans celui-ci.
Vous reviendrez charmés puissamment, délicieusement frappés de ce voyage au pays bleu.
Il se veut un enfant ; il est l’oiseau des légendes qu’un moine écouta pendant plus de cinq cents ans ; et, de même qu’en la légende, lorsqu’on l’a écouté et qu’on revient à la vie, il y a du nouveau dans les gestes des hommes et dans les yeux des femmes.
Prométhée, évanoui dans les nuages du Caucase, remonte sur son rocher et rouvre sa plaie cicatrisée au vautour : Agamemnon sort de son tombeau d’Argos pour se rejeter sous la hache de Clytemnestre : Œdipe remonte de sa sépulture ignorée au soleil des vivants qu’il revoit encore ; il revient remplir de ses lamentations le palais de Thèbes, et mourir, une seconde fois, sur le Cythéron.
Nous n’étions pas revenus de notre surprise, elle augmenta encore lorsque nous vîmes entrer le président, dont l’aspect et les manières étaient tout à fait opposés à l’idée que nous nous étions faite de lui : au lieu d’un grave et austère philosophe dont la présence aurait pu intimider des enfants comme nous étions, la personne qui s’adressait à nous était un Français gai, poli, plein de vivacité, qui, après mille agréables compliments et mille remerciements pour l’honneur que nous lui faisions, désira savoir si nous ne voudrions pas déjeuner ; et comme nous nous excusions (car nous avions déjà mangé en route) : « Venez donc, nous dit-il, promenons-nous ; il fait une belle journée, et je désire vous montrer comme j’ai tâché de pratiquer ici le goût de votre pays et d’arranger mon habitation à l’anglaise. » Nous le suivîmes, et, du côté de la ferme, nous arrivâmes bientôt à la lisière d’un beau bois coupé en allées, clos de palissades, et dont l’entrée était fermée d’une barrière mobile d’environ trois pieds de haut, attachée avec un cadenas : « Venez, dit-il après avoir cherché dans sa poche ; ce n’est pas la peine d’attendre la clef ; vous pouvez, j’en suis sûr, sauter aussi bien que moi, et ce n’est pas cette barrière qui me gêne. » Ainsi disant, il courut à la barrière et sauta par-dessus le plus lestement du monde.
Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu’il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d’une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l’œil, avec son style cru, choquant et âpre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu’il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l’époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l’état particulier de l’âme, de l’imagination et du cœur dans l’adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héroïques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux ou trois côtés et encore un enfant par vingt autres, quand on a lu Ducray-Duminil à onze ans, Auguste Lafontaine à treize, Shakespeare à seize, échelle étrange et rapide qui vous a fait passer brusquement, dans vos affections littéraires, du niais au sentimental, et du sentimental au sublime.
Ce chant pareil, qui revient à chaque couplet sur des paroles variées, imite parfaitement la nature : l’homme qui souffre, promène ainsi ses pensées sur différentes images, tandis que le fond de ses chagrins reste le même.
Si nous acceptons le prix de ton affranchissement et si nous te renvoyons, certes, tu reviendras auprès des nefs rapides des Akhaiens, pour espionner ou combattre ; mais, si tu perds la vie, dompté par mes mains, tu ne nuiras jamais plus aux Argiens ?
Revenu en France, André Chénier interrompit bientôt, pour la seconde fois, les études qu’il venait à peine de reprendre. […] À chaque instant il revient sur ses pas, et il semble oublier la déduction de ses idées pour s’abandonner à des plaintes vertueuses, mais inutiles. […] Manon reviendrait-elle à lui s’il ne consentait à partager les fautes qu’elle se reproche ? […] Quand elle revient près de lui, il ne lui permet pas de s’accuser, il lui pardonne sans vouloir entendre l’aveu de sa faute. Elle est revenue, que lui faut-il de plus ?
Des draperies rouges à franges jaunes, et tendues autour d’un mobilier en acajou, remplacent les portières de lampas et les meubles en chêne de celui qui avait 30 000 francs de revenu, qu’il dépensait sans ostentation, toutefois. […] Il y revint, l’enfant de la balle, et lui aussi dut se sentir joyeux de retrouver son ruisseau de la rue des Vieilles-Étuves. […] Une tradition veut que Molière ait rencontré, durant ses voyages, à Avignon, le peintre Mignard, qui revenait d’Italie et se proposait d’aller dessiner les ruines d’Orange et de Saint-Remi. […] Thiers, ou mieux, pour secouer l’anémie intellectuelle qui nous mine, c’est à Molière, c’est-à-dire à la vérité dans l’idée, à la vigueur dans la philosophie, à la franchise dans la langue qu’il faut revenir, et revenir en hâte. On y reviendra, je gage, et on aura raison.
La vie suspendue revint : l’ânesse leva la tête et regarda autour d’elle ; mais, l’introduction de l’air ayant été interrompue, elle retomba dans la mort apparente. […] Revenons maintenant à notre blessé, dont il s’agit de sauver la vie et de conserver le membre. […] Tout le monde savait déjà que l’intelligence n’est pas possible sans cerveau, mais l’expérimentation a précisé le rôle qui revient à chacune des portions de l’encéphale. […] Quand le poison a cessé d’agir, nous voyons les troubles intellectuels disparaître et l’état normal revenir. Il en est de même quand les lésions pathologiques guérissent, les troubles de l’intelligence cessent et la raison revient.
République des écoliers, République des professeurs, ne revenons pas sur un terrain déjà bêché. […] L’esprit nouveau, mort avec l’affaire Dreyfus, est revenu avec la séparation, ou après la séparation. […] Il ne reviendra pas ici sur cette polémique. […] Je ne veux pas revenir sur une question à laquelle j’ai consacré toute une partie d’un livre, la République des Professeurs. […] Nous en revenons toujours au mot de Léon Bourgeois, qui éclaire plus que tout autre le spirituel politique français.
La phrase sinistre du forçat qui disait à Ranc : « Ça, jeune homme, ça n’est rien ; c’est les puces qui montent », me revint en mémoire. […] Je m’étends sur les couvertures, lorsque Thessein revient, écumant, les yeux injectés de sang, furieux. […] Et je voyais dans un rêve Avril qui nous revenait. […] * Je reviens à la légende du Parnasse. […] Mais nous laissions tout cela à la porte de Leconte de Lisle comme on quitte un habit de carnaval pour revenir dans la maison familiale.
Il répondit à l’apologiste du livre ; celui-ci répliqua ; Tournemine revint à la charge. […] On est également revenu des Cartésiens, & de Mallebranchistes. […] Quoique le goût des langues soit passé, leur utilité pourroit bien y faire revenir. […] L’abbé de Saint-Cyran, inconsolable de la perte de son ami, revint en France. […] Les religieuses, exilées, reviennent.
Considérez-les s’acharnant, l’un et l’autre, à se créer un style de précision et de clarté, si bien que ces romantiques impénitents en reviennent à la langue la plus classique. […] Toutes les nuits, deux de ses élèves le veillent.Ils reviennent pour lui tenir compagnie : « Où en êtes-vous ? […] » Il revient aux princes. […] Les plus audacieux démissionnent et reviennent tenter leur chance dans cette loterie des journaux où se sont usés tant de brillants esprits. […] Il y a une différence sur laquelle il ne faut pas se lasser de revenir, entre la littérature ainsi traitée, je veux dire la littérature à idées et la littérature à thèses.
Mais cette fois il y a un centre qui ne change pas, un coin de terre où l’on revient, où l’on souhaite du moins de revenir et de se fixer. […] Et, sans doute, si le parisianisme est une vanité, il en est revenu, comme de plusieurs autres. […] L’honneur en revient, pour un peu, à ses maîtres du séminaire. […] Nous sommes bien revenus de cette grande assurance. […] Mais c’est par des chemins nouveaux qu’il revient à cette conclusion.
Guizot, quand celui-ci revint d’Angleterre en 1849. […] Ses Origines terminées, il devait revenir à un projet déjà ancien et écrire un Traité de la volonté. […] Le mal revint plus violent, tant il avait identifié sa vie à celle de la France. […] Au lieu de la riche variété des harmonies d’autrefois, nous voyons revenir constamment le même rythme, la même ritournelle. […] Le verset tout entier du psaume me revenait : “Du fond de la tombe, Seigneur, j’ai crié vers toi.
Mais les consciences délicates ne relèvent que de leur propre tribunal ou, ce qui revient au même, du tribunal de Dieu. […] je reviens de si loin ! […] On le lui reproche et on s’étonne qu’il revienne sans se lasser sur ce thème unique. […] À chaque ligne reviennent des termes qui expriment un enthousiasme sans mélange. […] Ils ne font que de naître, et ils sont déjà « revenus désabusés du périple des vanités terrestres ».
Trois, je reviens et je fends le tapis comme avec un couteau. […] par quelles tribulations, par quels hauts et quels bas de misère avait-elle passé avant que de revenir à lui ? […] Bien des jours ont passé ; Loti revient à Alger. […] Elle partit pour Paris, lui disant : « J’ai des affaires régler, mais ce ne sera pas long ; je reviendrai bientôt. » En effet, elle revint bientôt. […] » — Ces formules revenaient à toute minute sur ses lèvres.
« Puis je reviens à la maison où je soupe sans bruit, l’été au frais, l’hiver près du feu. […] Vicens Garcia, disent-ils, comme il revenait, chargé d’honneurs, dans sa cure, fut empoisonné avec son domestique. […] Plus ne reviendront les rêves de ce temps, qu’il est doux d’évoquer. […] La tendresse la plus ardente devient agaçante et irritante : l’oiseau bleu s’est envolé pour ne plus revenir. […] le gredin a dû revenir de nuit pour entrer dans la maison comme un loup et déshonorer son maître, Nouvelet !
Or, sa petite-fille, Thermette, aime Jean Fauchureur, un beau gars qui revient du régiment. […] Il partage entre sa maîtresse et sa femme son cœur, son temps et ses revenus. […] Je vous préviens tout de suite qu’elle reviendra moins « philosophe » et pourtant valant mieux. […] Le petit cousin revient là-dessus. […] Régine est revenue à Paris, où elle vit chez son cousin, le commandant de Ligueuil.
Nous reviendrons sur ce point. […] Avisons seulement un entrelacement de vers de neuf syllabes et de huit syllabes et de dix syllabes, assez curieux et qui est quelque chose sur quoi nous aurons peut-être à revenir. […] Mais c’est peut-être un peu subtiliser et j’en reviens à dire simplement que de la méthode de travail de Molière on ne peut tirer aucune conclusion sur ses tendances philosophiques. […] Alceste et Philinte reviennent toujours : lequel est le plus naturel de la rude franchise ou de la complaisance nonchalante ? […] La seule vertu qu’il ait prescrite avec insistance, et ses apologistes y reviennent toujours, avec raison, mais bien forcés d’y revenir, c’est la franchise, et encore, dans sa plus belle pièce, il a recommandé de toutes ses forces de ne pas la pousser trop loin.
Reynaud affirme sans hésiter qu’ils sont tous habités : on dirait qu’il en revient. […] Le mariage, comme l’argent, est sa place d’armes ; il y revient toujours ; c’est le grand arsenal de nos misères. […] Sa famille pense de même, et sans cesse les allusions au sang d’Achille reviennent dans leurs discours. […] Il choisit un emplacement, traça le plan des rues, laboura la terre, planta le froment, et revint au camp. […] Mais bientôt il revint amenant des gens pour te tuer, et tu lui pardonnas ».
Une place lui revenait dans cette étude à titre de contre-enquête. […] Pour en revenir à M. […] Enfin, quand j’essaie de revenir au sujet, M. […] Nous revenons. […] On ne reviendra pas plus à l’idéalisme et au romantisme d’antan qu’on ne reviendra aux diligences.
Mais c’est au livre mystique que l’on reviendra toujours. […] Victor Hugo nous revient plus obstiné que jamais dans une fantaisie gigantesque et systématique. […] Cette étude a été faite déjà plusieurs fois par les juges les plus autorisés, et nous n’estimons pas qu’il y ait lieu d’y revenir. […] que son étoile est belle : Il nous revient quand renaissent les fleurs. […] — La même pensée revient sous une autre forme dans La Maîtresse du roi.
C’est surtout là où nous nous étions trop avancé d’abord qu’il nous a fallu revenir ensuite et dégager notre première fougue d’enthousiasme, pour la réduire à ce qui nous a semblé plus tard justesse et vérité.
Dès lors voilà la question du grand nombre et des pauvres qui revient, question plus terrible et plus funeste encore dans la destinée de la femme que dans celle de l’homme.
Le développement général de l’esprit est nécessaire pour bien écrire, avant toute préparation particulière Tout revient donc là : habituer l’esprit à réfléchir, à penser sans cesse, lui donner de la pénétration : de sorte que rien ne lui soit insignifiant, que tout ce qu’il aperçoit éveille en lui quelque idée ; que ses idées soient dans un perpétuel mouvement, au lieu de se déposer dans un coin de la mémoire, pour y dormir comme de vieux papiers dans la poudre des archives ; qu’elles se heurtent, s’associent, se groupent, se multiplient par leur incessante activité ; qu’elles se renouvellent au contact des impressions récentes, s’agrandissent, se modifient.
Et Bûchette et Jeanie, qui regarde en dedans, et Ilsée, Ilsée qui est l’apparition la plus essentielle que je sache ; et Marjolaine qui, la nuit, jette des grains de sable contre les sept cruches multicolores et pleines de rêves, et Cice, la petite sœur de Cendrillon, Cice et son chat qui attendent le prince ; et Lily, puis Monelle qui revient… Je ne puis tout citer de ces pages, les plus parfaites qui soient dans nos littératures, les plus simples et les plus religieusement profondes qu’il m’ait été donné de lire, et qui, par je ne sais quel sortilège admirable, semblent flotter sans cesse entre, deux éternités indécises… Je ne puis tout citer ; mais, cependant, la Fuite de Monelle, cette Fuite de Monelle qui est un chef-d’œuvre d’une incomparable douceur, et sa patience et son royaume et sa résurrection, lorsque ce livre se renferme sur d’autres paroles de l’enfant, qui entourent d’âme toute l’œuvre, comme les vieilles villes étaient entourées d’eau… [Mercure de France (août 1894).]
Que me revient-il de savoir que je reçois ou non mes idées par les sens ?
En 1771, lorsqu’il revint définitivement à Paris, après une jeunesse errante, aventureuse et remplie de toutes sortes de tâtonnements et de mécomptes, Bernardin de Saint-Pierre avait trente-quatre ans. […] Hennin de lui épargner les voyages inutiles à Versailles ; car il les fait à pied, il s’en revient de nuit ; et quand la lune lui manque et que la pluie le prend, il s’embourbe dans les chemins, il tombe, et n’arrive que trempé et brisé ! […] L’honneur de cette remarque, qui avait échappé à nos meilleurs critiques, revient à M. […] » — « Non, je ne le connais pas ; j’ai lu dans le temps quelques extraits du Génie du Christianisme : son imagination est trop forte. » — Ceci rentre dans une observation générale sur laquelle je reviendrai plus d’une fois : c’est qu’en littérature, en art, on n’aime pas d’ordinaire son successeur immédiat, son héritier présomptif.
V Je reviens à la comtesse d’Albany. […] On lui avait laissé acheter une campagne dans la vallée de Montmorency, en lui donnant des espérances trompeuses, et, au lieu de lui permettre ensuite de l’habiter, on avait confirmé l’exil à trente lieues ; c’est alors qu’elle est revenue à Coppet où j’ai passé un mois auprès d’elle. […] Schlegel ; M. de Bonstetten y reviendra bientôt aussi ; il est à présent à Berne, où il n’avait, je crois, pas fait de voyage depuis la Révolution. […] Il réussit et revient à Paris.
Cette comparaison est d’autant plus juste qu’à beaucoup d’époques il semble reculer, et revient ensuite sur ses pas, en ayant gagné quelques degrés de plus. […] Vous aurez encore au profit des persécutés quelque accès dans la cour de cet homme qui est parti despote vaincu, et qui revient tyran déguisé. […] Officier de cavalerie dans l’armée française, blessé presque mortellement dans les guerres d’Espagne, il était revenu languir et mourir dans sa patrie. […] Et cependant, pour en revenir aux considérations qui ouvrent ce récit et qui doivent le clore : quelle est la plus grande de cette femme de bruit ou d’une femme de silence, voilant jusqu’à son âme de la chaste pudeur de son sexe, renfermée dans l’ombre de son pauvre foyer conjugal, entre un époux qu’elle aime, des enfants qu’elle élève, des vieillards qu’elle honore, des infirmes qu’elle soulage, des misères qu’elle nourrit, des talents même qu’elle sacrifie à d’humbles devoirs ?
Le comte de Murray, ce frère de la reine qu’elle avait éloigné si imprudemment pour se livrer à l’ascendant de Rizzio, fut consulté et reçut avec mesure les demi-confidences des conjurés ; trop honnête homme pour tremper, par son consentement, dans un assassinat, il donna son approbation ou du moins son silence à l’entreprise de délivrance de l’Écosse ; il promit de revenir à Holyrood, à l’appel des seigneurs, et de reprendre sous le roi les rênes du gouvernement, dans l’intérêt de l’héritier du trône, que Marie Stuart portait déjà dans son sein. […] Ils s’enquirent de la reine, qui revenait à elle. […] En apprenant sa blessure, Marie monta à cheval, courut d’une seule course jusqu’à l’ermitage où l’on avait transporté Bothwell, s’assura par ses yeux de son état, et revint le même jour à Holyrood. « M. le comte de Bothwell est hors de danger, écrit, à cette date, l’ambassadeur de France à Catherine de Médicis ; de quoi la reine est fort aise ; ce ne lui eût pas été de peu de perte que de le perdre ! […] Elles informent Bothwell, jour par jour, de l’état de la santé de Darnley et ses supplications pour que la reine lui rende ses priviléges de roi et d’époux, des progrès que les blandices de Marie Stuart font dans la confiance du jeune roi bercé d’espérances, de sa résolution de revenir avec elle partout où elle voudra le conduire, même à la mort, pourvu qu’elle lui rende son cœur et ses droits d’époux.
Ces revenus, avant l’âge de trente-sept ans, s’élevaient à deux cent mille livres de rente. […] Il revint s’enfermer complétement seul à Paris dans la maison vide de la rue Traversière, qu’il avait habitée longtemps avec son amie. […] Sa fortune considérable, indépendante des caprices et des confiscations des gouvernements, était en partie disponible, en partie placée en rentes sur les différentes contrées de l’Europe ; elle s’élevait à deux cent mille livres de rente ; ses besoins personnels bornés laissaient une grande partie de ce revenu à la disposition de ses goûts pour des libéralités princières, le reste en économie pour les éventualités extrêmes de sa vieillesse. […] Elle revint en Alsace à la fin de l’été ; l’oncle et la nièce prirent alors ensemble la route de la Suisse.
Hugo ne dit pas quand… Ce que nous avons dit à l’occasion d’Hernani s’appliquera à beaucoup de productions du même genre, et nous n’aurons plus à revenir sur la question principale : la liberté dans l’art réclamée au même titre que la liberté dans la société. […] Dumas, ni à M. de Vigny la part de gloire qui leur revient ; mais M. de Vigny n’ayant fait que deux pièces, et M. […] Victor Hugo revient l’honneur d’avoir écrit le plus rare et le plus touchant de tous les drames de ce siècle, Marion de Lorme. […] Moi, je laisse de côté les mots et j’en reviens tout bonnement à ce que j’ai fait, il y a un demi-siècle, quand mon père m’a mené chez vous pour la première fois : je vous embrasse bien respectueusement et bien tendrement aussi.
Des occasions nombreuses se présenteront bientôt de revenir à ces questions. […] Les notes vibrantes et pantelantes, tantôt gémissent, tantôt commandent dans une alternative désordonnée, jusqu’à ce que l’immense aspiration de l’infini, le thème religieux, revienne graduellement, s’empare de tous ces sons, de tous ces timbres, les fonde dans une suprême harmonie, et déploie dans toute leur vaste envergure les ailes d’un hymne triomphal ! […] Cette cantilène, d’un motif mélodique charmant, respirant une émotion attendrie et pénétrante, est reprise dans ses huit premières mesures, et dialoguée dans l’andante d’un sextuor, formé par les cinq poètes et le Landgrave, sollicitant Tannhaeuser de revenir auprès d’eux. […] Avec le pas léger et le sourire heureux de la première jeunesse qui n’a point encore perdu les gestes de l’enfance, elle accourt dans cette vaste salle, où elle avait entendu les chants qui s’étaient si profondément gravés dans son cœur, et où depuis la disparition de son poète elle n’était plus revenue.
La Revue Wagnérienne a trop de fois discuté ce redoutable problème pour qu’il soit nécessaire d’y revenir. […] » et cette fois la volonté était toute puissante, car c’était la volonté d’un roi. » Ensuite il parlait d’une quantité de choses à propos de cette action en trois actes, — c’est le mot qu’il substitue à celui d’opéra, — il revenait sur le temps de son séjour chez nous et se félicitait chaudement de l’insuccès de Tannhaeuser : langage bien différent de celui qu’il tiendra plus tard dans ses causeries avec madame Judith Gautier et dans sa lettre à M. […] En outre, vers la fin de cette œuvre, dans la partie purement instrumentale de la scène des tombeaux, le sublime Cantabile de la scène d’amour revient un moment, mais défiguré, défloré, presque mutilé, comme un oiseau blessé79. […] Mais c’est au grand Cari Maria que revient de droit la première place véritablement artistique dans l’histoire du motif de réminiscence dans la musique dramatique.
Pour revenir aux dîners Magny, vous rappelez-vous la rêverie de Fontenelle devant un troupeau de moutons ? […] L’écrivain y décrit jusqu’aux paysages des pays qui ne seront point le théâtre de son roman, et par lesquels ses personnages passent pour n’y revenir jamais… Avec cette charrette, trop minutieusement décrite, de bateleurs ambulants qu’on a vue déjà rouler dans L’Homme qui rit ; avec ces Hercules et ces pitres de foire, bohémiens très chers à la littérature bohème de ce temps, et dont on n’oublie ni le moindre haillon, ni le moindre paillon, les Zemganno ressemblent à beaucoup des anciens feuilletons de Théophile Gautier. […] Il fallait qu’il dégustât, goutte par goutte, le regret et l’angoisse du spectacle de sa gloire perdue ; il fallait qu’il revînt, chaque soir, boire à cet affreux calice ; car il est des supplices qui tuent et qu’on aime. […] Il a découvert une maladie des plus rares, qui se termine par ce qu’il appelle une agonie sardonique, et c’est pendant cette agonie de son amant — lord Annandale — que la Faustin, qui a renoncé à la scène et reprise par la rage de l’art, par l’ogre qui dévore la nature et qui mange toujours la femme au profit de la comédienne, étudie, mime et répète devant une glace, avec la passion de l’artiste qui ne voit plus rien, ce rire affreux de son amant qui meurt, quand, dans un de ces retours de connaissance comme il en revient parfois aux mourants, le lord s’aperçoit du rire de sa maîtresse et la fait jeter à la porte par ses valets.
L’historien que voici est revenu, lorsque les faits lui ont manqué, aux considérations du bon sens, à l’argumentation, à la force de l’induction ou à celle des choses déduites ; mais il est d’abord et surtout entré dans les faits, jusqu’à ce que les faits manquassent non pas sous sa main, mais sous toute main. […] Ollivier, absolument irréprochable… S’il ne fut pas un saint dans le sens rigoureux et glorieux du mot, il fut, au moins, un prêtre exemplaire, au niveau des plus hauts devoirs par le caractère et par les facultés, et tellement le contraire, en tout, de ce qu’on sait, que pour ne pas rester hébété devant ce phénomène il faut revenir au mot fameux de de Maistre : que depuis plus de deux cents ans c’est une conspiration organisée contre la vérité que l’Histoire ! […] Par un revirement dont Dieu et Hugo ont seuls le secret, le soleil de la monarchie, qui ne lui semblait plus qu’un soleil de petite Provence, bon seulement pour réchauffer de pauvres vieux, est revenu jouer autour des lèvres sonores du Memnon de tous les soleils, et il leur a redonné une harmonie qui, ma foi ! […] Et c’est ici que revient la question littéraire, l’inexilable question littéraire, qui va nous obliger à nous répéter, puisque Victor Hugo se répète.
Revenons maintenant au point que nous voulions éclaircir. […] Mais voici qu’un certain mouvement du bras ou de la tête, toujours le même, me paraît revenir périodiquement. […] Ou bien encore il faudra penser à une grande route forestière, avec des croix ou carrefours qui la jalonnent de loin en loin : à chaque carrefour on tournera autour de la croix, on poussera une reconnaissance dans les voies qui s’ouvrent, après quoi l’on reviendra, à la direction première. […] III. — Revenons donc une dernière fois à notre image centrale : du mécanique plaqué sur du vivant.
Revenons en arrière avec Gui Patin, et voyons-le sans exagération et sans forcer les traits : il les a déjà bien assez saillants par eux-mêmes. […] Puis, après une pointe en Allemagne, pour y visiter son collègue Hofmann « qu’il serait ravi de voir et d’embrasser avec sa vieille Pénélope », il se mettrait sur le Rhin et reviendrait par la Hollande : « Je chercherais à Rotterdam le lieu de la naissance de l’incomparable Érasme, et à Leyde, je visiterais avec un dévotieux respect le tombeau du très grand Joseph Scaliger. » Ce sont là les saints pour lesquels Gui Patin a un vrai culte. […] L’abbé-médecin Bourdelot, revenu de Suède et qui est dans le train moderne, essaye de lui donner quelque idée de la philosophie nouvelle ; Gui Patin résiste et nous dit en se raillant de Bourdelot : Il est tout atrabilaire de corps et d’esprit, sec et fondu, qui dit que tout le monde est ignorant, qu’il n’y a jamais eu au monde de philosophe pareil à M.
Non, la tradition nous le dit, et la conscience de notre propre nature civilisée nous le dit encore plus haut, la raison toujours doit présider et préside en définitive, même entre ces favoris et ces élus de l’imagination ; ou si elle ne préside pas constamment et si elle laisse par accès courir la verve, elle n’est jamais loin, elle est à côté qui sourit, attendant l’heure prochaine et l’instant de revenir. […] Mais il revient, mais il s’assoit, mais il sait le point de vue d’où l’univers contemplé apparaît dans son plus beau jour ; et lui-même, toutes les fois que nous voulons nous représenter l’esprit critique à son plus haut degré d’intelligence et de compréhension réfléchie, nous nous le figurons spectateur attentif et vigilant, curieux au loin, à l’affût de toute découverte, de tout ce qui se passe, de toute voile à l’horizon, mais du haut d’un Sunium. […] L’homme de goût, quand même il n’est pas destiné à enseigner, et s’il avait tout son loisir, devrait pour lui seul, revenir, tous les quatre ou cinq ans, ce me semble, sur ses anciennes et meilleures admirations, les vérifier, les remettre en question comme nouvelles, c’est-à-dire les réveiller, les rafraîchir, au risque même de voir s’y faire, çà et là, quelque dérangement : l’essentiel est qu’elles soient vives.
Scheffer étonné appela dans son atelier l'enfant qui marquait ces heureuses dispositions, lui dit de revenir tous les jours et en fit un peintre de mérite, qui tient aussi de la bonté de sa mère. […] Il mit tout à sa disposition en la quittant, et la part qui lui revenait dans la succession paternelle, et le prix de son engagement ; plus tard il lui envoyait celui de son rengagement, le fruit de ses économies, et à son retour dans ses foyers il lui apporta les secours qu’il avait obtenus et mérités par ses longs et honorables services. […] Or, il importe, quand une richesse est créée dans la société, qu’elle n’aille pas au hasard, qu’elle reste et revienne à qui il appartient ; qu’elle soit possédée par celui qui le mérite le mieux : il importe d’en régler la distribution.
Je n’ai pu encore me remettre dans le courant d’idées et de souvenirs qui peuvent me donner du goût pour ce travail ; et, en attendant que l’inspiration revienne, je me suis borné à rêvasser à ce qui pourrait être pour moi le sujet d’un nouveau livre, car je n’ai pas besoin de te dire que les Souvenirs de 1848 ne peuvent point paraître devant le public. […] C’est trop simple, à son gré, trop épars et trop diffus. — Ou bien revenir un peu en arrière, à la période de l’Empire, reprendre et refaire en sous-œuvre le livre de M. […] Puisque vous voulez bien me mettre à l’aise et puisque ce que j’ai écrit déjà et qui marque le point le plus extrême de ma critique ne vous a point choqué, je vais y revenir et m’étendre un peu sur cette Correspondance aussi nourrie qu’agréable.
Depuis cette excursion la plus lointaine qu’elle ait tentée (après le voyage aux Antilles), Mme Valmore, revenue avec sa famille à Paris, y vécut habituellement, et si elle y fut errante, ce ne fut plus que de quartier en quartier, et dans les logements divers d’où les gênes domestiques la chassaient trop souvent. […] Une autre explication préliminaire est encore indispensable à donner : il s’agit de la religion de Mme Valmore, qui va revenir à chaque page. […] La petite caravane s’en revint par le Simplon et par Genève.
Nous y reviendrons. […] Sur le rapport qu’il en revint faire aussitôt à l’empereur Alexandre : « Vous êtes trop vif, lui dit le monarque ; on ne prend pas les mouches avec du vinaigre : il faudra tâcher de raccommoder cela. » Rien ne se raccommoda pourtant, et l’on sut que le premier mot de Languenau à Radetzky avait été : « Il faut enterrer ce Jomini ; sinon, on lui attribuera tout ce que nous ferons de bien. » — Le mauvais vouloir de ce côté et les tracasseries à son égard furent sans trêve et se produisirent dans les moindres détails de service et de la plus mesquine manière : pour son logement, pour l’ordonnance de cavalerie qui lui était nécessaire et qu’on ne lui donnait pas, etc. […] Entre les pièces officielles émanées d’en haut que nous possédons et la réalité du détail, il s’est passé plus de choses que n’en laisse à soupçonner l’histoire s c’est à la biographie, toutes les fois qu’il y a jour, de les recueillir et de les noter. — Et pour revenir à l’histoire, l’opinion résumée de Jomini sur Ney, qu’il connaissait si bien par son fort et par son faible, est à rechercher.
Il accepta et revint ensuite à Lausanne passer ses examens de ministre et recevoir la consécration. […] Vinet, revenu à Lausanne, a continué de développer dans tous les sens cette supériorité qui n’est plus contestée que de lui. […] En rencontrant ces bouts de landes arides qui reviennent de temps en temps à travers une si riche nature, un homme d’esprit disait : « Ce sont là de ces petites mortifications que M.
Revenu à Aix en 1815 pour y suivre les cours de droit, il rencontra, dès le premier jour, sur les bancs de l’école, M hiers, arrivant de Marseille, et ils se lièrent dès lors de cette amitié étroite, inaltérable, que rien depuis n’a traversée. […] Je ne reviendrai pas sur ces commencements déjà exposés. […] A chaque nœud du récit, quelques principes fortement posés reviennent frapper les temps et comme sonner les heures.
Mais si la postérité s’en tient, dans l’essor de son coup d’œil, à cette brève compréhension d’un homme, à ce relevé rapide d’une œuvre, il y a, jusque dans son sein, des curiosités plus scrupuleuses et plus patientes qui éprouvent le besoin d’insister davantage, de revenir à la connaissance des portions disparues, et de retrouver épars dans l’ensemble, plus mélangés sans doute mais aussi plus étalés, la plupart des mérites dont la pièce principale se compose. […] Le sacrifice une fois consommé, la conscience lucide lui revint : « Je reconnus, dit-il, que ce cœur si vif étoit encore brûlant sous la cendre. […] Nous ne pouvons revenir à cette géographie fabuleuse, à cette nature de Pyrame et Thisbé, vaguement remplie de rochers, de grottes et de sauvages.