Il écrivit & parla comme le devoit faire un homme emporté par une imagination qui prenoit feu sur tout & ne se repaissoit que de chimères ; un homme qui ne voyoit en Europe que révolutions & que carnage ; qui brigua d’être à la tête des fanatiques de son parti ; qui se mêla de présages, de miracles, de prophéties ; qui prédit qu’en l’année 1689 le calvinisme seroit rétabli en France ; qui se déchaîna contre toutes les puissances de l’Europe, & qui porta la fureur jusqu’à faire frapper des médailles qui éternisent sa démence & sa haine contre Rome & contre sa patrie.
Ce livre trop fameux & trop digne de l’être, a été proscrit par les deux Puissances, & l’on peut citer contre lui les Arrêts du Conseil & des Parlemens, les comptes rendus des gens du Roi, les Mandemens de plusieurs Evêques, &c.
En s’approchant de cette statue qui devient tout à coup colossale, sans doute on est étonné, on conçoit l’édifice beaucoup plus grand qu’on ne l’avait d’abord apprécié ; mais le dos tourné à la statue, la puissance générale de toutes les autres parties de l’édifice reprend son empire, et restitue l’édifice grand en lui-même, à une apparence ordinaire et commune : en sorte que d’un côté chaque détail paraît grand, tandis que le tout reste petit et commun ; au lieu que dans le système contraire d’irrégularité, chaque détail paraît petit, tandis que le tout reste extraordinaire, imposant et grand.
Ce que je lui reproche, c’est de ne traîner dans tout son livre, qui commence par cette eau-forte des Réfractaires suivie de l’eau faible des Irréguliers de Paris, qui sont encore des réfractaires, mais des clairs de lune de réfractaires, et qui finit par ce roman de pitres et de monstres, qui sont des réfractaires encore, mais, ceux-là, descendus à la plus basse puissance du dégoût ; oui !
Sans vouloir contester aucune de ses puissances, on dirait qu’il est resté un peu empêtré dans l’argile de sa création ; car ce qui lui a toujours le plus manqué, ce sont les ailes !
Si Erckmann-Chatrian avait eu la moindre puissance fantastique, il l’aurait prouvé dans cette histoire si bien commencée, entre cet homme atteint d’une maladie sans nom, qui hurle comme un loup blessé au fond de son château féodal, et dont les crises deviennent de plus en plus épouvantables à mesure que s’avance dans la plaine, à travers les neiges, la vieille sorcière, ou plutôt la vieille inconnue, que la terreur de tout le pays a surnommée la Peste Noire.
Il servit assez bien le roi de Perse pour mériter d’en être craint ; et ayant essuyé l’ingratitude et l’orgueil ordinaire aux grandes puissances contre les petites, il osa combattre le roi qu’il avait servi ; et avec ses seules forces, soutint pendant dix ans les forces de l’Asie.
Les poètes théologiens ont senti, par une sorte d’instinct, cette dernière vérité ; et dans les poèmes d’Homère ils ont appelé l’âme (animus), une force sacrée, une puissance mystérieuse, un dieu inconnu.
Les Transtévérins se sont chargés de servir votre impatience, et le Pape, dit-on, vient de perdre toute sa puissance temporelle ; je m’imagine que vous transporterez le siège de la nouvelle république lombarde au milieu de cette Rome pleine d’antiques souvenirs, et qui pourra s’instruire encore sous vous à l’art de conquérir le reste de l’Italie. « On prétend qu’à ce propos le ministre Acton disait naguère au roi de Naples : — Sire, les Français ont déjà la moitié du pied dans la botte. […] « Il n’y a que deux puissances dans le monde, le sabre et l’esprit. […] Ce dernier a, certes, plus de puissance et de hardiesse que Fontanes, plus de nouveauté dans son retour vers l’antique ; il sait mieux la Grèce, et il la pratique plus avant dans ses vallons retirés ou sur ses sauvages sommets. […] Ce qui met M. de Fontanes au-dessus et à part de cette époque littéraire de l’Empire, c’est moins la puissance que la qualité de son talent, surtout la qualité de son goût, de son esprit ; et par là il était plus aisément retenu, dégoûté, qu’excité. […] Au Sénat où il siégeait depuis sa sortie du Corps législatif, il fut chargé, d’après le désir connu de l’Empereur, du rapport sur l’état des négociations entamées avec les puissances coalisées, et sur la rupture de ce qu’on appelle les Conférences de Châtillon.
On dirait que l’huissier porte en lui un peu de la puissance du maître. […] Et puis, il a chanté les attendrissements divins qui entourent l’enfance fragile ; il a fait de la femme une faiblesse sacrée ; de la faiblesse une puissance, et de la puissance un pardon. […] Cette grâce est aussi de la puissance, croyez-moi… Mais trêve de classiques comparaisons… Ce qui me séduit en M. […] Et c’est cette conscience qui double la puissance et la variété de la sensation. […] La valeur du dessin, la puissance de la couleur, s’accompagnent ici de la qualité de la pensée.
Il a dépensé à cette tâche presque paradoxale une extraordinaire puissance dialectique, un zèle adroit. […] Il hésita, dans une alternative pressante, et ne sut pas si, avec la Suède, la Pologne et la Turquie, il ne s’opposerait pas au progrès de la puissance moscovite, ou bien s’il accepterait le progrès de cette puissance, le favoriserait et alors l’utiliserait. […] Le grand poème de la Peau de bête est d’une puissance farouche, d’une sinistre grandeur. […] Tant il possède également les souveraines qualités de la puissance et de la grâce ! […] La plupart de nos hommes d’action révèlent une puissance de pensée toute petite.
Que cette abstention est pathétique chez un homme de cette puissance et de cette passion ! […] Pour la Prusse, comme pour l’Empire, la volonté de puissance est la première vertu de l’État, ou mieux, c’est l’État même. « L’État », écrivait Treitschke, « est la puissance qui a le droit et le pouvoir de faire prévaloir par les armes sa volonté contre toute volonté étrangère… L’État est puissance. […] Jamais je n’ai mieux compris qu’en l’écoutant la souveraine puissance du mythe sur l’âme populaire. […] Y-a-t-il des indices qui permettent de pronostiquer le moment où les puissances de destruction l’emporteront sur celles de rénovation ?
En tous cas, le mélodrame de Pisemsky, malgré des parties fortes, me paraît sensiblement inférieur à l’Orage et à la Puissance des ténèbres. […] Je dirais presque : tant le besoin et la puissance d’aimer passionnément une créature entre toutes est le contraire de la bonté ! […] Aux chœurs des médecins et des procureurs répondent, ici, les chœurs des employés de chemin de fer et des garçons de café, qui figurent des puissances infiniment moins redoutables. […] Cette femme a une puissance en elle. […] Mais dans ces facéties un peu bizarres, quelle puissance encore !
Il demande à la terre, aux villes, d’exalter sa puissance de vie, de lui faire sentir plus profondément et plus voluptueusement qu’il est lui. […] Nous devons absoudre et même glorifier en Chateaubriand tout ce qui fournit et permet la puissance dramatique et verbale des Mémoires. […] Elle implique de grands partis pris, des caractères vigoureusement poussés en avant, pleins de puissance, de substance et de suc. […] La puissance de l’argent, avec son Grandet et son faustische Goldmacher, Claës, ressortit également à une intuition énergétique. […] Au contraire, la référence à l’antiquité, chez les critiques littéraires, existe en puissance plutôt qu’en acte.
En d’autres termes il peuple instinctivement de forces cachées le règne qu’il étudie ; il croit que la conscience est traversée, est dirigée par des courants moraux ; les voies où l’engage son caractère, il croit y être poussé par d’invisibles puissances, extérieures sinon à lui-même, du moins à sa nature, émanant de sa volonté. […] Cependant ce qui le rend incapable, par essence, de représenter des personnes solides comme des choses, ce n’est pas quelque impuissance, c’est une puissance. […] L’amour est tout naturellement producteur d’absolu ; il a besoin d’absolu ; c’est une puissance si grande qu’elle prend spontanément une sorte de vertu métaphysique et qu’elle transpose le sujet qui l’éprouve dans une autre réalité, plus grande, plus profonde et dont il lui est naturellement impossible de douter qu’elle lui soit extérieure. […] au fond de quelles douleurs avait-il puisé cette force de Dieu, cette puissance illimitée de créer ? […] Ou plutôt ces vagues embaumées du souvenir qui viennent battre un esprit souffrant, à quoi semblaient-elles pouvoir prêter en littérature sinon à quelque thème harmonieux et obscur où l’écrivain eût tâché de faire passer toutes ses puissances de poésie ?
A Metz, Bossuet s’appliqua aux Pères grecs, dont l’heureuse influence s’ajouta aux leçons de ses auteurs jusque-là préférés, saint Augustin, Tertullien, les âpres Africains, subtils et violents : Basile et Grégoire détendirent son éloquence et lui enseignèrent la puissance de la douce simplicité. […] Et de là vient la puissance pathétique de ces effusions de tendresse douloureuse, lorsqu’il peint la grâce si charmante et si tôt flétrie de Madame, de ces effusions de sympathie admirative, lorsqu’il conte les victoires, l’héroïsme, la simplicité du prince de Condé : si ce n’est pas de l’histoire, c’est à coup sûr de la poésie. […] L’Église respecte toutes les puissances établies : aussi Bossuet est-il tout à la fois strictement et largement conservateur.
§ 13 Ce que veut le sens social en nous imposant le devoir, c’est faire triompher le principe d’autorité, et c’est installer en nous sa puissance. […] On estime l’homme qui défend contre les puissances du jour la justice et le droit, surtout si l’on est de son opinion, même parfois si l’on n’en est pas et si l’on a l’esprit large et abstrait, parce que l’on sait que c’est là un procédé dont il est bon d’entretenir la tradition. […] Il s’installe comme un aventurier à qui sa hardiesse tient lieu de droits et de force réelle, et dont le verbe est d’autant plus arrogant qu’il est, au fond, moins convaincu de sa puissance.
Le besoin, en effet, est la vraie cause occasionnelle de l’exercice de toute puissance. […] Ce n’est pas que dès lors ils aient compté une puissance de moins ; mais ces facultés productives, qui à l’origine s’exerçaient sur d’immenses proportions, privées désormais d’aliment, se trouvent réduites à un rôle obscur et comme acculées dans un recoin de la nature. […] Mais il le trouve tout fait ; dès lors sa force productive, dénuée d’objet, s’atrophie comme toute puissance non exercée.
Quand je réfléchis sur la puissance de Brahma et sur les perfections de cette femme incomparable, il me semble que ce n’est qu’après avoir réuni dans sa pensée tous les éléments propres à produire les plus belles formes, et les avoir combinés de mille manières dans ce dessein, qu’il s’est enfin arrêté à l’expression de cette beauté divine, le chef-d’œuvre de la création. […] « Je ne m’étonne pas », lui dit son jeune compagnon, « si ce bras, solide et noueux comme l’énorme barre de fer qui assure la porte de sa capitale, a suffi pour soumettre à sa puissance la terre, noire limite du vaste Océan ; si, dans les combats acharnés qu’ils livrent, les dieux attribuent autant à son arc redoutable qu’aux foudres d’Indra les victoires éclatantes qu’ils remportent sur leurs fiers ennemis. » Ils s’approchent, ils invitent respectueusement le chasseur à venir habiter quelques jours leur ermitage. […] Ma fille, lorsqu’après avoir été pendant de longues années l’objet des soins de ton époux, qui ne seront partagés qu’entre toi et le gouvernement de son vaste empire, il remettra sa puissance au jeune héros que tu lui auras donné, tu reviendras alors avec lui achever de couler des jours tranquilles au sein de cette retraite, consacrée à la vertu.
Mais je crois qu’il faut attribuer principalement la grande extension des plantes d’eau douce et des animaux lacustres ou fluviatiles inférieurs, soit que les espèces demeurent identiques ou qu’elles se modifient plus ou moins, à la dispersion de leurs graines ou de leurs œufs par des animaux et surtout par des oiseaux aquatiques, doués d’une grande puissance de vol, et qui naturellement voyagent sans cesse d’un système de cours d’eau à un autre souvent même très éloigné. […] Ce rapport entre la puissance de migration d’une espèce, soit dans les temps actuels, soit à une époque antérieure et sous différentes conditions physiques, et l’existence en des points du monde très éloignés les uns des autres d’autres espèces proche-alliées, peut se démontrer encore d’une autre manière plus générale. […] Tous ces types, aujourd’hui complétement inconnus, devaient être d’une simplicité extrême ; mais la concurrence universelle agissant avec une puissance croissante sur ces organismes encore si mal fixés, si mal spécialisés et si variables, en peu de temps les formes les mieux déterminées durent supplanter les plus indéterminées.
Je ne puis voir de limite à cette puissance dont l’effet est d’adapter lentement et admirablement chaque forme aux relations les plus complexes de la vie. […] Il y a de la grandeur dans une telle manière d’envisager la vie et ses diverses puissances, animant à l’origine quelques formes ou une forme unique sous un souffle du Créateur. […] Dans l’hypothèse où tous les êtres seraient sortis d’un germe unique, il n’est pas douteux que, jusqu’à ce que ce type primitif se fût multiplié de manière à peupler tout le globe, il n’y aurait point eu de variations accumulées dans une direction définie, la concurrence vitale, et la sélection qui s’ensuit, n’existant pas ; mais aussi il n’y aurait eu ni sélection naturelle ni hérédité pour empêcher toutes les déviations possibles du type primitif, de sorte que les variétés eussent pu se produire et se multiplier sans empêchement Si, au contraire, les germes primitifs ont été produits en nombre immense à la surface du globe, ces êtres très simples, très semblables entre eux et probablement doués d’une grande puissance de reproduction comme tous les êtres inférieurs, durent se faire une concurrence assez vive dès le principe ; et, comme on l’a déjà vu autre part, la variabilité n’ayant pas à lutter contre les tendances héréditaires, si puissantes de nos jours, de nombreuses variétés durent se former en divergeant rapidement de caractères, de manière à s’adapter à toutes les conditions de vie alors possibles ; de sorte que, dès l’époque silurienne, tous les principaux types de l’organisation étaient déjà produits et fixés.
Nous nous félicitons d’abord d’y avoir au moins relevé une expression nouvelle : l’auteur nous dit que ce qui domine le phénomène est une sensation d’« inévitabilité », comme si aucune puissance au monde ne pouvait arrêter les paroles et les actes qui vont venir. […] Dans le second, aucun état psychologique ne disparaît, mais tous sont atteints, tous perdent de leur lest, c’est-à-dire de leur puissance d’insertion et de pénétration dans la réalité 54. […] La sensation, en effet, est essentiellement de l’actuel et du présent ; mais le souvenir, qui la suggère du fond de l’inconscient d’où il émerge à peine, se présente avec cette puissance sui generis de suggestion qui est la marque de ce qui n’est plus, de ce qui voudrait être encore.
Ce sont ces trois puissances qui laissent tomber le temps sur la terre : car le temps n’entre point dans le ciel et n’en descend point. » Qu’est-ce à dire ? […] Non, je ferai connaître aujourd’hui ma puissance. […] Si l’amour dans toute sa puissance parlait au cœur de l’Abencérage, d’une autre part il ne pensait qu’avec épouvante à l’idée d’unir le sang de ses persécuteurs au sang des persécutés. […] C’est un chef dont la puissance paternelle est réglée par des institutions, tempérée par des mœurs, adoucie et rendue excellente par le temps, comme un vin généreux né de la terre. […] Je ne suis ni le prince Eugène, ni Voltaire, ni Mirabeau, et, quand je possèderais leur puissance, j’aurais horreur de les imiter dans leur ressentiment.
Son olympisme ne fut que leur égoïsme devenu conscient et réfléchi — raffiné, élevé par l’intelligence à une puissance supérieure. […] Les princes, les prélats et les villes tendaient à l’accroissement de leur puissance locale, aux dépens de la puissance impériale affaiblie et chancelante. […] Sommes-nous en présence d’une de ces œuvres éternelles qui manifestent un sentiment avec une exceptionnelle puissance et éclairent l’âme humaine d’une durable lumière, ou d’une œuvre passagère, qui a emprunté son plus vif éclat à la mode d’une brève époque, à l’engouement injustifié des contemporains ? […] Il me semble que c’est de nous toucher le cœur ou l’esprit avec assez de puissance pour y faire surgir l’admiration ou l’émotion. […] C’est même là qu’est la séduction durable du roman : Goethe l’a traité avec une puissance de réalité qu’il n’a peut-être jamais atteinte ailleurs.
Il est optimiste ; il est confiant dans l’avenir ; il est confiant dans les puissances de l’humanité pour les progrès et pour la réalisation et pour le bonheur. […] Songez quelle confiance il avait, point si injustifiée, dans sa puissance de persuasion et de séduction. […] Mais, ce qui arrive le plus souvent, c’est que c’est l’autre élément de puissance, commun au peuple tout entier, qui fléchit le premier. […] À quoi bon avoir de la volonté d’indépendance quand on est indépendant et de la volonté de puissance quand on est puissant ? […] Elle le garde comme puissance d’exemple ; elle le garde comme force de modèle, elle le garde comme gouvernement d’opinion.
Soumis à l’action immédiate d’une telle puissance, les hommes en masse ne lui demandent rien au-delà de ce qu’elle leur donne ; elle les domine et emporte d’assaut leur sympathie et leur admiration. […] Mais si Brutus est le héros de la pièce, César sa puissance, sa mort, en voilà le sujet. […] Des magiciens l’avaient averti de se garder de Macduff, dont la puissance d’ailleurs lui faisait ombrage, et sa haine contre lui ne cherchait qu’un prétexte. […] Voltaire aussi était un homme de génie ; la meilleure preuve du génie, c’est l’empire qu’il exerce sur les hommes : là où s’est manifestée la puissance de saisir, d’émouvoir, de charmer tout un peuple, ce fait seul répond à tout ; le génie est là, quelques reproches qu’on puisse adresser au système dramatique ou au poëte. […] Macbeth, entraîné de la vertu dans le crime, offre à notre imagination l’image effrayante de la puissance de l’ennemi de l’homme, puissance soumise cependant au maître éternel et suprême qui, du même coup dont il décide la chute, prépare la punition.
À une époque de torpeur, la force, la passion, une teinte même d’exaltation, sont un signe de puissance et d’individualité. […] Le seul point qui fasse contraste avec l’esprit de modération que nous venons de signaler, c’est l’opinion de Bodin sur la puissance paternelle. […] Pour l’appeler, le rassembler, l’organiser, Dieu suscite un homme puissant, c’est-à-dire un homme qu’il revêt de sa puissance. […] L’occasion a manqué au chancelier pour le développement des puissances oratoires qu’il portait en lui. […] Il invente des composés, il compose ; il est hors de sa puissance d’inventer des substances simples ; ce serait créer, et il serait Dieu.
Considérez celle de Dickens, vous y apercevrez la cause de ses défauts et de ses mérites, de sa puissance et de ses excès. […] Ce style passionné est d’une puissance extrême, et on peut lui attribuer la moitié de la gloire de Dickens. […] Et il s’intéresse à lui lorsque l’écrivain, sans louer ni blâmer, s’attache à expliquer le tempérament, l’éducation, la forme du crâne et les habitudes d’esprit qui ont creusé en lui cette inclinaison primitive, à faire toucher la nécessité de ses effets, à la conduire à travers toutes ses périodes, à montrer la puissance plus grande que l’âge et le contentement lui communiquent, à exposer la chute irrésistible qui précipite l’homme dans la folie ou dans la mort. […] Ce sont des traditions qu’il soutient, et c’est une puissance qu’il continue.
il faut une fière puissance de luminosité, pour rendre cela, dans ces milieux de terrains et de ciels un peu neutres, et parmi cette végétation, sortant d’un limon bitumeux, qui a des verdeurs comme nulle part… Je n’ai pas trouvé, en peinture, le mode pour rendre cela, non je ne l’ai pas trouvé encore, il faudra que je le recherche… Par le vent du Nord, le Nil est tourmenté, vagueux, sale, mais par le vent du Midi c’est du métal en fusion… Et un climat d’une douceur, d’une douceur, qui vous fait la peau comme moite. […] Il parle du pape, du concile futur, de Garibaldi qui, pour lui, représente le summum de puissance qu’a une vraie royauté : la foi d’une population dans un homme. […] Il m’a semblé en interrogeant mon triste cerveau, que je n’avais plus en moi la puissance, le talent de faire un livre d’imagination, et j’ai peur… d’une œuvre que je ne commence plus avec la confiance que j’avais, quand lui, il travaillait avec moi. […] Et sous cette lumière de migraine, Hugo continue à boire du champagne et à parler comme si rien de ce qui fait mal aux autres, n’avait de puissance sur sa robuste constitution.
Cela se vit vers 1811, lorsque Millevoye chantait et qu’on entendait le prélude encore éloigné, mais déjà sensible, de ce monde élégiaque nouveau, qui n’aura sa puissance de génie qu’avec Lamartine.
Le grand poëte s’y montre et s’y manifeste dans toute sa grâce ou sa puissance, armé et formé tout entier.
Entre ces limites, l’intérêt le plus gracieux, celui des jeunes filles et des jeunes gens qui n’ont pas encore aimé, est surtout pour l’amour jeune, adolescent, plein de pudeur et de mystère, pour le premier et le plus frais amour ; l’admiration et la sympathie des âmes fortement remuées par les passions s’attachent de préférence à l’amour plus complet, plus sévère et aussi plus fatal, tel qu’il éclate souvent au milieu de la virilité ou même sur le déclin, résumant et consumant du dernier coup toutes les puissances de notre être.
Nous recommandons la dernière lettre à ceux qui demandent à la doctrine une vive expression de son Dieu, et qui seraient tentés de contester aux disciples de Saint-Simon la puissance de l’amour divin, l’allégresse, de l’adoration.
il serait si difficile de ne pas s’intéresser à l’homme plus grand que la nature, alors qu’il rejette ce qu’il tient d’elle, alors qu’il se sert de la vie pour détruire la vie, alors qu’il sait dompter par la puissance de l’âme le plus fort mouvement de l’homme, l’instinct de sa conservation : il serait si difficile de ne pas croire à quelques mouvements de générosité dans l’homme qui, par repentir, se donnerait la mort ; qu’il est bon que les véritables scélérats soient incapables d’une telle action ; ce serait une souffrance pour une âme honnête, que de ne pas pouvoir mépriser complètement l’être qui lui inspire de l’horreur.
Au fond, Boileau était dans une fausse position : il était très « moderne » lui-même, et la façon dont il a habillé son Longin à la française montre la puissance qu’a sur lui le moyen goût de son siècle.
Plusieurs poètes lui sont supérieurs par la puissance, et plusieurs par la renommée.
Il décrioit, autant qu’il étoit en sa puissance, les chefs-d’œuvre qu’il voyoit enfanter par ce génie universel.
Cependant Milton lutte ici sans trop de désavantage contre cette fameuse allégorie : ces premiers soupirs d’un cœur contrit, qui trouvent la route que tous les soupirs du monde doivent bientôt suivre ; ces humbles vœux qui viennent se mêler à l’encens qui fume devant le Saint des saints ; ces larmes pénitentes qui réjouissent les esprits célestes, ces larmes qui sont offertes à l’Éternel par le Rédempteur du genre humain, ces larmes qui touchent Dieu lui-même (tant a de puissance la première prière de l’homme repentant et malheureux !)
Le front ouvert, l’œil sublime du premier, annoncent la puissance absolue : ses cheveux d’hyacinthe, se partageant sur son front, pendent noblement en boucles des deux côtés, mais sans flotter au-dessous de ses larges épaules.
Le style le plus recherché ne peindrait pas la vanité de la vie avec la même force que ce peu de mots : « Il vit peu de temps, et il est rempli de beaucoup de misères. » Au reste, tout le monde connaît ce passage où Dieu daigne justifier sa puissance devant Job, en confondant la raison de l’homme ; c’est pourquoi nous n’en parlons point ici.
Ce livre a la puissance personnelle des facultés qui font le talent, mais il a l’impuissance de son siècle, — d’un siècle à qui manque radicalement le sens des choses religieuses, et il en faut au moins la connaissance et la compréhension pour en parler dans une histoire où elles tiennent une si grande place.
Il aurait perdu son parfum… IV Telle est la plaisanterie de Rochefort… On conviendra que si elle manque de chaleur et trop souvent de variété, elle ne manque point de puissance.
D’un autre côté, la Critique pourrait admettre encore que si Alexandre Dumas fils n’avait pas cette puissance de détails qu’ont les grands inventeurs dans l’ordre du roman comme Balzac, il était bien capable — lui qui passe pour l’esprit le plus dramatique de notre temps quand il s’agit de mettre en œuvre une idée quelconque, lui qui fait de l’arrangement d’un drame une espèce de création, lui, enfin, l’orthopédiste dramatique qui redresse les enfants mal venus, mal bâtis, bossus ou bancroches, et qui dernièrement a failli faire de ce talent-là une industrie, — de tailler quelque chose de grand, de profond et de nouveau, dans l’idée commune de son roman que lui ont soufflée ses habitudes de théâtre, et de se rattraper de son impuissance radicale de romancier sur son habileté de grand poète dramatique, puisqu’on dit qu’il l’est ?
Ces vers, il faut sans doute, pour en comprendre toutes les beautés, les lire dans la langue du poète ; mais on peut, dans une traduction, en comprendre au moins la puissance.
Pierre Dupont en avait beaucoup… en puissance ; mais, quoi qu’il lui en reste encore, la Critique est cependant en droit de lui demander ce qu’il en a t’ait.
Il cède sa fille à son ennemi, tremble devant la conscience armée de son fils, qui se tait et s’éloigne en emportant respectueusement son mépris, et il meurt de tout cela, comme un homme sans puissance d’ambition et d’idées ; car les grands hommes peuvent bien être tués par leur ambition ou par leurs idées, mais ils ne se laissent pas, comme une jeune fille allemande, mourir !
Si nous examinons maintenant son caractère et ses qualités personnelles, nous lui trouverons cette ambition sans laquelle un homme n’a jamais donné un grand mouvement à ce qui l’entourait ; cette activité nécessaire à tous les genres de succès, à la guerre surtout, et dans un empire qui embrassait cent provinces ; cette férocité qui était le vice général du temps, et qui lui fit commettre des crimes, tantôt d’une barbarie calme, comme le meurtre de son beau-frère, celui de son neveu, et celui des rois prisonniers qu’il fit donner en spectacle et déchirer par les bêtes, tantôt des crimes d’emportement et de passion, comme les meurtres de sa femme et de son fils ; cet amour du despotisme presque inséparable d’une grande puissance militaire et de l’esprit de conquête, et surtout de l’esprit qui porte à fonder un nouvel empire ; un amour du faste, que les peuples prennent aisément pour de la grandeur, surtout lorsqu’il est soutenu par quelques grandes actions et de grands succès ; des vues politiques, sages, et souvent bienfaisantes, sur la réforme des lois et des abus, mais en même temps une bonté cruelle qui ne savait pas punir, quand les peuples étaient malheureux et opprimés.
Ils ont aidé à la grande œuvre moderne, la découverte des lois applicables ; ils ont contribué, comme les savants spéciaux, à augmenter la puissance de l’homme. […] Cela fait un mélange bizarre, et j’avoue que j’aime mieux la manière dont les Allemands ont concilié la science et la foi. — Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur œuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style. — Alors que gardez-vous ? […] Et cela signifie, d’autre part, que le produit équivaut aux facteurs, que tous deux ne sont qu’une même chose sous deux apparences ; que la cause ne diffère pas de l’effet ; que les puissances génératrices ne sont que les propriétés élémentaires ; que la force active par laquelle nous figurons la nature, n’est que la nécessité logique qui transforme l’un dans l’autre le composé et le simple, le fait et la loi. […] C’est qu’avec un sens profond de notre puissance, ils n’ont point eu la vue exacte de nos limites. […] Si quelqu’un recueillait les trois ou quatre grandes idées où aboutissent nos sciences, et les trois ou quatre genres d’existence qui résument notre univers ; s’il comparait ces deux étranges quantités qu’on nomme la durée et l’étendue, ces principales formes ou détermination de la quantité qu’on appelle les lois physiques, les types chimiques et les espèces vivantes, et cette merveilleuse puissance représentative qui est l’esprit, et qui, sans tomber dans la quantité, reproduit les deux autres et elle-même ; s’il découvrait, entre ces trois termes, la quantité pure, la quantité déterminée et la quantité supprimée1518, un ordre tel que la première appelât la seconde, et la seconde la troisième ; s’il établissait ainsi que la quantité pure est le commencement nécessaire de la nature, et que la pensée est le terme extrême auquel la nature est tout entière suspendue ; si ensuite, isolant les éléments de ces données, il montrait qu’ils doivent se combiner comme ils sont combinés, et non autrement ; s’il prouvait enfin qu’il n’y a point d’autres éléments, et qu’il ne peut y en avoir d’autres, il aurait esquissé une métaphysique sans empiéter sur les sciences positives, et touché la source sans être obligé de descendre jusqu’au terme de tous les ruisseaux.
Ils ont aidé à la grande oeuvre moderne, la découverte des lois applicables ; ils ont contribué, comme les savants spéciaux, à augmenter la puissance de l’homme. […] — Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur oeuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style. […] Et cela signifie, d’autre part, que le produit équivaut aux facteurs, que tous deux ne sont qu’une même chose sous deux apparences ; que la cause ne diffère pas de l’effet ; que les puissances génératrices ne sont que les propriétés élémentaires ; que la force active par laquelle nous figurons la nature n’est que la nécessité logique qui transforme l’un dans l’autre le composé et le simple, le fait et la loi. […] C’est qu’avec un sens profond de notre puissance, ils n’ont point eu la vue exacte de nos limites. […] Si quelqu’un recueillait les trois ou quatre grandes idées où aboutissent nos sciences, et les trois ou quatre genres d’existence qui résument notre univers ; s’il comparait ces deux étranges quantités qu’on nomme la durée et l’étendue, ces principales formes ou détermination de la quantité qu’on appelle les lois physiques, les types chimiques et les espèces vivantes, et cette merveilleuse puissance représentative qui est l’esprit, et qui, sans tomber dans la quantité, reproduit les deux autres et elle-même ; s’il découvrait, entre ces trois termes, la quantité pure, la quantité déterminée et la quantité supprimée47, un ordre tel que la première appelât la seconde, et la seconde la troisième ; s’il établissait ainsi que la quantité pure est le commencement nécessaire de la nature, et que la pensée est le terme extrême auquel la nature est tout entière suspendue ; si ensuite, isolant les éléments de ces données, il montrait qu’ils doivent se combiner comme ils sont combinés, et non autrement ; s’il prouvait enfin qu’il n’y a point d’autres d’éléments, et qu’il ne peut y en avoir d’autres, il aurait esquissé une métaphysique sans empiéter sur les sciences positives, et touché la source sans être obligé de descendre jusqu’au terme de tous les ruisseaux.
Nul caractère n’a mieux que celui-ci manifesté son ascendant sur l’histoire ; nulle part on n’en a vu qui, par un ravage si universel et une course si droite, ait si fort imprimé dans les choses les marques de sa puissance et de sa roideur. […] Au centre des puissances morales qui mènent les événements sensibles, il trouvera un instinct dominateur et destructeur, comme un abcès énorme qui a tiré à lui tout le sang vital. […] En 1818, la République déclara qu’ils étaient séparés ; nous nous rappelons tous l’acclamation universelle, le sentiment de joie profonde qui accueillit le manifeste de M. de Lamartine aux puissances. […] Il s’agit des traités qui fixent la position et les droits respectifs des puissances. […] Il est bon de connaître ses adversaires, leur mobile, leur principe et leur puissance.
Il montait, il planait, il décrivait des cercle, il se jouait avec une liberté et une puissance qui rappelaient le vol de l’aigle. […] Le signe de la puissance y était. […] Dans l’art dramatique, où il montra une puissance incontestable, ces difficultés de structure le charmaient par-dessus tout. […] Celui-ci est une nature exceptionnelle qui domine moins sa puissance démoniaque qu’il n’en est subjugué lui-même, et c’est pourquoi j’ai pu le comparer à Kean. […] Quoique Berlioz fût regardé généralement comme fou, cependant il inspirait cette terreur que répand autour de lui tout être qu’on sait investi d’une puissance secrète.
Dans cette revanche un peu désordonnée des puissances instinctives de l’âme, la rêverie, la mélancolie, la pitié, l’enthousiasme pour le génie, pour la nature, pour la vertu et le malheur, ces sentiments que la Nouvelle Héloïse avait propagés, s’emparèrent fortement de Mlle Necker, et imprimèrent à toute la première partie de sa vie et de ses écrits un ton ingénument exagéré, qui ne laisse pas d’avoir son charme, même en faisant sourire. […] Mais, qu’il y ait théorie ou non chez elle, son mouvement naturel n’attend pas, sa voix qui s’empresse fait d’abord appel à toutes les bonnes puissances, les réchauffe en nous et les vivifie. […] Mais elle s’aperçut alors que, pour tant souffrir, on ne mourait pas ; que les facultés de la pensée, que les puissances de l’âme grandissaient dans la douleur ; qu’elle ne serait jamais aimée comme elle aimait, et qu’il fallait pourtant se proposer quelque vaste emploi de la vie. […] Mme de Staël, en 1800, était jeune encore, mais cette jeunesse de plus de trente ans ne faisait pas une illusion pour elle ni un avenir ; elle substituait donc à temps l’horizon indéfini de la gloire à celui, déjà restreint et un peu pâlissant, de la jeunesse ; ce dernier s’allongeait et se perpétuait ainsi dans l’autre, et elle marchait en possession de toute sa puissance durant ces années les plus radieuses, mais qu’on ne compte plus. […] Chénier (Tableau de la Littérature), ont analysé et apprécié l’ouvrage, de manière à abréger notre tâche après eux : « Corinne, dit Chénier, c’est Delphine encore, mais perfectionnée, mais indépendante, laissant à ses facultés un plein essor, et toujours doublement inspirée par le talent et par l’amour. » Oui, mais la gloire elle-même pour Corinne n’est qu’une distraction éclatante, une plus vaste occasion de conquérir les cœurs : « En cherchant la gloire, dit-elle à Oswald, j’ai toujours espéré qu’elle me ferait aimer. » Le fond du livre nous montre cette lutte des puissances noblement ambitieuses ou sentimentales et du bonheur domestique, pensée perpétuelle de Mme de Staël.
II Deux puissances principales conduisent les hommes : l’impulsion et l’idée ; l’une, qui mène les âmes sensitives, abandonnées, poétiques, capables de métamorphoses, comme Shakspeare ; l’autre, qui gouverne les âmes actives, résistantes, héroïques, capables d’immutabilité, comme Milton. […] Comme toutes les puissances destinées à prendre l’empire, l’idée intérieure végète et absorbe à son profit le reste de leur être. […] La puissance de logique et d’enthousiasme qui explique les opinions de Milton explique son génie. […] Les audacieuses expressions, les excès de style, font entendre la voix vibrante de l’homme qui souffre, qui s’indigne et qui veut. « Les livres, dit-il dans son Aréopagitique, ne sont pas absolument des choses mortes ; ils contiennent en eux une puissance de vie pour être aussi actifs que l’âme dont ils sont les enfants. […] Cet héroïsme sombre, cette dure obstination, cette poignante ironie, ces bras orgueilleux et roidis qui serrent la douleur comme une maîtresse, cette concentration du courage invaincu qui, replié en lui-même, trouve tout en lui-même, cette puissance de passion et cet empire sur la passion530 sont des traits propres du caractère anglais comme de la littérature anglaise, et vous les retrouverez plus tard dans le Lara et dans le Conrad de lord Byron.
Arbres de la forêt, hêtres souples et élancés, tandis que vous nous évoquez la peau douce de nos bien-aimées, nos amies adorent en secret votre élan viril et l’énormité de votre puissance. […] Il est venu, et c’est déjà l’inquiétude, toutes les subtilités de l’inquiétude amoureuse : « Les lèvres où passa l’amour n’ont plus de rire. » La poétesse a bien compris la vanité égoïste de l’homme qui trouve dans les larmes qu’il fait couler une preuve de sa puissance. […] L’angoisse de l’attente se fait plus lourde, puis il lui semble avoir épuisé la puissance de souffrir. […] Il veut, lui, mener son char de marbre sur l’océan ; mais le doute de sa puissance le pénètre. […] Vivre, de toute la puissance de son ressort physique, sans autre curiosité que le mécanisme de ses propres sensations, vierge de toute culture intellectuelle, telle me paraît être l’ambition de la femme poète.
Bornons-nous à dire que la femme est aussi intelligente que l’homme, mais qu’elle est moins capable d’émotion, et que si quelque puissance de l’âme se présente chez elle avec un moindre développement, ce n’est pas l’intelligence, c’est la sensibilité. […] Justement parce que nous nous trouvons devant la cendre d’une émotion éteinte, et que la puissance propulsive de cette émotion venait du feu qu’elle portait en elle, les formules qui sont restées seraient généralement incapables d’ébranler notre volonté si les formules plus anciennes, exprimant des exigences fondamentales de la vie sociale, ne leur communiquaient par contagion quelque chose de leur caractère obligatoire. […] L’efficacité de l’appel tient à la puissance de l’émotion qui fut jadis provoquée, qui l’est encore ou qui pourrait l’être : cette émotion, ne fût-ce que parce qu’elle est indéfiniment résoluble en idées, est plus qu’idée ; elle est supra-intellectuelle. […] La nécessité, d’ailleurs, est analogue ici à celle qui s’attache à la production d’un effet physiologique ou même physique : dans une humanité que la nature n’aurait pas faite intelligente, et où l’individu n’aurait aucune puissance de choix, l’action destinée à maintenir la conservation et la cohésion du groupe s’accomplirait nécessairement ; elle s’accomplirait sous l’influence d’une force bien déterminée, la même qui fait que chaque fourmi travaille pour la fourmilière et chaque cellule d’un tissu pour l’organisme. […] Pour avoir voulu la faire, les philosophes ont méconnu le caractère mixte de l’obligation sous sa forme actuelle ; ils ont ensuite dû attribuer à telle ou telle représentation de l’intelligence la puissance d’entraîner la volonté : comme si une idée pouvait jamais demander catégoriquement sa propre réalisation !
Elle est naturelle aussi, elle était en puissance dans la nature même de leurs tempéraments et de leurs relations. […] Balzac était romancier avec la même puissance créatrice que Corneille était dramaturge. […] Malgré son aspect dur, plastique, arrêté, elle nous apparaît parfois chargée d’une signification mystérieuse, dégage des puissances indéfinies de suggestion. […] La solitude est la puissance suprême et elle est l’impuissance dernière. […] Les puissances qui sont présentes à leur lit de mort sont les puissances de lumière, exactement le contraire de cette puissance des ténèbres que Flaubert a tenu à placer, sous la figure de l’Aveugle, près d’Emma Bovary comme un symbole de sa damnation, de sa vie perdue.
C’est en vain que ces hommes, désignés d’avance, se tiennent à l’écart ou se confondent dans la foule : la main de la fortune les soulève tout à coup, et les porte rapidement d’obstacle en obstacle, et de triomphe en triomphe, jusqu’au sommet de la puissance. […] Il n’avait accepté la puissance, que pour affermir la prospérité publique : il ne voulut pas qu’elle lui fût rendue, quand il vit que l’Amérique était heureuse et n’avait plus besoin de son dévouement. […] Je conclus qu’un bonheur aussi constant n’est point l’effet de cette puissance aveugle et capricieuse qu’on appelle la Fortune. […] Mais, lorsqu’elle réprime avec tant de soin l’orgueil de la puissance souveraine, voyez comme elle apaise les ressentiments séditieux de la mauvaise fortune, en inspirant à l’esclave la crainte des Dieux qui récompenseront sa fidélité. […] Les esprits tournés à la contemplation religieuse doivent sans doute se passionner pour tous les grands spectacles qui leur parlent de la puissance divine.
Même dans les articles de philosophie ou de critique, on lit rarement dix pages sans que l’attention soit attirée par ces mots : le Diable, le Démon, Satan, le Malin, les Puissances infernales, l’Esprit du Mal. […] Plus tard, quand il se fut modéré, ce qui avait été la plus dangereuse entrave de ses débuts devint une des causes de sa puissance et de son originalité. […] Où est l’équivalent, atténué tant qu’on voudra, d’Œdipe, de Clytemnestre, d’Othello, de Richard III, de Faust, de tous les êtres fictifs, inoubliables parce qu’ils sont doués d’une puissance de vie et de passion que n’atteint pas la réalité ? […] On chercherait vainement, dans ses huit ou dix volumes, une de ces pages qui accrochent forcément l’attention, soit par la profondeur de la pensée, soit par leur puissance passionnelle, soit même par l’originalité du coloris descriptif. […] De même, on peut regretter que, chez Alfred de Vigny, la puissance subtile de la pensée philosophique n’ait été accompagnée que d’une prosodie un peu facile, pauvre et fluide.
Ballanche la crut voir deux jours de suite, au matin, entrer dans sa chambre et lui demander comment il avait passé la nuit : tant était prédominante en son organisation la puissance intérieure, tant elle était indépendante du moment, du lieu, de la réalité actuelle ! […] » Arrivés à l’ermitage même, les deux voyageurs virent les murs d’un petit corridor tout couverts de passages qui avaient rapport à la puissance ou à la bonté de Dieu. […] Nulle puissance ne serait en état de résoudre le problème posé ce jour-là.
174 Rabelais, étourdi de ses détails et enivré de sa profusion, n’a pas aperçu ce geste ni rendu cette exclamation ; il dit seulement : « Tous choisissaient celle qui était d’or et l’amassaient, remerciant le grand donateur Jupiter. » Etrange puissance que celle du goût ! […] Il l’a mise du parti de son vice ; il a fini par croire aux vertus qu’il s’attribue ; l’habitude de la puissance a consacré l’habitude de l’injustice, et son hypocrisie est presque de la bonne foi. […] Ils ont l’adresse et le courage : S’ils avaient eu l’avidité Comme vous, et la violence Peut-être en votre place ils auraient la puissance Et sauraient en user sans inhumanité.
Cependant le canon gronde, les hommes jonchent les champs de bataille, le sang demandé par le Piémont lui est prodigué avec largesse, l’Allemagne s’aigrit, la confédération germanique se concerte et se compte, la Prusse hésite entre sa nature prussienne et sa nature allemande, l’Angleterre se concerte entre deux pensées contraires, la Russie regarde et se réjouit en secret de l’affaiblissement des puissances qui la limitent à l’Occident et à l’Orient. […] Quelle autre puissance implorerions-nous plutôt que la tienne, qui nous a procuré la tranquillité de la vie et qui nous a rassurés sur la crainte de la mort ? […] « Les animaux, étant doués de sentiment, manifestent encore mieux la puissance de la nature.
En un mot, la prose a été le langage de la raison, la poésie a été le langage de l’enthousiasme ou de l’homme élevé par la sensation, la passion, la pensée, à sa plus haute puissance de sentir et d’exprimer. […] et quand la contemplation extatique de l’Être des êtres lui fait oublier le monde des temps pour le monde de l’éternité ; enfin quand, dans ses heures de loisir ici-bas, il se détache, sur l’aile de son imagination, du monde réel pour s’égarer dans le monde idéal, comme un vaisseau qui laisse jouer le vent dans sa voilure et qui dérive insensiblement du rivage sur la grande mer ; quand il se donne l’ineffable et dangereuse volupté des songes aux yeux ouverts, ces berceurs de l’homme éveillé, alors les impressions de l’instrument humain sont si fortes, si profondes, si pieuses, si infinies dans leurs vibrations, si rêveuses, si supérieures à ses impressions ordinaires, que l’homme cherche naturellement pour les exprimer un langage plus pénétrant, plus harmonieux, plus sensible, plus imagé, plus crié, plus chanté que sa langue habituelle, et qu’il invente le vers, ce chant de l’âme, comme la musique invente la mélodie, ce chant de l’oreille ; comme la peinture invente la couleur, ce chant des yeux ; comme la sculpture invente les contours, ce chant des formes ; car chaque art chante pour un de nos sens, quand l’enthousiasme, qui n’est que l’émotion à sa suprême puissance, saisit l’artiste. […] Il faut au poète dramatique, pour émouvoir de toute sa puissance le cœur humain, un théâtre, une scène, des décorations, des musiciens, des peintres, des acteurs, des costumes, des gestes, des paroles, des larmes feintes, des déclamations, des cris simulés, du sang imaginaire, mille moyens étrangers à la poésie elle-même.
Il en est ainsi du génie poétique et religieux de Racine ; il n’est pas contenu dans Athalie, mais il y est manifesté dans son originalité, dans sa majesté et dans sa puissance. […] … Une voix qui ne s’est jamais enrouée, cassée, aigrie, irritée, profanée dans nos rixes mondaines et passionnées d’intérêts ou du siècle ; une voix qui, comme celle du tonnerre dans les nuées ou de l’orgue dans les basiliques, n’a jamais été qu’un organe de puissance ou de persuasion divine à nos âmes ! […] On n’a pas assez remarqué la puissance de cette institution de la chaire sur l’esprit littéraire d’une nation.
Visage, regard, lèvres, fibres sourdes ou éclatantes de la voix, stature, démarche, orteils crispés sur la planche, gesticulation serrée au corps ou s’élevant avec la passion jusqu’au ciel, rougeurs, pâleurs, frissons, frémissements ou convulsions de l’âme communiqués de l’âme à l’épiderme et de l’épiderme de l’acteur à celle d’un auditoire transformé dans le personnage, cris qui déchirent la voûte du théâtre et l’oreille du spectateur pour y faire entrer la foudre de la colère, gémissements qui sortent des entrailles et qui se répercutent par la vérité de l’écho du cœur, sanglots qui font sangloter toute une foule, tout à l’heure impassible ou indifférente, gamme entière des passions parcourue en une heure et qui fait résonner, sous la touche forte ou douce, le clavier sympathique du cœur humain : voilà la puissance de ces hommes et de ces femmes, mais voici aussi leur génie ! De telles puissances et de tels génies artificiels supposent, dans ces acteurs indispensables à la scène, des miracles d’efforts, d’études, d’éducation spéciale à cette profession, des sentiments fantastiques qui ne se produisent que dans un état très lettré, très oisif et très opulent des nations. […] Un mot historique de Racine dans une de ses lettres à madame de Maintenon caractérise mieux que mille pages l’excès véritablement impie et cependant consciencieux d’asservissement à la personne divinisée du prince dont on se glorifiait à cette époque : « Dieu m’a fait la grâce, Madame, de ne jamais rougir de l’Évangile ni du roi dans tout le cours de ma vie. » Ainsi Dieu et le prince étaient placés au même niveau d’adoration et d’adulation par ces sujets agenouillés devant les deux puissances.
Or, ne vous y méprenez pas, le fantastique dans l’histoire ne veut pas dire le faux dont tout le monde a la triste puissance ou plutôt la triste infirmité, mais c’est le faux qui fait l’effet du vrai, tant le talent lui a communiqué de mouvement, de couleur et de vie ! […] Michelet a parfaitement compté sur le préjugé, qui nous empêche de demander à la Puissance ce que lui coûte son apparente félicité. […] Eh bien, justement, aussi grand que ces âmes immenses, Richelieu, lui, fut obligé, non seulement pour avoir la puissance, mais même encore pour la garder, de plier sa fierté jusqu’aux plus effroyables bassesses.
Froissart, à certains égards, n’est qu’un conteur, mais un conteur à la plus haute puissance, s’appliquant de préférence aux faits d’armes et aux épisodes épiques, un conteur élevé à l’historien. […] La grâce de Dieu est bonne quand on la peut avoir, et elle a certes son prix ; mais on voit peu de seigneurs terriens présentement augmenter leurs seigneuries, si ce n’est par force et puissance ; et quand je serai retourné en la comté de Hainaut, où je suis né, et que je parlerai de cette matière, sachez que j’en serai examiné et questionné très avant.
Nous assistons à une crise nouvelle, une des plus mémorables qui se puissent passer dans une âme de cette volée et de cette puissance. […] Mais que le talent est donc une puissance trompeuse et capable de faire illusion !
Alexandre lui communiqua le plan de campagne qui avait été arrêté pendant l’armistice entre les quatre puissances dans les conférences militaires tenues à Trachenberg. […] Après Leipsick, Jomini crut devoir se retirer du quartier général des Alliés ; il en demanda, dès Weimar, l’autorisation à l’empereur Alexandre, alléguant « que rien n’arrêterait plus les armées alliées jusqu’au Rhin ; que de deux choses l’une : ou que l’on ferait la paix, si l’on se contentait d’avoir assuré l’indépendance des puissances européennes ; ou que, si l’on continuait la guerre, on marcherait vers Paris ; que dans ce dernier cas il lui paraissait contre sa conscience d’assister à l’invasion d’un pays qu’il servait encore peu de mois auparavant. » Jomini estimait, à la fin de 1813, que l’invasion de la France serait pour les Alliés une beaucoup plus grosse affaire qu’elle ne le fut réellement : « J’avoue, écrivait-il en 1815, qu’aussitôt qu’il a été question d’attaquer le territoire français mon jugement politique et militaire n’a pas été exempt de prévention, et que j’ai cru qu’il existait un peu plus d’esprit national en France… Est-il besoin, ajoutait-il pour ceux qui lui en faisaient un reproche, de se justifier d’un sentiment de respect pour un Empire que l’on a bien servi et auquel on a vu faire de si grandes choses ?
Entre les exigences, les recommandations, disons le mot aussi, les superstitions de la famille et les dangers de la situation du côté de l’Archevêque et des puissances, on biaisa, on fit comme on put ; on raccorda, on tailla, on choisit. […] Qu’on veuille encore une fois se représenter l’état vrai de la question : des deux puissances qui sont aux prises chez Pascal et dont l’une triomphe, il en est une que nous comprenons tout entière, que nous sentons toujours et de mieux en mieux, le scepticisme, et quant à l’autre, quant au remède pour lui souverainement efficace et victorieux, nous sommes de plus en plus en train de l’oublier, ou du moins de le transformer vaguement, de n’y pas attacher tout le sens effectif ; de là nous nous trouvons induits, en jugeant Pascal, à transporter en lui le manque d’équilibre qui est en nous, à le voir plus en doute et plus en détresse qu’il n’était réellement sous ses orages.
Ses indices, sa durée, sa puissance. — Ses origines et son public. — Son vocabulaire, sa grammaire, son style. — Son procédé, ses mérites, ses défauts. […] C’est par elle qu’on a pu découvrir les droits de l’homme. » Comme en mathématiques, on les a déduits d’une seule définition primordiale, et cette définition, pareille aux premières vérités mathématiques, est un fait d’expérience journalière, constaté par tous, évident de soi. — L’école subsistera à travers la Révolution, à travers l’Empire, jusque pendant la Restauration383, avec la tragédie dont elle est la sœur, avec l’esprit classique qui est leur père commun, puissance primitive et souveraine, aussi dangereuse qu’utile, aussi destructive que créatrice, aussi capable de propager l’erreur que la vérité, aussi étonnante par la rigidité de son code, par l’étroitesse de son joug, par l’uniformité de ses œuvres, que par la durée de son règne et par l’universalité de son ascendant.
Cette race rêveuse, passionnée, capable de fougueuse exaltation et d’infinie désespérance, avait produit très anciennement une très abondante poésie : elle était la poésie même, par l’intensité de la vie intérieure, par sa puissance d’absorption passive si prodigieusement supérieure à sa capacité d’action expansive. […] Dans les traditions religieuses, ethniques, historiques qui sont la matière de la poésie celtique, ce ne sont que voyages au pays des morts, étranges combats et plus étranges fraternités des hommes et des animaux, visions fantastiques de l’invisible ou de l’avenir, hommes doués d’une science ou d’une puissance surnaturelles, qui commandent aux éléments et savent tous les mystères, animaux plus savants et plus paissants que les hommes, chaudrons, lances, arbres, fontaines magiques, et longs écheveaux d’aventures et d’entreprises impossibles à quiconque n’est pas prédestiné pour les accomplir, servi par les êtres ou maître des objets prédestinés à en assurer l’accomplissement.
Il convient de faire une place au roi354, qui dans ses Mémoires et dans ses Lettres, se montre à son avantage, avec son sens droit et ferme, son application soutenue aux affaires, sa science délicate du commandement : une intelligence solide et moyenne, sans hauteur philosophique, sans puissance poétique, beaucoup de sérieux, de dignité, de simplicité, une exquise mesure de ton et une exacte justesse de langage, voilà les qualités par lesquelles Louis XIV a pesé sur la littérature, et salutairement pesé. […] Elle a une puissance de se figurer les sentiments qui dépasse sa capacité immédiate de sentir.
Il a beaucoup de charme et de puissance. […] Vous avez tous rencontré de ces abbés lauréats qui prennent tous les membres de l’Institut au sérieux, enclins à respecter, en littérature comme ailleurs, les jugements qui se formulent par voie d’autorité, d’un amour-propre littéraire très éveillé et à la fois très ingénu, et où se révèle un fond, sinon d’humilité, au moins de docilité chrétienne, de soumission aux puissances constituées toutes, et même celles que signalent les palmes vertes, émanant en quelque sorte de Dieu lui-même.
Camille Lemonnier, qui le pratique avec maîtrise, en a rappelé par d’éloquentes paroles la puissance trop souvent oubliée. […] Griffin a donné à beaucoup de ses strophes l’équilibre et la mesure. — S’il était en mon pouvoir, je me garderais de les pousser l’un vers l’autre ; en se rapprochant, peut-être ne diraient-ils plus ce qu’ils doivent dire, car le talent et le génie se combattent implacablement : il faut une virile puissance pour accorder leurs voix en un seul hymne et souvent, à vouloir dominer l’un de ces deux ennemis qui lui échappait encore, le poète a perdu celui qu’il avait déjà maîtrisé.
Par l’esprit, où Frédéric n’était pas loin d’égaler Voltaire ; par le caractère, où il lui est supérieur ; par l’ascendant de la puissance, qui fait que ce qu’un roi pense il le commande, le prince amène peu à peu l’écrivain à toutes ses opinions. […] Il aime la vérité comme une convenance de cet esprit, et quoique la vérité, même rabaissée à la commodité d’un homme, ait été souvent, dans ses mains habiles et actives, une puissance bienfaisante, souvent il la traite en homme qui aurait su s’en passer, et il lui préfère la gloire.
voilà de belles choses qui se fondent pour l’avenir. » Les grandes apparitions sont toujours accompagnées d’extravagances ; elles n’arrivent à une grande puissance que quand des esprits philosophiques leur ont donné la forme. […] En supposant même que l’érudit ne dût jamais figurer dans la grande histoire de l’humanité, son travail et ses résultats, assimilés par d’autres et élevés à leur seconde puissance, y trouveront leur place par cette influence secrète et cette intime infiltration qui fait qu’aucune partie de l’humanité n’est fermée pour l’autre.