Puis elle se tut pour reprendre avec son importance et son essoufflement ordinaires, l’examen de l’actrice en voyage et du vaudeville en vogue, la grande affaire pour le public français !
En voyant aujourd’hui à quel poids spécifique on a réduit l’édition ancienne, on se demande si c’est par respect ou par enthousiasme pour Rivarol, que les éditeurs du présent volume se sont donné les airs de faire un choix dans ses ouvrages, de prendre ceci ou de laisser cela, au nom de leur propre goût à eux, éditeurs, et de leurs préférences, ou si c’est plutôt par mépris bien entendu pour le public, qui n’aime et ne lit que les petits livres, quand il les lit toutefois… Ce qu’il y a de certain, c’est que nous n’avons pas là Rivarol ; c’est que nous n’avons en petit paquet que quelques paillettes de ce Pactole intellectuel, qui passa, en brillant, à travers le xviiie siècle.
Le sentiment public, je ne veux pas dire uniquement celui de la classe illettrée, mais également celui de la classe moyenne et même cultivée de chaque nation, semble plus ou moins partager le sentiment du monde antique à l’égard de tout ce qui vit en dehors de ses frontières, et volontiers confondre encore deux termes de plus en plus divergents.
Mais plus que cette ingéniosité et plus que cette pénétration, plus que votre infatigable persévérance, j’admire le courage qu’il vous a fallu, dans les premières années surtout, pour lutter contre les préventions d’une bonne partie du public et pour braver la raillerie, qui fait peur aux plus vaillants.
L’enthousiasme public porta les esprits vers l’étude de la nature extérieure, et M.
Le poëte de Thèbes eut il supporter cette douleur, dans la joie publique de la victoire qui suivit bientôt l’immortelle défaite des Thermopyles.
Nous n’avons pas les chansons qu’Abélard fit pour Héloïse, et qui, répétées sur les places publiques et dans les écoles, trahirent les deux amants.
M. de La Bruyére dit « qu’il y a de certaines choses dont la médiocrité est insuportable : la poésie, la musique, la peinture, et le discours public. » il n’y a point là de figure ; c’est-à-dire, que toute cette phrase ne fait autre chose qu’exprimer la pensée de M. de La Bruyére, sans avoir de plus un de ces tours qui ont un caractére particulier : mais quand il ajoute, « quel suplice que d’entendre déclamer pompeusement un froid discours, ou prononcer de médiocres vers avec emphase ! […] Les anciens avoient de magnifiques portiques publics où ils aloient se promener, c’étoient des galeries basses soutenues par des colones ou par des arcades, à peu près come la place royale de Paris, et come les cloitres de certaines grandes maisons religieuses. […] Boileau, qui n’a pas rendu à Quinault toute la justice que le public lui a rendue depuis, a dit par ironie : je le déclare donc, Quinault est un Virgile. […] Apelles aïant exposé, selon sa coutume, un tableau à la critique du public, un cordonier censura la chaussure d’une figure de ce tableau : Apelles réforma ce que le cordonier avoit blâmé : mais le lendemain le cordonier aïant trouvé à redire à une jambe, Apelles lui dit qu’un cordonier ne devoit juger que de la chaussure ; etc. […] Ovide parlant du sacrifice d’Iphigénie, dit que l’intérêt public triompha de la tendresse paternèle, le roi vainquit le pére : (…).
C’étaient là pour le public des étrennes tout autres que le conte d’Acajou publié l’année d’auparavant : elles ne prirent pas moins bien.
J’espère donc, monsieur, que, persuadé par mes raisons (j’en ai d’autres encore), vous voudrez bien porter Sa Majesté à honorer un autre plus digne d’un pareil emploi, et m’excuser dans le public sur quelques attaques de la goutte, qui me prit très violemment il y a un an dans cette même saison, et se fait un peu sentir présentement.
Voir le numéro du mois d’août 1839 de la Revue des Sociétés savantes, publiée sous les auspices du ministre de l’Instruction publique.
Son affectation alors était, dans la conversation courante, de nommer tout haut familièrement et avec un parfait sans-gêne les jeunes illustres ; s’il pouvait, dans un Cours public, pendant la demi-heure d’attente, citer tout haut, et en parlant d’un banc à l’autre, Alphonse, Victor, Alfred, Prosper, Eugène, il était content : cela voulait dire dans sa bouche, Lamartine, Hugo, de Vigny, Mérimée et Delacroix.
Le duc del Parque, précédemment rallié au roi Joseph et qui avait même été capitaine de ses gardes, connaissait particulièrement le général Franceschi ; mais ce gouverneur, sur l’intérêt duquel on avait fondé des espérances, dut jouer en public la sévérité et la colère.
pécherois-je pas (comme dit le Pindare latin) contre le bien public, si par longues paroles j’empêchois le temps que tu donnes au service de ton Prince, au profit de la Patrie et à l’accroissement de ton immortelle renommée ?
Marmier a rencontré une classe de lépreux particulière à ces contrées, et qu’au lieu de l’effroi, la compassion publique environne.
Pendant cet automne de 1802, entre autres manières de se rappeler au public de Paris, elle eut soin de faire insérer (peut-être par l’entremise de M.
Mais que le suzerain manque à son vassal, rien aussi n’oblige le vassal à garder une loi que le suzerain n’a pas gardée : patriotisme, salut public, aucune raison ne compte, et la guerre civile éclate, même devant l’ennemi, à moins que l’intérêt réciproque des deux adversaires n’amène, ou que l’intérêt commun des autres barons n’impose un accommodement.
Zola ne nous a-t-il pas confié lui-même, dans une lettre rendue publique, que son roman du Rêve était une « expérience scientifique » conduite « à toute volée d’imagination »?
Un tailleur, un cordonnier ne souhaitent au public que des étoffes de faux teint et des chaussures de mauvais cuir, afin qu’on en use le triple, pour le bien du commerce ; c’est leur refrain.
Le public superficiel, incapable d’y reconnaître le geste désabusé d’un artiste trop épris de naturel et d’harmonie, a pu y découvrir un signe d’immoralité foncière.
N’avons-nous pas eu des ministres de l’Instruction publique qui prétendaient faire des grands hommes au moyen de règlements convenables ?
Même transformation dans l’emplacement de la scène : le théâtre est d’abord l’intérieur de l’église, puis le porche, puis une place publique.
Elle brise les ébauches de ses origines et refond dans d’autres moules toutes les formes de sa vie publique et privée.
Il est décidément contre les faiseurs d’odes, de tragédies, contre tous les genres officiels et solennels, ces genres titrés que le public respecte et honore sur l’étiquette, sans voir qu’il y a souvent infiniment plus d’esprit et de talent dépensé ailleurs.
Il faudrait qu’ils se vissent avant de se rencontrer en public, pour éviter les inconvénients de la surprise.
Mais, tandis qu’il ne songeait ainsi, en affichant cette jolie personne, qu’à donner le change au monde et à éblouir d’elle le public, le roi s’éblouit lui-même et devint sérieusement amoureux.
Louis Veuillot qui, en donnant ses soins à la présente édition, a mis le public à même d’entrer plus vite en jouissance des belles choses que l’on paraissait vouloir lui faire attendre encore quelque temps.
À la liberté succéda la licence, et je la souffris ; je fis plus, je l’encourageai, tant la faveur publique avait pour moi d’attraits !
Je n’ai pu toutefois parvenir à fixer le moment précis de la grande crise nerveuse de Bernardin, quand il se montre à nous (préambule de L’Arcadie) frappé d’un mal étrange, sujet à des éclairs qui lui sillonnent la vue, voyant les objets doubles et mouvants, et, dès qu’il rencontrait du monde dans les jardins publics et dans les rues, se croyant entouré d’ennemis et de malveillants.
Mais, au moment où elle allait éclater et où déjà le président lui avait écrit une lettre polie et ferme, Voltaire, selon un procédé qui lui était habituel, se jeta dans une question plus générale, et qui semblait intéresser l’humanité : Il ne s’agit plus ici, monsieur, écrivait-il de Ferney (30 janvier 1761), il ne s’agit plus de Charles Baudy et de quatre moules de bois (notez comme, sans en avoir l’air, il glisse quatre au lieu de quatorze), il est question du bien public, de la vengeance du sang répandu, de la ruine d’un homme que vous protégez, du crime d’un curé qui est le fléau de la province, et du sacrilège joint à l’assassinat… Hélas !
Le « public », m’ayant pas de personnalité qui résiste à l’artiste, entre plus facilement en société avec lui, et son jugement est souvent meilleur, par cela même, que celui des critiques de profession.
L’ambitieux a toujours coloré ses bassesses ou ses crimes du prétexte du bien public, le vindicatif de celui de l’honneur blessé ; le voluptueux ne cherche pas même de prétexte et se contente de s’excuser à ses yeux en disant que la chair est faible.
Ainsi il n’y avait d’autre juge que le gagnant ; tant pis pour lui et tant mieux pour celui qui choisissait après lui, si négligeant le jugement des artistes et du public, il s’en tenait à son goût particulier.
En Angleterre, où l’on souffre les distinctions et où la beauté de Byron passa sans révolter personne, ce sentiment d’envie n’a pas donné le succès sur lequel on comptait et qu’il aurait donné en France, par exemple, dans ce pays de l’égalité, ou être plus beau que les autres est contraire à la loi et au sentiment public.
Amédée Thierry, dans la préface de ce dernier livre d’histoire, s’inscrit en faux, de précaution, contre la ressemblance que l’imagination pourrait voir entre les Récits mérovingiens, de son illustre frère, et ces autres Récits qu’il a donnés, lui, au public.
Je trouve profondément injuste — encore plus qu’absurde — cette conduite du public vis-à-vis de ceux qui n’ont point honte de prouver que la nature n’a point étouffé en leur être toutes ses voix.
Dans la suite, elle devait réparer une partie de ces pertes, par les ouvrages des grands écrivains du siècle de Louis XIV, et par ce don puissant qu’ont les hommes de génie de féconder les langues, en jetant dans le public une foule d’expressions neuves et pittoresques, que les hommes médiocres ou froids ne manquent pas de censurer d’abord, parce qu’ils sont gouvernés par l’habitude, et qu’il est plus aisé en tout genre de critiquer que d’inventer.
Enfin les lettres de la marquise de Créquy que nous donnons au public pour la première fois, et dont nous devons communication à la parfaite obligeance de la famille de Bonneval, prouvent assez que Mme de Nanthia ne répugnait point au souvenir de sa mère, et que son cœur s’ouvrait sans effort pour s’entretenir d’elle avec les personnes qui l’avaient connue. […] « Messieurs, « Les Lettres de Mlle Aïssé, que vous annoncez dans votre journal du 13 de ce mois, ont donné lieu à quelques réflexions qu’il n’est pas inutile de communiquer au public.
etc. » Ulysse, confident habile et discret d’Agamemnon, inspiré à propos par Minerve, sagesse divine, se répand alors de groupe en groupe et révèle à voix basse, aux chefs étonnés, que le discours d’Agamemnon n’est qu’une épreuve qu’il veut faire sur l’esprit public de l’armée. […] XIII Ces scènes, les unes publiques, les autres domestiques, de ce sixième chant ; ces amours voluptueuses dans la chambre d’Hélène ; ces amours chastes dans le palais d’Andromaque ; ces adieux sur la tour de la porte Scées ; ce cœur d’épouse qui fléchit sous ses alarmes ; ce cœur d’époux qui s’affermit tout en s’attendrissant sous le sentiment de son devoir ; cette habileté instinctive de la mère, qui se fait suivre par la nourrice et par l’enfant pour doubler sa puissance d’amante par le prestige de sa maternité ; ce dialogue, dont chaque mot est pris dans les instincts les plus vrais, les plus délicats et les plus saints de la nature ; cette passion légitimée par la chaste union des deux époux ; cette éloquence qui coule sans vaines figures et sans fausse déclamation des deux cœurs ; cet épisode puéril et attendrissant à la fois de l’enfant effrayé du panache et se replongeant dans le sein de la nourrice en se détournant des bras de son père ; ce père qui berce l’enfant de ces mêmes bras forts qui vont tout à l’heure lancer le javelot d’airain contre Achille ; le pressentiment sinistre de cette épouse, qui se rappelle tout à coup et comme involontairement que c’est ce même Achille qui a tué jadis son père et ses sept frères ; enfin jusqu’à ces ormeaux plantés autour de la tombe de ce père d’Andromaque qui s’élancent tout à coup de son souvenir comme des flèches de cyprès dans un ciel serein ; puis les larmes mal contenues qui voilent les yeux ; puis le départ en sanglotant, et ce visage qui se retourne tout en pleurs pour apercevoir une dernière fois celui qui emporte son âme ; puis ce retour dans sa maison vide de son mari, mais pleine de femmes indifférentes, et cette présence d’Andromaque, seule avec l’enfant et la nourrice, excitant, par la compassion qu’elle inspire, sans parler, plus de sanglots que la chute et l’incendie d’Ilion n’en feront bientôt éclater sur la colline des Figuiers, ce sont là autant de coups de pinceau qui égalent le peintre à la nature et qui font du poète plus qu’un homme, un interprète véritablement divin entre la nature humaine et le cœur humain !
Senart, secrétaire du comité du salut public, était bailli de Saché avant 1781, ce qui explique ces dévastations. […] Le public se sentit trompé et m’abandonna.
Fénelon ne trouve pas ces impulsions assez fortes ; il se met du côté de la liberté, comme si elle avait besoin d’aide, contre la discipline qui ne parvient pas à se maintenir, même avec l’appui de la puissance publique. […] Sa critique littéraire va au même but que sa conduite : plaire au public, dans les écrits, par la simplicité, l’amour du vrai, comme on doit lui plaire, dans la conduite, par la vertu.
J’approuve qu’on ait mis leur statue sur des places publiques ; mais je ne souffrirais pas leur buste dans mon cabinet, sur ma table de travail, à côté de la photographie de ma bonne amie. […] Certes Victor Hugo fut illustre, mais si l’on mesure le génie à la force des acclamations populaires, il faut lui égaler Népomucène Lemercier et l’abbé Delille à qui les pouvoirs publics firent en 1813 de si imposantes funérailles et puisque ma lettre vous parviendra à cette époque de l’année où il est d’usage de formuler des vœux, laissez-moi goûter la douceur de celui-ci : c’est que le plus grand poète du xixe siècle soit encore inconnu comme il advint d’André Chénier, le plus grand poète du xviiie siècle, qui ne fut, qu’au cours du siècle suivant, révélé à l’admiration des hommes.
Mais leur art, et ceci est un des caractères de la poésie féminine, sait éliminer ce qui serait trop nouveau pour s’adapter à la sensibilité du public. […] J’ai cherché, dans l’œuvre de quelques poétesses encore peu connues du public, l’expression secrète de la sensibilité féminine actuelle. […] Les écrivains les plus aimés du public le furent par ce qu’ils avaient de plus mauvais en eux, par ce qu’ils détestaient le plus en eux.
Je rappelle que ce débat avait eu pour point de départ la lecture que je fis l’automne dernier de la séance publique annuelle de l’institut. […] Quand l’académie m’a demandé de choisir un sujet pour la séance publique d’octobre, j’étais au bout du monde, en train de ruminer une préface pour le Paul Valéry de Frédéric Lefèvre. […] Cette conclusion, je l’indique à peine, en finissant, car il m’eût fallu plusieurs volumes pour l’établir, et des précisions qu’une lecture publique ne saurait permettre : c’est le rapprochement-nécessaire, selon moi- je ne dis pas l’identification -entre l’expérience poétique et l’expérience mystique.
Francis Jammes offrit ses premiers vers au public en 1894. […] Il n’y a rien de plus utile que ces revues spéciales dont le public élu parmi les vrais fidèles admet les discussions minutieuses, les admirations franches ; la Revue Wagnérienne, de critique sûre, de littérature vraie, créa en France le wagnérisme sérieux et presque religieux. […] Dujardin qui avertit le public que le culte du génie ne doit pas être une adoration aveugle. […] Il arrive, dans le domaine social, qu’une association fondée par une servante bretonne soulage à Paris plus de pauvres que l’Assistance publique ; et il arrive, dans l’ordre littéraire, qu’une revue fondée avec quinze louis a plus d’influence sur la marche des idées, et par conséquent sur la marche du monde (et peut-être sur la rotation des planètes), que les orgueilleux recueils de capitaux académiques et de dissertations commerciales.
Dans la Revue de l’Instruction publique du 19 septembre 1867 52.
Vous y perdez une de vos meilleures amies : vous ne sauriez croire combien elle a été regrettée du public et des particuliers.
C’est sur ces entrefaites que la mort de madame de Montbazon (1657) vint lui porter un coup dont on a tant parlé, que l’imagination publique s’est plu à commenter, à charger d’une légende romanesque, comme pour l’histoire d’Abélard et d’Héloïse, et sur lequel lui-même il est demeuré plus muet que la tombe.
Sorti du village de Crassier ou Crassy10, qui avait été déjà le lieu de naissance de Mme Necker, il fit tout le cours de ses études à cette académie, dont la discipline était alors fort désorganisée par suite des événements publics.
Jay a écrit, dans des Observations sur elle et sur ses œuvres : « Supérieure sous tous les rapports à Mme Des Houlières, mais ne devant peut-être cette supériorité qu’à l’influence des grands spectacles dont elle fut témoin et dont elle reçut les impressions, elle a conquis une palme immortelle… » L’originalité poétique de Mme Dufrénoy (si on lui en trouve) n’est pas dans les chants consacrés à des événements publics, mais dans la simple expression de ses sentiments tendres.
Sans doute ses deux dernières pièces, Iphigénie et Phèdre, avaient excité contre l’auteur un redoublement d’orage : tous les auteurs siffles, les jansénistes pamphlétaires, les grands seigneurs surannés et les débris des précieuses, Boyer, Leclerc, Coras, Perrin, Pradon, j’allais dire Fontenelle, Barbier-d’Aucourt, surtout dans le cas présent le duc de Nevers, madame Des Houlières et l’Hôtel de Bouillon, s’étaient ameutés sans pudeur, et les indignes manœuvres de cette cabale avaient pu inquiéter le poëte : mais enfin ses pièces avaient triomphé ; le public s’y portait et y applaudissait avec larmes ; Boileau, qui ne flattait jamais, même en amitié, décernait au vainqueur une magnifique épître, et bénissait et proclamait fortuné le siècle qui voyait naître, ces pompeuses merveilles.
Le Pour et Contre, « ouvrage périodique d’un goût nouveau, dans lequel on s’explique librement sur ce qui peut intéresser la curiosité du public en matière de sciences, d’arts, de livres, etc., etc., sans prendre aucun parti et sans offenser personne », demeura consciencieusement fidèle à son titre.
Les affaires publiques s’y traitaient par la décision des Juges et par les exhortations des prophètes.
C’est renverser l’ordre public.
Augier, et le public lui rendra quelque jour les applaudissements qu’il lui doit encore.
Sans nous en prévaloir pour ce qui est du fond des âmes, il nous faut ici reconnaître que nous avons infiniment gagne depuis lors en moralité sociale et publique, en moralité extérieure.
C’est une tâche à laquelle il n’a pas failli avec sa principale héroïne : l’éducation de la paysanne au couvent des Ursulines, dans un milieu aristocratique et mystique, l’influence romantique, agissant sur elle par les lectures publiques ou secrètes, sont les causes où il insiste, des appétits de luxe en même temps que de l’avidité sentimentale qui se développent dans l’âme de la jeune fille.
La voix du public qui prévint nos louanges, vous indiqua dès-lors à l’Académie.
Le travail que nous avons fait dans notre enfance se révèle à nous, nous redevenons enfants, toutes les fois que nous inventons une idée nouvelle ou que nous cherchons à mieux dire, ou à dire pour un nouveau public sous une autre forme, ce que nous pensons depuis longtemps.
Maintenant, ceci bien posé, en principe : c’est un épicurien qui admet la notion de la Providence, notion que les épicuriens n’admettaient pas, il y a là une réserve très considérable, très originale aussi, et qui montre la liberté d’esprit de La Fontaine qui n’est jamais celui qui jure sur la foi d’un maître maintenant il a fait, relativement à la philosophie déjà classique de son temps, déjà en possession de l’admiration et de l’adhésion du public, il a fait une sécession aussi incontestable, qui est celle de la croyance à l’âme des bêtes, j’y reviens, mais à un autre point de vue que tout à l’heure.
Non seulement dans Silvia, où lavant-propos s’imposait puisque c’est un conte qu’il fait pour une de ses amies, mais dans Simone, qui n’est dédiée à personne et où Musset s’adresse au public, il met, de même, un avant-récit.
Mais le degré de valeur d’un homme en place étant exposé au grand jour, les louanges qu’on lui donne, s’il en est indigne sont honteusement démenties par le public ; au lieu que les langues qu’on appelle savantes étant presque absolument ignorées, leurs panégyristes ne craignent guère d’être contredits.
; il la célébra jusqu’à mériter la jalouse colère des siens, qui lui infligèrent une amende de dix mille drachmes, que les Athéniens lui restituèrent au double, avec une statue dans Athènes, sur cette place publique qu’il avait nommée quelque part industrieuse et glorieuse, pour désigner sans doute ses monuments et sa tribune.
C’est pour donner à manger à ces belles bêtes lorsqu’on les fait paraître en public. […] X Après avoir émerveillé et ébloui l’imagination de ses lecteurs par ce panorama de puissance et de richesse du royaume dont on lui découvre les entrailles, Chardin passe à la religion, à la politique, aux mœurs, et nous introduit dans la vie publique et dans la vie privée de ce peuple.
Lionel des Rieux, qui écrit des épigrammes et demande qu’on brûle en place publique tous les poètes contemporains, sauf ses amis. […] Qu’un indépendant refuse de prendre part, sans conviction mais avec grimaces, à tel culte dont les pontifes se recrutent chez les philistins de l’idéalisme, il deviendra l’ennemi public, et les snobs se réuniront afin de le lapider. — Pourtant Nietzsche avait raison, lui qui se donnait pour programme ceci : « Je serai celui de la volonté agissante. » Or ce n’est pas auprès de Wagner, génie négateur, qu’il pouvait affirmer le débordement de vie qui soulevait tout son être. […] Puis il y a des collectivistes roublards pour le pousser à « conquérir les pouvoirs publics », c’est-à-dire à leur confier le soin de l’affamer à leur tour… Toutes ces objurgations, tous ces prêches, tous ces grommellements s’unissent en un charivari tel qu’Aliboron lui-même ne s’entend plus braire, et que le peuple, infiniment triste, las d’écouter tant de sauveurs, se couche sur le sol et demande seulement qu’on le laisse dormir. […] Cependant comme nous sommes lâches, nous préférons croupir dans notre lâcheté plutôt que d’indisposer, par une mine soudain sérieuse, notre Barnum et notre public… Rions donc ; et chassons les idées noires qui, malgré nos facéties, nous papillonnent à travers le cerveau. » Tous ces soi-disant indifférents s’imaginent être libres.
Au surplus c’est rendre une espece d’hommage aux grands hommes que de critiquer leurs écrits : si la critique est mal fondée, elle ne leur sait aucun tort aux yeux du public qui en juge ; elle ne sert même qu’à mettre le vrai dans un plus grand jour : si elle est solide, elle empêche la contagion de l’exemple, qui est d’autant plus dangereux, que les auteurs qui le donnent ont plus de mérite & de poids ; mais dans l’un & dans l’autre cas, c’est un aveu de l’estime que l’on a bour eux ; il n’y a que les écrivains médiocres qui puissent errer sans conséquence. […] Un grand gouverne ses domestiques, & les domestiques attachés à son service lui sont subordonnés ; il leur fait porter sa livrée, le public la reconnoit & décide au coup-d’oeil, que tel homme appartient à tel maître. […] Nous l’aurions souhaité, & nous l’avions même insinué à notre illustre prédécesseur : mais le tems ne nous a pas permis de le faire nous-mêmes ; & notre respect pour le public nous empêche de lui présenter des jugemens hasardés ou copiés.
Y prenait-on quelque élan, c’était pour aller se casser la gueule contre ces mosaïques de sales petits intérêts, qui servent de sol, de murs, de plafond à vos bâtiments publics et demeures privées. […] Post-scriptum Relevant leurs jupes de mensonge, les grosses molles républiques désignent comme des puits de vérité, au fond des forêts publiques leurs trous à virginités, puis disent : tiens prends mon pouvoir public.
. — Nous n’allons pas si loin ; mais quand la pièce est très bonne et imite de très près la vie contemporaine, aujourd’hui encore, dans une première représentation, les exclamations supprimées, les rires involontaires, cent vivacités montrent l’émotion du public.
Elle honore la fin de sa vie publique.
À Rome, lorsque la loi apporte quelque tolérance à sa première rigueur, elle exige du moins que le testateur rende sa décision publique.
Un homme a été poursuivi de la haine publique pendant quarante ans, au dix-neuvième siècle, parce qu’il avait dit qu’il y a deux morales.
Assurément, s’il n’y avait dans ce volume que la personnalité de Marc-Aurèle, dont il porte le nom, l’examen serait bientôt fait d’un livre qui partage la niaiserie d’un Sganarelle impérial, trompé et content, digne, dans ses mœurs privées, de la comédie, mais dans ses mœurs publiques, tout aussi vulgairement atroce que les empereurs qui voulurent empêcher de croître, en l’arrosant de sang, le chêne catholique qui à chaque versée poussait et croissait d’un empan de plus !
Physiologique, épaissement physiologique comme son livre de l’Amour, doublé de la même philosophie, qui est un naturalisme béat et béant, érotique d’accent comme un cerf qui brame, ce livre de la Femme, c’est l’Amour, moins, cependant, la première ivresse du sujet pour l’auteur et pour le public.
Si l’on se reporte à l’époque où Zola entreprit simultanément la campagne naturaliste et son œuvre, c’est-à-dire vers 1865 — année de la Confession de Claude et de la polémique inaugurée au Salut public de Lyon — la grandeur de cette œuvre ne peut manquer d’apparaître au spectateur qui la considère par-delà le tiers de siècle révolu.
Grâce à lui, ils ouvrent devant le public, éternellement ébloui par un certain état de maison qu’il croit être le bonheur, des perspectives de vie fastueuse, ou large, ou même ruinée, fortune présente, fortune passée, peu importe, puisque l’or a ruisselé devant ceux qui le connaissent à peine.
Le gros public pourra s’y tromper : il y aura toujours ce quart de ton en dessus ou en dessous, qui sonnera faux pour les oreilles affinées.