Chaucer, le premier en date des poètes et conteurs anglais, est un disciple des trouvères et auteurs de fabliaux : il y joint pourtant, dans le tour et la façon, quelque chose de bien à lui ; il a déjà de ce qu’on appellera l'humour et une grande vivacité naturelle de description : on l’a heureusement comparé à une riante et précoce matinée de printemps. […] L’histoire naturelle de Pope est bien simple : les délicats, a-t-on dit, sont malheureux, et lui il était deux fois délicat, délicat d’esprit, délicat et infirme de corps ; il était deux fois irritable. […] On est ordinairement classique par le fait de la discipline et de l’éducation : lui, il le fut par vocation, pour ainsi dire, et par une naturelle originalité.
Il me semble qu’il y a lieu de tout maintenir, de ne rien sacrifier, et en rendant plein hommage et entière révérence aux grandes forces humaines qui, semblables aux puissances naturelles, éclatent comme elles avec quelque étrangeté et quelque rudesse, de ne cesser d’honorer ces autres forces plus contenues qui, dans leur expression moins semblable à une explosion, se revêtent d’élégance et de douceur. […] La rime l’a conduit à des oppositions, à des redoublements d’antithèses dans des tours de phrases limités, ce qui est son fort à lui, mais ce qui est contraire à la large manière homérique et à ce plein fleuve naturel, courant à toutes ondes, continu, épandu et sonore. […] Si l’Écossais Robert Burns est fortement senti et dignement classé, William Cowper n’obtient pas, ce me semble, une part suffisante et proportionnée dans cette renaissance du goût naturel, de l’expression réelle et poétique.
Catinat y est montré au vrai, au naturel, en action, d’après ses œuvres et ses paroles ; il n’y a guère qu’à l’y découper pour le dessiner aux yeux et le faire saillir avec plus de relief et de singularité qu’on ne se le permettait autrefois dans les plus beaux Éloges académiques. […] S’il fallait que le major ou major général, pour avoir action, fût tellement en rapport d’esprit et de bonne intelligence avec son chef, comme M. de La Feuillade était colonel du régiment des gardes, il s’ensuit de son refus qu’il jugeait que Catinat, devenu son major, ne serait point du tout à l’unisson avec lui ; et pour peu qu’on y songe et qu’on se rappelle le caractère connu de M. de La Feuillade, rien ne paraît alors plus naturel que ce refus de prendre Catinat pour son canal habituel et son porte-voix. […] Quoi de plus naturel alors que La Feuillade ait flairé Catinat, encore simple officier des gardes, et qu’il se soit dit : « Ce n’est pas mon homme ?
En écrivant au docte Bouhier, il a soin de choisir ses exemples dans Horace et chez les Anciens : il n’y a rien là, ce semble, que de naturel et d’un heureux à-propos125. […] Fournier, qui lui-même tâche beaucoup et renchérit sur chaque détail, et qui ne laisse rien passer sans en exprimer avec effort un sens caché, je faisais cette réflexion : Des esprits élégants, sans beaucoup de précision, régnaient autrefois dans la littérature ; d’autres leur ont succédé, qui ont essayé d’atteindre à l’exactitude et à la précision, même au prix de quelque élégance ; mais les derniers venus portent ce zèle, cette démangeaison continuelle de la précision ou de ce qu’ils considèrent comme tel à un point de subtilité et de minutie qui, s’il était poussé à un degré de plus, irait jusqu’à déformer les plus beaux sujets littéraires et à n’y rien laisser subsister de naturel. […] Il a attribué et fait semblant d’attribuer uniquement à Leurs Altesses les suffrages que Bussy, par un retour naturel de politesse, a mis uniquement sur le compte de son mérite.
Mais c’est au théâtre principalement, c’est là, comme à leur rendez-vous naturel et à leur champ de bataille décisif, que visent les plus nobles ambitions poétiques. […] Les caractères se dessinent et contrastent, ils concourent tous par un jeu naturel à l’action. […] A partir de 1828, un temps d’arrêt se présente : il se trouve en face de générations plus inquiètes, plus enhardies, qui se mettent à contester et qui réclament dans les conceptions dramatiques, et même dans le style, certaines conditions nouvelles, plus historiques, plus naturelles, que sais-je ?
Une jeune fille qui sort pour la première fois du couvent où elle a passé toute son enfance ; un beau lord élégant et sentimental, comme il s’en trouvait vers 1780 à Paris, qui la rencontre dans un léger embarras et lui apparaît d’abord comme un sauveur ; un très-vieux mari, bon, sensible, paternel, jamais ridicule, qui n’épouse la jeune tille que pour l’affranchir d’une mère égoïste et lui assurer fortune et avenir ; tous les événements les plus simples de chaque jour entre ces trois êtres qui, par un concours naturel de circonstances, ne vont plus se séparer jusqu’à la mort du vieillard ; des scènes de parc, de jardin, des promenades sur l’eau, des causeries autour d’un fauteuil ; des retours au couvent et des visites aux anciennes compagnes ; un babil innocent, varié, railleur ou tendre, traversé d’éclairs passionnés ; la bienfaisance se mêlant, comme pour le bénir, aux progrès de l’amour ; puis, de peur de trop d’uniformes douceurs, le monde au fond, saisi de profil, les ridicules ou les noirceurs indiqués, plus d’un original ou d’un sot marqué d’un trait divertissant au passage ; la vie réelle, en un mot, embrassée dans un cercle de choix ; une passion croissante qui se dérobe, comme ces eaux de Neuilly, sous des rideaux de verdure, et se replie en délicieuses lenteurs ; des orages passagers, sans ravages, semblables à des pluies d’avril ; la plus difficile des situations honnêtes menée à fin jusque dans ses moindres alternatives, avec une aisance qui ne penche jamais vers l’abandon, avec une noblesse de ton qui ne force jamais la nature, avec une mesure indulgente pour tout ce qui n’est pas indélicat : tels sont les mérites principaux d’un livre où pas un mot ne rompt l’harmonie. Ce qui y circule et l’anime, c’est le génie d’Adèle, génie aimable, gai, mobile, ailé comme l’oiseau, capricieux et naturel, timide et sensible, vermeil de pudeur, fidèle, passant du rire aux larmes, plein de chaleur et d’enfance. […] S’il fallait se prononcer et choisir entre des productions presque également charmantes, nous serions bien embarrassé vraiment ; car si Eugène de Rothelin nous représente le talent de Mme de Souza dans sa plus ingénieuse perfection, Adèle nous le fait saisir dans son jet le plus naturel, le plus voisin de sa source et, pour ainsi dire, le plus jaillissant.
Ç’a été une des productions naturelles de la Restauration, comme ces îles de fleurs formées un moment sur la surface d’un lac, aux endroits où aboutissent, sans trop se heurter, des courants contraires. […] Il est né naturel et achevé ; simple, rapide, réservé pourtant, un style à la façon de Voltaire, mais chez une femme ; pas de manière, surtout dans Edouard ; un tact perpétuel, jamais de couleur équivoque et toutefois de la couleur déjà, au moins dans le choix des fonds et dans les accompagnements ; enfin des contours très-purs. […] Ainsi se couronne une des vies les plus brillantes, les plus complètes, les plus décemment mélangées qu’on puisse imaginer, où concourent la Révolution et l’ancien régime, où la naissance, et l’esprit, et la générosité, forment un charme ; une vie de simplicité, de grand ton, de monde et d’ardeur sincère ; une vie passionnée et pure, avec une fin admirablement chrétienne, comme on en lit dans les histoires de femmes illustres au dix-septième siècle ; un harmonieux reflet des talents délicats, naturels, et des morts édifiantes de ce temps-là, mais avec un caractère nouveau qui tient aux orages de nos jours, et qui donne un prix singulier à tout l’ensemble.
Il faut qu’il mène jusqu’au bout « l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire ». […] Le rêve Ce que je vais vous raconter est tiré des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire. […] « Et, comme Angélique l’aimait, elle trouvait tout naturel de l’épouser, quoiqu’elle ne fût qu’une petite fille très pauvre et sans parents.
Ceci soit dit avec toutes les réserves convenables pour tant de situations et de scènes charmantes et naturelles. […] Il a aussi de la gaieté et rencontre en ce genre des types heureux et naturels ; mais, de plus, il aime, il affecte les excentricités et se plaît trop à les décrire. […] En admirant le parti qu’ont su tirer souvent d’eux-mêmes des hommes dont le talent a manqué des conditions nécessaires à un développement meilleur, souhaitons à l’avenir de notre société des tableaux non moins vastes, mais plus apaisés, plus consolants, et à ceux qui les peindront une vie plus calmante et des inspirations non pas plus fines, mais plus adoucies, plus sainement naturelles et plus sereines.
Elle se représente à nous (dans ses Entretiens) comme laborieuse, active, levée dès six heures du matin, prenant chaque occupation à cœur par inclination naturelle, non par intérêt, et, en ce qui était des femmes de ses amies, tenant à les obliger aussi pour se distinguer, pour s’en faire aimer, et par un esprit d’amour-propre et de gloire : Dans mes tendres années, dit-elle, j’étais ce qu’on appelle un bon enfant, tout le monde m’aimait : il n’y avait pas jusqu’aux domestiques de ma tante qui ne fussent charmés de moi. […] Tout occupée des autres, sans les aimer, elle tiendra bon avec sourire et bonne grâce à son esclavage de toutes les heures : « J’ai été vingt-six ans, dit-elle, sans dire un mot qui marquât le moindre chagrin. » Vers la fin, par une de ces illusions de l’amour-propre qui sont si naturelles, elle se figurait qu’elle avait reçu des grâces singulières pour ce rôle nouveau, qui n’était que la suite, le perfectionnement et le couronnement de tous les autres rôles qu’elle avait tenus dès sa jeunesse ; elle regardait sa vie comme un miracle. […] Mme de Montespan était maîtresse en titre du roi, lorsque, rencontrant Mme Scarron chez Mme d’Heudicourt, leur amie commune, et la trouvant si active, si dévouée, si discrète, si domestique en quelque sorte en tout honneur et avec dignité, elle ne put s’empêcher de penser que ce serait une acquisition précieuse si elle la pouvait avoir pour élever en secret les deux enfants naturels qu’elle avait de Louis XIV.
On a dit qu’il était le fils naturel d’un invalide et d’une cuisinière. […] Il étend, il développe et il applique les principes de goût de Voltaire ; et sans avoir de son imprévu ni de son piquant, il a quelque chose de son agrément clair, aisé et naturel. […] Il n’avait fait qu’abonder de plus en plus et se confirmer chaque jour dans son penchant naturel à imposer à soi et aux autres, quand il parlait, une conviction invariable.
À quoi Mme des Ursins répondait, le 20 décembre : Vous me faites un portrait de la plupart des hommes, qui n’est pas trop à leur avantage : ce que j’y trouve de pis, c’est qu’il me paraît assez naturel. […] Saint-Simon, qui nous l’a peinte à ravir dans sa première forme, nous la montre encore dans le plein de sa beauté et dans la grandeur de sa représentation, qu’elle sut soutenir à travers toutes les fortunes : C’était une femme plutôt grande que petite, brune avec des yeux bleus qui disaient sans cesse tout ce qui lui plaisait, avec une taille parfaite, une belle gorge, et un visage qui, sans beauté, était charmant ; l’air extrêmement noble, quelque chose de majestueux en tout son maintien, et des grâces si naturelles et si continuelles en tout, jusque dans les choses les plus petites et les plus indifférentes, que je n’ai jamais vu personne en approcher, soit dans le corps, soit dans l’esprit, dont elle avait infiniment et de toutes les sortes ; flatteuse, caressante, insinuante, mesurée, voulant plaire pour plaire, et avec des charmes dont il n’était pas possible de se défendre quand elle voulait gagner et séduire ; avec cela un air qui, avec de la grandeur, attirait au lieu d’effaroucher ; une conversation délicieuse, intarissable, et d’ailleurs fort amusante par tout ce qu’elle avait vu et connu de pays et de personnes ; une voix et un parler extrêmement agréables, avec un air de douceur ; elle avait aussi beaucoup lu, et elle était personne à beaucoup de réflexion. […] Mme de Maintenon, en effet, qui, avec son bon esprit, se tourmentait et se lamentait toujours, lui faisait un perpétuel éloge de cette tranquillité naturelle qu’elle enviait, de ce courage mêlé d’aimable humeur, de cette douceur et de ce beau sang qui ne laissait rien d’âpre et de chagrin en elle .
Malgré ces invraisemblances, le ton de ce roman, surtout du premier volume, est facile et naturel ; c’est le Gil Blas de Mme Gay, et elle s’y permet sous le masque des traits plus gais, plus vifs, plus lestes si l’on veut, que dans sa première manière. […] Avec le Consulat et l’Empire, la femme militaire paraît, celle qui aime franchement la gloire, qui l’admire et qui s’honore de la récompenser ; qui a les sentiments en dehors, la parure d’éclat, le front haut, les épaules éblouissantes, l’esprit (quand elle en a) franc, naturel et pas trop compliqué. […] Ce qu’il faut ajouter pour corriger ce que l’expression paraîtrait avoir de trop énergique, c’est que quelqu’un qui voudrait faire un livre intitulé : L’Esprit de Mme Sophie Gay, n’aurait qu’à bien choisir pour le composer d’une suite de bonnes remarques sur le monde et sur les sentiments, d’observations à la fois fines, délicates, naturelles et bien dites.
Envoyé à Rome pendant l’occupation de 1799, témoin de cette émulation de rapines que le gouvernement du Directoire propageait partout dans les républiques formées à son image, il écrit à son ami Chlewaski qu’il a laissé à Toulouse : Dites à ceux qui veulent voir Rome qu’ils se hâtent, car chaque jour le fer du soldat et la serre des agents français flétrissent ses beautés naturelles et la dépouillent de sa parure… Les monuments de Rome ne sont guère mieux traités que le peuple. […] En voyant le grand acteur Talma, il goûtait médiocrement ce mélange d’énergie tragique et de naturel ; cela était trop shakespearien pour lui. […] Athènes par-delà l’appelle ; il y aspire comme le dévot musulman au pèlerinage de La Mecque ; mais, en attendant, Rome et Naples, avec leurs monuments, leur ciel et leur petite société d’élite, lui suffisent, le possèdent et lui tiennent lieu de tout ; grands souvenirs, beautés naturelles, c’est pour lui tout ensemble « ce qu’il y a de mieux dans le rêve et dans la réalité ».
Ces vignettes representent des hommes, des animaux, des bâtimens, des chasses, des ceremonies et plusieurs points de l’histoire morale et naturelle de l’égypte ancienne. […] C’est un mouvement naturel à ceux qui veulent réprimer les signes de leur inquiétude prêts à s’échapper. […] Par un geste naturel à ceux qui écoutent en craignant qu’on ne s’apperçoive qu’ils prêtent l’oreille à ce qu’on dit, notre esclave tâche de lever assez la prunelle de ses yeux pour appercevoir son objet sans lever la tête comme il la leveroit naturellement s’il n’étoit pas contraint.
— « Chassez le naturel, il revient au galop ». (L’hyène et le lièvre aux cabinets, —Chassez le naturel). — « Pour garder son pouvoir, un talisman doit rester caché » 110 (Le koutôrou porte-veine, etc […] Ce patriotisme de clocher, si naturel à l’homme, se manifeste dans le conte du Courage mis à l’épreuve.
Rien de moins vrai que d’imputer à ce facile génie, à cet esprit si juste et si naturel, les torts de l’affectation et de la subtilité. […] Le venimeux serpent ne s’abrite pas sous un si frais bocage : fils du soleil, il aime à reposer sur une couche de feu allumé par la nature, un sol sec et brûlant, entre quelques débris de tours écroulées, au-dessus desquels le pepel étend son ombre ; ou bien, autour d’une tombe, il enlace ses écailles, gardien naturel des portes de la mort. […] Comme chez Fénelon, il y avait dans Réginald Héber, à côté du charme des lettres, de la persuasion habile et gracieuse, de la prévoyance et de la sagacité mondaine, le don naturel de l’enthousiasme, le goût de l’élévation spéculative, l’amour de Dieu et de l’humanité, et par là le génie du poëte dans son plus noble essor.
Voltaire n’aurait-il pas bien du malheur pourtant d’être exclu du nombre des poëtes, quand il n’aurait fait que ses poésies légères, chefs-d’œuvre d’esprit, de naturel et de grâce ? […] J’ajoute que rien au monde n’est plus naturel. […] Comme si ce n’était pas assez des difficultés naturelles du sujet, l’auteur s’est interdit tout terme technique, tout mot qui rappellerait des idées postérieures. […] Elles ont une originalité naturelle ou volontaire qui les distingue de la foule sans leur donner cependant de domination sur elle. […] Nul autre artifice que la logique des choses et leur déduction conforme au mouvement naturel de la vie.
S’il eût vécu à Rome, à la jolie époque, j’imagine volontiers, comme la chose la plus naturelle du monde, qu’il eut été le confident de
Une morale saine, des sentimens délicats, des caracteres bien saisis & bien développés, des événemens présentés avec art, des réflexions naturelles & répandues avec choix, y forment un tableau intéressant, dont le but est d’inspirer l’horreur du vice & l’amour de la vertu.
Le jeu de cet Acteur étoit ; dit-on, naturel, rempli d’intelligence, de noblesse & de sentiment, quoiqu’il eût contre lui la figure & la taille.
Style élégant & naturel, narration simple & intéressante, sentiments vrais & délicats, toutes les graces enfin qui peuvent parer un petit Ouvrage, s’y trouvent agréablement réunies.
Les autres Poésies de M. le Marquis de Pesay offrent de l’esprit, de la délicatesse, de la facilité, des graces ; il ne leur manque, à notre avis, que plus de naturel & de sentiment.
Dans l'Oraison funebre de Marie-Amélie de Saxe, Reine d'Espagne, elle est noble, animée, pleine d'élégance & de variété ; elle a sur-tout l'art de bien dessiner un plan, de développer habilement les circonstances, de placer à propos les mouvemens, & d'intéresser par une morale aussi sage que fine & naturelle.
Les réflexions en sont naturelles & quelquefois neuves ; & si la critique n'en est pas toujours exacte, le style en est continuement agréable.
La figure est un peu raide et droite, fichée comme elle l’aurait été par le maître à danser, position la plus maussade, la plus insipide pour l’art, à qui il faut un modèle simple, naturel, vrai, nullement maniéré, une tête qui s’incline un peu, des membres qui s’en aillent négligemment prendre la place ordonnée par la pensée ou l’action de la personne.
Nous y retrouvons la chair des hommes, et nous reconnoissons dans ses païsages les differens effets de la lumiere et la couleur naturelle de tous les objets.
Elle n’est effectivement plus commode que parce qu’elle est l’expression naturelle du mode de génération ou d’extinction des grandeurs, qui croissent ou décroissent par éléments plus petits que toute grandeur finie. […] C’est pour cette raison que la notation des quantités infinitésimales, imaginée par Leibniz, constitue une invention capitale qui a si prodigieusement accru la puissance de l’instrument mathématique, et le champ de ses applications à la philosophie naturelle. » De toutes parts surnage la même conclusion. […] Partant, quand ces éléments tomberont plus aisément sous notre observation, nous expliquerons et nous démontrerons plus aisément les propriétés des composés qui sont leur assemblage. — C’est justement le cas pour les composés les plus complexes de tous, ceux qui sont l’objet des sciences naturelles et des sciences historiques. […] Toute son œuvre propre consiste à les combiner à sa façon, sans s’inquiéter de savoir si dans la nature il y a des cadres réels qui s’adaptent à ses cadres mentaux, si quelque sphère ou ellipse effective correspond à la sphère ou à l’ellipse idéale. — Reste donc une seule différence pour séparer nos composés artificiels des composés naturels ; les premiers sont plus simples et les seconds plus compliqués ; la ligne droite d’Euclide est plus simple que la ligne imperceptiblement infléchie que décrit un boulet pendant le premier mètre au sortir du canon ; l’ellipse un peu bosselée que trace une planète est plus compliquée que l’ellipse géométrique. […] Daubrée et M. de Sénarmont ont reproduit dans le laboratoire un grand nombre de composés naturels.
Ces jeunes auteurs ont de l’esprit, mais absence complète de naturel.
Remy de Gourmont La fréquentation des poètes lyriques anglais, allemands, russes, le tourment d’une âme qui ne veut pas désespérer, quoiqu’elle sache l’inutilité des révoltes et combien sont précaires, puisqu’elles sont limitées, les réalisations humaines, — et le désir de rythmer de telles émotions et de se les rendre sensibles, il y aurait bien là de quoi faire un poète, même en négligeant d’autres causes, le don naturel, la sensibilité native, l’orgueil de se vouloir égaler à son propre idéal.
On peut en effet le regarder comme un de nos meilleurs Poëtes Comiques, dans le temps où la Comédie commençoit à perdre sa gaieté & son naturel.
Les Anglois les regardent comme des sources abondantes, capables de féconder la sécheresse naturelle de leur imagination ; & leurs Auteurs, dit-on, ne manquent jamais de les lire, quand ils veulent travailler dans le même genre.
Le naturel & la délicatesse font l’agrément du petit Recueil de ses Poésies ; elles consistent en Chansons mises en musique par Couperin, en Madrigaux pleins de finesse, & en Epigrammes pleines d’enjouement & de sel.
Il a cultivé différentes branches de la Littérature ; & ses Productions, soit didactiques, soit historiques, soit morales, annoncent en général l’homme instruit, l’observateur éclairé qui connoît les hommes, & sait peindre les vices & les vertus avec les couleurs qui leur sont propres ; mais trop de diffusion, quelquefois de la sécheresse, & assez souvent un ton peu naturel, défigurent son style, & l’excluent du nombre des bons Ecrivains.
Si ses Chansons ne sont pas toujours égales, s’il en a quelques-unes de froides & de peu naturelles, il en a beaucoup d’ingénieuses & de très-délicates.
M. de Méhégan n’avoit sans doute pas lu tous ces Ouvrages où la Morale est si fort défigurée sous le pinceau philosophique ; ces Romans où la vertu n’est rien moins que le but de ceux qui les ont composés ; ces Tragédies où le sentiment a beaucoup plus d’appareil & de machinisme, que de naturel & de réalité ; ces tirades aussi déplacées qu’audacieuses, qui ne peuvent plaire qu’à des esprits gâtés, qui ne peuvent être pardonnées que par des ignorans qui ne sentent pas combien elles sont hors de propos.
Mercier a aussi exercé sa plume à des Eloges historiques, tels que ceux de Charles V & de Descartes ; à des Réflexions sur l’Art dramatique, où, parmi plusieurs hérésies littéraires, on trouve des idées neuves & vraiment instructives ; à des Songes philosophiques, propres à donner une idée de ce qu’il pourroit faire de bon, avec l’esprit & la facilité de penser qu’il a reçus de la Nature, s’il vouloit s’appliquer à être simple, naturel, & donner à son style cette chaleur qui suppose de l’ame, & fait vivre les Productions.
Pluche aura la gloire d’avoir contribué à faire naître, parmi nous, le goût de la Physique & de l’Histoire Naturelle ; ce qui suppose l’art de communiquer ses connoissances d’une maniere intéressante, & de les rendre, en quelque sorte, familieres à tous les esprits.
Ajoutons que le style du Philosophe est entiérement dépourvu de clarté, d'aisance, de naturel, & de pureté.
Le style de Rotrou est plus naturel que celui de ses Contemporains.
Il étoit naturel, après cela, que M.
L'amour en est exclu ; ce qui seroit une preuve du génie de l'Auteur pour le genre tragique, si les situations, qui sont quelquefois touchantes, étoient plus naturelles, plus vraisemblables, & la versification moins dure & moins hérissée.
Quelques Critiques se sont plaint de ne pas trouver, dans son style, cette politesse & ces graces, but actuel des efforts de tous nos Ecrivains ; mais quand il ne seroit pas injuste de lui reprocher d'avoir manqué de ces qualités, qui n'etoient encore qu'en germe, nous doutons qu'elles soient préférables à cette noblesse simple & naturelle, à cette aisance moëlleuse & toujours soutenue, qui regnent dans sa Traduction & dans tous les Ecrits qui ont paru quelque temps après lui.
Sculpture, Vassié, Pajou, Mignot Je n’ai vu parmi un grand nombre de morceaux de sculpture qu’une Nymphe de grandeur naturelle ; un Buste de Le Moine par un de ses élèves, et le Buste d’une prêtresse de Diane, à ce que je crois.
Depuis longtemps, et par un travail insensible, l’administration de Richelieu et de Louis XIV a détruit les groupes naturels qui, après un effondrement soudain, se reforment d’eux-mêmes. […] Étant donné leur état d’esprit, rien de plus naturel que leur conduite.
Chapelain estime qu’il « a ignoré la poésie », et le met, pour le génie naturel, au-dessous de Ronsard, ce qu’accordent aussi La Bruyère et Boileau. […] Or, au temps même où il travaillait ses strophes éloquentes, un des plus négligents faiseurs de vers qu’il y ait eu, un des plus grossiers adeptes de la théorie du naturel facile, un barbouilleur qu’on ose à peine nommer un écrivain, et qui, dans les rares moments où les doctrines littéraires le préoccupaient, ne jurait que par Ronsard ; Alexandre Hardy, fournissait à l’esprit classique cette forme nécessaire que Malherbe ne savait pas découvrir, et fondait la tragédie.
Lorsque cette nature sera tout à fait polie, alors, mais alors seulement, la perfection du langage pourra consister dans le simple naturel. […] Le Dictionnaire académique vaut pour Racine : il est trop pauvre pour Molière et pour La Fontaine, qui ont besoin de signes moins éloignés et moins dépouillés des sensations naturelles.
Cela nous surprend un peu, car, si Stendhal fut un inventeur, il n’était nullement poète au sens ordinaire et naturel du mot, et il n’avait à aucun degré le génie comique. […] Cet oubli est un des défauts capitaux du théâtre français. » Je n’ai pas le loisir de développer ici mon impression ; mais on sent que, plus tard, le romantisme, qu’il défendra, ne sera pas tout à fait la même chose pour lui que pour les romantiques, qu’il ne mettra pas les mêmes idées sous les mêmes mots, que cette révolution littéraire ne sera à ses yeux qu’un développement naturel du génie national dans le sens de la vraie simplicité et de la franchise d’observation… L’histoire de cette seconde entreprise de Beyle est donc l’histoire d’un second échec.
Et cependant la conférence doit correspondre à quelque goût naturel puisqu’elle existe depuis si longtemps et puisqu’elle subsiste. […] Même dans les faubourgs d’élite, authentiques ou snobs, Saint-Germain ou Saint-Honoré, il semble bien que plusieurs forcent leur naturel et s’excitent pour manifester un goût décidé d’un divertissement si médiocre.
Elles sont naturelles. […] On ne substituë souvent les faux brillans, et les pointes au sens et à la force du discours, que parce qu’il est plus facile d’avoir de l’esprit que d’être à la fois touchant et naturel.
Elle avait écrit, comme on cause dans une lettre un livre simple, naturel, passionné, quoique pur (cette chose si rare !) […] Ce n’était pas assez pour elle d’être devenue un bas-bleu comme Mme Zénaïde Fleuriot, il fallait encore qu’elle fût une rosière d’académie, comme le fut Collet Attendrie au Récit d’une sœur comme une personne naturelle et comme si elle comprenait quelque chose à ce qu’il y a de plus beau en ce récit, c’est-à-dire à l’ardeur du catholicisme qu’on y respire, l’Académie, ce Sanhédrin de vieux voltairiens, de sceptiques, d’éclectiques, et dont les évêques se sauvent épouvantés depuis qu’il y entre des athées, Pavait flétrie de sa couronne, — de cette couronne dont les feuilles de laurier sont des pièces de cent sous.
Mais, outre que ce n’est pas là une nécessité, il se rencontre parfois en histoire de ces sujets qui ont, comme certaines contrées en géographie politique, des frontières naturelles vers lesquelles on tend malgré soi, pour peu qu’on ait quelque vigueur et quelque courage. […] Seulement, effet étrange et pourtant naturel des habitudes de la pensée !
Nous l’aimons pour cette raison et nous le lui avons dit, quoiqu’il l’ait oublié… C’est, de naturel, un très agréable conteur, naïf et attendri, une espèce de Greuze littéraire, qui aurait toute la pureté de son talent s’il se débarbouillait de cette fumée de pipe qu’on appelle « la philosophie allemande » et qui encrasse (je pourrais dire un mot plus laid si je parlais la langue des tabagies) les plus jolies parties de ses tableaux. […] Faux en métaphysique, si on peut dire qu’il y ait de la métaphysique dans ces bigarrures de philosophie sans étoffe ; — faux en morale, puisqu’il la fait naturelle ; — et faux en conception du rôle social de la femme, qui n’est plus qu’un rôle physiologique, car l’idéal est imposé par la nature au nom des lois physiologiques, lesquelles, pour Weill, doivent comprendre toutes les espèces de lois, il est faux encore, le plus souvent, par le style romanesco-philosophique, et, par-dessus tout cela, il n’est pas amusant !
Il le fut dans le Giaour, dans le Corsaire, dans ce Lara dont il est question, dans le Siège de Corinthe, dans la Fiancée d’Abydos, partout enfin, mais surtout dans le Don Juan, où il le devint tellement dans le chant du chanteur grec, aux noces d’Haïdée, qu’on aurait pu dire que le mode ionien ressuscité avait fondu, sous son haleine de rose, la langue anglaise, le sauvage et naturel idiome du poète ! […] III La violence donc, — car il est violent, et c’est cette violence de sentiment, ne troublant jamais la pureté de sa forme, qui fait de Byron ce mélange d’intensité et de pureté vraiment incomparables, — la violence donc, naturelle à Byron, a empêché de voir ce qui distinguait le plus son génie, comme d’autres choses, qui étaient plus ou moins en lui, ont fait illusion sur sa vie… J’ai dit plus haut que l’esprit de contradiction était naturellement développé en lui à un degré extraordinaire.
Chose naturelle ! […] C’est l’Alfred de Musset de la philosophie railleuse — moins l’aristocratie naturelle du poëte.
Flourens n’avait qu’une seule importance, — s’il n’était qu’un savant d’un ordre supérieur, enfermé dans la carapace d’une grande spécialité, impénétrable à tout ce qui ne serait pas savant, sinon du même niveau que lui, au moins du même courant d’études, — nous ne nous hasarderions point à vous en parler… Nous laisserions aux livres purement scientifiques ou aux Mémoires de l’Académie, dont il est le secrétaire perpétuel, à vous entretenir de ses découvertes en anatomie et de ses travaux en physiologie et en histoire naturelle. […] Ils ont été attirants, amusants, attachants, quelquefois brillants, et on a pu se risquer un jour, sur la foi de leurs livres, aux sciences physiques ou naturelles sans avoir la vocation d’un héros, d’un martyr, d’un Lapeyrouse qui n’en reviendra pas et qui croit s’en aller bravement se faire manger par les sauvages !
Matter, qui n’a rien de follet, lui, ni même d’enflammé, mais qui est attiré vers les mysticités naturelles à l’esprit humain ; M. […] L’an des savants les plus illustres de la Suède et même de l’Europe, il avait créé en métallurgie ; et s’il n’avait pas fait des découvertes égales en physiologie, en anatomie et dans les autres sciences naturelles, il avait vulgarisé avec génie les Winslow, les Malpighi, les Morgagny, les Boërhaave, les Swammerdam, les Levenhoek.
Ici, je reviens à Mme Desbordes-Valmore, et je me demande si cette femme, d’une passion si grande et si naturelle, a réellement assez de langage pour faire fond de poète aux sublimités de l’émotion, et pour que sur l’art de son solfège brille mieux la poignante beauté de ses cris ? […] Ce talent naturel comme la voix, n’allez pas croire pourtant que cette rêveuse, cette abandonnée, cette troublée qui jetait ses cris éloquents autour d’elle ou laissait tomber ses soupirs, chantât comme Ophélie entre le saule et l’eau : non !
Sa mère l’avait nommée Delphine, par préoccupation de Mme de Staël, et elle resta éternellement timbrée de cette préoccupation de sa mère, qui était devenue la sienne… La poésie, qui se compose de sentiments exprimés avec plus ou moins de puissance, la poésie est si naturelle à la femme, être tout de sentiment, qu’une femme n’est pas nécessairement ce qu’on appelle un bas-bleu dans la langue littéraire, parce qu’elle fait seulement des vers. […] L’émotion vraie éclate, casse les cordes de la vieille harpe, et les bras veufs survivent dans le naturel de leur beauté !
Les Méditations : naturel, négligence, sentiment. […] Son naturel : sensibilité et ironie. […] Pourtant c’est un grand poète, le plus naturel des poètes, le plus poète, si la poésie est essentiellement le sentiment. […] Lamartine ne voit guère le mal dans l’ordre naturel : Tout est bien, tout est bon, tout est grand à sa place754. […] L’artiste n’est pas impeccable : aux impuissances naturelles de son talent, Musset ajouta les dédains de son dandysme.
Ce qui est universel, ce sont les grandes divisions et les grands besoins de la nature ; ce sont, si j’ose le dire, les casiers naturels, remplis successivement par ces formes diverses et variables : religion, poésie, morale, etc. […] Ainsi l’entendait surtout la vieille philosophie, qui poussait le grotesque jusqu’à constituer une science appelée pneumatologie, ou science des êtres spirituels (Dieu, l’homme, l’ange et peut-être les animaux, disaient-ils), à peu près comme si, en histoire naturelle, on constituait une science qui s’occupât du cheval, de la licorne, de la baleine et du papillon. […] La statue égyptienne, immobile et les mains collées aux genoux, est l’antécédent naturel de la statue grecque, qui vit et se meut. […] Or la médiocrité naturelle et naïve est une face de la vie humaine comme une autre ; elle a le droit qu’on s’occupe d’elle. […] Le physicien n’étudie pas le galvanisme dans les faibles quantités que présente la nature ; mais il le multiplie par l’expérimentation, afin de l’étudier avec plus de facilité, bien sûr d’ailleurs que les lois étudiées dans cet état exagéré sont identiques à celles de l’état naturel.
Si Goethe ne pouvait relire son poème sans être touché, c’est que, pour l’écrire, il était en effet remonté à la source de toutes les émotions naturelles. […] Ainsi entendu, — et c’est à peu près la seule façon naturelle de l’entendre, l’amour cesse de troubler l’existence, il en complète l’harmonie. […] Nous ne lui proposons pas pour unique but la recherche du nouveau, et nous ne le poussons pas à tout sacrifier à l’ambition de paraître original, même le naturel. […] Le mal existait, produit naturel de l’état social à cette époque. […] Il est naturel que les révélations d’Hippus jettent un certain trouble dans son âme : mais décrit par M.
. — Le Fils naturel (1858). — Le Père prodigue (1859)
Le style est simple et l’image, toute naturelle, a souvent la saveur de l’imprévu.
Doué, comme lui, d’une imagination vive, d’un esprit naturel & facile, il a plus de grace, plus de brillant dans la pensée & dans l’expression ; supériorité qui vient sans doute d’une sensibilité impétueuse qui l’entraînoit avec rapidité vers tous les objets agréables ; il les savouroit avec réflexion.
L’Auteur y développe avec art les plus secrets ressorts des passions ; tous les mouvemens d’un cœur entraîné par la tendresse y sont peints avec naturel, intérêt, & variété.
Il a réussi dans les deux Arts qui exigent le plus de talens naturels, pour être cultivés avec succès.
Les caracteres y sont variés, naturels ; les personnages ne disent que ce qu’ils doivent dire.
Le défaut principal de ses Comédies est d’être en général peu régulieres & trop licencieuses ; mais elles offrent de la gaieté, des saillies, du naturel, un dialogue vif, & des traits d’un très-bon comique.
Le Ballet extravagant, ainsi que le Secret révélé, deux autres petites Comédies en un Acte chacune, n’ont pour elles que le mérite de la vivacité du style, & le naturel du Dialogue, caractere principal de l’Auteur.
Il a traité l'Idylle & l'Eglogue avec cette simplicité naturelle, mais noble & décente, qui leur convient.
Un cabinet d’histoire naturelle.
À son avis, tout y était agréable, naturel et soutenu. […] Voilà de quoi envenimer un naturel tortueux surexcité par l’intelligence. […] Ce n’était qu’une humeur, plus souvent acquise que naturelle. […] Duranty passait pour être fils naturel de Prosper Mérimée. […] Ces réserves portaient surtout sur le détail : telle expression a peu de politesse et ne cherche qu’à flatter le goût de la populace, telle scène brille par le naturel, mais c’est un naturel de bas lieu, etc., etc.
Il a, quoi qu’on ait dit, ses frontières naturelles. […] Entre ces deux régions naturelles de France et d’Allemagne, la Belgique s’intercale comme une région plus petite, mais également naturelle, faisant coin entre ses deux grandes voisines. […] Cette région n’a pas de centre naturel, qui puisse imposer sa loi aux terres environnantes. […] En vérité, Camille Lemonnier dégrade son admirable personnalité, s’il s’égare loin de la vie naturelle et libre. […] La distinction naturelle s’accommode mal de formules banales.
On est immoral contre la morale, et la morale, contact naturel des hommes, existe toujours. […] Y a-t-il si longtemps qu’on accepte de les voir soumis aux lois naturelles et non dirigés par quelque dextre divine ! […] L’homme naturel n’est pas aussi pur qu’on l’a cru. […] L’homme naturel issu des espèces biologiques, c’est la brute. […] Nous communierons de la religion naturelle avec la nature.
Chaque langue, chaque race a ses traditions naturelles, en art comme en littérature, il est dangereux d’en sortir, si l’on tient à être compris, et surtout à être goûté. […] C’est un merveilleux coquillage où se répercute et bruit le bruit des flots, les naturelles harmonies. […] C’est la loi naturelle ; les littératures n’y échappent pas plus que les peuples. […] Mais j’ai, pour mon compte, tant de cheveux, qu’ils seraient un vain ornement à ma beauté naturelle, si je ne me passais un peu la main dedans. […] C’est un fruit naturel, mais les fruits peuvent pourrir.