Et si j’eusse voulu, par esprit, de contradiction et de malice, combien n’aurais-je pas trouvé de meilleures raisons encore pour l’affaiblir et la rabaisser ! […] Nul repos, nulle sécurité ; aucune connaissance claire et familière des exemples des grandes nations, qui apprenne à la France à se connaître elle-même et rendre le présent meilleur.
Le gain de la philosophie, estimaient nos anciens, c’est de nous rendre sages et meilleurs. […] Les meilleurs d’entre eux demeurent des modèles de désintéressement et de probité littéraire.
Oui, il viendra un jour où l’humanité ne croira plus, mais où elle saura ; un jour où elle saura le monde métaphysique et moral, comme elle sait déjà le monde physique ; un jour où le gouvernement de l’humanité ne sera plus livré au hasard et à l’intrigue, mais à la discussion rationnelle du meilleur et des moyens les plus efficaces de l’atteindre. […] Il faut bien se figurer que ce qui est surpasse infiniment en beauté tout ce qu’on peut concevoir, que l’utopiste qui se met à créer de fantaisie le meilleur monde n’imagine qu’enfantillage auprès de la réalité, que, quand la science positive semble ne révéler que petitesse et fini, c’est qu’elle n’est pas arrivée à son résultat définitif.
C’est folie d’y chercher de la philosophie ; nous sommes incontestablement meilleurs analystes. […] Car conclure de ce principe : « Le système ultérieur est toujours le meilleur », que tel esprit léger et superficiel qui viendra bavarder ou radoter après un homme de génie lui est préférable, parce qu’il lui est chronologiquement postérieur, c’est, en vérité, faire la part trop belle à la médiocrité.
Au reste, à notre place nous laisserons parler ici un meilleur juge. […] Son court article sur la physiologie du rire nous paraît l’un des meilleurs de ses Essais.
Aussi, ces œuvres que nous relisons sans cesse ne sont-elles pas seulement des documents historiques auxquels nous pouvons demander les secrets des siècles éteints : elles ont, pour ainsi dire, passé dans notre sang, elles ont servi chacune à nous former tels que nous sommes, nous les retrouvons en descendant au fond de nous-mêmes comme des levains auxquels nous devons peut-être nos meilleures aspirations. […] Avec plus d’étude, les écrivains apprendraient, par la connaissance du passé et par la comparaison, à mieux juger leur propre temps ; ils seraient moins hardis dans leurs tentatives, et, partant, dépenseraient moins de forces en pure perte ; ils développeraient leur sens critique d’autant plus utilement, que l’époque est passée où les grandes œuvres se produisaient inconsciemment, comme par l’effet de quelque mystérieux travail de la nature, et que la critique est devenue la meilleure source d’inspiration.
N’eurent-elles donc pas un meilleur sort ces victimes d’alors que nous plaignons aujourd’hui, tandis qu’il n’est personne qui n’exècre Sylla ? […] Il faut voir dans le texte (car les meilleures traductions sont pâles en ces endroits) avec quelle effusion il célèbre ce beau génie, le seul que le peuple romain ait produit de vraiment égal à son empire : « Je te salue, ô toi, s’écrie-t-il, qui le premier fus nommé Père de la patrie, toi qui le premier méritas le triomphe sans quitter la toge… » À quelques livres de là nous apprenons à regret que le fils indigne de l’illustre orateur était un buveur éhonté ; qu’il se vantait d’avaler d’un seul trait des mesures de vin immenses ; qu’un jour qu’il était ivre, il jeta une coupe à la tête d’Agrippa : « Sans doute, dit ironiquement Pline, ce Cicéron voulait enlever à Marc-Antoine, meurtrier de son père, la palme du buveur. » Le livre de Pline sur l’Homme est rempli de particularités, d’anecdotes intéressantes et qu’on ne trouve que là.
Elle manifesta dès l’enfance l’instinct et l’enthousiasme de la pédagogie, à prendre ce mot dans le meilleur sens. […] Après sa sortie de France et ses voyages à l’étranger, Mme de Genlis, rentrée à l’époque du Consulat, publia, de 1802 à 1813, quelques ouvrages qui tiennent à sa veine sentimentale et romanesque plus qu’à sa veine pédagogique, et dont quelques-uns ont obtenu un vrai succès : les Souvenirs de Félicie, première esquisse agréable, qu’elle a délayée depuis dans ses intarissables Mémoires ; une nouvelle qui passe pour son chef-d’œuvre, Mademoiselle de Clermont, et quelques romans historiques, La Duchesse de La Vallière, Madame de Maintenon, Mademoiselle de La Fayette : ce fut son meilleur moment.
Mais en les lisant, même sans être en rien du métier, on sent l’esprit général qui a présidé à ce code de prudence et d’équité : ce n’est pas une compilation, mais bien une composition qu’il y faut voir ; un conseil de sages enhardis par un héros profita du moment décisif où la nation, profondément remuée, se trouvait tout à coup replacée sous un meilleur génie et associait la vigueur d’un nouveau peuple à la maturité d’un peuple ancien. […] Il échappa encore aux vicissitudes de pensées qu’il aurait eu à subir sous des Restaurations passionnées et peu sages, dont il n’eût pu épouser qu’à demi les prétentions et les doctrines ; il échappa à la polémique qu’il aurait eu à supporter de la part des immodérés et des violents pour quelques-uns de ses actes de transaction et de conciliation, les meilleurs même et les plus mémorables.
Aucun Français ne saurait me surpasser dans cette idée, que mon roi et ma reine sont les meilleurs qui soient au monde et les plus aimables […] Considérant que notre marché est aussi abondamment approvisionné que le meilleur des jardins, je me suis mis à transformer le mien, au milieu duquel est ma maison, en pièces de gazon et en allées sablées, avec des arbres et des arbustes à fleurs.
Souvent l’un reconduit son ami ; arrivé, celui-ci reconduit l’autre, et ainsi de suite, eux toujours causant, avec une franche amitié et de la meilleure foi du monde, sans jamais disputer, tellement que chacun prend à l’occasion l’opinion de son adversaire et lui fournit des arguments. […] En vain vous auriez les meilleurs yeux et la plus grande science du monde, vous n’apercevriez dans un tableau que des lignes et dans une charte qu’une écriture, si votre imagination n’est pas devenue sensible et si vous n’avez pas au dedans de vous un réactif indicateur.
Son premier livre fut La Chanson des gueux, qui restera dans notre littérature, à une place meilleure que les satires de Mathurin Régnier. […] Et combien de fois j’ai vu nos meilleurs hommes d’État s’inspirer de ses opinions. […] Ils dérivent tous d’une nouvelle opération de l’esprit que nos meilleurs psychologues ont baptisée de ce nom : « le déquintuplement ». […] Mais nous ne sommes pas impunément d’un siècle qui a fait de la réclame le plus puissant idéal de la vie, le meilleur, le plus sûr levier de la fortune. […] Jules Huret ne pouvait nous la donner mieux, et en meilleurs termes d’ironie distinguée.
Si la vie future est considérée comme meilleure ou comme pire, elle est la même pour tous. […] Et où ont-ils appris que Boileau est un meilleur poète que Théophile ou Tristan ? […] La foi corrompt les meilleures causes. […] Une des meilleures fut précisément celle de l’ignorance invincible. […] Son livre est toutefois bien curieux et l’un des meilleurs exposés du cartésianisme total.
Pour lui, s’il a flatté quelque chose en elles, c’est ce qu’elles avaient de meilleur. […] où veillant l’inexprimable veille, La femme a pleuré mort le meilleur de sa chair ! […] Les meilleurs amis de son talent craignirent alors pour lui que, comme il est si souvent arrivé, la nature même de son succès ne le gâtât. […] C’est le prix de toutes les grandes initiations. » Je les préfère à meilleur marché ! […] qu’y a-t-il de meilleur que la langue ?
Puisse-t-il, ainsi servi en enfant de grande maison, possesseur de tant d’instruments exacts et commodes, muni de toutes les facilités, de toutes les promptitudes, en faire le meilleur usage !
Les personnages, même les meilleurs, qu’il voulut d’abord se donner pour auxiliaires et collaborateurs dans son sincère amour du peuple, étaient imbus des principes, des lumières sans doute, mais aussi, à un haut degré, des préjugés du siècle, dont le fond était une excessive confiance dans la nature humaine.
Cette traduction d’ailleurs, qui peut aider à l’interprétation de l’auteur grec, est accompagnée d’un texte élégant, et suivie des nombreuses imitations anacréontiques tirées de nos meilleurs poètes.
Cette modération-là est en train de devenir, par ce temps de modes outrancières, de cabotinage et de snobisme — en littérature, en art et, dit-on, en politique — quelque chose de rare et d’original ; j’ajoute de méritoire : car les idées extrêmes, plus frappantes, plus faciles à développer, ont bien meilleur air aux yeux des ignorants et sont généralement d’un profit plus immédiat pour ceux qui les professent.
Ses affaires, d’abord brillantes, périclitèrent : on se lasse des meilleures injures.
Ceux dont la presse clame le nom à cette heure ont écrit pour elle leurs meilleurs vers et aussi les pires.
Charles de Pomairols : La Vie meilleure.
On y voit Jules représenté comme le plus grand guerrier de son siècle, parce que, dépourvu de fortune & de talent, il avoit fait, dans sa jeunesse, quelques campagnes en Italie, en qualité de simple soldat ; comme le plus habile médecin de l’Europe, parce qu’il avoit pris des dégrés dans la faculté de médecine de Padoue, & qu’il exerçoit cet art, moins pour guérir les autres, que pour s’empêcher de mourir de faim ; comme meilleur latiniste qu’Erasme, & supérieur en tout à Cardan, parce qu’il fut l’ennemi juré de l’un & de l’autre.
J’abandonne toutes ces vues au jugement de Sa Majesté Impériale, dont la bienfaisance et l’équité seront les meilleurs avocats que le mérite puisse avoir.
Quant à la campagne, dans la meilleure partie de l’Europe, elle est parsemée de couvents, dont les religieux ne manquent jamais de faire attention sur un jeune païsan, qui montre plus de curiosité et plus d’ouverture d’esprit que ses pareils.
Est-il épuisé, ce succès dont le meilleur claqueur fut le scandale ?
» Il repassa ainsi toute la suite de son développement intellectuel, et je ne sais pas de problème psychique sur lequel on possède de meilleurs renseignements que sur cette vie intérieure de l’auteur des Souvenirs d’enfance et de jeunesse.
La centième, et la meilleure, c’est le Diable boiteux. […] … On ne saurait croire le plaisir qu’un Français sent à dénigrer nos meilleurs ouvrages, et à leur préférer les fariboles venues de loin. […] Les anciens ont eu de ces sortes de gouvernements, et ce furent les meilleurs qui aient été. […] Nul homme n’a reçu de meilleure grâce les petits coups de pied familiers des puissances. […] C’est même alors qu’il devient meilleur.
Soutenez l’État sur son penchant… Vous, juges vertueux, intègres administrateurs, que vos départements ont le bonheur de conserver encore, continuez à exercer dans l’ombre des vertus que sentent vos concitoyens et qu’ignorent vos tyrans ; que des mesures atroces s’adoucissent en passant par vos bienfaisantes mains, et que du moins le magistrat se montre meilleur que la loi. […] Mais mon âme va se réfugier dans la vôtre, et j’ai pour vous de ce sentiment que vous inspirent les personnes en qui vous vous confiez et que vous croyez meilleures que vous. — Benj. […] Je ne le trouve guère meilleur que vous ; mais il a un grand succès en Allemagne, et le succès inspire toujours le désir d’en connaître la cause, — Mais de quoi me mets-je à vous parler ? […] Du reste il est parfaitement soigneux et aimable pour moi. — Le général Miollis paraît le meilleur homme du monde ; il est aimé. […] Camille Jordan visita Gœthe à Weimar, mais il ne le vit pas dans un de ses meilleurs jours.
À la fin, les couronnes pleuvent comme à l’Opéra, tous les personnages chantent à l’unisson et en chœur les louanges de sir Charles ; on lui récite sa litanie : « Comment pourrait-il être autre chose que le meilleur des maris, lui qui fut le plus soumis des fils, qui est le plus affectionné des frères, le plus fidèle des amis, et qui est bon par principe dans chacune des relations de la vie1073 ? […] Il a pour ses enfants une idolâtrie de mère, il adore sa femme, il devient presque fou quand il la perd, il ne trouve d’autre consolation que de pleurer avec la servante, et finit par épouser cette bonne et brave fille pour donner une mère à ses enfants : dernier trait qui achève de peindre ce vaillant cœur plébéien1075, prompt aux effusions, exempt de répugnances, et qui, hormis la délicatesse, eut tout le meilleur de l’homme. […] Peregrine attaque par le complot le plus lâche et le plus brutal l’honneur d’une jeune fille qu’il doit épouser, et qui est la sœur de son meilleur ami. […] Véritablement ici la raison a pris le gouvernement du reste, et elle l’a pris sans opprimer le reste : rare et éloquent spectacle, qui, rassemblant et harmonisant en un seul personnage les meilleurs traits des mœurs et de la morale de ce temps et de ce pays, fait admirer et aimer la vie pieuse et réglée, domestique et disciplinée, laborieuse et rustique. […] Il exalte Jacques II et Charles II comme deux des meilleurs rois qui aient jamais régné.
— Il a trop d’esprit pour cela : il ne fait qu’ordonner les meilleures théories et expliquer les meilleures pratiques. […] Tout au plus, de temps en temps, quelque novateur osait les retourner avec précaution pour les mettre en un meilleur jour. […] Ils appellent définitions les propositions qui la désignent, et décident que le meilleur de notre science consiste en ces sortes de propositions. […] Mais cette troisième cause se ramène à la première, qui est le pouvoir de résister au passage de la chaleur, car les substances de texture lâche sont précisément celles qui fournissent les meilleurs vêtements, en empêchant la chaleur de passer de la peau à l’air, ce qu’elles font en maintenant leur surface intérieure très-chaude pendant que leur surface extérieure est très-froide1504. […] Il y a un livre entier sur la méthode des sciences morales ; je ne connais pas de meilleur traité sur ce sujet.
— Il a trop d’esprit pour cela : il ne fait qu’ordonner les meilleures théories et expliquer les meilleures pratiques. […] Tout au plus, de temps en temps, quelque novateur osait les retourner avec précaution pour les mettre en un meilleur jour. […] Ils appellent définitions les propositions qui la désignent, et décident que le meilleur de notre science consiste en ces sortes de propositions. […] Mais cette troisième cause se ramène à la première, qui est le pouvoir de résister au passage de la chaleur, car les substances de texture lâche sont précisément celles qui fournissent les meilleurs vêtements, en empêchant la chaleur de passer de la peau à l’air, ce qu’elles font en maintenant leur surface intérieure très-chaude, pendant que leur surface extérieure est très-froide33. […] Il y a un livre entier sur la méthode des sciences morales ; je ne connais pas de meilleur traité sur ce sujet.
Le volume ne parut pourtant qu’à l’hiver Raison d’ailleurs, et l’autre, de tirage de luxe, pour lesquelles il me parut meilleur de demander à M. […] Nous voulons, des faits synthétisés de l’Histoire donner les lois aidantes à l’avenir meilleur. […] Ghil, je crois deviner que le Meilleur Devenirest le développement du Tout à l’Ellipse. […] René Ghil en une ellipse figurative de la Matière en perpétuel devenir, meilleur veut-on rêver ». […] C’est à votre porte, la première, que je suis allé frapper sentant que les plus grands sont les meilleurs.
La meilleure façon de connaître un fruit dans sa totalité est encore d’y mordre et de vivre un instant sa saveur fraîche. […] Je veux que les adversaires du symbolisme — s’il en existe encore — admettent avec moi le principe de l’évolution des genres et de la poésie dont Régnier est le meilleur exemple. […] Le dialogue des deux gendarmes est du plus curieux comique et de la meilleure observation. […] C’est donc la meilleure préoccupation de quelques-uns de nos contemporains de vouloir discipliner cet idéalisme moderne selon les lois de notre esprit national. […] Les préoccupations sociales ont faussé les meilleurs manuels d’art.
Mais surtout, à cette époque critique de 1800, par son amitié, par sa sympathique et active alliance avec M. de Chateaubriand, il entrait dans la meilleure part du nouveau siècle ; il s’y mêlait dans une suffisante et mémorable mesure. […] Chaque manière (même la bonne, la meilleure, si l’on veut) est voisine d’un défaut. […] Fiévée, l’un des acteurs lui-même, nous a tracé récemment le meilleur tableau117. […] Ainsi désormais c’était, au mieux, un siècle d’Auguste sans la gloire des lettres, c’était un siècle des Antonins, qui devenait le meilleur espoir et la plus haute attente de Fontanes. […] Mais il n’en est peut-être pas ainsi d’autres actes importants et mémorables d’alors, sous lesquels il y aurait lieu à meilleur droit, et sans avoir besoin d’apologie, d’entrevoir la plume de M. de Fontanes.
Nous leur devons la meilleure part de la réaction qui a accueilli la république. […] Ce petit paysan est la meilleure figure du tableau. […] Ce roman, le meilleur à tout prendre qu’il ait écrit, est là pour répondre. […] Quel est celui de nos écrivains, comptât-il même parmi les meilleurs, qui pourrait se vanter d’avoir pénétré, comme Hebel et Auerbach, par exemple, jusqu’au fond des moindres villages de leur pays. […] Le meilleur style est celui que l’on n’aperçoit pas.
Encore les meilleures sont mutilées. […] Plus tard, les stoïciens le compareront à une grande cité gouvernée par les meilleures lois. […] Jusqu’à la venue des Romains, il n’y en a pas eu de meilleure ; pour la former et former le parfait soldat, deux conditions sont requises et ces deux conditions sont données par l’éducation commune, sans instruction spéciale, sans école de peloton, sans discipline ni exercices de caserne. […] A cela se réduisait l’éducation « pour les enfants des meilleures familles ». […] Des hommes faits, afin d’être meilleurs amis, se prêtent leurs femmes ; dans un camp on n’est pas scrupuleux en fait de ménage, et souvent bien des choses sont communes.
Par l’abus du platonisme, par la corruption de la meilleure et de la plus sévère méthode, celle de Socrate et de Platon. […] Une philosophie moins systématique, en se conformant aux faits, arrive par le sens commun à des résultats meilleurs. […] Oui, mais j’aime mieux le repos que la fortune, et au seul point de vue du bonheur, l’activité n’est pas meilleure que la paresse. […] De plus, le bonheur n’est en soi moralement ni meilleur ni pire que le malheur. […] Elle entraîna les meilleurs esprits, quelquefois même le génie.
Henri Laujol, mon ami, mais un ami juste, s’exprime ainsi : « Ce n’est certes pas une des pages les meilleures qu’ait écrites M. […] » Donc l’espérance des jours meilleurs ou la vie est assurée ne doit pas être interdite aux artistes nouveaux. […] Plusieurs de ceux qui devaient compter parmi les meilleurs d’entre nous ne faisaient pas encore partie de notre fraternel cénacle. […] Il s’en souvient, l’affirme à qui veut l’entendre, et nous sommes les meilleurs amis du monde. […] Nous ajouterons les livres aux livres, les drames aux drames, et la renommée des meilleurs ne cessera pas de s’accroître.
Pour leur éviter toute fatigue, il ne leur permet de sortir que dans un chef-d’œuvre de carrosserie, attelé de deux éclairs à quatre jambes qui feraient le tour du monde avant que le meilleur coureur ait achevé seulement le tour du champ de Mars. […] À nous deux nous en ferons du meilleur. […] T’étonnerai-je beaucoup en te disant que Nadar cherche la meilleure ? […] Or, l’embouchure d’une langue, c’est sa prononciation. — Et comme je n’ai pas l’embouchure de l’anglais, — la pantomime est encore ma meilleure ressource pour me faire comprendre. […] Ces entrevues n’étaient pas sans péril, car elles avaient lieu dans une chambre assez voisine de celle habitée par le mari ; mais, en tout pays, les gourmands de fruit défendu le trouvent meilleur s’il est cueilli au nez du garde-champêtre
C'est un homme qui aurait pu, avec plus de travail et un meilleur esprit, jouer un rôle remarquable dans la littérature.
Ne les confondez pas avec les saints pouilleux ou loqueteux : être sale pour l’amour de Dieu ne demande pas d’esprit, il est vrai ; mais il en faut, et du meilleur, pour fonder, sans argent parfois et sans appui, des écoles, des hospices et des refuges.
Croyez bien que c’est une affaire qui ne va pas toute seule… Oui, sans doute, vous êtes aujourd’hui dans les meilleures conditions pour vous laisser persuader.
Le meilleur moyen de ne pas perdre de sang est d’opérer vite et de ne pincer ou lier que les artères et les veines de gros calibre.
À propos de Delaroche, sa peinture est la meilleure idée approximative qu’on puisse donner de la poésie de M.
Sans s’embarrasser d’une barrière inutile, il donna au vers ternaire le droit de cité : Il a vaincu — la Femme belle — au cœur subtil… Néoptolème — âme charmante — et chaste tête… Et sur mon cœur — qu’il pénétrait — plein de pitié… Ces braves gens — que le Journal — rend un peu sots… Quoi que j’en aie — et que je rie — ou que je pleure… Rien de meilleur — à respirer — que votre odeur… Pour supporter — tant de douleur — démesurée… Pour, disais-tu, — les encadrer — bien gentiment… Cette coupe nouvelle de vers, d’où l’on allait tirer des effets si imprévus, offrait toutes les garanties d’une réforme née viable, puisqu’elle était l’épanouissement naturel d’une idée lentement mûrie et qu’elle avait subi le contrôle à la fois du Génie et du Temps.
À vrai dire, la meilleure garantie que possède l’historien sur un point de cette nature, c’est la haine soupçonneuse des ennemis de Jésus.
Il faudrait nous plaindre si, voulant tout soumettre aux règles de la raison, nous condamnions avec rigueur ces croyances qui aident au peuple à supporter les chagrins de la vie, et qui lui enseignent une morale que les meilleures lois ne lui apprendront jamais.
Ce que nous prétendons, c’est que cela ne suffit pas toujours et qu’il y faut ordinairement plus de recherche ; et ce que nous n’oublions pas aussi, ce que nous avons affirmé hautement, c’est que l’art et les procédés de cette recherche supposent une aptitude réelle chez ceux à qui on les enseigne, faute de quoi les meilleures leçons seront vaines.
Chapitre viii Catholiques, protestants, socialistes, tous en défendant la France, défendent leur foi particulière Un trait commun à ces diverses familles d’esprit durant cette guerre, c’est qu’elles sentent toutes que le meilleur, le plus haut d’elles-mêmes, leur part divine est engagée dans le drame, et périrait avec la France.
Ni lui ni les meilleurs d’entre les siens n’usèrent de tels « carmes », car, à défaut hélas ! […] Ce poète, meilleur, eût été moindre. […] Et si Lorenzaccio lui-même (certainement son meilleur ouvrage dramatique) n’est pas un chef-d’œuvre, c’est, du moins, un bizarre, inquiétant, charmant, troublant drame, et qui a de quoi ravir et étonner encore après tout un âge évolu et après la nouvelle orientation des esprits. […] Celui qui fut notre jeune aîné, le cher Albert Glatigny, esprit d’enfant, ébloui de tout, cœur d’enfant, épris de tout, meilleur que les meilleurs, qui nous aimait tant et que nous aimions tant, a laissé, avec une œuvre, une légende ; une œuvre de joie et de bonté, d’aventure heureuse et douloureuse, et de chimère, une légende, sœur de son œuvre, aussi joyeuse, plus douloureuse hélas ! […] Mais José-Maria de Heredia n’a rien à envier aux plus illustres des nôtres ; les meilleurs, il les égale.
Lorsqu’il s’agit de contemporains à qui l’on doit le meilleur de sa pensée, c’est un devoir de reconnaissance. […] Il était plein d’enthousiasme pour ses nouvelles fonctions : « Quelle est, écrivait-il à Paradol (5 février 1852), la meilleure position pour s’occuper de littérature et de science ? […] Il est arrivé plus tard à la gloire, à la fortune ; mais il n’a point oublié qu’il sortait du peuple et qu’il devait sans doute à cette humble origine quelques-unes de ses meilleures qualités. […] Il lui fallait une Bible plus vaste, où toutes les nations auraient mis le meilleur de leur âme et de leur histoire. […] Il va au Père-Lachaise sur la tombe de son ami « pour se rendre meilleur » ; il s’accuse de « son manque de discipline ».
Ici se réalise cette croyance platonicienne, que voir le beau, c’est tout ensemble devenir meilleur et s’embellir intérieurement. […] Cependant, remarquons aussi qu’un tableau, une statue, sont d’autant meilleurs qu’ils excitent par association les facultés les plus diverses de notre être. […] On pourrait faire la même remarque, avec encore plus de vérité, pour l’un des meilleurs poètes de notre génération, malheureusement trop subtil et trop ingénieux. […] La rime remplaçant la mesure et constituant à elle seule le rythme, le vers sera toujours d’autant meilleur qu’elle sera plus « opulente ». […] Un calembour incomplet, avorté ; donc plus le calembour est complet, meilleure sera la rime, et aussi le vers, puisque la rime fait le vers.
Ainsi le meilleur compte rendu d’un tableau pourra être un sonnet ou une élégie. […] Ce chef-d’œuvre, qui, selon moi, est supérieur aux meilleurs Véronèse, a besoin, pour être bien compris, d’une grande quiétude d’esprit et d’un jour très-doux. […] Amoureux passionné de l’antique et de son modèle, respectueux serviteur de la nature, il fait des portraits qui rivalisent avec les meilleures sculptures romaines. […] Les chefs de l’école historique sont David et Ingres ; les meilleurs exemples sont les portraits de David qu’on a pu voir à l’Exposition Bonne-Nouvelle, et ceux de M. […] Dantan sont faits selon les meilleures doctrines.
Ce tigre, n’ayant point de lumière, fait du feu de mes papiers et de mes livres, après en avoir arraché les couvertures, parce qu’elles étaient dorées et armoriées ; car j’avais fait relier fort curieusement mes meilleurs livres en partant de Paris ; il n’en resta pas un. […] Il ne se fait point en toute la Perse de meilleur savon, ni de plus excellentes lames d’épées qu’en cette ville. […] Je le suppliai de lui dire qu’une indisposition m’empêchait de l’aller saluer ; mais que les bontés qu’il avait eues pour moi, il y avait six ans, me faisaient prendre la liberté de m’adresser à lui pour me produire au nazir ou surintendant, sûr que j’étais de n’y pouvoir aller par un meilleur canal ; que je le suppliais très-humblement de représenter à ce ministre l’ordre que j’avais eu du feu roi, d’aller en mon pays faire faire de riches ouvrages de pierreries et de les apporter moi-même, ce que j’avais fait d’une manière à oser me persuader qu’il n’était pas possible de faire mieux. […] La réponse que j’eus de ce seigneur fut que « j’étais le bienvenu ; que je pouvais compter sur lui, et qu’il remplirait tout de son mieux l’attente que j’avais en ses bons offices ; mais que je devais faire compte que le roi avait peu d’amour pour la pierrerie ; que la cour était extrêmement dénuée d’argent, et que, pour mon malheur, le premier ministre, homme si contraire à ces sortes de dépenses et si dégagé de tout intérêt, rentrait en grâce ; qu’il me faisait dire cela non pour me décourager, mais afin de me disposer à donner à bon marché, à faire bien des présents, à prendre bien de la peine et à avoir beaucoup de patience ; qu’au reste, il ferait savoir ma venue au nazir de la meilleure manière qu’il pourrait, et que j’espérasse en la clémence de Dieu. » Les Persans finissent toujours leurs délibérations par ces mots, comme pour dire que Dieu donnera les ouvertures aux affaires qu’on est en peine de faire réussir. […] Il passa le temps à voir les jeux, les combats et les exercices qui se faisaient dans la place, à entendre la symphonie qu’il y avait dans le salon, composée des meilleures voix et des plus excellents joueurs d’instruments qui soient à ses gages, à discourir avec les grands de son État, qui étaient dans l’assemblée, et à boire et manger.
Je dirai seulement ici que je crois ces documents beaucoup moins complets qu’on ne le suppose généralement ; et c’est la meilleure réponse qu’on puisse faire. […] Mais il ne s’ensuit pas que la structure de chacun de ces Écureuils soit la meilleure qu’il soit possible de concevoir dans toutes les conditions naturelles possibles. […] Cependant, la structure de chacun de ces oiseaux lui est utile dans les conditions de vie particulières où il est placé, puisque chacun d’eux ne vit qu’en vertu d’une lutte ; mais elle n’est pas nécessairement la meilleure possible dans toutes les conditions de vie qui peuvent se présenter pour eux. […] Nous pouvons supposer encore que cet instrument a été multiplié par un million sous chacun de ces états successifs de perfection, et que chacune de ces formes s’est perpétuée jusqu’à ce qu’une meilleure étant découverte, l’ancienne fût presque aussitôt abandonnée et détruite. […] La vessie natatoire des poissons est bien l’un des meilleurs exemples qu’on puisse trouver pour démontrer, avec toute évidence, ce fait si important qu’un organe originairement construit pour un but, celui d’aider à la flottaison, peut se transformer en un autre ayant un tout différent objet, c’est-à-dire la respiration.
M. de Balzac avait écrit, pour la Revue de Paris, La Grenadière, cette admirable nouvelle, perle de fraîcheur, brillante comme une larme ou comme un diamant ; et le Père Goriot, un des meilleurs romans, nous ne dirons pas de l’auteur, mais de l’époque. […] Nul mieux que vous ne possède l’art de lutter, par le nombre et la profusion des images, avec la peinture la plus franche et la plus vive ; vous avez pour chacune de vos pensées des traits et des nuances qui feraient envie aux héritiers du Titien et de Paul Véronèse ; quand il vous plaît de nous montrer les lignes d’un paysage ou l’armure d’un guerrier, le pinceau n’a plus rien à faire : pour achever son œuvre, il n’a qu’à mettre sur la toile les masses de lumière et d’ombres que vous avez choisies comme les meilleures. » Suivent trois pages d’éloges. […] Buloz, je continuai à lui donner mes volumes à cinq cents francs meilleur marché qu’à tout autre. […] Nulle part on ne sent l’étude de la nature, nulle part le désir d’appliquer exactement le mot sur la chose ; les descriptions sont vagues, sans intérêt, et n’évoquent pas les objets qu’elles devraient représenter ; le style passe de l’afféterie la plus maniérée à la boursouflure la plus asiatique, et rien n’est plus désagréable que ce mélange du mignard avec le gigantesque : les comparaisons ne se rapportent pas aux choses qu’elles expriment, et détruisent l’effet des vers qui les précèdent. » Je m’arrête, mon ami, je n’ai pas assez d’haleine pour vous dire quatre pages de critique, et surtout lorsque cette critique frappe un de mes meilleurs amis. […] À propos de courtoisie, citons en passant une petite anecdote, elle est courte ; mais, vous le savez, les courtes anecdotes sont les meilleures.
A son retour en France et à la reprise d’armes, on la retrouve gouvernée encore quelque temps par les avis de M. de La Rochefoucauld, qui cette fois les donne meilleurs à mesure qu’il va être plus désintéressé. […] Et encore : « Le meilleur parti que le lecteur ait à prendre est de se mettre d’abord dans l’esprit qu’il n’y a aucune de ces maximes qui le regarde en particulier, et qu’il en est seul excepté, bien qu’elles paroissent générales. […] Un descendant de l’auteur des Maximes, le duc de La Rochefoucauld, l’ami de Condorcet qui était son oracle, et nourri de toutes les idées et les illusions du dix-huitième siècle (voir son Portrait au tome III des Œuvres de Rœderer, et au tome I des Mémoires de Dampmartin), a écrit une lettre à Adam Smith (mai 1778) sur les Maximes de son aïeul ; cette lettre où, tout en cherchant à l’excuser sur les circonstances où il a vécu, il lui donne tort sur l’ensemble, est d’un homme qui lui-même, à cette date, n’avait encore vu les hommes que par le meilleur côté.
Les ouvrages qui sont dans ce dernier cas (et c’est le lot commun même des meilleurs) peuvent dire : J’ai eu mon jour. […] Si intelligente qu’elle soit, son meilleur lot est encore de comprendre toutes les idées par le cœur. […] Quoique vieillie avant le temps, sa santé semblait un peu meilleure, ou du moins lui laissait plus de liberté d’action.
Le meilleur exemple de cet état du langage est donné par l’ancien chinois ; là, une même racine, selon sa position dans la phrase, peut signifier grand, grandeur, grandement, être grand ; dans y-cang (avec un bâton, en latin baculo), y n’est pas une simple préposition comme en français, c’est une racine, qui, comme verbe, signifie employer ; ainsi en chinois y-cang signifie littéralement employer bâton. […] Le meilleur représentant de cet état est la famille des langues touraniennes ; les langues qu’elle comprend ont, en général, été nommées agglutinatives, parce que la seconde racine altérée vient se coller à la première intacte. — La troisième étape, qu’on peut appeler celle des inflexions, a ses meilleurs représentants dans les familles aryenne et sémitique.
On pourrait dire même que Bertolai (si jamais Bertolai a vécu et mis le poème en sa première forme), on pourrait dire que Bertolai avait l’instinct du développement épique, au meilleur sens du mot : il savait faire rendre à une situation ce qu’elle contenait d’émotion et d’intérêt. […] De là vient qu’à l’ordinaire les meilleures inventions des trouvères sont plus belles à imaginer qu’à relire. […] Mais le meilleur, le plus complaisant des enchanteurs, c’est Dieu : il a toujours un miracle au service du preux en danger, ou du poète dans l’embarras.
Est-ce devant les plus nombreux et les plus brillants auditoires que se font les meilleurs livres ? […] Ce qu’il y a de romantique, au meilleur sens du mot (qui n’est pas le plus juste), dans Bajazet, c’est l’intelligence de l’histoire et de la couleur locale, et c’est aussi la grande tuerie du cinquième acte. […] Deschanel s’exprime plus nettement que partout ailleurs sur sa bizarre théorie et nous prête par là, semble-t-il, les meilleures armes pour la repousser.
Mais pourtant il me semble que l’espèce de poésie vague, très naïve et très cherchée, que je m’efforçais de définir tout à l’heure, est un peu celle de l’auteur des Poèmes saturniens et de Sagesse dans ses meilleures pages. […] Au fond, on n’aime Dieu que si on se le représente, sans s’en rendre compte, comme la meilleure et la plus belle créature qu’il nous soit donné de rêver et comme une merveilleuse âme humaine qui gouvernerait le monde. […] Allez, rien n’est meilleur à l’âme Que de faire une âme moins triste… Je ne me souviens plus que du mal que j’ai fait… Dans tous les mouvements bizarres de ma vie, De mes malheurs, selon le moment, et le lieu, Des autres et de moi, de la route suivie, Je n’ai rien retenu que la bonté de Dieu.
Une des meilleures preuves de l’incorruptibilité de sa belle nature, c’est qu’elle en fut heureuse, mais point enivrée. […] Leur meilleur ouvrage, c’est eux-mêmes. […] Ce gouvernement de Périclès défendu par l’unanimité de la nation, conseillé par les talents de toutes les opinions réconciliées dans l’amour de la patrie commune, et présidé fortement par un des meilleurs citoyens, régulateur temporaire de la république, lui souriait.
La vie d’un Ordre qui a accompli les choses les plus puissantes et les meilleures qu’on ait vues depuis la Rédemption, est un sujet dont il est difficile de détacher sa pensée. […] Ils étaient parvenus à séduire les gouvernements, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus fort, de plus organisé parmi les hommes, le meilleur appui des révolutions quand elles l’ont, presque leur seule chance de réussir. […] Quelle meilleure occasion qu’un conclave pour imposer des engagements effroyables à un pouvoir égaré, qui ne verrait pas que le suicide allait être la condition forcée d’une existence de quelques jours ?
Fatigué, blasé, flétri, vieilli, éreinté de cœur, de corps et d’esprit, Frédéric Moreau, qui a demandé le bonheur de sa vie à l’amour, comme son meilleur ami l’a demandé à l’ambition, repasse un jour avec cet ami leurs deux vies d’hommes à sentiment, et après avoir fait le compte de leurs illusions, souillées dans les malpropretés de l’ambition et de l’amour, ils avisent tout à coup dans leurs souvenirs le petit tableautin du lupanar (pardon !) […] — ils concluent par ce mot de la fin, qui est la fin du livre : « C’est peut-être ce que nous avons eu de meilleur ! […] Dans sa Madame Bovary, son meilleur livre, dans sa Madame Bovary qui est une bourgeoise corrompue et qui n’a que des amants bourgeois, le mari est bourgeois, les amis sont bourgeois, tout est bourgeois, même la mort de madame Bovary, qui s’empoisonne avec les drogues de son mari et meurt en pharmacienne… Dans L’Éducation sentimentale, c’est le bourgeois qui est visé encore.
Les dégénérés radotent aujourd’hui de socialisme et de darwinisme, parce que ces mots, et, dans le meilleur cas, les idées aussi qui s’y rattachent, leur sont familiers. […] Elle n’a pas pour raison le plaisir causé au spectateur par la couleur, l’illusion de la réalité, la compréhension meilleure de l’objet, mais un penchant préexistant quelconque, un souvenir, un préjugé. […] Les hérauts jubilants de la nouvelle réaction demandent la cause de ce mouvement, et trouvent avec une unanimité étrange cette réponse : les esprits les meilleurs et les plus cultivés reviennent à la foi, parce qu’ils ont découvert que la science les a trompés, qu’elle n’a pas tenu ce qu’elle leur a promis. […] Rien ne doit être meilleur, plus beau ou seulement plus en vue que la vulgarité moyenne ! […] Le dégénéré émotif ne créera jamais des poésies comme Toutes les cimes sont calmes, Le Pécheur, Plein de joie et de tristesse, de Gœthe ; mais, d’autre part, les plus merveilleuses poésies de Gœthe, reflétant des dispositions générales, ne sont pas aussi complètement immatérielles, aussi soupirées, que trois ou quatre des meilleures poésies d’un Verlaine.
» À l’affaire d’Aumale (1592) où Henri s’expose si imprudemment, Rosny est dépêché par les plus fidèles serviteurs du roi pour lui faire remontrance sur le terrain même et le prier de ne point se hasarder ainsi sans besoin : « Sire, ces messieurs qui vous aiment plus que leurs vies, m’ont prié de vous dire qu’ils ont appris des meilleurs capitaines, et de vous plus souvent que de nul autre, qu’il n’y a point d’entreprise plus imprudente et moins utile à un homme de guerre que d’attaquer, étant faible, à la tête d’une armée. » À quoi il vous répondit : « Voilà un discours de gens qui ont peur ; je ne l’eusse pas attendu de vous autres. » — « Il est vrai, Sire, lui repartîtes-vous, mais seulement pour votre personne qui nous est si chère ; que s’il vous plaît vous retirer avec le gros qui a passé le vallon, et nous commander d’aller, pour votre service ou votre contentement, mourir dans cette forêt de piques, vous reconnaîtrez que nous n’avons point de peur pour nos vies, mais seulement pour la vôtre. » Ce propos, comme il vous l’a confessé depuis, lui attendrit le cœur… Il y a dans ces Mémoires de Sully, et si l’on en écarte les cérémonies et les lenteurs, des scènes racontées d’une manière charmante et même naïve. […] Revenant alors en toute hâte, Rosny et ses compagnons trouvent le roi réveillé, « se promenant dans un jardin et venant de hocher un prunier de damas blanc, qui portait les plus belles et meilleures prunes (à ce que vous me dîtes me contant tout ceci, écrit le fidèle secrétaire), que vous ayez jamais mangées ; auquel, en l’abordant, vous criâtes : “Pardieu, sire, nous venons de voir passer des gens qui semblent avoir dessein de vous préparer une collation de bien autres prunes que celles-ci, et un peu plus dures à digérer, si vous ne montez promptement à cheval pour aller donner ordre à votre armée…” ». — Toute cette scène, le cri soudain de Henri IV, « Des chevaux !
En matière de finances, de même que plus tard en artillerie et dans l’art des sièges, ne demandez pas à Rosny des inventions qui changent la science et la fassent avancer : il n’a pas de ces grandes vues générales, et souvent simples dans leur principe ; mais des inventions et des industries de détail, il en est plein ; il a toutes sortes d’expédients pour tirer parti des circonstances et pour rétablir les choses sur le meilleur pied et le plus solide. […] Il faut assembler par-delà nos deniers, les mettre et garder dedans nos coffres, en faire la meilleure provision que nous pourrons et la tenir secrète… Mais Henri IV sent qu’il peut encore employer Rosny à d’autres fins qu’à celle de financier et d’économe royal, quoique ce soit là son office principal et le plus essentiel s’il fallait choisir.
Selon lui, Horace nous a tracé un jardin anglais : son « Qua pinus ingens… » est la meilleure description, la plus douce, la plus riante : « Ce petit ruisseau qui travaille à s’échapper a fait, dit le prince, mon bonheur à exécuter encore plus qu’à le lire. » En lisant tout ce qu’il écrit sur les jardins et cette suite de boutades décousues avec un peu d’indulgence, on en est payé par de charmants passages, par de jolies peintures de sites et comme par des gouaches et des aquarelles légères très vivement enlevées. […] [NdA] Le prince de Ligne écrivait, au mois d’octobre 1789, au maréchal de Lacy, après la prise de Belgrade, en lui parlant du maréchal Laudon : Le maréchal a grondé tout le monde, excepté moi ; il a été aussi vif, aussi rapide que dans son meilleur temps.
Parlant, je crois, de quelque souper chez le président Hénault, qui faisait les honneurs de chez lui en mangeant beaucoup, le prince de Ligne nous dit : « Marmontel l’a secondé à merveille ; Duclos pas mal, avec sa sécheresse et son sel ordinaire ; sel de mer à la vérité, sel amer, mais qui vaut mieux que le sel attique dont on parle toujours et où je ne trouve jamais le mot pour rire. » Les portraits des gens de lettres qui terminent le fragment trop court des Mémoires de Duclos, et où l’on voit passer Fréret, Terrasson, Du Marsais, La Motte, forment un des meilleurs et des plus agréables chapitres de notre histoire littéraire. […] Dans le portrait de la dernière conquête qu’il prête à son héros, il a essayé d’atteindre à une sorte d’idéal en peignant Mme de Selve, qui est selon lui l’honnête femme ; mais là encore il a su joindre à quelques intentions meilleures bien de l’indélicatesse.
S’emparant de cette poussière du jour des Cendres, il va démontrer que la pensée présente et actuelle de la mort, qu’elle tend à donner à chacun, est le meilleur remède, l’application la plus efficace et dans les crises de passion qui nous entraînent, et dans les conseils ou résolutions qu’on veut prendre, et dans le cours ordinaire des devoirs à accomplir et des exercices de la vie : Vos passions vous emportent, et souvent il vous semble que vous n’êtes pas maître de votre ambition et de votre cupidité : Memento. […] Il lui a appliqué très ingénieusement, pour la savante disposition des plans et la distribution des diverses parties, le mot de Quintilien qui compare cette sorte d’orateur tacticien à un général habile qui sait ranger ses troupes dans le meilleur ordre.
Et elle ajoute d’un ton de protection, qu’elle ne gardera pas toujours ; « Notre petit poète vous prie de ne point donner à Plombières de copies de ses vers, parce qu’il y a beaucoup de lieutenants-colonels lorrains. » Nous avons cette épitre de Saint-Lambert À Chloé ; c’est une des meilleures de ses poésies dites fugitives ; elle pourrait être aussi bien la première en date des élégies de Parny : elle en a la forme ; le tour en est simple, net et fin, l’inspiration toute sensuelle. […] Ce n’est pas que je les mette à côté l’un de l’autre… Et le 4 avril : Quand je vous dis que votre ouvrage est le meilleur qu’on ait fait depuis cinquante ans, je vous dis vrai.
Mais, regret ou non, il en faut prendre son parti, et, comme l’a dit il y a longtemps Euripide (c’est bien lui en effet qui l’a dit, et non pas un autre) : « Il n’y a pas à se fâcher contre les choses, car cela ne leur fait rien du tout50. » L’esprit des générations a donc changé, c’est un fait ; elles sont devenues peut-être plus capables d’une direction précise et appropriée ; elles en ont plus besoin aussi, et il me semble que la pensée qui a présidé à l’Instruction présente et qui s’y diversifie en nombreuses applications est de nature à convenir à ces générations nouvelles, à soutenir, à développer leur bon sens, leurs qualités intelligentes et solides, à tirer le meilleur parti de leur faculté de travail, à les préparer sans illusion, mais sans faiblesse, pour la société telle qu’elle est faite, pour le monde physique tel quelles ont à le connaître et à le posséder : — et tout cela en respectant le plus possible la partie délicate à côté de l’utile, et en laissant aussi debout que jamais ces antiques images du beau, impérissables et toujours vivantes pour qui sait les adorer. […] Ces promenades sont, de tous les sujets de composition à donner aux élèves, les meilleurs… Il me semble qu’il n’y a dans de telles études, entremêlées aux leçons les plus élevées des lettres, rien d’accablant, rien qui émousse le sentiment de l’admiration ni qui jure avec l’idée du beau.
Malgré son mérite réel comme officier général, et quoique ensuite, en poussant de tout son crédit au ministère de la guerre M. de Ségur, il ait travaillé indirectement à remettre sur un meilleur pied l’armée française, Besenval n’était pas un de ces militaires ardents qui le sont corps et âme et avant toute chose. […] Vieux, il y revenait en souvenir et avec regret comme aux meilleurs instants de sa vie, « instants heureux, s’écrie-t-il, où, loin de s’occuper d’événements sinistres tels que ceux qui ont empoisonné la fin de notre carrière, on ne s’occupait que d’amours et de plaisirs !
Je me suis levé un peu tard pour cause d’indisposition, et j’ai perdu la meilleure partie des heures du matin. […] [NdA] Ce mot de Henri IV, de ce roi vraiment tutélaire et qui sentait à quel point il l’était, rappelle les belles paroles de Richelieu, en son testament politique, sur la vigilance nécessaire au chef d’un État et sur la gravité de la charge dont il porte le poids à toute heure, la ressentant d’autant plus qu’il est plus habile : « Il faut dormir comme le lion, sans fermer les yeux… Une administration publique occupe tellement les meilleurs esprits, que les perpétuelles méditations qu’ils sont contraints de faire pour prévoir et prévenir les maux qui peuvent arriver les privent de repos et de contentement, hors de celui qu’ils peuvent recevoir voyant beaucoup de gens dormir sans crainte à l’ombre de leurs veilles et vivre heureux par leur misère. »
Les peintures qu’il a retracées de ces jours d’automne et d’hiver, passés au bord de l’océan dans la maison de l’hospitalité, dans cette thébaïde des grèves comme l’appelait un peu ambitieusement La Morvonnais, sont de belles pages qui se placent d’elles-mêmes à côté des meilleures, en ce genre, que nous connaissons. […] Lui aussi il était, mais il n’était qu’à demi de la race de René, en ce sens qu’il ne se croyait pas une nature supérieure : bien loin de là, il croyait se sentir pauvre, infirme, pitoyable, et dans ses meilleurs jours une nature plutôt écartée que supérieure : Pour être aimé tel que je suisa, se murmurait-il à lui-même, il faudrait qu’il se rencontrât une âme qui voulût bien s’incliner vers son inférieure, une âme forte qui pliât le genou devant la plus faible, non pour l’adorer, mais pour la servir, la consoler, la garder, comme on fait pour un malade ; une âme enfin douée d’une sensibilité humble autant que profonde, qui se dépouillât assez de l’orgueil, si naturel même à l’amour, pour ensevelir son cœur dans une affection obscure à laquelle le monde ne comprendrait rien, pour consacrer sa vie à un être débile, languissant et tout intérieur, pour se résoudre à concentrer tous ses rayons sur une fleur sans éclat, chétive et toujours tremblante, qui lui rendrait bien de ces parfums dont la douceur charme et pénètre, mais jamais de ceux qui enivrent et exaltent jusqu’à l’heureuse folie du ravissement.