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1117. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Rien de meilleur, en somme, pour peindre le monde comme il est, que d’avoir beaucoup d’imagination et de sensibilité. […] Ce qui distingue son talent, ce n’est donc pas la prédominance démesurée d’une qualité, d’un sentiment, d’un point de vue, d’une habitude : c’est plutôt un accord de qualités diverses ou opposées, et, si je puis dire, un dosage secret dont il n’est pas trop commode de fixer la formule. « Si l’on examine les divers écrivains, dit Montesquieu101 on verra peut-être que les meilleurs et ceux qui ont plu davantage sont ceux qui ont excité dans l’âme plus de sensations en même temps. » Cette remarque peut s’appliquer sûrement à M. 

1118. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Or, 1º il y a de par le monde, spécialement à Paris, quelques milliers d’intelligences cultivées auxquelles on a appris le goût du travail, de la charité, de la fraternité ; on leur a confié des anecdotes slaves émouvantes, et ils ont entendu ce vers de Voltaire : « J’ai fait un peu de bien, c’est mon meilleur ouvrage. » Voilà l’éducation de cette élite. […] 4º Et en même temps encore, par le respect que les hommes qu’elle estime professent pour le parlementarisme national, pour les campagnes électorales, et, par les simulacres que cette jeunesse s’offre de ces jeux (conférence Molé, association des Étudiants…), elle s’assimile le goût de la propagande populaire, de la prédication morale et sociologique, elle désire répandre sa bonne parole, et conformer sur le modèle, par elle jugé le meilleur, ses contemporains ductiles.

1119. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Quand il se mêle d’avoir du bon sens, il en a, et du meilleur, du plus franc. […] Un tel accent, qui ne se feint pas, est la meilleure réponse à bien des accusations des ennemis.

1120. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

La meilleure justification d’un homme sort de là. […] Marmont, ramené lui-même à ces temps de splendeur et d’enivrante espérance, lui en exprimait avec feu l’esprit ; il lui parlait de son père, comme il l’avait vu, comme il l’avait aimé alors ; il ne craignit pas d’entrer dans les détails de nature et de caractère : il lui disait que son père avait été bon, avait été sensible, avant que cette sensibilité se fût émoussée dans les combinaisons de la politique ; il lui disait, comme il l’a dit depuis à d’autres, et avec une larme : « Pour Napoléon, c’était le meilleur et le plus aimable de tous les hommes, le plus séduisant, le plus sûr en amitié ; mais l’homme privé était tellement chez lui l’instrument de l’homme politique, que tout ce que l’on a dit de lui, tout ce que j’ai souffert moi-même de l’homme politique, tout cela se concilie avec le sentiment que j’exprime. » Et il avait deux traits singuliers qu’il aimait à citer comme indice et preuve de cette sensibilité première, et si bien recouverte ensuite, de Napoléon.

1121. (1903) Zola pp. 3-31

Brunetière le combattit avec acharnement, et de sa longue campagne contre lui il est resté tout un volume : le Roman naturaliste, qui est un des meilleurs ouvrages du célèbre critique ; M.  […] Il était devenu optimiste autant que Renan écrivant l’Avenir de la science ; il croyait au progrès, aux puissances de l’humanité pour devenir meilleure ou plus heureuse. 1848 renaissait en lui et Flaubert n’eût pas reconnu le Zola qu’il avait pratiqué.

1122. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

D’excellents poètes ont vécu de mon temps, il y en a eu de meilleurs encore avant moi, et il n’en manquera pas de plus grands parmi ceux qui nous succéderont ; mais que, dans la difficile question de la lumière, je sois le seul de mon siècle qui sache la vérité, voilà ce qui cause ma joie et me donne la conscience de ma supériorité sur un grand nombre de mes semblables. » Ce n’est pas à dire pourtant que Gœthe lut sans valeur au point de vue scientifique. […] Molière a merveilleusement fait voir cette puérilité du moyen lorsqu’il le montre dans ses Précieuses employé du premier coup avec succès par des laquais : Mascarille et Jodelet ont à peine prononcé quelques phrases de charabia que Cathos et Madelon les reconnaissent comme des leurs, tiennent pour de grands esprits ces faux petits-maîtres et prennent meilleure opinion d’elles-mêmes parce qu’elles ont su leur plaire.

1123. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre I. Le Bovarysme de l’individu et des collectivités »

Se concevoir autre par le moyen de l’éducation, subir la suggestion de la notion, c’est se déplacer et progresser, c’est se montrer capable de saisir la corde tressée par l’industrie de l’humanité, et de hisser, par un raidissement de l’effort, sa propre et frêle personnalité jusqu’au plateau conquis et aménagé par les meilleurs de l’espèce. […] II Enfermé dans les limites que l’on vient d’indiquer, et pris seulement comme un moyen de fixer dans l’espèce humaine les inventions réalisées par les meilleurs hommes, le rôle qu’il convient d’attribuer au pouvoir bovaryque, demeure, on le voit, d’une importance capitale.

1124. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Mais en laissant aux mots les acceptions reçues, je vois que la peinture de genre a presque toutes les difficultés de la peinture historique ; qu’elle exige autant d’esprit, d’imagination, de poésie même ; égale science du dessin, de la perspective, de la couleur, des ombres, de la lumière, des caractères, des passions, des expressions, des draperies, de la composition ; une imitation plus stricte de la nature, des détails plus soignés ; et que nous montrant des choses plus connues et plus familières, elle a plus de juges et de meilleurs juges. […] Est-ce que ces fleurs seront plus brillantes dans un pot de la manufacture de Nevers que dans un vase de meilleure forme ?

1125. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Il est vrai qu’il paroît impossible d’imaginer en ce genre rien de meilleur que cette idée élegante par sa simplicité, et sublime par sa convenance avec le lieu où elle devoit être placée. […] Les discours que le grand Corneille fait tenir à Cesar dans la mort de Pompée sont une meilleure preuve de l’abondance de sa veine et de la sublimité de son imagination, que l’invention des allegories du prologue de la toison d’or.

1126. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Les fameux paient pour les obscurs… Mais voilà une seconde raison pour que Babou, le sceptique, exclusivement, de nature, ne fasse pas de critique dans les meilleures pages de ses Lettres » — car critique, c’est justice étroite, et vengeance, c’est large justice, disait lord Bacon, cet homme ample de toutes façons. […] Babou, nous l’avons assez dit, en a du plus fin, du plus gai, du meilleur en tout.

1127. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

La marquise de Vilars, dont la vertueuse résistance jette Auguste des Préaux dans la folle entreprise de Latréaumont, est à mon avis la meilleure figure du livre. […] Auguste des Préaux et son père, la marquise de Vilars et son mari, sont dessinés avec bonheur, et remplissent, à mon avis, les meilleurs chapitres du livre. […] Je ne dis pas qu’elle trouvera des Homères et des Pindares par douzaines ; mais elle mettra facilement la main sur des hommes égaux aux meilleurs de ses membres, supérieurs au plus grand nombre. […] Scribe doit à l’intelligence parfaite de cette vérité la meilleure partie de ses succès, et nous devons avouer qu’il a usé largement de la recette. […] Une pareille poétique ne va pas à moins qu’à supprimer tous les éléments élevés de notre nature, c’est-à-dire la meilleure partie de la poésie.

1128. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVIII » pp. 158-163

Ce volume a l’air d’un des meilleurs de l’ouvrage.

1129. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Les plus grands orateurs de la chaire sacrée, Fléchier et Bossuet, en ont fait le sujet de leurs plus éloquentes oraisons funèbres ; un siècle après sa mort, l’Académie française aussi appelé sur ses hautes vertus l’éloquence philosophique ; le prix qu’elle offrit au meilleur éloge, fut partagé entre MM. 

1130. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Elle dit que de tous les millions de lettres que madame de Richelieu a reçues, celle de M. de Grignan était la meilleure, qu’on ne saurait écrire ni plus galamment, ni plus noblement, ni plus tendrement pour feu madame de Montausier. » 83.

1131. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 40-47

Il y aura toujours une extrême distance entre les Chef-d’œuvres de Corneille & les meilleures Pieces de Voltaire.

1132. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre IV. De quelques poèmes français et étrangers. »

Depuis ce temps, l’un de nos meilleurs philologues, aussi savant que poli, M. 

1133. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 19, qu’il faut attribuer aux variations de l’air dans le même païs la difference qui s’y remarque entre le génie de ses habitans en des siecles differens » pp. 305-312

C’est ainsi que les vins ont dans chaque terroir une saveur particuliere qu’ils conservent toujours quoique leur bonté ne soit pas toujours égale, et qu’en certaines années ils soient meilleurs sans comparaison que dans d’autres années.

1134. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Bathild Bouniol »

Deux qualités positivement bonnes, supérieures et rares, et qui constituent à notre jeune poète une originalité meilleure que celle que nous lui composions plus haut avec les indigences de son génie !

1135. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »

Quoiqu’il n’ait point, nous l’avons dit, cette puissance d’imagination qui n’aurait pas accepté la honte d’une théorie faite contre elle, quoique ce volume ait besoin d’être racheté par un livre meilleur, il y a cependant çà et là, et particulièrement dans les Souffrances du professeur Delteil, le morceau capital du recueil des Contes d’Été, quelques accents de sentiment qu’on voudrait plus longtemps entendre et qui disent que l’âme d’un talent se débat sous toutes ces banalités et ces insignifiances de détail.

1136. (1929) La société des grands esprits

Cette éclatante union de la poésie et de la pensée a été la suprême ambition des meilleurs d’entre eux, en dépit de Boileau. […] Il n’épargne personne, et réserve pour ses concitoyens ses meilleures injures. […] Mais il n’est pas si difficile pratiquement de reléguer toute une part du meilleur Voltaire aux oubliettes. […] Ne serait-ce pas ces fameux bourgeois, si assidûment bafoués, qui ont choisi la meilleure part et peuvent se moquer de lui ? […] Ce grand homme représente éminemment les meilleures qualités françaises.

1137. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Il a toujours été un moraliste, et de la meilleure lignée française, un petit neveu de Montaigne et de Pascal. […] Un homme de la Renaissance, c’est sa meilleure définition. […] C’est de ce type que se rapprochent en général les meilleures de ces ballades. […] Il indique comme le meilleur titre de gloire du Sévillan la popularité de ses Vierges. […] Le volume dixième et dernier n’est peut-être pas le meilleur.

1138. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Mais, avec les meilleures intentions et le plus ferme propos de n’être point égoïste ni avare, on est souvent fort embarrassé. […] Ils vous accorderont peu à peu leur confiance, s’ils sentent en vous une fraternelle pensée et que vous ne vous croyez pas meilleurs qu’eux ni d’une essence supérieure. […] Alfred Capus continue de « s’affirmer » comme un réaliste de beaucoup d’esprit et de beaucoup d’observation à la fois, et comme le meilleur spécialiste que nous ayons de la « comédie de l’argent ». […] du théâtre de ce réaliste ironique ; et sur ce point nous pouvons nous accorder avec lui : c’est que la première et la meilleure vertu (il dirait lui, « la seule », en quoi il aurait tort), c’est la bonté. […] Je m’étais arrangé une vie égoïste et commode, telle que je n’en concevais pas de meilleure… Je m’étais peut-être trompé… » Il supplie donc Lia d’être sa femme ; et Lia le veut bien.

1139. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Une des meilleures applications esthétiques du principe de l’économie de la force, c’est la règle qu’on en peut déduire de ne pas dépenser la sensibilité du lecteur, de permettre au système nerveux et cérébral la réparation nécessaire après chaque dépense d’énergie et d’attention. […] Le meilleur écrivain est celui qui traite un grand sujet et s’oublie lui-même pour laisser parler le sujet. » Et plus loin : « Ecrivain, certes, il l’était, et écrivain excellent, car il ne pensa jamais à l’être. […] Pour le vers de onze syllabes, les poètes ont peu cherché à tourner la difficulté en multipliant les césures du vers, de manière à le ramener à cette forme régulière : 4-4-3, ou à cette autre, meilleure, 3-3-3-2. […] Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité ; Et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose : je fus meilleur que cet homme-là. […] Voici des phrases carrées à quatre membres : Car personne ici-bas ne termine et n’achève ; Les pires des humains sont comme les meilleurs ; Nous nous réveillons tous au même endroit du rêve.

1140. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Resterait alors à déterminer laquelle des deux versions serait la meilleure, et je crois bien que c’est la nouvelle. […] J’ai le plaisir de connaître un des meilleurs amis de Paul Hervieu, M.  […] Resterait alors à déterminer laquelle des deux versions serait la meilleure, et je crois bien que c’est la nouvelle. […] J’ai le plaisir de connaître un des meilleurs amis de Paul Hervieu, M.  […] Paul Deschanel et avec qui j’ai eu les meilleurs rapports.

1141. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Dans la poésie, non plus que dans la vie, les bonnes, les meilleures intentions ne suffisent. […] Quant à la vivifiante inspiration chrétienne, dans ces interminables récits de combats qui remplissent la meilleure partie du poème, c’est avoir de bons yeux que de l’y discerner. […] L’Église n’avait pas trouvé de meilleur moyen d’assujettir à la longueur de ses offices les grands enfants barbares qu’elle avait entrepris de guider vers la civilisation. […] C’est une autre manière de concevoir une édition des Pensées ; c’est la plus prudente ; il se pourrait aussi que ce fût la meilleure. […] La meilleure part de notre originalité, c’est encore celle que nous a transmise la tradition.

1142. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Béranger] » pp. 333-338

Tout à fait libre alors, et prenant son grand vol, chantre adopté de la jeunesse et de la patrie, amoureux de ses gloires, attristé de ses deuils, la consolant par ses souvenirs et ses espérances, il ne voulut point d’autre rôle ; et, dans sa vieillesse, quand il vit s’accomplir plus d’événements qu’il n’en avait sans doute attendu, quand il se reconnut meilleur prophète encore qu’il ne l’avait pensé, il eut la sagesse, et de vouloir rester le même, le simple et grand chansonnier comme devant, et à la fois de ne point répudier les prodigieux résultats publics auxquels, pour sa part, il avait concouru.

1143. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

C’est de la poésie dans le genre de l’abbé Colin, mais de la meilleure du genre.

1144. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine de Boileau »

Les Pradons seuls d’alors visaient au Scudery : Lequel de nos meilleurs peut s’en croire à l’abri ?

1145. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mort de M. Vinet »

Vinet n’a pas eu le même bonheur que Topffer ; il a vu son cher pays en proie aux violents, la culture de quinze années détruite en un jour, ses meilleurs amis dispersés ; il a bu tout le calice d’amertume dont était capable sa nature tendre, et il est à croire que, tout en sentant qu’il en souffrait et qu’il en mourait, sa belle âme en tirait un nouveau sujet de rendre grâces et de bénir.

1146. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Quand la destinée d’une nation est dans la chambre à coucher d’une maîtresse, la meilleure place pour l’historien est dans le cabinet.

1147. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires relatifs à la Révolution française. Le Vieux Cordelier, par Camille Desmoulins ; Les Causes secrètes ou 9 thermidor, par Villate ; Précis du 9 thermidor, par Ch.-A. Méda, Gendarme »

C’est auprès d’elle sans doute qu’il puisa son retour à des idées meilleures ; mieux que Danton, elle avait le droit de lui parler de devoir et de vertu : « Qu’on le laisse remplir sa mission, répondit-elle un jour, à déjeuner, à des conseillers timides ; il doit sauver son pays ; ceux qui s’y opposent n’auront pas mon chocolat. » Le Vieux Cordelier fut donc un acte de courage et d’expiation.

1148. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

Un tel plaisir ne se peut expliquer que par un éveil de l’antique férocité animale chez « l’élite de la jeunesse française », et par ce fait qu’une réunion d’hommes est plus méchante et plus inepte que chacun des individus qui la composent (meilleure aussi en certains cas, mais c’est infiniment plus rare).

1149. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

Aussi, dans l’ouvrage dont nous parions, la scène où Pinto vient rassurer les conjurés saisis d’une terreur panique et donne le signal de l’attaque est de beaucoup la meilleure, précisément parce qu’elle est tragique : elle est tragique parce qu’elle est essentielle au sujet.

1150. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rollinat, Maurice (1846-1903) »

On était de meilleure humeur autrefois ; on n’exigeait point que les femmes, pour plaire, fussent « décomposées ».

1151. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59

Séailles s’estime un libre esprit, c’est tout de même un professeur de l’école, et même un des meilleurs maîtres excitateurs.

1152. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Et mes excellents maîtres, à qui je dois ce qu’il y a de meilleur en moi…, un seul d’entre eux, je crois, et des plus méritants, vit encore.

1153. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

L’instabilité, qu’il est trop aisé de constater dans les monuments historiques bâtis jusqu’ici par les meilleurs architectes, tient à plusieurs causes et en particulier à des défauts de méthode.

1154. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

in-8°. de l’édition de Liége, qu’on regarde comme la meilleure.

1155. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Note ajoutée à l’édition définitive (1832) »

Il craint seulement, et l’on pourra voir pourquoi au tome second de cette édition, que la sève ne se soit retirée de ce vieux sol de l’architecture qui a été pendant tant de siècles le meilleur terrain de l’art.

1156. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre V. Suite des précédents. — Héloïse et Abeilard. »

Pope, qui touchait à de meilleurs temps, n’est pas tombé dans la faute de Colardeau.

1157. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 12, qu’un ouvrage nous interesse en deux manieres : comme étant un homme en general, et comme étant un certain homme en particulier » pp. 73-80

Le poëte qui introduiroit Henri IV dans un poëme épique nous trouveroit déja affectionnez à son heros et à son sujet : son art s’épuiseroit peut-être en vain avant qu’il nous eut interessez pour un heros ancien ou pour un prince étranger, autant que nous le sommes déja pour le meilleur de nos rois.

1158. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443

Je suis trop éloigné de rien penser d’approchant, et je veux dire seulement que les poëmes dramatiques corrigent quelquefois les hommes, et que souvent ils leur donnent l’envie d’être meilleurs.

1159. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Méry »

Nous ne connaissons pas de meilleure réponse que Méry à cette affirmation des jugeurs qui mettait en furie Chateaubriand, le vieux enfant colère, quand ils lui disaient qu’un poète n’est jamais capable de rien que de poésie ; car, en dehors de ses poésies écrites et de la poésie de sa nature, il n’y eut jamais, du moins dans notre époque, d’homme capable intellectuellement de plus de choses que Méry.

1160. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Je crois même, sauf meilleur avis, que roman et conte ont gagné quelque chose à être faits de nos jours. […] que d’esprit bien placé et qui se mêlait avec bonheur aux meilleures et aux plus sages raisons ! […] Homme heureux qui n’a été jeune que du meilleur côté de la jeunesse ! […] Il regrettait la maison paternelle ; il rêvait un meilleur avenir, l’avenir à deux ! […] La Romiguière, qui était son meilleur ami. « À quoi bon ces vanités qu’on te refuse, ami Monteil ?

1161. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

— C’est du meilleur Voltaire. » Non, ce n’était pas tout à fait du Voltaire : cet Éloge de Reinhard, c’était bien pour Talleyrand jusqu’à un certain point sa représentation d’Irène, mais une représentation concertée et arrangée. […] Les légitimistes disaient : « Il est mort en bon gentilhomme. » Une dame de la vieille cour eut le meilleur mot : « Enfin il est mort en homme qui sait vivre. » Un plus osé, M. de Blancm…, disait : « Après avoir roué tout le monde, il a voulu finir par rouer le bon Dieu54. » Ce qui est hors de doute, c’est qu’en mourant il avait, ne fût-ce que par complaisance, désavoué la Révolution. […] Comme le meilleur des panégyristes et le plus habile, sans avoir l’air d’y toucher, il aura montré, de tout, le côté décent, présentable, acceptable ; il aura fait là ce qu’il faisait quand il se racontait lui-même, ne disant qu’une moitié des choses.

1162. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Si nous avons trouvé, par exemple, que Mme de Souza était simplement du dix-huitième siècle qu’elle continuait dans le nôtre, il nous a semblé que, tout en représentant de près la Restauration dans sa meilleure nuance, Mme de Duras ne représentait pas moins, dans un lointain poétique, par sa vie, par ses pages élégantes, par ses sentiments passionnés suivis de retours chrétiens, et par sa mort, quelque chose des plus touchantes destinées du dix-septième siècle. […] Mais le grand monde, cette classe que l’ambition, les grandeurs et la richesse, séparent tant du reste de l’humanité, le grand monde me paraît une arène hérissée de lances, où, à chaque pas, on craint d’être blessé ; la défiance, l’égoïsme et l’amour-propre, ces ennemis-nés de tout ce qui est grand et beau, veillent sans cesse à l’entrée de cette arène et y donnent des lois qui étouffent ces mouvements généreux et aimables par lesquels l’âme s’élève, devient meilleure, et par conséquent plus heureuse. […] Ce que nous promet de joie, Le meilleur jour achevé !

1163. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

Mais elle ne s’astreint pas à la suivre ; elle s’en éloigne insensiblement par le développement des situations et des caractères ; et c’est encore une raison qui fait que ses commencements sont souvent ce qu’il y a de meilleur dans ses œuvres ; ils retiennent plus de réalité et de vie. […] Il fait concurrence à Eugène Sue, et à Dumas père, dans Ferragus, et les Treize, dans la Dernière Incarnation de Vautrin, dans Une ténébreuse affaire, dans la Femme de Trente Ans, dans maint épisode ou incident des meilleurs romans. […] La société fait une honteuse banqueroute aux meilleurs des enfants qu’elle élève.

1164. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Le jugement que porte le même Roulliard sur ce qu’il avait vu de ses ouvrages originaux « qui me semble, dit-il, estrangement pesant et traisnassier », est rigoureusement vrai, sauf quelques pages de la préface des Vies, qui ne sont pas au-dessous des meilleures qu’on ait écrites au xvie  siècle. […] Toujours sobre, attaché à son objet, châtié et contenu, même à l’époque où cette ivresse emportait les meilleurs esprits préservé par son caractère, par son rôle, par la sévérité de sa matière, des écarts de l’enthousiasme littéraire, il n’avait reproduit de l’antiquité que la simplicité de sa méthode ; du reste, ainsi que je l’ai remarqué, trop théologien pour ne pas négliger la plus grande partie des trésors de la sagesse profane. […] La vérité qu’ils ont vues tous les deux, l’un en a fait excès comme d’une boisson enivrante, l’autre l’a traitée comme un instrument de discipline et de commandement ; tous deux se sont crus peut-être meilleurs qu’elle.

1165. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

— Vous perdez votre meilleur chevalier, dit Tristan, car je m’en vais mourir. […] Les chevaliers se dispersèrent pour chercher le meilleur endroit du gué. […] Nos meilleurs chanteurs sont ridiculement mauvais quand ils essayent la Walküre et Parsifal ; il faut qu’il y ait une école de diseurs lyriques : le drame musical ne peut pas être joué par les artistes éduqués pour chanter Bellini.

1166. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Salutations les meilleures de votre dévoué Richard Wagner. […] Sans doute les grands poètes ont créé une vie plus haute et meilleure que d’autres ne pouvaient le faire : mais le musicien, pour exprimer pleinement par sa musique la vie émotionnelle d’un personnage, doit recréer entièrement ce personnage ; et il est à craindre que les inventions des grands poètes ne puissent pas être revécues aussi entièrement par lui que ses propres inventions. […] Ces trois formes avaient produit une grande confusion dans la métrique allemande ; les plus grands poètes faisaient des vers qui ne répondaient à aucune d’elles et, malgré cela (ou peut-être à cause de cela) sont les meilleurs vers allemands.

1167. (1904) En méthode à l’œuvre

Mais quand se désire savoir l’unique-dualité et qu’alors elle engendre son désir de Soi et son Plus en quoi elle se phénoménise en Temps dans l’Espace ainsi pluri-numéralement délimité : d’éternité et pour éternité et dans l’illimité, d’un délivrant et meilleur devenir la Matière devient. […] Mais quand se désire savoir Tunique-dualité et qu’alors, engendré son désir de sa totale possession, d’un meilleur devenir la Matière devient : qui de l’universalité du signe virtuel est, progressive lentement à une droite, l’ouverture, l’Ellipse par di-centré départ loin exagère la périphérie évolutivement en mouvement. […] *** À en s’aimant, s’aimer, — d’où se savoir : qui éternellement se pénètre du désir Mâle et Femelle pour, éternellement le Fruit en qui elle se saura, selon l’Ellipse devient et se transmue la Matière en mouvement de meilleur devenir… Dans un laps d’éternel : quand, suite de sa suite, luèrent en point d’illimité des atomes denses de la Matière, et que virèrent elliptiques et les agglomérats engendrant les soleils et les soleils générateurs de leurs planètes : il exista en un avènement solaire un astre terraqué.

1168. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

J’avais, en effet, laissé de côté les Contes de La Fontaine qui sont contenus dans le recueil des Fables, et certainement je n’aurais pas voulu les passer sous silence ; car ce ne sont, certainement, pas les contes les plus mauvais de La Fontaine ; je vous dirai même qu’incontestablement, et toute question de pudeur mise à part, ce sont certainement les meilleurs. Ils sont meilleurs, à mon avis, je vous l’ai indiqué, je crois, parce qu’ils sont plus serrés, moins diffus et moins délayés, ce que j’ai dit qu’étaient quelquefois, et même fort souvent, les Contes proprement dits de La Fontaine. […] C’est ainsi, par exemple  il faut vous rappeler tout au moins quelques-uns de ces contes  c’est ainsi, par exemple, que la Poule aux Œufs d’or, le Trésor et les deux Hommes, les Femmes et le Secret, l’Astrologue, l’Ours et les deux Compagnons, le Vieillard et les trois Jeunes Hommes, le Jardinier et son Seigneur, la Jeune Veuve, la Fille, sont de petites nouvelles presque toujours imitées d’anciens conteurs, mais relevées par une certaine manière de considérer l’humanité avec malice, avec indulgence et avec un certain souci de la rendre, je ne dis pas meilleure, encore une fois, le mot ne conviendrait pas, mais plus sage, plus sensée et même plus juste.

1169. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Bourget le chemin de la rédemption, c’est la qualité dominante de son esprit, celle qui fait la saveur de toutes ses œuvres, celle à laquelle il doit le meilleur de son succès : son intelligence  A travers ses livres, en effet, M.  […] Quant aux « bons sentiments », je me demande pourquoi la foi positive d’un croyant serait meilleure que la foi négative d’un athée ou que la sincérité d’un sceptique. […] On chercherait en vain dans ses articles de ces « dessous » que les rivalités de la vie littéraire déposent parfois, comme une fange, au fond des meilleurs d’entre nous. […] Il se trouve donc qu’avec les meilleures intentions du monde, dans un grand et loyal effort tenté contre la corruption sociale, M.  […] Les hommes mariés n’ont pas le droit d’imposer cette meilleure vie à leurs femmes et à leurs enfants, et ils doivent continuer avec leur famille la vie qu’ils condamnent.

1170. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

On doit le regarder en effet comme le créateur de la révolution française, et c’est une idée heureuse d’avoir rassemblé ce qu’il y a de meilleur dans ses ouvrages. […] Ces complices font place à d’autres plus vils encore, et la destinée des peuples, qu’on voulait rendre meilleure, n’en devient que plus malheureuse. […] En faut-il conclure que, dans tout le reste, nous raisonnions avec plus de justesse que les anciens, parce que nous sommes meilleurs géomètres et meilleurs physiciens ? […] Thomas eut plus d’un rapport avec Sénèque ; il vit aussi s’élever peu de temps après lui un homme dont le goût fut bien meilleur que le sien. […] Observez que Thomas doit les meilleurs passages de son poème au souvenir du grand siècle de Louis XIV.

1171. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Il a la verdeur du xvie  siècle avec la netteté, la précision, le dépouillé et le relief des meilleures époques et des meilleurs moments classiques ; il a l’excès et l’outrance audacieuse de la pensée avec la fermeté saine et vigoureuse du style. […] Nul « modèle » meilleur à son gré. […] Cela a trompé un peu sur son caractère et arraché à ses meilleurs amis de petits cris d’impatience qui se sont tournés quelquefois en paroles injustes. […] Mais communiquer aux autres l’espérance que l’on n’a point, est-ce pas meilleur encore et plus charmant ? […] réfléchissez, vous verrez que c’est encore le meilleur parti.

1172. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Pour les hommes de génie c’est la meilleure et c’est presque la seule qui leur convienne. […] Jamais pièce française n’a été maniée par un de nos poètes, quelque méchant qu’il fût, qu’elle n’ait été rendue meilleure. […] Il condamne en définitive Alceste : mais il n’a pas laissé de mettre dans Alceste beaucoup de lui et de ce qu’il avait de meilleur. […] Cléante aura là la meilleure femme que l’on puisse lui souhaiter ou se souhaiter à soi-même. […] Elle a l’esprit de Molière, les sentiments de Molière, les idées de Molière, le style de Molière, quand il est le meilleur.

1173. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Avec tous ses défauts, ce livre est assurément l’une des meilleures thèses que l’on ait soutenues en Sorbonne depuis quelques années, et c’est de plus l’un des meilleurs essais de littérature générale que nous ayons lus depuis déjà quelque temps. […] Peut-on dire que le jansénisme estime avec Leibnitz que tout soit au mieux dans le meilleur des mondes ? […] Elle serait meilleure s’il avait tempéré d’un peu de sympathie pour tout ce qui en est digne l’enjouement habituel de sa sagesse égoïste. […] C’est une femme ici qui parle, et une femme qui donne le ton à la meilleure société de son temps. […] On pourra lire à ce sujet quelques-uns des meilleurs chapitres du livre de M. 

1174. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Dans la philosophie, on bornerait la logique à quelques lignes ; la métaphysique, à un abrégé de Locke ; la morale purement philosophique, aux ouvrages de Sénèque et d’Épictète ; la morale chrétienne, au sermon de Jésus-Christ sur la montagne ; la physique, aux expériences et à la géométrie, qui est de toutes les logiques et physiques la meilleure. […] Quoi qu’il en soit de ces réflexions que nous ne faisons que proposer, on ne peut nier que le dictionnaire de l’Académie Française ne soit, sans contredit, notre meilleur dictionnaire de langue, malgré tous les défauts qu’on lui a reprochés, défauts qui étaient peut-être inévitables, surtout dans les premières éditions, et que cette compagnie travaille à réformer de jour en jour. Ceux qui ont attaqué cet ouvrage auraient été bien embarrassés pour en faire un meilleur ; et il est d’ailleurs si aisé de faire d’un excellent dictionnaire une critique tout à la fois très vraie et très injuste ! […] Ce travail est immense et comme impraticable ; mais il est plus long que difficile, et les concordances qu’on a faites des meilleurs auteurs y aideront beaucoup. […] Ces dictionnaires, j’ose le dire, me paraissent fort inutiles, à moins qu’ils ne se bornent à marquer la quantité et à recueillir sous chaque mot les meilleurs passages des excellents poètes.

1175. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

parmi eux, combien en ai-je rencontré qui, purs, éclairés, savants et fervents, tout nourris de la moelle sacrée des Basile et des Chrysostome, capables d’être prêtres et des meilleurs, n’osaient prendre sur eux le ministère de l’autel et se rabattaient à ne vouloir jamais être que diacres ou acolytes ! […] Voici pourtant quelques beaux passages, du jugement le plus sûr, de la meilleure et de la plus saine des langues : « Hippocrate a fleuri à l’époque la plus brillante de la civilisation grecque, dans ce siècle de Périclès qui a laissé d’immortels souvenirs. […] Tout ce qui arrive a sans doute ses raisons d’être et d’arriver, mais ces raisons ne sont pas nécessairement les plus justes par rapport à nous ni les meilleures. […] Ses meilleurs morceaux sont ceux qu’il a écrits tout d’une teneur.

1176. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

En tira-t-il meilleur parti plus tard, lorsqu’il alla ou retourna à Alexandrie ? […] Bien des poëtes pourraient lui envier de n’être ainsi connu que dans son meilleur jour et à travers l’idéal même qu’il s’est donné. […] » On devine peut-être de quelle façon vive cette gaie parole doit se comporter dans l’original : qu’on y joigne les nombreux et presque continuels dactyles qui sont l’âme du vers bucolique (comme l’un de nos meilleurs hellénistes, M. […] Le meilleur des chanteurs est celui qui n’emportera rien de moi. » — Les malheureux !

1177. (1929) Dialogues critiques

Pierre Les meilleurs académiciens sont donc ceux dont on ne se rappelle jamais le nom ? […] Herriot a un meilleur atout en main. […] C’est pourquoi la meilleure conversation y est celle des femmes et s’appelle le flirt. […] Il y a des négresses dans les meilleures maisons.

1178. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Il était à peine rétabli qu’il eut encore la douleur de voir mourir le meilleur de ses amis, le docteur Siegmund Barisani, premier médecin de l’hôpital, à Vienne, dont les soins éclairés et affectueux avaient contribué à prolonger jusqu’alors sa frêle existence. Cette nouvelle perte, ajoutée à celle de son père, fit sur Mozart une impression profonde dont il a consigné le témoignage sur un album, de la manière suivante : “Aujourd’hui, 2 septembre 1787, j’ai eu le malheur de perdre, par une mort imprévue, cet homme honorable, mon meilleur et mon plus cher ami, le sauveur de ma vie. Il est heureux, tandis que moi et tous ceux qui l’ont connu nous ne pouvons plus l’être, jusqu’à ce que nous ayons le bonheur de le rencontrer dans un monde meilleur pour ne plus nous séparer.” » XIII « Frappé coup sur coup dans ce qu’il avait de plus cher au monde, Mozart se sentit défaillir. […] Plus amante qu’épouse, toujours inquiète sur le sort de celui qui a troublé son cœur et sa destinée, elle vient faire un dernier effort pour le ramener à de meilleurs sentiments et détourner le coup qui le menace.

1179. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

« “Donne-moi, pour m’en entourer, quelque haillon ou quelque enveloppe du linge si tu en as apporté en venant ici, et que les dieux t’accordent tout ce que peut souhaiter ton âme ; qu’ils te donnent un mari, une maison, et la concorde si précieuse ; car rien n’est plus désirable et meilleur qu’un ménage où l’époux et l’épouse mettent en commun leurs pensées pour le diriger. […] « Quoi qu’il en soit, le nom d’Orphée a mérité de briller sur ces monuments que vous érigez pour le peuple à la mémoire de ses meilleurs amis. […] Et vole sur les toits chercher un brin de paille,         Ou bien quelque autre chose ailleurs, Et vient le déposer au milieu d’un poème, Sur les vers que je lis d’un poète que j’aime,         Et souvent ce sont les meilleurs. […] « Nous, cependant, avertis par ces défaillances, par ces muets désespoirs, par cette ambition inavouée, honorons ce courage, et remplaçant par nos meilleures sympathies ces tristes funérailles d’un poète si malheureux, prions pour lui, veillons sur nous. » XXV Comme c’est senti, comme c’est dit, comme c’est écrit avec des larmes de pitié indulgente sur la plume !

1180. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Si quelque chose peut faire comprendre la portée de la critique et l’importance des découvertes qu’on doit en attendre, c’est assurément d’avoir expliqué par les mêmes lois Homère et le Râmâyana, les Niebelungen et le Schahnameh, les romances du Cid, nos chansons de geste, les chants héroïques de l’Écosse et de la Scandinavie 127 Il y a des traits de l’humanité susceptibles d’être fixés une fois pour toutes, et pour lesquels les peintures les plus anciennes sont les meilleures. […] De même qu’une cathédrale gothique est le meilleur témoin du Moyen Âge, parce que les générations ont habité là en esprit ; de même les religions sont le meilleur moyen pour connaître l’huma-nité ; car l’humanité y a demeuré ; ce sont des tentes abandonnées où tout décèle la trace de ceux qui y trouvèrent un abri. […] Les auteurs latins de la décadence, les tragédies de Sénèque, par exemple, ont souvent meilleur air, quand elles sont traduites en français, que les chefs-d’œuvre de la grande époque.

1181. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Il les cita, dans un de ses ouvrages, comme un des meilleurs morceaux de ce poëte. […] C’est une des plus extravagantes imaginations qu’il y ait jamais eu : on disoit qu’il étoit le plus fou de tous les poëtes, & le meilleur poëte qui fut entre les fous. […] La première machine à rouage & à ressort n’a pas été la meilleure. […] En un mot, s’il n’est pas le plus grand peintre, le meilleur dessinateur, il est le premier coloriste.

1182. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Le meilleur signe de progrès dans notre siècle, c’est peut-être qu’on y parle beaucoup de progrès. […] La vie tout entière du peuple juif est une aspiration, une préparation, et, sans attribuer à la Perse et à la Judée une conception réfléchie du progrès, ne peut-on pas dire qu’elles en ont pressenti et rendu possible l’avènement dans le monde par leur indestructible confiance en un meilleur avenir ? […] Quand le titan console ses souffrances par le souvenir attendri de ce qu’il a fait pour les hommes, quand il rappelle la misérable condition de ces pauvres êtres « qui avaient des yeux et ne voyaient pas, des oreilles et n’entendaient pas », — comme il les a trouvés blottis au fond d’obscures cavernes, incapables de marquer le cours des saisons, ignorans de tout métier, de tout raisonnement, jouets de la confusion et du hasard, — comme il leur a révélé l’usage des nombres et de l’écriture, l’art d’observer le lever et le coucher des étoiles, de bâtir des maisons, de dresser les animaux, de guérir les maladies, de naviguer sur la mer, de pratiquer les différens modes de divination, — quand enfin, sous l’angoisse de son supplice, en face de l’odieux ministre de Jupiter, il prédit la chute de son tyran, le triomphe de la justice et sa propre apothéose, — n’est-ce pas l’histoire même du progrès, attesté par les laborieuses conquêtes de l’esprit sur la nature, sanctifié et couronné par le dévoûment des meilleurs à la cause du genre humain ? […] La disposition de l’esprit à adopter cette théorie, et la tendance à la philosophie monistique qui s’y rattache, fournissent la meilleure mesure du degré de développement intellectuel de l’homme. » C’est par pure politesse évidemment que Hæckel place ici les Anglais à côté des Allemands, car, ainsi que le remarque justement M. 

1183. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

I Dans les temps comme les nôtres, le meilleur soldat de l’Église, ce n’est plus le prêtre. […] C’était, en effet, d’organisation, un esprit délicat qu’Audin, plus charmant que puissant, et dont la force, — car il eut un jour la force et l’éclat, — fut, comme les meilleures de nos vertus, lentement acquise. […] Il ne se doute pas qu’elles renferment sinon toute la vérité, au moins la meilleure partie de la vérité. […] Quoiqu’il fût de l’Académie de Lyon, on peut dire que les pays étrangers lui avaient été meilleurs que son pays.

1184. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

j’ai beaucoup examiné et comparé, et je puis vous assurer qu’à partir d’une certaine date de notre histoire (car je ne parle pas des premiers siècles et des premières races), Mézeray est encore notre meilleur historien. » Ce jugement m’était resté dans la pensée, lorsque peu après je rencontrai une réimpression d’une partie de l’Histoire de France de Mézeray, Le Règne de Henri III, que venait de publier en province M. le pasteur Scipion Combet25, en y joignant une notice sur Mézeray qui confirmait de tout point les idées du premier juge. […] Frantin, auteur des Annales du Moyen Âge et d’une édition des Pensées de Pascal, la meilleure qu’on eût faite avant la restitution du texte.

1185. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Au duc Albert de Saxe-Teschen, qui venait de perdre la bataille de Jemmapes et d’être gravement malade, et qui lui demandait, en le revoyant à Vienne, comment il le trouvait : « Ma foi, monseigneur, répondit le prince de Ligne, je vous trouve passablement défait. » Il disait encore très joliment du prince royal de Prusse qui s’était trouvé indisposé et pris d’un étourdissement à une séance de l’Académie des sciences à Pétersbourg : « Le prince, au milieu de l’Académie, s’est trouvé sans connaissance. » Tout ceci est du meilleur : mais après une visite qu’il avait faite au cardinal de Luynes, archevêque de Sens, au sujet d’un procès, il outrepassait le mot, il le cherchait et le tirait de bien loin quand il répondait à M. de Maurepas, qui lui demandait comment il avait trouvé le cardinal : « Je l’ai trouvé hors de son diocèse », voulant dire hors de sens. […] On pleurera le meilleur des hommes dans Louis XVI, la plus belle et la plus parfaite des reines, des milliers de victimes, on servira Dieu mieux qu’auparavant, et on respectera plus son souverain.

1186. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Pour donner une forte idée des plaisirs véritables dont jouissent les bienheureux, l’orateur se dit ainsi qu’à ses auditeurs : « Philosophons un peu avant toutes choses sur la nature des joies du monde. » Et il va tâcher de faire sentir par ce qui manque à nos joies ce qui doit entrer dans celles d’une condition meilleure : « Car c’est une erreur de croire qu’il faille indifféremment recevoir la joie de quelque côté qu’elle naisse, quelque main qui nous la présente. […] Cousin, l’a tout d’un coup renouvelée, et a voulu encore une fois dépouiller Louis XIV de sa meilleure gloire pour la reporter tout entière sur l’époque antérieure.

1187. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Baron y eut ses meilleurs succès. […] Les comédiens du roi étaient alors sous la surveillance directe de la Cour, et, ce semble, de Mme la Dauphine elle-même : « Dimanche, 22 avril 1685, à Versailles. — Mme la Dauphine, mécontente de quelques sots procédés des comédiens, pria le roi de casser Baron et Raisin, les deux meilleurs comédiens de la troupe, l’un pour le sérieux et l’autre pour le comique. » Et, 3 novembre 1684 : « On choisit trois nouvelles comédiennes pour être mises dans la troupe du roi, et Mme la Dauphine leur fit une exhortation sur leur bonne conduite à l’avenir. » Une des affaires qu’il est le plus intéressant de suivre chez Dangeau, qui ne fait de rien des affaires, mais de simples nouvelles, c’est la révocation de l’Édit de Nantes et ses suites.

1188. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

J’oserais dire que si nous avions tous un bras lié, il ne serait encore en la puissance de l’armée ennemie de nous tuer de tout un jour sans perte de la plus grand’part de leurs gens et des meilleurs hommes : pensez donc, quand nous aurons les deux bras libres et le fer en la main, s’il sera aisé et facile de nous battre ! […] » En sortant de la chambre du conseil, n’oublions pas que Montluc se voit entouré des meilleurs de la jeune noblesse, et qui brûlent, s’il y a combat, de courir en volontaires pour y être à temps ; il leur répond moitié en français, moitié en gascon, et les conviant de se dépêcher s’ils veulent « en manger » et être de la fête.

1189. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Il parle, il est vrai, la meilleure des langues, et comme un roi qui méritait d’avoir Pellisson pour secrétaire et Racine pour lecteur. […] Mais, en insistant sur ces détails, je crains aussitôt d’être injuste ; car il faudrait en même temps que je pusse faire remarquer combien il y a d’excellentes choses, et neuves et fines, et subtiles (au meilleur sens, au sens latin du mot), dans ce modeste ouvrage qui rend l’étude du même sujet plus facile à ceux qui viendront après.

1190. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

J’avais d’ailleurs donné mes meilleures raisons et mes preuves. […] Il faut lire toute la pièce, qui, avec celle des muses délogées, est une des meilleures du Ronsard mûri ou plutôt vieilli, et l’on conçoit, à la lecture de tels vers, qu’on ait rapproché de son nom celui de Corneille.

1191. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Il l’allait redire à Voltaire, dans les meilleurs vers qu’il ait faits : Pour moi, menacé du naufrage, Je dois, en affrontant l’orage, Penser, vivre, et mourir en roi. […] Contentons-nous de reconnaître et de saluer dans la margrave une des femmes originales du xviiie  siècle, un esprit piquant, une rare fierté d’âme, un caractère et un profil qui a sa place, marquée non seulement dans l’anecdote, mais dans l’histoire de son temps, et qui, à meilleur droit encore que le prince Henri et à un degré plus rapproché, se distinguera toujours au fond du tableau à côté du roi son frère.

1192. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Il va jusqu’à dire que ce n’est pas seulement dans la mémoire et la conscience de l’humanité que subsiste, selon lui, l’œuvre de quiconque est digne de vivre, car il y en a, et des meilleurs, qui sont restés obscurs ; il ajoute que « c’est aux yeux de Dieu seul que l’homme est immortel. » Il peut y avoir dans tout ceci, je le sais, la part à faire à un certain langage poétique, métaphorique, dont l’écrivain distingué se prive malaisément. […] Sous une forme ou sous une autre, il est conquis à Jésus ; il l’est surtout depuis qu’il a visité cette Palestine, objet et terme désiré de son voyage, ce riant pays de Génézareth, qui ressemble à un jardin, et où le Fils de l’Homme a passé le meilleur temps de sa mission à prêcher les petits et les pauvres, les pêcheurs et les femmes au bord du lac de Tibériade ; il faut entendre comme il parle à ravir et avec charme de ce cadre frais et de ce paysage naturel des Évangiles.

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