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1300. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Cette Loi étroite, dure, sans charité, n’est faite que pour les enfants d’Abraham. […] Il est révolutionnaire au plus haut degré ; il appelle tous les hommes à un culte fondé sur leur seule qualité d’enfants de Dieu.

1301. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Je vois un enfant courir, sauter, franchir une barrière ; j’en conclus qu’il est agile ; la conclusion est irréfutable, mais elle ne m’apprend rien de neuf. […] Il existe une maladie propre au biographe : c’est de s’imaginer qu’il a inventé son héros et, partant, d’avoir pour lui un amour paternel, mieux encore, la tendresse aveugle et verbeuse d’une mère qui ne tarit pas sur les moindres faits et gestes, sur les plus insignifiants propos du cher enfant.

1302. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Elle accueillait ce dernier-né de l’hérédité avec la faveur et presque la tendresse qu’une mère a pour le dernier de ses enfants. […] Tout enfant, il avait fait contre l’Université le serment d’Annibal, et il lui avait juré haine et guerre éternelle.

1303. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

dans le mépris des enfants pour la mère, ne reboira pas la vigueur et la vie dans ce lait des mères, méprisé comme l’eau. […] « Accueillez vos pensées comme des hôtes, et vos désirs comme des enfants.

1304. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

Puisqu’il est journaliste, on peut dire qu’il a la main sur le ventre où s’agite l’avenir, — l’avenir, cet enfant terrible ! […] Mais il n’en est pas moins certain que, dans les temps antérieurs, rien ne s’est produit de comparable à la situation présente de l’Église, depuis que le monde est sorti de ses entrailles, — car il en est sorti comme l’enfant du sein de sa mère, — et jamais ce monde ingrat qui veut la tuer n’a été plus près du parricide.

1305. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Et, au contraire, il y infuse quelque chose de fin, de délicat et d’aimablement enfant, qu’on s’étonne de voir au milieu de tant de si grosses choses et dont on regrette le charme perdu. […] Tu vins, et d’un ton compassé, Un pied sur l’avenir, l’autre sur le passé, Tu chantas à grands flots ces créations pures… Pour la beauté d’abord tu nous donnas Hélène, Forme terrible et pure, en son manteau de laine, Pour laquelle à jamais les hommes et les Dieux Se livrent sans relâche un combat odieux… Hélène qui, riant sur sa couche fatale, Tuait dans un baiser l’Asie orientale, Et serrant sur son sein l’enfant aux blonds cheveux, Étouffait un empire entre ses bras nerveux !

1306. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Je voudrais seulement démontrer qu’au cours des siècles, le trésor des choses auxquelles nous reconnaissons de la beauté s’enrichit, et que le caractère de beauté qui, à l’origine ou chez les peuples enfants, n’est attribué qu’à quelques spécialités, — une belle femme, une belle arme, un beau bijou, — tend invariablement à s’universaliser, jusqu’à s’appliquer au tout, en d’autres termes, que notre compréhension du monde va s’élargissant.‌ […] Quelle raison peut nous faire juger beau le costume enrubanné du courtisan d’ancien régime, et vulgaire le simple vêtement bruni par le travail du terrassier, si ce n’est la pauvreté de notre esthétique, plus digne de sauvages ou d’enfants que d’hommes raffinés ?

1307. (1910) Rousseau contre Molière

« Est-ce qu’Alceste ne doit pas se préparer tranquillement à la perte de son procès, loin d’en marquer d’avance un mépris d’enfant ? […] Vous aviserez-vous de faire des peintures effroyables et vraies du vice pour les montrer à un enfant ? […] Or la majorité du public est enfant. […] Trois enfants d’un seul père en un jour fauchés par la guerre. […] Une femme bel esprit est le fléau de son mari, de ses enfants, de ses amis, de ses valets, de tout le monde.

1308. (1898) Essai sur Goethe

Heureux enfant ! […] Dites à nos enfants qu’il est parti. […] Dans une lettre (en français) de Merck à sa femme, en effet, nous trouvons cette phrase suggestive : « Goethe est déjà l’ami de la maison, il joue avec les enfants et accompagne les enfants de madame avec la basse (le violoncelle). […] l’image de ma mère plane toujours au-dessus de moi lorsque, dans la tranquille soirée, je suis assise au milieu de ses enfants, — de mes enfants —, et qu’ils sont réunis autour de moi comme ils étaient réunis autour d’elle. […] Je l’aimai comme ton enfant… et maintenant… C’est encore pour moi une illusion.

1309. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIV » pp. 141-143

Félix) qui ne fasse débuter ses autres enfants, encore mineurs, à l’Odéon, espérant retrouver les succès et les profits de l’aînée. — On dit que l’esprit humain est inventif ; ce qui me frappe plutôt, c’est combien il l’est peu, et combien on se traîne sur les mêmes traces et l’on épuise les mêmes moyens à satiété, jusqu’à ce que vienne quelqu’un qui redonne du coude, comme on dit, et qui vous retourne d’un autre côté.

1310. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugues, Clovis (1851-1907) »

En dehors des actualités sociales, les sujets qu’il préfère par contraste sont les plus doux : l’amour de la femme, la tendresse pour les enfants, et aussi la passion de la nature méridionale ensoleillée sous l’azur.

1311. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 69-73

Elle promet beaucoup, & fait beaucoup de bruit ; Impuissante qu’elle est, elle est toujours sévere : Un peu de vin la trouble, un enfant la séduit, Et cependant par-tout on la craint & révere.

1312. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre V. Suite du Père. — Lusignan. »

j’ai combattu soixante ans pour ta gloire ; J’ai vu tomber ton temple et périr ta mémoire ; Dans un cachot affreux abandonné vingt ans, Mes larmes t’imploroient pour mes tristes enfants : Et lorsque ma famille est par toi réunie, Quand je trouve une fille, elle est ton ennemie !

1313. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Brenet » p. 257

Je rencontre sur mon chemin une femme belle comme un ange ; je veux coucher avec elle, j’y couche ; j’en ai quatre enfants, et me voilà forcé d’abandonner les mathématiques que j’aimais, Homère et Virgile que je portais toujours dans ma poche, le théâtre pour lequel j’avais du goût ; trop heureux d’entreprendre l’ encyclopédie à laquelle j’aurai sacrifié vingt-cinq ans de ma vie.

1314. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi » pp. 120-123

Ne faites jamais chausser le cothurne à des hommes inferieurs à plusieurs de ceux avec qui nous vivons : autrement vous serez aussi blamable que si vous aviez fait ce que Quintilien appelle : donner le rôle d’Hercule à jouer à un enfant.

1315. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Il fut soigné, recherché, choyé, l’enfant gâté vraiment des plus brillantes et des plus aimables ; les Bouillon, les La Sablière, les d’Hervart se le disputaient. […] la plus heureuse, c’est celle qui donne de la bouillie à ses enfants et en est caressée, qui conduit son ménage avec application. […] « Ceci, madame, ne diminue absolument rien de la solidité de vos raisons quant à vos devoirs envers vos enfants. […] Vous êtes trop jeune encore, vous avez un cœur trop tendre et plein d’une inclination trop ancienne pour n’être pas obligée à compter avec vous-même dans ce que vous devez sur ce point à vos enfants. Pour bien remplir ses devoirs, il ne faut point s’en imposer d’insupportables : rien de ce qui est juste et honnête n’est illégitime ; quelque chers que vous soient vos enfants, ce que vous leur devez sur cet article n’est point ce que vous deviez à votre mari.

1316. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

La seule conclusion pratique à tirer de cette triste vérité, c’est qu’il faut travailler à avancer l’heureux jour où tous les hommes auront place au soleil de l’intelligence et seront appelés à la vraie lumière des enfants de Dieu. […] À ceux qu’on a condamnés à la nullité et qui, vieillards, se réveillent enfants ; ou à ceux qui les ont tenus dans la dépression et qui viennent après cela reprocher à un grand pays l’immoralité qu’ils ont faite 162 ? […] On ne fait pas tort à un enfant en sollicitant sa nonchalance native, pour le plus grand bien de sa culture intellectuelle et morale. […] C’est pour cela que la liberté de l’enseignement est une absurdité, au point de vue de l’enfant. Car l’enfant, acceptant ce qu’on lui dit sans pouvoir en faire la critique, prenant son maître non comme un homme qui dit son avis à ses semblables, afin que ceux-ci l’examinent, mais comme une autorité, il est évident qu’une surveillance doit être exercée sur ce qu’on lui enseigne et qu’une autre liberté doit être substituée à la sienne pour opérer le discernement.

1317. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Jeudi 24 mars Daudet parlait, ce soir, d’un garçon de la littérature auquel il a fait quelquefois la charité, et dont la spécialité était de fabriquer des mots d’enfants, des mots de bébé, et qui lui disait : « J’ai fait aujourd’hui un bébé de trois francs !  […] Jeudi 14 avril Chez Noël où je déjeune, j’ai à côté de moi deux enfants, au type juif, presque des bébés, qui causent avec leur précepteur, tout le temps du déjeuner, de l’état comparatif de la dette française avec la dette allemande. […] Samedi 18 juin Mme Daudet me lit des fragments de son livre : Mères et enfants. […] Dans une bataille, sous Louis XV, le marquis de Saint-Pern, voyant son régiment ébranlé par une volée de boulets, dit, en fouillant tranquillement dans sa tabatière : « Eh bien quoi, mes enfants, c’est du canon, cela tue, et voilà tout !  […] Daudet me dit, que la survie pour lui est tout entière dans ses enfants, et quant à la littérature, ç’a été tout simplement une expansion, une dépense d’activité se produisant dans un bouquin, comme elle aurait pu se produire dans toute autre manifestation.

1318. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

§ I L’un, Homère, est l’énorme poëte enfant. […] Le chaos, le ciel, la terre, Géo et Céto, Jupiter dieu des dieux, Agamemnon roi des rois, les peuples, troupeaux dès le commencement, les temples, les villes, les assauts, les moissons, l’Océan ; Diomède combattant, Ulysse errant ; les méandres d’une voile cherchant la patrie ; les cyclopes, les pygmées ; une carte de géographie avec une couronne de dieux sur l’Olympe, et çà et là des trous de fournaise laissant voir l’Érèbe, les prêtres, les vierges, les mères, les petits enfants effrayés des panaches, le chien qui se souvient, les grandes paroles qui tombent des barbes blanches, les amitiés amours, les colères et les hydres, Vulcain pour le rire d’en haut, Thersite pour le rire d’en bas, les deux aspects du mariage résumés d’avance pour les siècles dans Hélène et dans Pénélope ; le Styx, le Destin, le talon d’Achille, sans lequel le Destin serait vaincu par le Styx ; les monstres, les héros, les hommes, les mille perspectives entrevues dans la nuée du monde antique, cette immensité, c’est Homère. […] Il ne rencontrait pas un enfant pauvre sans lui jeter la petite monnaie kesitha ; il était « le pied du boiteux et l’œil de l’aveugle. » C’est de cela qu’il a été précipité. […] Tibère, l’espion empereur ; l’œil qui guette le monde ; le premier dictateur qui ait osé détourner pour soi la loi de majesté faite pour le peuple romain ; sachant le grec, spirituel, sagace, sardonique, éloquent, horrible ; aimé des délateurs ; meurtrier des citoyens, des chevaliers, du sénat, de sa femme, de sa famille ; ayant plutôt l’air de poignarder les peuples que de les massacrer ; humble devant les barbares ; traître avec Archélaüs, lâche avec Artabane ; ayant deux trônes, pour sa férocité, Rome, pour sa turpitude, Caprée ; inventant des vices, et des noms pour ces vices ; vieillard avec un sérail d’enfants ; maigre, chauve, courbé, cagneux, fétide, rongé de lèpres, couvert de suppurations, masqué d’emplâtres, couronné de lauriers ; ayant l’ulcère comme Job, et de plus le sceptre ; entouré d’un silence lugubre ; cherchant un successeur, flairant Caligula, et le trouvant bon ; vipère qui choisit un tigre. […] Catherine Sforce, menacée de la mort de ses enfants otages, se fit voir jusqu’au nombril sur le créneau de la citadelle de Rimini, et dit à l’ennemi : Voilà de quoi en faire d’autres.

1319. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Terre que consacra l’empire et l’infortune, Source des nations, reine, mère commune, Tu n’es pas seulement chère aux nobles enfants Que ta verte vieillesse a portés dans ses flancs : De tes ennemis même enviée et chérie, De tout ce qui naît grand ton ombre est la patrie ! […] Comment on m’avait lancé seul, si jeune et presque encore enfant, dans un voyage d’Italie, avant d’avoir vu Paris et de connaître la France, je l’ai dit ailleurs (Confidences et Graziella) ; je ne le redis pas ici. […] L’homme en changeant d’horizon change de pensée ; qu’est-ce donc de deux enfants ? […] Rêve d’enfant, dont je suis bien détrompé aujourd’hui ! […] J’y fus traité par la comtesse en enfant gâté qu’on veut flatter en l’élevant à la dignité d’homme fait, pour ne pas le faire rougir de son âge.

1320. (1902) Propos littéraires. Première série

Feuilletons : Jamais je n’oublierai ce petit enfant-là. […] Les hommes sont des intelligences ; les enfants, les primitifs, les extatiques et les imbéciles sont des âmes. […]  » Ainsi un enfant a vu un loup. […] L’enfant n’a créé aucune beauté. […] Votre enfant n’est pas un artiste par cela seul qu’il fait frémir.

1321. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

On remarque souvent chez un enfant, un ouvrier, un homme d’État, quelque chose qu’on ne qualifie pas d’abord du nom d’esprit, parce que le brillant y manque, mais qu’on appelle l’intelligence, parce que celui qui en paraît doué saisit sur-le-champ ce qu’on lui dit, voit, entend à demi-mot ; comprend, s’il est enfant, ce qu’on lui enseigne ; s’il est ouvrier, l’œuvre qu’on lui donne à exécuter ; s’il est homme d’État, les événements, leurs causes, leurs conséquences ; devine les caractères, leurs penchants, la conduite qu’il faut en attendre, et n’est surpris, embarrassé de rien, quoique souvent affligé de tout. […] les flatteurs sont là pour faire la contrepartie des détracteurs, bien que pour les nobles cœurs les inanités de la flatterie ne contrebalancent pas les amertumes de la calomnie ; mais, après la mort, la justice au moins, la justice sans adulation ni dénigrement, la justice, sinon pour celui qui l’attendit sans l’obtenir, au moins pour ses enfants ! […] Elle pleura longtemps à ses pieds ; ses deux enfants, Hortense et Eugène de Beauharnais, très chers tous les deux au général Bonaparte, pleurèrent aussi : il fut vaincu et ramené par une tendresse conjugale qui, pendant bien des années, fut victorieuse chez lui de la politique. […] N’imaginant pas qu’il pût mettre un pied audacieux sur les marches du trône sans tomber aussitôt sous le poignard des républicains ou des royalistes, elle voyait confondus dans une ruine commune ses enfants, son mari, elle-même ; mais, en supposant qu’il parvînt sain et sauf sur ce trône usurpé, une autre crainte assiègeait son cœur : elle n’irait pas s’y asseoir avec lui. Si on faisait un jour le général Bonaparte roi ou empereur, ce serait évidemment sous prétexte de donner à la France un gouvernement stable, en le rendant héréditaire, et malheureusement les médecins ne lui laissaient plus l’espérance d’avoir des enfants.

1322. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Quel plus doux présent de la nature que nos enfants ! […] C’est pour vous faire sentir que tous les moyens de l’éloquence, que toutes les richesses du style s’épuiseraient en vain, sans pouvoir, je ne dis pas embellir et relever par un magnifique langage, mais seulement énoncer et retracer par un récit fidèle la grandeur et la multitude des bienfaits que vous avez répandus sur moi, sur mon frère et sur nos enfants. Je vous dois plus qu’aux auteurs de mes jours : ils m’ont fait naître enfant, et par vous je renais consulaire. […] Les dieux immortels m’ont accordé des enfants : vous me les avez rendus. […] « Tout ce qu’Ennius demande pour avoir chanté la gloire des pères, c’est que les enfants fassent vivre la sienne.

1323. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

De telles histoires, pamphlets de la démocratie ou pamphlets de l’aristocratie, n’étaient propres qu’à éterniser la guerre civile des esprits entre les enfants d’un même peuple. […] Il faut respecter et protéger le malheur d’une dynastie qui s’écroule sur son faux principe, c’est ce que nous avons fait ; mais il ne faut pas relever un faux principe tombé pour servir de base au trône d’une veuve qu’on admire et d’un enfant qu’on plaint. Une veuve n’a pas besoin d’une régence pour se consoler d’un sépulcre, et un enfant, pour être heureux, n’a pas besoin pour hochet d’un sceptre dérobé à un aïeul dans l’escamotage d’une demi-révolution. […] La mère de ma mère était sous-gouvernante de ces enfants, des princes du sang et de la fille du vénérable duc de Penthièvre. […] J’avais sucé le royalisme loyal et traditionnel pour les Bourbons, frères, enfants ou neveux du vertueux Louis XVI, avec le lait ; je n’aimais pas la maison d’Orléans.

1324. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alphonse Karr. Ce qu’il y a dans une bouteille d’encre, Geneviève. »

Les deux enfants de madame Lauter, après la disparition de son mari, grandissent et deviennent, Léon un artiste charmant, Geneviève une personne adorable et sensible : Albert et Rose, leur cousin et cousine germaine, avec qui ils ont grandi, ont aussi une vive fleur d’âme et de jeunesse.

1325. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — France, Anatole (1844-1924) »

. — Nos enfants, scène de la ville et des champs (1887)

1326. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre IV. Des Sujets de Tableaux. »

Qui n’a cent fois admiré les nativités, les vierges et l’enfant, les fuites dans le désert, les couronnements d’épines, les sacrements, les missions des apôtres, les descentes de croix, les femmes au saint sépulcre !

1327. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre III. Des Ruines en général. — Qu’il y en a de deux espèces. »

De pauvres femmes, des vieillards, des enfants étaient prosternés.

1328. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Pierre » pp. 200-201

  C’est une mère qui se poignarde de douleur sur le cadavre de son enfant.

1329. (1763) Salon de 1763 « Sculptures et gravures — Falconet » pp. 250-251

Celles de la statue ne sont point celles de l’enfant, ni celles-ci les chairs du Pigmalion.

1330. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Delille fut le héros de ce style : j’ai tâché que le mien convienne aux enfants de la révolution, aux gens qui cherchent la pensée plus que la beauté des mots ; aux gens qui, au lieu de lire Quinte-Curce et d’étudier Tacite, ont fait la campagne de Moskou et vu de près les étranges transactions de 1814. […] Aujourd’hui les pères tutoient leurs enfants ; ce serait être classique que d’imiter la dignité du dialogue de Pilade et d’Oreste. […] Les premières craintes de l’accusation, la mine allongée des amis libéraux si hardis la veille, la saisie du pamphlet, le désespoir du libraire, père de sept enfants, la mise en jugement, le réquisitoire de M. le procureur du Roi, le plaidoyer piquant de M.  […] Faut-il absolument que je m’accoutume à ces héros repoussés d’avance par le législateur du Parnasse, Enfants au premier acte, et barbons au dernier ? […] Au dix-neuvième siècle le cœur du spectateur répugne à l’horrible, et lorsque dans Shakspeare, on voit un bourreau s’avancer pour brûler les yeux de petits enfants, au lieu de frémir, on se moque des manches à balai peints en rouge par le bout, qui jouent le rôle de barres de fer rougies.

1331. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

En effet, l’enfant de quinze mois, qui répète et applique déjà quelques noms généraux, n’a qu’à en associer deux pour faire une proposition générale, et c’est le cas lorsqu’un objet qui évoque en lui un nom éveille encore en lui un autre nom. […] Chez l’enfant, grâce aux noms appris et compris, la même perception évoque en outre le mot eau ; la même image évoque en outre le mot froid, et les deux mots eau, froid, associés entre eux par contagion, font un second couple surajouté. […] L’enfant porte ainsi une quantité de jugements sur les objets et les faits qui lui sont familiers : « Le sucre est bon. […] Il n’y en a guère d’autres chez les enfants, les sauvages, les esprits incultes, et on n’en exprime guère d’autres dans la conversation ordinaire. […] L’enfant a d’abord prononcé que toutes les eaux sont froides ; s’il met les doigts dans une bouilloire retirée du feu, il se déjuge et n’attribue plus la froideur qu’à l’eau prise à certaine température.

1332. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

C’est l’histoire des Spartiates prêchant la sobriété à leurs enfants par le spectacle de l’ivrognerie. […] Avec une adresse qui étonne de la part d’un enfant de la nature, M.  […] Courbet à imiter enfin le retour de l’enfant prodigue ? […] C’est un enfant perdu pour l’art, mais son exemple ne sera pas perdu. […] Reste à savoir si l’enfant sera bientôt à terme et qui en sera le parrain.

1333. (1927) Des romantiques à nous

Ce ne sont point des critiques littéraires négligeables que les enfants. […] Il faut un génie particulier pour toucher et enchanter avec de la littérature les enfants, et, ce qui revient à peu près au même, le peuple. […] * * * Ce fut un enfant prodige. […] Voici de longues années que Mme Lekeu a rejoint cet enfant adoré, qui fut, lui aussi, un enfant sublime. […] C’était un admirable équilibré dont la solidité m’émerveille encore quand je songe à sa jeunesse et à tout ce qu’il avait, par ailleurs, d’enfant.

1334. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Autour de l’industriel, une cohue d’enfants. […] » L’enfant criait : « Papa !  […] Suppose un chien à la place de l’enfant. […] L’ombre est tiède comme une haleine d’enfant. […] On avait permis à nos femmes et à nos enfants de nous dire adieu.

1335. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

En véritable enfant de Paris, Molière n’estimait guère comme des succès de bon aloi, que les succès qu’il avait à Paris. […] Shakespeare, qui est un peu l’enfant du hasard, génie inculte et puissant, quitte son village natal pour la grande cité qu’habite la reine-vierge, assise au trône d’Occident ; Molière, enfant des Muses, tout nourri des plus savantes leçons, entre Gassendi le philosophe, et Conti, le prince du sang royal, quitte la ville de Hardi et de Corneille, et s’en va, à travers champs, de ville en ville, en quête du rire, du bon sens et de l’amour. […] Agnès, charmante enfant, presque aussi touchante que le jeune Arthur de Shakespeare : Ne brûle pas mes pauvres yeux, Hubert ! […] Mascarille déjà était un enfant de Molière en personne, et bien étonné était Molière de se voir applaudi, doublement, pour son jeu et pour ses vers. […] Tartuffe, ne fasse un enfant adultérin… Elmire seule est l’espoir, la force, le fossé, le rempart de cette bourgeoisie.

1336. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

Vous y trouverez, sertissant des sentiments tour à tour frais à l’extrême et raffinés presque trop, des bijoux tour à tour délicats, barbares, bizarres, riches et simples comme un cœur d’enfant et qui sont des vers, des vers ni classiques, ni romantiques, ni décadents, bien qu’avec une pente à être décadents, s’il fallait absolument mettre un semblant d’étiquette sur de la littérature aussi indépendante et primesautière.

1337. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Franc-Nohain (1873-1934) »

Franc-Nohain, enfant perdu du vers libre, qu’il manie de toutes façons picaresques, et non, je le crois, sans par-ci par-là quelques parodies de ses contemporains.

1338. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nodier, Charles (1780-1844) »

Il se contentait de jouer avec son génie et avec sa sensibilité, comme un enfant avec l’écrin de sa mère.

1339. (1887) Discours et conférences « Discours à la conférence Scientia : Banquet en l’honneur de M. Berthelot »

Vivez longtemps pour la science, pour ceux qui vous aiment ; vivez pour notre chère patrie, qui se console de bien des défaillances en montrant au monde quelques enfants tels que vous.

1340. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Nous n’étions pas revenus de notre surprise, elle augmenta encore lorsque nous vîmes entrer le président, dont l’aspect et les manières étaient tout à fait opposés à l’idée que nous nous étions faite de lui : au lieu d’un grave et austère philosophe dont la présence aurait pu intimider des enfants comme nous étions, la personne qui s’adressait à nous était un Français gai, poli, plein de vivacité, qui, après mille agréables compliments et mille remerciements pour l’honneur que nous lui faisions, désira savoir si nous ne voudrions pas déjeuner ; et comme nous nous excusions (car nous avions déjà mangé en route) : « Venez donc, nous dit-il, promenons-nous ; il fait une belle journée, et je désire vous montrer comme j’ai tâché de pratiquer ici le goût de votre pays et d’arranger mon habitation à l’anglaise. » Nous le suivîmes, et, du côté de la ferme, nous arrivâmes bientôt à la lisière d’un beau bois coupé en allées, clos de palissades, et dont l’entrée était fermée d’une barrière mobile d’environ trois pieds de haut, attachée avec un cadenas : « Venez, dit-il après avoir cherché dans sa poche ; ce n’est pas la peine d’attendre la clef ; vous pouvez, j’en suis sûr, sauter aussi bien que moi, et ce n’est pas cette barrière qui me gêne. » Ainsi disant, il courut à la barrière et sauta par-dessus le plus lestement du monde.

1341. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre premier. Du Christianisme dans la manière d’écrire l’histoire. »

Coupable envers les souvenirs, on foule aux pieds les institutions antiques ; coupable envers les espérances, on ne fonde rien pour la postérité : les tombeaux et les enfants sont également profanés.

1342. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre II. Causes générales qui ont empêché les écrivains modernes de réussir dans l’histoire. — Première cause : beautés des sujets antiques. »

On voit croître l’homme et sa pensée : d’abord enfant, ensuite attaqué par les passions dans la jeunesse, fort et sage dans son âge mûr, faible et corrompu dans sa vieillesse.

1343. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Champfleury. — Thackeray. — Contre un parapluie. — Les femmes et les enfants dans les ouvrages de M.  […] Toucher aux enfants est aussi délicat que toucher à la femme. […] « Enfant, Mme de Mercey ne voulait que se distraire. » Tant pis pour elle ! […] L’imprudente folie d’un enfant a suffi pour me transformer en un clin d’œil ! […] Et Don Juan n’a pas laissé d’enfants.

1344. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Jamais le fusil meurtrier n’y a effrayé ces paisibles enfants de la nature. […] C’est L’Enfant de Jules Vallès. […] Je ne connais pas de lecture plus passionnante que celle de L’Enfant, livre aux chapitres brusques, qu’on dirait écrit au crayon sur un carnet. […] Cela ne signifie rien parce que les enfants, les adolescents et bien des hommes aussi ont les yeux brillants. […] On entendait les lamentations des femmes, les gémissements prolongés des petits enfants, les cris des hommes.

1345. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Ce n’est plus cette porte que l’on voit, c’est la plus tendre des mères, le plus chéri des enfants, le plus grand et le plus heureux des rois, et le souvenir attendrissant de cette grandeur évanouie. […] Tant de gracieuses paraboles ne fournissaient-elles pas des épisodes animés, dont le mauvais riche, l’enfant prodigue, et la femme adultère, eussent été les plus touchants ? […] L’un rend ensuite venerande puer, par, ô respectable enfant ! et l’autre par ce beau trait : enfant déjà héros ! […] et c’est assez pour moi « Que son sein ait produit un enfant tel que toi.

1346. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Pauvre enfant ! […] Les Enfants d’Édouard. […] En attaquant la légitimité d’Édouard IV, il sapait la popularité de ses enfants. […] Henri épouse Angèle et reconnaît l’enfant de son rival. […] des enfants perdus.

1347. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Il s’installe chez elle, à la campagne : elle éprouve pour lui un sentiment qu’elle voudrait bien appeler maternel, mais sur lequel il lui est impossible de prendre le change, puisqu’elle a des enfants et qu’elle peut comparer. […] Ayant à nous peindre un enfant mourant du croup, l’auteur écrit ces vers : Qui n’a vu se débattre, hélas ! ces doux enfants Qu’étreint le croup féroce en ses doigts étouffants ? […] langes des siècles enfants, déchirés et dispersés par le souffle de l’esprit nouveau ! […] Il réunit, dans un type violent, gigantesque et sans harmonie, quelque chose du barbare, du Romain, du Grec, de l’Oriental, du vieillard, de l’enfant, du héros païen et du héros chrétien ; il est, au plus haut degré, un grand homme byzantin.

1348. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Et on n’ignorait pas tout à fait l’art d’épouvanter les enfants et les femmes, non plus que celui de provoquer le gros rire, mais on était incapable d’émouvoir ou d’égayer, — au vrai sens des deux mots, — ceux que Molière allait bientôt appeler les honnêtes gens 21. […] Et Louis XIV enfant n’exigeait-il pas que l’on représentât devant lui, jusqu’à deux fois dans la même journée, Jodelet duelliste, ou Jodelet, le maître valet, — je ne sais trop lequel des deux ? […] Bien né, d’une bonne famille bourgeoise ; bien élevé, dans cette austère et sainte maison de Port-Royal, dont il était l’enfant prodigue après en avoir été jadis l’enfant gâté ; bien fait de sa personne, agréable à voir, ayant quelque chose en lui du charme simple et de l’élégante noblesse de sa poésie ; chrétien au fond du cœur ; païen par tous ses sens : je doute s’il y a jamais eu de génie plus ouvert à toutes les influences, plus capable, selon l’énergique expression d’un autre poète, de se les convertir « en sang et en nourriture », plus semblable à son temps, et cependant plus original. […] Et puisque, en critiquant Racine, on trouve toujours encore à l’admirer, est-ce pour cela que, conformément à l’indication d’Euripide, il a fait d’Œnone la « nourrice » de Phèdre, afin qu’y ayant entre elle et son enfant de lait comme un lien de chair et de sang, on vît bien qu’elles ne faisaient qu’une seule personne ? […] Cet enfant de famille, « auquel M. 

1349. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Sarah Bernhardt » pp. 14-18

Une grâce de femme est dans ces trois enfants : C’est que tous trois sont faits, vaincus ou triomphants, Des grâces de Sarah qui fait toutes les femmes.

1350. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Épilogue »

L’Orgueil, ce vice des hommes, est descendu jusque dans le cœur de la femme, qui s’est mise debout pour montrer qu’elle nous atteignait et nous ne l’avons pas rassise à sa place, comme un enfant révolté qui mérite le fouet !

1351. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « César Cantu »

Mais Cantu, dans son histoire, n’a pas même d’esprit de parti : il n’est d’aucune opinion, pas même de la sienne ; il va d’une idée à une autre, avec le mouvement animal d’une intelligence qui se prend à tout comme celle d’un enfant.

1352. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Dans des mémoires écrits pour l’instruction de ses enfants, il leur recommande, au lieu de s’en confesser, son Virgile travesti ; il se loue du portrait d’iris, le meilleur morceau, dit-il, qu’il eût fait dans ce genre-là. […] Des enfants, des artistes presque sans lettres, se sont passionnés pour ce qui perce des beautés homériques à travers les traductions les plus infidèles. […] La curiosité de l’aimable interlocutrice, tantôt naïve comme celle d’un enfant, tantôt hardie et compromettante comme celle d’un libre penseur, son impatience, quand les choses ne s’expliquent pas selon ses vues, sa joie, quand elles s’arrangent à son gré, comme si le Créateur avait pensé à lui plaire, les réflexions solides jetées avec la même légèreté que les plus frivoles, la vérité acceptée ou refusée par passion, des coquetteries avec la science pour la mettre de son côté, tout cela est d’une femme de ce temps-là, qui ne sera pas reniée par les femmes du nôtre. […] Enfant du dix-huitième siècle, je serais ingrat si je ne rapportais à ses écrivains ma part dans les biens de l’ordre moral qui ont élevé la condition humaine au dix-neuvième.

1353. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Les romans de l’auteur du Thé chez Miranda et principalement la Force, la Ruse, l’Enfant d’Austerlitz, etc., présentent, à côté de leurs défauts, de très grandes qualités. […] Krains, enfants enthousiastes de la Wallonie, sont avant tout des régionalistes. […] Mademoiselle Cloque, la Becquée, l’Enfant à la balustrade, le Bel avenir, ont apporté dans le roman moderne de mœurs provinciales une note très neuve. […] Or, et le fait est curieux à remarquer, soit dans Mademoiselle Cloque, soit dans la Becquée, soit dans l’Enfant à la balustrade, l’amour n’apparaît plus ou, s’il intervient, il ne joue qu’un rôle très bref : il n’est jamais le principal élément d’émotion.

1354. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Samedi 22 janvier La paternité amoureuse de l’enfant encore dans ses langes, a quelque chose qui surprend, qui étonne chez les jeunes pères. […] L’homme sort de sa petite voiture, se met sur ses jambes artificielles, embrasse les mains de Lachaud, s’écrie qu’il lui doit sa fortune, que sa femme après lui aura de quoi vivre, que ses enfants seront heureux : un vrai discours, prononcé moitié pleurant. […] J’étais, pour tout dire, un enfant. […] Il est vraiment, cet homme ; un gros enfant terrible pour son parti.

1355. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Les enfants pour fêter ton culte renaissant Répandaient des parfums, se couronnaient de branches Et la tête des rois tomba, sans que leur sang                  Tâcha ta robe blanche. […] C’est pendant de longues fiançailles que ces vers ont jailli de deux âmes qui se sont penchées l’une vers l’autre pour se pénétrer », dit la préface, « et, comme des enfants qui ont trouvé un beau papillon le montrent à tout venant, au bout de l’épingle avec laquelle ils l’ont transpercé, elles ont fixé dans l’ombre, avec le rythme, le beau papillon de leur amour et fervemment, le portent à la clarté ». […] Cet homme, cet enfant qui se jette à genoux Pour être, ô bienheureux défunts ! […] Reviendrai-je dormir dans ta chambre d’enfant, Reviendrai-je, les cils caressés par le vent, Attendre la première étoile sous l’auvent, Et respirer dans ton coffret en bois de rose, Parmi l’amas jauni des vieilles lettres closes, L’amour qui seul survit dans la cendre des choses ?

1356. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

… Plus innocent des agis actuels que l’enfant non encore né. […] Callipédique Adj. — Qui concerne la procréation systématique de beaux enfants. […]  Kallipaidia, de Kallos, beauté et paîs, enfant. […] Subsista la sigillaire influence de cet enfant dans toute l’œuvre de son âme.

1357. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

On ne sait rien de la personne à laquelle il s’adressait alors, sinon qu’elle était bien plus jeune que lui ; il l’appelle une enfant : La vivacité de vos sentiments, des manières simples et naturelles, et un air de vérité, m’avaient fait croire que vous ne ressembliez point aux autres femmes, et je me flattais de retrouver en vous cette personne que j’ai tant aimée, et qui, toute morte qu’elle est depuis longtemps, n’a rien à me reprocher que la passion que j’ai eue pour vous ; je vois que je me suis trompé. […] Esclave des gens qui sont en faveur, tyran de ceux qui dépendent de lui, il tremble devant les premiers et persécute sans cesse les autres… Souvent il est agité par une espèce de fureur qui tient fort de la folie : ce ne sont quasi jamais les choses qui en valent la peine, mais les plus petites, qui lui causent cette fureur : cela dépend de la situation où se trouve son esprit ; et cela vient aussi de ce qu’il n’est point louché de ce qui est véritablement mal ; si bien qu’il ne regarde jamais les choses, mais simplement les personnes qui les ont faites ; et, si c’est quelqu’un qui lui déplaise, il grossit des bagatelles et en fait une affaire importante : cependant il est si faible et si léger que tout cela s’évanouit, et il ressemble assez aux enfants qui font des huiles de savon. […] Toutes les charges de sa maison sont vacantes ; il n’y a plus ni grandeur ni dignité ; son avarice et son incertitude en sont cause ; il n’est magnifique qu’en secrétaires dont il a dix-huit ou vingt : il est tout le jour enfermé, sous je ne sais combien de verrous, avec quelqu’un de ses secrétaires ; et ceux qui ont affaire à lui, après avoir cherché longtemps, trouvent à peine dans une garde-robe quelque malheureux valet de chambre, qui souvent n’oserait les annoncer ; si bien qu’ils sont des deux et trois mois sans lui pouvoir parler ; sa femme et ses enfants n’oseraient pas même entrer dans sa chambre qu’il ne leur mande… Tout est mystère à l’hôtel de Condé, et rien n’y est secret… Il a des biens immenses et Chantilly, c’est-à-dire la plus belle demeure du monde ; il trouve le moyen de ne jouir de rien de tout cela et d’empêcher que personne n’en jouisse… Il aime mieux y vivre sans aucune considération que d’assembler le monde et les plaisirs dans des lieux enchantés où il serait avec dignité.

1358. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

les pauvres Indiens prennent leurs vieux parents dans leurs bras ; les femmes chargent leurs enfants sur leurs épaules ; la nation se met enfin en marche, emportant avec elle ses plus grandes richesses. […] Les Indiens s’avancèrent d’un air morne vers le rivage : on fit d’abord passer les chevaux, dont plusieurs, peu accoutumés aux formes de la vie civilisée, prirent peur et s’élancèrent dans le Mississipi, d’où on ne put les retirer qu’avec peine : puis vinrent les hommes, qui, suivant la coutume ordinaire, ne portaient rien que leurs armes ; puis les femmes, portant leurs enfants attachés sur leur dos ou entortillés dans les couvertures qui les couvraient ; elles étaient, en outre, surchargées de fardeaux qui contenaient toute leur richesse. […] Il se trouvait là une femme âgée de cent dix ans ; je n’ai jamais vu plus effrayante figure : elle était nue, à l’exception d’une couverture qui laissait voir, en mille endroits, le corps le plus décharné dont on puisse se faire idée ; elle était escortée de deux ou trois générations de petits enfants.

1359. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Quand il arme les lévites, et qu’il leur rappelle que leurs ancêtres, à la voix de Moïse, ont autrefois massacré leurs frères (« Voici ce que dit le Seigneur, Dieu d’Israël : « Que chaque homme place son glaive sur sa cuisse, et que chacun tue son frère, son ami, et celui qui lui est le plus proche. » Les enfants de Lévi firent ce que Moïse avait ordonné. »), il délaie ce verset en périphrases évasives : Ne descendez-vous pas de ces fameux lévites Qui, lorsqu’au dieu du Nil le volage Israël Rendit dans le désert un culte criminel, De leurs plus chers parents saintement homicides, Consacrèrent leurs mains dans le sang des perfides, Et par ce noble exploit vous acquirent l’honneur D’être seuls employés aux autels du Seigneur ? […] Au reste, comme nul sentiment profond n’est stérile en nous, il arrivait que cette poésie rentrée et sans issue était dans la vie comme un parfum secret qui se mêlait aux moindres actions, aux moindres paroles, y transpirait par une voie insensible, et leur communiquait une bonne odeur de mérite et de vertu : c’est le cas de Racine, c’est l’effet que nous cause aujourd’hui la lecture de ses lettres à son fils, déjà homme et lancé dans le monde, lettres simples et paternelles, écrites au coin du feu, à côté de la mère, au milieu des six autres enfants, empreintes à chaque ligne d’une tendresse grave et d’une douceur austère, et où les réprimandes sur le style, les conseils d’éviter les répétitions de mots et les locutions de la Gazette de Hollande, se mêlent naïvement aux préceptes de conduite et aux avertissements chrétiens : « Vous avez eu quelque raison d’attribuer l’heureux succès de votre voyage, par un si mauvais temps, aux prières qu’on a faites pour vous. […] Ainsi, quand Racine a risqué le vers fameux, Brûlé de plus de feux que je n’en allumai, il ne faisait sans doute que se souvenir de son cher roman et du passage où Hydaspe, sur le point d’immoler sa fille et de la placer sur le bûcher ou foyer, se sent lui-même au cœur un foyer de chagrin plus cuisant : je traduis à peu près ; les curieux peuvent chercher le passage : Racine, enfant, avait retenu ce jeu de mots comme une beauté, et il n’a eu garde de l’omettre dans Andromaque.

1360. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Une enfance sans parents, un mariage sans tendresse, un mari qui la trompe, la ruine, et se fait tuer pour une autre, la laissant veuve en pleine jeunesse, en pleine beauté, avec deux enfants à élever ; ces enfants à peine élevés, les craintes pour le fils qui va à l’armée, le désespoir surtout de perdre la fille qui suit son mari à l’autre bout du royaume, et dès lors de longues séparations qui remplissent tous ses jours d’inquiétude, de brèves réunions où sa tendresse, irritée et froissée à tout instant, envie les tourments de l’absence ; la fortune qui s’en va, l’argent difficile à trouver, le dépouillement, lent et douloureux, pour payer les fredaines du fils, l’établir, le marier, mais surtout pour jeter incessamment dans le gouffre ouvert par l’orgueil des Grignan ; une petite-fille à élever, tant de veilles, de soins, d’appréhensions, pour voir la pauvre Marie Blanche, ses petites entrailles, disparaître à cinq ans dans un triste couvent ; la vieillesse, enfin, triste avec les rhumatismes et la gêne : telle est la vie de Mme de Sévigné359. […] La voilà chargée d’élever les enfants de Mme de Montespan : c’est le coup de fortune, qui change sa vie.

1361. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Il abolit l’épiscopat, l’ordre, c’est-à-dire la transmission du ministère ; il fit nommer le pasteur par la société religieuse ; il rendit le baptême facultatif, à la manière des anabaptistes qui pensaient que le caractère s’en transmet des pères aux enfants ; il fit enlever des temples, les fonts baptismaux, affaiblissant le dogme et abolissant la cérémonie. […] Un des plus habiles dans la chaire, à cette époque, Menot, représentait l’Enfant prodigue dépensant tout son argent à acheter des toques de Florence. […] Chose inouïe pour toutes ces âmes qui n’avaient pas cessé d’être chrétiennes, mais qui ne n’étaient plus guère que par les sens et l’habitude, de connaître enfin, par l’intelligence et le raisonnement, la grandeur de leur croyance, et de retrouver leurs titres d’enfants de Dieu !

1362. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Heureux les enfants qui ne font toute leur vie que dormir et rêver ! […] Il semble qu’il ait déployé toutes ses voies pour m’envelopper de toutes parts ; et il n’en fallait pas tant contre un pauvre enfant qui n’y voyait pas malice. […] Ceux qui ne croient que par le cœur, comme des enfants, sans entrer dans tout cet attirail apologétique, Oh !

1363. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Notre Bussy, dans l’abrégé de ses Mémoires qu’il adressa à ses enfants sous le titre de L’Usage des adversités, a cité cette pièce de Racan, mais en l’altérant notablement. […] Ce n’est qu’auprès de lui seul au monde qu’on peut trouver des douceurs à perdre ses enfants, quelque honnêtes gens qu’ils soient. […] Vous pouvez juger, mes enfants, quelle fut ma douleur en cette rencontre ; elle fut telle, que je m’absentai cinq ans de la Cour, ne pouvant supporter les froideurs d’un maître dont le bon accueil avait encore augmenté ma tendresse… Telle était la condition et l’âme du courtisan du temps de Bussy, du temps de Sosie dans l’Amphitryon de Molière.

1364. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

La peinture est une évocation, une opération magique (si nous pouvions consulter là-dessus l’âme des enfants !) […] Il meurt sans enfants. […] Celui qui visiterait l’Exposition universelle avec l’idée préconçue de trouver en Italie les enfants de Vinci, de Raphaël et de Michel-Ange, en Allemagne l’esprit d’Albert Dürer, en Espagne l’âme de Zurbaran et de Velasquez, se préparerait un inutile étonnement.

1365. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

La mère qui regarde son enfant est joyeuse, parce qu’elle a conscience de l’avoir créé, physiquement et moralement. […] C’est pour se rassurer qu’on cherche l’approbation, et c’est pour soutenir la vitalité peut-être insuffisante de son œuvre qu’on voudrait l’entourer de la chaude admiration des hommes, comme on met dans du coton l’enfant né avant terme. […] La richesse et l’originalité des formes marquent bien un épanouissement de la vie ; mais dans cet épanouissement, dont la beauté signifie puissance, la vie manifeste aussi bien un arrêt de son élan et une impuissance momentanée à pousser plus loin, comme l’enfant qui arrondit en volte gracieuse la fin de sa glissade.

1366. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

« Vous savez la force meurtrière d’Ajax2, et comment, à une heure avancée de la nuit, se perçant de son propre glaive, il mit un reproche éternel sur tous les enfants des Hellènes venus il Troie ; mais Homère l’a honoré parmi les hommes ; et, en relevant toute la vertu d’Ajax, il a ordonné, de par le rameau de feuillage, au reste du monde, de se plaire toujours à ses chants inspirés ; car, si quelqu’un dit quelque chose en beaux vers, cette parole, une fois proférée, chemine toujours vivante ; et sur la terre et à travers les mers le rayon de la gloire a marché, sans s’éteindre jamais !  […] Veut-il, par une singulière fantaisie, imiter, en l’honneur du duc de Vendôme, cette ode si élégante, si pure à la divinité favorite des Hellènes, aux Grâces, que Pindare invoquait, au nom d’un jeune vainqueur à la course, enfant de la belliqueuse ville d’Orchomène, où elles avaient un temple, Lamotte n’approche pas plus cette fois du tour noble et léger et de la dignité sereine du poëte, qu’il n’en avait ailleurs atteint la sublime grandeur. […] Et cependant, lorsqu’il la célèbre, au nom d’un de ses enfants, Aristomène, vainqueur aux jeux olympiques, ce qu’il loue en elle, c’est l’amour de l’équité civile, et ce qu’il lui recommande, c’est la haine des troubles populaires.

1367. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

J’arriverai à cinq heures du malin, je me commanderai une paire de bottes, je ferai un enfant à ma femme et je partirai. […] on a joui du plaisir de se le faire ; quand on a fait sa fortune, on est sûr que sa femme, que ses enfants ne manqueront de rien ; tout cela, c’est assez.

1368. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Vous n’êtes plus sans doute un enfant ; mais, à tout âge, le poison est toujours dangereux. […] N’ayant jamais eu aucune diversion d’humaine tendresse, tout avait tourné chez lui à l’ambition spirituelle, mais aussi à une certaine tendresse, également spirituelle, qui se manifestait dans la familiarité avec ceux qu’il appelait ses enfants, tant ceux de son Ordre que les élèves venus du dehors et qu’il tenait dans sa main.

1369. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Si vous regardez sa conduite, il a l’air d’un enfant distrait qui se heurte aux hommes. […] Il est crédule jusqu’au bout, et, de son propre aveu, toujours le même « enfant à barbe grise, qui fut dupe et le sera toujours. » Il ne sait ni se conduire ni se contraindre, il se laisse aller ; c’est la pure nature.

1370. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

On se souvient que, selon les anciens sages, l’homme ne se survivait que dans ses enfants. […] La première fois qu’on annonça à l’humanité que sa planète allait finir, comme l’enfant qui accueille la mort avec un sourire, elle éprouva le plus vif accès de joie qu’elle eût jamais ressenti.

1371. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Mais un profond sentiment de tristesse empoisonnait pour Jésus le spectacle qui remplissait tous les autres israélites de joie et de fierté. « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, s’écriait-il dans ces moments d’amertume, combien de fois j’ai essayé de rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu n’as pas voulu 964 !  […] vous convenez donc que vous êtes les enfants de ceux qui ont tué les prophètes.

1372. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre I : Des sens, des appétits et des instincts. »

Tel est le mouvement alternatif des deux jambes chez l’enfant, même avant qu’il sache marcher. D’autres fois, les mouvements associés sont simultanés, par exemple, celui des deux bras chez l’enfant, des deux yeux.

1373. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Un acte aussi simple en apparence que celui de cracher, demande tant d’efforts que l’enfant ne peut le faire qu’à la fin de sa deuxième année. […] Il n’y en a plus, si une personne intervenant, je suis poussé par elle à agir d’une certaine manière, comme l’enfant que l’on mène dans une boutique acheter un vêtement, sans le laisser choisir lui-même.

1374. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Il élève son enfant dans l’innocence, dans la foi et dans la pudeur. […] Le gouvernement de juillet est tout nouveau-né, il n’a que trente — trois mois, il est encore au berceau, il a de petites fureurs d’enfant.

1375. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Peintre de talent sur la toile, que nous n’avons pas ici à apprécier, Eugène Fromentin est allé demander deux fois à l’Afrique ce que les peintres vraiment inventeurs trouvent par l’intuition seule de leur génie, fussent-ils culs-de-jatte, et voilà qu’une fois parti il n’a pu résister à la facilité de ce livre de tout le monde que chacun peut faire, et même les enfants et les femmes, car les femmes et les enfants aiment très fort à parler de leurs impressions personnelles.

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