je reconnais bien là cette éternelle façon de combattre celui qui nous gêne et qui nous déplaît.
Dans le drame espagnol, cette même infante qui a commencé par chausser à Rodrigue les éperons de chevalier, cette princesse tant respectée et admirée de lui, et qui lui voudrait un peu moins de respect avec un peu plus de tendresse, a une existence bien distincte, bien définie ; elle passe par des péripéties frappantes et qui intéressent ; elle sauve Rodrigue et le protège quand on le poursuit après la mort du comte ; elle a le temps de renaître à l’espérance lorsque lui-même, partant pour combattre les Maures à la tête de ses cinq cents amis, il la salue galamment à ce balcon de sa maison de plaisance, d’où elle l’a reconnu.
Sauf un ou deux cas d’exception, — Pascal, Bossuet, — on reconnaît et l’on peut toujours nommer quelque ancien derrière un moderne il eût semblé autrement que la caution, la marque de garantie lui manquait.
De même que La Bruyère a peint des caractères moraux qui font type, on arriverait ainsi à tracer quantité de portraits-caractères des grands écrivains, à reconnaître leur diversité, leur parenté, leurs signes éminemment distinctifs, à former des groupes, à répandre enfin dans cette infinie variété de la biographie littéraire quelque chose de la vue lumineuse et de l’ordre qui préside à la distribution des familles naturelles en botanique et en zoographie.
Nous n’y cherchons que de l’histoire, et nous reconnaissons de grand cœur avec lui qu’il y avait, en effet, l’étoffe d’un politique sous l’homme de guerre en Maurice.
Vers ce même temps, il aurait voulu encore, sinon être reconnu par le roi comme duc de Courlande, du moins être traité sur le pied de prince de maison souveraine et en avoir les honneurs comme il en affectait l’allure.
Le point central de ce double monde, à mi-chemin des Hauts-lieux et du Vallon, le miroir complet qui réfléchit le côté métaphysique et le côté amoureux, est le Lac, le Lac, perfection inespérée, assemblage profond et limpide, image une fois trouvée et reconnue par tous les cœurs.
Il s’est trouvé tout aussitôt au courant de cette inspiration nouvelle qu’il n’aurait pas découverte, mais qu’il a saluée du cœur et reconnue pour sienne.
En parlant de la presse, je sais quelles exceptions il convient de faire ; politiquement j’en pourrais surtout noter ; mais littérairement, il y en a très-peu à reconnaître.
Magnin, et de ne pas reconnaître avec émotion et sourire tout ce que lui doivent de gratitude d’anciens essais pris d’abord en main par lui et proposés du premier jour à l’indulgence.
Je le ferai ; vous ne me reconnaîtrez plus, ce sera un autre que vous croirez aimer, et ce n’est qu’à la fin, en comparant, que vous verrez que c’était bien le même.
On fut forcé de reconnaître que Fénelon n’avait jamais vu ce religieux et n’avait entretenu aucune correspondance avec lui.
Les malins, à certaines marques, ont vite fait de reconnaître « la fabrique de Ferney » : Voltaire nie comme un beau diable ; cela ne trompe personne, et amuse tout le monde.
Les Musiciens ont reconnu que la Musique qui se chante le plus facilement, est la plus difficile à composer ; preuve certaine que nos plaisirs & l’art qui nous les donne, sont entre certaines limites.
Cela entraine des conséquences graves : d’abord un dédain profond des classes subalternes, un parti pris d’écarter ce qui peut rappeler les vulgarités de la vie domestique ou populaire ; puis, entre les privilégiés admis sur un terrain de choix, un code très sévère de bienséances : peu parler de soi ; épargner l’amour-propre d’autrui ; flatter ou ménager les travers des gens en leur présence, ce qui n’interdit pas — au contraire — de les railler en leur absence ; beaucoup de tact et de circonspection ; adoucir les angles de son caractère ; mettre une sourdine aux émotions trop vives, aux convictions trop fortes ; laisser entendre ce qu’on ne peut pas dire tout haut ; s’habituer ainsi à une fine analyse des sentiments, à une psychologie déliée qui permet de reconnaître à un froncement de sourcils, à un regard, à une inflexion de voix les plus subtils mouvements du cœur.
Même de nos jours, pour les cultes reconnus par l’État, catholiques, réformés, israélites, les chiffres recueillis par les recensements officiels sont sujets à caution, et quand il s’agit de supputer en un moment donné le nombre des diverses variétés de libres-penseurs, la difficulté devient à peu près insurmontable.
On peut la reconnaître dans tous ces personnages qui débrouillent et expliquent leurs sentiments avec une logique et une clarté parfaites, comme s’ils étaient des psychologues de profession.
Personne d’humain ne peut s’y laisser prendre, en sorte que l’auteur ne peut être estimé que de ceux-là même, ses congénères, qui reconnaissent, en son mensonge, celui qu’ils sont eux-mêmes.
Ils sont venus à lui ; oui, tous, un peu plus tôt, un peu plus tard, ils sont venus reconnaître en sa personne l’esprit du temps, lui rendre foi et hommage, lui donner des gages éclatants.
Quand on lit aujourd’hui le récit de ces fêtes dans le recueil intitulé Les Divertissements de Sceaux, on reconnaît, au milieu des fadeurs, que M. de Malezieu y mettait cet esprit que voulait la fée.
J’ai cru d’abord que c’était une simple faute d’impression ; mais voyant ce nom de d’Arnaud revenir à deux reprises, et reparaître le même dans les différentes éditions de l’Éloge, j’ai été forcé de reconnaître, à ma grande surprise, que celui qu’on appelait, au xviie siècle, le grand Arnauld, était bien moins connu, au xixe , en pleine Académie des sciences, et que son nom s’y confondait insensiblement, et sans qu’on s’en rendît bien compte, avec celui de d’Arnaud (Baculard).
En même temps qu’elle réussissait, sans trop de peine, à faire ainsi de son fils une petite-maîtresse, elle s’attachait à lui inculquer les principes et l’art du courtisan, et elle semble avoir réduit à ce point toute la morale : Écoutez, mon fils, lui disait cette petite-fille amollie du chancelier de L’Hôpital, ne soyez point glorieux, et songez que vous n’êtes qu’un bourgeois… Apprenez de moi qu’en France on ne reconnaît de noblesse que celle d’épée… Or, mon fils, pour n’être point glorieux, ne voyez jamais que des gens de qualité.
Reconnaissons qu’il y avait dans ces âmes extrêmes une grandeur qui nous étonne, qui nous surpasse et qui a péri : Grandiaque effossis mirabitur ossa sepulchris.
Lebrun, qui le reconnut poète, s’intéressa à lui, fit souscrire à ses vers par des personnes de la ville, et le dégagea par ce moyen du service militaire auquel il allait être assujetti.
Après un scrupuleux examen, il a été reconnu que les deux versions, toutes dissemblables qu’elles peuvent être, sont authentiques, mais elles ont été écrites à des époques différentes.
Son premier Voyage en Égypte a commencé sa réputation ; il a eu un succès brillant et soutenu ; ce qui est bien plus rare, ce succès a augmenté depuis l’expédition d’Égypte : tous ceux qui en firent partie ont reconnu que l’auteur avait constamment dit la vérité.
Corneille nous assujettit à ses caractères et à ses idées ; Racine se conforme aux nôtres : celui-là peint les hommes comme ils devraient être, celui-ci les peint tels qu’ils sont : il y a plus dans le premier de ce que l’on admire, et de ce que l’on doit même imiter ; il y a plus dans le second de ce que l’on reconnaît dans les autres, ou de ce que l’on éprouve dans soi-même.
. — Lui aussi n’aime pas les romantiques, mais jusqu’à présent il s’est gardé de tout didactisme et il serait bien difficile de reconnaître un dogme précis dans ses critiques.
On imprime que Sa Majesté auroit reconnu qu’une telle Province auroit été endommagée par des inondations.
En allant de ce fossé vers la gauche, le terrain s’élève et l’on voit à terre des drapeaux, des tymballes, des armes brisées, des cadavres, une mêlée de combattans formant une grande masse où l’on discerne un cavalier blanc à demi-renversé, mort et tombant en arrière vers la croupe de son cheval ; plus sur le fond, de profil, un cavalier brun dont le cheval se cabre et qui meurt. à la fumée, et à la lueur forte et rougeâtre qui colore cette fumée, on reconnaît l’effet d’un coup de canon.
Fascinés par ce triple charme, ils avaient presque consenti à reconnaître aux événements et aux hommes de ce temps de perdition je ne sais quelle supériorité mystérieuse.
Dans ce livre, trempé d’attendrissement, j’ai bien reconnu des idées que j’avais vues ailleurs.
Ainsi dans le sonnet : Sous les derniers soleils de l’automne avancée, où je reconnais le Joseph Delorme à l’ardeur physique des derniers vers, à ces fermentations d’un matérialisme que l’Imagination colore… Mais en ces pièces nouvelles, ce qui rappelle et ressuscite, pour une minute, l’ancien Joseph Delorme est fort rare, dans cette proportion du moins.
À l’élan des strophes et à la puissance de leur facture, on reconnaît tout d’abord un poète de la plus haute volée, tout à la fois ample et contenu, fougueux et correct.
Il parle, les foules le reconnaissent et s’inclinent. […] Le comédien est irrémédiablement frappé chez nous d’une dualité qui le fait reconnaître au premier coup d’œil. […] Je reconnais là les mêmes imaginations que pour les singes à la broche et le squelette dans le lit. […] Qu’il reconnaisse maintenant que chaque auteur a le sien et nous nous entendrons parfaitement. […] Certes, je reconnais moi-même l’inutilité de ces polémiques.
Deux filles et un fils issus de Mme de Bonneval, à savoir, la vicomtesse d’Abzac, la comtesse de Calignon et le marquis de Bonneval, qu’on appelait le beau Bonneval à la Cour de Berlin pendant l’émigration, continuèrent les traditions d’une famille en qui les dons de la grâce et de l’esprit sont reconnus comme héréditaires ; la vicomtesse d’Abzac fut la seule qui mourut sans enfants, et les autres branches n’ont pas cessé de fleurir. […] J’ay été dans ce triste estat plus d’un mois entier, d’où je crois que je ne serois pas sorti sans M. l’ambassadeur d’Holande, lequel m’ayant rendu visite et m’ayant trouvé avec ma santé et mon esprit ordinaires, fit tant de bruit du traitement qu’on me faisoit, qu’il me fut permis, après l’attestation que j’eus des médecins du parfait rétablissement de ma santé, d’assembler la nation, laquelle, sollicitée par le sieur Belin, et pour se mettre à couvert du blâme de la première délibération qu’elle avoit signée, ne voulut jamais me reconnoître qu’après m’avoir forcé d’aprouver ladite délibération par un acte que je fus obligé de signer le 1er du mois d’aoust dernier, pour obtenir ma liberté et reprendre les fonctions d’ambassadeur.
Tu ne saurais pas aujourd’hui que les plus belles philosophies n’ont que des jours d’explosion et des années de fumée, fumée à travers laquelle on ne reconnaît plus rien que des décombres ; que les peuples, comme des banqueroutiers de la vérité, ne tiennent jamais ce qu’ils promettent ; que les princes les meilleurs ne recueillent que l’assassinat, comme Henri IV, ou le martyre, comme Louis XVI ; que les réformateurs les plus bienfaisants ont pour ennemis les utopistes les plus absurdes ; que les gouvernements héréditaires subissent les dérisions de la nature, qui ne sanctionne pas toujours l’hérédité du génie ou des vertus ; que les gouvernements parlementaires subissent la domination de l’intrigue, la fascination du talent, l’aristocratie de l’avocat, qui prête sa voix à toutes les causes pourvu que l’on applaudisse, et qui est aux assemblées ce que la caste militaire est aux despotes, pourvu qu’ils les payent en grades et en gloire ; que les gouvernements absolus font porter à tous la responsabilité des fautes d’une seule tête ; que les gouvernements à trois pouvoirs sont souvent la lutte de trois factions organisées qui consument le temps des peuples en vaines querelles, qui n’ont d’autre mérite que d’empêcher les grands maux, mais d’empêcher aussi les grandes améliorations, et qui finissent par des Gracques ou par des Césars, ces héritiers naturels des anarchies ou des servitudes ; que les républiques sont la convocation du peuple entier au jour d’écroulement de toute chose pour tout soutenir, le tocsin du salut commun dans l’incendie des révolutions qui menace de consumer l’édifice social ; mais que si ces républiques sauvent tout, elles ne fondent rien, à moins d’une lumière qui n’éclaire pas souvent le fond des masses, d’une capacité qui manque encore au peuple, et d’une vertu publique qui manque plus encore aux classes gouvernementales. […] Le vulgaire, trop jaloux de sa nature pour reconnaître deux facultés dans un même homme, me jetait sans cesse à la face cette accusation hébétée de poésie.
Il faut retourner à l’hôpital, rentrer dans cette salle d’admission, où sur le fauteuil contre le guichet, il me semble revoir le spectre de la maigre créature que j’y ai assise, il n’y a pas huit jours. « Voulez-vous reconnaître le corps ? […] En face de la Muette, sur les terrains de l’ancien Ranelagh, — j’ai reconnu la maison sans la connaître, — ça ressemble aux tâtonnements des enfants avec les jeux d’architecture, et où ils marient des tours à créneaux avec un kiosque chinois.
C’est ainsi par la souffrance que la réalité et la nature s’est imposée à Rousseau, s’est fait jour à travers sa rhétorique : rien ne vous ramène au réel comme une plaie ouverte, et celui qui ne distingue pas bien les roses vraies des roses artificielles saura très bien reconnaître les premières à leurs épines. […] Nous sentons s’enrichir notre cœur quand y pénètrent les souffrances ou les joies naïves, sérieuses pourtant, d’une humanité jusqu’alors inconnue, mais que nous reconnaissons avoir autant de droit que nous-mêmes, après tout, à tenir sa place dans cette sorte de conscience impersonnelle des peuples qui est la littérature.
La réflexion sur cette absence nous fait reconnoître que nous ne sentons point : c’est pour ainsi dire sentir que l’on ne sent point. […] « Le dactyle, l’ïambe & les autres piés entrent dans le discours ordinaire, dit Ciceron, & l’auditeur les reconnoît facilement », eos facile agnoscit auditor. […] Buffier observe qu’il y a tant de différentes infléxions entre les verbes d’une même conjugaison, qu’il faut, ou ne reconnoître qu une seule conjugaison, ou en reconnoître autant que nous avons de terminaisons différentes dans les infinitifs. […] Ce qui arrive dans certaines circonstances, arrivera toûjours de la même maniere quand les circonstances seront les mêmes ; & lorsque je ne vois que l’effet sans que je puisse découvrir la cause, je dois reconnoître ou que je suis ignorant, ou que je suis trompé, plûtôt que de me tirer de l’ordre naturel. […] J’avoue que je ne saurois reconnoître la préposition Latine dans adonné à, sans la voir aussi dans donné à, & que dans l’une & dans l’autre de ces phrases les deux à me paroissent de même espece, & avoir la même origine.
Originalité, force, délicatesse sont des signes évidents auxquels il est impossible de ne pas reconnaître le génie. […] On voyagerait dans tous les villages de l’empire, qu’on s’y reconnaîtrait comme dans son propre pays. […] — Gabriel Andréitch, répliqua Klimof, je ne reconnais qu’un juge dans cette question : Dieu seul, et pas un autre.
Quatre chevaliers envoyés pour reconnaître l’ordre et le plan des Anglais le viennent redire au roi Jean, qui, « monté sur un grand blanc coursier », exhalait son ardeur et n’épargnait pas les paroles pour piquer les siens : « Entre vous, disait-il, quand vous êtes à Paris, à Chartres, à Rouen ou à Orléans, vous menacez les Anglais et vous vous souhaitez le bassinet en la tête devant eux : or, y êtes-vous ; je vous les montre… » Et ses barons lui répondaient par des cris de joie et d’espérance.
Cela sera plus difficile qu’on ne croit, parce que en Russie on est engoué du français, et que chacun, se croyant capable d’écrire sa langue, refuse de reconnaître la supériorité d’un auteur qui sait s’en servir avec talent.
En effet, les Castillans, malgré leur répugnance à subir la prépondérance des Léonais, mais n’ayant pas le choix d’un autre souverain, se déclarèrent, puisqu’il le fallait, prêts à reconnaître Alphonse, à la condition toutefois que celui-ci jurerait n’avoir point participé au meurtre de Sanche : ce fut Rodrigue qui se chargea de lui faire prêter ce serment.
On le regardait comme un apôtre ; mais on reconnaît à présent que c’était un faux apôtre et un déclamateur qui a joué la religion.
Une personne dont on ne saurait assez reconnaître le bienfaisant génie revêtu de charme, Mme Récamier, de bonne heure avertie par M. de Latouche du talent et de la situation de Mme Valmore, s’était mise en peine pour l’obliger.
On est obligé de reconnaître que les sentiments de l’homme sont exposés à l’effet d’un travail caché ; fièvre du temps qui produit la lassitude, dissipe l’illusion, mine nos passions, fane nos amours et change nos cœurs, comme elle change nos cheveux et nos années.
Béranger en 1832 Dans ces esquisses, où nous tâchons de nous prendre à des œuvres d’hier et à des auteurs vivants, où la biographie de l’homme empiète, aussi loin qu’elle le peut, sur le jugement littéraire ; où ce jugement toutefois s’entremêle et supplée au besoin à une biographie nécessairement inachevée ; dans cette espèce de genre intermédiaire, qui, en allant au delà du livre, touche aussitôt à des sensibilités mystérieuses, inégales, non encore sondées, et s’arrête de toutes parts à mille difficultés de morale et de convenance, nous reconnaissons aussi vivement que personne, et avec bien du regret, combien notre travail se produit incomplet et fautif, lors même que notre pensée en possède par devers elle les plus exacts éléments.
Arnault, j’en suis venu à reconnaître que M.
Il ne s’agit ni de réhabiliter ni de proposer pour modèle, mais simplement de reconnaître ce qui fut, de retrouver, s’il se peut, la poésie aux moindres traces où elle a passé.
Le sacrifice une fois consommé, la conscience lucide lui revint : « Je reconnus, dit-il, que ce cœur si vif étoit encore brûlant sous la cendre.
Son monopole, acquis par les voies loyales de trafic, fut reconnu et servi même par ses ennemis.
Guillaume de Lorris est un lettré, et à certains traits de son œuvre on reconnaît comme une première impression de l’éloquence latine sur la façon encore informe de notre langue.
La femme est une rusée coquine : le spectateur reconnaît sa femme et toutes les femmes.
L’humanité, il faut le reconnaître, n’a pas marché jusqu’ici d’une manière assez savante, et bien des choses ont été (passez-moi le mot) bâclées dans la marche de l’esprit humain.
C’est assez le reconnaître que de dire qu’il a soutenu cette pièce déraisonnable, dont toutes les proportions sont faussées, et dont l’équilibre chancelle à chaque pas.
— Mais lui crie-t-on, avec votre vitrail seul, la publication n’a aucune chance de succès… Vous en vendrez vingt exemplaires… puis, pourquoi vous butez-vous à une chose, que vous-même reconnaissez être absurde ?
Cette usurpation va cesser, leur heure arrive enfin, leur prédominance éclate, la civilisation, revenue à l’éblouissement vrai, les reconnaît pour ses seuls fondateurs ; leur série s’illumine et éclipse le reste ; comme le passé, l’avenir leur appartient ; et désormais ce sont eux que Dieu continuera.
Enfin, n’y a-t-il pas des auteurs latins, reconnus d’ailleurs pour excellents, qu’on doit s’interdire absolument d’imiter dans des ouvrages d’un autre genre que celui où ils ont écrit ?
Par une intuition de cœur devant laquelle il faut se taire, elle devina que le petit Maurice était d’une nature plus analogue à la sienne que sa sœur et son autre frère, et on la vit, tout enfant qu’elle fût, ne sachant rien d’elle-même et rien de cet autre enfant, alors l’égal des plus chétifs par les cris et les larmes, se reconnaître pourtant en lui, et l’aimer comme si elle était sa jumelle.
Ingres choisit ses modèles, et il choisit, il faut le reconnaître, avec un tact merveilleux, les modèles les plus propres à faire valoir son genre de talent.
— Toutes s’écrient : — « Tu es saint, saint, — le roi des anges du Ciel, — notre Seigneur, — et tes jugements sont — justes et vastes, — ils règnent éternellement partout — dans la multitude de tes ouvrages. » On reconnaît là les chants des anciens serviteurs d’Odin, tonsurés à présent et enveloppés dans une robe de moine ; leur poésie est restée la même ; ils pensent à Dieu, comme à Odin, par une suite d’images courtes, accumulées, passionnées, qui sont comme une file d’éclairs ; les hymnes chrétiennes continuent les hymnes païennes. […] Les plus habiles entre les érudits qui savent l’anglo-saxon reconnaissent l’obscurité de cette pensée.
Thomas, ce tour-là est pendable ; ta maladie vient de ce que nous avons trop peu. » Reconnaissez ici le véritable orateur : il monte jusqu’aux grands effets de style pour faire bouillir sa marmite. « Qu’on donne à ce couvent un quart d’avoine, à cet autre vingt-quatre sous, à ce moine un penny, et qu’il s’en aille : voilà ce que vous dites, mécréants que vous êtes. […] Vers le quatorzième siècle, sous les coups d’Occam, cette science verbale elle-même se décrépit ; on reconnaît que ses entités ne sont que des mots ; elle se discrédite.
Dans trois ou quatre ans, elle connaîtra la cuisine comme ta vieille Katel ; elle conduira son mari par le bout du nez : et si c’est un homme d’esprit, lui-même reconnaîtra que c’était le plus grand bonheur qui pût lui arriver. […] » Et la joie intérieure rayonnait sur sa figure, il reconnaissait en ces choses le doigt de Dieu.
Buloz, en ne consignant ici que le traitement reconnu, à 13 000 fr. par an, 84 000 fr. Comparons ces deux sommes, et reconnaissons entre elles une différence de 4 500 fr. au bénéfice de M.
C’est ainsi que, dans les espèces inférieures, le toucher est passif et actif tout à la fois ; il sert à reconnaître une proie et à la saisir, à sentir le danger et à faire effort pour l’éviter. […] Rejetez donc l’apport de la mémoire, envisagez la perception à l’état brut, vous êtes bien obligé de reconnaître qu’il n’y a jamais d’image sans objet.
. — Si vous êtes ma fille, je vous donnerai à mon ami ; — si vous ne l’êtes pas, allez vous faire pendre ; mendiez, jeûnez, mourez dans les rues, — car, sur mon âme, je ne te reconnais plus226. […] Il fléchit pourtant devant sa mère, car il a reconnu en elle une âme aussi hautaine et un courage aussi intraitable que le sien. […] Vous reconnaissez en lui l’âme d’un poëte qui est fait non pour agir, mais pour rêver, qui s’oublie à contempler les fantômes qu’il se forge, qui voit trop bien le monde imaginaire pour jouer un rôle dans le monde réel, artiste qu’un mauvais hasard a fait prince, qu’un hasard pire a fait vengeur d’un crime, et qui, destiné par la nature au génie, s’est trouvé condamné par la fortune à la folie et au malheur.
À coup sûr, Don Juan n’est pas assez honnête homme pour faire la même réflexion que Molière ; il faudrait d’abord commencer par reconnaître la vertu. […] Ici donc les faiseurs de l’Ambigu se trouvent tout à fait au niveau d’un homme qui est généralement reconnu pour un bel esprit, et vous chercheriez en vain à distinguer M. […] Un soir, le roi entend la jeune fille qui parle d’amour ; à ces propos d’amour son nom est mêlé, et lorsqu’à la dérobée il jette un coup d’œil sur cette jeunesse si bien emparlée et si tendre, il reconnaît la belle personne dont le portrait l’a frappé chez le surintendant Fouquet ; aussitôt ce roi égoïste se sent ému jusqu’au fond de l’âme ; c’est quelque chose de mieux que les sens, c’est presque le cœur qui lui parle, et de ce jour qui la devait plonger, vivante, dans un abîme de supplices et de repentirs, madame de La Vallière préside à ces fêtes, à ces spectacles, à ces miracles de la poésie et de la peinture, à ce beau siècle, à ce théâtre ou Molière et Lulli semblent lutter à qui produira les amusements les plus aimables.
Sainte-Beuve définissait et décrivait, en toute connaissance de cause, ce qu’il a nommé lui-même L’ouvrier littéraire ; et on peut reconnaître à certains traits que, sans en avoir l’air, il se rangeait dans cette catégorie de travailleurs ; il en a été, malgré la dignité de sénateur, jusqu’à la fin de sa vie (voir à la fin d’un premier article sur la Réforme sociale en France, par M.
A mesure qu’on s’éloigne, les dissidences dans la manière de l’envisager augmentent parmi les générations, d’abord unanimes à la reconnaître.
de l’Homme). » On s’est accordé à reconnaître La Bruyère dans le portrait du philosophe qui, assis dans son cabinet et toujours accessible malgré ses études profondes, vous dit d’entrer, et que vous lui apportez quelque chose de plus précieux que l’or et l’argent, si c’est une occasion de vous obliger.
Au lieu de cela, la nouvelle loi, en commençant par accorder beaucoup, par reconnaître à chaque citoyen un droit, a aussitôt agi cependant, par une sorte de contradiction subite, comme si elle avait affaire à des ennemis, comme s’il y avait à se défier de tout ce qui lient une plume.
Son entrevue avec le roi, la reine, sa sœur, au Palais-Royal, eut pour objet, de sa part, de faire reconnaître Henri V et la régence, et, de la part de la maison d’Orléans, de le séduire et de le rendre complice de leur usurpation du trône ; son honneur s’indigna, il les quitta pour jamais, et s’enferma dans sa retraite ; mais il honora toutefois cette retraite par un acte mémorable et réfléchi, un noble adieu au monde, où il plaida la cause perdue des rois fugitifs.
A travers un rapide récit, où Xipharès expose toutes les circonstances par lesquelles son rôle est déterminé, soudain il s’arrête un moment sur les victoires de son père : Et des rives du Pont aux rives du Bosphore, Tout reconnut mon père… De ce triomphe l’orgueil filial de Xipharès est enivré, et le sentiment suscite un réveil de sensations, la vision d’une mer sans ennemis, où les flottes du roi déploient joyeusement leurs voiles : ….Et ses heureux vaisseaux N’eurent plus d’ennemis que les vents et les eaux.
Comte prophétise a priori que l’étude comparée des langues amènera à en reconnaître l’unité comme fait historique, car, dit-il, chaque espèce d’animal n’a qu’un cri.