Dans les bronzes, des merveilles, des merveilles qui semblent l’idéal de ce que le goût et l’art savant de la fabrication peuvent produire. […] C’est, messieurs, notre oiseau d’amour. » Vendredi 30 juillet Singuliers originaux que Paris et sa banlieue produisent. […] Les hommes n’apportent pas aux idées de ce domaine la même foi qu’à leurs doctrines littéraires, qui sont et le credo convaincu et le produit d’un tempérament. » Ici, il s’interrompt pour jeter : « Tenez, nous sommes cinq dans ce salon, qui pensons absolument d’une manière différente, eh bien, je sais que nous nous aimons mieux, que ne m’aime Emmanuel Arago ! […] ” « Non, j’aimais Royer-Collard… les deux hommes que je n’aimais pas, c’était Cousin et Guizot. » Dans la salle à manger, au plafond bas, il y a au-dessus de nous, une flambée de gaz à vous cuire la cervelle, Mme Charles Hugo me dit que très souvent cette chaleur produit chez son fils des troubles de la tête, qui lui font désirer d’être toujours à côté de lui.
En réalité, Faust produit l’effet d’une grande lanterne magique, comme aussi, du reste, le Goetz de Berlichingen ; mais Faust l’est bien davantage, à cause de la nature même du sujet, qui prêtait beaucoup plus à cette succession d’images dont Goethe est l’imagier. […] D’ailleurs, le théâtre classique a produit des chefs-d’œuvre, et avec l’exemple des pièces de Gœthe et sa fureur de voir tout, non des yeux de l’esprit, mais des yeux de la tête, le théâtre romantique attend toujours les siens. […] Rabelais, à grand renfort de bésicles, il a produit, dans le même genre, Torquato Tasso, Iphigénie en Tau-ride, Stella, et c’est encore moins inventé. […] Exemple unique dans l’histoire littéraire, où tant d’usurpations se sont produites et tant de faux mérites étalés, mais aucune dans des proportions d’un colossal si prodigieux.
Ces jugements, tout favorables à l’ouvrage, et dans lesquels on s’appuyait de l’aversion non douteuse que devaient produire sur les cœurs droits et les esprits bien faits ces odieux personnages et leurs manèges honteux si fidèlement représentés, venaient se résumer dans un seul mot : “C’est une pièce a où l’on ne mènera certes pas sa fille, mais on pourra y conduire son fils.”
Nous nous rappelons très-bien, en énonçant cette loi fâcheuse, que Byron, Walter Scott, Chateaubriand, sont ou étaient au nombre des enrichis ou de ceux qui auraient dû l’être ; des sommes immenses, produit de leurs œuvres, leur ont passé par les mains ; mais ces grands exemples même ne font que nous confirmer dans la triste conséquence que nous tirons.
Né en 1792, enfant d’une génération qui a produit des hommes supérieurs ou distingués en tout genre, élève de l’École normale dans la première ferveur de la création, il eut aussi, à sa manière, le souffle et le feu sacré ; il marqua de bonne heure, entre ses jeunes camarades, par des qualités qui étaient bien à lui.
Dans les premiers instants, c’est un tourment de l’enthousiasme qui travaille en vain à se produire au dehors, et qui se replie en cent façons sur lui-même avant d’atteindre l’effet cherché.
Un homme véritablement criminel, ne peut donc point être ramené ; il possède encore moins de moyens en lui-même, pour recourir aux leçons de la philosophie et de la vertu ; l’ascendant de l’ordre et du beau moral perd tout son effet sur une imagination dépravée ; au milieu des égarements, qui n’ont pas atteint cet excès, il reste toujours une portion de soi qui peut servir à rappeler la raison : on a senti dans tous les moments une arrière-pensée, qu’on est sûr de retrouver quand on le voudra, mais le criminel s’est élancé tout entier ; s’il a du remord, ce n’est pas de celui qui retient, mais de celui qui excite de plus en plus à des actions violentes ; c’est une sorte de crainte qui précipite les pas : et, d’ailleurs, tous les sentiments, toutes les sources d’émotion, tout ce qui peut enfin produire une révolution dans le fond du cœur de l’homme, n’existant plus, il doit suivre éternellement la même route.
Mais tous ces mouvements généreux que produit le plus beau des sentiments des hommes, la valeur, sont plutôt les qualités propres au courage qu’à l’amitié ; lorsque la guerre est finie, rien n’est moins probable que la réalité, la durée des rapports qu’on se croyait avec celui qui partageait nos périls.
Nous avons vu que le naturalisme classique est le produit d’une combinaison d’éléments dissemblables : le rationalisme et le goût esthétique.
Molière touche au drame, et produit un effet immense qui traverse les siècles sans s’amoindrir.
Une cassure s’est produite dans l’époque.
Ce qui mérite ici d’être observé, c’est l’effet que produisait le spectacle des mœurs de la cour sur la société d’élite dont madame de Maintenon avait fait partie.
Il en est de ces inexactitudes comme des licences poétiques ; dès qu’elles produisent un grand effet, elles cessent d’être des licences blâmables.
Son esprit, si capable de produire par lui-même, ne lui permit plus que d’être un Compilateur, après qu’il se fut attaché à la lecture de Bayle, dont il entreprit de donner une Analyse.
L’assonance certes produit sur l’oreille un effet moins sensible que la rime. — Au temps jadis, où l’on assonançait, il fallut, prétend-on, suppléer à la faiblesse des sons par leur répétition persistante ; ceci pour dessiner suffisamment la mesure.
Il attend toujours une inscription qu’il n’aura que quand j’aurai produit quelque chose qui m’immortalise. " et quand l’aura-t-il ?
L’idée de ces douze tableaux qui nous est présente, produit une partie de l’effet que les tableaux mêmes produiroient, s’ils étoient à côté de celui dont nous voulons discerner le mérite et connoître le rang.
Or la nature produit toujours ses effets conformément aux regles qui lui ont été prescrites.
Le premier est de prétendre surpasser les anciens en apercevant leurs fautes : il y a loin du goût qui analyse avec justesse, au génie qui produit avec chaleur ; le plus grand tort de La Motte n’est pas d’avoir critiqué l’Iliade, c’est d’en avoir fait une.
Selon la loi de toute révolution populaire, celle qui eut son prodrome à la prise de la Bastille et son épilogue au 9 thermidor était déchirée en deux parts lorsque le mouvement dit du Fédéralisme se produisit en 1793 ; et comme Caen, dit Vaultier, fut une des villes de France où le mouvement se prononça le plus (nous allons voir tout à l’heure avec quelle vigueur), ce qui se passa à Caen donne l’idée de ce qui se passa dans les autres villes, et cela fait véritablement pitié.
Il a manqué deux fois de goût avec le bombast de son titre, et il en a été puni par l’effet que produit rétroactivement ce titre, d’une prétention si accusée, quand on a lu un ouvrage qui, au contraire, devait conseiller toutes les modesties de l’auteur.
Labutte est d’une école dont nous connaissons les perversités et les manies ; car, pour une idée, nous la défions bien d’en produire une seule qu’elle puisse discuter !
Mais, tel qu’il est, ce livre produit par le désenchantement et par l’ironie, il a de ces beautés qui entraînent et maîtrisent toutes les puissances de l’artiste.
Le meilleur produit pour un peuple, c’est encore la gloire, et toutes les chimies et les industries de la terre ne remplaceront pas cette marchandise-là demain !
pour qu’un décadent de cette force pût se produire et qu’un livre comme celui de M.
Paul Meurice n’est pas dépourvu de talent, — et je dirai tout à l’heure le talent qu’il a, — mais entre son adoration génuflexoire pour Hugo et sa collaboration avec madame Sand, son talent est assez mal placé pour produire un grand effet et pour qu’on lui rende une justice entière.
Ajoutez la monotonie même que produit l’effort continuel de plaire, et le contraste marqué entre une petite manière et de grands objets.
Il est facile d’examiner l’effet que cet esprit général dut, au bout de trois siècles, produire sur la poésie, l’éloquence et le goût.
Aussi qu’a-t-il produit ?
Dans ces assemblées politiques de l’an v, composées d’éléments ennemis et inconciliables, trop de levains contraires rapprochés et mis en contact fermentaient violemment et allaient produire de nouveaux éclats. […] Il vient quand il sait que je n’y suis pas. » Et dans une lettre à Degérando lui-même, qu’elle lui adressait de Coppet : « En écrivant à Camille Jordan, dites-lui que j’aime quelqu’un à Genève, seulement de ce qu’il lui ressemble un peu. » L’écrit marquant que Mme de Staël désirait pour Camille, et qui devait dissiper les nuages du passé en le classant décidément dans son vrai parti, il ne tarda pas à le produire : c’est la brochure de 60 pages intitulée : Vrai sens du vote national sur le Consulat à vie, qui est de 1802. […] Quoi qu’il en soit de ces réserves purement littéraires, par son moment, par ses prévisions et ses vœux si nettement exposés, par la justesse et la gravité des raisons produites, non moins que par la générosité de son inspiration, la brochure de Camille Jordan appartient tout à fait à l’histoire. […] « Je ne résisterai point à deux lettres de vous, et je tâcherai d’oublier celle qui en effet a produit sur moi la plus vive sensation que j’aie éprouvée de ma vie. — Je ne vous avais point accusé de n’être pas venu me voir : quand vous vous y étiez refusé, je ne croyais pas au nouveau paroxysme de persécution que j’ai souffert. […] La collection des Discours de Camille Jordan, publiée en 1826, ne les donnant qu’en bloc, sans explication, et séparés des circonstances où ils se produisirent, est insuffisante. — On les retrouvera aussi, résumés et par extraits, mais encadrés comme il convient, dans l’Histoire de la Restauration par M.
Diderot, surfait, grandi pour mille raisons dont j’ai dit quelques-unes et dont la plus forte et la plus actuelle est ce matérialisme qui produit des Littré en philosophie, des Courbet en art, et des Zola en littérature, déjections dernières ! […] C’est la tête de Bacon tuméfiée, brûlante, délirante parfois… Le matérialisme du xviiie siècle, dont Diderot fut le propagateur et le produit, n’est autre, chose que l’expérimentalisme de Bacon, — je ne lui ferai pas l’honneur de dire : élevé à sa plus haute puissance, mais réduit à son impuissance la plus basse. […] Il y a là, en effet, un talent, indéniable et très particulier, qui vient précisément de cette nature composite que j’ai signalée, où le poète et le métaphysicien se font échec l’un à l’autre et produisent, en se choquant, ce brillant hybride qui fut Diderot. […] Demandez-vous quelle était la personnalité de Shakespeare, le plus grand homme que l’art dramatique ait jamais produit ? […] Dans ses livres nous avons vu Diderot, l’apôtre du matérialisme, enseignant la philosophie la plus abjecte du haut de ses ambitieuses théories et des grands mots sur lesquels il exhausse sa pensée, et dans la Correspondance nous le voyons de plain-pied, sans cothurne, — car ce païen en portait un dans ses écrits, — au coin du feu, en souliers plats ou en pantoufles, rabâchant, remâchant les idées de ses livres, sans leur plaquer le masque de ces grandes images qui ressemblaient au masque du comédien antique, lequel doublait l’effet qu’il produisait par sa figure agrandie.
On trouverait difficilement un Anglais qui n’ait pas en tête une idée particulière à faire triompher, une invention à produire, un détail à révéler. […] Si le jeu de ces forces suffisait pour produire le génie, Butler, le Butler si justement démoli par M. […] Voilà les racines barbares de la civilisation anglaise ; avec le temps, elles produiront des fleurs magnifiques. […] Chaque race d’hommes, quelque médiocre qu’elle soit, a produit son expression en littérature et possède ses représentants légitimes et consacrés dans le monde de l’art. […] Dans notre solitude, les plus tendres affections auront de l’espace pour s’épanouir, s’étendre, et produire ces fruits que l’envie, l’ambition et la malice ont toujours tués en germe.
Sa maïeutique consiste à tirer d’un prétendu interlocuteur une idée que cet interlocuteur avait sans le savoir et qu’il est tout étonné et effrayé de produire. […] Mais encore c’est le peu qui s’en trouve, soit dans l’administration publique, ou dans la vie privée, qui produit tout ce qui s’y fait de bien. […] Si nous ne sommes pas tout à fait le résultat et le produit de tout ce qui nous entoure et de tout ce qui pèse sur nous, ce que nous appelons notre âme est précisément ce qui reste nous appartenir. […] L’amour est un art naturel qui, du reste, peut devenir un art humain, d’unir les contraires pour produire une harmonie, comme en musique et comme en toutes sortes de choses. […] Ici les hommes sont d’un caractère bizarre et emporté, à cause des vents de toute espèce et des chaleurs excessives qui règnent dans le pays qu’ils habitent ; ailleurs, c’est la surabondance des eaux qui produit les mêmes effets ; ailleurs encore, c’est la nature des aliments que fournit la terre, aliments qui n’influent pas seulement sur le corps pour le fortifier ou l’affaiblir, mais aussi sur l’âme pour y produire les mêmes effets.
La bourgeoisie, en surgissant, a produit bien vite ses héroïnes aussi et ses victimes. […] Les Lettres sur Jean-Jacques, composées dès 1787, sont, à vrai dire, le premier ouvrage de Mme de Staël, celui duquel il faut dater avec elle, et où se produisent, armées déjà de fermeté et d’éloquence, ses dispositions, jusque-là vaguement essayées. […] Corinne elle-même, au cap Misène, n’a-t-elle pas repris cette haute inspiration : « O Terre toute baignée de sang et de larmes, tu n’as jamais cessé de produire et des fruits et des fleurs ! […] On y trouve quelquefois, à des faits généraux bien saillants et bien constatés, des causes trop ingénieusement cherchées pour être absolument vraies, trop particulières pour correspondre aux résultats connus. » Mais il y loue hautement la force, l’originalité : « Et ces deux qualités, dit-il, y plaisent d’autant plus qu’on sent qu’elles sont le produit d’une sensibilité délicate et profonde, qui aime à chercher dans les objets leur côté analogue aux vues les plus relevées de l’esprit et aux plus nobles sentiments de l’âme44. » La Clef du Cabinet des Souverains, journal un peu mixte, publié par Panckoucke, donna, sur l’ouvrage de Mme de Staël, des Observations dues au médecin-littérateur Roussel, auteur du livre de la Femme, mais surtout un jugement de Daunou, ou du moins une analyse bienveillante, ingénieusement exacte, avec des jugements insinués plutôt qu’exprimés, selon la manière discrète de ce savant écrivain dont l’autorité avait tant de poids, et qui porte un caractère de perfection sobre en tout ce qu’il écrit45. […] Si le livre de la Littérature avait produit un tel effet, le roman de Delphine, publié à la fin de 1802, n’en produisit pas un moindre.
Le chef-d’œuvre naît très rarement isolé aux époques qui possèdent une unité de culture — et ce sont les grandes époques, celles qui produisent les chefs-d’œuvre, sauf exception. […] Le style qui est, en somme, la poésie propre au théâtre (vous savez comment je l’entends) s’est réfugié dans la poésie pure ; et la poésie pure de ce temps, la poésie dite symboliste, est bien la plus fermée, hormis quelques exceptions, qu’aucun temps ait jamais produite. […] Nous assistons ici au conflit le plus pathétique qui se soit produit chez un homme entre le dramaturge et l’écrivain : tour à tour ils se serviront et se desserviront l’un l’autre. […] Les débouchés ne seront pas assez nombreux pour permettre à l’auteur qui a quelque chose dans le ventre de produire et de se produire aussi souvent qu’il le faudrait pour poursuivre au théâtre une carrière vraiment normale, celle d’un Shakespeare, celle d’un Molière dont les œuvres poussent les œuvres et naissent sur la scène presque en même temps que sur le papier. […] Je n’ai aucune excuse si je ne produis rien de bon.
Les avantages extérieurs n’auroient pas produit cet effet : tous les exploits d’Achille ne lui eussent attiré aucune estime, tant qu’on ne les eût crus que l’effet de sa force et non pas de son courage : il auroit eu beau s’appeller lui-même le plus vaillant des grecs, comme il le fait en présence de toute l’armée ; le lecteur ne l’en auroit pas crû sur sa parole : car les hommes ne reconnoissent la valeur qu’au mépris constant des dangers et de la mort même, quand la gloire est à ce prix ; ainsi Achille, par sa force prodigieuse et par le secours sur-abondant des dieux, n’ayant rien à craindre, on ne seroit pas convenu avec lui du mérite d’une intrépidité qui ne l’exposoit pas. […] Ainsi l’unité qui doit régner dans le tout doit aussi régner dans chaque partie : c’est-à-dire, que comme l’assemblage des faits qui composent tout le poëme, ne doit produire qu’un effet unique et général ; l’assemblage des circonstances qui composent chaque fait particulier, ne doit produire aussi qu’un effet unique, quoique subordonné à l’effet général. […] Plusieurs villes jalouses d’avoir produit l’objet de l’admiration des autres, se disputerent la naissance d’Homere ; on alla même jusqu’à lui élever des temples : toutes ces distinctions éclatantes frappent bien plus l’imagination que le détail d’un ouvrage, et elles auroient pû prévenir le jugement d’un peuple plus éclairé que les grecs ne l’étoient alors. […] Avec cette attention, on peut quelquefois renfermer dans un mot le sens d’une phrase entiere ; et cette briéveté, quand elle n’est pas excessive, produit nécessairement la force et la beauté des vers. […] Le pere le bossu, dans son traité du poëme épique, ouvrage le plus méthodique et le plus judicieux que le préjugé ait produit, prétend que tout le dessein de l’iliade n’est que de faire voir combien la discorde est fatale à ceux qu’elle divise.
Le Garçon est, comme Ubu, un produit de collège. […] Elle n’en est, quand elle se produit, que plus forte et plus belle. […] En France, il veut continuer ce rôle de tuteur, régenter Flaubert, l’obliger à produire, à publier. […] Cette aventure humaine laisse un produit net, a pour moralité la survivance des plus aptes. […] Mais l’œuvre du romancier et celle du moraliste diffèrent autant que la nature du siècle qui produit des romanciers et celle du siècle qui produit des moralistes.
Elle s’est vouée au roman et a produit aussitôt des œuvres remarquables. […] Jamais, par des moyens plus simples et plus naïfs, on n’a produit une plus poignante impression d’horreur fantastique. […] La parfaite simultanéité des deux mouvements exclut toute subordination de l’un à l’autre ; dans toute l’Europe, les mêmes causes produisaient les mêmes effets. […] L’impression produite, on le sait, fut celle de l’effroi. […] Dès 1844, il avait abandonné le produit de ses œuvres à la caisse des étudiants nécessiteux.
Je chante et ma voix produit son effet habituel. […] C’est un changement incompréhensible, involontaire, produit sans doute par le déplacement des molécules de l’imagination. […] Ce que j’ai produit est insuffisant, mais enfin les toiles sont là et ce n’est pas le cuisinier du Café Anglais qui y a passé son temps. […] L’amour heureux doit produire une impression pareille. […] rien qu’en vous racontant l’effet produit par votre ruse pour connaître ma nature.
De même que la vie de cour a produit au dix-septième siècle une poésie psychologique, de même il était naturel que la vie d’une capitale produisit au dix-neuvième siècle une poésie qui épousât les mêmes fibres, qui se construisît contre des ancêtres et des ennemis analogues, qui rencontrât des résistances de même ordre. […] Et, de toutes les capitales, Paris seul les produira comme un fruit naturel. […] Si Fromentin avait compté sur cette activité littéraire pour produire sa peinture à la pleine lumière, son calcul avait été juste. […] Il n’est évidemment aucun artiste qui n’ait produit que des œuvres parfaites. […] Ce voyage pendant lequel son absence a fait cristalliser l’amour de Dominique, il a produit en elle cette mutation brusque ordinaire à la jeunesse.
Il a produit une pièce qui prouve la profonde noirceur de celui qui l’a fait décréter. […] Pourvu qu’il produise un violent effet comique, il est satisfait. […] Il n’y a point d’art pour produire cet intérêt, mais seulement pour s’en prévaloir. […] Qu’elles n’ont plus de vrai comique et ne produisent aucun effet. […] J’ai peur qu’un homme de mon âge ne soit pas de son goût et que cela ne vienne à produire chez moi certains petits désordres qui ne m’accommoderaient pas.
Malgré l’écrasement produit par cette catastrophe qui brise ses rêves d’avenir, la vaillante femme s’est mise courageusement au travail pour élever honorablement son fils Gaston. […] L’école nouvelle des réalistes vient de produire un petit livre bien curieux : À vau-l’eau, par M. […] Non pas que M. de Goncourt ait voulu peindre son portrait, mais parce que toutes les femmes sont femmes, et que les phénomènes qui se produisent dans des milieux identiques doivent donner lieu à d’inévitables ressemblances. […] En effet, c’était possible après tout ; en décomposant bien cette figure de vieux bandit et en la rajeunissant jusqu’à l’enfance, on comprenait qu’il eût pu produire cette petite. […] Les cerveaux vides, épuisés ou flétris dès leur premier jour, peuvent douter, mais celui qui, à près de quatre-vingts ans, produit les deux livres que nous venons de lire, doit croire et il croit.
Avant Louis XIV, le spectacle était pareil dans toute la France. « La noblesse campagnarde d’autrefois, dit le marquis de Mirabeau, buvait trop longtemps, dormait sur de vieux fauteuils ou grabats, montait à cheval, allait à la chasse de grand matin, se rassemblait à la Saint-Hubert et ne se quittait qu’après l’octave de la Saint-Martin… Cette noblesse menait une vie gaie et dure, volontairement, coûtait peu de chose à l’État, et lui produisait plus par sa résidence et son fumier que nous ne lui valons aujourd’hui par notre goût, nos recherches, nos coliques et nos vapeurs… On sait à quel point était l’habitude, et, pour ainsi dire, la manie des présents continuels que les habitants faisaient à leurs seigneurs. […] Sur ce sol ruiné par le fisc, il vient prendre une part du produit, tant de gerbes de blé, tant de cuvées de vin. […] Il ne se passe pas de semaine ou leur pays ne produise une multitude d’événements83 qui sont analysés et discutés même par les charpentiers et les serruriers de l’Angleterre ».
Vingt ou trente automates agissant ensemble produisent une pensée étrangère à chacun d’eux. […] Tant qu’il leur restera du sang, elles viendront l’offrir, et bientôt une rare jeunesse se fera raconter ces guerres désolatrices produites par les crimes de ses pères. » Et il conclut ce magnifique dithyrambe philosophique par ces mots les plus fatalistes qu’aucune plume ait osé écrire : La guerre est donc divine, puisque c’est une loi du monde. […] « Quinze siècles avaient passé sur la ville sainte lorsque le génie chrétien, jusqu’à la fin vainqueur du paganisme, osa porter le Panthéon dans les airs, pour n’en faire que la couronne de son temple fameux, le centre de l’unité catholique, le chef-d’œuvre de l’art humain, et la plus belle demeure terrestre de celui qui a bien voulu demeurer avec nous, plein d’amour et de vérité. » XI Voilà tout ce livre du Pape, œuvre très savante, quoique très décousue, inférieure aux Soirées de Pétersbourg, et qui cependant produisit plus de gloire à l’écrivain, parce qu’elle fut adoptée à son apparition par les Chateaubriand, les Bonald, les Lamennais, hommes éclatants de la restauration théocratique en France à cette époque.
Esprit et cœur, sa République est en tout le paradoxe de Dieu, le contrepied de la nature, le roman de l’homme, depuis l’égalité des biens, aussi impossible à réaliser que le niveau constant des vagues sur la surface incessamment mobile de l’Océan ; depuis la communauté des produits, produits aussi impossibles à répartir qu’à créer, puisque la répartition suppose l’infaillibilité divine dans le gouvernement, et que le produit lui-même suppose l’uniformité du travail dans l’oisif, qui consomme sans rien faire, et dans l’homme laborieux, qui travaille sans salaire ; depuis la destruction de la famille, ce nid générateur et conservateur de l’espèce humaine, pour remplacer le père et la mère par une maternité métaphysique de l’État, qui n’a pas de lait, et par une paternité métaphysique de l’État, qui n’a pas d’entrailles ; depuis la communauté des femmes, qui change l’amour en bestialité, jusqu’à la communauté des enfants, qui détruit la piété filiale en défendant aux enfants de connaître leur père ; depuis le meurtre des nouveau-nés mal conformés, pour épurer la race, jusqu’au meurtre des vieillards, pour écarter des yeux le spectacle de la décadence et la céleste vertu de la compassion. […] Ce mariage, qui ne produisit point d’enfants, n’ayant pas trop réussi, madame de Warens, poussée par quelque chagrin domestique, prit le temps que le roi Victor-Amédée était à Évian, pour passer le lac et venir se jeter aux pieds de ce prince, abandonnant ainsi son mari, sa famille et son pays par une étourderie assez semblable à la mienne, et qu’elle a eu tout le temps de pleurer aussi. […] XXV À la première rumeur produite à Paris par l’apparition de son livre, il se sauve à Motiers-Travers, village de Neufchâtel, sous la protection du roi de Prusse ; il y revêt le costume d’Arménien, fantaisie grotesque qui ressemble à un déguisement et qui n’est qu’une affiche.
C’était une guerre civile intentée à la mère patrie, pour une cause purement vénale ; cela n’était ni juste ni noble ; cela ne pouvait produire que beaucoup de mal aux Anglais et beaucoup d’ingratitude pour la France. […] Chaque année produisait une immense quantité de détestables dessins, que je condamnais au feu, le jour de leur naissance ; et Dieu sait quel incendie ces monceaux de papier barbouillé allumaient dans le foyer paternel ! […] Au lieu d’abandonner son produit, comme ceux de sa famille ont coutume de le faire, ce charmant petit poisson veille dessus avec toute la sollicitude d’un oiseau qui couve ; il se tient immobile au-dessus du nid, observant ce qui se passe aux environs.
Alors Hugo chante ses chants miraculeux où roulent, pèle mêle, les violentes oppositions, les métaphores énormes et précises, les rythmes nets et comme matériels ; Delacroix brise les amples lignes de David en des contorsions effrénées, et, par ses mouvements prodigieux, par une confusion de couleurs entrechoquées, dresse le très éblouissant poème de la sensation ; le moins ému, Berlioz, un affolé d’extraordinaire, fait éclater des orchestrations inentendues, dans une œuvre pétrie de contrastes, — que ce désolant contraste domine, entre ce qu’il a rêvé et ce qu’il a produit. […] Mais quelle est, dans le champ étendu de la vie, la part spéciale que doit produire la Peinture ? […] Il qualifie les tentatives d’interpréter la musique en peintre de Fantin-Latour de « laborieuses » et préfère produire des évocations des personnages wagnériens, comme Tannhäuser, Isolde ou Parsifal.
pour diminuer cet éparsement il fallait diminuer la part de réalité ; et ce premier effort de l’art produisit le théâtre. […] L’Allemagne a produit Bach, Beethoven, Schumann, mais dix mille professeurs de piano et d’harmonie. […] Donc il va entasser tous ces procédés d’art, musique, poésie, décoration paysagique et mimique, à l’exemple des anciens, pour produire l’illusion de la vie ; alors s’imposait à lui la forme dramatique théâtrale, la plus capable traditionnellement d’atténuer le disparate de ces inconciliables réunis.
Il nous avoue qu’alors, indépendamment du goût qu’il avait pour les costumes voyants, il était possédé de l’envie de produire un effet sur les passants : envie qui se trouvait mélangée d’une extrême timidité, le rendant tout honteux, et le faisant se sauver, quand l’effet se produisait. […] Je crois qu’il vient maintenant en visite chez nous, tous les ans, mais qu’il se produit, seulement, lorsqu’il rencontre certaines conditions climatériques ou atmosphériques, que l’on ignore encore.
» Les apologistes de la foi sous toutes ses formes, — foi morale à la façon de Kant ou foi proprement religieuse, — les criticistes comme les adeptes des religions protestante ou catholique, ont été heureux du renfort que semblait leur apporter cette « bible », si propre à produire le dégoût pour le nouveau Credo de la science. […] Nulle nécessité intérieure ne produirait leur liaison, ni leur existence. […] La famille et la société humaine ne cessent pas d’être saintes parce qu’on à montré dans l’amour paternel, dans l’amour filial, dans les sympathies de l’homme pour l’homme le produit d’une longue évolution qui, de l’égoïsme bestial, a fait sortir un altruisme déjà en germe jusque chez la bête.
Tout en convenant avec lui que les qualités qu’on possède sont loin de se produire toujours ; que c’est l’occasion qui nous révèle aux autres et souvent à nous-même, et que la seule pierre de touche pour bien juger du mérite est qu’il soit mis à sa place, je remarquerai que, dans l’analyse très détaillée et assez naïve qu’il nous donne de son esprit et de son caractère, il nous dit : J’ai un défaut effroyable pour les affaires, qui gâte et qui détruit tout ce que je pourrais avoir de bon : c’est une grande paresse dans l’esprit ; en de certaines occasions, je la peux surmonter par élans ; mais à la longue je prends trop sur moi et j’y retombe toujours ; si bien que je ne serais propre qu’à penser, et encore plus à choisir et à rectifier ; car ce qu’il y a de meilleur en moi, c’est le discernement : mais il faudrait qu’un autre agît. […] Walckenaer en son La Bruyère), c’était son fils déjà produit et émancipé, le fils qu’il avait eu de Marianne.
Vous avez trop bonne opinion de la nation pour ne pas croire qu’elle puisse produire des gens qui, soutenus uniquement par leur zèle, osent penser noblement… Trop heureux s’ils peuvent être bien connus, et si des ministres éclairés, attentifs, justes, sans humeur et sans passion (avis à Chamillart !) […] Je sais que vous n’avez pas un corps de troupes suffisant pour présenter la bataille au prince de Bade, s’il est en plaine devant vous ; mais vous n’êtes point assez faible pour lui laisser prendre Landau sans y mettre quelque obstacle, ce qui se peut par plusieurs moyens différents… (Et après un aperçu de ces moyens :) Tout ce que je vous mande n’est que pour vous donner différentes vues, et vous mettre en état de faire un plan qui ne peut être autre que de secourir Landau en cas que je vous envoie suffisamment de troupes… Mais, supposé que je ne le puisse pas faire et que je sois obligé d’abandonner cette place à sa propre défense, ne pourriez-vousc, en ce cas, faire quelque entreprise qui puisse donner lieu à une diversion, ou du moins empêcher le mauvais effet que produirait l’inaction dans laquelle vous demeureriez ?
On produit beaucoup, — beaucoup plus qu’autrefois. […] La nature qui crée un génie, un talent, le laisse libre, jusqu’à un certain point, de produire plus ou moins activement, plus ou moins fructueusement.
Il ne me déplaît pas que Mme Sand, le grand paysagiste, soit produite comme interprète dans l’intelligence de Virgile. […] Après un Conseil où la question avait été une dernière fois agitée, où toutes les raisons s’étaient produites, toutes les considérations pour et contre, et où, chaque chose bien pesée, le Cabinet se décidait pour l’action avec toutes ses chances, on allait se séparer : la discussion s’était prolongée jusque bien avant dans la nuit ; M. de Rémusat, ministre patriote et lettre, s’écria en se levant et en concluant le débat : « Fata viam invenient… » Par malheur, la décision resta sans effet ; le roi ayant reculé au dernier moment, le Cabinet donna sa démission, et le ministre en fut pour sa belle allusion virgilienne.
Béranger en 1832 Dans ces esquisses, où nous tâchons de nous prendre à des œuvres d’hier et à des auteurs vivants, où la biographie de l’homme empiète, aussi loin qu’elle le peut, sur le jugement littéraire ; où ce jugement toutefois s’entremêle et supplée au besoin à une biographie nécessairement inachevée ; dans cette espèce de genre intermédiaire, qui, en allant au delà du livre, touche aussitôt à des sensibilités mystérieuses, inégales, non encore sondées, et s’arrête de toutes parts à mille difficultés de morale et de convenance, nous reconnaissons aussi vivement que personne, et avec bien du regret, combien notre travail se produit incomplet et fautif, lors même que notre pensée en possède par devers elle les plus exacts éléments. […] Quand je me dis combien de manières il y a de mal observer un homme qu’on croit bien connaître, de mal regarder, de mal entendre un fait qui se passe presque sous les yeux ; quand je songe combien d’arrivants béats et de Brossettes apprentis j’ai vu rôder, le calepin en poche, autour de nos quatre ou cinq poëtes ; combien d’inconstantes paroles jetées au vent pour combler l’ennui des heures et varier de fades causeries se sont probablement gravées à titre de résultats sentencieux et mémorables ; combien de lettres familières, arrachées par l’importunité à la politesse, pourront se produire un jour pour les irrécusables épanchements d’un cœur qui se confie ; quand, allant plus loin, je viens me demander ce que seraient, par rapport à la vérité, des mémoires sur eux-mêmes élaborés par certains génies qui ne s’en remettraient pas de ce soin aux autres, oh !
Le christianisme était devenu pour le bouillant jeune homme une opinion très-probable qu’il défendait dans le monde, qu’il produisait en conversation, mais qui ne gouvernait plus son cœur ni sa vie. […] La révolution de Juillet, en brisant, du moins en droit, le système insoluble de la Restauration, a permis à M. de La Mennais de se produire enfin politiquement dans une pleine lumière : après sa mémorable série dans l’Avenir sur la réorganisation catholique et sociale, il n’est plus possible à un lecteur de sens et de bonne foi de garder l’ombre d’un doute aujourd’hui.
Enfin nous avons eu la satisfaction de dresser une filiation aussi complète qu’il nous a été possible, bien que nous y sentions encore beaucoup de lacunes : les Deux Hector, le Centenaire, 1821 ; le Vicaire des Ardennes, 1822, et, durant cette même année, Charles Pointel, l’Héritière de Birague, Jean-Louis, le Tartare ou le Retour de l’Exilé, Clotilde de Lusignan ; en 1823, la dernière Fée, Michel et Christine, l’Anonyme ; en 1824, Annette et le Criminel ; en 1825, Wann-Chlore ; en 1827, le Corrupteur ; cela ne nous mène pas loin du Dernier des Chouans et de 1829, moment où la vie littéraire de M. de Balzac se produit au grand jour. […] C’est dans ses Contes de la Vie privée qu’il devait tout entier se produire.
Et cependant ce pays a produit des esprits qui, à un certain tour d’idées particulier, ont uni une certaine manière ]d’expression, et qui offrent un mélange, à eux, de fermeté, de finesse et de prudence, un mérite solide et fin, un peu en dedans, peu tourné à l’éclat, bien qu’avec du trait, et dont Mme Necker, dans les manuscrits qu’on a publiés d’elle, ne donnerait qu’un échantillon insuffisant. […] Mais c’est à produire, à solliciter une impression entière et efficace qu’ils sont destinés ; et aussi n’en parlons-nous qu’avec rapidité et une sorte de crainte sous un point de vue autre.
Pour revenir à Perse, le critique, après l’avoir accusé d’avoir trop tôt produit, et avoir pris de là occasion de s’emporter contre les gens sans génie qui écrivent trop jeunes ; après l’avoir de plus accusé (par une singulière contradiction) d’avoir peu produit et de manquer de qualité abondante et fécondante, déclare qu’il ne se serait jamais élevé bien haut, et qu’il était né sans génie.
Durant cette phase, qui est la seconde de la critique française, et qui se produit par madame de Staël, Benjamin Constant et leur école, le caractère de la critique, tout en gardant son but de théorie et son idée, devient déjà historique, elle s’enquiert et tient compte des circonstances dans lesquelles sont nées les œuvres. […] Il a complétement réussi ; il a eu la satisfaction d’arriver à lire (à l’exception d’un petit nombre de mots) la totalité de ce texte manuscrit dans lequel, si aidé qu’on fût par des copies plus ou moins conformes, on n’avait encore fait que les premiers pas : « L’écriture de Pascal, dit-il, est excessivement rapide, il semble qu’elle rivalise avec la rapidité de l’esprit ; on dirait une sorte de sténographie obligée de recueillir en courant l’improvisation d’une intelligence pressée de se produire au dehors, parce qu’elle pressent la dissolution prochaine de l’organisation maladive à laquelle elle est enchaînée.
L’abbé Prévost On a comparé souvent l’impression mélancolique que produisent sur nous les bibliothèques, où sont entassés les travaux de tant de générations défuntes, à l’effet d’un cimetière peuplé de tombes. […] On le soigna fort à cause des rares talents qu’il produisit de bonne heure, et les jésuites l’avaient déjà entraîné au noviciat lorsqu’un jour (il avait seize ans), les idées de monde l’ayant assailli, il quitta tout pour s’engager en qualité de simple volontaire.
Sitôt que le gouvernement sort de cette humble attitude, il usurpe, et les constitutions vont proclamer qu’en ce cas l’insurrection est non seulement le plus saint des droits, mais encore le premier des devoirs Là-dessus la pratique accompagne la théorie, et le dogme de la souveraineté du peuple, interprété par la foule, va produire la parfaite anarchie, jusqu’au moment où, interprété par les chefs, il produira le despotisme parfait.
Il donna des consolations à Pierre, l’un de ses fils, car ses autres frères n’étaient pas là ; il l’exhorta à supporter avec égalité d’âme la violence de la nécessité ; il lui dit que la protection du ciel, qui n’avait jamais fait défaut au père dans la bonne et la mauvaise fortune, ne manquerait pas à son fils ; qu’il s’évertuât seulement à être un homme de bien et un bon esprit ; que les choses mûries par la réflexion produisaient, dans la pratique, des fruits excellents. […] Si notre siècle en a produit un autre et un pareil, il peut hardiment, et par l’éclat et par la gloire du nom, lutter avec tout ce que l’antiquité nous a offert.
Racine enfin jette au rebut les mannequins élégants de Quinault, et produit des hommes, de vraies âmes humaines, douloureuses et vivantes : si vrai, qu’avec sa grâce puissante, il fait parfois l’effet d’être brutal à ce beau monde, accoutumé à tout ennoblir et à tout affadir. […] Racine, dans sa préface d’Iphigénie, remarquait avec plaisir que ses spectateurs avaient été émus des mêmes choses qui ont mis autrefois en larmes le plus savant peuple de la Grèce, et que le goût de Paris s’était trouvé conforme à celui d’Athènes : c’est que « le bon sens et la raison étaient les mêmes dans tous les siècles », et le même objet, en deux images également fidèles, ne pouvait que produire mêmes impressions.
Cette race rêveuse, passionnée, capable de fougueuse exaltation et d’infinie désespérance, avait produit très anciennement une très abondante poésie : elle était la poésie même, par l’intensité de la vie intérieure, par sa puissance d’absorption passive si prodigieusement supérieure à sa capacité d’action expansive. […] Plus particulièrement les reçus du cycle breton ont produit le roman idéaliste, qui nous construit un inonde conforme aux secrets sentiments de notre cœur, pour nous consoler de l’injurieuse et blessante réalité.
L’union de l’art antique et de la raison moderne dans les hautes intelligences littéraires a produit ce merveilleux épanouissement. […] Il faut lire avec quelle sûreté il joue de Gaston d’Orléans ; il en connaît le ressort, la peur ; mais il sait exactement les degrés et les moments, quelle pression, en quelles circonstances, produira la passivité, l’activité ou sentimentale ou oratoire ou physique, enfin le courage même.
Notre petit système de gouvernement bourgeois, aspirant par-dessus tout à garantir les droits et à procurer le bien-être de chacun, est conçu au point de vue de l’individu et n’a pu rien produire de grand. […] La première impression que produisait le christianisme sur les peuples barbares, dominés par des préjugés aristocratiques et grossiers, était la répulsion à cause de ce qu’il y avait dans ses préceptes de spiritualiste et de démocratique.
Ce sont elles qui produisent les grandes actions, qui poussent l’homme à la recherche de la vérité, qui le font croire à un bonheur qu’il poursuit toujours sans l’atteindre jamais. […] Quelquefois l’effet produit n’est pas du tout celui que désire l’auteur : il peut même en être le contre-pied.
Un autre Prophete qui auroit ajouté : « Et alors, les mots signifieront chose contraire à ce qu’ils avoient signifié auparavant ; les actions produiront un effet opposé à celui qu’elles doivent produire ; quand on prêchera la licence, on croira qu’il s’agit de subordination ; quand on armera le fort contre le foible, le fripon contre l’honnête homme, le valet contre son maître, on criera vive la justice ; quand on bouleversera tout, qu’on encouragera tous les vices, qu’on brisera tous les liens de la Société, chacun s’écriera, voilà le rétablissement de l’ordre, tous les hommes vont être heureux ».
., sont le produit de la vaste stupidité environnante. […] Un ensemble ténébreux dont les cris ne sont point entendus produit le tigre.
Quel œil serait assez perçant pour prévoir et deviner toutes les conséquences qu’un état social aussi nouveau peut produire dans le monde ? […] Et l’on ne peut guère espérer faire taire ces cris en leur donnant satisfaction sur quelques points, puisque la plus grande satisfaction qui ait jamais été donnée en ce monde à l’esprit d’égalité, je veux dire la révolution française, a eu précisément pour effet de produire cette race de niveleurs insatiables et effrénés.
Par quelle fatalité n’ont-ils jamais pu produire deux vers français supportables ! […] Il faut avouer qu’à cet égard elle est bien commode pour un auteur qui ne sait ni penser ni sentir ; et lui, et ceux qui le lisent, sont beaucoup plus occupés des mots que des choses ; et il est bien doux en composant de n’avoir rien à produire, et de savoir que ses juges n’y seront pas difficiles.
Ce trait immédiatement nous emporte dans ces profondes parties de notre race (plus estimables qu’agréables) qui produisirent les Arnauld et tout le monde janséniste, Pascal mis à part, les Lamennais, les Proudhon. […] Refusant de parvenir, l’homme qui travaille pour le peuple d’où il est sorti par l’éducation, où il revient par le sacrifice, apprend à le préférer dans ses vertus et se promet de le guérir de ses vices… Dès lors, un élargissement se produit du métier à la classe, de la classe à la nation, de la nation aux diverses confédérations nationales et à la confédération terrestre : l’ambition individuelle et les ambitions nationales se taisant, leur conflit cessera et le travail terrestre s’accomplira pour la première fois dans la paix, Tout d’un coup, le 26 novembre, il s’élève sur son sommet et s’épanouît dans la note suivante : « Considérant la guerre, je ne veux plus être révolutionnaire pour la classe ouvrière seule, mais pour tout l’homme.
Chez Rival et chez tous ses frères n’apparaît jamais aucun souci de la gloire : nul désir que de bien faire ; ils exhalent leur parfum intérieur, sans aucun souci de l’effet à produire, mais ils forment la parure de la France et nous les mettons en vue, non pour eux, que l’on ne peut payer, mais pour la gloire de la France. […] Des couches de l’âme qui chez nous étaient en jachère recommencent à produire, et ces jeunes gens possèdent des richesses intérieures que nous avions perdues.
« Ne voyez-vous pas que la terre a envie de produire et de nous enrichir, de donner des sources et des fruits, de créer des races nouvelles, plus saines et plus durables, de créer sans mesure des peuples et des moissons ? […] Prenons un exemple déjà produit : Supposez une chambre avec un enfant qui joue, une nourrice qui le surveille, tandis que la mère est occupée à quelque ouvrage.