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637. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Il avait été chargé d’affaires en Angleterre sous la régence, et il y avait fréquenté le théâtre : il avait ainsi développé en lui un don naturel de comique excentrique, qui se retrouve dans diverses scènes de son théâtre et dans les chaudes caricatures de la Fausse Agnès 481. […] Laissant la peinture du monde et des ridicules mondains, La Chaussée prend pour objet la vie intime, les douleurs domestiques : il développe les tragédies des existences privées, le mari libertin ramené à sa femme par la jalousie, le riche ou noble fils de famille épris d’une pauvre fille, le fils naturel en face de son père, etc.

638. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. […] En dehors de la Révolution française, aucun milieu historique ne fut aussi propre que celui où se forma Jésus à développer ces forces cachées que l’humanité tient comme en réserve, et qu’elle ne laisse voir qu’à ses jours de fièvre et de péril.

639. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Je préfère être vrai et, franchement, je crois que c’est leur impuissance créatrice qui entraîne ces esprits à se développer en grâce fine et sournoise. […] Malheureusement le sujet ne se développe pas de lui-même, comme un vivant.

640. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Le ton du récit est celui de l’histoire développée et complète. […] Ce qui est là résumé en une page, se trouve développé et confirmé en mille manières dans le courant du récit.

641. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Au xviie  siècle, le sentiment du pittoresque naturel est né à peine, il n’est pas détaché ni développé, et, si l’on excepte le bon et grand La Fontaine17, nous n’avons alors à admirer aucun tableau vif et parlant. […] Hors de là, qu’il aille à son gré, qu’il se développe, qu’il s’égare parfois ; il est sûr de se retrouver, car il vient de source.

642. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

À mesure qu’il était contraint de resserrer le cadre, je ne dis pas des discussions, mais des plus simples réflexions politiques, il développa sa partie littéraire, qui devint désormais le principal ou plutôt l’unique instrument de son succès. […] Donnez-leur un ouvrage nouveau, ils vont discourir à merveille sur le sujet ou à côté du sujet, développer leur esprit, se mettre en scène, vous conter leur humeur ou vous débiter leur science ; ils vous diront tout, excepté un jugement.

643. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

La Révolution le sauva : en le rejetant par-delà les mers et dans la diversité des exils, elle lui permit de grandir par lui-même, de se développer sur son propre fonds, d’écouter la muse inconnue dans la solitude, de se reconnaître et de se tremper directement dans les épreuves. […] Rousseau qui introduisit le premier parmi nous ces rêveries si désastreuses et si coupables… Le roman de Werther a développé depuis ce germe de poison.

644. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Les opinions, les sentiments de Courier à cette fin de la République et sous l’Empire, nous les savons maintenant, il vient de nous les dire, et il n’aura plus qu’à les varier et à les développer devant nous. […] Ne parlons pas de bois d’orangers et de haies de citronniers ; mais tant d’autres arbres et de plantes étrangères, que la vigueur du sol y fait naître en foule, ou bien les mêmes que chez nous, mais plus grandes, plus développées, donnent au paysage un tout autre aspect.

645. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Richet, « la douleur est la perception d’une excitation forte », elle est « une fonction intellectuelle », parce qu’elle est d’autant plus développée que l’intelligence elle-même est plus développée.

646. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Brunetière donnant l’occasion de clarifier quelques notions : « Il faut bien admettre que, ainsi des mœurs et des modes, les formes poétiques se développent et meurent, qu’elles évoluent d’une liberté initiale à un dessèchement, puis à une inutile virtuosité ; et qu’alors elles disparaissent devant l’effort des nouveaux lettrés préoccupés, ceux-ci, d’une pensée plus complexe, par conséquent plus difficile à rendre au moyen de formules d’avance circonscrites et fermées. […] Les objections contre le vers libre La première consiste à dire : « Le vers libre n’est pas une nouveauté dans la poésie française ; on s’étonne des étonnements accueillant une chose si ancienne ; ce fut le vers de La Fontaine, et Molière l’utilisa à merveille. » Il serait doux de pouvoir se réclamer de si glorieux patrons, mais malheureusement la chose est de tous points inexacte ; les poètes le savent trop, pour qu’on le leur développe, ils l’ont toujours pressenti d’instinct.

647. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

Cette objection a été trop souvent faite aux morales utilitaires pour qu’il y ait lieu de la développer ; nous remarquons seulement qu’elle s’applique également à toute théorie qui prétend expliquer, par des causes purement psychologiques, les valeurs économiques, esthétiques ou spéculatives. […] Les sentiments qui naissent et se développent au sein des groupes ont une énergie à laquelle n’atteignent pas les sentiments purement individuels.

648. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Pour moi, je crois bien qu’il n’y a qu’une seule loi qui gouverne ces esprits de premier ordre qu’on appelle des hommes de génie, — et cette loi, évidente dans l’œuf du génie de Joseph de Maistre aussi bien que dans l’œuf du génie de Bossuet, par exemple, n’est peut-être que l’apparition instantanée d’une seule idée qui va se préciser et faire l’unité et la puissance de leur vie intellectuelle, à ces esprits étonnants qui ne changent pas, mais se développent, mobiles dans l’immobilité comme Dieu, dont ils sont bien plus près que nous ! […] Dans un temps qui, comme le nôtre, affecte de ne plus croire à rien qu’à l’Histoire, on devrait, si on était conséquent, honorer profondément ce Joseph de Maistre, dont on a fait un utopiste de surnaturalité religieuse, comme l’esprit qui a le plus développé et approfondi dans ses œuvres le sens de l’Histoire.

649. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

On ne veut pas qu’une vie entière ait été employée à développer les suites d’une bévue. […] Par-dessous les faits et les lois que découvre l’expérience, se développe un monde.

650. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Ce que je vais dire est une vue, je crois, qui mériterait d’être développée : je l’ébauche.

651. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « SUR ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 497-504

S’il avait survécu à la Terreur, c’était bien différent : il est à croire que le côté politique, qui fait la moindre portion et comme un accident de son œuvre actuelle, se fût de beaucoup accru et développé ; que nous aurions eu de lui plus d’ïambes et de nobles invectives, des hymnes guerrières et tyrtéennes, quelque grande et romaine poésie du Consulat.

652. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

D’un naturel bienveillant, facile, agréablement enjoué ; d’un esprit avide de culture et de connaissances diverses ; s’accommodant aux mœurs dominantes et aux opinions accréditées ; d’une âme assez tempérée, autant qu’il semble ; habituellement heureux et favorisé par les conjonctures, il s’est développé sur une surface brillante et animée, atteignant sans effort à celles de ses créations qui doivent rester les plus immortelles, y assistant pour ainsi dire avec complaisance en même temps qu’elles lui échappaient, et ne gravant nulle part sur aucune d’elles ce je ne sais quoi de trop âcre et de trop intime qui trahit toujours les mystères de l’auteur.

653. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

Le célèbre auteur écossais, dans cet écrit qui présente l’ensemble complet de ses observations et de sa doctrine philosophique morale, développe ce qu’il n’avait fait qu’indiquer sommairement pour ses élèves dans ses Esquisses de philosophie morale, que M. 

654. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

Je développerai dans une note de la seconde Partie de cet ouvrage quelles règles il me semble raisonnable d’adopter aujourd’hui relativement aux mots nouveaux.

655. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

Nul n’a mieux peint les solitaires, les « vieux originaux », vivant aux champs ou dans les bois, où s’endorment les chagrins, où les manies se développent en liberté, où s’enracinent les idées fixes.

656. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Charles Delchevalerie Les personnages des Sept Princesses se meuvent selon la philosophie développée déjà dans l’Intruse et dans les Aveugles ; un malheur plane sur cette salle : la reine, âme de femme, en a la prescience ; le vieux roi, en son entendement obscurci par la vie, n’en perçoit plus les présages ; le prince en a comme une vague conscience, âme d’enfant encore, il est terni déjà par le monde extérieur, il participe des deux âmes du roi et de la reine.

657. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Près de la moitié des sonnets des Épreuves (on peut compter) sont des images, des métaphores sobrement développées et toutes surprenantes de justesse et de grâce ou de grandeur.

658. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Il ne faut pas comparer la marche de la Science aux transformations d’une ville, où les édifices vieillis sont impitoyablement jetés à bas pour faire place aux constructions nouvelles, mais à l’évolution continue des types zoologiques qui se développent sans cesse et finissent par devenir méconnaissables aux regards vulgaires, mais où un œil exercé retrouve toujours les traces du travail antérieur des siècles passés.

659. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 124-134

C’est à ces Critiques à développer leurs sentimens sur cet Ecrivain.

660. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Certains traits de cette Comédie auroient pu mieux être développés ; d’autres ne sont qu’effleurés, & il lui en a échappé plusieurs, qui auroient pu la rendre encore plus piquante.

661. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre V. La Henriade »

Les héros de ce poème débitent de beaux vers qui servent à développer les principes philosophiques de Voltaire ; mais représentent-ils bien les guerriers tels qu’ils étaient au seizième siècle ?

662. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

Il n’y a qu’un fait certain, en chimie, fixé par Boerhaave, et développé par Lavoisier ; savoir que le calorique, ou la substance qui, unie à la lumière, compose le feu, tend sans cesse à distendre les corps, ou à écarter les unes des autres leurs molécules constitutives.

663. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 7, que les genies sont limitez » pp. 67-77

l’imitation du parler suit incontinent… etc. les leçons d’un maître de musique habile développent nos organes, et nous apprennent à chanter méthodiquement ; mais ces leçons ne peuvent changer que très-peu de choses dans le son et dans l’étenduë de notre voix naturelle, quoiqu’elles la fassent paroître plus douce et tant soit peu plus étenduë.

664. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

A la vérité, il est évident qu’ils l’avaient déjà, mais ces études l’ont comme violemment développée.

665. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVI »

J’ai voulu tout simplement aviver, développer le talent, et plus j’y songe, plus je trouve que le paradoxe et l’erreur sont du côté de mes adversaires.

666. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

Selon les milieux où nous nous sommes développés, nous élaborons des jugements, des raisonnements.

667. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

L’étude de leurs systèmes ne serait entièrement développée que par des émules semblables. […] La morale, dont la fable tend à développer, par les sentiments et par la catastrophe, une instruction utile aux hommes. […] Ses opinions sur le goût sont développées avec élégance et justesse. […] Aussi voyons-nous que les grands maîtres ne donnent qu’avec fatigue et regret les leçons qui en développent les détails. […] Sa contexture, ses situations, et sa fin, étant différentes, il lui faut d’autres secrets pour se développer.

668. (1908) Après le naturalisme

Il n’est point d’époque où l’art se développa magnifique et fécond, où les artistes furent nombreux, qui n’eut un idéal défini, reflété par toutes les œuvres. […] Et si le premier se forme, se pensionne par un apprentissage technique de l’art, la seconde ne peut se développer que par le travail des vérités et du jugement. […] Il se développe en nous une sensibilité qui nous vaut tant de découvertes et tant de joies, qu’elle nous émerveille de nous-mêmes et de tout. […] Il n’a pas encore un esprit assez développé pour cela. […] Ainsi se trouve établie la tradition réclamée par les bons écrivains soucieux de la continuité de l’âme française — hors laquelle, pensons-nous avec eux, toute théorie se développe à tort et ne peut pas nous convenir.

669. (1903) La pensée et le mouvant

Sur ce terrain, qui lui est propre, elle voudrait développer de nouvelles fonctions de la pensée. […] Le mérite du kantisme a été de développer dans toutes ses conséquences, et de présenter sous sa forme la plus systématique, une illusion naturelle. […] Cette attention supplémentaire peut être méthodiquement cultivée et développée. […] Elle consista à s’inspirer de cette croyance, si naturelle à l’esprit humain, qu’une variation ne peut qu’exprimer et développer des invariabilités. […] Il eût développé en termes précis, sur des points déterminés, les principes encore un peu flottants de sa philosophie.

670. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Tu leur procures seulement le moyen de se développer dans le sens de leur propre nature, d’arriver, par le seul jeu de leur volonté, à la conscience intégrale de l’univers, — selon notre espèce. […] De la sorte, je pose les bornes entre lesquelles se développeront logiquement les strophes intermédiaires. […] Tout ce qui était selon ma propre nature, il l’a développé, fortifié. […] C’est alors que se réalisera, selon la beauté, la formule d’Être : se conserver, se développer, se reproduire, se transformer. […] Je t’ai dit naguère que nous visiterions quatre Sains parmi ceux dont j’entrepris de développer la volonté.

671. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Trente ans après, le marquis de Chastellux développa les mêmes idées dans un livre intitulé : De la Félicité publique. […] Elles sont toutes développées par l’auteur. […] On croit entendre de toutes parts le travail sourd des germes et des plantes qui se développent dans le sein de la terre. […] C’est ainsi qu’en Angleterre, après les ravages produits par les funestes doctrines de Hobbes, de Collins et de Toland on accueillit avec enthousiasme les livres où le docteur Clarke développa les preuves de l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme. […] Tantôt des périodes nombreuses et soutenues semblent se développer avec la masse de l’armée entière.

672. (1813) Réflexions sur le suicide

Les plus grandes qualités de l’âme ne se développent que par la souffrance, et ce perfectionnement de nous-mêmes nous rend, après un certain temps, le bonheur ; car le cercle se referme et nous ramène aux jours d’innocence qui précédèrent nos fautes. […] Les sauvages sont heureux seulement de vivre, les prisonniers se représentent l’air libre comme le bien suprême, les aveugles seraient prêts à donner tout ce qu’ils possèdent pour revoir encore les objets extérieurs ; les climats du midi, qui animent les couleurs et développent les parfums, produisent une impression indéfinissable ; les consolations philosophiques ont moins d’empire que les jouissances causées par le spectacle de la terre et du ciel. […] Le caractère anglais est en général très actif et même très impétueux ; leur admirable Constitution qui développe au plus haut degré les facultés morales peut seule suffire à leur besoin d’agir et de penser : la monotonie de l’existence ne leur convient point, quoiqu’ils s’y astreignent souvent. […] Le véritable enthousiasme doit faire partie de la raison parce qu’il est la chaleur qui la développe.

673. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Il semble qu’il ait été tout exprès muni de défauts et de qualités, enrichi d’un côté, appauvri d’un autre, à la fois écourté et développé, pour mettre en relief la forme classique par l’amoindrissement du fond classique, pour présenter au public le modèle d’un art usé et accompli, pour réduire en cristal brillant et rigide la séve coulante d’une littérature qui finissait. […] Ils les ont rangées en compartiments ; ils les ont développées avec méthode ; ils les ont rendues sensibles par des groupements et des symétries ; ils les ont ordonnées en processions régulières qui, dignement, magistralement, s’avancent avec discipline et en corps. […] Vit-on jamais une plus belle entrée et plus conforme aux règles qui ordonnent de lier les idées, de les rappeler quand on les a déjà développées, de les annoncer quand on ne les a pas développées encore ?

674. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Les sens spéciaux se sont constitués et développés graduellement par un progrès continu. […] Strictement parlant, on ne peut tirer de ligne de démarcation entre lui et l’action réflexe simple, de laquelle il sort par des complications successives. » Tandis que dans l’action réflexe simple, une seule impression est suivie d’une seule contraction ; tandis que dans les formes plus développées de l’action réflexe, une seule impression est suivie d’une combinaison de contractions ; dans celle que nous distinguons sous le nom d’instinct, une combinaison d’impressions produit une combinaison de contractions ; et dans la forme la plus élevée, dans l’instinct le plus complexe, il y a des coordinations qui tendent à la fois à diriger et à exécuter. […] Chaque fois qu’une intelligence développée découvre quelque distinction entre des objets, des phénomènes ou des lois qui étaient précédemment confondus ensemble comme étant de la même espèce, cela implique une différenciation d’états de conscience. Et chaque fois aussi qu’une intelligence développée reconnaît comme étant essentiellement de la même nature des objets, phénomènes, ou lois qui étaient précédemment considérés comme distincts, cela implique une intégration d’états de conscience.

675. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Hermès est tout entier dans ce premier germe, son caractère mythologique se développe d’après les significations qu’il contient. […] Mais bientôt des métamorphoses harmonieuses, des liaisons d’idées pour nous aujourd’hui presque insaisissables, des jeux d’idéalité et de fantaisie pareils à ceux qui développent l’arabesque, compliquent la personnalité du dieu primitif. […] Une seule situation : celle d’un supplice injuste subi par un Génie bienfaisant ; un seul nœud : le secret qu’il détient contre son tyran, et que toutes les violences de la force s’acharnent vainement à lui arracher ; un seul caractère : celui d’un héros inflexible que des épisodes successifs développent sous toutes ses faces, dans une attitude immuable. […] Sa croissance suit celle de l’humanité qui le développe et le modifie, selon l’extension que prend sa pensée.

676. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Racine le fils dans son discours sur les Poëmes didactiques) “puisqu’il entreprend, non-seulement de développer les secrets de la nature, mais d’apprendre aux hommes le grand secret de se rendre heureux, en les guérissant de toutes craintes & de toutes passions, pour leur procurer une tranquillité d’esprit inaltérable. […] Après avoir fait son apologie dans la Préface, il développe éloquemment les causes éloignées & prochaines de la guerre civile entre César & Pompée. […] Lorsque Lucain, par trop de précision est obscur, l’Académicien, pour développer ou déterminer la pensée, a mieux aimé allonger le texte, que de le commenter en notes. […] Des vérités sublimes y sont développées avec art, avec méthode, avec élégance.

677. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Dans ce premier volume, l’historien exposait et développait avec le plus grand détail l’état et la constitution de l’Empire sous les Antonins ; il remontait dans ses explications jusqu’à la politique d’Auguste ; il caractérisait en traits généraux les règnes et l’esprit des cinq empereurs à qui le genre humain dut le dernier beau siècle, le plus beau et le plus heureux peut-être de tous ceux qu’a enregistrés l’histoire ; et, à partir de Commode, il entrait dans la narration continue. […] Dans les volumes suivants, l’historien s’est un peu détendu et de plus en plus développé : il ne s’est refusé aucune des branches d’événements et de faits qui se rencontraient sur son chemin dans son champ immense.

678. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Dans l’intervalle, et pendant le séjour qu’il fit en Lombardie, à Milan, à Brescia, à Bergame, à cet âge de moins de vingt ans ; au milieu de ces émotions de la gloire et de la jeunesse, de ces enchantements du climat, du plaisir et de la beauté, il acheva son éducation véritable, et il prit la forme intérieure qu’il ne fera plus que développer et mûrir depuis : il eut son idéal de beaux-arts, de nature, il eut sa patrie d’élection. […] Je suis un sectaire », s’écrie Beyle ; et il développe ce thème très gaiement, en finissant par opposer à la liste de l’Académie d’alors une contre-liste de noms qui la plupart sont arrivés depuis à l’Institut, qui n’en étaient pas encore et que poussait la faveur du public.

679. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Cowper d’ailleurs, qui a encore de commun avec lui de s’être développé si tard, a parlé de Rousseau plus d’une fois, et en connaissance de cause ; il l’avait lu, au moins dans ses premiers grands ouvrages, et, dès le temps où il était établi à Huntingdon auprès des Unwin, il écrivait à son ami Joseph Hill ; « Vous vous souvenez de la peinture que fait Rousseau d’une matinée anglaise ; telles sont celles que je passe ici avec ces braves gens. » Je ne sais de quelle matinée anglaise il s’agit, à moins que ce ne soit dans L’Émile le joli rêve de « la maison blanche avec des contrevents verts », et de la vie qu’on y mène ; Cowper et Hill, en le lisant d’abord ensemble, l’avaient peut-être qualifié ainsi26. […] Ces essais, dont aucun n’a eu l’excellence ni la popularité de La Tâche, demanderaient un examen attentif et un chapitre développé.

680. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

Tout ce volume est consacré à le développer ; mais les choses n’y sont pas si précises que ce résumé nous les donne. […] Il y a un régime physique comme un régime moral qui s’y approprie : la prière, les exercices spirituels, la vie contemplative ouvrent ce sens supérieur, développent cette face de notre âme tournée vers les choses du ciel, et ordinairement si obscurcie.

681. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Lady Ailesbury a fait une petite assemblée pour elle lundi, et ma curiosité est satisfaite. » Seize on dix-sept ans auparavant Bonstetlen, si l’on s’en souvient, l’avait trouvée au contraire plus Française qu’Allemande ; mais les années avaient pu développer et faire ressortir, au moins dans le physique, quelque chose du type originaire. […] Le raisonnement que Simond nous rapporte de lui au sujet des tableaux attribués à Raphaël, dont les onze douzièmes sont nécessairement peu authentiques, est tout à fait dans le goût et le tour des raisonnements que Courier s’est plu à développer sous son nom dans la Conversation de Naples98.

682. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Déjà introduit dans le monde de Mme de Staël à Coppet, présenté par elle à tout ce qui y passait de distingué, l’accompagnant dans ses voyages d’Italie et d’Allemagne, Sismondi fut à même de développer dans tous les sens sa bonne, loyale et intelligente nature ; il ne put manquer aussi, grâce au frottement continuel, de s’y aimanter et de s’y aiguiser. […] Il me semble que l’amie d’Alfieri, celle qui consacre désormais sa vie à rendre un culte à la mémoire de ce grand homme, sera prévenue en faveur d’un ouvrage d’un de ses plus zélés admirateurs, d’un ouvrage où elle retrouvera plusieurs des pensées et des sentiments qu’Alfieri a développés avec tant d’âme et d’éloquence… » Mme de Staël fait souvent les frais de la correspondance.

683. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Don Diègue le relève, le remet dans le ton généreux : il n’est pas temps de gémir ni de mourir ; de nouveaux dangers l’appellent ; et ici se présente l’épisode des Maures à combattre et cette occasion soudaine, développée dans un si beau récit, cette fois tout cornélien et original : « Il n’est pas temps encor de chercher le trépas ; Ton prince et ton pays ont besoin de ton bras. […] Fauriel, qui excellait à ces sortes de comparaisons et qui, tout impartial qu’il était, n’inclinait que rarement par goût en faveur de notre littérature, comparant ensemble les deux Cids, se plaisait à remarquer comme différence l’abrégé fréquent, perpétuel, que Corneille avait fait des scènes plus développées de l’original, les suppressions, les simplifications de tout genre : « Chez Corneille, ajoutait-il avec un ricanement doucement ironique, on dirait que tous les personnages travaillent à l’heure, tant ils sont pressés de faire le plus de choses dans le moins de temps ! 

684. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Gresset vieillissant tournait sans cesse autour du Vert-Vert ; il en avait repris, développé, enjolivé les deux derniers chants ; une partie nouvelle qui s’appelait l’Ouvroir fut par lui récitée à la famille royale dans un voyage qu’il fit à Paris en 1774. […] Il ne me reste rien à dire de Gresset, sinon qu’il mourut de mort subite en juin 1777, universellement regretté malgré sa longue éclipse, et pardonné aisément d’un siècle qui avait deux fois reçu de lui un régal excellent. — Pour moi, en tout ceci, à l’occasion du livre de M. de Cayrol, je n’ai guère fait que commenter et développer, en l’adoucissant convenablement, l’opinion qu’avait exprimée Voltaire avec un bon sens malin et intéressé, je l’avoue, mais d’autant mieux aiguisé.

685. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Celles de Mlle de Lespinasse, longues et développées, et toujours renaissantes comme la passion, auraient plus de douceur si l’homme à qui elles sont adressées (M. de Guibert) n’impatientait et ne blessait constamment par la morgue pédantesque qu’on lui suppose, et par son égoïsme qui n’est que trop marqué. […] Le changement qui nous est sensible chez Mlle de Liron, à mesure que nous lisons mieux dans son cœur et que sa bonne santé s’altère, n’est pas plus difficile à concevoir que tant de changements à nous connus, développés dans des natures de femmes par une rapide invasion de l’amour.

686. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Je crois que les plus récentes conceptions de l’histoire du monde, surtout la théorie de l’évolution, ont contribué à développer ce sentiment. […] Les cent premières pages du Forestier sont vraiment savoureuses : l’enfance de Jean Renaud, pauvre abandonné qui n’a d’autre mère ni d’autre institutrice que la forêt ; sa communion avec les arbres et les plantes ; la poursuite du sanglier ; le désir qui le secoue, qui l’étrangle, d’avoir un fusil… C’est bien à l’enfance d’un jeune faune que nous assistons, et la pénétration de la petite créature par le milieu où elle se développe est aussi intime et profonde qu’il se peut.

687. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

Elle soutient des rapports avec les autres littératures qui se sont développées antérieurement ou qui se développent simultanément dans les pays étrangers.

688. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Elle comparait un jour son esprit à « un rouleau plié qui se développe et se déroule par degrés ». […] Je n’ai jamais vu, depuis que j’existe, personne qui atteigne si au vif les défauts, les vanités, les faux airs d’un chacun, qui vous les développe avec tant de netteté, et qui vous en convainque si aisément.

689. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Théodore Leclercq n’est qu’un caractère à la La Bruyère développé, étendu, mis en action. […] Homme heureux, après tout, qui a trouvé son moment sans l’attendre ni le chercher, qui a joui de son esprit et développé son talent en ne recueillant que son plaisir.

690. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Il la mérite, nous dit Montaigne, excellent juge, pour la « naïveté et pureté du langage en quoi il surpasse tous les autres », pour la « constance d’un si long travail », pour la « profondeur de son savoir », ayant pu développer si heureusement un « auteur si épineux et ferré » que Plutarque (car il n’est pas besoin de savoir le grec pour sentir qu’on est porté avec Amyot dans un courant de sens continu, et que, sauf tel ou tel point de détail, il est maître de son sujet et dans l’esprit de l’ensemble). […] Amyot délaie quelquefois l’expression de Plutarque, mais le plus souvent il se contente de la développer et de la déplier pour nous l’offrir plus légère.

691. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Elle développe cet amour de la domination qui forme le second instinct de l’homme ; rendez-lui aujourd’hui l’indépendance, demain il l’aimera comme moyen d’autorité, et, une fois soustrait à la puissance des lois, son premier besoin sera de l’usurper. […] Mallet, dans une lettre datée du 4 septembre 1793, expliquait au maréchal qu’étant neutre, sans conséquence et parfaitement désintéressé, il avait cru pouvoir développer avec franchise, à l’adresse des cabinets étrangers, plusieurs considérations qu’on n’eût pas écoutées deux minutes dans une autre bouche : J’ai demandé qu’on voulût bien se pénétrer de la certitude et de la profondeur du danger, qu’on le combattit partout, et surtout avec les véritables armes, et qu’on se désabusât de l’idée qu’avec des sièges, des virements systématiques de troupes et quelques prises de possession, on parvint à effleurer le monstre. — Cet écrit, continuait-il, a produit une assez forte sensation sur quelques cabinets : c’est à eux, c’est à quiconque influe sur cette crise, que je m’adressais, et non au vulgaire des insensés et des furieux, à qui le malheur ôte la raison, et dont les emportements ne sont pardonnables qu’en faveur des souffrances qui les occasionnent.

692. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Charles Labitte, qui, le premier, lui a consacré une notice littéraire développée ; quoique ses travaux et son système philologiques aient été l’objet de plusieurs leçons de M.  […] L’inconvénient de l’y représenter a été développé avec force et vérité à l’Empereur par le prince de Neuchâtel.

693. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Il le sentait bien au reste ; dans son Pamphlet des pamphlets il a fait sa théorie tout à sa portée et à son usage ; mesurant la carrière à son haleine, il a posé en principe qu’il fallait faire court pour faire bien : La moindre lettre de Pascal, dit-il, était plus malaisée à faire que toute l’Encyclopédie… Il n’y a point de bonne pensée qu’on ne puisse expliquer en une feuille, et développer assez ; qui s’étend davantage, souvent ne s’entend guère, ou manque de loisir, comme dit l’autre, pour méditer et faire court. […] Valmy-Bouic, alors substitut au tribunal de Tours), en constatant qu’il était percé de plusieurs balles, retira une partie de la bourre qui était restée dans les blessures ; ce papier, développé et examiné, se trouva être le morceau d’un journal que recevait Courier.

694. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Courez-vous après les honneurs, après la gloire, après la reconnaissance, partout il y a des erreurs, partout il y a des mécomptes… Si vous laissez votre vaisseau dans le port, les succès des autres vous éblouissent ; si vous le mettez en pleine mer, il est battu par les vents et par la tempête : l’activité, l’inaction, l’ardeur et l’indifférence, tout a ses peines ou ses déplaisirs… Rien n’est parfait que pour un moment… Tout ce motif est développé avec bonheur, et vraiment comme l’eût fait un Bourdaloue. […] disait-il, tous les hommes sans doute sont égaux devant vous, lorsqu’ils communiquent avec votre bonté, lorsqu’ils vous adressent leurs plaintes, et lorsque leur bonheur occupe votre pensée ; mais, si vous avez permis qu’il y eût une image de vous sur la terre, si vous avez permis du moins à des êtres finis de s’élever jusqu’à la conception de votre existence éternelle, c’est à l’homme dans sa perfection que vous avez accordé cette précieuse prérogative ; c’est à l’homme parvenu par degrés à développer le beau système de ses facultés morales ; c’est à l’homme enfin, lorsqu’il se montre dans toute la gloire de son esprit.

695. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Pour leur plaire, pour séduire ces princes et meneurs d’Athènes, il s’est mis à leur ton et a développé la veine railleuse, goguenarde, qui était en lui, mais qui n’y était pas aussi essentiellement qu’on le croirait. […] M. de Suhm, avant de se croire en état d’y satisfaire, développe au prince quelques considérations générales, « dont sa pénétration, dit-il, saura d’elle-même tirer les conséquences particulières ».

696. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

Nous disons que la joie est positive, parce que nous y avons conscience d’une puissance qui se développe sans obstacles ou en triomphant de ces obstacles. […] En réunissant ces attributs et en les élevant à l’infini, nous supposons qu’ils coïncident ensemble, comme ils tendent à coïncider en nous à mesure qu’ils se développent.

697. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Ces scènes, ces personnages et d’autres sont situés dans le milieu qui peut les rendre plus significatifs, plus librement développés. […] Toute la première partie de l’Œuvre, cette histoire lentement développée de l’affection de Christine et de Claude, les magnifiques scènes où elle se résout à être le modèle de son amant, ou elle se livre à lui, revenu croulant sous les huées, leur idylle de Bennecourt, sont de grands et vrais tableaux où la vie frémit, où la sympathie jaillit du cœur du lecteur.

698. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

À l’éloquence de Rousseau, devenue patricienne sous sa plume, de bourgeoise de Genève qu’elle est sous la plume de Rousseau, il joint une faculté de métaphysique qui, s’il l’eût prise à partie et développée l’eût mis bien autrement haut que Condillac. […] il avait aimé mieux jouer de cette cymbale — cymbalum tinniens — que de développer, dans une généreuse et fière solitude, les facultés mères des grandes œuvres.

699. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. Lettres philosophiques adressées à un Berlinois »

Il avance, il se développe, il compose son dessein ; il agrandit chaque jour l’horizon distinct de ses observations et y jette des lumières inattendues ; il rallie sur sa route tous les résultats mémorables qu’y ont déposés les penseurs, les réformateurs, dont il consulte et interprète la sagesse.

700. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

« On parle, ajoutait-il, et l’on écrit, en général, pour être compris et les mots qui s’appliquent nettement et exclusivement à la chose qu’on veut désigner sont nettement les meilleurs. » 91 « Il ne s’agit pas, développe encore Rémy de Gourmont en l’ouvrage précité, il ne s’agit pas de bannir les termes techniques, il s’agit de ne pas traduire en grec les mots légitimes de la langue française et de ne pas appeler céphalalgie le mal de tête.

701. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54

Quelle conjuration a le temps de s’ourdir, quel mouvement populaire peut se développer en trente-six heures ?

702. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 1. Éléments et développement de la langue. »

Elle occupe, depuis les origines, certaines régions de la Belgique et de la Suisse : et ces deux États ont développé, à côté de notre littérature nationale, des littératures de langue française aussi, robustes et modestes, qui, dans leur longue durée, ont eu parfois des heures brillantes4.

703. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Contre une légende »

Renan devait développer, en les précisant ou en les affinant, dans la suite de ses ouvrages.

704. (1890) L’avenir de la science « XIV »

Les grands instincts scientifiques se développent presque toujours chez des jeunes gens instruits, mais pauvres.

705. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Bien que les bonnes mœurs soient la plus sûre garantie du bon goût, cependant le bon goût a ses lois à part ; elles procèdent d’un instinct qui se développe dans la société avec la politesse des esprits, avec la délicatesse des âmes, avec l’élégance des manières, et s’exalte dans les douceurs des communications habituelles des esprits.

706. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »

Le roman n’est autre chose que le drame développé en dehors des proportions du théâtre, tantôt par la pensée, tantôt par le cœur.

707. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les inscriptions des monumens publics de France doivent-elles être écrites en Latin ou en François. » pp. 98-109

Le Latin étoit encore trop en règne ; au lieu qu’il commença à déchoir sous Louis XIV, à mesure que nos grands écrivains parurent & que le génie de notre langue se développa.

708. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

Castelar, aux Cortès, le lendemain de l’incident des Carolines et dans sa célèbre prosopopée à Rome en développe les moyens et le but.

709. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

Montesquieu lui-même n’a souvent fait que développer les principes de l’évêque de Meaux, comme on l’a très bien remarqué.

710. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

Comment parvient-on à développer des manœuvres d’atelier, comme vous l’avez fait ?

711. (1767) Salon de 1767 « De la manière » pp. 336-339

L’enfant est une masse de chair non développée ; le vieillard est décharné, sec et voûté.

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