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1514. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

Ce n’est pas tout à fait l’amour de la force qui le fait révolutionnaire, c’est même un amour de la faiblesse, puisque c’est l’amour de l’égalité ; mais c’est l’amour de la force qui le range toujours, ce révolutionnaire absolu, mais non pas farouche, du côté où il y a une puissance bien démontrée telle, qu’on l’appelle Convention, Montagne, Commune, Proconsulat, Dictature, Empire !

1515. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Ce sont ses jours d’esprit, à la gloire… Je m’en vais même, ici, dire une chose qui fera trembler les moralistes, si elle ne les révolte pas, Est-ce parce que les vertus, le courage, l’héroïsme sont plus communs que le génie, que le génie les fait oublier ?

1516. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Sur ce point si fondamental, Xavier Eyma a partagé l’erreur commune.

1517. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Il avait cependant une certaine force d’âme, comme il avait aussi une certaine force de style, mais tout cela dans d’assez communes proportions.

1518. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Historien d’analyse et de microscope, Alexis de Tocqueville est dans l’ordre politique ce qu’est Sainte-Beuve dans l’ordre littéraire, et on n’a point d’idée combien ces esprits-là sont communs dans les vieilles civilisations !

1519. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

… » La beauté de Madame Récamier est insaisissable, et les récits qu’on en a faits à ceux qui ne l’ont pas vue sont comme les portraits qu’on en voit… C’est le camée des beautés du temps, commun à en devenir vulgaire : le camée de Pauline Borghèse, de Madame de Rovigo, de Madame de Custine, de Mademoiselle Georges, de Mademoiselle Mars.

1520. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

quelle que soit la différence de ton de ces deux ouvrages, ils ont cela de commun qu’ils montrent très bien, chacun à sa façon, l’état actuel de la philosophie, et sur quel pauvre grabat d’idées la malheureuse se sent mourir.

1521. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Matter, qui, du reste, multiplie dans son livre les preuves à l’appui d’une affirmation qui doit changer l’opinion commune et superficielle, Swedenborg n’est pas, au fond, ce qu’on croit : — un visionnaire tombé du ciel comme un aérolithe, le polem sine matre creatam des grandes natures phénoménales et solitaires.

1522. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

Ce qui m’étonne dans cette vie d’hier, qui probablement sera une légende demain, ce n’est pas ce qui se trouve dans la vie des autres Saints de tous les âges et qui leur est commun à tous : les vertus, les grandeurs, les miracles, les communications directes avec Dieu, les adorations des foules prosternées ; mais c’est ce qui est particulier au Saint que fut le Curé d’Ars.

1523. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

C’est la sympathie qui est le point commun de ses Quatre grands chrétiens.

1524. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

… On avait déjà affligé de ce mot-là — commun au fond comme un trottoir — les contes d’Edgar Poe, traduits et révélés par Baudelaire, et que le profond américain, qui savait bien ce qu’il faisait, — qui avait, lui, mieux que personne, le sens lumineux de son œuvre, — avait appelés : Contes arabesques.

1525. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Le grand anthropomorphiste qui a écrit L’Aveugle, Le Mendiant, tant de fragments grecs et aussi tant d’autres chefs-d’œuvre, — grecs encore quand il voulait le plus être du xviiie  siècle et français, — n’a rien de commun avec le panthéiste qui n’est pas panthéiste seulement que dans son étrange poème du Centaure.

1526. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

Théophile Gantier, — et quoiqu’il ait probablement vécu loin du foyer commun des théories où l’on réchauffe les enthousiasmes quand ils sont sur le point de se glacer, M. 

1527. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Ce qu’il y a de commun entre eux, c’est la force, — la force, bien plus que la couleur. — Barbier et Barthélemy sont supérieurs comme coloristes.

1528. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Eh bien, en face de ce type brillant et cependant commun dans sa rareté humaine (un poète débauché), madame Sand édifie une femme forte, contenue, résolue, raisonnable, dans laquelle on ne reconnaît guères le gamin des Lettres d’un voyageur, qui se nommait voyou si joliment lui-même autrefois !

1529. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

en face de ce type brillant et cependant commun dans sa rareté humaine (un poëte débauché), Mme Sand édifie une femme forte, contenue, résolue, raisonnable, dans laquelle on ne reconnaît guère le gamin des Lettres d’un voyageur, qui se nommait voyou si joliment lui-même autrefois !

1530. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Au milieu des prêtres catholiques s’épanouissait le sentiment du surnaturel avec des effets extraordinaires et visibles ; maintenant nous entrons parmi des pasteurs plus graves, plus pieux, plus exemplaires que le commun des hommes et qui ont pour objet l’exaltation morale.‌

1531. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Le prince, dans le choix des hommes, doit échapper à tous ces pièges55… « Voilà pour ce qui concerne les magistrats et les lois ; ensuite les regards du prince se fixeront sur le commun des citoyens.

1532. (1897) Aspects pp. -215

Dans ce discours il affirme que la réconciliation entre Polonais et Russes peut s’opérer sur le terrain d’une action révolutionnaire commune contre l’autocrate — ce qui lui vaut une expulsion immédiate. […] Peu édifié par les querelles parlementaires de Leipzig, Bakounine se rond à Breslau, désireux de déterminer les Allemands et les Slaves à une révolte commune. […] L’émancipation du prolétariat ne sera réelle que quand il concentrera ses efforts pour la reprise de possession totale du bien commun. […] Le Blond se réclame d’une esthétique qui, en effet, n’a rien de commun avec celle professée par la plupart de ses aînés, il a le droit absolu de la proclamer envers et contre tous. […] Elle n’a rien de commun avec notre rêve : le clair de lune qui éclaire les tombeaux leur suffit, nous voulons vivre au soleil.

1533. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

La plus belle femme, à nos yeux, est toujours celle qui correspond le mieux aux aspirations de notre être individuel, aux sentiments et aux tendances qui nous sont communes avec notre époque. […] L’humanité aime toujours à mettre en commun plaisirs et peines, à condition, encore une fois, que le plaisir même ne soit pas altéré par le partage. […] En somme, dans la poésie et la littérature, la faculté de peindre, de dessiner, le soin de la perspective, l’architectonique, tout cela n’a rien de commun avec ce que désignent ces mots quand ils s’appliquent à un art particulier, ayant pour fin la vue. […] Aussi l’américanisme finirait-il par faire oublier non seulement l’art, mais la science : c’est donc l’ennemi commun. […] Les musiciens le savent bien, et il est telle variation de Beethoven qui n’a pas une note commune avec le thème ; mais l’identité de rythme suffit amplement à maintenir la parenté des deux mélodies.

1534. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Sur les problèmes de l’art, de la philosophie, de la politique, toujours il s’en est tenu aux lieux communs les plus communs. […] Car Walt Whitman avait encore ce trait commun avec les enfants de ne pas sentir nettement les limites de sa personnalité. […] Pater présentent entre eux une ressemblance si marquée, et d’où vient qu’il nous ait suffi de les réduire tous deux à leurs parties essentielles pour accuser encore ce qu’ils ont de commun ? […] L’été dernier, un ami commun, M.  […] Mais ils y auraient adopté, je crois, certaines habitudes communes de penser et de parler qui n’auraient point permis à M. 

1535. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Peu après, Sadrégésile fut invité par Dagobert à un repas commun. […] Le lendemain matin, il alla trouver ses frères et les instruisit de leur malheur commun. […] Quelque temps après, les deux hommes se trouvèrent ensemble chez des amis communs, et Rétif fut plein de cordialité, cette fois. […] On avait loué, en commun, une maison au Bois de Boulogne. […] Il est difficile de savoir, avec précision, comment les deux sensibilités, la commune et l’artistique, peuvent se mêler parfois, et à quel degré et pour quel résultat.

1536. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

On supposa, par exemple, que le nerf moteur oculaire commun donnait le mouvement aux muscles constricteurs pupillaires, et le grand sympathique aux dilatateurs, etc. […] Toutes ces choses fâcheuses ont du reste le même point de départ commun, l’oubli des conditions indispensables à remplir pour aborder la science de la vie. […] 3° Dans les Ophidiens : sur la Couleuvre à collier, chez la Vipère commune et sur l’Orvet. […] Parmi les POISSONS OSSEUX : 1° Dans les Acanthoptérygiens : sur le Bar commun et chez le Thon commun. 2° Dans les Malacoptérygiens abdominaux : chez le Gardon, l’Ablette, la Carpe, le Chevaine ou Meunier, le Barbeau, la Truite commune.

1537. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Le pauvre Werther, qui est la candeur même, n’a rien de commun avec ces personnages. […] C’est encore un trait qu’il a de commun avec les classes moyennes. […] Précisément parce qu’il est né dans une condition intermédiaire l’individu issu de ces classes ne doit admettre rien de mesquin, rien de commun ni de trivial. […] Un troisième trait de ressemblance résulte de cette forme commune de leurs deux génies. […] Ce lien, ce terrain, ce miroir commun, ce sera Goethe.

1538. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

— « Ce sont, disait Heredia, de beaux vers, écrits dans une langue commune. […] Comment juger à la mesure commune un écrivain qui s’est délibérément mis en marge des choses de ce monde ? […] Il ne faut pas se le dissimuler, d’ailleurs, l’institution du Félibrige n’eut jamais rien de commun avec le peuple. […] Nous avions encore une passion commune  : l’exégèse religieuse — Moi aussi, me dit-il, je suis toqué d’exégèse. […] Les deux ouvrages n’ont rien de commun.

1539. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Aussi le pessimisme fut-il le trait commun de presque toutes les œuvres, de tous les talents voici quarante ans. […] Les hommes vivent en commun, et ils ont des mœurs. […] Un seul principe leur est commun, celui de l’exactitude vérifiée. […] Elles n’ont de commun qu’une règle, celle de la soumission au Réel, en effet ; mais le Réel n’étant pas un, cette commune règle fait leur différenciation, et c’est manquer d’esprit scientifique que de vouloir les ramener les unes aux autres. […] Qu’a-t-elle de commun avec les intérêts en jeu ?

1540. (1864) Le roman contemporain

Victor Hugo, qui, par l’éclat de sa renommée et la supériorité de son talent, crut avoir le droit de se mettre au-dessus du niveau commun. […] Une espèce d’Emile de la pire espèce, qu’elle appelle Claudius et qui avait quelque chose de son vertige sans avoir rien de son innocence, mit un instant ses rêves en commun avec les siens ; mais il laissa tomber bientôt son masque, et il fallut le chasser. […] Tout ce qui ne dépasse pas d’une manière sensible le niveau commun d’immoralité reste impuni sans être innocent. […] Sa mère est commune, triviale et insipide. […] Qu’y a-t-il de commun entre une personne qui prie et une personne qui ne prie pas ?

1541. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Mais les aristocraties ont un penchant à s’isoler ; elles veulent se distinguer de la foule par leurs manières, leur plaisirs, leur langage : elles dépouillent, autant qu’elles le peuvent, la nature commune de l’homme. […] Il n’a pris aucun engagement avec lui-même, il reviendrait aisément, il changerait sans peine sa vanité sauvage contre une vanité civilisée ; il deviendrait presque un homme frivole ; car il n’a d’excessif que l’imagination ; c’est, pour emprunter l’expression commune, une tête montée ; mais il est faible et mobile ; un rien peut le consoler et le distraire ; on est sûr qu’il ne se tuera pas. » Mais Werther, lui, se tue, et c’est là la grande différence entre Goethe et Chateaubriand. […] « C’est aujourd’hui la mode d’insulter Racine et Boileau, et de confondre dans un commun mépris Delille et Voltaire. […] Ce qui leur fut commun à tous deux ce fut l’esprit dans le lyrisme, la raillerie dans le sentiment. […] La comédie plus indépendante s’en affranchissait toutes les fois qu’elle y trouvait son avantage, et le génie de Molière, de Regnard, de Destouches, de Marivaux, de Beaumarchais ou de Picard, put se développer en toute liberté, et n’eut rien de commun avec le froid classicisme sous lequel grelottait la tragédie.

1542. (1896) Études et portraits littéraires

Mais ils ont de plus un point central de convergence et une subordination commune. […] Ainsi, rien dans la structure des vertébrés n’est leur propriété commune et exclusive. […] À qui estimerait trop facile sa bravoure d’aujourd’hui, je répondrais qu’il a nargué la Commune. […] Voilà donc qui est peu commun et classe de suite un homme au-dessus des parleurs secondaires. […] Les Martyrs, le Génie du christianisme, … habillés d’une basane commune, gardent pourtant un air respectable et un peu hautain à côté de ces petites choses coquines.

1543. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

L’homme n’admire que ce qu’il trouve extraordinaire ; le poëte ne lui doit donc proposer que des choses qui soient hors de l’ordre commun ; et pour concilier ces deux principes qui paroissent si opposés, il doit donner au merveilleux les couleurs de la vérité, par des préparations si vraisemblables, que les prodiges mêmes dont il veut frapper l’esprit, en paroissent comme des suites naturelles. […] Sur ce pied-là, on voit à tout moment dans l’iliade, les attributs révoltés contre leur essence commune, et les passions ne portent pas plus de trouble dans le coeur de l’homme, que les qualités divines en causent dans l’ame de Jupiter. […] Ainsi Homere donne à chacun de ses héros, des qualités propres et dominantes qui le distinguent ; mais malgré ces différences, il leur laisse encore en commun des qualités générales ; et c’est par ce côté de ressemblance que je les envisage d’abord. […] Il s’étoit instruit, apparemment par ses voyages, des opinions, des usages, et des moeurs des peuples : ainsi, étant devenu un des plus sçavans hommes de son siécle, son imagination lui fournit l’art d’assembler ses diverses connoissances sous un même sujet ; et c’est aussi un effet de son jugement d’avoir conçu qu’il attacheroit davantage ses auditeurs, par cette dépendance commune que les choses les plus différentes auroient à une même matiere. […] Les ouvrages d’Homere n’ayant point de concurrents, et renfermant en effet les premieres idées de tous les genres ; les écrivains grecs l’étudierent et se formerent sur lui ; poëtes, historiens, orateurs, tout étoit, pour ainsi dire, de son école ; et il ne faut regarder les éloges qu’ils en font, que comme une bienséance, ou comme une prévention d’éleves, qui en rendant justice au mérite personnel de leur maître commun, n’étoient pas obligés de distinguer scrupuleusement ses ouvrages d’avec lui-même.

1544. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Thiers n’a jamais manqué, à l’occasion, de se prononcer contre cette disposition d’esprit si commune de nos jours, qui consiste à se replier sur soi, à s’analyser, à raconter ses propres émotions au lieu de chercher à s’en procurer de nouvelles ou d’en produire chez d’autres ; il appelle cela le genre impressif et le croit contraire à la destinée naturelle de l’homme, laquelle est plutôt dans le sens actif. […] Thiers est de ceux qui, bien différents en ce point de plusieurs autres esprits distingués et dédaigneux de ce temps-ci, ne se rebutent jamais du simple, et il se réservait d’en relever ce qui touchait au commun par la vivacité et l’à-propos de ses aperçus. […] Je n’invoquerai pas les lois contre cette insulte aux classes, mais j’opposerai à ces injures chevaleresques le langage de ma raison bourgeoise et écolière. — Oui, dirai-je à M. de Montlosier, nous avons des prétentions comme vous : c’est l’orgueil qui, chez nous, demande l’égalité, et qui, chez vous, la refuse ; mais entre ces deux orgueils, lequel est coupable, de celui qui demande le droit commun, ou de celui qui le conteste ?

1545. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Il comptait sans doute sur des années plus longues que celles qui lui furent accordées, et la Poétique a subi le sort commun de tout ce qu’il avait fait. […] Puis il se demande si l’âme possède quelque affection qui lui soit propre, ou si plutôt toutes ses affections ne lui sont pas communes avec le corps. […] Mais, selon Aristote, les sens et le corps sont indispensables pour former l’universel, collection de ce qu’il y a de commun dans chacun des phénomènes.

1546. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Notre plaisir allemand du jeu de quilles paraît, en comparaison, grossier, commun, et il tient beaucoup du Philistin. […] La différence, c’est la vie commune que l’on aperçoit toujours chez eux entre la nature extérieure et les personnages humains. […] Je vois mieux chaque jour que la poésie est un bien commun de l’humanité, et qu’elle se montre partout dans tous les temps, dans des centaines et des centaines d’hommes.

1547. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

D’abord, il faut que la musique soit traitée sérieusement, que le nombre des jours de représentation, par exemple, soit réduit ; mais, surtout, il faut que ce théâtre soit vraiment national, résume toutes les forces de l’esprit commun et les fonde dans une complète unité artistique. […] Pour exprimer pleinement la vie, l’art doit montrer l’action, et le dialogue vivant, fondé exactement sur la prose de la conversation commune ; de cette prose l’artiste prendra l’essence, l’accentuera, y joindra la rime, l’allitération, et, par des modulations, notera la suite des sentiments. […] Le Théâtre En 1851, dans l’étude sur un théâtre à Zurich, Wagner, préoccupé déjà du théâtre idéal, pose le projet d’une institution nationale devant exprimer la vie artistique du peuple entier, et pour ce motif provenir de l’initiative commune.

1548. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

VII Quand le soir tombait, toute cette tribu rentrait en chantant dans les cours ; on allait se laver les mains et le visage aux fontaines ; on rentrait dans la cuisine pour prendre en commun le repas du soir. […] Ces poèmes soulèvent la toile de l’entrée de la tente dans le désert, ils entrouvrent la porte de la maison dans la cité antique ; ils y surprennent, dans la vie commune et dans le secret de toutes les familles, une poésie qui sort de terre comme la fontaine de Siloé, dans la Bible, sort de l’antre, sans fracas, sans tonnerre et sans éclair, semblable à un hôte qui vient à petit bruit. […] Le génie sait voir les choses les plus communes sous un aspect qui ne frappe pas les hommes ordinaires, et c’est cet aspect qu’on appelle poésie. » Elle poursuivit sa lecture sans s’interrompre jusqu’au passage où Ménélas raconte à ses hôtes ses propres voyages.

1549. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Après avoir cherché à devenir le ministre de Louis XVI et le gouverneur du Dauphin, Pétion garda la mairie de Paris sous la Commune insurrectionnelle. […] À l’heure qui vient toujours pour la plupart des œuvres, qu’on ne lit bientôt plus, avec la morne indifférence des générations qui se succèdent, quand on se demandera ce que fut, de son vivant, Granier de Cassagnac, l’imagination frappée aura retenu qu’il fut un des forts de son siècle, où les forts n’étaient pas déjà si communs. […] Monarchistes tous les trois, mais différant dans leur conception de monarchie applicable aux peuples actuels, déraillés et éperdus, ils avaient cela de commun et de semblable qu’ils étaient religieux tous les trois, et qu’ils croyaient absolument à la Révélation chrétienne et aux Traditions de l’histoire.

1550. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Idée commune, d’ailleurs, à tous les esprits sans véritable profondeur, qui croient que la sensibilité dans les arts ou dans l’expression littéraire des sentiments est la même que la sensibilité dans la vie, et qui fait, par exemple, s’éprendre de tant de poètes secs, tant de pauvres filles par trop tendres ! […] Quand on regarde fixement pour le dissiper l’espèce de mirage qu’une langue étrangère jette sur une idée qui paraîtrait commune dans la langue qu’on a l’habitude de parler, on finit par voir ce qu’on ne voyait pas d’abord : c’est à quel point, en somme, les critiques de Shakespeare sont petits. […] n’est pas commun.

1551. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

« Chaque individu dans l’état sauvage, écrit Chénier, est un tout indépendant ; dans l’état de société, il est partie du tout ; il vit de la vie commune. […] Tous ont leurs lois à part, et toutes ces lois diverses tendent à une loi commune et forment l’univers… Mais ces soleils assis dans leur centre brûlant, Et chacun roi d’un monde autour de lui roulant, Ne gardent point eux-même une immobile place : Chacun avec son monde emporté dans l’espace, Ils cheminent eux-même : un invincible poids Les courbe sous le joug d’infatigables lois, Dont le pouvoir sacré, nécessaire, inflexible, Leur fait poursuivre à tous un centre irrésistible. » C’était une bien grande idée à André que de consacrer ainsi ce troisième chant à la description de l’ordre dans la société d’abord, puis à l’exposé de l’ordre dans le système du monde, qui devenait l’idéal réfléchissant et suprême.

1552. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

S’il est exact, comme il le dit quelque part, que l’air que nous respirons sache douer au berceau les esprits distingués de notre siècle, de celle de toutes les qualités qui est la plus difficile et la moins commune, de l’étendue, il faut croire que, sur la montagne du Jura où il est né, un air plus vif, un ciel plus vaste et plus clair, ont de bonne heure reculé l’horizon et fait un spectacle spacieux dans son âme comme dans sa Prunelle. […] Le tranchant, par exemple, et la pointe de ce glaive de volonté et de pensée pénétrante dont nous avons parlé, se réfléchissent assez peu et tiennent dans l’intelligence contemplative moins de place qu’ils n’ont réellement de valeur et d’effet dans le progrès commun.

1553. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

XIV « Le club dominant était celui des Jacobins ; ce club était la centralisation de l’anarchie ; aussitôt qu’une volonté puissante et passionnée remue une nation, cette volonté commune rapproche les hommes, l’individualisme cesse et l’association légale ou illégale organise la passion publique. […] Ce que j’ai dit là dans le septième livre des Girondins, je le redis à vingt ans de distance, après deux restaurations, une monarchie schismatique de 1830, une république de salut commun, qui n’a ni versé une goutte de sang, ni proscrit, ni spolié personne, et après une restauration dynastique d’une monarchie napoléonienne qu’il ne m’appartient ni de caractériser ici, ni de louer, ni d’accuser de mon point de vue d’historien, puisque mon point de vue est celui de la seconde république.

1554. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Il vint ensuite me visiter à Saint-Point comme compatriote des rochers communs à nos deux familles du Jura. […] XXXI Quoique fort jeune en 1848, le poète de Saint-Lupicin, bien qu’issu comme moi de souche royaliste, fut convoqué par le peuple de son pays à venir au secours de la France sous la forme, alors la seule possible, d’une république de droit commun, sans privilège, sans dictature, et par conséquent sans proscriptions et sans échafauds.

1555. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Sophie et Juliette se lièrent bientôt de la plus étroite amitié ; elles consolèrent pendant quelque temps Clotilde de ses pertes ; elles l’aidèrent dans l’éducation de Jean de Surville, son fils : mais des passions malheureuses, que la religion seule pouvait vaincre, et dont l’objet leur était peut-être commun, arrachèrent encore ces deux amies à leur protectrice ; elles se retirèrent ensemble à l’abbaye de Villedieu. […] Et, pour te rendre à luy, quand faudroit d’ung prodige, L’attends du ciel en ce commun desroy.

1556. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

En partant de l’Ouest, la limite commune aux deux langues de la France suit le cours de la Gironde, depuis l’embouchure du fleuve jusqu’à six kilomètres en amont de Blaye. […] Cependant, de l’embouchure de la Gironde jusqu’au-dessus d’Angoulême, la différence des idiomes en contact est si tranchée que le doute n’est pas permis et que le partage peut être fait avec une précision mathématique, au point que l’on doit diviser les communes où se parle d’un côté un dialecte d’oïl, de l’autre un dialecte d’oc.

1557. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Le poète (et c’est là notre commune histoire) Caressait du regard son nombreux auditoire ; Et ce regard disait à tous en même temps : « Vous avez trop d’esprit pour n’être pas contents… Lorsque dans un salon une lecture assemble Gens du monde et savants, étonnés d’être ensemble, Chacun se tait d’abord, et, les yeux au plafond, On attend et l’on garde un silence profond. […] « Ma réputation sans doute est peu de chose : « Notre intérêt commun défend que je l’expose.

1558. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Il y a, dans ces livres, assez de force pour soulever les questions, pas assez pour les résoudre ; assez de talent pour sortir du commun, pas assez pour être de l’élite ; un style qui brille sans éclairer ; outre le travers filial d’un publiciste pour qui la plus belle époque de l’histoire de France est celle du ministère de Necker, et qui voit dans le Directoire un gouvernement modèle, parce que les salons rouverts faisaient fête chaque soir à la brillante conversation de Mme de Staël. […] Au dix-septième siècle, le poète prête son âme à des personnages imaginaires, et ne découvre de son fonds que ce qui lui est commun avec tous les hommes.

1559. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Et comme la question patriotique est compliquée d’une question artistique, accepter l’échec de Lohengrin, c’est encore encourager chez nous la haine commune des formes nouvelles. […] Que toutes les nuances de nos Wagnérismes se confondent et disparaissent dans l’effort commun.

1560. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

II Toutes les formes de l’art poursuivent une fin commune, la création d’une vie supérieure au moyen de signes précis. […] Elles se jalousent, elles s’invitent à reprendre la danse commune.

1561. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Qu’ont-ils donc de commun qui me les fasse aimer les uns et les autres ? […] J’entends qu’ils subissent les mystérieuses lois de la prosodie non formulée, instinctive, mais ayant cependant ses règles inécrites, laquelle a été tout simplement le secret des maîtres. » — Oui, mais cette prosodie inécrite comprend plus de secrets particuliers que de secrets communs à tous les maîtres.

1562. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Un jour, Gavarni y rencontra une petite femme grassement commune et, selon son expression, « puant la petite bourgeoisie ». […] Edmond et lui ont ainsi parlé six heures durant de choses passées, du passage Choiseul, où leur jeunesse à tous deux a usé ses bottes, d’une Marie qui les a trompés successivement l’un avec l’autre, des suprêmes de volaille aux truffes de Véfour, de parties de billard arrêtées par la dernière pièce de vingt sous de la bourse commune, du prunier de Reine-Claude de la maison de l’allée des Veuves, de la première polka d’Edmond, de la promotion de Léon à l’École polytechnique.

1563. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Hippolyte Passy ne m’aurait pas fait entrer chez Sampayo… je n’aurais pas… je n’aurais pas… je n’aurais pas… et à l’heure qu’il est, si je n’étais déjà mort d’ennui, je serais professeur dans quelque localité, loin de tout. » Samedi 16 juin Le peu de réussite des innombrables projets de l’homme, a quelque chose de commun avec le frai du poisson : sur des millions d’œufs quelques douzaines seulement réussissent. […] J’obtiens de faire remplacer : « Remettez le cadavre », lorsque la reine parle de la couronne aux faux diamants, par cette phrase : « Remettez ça, là. » Ce « cadavre » doit paraître du sublime à quelques-uns, qui ne se doutent pas, que dans les situations dramatiques, il faut que toujours l’expression soit simple, qui ne savent pas que la passion emploie toujours l’expression commune, et au grand jamais, l’image.

1564. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

VIII S’il n’a point de caractère, il se plie, il se ravale, il s’abaisse au niveau de la médiocrité commune ; il abdique son génie, il lui substitue l’esprit de corps : ce n’est qu’à cette condition qu’il y est souffert ou honoré. […] Le français était devenu une monnaie courante et une médaille monumentale qui avait, d’un consentement commun, cours dans tout l’univers.

1565. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Cependant au milieu de cette confusion de genres, de ces actions heurtées et sans suite, de ces personnages grotesques, rodomonts et ampoulés, de ce cliquetis de pensées hardies et tout à la fois neuves, élevées et communes, il est impossible de ne pas reconnaître dans vos productions dramatiques une imagination vive, une verve surabondante, une manière pittoresque d’exprimer une belle pensée, quelques scènes savamment creusées, et enfin, si vous voulez rétrograder vers le simple bon sens, l’espoir d’un talent vif et original. […] Car il ne suffit pas du désir de chercher à surpasser ses rivaux, il faut encore tâcher de n’obtenir un triomphe que par des moyens communs à tout le monde.

1566. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Idée commune et facile, et souvent exploitée. […] Je ne crois pas qu’on ait jamais écrit rien de plus commun dans le hideux que tous ces événements qui s’entassent les uns sur les autres, sans être reliés les uns aux autres, dans ce livre qui n’est pas composé et dont le fond semble appartenir à la littérature de la Gazette des tribunaux.

1567. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

Intégrons [1] équation , plus le mouvement du mobile M₂, entre les événements A et B communs aux deux mobiles différera d’un mouvement rectiligne et uniforme, plus, par conséquent, les vitesses par rapport à M₁ seront grandes, puisque la durée totale t′, − t, est fixe, et plus le temps propre total sera court. […] On oublie que ce système était celui du physicien réel, que les autres sont seulement ceux de physiciens imaginés, qu’on avait cherché un mode de représentation convenant en même temps à ceux-ci et à celui-là, et que l’expression équation avait précisément été le résultat de cette recherche : on commettrait donc une véritable pétition de principe en s’autorisant de cette expression commune pour mettre tous les systèmes au même rang et pour déclarer que tous leurs Temps se valent, puisqu’on n’avait obtenu cette communauté d’expression qu’en négligeant la différence entre le Temps de l’un d’eux — seul Temps constaté ou constatable, seul Temps réel — et les Temps de tous les autres, simplement imaginés et fictifs.

1568. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Il considère cette société antérieure et postérieure à l’individu ; il la voit subsistante, nécessaire, harmonieuse, agissant en mille façons et par toutes sortes d’influences inappréciables, plus mère encore que marâtre, ne retirant à l’homme primitif du côté des forces physiques que pour rendre davantage par le moral à l’homme actuel, et imposant dès lors à quiconque naît dans son sein des devoirs, des obligations qui ne sont point proprement de particulier à particulier, mais qui prennent un caractère commun et général : Car les individus, dit-il, à qui je dois la vie, et ceux qui m’ont fourni le nécessaire, et ceux qui ont cultivé mon âme, et ceux qui m’ont communiqué leurs talents, peuvent n’être plus ; mais les lois qui protégèrent mon enfance ne meurent point ; les bonnes mœurs dont j’ai reçu l’heureuse habitude, les secours que j’ai trouvés prêts au besoin, la liberté civile dont j’ai joui, tous les biens que j’ai acquis, tous les plaisirs que j’ai goûtés, je les dois à cette police universelle qui dirige les soins publics à l’avantage de tous les hommes, qui prévoyait mes besoins avant ma naissance, et qui fera respecter mes cendres après ma mort.

1569. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Molé en avait écrit en ce sens, lui répondit à tête reposée, et sa lettre, qui ne visait qu’à excuser leur ami commun et à chercher à sa conduite des raisons atténuantes, est devenue sous cette plume ingénieuse et subtile le portrait le plus merveilleux, le plus achevé, du moral de Chateaubriand à toutes les époques.

1570. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

Quelques droites paroles mettent au défi tous les sophismes des législateurs : « Les oiseaux du ciel et les insectes mêmes s’assemblent pour faire en commun ce qu’aucun d’eux ne pourrait faire seul.

1571. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Le drame est plus court, plus concentré, plus fictif ; il est plus à la merci d’un seul événement, d’une seule idée ; l’exaltation en dispose aisément ; il peut se détacher, s’arracher davantage du fond de la vie commune.

1572. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Ce genre léger était plutôt le rendez-vous commun de tous les gens d’esprit, du monde, de lettres, ou de cour, des mousquetaires, des philosophes, des géomètres et des abbés.

1573. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Certains de leur influence sur une société qui ne pouvait goûter que par eux les plaisirs de l’esprit, ils réunirent leurs communes prétentions à ce qu’on appelait dès lors la dignité d’un homme de lettres.

1574. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Le moi qui profiterait de cette facilité trop fréquemment et avec trop d’amour, le moi qui se livrerait à la vie du dehors autrement que pour comprendre et regarder, le moi qui s’adonnerait à une pratique assidue de la nature et à de trop longues communications avec le monde matériel ; qui, franchissant le pont-levis dès le matin, s’égarerait dans ses pâturages et ses terres pour les amender, visiterait ses mines et ses canaux, dessécherait ses marais, transplanterait des troupeaux lointains pour s’enrichir de leurs toisons, croiserait des races, apprivoiserait une végétation agreste, assainirait un climat fangeux, et qui ne rentrerait au logis qu’à la nuit close, ce moi-là, selon les psychologistes, courrait grand risque d’oublier qu’il n’est pas dans les conditions essentielles de sa nature ; qu’il n’y a au fond et dans la réalité rien de commun entre cette matière et lui ; qu’il n’arrive à elle que moyennant un pont tremblant et fragile, sur la foi d’un laisser-passer arbitraire ; et qu’il ne doit pas s’attarder dans la plaine ni sur les monts, de peur des distractions trompeuses et des pièges sans nombre.

1575. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Le lendemain, aux bureaux du National, la foule qui circula et s’inscrivit fut immense ; on y remarqua nombre d’ouvriers, Il y avait, sans doute, dans cette démonstration profonde, intérêt amical pour l’homme même, pour l’individu atteint ; il y avait hommage à un talent énergique, infatigable ; quelque chose de ce respect qu’on porte en France à toute belle intelligence que la valeur accompagne, à tout noble front où l’éclair de la pensée s’est rencontré volontiers avec l’éclair d’une épée ; mais il y avait aussi un sentiment dominant de solidarité, d’adhésion à des principes communs, de reconnaissance pour des services rendus, de confiance placée sur une tête forte et rare.

1576. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

Si l’on disait en français précisément les mêmes mots, la table est remplie, le plus grand acteur du monde ne pourrait, en les déclamant, faire oublier leur acception commune ; la prononciation française ne permettrait pas cet accent qui rend nobles tous les mots en les animant, qui rend tragiques tous les sons, parce qu’ils imitent et font partager le trouble de l’âme.

1577. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

La république, discutant en commun un grand nombre de ses intérêts, soumettant tous les choix par l’élection à la volonté générale, la république doit nous affranchir de cette foi aveugle qu’on exigeait jadis pour les secrets de l’art du gouvernement.

1578. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Les uns sont restés au niveau du peuple, les autres n’ont plus rien de commun avec le peuple.

1579. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Ceux qui ne pouvaient venir ou revenir vers le commun centre de tous les esprits, la France allait les trouver.

1580. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Hervieu semble rester plus près de la vérité commune  Mme de Trémeur et Le Hinglé n’étaient point des êtres exceptionnellement intelligents.

1581. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Il court en France, à la Commune de Paris, est fait prisonnier, déporté, et approche la mort de misère.

1582. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

Cette morale n’en présente pas moins, chez ses divers représentants, quelques traits communs ; elle est, chez tous, individualiste.

1583. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Toutes ces publications avaient comme point commun le mépris de la littérature officielle et la recherche d’une Beauté nouvelle.

1584. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Le Dauphiné, la Bresse, la Provence, la Franche-Comté ne se souvenaient plus d’une origine commune.

1585. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Cette Thora n’a rien de commun avec les « Lois » grecques ou romaines, lesquelles, ne s’occupant guère que du droit abstrait, entrent peu dans les questions de bonheur et de moralité privés.

1586. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

» sont les traits communs des réformateurs.

1587. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

La tradition commune me semble sur ce point suffisamment justifiée.

1588. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

Peut-être Jésus trouvait-il dans cette société en dehors des règles communes plus de distinction et de cœur que dans une bourgeoisie pédante, formaliste, orgueilleuse de son apparente moralité.

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