Le célèbre charlatan qui se faisait appeler le comte de Cagliostro était arrivé à Strasbourg en septembre 1780, précédé d’une réputation extraordinaire pour les sciences occultes et pour les cures miraculeuses ; toute la haute société, la noblesse d’Alsace, donna le signal en sa faveur, et le cardinal de Rohan, avant de l’avoir vu, était déjà séduit. […] Ainsi, en montant le pic du Midi, le voyageur arrivé à une certaine élévation se trouve avoir atteint à un beau réservoir d’eau appelé le lac d’Oncet, et où la nature commence à prendre un grand caractère ; il en fait voir en peu de mots l’encadrement, et en quoi ce nouveau genre de beauté consiste : C’est un beau désert que ce lieu : les montagnes s’enchaînent bien, les rochers sont d’une grande forme ; les contours sont fiers, les sommets hérissés, les précipices profonds ; et quiconque n’a pas la force de chercher dans le centre des montagnes une nature plus sublime et des solitudes plus étranges prendra ici, à peu de frais, une idée suffisante des aspects que présentent les monts du premier ordre. […] On hésite toujours à se mettre en avant quand l’opinion de la foule ne nous a pas frayé le chemin : il faut même, pour cela, une espèce particulière de courage, ce que j’appelle le courage du jugement.
On assure qu’en décembre 1702, en apprenant l’ordonnance de M. de Meaux contre son dernier livre (la traduction du Nouveau Testament, imprimée à Trévoux), Richard Simon disait : « Il faut le laisser mourir, il n’ira pas loin. » L’oratorien déjà philosophe semblait confesser par là qu’il ne reconnaissait et ne redoutait véritablement qu’un docteur, celui qui pouvait, le dernier, s’appeler un maître en Israël. […] Bossuet, combattant en évêque Richard Simon et les principes de socinianisme qu’il voit poindre de toutes parts dans ses écrits, s’aperçoit bien qu’un ennemi formidable approche ; il appelle et convoque tant qu’il peut les défenseurs sur toute la ligne, mais il se trompe sur le point menacé. […] » Il s’endormait et se réveillait dans la méditation de ce psaume, qu’il appelait proprement le psaume de la mort, le psaume du délaissement.
Ce qu’on appelle naïveté dans l’art a cessé de bien bonne heure et avant les beaux siècles. […] Au reste, quand le plus froid même et le plus sage est une fois piqué de cette mouche qu’on appelle l’esprit de parti et de coterie, il peut commettre des fautes d’entraînement. […] (J’ai exercé, en écrivant cet article, un droit de critique : M. de Laprade avait, le premier, appelé la riposte par des attaques sourdes.
Nulle part, même chez Manzoni, que d’ailleurs il goûtait et prisait tant, Gœthe n’aime ce qu’il appelle « les abominations » ; et, à ce titre, la peste du roman des Fiancés lui déplaisait. […] Au fond, que nous fassions comme nous voulons, nous sommes tous des êtres collectifs ; ce que nous pouvons appeler vraiment notre propriété, comme c’est peu de chose ! […] Appelé à Erfurt en 1808, à l’époque de l’entrevue des souverains, et présenté à l’empereur le 2 octobre, l’empereur, après l’avoir regardé quelques instants avec attention, lui avait dit pour premier mot : « Vous êtes un homme. » Et lorsque, l’entretien fini, Gœthe se fut retiré, Napoléon répéta, en s’adressant à Berthier et à Daru, qui étaient présents Voilà : un « homme !
Cependant Hamilcar, sans qu’on s’explique trop comment, reprit encore une fois le dessus, et après une suite de marches et d’actions habilement ménagées, il fit si bien qu’il enferma les étrangers dans un lieu, dans une espèce de champ clos appelé La Hache, parce que le terrain offrait assez la forme de cet instrument ; il les y réduisit d’abord à une telle famine qu’ils se virent contraints de se dévorer les uns les autres ; et finalement, après s’être saisi de la personne de leurs chefs, qui étaient venus parlementer auprès de lui, il écrasa avec ses éléphants ou tailla en pièces toute cette armée, dont pas un soldat ne réchappa : elle n’était pas moindre que de quarante mille hommes. […] Flaubert, voyageur en Orient, en Syrie, en Egypte et dans le nord de l’Afrique, a cru pouvoir, à l’aide du paysage où il sait si bien lire, à l’aide des mœurs et des physionomies de race plus persistantes là qu’ailleurs, et moyennant des inductions applicables aux peuples de même souche et aux civilisations de même origine, rapprocher et grouper dans un même cadre une masse de faits, de notions, de conjectures, et il s’est flatté d’animer cet ensemble qu’il appellerait Carthage, de manière à nous intéresser en même temps qu’à nous initier à la vie punique si évanouie, et qui n’a laissé d’elle-même aucun témoignage direct. […] Un jeune chef numide semble surtout la dévorer des yeux : c’est ce même Naravase (ici Narr’Havas), que le bon Rollin, qui n’y regardait pas de si près, appelle « un jeune seigneur », et que Polybe a nommé comme un des prochains auxiliaires d’Hamilcar, lequel lui promettra sa fille en mariage.
Le dialogue est moins bien ; il y a trop de style ou de ce qu’on appelle ainsi : les personnages parlent trop comme on écrit quand on se soigne ; c’est du style habillé et paré. […] On vient déranger la dame et l’appeler : c’est le curé, un jeune homme de cinquante-neuf ans, et dont le docteur a tout l’air d’être un peu jaloux : il le laisse voir à sa vieille amie dès qu’elle reparaît, et aussi, par haine du rival, il se fait ce soir-là plus esprit-fort que jamais, surtout après qu’il a perdu sa partie de dames ; car il la perd. […] Mais Sibylle mus appelle : un cortège d’admiratrices nous attend à l’avance sur ce terrain romanesque tout idéal et nous y défie.
Pour aujourd’hui, un tout autre sujet est le nôtre : M. de Belloy, avec son Térence, nous appelle et nous suffit. […] César, dont la parole est un décret, même en matière de goût, l’a appelé un demi-Ménandre, et, en le louant comme un amateur de la plus pure diction, il a fort regretté qu’il n’eût pas plus de force unie à la douceur, afin que son talent comique fût au niveau des premiers et brillât d’un égal éclat en regard des maîtres grecs : Lenibus atque utinam scriptis adjuncta foret vis, Comica ut œquato virtus polleret honore ! […] se disait-il parlant à lui-même, c’est là, après tout, un cas bien rare ; résister ainsi à l’exemple, à l’entraînement de compagnons de plaisir, c’est ce qui s’appelle être maître de soi, c’est déjà tenir le gouvernail de sa vie. — Joignez à cela que le jeune homme si cher à son père était en même temps agréable à tous ; chacun chantait ses louanges et félicitait l’heureux Simon d’avoir un tel fils.
. — Mêlant des idées mystiques et des pensées de l’ordre providentiel à ses observations d’homme politique, il voyait, l’année suivante (1812) et lors de la gigantesque expédition entreprise pour refouler la Russie, il voyait, disait-il, dans « cette réunion monstrueuse » de toutes les puissances de l’Europe entraînées malgré elles dans une sphère d’attraction irrésistible et marchant en contradiction avec leurs propres intérêts à une guerre où elles n’avaient rien tant à redouter que le triomphe, « un caractère d’immoralité et de superbe, qui semblait appeler cette puissance vengeresse nommée par les Grecs du nom de Némésis » et dont le spectre apparaît, par intervalles, dans l’histoire comme le ministre des « jugements divins. » Il lisait après l’événement, dans l’excès même des instruments et des forces déployées, une cause finale providentielle en vue d’un résultat désiré et prévu : car telle grandeur d’élévation, telle profondeur de ruine. […] Il ne manquait pas de quelque talent ni de connaissances ; mais, avec un caractère vulgaire et sans principes, il avait une fatuité et une insolence qui allaient mal au pays où sa nouvelle destination l’appelait. […] Je le vois encore avec sa petite taille, sa tête portée en arrière, son geste pétulant, cette figure dont on a dit « qu’elle ressemblait à celle du péché mortel vieilli. » J’eus beau faire, je n’avais encore rien rabattu en moi, à cette époque, des hauts dégoûts et des dédains superbes de la jeunesse ; on l’entourait, on faisait cercle, on l’appelait Monseigneur à tour de bras : pour moi, je ne pus parvenir à rattacher à la figure du personnage rien qui ressemblât à de la considération et à du respect.
Il s’était proposé pour étude un certain nombre de personnages qu’il appelle représentatifs d’une idée, d’une doctrine ou d’une forme de caractère, et M. de Talleyrand tout le premier lui a paru un de ces types les plus curieux. […] Chaque grade sera marqué par le développement d’un talent, et, allant ainsi de succès en succès, il réunira cet ensemble de suffrages qui appellent un homme à toutes les grandes places qui vaquent. […] Marie-Joseph Chénier n’a pas craint d’appeler cet ouvrage a un monument de gloire littéraire où tous les charmes du style embellissent les idées philosophiques. » Il ne se pouvait de plus digne testament de cette féconde et illustre législature.
Cela formait le côté romantique des Roches, si j’ose l’appeler ainsi ; mais en face, mais à travers, les classiques, et des plus jeunes, des plus alertes, ne manquaient pas. […] Il faut peu de ces pièces pour assigner, je ne dis pas le rang du poëte, mais la qualité et la portée de l’inspiration, et ce qui s’appelle la région d’un esprit. […] Mais cette tristesse de l’automne est voluptueuse encore ; tous ces fruits qui mûrissent et tombent, et cette grappe qui rit, n’ont rien de chastement mystique, ni qui appelle naturellement la séraphique extase.
Dans le beau siècle dont nous parlons, ce devoir rigoureux, cet avertissement attentif et salutaire se personnifiait dans une figure vivante, et s’appelait Boileau. […] Après tout, en cette pièce qu’on a appelée une élégie à trois personnages, Antiochus tient son rang. […] C’est par lui et par sa lutte sérieuse que le poëte remettait son œuvre sur le pied tragique, et prétendait corriger ce que le reste de la pièce pouvait avoir de trop amollissant : « Ce n’est point une nécessité, disait-il en répondant aux chicanes des critiques d’alors, qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie : il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Geoffroy, qui cite ce passage dans son feuilleton sur Bérénice, s’en fait une arme contre ceux qu’il appelle les voltairiens en tragédie, et qu’il représente comme altérés de sang et et de carnage dramatique.
Il y a là, pour les noms qui survivent, un âge intermédiaire, ingrat, qui ne sollicite plus l’intérêt et appelle plutôt une sévérité injuste et extrême, à peu près comme, pour les vivants, cet espace assez maussade qui s’étend entre la première moitié de la vie et la vieillesse. […] Son Altesse me prévint hier qu’elle lui destinait une très-belle tabatière d’or émaillé, et me dit qu’elle allait le faire appeler pour la lui offrir devant moi. […] Ainsi la sirène des tropiques l’appelait et le repoussait tour à tour.
J’ai vu, pendant mon séjour en Angleterre, un homme du plus rare mérite, uni depuis vingt-cinq ans à une femme digne de lui : un jour, en nous promenant ensemble nous rencontrâmes, ce qu’on appelle en anglais, des Gipsies, des Bohémiens, errants souvent au milieu des bois, dans la situation la plus déplorable ; je les plaignais de réunir ainsi tous les maux physiques de la nature. […] Une sorte de ridicule s’est attaché à ce qu’on appelle des sentiments romanesques, et ces pauvres esprits, qui mettent tant d’importance à tous les détails de leur amour propre, ou de leurs intérêts, se sont établis comme d’une raison supérieure à ceux dont le caractère a transporté dans un autre l’égoïsme, que la société considère assez dans l’homme qui s’occupe exclusivement de lui-même. […] Le don de soi, ce sacrifice si grand aux yeux d’une femme, doit se changer en remord, en souvenir de honte, quand elle n’est plus aimée ; et lorsque la douleur, qui d’abord n’a qu’une idée, appelle enfin à son secours tous les genres de réflexions, les hommes condamnés à souffrir l’inconstance, sont consolés par chaque pensée qui les attire vers un nouvel avenir ; les femmes sont replongées dans le désespoir, par toutes les combinaisons qui multiplient l’étendue d’un tel malheur.
Elle l’appelle, se justifie de l’infidélité dont le soupçon l’avait éloigné. […] Leurs chansons, saluts d’amour, tensons et jeux-partis 72 qui sont les genres qu’ils empruntent aux Provençaux, sont des formes compliquées qu’il faut analyser pour les admirer : leurs rythmes subtils, toujours différents, laborieusement renouvelés dans chaque pièce73, sont parfois expressifs, mais le pins souvent ils sollicitent la réflexion à les décomposer ; plus intelligibles que sensibles, ils appellent le jugement de l’homme de métier, échappant au sens populaire ou le déconcertant. […] Aussi trouvent-ils sans peine — à la suite, du reste, de leurs maîtres — ce qu’on appellera par la suite pétrarquisme ou préciosité.
Scaramouche fut mandé à Paris toutes les fois qu’on y appelait une troupe italienne ; et Louis XIV rappelait volontiers à Fiurelli leur première entrevue, et riait beaucoup en le voyant mimer le récit de l’aventure. […] Dans cette troupe s’était engagé le fils d’un tapissier, valet de chambre du roi, Jean-Baptiste Poquelin, qui se fit appeler Molière. […] « Deuxième conclusion : Ce que l’on appelle valeur Est une espèce de folie ; La vertu véritable est la poltronnerie, Qui nous fait éviter la mort et la douleur.
Les dépenses assez modestes des divertissements qu’ils donnaient à la cour prouvent que, d’ordinaire, ils étaient simplement appelés à y jouer leurs canevas, sans grand appareil. […] Diamantine se présente, appelle Arlequin monseigneur, ce qui l’amuse quelque temps et lui déplaît ensuite. […] « L’inimitable Monsieur Dominique, dit son successeur Gherardi, a porté si loin l’excellence du naïf du caractère d’Arlequin, que les Italiens appellent goffagine, que quiconque l’a vu jouer trouvera toujours quelque chose à redire aux plus fameux Arlequins de son temps. » L’inimitable, c’est l’épithète attachée à son nom : « Qui ramènera, dit Palaprat dans la préface de ses œuvres, qui ramènera les merveilles de l’inimitable Domenico, les charmes de la nature jouant elle-même à visage découvert sous le visage de Scaramouche ?
La doctrine que nous avons appelée ailleurs Éducationnisme 58 et qui consiste à proclamer à la fois l’omnipotence et la légitimité des influences éducatrices s’est exprimée dogmatiquement dans une abondante littérature pédagogico-sociologique. […] C’est ce qu’on pourrait appeler l’être individuel. […] Il y a, avons-nous dit, avec l’éducation mnémonique et l’éducation intellectualiste, un troisième type d’éducation qu’on peut appeler éducation mécanique ou éducation par le dressage des réflexes.
Les profanes, et quelquefois même ceux qui s’appellent penseurs, se prennent à rire des minutieuses investigations de l’archéologue sur les débris du passé. […] Voilà la loi de l’humanité : vaste prodigalité de l’individu, dédaigneuses agglomérations d’hommes (je me figure le mouleur gâchant largement sa matière et s’inquiétant peu que les trois quarts en tombent à terre) ; l’immense majorité destinée à faire tapisserie au grand bal mené par la destinée, ou plutôt à figurer dans un de ces personnages multiples que le drame ancien appelait le chœur. […] Tous les jours, des milliers d’existences ne sont-elles pas perdues, mais ce qui s’appelle absolument perdues, à des arts de luxe, à fournir un aliment au plaisir des oisifs, etc.
Du moment que la pensée est obligée de s’arrêter sur des circonstances particulières aussi désagréables, on a droit de s’étonner lorsqu’on entend tout à coup cette femme matérialiste déclamer contre l’abjecte nature des sensations, et faire appel à une pureté surnaturelle : « … Vous trouveriez ce que vous appelez un bonheur, dit-elle à son amant ; mais ce bonheur serait une faute pour vous ! […] C’est surtout dans les conversations des deux amants sur le lac, dans ces dissertations à perte de vue sur Dieu, sur l’infini, que je crois sentir l’invasion de ce que j’appelle la fable et le système. […] À défaut de nom, je l’appelais en moi-même mystère : je lui rendais sous ce nom un culte qui tenait de la terre par la tendresse, de l’extase par l’enthousiasme, de la réalité par la présence, et du ciel par l’adoration.
Ces solitaires, quand ils s’appelaient Arnauld ou Nicole, ne devaient pas être trop désagréables en effet, et Pascal, une ou deux fois, dut être de ce nombre. […] À ses nouveaux amis (comme elle voulait bien quelquefois les appeler), Mme Récamier parlait souvent et volontiers des années anciennes et des personnes qu’elle avait connues. […] Une personne d’un esprit aussi délicat que juste, et qui l’a bien connue, disait de Mme Récamier : « Elle a dans le caractère ce que Shakespeare appelle milk of human kindness (le lait de la bonté humaine), une douceur tendre et compatissante.
Évidemment, ce dernier a pris M. de Musset trop au mot dans sa modestie ; il avait oublié qu’à cette date de 1840, cet enfant aux blonds cheveux, ce jeune homme au cœur de cire, comme il l’appelle, avait écrit La Nuit de mai et La Nuit d’octobre, ces pièces qui resteront autant que Le Lac, qui sont plus ardentes, et qui sont presque aussi pures. […] M. de Lamartine lui-même n’avait pas été si bien accueilli de lord Byron que M. de Musset semble le croire : Byron, dans ses Mémoires, ne parle de cette belle épître sur L’Homme, des premières Méditations, que très à la légère et comme de l’œuvre d’un quidam qui a jugé à propos de le comparer au démon et de l’appeler chantre d’enfer. […] Cette première manière, dans laquelle on suivrait à la piste la veine des affectations et la trace des réminiscences, se couronne par deux poèmes (si l’on peut appeler poèmes ce qui n’est nullement composé), par deux divagations merveilleuses, Namouna et Rolla, dans lesquelles, sous prétexte d’avoir à conter une histoire qu’il oublie sans cesse, le poète exhale tous ses rêves, ses fantaisies, et se livre à tous ses essors.
Au lieu de nous rendre ce récit dans les termes mêmes plus qu’à demi légers, plus qu’à demi narquois, et avec le sel de l’original, il a voulu le traduire dans sa propre langue, il y a mêlé une élégance trompeuse ; il parle en un endroit de la désolation que la volonté d’un père « porta dans le cœur de la malheureuse Henriette (Mlle de Joyeuse) » ; enfin, il attendrit un peu trop le récit de Tallemant et y répand ce que j’appelle une teinte du style de Louis XVI, ce qui est le plus loin du ton de cette régence de Mazarin. […] Walckenaer n’eût aucun souci de ce qu’on appelle proprement style ; il lui arrivait quelquefois de s’en préoccuper, et il y a de lui telle page où il a visé évidemment au tableau. […] Il a de ces anachronismes de ton qu’on ne sait comment s’expliquer ; lorsqu’il dira, par exemple, à propos de Mme de Maintenon entrant dans le monde à cette date brillante de sa jeunesse : « Ce qu’on appelle le monde, le beau monde, est un Diorama. » Je ne sais si Mme de Maintenon, exacte et stricte comme elle est, lui aura pardonné ces discordances ; mais je suis bien sûr que Mme de Sévigné n’y regarde pas de si près avec un tel ami, avec un d’Hacqueville si serviable et si nécessaire.
Il ne tient pas à lui… M. le dauphin, qu’on appelait monseigneur, père du duc de Bourgogne, commandait l’armée d’Allemagne, et avait, sous ses ordres, et pour conseil, MM. les maréchaux de Duras, de Boufflers et d’Humières. […] C’était elle qui, avant d’être mariée, s’appelait mademoiselle de Blois. […] Mademoiselle de Montpensier, qui ne la connaissait pas, qui même ne l’avait jamais vue, dit, dans ses Mémoires, que le « marquis de Lafare et nombre d’autres passaient leur vie chez une petite bourgeoise, savante et précieuse, qu’on appelait madame de la Sablière. » Cela veut dire seulement, en style de princesse, que madame de la Sablière avait de l’esprit et de l’instruction, qu’elle voyait bonne compagnie à Paris, et n’avait pas l’honneur de vivre à la cour.
Cet auteur prend pour l’art des pantomimes, qui consistoit à réciter une piece ou une scéne suivie sans parler, ce que Tite-Live appelle amitandorum carminum actum, l’art d’exprimer à son gré et arbitrairement en dansant, quelques passions, art qui étoit certainement plus ancien qu’Auguste. […] Aussi Cassiodore appelle-t-il les pantomimes des hommes dont les mains disertes avoient, pour ainsi dire, une langue au bout de chaque doigt. […] La seconde raison c’est que Tacite en parlant du retour des histrions dont il avoit raconté l’expulsion, les appelle pantomimes.
Voilà ce qu’on appelle noblement des problèmes de l’âme. […] La crise de l’émotion semble appeler la crise des faits, et une explosion en est la conséquence inexorable. […] Pour arriver à ce résultat, ils appellent l’artiste à leur aide. […] Puis l’heure appelait la confiance intime. […] Comment appeler ce sentiment ?
Il appelait cela : « allumer son flambeau aux rayons du soleil ». […] Mais il est entendu qu’un ou deux traits explicatifs ne constituent pas ce qu’on appelle véritablement l’amplification. […] Elle ne contient que des traits généraux, la physionomie de convention de cette mêlée qui s’appelle un combat à coups de poing. […] On appelle improprement générale la description d’un ensemble ou d’un pays. […] Voltaire l’a appelé un « recueil de saillies et d’épigrammes ».
Toutefois, d’avoir été élevé par une très pieuse et très douce femme et au milieu de cette « nichée de colombes » (comme Royer-Collard appelle les sœurs de Lamartine), on pense bien qu’il lui en resta quelque chose. […] (Ce village se trouve dans le département de l’Ain et s’appelle Izernore.) […] Il nous explique un de ses premiers jeux, que ses petites sœurs et lui appelaient la « musique des anges ». […] Et, sauf erreur, c’est bien ce qu’on appelle le symbolisme, et c’est ce que Lamartine offre presque à chaque instant. […] se trompe-t-elle L’eau qui se précipite où sa pente l’appelle ?
Quelqu’un a appelé les gens de lettres estimables, les substituts de la Magistrature. […] Les Peuples policés appellent goût ce qu’ils imaginent être la perfection de leurs Arts ; & les individus, ce qui forme la limite réelle de leur talent. […] Je l’appelle fantasque, parce que ce portrait tel qu’il l’a tracé, n’a point d’original dans la nature. […] Vérité s’appelle en Poësie une expression conforme à la nature générale des choses(59). […] On a aujourd’hui trop d’admiration pour ce qu’on appelle le bien écrit.
Mais appelons (a − 1) : a, et nous sommes ramenés au problème précédent. […] On appelle ce mode de démonstration raisonnement par récurrence. […] Selon lui, nous avons le pouvoir d’appeler devant notre esprit et d’y retenir par l’attention des pensées différentes. […] Le système, heureusement, appelait des retouches, dont la réalisation attestait la présence de Dieu. […] Ainsi raisonne la seconde catégorie de philosophes issus de Locke, et qu’on peut appeler les psychologues dynamistes.
Car la folie du roi, tant qu’il a au doigt l’anneau magique, n’a rien qui ressemble à ces travers du caractère ou de l’esprit que l’on appelle proprement des ridicules. […] Après une courte transition qu’on appelle la comédie moyenne, Ménandre, dont les ouvrages sont perdus, créa la nouvelle comédie, et la porta d’abord à son plus haut point de perfection. […] Je ne sais pas pourquoi on a laissé Diderot revendiquer pour lui le douteux honneur d’avoir inventé ce genre ; la plupart des pièces qui composent ce que la critique française appelle emphatiquement la haute comédie ne sont pas autre chose que des drames moraux, et nous leur trouverions au besoin des précédents et des modèles dans l’antiquité. […] Je sais bien que tous ces gens-là s’appellent Harpagon ; mais Harpagon n’est qu’une abstraction, car un avare réel ne saurait être tous ces gens-là87. […] Les critiques français ont mis à la mode d’accorder à ce qu’ils appellent une pièce de caractère, une grande supériorité sur la comédie d’intrigue.
La gloire lui vient, les honneurs l’appellent, l’argent arrive. […] Une autre tombe inattendue nous appelle à un deuil nouveau. […] je ne la sus qu’hier et rien ne m’intéressera d’appelé par quelqu’un ainsi ! […] Il s’appelait Oscar Wilde, poète anglais et homme d’esprit. […] J’entends encore les injures, les rires, les quolibets, dont on salua ceux qu’on appelait les Décadents.
Il y a quelque chose de cela dans ce que les Anglais appellent l’humour. […] La différence que l’on a établie entre ce qu’on appelle le costume de théâtre et la toilette de ville est absurde et contraire à la vérité artistique. […] C’est que précisément ce qu’on appelle la couleur locale est plus qu’on ne pense une question de point de vue. […] Quant à ce que nous appelons la couleur locale et la vérité historique, les anciens ne s’en préoccupaient nullement. […] Ce sont les manifestations seules de la vie qui doivent faire l’objet de ce que l’école appelle ambitieusement ses expériences.
Il restait quelques ouvrages encore qui avaient appelé son attention au premier choix : l’un82, une agréable pièce de jour de l’an, qu’animait une inspiration sensible, une jolie idée née du cœur ; l’autre83, un grand drame touchant, construit de bonne main et avec habileté, plein de larmes, de repentirs, de fautes intéressantes cruellement expiées, et de naïves vertus ignorées de ceux qui les pratiquent. Mais ce dernier ouvrage, fondé, comme presque tous ceux du même genre, sur ce qu’on peut appeler l’adultère fondamental et antérieur à l’action, n’a point paru d’ailleurs différer notablement en mérite d’autres drames de la même famille, déjà couronnés les années précédentes ; et quant à l’agréable petite comédie donnée à la veille du nouvel an, c’eût été l’exagérer que de l’élever isolément jusqu’à l’importance d’un enseignement utile.
Mais ici, autour de l’idée principale, venaient naturellement se grouper une foule de questions accessoires que l’auteur a négligées et que provoquait l’esprit de l’époque : jusqu’à quel point est légitime et approuvé par le goût cet emprunt d’images étrangères ; en quoi il peut réellement consister ; si c’est en bravant l’harmonie par une foule de mots barbares tirés d’idiomes encore grossiers, ou en reproduisant simplement une pensée naïve, une coutume touchante d’un jeune peuple, si c’est en s’emparant sans discernement des êtres créés dans des mythologies étrangères, ou en ne s’enrichissant que des allégories ingénieuses et faites pour plaire en tous lieux, que le poète imitateur méritera dignement de la littérature nationale ; ou encore, s’il n’y a pas l’abus à craindre dans ce recours trop fréquent à des descriptions de phénomènes ; si Delille, Castel, que l’auteur cite souvent, et les écrivains de cette école qu’il paraît affectionner, s’en sont toujours gardés ; si enfin il n’y a pas souvent cet autre danger non moins grave à éviter, de parler à la nation d’une nature qu’elle ne comprend pas, d’en appeler à des souvenirs qui n’existent que pour l’écrivain, et réduire l’homme médiocrement éclairé à consulter Buffon ou Cuvier pour entendre un vers. […] C’est un polype élégant, et la nature semble avoir été dans l’indécision quand elle le fit naître. » Et ailleurs, à l’occasion des déserts de l’Arabie et de l’Amérique : « L’amour dans ces pays brûlants devient un sentiment dont rien ne peut distraire ; c’est le besoin le plus impérieux de l’âme ; c’est le cri de l’homme qui appelle une compagne pour ne pas rester seul au milieu des déserts. » Certes Bernardin de Saint-Pierre n’eût pas mieux dit.
C’est ce qu’il appelle, dans la préface de la Terre promise, « le noble sens du scrupule ». […] Ce genre est celui qu’il appelle le roman d’analyse par opposition au roman à « disposition dramatique ».
La seconde repose sur une assertion assez téméraire, à savoir que levers appelle forcément un second vers rimant avec lui et sans lequel il ne peut être complet. […] Cela s’appelle : fonder une École.
« C’était, dit-il, une femme admirable. » Voiture l’appelle divine. […] Elle l’appelle la Déesse d’Athènes.
Il est certain que ce mariage fut la première cause qui mit fin à ce qu’on peut appeler le règne de l’hôtel Rambouillet, c’est-à-dire à ses nombreuses réunions, à l’appareil des conversations de haut intérêt, à l’influence, à l’autorité des opinions qui y prévalaient. […] Que si elles avaient le défaut de faire de l’amour un délire de l’imagination, elles eurent aussi le mérite d’élever les esprits et les âmes au-dessus de l’amour d’instinct, et de préparer cet amour du cœur, ce doux accord des sympathies morales si fécond en délices inconnues à l’incontinence grossière, cet amour qui donne tant d’heureuses années à la vie humaine, appelée seulement à d’heureux moments par l’amour d’instinct.
Pourquoi les appeler de vains ornemens ? […] Peut-on appeler un style formé sur celui de tous les Poëtes de Collége, une élocution noble, vive, ferme, toujours assez souple pour se plier sans effort à tous les tons, à tous les genres ?
« Au temps d’Hérode, roi de Judée, il y avait un prêtre nommé Zacharie, du sang d’Abia : sa femme était aussi de la race d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth. […] Il lui prédit qu’il aura un fils, et que ce fils s’appellera Jean, qu’il sera le précurseur du Messie, et qu’il réunira le cœur des pères et des enfants .
Il importe d’autant plus que le médecin et le chirurgien excellent dans leurs professions, que la variété et la multiplicité des circonstances qui les appellent à côté de nous, ne leur permettent guère d’exercer leurs fonctions à notre avantage et à leur satisfaction. […] On appelle préparations officinales celles qui se préparent dans les boutiques.
Je n’ai jamais été bien fait que par un pauvre diable appelé Garant, qui m’attrapa, comme il arrive à un sot qui dit un bon mot. […] Nos habitudes sont prises de si bonne heure qu’on les appelle naturelles, innées ; mais il n’y a rien de naturel, rien d’inné que des fibres plus flexibles, plus roides, plus ou moins mobiles, plus ou moins disposées à osciller.
Seulement, ce témoignage si désintéressé, si sincère et si simple dans son expression qu’il ne colore même pas, est ce que nous connaissons de plus mortel à la charge de ce qu’on a appelé le fédéralisme révolutionnaire, — le plus bas côté d’une révolution qui n’en eut pas toujours de si hauts ! […] Le fédéralisme girondin n’a pas même touché au manche du couteau de Charlotte Corday, à moins que l’héroïque jeune fille ne l’ait saisi d’indignation en voyant la lâcheté de ses compatriotes, quand avortait chez eux ce qu’ils osèrent appeler une insurrection !
… Forneron croit justement qu’il l’a perdue par la faute des hommes, — par ce que nous nommons, nous autres catholiques, le Péché, et ce que les mondains appellent seulement des fautes, — et c’est la vérité ! […] Ce Philippe II, que les ennemis du catholicisme appellent un monstre, sans son fanatisme religieux n’eût été, malgré tous ses crimes, qu’un monstre de médiocrité.
Il avait essayé du rire, du rire à large fente, et il s’en est fait un comme à la scène on se fait une tête ; car naturellement, si j’en crois le livre que j’ai sous les yeux, il n’est pas un esprit gai ; il n’a pas la promptitude, et la sveltesse, et le pétillement et la couleur rose qui font ce qu’on appelle la gaîté, du moins comme on l’entend en France, le seul pays où on la comprenne. […] Je suis bien bon de l’appeler Armide, cette méchante fée de la Chronique, qui prend les plus belles facultés et qui les broie dans son petit moulin à phrases et à paroles, lequel tourne, tourne sans jamais s’arrêter !
Dans ce livre de vers qu’il a appelés Les Hirondelles, pour exprimer la fidélité au retour de la même pensée, il a été positivement le Voyant d’une patrie qui n’est plus, et, en pleine Allemagne du xixe siècle, il a repris le chant, interrompu par plusieurs milliers d’années, des Hébreux exilés sur les bords des fleuves de Babylone ; seulement les exilés, à Babylone, avaient connu ce qu’ils chantaient et pressé sur leur cœur ce qu’on n’emporte point à la semelle de ses souliers ; tandis que lui, Wihl, l’exilé séculaire, à distance, dans le temps et dans l’espace, de cette patrie tuée et dont il n’a pas même vu le cadavre, a ajouté à la nostalgie fiévreuse de l’exil ce qui l’aurait diminuée s’il avait été moins poète : — l’envenimement de dix-huit siècles. […] Venu après Le Divan de Gœthe et Les Orientales de Victor Hugo, le livre des Hirondelles, que Louis Wihl eût pu appeler Les Hébraïques, apporta sa part d’Orient dans les littératures vieillies, et qui remontaient vers l’Orient pour se rajeunir.
C’était ce qu’ils appellent « un naturaliste ». […] Maintenant, avant d’être passionné, on est malade… On a même inventé des maladies d’avant la naissance, — ce qui ne me contrarie point, moi qui suis chrétien et qui crois au péché originel, mais ce qui devrait faire au moins réfléchir ceux qui le nient… Cela s’appelle l’atavisme et fait présentement le tour de la littérature.
Et par « image » nous entendons une certaine existence qui est plus que ce que l’idéaliste appelle une représentation, mais moins que ce que le réaliste appelle une chose, — une existence située à mi-chemin entre la « chose » et la « représentation ».
On nous appelle émigrés à ce titre ! […] Les deux inséparables, Oreste et Pylade (comme on les appela depuis), se rendirent d’abord à Bâle, et de là en Souabe, à Tubingen, à Weimar. […] Nous voici délivrés à la fois des habitudes serviles de l’ancien ordre et des exagérations passionnées du nouveau, appelés par notre gouvernement à délibérer sur de grands intérêts, reconnus par lui-même assez sages pour les bien déterminer ; eh ! […] « Je savais bien, mon cher Camille, que ce qu’on appelle communément la raison n’était pas pour mon projet ; mais j’avais eu un élan vers quelque chose de mieux qu’elle, quand cette idée me vint. […] Elle lui écrivait souvent, elle l’appelait à elle quelquefois.
Appelé en 1789 à la présidence, il fut le premier à fonder, à pratiquer le gouvernement au sein du pays qu’il avait déjà sauvé et fondé dans son existence même. […] Son armée devint l’appui des jacobins, en opposition aux troupes d’Allemagne, qu’on appelait les Messieurs ; les campagnes à jamais célèbres de cette armée couvrirent de lauriers chaque échelon de la puissance du chef. […] Une limite plus ou moins rapprochée, non douteuse pourtant, les sépare de ce que j’appellerai les esprits jacobins ; ils ont marché ensemble dans un temps, mais la qualité, la trempe est autre. […] Il ne me reste donc pour espérer qu’un je ne sais quoi dont vous n’aurez pas de peine à faire rien du tout. » Pourtant l’aimable cousine (comme il appelle sa tante) ne se tient pas pour convaincue, et, du fond de son Holstein, elle le moralise toujours. […] Boileau mourant croit tout perdu et manqué ; il en est à regretter les Pradons du temps de sa jeunesse, qu’il appelle des soleils en comparaison des rimeurs nouveaux.
Le surnom d’Albertus me resta, et l’on ne m’appelait guère autrement dans ce qu’Alfred Musset appelait : la grande boutique… romantique. […] En tout quelque chose comme trois cents volumes, ce qui fait que tout le monde m’appelle paresseux et me demande à quoi je m’occupe. […] S., Merle, qu’on appelait le beau Merle, nous et quelques autres qu’il est inutile de désigner, s’appelait le Cheval rouge. […] Sylvain, que l’on croit mort depuis deux mille ans, existe, et nous l’avons retrouvé : il s’appelle Denecourt. […] Puis c’était à recommencer ; alors on s’appelait, on chargeait de nouveau, et en avant !
Il a gardé la belle orpheline pauvre et l’a appelée Hyacinthe. […] Le peuple l’appelait « le diamant de la reine Jeanne ». […] Lui-même a eu un lion qui s’appelait Ibrahim. […] Lui, je peux l’appeler fort… il ne dort jamais ! […] Cela s’appelle la tentation.
« Comment appelez-vous cette fleur-là, s’il vous plaît ? […] Hervieu s’appelait les Tenailles. […] Hervieu, — et particulièrement le troisième acte, — devrait s’appeler l’Etau. […] Rien du tout, ce qui s’appelle rien. […] Va la retrouver, celle qui ne s’appelle pas Suzanne, et divorçons.
J’ai écarté le cornet qui pouvait lui servir à appeler… — Il ne voyait pas ? […] Quand il l’appelle maman, ça détonne ! […] Dans une affaire, Robert de la Pave est blessé mortellement et fait appeler dans sa tente son ami. […] — Hervé t’appelle ? […] Il en avait appelé à son honneur d’être raisonnable et pensant !
Il est nommé, dans Là-bas, comme le maître de l’abbé Boullan, que le romancier appelle le docteur Johannès. […] Anatole France les appelle des « défauts éclatants ». […] Mais elle appelle quelques réserves. […] Anatole France appelle « le sage Faguet ». […] Octave Mirbeau appelait sur ces criminels, les républicains, la justice du choléra exterminateur.
À ne reconnaître pourtant que la compétence d’une sorte d’aréopage intellectuel, on aboutit, il est vrai, par une voie directe, à la constitution de ce qu’on a appelé, non sans une nuance de dédain, le mandarinat. […] Il appellera la volupté, « la torture des âmes130 ». […] Il l’appelle en se réjouissant de ce que la montée de l’escalier va briser une partie des verres que le malheureux porte sur ses épaules. […] On appellera ça la révolution sociale 212. […] Il s’était placé pour étudier Salammbô à un point de vue absolument détestable, et, s’obstinant à y chercher ce que nous appelons un roman, il avait beau jeu à en relever les points faibles et se faisait la partie trop aisée pour conclure à un échec.
Affolée d’épouvante, elle appelle et veut fuir. […] Baudelaire est nativement et ce qu’il voudrait nous persuader qu’il est, je l’appellerais volontiers : un Boileau hystérique. […] Nous sommes étonné qu’une pareille accusation parte de ce critique au goût sûr, au jugement sain, qui s’appelle Édouard Thierry. […] On l’appelle impuissant, ou paresseux tout au moins. […] Revenir à la poésie vivante, exprimer l’amour tout naïvement, un amour qui ne s’appellerait pas Éros, qui ne serait pas de marbre ou de pierre ?
Elle fait naître quelques réflexions et appelle quelques observations. […] Mais ce qui n’est pas du cœur, c’est d’appeler de force la métaphore quand elle n’accourt pas de bonne grâce, c’est de l’arborer partout. […] Oui, cela est résolu ; mais « comment l’appellera-t-on ? […] Le monde l’appelait, et sans rien dire elle répondait tout bas au ciel : Me voici. — Voilà », dit-elle, « pourquoi je revis ». […] Si c’est identiquement la sagesse de tous les temps, pourquoi l’appeler chrétienne ?
L’obscurité de propos délibéré, la tendance à remplacer dans l’expression un système de clarté directe par un jeu de lumières réfléchies, s’appelle la préciosité. […] Toutes deux s’impliquent et s’appellent : l’une achevée ou plutôt entreprise, il faut la quitter pour le travail opposé. […] Son symbolisme on pourrait l’appeler un épiphénomène. […] Et ce principe ou cette visée, beaucoup l’appelleront le paradoxe mallarméen. […] Lorsque ce phénomène est formellement constaté à propos d’une œuvre, le résultat de la constatation s’appelle la Gloire ».
mais elle le développe, au contraire, jusqu’à l’hypertrophie, jusqu’à ces proportions phénoménales qui provoquent comme comparaison le souvenir de la lèpre hideuse appelée éléphantiatis. […] Croit-on que la gloire l’aurait ainsi favorisé s’il s’était appelé Martin ou Dupont ? […] Toujours et partout sa grandeur doit paraître, au lieu que « nous avons connu des temps qui appelaient assez fort leur grand homme, mais, hélas, ne le trouvaient pas quand ils l’appelaient ! […] C’est surtout lui qui appelle et crée les occasions, lorsqu’elles tardent trop au gré de son impatience. […] alors Pierre l’Hermite a changé de nom et de rôle : il s’appelle l’abbé de Saint-Pierre ou Jean-Jacques Rousseau.
Non seulement Alfred de Vigny y devance, mais il y surpasse les exquises piécettes qu’on appelle les Proverbes d’Alfred de Musset. […] Au contraire, il se produisit entre ceux qu’on appelle encore parnassiens et qu’on appellera toujours ainsi, — résignons-nous, mes frères, — une extraordinaire divergence d’inspiration, et leur œuvre qu’on incline à présenter comme collective est, au contraire, infiniment éparse et diverse. […] N’v a-t-il pas ici quelque chose qui annonce la prochaine apparition de ce qu’on allait appeler le vers libre ? […] Mais, en ce cas, tout le monde serait d’accord, et les poètes appelés symbolistes n’auraient rien inventé du tout. […] S’il est, en effet, le premier aîné, l’initiateur d’où émana la poésie appelée symboliste, elle a un ancêtre-enfant.
Combien longtemps, en France et dans notre siècle, n’a-t-on pas continué à appeler « poëtes de la nouvelle école » ceux qui étaient déjà passés au rang de modèles ! […] Alors Donwald, « quoique dans son cœur il abhorrât cette action », excité par sa femme, appela quatre de ses domestiques instruits de son projet, et qu’il avait séduits par des présents. […] Cette intention de satire se remarque surtout dans le choix des caractères, qu’on pourrait appeler une véritable critique du cœur de l’homme eu général dans toutes les conditions de la vie. […] Il creuse sa tombe sur le rivage de l’Océan, appelle à ses funérailles toutes les grandes images du désert et fait servir les éléments à son mausolée. […] Dans ce temps-là, des affaires appelèrent Ambrogio à Rome, et il conduisit sa fille à Fabriano, chez un de ses parents, pour ne pas la laisser seule.
Elle l’appelle un grand ouvrage, quoiqu’elle n’en ait vu, dit-elle, que le commencement, quelques cartes sans doute, et elle invite la littérature et la philosophie à se réunir pour exiger de l’auteur qu’il le reprenne et l’achève. […] Adieu ; dans ma prochaine lettre, nous rirons, malgré nos maux, de l’indignation que témoignent les stathouders et les princes de la Révolution française, qu’ils appellent l’effet de la perversité inhérente à l’homme. […] Et voilà ce qu’on appelle du génie, et on dit que Voltaire n’avait que de l’esprit, et d’Alembert et Fontenelle du jargon. […] Je l’ai appelé Jaman, du nom de son père, et je lui destine the most libéral éducation… « Je vous prie de m’envoyer le livre de M. […] « … Plus on y pense, et plus on est at a loss de chercher le cui bono de cette sottise qu’on appelle le monde.
— M’appeler traître ! […] La cloche m’appelle. — Ne l’entends pas, Duncan, car c’est un glas — qui t’appelle au ciel ou à l’enfer279. […] On l’appelle, il répond en imitant le cri du chasseur qui siffle son faucon : « Hillo ! […] Là-dessus elle agace cette cousine, elle joue avec ses cheveux, elle l’appelle de tous ses noms de femme. […] C’est ce que Geoffroy Saint-Hilaire appelle unité de composition.
Celui-là était fort qui avait une église, ce que nous pouvons appeler une église. […] Selon mes propres conjectures, cette secte n’est qu’une modification appropriée à notre temps de la superstition primitive, appelée culte de soi-même1406. » Cela posé, il tire les conséquences […] Faut-il dire que ce que nous appelons devoir n’est point un messager divin et un guide, mais un fantôme terrestre et trompeur fabriqué avec le désir et la crainte, avec les émanations de la potence et le lit céleste du docteur Graham ? […] C’est pourquoi on l’appelle panthéiste : ce qui, en bon français moderne, signifie fou ou scélérat. […] Là-dessus et par un entraînement naturel, il est devenu le héraut de la littérature allemande ; il s’est fait l’apôtre de Gœthe ; il l’a loué avec une ferveur de néophyte jusqu’à manquer à son endroit d’adresse et de clairvoyance ; il l’appelle héros, il présente sa vie comme un exemple à tous les gens de notre siècle ; il ne veut point voir son paganisme, si visible, mais si contrariant pour un puritain.
L’art de rendre avec intérêt ces détails, est ce qu’on appelle l’art des développements. […] Les incidents qui le précèdent, sont appelés aussi épisodes. […] Ces premières idées, qui naissent dans l’âme lorsqu’elle reçoit une affection vive, et qu’on appelle communément sentiment, touchent toujours, quoiqu’elles soient énoncées par les termes les plus simples. […] Le comique, que les Latins appellent vis comica, est donc le ridicule vrai, mais chargé plus ou moins, selon que le comique est plus ou moins délicat. […] Cette dernière déclamation porte le nom d’air ; la première a été appelée le récitatif.
Boileau, reconnaissons-le, malgré ce qu’on a pu reprocher à ses réserves un peu fortes de l’Art poétique ou à son étonnement bien innocent et bien permis sur les rimes de Molière, fut souverainement équitable en tout ce qui concerne le poëte son ami, celui qu’il appelait le Contemplateur. […] C’est ce que n’ont pas senti beaucoup d’esprits de goût, Voltaire, Vauvenargues et autres, dans l’appréciation de ce qu’on a appelé les dernières farces de Molière. […] Je me servis pour cela de toutes les forces de mon esprit ; j’appelai à mon secours tout ce qui pouvoit contribuer à ma consolation. […] Dans ce qu’on appelle les rôles à manteau où il jouait, le seul Grandmesnil peut-être l’a égalé depuis. […] Chapelle l’appelait grand homme ; mais ses amis considérables, et Boileau le premier, regrettaient en lui le mélange du bouffon.
. — Et de fait, c’est ce qui arrive ; nous éprouvons, sans leur concours, une quantité de sensations, qu’on appelle subjectives ou consécutives. […] « La première, qu’on peut, appeler, pseudesthésie des extrémités périphériques, se manifeste par des étincelles, des éclats lumineux, des bruits, des chatouillements » et autres sensations isolées qui ne font pas un système et ne correspondent à aucun ensemble possible de caractères extérieurs. […] Qu’on retranche à un animal tout l’encéphale, sauf ce bulbe ; cet animal117 exécute encore une quantité de ces mouvements systématiques et automatiques qu’on appelle réflexes, et que produisent les divers segments de la moelle sans l’intervention de l’encéphale. […] Au plus haut degré, dans les lobes, la sensation devient capable de réviviscence et s’appelle image. […] Ce mouvement se produit dans le filament central du nerf, appelé cylindre d’axe.
Ôtez encore une fois l’enveloppe et l’écorce, je résume le sens et j’appelle mon auteur par son vrai nom : un sceptique moraliste sous masque d’érudit. […] S’il appelle Montaigne le Sénèque de la France, il n’en profite guère que pour s’accorder les citations latines à son exemple. […] Il s’agit tout simplement de prouver que Zoroastre, Orphée, Pythagore, Numa, Virgile, etc., etc., e tutti, n’étaient point des sorciers ni des magiciens au sens vulgaire, et que s’ils peuvent s’appeler mages, c’est suivant la signification irréprochable et pure de la plus divine sagesse. […] Les amateurs de tableaux en mettent toujours dans leur cabinet ; il faut qu’un connaisseur en livres en mette dans sa bibliothèque. » Nulle part ce que j’appellerai l’idéal du vieux livre renfrogné, l’idéal du bouquin, n’a été mieux exprimé qu’en cette page heureuse ; mais M. […] Naudé, s’en prenant à un bénédictin italien, le Père Cajetan, qui était petit et assez contrefait, l’avait appelé rabougri ; les bénédictins de Saint-Maur ne se rendirent pas bien compte du terme, et le confondirent avec un bien plus grave qui a quelque rapport de son.
De treize à quinze, il fit un grand poëme épique de quatre mille vers, appelé Alcandre. […] Ils ont saisi ces vérités universelles et limitées qui, étant situées entre les hautes abstractions philosophiques et les petits détails sensibles, sont la matière de l’éloquence et de la rhétorique, et forment ce que nous appelons aujourd’hui les lieux communs. […] Bolingbroke l’appelle « visage de bois », têtu, et dit qu’il y a du Hollandais dans sa personne. […] Nous nous sommes bien habitués à ces patauds ivrognes que Louis XIV appelait des magots, à ces cuisinières rougeaudes qui ratissent un cabiau, et au reste. […] On pourrait appeler la littérature environnante la bibliothèque de l’homme sensible.
Dès le premier entretien il me dit : « On vous a sans doute dit des horreurs de moi ; que j’étais un athée, que je me moquais des quatre lettres de l’alphabet qui nomment ce qu’on appelle Dieu, et des hommes, ces mauvais miroirs de leur Dieu. […] Je crois seulement que je ne crois à rien ; je me trompe cependant, je crois à ce qu’on appelle conscience, soit instinct, soit mauvaise habitude d’idées, soit effet de préjugés et de respect humain. […] J’ai jeté loin derrière moi le sac théologique de ce que vous appelez, vous autres, les pieuses croyances. […] Tu sais l’âge où tu vis et ses futurs accords ; Ton œil plane ; ta voile, errant de bords en bords, Glisse au cap de Circé, luit aux mers d’Artémise ; Puis l’Orient t’appelle, et sa terre promise, Et le Mont trois fois saint des divines rançons ! […] J’ai été homme de cheval, je n’ai jamais aimé ce qu’on appelle un cheval à deux fins.
Ce médecin était si honoré que le roi de Macédoine, Philippe, père du grand Alexandre, l’appela à sa cour et lui confia sa santé. […] Et celle-là, on l’appelle précisément État, ou association politique. » Du premier mot voilà la vérité qui apparaît dans tout son jour. […] « Phaléas a eu tort aussi d’appeler, d’une manière générale, égalité des fortunes, l’égale répartition des terres, à laquelle il se borne ; car la fortune comprend encore les esclaves, les troupeaux, l’argent et toutes ces propriétés qu’on nomme mobilières. […] Je ne parle pas d’un quatrième qu’on appelle la noblesse ; car il n’est qu’une conséquence de deux autres, et la noblesse n’est qu’une ancienneté de richesse et de talent. […] Il n’en appelle pas aux chimères, mais à la conscience.
On appelle le jeune Goethe ; il sort, revient presque aussitôt, et congédie les Tyroliens, s’assied de nouveau à table avec nous. […] « J’allais, dit-il, me promener avec Goethe dans le jardin d’Iéna, que l’on appelle le Paradis. […] Une douleur excessive se répandit d’abord sur les membres, puis sur la poitrine, et la respiration devint difficile. — Mais Goethe ne voulut pas que son domestique appelât le médecin. […] Il semble appeler sur son pays l’influence des principes français, et se lancer hardiment dans la sphère des bouleversements téméraires, d’où doit sortir un ordre nouveau. […] Il appelle de leur vrai nom ces exécuteurs des forfaits du peuple, — des meurtriers complaisants de la foule, des flatteurs d’en bas aussi timides et aussi coupables que les courtisans d’en haut.
Au moment de leur départ il avoua en secret au Roi ce qu’il avait sur le cœur ; il dit: « Il me faut gémir de ce que vous fassiez ce voyage à la cour du roi Etzel. » Il s’appelait Rûmolt et c’était un héros à la main prompte. […] L’autre femme des eaux prit la parole, elle s’appelait Siglint: « Hagene, fils d’Aldriân, je veux t’avertir. […] Le seigneur de cette Marche s’appelle Else. […] « S’il ne vient point de ton côté, appelle-le de par-delà le fleuve, et dis-lui que tu te nommes Amelrîch. […] Kriemhilt, la riche, appela Dietrîch: « Venez à mon aide, noble chevalier, sauvez-moi la vie au nom de tous les princes du pays des Amelungen, car si Hagene m’atteint, je serai tuée à l’instant.
Il détourne et combine Homère, Hésiode, les tragiques grecs, Apollonius, Théocrite et Lucrèce dans ce qu’on appelait autrefois d’industrieux larcins. […] Relisez dans le Banquet l’histoire de cette perpétuelle et nécessaire ascension de l’amour, qui toujours dépasse les êtres finis pour monter plus haut, soit à un Dieu personnel, soit à ce qu’on a appelé, faute d’autres mots, la « catégorie de l’Idéal ». […] Ses subtilités quintessenciées, son épicuréisme virginal et ce que j’appelle son « angélisme » peuvent nous communiquer encore, çà et là, d’assez doux petits frissons d’âme. […] Paul Hervieu C’est le peintre le plus véridique des mœurs de ce petit monde qu’on appelle « le monde ». […] Elles ne savent plus bien si elles s’enflent de lui ou s’il fut grand par elles ; et la mode étant que les femmes d’un certain rang signent de leur nom de jeunes filles si leur mari s’appelait Shakspeare et si elles s’appellent Durand, elles font suivre, dans leur signature, un « Durand » énorme d’un « Shakspeare » menu et gribouillé.