/ 2030
953. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

L’École des maris le releva ; les Fâcheux réussirent, l’envie se déchaîna contre lui. […] L’École des femmes n’eut pour ennemies que celles dont il médisait en riant. […] Continuons : XXVI Après l’Étourdi, les Fâcheux, l’École des maris, Molière écrivit son premier chef-d’œuvre, l’École des femmes. […] Je ris des noirs accès où je vous envisage, Et crois voir en nous deux, sous mêmes soins nourris, Les deux frères que peint l’École des maris, Dont… ALCESTE. […] Molière a pris la peine de répondre lui-même, dans la Critique de l’École des femmes, à ceux qui l’accusaient de tourner, dans ce discours, la religion en ridicule. « Pour le discours moral, dit-il, que vous appelez un sermon, il est certain que de vrais dévots, qui l’ont ouï, n’ont pas trouvé qu’il choquât ce que vous dites, et sans doute que les paroles d’enfer et de chaudières bouillantes sont assez justifiées par l’extravagance d’Arnolphe et par l’innocence de celle à qui il parle. » 26.

954. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Et, bien que depuis le Parnasse Contemporain, toutes les écoles littéraires aient eu le prédominant désir de s’en affranchir, il corrompt et brûle le sang de notre race, charmant et perfide, comme le subtil et sûr poison que versait Lucrèce Borgia. […] Ce mot nous remet en mémoire les grandiloquents manifestes de la vaniteuse et, babillarde École Romane. […] Mais la littérature archaïque devenait un genre périmé, l’art de reconstitution était passé de mode, semblait surtout piteux devant les magnifiques théories de l’École Naturaliste L’adopter c’était revenir au réalisme-épique de Flaubert, au formisme des parnassiens. […] Voici que sur sa tombe les panégyriques ont retenti les oraisons et les adieux (les fleurs de deuil là-bas, gisent — maintenant — effeuillées et éparses) et déjà les générations et les écoles revendiquent l’œuvre du poète. […] Ni le Parnasse pourtant, ni le Symbolisme, ni même l’École romane ne peuvent s’en glorifier.

955. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Ce philosophe n’était d’aucune école et ne relevait d’aucun maître. […] Toute argutie d’école, toute controverse religieuse écartée, il n’y a au fond que deux philosophies dans le monde : la philosophie du plaisir, ou la philosophie de la douleur ; la philosophie des rêves, ou la philosophie réelle. […] C’était une femme de l’école de Gerson, ou plutôt de l’école de Dieu.

956. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

. — Dira-t-on que l’école physiologique n’invoque que des correspondances psychobiologiques et que des correspondances ne sont pas des explications ? […] Draghicesco l’expression mentale des quatre principales formes d’association : la famille, l’école, l’usine et la caserne ! […] Draghicesco que l’école crée la faculté d’attention, c’est méconnaître ce simple fait d’observation courante chez ceux qui ont la pratique de renseignement : l’énorme différence dans la puissance d’attention qu’on peut remarquer chez les enfants, différence qui a sans aucun doute sa racine dans l’organisation native, nerveuse et même musculaire de l’enfant. […] Toutes les Églises, toutes les écoles, tous les partis ont eu leurs conciles, leurs congrès, pour fixer artificiellement l’orthodoxie.

957. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Ce dernier se rattache, par trop de côtés, à cette pléiade de poètes qui, à l’école des Théophile Gautier, visent à être impeccables et se font gloire d’être insensibles, tout occupés qu’ils sont à polir froidement et à parfaire des vers de forme achevée. […] Richepin s’est ici borné à traduire en vers un livre qu’il a lu, sans doute, ou parcouru quand il était à l’Ecole normale, — l’étude de Taine sur le Positivisme anglais et sur Stuart Mill. « En menant l’idée de Stuart Mill jusqu’au bout, dit Taine, on arriverait certainement à considérer le monde comme un simple monceau de faits. […] Cette hypothèse matérialiste n’a-t-elle point été prise, très froidement comme thème à vers français de la même manière que Richepin, quand il était à l’Ecole normale, exerçait son talent sur les matières à vers latins ? […] Richepin a beau viser à la profondeur philosophique, nous craignons que ses vrais titres ne soient du côté de la rhétorique, et qu’il n’ait appliqué aux grandes idées de l’évolutionnisme contemporain le même traitement que Juvénal se plaignait de voir appliqué à Annibal dans les écoles : Ut declamatio fias 248.

958. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Être à la fois dégoûtant et dangereux, parler aux sens et révolter les sens, voilà un des traits distinctifs de l’école qui salue le Cousin Pons et le Père Goriot comme ses chefs-d’œuvre et ses modèles. […] Hugo, aujourd’hui chef de l’école pittoresque, a caractérisé devant nous les ridicules apocalyptiques du nouveau recueil. […] Peut-être se servira-t-il, pour mieux l’écrire, des hommes d’esprit attelés d’abord à ce succès impossible en vertu de cette parfaite indépendance de goûts, d’opinions et d’idées, qui a toujours distingué l’école révolutionnaire, et qui a donné Panurge pour berger à tant de moutons démocratiques. […] Du moins, les versificateurs de l’école de Gentil-Bernard ou de l’abbé Delille n’étaient que froids, ennuyeux et frivoles : M.  […] Ceci tient à une tendance de cette école littéraire dont il est le chef et le précurseur, et qui, ne reconnaissant plus ni frein, ni foi, ni culte, ni dogme, a trouvé commode de se sacrer elle-même, probablement pour être plus sûre de profaner les choses sacrées.

959. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

— « C’est, lui répondit-on, une école où l’on entre par examen. » Et il se mit dès l’instant à vouloir se préparer à cet examen et à travailler en conséquence, s’éclairant des conseils d’un M.  […] L’organisation des services étant moins précise et moins rigoureuse qu’elle ne l’a été depuis, il put être considéré à un moment comme détaché de l’École et fut nommé secrétaire de l’Observatoire, où il se trouva le collaborateur de M. 

960. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

On voit cependant qu’il n’aura rien d’austère, qu’il est de l’école scientifique fleurie qui se rattache à Fontenelle et à Mairan ; et, sans aller jusqu’à dire qu’il y a du petit goût dans Bailly, ce que son Histoire de l’astronomie démentirait, j’oserai affirmer (car on peut parler avec lui la langue des tableaux) qu’il y a un peu de mollesse dans ses couches de fond, et que, dans certaines vues de développement et de lointain qu’offre ce bel ouvrage, il y a des parties qui, à les presser, se trouveront plutôt élégantes et spécieuses que solides. […] Le premier volume de l’Histoire de l’astronomie, traitant de l’astronomie ancienne depuis son origine jusqu’à l’établissement de l’école d’Alexandrie, parut en 1775 ; Bailly s’y montre pour la première fois dans toute sa maturité comme écrivain.

961. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

La moderne école poétique française, qui s’était plus d’une fois essayée sur Shakespeare, ne pouvait entièrement négliger Dante. […] Cependant, ce que je demanderai la permission d’appeler l’école de Fauriel, poursuivait son œuvre d’érudition et d’analyse, appliquées méthodiquement et par tous les côtés à La Divine Comédie.

962. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Ce vieux guerrier simple, rude, opiniâtre, qu’on vient de voir dans toute sa grandeur militaire à Essling et à Wagram, mais qui par ses manières fait déjà contraste avec les généraux plus jeunes formés à l’école de Napoléon, est dessiné par l’historien, dans cette campagne de Portugal, en traits naturels et ineffaçables. […] Thiers ne fait pas proprement de portraits : le portrait, genre dont je ne médis pas, appartient à une école d’histoire qui n’est pas la sienne et qu’il juge sans doute un peu trop académique.

963. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Taine peut répondre que, quand on déclare la guerre à une école puissante, on la fait comme on l’entend, et que, quel que soit le tour de sa forme, il n’a rien sacrifié du fond des questions. […] Cousin, par ses expositions éloquentes et lucides, par les publications multipliées qu’il a faites avec tant de zèle, comme aussi par celles qu’il provoque sans cesse de la part même des survenants qui ne sont pas de son école, par toute son impulsion enfin, aura rendu dans sa longue carrière les plus éminents services à l’histoire de la philosophie, c’est-à-dire à ce qui dure plus que telle ou telle philosophie particulière. — Inventeur ou non en philosophie, il en est du moins le grand bibliothécaire.

964. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Mais pour ce qui est des collaborateurs littéraires, Buffon s’en était pourvu, et il eut auprès de lui son école descriptive dans les Gueneau de Montbéliard, mari et femme, et dans l’abbé Bexon. […] Il y eut à l’origine de la littérature classique une école homérique : tel rhapsode qui, sans Homère, n’aurait jamais rien été ni rien laissé, a fait, grâce à Homère, telle description, je ne sais laquelle, mais qui figure très dignement, je me l’imagine, dans l’œuvre homérique.

965. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Il était de cette première génération, de ce premier essaim de l’École d’Athènes, qui inaugura l’institution en 1847, et il s’est formé ses idées sur le peuple et sur le pays pendant un séjour de trois années. […] Grenier est venu résolument s’inscrire en faux contre une telle superstition, comme il la qualifie ; et tandis que ses camarades et confrères de l’École d’Athènes, les Gandar, les Lévêque, à la suite d’Ampère et de presque tous les voyageurs, reconnaissaient la vérité d’Homère à chaque pas et la proclamaient avec louange, lui, esprit ferme, original, un peu humoriste, un peu sombre, destiné aux luttes de chaque jour avec la rude et poignante réalité, il disait non, et ne voyait dans la plupart des épithètes homériques que des banalités convenues, vagues ou fausses, et si générales qu’on n’en peut rien conclure.

966. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Il aima la médecine comme « étant de tous les temps et de tous les lieux. » 30 Parmi les contemporains, nous signalerons Ibsen pour ses débuts médicaux d’abord, puis pharmaceutiques31 et Jean Richepin, fils d’un médecin militaire, qui, sous la direction de son père, se prépara pendant quelque temps à l’École de Strasbourg : « La dissection et la chirurgie, a-t-il écrit32, furent surtout l’objet de son enseignement et de mes prédilections. » La liste s’allonge tous les jours, des romanciers diplômés, des « évadés de la médecine », comme les étiquette le Dr Cabanès qui les signale consciencieusement en sa curieuse « Chronique ». […] D’ailleurs, l’école de Bayreuth ne nous offre actuellement aucune tendance à l’interprétation volontairement médicale des personnages cités.

967. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Un peu plus de cinquante ans avant les Maximes de La Rochefoucauld, on apprenait dans les écoles les Quatrains du sieur de Pibrac, et il est vraisemblable que La Rochefoucauld les avait balbutiés enfant. […] C’est peut-être la langue de l’école ; la langue durable est autre chose.

968. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Il n’avait pas encore de disciples, et le groupe qui se pressait autour de lui n’était ni une secte, ni une école ; mais on y sentait déjà un esprit commun, quelque chose de pénétrant et de doux. […] Le Talmud, résumé de ce vaste mouvement d’écoles, ne commença guère à être écrit qu’au deuxième siècle de notre ère.

969. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Ayant perdu son père de bonne heure, il passa à l’école de Brunetto Latini, un des plus savants hommes du temps ; mais il s’arracha bientôt aux douceurs de l’étude, pour prendre part aux événements de son siècle. […] D’ailleurs il n’est point de poëte qui tende plus de pièges à son traducteur ; c’est presque toujours des bizarreries, des énigmes ou des horreurs qu’il lui propose : il entasse les comparaisons les plus dégoûtantes, les allusions, les termes de l’école et les expressions les plus basses : rien ne lui paraît méprisable, et la langue française, chaste et timorée, s’effarouche à chaque phrase.

970. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Voilà la doctrine de l’esprit telle que se la représentent le sens commun et l’école : c’est une sorte de matérialisme spiritualiste qui révolte les esprits raffinés et délicats tout autant que l’autre. […] Lorsqu’on discute pour savoir si la perception des sens est immédiate et directe, ou si elle a lieu par des intermédiaires (discussion qui a eu une si grande importance dans l’école de Royer-Collard), on peut bien accorder que nous ne percevons pas la chose en elle-même et intérieurement, tout en soutenant qu’elle n’a pas lieu non plus par intermédiaires ou par images représentatives, ce qui était le principal objet de la polémique de Reid.

971. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

De la pension ils passent à l’école de Rome, où on ne les garde que quatre ans ; c’est trop peu. […] Il serait mieux qu’il n’y eût aucune distinction d’étrangers et de régnicoles, et qu’un anglais pût venir à Paris étudier devant notre modèle, disputer la médaille, la gagner, entrer à la pension, et passer à notre école française de Rome.

972. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

De même et d’une façon prolongée, dans la Critique de l’École des Femmes : « Tu ferais mieux de te taire… Je ne veux pas seulement t’écouter… . […] De même on l’a accusé de louer, d’autoriser et de recommander « la plus infâme complaisance chez les maris », parce que c’est le personnage raisonnable de l’École des Femmes qui, à un certain moment, vante à Arnolphe les délices de l’état de mari trompé.

973. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Faute de pouvoir la rétablir ou la remplacer, il s’est contenté d’exposer les diverses philosophies ; il a publié une foule de documents sur Descartes et son école ; il a retrouvé la dialectique d’Abailard, et raconté les commencements de la scolastique. […] Ailleurs il souhaite qu’un élève de l’École des chartes veuille bien employer quelques années de sa vie à faire l’histoire de la place Royale51.

974. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PAUL HUET, Diorama Montesquieu. » pp. 243-248

La critique de la jeune école, en 1829-1830, ne s’en tenait pas seulement aux poëtes et aux littérateurs : les peintres novateurs étaient nos frères, et la lutte que nous engagions pour nous-mêmes, nous la soutenions aussi pour eux.

975. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Gilbert Augustin-Thierry »

Son « enquête sur l’inconnu » n’est qu’une enquête sur l’inconnaissable : ce qui implique contradiction, comme on dit dans l’école.

976. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « En guise de préface »

On m’a rapporté que l’écrivain incroyablement vivace et impétueux qui représente chez nous cette école critique disait un jour à un confrère suspect d’indolence, d’ingénuité et d’épicuréisme littéraire : « Vous louez toujours ce qui vous plaît.

977. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bornier, Henri de (1825-1901) »

Ainsi qu’Émile Deschamps semblait le pacificateur des classiques et des romantiques, Henri de Bornier me semble un intermédiaire original entre l’École de 1840 et les nouveaux venus de la fin du second Empire, un médiateur entre les derniers romantiques et les Parnassiens. — Saluons encore ses chants patriotiques : Paris et la guerre.

978. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

On y trouve des pages inédites de Charles Cros et de Paul Verlaine, de curieuses révélations d’Ernest Delahaye sur Rimbaud dont il fut le condisciple au collège de Charleville, des notes pour faire suite aux confessions de Paul Verlaine, du même Delahaye en collaboration avec Cazals et des études d’Achille Delaroche sur les Écoles littéraires qui firent, à l’époque, quelque bruit.

979. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Appendice. Note concernant M. Laurent-Pichat, et Hégésippe Moreau. (Se rapporte à la page 395.) » pp. 541-544

) On a, de nos jours, comme sans doute on a eu de tout temps, la manie de grossir la vie et les mérites des hommes qui sont morts appartenant à une école, à un parti ou à une communion.

980. (1889) L’art au point de vue sociologique « Préface de l’auteur »

Loin d’être, comme le croit l’école de Spencer, un simple « jeu de nos facultés « représentative », l’art est la prise au sérieux de nos facultés sympathiques et actives, et il ne se sert de la « représentation », encore une fois, que pour assurer l’exercice plus facile et plus intense de ces facultés qui sont le fond même de la vie individuelle et sociale.

981. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

Conté par AMADOU BA, élève rimâdio de l’école de Bandiagara, 1912.

982. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Mais son étoile l’avait destiné à jouer le rôle de novateur, à partager les haines qu’excita la nouvelle école naturaliste  Un jour qu’il flânait sur le boulevard, il rencontra M.  […] Zola est le chef d’une école que je crains bien de voir grandir outre mesure : L’École de la suffisance et de l’ignorance. » Comparez donc la critique qu’on accuse de brutalité, et celle qui se pose sur la tête la tiare de l’affabilité, du bon ton, de la courtoisie. […] Ceux qui hésitaient entre l’ancienne et la nouvelle école trouvèrent cette négligence un peu bien injuste. […] Que nos vœux accompagnent la jeune école, dans sa marche lente et sûre !

983. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

— La majorité nommera Victor Hugo « le poète souverain » du siècle xixe  : mais puisque vous me demandez quel est mon poète… À tel rhétoricien qui fait l’école buissonnière au Louvre, demandez : « Quelle est la femme ?  […] Sachons-lui gré d’avoir fui les soi-disant écoles littéraires, de n’avoir point enfermé son génie dans des formules prétentieuses, mais d’avoir simplement écouté son cœur, et de nous avoir dit sans prétention, sans calcul, ses joies et ses tristesses, ses espérances et ses amertumes, le charme d’un souvenir heureux, le mélancolique regret des tendresses envolées. […] Mais voyons aux conséquences sérieuses : Que chacun se reconnaisse disciple d’une école ? […] L’invention de Victor Hugo est le dernier puff des tréteaux de l’École Naturiste ; M.  […] J’incline cependant à croire que, sans même en excepter le Lac, le plus admirable des poèmes de cette école est la Maison du Berger.

984. (1890) Dramaturges et romanciers

Il y a tout un système au fond de ces contes, le système bien connu au dernier siècle sous le nom de philosophie des sensations, renouvelé selon les méthodes de l’école allemande. […] École centrale, école normale, professorat, préceptorat dans les maisons princières, il a successivement refusé toutes ces carrières. […] S’il est vrai, comme je le disais en commençant, que nos modernes romanciers comparés à leurs prédécesseurs rappellent plus l’école hollandaise que l’école flamande, André Theuriet peut nous représenter assez étroitement le Mieris ou le Terburg du roman contemporain, sans mélange aucun de Gérard Dow, de Jean Steen et de van Ostade. […] Émile Augier, par les penchants de sa nature et les inclinations de son talent, tenait beaucoup plus de l’école romantique que de l’école dont les circonstances l’avaient fait porte-drapeau. […] Diane ne relève-1-elle pas uniquement du genre de drame historique créé par le chef de l’école romantique, et, bien qu’il n’y ait d’autre analogie entre les deux pièces que le choix de l’époque, M. 

985. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

L’esthète de l’école, c’est bien plutôt M.  […] Jean Moréas et son école ont rejeté les règles de la vieille prosodie. […] Le nouveau culte n’avait point d’écoles et il n’en pouvait avoir. […] L’envoyer aux écoles des païens ? […] On peut dire que l’Église triomphante fut vaincue par l’École.

986. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLV » pp. 176-182

Il est résulté de cette bizarre péripétie, à propos de flétris, que les républicains et les gens du mouvement sont, pour le quart d’heure, dans le sens et dans l’intérêt du parti légitimiste, et que la jeunesse des écoles, par exemple, est allée en corps faire visite à Chateaubriand, lui offrir compliments et hommages.

987. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Tissot. Poésies érotiques avec une traduction des Baisers de Jean Second. »

De là l’indécision et la faiblesse de cette école sans caractère, reflet gracieux, mais pâle, d’un siècle déjà sous l’horizon.

988. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

Les provocations intéressées de Catherine et de ses successeurs, l’opulence des îles due au transport des blés de Crimée dans les ports de France, l’éducation libérale de quelques Grecs élevés dans nos écoles et dans les universités d’Allemagne, tout cela a pu préparer et hâter l’insurrection, mais non la produire ni la soutenir : c’est au cœur même de la Grèce, sur ses monts et ses rochers, par ses Klephtes et ses Maïnotes, qu’en était le germe et qu’il mûrissait en silence.

989. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rollinat, Maurice (1846-1903) »

La musique avec laquelle il interprète la Mort des pauvres, la Cloche fêlée, le Flambeau vivant, l’idéal, de ce grand Baudelaire que je vis mourir, n’appartient assurément à aucune école « conservatoiresque », dit-il lui-même en son langage singulièrement imagé.

990. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59

Séailles s’estime un libre esprit, c’est tout de même un professeur de l’école, et même un des meilleurs maîtres excitateurs.

991. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

Car non seulement il a, en quelque sorte, charge d’âmes, mais aussi et surtout, en qualité de penseur, d’artiste, de citoyen, d’homme, il a son rôle à jouer dans la bataille des idées, dans le conflit des écoles, dans la lutte des différents genres de beauté.

992. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Nous ne nous dissimulons pas que nous avons à combattre ici un des plus anciens préjugés de l’école.

993. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Méry »

Si je ne craignais de me servir d’un vilain mot d’école en parlant d’un talent si mélodieusement français, je dirais qu’il est un omniarque en littérature.

994. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Cette œuvre n’est point facile ; et le concert est une bonne école. […] Nos meilleurs chanteurs sont ridiculement mauvais quand ils essayent la Walküre et Parsifal ; il faut qu’il y ait une école de diseurs lyriques : le drame musical ne peut pas être joué par les artistes éduqués pour chanter Bellini. […] Successeur de Taine, il était critique d’art et professeur d’esthétique et d’histoire de l’art à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.

995. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Gaston Deschamps fait dans le Temps des femmes et des affaires parce qu’il est le gendre, si j’ose dire, d’une grosse maison, le gendre de l’École Normale elle-même. […] L’école de Malherbe est déjà un Parnasse qui retranche et assagit. […] On connaît l’influence de l’école ; sauf de très rares fragments, on ignore bientôt l’œuvre personnelle de chaque disciple et presque celle du maître.

996. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Mais chez les peuples enrichis d’une littérature, la langue est d’autant plus stable que la littérature est plus forte, qu’elle nourrit un plus grand nombre de loisirs et de plaisirs ; à un certain moment, la tendance à l’immobilité ou les ondulations rétrogrades d’un langage rendent parfois nécessaire une intervention directrice dans un sens opposé, et l’aristocratie intellectuelle, au lieu de restreindre la part du nouveau dans la langue, doit au contraire souffler au peuple abruti par les écoles primaires les innovations verbales qu’il est désormais inapte à imaginer. […] Deschanel insiste trop peu, sans doute pour n’être pas forcé de blâmer le rôle, alors vraiment odieux, de l’école primaire, du maître hâtivement fabriqué par les méthodes artificielles de l’Université. […] Bréal, m’importe peu si elle n’est qu’une opinion. « Le langage actuel de telles écoles littéraires serait-il compris de nos écrivains du xviie et du xviiie  siècle ?

997. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Ce que nous disons de cette loi peut être répété de toutes celles que l’école économique orthodoxe qualifie de naturelles et qui, d’ailleurs, ne sont guère que des cas particuliers de la précédente. […] Spencer déclarent que les faits sociaux sont des faits de nature, sans cependant les traiter comme des choses, les différentes écoles empiriques avaient, depuis longtemps, reconnu le caractère naturel des phénomènes psychologiques tout en continuant à leur appliquer une méthode purement idéologique. […] Mais, par compensation, précisément parce que la sociologie est la dernière venue, elle est en état de profiter des progrès réalisés par les sciences inférieures et de s’instruire à leur école.

998. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Création puissante et absolument originale, ne s’inspirant d’aucune école : ni de l’école romantique, puisque l’observation y joue le grand rôle, l’imagination et la fantaisie un rôle secondaire ; ni de l’école réaliste ou naturaliste, puisque cette observation est toute morale et psychologique. […] Non ; ni loi, ni règle, ni mesure, ni compas, enfin rien de ce qui rappelle l’école. […] Les vaudevilles de Cluny ou du théâtre de Déjazet sont des écoles de résignation. […] Que nous sachions au juste en quoi diffèrent les procédés de style de l’école décadente de ceux de l’école déliquescente. […] — Que ton rapport arrive demain, et à toi la direction de l’école néo-orientaliste.

999. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

En 1795 Hokousaï, alors dit Shunrô, change encore une fois de nom, prend la succession de l’atelier de Tawaraya Sôri de l’école de Sôtat-sou, et signe Sôri. […] Le troisième volume paraît l’année suivante, en 1815, avec une préface de Shokousan qui jette carrément à l’eau la vieille école et déclare que les anciens artistes, qui ont illustré les manuscrits de Quénji, doivent céder la place aux artistes des images rouges (les dessins de l’École vulgaire). […] Deux pivoines dans un panier, dessinées avec ce style que les Japonais mettent à la fleur ; un style parent du style que nos vieilles écoles de peinture de l’Europe mettaient à la représentation de l’humanité. […] C’est l’ancienne éducation intellectuelle du Japon faite dans la maison paternelle et pas dans les écoles. […] Le petit-fils de Takitiro qui s’appelait Kasé Tchôjirô a été le camarade d’école de Hayashi, en l’étude de la langue française, dans la classe de M. 

1000. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

On sait qu’il est mort effrayé de l’abîme creusé par lui-même, et plein de mépris pour les tribunes formées à son école. […] Ils étaient fiers d’avoir recueilli toutes les lumières de l’ancienne Grèce, et celles de l’école d’Alexandrie. […] Au lieu des livres et des cabinets, il a eu pour école et pour spectacles les mers, les montagnes et les forêts du Nouveau-Monde. […] « Nous avons à combattre, dit-il, un des plus anciens préjugés de l’école. […] Fontanes avait prononcé ces mêmes paroles dans son discours pour la séance d’installation des Écoles centrales, quatre ans auparavant.

1001. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Cousin, pour désigner l’école adverse du xviiie  siècle qui rattachait les idées aux sensations, l’a dénommée l’école sensualiste. […] Cousin prenait tous les soins pour la recouvrir et pour se maintenir le disciple avoué de celui dont il croyait que son école avait besoin pour patron. […] le bon Géruzez, qui lui-même a résumé élégamment et avec assez de justesse l’histoire littéraire du passé, mais qui ne compte pas comme critique contemporain, s’est épris d’un bel amour pour Turquety ; il faisait pour lui seul une exception entre tous les poètes de la nouvelle école : un tel choix juge le critique et le poète : ils s’appareillaient tous deux. […] J’ai refusé les réparations que ce régime m’offrait, comme par exemple d’aller, en compagnie de mon ami Ampère, faire des examens en province pour l’École administrative, fondée au Collège de France : j’ai jugé plus digne de me passer de ces témoignages publics de confiance. […] Mais ce qui est très vrai, c’est qu’à dater de ce jour commença mon initiation à l’école romantique des poètes.

1002. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Il ne s’en tint pas aux cours de l’École, il passa par tous les degrés de l’externat et de l’internat dans les divers hôpitaux ; il y fut condisciple et collègue des docteurs Michon, Danyau, Nalalis Guillot, Gervais (de Caen). […] Francisque Michel et à tant d’autres laborieux émules ; l’École des Chartes fut une pépinière féconde. […] À faire l’école buissonnière, on rapporte certainement plus de fleurs. […] Il appartient enfin, pour le définir par un dernier mot, à cette élite, à cette école consciencieuse et méritante, toujours rare, mais insensiblement plus nombreuse, de naturalistes philosophes qui tendent à introduire et à faire prévaloir en tout les procédés et les résultats de la science, et qui, affranchis eux-mêmes, s’efforcent peu à peu, et plus peut-être qu’il n’est possible, d’affranchir l’humanité des illusions, des vagues disputes, des solutions vaines, des idoles et des puissances trompeuses.

1003. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Mes premiers regards cependant se tournèrent vers le théâtre… Ce théâtre, en effet, grâce au grand acteur et auteur Iffland, à Kotzebue, à Cimarosa, à Mozart, était devenu, pour la tragédie, la comédie et la musique, l’école du cœur, des yeux et des oreilles de toute l’Allemagne. » Goethe s’effaçait généreusement lui-même pour y faire jouer, chanter et briller les chefs-d’œuvre de tous ses rivaux. […] Entré dans une espèce d’université militaire à Stuttgart, Schiller, d’un extérieur alors grêle, pâle, maladif, commença sa vie par la tristesse, et conçut une révolte secrète contre la servitude disciplinaire à laquelle les élèves de cette école étaient assujettis. […] On le força à étudier la médecine, pour l’exercer à la pratiquer ensuite, à l’exemple de son père, dans quelque régiment du prince de Wurtemberg ; mais sa nature, quoique souple, échappait par l’imagination à cette tyrannie de l’école. […] La science des langues orientales, dans lesquelles les Allemands ont été nos précurseurs et nos maîtres, développe de plus en plus chez nous cet attrait vers l’Orient ; que sera-ce quand nos communications qui s’ouvrent seulement avec la Chine, cette école lettrée de quatre cents millions d’hommes, nous auront initiés dans la philosophie et dans la littérature de ce mystérieux sanctuaire du dernier Orient ?

1004. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Si la science et les arts engendrent tous les vices, faut-il donc brûler les bibliothèques, les musées et les laboratoires, fermer les écoles, renvoyer l’homme dans les forêts, et, comme disait spirituellement Voltaire, se mettre à marcher à quatre pattes ? […] Il a fait à la fois école et secte. […] Son école est autre chose que sa secte, et il a des imitateurs même parmi ceux qui ne sont pas de ses partisans. […] Ecole des grandes passions à froid, des larmes sur le papier, de ces inventions romanesques où l’on se donne dans les mots le spectacle de voluptés dont on n’est pas capable.

1005. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Ils poursuivent ces deux buts ; le triomphe de la jeune école de musique française est lié pour eux au succès définitif de Wagner. […] Wagner a remis la question du drame lyrique sur son véritable terrain. « Je n’ai rien inventé, dit-il dans la conclusion d’Opéra et drame, j’ai seulement trouvé la liaison de ce que d’autres avaient compris avant moi. — Il est surprenant, a-t-il dit encore, qu’après les excellents services rendus par de grands maîtres, l’opéra se soit engagé dans une voie fausse. » Ces maîtres sont avant tout Gluck, son école, Mozart et Weber. […] Occupez-vous du drame par-dessus tout, ayez du talent, du génie et puis, « ne soyez d’aucune école, surtout pas de la mienne », comme a dit Wagner à un compositeur français. […] Défenseur de Courbet, il fut considéré comme le chef de file de l’école réaliste.

1006. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Répétons, d’ailleurs, qu’à notre époque les idées marchent vite, la science se transforme sans cesse ; comment les écoles littéraires pourraient-elles échapper à ce mouvement continu ? […] Voici d’ailleurs quelle sorte de préceptes le chef de l’école adresse au poète symboliste : De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l’impair, Plus vague et plus soluble dans l’air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. […] Si l’école des symbolistes est une école de décadence, à tout le moins est-il difficilement supposable qu’elle puisse devenir bien contagieuse.

1007. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

Ce n’est pas l’épopée, c’est l’école. […] Les chants suivants sont pleins de définitions des sciences, des vertus, des orthodoxies de l’école. […] » Ici une leçon d’astronomie scolastique et mystique qui reporte malheureusement dans la poésie toutes les subtilités de l’école. […] Les feux conversent, les flammes chantent ; le poète lui-même, interrogé sur la foi, répond des choses plus dignes du pédantisme de l’école que des évidences célestes dans lesquelles il nage.

1008. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

Flourens, qui est l’un des maîtres de cette école, a présenté en ce sens son Histoire des travaux et des idées de Buffon, et il annote l’édition présente dans le même esprit. […] Isidore Geoffroy Saint-Hilaire explique plus loin cette idée qu’il se fait de Buffon, d’un Buffon un peu plus nouveau que celui avec lequel nous avaient familiarisés les jugements de Cuvier et des naturalistes de son école : Comme écrivain, Buffon occupe depuis longtemps, dit-il, le rang qui lui appartient… Mais en faisant si grande la part de l’écrivain, a-t-on rendu justice au naturaliste, au penseur ?

1009. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Le jeune vicomte de Rohan fit sa première campagne sous ses yeux au siège d’Amiens, à l’âge de seize ans : ce fut sa première école de guerre. […] Il est de ceux à qui l’adversité sert d’école continuelle et comme de réconfort, et qui n’arrachent la gloire et l’honneur que pièce à pièce et par lambeaux.

1010. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Il paraît avoir passé par les écoles et peut-être par la congrégation de l’Oratoire. […] Ce n’était pas seulement un balcon pour tout voir, ce n’était pas seulement un refuge inviolable contre les inimitiés du dehors, qu’offrait à La Bruyère l’hôtel de Condé ; il y avait encore là pour lui une très bonne école.

1011. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Aussi suis-je resté stupéfait, l’autre jour, d’entendre un homme de goût, qui sait pourtant toutes ces choses aussi bien et mieux que nous15, en venir à qualifier Racine de « prince de l’école réaliste. » Fuyons ces vilains mots que tout le monde se jette à la tête et qui sont sujets à malentendu et à contresens ; c’en est un ici. Bornons-nous à dire, comme tout le monde, que Racine est le prince de l’école qui a cherché à être naturelle en restant noble, élégante, harmonieuse.

1012. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Il y a trente-trois ans environ de cela : les messieurs Bertin, très attentifs à tout ce qui se produisait et s’annonçait, même de hasardé et de contesté, avaient l’œil sur la jeune école dite romantique. […] La Fronde, à ce point de vue, a été une espèce d’école de morale très suffisante, très complète et pas trop forte.

1013. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

C’est un raffinement de palais blasés, qui se retrouve un peu à la fin de toute littérature, et ici à une fin d’école. […] C’est un défaut presque inévitable dans les langues et dans les écoles avancées.

1014. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Les chapitres principaux de ce livre, qui n’est qu’une première partie, roulent sur les problèmes naturels, c’est-à-dire sur les questions inévitables et troublantes que se posent à eux-mêmes les hommes, à la différence des autres animaux ; questions instinctives, opiniâtres, toujours renaissantes, qu’on ne saurait éluder ni supprimer : la négation n’en est pas possible, quoique l’école positiviste, du moins une certaine branche de cette école, la proclame et l’établisse au point de départ et qu’elle interdise à l’esprit de vaquer inutilement de ce côté.

1015. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

. ; et il y a longtemps que Ronsard et son école, tout érudits qu’ils étaient, avaient désiré affranchir et alléger l’écriture courante de cet « insupportable entassement de lettres. » Ils n’y étaient point parvenus. […] Marie ; une opposition ou résistance soi-disant traditionnelle, témoin Nodier et son école ; un éclectisme progressif, éclairé et assez large, témoin le dictionnaire de l’Académie de 1835 ; mais, depuis lors, il faut le dire, le siècle ne paraît point s’être enhardi : il y aura de l’effort à faire pour introduire dans l’édition qui se prépare toutes les modifications réclamées par la raison, et qui fassent de cette publication nouvelle une date et une étape de la langue.

1016. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Ce changement, il est curieux de le remarquer, se trouve précisément l’inverse de celui qu’on a vu chez les poëtes anglais de l’école des Lacs, les mêmes avec qui notre poëte a plus d’une ressemblance pour le génie. […] J’aurais beaucoup à ajouter ; je pourrais poursuivre en détail dans les conceptions, comme dans le style et dans le rhythme, cette influence singulière, inattendue, ce triomphe presque complet des défauts de l’école dite matérielle sur le poëte qui en était le plus éloigné d’instinct et qui y parut longtemps le plus contraire de jugement ; triomphe d’autant plus bizarre qu’elle-même paraissait déjà comme vaincue : mais est-ce bien à moi qu’il conviendrait d’y tant insister ?

1017. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

Formé à l’école des Montagnards, il continua leurs traditions : mais un juste instinct l’avertit de condenser le verbiage de la tribune, et de se régler plutôt sur la nette concision des rapports et la fermeté saisissante des proclamations, où certains Jacobins avaient donné de curieux modèles d’éloquence administrative ou militaire. […] Vous avez noté l’image grandiose qui nous montre le trône : elle sort d’une imagination qui n’est plus celle du xviiie  siècle, ni formée à l’école de l’antiquité.

1018. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Boissier (né à Nîmes en 1823), professeur au Collège de France et à l’École Normale supérieure : Cicéron et ses amis ; l’Opposition sous les Césars (1875) ; la Religion romaine d’Auguste aux Antonins (1874) ; Promenades archéologiques (1880-1886) ; la Fin du paganisme en Occident : 9 vol. in-18, Hachette. […] Il suivit les cours de l’Ecole des langues orientales et du Collège de France.

1019. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Après une enfance rêveuse et tendre, le voilà élève de l’École navale, puis en route à travers le monde. […] Et, comme il a grandi librement, en dehors de toute école littéraire, il lui a été donné d’avoir à la fois l’acuité de perception des plus subtils de ses contemporains et quelque chose de la simplicité de forme des écrivains primitifs.

1020. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Élève de l’École normale, fort en grec, fort en vers latins, fort en thème, fort en tout, à peu près aussi muni de diplômes qu’il se puisse, ce nourrisson de l’Université débute par un livre de vers où il célèbre les mendiants, les escarpes et les souteneurs, et où « les bornes de l’austère pudeur » sont passées à fond de train. […] Décidément il reste sensible que Hohaul, fils de Braguli et petit-fils de Rivno, a passé par l’École normale.

1021. (1886) De la littérature comparée

Et en 1209, un Concile provincial, réuni à Paris, interdit de lire ou d’expliquer dans les écoles publiques ou privées de la ville la Physique d’Aristote et les commentaires de ce traité. […] Un peu plus tard, les peintres viennent à la rescousse : les préraphaélites allemands et anglais, l’école d’Overbeck et celle de Rossetti, rêvent de reprendre la filière de l’art là où la Renaissance est venue l’interrompre, de retrouver la sincérité primitive des Angelico et des Botticelli.

1022. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Rousseau, deux actes de L’École des maris de Molière, et mettre en goût son auditoire ; au Palais-Royal (vestibule de Nemours), le docteur Lemaout faire sentir et presque applaudir la comédie des Deux Gendres d’Étienne ; au Conservatoire de musique, M.  […] L’École de médecine est un bon centre également.

1023. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Cette école qu’il fit en Pologne l’y aida beaucoup et acheva sa maturité : « Au moins, si je n’ai rien profité à mon voyage, écrivait-il, me trouverez-vous revenu avec une bonne opinion de moi, et une fierté qui vous paraîtra extraordinaire pour un homme dont les affaires ne sont pas en meilleur état que les miennes. » Cette fierté est décidément un des traits du caractère de Chaulieu ; lui-même il est convenu de l’avoir poussée un peu loin : Avec quelques vertus, j’eus maint et maint défaut : Glorieux, inquiet, impatient, colère, Entreprenant, hardi, très souvent téméraire, Libre dans mes discours, peut-être un peu trop haut. […] Les belles et spirituelles nièces de Mazarin furent pour beaucoup dans cette transmission d’esprit d’une régence à l’autre, les duchesses de Mazarin, de Bouillon et tout leur monde ; Saint-Évremond et les voluptueux de son école ; Ninon et ceux qu’elle formait autour d’elle, les mécontents, les moqueurs de tout bord.

1024. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Dès qu’elle sut quelque chose, son premier besoin fut de l’enseigner et de se faire maîtresse d’école ; elle prenait ses écoliers où elle pouvait. […] Chénier, dans sa jolie satire Les Nouveaux Saints, a pu la railler sur cette disposition de maîtresse d’école, et la cribler de ses traits les plus perçants et les plus acérés : J’arrive d’Altona pour vous apprendre à lire ; et tout ce qui suit.

1025. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Marguerite (elle nous le rappellerait si on l’oubliait) est par son éducation et par ses goûts de l’école de Ronsard et un peu de Du Bartas. […] Parlant de l’expédition projetée par son frère le duc d’Alençon en Flandre, elle le montre, en termes d’une énergique beauté, représentant au roi : Que c’était l’honneur et l’accroissement de la France ; que ce serait une invention pour empêcher la guerre civile, tous les esprits remuants et désireux de nouveauté ayant moyen d’aller en Flandre passer leur fumée et se saouler de la guerre ; que cette entreprise servirait aussi, comme le Piémont, d’école à la noblesse de France pour s’exercer aux armes, et y faire revivre des Montluc et Brissac, des Terme et des Bellegarde, tels que ces grands maréchaux, qui, s’étant façonnés aux guerres du Piémont, avaient depuis si glorieusement et heureusement servi leur roi et leur patrie.

1026. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Dans La Petite École des pères, comme dans Les Deux Mères (1802), deux pièces que M.  […] « Le fond est bon, disait Geoffroy de cette Petite École des pères ; il était même susceptible d’être plus étendu ; la morale de la pièce est en action et non pas en sentences ; on y trouve de l’instruction et point de sermons. » Une heure de mariage (1804) est une spirituelle et gaie folie, un peu gâtée par les couplets ; mais il y a d’heureuses scènes, un jeu de partie carrée qui est mené très habilement.

1027. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

On opposera peut-être à mon explication que Bernardin de Saint-Pierre, de qui Lamartine procède à bien des égards si évidemment, et qui est un des maîtres de l’école idéale et harmonieuse, goûte pourtant et chérit La Fontaine autant que personne, et qu’il ne perd aucune occasion de le citer et de le louer. […] Le Lac, si admirable d’inspiration et de souffle, n’est pas lui-même si bien dessiné que Les Deux Pigeons ; et, quand j’entends réciter aujourd’hui, à quelques années de distance, quelqu’une de ces belles pièces lyriques qui sont de Lamartine ou de son école, j’ai besoin, moi-même qui ai été malade en mon temps de ce mal-là, d’y appliquer toute mon attention pour la saisir, tandis que La Fontaine me parle et me rit dès l’abord dans ses peintures :         Du palais d’un jeune Lapin         Dame Belette, un beau matin,         S’empara ; c’est une rusée.

/ 2030